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Je m'étais résolue à consacrer cette journée à l'étude.

Depuis quelques temps déjà, il me semblait avoir privilégié l'exercice du corps au détriment de celui de l'esprit, ce qui n'était guère coutumier chez moi. Je me devais donc de rétablir cet équilibre absolu qui se devait d'être chez toute créature qui tendait à s'élever et ce, sans plus tarder. C'était donc dans ce but que je furetais entre les rayons des archives de Korriban depuis quelques temps déjà, m'arrêtant de ça de là pour consulter un ouvrage ou prendre quelques notes sur mon datapad quand je dénichais quelque information utile.

Ce que je cherchais exactement, je ne le savais pas vraiment. J'étais toujours partie du principe que toute connaissance, quelque soit son objet, était toujours bonne à prendre et qu'une journée prospère se devait apporter son lot de savoirs nouveaux pour pouvoir être considérée comme telle. Toutefois, je devais bien avouer qu'aujourd'hui, certains sujets avaient tendance à focaliser mon attention, en éclipsant d'autres. Et la leçon que nous avions eu avec la Dame Noire n'y était sans doute pas étrangère.

Tout compte fait, je ne regrettais finalement pas d'y avoir paru, quand bien même ma réussite avait été largement altérée par mon incapacité à étouffer le noghri. Mais je ne considérais pas cela comme un échec à proprement parler, cela signifiait simplement que j'avais encore du chemin à faire sur la voie de la maîtrise de cet art que je découvrais à peine. J'étais capable d'en user sans grandes difficultés sur des êtres insignifiants, mais la manœuvre s'avérait plus complexe contre des utilisateurs de la Force et c'était donc sur ce point-là que je devais travailler.

J'avais donc parcouru divers textes traitant de cet usage particulier de la Force, songeant à toute les possibilités que cela pouvait ouvrir. Certes on pouvait en user pour étouffer l'adversaire, mais pourquoi ne pas tenter d'appliquer la pression sur d'autres parties du corps que la gorge ? Le cœur, le foi, les reins… Voilà qui devait s'avérer plus complexe puisque ces organes là étaient internes, mais ce n'était probablement pas insurmontable et je en doutais pas que cela puisse avoir une effet des plus… saisissant.

A ces considérations sur la compression de viscères s'ajoutaient également quelques textes traitant d'un sujet un peu plus subtil : la manipulation de l'esprit. Celui d'un seul être, comme de plusieurs. Je trouvais en effet tout aussi fascinant de pouvoir infléchir l'esprit d'un adversaire par la Force en y implantant des intentions que jamais il n'aurait ourdi sans cela. Certains parvenaient à le faire sans avoir recours à la Force, par leurs simples mots, mais je n'avais pour ma part que de piètres talents d'orateur et il me faudrait donc recourir à des moyens plus intrusifs.

Les ouvrages ayant piqué mon attention collectés, il me fallait trouver un coin calme pour les étudier, ce qui s'avérait assez complexe à cette heure de la journée où l'endroit était bondé. Je sondais donc les lieux d'un regard circulaire, jusqu'à ce que ces derniers ne tombent sur Yawto installé seul à un table non loin de là. Mmmh, j'arrivais bien à cohabiter plus ou moins avec lui alors sans doute nous serait-il possible de partager la même table pour quelques heures. Je me dirigeais donc vers lui, l'interpellant finalement pour le tirer de sa lecture.

« Tu permets ? »

En désignant de la main la chaise en face de lui. Question purement rhétorique évidemment. Et sans attendre aucune réponse de sa part, je me permettais.
Yawto Gust
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Sept heure du matin. J'avais fini par dénicher l'endroit où j'allais certainement passer le plus clair de mon temps libre : la bibliothèque. De manière générale j'adorais me cultiver dans de nombreux domaines, mais cette fois-ci d'autant plus car je n'avais guère d'autre occupation à ma disposition.

J'aurai certes pu chercher des ouvrages afin d'enrichir mes connaissances et ainsi approfondir les enseignements de Darth Ynnitach concernant le premier cours que j'avais eu l'occasion de suivre, mais ma volonté était toute autre. Fraîchement débarqué sur cette planète, j'avais pour but de récolter le plus de données possibles concernant la faune, la flore et l'histoire de la planète. En sachant de nombreuses choses sur ma nouvelle "maison", j'espérais pouvoir au mieux m’adapter. De plus, me renseigner sur la faune locale serait pour moi l'occasion de mettre les chances de mon côté concernant son apprivoisement.

Bien installé à ma table, quasiment remplie de vieux livres en tout genre, j'avais même pris le soin de mettre à jour le contenu de mon datapad aux bornes informatiques. Pour faire simple, il était plein à craquer, mais j'avais toute la journée devant moi.

Une fois installé je commençai ma lecture. Les heures défilaient sans que je n'y prête attention, et j'épluchais de nombreux ouvrages, de plus en plus absorbé par le contenu détaillé de ces manuscrits. Bien souvent, les textes étaient précis, et les illustration fort réalistes. Finalement, l'académie de Korriban avait également ses points positifs, il faut croire.

Abstrait par mes trouvailles, j'en oubliais le monde qui m’entourait, et une voix perçante vient à m'interrompre. Surpris, je bondis légèrement de ma chaise. Rhaenys me faisait face, en train de tirer la chaise devant à moi. Un peu étourdi, je tournais la tête pour constater que la bibliothèque initialement vide quelques heures plus tôt était désormais bondée. Visiblement, personne n'avait prit la peine de venir s'asseoir à ma table. Penchant le regard sur celle-ci, je remarquais l'accumulation d'ouvrages qui jonchaient autours de moi. À coup sûr, je prenais toute la place! En précipitation, je balbutiais une sorte de « Oui, oui ! Vas-y, je t'en prie ! » tout en essayant de mettre de l'ordre sur le bureau, afin de laisser de la place pour la Zabrak.

La laissant s'installer, je me penchais légèrement en avant en chuchotant afin de ne pas gêner le reste des personnes présentes sur les lieux.

« Mais, euh... C'est toujours aussi bondé la bibliothèque, ou j'ai loupé quelque chose ? »
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Comme à son habitude, Yawto se montrait toujours aussi désespérément poli. A croire que les quelques jours qu'il avait déjà passé ici, ainsi que les conseils que je lui avais prodigué dans un élan de bonté passager, ne lui avait finalement pas appris grand-chose. Je ne doutais pas qu'il s'attire de problèmes en se montrant aussi avenant, mais ça ne me concernait en rien après tout...

« Non, pas toujours, que je me contentais donc de lui répondre posément. C'est même plutôt calme quand je viens d'habitude. Faut croire qu'aujourd'hui un sacré paquet d'abrutis se sont rappelé que pour être sith, il fallait aussi se remplir la tête. »

Moi je n'avais jamais eu la bêtise d’omettre ce détail. De mon point de vue, c'était la connaissance qui offrait le pouvoir, bien avant la force physique, mais cela un certain nombre des autres apprentis semblait l'avoir oublié. Le Noghri en était un bon exemple, bien plus apte à soulever de la fonte qu'à appeler à lui la Force. Toutefois, Yawto, lui, ne semblait pas commettre cette erreur. Étais-ce la preuve d'un esprit éclairé ou bien passait-il autant de temps ici tout simplement parce que sa musculation rachitique n'était pas en mesure de soulever grand-chose ? Et puis cela lui évitait peut-être également de faire de mauvaises rencontres, les archivistes de Korriban veillant au grain pour faire respecter le calme hiératique des lieux.

« Tu t'intéresses à la faune de Korriban ? »

Que je l'interrogeai d'un air vaguement intéressé, en parcourant du regard les documents éparpillés sur la table, qu'il s’efforçait de rassembler pour me laisser un tant soit peu d'espace. Je profitais de la situation pour en attraper un au passage, sondant rapidement son contenu du regard. Il traitait apparemment des différentes espèces présentes sur Korriban, schéma à l’appui. Je m'arrêtais un instant sur le dessin d'un tuk'ata, songeant à la mésaventure que j'avais eu avec l'un d'eux lors de ma dernière excursion dans le désert, durant laquelle j'avais fait la connaissance du seigneur Tsaw. En revanche, un Hssiss, dont la silhouette était esquissé un peu plus bas, je n'en avais jamais croisé, même si je savais que certaines grottes abritaient ces dragons de l'obscur.

« Tu sais, pas besoin de lire tous ces bouquins. Il n'y a qu'une seule chose vraiment importante à retenir sur les charmantes bestioles qui peuplent le désert : comment les tuer si jamais elles s'approchent trop près de toi. Et ça, c'est pas un livre qui te l'apprendra le mieux. Rien ne vaut l'expérience. »

Je n'imaginais pas un instant qu'on puisse s'intéresser à ce sujet à des fins autres que celles-ci...
Yawto Gust
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D'un air amusé, je hochais la tête en guise de réponse. D'après ce qu'elle venait de me dire, elle n'avait vraiment pas grand monde en estime dans cette académie. Chez les apprentis tout du moins. Inclinant légèrement la tête sur le côté, je distinguais les caractères inscrits sur la tranche des livres que Rhaenys venait de poser sur la table. Tout à mon opposé, elle était là pour continuer son apprentissage de l'étouffement. Peut-être par "passion" comme elle l'entendait, mais pour moi c'était une corvée de plus...

Elle était également en train d'éplucher les recueils que j'avais sorti des étagères, et semblait quelque peu perplexe quant à mes choix.

« Euh... Ouais. Comme je n'ai jamais vraiment eu de renseignements sur Korriban, je me suis dit que c'était le bon moment. Histoire de ne pas me trimbaler dehors sans rien savoir sur ce qui peut me tomber dessus en pleine excursion. D'ailleurs si un jour tu sors dans le désert, ça me dirait bien de t'accompagner. Enfin, si ça ne te dérange pas bien entendu. »

Elle avait le livre de recensement des espèces hostiles entre les mains, et le feuilletait avec un œil divertit. Visiblement, ce genre de bêtes là de lui faisaient pas peur. Surement en avait-elle déjà fait les frais... et commençant à cerner sa personnalité, elle n'avais certainement pas fait ami-ami avec elles. D'ailleurs, ses dernières paroles me faisaient d'autant plus comprendre cela.

« Hum... Peut-être, mais pour ma part, j'aimerai essayer de les approcher. Après, commencer avec les bestioles que t'as sous les yeux, c'est surement pas la meilleure de idées. »

Voyant qu'elle me regardait d'un air dubitatif, je précisais mes pensées, en lui montrant sur mon datapad une fiche d'information concernant une espèce de chien du désert.

« Regarde, il y a des espèces moins belliqueuses, qui plus est sensibles à la Force. Ça peut être intéressant de réussir à communiquer avec elles. Après je trouve également intéressant de connaître les autres espèces plus agressives, mais elles sont plus compliqué à apaiser... À vrai dire, sur Elom, je me suis beaucoup entraîné à communiquer avec la faune locale, et je peux dire que ça m'a beaucoup appris. Les animaux étant omniprésents, il est facile de glaner des informations en communicant avec eux. Ça peut vraiment s'avérer plus utile de ne pas les découper en morceaux. » Ajoutais-je d'un ton farceur.

Étant moi-même d'un naturel curieux, je voulais savoir à mon tour comment elle comptait exploiter les manuscrits qu'elle avait sorti des étagères. À première vue, elle allait certainement ne pas se limiter à un "simple" étouffement, et comptait bien approfondir ses savoirs afin de perfectionner ce pouvoir de la Force.

« Et toi, tu comptes étudier un peu les techniques d'étouffement ? »

Avec une note d'humour, j'ajoutais :

« J'espère que tu n'as pas besoin d'un cobaye aujourd'hui. »
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Esprit éclairé hein ? Peut-être oui, mais clairement pas à tous les étages ! C'était du moins ce que je pensais après que Yawto m'ait fait par de son idée lumineuse d'aller apprivoiser les créatures du désert. Un rire amusé filtrait de mes lèvre alors que je me représentais mentalement la chose.

« Je te vois bien en train d'essayer « d’apaiser » un Hssiss comme tu dis… M'est avis que c'est plutôt le dragon qui risque de t’apaiser toi. Définitivement. »

Je me doutais bien que le zabrak n'allait pas s'attaquer à un si gros morceau dès le départ, mais s'il s'imaginait qu'il allait trouver de gentils petits toutous à cajoler, il se trompait lourdement.

« Des créatures moins belliqueuses il y en a, mais rien n'est jamais inoffensif sur Korriban. Même le soleil peut te tuer si tu es imprudent. »

Et je songeais bien entendu toujours à cette même fois ou je m'étais trouvée en rade d'eau en plein désert. Un expérience que je n'avais pas vraiment de reproduire.

« Je ne connais pas Elom alors je ne peux pas vraiment comparer, mais je doute que la faune y ait été exposée au côté obscur avec autant d'intensité qu'ici. Certains animaux ont muté à son contact, quand ils n'ont pas été volontairement transformé par les sith qui nous ont précédé. Et ça, tu peux me croire, ça fait toute la différence. »

Les tuk'ata était sans doute l'exemple le plus courant de ces créations léguées par nos ancêtres pour veiller sur les tombeaux, mais c'était loin d'être les plus dangereuses. Les terentatek étaient déjà d'un tout autre calibre. Je ne savais pas s'il en restait encore sur Korriban et pour le coup, je n'avais aucune envie de le découvrir.

« Enfin après c'est à toi de voir. Je ne doute pas que ça puisse être utile, mais peut-être pas au point de risquer d'y laisser un bras. Mais si tu décide de tenter le coup, fais moi signe. Je serais curieuse de voir comme tu t'y prendras. »

Après tout faudra bien quelqu'un pour ramasser les morceaux après ta tentative, que je me retenais d'ajouter.

« Oui, j'avais envie de me perfectionner de ce côté là, que je répondais ensuite en embrayant sur mon propre sujet de recherche. Le cours de l'autre jour nous a donné les bases mais il reste de quoi approfondir. Par exemple, je me demandais s'il était possible d'agir de façon similaire pour compresser non pas la gorge qui est externe, mais les organes internes. Les jedi sont bien capables de le faire pour soigner quand ils usent de leur pouvoir de guérison, alors je me disais que cela devait être possible aussi à des fins non curatives. »

Et j'avais débité tout ça d'un ton très naturel, comme si je parlais de ce que j'avais envie de manger à midi, pas du tout consciente que ce genre de question pouvait choquer qui que ce soit.

« Un cobaye ? Non aujourd'hui je vais me contenter de la théorie. Mais après… comme je te l'ai dit, rien ne vaut la pratique ! »

Qu'il se rassure je n'avais pas l'intention de m'entrainer sur lui des fois qu'il se soit posé la question. Je n'avais aucune intention d'outrepasser les instructions du seigneur Ladium, d'autant plus qu'un instructeur m'avait déjà à l’œil à cause de notre combat de la dernière fois.

« Et toi tu n'as pas l'intention de perfectionner ce pouvoir ? »

Ce qui me paraissait totalement inconcevable.
Yawto Gust
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De ce que je pouvais voir, elle ne me prenait pas au sérieux. Surement n'avait-elle jamais songé au fait de pouvoir communiquer avec les espèces qui nous entourent. Certes, je n'allais pas commencer avec une bestiole capable de m'arracher un bras, voire une jambe, voire me bouffer entier d'un coup en fait... mais je me sentais largement capable d'obtenir un contact positif avec une bestiole sur cette planète. Et je ne parle pas de mes camarades de classe.

En revanche, j'écoutais encore une fois les conseils de la jeune Zabrak. Elle avait beau paraître rabat-joie, ce qu'elle me donnait comme information était précieux. Plus que les écrits, elle racontait son vécu personnel, ce qui me donnait nettement plus de détails sur ce qu'il peut nous arriver dans les déserts de Korriban. Aucun livre ne relate ce genre de mésaventures... Surement que les Siths de l'époque étaient trop fiers pour parler de ce genre de désagréments. Ou simplement étaient-ils tous morts lors de leurs expéditions...

« Oui, c'est vrai... » J’acquiesçais sans pouvoir caser un mot.

Est-ce qu'elle se moquait de moi, ou était-elle réellement sérieuse ? Je n'arrivais pas vraiment à discerner ses sentiments sur l'instant. Voulait-elle vraiment apprendre à communiquer avec son environnement, ou était-ce totalement ironique ?

Elle embrayait tout de suite sur son propre sujet. Pas très ragoutant tout ça. Après tout, son cheminement était des plus logiques, mais j'étais personnellement très loin d'avoir des idées dans ce genre. Déjà que ce cours avait été pour moi un vrai calvaire... Oui j'avais réussi à réaliser une excellente démonstration, mais dans le fond, je n'étais pas vraiment fier de ce que j'avais fait à ce moment là. Surement que si je parlais de mes remords à n'importe lequel de ces Sith, il me rirait au nez, si ce n'est pire. Par contre, l'idée d'apprendre à soigner une blessure me paressait largement plus utile. Mais je suppose que pour ce genre d'enseignement ici, je peux attendre un bon moment. La facilité à déblatérer tous ces détails peu alléchants dont Rhaenys faisait preuve était presque effrayante. Comme si elle m'avait parlé de la météo. Après tout, je suppose qu'il faut que je m'habitue à avoir ce genre de conversation. Même si je doute fortement du fait que ce genre de propos émanent de ma bouche un jour. Finalement, sa phrase de conclusion me redonnait quelque peu le sourire.

« Ah, ça me rassure ! »

Attends, elle est toujours sérieuse là en fait... Elle est vraiment... Waow ! En fait ça ne l'aurait limite pas dérangée si je m'étais proposé d'office comme cible ? Cette idée me faisait froid dans le dos. À l'avenir, j'éviterai de déconner avec ce genre de choses avant de savoir si mon interlocuteur est branché second degré à l'instant où je lui parle. Ça risquerait bien de se retourner contre moi...

Elle me posait finalement la question évidente après un tel début de conversation. Si je voulais perfectionner ce pouvoir ? Surement que je devrais. Et puis, ça paraîtrait logique pour le mec qui a fait un sans faute. Sinon ça ferait de moi un gros mec pédant, qui se prend pour le plus fort des apprentis, qui n'a même pas besoin de s'entraîner tellement il est au dessus des autres.

Repensant à notre discussion dans le dortoir, je me disais qu'elle avait une fois de plus raison. J'ai beau dire que je n'en ai rien à faire du regard des autres, je suis toujours à me questionner sur quoi faire pour ne pas que l'on me reprenne ou quoi... Finalement je suis complètement à l'opposé de ce que je pense : un mec complètement obsédé par l'image qu'il renvoi.

Je remarquais que je tergiversais depuis plusieurs longues secondes, un sourire béat sur le visage, et le regard dans le vide. Une fois de plus, j'avais du passer pour un con. Et une fois de plus, je me faisais une réflexion concernant mon attitude... Sans faire plus attendre Rhaenys, j'entonnais ma réponse :

« Oh... Je n'apprécie pas vraiment ce pouvoir pour l'instant. C'est certain qu'il pourra nous être très pratique à l'avenir. Mais personnellement j'aimerai beaucoup développer des techniques de furtivité ou d'infiltration... D'ailleurs ton pouvoir de l'ombre me semble très intéressant. Si tu as des livres à m'indiquer je suis preneur. J'ai également entendu parler de techniques permettant de créer des sortes de doubles, mais sur Elom je n'avais rien trouvé d'intéressant concernant cela. Et aussi pourquoi pas lire quelques ouvrages concernant les techniques au sabre... Enfin tu vois, ça me fait pas mal de lecture. J'en aurai certainement pour mon temps ici. »
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Le cours de Darth Ynnitach s’était terminé il y a peu, et ma mission sur Korriban était également sur le point de s’achever. Je n’aimais pas cette planète. Elle faisait ressurgir des souvenirs mauvais, même s’il s’agissait du lieu où j’avais pu trouver la délivrance dans la Force et embrasser une voie qui continue à me plaire en ce jour. J’avais un but. Je l’avais peut-être perdu de vue ces dernières années mais il était bien présent, là, au plus profond de mon être. Fouler le sable de Korriban me rappelait cette promesse que je m’étais faite, celle de m’élever suffisamment pour trouver les réponses à mes questions, et aussi pour obtenir ma transcendance. Cela passait évidemment par l’éloignement de la Lumière et de ses esclaves, les Jedi. Mais aussi par l’apprentissage et le développement de mes connaissances. Aussi, même si j’exécrais la planète rouge, je ne pouvais pourtant pas totalement m’en passer. Des voyages m’étaient nécessaires pour pouvoir consulter la vaste bibliothèque de l’Académie, par exemple. Ou encore, dans le cadre de ma mission, pour tenter de débusquer des acolytes ou des apprenti(e)s intéressantes pour le compte de ma Maitresse.

Je ne pouvais pas décevoir la Zeltronne, celle que j’avais aidé à revenir sur le devant de la scène suite à son exil. Isobel Takan était désormais la Sorcière Suprême, et cette dernière avait besoin d’apprentis pour pouvoir explorer les multiples chemins qui s’ouvraient devant elle. J’avais de mon côté besoin de plus de libertés pour pouvoir développer ce pourquoi j’avais accepté de me plier aux volontés des Sith sans rechigner. Qui plus est, j’avais déjà fais mon choix sur celle qui devrait rencontrer Darth Takan en priorité, à savoir cette Zabrak qui avait su me convaincre par son tempérament et ses qualités. Viendrait ensuite les potentiels autres prétendants que j’avais pu cerner lors de mon séjour, et notamment lors du cours dispensé par la Dame Noire elle-même. Cependant, j’étais plutôt certaine de mon choix, et convaincue par les performances de la Zabrak. Elle ferait l’affaire. Encore fallait-il lui annoncer la nouvelle, ou plus exactement le fait qu’elle avait obtenue le droit de rencontrer la Sorcière Suprême en personne, et que cette dernière faisait le déplacement en personne pour la rencontrer. Il s’agissait là d’un immense honneur, et de fait, elle ne pourrait refuser l’entrevue.

En somme, ma mission était presque achevée et je pouvais enfin profiter pleinement des informations contenues dans les archives de la bibliothèque de Korriban pour combler certaines de mes lacunes et trouver un usage à ce second sabre que j’avais récupéré sur Ilum. Pour cela, rien n’était mieux qu’un Maitre d’Armes mais il n’y en avait aucun de disponible en ce jour. Pour l’exercice pratique, je ne pourrais que compter sur ma Maitresse et sa connaissance du Jar’kai pour mettre en application ce que je pourrais récolter en terme de connaissances théoriques.

Je finissais donc par faire mon entrée dans la vaste bibliothèque dont le rangement n’avait nullement changé depuis mon premier passage sur Korriban il y a de ça plusieurs années déjà. Les talons de mes chaussures claquaient sur le sol, attirant l’attention des premiers qui étudiaient –en silence pour certains, c’était étonnant. J’esquissais un sourire léger en retour, me contentant d’ignorer leurs regards envieux, défiants ou encore haineux de certains pour me diriger vers les étagères que j’étais venue consulter, offrant à ceux-ci la simple vue de mon dos et de mon fessier. J’avais bien des choses plus importantes à faire que de m’arrêter pour écouter leurs ragots à mon sujet. J’étais l’Apprentie de la Sorcière Suprême, il était normal d’attirer l’attention. Est-ce que je faisais en sorte que ce soit le cas de part ma tenue habituelle plutôt légère ? Carrément ! Il y a rien de mieux que d’attirer le regard des autres pour booster votre égo ! Et je n’étais pas en reste ! En plus, ça avait le don de déranger certains, voir même de perturber des adversaires. Je n’allais donc pas me passer d’un pareil atout !

Je me stoppais finalement le long d’une rangée d’ouvrages au sujet du Jar’kai et de l’art du maniement de plusieurs sabres-laser, récupérant certains livres et autres données sous le bras ou dans mon datapad avant de m’avancer vers mon deuxième objet de recherche : à savoir le perfectionnement de mon absorption de vie et de l’étouffement que j’avais pu réellement découvrir et ressentir qu’au travers du cours de Darth Ynnitach. Sauf que les archives sur ce sujet semblaient en partie manquer, surtout concernant le dernier sujet d’étude. Certains documents semblaient avoir déjà été empruntés. Quand à l’absorption de vie, je m’intéressais surtout sur les différentes manières d’en étendre la capacité pour frapper sur des zones plus larges ou sur un groupe de personnes plus important, puisque je n’en avais réellement fait usage que sur une seule personne à la fois jusqu’à présent.

Je rangeais certains ouvrages, l’oreille attentive aux discussions qui se tenaient autour de moi, pour passer aux suivants. Je m’immobilisais cependant en entendant une discussion concernant l’étouffement, et plus particulièrement le cours que j’avais suivi précédemment. En soi, il n’était pas étonnant d’entendre les apprentis parler de cet évènement puisqu’ils furent presque tous présent pour pouvoir lécher les bottes de l’Impératrice, mais ces voix là me semblaient bien familières.

Je m’écartais donc de l’étagère, tendant mon regard dans la direction des sons pour y reconnaître la fameuse Zabrak et un de mes camarades apprenti que j’avais noté sur la liste des potentiels candidats au poste mis à disposition par ma Maitresse. C’était peut-être le bon moment pour les aborder plus directement, loin de tout l’attroupement qu’avait pu susciter le cours auquel nous avions tous assisté. A cela venait également s’ajouter un endroit calme où étudier plus tranquillement les documents collectés, car il n’y avait rien de pire que de devoir s’asseoir à une table d’inconnus pour finir par se faire interroger dans tout les sens sur mon statut et tout ces trucs sans intérêt, si ce n’est de flatter encore plus mon égo.

Je finissais donc par quitter l’orbite des étagères pour me diriger dans leur direction, toujours quelques ouvrages sous le bras, les interpellant :

« Tiens donc. Je peux me joindre à vous ? » lâchais-je simplement à leur intention sans pour autant attendre de réponse. Je venais m’asseoir sur un coin de la table, mon regard déviant sur les différents ouvrages collectés.

Mes yeux immaculés finirent par se porter sur les deux Zabrak, même si j’avais une préférence naturelle pour Rhaenys. Enfin bref..

« C’est certain qu’il faut savoir apprécier l’usage que l’on a de la Force pour pouvoir en retirer pleinement satisfaction, et ressentir les émotions qu’elle provoque chez la cible. Pourtant, tu ne devrais pas écarter un pouvoir aussi utile pour te focaliser sur l’infiltration. »

Je gardais un ton hautain, mais ça je n’y pouvais rien. J’héritais de cette intonation de mon sang Arkanien.

« Savoir se masquer dans la Force est utile, oui, mais pas autant que les pouvoirs plus agressifs ou défensifs. A moins que tu ne veuille devenir un Assassin ? »

Lui, un assassin ? Je le voyais mal dans le rôle. Enfin, la galaxie est pleine de surprise, on ne sait jamais.

« Personnellement, j’ai une préférence pour l’Absorption de Vie. Renifler l’essence vitale s’échappant de sa cible… pouvoir ressentir l’effet salvateur de ce trop plein sur son propre organisme est juste… délicieux.»


Yawto Gust
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Sur le point de retourner à ma lecture, une voix presque familière me tirait à nouveau hors des lignes de mon holopad. Levant légèrement les yeux, je reconnaissais facilement l'Arkanienne présente notre cours d'étouffement. Que dis-je "le fameux" cours d'étouffement. J'avais vaguement remarqué qu'elle avait tenté d'approcher Rhaenys lors de ce cours. Non pas que j'espionnais chaque faits et gestes de ma seule connaissance dans l'Académie... Juste que je n'osais pas trop regarder de travers les autres élèves, de peur qu'ils ne me refassent le portrait.

Concernant l'apprentie qui nous faisait face, je savais désormais qui elle était. Ayant fait quelques recherches concernant mes "chers camarades", afin que mes premières rencontres se passent légèrement mieux, je savais de sources presque sures que j'avais affaire à l'apprentie d'Isobel en personne. D'après ce que j'avais entendu dire à propos d'elle, c'était donc quelqu'un à éviter, ou bien à garder dans son camp. Et comme je ne suis pas très doué pour dialoguer, j'allais devoir réfléchir avant de parler si je ne voulais pas le regretter.

Bien qu'elle semblait tout d'abord vouloir échanger avec Rhaenys, ses premières paroles m'étaient destinées. Visiblement, elle n'avais pas hésité à écouter notre discussion, ce qui me mettait plutôt mal à l'aise. Si d'emblée on venait me parler de la sorte, je ne pouvais en ressortir que plus renfermé. En quoi les pouvoirs d'infiltrations pourraient-ils être moins utiles ? La ruse est certainement l'une des choses fondamentales que l'on apprend en temps que Sith, alors pourquoi privilégier d'autres pratiques à celle-là ?

Et puis, il n'y a pas que les assassins qui utilisent des pouvoirs d'illusions. Pour l'espionnage, rien de tel pour passer inaperçu. Certes, ça n'empêche pas qu'il faille apprendre à se défendre en cas de pépin, mais je me vois mal utiliser l'étranglement en plein combat. C'est le meilleur moyen de pour se faire tuer. Rester concentré sur une ou plusieurs cibles oblige à rester exposé. À la limite pour obtenir des informations, d'accord. Mais sur un champ de bataille... Je m'imagine mal utiliser des pouvoirs aussi risqués.

Je remarquais finalement qu'Eerhia attendait peut-être une réponse. Comme souvent, je me perdais dans mes pensées avant de répondre aux questions... La fixant un moment d'un regard défiant, je répondais finalement d'un air las

« Qui sait... »

Elle finit par conclure en parlant de son goût pour l'absorbtion vitale. J'étais bien tombé quelques fois sur de telles informations dans les bibliothèques que j'avais eu le loisir de parcourir, mais rien que de repenser aux schéma, j'avais une légère boule au ventre. Bien souvent, ce genre de pratiques s'accompagnaient de torture sordide. Encore heureux que mon petit déjeuner était déjà loin, sinon j'aurai été capable de le recracher, là, devant une salle remplie d'aspirants. Pas très glorieux.

Feignant de n'avoir plus rien à dire, je replongeais mon nez dans la lecture pour éviter un débat sur quelle maîtrise de la Force était la plus enivrante.

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