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Il était temps pour Aëlys de quitter sa jungle, c’était un peu comme la seule véritable maison qu’elle avait connue depuis quasiment toute sa jeune vie. Cet immense terrain de jeu, qui lui avait offert tant de bien, un abri, un lieu de connaissance immense, ses joies et ses peines. Cela lui faisait presque un pincement au cœur de devoir partir de cet endroit. Elle fut prise comme d’une folie, c’était comme une nécessité. Elle commença à grimper à un immense arbre, au départ c’était facile de monter à l’aide des branches, mais rapidement, elle dut utiliser une corde qu’elle passa autour du tronc pour poursuivre son ascension. Elle respirait rapidement avec cet effort intense, mais elle souriait largement. Elle arriva assez haut pour admirer la jungle, sa jungle qu’elle dominait d’une bonne hauteur. Elle posa une main contre le tronc, et elle prit une grande inspiration.

« HHHHAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

La jeune Twi'lek cria de toutes ses forces comme pour marquer une dernière fois dans son empreinte. Elle fit fuir quelques oiseaux, mais son impact sur la faune et la flore ne fut guère plus grand. Elle souriait largement en riant de sa bêtise, mais elle était heureuse. Elle resta un bon moment à simplement regarder cette jungle assise sur sa branche. Elle sourit largement, mais il était temps d’y aller. Elle mit son sabre double dans la bouche et elle commença à descendre avec l’aide de la force l’arbre immense. Elle rejoignit le dernier camp de fortune monté avec son maître. Il n’avait guère eu le droit à une tombe démentielle, un simple trou dans la terre sans aucune inscription. Elle l’avait vraiment adoré, elle lui devait tout. Elle eut un moment d’absence en regardant longuement son lit de mort. Elle l’avait toujours vu comme étant immortel, mais elle était seule maintenant. Elle n’avait pas osé toucher à ses affaires de trop, comme si elle s’attendait à le voir revenir à tout moment. Cependant, il fallait se faire une raison, il ne reviendrait pas cette fois-ci. Il ne pourrait plus jamais lui apprendre son immense savoir.

Aëlys rassembla alors lentement le peu d’affaire qu’elle avait dans son drap de couchage tendu entre deux arbres. On ne dormait jamais à terre dans la jungle ou dans la nature. Il prit de la nourriture capable de se garder, les quelques crédits de son maître, son message holographique, l’arme de son maître. Elle n’avait pas besoin de grand-chose. Heureusement qu’elle avait des instructions précises pour revenir au temple à Odéron, car elle n’avait jamais voyagé seule dans l’immensité galactique. Elle obéirait à son maître, elle rejoindrait l’ordre jedi comme elle aurait toujours dû faire dix ans plus tôt. Elle n’avait toujours pas réalisé qu’elle avait été enlevée, que tout ce qui s’était passé en tant que novice dans la force était anormale. Elle pensait comme retrouver une famille qu’elle ne connaissait pas, mais dont elle faisait partie. Elle n’avait aucun doute.

La bleue commença à prendre la direction de la grande colonie qui n’était qu’à une semaine de marche intensive. Avec la nourriture et de l’eau facilement accessible, elle n’aurait pas besoin de chasser. Elle avait une certaine aisance dans le milieu forestier, une certaine habitude depuis le temps. Même si la jungle était toujours en mouvement, elle avait l’impression de reconnaître certains lieux. Les souvenirs étaient légion, comme la fois où elle voulait attraper un papillon étant toute petite, son maître avait dû la sauver inextrémiste d'un prédateur en mal de viande fraîche. À l'époque, elle n'avait guère trouvé cela si drôle, mais aujourd'hui cela l'amusait. C’était de bons souvenirs, ce qui ne te tue pas te rend plus fort disait-on. Elle arriva après un long voyage, qui ne faisait que commencer, à la lisière du monde sauvage et du monde dit civiliser.

Aëlys observa de loin ce monde étrange qu’elle devait domestiquer, comme elle l’avait fait avec la jungle. Il y avait ces immenses cabanes bien droites, très hautes serrées les unes contre les autres. Elle fut très impressionnée par la multitude de personnes qu’elle croisait. Cela en était angoissant. Elle n’était pas habituée à voir autant de monde. Les gens allaient et venaient dans tous les sens sans aucune logique apparente. Elle restait alors entre ombre et lumière, entre deux mondes hésitante. Que pouvait-elle faire d’autres de toute façon ? Elle ne pouvait pas fuir dans la jungle à jamais, elle voulait devenir une jedi d’exception, elle lui avait promis à son maître d’une certaine façon en suivant son enseignement. Elle voulait apprendre encore davantage sur la force, être aussi sage que son maître en suivant sa voie. De cette façon, son maître lui avait bien forgé l’esprit loin des règles de l’ordre jedi, qui ne semblaient pas apprécier. Son maître lui avait confié que ce n’était pas dans la moyenne des jedi, qu’il était assez isolé, mais pourtant, tout ce que lui avait dit son maître lui semblait logique. Elle releva lentement alors une capuche sur son visage, c’était un moyen de se protéger du monde extérieur. Elle soupira alors longuement avant de poursuivre sa route son sabre toujours à la main à moitié cachée sous sa cape en loques. Le reste de ses vêtements était du même acabit, elle passerait facilement pour une clocharde avec ce genre d’accoutrement. On la regardait passer dans la rue en la plaignant, alors qu’elle se voyait comme quelqu’un qui avait eu de la chance. Elle était devenue forte, un petit peu plus sage avec un enseignement qui lui permettrait sans doute de faire de grandes choses. Elle avançait en rasant les murs en direction de l’astroport. Elle ne voulait pas trainer dans cette ville comme aucune autre d’ailleurs. Elle n’aimait pas tellement les réactions des habitants, elle les trouvait agressifs, mauvais. Ils avaient de drôles de regards pour sa personne, qu'est-ce qu'ils avaient ceux-là ? Elle ne demandait pourtant rien à personne. Elle voulait juste voyager et que l’on la laissa en paix. Elle avait de drôles d’impressions ici, c’était loin de la tranquillité de la jungle. Elle regarda en arrière son ancienne maison, mais elle secoua la tête vivement.

« Non, qu'aurait fait ton maître ma pauvre Aëlys. Tu ne dois pas avoir peur et avancer de l’avant. Ce qui est fait et fait, on ne peut que corriger ce qui doit l’être … »

Après s'être sermonnée elle-même sur sa conduite, elle hocha la tête fortement comme pour démontrer que c'était la meilleure façon de faire. Elle avança alors dans la rue d’un pas décidé vers un autre haut lieu de la ville, l’astroport. Dans son testament, son maître lui avait mis diverses routes sur une carte pour retrouver le temple jedi sur Odéron. Il y avait toutes sortes de personnes qui semblaient se présenter pour chercher une navette. Elle resta à distance afin d’observer comment ils faisaient. C’était son tour maintenant, elle se présenta au guichet. L’homme la regarda se demandant ce qu’elle pouvait bien faire ici, et dans une tenue pareille. Il semblait avoir un doute sur ses moyens de voyager, il lui demanda même si elle avait de l’argent. Elle lui indiqua l’endroit où elle voulait aller, et elle paya immédiatement la somme demandée sans en rajouter. Elle fila rapidement dans l’attente de ce voyage. Ce fut long, tellement long et étrange à nouveau. Elle était enfermée dans un tout petit endroit très bruyant au milieu de l’espace. Si le spectacle que lui offrait la galaxie l’avait amusée quelques heures, les jours de voyage entre différentes navettes pour atteindre Odéron l’avait amusé beaucoup moins. Elle restait dans son coin sans rien dire, et ce n’était pas son odeur peu supportable qui allait l’aider à faire quelques liens. On aurait dit une souillonne qui avait dévalisé une petite vieille pour se payer le voyage. Le fait qu’elle tenait en main un sabre laser troublait également les passagers, c’était la marque des jedis, mais également des siths. Elle ne disait rien, parlait à personne et s’enfermait dans sa cabine pour méditer et travailler sur la force. C’était bien la seule chose qu’elle pouvait faire. Elle n’était pas agressive envers les personnes présentes, mais elle était peu encline à s’ouvrir vers les autres.

L’adolescente arriva alors sur Odéron, sauf qu’elle semblait être attendue. Certains passagers l’avaient dénoncé comme étant étrange avec un sabre laser. La situation était assez tendue pour permettre à des gardes et deux chevaliers jedis de l’attendre à l’arrivée de la navette dans l’astroport. Elle était invitée à se présenter et à les suivre. Elle ne semblait guère avoir le choix, et elle hésita quelque peu. Son maître lui avait appris qu’il fallait se méfier des jedis comme des siths, que l’un comme l’autre des ordres pouvaient être malhabile ou dangereux.

« Je n’ai rien fait de mal, que me voulez-vous ? »

« Qui êtes-vous ? Et que venez-vous faire ici ? Comment avez-vous eu cette arme ? »

« Je m’appelle Aëlys, je viens voir l’ordre jedi. Je l’ai fabriqué avec Maître Alto Mayli bien entendu, quelle question ? »

Les deux chevaliers jedis se regardèrent entre eux, un peu comme s'ils avaient vu un fantôme. Sa défection était certes connue, mais pas tous les détails. Ils firent alors preuve de plus de prudence.

« Donne nous ton arme et suis nous. »

« Pour quelle raison je ferais ça ? Je ne vous connais même pas, et cette arme est à moi. »

« Nous allons t’amener au temple jedi, n’ai crainte, tu seras entre de bonne main. »

Répondit alors l’un des deux plus loquaces chevaliers jedi. Aëlys regarda alors le chevalier dans les yeux afin de sentir ce qu’elle devait faire. Son instinct lui disait de ne pas lui faire confiance, on ne donnait pas son arme comme cela au premier venu. Cependant, elle sentit qu’il ne lui voulait pas de mal, elle hésita de longues secondes avant de tendre son sabre double. C’était une arme peu commune pour quelqu’un de si jeune, elle avait l’âge d’être une padawan et certainement pas une chevalier jedi. Elle garda sa main longtemps contre son arme avant de la lâcher. Elle soupira légèrement, elle se rendait bien compte qu’elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre de toute façon. Elle suivit docilement les deux chevaliers jedi, qui se rendirent bien compte que ce n’était pas un sith audacieux qui venait de débarquer, mais une gamine un peu perdue. Elle fut alors escortée à bord d'un speeder jusqu'au temple jedi. Elle traversa durant le voyage la fameuse jungle qui entourait le temple, mais elle était davantage plus domestiquée que la sienne. Cependant, elle était heureuse d’avoir ce genre d’environnement si proche du temple. Elle sourit largement en regardant la nature, les différences de plantes. Elle semblait immédiatement plus rayonnante dans ce genre d’environnement plutôt qu’en ville ou elle était encore plus davantage méfiante encore.

Un petit groupe de novice semblait s’amuser aux abords de la jungle proche du temple jedi. Elle s’arrêta en regardant ces enfants plus jeunes qu’elle. Ils devaient avoir entre six à huit ans maximum. Elle eut une étrange réaction, mais que faisaient-ils en groupe tous rassemblé ? N’étaient-ils pas censés être avec quelqu’un qui leur faisait un enseignement seul et isolé ? Elle ne semblait pas comprendre, comme si elle avait l’impression que c’était anormal. Elle s’arrêta net en les regardant s’amuser entre eux avec une balle. C’était totalement innocent et sans épreuve ou exercice de la force ou physique. C’était juste pour s’amuser, et elle trouvait cela vraiment étrange. Elle eut pendant un certain moment une sorte de jalousie, mais elle était sans doute un peu trop vieille pour jouer à ce genre de jeu. Ils étaient tous propres, bien habillés, tous souriant et jouant. Elle se regarda alors de pied en cape, elle devait faire pâle figure à côté. Le ballon sembla échapper des mains d’une des novices, une petite togruta qui courra pour la rattraper. Aëlys tendit alors la main et fit arriver le ballon dans sa main avec facilité. Un peu surprise, la togruta regarda les deux chevaliers jedi et cette étrange souillonne, qui ne semblait pas vraiment agressive, juste curieuse.

« Tu es une jedi toi aussi ? »

Demanda alors toute innocente l’enfant. Les deux accompagnants laissèrent faire les choses en surveillant de prêt. Ils ne savaient pas trop à quoi s’attendre avec cet enfant sorti de nulle part. Elle sourit très légèrement à la petite fille, elle était mignonne avec sa tenue blanche. Elle s’accroupit alors pour se mettre à sa hauteur avec une distance respectable, avant de lui répondre.

« Je ne sais pas, mon maître m’a dit que oui, alors je suppose que cela doit être vrai. Tu es prête ? »

Dit alors Aëlys en levant légèrement le ballon. Elle ne pouvait pas voir cela autrement qu’un exercice, c’était comme cela que l’on progressait non ? Le travail et toujours le travail. La petite fille ne sembla pas trop comprendre, et elle fut surprise quand cette Twi’lek lança exprès trop au-dessus de la novice pour la forcer à utiliser la force. Elle fut tellement surprise qu’elle se contenta de courir après la balle. Elle n’avait pas eu le temps de se concentrer sur la tâche. Elle était là pour s’amuser et se détendre. Surprise à son tour, la Twi’lek regarda la petite fille sans trop comprendre. Elle se redressa et alors que les gardes jedis la pressèrent de continuer, elle glissa quelques mots.

« Tu devrais t'entraîner davantage … »

Ses chaperons la firent entrer par-devant dans le temple jedi. Aëlys regardait cela comme un énorme bâtiment à l’architecture improbable. Elle retira sa capuche légèrement afin d’observer le décorum assez monumental. Elle était très impressionnée, mais de plus en plus méfiante. Certes, son maître l'avait poussée à venir ici, mais elle ne savait pas trop à quelle sauce elle allait se faire manger. Elle regarda alors les deux chevaliers jedi, qui appelèrent une sorte de médecin jedi. Elle se sentait plutôt bien pourtant. Quoi qu’il en soit, elle lui fit un prélèvement et une rapide analyse. La guérisseuse semblait être assez surprise du résultat. Elle leur montra les résultats en confiant à l’un deux un datapad. Le chevalier se tourna vers la Twi’lek pour la mettre au courant.

« Tu es en parfaite santé, maintenant, tu vas être reçu par le conseil. Ils ont tout un tas de questions à te poser. Tu verras, tout va bien se passer. »

« Évidemment que je suis en bonne santé, pas besoin de votre appareil pour cela ! Oui, et bien allons-y, oui »

Les chevaliers jedi l’accompagnèrent alors jusque devant la chambre du conseil jedi. L'un d'eux avec le datapad toqua à la porte avant d'entrer. Il resta alors un long moment à l’intérieur alors que l’on faisait patienter Aëlys. Elle soupira en trouvant le temps long, que pouvait-il bien faire à l’intérieur ? Le chevalier jedi présenta alors ce que l’on savait sur cette affaire. Aëlys Neraliel, Twi’lek de quinze ans. Elle avait été enlevée par l'ancien maître Alto Mayli, maintenant renvoyé de l'ordre, car il avait apparemment enlevé la Twi'lek, il y avait plus de dix ans de cela. Jamais la trace de l’un ou de l’autre n’avait pu être retrouvée. Elle avait été considérée comme morte depuis quelques temps. Cependant, la voilà que l’on la trouva dans une navette pour arriver sur Odéron avec un double sabre laser en main. Il montra l’arme en question qu’il confia au conseil réuni pour l’occasion. Le chevalier jedi confia qu'Aëlys avait une certaine maîtrise de la force, sans doute, avait-elle été formée par le maître Mayli. Il montra également les données des diverses analyses effectuées par la jedi guérisseuse. Elle semblait en parfaite santé malgré quelques carences. Son taux de midi-chloriens était assurément quelqu’un de sensible à la force.

« Tu peux entrer maintenant. »

Confia le chevalier jedi qui la fit entrer dans la chambre du conseil. Aëlys était assez intimidée en regardant toutes les personnes présentes, qui semblaient être âgées et sages, un peu comme son maître. Elle avança alors à petits pas au milieu de cette noble assemblée habillée de loque. Elle se pencha légèrement en avant pour les saluer comme elle l’aurait fait pour son maître.

« Bonjour maîtres … »



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Maitre Alto Mayli... Le nom ne lui disait rien. Gabriel écoutait le rapport qu'annonçait l'hologramme droide sur le Jedi, disparu il y a longtemps. Mais même avec ce rapport, le nom ne lui disait rien. Visiblement, le Jedi avait disparu alors qu'il était en mission pour l'Ordre, une mission d'ordinaire simple : récupérer un sensible pour l'amener au Temple. L'enfant venait de surcroit d'une planète de la République, habituée aux coutumes de celles-ci. Mais le Maitre avait disparu sur le voyage du retour, autant que l'enfant avec lui.

Et tel un vieux dossier recouvert de poussière, voila que le nom ressurgissait d'outre-tombe, avec le retour de l'enfant. Mais le mot retour était-il seulement le plus approprié ? Car finalement, cette twi'lek n'avait jamais posé le pied sur Ondéron, ni même au Temple. Sa vie, sa jeunesse, aurait du être celle d'une initié, et pourtant la Force en avait décidée autrement. Ce genre de choix n'était jamais sans conséquences.

Alors que l'image holographique du droide s'estompa, c'est l'une des épaisses portes qui s'ouvrit, laissant entrer l'un des Jedi du temple. Celui-ci annonça que l'enfant était en bonne santé, que les premiers tests avaient été effectué et qu'il était indéniable que la Force s'exprimait à travers elle. Les autres analyses, comme celles qui permettraient de savoir si elle était réellement qui elle prétendait être, mettraient plus de temps. Le Chevalier ajouta qu'il n'avait décelé aucun signe de mensonge chez l'adolescente à la peau bleu. Mais en des temps si troublés, pouvait-on se fier aux ressentis directs d'un seul chevalier ?

Les yeux émeraudes du Jedi se portèrent sur les portes, et ce qu'il y avait derrière. Le sabre pendant ce temps passait de siège en siège pour s'arrêter à Gabriel qui avisa lui-même l'arme après Leonard. Son regard se porta sur l'arme, la détaillant, avant de revenir aux portes et à certains échanges d'yeux avec les autres membres du Conseil.

-"Bien. Faites-là entrer..."

La voix de Gabriel était calme, mais un regard entendu se perdit vers le Maitre Tianesli. Le Corellien comptait sur son ami pour son regard inquisiteur quant à celle possible "nouvelle recrue". La tenue de la twilek n'échappa cependant pas au sang-mêlé. Telle tenue, telle arme... Pour apprendre une personne ainsi, ce Maitre Mayli ne devait plus être tant que ça Jedi.

-"Maitres ? Le sommes-nous seulement réellement à tes yeux ?"

Gabriel n'en attendait pas moins de sa part et pourtant, cela ne l'aurait pas choqué. Elle se présentait ici en Jedi accomplie, mais était-ce à dire qu'elle l'était réellement ? D'ailleurs, la vraie question était :

-"Qui es-tu donc ?"

Se désignerait-elle par un nom, ou plutôt développerait-elle ?
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Le fait qu’un maître jedi se chargea de lui-même d’une mission aussi simple que de ramener une énième personne sensible à la force devait être troublant. D'autant plus que la mission fut tentée d'être remplie quelques jours plus tard par deux autres jedis. L'affaire depuis dix ans était toujours un mystère des plus épais, et peu d'informations avaient pu filtrer jusqu'à aujourd'hui. C’était pour ainsi dire une surprise des plus totales que l’enfant apparemment disparu revienne comme par miracle.

Il était évident que la Twi’lek ici dans ce temple et haut lieu de la force était une totale étrangère. Elle agissait de la sorte quand elle entra accompagnée des deux chevaliers jedis dans la salle du conseil. Elle était clairement sur la défensive, voir se méfiait de ce lieu, mais surtout des personnes présentes. Elle les voyait comme des étrangers, et si elle était venue jusqu'ici depuis sa jungle, c’était bien parce que c'étaient les dernières volontés de son défunt maître. Elle ne savait pas trop si c’était la meilleure solution, elle ne connaissait rien à la galaxie, la situation ou même où aller. Que pouvait-elle faire d’autre que de suivre les instructions de son mentor, qui la guidait depuis qu’elle était toute petite. C’était quelque chose de naturel que de lui obéir, lui qui semblait déborder de sagesse et de connaissance. Elle ne se rendait pas compte que sa vie n'était pas dans la norme, qu'elle aurait dû faire partie d'un groupe d'initier tels ceux qui sont croisés aux abords de la jungle. Cela la troublait d’ailleurs, la rencontre avec le groupe de jeunes enfants, mais elle tenta de se concentrer sur la situation actuelle. Elle était bien trop compliquée avec tant de nouvelles informations, pour se laisser distraire par ce genre de choses. Elle venait ici pour se faire recruter par l’ordre jedi, vu qu’elle n’avait jamais véritablement fait partie de cet ordre.

Aëlys n’avait que quinze ans, elle était en âge normalement de n’être que padawan au mieux, pourtant son sabre était très particulier. Passant de main en main dans la salle du conseil, ils purent voir que c'était un sabre à double lame, était-elle vraiment capable de manier un style si complexe à son âge ? Les cristaux à l'intérieur étaient également très anciens, vus l'endroit où ils avaient été trouvés. Elle avait subi une épreuve de récolte bien particulière dans un ancien avant-poste Jedi depuis très longtemps oublier sur sa planète. Elle avait pu récupérer les cristaux au prix d’une épreuve compliquée pour son âge. Les matériaux étaient assez primaires, certains venants mêmes de la jungle, mais la conception complexe d'un tel sabre n'était sans doute pas du fait de la twi'lek seule. Elle serait bien incapable de fabriquer à nouveau son sabre double sans aide de son maître ou d’un autre. Il y avait un bois rare venant de sa jungle servant de poignet et le sabre double avait la capacité de se ceindre en deux pour former deux sabres à une lame. C’était ingénieux et bien réfléchi. L’arme était faite pour le combat, rapide, violent et efficace, comme réfléchirait une bête sauvage. Elle était faite pour s’adapter au combat pour en prendre l’avantage. Elle avait appris après tant d’années dans la jungle à déceler la moindre faille ou faiblesse chez son adversaire. Son objectif était en premier de ne pas être blessé, car cela signifiait souvent la mort ; ensuite, si elle devait vraiment se battre, elle ne ferait pas de quartier à son adversaire sans une once d’hésitation à le tuer. Elle avait été éduquée avec des règles peu communes de l’inspiration des jedis gris.

Aëlys n’aimait pas ne pas sentir son sabre dans la main, dans la jungle, elle avait toujours une arme à la main, toujours être prêt à se défendre car on ne savait jamais par où venait le danger. Peut-être que son maître ne l'avait jamais vraiment aimé, mais elle n'avait connu que cette personne depuis ses cinq ans. Comment aurait-elle pu juger de quoi que ce soit ? Elle était pourtant sûre d'elle, de ses valeurs morales et bien certaines de savoir ce qu'elle avait besoin pour vivre. Elle était consciente cependant du besoin d’avoir un maître pour devenir un jour une chevalier jedi. Elle n'avait pas de chaussures, uniquement des bandages plus ou moins vieux au niveau des pieds et des jambes. Elle n’était pas vraiment blessée, mais c’était une façon de se prémunir de quelques désagréments dans la nature, et de pouvoir également se soigner ou un autre rapidement. Elle était vêtue d’une robe courte blanche approximative en piteuse état et sale. Elle-même était bien sale, elle ne devait certainement pas se laver tous les jours, on ne gâchait pas l'eau ainsi et les points d'eau étaient dangereux. Les prédateurs étaient souvent à l'affût aux points d'eau pour attaquer les bêtes qui venaient se désaltérer. Enfin, elle avait à nouveau des bandages aux bras pour la même raison.

« Non, vous n’êtes pas mes maîtres, mais on m’a dit que c’étaient vos titres. »

Répondit alors du tac au tac l'adolescente au maître qui venait de lui parler. Son ton de voix était neutre bien qu’un peu sec. Elle ne connaissait pas la tromperie, le mensonge ou même la diplomatie. Elle disait toujours la vérité quelle qu’elle soit, même si elle ne faisait pas plaisir. Elle n’était pas tellement intimidée à parler avec des personnes si importantes, même si elle ne se rendait sans doute pas bien compte à quel point.

« Vous êtes simplement les dirigeants d'un ordre que mon maître m'a dit de se rapprocher pour mon bien s'il venait à disparaître. Vous devez pouvoir sans doute m’aider à ma formation, c’est ce que semblait dire mon maître dans le message holographique. »

À ses mots, la Twi'lek décrocha ce qui lui servait de sac à dos, un simple morceau de tissu serré en travers du dos. Il y avait à l’intérieur une gourde faite de peau, de quoi manger, quelques objets sans importances, mais il y avait un petit appareil holographique et surtout un sabre laser simple. Elle l’étala sur la table et releva son visage pour répondre à la deuxième question, qui lui paraissait étrange.

« Je me nomme Aëlys Neraliel. »

Répondit-elle rapidement après la question, elle trouvait cela bien incongru comme question. Sans doute qu'ils voulaient avoir son point de vue ou la connaître davantage.

« Je suis née sur Ryloth, et mon ancien maître mort de maladie aujourd'hui est venu me chercher à l'âge de cinq ans pour faire ma formation sur une planète de type jungle. Il m’a beaucoup appris et si c’est une démonstration que vous voulez, c’est possible. Feu mon maître m’a appris à utiliser la force, je ne dis pas que je suis parfaite, mais je la connais. Il a toujours été très bon pour moi et il m’a aidé à survivre dans la jungle avec lui.

Est-ce que tous les apprentis sont traités de la sorte ?
»

Compléta alors Aëlys rapidement après sa première phrase. Elle se demanda en ayant vu les autres jeunes apprentis si elle avait été une exception. Elle ne semblait pas du tout trouver sa situation anormale, ni en vouloir d'une quelconque façon à son maître. Bien au contraire, elle semblait le respecter au plus haut point malgré le fait qu’elle se soit fait enlever. Le savait-elle seulement ? Quoi qu’il en soit, elle posa le sabre laser simple en avant sur la table en relevant la tête.

« Je vous confie le sabre de mon maître, j’ai pensé que je ne pouvais pas l’enterrer avec son sabre. Alors je me suis dit que vous sauriez sans doute quoi faire de ceci. »

Confia alors la Twi’lek en regardant chaque personne présente. Elle ne savait pas trop sur les règles dans l’ordre. Elle ne savait pas trop d'ailleurs que les Jedis préféraient brûler les corps afin de retourner à la force plutôt qu'être enterré, mais comment faire un feu si fort capable de carboniser un corps humain dans une jungle humide ? Elle regarda son sabre laser passé de main en main parmi les personnes présentes, elle aurait voulu le tenir en main et seulement le tenir en main. Elle n’avait aucune envie de l’utiliser, mais avoir une arme en main avec quelque chose de rassurant.
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L'arme s'arrêta à Gabriel alors que l'enfant face à eux restait stoïque. Le Jedi à la bure émeraude regarda la twilek face à eux avant de lui répondre finalement.

-"Non."

Un simple mot, mais qui résumait les réponses à tant de questions que l'enfant semblait se poser. Un tel esprit tourmenté de questions, ce n'était pas commun. Mais un tel passé non plus, il fallait le reconnaître.

-"Nous te croyons capable de manipuler la Force, sinon, tu n'aurais pas aider l'un de nos disciples dans le parc du Temple, ce que tu as fait selon le rapport du Jedi qui t'a amené ici. Et non, ce que tu as vécu ne fait pas partie de nos "classiques" d'entrainement."

Autant aimait-elle celui qui l'avait formé, autant celui-ci avait agi avec une liberté qui était étrange et dangereuse de conséquence. Ce n'était pourtant pas imprévisible, mais toujours déplorable. Cela dénotait souvent d'une certaine arrogance envers les Maitres du Conseil. Pourtant, ce dernier lui avait tout de même conseiller de se rendre, une fois qu'il serait passé de vie à trépas, auprès de l'Ordre. S'il y avait une singularité à toute cette histoire, Gabriel trouvait qu'il s'agissait de celle-là. Car au final, qu'avait-il alors cherché ? A mettre au point une nouvelle technique de formation ? A obtenir une réponse quant à une question bien précise ? A tester les capacités de survie d'un Padawan en terrain hostile ? Ou peut-être seulement à combler un vide présent en lui-même ?

S'arrêtant ensuite sur le sabre en lui-même, celui-ci ne lui rappelait rien, ni personne. Mais il n'était pas non plus une bible de connaissance quant à tout les Jedi absent de l'Ordre. Surtout depuis si longtemps. Attrapant alors l'arme avec la Force, il le fit léviter jusqu'à la jeune twi'lek.

-"C'est un leg. Ceci te revient donc. Je ne saurais dire si tu es capable de l'utiliser pleinement, mais tu peux le conserver."

La question réelle restait au demeurant : comment réagir face à une utilisatrice de la Force ainsi entrainée ? Et que savait-elle finalement de la Galaxie et du pouvoir qui l'habitait ?

-"Mise à part à l'utiliser, que t'a appris ton Maitre sur la Force ? Et sur les Jedi ?"

Sur ce point, son "maitre" lui avait-il dit la vérité ? Ou bien, encore une fois avait-il fait preuve d'une façon toute personnelle d'apporter une connaissance à l'enfant face à eux ? S'était-il rendu compte de ce qu'il faisait ? Cette dernière question ouvrait un semblant de réponse possible aux yeux du sang-mêlé : l'homme avait-il eu des remords quant à ses choix passé ? Cela expliquerait pourquoi il aurait enregistré un hologramme de sa propre personne indiquant à son élève de rejoindre le Temple.

-"T'a-t-il inculquer à différencier le bien du mal ? La lumière de l'obscurité ? "

Si la Twi'lek semblait ne pas en vouloir à son ravisseur, cela s'expliquait par un simple état : le syndrome de Stockholm. Ou quelque chose qui s'en rapprochait. Etait-ce le cas ? Ou la formation d'un simple lien entre les deux êtres qui s'étaient retrouvé unis simplement par la Force ?
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Aëlys était quelques peu troublée par une réponse aussi simple que « non », mais elle ne dit rien à ce propos-là. Elle se pinça les lèvres l’une contre l’autre en continuant à écouter ce fameux maître émeraude. Elle hocha la tête lentement à l’évocation de la manipulation de la force, et selon ce qu’il faisait entendre, elle ne serait pas une jedi, mais une utilisatrice de la force. Quoi qu’il en soit, le maitre semblait chercher à bien distinguer les deux. Elle fronça les sourcils légèrement, car pour elle, elle n’était pas qu’une fille qui faisait mumuse avec la force. Où était donc le problème ?

« Mon maître m’a formé en tant que jedi, peut-être d’une manière particulière dans la jungle, mais j’ai bien été formée selon les principes de la force. »

Défendit d’une certaine manière la jeune Twi’lek son défunt maitre. Elle était certaine d’avoir été bien formée, cela ne pouvait être autrement. Cependant, elle savait grâce à son maître que l’ordre pouvait penser autrement que les règles enseignées par son protecteur. Elle était bien incapable de connaitre les raisons de son maître quant à son entrainement si particulier loin de l’ordre. Elle ne pouvait dire si c’était une bonne ou une mauvaise chose, et s’il n’avait pensé qu’à lui dans une sorte de quête personnelle, un test à jouer avec la vie d’une petite fille. Elle ne savait pas jusqu’à quel point elle avait été trompée, mais elle était quelqu’un de direct et sans faux semblant. Elle allait parler sans rien cacher de ce qu’elle pensait savoir. Elle récupéra l’arme à la main sans utiliser la force, elle avait appris à s’économiser en toute circonstance et ne pas utiliser à tout va la force. Elle fut presque étonnée de voir un maître l’utiliser dans de pareilles circonstances.

« J’utiliserais l’arme que moi et mon maître nous avons fabriquer. Je sais que je suis incapable d’utiliser toute sa puissance, il me faut m’entrainer plus avant pour cela. Je vous remercie de ce geste, de pouvoir garder le sabre de mon maître. »

Il était certains qu’elle ne connaissait rien de la galaxie perdue dans sa jungle depuis son enfance. Il suffisait de voir sa carrure de combattante pour en être certain. Elle était forte et massive pour quelqu’un de son âge et de sa race.

« La force est présente dans chaque être que compose la vie dans la galaxie. Nous en faisons qu’un parmi la force. Il n'y a pas de côté obscur ou lumineux, seulement la force. Il faut faire ce qui est nécessaire pour maintenir l’équilibre, car il n’y a pas de lumière sans noirceur. Il y a la passion, puis les émotions. Il y a la sérénité, puis la paix. Le chaos, puis l’ordre. »

Précisa alors Aëlys en fixant du regard le maître jedi.

« Il n’y a pas que le combat comme voie, mais il faut respecter la vie sous toutes ses formes. Il n’y en a pas de plus important qu’une autre. J’ai fait le rituel de la récolte dans un ancien avant-poste jedi dans la jungle. J’ai dû faire confiance à mes sensations, et j’ai évité d’attaquer des animaux qui m’ont parlés, enfin …. Je crois qu’ils l’ont fait. »

Ajouta une nouvelle fois Aëlys en répondant au maître. Elle n’était guère habituée à communiquer avec les autres en dehors de feu son maître, alors elle faisait ce qu’elle pouvait pour répondre à ses questions. Elle hocha les épaules légèrement un peu perdue.

« Je suppose que oui, mais je suppose que l’on a tous chacun notre appréciation de ce qui est bien ou mal. Je me contente de faire ce qui est juste et au bon moment. Mon maître m’a décrit la lumière et l’obscurité, mais je n’y ais guère été réellement confronté. »

Aëlys n’avait connu que la jungle et son maître, les animaux, l’humidité et une sorte de présence constante. Elle ne pouvait pas comparer avec d’autres évènements ou manière d’agir, car à part comment vivait les gens de quelques villages, elle n’avait côtoyé personne. Sans doute que feu son maître avait eu des remords quant au traitement de cette enfant. Il s’était permis de lui arracher tous bons sens et façon de vivre pour son bon plaisir. Sans doute avait-il des objectifs personnels, mais sa maladie l’avait rattrapé sans doute trop tôt pour mener à bien sa quête personnelle.
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