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Assise dans son bureau gouvernemental, Ress travaillait sur les dossiers du jour requérant son attention. Etant donné la forme que prenait le pouvoir balosar, sous forme de démocratie directe, l’ensemble du peuple votait, ou se faisait acheter pour voter, mais c’était là les mœurs locales, afin d’élire un unique gouverneur général, qui nommait après ce plébiscite populaire ses collaborateurs, et devenait de facto sénateur de la planète, étant donné qu’il était l’unique représentant légalement élu. Certains déléguaient la fonction à leur frère, sœur, amant, neveu, dans un népotisme là encore tout traditionnel.

Sauf que Ress Laz’ziark n’était pas faite de ce bois-là. Se considérant comme la seule interlocutrice légitime pour parler des intérêts de Balosar, elle avait endossé le rôle de sénatrice et de dirigeante effective avec un enthousiasme idéaliste que la découverte des chiffres du budget n’avait pas manqué de refroidir. Cependant, après six ans à la tête de sa planète natale, elle devait admettre que si la charge de travail était écrasante, surtout si on rajoutait dans la balance sa position à la tête du CRT, elle permettait aussi d’être finalement plus efficace. En effet, elle était libre de parcourir la galaxie pour chercher des contrats et des accords, des alliances profitables, en sachant pertinemment qu’elle n’aurait pas à se battre derrière avec un gouvernement rétif à ces changements, et pour cause : il était difficile d’être en désaccord avec soi-même ! Quant à sa mainmise sur les syndicats, elle lui assurait d’être entendue par ses interlocuteurs, qui à défaut de prendre au sérieux la sénatrice d’une planète miséreuse, faisait attention à ne pas froisser la secrétaire générale d’un mouvement populaire susceptible de provoquer des grèves fâcheuses. Bref, toutes ses ressources étaient mises en œuvre dans un seul but : assurer le rayonnement de Balosar, et des idées portées par l’avocate.

Ainsi, c’était les factions armées des syndicats qui étaient devenues ce que tout le monde connaissait désormais sous le nom de « partisans », soit le bras armé du pouvoir balosar, la police locale qui compensait son faible nombre et son armement ridicule par son infiltration des réseaux mafieux et sa loyauté sans faille, toute fanatique, à la dirigeante en place. Evidemment, le combat était inégal, et jamais sa maigre force ne parviendrait à mater le crime rampant. Pour autant, assurer la sécurité dans quelques quartiers était déjà une amélioration, de même que réaliser quelques démantèlements de cartels de temps à autre. Ce qui était l’affaire l’occupant présentement.

Un de ses informateurs avait, après une sacrée dose d’alcool frelaté, finit par lâcher une information capitale, à savoir l’arrivée d’un cargo de contrebande appartenant à l’Echange, et contenant vraisemblablement une solide cargaison de bâtons de mort. Le vaisseau avait donc été appréhendé manu militari à son atterrissage, et les occupants jetés en prison sans ménagement le temps d’analyser la marchandise saisie. Evidemment, la chose aurait pu être une affaire de routine, Ress aurait signé le transfert des prévenus à la justice fédérale, et cette dernière aurait poursuivi le travail.

Pour autant, la balosar avait demandé à étudier les personnes appréhendées, et était désormais persuadée qu’elle pouvait en tirer des informations utiles. Premièrement, elle avait demandé au chef des partisans, un Nikto imposant du nom de Tal’Ekat, recruté dans ses jeunes années après avoir fui l’espace hutt, d’interroger personnellement les suspects, en insistant sur le fait qu’elle ne voulait aucune brutalité d’exercée contre eux. Puis, elle lui avait demandé un rapport sur chacun d’entre eux, qui constituait en une évaluation de la dangerosité et de l’intérêt potentiel qu’ils pouvaient avoir en terme…. Eh bien, de possibilité de pression. En résumé, elle lui avait demandé qui ferait la meilleure balance. Certes, le procédé était peu glorieux, mais dans la guerre contre le crime et la lutte pour le redressement de Balosar, il n’y avait pas de petit pas en avant.

L’attention du Nikto s’était portée vers une femme dans la trentaine à peu près qui avait été appréhendée et semblait décidée à jouer la carte de l’ingénue et de la surprise jusqu’au bout. Pour l’expérimenté Tal’Ekat, c’était une mercenaire qui n’aurait guère de scrupules à balancer des complices potentiels pour sauver sa propre peau. En clair, c’était la cible parfaite. Par conséquent, Ress étudiait avec application son dossier, et ne pouvait qu’être d’accord avec elle. Finalement, elle appuya sur l’holocom de son bureau, pour donner l’ordre attendue :

« Amenez-moi la détenue 4389. »

Deux heures plus tard, une blonde qui devait avoir un certain succès auprès des mâles humains une fois débarbouillée de la crasse des prisons balosars était amenée dans ledit bureau, encadrée par deux balosars et un Nikto rouge qui avait tout de l’armoire à glace, les poignets évidemment entravés.

« Laissez-nous. Tal’Ekat, vous pouvez rester. »

Les deux balosars s’inclinèrent et sortirent, tandis que le colossal guerrier se plaçait près de la porte, comme une sentinelle silencieuse.

« Bien, madame… Rorch, je crois, c’est bien ça. J’attendais avec beaucoup d’impatience de vous rencontrer. »

Avec un sourire aimable, elle lui demanda :

« Vous avez soif peut-être ? Il doit me rester du café noir, si vous le désirez. »

Ses antennes dressées sur sa tête et bougeant vers l’humaine comme si elles se penchaient vers la mercenaire, la balosar finit par poser la question fatidique :

« Je présume que vous savez pourquoi vous êtes ici, n’est-ce pas ? »

Irait-elle jusqu’à continuer la partition de l’innocence ? Peut-être. Mais Ress Laz’ziark saurait se montrer convaincante. Elle avait tout son temps.
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Romy ouvrit un œil puis un autre, machinalement elle les referma, comme éblouit par une lumière intense, mais cette fois pas de lumière vive, juste de l'obscurité. Un frisson parcouru son échine où était-elle ? Elle se décida à rouvrir ses paupières, face à elle l'immensité sombre et infinie. Elle  se redressa, se frottant fébrilement ses prunelles, là, à porter de main, des lumières vertes profonds, d'autres qui clignotaient jaune ou rouge. Elle distingua des aiguilles, des poignets et des écrans éteints.

Son ouïe fut le deuxième sens à se réveiller, au début rien, le silence le plus effrayant qu'elle n'est connue et à la fois le plus rassurant qu'elle pouvait ressentir. Un bip résonnait à alternance régulière, si sourdement qu'elle crut que s'était un cœur. La sensation d'être un embryon à l'abri dans le ventre maternelle lui réchauffa son corps engourdit. Elle comprit que le signal sonore était en rapport avec la lumière jaune qui elle aussi clignotait.

Après quelques secondes interminables le cerveau de la petite blonde se mit en marche, permettant à sa propriétaire de faire tous les rapprochements entre sa localisation, les outils devant elle et son habilité naturelle. Une fois toutes les connexions cérébrales faites, une lumière s'alluma dans son regard rougeoyant.

Le plus long à se remettre de ce sommeil artificiel fut son corps, qui resta crispé 2 ou 3 minutes après tout le reste, ce qui est particulièrement désagréable. Rorch se leva, après s'être assurée que ses jambes pouvaient la portées. Elle balada son regard dans la pièce, il s'agissait du copite de l'AS de Pique, pour ses premiers pas elle dut prendre appuie sur les plans de commande, ce qui ne l'empêcha pas de se prendre les pieds dans une petite bombonne, qui roula doucement en direction de congénères, qui traînait par terre. Elle put reconnaitre la couleur métallique et l'étiquette de précautions, il s'agissait de puissant somnifère sous forme de gaz, des brides de souvenirs brumeux, s'éclatèrent dans son cerveau.

Elle finit par sortir du copite pour arriver directement au salon/cuisine, par chance un verre d'eau traînait sur la table, sur sa gauche, elle l'engloutit d'une traite, ces sommeils étaient particulièrement déshydratant. Elle croisa une glace, l'image qui lui renvoyait l'effraya : cheveux en bataille, filait de bave récente et sèche sur le coin de la bouche, pupilles dilatés, fringues tachés et dégageant une odeur d'outre-tombe.

*Direction la salle de bain tout de suite !*

Au détour d'un couloir, Red fit par trouver la pièce miracle, l'eau chaude qui coulait était salutaire, le liquide qui atteignait la bombe d'évacuation était noir et bordeaux à la fois et les trois couches de savon aux fruits exotiques particulièrement odorant ont eu du mal à venir à bout de l'odeur nauséabonde coincée dans ses narines.  Après s'être refait une haleine et une petite beauté, elle rejoignit sa chambre pour choisir une tenue convenable. Elle devait le reconnaître sa garde-robe s'est légèrement épaissit avec le temps, mais ses basiques avaient toujours une place prépondérante. Elle choisit sa tenue décontracté : un kimono, au décolleté  prononcé et échancré sur les côtés le tout dans un des tissus les plus doux et léger de la galaxie. Elle devait cette petite trouvaille à un fortuné commanditaire.

Son obi attaché elle se rendit de nouveau dans la salle des commande, elle pianota ses claviers, d'abord pour retrouver la mémoire et ensuite pour lire ses messages. Pour la première requête, c'est-à-dire sa géo-localité, elle avait bien fait les choses : un petit coin de l'univers sans passages, limite invisible, accrochée sur un petit astéroïde seul.  Mais pour le reste qu'elle ne fut pas sa surprise d'apprendre qu'elle avait dormi trois jours d'affilé ! Après l'état de surprise elle se souvenu de la bombonne, la chercha du regard, la trouva et chercha la teneur en substance narcotique.

* Trois fois la dose recommandée !!!!!! SERIEUX !! J'abuse…......Trop tard....*

 Passé le choc provoqué par la nouvelle, elle chercha du réconfort dans ses messages, car le boulot était la seule chose qui pouvait encore la maintenir hors de l'eau, qui l'empêchait de réfléchir et de se rencontre ce qu'entraînait sa vie sur-injectée d'adrénaline. Sur son écran une centaine de nouveaux messages en attente de réponse, elle parcouru en large les noms et les intitulés. Cependant, un retenu son attention, un message d'une personne qu'elle connaissait bien, un certain membre de l'Echange qui lui demande de se rendre sur la planète Balosar pour rencontrer des membres qui souhaitent rejoindre le mouvement, mais qui sont surement corrompu.

*Malheur à eux si s'est cas !! *

L'espionne mena quelques recherches pour savoir où se trouvait cette planète qui lui était inconnue, ce qui ne lui était pas forcément favorable. Elle devait le reconnaitre qu'elle était mille fois plus à l'aise sur un terrain, dont rien ne lui échappait plutôt qu'un coin méconnu.

*Mais un boulot reste un boulot !*

La jeune femme envoya ces coordonnées au garage et fila dans sa chambre pour trouver une tenue plus adaptée à la  mission. Elle jeta son dévolu sur : Un short slim court accompagner de ses chaps slim le tout en cuir noir et un débardeur bordeaux, elle enfila évidement ses bottes et décrocha, du porte-manteau, sa veste de cuir et s'empressa de rejoindre le garage.

De nouveau elle ouvrit les yeux, là encore elle s'attendait à une lumière vive, mais il n'en était rien, il n'y avait rien de plus que de l'obscurité, mais devant elle pas de ciel étoilé, ni de lumière faible pouvant lui rappeler un tableau de bord familier. Non, pas le moindre signe de l'espace sidérale, mais plutôt d'une prison sordide.

L'odeur répugnante qu'elle senti cette fois ne venait pas d'elle,cependant,  bien du lieu qui la retenait, un mélange de rendu gastrique, de sang caillé et d'urine des quatre coins de l'univers. Un haut de cœur vint jusqu'à ses babines, elle se retenu, une humiliation à la fois.

A peine ce chapitre était clos qu'elle perçut entendre un son qui résonnait tel une mélodie de délivrance au fond de son cœur et de son estomac au bord des lèvres. La chanson pénétra dans la serrure et fit claquer les verrous de sa cellule, dans l'encadrement de la porte la lumière aveuglante vint caresser ses pupilles assez longtemps pour qu'elle ne puisse que sentir que quatre gros bras l'a soulevaient et l'entraînaient vers la sortie.

Quand elle put ré-ouvrir ses prunelles, elle était entourée de deux balosars, qui venaient de l'asseoir dans une chaise. En face d'elle une balosar plutôt bien foutu qui semblait commander tout ce petit monde. Son visage lui était familier elle l'avait vu quelque part mais où ? Elle n'eut pas le temps de trop réfléchir son interlocutrice lui adressa la parole avec un sourire et un ton aimable :

 « Bien, madame… Rorch, je crois, c'est bien ça. J'attendais avec beaucoup d'impatience de vous rencontrer. » pause « Vous avez soif peut-être ? Il doit me rester du café noir, si vous le désirez. » pause « Je présume que vous savez pourquoi vous êtes ici, n'est-ce pas ? »

Levé du mauvais pied l'aimabilité de Rom était partit en vacances, d'un ton sec et franc elle répondi sans pression, comme à son habitude :


« C'est Mademoiselle Rorch et je dois bien vous avouer que je n'ai aucune idée de ce que je fais ici. »

Romy ne tenait pas spécialement à boire même du café tant qu'elle ne serait pas pourquoi elle était là. Trop de drogues et autres produits modifiés pouvaient lui porter préjudice si elle venait à parler. Alors, elle mourrait peut-être de déshydratation, mais qu'importe si elle emportait tous ses secrets dans la tombe.


« Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Qu'est-ce que je fais ici ? »
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La détenue avait donc choisi de jouer la partition de l’innocence. Soit. L’imaginer se mettre à table tout de suite aurait été un peu trop facile, sans doute. Que ces crapules galactiques pouvaient être prévisibles tout de même. En tout cas, au vu du ton rogue employé, la dénommée Rorch n’avait apparemment pas la tête à lui rendre ses amabilités. En même temps, connaissant l’état pitoyable de son centre de rétention, Ress pouvait la comprendre. Elle avait bien essayé de le rénover par ses propres moyens, mais il aurait fallu des milliards de crédits pour rendre vivable cet amas immonde de puanteur et de crasse. La seule chose qu’elle avait pu faire, c’était endiguer la corruption des matons et parvenir à faire servir deux repas chauds par jours aux prisonniers entassés là en attente de jugement… Ou d’être déféré à la cour fédérale, ce qu’elle tentait de faire la plupart du temps, afin qu’ils puissent avoir véritablement un procès correct.

La balosar se leva donc et entreprit de se servir une tasse de café, avant de le siroter tranquillement pendant quelques minutes. Bien noir et serré, exactement comme elle les aimait pour entamer une bonne journée de travail. Or celle-là s’annonçait particulièrement longue, il fallait bien l’avouer. Et désagréable en sus. La sénatrice détestait ces moments où elle se retrouvait à faire le sale boulot, mais parfois, il fallait bien en passer par là. Le combat contre le crime sur sa planète exigeait des méthodes sans concession, et si elle veillait toujours à rester dans le domaine de la légalité, elle avait fini par se résigner à ces techniques d’interrogatoire particulièrement difficiles sous couvert d’entretiens préalables à une transmission des dossiers des accusés. Cependant, ce n’était pas par plaisir, ni par intérêt personnel, mais bien pour sa planète qu’il lui arrivait de prendre ainsi les choses en main. Au fond, elle choisissait l’individu qui semblait le moins corrompu du lot, proposait d’intercéder en sa faveur pour une remise de peine en échange d’informations, soit le lot de tout condamné potentiel détenant possiblement des indications pouvant permettre le renforcement de la sécurité étatique. Rien de bien extraordinaire là-dedans, en somme.

Se rasseyant, elle réitéra sa question en gardant le même sourire aimable :

« Vous êtes vraiment sûre ? Il est excellent pourtant. »

Et accessoirement pas empoisonné, et pas drogué. Vu qu’elle en buvait aussi, c’eut été un comble, quand même. Même si quelque part, son organisme aurait naturellement absorbé les produits chimiques en raison de la résistance naturelle de son espèce aux toxines et n’aurait donc affecté que l’humaine. Certes. C’était un point qui pouvait expliquer sa méfiance compréhensible. Enfin, elle n’allait pas s’attarder plus longtemps sur cette histoire de café. Elle avait du travail.

Ress braqua ses yeux d’un noir liquide sur sa vis-à-vis, avant de lui offrir un nouveau sourire particulièrement avenant, et de dérouler enfin son explication :

« Alors, Madame Rorch, par où commencer ? A votre arrivée sur Balosar, votre cargo a été fouillé et une importante quantité de drogues trouvée à l’intérieur. Des substances interdites sur le territoire républicain, ce que vous n’ignorez pas, évidemment. Sinon, votre employeur n’aurait pas mis autant de précaution à les dissimuler.

Certains de vos petits camarades ont révélé travailler par une organisation criminelle bien connue. Vous êtes donc ici en attente d’être déférée devant le parquet fédéral de la République pour trafic de drogues en bande organisée. Avec un peu de chance, vous arriverez à obtenir une condamnation de seulement vingt ans. Quinze peut-être. Je suis d’un naturel optimiste. C’est que les charges sont accablantes. »


Le tout avait été dit avec une amabilité réelle, comme si elle lui parlait de l’élevage des banthas sur Aldérande, et non de la possibilité bien réelle que cette femme passe la majeure partie de son existence au fin fond d’un cul de basse-fosse républicain sordide. Enfin, après tout, cela ne dépendait qu’elle. Qu’elle se montre coopérative, et elle pouvait espérer repartir. Tout de même, Ress n’était pas un monstre.

« Cependant, il est parvenu aux oreilles du parquet que vous pourriez… peut-être leur être d’une utilité potentielle, quoique à prouver. »

Le sous-entendu était net, prononcé avec un sourire qui s’élargissait toujours.

« Et vous êtes donc devant une avocate pour voir si ces… présomptions sont fondées. »

Où l’art de se présenter sans le faire. Et d’expliquer en quelques mots ce qu’elle faisait là.

« Combien vous a-t-on payé pour ce contrat ? Peu je présume ? Ce genre de convoyage, c’est de la routine. Vingt ans de prison contre mille, deux mille crédits… Cela fait beaucoup, vous ne trouvez pas ? »
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Romy vit la jeune femme, face à elle, se lever, se servie du café qui délivrait une puanteur revigorante et revient s'asseoir lui proposant de nouveau une tasse. Elle devait absolument garder sa retenu, ne pas craquer, car à la moindre parcelle de craquement de sa part son ennemi y pénètrerait. Elle avait déjà connu pire, des flashs de tortures dans une grotte lui parcouru l'esprit, un sentiment refoulé de colère lui remonta l'échine et elle dut se contenir de toutes ses forces pour ne pas cracher sa haine. La tête basse, la frange devant ses yeux rougeoyants, ses poids étaient tellement serrés qu'elle s'entailla les paumes avec ses ongles, et ses mains étaient blanches, un sourire carnassier se forma dû fait que ses mâchoires ne pouvaient plus se quitter. Elle ne pu répondre à la seconde invitation pour une tasse de café, de toute façon sa réponse aurait été négative alors.

Face à elle sa geôlière déballait l'ensemble des charges qui lui étaient reprochées ainsi que ce qu'elle risquait. Comme si elle ne connaissait pas les risques et les lois des planètes qu'elle visitait, inepties ! Mais c'était ça son travail, sa vie, transporter l'intransportable dans des lieux où peu de gens souhaitent mettre les pieds. Qu'importe personne ne l'attendait, enfin plus maintenant.

« Cependant, il est parvenu aux oreilles du parquet que vous pourriez… peut-être leur être d'une utilité potentielle, quoique à prouver. Et vous êtes donc devant une avocate pour voir si ces… présomptions sont fondées. Combien vous a-t-on payé pour ce contrat ? Peu je présume ? Ce genre de convoyage, c'est de la routine. Vingt ans de prison contre mille, deux mille crédits… Cela fait beaucoup, vous ne trouvez pas ? »

Red remonta lentement la tête, sa colère était légèrement passée, ses doigts avaient repris une légère teinte rosée, elle jeta son regard écarlate sur son interlocutrice.

*Alors comme ça c'est mon avocate commis d'office, la grosse blague, cette planète n'aura pas fini de me surprendre !*

Rorch se redressa sur son siège, leva les jambes et les posa délicatement sur le bureau devant elle. Avec un air suffisant qu'elle jouait très bien, elle s'adressa enfin à sa dépositaire.
 Sa voix était rauque, on sentait sa déshydratation :

«  Si je comprends bien vous me proposez un marché. » pause« Vous souhaitez que je vous livre les commanditaires et les modalités du marché ? »pause « Tout ça dans le simple et charitable but de m'épargner de la prison dans votre poubelle galactique ? »pause « Trop aimable chère Maître, mais comment vous dire… Aucune prison n'a su me retenir très longtemps… Si vous me connaissez aussi bien que vous le dites, vous savez que ce ne sont pas des paroles en l'air… »


Elle perçut un rictus sur le visage de sa défenseuse, l'avait-elle assez agacé pour être écouté ? Sûrement. Oui elle était dans une position délicate, oui s'est-elle qui portait les chaînes et qui risquait d'être condamné, mais ce n'est pas ce qui comptait pour elle en ce moment. Non. Si elle se retrouvait dans cette situation c'est qu'un des membres de son équipage l'avait trahi, elle voulait savoir qui !! Et qu'une manière de faire sortir de ce trou à rat et cela voulait dire trahie son arnaqueur de fournisseur alors très bien, mais cela ne sera pas facile. Après tout elle avait des informations qu'ils souhaitaient !


« Cependant… Je suis prête à vous aider » « Dans une démarche caritative évidement, chère Maître »

Romy offrit son plus sincère et frais sourire, elle se doutait que Ress n'était pas une idiote, mais elles avaient chacune un intérêt d'utiliser ce que l'autre avait à offrir. La balle était dans le camp adverse. Qu'à l'est-elle choisir la simplicité, et la mettre en prison ou la difficulté et lui faire confiance ?
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« Je n’en doute pas. Je me demande juste si vous serez assez rapide pour éviter de finir tout de même assez marquée par un séjour dans nos très agréables geôles.

En même temps, ça doit bien faire cinquante ans qu’elles n’ont pas été rénovées, il y a forcément de menus désagréments… »


Alors que la première phrase avait presque été prononcée sur un ton enjôleur, cajoleur même, badin, un peu plaisantin, la seconde était pensée avec sincérité. En vérité, Ress aurait nettement préféré que l’état de délabrement avancé de sa prison ne constitue pas un repoussoir suffisant pour faire pression sur n’importe quelle personne saine d’esprit. Enfin, comme d’habitude, elle se contentait de tirer parti de la moindre parcelle d’élément à même de faire avancer sa cause. Même si elle regrettait véritablement de devoirs utiliser semblables méthodes, au demeurant légales. Hélas.

Pour autant, elle ne s’en faisait pas vraiment, malgré la véhémence de la mercenaire assise en face d’elle. Elle devait déjà se demander qui l’avait balancé. A force de combattre les criminels de tout poil, on finissait presque par en connaître par cœur les méthodes et la psyché, ce qui pouvait constituer un avantage non négligeable à exploiter. Et Ress exploitait toujours tout ce qui lui était possible. Y compris la psychologie de comptoir à destination des petites frappes butées.

Voilà, la femme comprenait où était son intérêt et déclarait vouloir collaborer. Oh bien sûr, dans l’immédiat, l’avocate n’en croyait pas un mot. Elle avait simplement senti où était son intérêt, voilà tout. A la première occasion, elle essayerait de leur fausser compagnie. Du moins, c’était ce qu’un certain nombre de ses collègues feraient. A voir si elle était de la même trempe ou si elle savait honorer correctement un contrat. On pouvait toujours rêver. Discrètement, la sénatrice appuya donc sur un bouton pour rappeler ses hommes qui entrèrent à nouveau. Un signe discret de ses antennes et l’imposant Nikto entré quelques instants auparavant s’approcha de leur prisonnière et lui ôta une de ses menottes… Pour se l’enchaîner à l’un des siens. Pas question de la perdre de vue. Ceci fait, Ress reprit la parole :

« Evidemment… Histoire de nous aider dans cette entreprise… caritative, mon ami va rester avec vous. C’est un excellent tireur au blaster… Un atout de poids pour ce que nous allons entreprendre. »

La menace n’était pas notoirement subtile, mais elle avait le mérite de mettre les choses au clair : elle comptait bien sur sa présence jusqu’au bout de leur petite affaire. Même si, en effet, la présence de Tal’Ekat était rassurante en elle-même et saurait se révéler très utile si d’aventures leurs recherches les menaient à des lieux peu recommandables.

« Bien, parlons peu, parlons bien. Voici une liste de noms que j’ai pu obtenir. Ce sont des agents de l’Echange relativement connus ici.

Si vous voyez le nom de celui qui vous a embauché dessus, je vous prierais de me le dire. Ainsi, nous aurons un début de piste.

Si ce n’est pas le cas… Il faudra me l’indiquer. En recoupant avec notre base de données, il y a des chances pour que nous trouvions quelque chose rapidement. »

Sur ces mots, elle se leva et entrouvrit brièvement la porte pour demander à un de ses fidèles d’aller chercher de quoi manger. Quand l’homme revint quelques instants plus tard avec un plateau garni de nourriture, Ress lui indiqua de le placer aussi délicatement que possible sur les genoux de la mercenaire, avant de lui dire :

« Vous devriez manger. La journée risque d’être longue. Et n’attendez pas en vous demandant si je l’ai empoisonné ou que sais-je dans ce genre.

Je n’ai aucun intérêt à le faire. Vous êtes plus intéressante vivante que morte, très sincèrement. »


Bon, ce n’était pas vraiment l’argument le plus tranquillisant du monde, mais au moins il était impitoyablement logique. Se rasseyant, Ress la regarda un bref instant, avant de demander dans un léger soupir :

« Vous n’êtes pas obligée de répondre, cela n’a rien à voir. Mais par curiosité… Pourquoi vous avez décidé de vous tourner vers cette activité ? »

Elle avait toujours voulu comprendre ce qui poussait des individus à accepter n’importe quel type de contrats, même véreux. Et puis, au fond, comme à son habitude, elle voulait simplement en savoir plus, apprendre. Que les circonstances s’y prêtent ou pas.
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« Je n’en doute pas. Je me demande juste si vous serez assez rapide pour éviter de finir tout de même assez marquée par un séjour dans nos très agréables geôles.
En même temps, ça doit bien faire cinquante ans qu’elles n’ont pas été rénovées, il y a forcément de menus désagréments… »


Romy eu de nouveau le cœur au bord des lèvres, au souvenir de son court séjour dans sa charmante geôle.

*Effectivement une personne saine ne pourrait sortir que fracassée de cette prison. A cause de l'odeur… les cris........Par chance je ne suis pas tout à fait saine…* un léger rictus illumina son visage. Elle vit que cela était passé inaperçu auprès de son interlocutrice qui semblait être légèrement perdue dans une réflexion personnelle.

Soudain elle senti une présence imposante dans son dos, mais pas inconnu, Rom tourna légèrement la tête lorsque de gros doigts vinrent au contact des siens. Le même énorme Balosar qui l'avait sortie de son lit était maintenant en train de lui retirer une menotte. Pas chance! Ce n'était pas la plus serrée.
*Aussi musclé qui l'est, il ne doit plus avoir l'habitude d'être en contact avec des choses  aussi fragile qu'un humain!* Red fixa de nouveau son regard lorsque sa geôlière reprit la parole. 

 « Evidemment… Histoire de nous aider dans cette entreprise… caritative, mon ami va rester avec vous. C’est un excellent tireur au blaster… Un atout de poids pour ce que nous allons entreprendre. »

Un frisson parcouru l’échine de Rorch, elle allait devoir ce coltiner ce « mec », enfin plutôt cette armoire à glace !! Elle ne doutait pas des dires du Maître, sur sa qualité aux blasters, mais plutôt sur son agilité. Parce que c’est bien beau de savoir tirer, mais si tu ne sais pas te mettre à l’abri, tu as plus de chance d’y rester. Et ça Romy l’avait mauvaise ! 

*Je serais peut être surprise !*

« Bien, parlons peu, parlons bien. Voici une liste de noms que j’ai pu obtenir. Ce sont des agents de l’Echange relativement connus ici.
Si vous voyez le nom de celui qui vous a embauché dessus, je vous prierais de me le dire. Ainsi, nous aurons un début de piste."

Si ce n’est pas le cas… Il faudra me l’indiquer. En recoupant avec notre base de données, il y a des chances pour que nous trouvions quelque chose rapidement. »

Plonger dans ses pensées, RedRorch se rendit compte qu’elle n’écoutait pas ce que lui racontait l’avocate, elle ne capta que les derniers mots.  Elle répondit d’un simple coup de tête affirmatif. Elle vit alors son interlocutrice se lever, aller à la porte, demander un plateau et elle revint s’asseoir. Quelques instants plus tard elle se retrouva avec un déjeuner complet sur les genoux. Elle reconnue certains mets tels que des légumes et des fruits. Cependant, ce qui lui donnait le plus envie en cet instant se fut le grand verre d’eau sur la gauche du plateau. Comme si elle avait lu dans ses pensées la femme en face d’elle lui adressa un «  bon appétit » à sa manière : 

« Vous devriez manger. La journée risque d’être longue. Et n’attendez pas en vous demandant si je l’ai empoisonné ou que sais-je dans ce genre. 
Je n’ai aucun intérêt à le faire. Vous êtes plus intéressante vivante que morte, très sincèrement. »


Il fallut un instant de réflexion à notre espionne pour choisir quelle main allait lui être le plus utile. Elle choisi celle qui lui fessait le plus mal. Alors qu’elle avalait sa première bouchée d’une bouillie d’un orange vif agrémenté de morceau vert et mauve, sa spectatrice  lui demanda dans un léger soupir :

« Vous n’êtes pas obligée de répondre, cela n’a rien à voir. Mais par curiosité… Pourquoi vous avez décidé de vous tourner vers cette activité ? »


Rorch crut qu’elle allait s’étouffer, c’est bien la première fois qu’un geôlier lui pose ce genre de question, de façon très sincère en plus. Le doute s’immisça en elle.
*Que veut elle qu’ont devienne amies ? Super copines ? Ou s’est juste pour mieux m’entourlouper ? hummmm…Je ne sais pas trop. Attendons de voir, il faut que je reste sur mes gardes. *

Après un long silence où elle pu boire une grande gorgée, elle posa son regard de braise dans ceux de son interlocutrice et sur un ton calme et ferme :

« Vous ne pouvez pas comprendre. »

Sur ce, elle prit une nouvelle bouchée et mâcha doucement jusqu’à la prochaine intervention de l’avocate Balosar, allait-elle lui poser d'autres questions ou se contentera-t elle de cette réponse ? 
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Amusée malgré elle par le regard peu amène que la prisonnière désormais délivrée lança à son imposant acolyte, Ress n’eut pas trop de mal à supputer sur l’étendue du problème. Déjà, se faire la malle accrochée à ce grand gaillard allait se faire de façon un peu moins aisée. Pas de chance pour les plans d’évasion. Bon, sans compter qu’elle-même était loin d’être un manche en ce qui concernait le tir au blaster… Quoi ? Elle était une balosar, élevée sur la planète du même nom ! Il y avait des traditions auxquelles on ne dérogeait pas ici. Se faire mettre une arme dans les mains à quatre ou cinq ans en était une, et très suivie qui plus est.

Pour autant, c’était bien l’une des rares choses pour lesquelles l’avocate était reconnaissante à son monde natal et à son frère aîné. Fine gâchette, son don pour le maniement des blasters l’avait tiré d’un certain nombre de mauvais pas dans sa jeunesse au fin fond de Coruscant, quand elle écumait les petits boulots pourris dans des quartiers notoirement peu fréquentables pour payer son loyer et sa nourriture. Et ce, avant de lui sauver lors de la première véritable tentative d’assassinat sur sa personne. Certes, elle y avait gagné une superbe cicatrice au talon et un boitillement qui ne la quittait jamais vraiment, mais si elle avait réellement été dans l’incapacité de se défendre, nul doute que le sacrifice à faire aurait été sa vie, et non un tendon. Enfin, de toute manière, la mercenaire l’apprendrait bien assez tôt.

Toujours sans mot dire, Ress la regarda manger ce qu’il y avait devant elle, attendant qu’elle ouvre son bec pour lui donner finalement les informations qu’elle demandait. Sauf que manifestement, sa demande n’était pas parvenue à destination, aussi elle réprima le soupir qui montait en elle. Il fallait qu’elle maintienne cette façade calme et avenante, au moins le temps d’extirper de cette femme les renseignements dont elle avait besoin. Sinon, ce serait un retour à la case prison, et sans toucher les vingt mille crédits de la case départ… Bigre, elle avait trop joué avec sa fille dernièrement, son cerveau s’en ressentait douloureusement, à émettre de telles réflexions.

Cependant, avant de repartir à la charge et poursuivre son interrogatoire, elle laissa tout de même à son interlocutrice l’opportunité de se rassasier, et de répondre à la question qu’elle lui avait posée en toute curiosité sincère. Décidément peu loquace, la baroudeuse intergalactique se contenta de siffler une réponse qu’elle devait avoir entendue une bonne centaine de fois au cours de sa carrière. Qui a dit que l’histoire était un éternel recommencement ?

Les criminels n’aimaient pas qu’on leur demande de s’expliquer sur leurs motivations. Du moins, ceux qui n’étaient pas des psychopathes cinglés. Ceux-là, malheureusement pour ses oreilles avaient une tendance à adorer détailler en long en large et en travers leurs méfaits. Mais les autres… Au fond, tous oscillaient entre plusieurs réactions, mais la plus commune était précisément celle qu’elle avait en face d’elle : se fermer comme une huître en tentant d’ériger une barrière les séparant définitivement, comme si Ress appartenait à un autre monde. C’était vrai, en un sens. Néanmoins, elle n’oubliait jamais d’où elle venait, et que sa vie aurait pu être tellement différente sans quelques rencontres fortuites, sans une somme de hasard qui avaient fait ce qu’elle était. Quelque part, était-elle si différente ? Non, absolument pas. Elle avait appris ces codes qui dominaient les rues, ce langage, baigné dans cette atmosphère étrange où se côtoient toujours des notions d’honneur du brigand et les pires rebuts… Evidemment, avec sa mise actuelle, peu l’auraient deviné, encore que sa race la prédisposât à subir moult avanies et insinuations cruelles sur ses origines modestes.

« Je peux toujours essayer. »

La concision était souvent une arme trop peu employée au sein de la Rotonde. Quel dommage… parfois, un mot bien placé se révélait nettement plus intéressant qu’un long discours. Agitant ses antennes crâniennes vers la mercenaire, comme deux phares soudain braqués dans sa direction, la sénatrice ajouta :

« Cela dit… Etant née sur cette planète, je pense pouvoir vaguement comprendre. Je dis ça comme ça. »

Voilà, il n’y avait plus qu’à attendre si cette tentative la déciderait à parler. En attendant, il était temps de revenir au principal, à savoir ce qui les préoccupait en premier lieu. Le but n’était pas franchement de faire la conversation pendant plusieurs heures, tout de même ! Aussi, pointant du doigt sa liste, Ress ajouta :

« Bon. Reprenons. Il faudrait vraiment que vous puissiez identifier quelques noms ici. Sans cela, je pourrais difficilement obtenir un mandat de libération sous contrôle.

Donc… Dites-moi si un ou plusieurs noms vous disent quelque chose : Bor’nek Stal, un petit proxénète local, Swartza, ne me demandez pas comment ça se prononce véritablement, un rodien spécialisé en mécanique, la Gâchette, connu pour sa propension à l’utiliser … »

Elle égrena ainsi une dizaine de patronymes, qu’ils soient réels ou supposés, avant de conclure :

« Eh bien ? »
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Romy avalait toujours cette mixture qui lui semblait repoussante visuellement, mais qui une fois en bouche n'était pas si mal finalement. Ses yeux n'avaient pas quitté son plateau repas, il faut dire que son dernier repas datait un peu et qu'à choisir entre lire un dossier pour être une balance et se rassasier pour être en forme afin de mettre un au point un plan de fuite. Le choix est vite fait ?

Ce qui marqua la jeune femme se fut l'intérêt que lui portait son interlocutrice, pourquoi vouloir lui éviter la prison ? Pourquoi s'intéresser à son passé ? Que voulait-elle ? Qu'importent elles n'étaient pas amies et elles ne le deviendraient jamais ; on ne mélange pas les serviettes et les torchons !

« Je peux toujours essayer. Cela dit… Etant née sur cette planète, je pense pouvoir vaguement comprendre. Je dis ça comme ça. »

Rom esquissa un léger sourire amusé, s'est dingue comme les gens qui pensent pouvoir l'a percé à jour par le simple fait qu'ils avaient, eux aussi, eu un passé difficile. Mais, il lui semblait que personne ne pourrait la comprendre, ou si, mais ces personnes étaient loin aujourd'hui et il n'était pas dans ces plans de se faire de nouveaux amis, en déplaise à notre geôlière. Pour simple réponse elle fixa son assiette et avala sa dernière cuillère dans le silence.

« Bon. Reprenons. Il faudrait vraiment que vous puissiez identifier quelques noms ici. Sans cela, je pourrais difficilement obtenir un mandat de libération sous contrôle.

Donc… Dites-moi si un ou plusieurs noms vous disent quelque chose : Bor’nek Stal, un petit proxénète local, Swartza, ne me demandez pas comment ça se prononce véritablement, un rodien spécialisé en mécanique, la Gâchette, connu pour sa propension à l’utiliser …  Eh bien ? »

RedRorch lu en silence les noms en même temps que Maître Ress les énonçait les uns après les autres. Son esprit sadique la fit sourire à la prononciation de certains, d'autres l'a plongèrent dans une profonde réflexion. Lorsque l'un des pseudos de Travis fut nommé son sang ne fit qu'un tour, rien ne transparu, elle était bien trop habituée à la pirouette pour se laisser déborder par les émotions. Mais il fallait absolument les éloigner de l'Echange coûte que coûte ! Elle laissa un long silence comme pour donner l'impression qu'elle réfléchissait aux deux possibilités visibles qu'on lui offrait : la prison ou la trahison. La réalité était toute autre, elle réfléchissait certes, mais pas à entre ces options, plutôt aux noms qu'elle allait balancer bien sûr qui correspond aux plus gros salopards qu'elle avait rencontré et qui risquait de nuire un jour l'Echange. Elle finit par lever ses yeux rouges, s'affala dans son siège et prononça enfin des mots :

« Auriez-vous un crayon, Maître ? » Le ton n'était pas désobligeant, mais plutôt désinvolte. « Vos infos ne sont pas à jour, je vais vous donner un coup de main » -elle prit le crayon qu'on lui tendit et commença à rayer des noms, dont un pseudo, comme de par hasard.

« Et si vous vous demandez si comment je peux être aussi sûre de moi, souvenez-vous d'une chose : je suis bonne dans ce que je fais, surtout… lorsqu'on me trahit ! »

Elle reposa son regard sur la liste et entoura le nom de Swartza et d'un autre rodien qui lui avait particulièrement manqué de respect la dernière fois qu'ils s'étaient vus.

*Pas de chance pour lui !*

« Les noms des personnes que vous recherchez sont entourés, pour les rayés dites-vous que je vous ai mâchée le travail ! » 



Red tendait la liste avec le crayon en direction de l'avocate, un faux sourire charmeur aux lèvres. Peu importe que ce soit les vrais commanditaires ou non, elle leur avait rendu service, ils lui en devaient un et ça sera : celui de lui offrir une porte de sortie contre leurs libertés voir leurs vies.
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Ress avait toujours adoré la propension des malfrats à penser qu’ils étaient plus intelligents que ceux qui les côtoyaient depuis des lustres. Certes, elle n’avait pas vendu son âme au dieu crédit … Mais avait suffisamment été appelée en urgence dans ses jeunes années en tant que commise d’office pour ne pas prendre ses précautions en proposant un marché à un prisonnier. Disons qu’elle aimait piper les dés en sa faveur, pas assez pour influencer le résultat final, mais assez pour ne pas être prise pour une idiote. Il n’y avait rien de pire que cela. Elle se battait pour la vérité. Ce n’était pas pour autant qu’elle utiliserait des armes totalement transparentes. Au jeu de dupes intergalactiques, il convenait tout de même de mettre toutes les chances de son côté. Sinon, on finissait comme les jedis : massacrés à chaque guerre galactique car incapables d’avoir des alliés fiables et de se protéger contre leurs ennemis héréditaires. Ce n’était pas un reproche. Elle admirait cette capacité à conserver une morale absolue. Mais comme toutes ces grands credos, cette morale avait les mains blanches, car elle n’avait pas de mains.

Elle avait choisi cette femme parce que c’était une mercenaire. Sans fanatisme, sans loyalisme. Prudente, tout en restant potentiellement sujette à un retournement discret de veste. C’eut été néanmoins une erreur stratégique que de tout miser sur cela. Alors sa liste, elle l’avait truquée. Oh, pas complètement, évidemment. Il y avait de réels suspects … Et des noms qu’elle savait d’ors et déjà en cause. Histoire de voir sa réaction, de la jauger … Puis de s’assurer d’une collaboration pleine et entière, cette fois. Ou du moins, sans trop de biais. Le risque zéro n’existait évidemment pas, mais elle ferait en sorte de le minimiser au maximum. Et après … Advienne que pourra. Au pire, elle coffrerait des malfrats dont Balosar serait débarrassé et qui ne manquerait guère à la faune locale.

Avec un sourire faussement détaché, elle regarda donc l’humaine faire son marché, les coins de ses lèvres tressautant en voyant son piège grossier fonctionner. Récupérant le papier, elle le parcourut quelques secondes, même si lire à l’envers n’avait pas été très compliqué, avant de lâcher :

« Merci. »

Et d’ajouter avec le même sourire, cette fois nettement plus carnassier :

« Je me demandais si vous tenteriez un coup de bluff. Et comme j’aime le sabacc, j’en ai essayé un aussi. Vous ne m’en voudrez pas, j’espère, d’avoir pris tout de même quelques précautions ? »

Elle laissa flotter un silence, avant d’abattre ces cartes, cette fois :

« Jouons franc-jeu, voulez-vous ? Je suis avocate, je vous l’ai dit. Des gens comme vous, j’en ai défendu des dizaines. Alors je sais bien que vous n’allez pas me vendre les bons … Du premier coup. 90% de mes anciens clients avaient cette fâcheuse manie de penser que balancer un mauvais payeur reviendrait à solder n’importe quelle addition. Laissez-moi vous dire que ça marche rarement. »

Nouveau silence. Puis la balosar croisa les doigts devant elle avant de soupirer :

« Je sais que certains des noms que vous avez rayés sont impliqués. Je me doute aussi que vous n’avez pas nécessairement envie de vous mettre à dos des employeurs … lucratifs. Mais dites-vous qu’à défaut d’une protection… Vous pourriez en gagner une autre.

J’ai connaissance de certains contrats intéressants. Je pourrais vous les obtenir. Pour plus tard. Si notre partenariat repart sur de bonnes bases. Reprenons donc une seconde fois. Donnez-moi les bons noms… Et vous n’aurez pas à le regretter.

Une fois que ce sera fait, nous pourrons partir faire quelques recherches. Je suis persuadée que sortir de ce trou ne vous sera pas déplaisant, je me trompe ? J’aimerais vous dire que l’air pur du dehors vous fera du bien … Mais bon. Nous sommes sur Balosar. Ce ne serait pas très crédible, n’est-ce pas ? »


Ses antennes se penchèrent en avant tandis que sa tête restait bien droite, offrant une fois encore un portrait notoirement ridicule, tandis qu’elle conclut :

« Choisissez bien ceux que vous couvrez. Je comprends que vous ayez vos propres intérêts. Faites simplement en sorte qu’ils convergent avec les miens… Et que j’obtienne ce que je désire, tout comme vous. A vous la liberté … A moi les trafiquants de l’Echange impliqués.

Le marché est honnête, non ? »

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Romy eut un frisson qui l'a parcourra à l'annonce du piège, non de peur, mais de satisfaction, car son interlocutrice jouait enfin cartes sur table. Elle se doutait qu'une adversaire telle qu'elle, avait plus d'un tour dans son sac, mais il fallait aussi se méfier de l'eau qui dort en ce qui l'a concerne. Sur un ton très ironique et débordant de théâtralisassions elle répondit à son avocate :

« Au nom seigneur, je suis tombée dans le panneau ! Comment n'ai-je pas vu le piège se refermer sur moi ! OH mon dieu je suis faite comme un rat ! J'avoue tout je vais tout vous dire Maître. »

RedRorch fit une longue pause comme pour jouir de la situation, pourquoi tout le monde doutait de ses capacités, oui elle était blonde, petite et maigre, mais si jusqu'à maintenant elle avait survécu s'est pour une bonne raison. Et la raison était toujours la même, elle possédait les réponses aux questions et ça, ça vaut tout l'or  et la liberté du monde. Cette avocate balosar pensait réellement une seconde que sa petite comédie amicale fonctionnerait, sans blague ! Red est née dans le monde du crime, sa coule dans ses veines : les magouilles, les entour-loupes, les mensonges et bonnes infos !


Et en y réfléchissant bien les bonnes informations c'est ce que souhaitait cette avocate et bien soit elle en aura, mais seulement celles qui ne nuiront pas trop les intérêts de Rom et en temps voulu. Elle prit un ton particulièrement désinvolte :

« Bon maintenant que vous jouez cartes sur tables parlons sérieusement entre personne réfléchie. »

L'espionne savait exactement ce qu'elle devait dire, c'était rare qu'elle joue cette carte de la franchisse, mais la situation l'impliquait plus que nécessairement. Non que sa vie en dépendait, car après tout, si cela ne fonctionnait pas, elle retournerait en prison et comme toutes les prisons, même celle-ci, il y a une sortie. Sur un ton tout à fait neutre cette fois.

« Bien cessons de jouer les niaises, nous ne le sommes sans nul m'en. Vous souhaitez avoir des informations et j'en ai. Vous savez sûrement la valeur de celles-ci, car vous savez que je ne bâcle jamais mon travail. Par ailleurs je sais que vous êtes long de la gentille avocate que vous montrez et que vous n'hésiterez pas un instant à enfreindre vos jolis rêves pour me soutirer ce que je sais. Donc gagnons du temps, voulez-vous ? J'ai des noms, des noms de personnes qui vous nuises et nuise à l'univers en général. Certains sont de simples intermédiaires, d'autres des requins et certains que vous désirez plus que tout. »

A la micro-expression qu'elle put déceler, l'intérêt de sa geôlière fut piqué au vif, tant mieux, car elle comptait bien continuer.

« Je vous donne des noms, les informations qui vont avec, je peux même m'occuper du contrat s'il le faut sous votre nom. Vous nettoyez l'Espace, vous recevez tous les honneurs et moi je gagne le plus important du boulot et un semblant de liberté, conforme à la liberté qu'on nous impose partout en ce moment. Dans tous les cas vous êtes gagnante. »

Durant son exposition RedRorch s'était très largement redressé, reprenant ses aires de félin, cette situation lui paraissait la plus honnête au final, même dans l'hypothèse où elle devait ce coltiner cette armoire à glaces. A la fin de son propos elle s'affala au fond du siège, comme lasser de la situation, son cerveau manquait d'exercice à moins que ce soit de sommeil artificiel, oui ça devait être ça ! Le sommeil artificiel….
La balle était dans le camp de l'avocate.
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« Réfléchie ? Vous êtes sûre ? »

La réplique avait fusé, cinglante, susurrée entre ses lèvres à peine desserrées avec cette onctuosité aussi suave que détestable dont Ress faisait montre à chaque fois que quelqu’un se piquait d’attiser son mépris. Or il fallait bien avouer que ce genre de petite crise d’hystérie avait une nette tendance à l’agacer fortement. Sans doute que dans sa jeunesse, elle aurait carrément coupé court leur entretien, piquée au vif, pour le reprendre après une bonne journée passée sans nourriture dans les bons vieux cul-de basse fosse de Balosar, car les prisons locales ne méritaient pas d’autres noms.

En effet, rares étaient les personnes appréciant de se faire prendre ouvertement pour des imbéciles. Et l’ego de Ress n’était pas le plus mince de la galaxie, clairement. Heureusement qu’elle avait appris avec le temps à tempérer ses ardeurs, sinon cette fichue mercenaire en aurait pris pour son grade autrement qu’avec une réflexion dont elle doutait même que la teneur hautement ironique soit correctement interprétée. Enfin, la tempérance avait des vertus, comme celles de lui permettre de ne pas gâcher une chance d’avoir des informations précieuses sur un coup de sang.

Bon, au fond, elle n’avançait guère en plus. Soit, Rorch se gargarisait de détenir des informations, ce qu’elle savait, de lâcher plus ou moins ce qu’elle voudrait, ce dont elle se doutait, puisqu’elle y avait fait subtilement allusion auparavant. Bon, si, elle proposait d’accomplir le contrat en retournant sa veste. Il n’allait quand même pas falloir penser qu’elle lui accorderait sa confiance si facilement. Tout de même, elle n’était pas née de la dernière pluie, et aimait bien accomplir son travail elle-même, ou du moins veiller à son bon déroulement. Pour le reste … Rien de bien neuf. Mais il étant temps de couper court à cet échange vain et donner les règles de ce qui allait suivre :

« Ne comptez pas sur moi pour vous payer et vous voir demander le double au premier venu. Du reste, j’apprécie de vérifier que le travail est bien fait par moi-même. »

Avec un sourire froid, la balosar ajouta :

« J’ai une autre idée : vous allez m’accompagner pour débusquer tout ce joli monde et servir de témoins oculaires. Je prends votre déposition, vous libère, et vous êtes libre d’aller très loin de cette planète, ce qui ne devrait normalement pas trop vous chagriner, et moi encore moins.

Et comme ce n’est pas une suggestion … Allons-y. J’ai une folle envie de me dégourdir les jambes. »


Un signe à son imposant garde du corps qui défit les liens de la prisonnière, pour lui en mettre d’autres autour des poignets, plus fins.

« Ces bracelets ne sont pas trop encombrants, mais vous donneront une solide décharge si l’envie de fuir vous prend. Simple précaution pour s’assurer que notre contrat est bien rempli jusqu’au bout … Si ce vocabulaire vous sied plus. »

Sa main se referma sur le blaster qu’elle conservait dans son tiroir et qu’elle enfila à sa ceinture, se souvenant avec amusement du temps où prendre une arme revenait à jouer avec ses frères … Décidément, on était bien idiot enfant. La vie se chargeait de vous apprendre la vérité sur certains objets, si possible de la manière la plus brutale. Après tout, rien ne valait un cadavre fraternel désarticulé et une écume sanglante aux lèvres surmontée de deux yeux exorbités pour comprendre les ravages de la violence. L’image resterait toujours gravée dans sa mémoire, fidèle à l’impression capturée sur sa rétine enfantine et figée pour l’éternité. Souvent, Ress avait rêvé de voir ses enfants grandir sans être confrontés à de telles scènes, et si sa fille avait indubitablement eu une vie plus douce qu’elle-même de ce côté-là, son fils ne pouvait en dire autant, ayant assisté aux massacrés de ses pairs jedis encore enfant par les siths. Comme quoi, où qu’on soit, il semblait qu’un balosar soit voué à assister à vivre accompagné de fantômes et de cadavres … Enfin, il n’était plus temps de se laisser envahir par de telles pensées.

« Quelle sera notre première destination ? »

Avant de conclure:

"Détail technique: je ne suis pas gentille. Je suis polie. Nuance."
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Romy sourit à l'idée de prendre enfin l'air, bon ce n'est peut-être pas encore la liberté, mais sa s'en rapproche beaucoup, la seule ombre au tableau ce sont les menottes. Des menottes dernier cri malheureusement pour elle, la dernière fois qu'elle en a eu aux poignées elle avait à peine mis un pied hors du chemin que la décharge s'était déclenchée et lui avait quasiment arrachée les mains.

« Ne comptez pas sur moi pour vous payer et vous voir demander le double au premier venu. Du reste, j'apprécie de vérifier que le travail est bien fait par moi-même.  J'ai une autre idée : vous allez m'accompagner pour débusquer tout ce joli monde et servir de témoins oculaires. Je prends votre déposition, vous libère, et vous êtes libre d'aller très loin de cette planète, ce qui ne devrait normalement pas trop vous chagriner, et moi encore moins. Et comme ce n'est pas une suggestion … Allons-y. J'ai une folle envie de me dégourdir les jambes.  Ces bracelets ne sont pas trop encombrants, mais vous donneront une solide décharge si l'envie de fuir vous prend. Simple précaution pour s'assurer que notre contrat est bien rempli jusqu'au bout … Si ce vocabulaire vous sied plus. »

Rom afficha un sourire faux à l'écoute de ce que lui énonçait son interlocutrice.

*L'argent !? Mais je m'en fou comme de l'an 40 000 de son fric !! De toute façon je n'accepterais rien d'elle ! Et puis de la tune j'en ai plus que de raison ! Ahh ! Ces Aristocrates persuadés de tous savoir parce qu'ils ont lu des livres et qu'ils bossent en haut du panier !*

« Quelle sera notre première destination ? Détail technique: je ne suis pas gentille. Je suis polie. Nuance."

*Notre première destination ma belle c'est ma liberté donc direction le bureau pour la déposition ensuite on verra. Moi non plus je n'ai pas confiance et jusqu'à maintenant je ne me suis pas trompée, ni sur toi, ni sur personne ! Ahhh… Tu veux des nuances je vais t'en donner autant que tu veux….*

« J'aurais tendance à dire le bureau des dépositions. Et comme ce souhait que chaque partie ailles jusqu'au bout du contrat je ne vous donnerais aucune information tant que je n'ai pas signé de papier qui me confère la liberté. Je suis navrée, mais les gens de votre rang, mon prouvé à plusieurs reprises de ne pas leur faire confiance avant d'obtenir ce que je veux. Cependant, je suis bonne joueuse donc je garderais ces menottes jusqu'à ce que le contrat soit fini de A à Z. Voilà mon marché ! »

Rorch se doutait que sa liberté n'était pas encore acquise à l'heure où elles parlaient, mais il fallait être raisonnable, sa proposition valait le coup pour les deux parties. Elle vit bien que l'avocate pesait le pour et le contre, qu'importe sa décision, elle ferait absolument tout pour retrouver sa liberté. La seule chose qui pourrait avoir sa peau un jour.

D'ailleurs cela lui fit penser qu'elle ne connaissait pas grand-chose de son interlocutrice et s'était pas bon pour elle, pourtant son visage ne lui était pas inconnu mais, où avait-elle pu le voir ? Elle fit travailler sa mémoire de toutes ses forces, une affiche lui revint, avec un visage et un slogan, pour le reste cela restait flou.

*Foutu somnifères !!!!*


En se déplaçant dans les longs couloirs lugubres coincés sa geôlière et son espèce d'armoire à glace, les idées fusaient, des rêveries de liberté certes mais également une très longue réflexion sur son sort. La pensée même d'être une taupe parmi ces collègues de boulot ne lui collait qu'une grosse boule dans le ventre, dans son milieu on ne plaisante pas avec la trahison. Red se souvient encore des exécutions de traites, ils étaient devenus des fantômes qui hantaient son âme et ses pires cauchemars maintenant, mais les images de leurs visages coincés dans une grimace de douleurs, lui éclata en mémoire.
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Ress savait quand arrêter une négociation, faute de pouvoir obtenir quoi que ce soit d’autre. Objectivement, il serait vain d’espérer que la mercenaire puisse lâcher davantage que ce qu’elle proposait, et même si la sénatrice n’avait qu’une confiance fort modérée dans les menottes seules, elle ne comptait pas lâcher sa proie, pardon, sa protégée d’une semelle. Et même si Romy l’ignorait, l’un de ses grands talents demeurait le tir au blaster. A bon entendeur …

« Soit. Allons-y. »

Pas de grande déclaration, pas d’accord verbal, juste ces trois mois lapidaires qui résumaient à eux seuls la lassitude qui l’envahissait. L’avocate détestait devoir utiliser son statut et sa fine connaissance des rouages judiciaires pour piéger de pauvres hères afin de se débarrassera de la criminalité galopante sur sa planète … Ou la réduire légèrement, du moins. Ses premières mesures avaient commencé à produire leurs fruits, les chiffres étaient encourageants, seulement comme elle avait l’habitude de le répéter dans les petits comités amicaux où son cynisme pouvait s’exprimer pleinement, quand on commençait à cent pour cent, une baisse de cinq pour cent, ce n’était pas franchement un exploit, mais plutôt une goutte d’eau dans un océan. Au fond, elle avait l’impression de tenter d’écluser une planète comme Manaan avec un bol. Et pourtant elle continuait de s’acharner, en véritable idéaliste que le temps n’avait pas encore complètement étouffé. C’était toute la dualité de son être, de cacher par un pragmatisme certain et une ironie acerbe les tourments causés par une réalité qui était insupportable à cette femme de convictions. Jeune et fringante avocate, employer de tels procédés lui aurait fait horreur. A présent, il lui arrivait de se demander quelles dernières illusions, quelles ultimes valeurs elle en viendrait à sacrifier au nom du devoir et de la loyauté envers ses buts à atteindre. Déjà, certaines compromissions auxquelles elle avait dû se livrer depuis son accession au poste de sénatrice l’écoeuraient profondément. Jusqu’où irait-elle ? A quel moment perdrait-elle de vue ce qui avait fait le fondement de son engagement au nom d’un bien supérieur qu’elle seule connaîtrait ? Quand, finalement, cesserait-elle de servir sa cause pour en devenir l’unique prophétesse ? Ces questions-là taraudaient, l’obsédaient, l’effrayaient, car elles montraient à quelle point la vie qu’elle avait fini par choisir pour faire triompher ses idées pouvait fort bien l’amener à les trahir. Et si ce moment arrivait … Le reconnaîtrait-elle, ou bien en ferait-elle fi ? Heureux, les hommes et femmes de pouvoir qui n’évoluaient qu’à l’aune de leur ambition, n’avaient de compte à rendre qu’à leur ascension, le royaume des coups tordus et des abandons était à eux. Dommage que ce ne fut pas son cas. Cela aurait rendu son existence, sa carrière, beaucoup plus simple, et elle ne serait pas là à tenter d’obtenir qu’une femme trahisse son milieu pour soutenir sa chasse au crime.

Suivies par l’imposant Nikto qui ne quittaient pas la prisonnière du regard, les deux femmes longèrent lentement les artères du bâtiment, Ress ne pipant mot, tourmentée comme toujours par ces lieux puant autant le stupre que l’abandon. Sa lutte féroce contre les cartels sur Balosar ne devait pas faire oublier qu’elle avait combattu toute sa vie, toute sa carrière pour améliorer le sort des autres, afin d’éviter en premier lieu qu’ils n’atterrissent en de tels endroits, et en second lieu qu’ils n’y pourrissent dans des conditions si déplorables. C’était précisément ce genre de choses qui la révulsaient, qui nourrissaient sa révolte et son amertume. Et pourtant, qu’y pouvait-elle dans l’immédiat ? Rien. Elle avait bien mis fin aux mauvais traitements sur les personnes arrêtées et passé un décret discret interdisant la torture, elle savait parfaitement que l’insalubrité chronique, la mauvaise nourriture et le dénuement constituaient des horreurs suffisantes pour faire craquer n’importe quelle personne saine d’esprit. Quant aux autres, les tabasser n’aurait pas servi à grand-chose. Objectivement, la faim et la soif pouvaient faire autant, si ce n’était plus, que la douleur. Ce n’était pas un hasard si Balosar et ces légions de crève-la-faim, justement, était un véritable nid à délits. Elle-même avait grandi avec des parents drogués et un frère déjà enrôlé dans un cartel. Le second avait dû suivre la même voie. Elle avait donc connu un foyer typique de sa planète, en somme, et pas un des plus démunis. Encore une fois, une bouffée âcre de haine la saisit, qu’elle s’efforça de canaliser en sortant machinalement une cigarette alors que le trio arrivait enfin dans la salle des dépositions. Elle sortit un datapad et le posa devant la mercenaire avant de dire :

« Bien, en posant vos empreintes digitales là, vous approuvez le fait que vous avez accepté de collaborer avec les services de Balosar et de la République. En contrepartie, par usage de la procédure B-435 du code pénal républicain sur les délits de seconde classification galactique, sur les indicateurs spéciaux et collaborateurs aux forces de police, nous acceptons de réduire votre peine à ce que vous avez d’ores et déjà purgé.

Je vous en prie. »


Elle attendit, avant de reprendre le datapad, avant d’ouvrir la fenêtre propre à l’enregistrement de la déposition :

« Je vous écoute donc. »
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