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Le calme, la sérénité, l'immortelle quiétude du temple jedi d'Ondéron n'avait plus rien à prouver : l'endroit était imbibé de la Force, en suintait même, mais de cette Force profondément bonne, lumineuse, qui représentait tout ce à quoi l'être vivant aurait dû aspirer. Cette planète était donc un parfait havre de paix pour se plonger en ataraxie, et cela expliquait notamment la présence d'un certain nombre de salles de méditations, où les jedis de toutes races et de touts âges pouvaient se côtoyer et se recueillir afin d'améliorer leur affinité avec la Force, cette puissance inébranlable et omniprésente qui baignait toute vie et générait toute bonté. 
C'était dans l'une de ces salles que se trouvaient Gabriel et son jeune padawan, Cae'leo, quelques années plus tôt. Le contexte géopolitique était alors pour le moins tumultueux : l'Empire Sith faisait des siennes en développant constamment sa politique guerrière, au service de ses instincts bestiaux et primaires. Les guerriers obscurs n'avaient de cesse de mener diverses offensives menaçant l'intégrité de la paix à l'échelle galactique, et même l'inexpérimenté padawan que le jeune homme aux dreadlocks était alors parvenait à sentir à travers toute sa sensibilité à quel point l'existence même de ces chevaliers sombres était angoissante. Sans que l'Ordre Jedi ou la République elles-mêmes ne puissent amorcer une riposte digne de ce nom, l'impératrice adverse avait su multiplier les conquêtes et les assauts ravageurs : de quoi inquiéter tout un chacun, malgré les dogmes particulièrement sévères imposés par les sages de son illustre clan depuis des millénaires. Il n'y a pas de chaos, il n'y a que l'harmonie, pensa fermement le Nobitatio sans, pour la première fois depuis le début de son apprentissage, parvenir à y trouver une quelconque satisfaction ou une quelconque assurance. Les temps étaient sombres, et les responsabilités qui pesaient sur ses épaules étaient certaines : il avait pour l'heure la chance de jouir du soutien de son estimé mentor, mais lorsque le temps viendrait de s'en détacher, saurait-il persévérer au sein de cette voie profondément lumineuse sans jamais perdre de vue ses idéaux ? Il aurait véritablement aimé s'en convaincre. 
Car pour l'heure, la seule chose dont le futur chevalier était certain, c'était qu'il ne parvenait pas à se concentrer : les premières minutes de leur séance de méditation commune s'étaient déroulées sans encombre, mais le traité d'Artorias et tout ce que supposait cette proposition de paix avait vivement tendance à accaparer l'esprit du jeune jedi. Il ne parvenait pas à maintenir le calme et la paix au sein de son esprit durant plus de quelques instants : il tournait en rond, comme un fauve en cage, et ne pouvait jamais perdre de vue ces interrogations dont les enjeux eux-mêmes dépassaient et de très loin sa misérable existence. Et pourtant, le natif de Nar Shaddaa avait tout tenté : rien n'y faisait, la sérénité s'en était envolée. Se retenant de pousser un soupir afin de ne pas troubler l'état penseur de son maître, Cae'leo papillonna des paupières en ajustant sa position en tailleur avant de fermer à nouveau les yeux, tentant une fois de plus de se couper du monde matériel et de ses préoccupations triviales. Et il y parvint, dans un premier temps tout du moins... Car comme à l'accoutumée, alors qu'un halo de lumière embrassait sa silhouette et que ses sens ne percevaient rien d'autre qu'une aveuglante bienveillance, une ténébreuse aura semblait se manifester, poindre tout au bout de son esprit avant de prendre de l'importance et de le happer à ses devoirs philosophes. Le garçon ouvrit alors les paupières, avec dépit et secoua fermement la tête en agitant son épaisse crinière avant de se masser les tempes. Pourquoi diable se focaliser sur un tel événement, alors qu'il ne pouvait rien y changer ? Même Gabriel, alors chevalier, n'avait aucune incidence sur la politique menée par le conseil, qui lui-même ne décidait jamais des décisions des hommes politiques élus à la tête de la République : en aucun cas sa condition ou son savoir n'auraient pu lui permettre d'apporter une finalité satisfaisante à ce conflit. Malgré tout, le Nobitatio ne pouvait totalement déroger à ses craintes : celles de voir la République détruite et brisée, son ordre réduit à néant et les siths, sombres et arrogants, détruire toute forme de vie qui refuserait la condition d'esclaves qu'ils tenteraient alors d'imposer. Ce serait la fin de la paix, de la liberté, de l'égalité, de l'honnêteté, de l'entraide et de la bonté... La fin des valeurs humaines, de l'amour et de l'amitié. 
La fin de tout. 
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L'apaisement de l'Obscur. Un Pouvoir formidable de la Force. Il permettait d'étendre l'influence de sa propre volonté aux alentours, et ainsi d'apporter une forme de sérénité à ce qui était touché par le rayon d'action du pouvoir. Cela demandait une maitrise incroyablement précise de la Force, d'être capable d'apaiser ses propres doutes, et ensuite de réellement projeté ce bien-être ressenti.

Cela n'avait rien de facile, et le Chevalier qu'était Gabriel l'avait compris. Il l'avait compris en lisant les lignes qui décrivait le pouvoir. En serait-il capable un jour ? A quoi bon se poser la question ? Seul comptait l'essai, l'entrainement, la persévérance, jusqu'à ce qu'un jour, il puisse réellement se dire capable d'utiliser ce pouvoir. Rien qu'au nom, le pouvoir le faisait presque rêver, il fallait bien l'avouer. Etre capable d'apaiser le mal là où il se trouve, d'apporter une source de lumière dans une obscurité complète, c'était un rêve de Jedi pour le sang-mêlé.

Mais si un jour, il se voulait capable de le faire, il avait également compris ce que signifiait ce pouvoir. Il lui fallait être parfaitement serein, en parfait accord entre son corps et son esprit, confiant dans la Force, mais également conscient de ce qui l'entourait, afin de pouvoir étendre sa sphère d'influence. Il fallait à la fois savoir se décrocher du monde réel, et en même temps ne pas en perdre conscience. Et il s'agissait là d'un détail que le Corellien ne comprenait pas.

Aussi méditait-il. Le pouvoir était devenu l'objet de certaines de ses méditations quotidiennes. Certes, il aurait pu demander de l'aide auprès des Maitres du Temple. Saï Don, Maitre Ashna, et bien d'autres encore auraient pu lui apporter la réponse, mais l'auraient-ils seulement fait ? Rien n'était moins sur. Cela n'aurait pas été méchant de leur part, mal intentionné, mais plutôt pédagogique, tant le travail personnel était si souvent plus profitable qu'une réponse toute faite apportée à une interrogation profonde.

Pourtant, ce jour-là, Gabriel n'était pas non plus seul. Cae'leo méditait avec lui. Gabriel l'y avait invité, n'étant pas réellement sur que son Padawan s'adonnait aux cinq séances quotidiennes conseillés aux Padawans. Bien sur, Gabriel ne comptait pas lui faire une remarque, lui signifier un manquement dans son apprentissage, mais il était important que son disciple n'oublie pas l'importance de la méditation. Tout ne passait pas par le sabre dans la vie d'un Jedi, et parfois, il y avait beaucoup à retirer de la méditation.

Ainsi, dans la pièce tamisée qui faisait partie de ses quartiers, Gabriel méditait, en présence et avec son Padawan, le Nobitatio comme certains avaient pris l'habitude de le nommer.

-"Pourquoi doutes-tu ? Et de quoi donc ?"

Entre un Maitre et son Padawan, un lien se créait invariablement. Et ce lien avait différente façon de s'exprimer. Pour un Jedi aussi impliqué que l'était le Corellien dans sa relation avec la Force, ce genre de situation était propice. A travers la méditation qu'il venait de tenter, l'espace d'un bref instant, il avait entrevu -senti- quelque chose de sombre, provenant de Cae'leo. Ce n'était presque rien, mais le doute pouvait engendré tant de choses, tant de sentiments dont la finalité était si souvent entremêlée d'obscurité.

Ses yeux se rouvrant sur son Padawan, Gabriel l'avisa, attendant sa réponse dans un silence évocateur de son envie d'en savoir plus. Et alors qu'il attendait ainsi, la possibilité d'agir sur cette pointe "d'obscurité" qu'il avait senti se dessina à son esprit. Mais même si l'envie était là, il devait reconnaître une chose : il ne savait rien. Ni de quoi il s'agissait, ni comment agir dessus. Et soudain, tout s'éclaira à son esprit. La réponse qu'il cherchait était finalement là, aussi simple. L'Apaisement de l'Obscur ne pouvait se faire que si l'on comprenait la cause sur laquelle l'on souhaitait agir dans son ensemble, dans la même optique que si l'on voulait guérir une plaie, à ceci près que dans ce cas, la "guérison" était plus de nature spirituel. Et quel médecin irait à soigner une plaie sans la voir ou la connaitre ?

Il lui fallait comprendre donc de quoi il retournait, les tenants et les aboutissants, pour envisager d'agir sur ce genre de choses. Voila qui s'annonçait un réel challenge, tant si dit ainsi c'était simple, mais clairement compliqué à mettre en oeuvre. La solution, finalement, ne tenait qu'à un fil sur lequel agir, mais le souci, c'était que Gabriel serait toujours le funambule sur ce fil. Une erreur, et le résultat pourrait être bien pire que la situation initial.

Voila peut-être pourquoi il y avait l'annotation qu'il avait lu en plus avec ce pouvoir dans les archives de la Bibliothèque : "Pour ce pouvoir, il est nécessaire d'avoir la sagesse que seul un Maitre peut avoir acquis par l'expérience."
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