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Ondéron, parc du centre-ville.

Le regard dans le vague, le museau aussi ridige qu'un morceau de bois, Eskos déambulait, vagabond du troisième age, le long des allées fleuries. Ses sandales de cuir frappaient le pavé immaculé au rythme des battements de cœur lourd. A l'intérieur de sa petite tête velue se nouait le dernier chapitre d'une bataille intérieure. Son esprit logique livrait une véritable guerre à ses émotions brutes et insoumises.

Elle aurait eu trente ans aujourd'hui. Celle simple pensée le poussait dans ses plus intimes retranchements !

Ainsi, il pensait à sa défunte fille, décédée dix-huit ans plus tôt, à l'aube de sa jeune vie. Cette épreuve avait été terrible, le vieux sénateur se remémorait les nuits blanches, les angoisses, les crises... Son esprit s'était tenu plusieurs semaines durant au bord d'un précipice, entre déraison et folie. Mais, notamment grâce à sa tendre épouse, il était parvenu à remonter la pente, à survivre... Quelle aurait-été sa vie si Aka se trouvait toujours parmi eux ? Cette sadique question le taraudait chaque jour, depuis bientôt deux décennies.

Pourquoi Ondéron ? Pourquoi revenir ici à chaque fois que ce lourd fardeau sentimental manquait de lui rompre colonne vertébrale et reins ? Simplement parce qu'Aka avait vécu la moitié de sa jeune vie ici, sur ce monde par bien des cotés luxuriant. Jeune demoiselle dans la force de l'âge, à l'avenir prometteur. Il dû prendre sur lui pour chasser des sentiments encore plus sombres. On pourrait croire qu'avec le temps la douleur s'estompait... Foutaises : on apprenait à vivre avec, c'était tout.

Ses pieds aux commandes de son être, il déambulait donc, sans buts précis. Les souvenirs remontaient comme des flots vengeurs décidés à lui déchiqueter l'âme et l'esprit. Mais une autre part de lui, celle forgée par des décennies d'analyses logiques et de rhétoriques philosophiques, parvenait à les contenir. Le passé, bien que précieux, devait rester à sa place, pour ne pas entraver présent et avenir. C'était même un Maître Jedi qui lui avait dit cela un jour, il y a fort longtemps. Il fallait reconnaître que la sagesse des Jedi rivalisait avec celle des Caamasi. Peut-être était-ce, aussi, pour cette raison qu'Eskos revenait régulièrement ici. Il s'y sentait un peu chez lui. Comme entre routine et dépaysement.

Enfin, après plus d'une heure, le vieux sénateur parvint jusqu'à une aire de jeux pour enfants. Les cris des bambins le tirèrent de sa torpeur dépressive. L'espace d'une seconde, il cru même reconnaître le visage de feu sa fille. Assise sur une des balançoires. Mais il se ravisa bien vite, il ne s'agissait que d'une petite bothane. Il se remémora alors l'un des cours de philosophie qu'il donnait jadis sur Caamas. Comme quoi l'esprit était assez fort pour tromper les sens. Lorsque l'on désirait plus que tout voir, entendre, sentir quelque chose, alors nous y parvenions. Certains spécialistes y voyaient là un mécanisme de survie fondamental, comme si le corps cherchait à répondre de lui-même à un besoin qui risquait de conduire l'être vers sa propre perte.

Posant son vénérable fessier sur un banc, Eskos laissa encore son esprit dériver dans les limbes des souvenirs d'un autre temps. Avait-il été plus heureux à l'époque que maintenant ? Peut-être. Sans s'en rendre compte certainement. Car chaque épreuve apportait son lot de tourments. Ici, sur Ondéron, il avait été... écarté des sphères politiques de Caamas suite à ses critiques virulentes à l'encontre de la caste dirigeante d'alors. La fougue de la jeunesse... Et c'était alors qu'il repensait à tout ceci qu'un petit être approcha. Un garçon Mirialan au teint olivâtre. Il se tenait debout, face à lui, l’œil vif, l'air curieux.

« Vous êtes tout seul ? Où sont vos copains ?! » Fit-il, avec l'innocence et la franchise de la prime jeunesse.

Eskos sursauta légèrement, son poil s’ébouriffant. Mais si son long museau trésaillait encore, ce fut une moue des plus amicales qui orna ses traits quelque peu rongeurs. Il observa le petit bonhomme quelques secondes, avant de lui répondre, avec la délicatesse d'un grand-père :

« Et oui, je suis effectivement seul, mon petit. Et toi tu n'es pas avec tes amis ? »

« Si ! Enfin... Non... »

« Marthy ! Il ne faut pas parler aux inconnus ! »

Le cri provenait de l'autre coté de l'aire de jeux. Une jeune maman l'air un peu paniquée à l'idée que son fils ait pu échapper à sa surveillance pour aller discuter avec n'importe qui. Bien que rien dans son allure générale ne pouvait sembler agressif ou dangereux, Eskos compris immédiatement cet instinct protecteur dont disposait tous les parents. Ainsi, le Caamasi décida de la rassurer :

« Ne vous inquiétez pas ! Il ne m'importune pas du tout ! » dit-il, avant de s'adresser au petit : « Tu devrais retourner auprès de ta maman... »

En quelques minutes seulement la scène fut jouée, et tous les acteurs retournèrent dans l'anonymat de la vie quotidienne. Malgré tout, cette rencontre fortuite avait redonné un semblant de sourire au Sénateur... Bien que son anatomie lui empêchait réellement d'arborer cette expression des plus humaines. L'énergie de la jeunesse. Quel spectacle attendrissant et rafraîchissant. Eskos resta là, assis, encore quelques minutes à regarder les bambins insouciants jouer ensembles. Mais ce n'était plus de son âge que de rester dans une même position des heures durant. Ses vieilles articulations se rappelèrent rapidement à lui, l'incitant sournoisement à se relever pour marcher un peu.

Là haut, dans le ciel, le soleil brillait de milles feux. Il lui faudrait encore bien des heures pour terminer son inexorable descente vers l'horizon. Eskos demanda alors quelles autres surprises allait lui réserver cette magnifique journée...
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Depuis 2 ans maintenant, Nooina faisait partie de l'ordre, Cet ordre avait recueilli plusieurs enfants en bas âge pour les former aux arts Jedi...


Aujourd'hui, une sortie était prévue pour se détendre, les jeunes padawans ne restaient pas bloqué dans le temple tout le temps, il arrivait parfois qu'une sortie s'organise pour découvrir un peu les mondes extérieurs ou tout autre endroit contrôlé par la République. Bien entendu, il y avait toujours un maître jedi qui restait avec eux pour leur inculquer la pensée jedi et les protéger en cas de soucis. En ce jour magnifique, le lieu se trouvait dans un petit parc paisible où il y avait pas mal d'enfants et beaucoup d'espace vert. l'herbe vacillait de gauche à droite au rythme du vent qui soufflait fortement ce jour la, des jeux étaient installés partout avec un bac a sable pour les plus jeunes enfants. Notre Nooina, elle, était en compagnies de deux de ses camarades, l'un plus petit qu'elle, mais d'une corpulence beaucoup plus importante, qui rigolait toujours pour quoi que ce soit, il avait toujours un sourire aux lèvres, même dans les moments les plus durs... Il n'avait jamais connu sa famille auparavant, il avait été recueilli directement par l'ordre Jedi dès son plus jeune âge et vivait qu'avec ce qu'on lui offrait. Ce jeune garçon était l'un des meilleurs compagnons de Nooina, qui elle, hésitait toujours avant de prendre la parole. Elle pouvait s'appuyer sur lui a n'importe quel moment. Facilement reconnaissable, ils portaient tous la tunique habituelle des jedi, avec leur mini sabre laser de couleur blanche accrochée a leurs ceintures.

L'autre camarade, lui, faisait la même taille que Nooina, mais était beaucoup moins enrobé que l'autre garçon. il avait les cheveux  bruns mal coiffés avec un petit bandeau pour maintenir le tout en l'air. Il était tout aussi excité que son ami, voir plus, car lui, n'hésitait pas à dire des bêtises et surtout il n'avait aucun tabou, peut-être était-ce la fougue de la jeunesse, mais en tout cas, il n'hésitait pas du tout à embarrassé les jeunes, comme les adultes.. La route vers la sagesse allait être beaucoup plus longue à atteindre pour lui, mais Nooina savait qu'il ne décevait jamais, s'il avait quelque chose en tête il l'exécutait d'une manière ou d'une autre. Cet enfant avait l'intelligence d'un adulte à son âge, il aurait pu battre aisément des adultes à des jeux de stratégie...


Nooina traînait toujours avec eux, elle qui était tellement réservé sur les premiers contacts, avait tissé des liens étroits avec ces deux garçons. ils avaient été enlevés a leur foyer depuis leur plus jeune âge et ils étaient restés depuis tout ce temps ensemble.
Dans ce beau parc, les deux garçons se balançaient une sorte de balle qui réagissait avec la force pour agir comme un aimant sur les mains, une fois la balle envoyée, elle pouvait changer de trajectoire vers celui qui se concentrait suffisamment pour faire déplacer la balle en l'air jusqu'à lui. Un jeu que Nooina n'appréciait guère, cette jeune flle n'avait pas le talent de ces deux camarades pour contrôler la force. Sous un soleil doux, les deux petits s'envoyaient la balle chacun leur tour pour que l'autre s'entraîne à contrôler la trajectoire de celle ci jusqu'à ses mains par le biais de la force. Un entraînement bien plaisant pour des padawans... Nooina marchait sur les dalles a coté regardant les deux êtres rigoler et courir partout. Perdu dans ses pensées elle marchait et profitait de ce moment de répit et agréable, elle jetait parfois un coup d'œil derrière elle pour voir ou était le reste de sa classe qui était séparé en plusieurs groupes non loin d'eux, dont leur maître qui rigolait avec les plus jeunes en leurs racontant des histoires sur les Jedi. Ce fut cependant pendant l'un de ces regards, que la petite Nooina fut tiré de sa rêvasserie, entendant la voix de son camarade à la coupe bizarre :


- Hé ! Nooina..... Réflexe !!


Tel un lanceur au baseball, le garçon n'hésita pas envoyer la balle droit dans la direction de la jeune fille, c'était une fusée... Il n'y avait, limite, pas besoin d'utiliser la force tellement la balle avait pour trajectoire la tête de Nooina qui commençait à écarter les yeux de stupeur... Tout se passa très rapidement, alors que la balle allait sûrement éclaté le nez de cette belle jeune fille, elle fit un rapide déplacement en arrière pour esquiver, ne prenant même pas la peine d'essayer de l'attraper au vol, si tenté qu'elle puisse l'attraper. La balle continua son envolé jusqu'à taper quelque chose ou quelqu'un, en tournant son regard elle vit la balle au pied d'un être trop peu commun pour elle. On pouvait voir une personne couverte de poil, avec comme nez une trompe peu banal... La jeune fille se précipita vers ce qui semblait être un mâle, elle prit la parole quelques secondes après être arrivé à coté :

- Excusez-moi mons.... !!

Elle fut coupé par le lanceur qui arriva à toute vitesse a coté d'elle :


- Pardonnez nous !! Je pensais qu'elle allait attraper la balle hé..hé! 

A ce moment précis...Après avoir croisé le regard de Nooina, il eût comme un frisson derrière le dos, il était vraiment pas passé loin de se prendre une baffe. Après tout, il savait bien qu'il ne fallait pas contrarié cette fillette qui aurait pu transformer sa journée en cauchemar total! et c'était bien pour ça que les deux s'entendaient parfaitement... Nooina n'insista pas pour autant ne sachant pas si la balle avait touché le vieil homme qui devait bien avoir au moins 100 ans pour les trois enfants qui étaient maintenant rassemblés autour de lui...
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La balle fusa tel un antique boulet de canon, droit dans la direction du sage sénateur. Celui-ci, attiré par un mouvement perturbant dans la limite de son champ de vision, alors qu'il contemplait un parterre multicolore typique de l'extravagante flore locale, n'eut qu'à peine le temps de tourner la tête. Le sphérique projectile le frappa au torse, avec une vélocité telle que son souffle fût coupé. Il perdit l'équilibre, déboussolé, les yeux ronds comme des billes, son postérieur terminant sa chute dans les végétaux aux senteurs exotiques. Le choc, heureusement amorti, fut rude pour le vénérable squelette du Caamasi depuis quelques années soixantenaire.

Par chance, les fleurs écrasées ne présentaient aucune épine de quelques sortes, si bien que son séant ne fut point écorché... Accusant le coup en se grattant la tête, encore stupéfait, Eskos baissa alors la tête, museau agité, à la recherche d'une blessure. C'est alors seulement qu'il remarqua la balle, tombée juste à coté de lui, presque provocatrice. Il dodelina du chef, son visage se parant d'un rictus douteux, sorte de sourire à l'allure étrange, pourtant preuve de son hilarité. Il en reconnu immédiatement la facture atypique. Une balle de Force Jedi. Lors de ses régulières visites au Temple, bien des années auparavant, il avait pu être témoin de l'usage de pareil matériel pédagogique. La soupesant quelques instants, elle lui sembla plus légère que dans ses vieux souvenirs... On n'arrêtait pas le progrès, n'est-ce pas ?

Et c'est alors que deux enfants, bientôt suivi d'un troisième se précipitèrent dans sa direction, l'interpellant pour s'excuser. Il releva les yeux, leur offrant un visage amical dénué de la moindre amertume. Au contraire, il se laissa aller à un petit couinement proche d'un ricanement humain. Certains Jedi disaient souvent : rien n'arrive pas hasard, c'est la Force qui œuvre en toute chose. Était-ce cette Force mystérieuse et intangible qui l'avait conduite jusqu'ici, afin qu'il se trouve exactement dans la trajectoire de la balle lancée par ces très jeunes padawan ? Car seuls des padawans s'amusaient avec de tels objets.

« Tout va bien ! Plus de peur que de mal ! » Leur dit-il aussitôt, agitant sa patte velue pour leur faire signe d'approcher, qu'il n'allait pas les mordre. Il reposa la balle à coté de lui. « C'est juste que... Avec mon vieux dos... J'ai un peu de mal à me relever tout seul... » Et pour le coup, ses années se rappelaient à lui, avec force de conviction. Le long de sa colonne, il pouvait sentir une douleur diffuse qui se propager de vertèbre en vertèbre, conséquence directe de sa chute. En plus de cela, les tissus aériens de sa longue robe argentée, proche de la couleur de son pelage, s'étaient emmêlés entre ses pieds. Jamais Eskos n'avait pu se targuer d'être doué d'une souplesse exceptionnelle... Alors avec l'âge : il ne parvenait même plus à poser le bout de ses doigts sur ses chevilles...

« Si vous m'aidez à me relever, je vous pardonne volontiers, jeunes gens. » continua-t-il, en tendant ses deux bras couverts de fourrure. Le vieux sénateur ne doutait pas que la force cumulée des trois enfants suffirait à le redresser. Car sous son épais manteau de poils se dissimulait un corps rachitique. Eskos pesait moins de cinquante kilos. « Et vous devriez-vous dépêcher, j'ai comme la sensation que votre surveillant ne va pas tarder à se rendre compte de votre maladresse... » dit-il, le regard amusé, pour taquiner les jeunes enfants probablement désireux d'échapper à une remontrance. Les bambins... Tous les mêmes, quelque soient leur race, sexe ou nature. Tellement focalisés dans l'instant présent, et ne se souciant des conséquences de leurs gestes que lorsque celles-ci risquaient de se solder par une punition.

Alors que ses jeunes amis se rapprochaient, il lança encore, histoire de faire la conversation, et de les mettre en confiance : « Et bien, même si ce n'était sûrement pas le but de cet exercice, on peut au moins affirmer que l'un de vous sait particulièrement bien viser... Et qu'il dispose d'une force impressionnante pour son age ! De la graine de Maître Jedi, c'est sûr ! » Il ricana de nouveau, avant de finalement se présenter. « Je me prénomme Eskos. Je vois à vos regards curieux que vous n'avez pas souvent croisé de représentants de mon espèce, n'est-ce pas ? Mais rien d'étonnant, les miens ne quittent que rarement leur monde. Et lorsqu'il le font, ce n'est pas pour aller se perdre dans un parc, à prendre un bain de soleil... Je suis un Caamasi. De la planète Caamas. L'un de vous en a entendu parler, sait où elle se trouve ? »

Malgré lui, ses vieilles habitudes de professeur reprenaient le dessus. Il affectionnait par dessus tout comprendre et enseigner. Cette rencontre, bien qu'amorcée de manière peu conventionnelle, l'emplissait d'une soudaine sérénité, proche de la joie. Ses mauvaises pensées chassées par le choc, il se sentait l'esprit libre, désireux de partager quelques instants avec cette nouvelle génération qui, dans quelques années, serait aux commandes de la galaxie.

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