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Nar Shadda étincelait à travers la baie d'observation du vaisseau de Vriska. La lune des contrebandiers, comme on l'appelait, était aussi couverte de métal et de verre qu'elle pouvait l'être et scintillait de toutes parts, sous les rayons du soleil d'un côté où grâce à ses extraordinairement nombreux éclairages pour sa face plongée dans l'ombre. Bien qu'elle fut de toute petite taille comparativement à Nal Hutta, autour de laquelle elle orbitait, elle attirait à elle toute l'attention. Il faut dire que la planète choisie comme demeure principale par les hutts n'avait rien d'enviable, perpétuellement plongée dans un brouillard verdâtre ou ainsi il le semblait depuis l'orbite. Comparé au joyau de technologie, de richesse et de possibilité qu'était Nar Shadda, Nal Hutta ne représentait rien. Ce n'était guère qu'un gigantesque jardin pour ses résidents hutts.

Alors que son vaisseau s'approchait doucement de l'astre par sa face éclairée, Vriska avait de plus en plus de mal à en détourner les yeux. Depuis Bonadan elle n'avait plus vu une telle débauche de technologie et de civilisation, et elle avait presque l'impression de se retrouver à peine apprentie, arrivant pour la première fois dans une véritable civilisation. Finalement, après un instant d'errements, elle se reprit, chassa son émerveillement et posa un nouvel œil, plus froid et méthodique, sur la lune.
Elle le savait, Nar Shadda n'avait de civilisée que son adjectif : le Cartel des Hutts y régnait, certes, mais il se contentait d'une autorité globale et laissait des milliers, si ce n'était des millions, de criminels de bas-étage prospérer dans son ombre, tant qu'ils jouaient selon ses règles. Comment alors pouvait-on clamer une quelconque civilisation ? Et pourtant... et pourtant les hutts étaient toujours là. A sa connaissance, le Cartel restait la plus vieille institution derrière la République et peut-être le Consortium de Hapès : deux organismes qui tenaient par des lois, des règles et des fondements assez sévères. Le Cartel, lui, ne semblait reposer que sur l'intelligence et le bon sens de ses membres. En cela il se révélait assez proche de l'organisation des siths. Mais là où les siths s'effondrait toujours sur eux-même, les hutts perduraient : était-ce leur espérance de vie, leur intelligence acérée ou tout simplement un certain sens de la mesure qui leur évitait le funeste destin des seigneurs siths des ages précédents ? Vriska n'en avait aucune idée.
Mais cette étrange et un peu repoussante fascination qu'elle avait pour l'organisation du Cartel et sa pérennité -bien qu'elle fut troublée par moment- n'était pas la dernière des raisons qui l'avait poussé à accepter cette mission.

En parlant de mission, Vriska s'arracha à la contemplation du paysage céleste, où Nar Shadda occupait désormais une bonne moitié de la vue offerte par la baie d'observation, pour se retourner vers l'autre personne qui partageait avec elle cet espace dédié à la réflexion : sa nouvelle apprentie, la jeune twi'lek Wed'lek.

« Ma chère apprentie, aurais-tu une idée de la raison pour laquelle je nous ai amené ici ? »

Jusqu'à présent elle ne lui avait donné aucune information, pas même le nom de leur destination. Elle souhaitait se faire une idée tout à la fois des savoirs de son apprentie et de sa vivacité d'esprit.
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S’entraîner... Apprendre... Se reposer... S’entraîner... Apprendre... Se reposer

Une routine que la bleutée avait prise depuis de nombreuses années et qui ne changeait pas, même si son maître avait changé. Elle devait admettre que cela la rendait heureuse d'être sous l'aile de Darth Senjak. Son vaisseau était immense et pour une fois elle se sentait libre de pouvoir explorer ce vaisseau. Absolument magnifique, elle en resta bouche bée durant les premiers jours de voyage. Voyage qui l'amenait vers une destination inconnue... Son maître ne lui avait rien dit et elle s'était risqué à poser des questions mais seulement le silence de la togruta lui avait été retourné.

Ainsi donc c'est quand son maître la convoqua sur la baie d'observation qu'elle pût admirer Nar Shadda, un des bastions du cartel Hutt. Cette lune l'impressionna, mais elle ne se permit aucun commentaire, observant en silence leur point d'arrivée. Finalement la togruta se tourna vers elle et lui posa une question. Posant sa main sur son menton, la bleutée se mit à réfléchir à haute voix.

-Hmm, cette lune est une zone où règne le cartel Hutt... A moins que vous y ayez des connaissances que vous devez voir absolument je ne comprends pas trop pourquoi nous sommes là... Quoique... Avec la situation actuelle de l'empire récupérer des alliés pourraient nous être utile... A moins que nous devions tuer un ennemi particulièrement dangereux ?

Doucement Wed'lek reprit sa contemplation de la lune pour mettre un peu d'ordre dans ses pensées.

-Le Cartel est dans une position de neutralité par rapport au conflit nous opposant à la République... Notre arrivée sur une de leur lune, avec un vaisseau officiel, me fait penser que nous venons pour une mission plus pacifique que violente... Des négociations ?

Elle finit de parler en se tournant de nouveau vers son maître, espérant avoir eu juste, au moins en partie.
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Vriska adressa un sourire satisfait et rassurant -elle ne montrait pas ses dents- à son apprenti. Les réponses de Wed'lek montraient qu'elle avait quelques connaissances et un esprit suffisamment aiguisé. La seigneur sith prit la parole d'une voix douce :

« De fait, il s'agit de Nar Shadda, et la planète derrière elle est Nal Hutta. Si l'on voulait faire une comparaison, un peu osée, avec notre empire, Nal Hutta serait leur Korriban, le berceau de leur civilisation, tandis que Nar Shadda serait leur Dromund Kaas, le cerveau effectif de leur organisation. »

D'ailleurs Nar Shadda avait beaucoup plus de prestance que Dromund Kaas, elle était forcé de le reconnaître : pas de jungles hostiles, pas de vieux temples hantés par des esprits centenaires, pas de côté obscur omni-présent... C'était une planète sur laquelle tout le monde, ou presque, pouvait y trouver son compte tandis que seul le plus accroché des émissaires aurait supporté un séjour longue durée sur Dromund Kaas.

« De plus tu oublie un détail : bien que la situation soit très tendue, il n'y a pas encore eu de reprise officielle des hostilités entre la République et nous. C'est pourquoi il s'agit du meilleur moment pour tenter de convaincre le Cartel des Hutts du bien fondé d'une alliance d'entraide.
Comme tu l'as fait remarquer ça ne sera pas facile, puisque le Cartel a tenu, depuis le début du conflit, à afficher une neutralité qui lui assure des affaires juteuses. Nous allons donc devoir y aller doucement pour les faire revenir sur cette décision. »


Elle fit signe à son apprentie de la suivre jusqu'à un bureau sur le bord de la pièce. Elle prit place derrière, tandis que Wed'lek s'asseyait dans l'une des chaises disposées devant. Visiblement l'endroit avait l'habitude d'être utilisé par plus de mondes puisqu'il y avait trois sièges devant le bureau et d'autre dans la pièce.

« Déjà il faut que tu prennes conscience que les hutts n'ont rien à voir avec la plupart des espèces que tu as déjà croisé. Ils vivent longtemps et sont d'une intelligence redoutable : deux facteurs qui les rendent particulièrement dangereux dans des négociations. Mais heureusement pour nous, le Cartel est une entité éclatée qui ne possède pas une seule tête : nous n'aurons donc pas besoin de convaincre tous les hutts, juste assez pour que l'alliance obtenue soit suffisamment solide.
De plus, nous passerons essentiellement par des intermédiaires. Nous parviendrons plus facilement à influencer les décisions de quelques chefs du Cartel par la base. Il faudra toutefois nous montrer excessivement prudentes et subtiles : ils ne sont pas des idiots et se méfieront. A cet égard, si nous voulons obtenir ce que nous désirons, il me semble indispensable de fixer plusieurs points : aucun usage de la Force pour manipuler l'esprit d'une cible, aucun hutt ne se laissera duper par l'effet ou par quelqu'un qui y est soumis et essayer nous vaudrait de sérieux ennuis. Pas de corruption non plus, ils sont trop doués à ce jeu pour que ça marche. Enfin, éviter au maximum de faire des dégâts collatéraux et/ou imprévus. Nous marchons sur des œufs pour cette mission, et certains vont probablement nous mettre des bâtons dans les roues mais tuer ou blesser la mauvaise personne pourrait saborder toute notre opération.
Est-ce clair ? »


Elle espérait bien que ça l'était puisqu'elle détestait devoir se répéter. Bien sûr de nombreux siths lui auraient ris au nez et trouvé ces manières de procéder absurdes. D'un autre côté de nombreux siths n'arrivaient jamais à obtenir quelque chose autrement qu'en mettant un sabre sous la gorge. Elle n'avait rien contre les plus guerriers, tant qu'ils ne s'avisaient pas de dicter leurs conduites à ceux qui savaient ce qu'ils faisaient.
Elle était bien consciente qu'elle demandait déjà beaucoup et quelque chose de très particulier à sa toute nouvelle apprentie, mais elle espérait vraiment qu'elle serait capable de relever le défi.

« Bien. Tu descendras au sol la première, seule. »

Elle eut un instant de silence pour jauger de sa réaction :

« Tu devras rencontrer notre premier contact, un weequay du nom de Vara'n. » elle appuya sur un bouton et un protrait holographique se mit à flotter à une extrémité du bureau : « Lorsque tu le rencontreras dis-lui que tu viens de ma part, il devrait te mener à son supérieur. Je ne le connais pas et ne peux rien te dire dessus, mis à part qu'il a certains contacts qui m'intéressent. C'est cette personne que tu devras convaincre d'organiser une rencontre avec notre première véritable cible : le hutt Zordo, un membre respecté de son espèce et puissant sur Nar Shadda.
Maintenant file te préparer, ta première mission n'attend que toi. »
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La bleutée s'était inclinée encore une fois avant de partir. Son visage était devenu complètement inexpressif, une froideur professionnelle, un masque digne d'une inquisitrice venue appliquée la sentence. Pourtant nulle colère ne déformait ses traits, seul un calme que rien ne pourrait perturber. Le stress lui offrait une légère sensation dans le ventre... Une mission solo, de la plus haute importance... Elle se sentait trembler légèrement et se passait les mains sur les bras pour calmer ses frissons. Elle devait se préparer.
 
Cinq minutes plus tard elle attendait que la porte du vaisseau s'ouvre, sa robe cachait ses deux sabres laser et elle avait ajouté une deuxième dague, accrochée à son bras, pour être sûre d’être parée en cas de problèmes. Elle sortit du vaisseau quand la porte s’ouvrit, la légère puanteur du lieu la faisant légèrement reculer.
 

La population se pressait pour sortir de la zone atterrissage. Tout cela pour rejoindre une foule plus compacte encore. Son maître lui avait à peine jeté un œil depuis l'intérieur de son vaisseau mais elle ne s'en faisait pas trop. Ce qui l'inquiétait c'était ce supérieur inconnu... Sur cette lune l'argent était certainement le plus court chemin pour réussir des négociations... Mais elle n'avait rien reçu et n'avait pas eu d'ordres là-dessus... Enfin bon, elle verrait bien.


En sortant elle aperçut assez vite un weequay qui la fixait... Il devait l'avoir vu descendre du navire et puis une twi'lek qui ne portait pas le collier d'esclave, cela distinguait la bleutée au milieu de la foule. Elle s'approchait du contact quand ce dernier parla.


-Qui vous envoie ?


-Darth Senjak... Elle veut rencontrer ton supérieur.


Il hochait de la tête et lui fit signe de le suivre, chose qu'elle s’empressa de faire, supportant avec beaucoup de mal la pression de la foule qui agissait comme un mur. Aussi elle était soulagée de rentrer dans la cantina obscur.


Une fois à l'intérieur elle se permit de jeter un œil autour d'elle. La moitié des tables étaient vide et les seules remplies l'étaient par des hommes lourdement armés qui l'observaient avec méfiance. A la table centrale, seule éclairée complètement, se tenait un Baragwin qui la toisait en sirotant une chope d'un liquide que Wed'lek était incapable de définir.


-Monsieur Xylfy... C'est l'envoyée de Darth Senjak.


Aussitôt deux hommes se levèrent et bloquèrent la seule sortie de la bleutée pendant que deux autres tendaient les mains vers elle. Elle accepta de se faire fouiller et pour prouver sa bonne foi, elle posa elle-même les deux sabres sur la table, suivient rapidement par ses deux dagues.


-Bien... Monsieur Xylfy donc ? Je crois que nous devons négocier non ?


Elle ne s'était pas assise, préférant attendre qu'il le lui indique.

Lien vers la race de Xylfy:
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Monsieur Xylfy, tel qu'il se faisait appeler visiblement, ne se montra pas très expansif à l'arrivée de son invitée. Il hocha péniblement sa lourde tête dans un vague salut. Ses petits yeux, enfoncés sous d'épaisses paupières écailleuses, n'avaient en revanche pas quitté la nouvelle venue et la scrutait, bondissant de ses yeux à ses mains lorsqu'elle tendit ses sabres avant de revenir sur son visage. Il inspira longuement avant de se laisser aller légèrement contre le dossier de son fauteuil et, d'un geste de la main, d'inviter l'émissaire à s'asseoir.

« Alors c'est vous que cette seigneur sith envoie me rencontrer ? Comment trouvez-vous votre première fois sur Nar Shadda ? »

Un bruit rauque semblable à un rire s'échappa de sa gorge en sentant la surprise de l'intéressée.

« Ne vous inquiétez pas, nul besoin de vous faire suivre. Mais votre arôme ne contient pas encore de trace de cette planète. Elle marque tout ce qu'elle touche, c'est pire que du mucus de hutt.
Mais si vous m'expliquiez un peu plus en détail ce que des siths comme vous pouvez bien vouloir à un baragwin comme moi ? Je crois savoir que votre supérieure s'est donné beaucoup de mal -ou plutôt possède des serviteurs qui se sont donnés beaucoup de mal- pour parvenir à me contacter. Vu son entêtement, j'espérais presque pouvoir la rencontrer en personne, mais je suppose que ça ne sera pas le cas. »


A ce moment on apporta un plat devant Wed'lek, posé au milieu de la table. Un certain nombre de nourritures peu ragoûtantes y étaient entassées : des mollusques divers, des brochettes de créatures disposant d'yeux et de tentacules en trop grand nombre, des fruits inconnus... et le plus remarquable, des insectes gros comme le poing à la couleur rouge avec une dizaine de pattes et une solide paire de tenaille qui étaient encore faiblement vivant, bien que très affaiblis par leur évidente cuisson. Monsieur Xylky attrapa l'un d'eux au bout d'un long pic qu'on leur avait amené en même temps que le plat. La créature eut un regain de vivacité et se mit à se débattre au bout de la tige de métal avant de finir engloutie dans la bouche reptilienne. Suivit un petit craquement désagréable à l'oreille. Le baragwin prit le temps d'avaler correctement avant de s'adresser de nouveau à son invitée :

« Voulez-vous quelques rafraîchissements ? »
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La bleutée avait laissé échapper sa surprise, mais ne disait rien, laissant son interlocuteur finir. Après qu’il eut proposé des rafraîchissements, elle esquissa un petit sourire en faisant non de la tête. S’installant un peu mieux sur sa chaise, elle croisa les jambes et s’appuya doucement contre le dossier avant de parler d’une voix douce et calme.

-Pour répondre à votre première question, je dirais que je trouve cette lune sale, surpeuplée, et pas entièrement faite pour moi. Mais cela ne concerne que moi et mon jugement, évidemment.

Elle s’étira doucement avant de fixer le baragwin dans les yeux, réfléchissant et choisissant ses mots avec une prudence mesurée. Elle devait se montrer ferme, habile négociatrice et surtout rester calme. Si elle perdait, ne serait-ce qu'à un seul moment, son calme toute la mission risquait de capoter... Et plus jamais son maître ne risquait de lui faire confiance.

-Vous supposez bien. Ma supérieure n’a pas besoin de vous rencontrer en personne, cela ne serait pas prudent de sa part. Aussi, elle m’a envoyé négocier à sa place, quelque chose que vous pourriez lui offrir.

Reportant son attention sur le plat de nourriture immonde, elle garda un visage impassible, comme si elle était habituée à voir de pareilles immondices chaque jour de sa vie. Ayant laissé un silence d’une durée calculée, elle regarda de nouveau Xylfy d’un regard parfaitement neutre avant de reprendre d’une voix tranquille.

-Ma supérieure et moi-même aimerions que vous nous organisiez une rencontre avec le hutt Zordo. Nous avons une affaire à lui proposer qu’il ne pourra pas refuser.

Il n’y avait aucune menace dans sa voix, juste la neutralité adaptée à son visage et elle espérait que le gain d’un potentiel profit puisse, au moins, attirer l’intérêt de son vis-à-vis et ainsi qu’il accepte de leur faire rencontrer leur première cible.

-Je suppose que vous cherchez, vous comme tous les habitants de ce lieu, à gagner quelque chose en retour ? Je pense que cela peut se faire, mais à condition que vous restiez dans une demande raisonnable. Ah, aussi. Ne rêvez pas, je refuse de vous dire pourquoi exactement nous voulons rencontrer Zordo. Après tout cette affaire ne concerne que lui et lui seul.

Elle avait eu un nouveau petit sourire en regardant le baragwin, la twi'lek savait que sur ce genre de lune, les informations étaient un bon moyen de survivre et de s'élever. Si seulement elle avait la possibilité d'user de la force... Son ancien maître aurait usé de la menace puis de la manipulation pour rencontrer ce hutt, cela aurait pût se révéler efficace sur le court terme, mais avec le nombre de négociations qui sont au programme... L'idée de maître Senjak est la meilleure. Enfin... Pouvoir contrôler son esprit semble si facile et nous simplifierait tellement la vie. Mais peut être n'aurait-elle pas dû user de ce ton avec son vis-à-vis, il risquait de le prendre mal. Mais si les informations sur les possibilités d’alliances entre l'empire et les hutt venaient à se propager avant même qu'elles soient signées... Les ennuis seraient trop nombreux pour pouvoir s'assurer la réussite.


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« Je vois, je ne peux pas dire être vraiment surpris. Ça devient rare les gens qui traitent de leurs affaires en face à face. Passons. »

Lorsque Wed'lek explicita la raison de sa venue, le baragwin resta d'abord silencieux. S'appuyant un peu contre son dossier, il posa son coude sur le bord du fauteuil et son épais menton dans la paume de sa main. Son regard n'était pas directement fixé sur la twi'lek mais légèrement sur son côté, visiblement plongé dans ses réflexions. Il ne reprit la parole qu'au bout de plusieurs secondes ainsi, tournant légèrement la tête dans la direction de l'apprentie :

« Une rencontre avec Zordo hein ? J'ai quelques relations avec lui oui, cela pourrait se faire. Mais comme vous l'avez dis vous-même, ici rien n'est gratuit. Et ne vous inquiétez pas, je n'ai aucune envie de savoir de quoi vous allez parler. Je n'ai pas que ça à faire de m'immiscer dans les discussions entre hutts et seigneurs siths, même comme simple témoin. Non mes exigences seront plus simples : je ne suis qu'un modeste entrepreneur de Nar Shadda après tout.
Voyez-vous, il y a une chose que j'apprécie tout particulièrement : c'est de jouer aux cartes. Je dois même dire que je suis plutôt bon. Malheureusement, certaines personnes avec qui il m'arrive de disputer une partie ne semblent pas prêtes à en accepter tous les risques. Par exemple, un certain Gwam'kor me doit une jolie petite somme que je lui ai gagné mais refuse de l'entendre. Comme il est un habitué des riches esplanades, je n'ai pas vraiment de moyen de l'approcher, pas plus que mes hommes.
Alors voilà mon offre, vous verrez qu'elle est très simple : trouvez ce Gwam'kor, convainquez-le de me rendre l'argent qui m'est du et je considérerais que le dédommagement vaut la peine que j'organise une rencontre entre votre maître et Zordo. »


Il se redressa et s'empara d'une des brochettes de tentacules dont il arracha la viande d'un coup de dent. Un répugnant bruit de déglutition plus tard, il adressait à Wed'lek un grand sourire :

« Alors, vous êtes d'accord ? »
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Wed'lek hésitait. Convaincre ce Gwam'kor risquait de ralentir la mission, de plus rien ne garantissait qu'elles puissent le convaincre... Malheureusement cela semblait être leur seule possibilité pour rencontrer Zordo. Elle soupira et réfléchissait aux possibilités, mais se mettre dans les bonnes grâces de son vis-à-vis. Elle garda un léger sourire et accepta.

-Très bien, nous nous chargerons de convaincre votre débiteur, par contre il nous faudra bien plus d'informations sur lui, sinon nous ne pourrions pas le retrouver. Par contre, une chose qui me semble essentielle : il doit toujours être en état de parler, marcher, et concernant son corps... Rien ne doit supposer qu'il a été torturé n'est-ce pas ?


Doucement elle écouta les explications et précisions de Xylfy avant d'incliner la tête, faisant bien attention à noter chaque petits détails, aussi petits qu'ils pouvaient l'être. Finalement elle repoussa un peu sa chaise et se leva.

-Bien, nous agirons le plus vite possible, mais sachez que c'est bien la seule action de ce genre que nous entreprendrons pour vous. Je vous souhaite une bonne journée et vous laisse mon numéro. Contactez nous dès que vous aurez la confirmation que vous avez été remboursé. En espérant que notre prochaine discussion soit pour nous mener à Zordo.

Elle sortit en soupirant et flâna encore quelques minutes pour vérifier si elle était suivie ou pas. Apparemment non, ou alors la personne qui la suivait savait rester discrète. Elle rentra donc au vaisseau, sa robe battant ses jambes alors que la rampe d'accès s'abaissait. Elle monta et resta a regarder l'accès se refermer s'assurant ainsi leur sécurité. Elle avança dans les couloirs du vaisseau avant de rejoindre son maître dans la salle d'observation. Elle s'inclina et se redressa doucement.


-Maître. Avant de rencontrer Zordo, monsieur Xylfy souhaiterait que nous... "Persuadions" un certain Gwam'kor de rembourser ses dettes. En échange nous pourrions rencontrer Zordo...

Et elle raconta toute la rencontre à son maître, faisant attention aux moindre détails et s'assurant de ne rien oublier. Une fois le compte-rendu fait, elle laissa Darth Senjak réfléchir pendant qu'elle observait le paysage que lui offrait la salle. La lune ressemblait à un immense dépotoir pour elle, des gens encastrés dans des maisons trop petites pour eux. Des rues sales, malodorantes et bruyantes comme un champ de bataille constant. Mais pire que tout était le manque cruel de lois... L'ordre de l'Empire lui manquait, ce glorieux Empire aux règles strictes et droites ne pardonnant pas aux immondes criminels leurs moindres méfaits. Enfin elle se tourna vers son maître.

-Veuillez me pardonner d'avoir accepté sans votre consentement le marché... Mais étant donné la situation j'ai jugé plus profitable de lui rendre ce service plutôt que de refuser et de se retrouver avec un autre marché encore plus compliqué à tenir.
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Un bruit de gorge rauque indiqua la satisfaction de Xylfy. Il ne se fit pas prier pour donner les informations qu'on lui demandait :

« C'est un twi'lek, un armateur marchand qui dirige plusieurs convois de transport. Essentiellement des denrées de base en direction de Ryloth, et des esclaves et de la drogue en direction de Nar Shadda. Il est riche et fréquente les hautes tours de la planète. En dehors de ça je ne sais pas grand chose. Je peux éventuellement vous dire que c'est un connard prétentieux mauvais perdant mais je ne sais pas si ça va vous aider. »

Il se tut un instant, sembla réfléchir, avant de rajouter, le regard un peu narquois :

« Ceci dit il est toujours vautré avec deux ou trois exemplaires de sa marchandises autour de lui. C'est peut-être pour vous le moyen le plus simple de l'approcher. »

Il rit un peu, vaguement imité par les hommes autour de lui qui n'avaient pas vraiment l'air de comprendre. Il reprit légèrement son sérieux avant de la saluer :

« Ne vous en faites pas, je tiendrai parole : je ne suis pas suicidaire. Allez les pensées tranquilles et rapportez à votre maître mes conditions. »

Il lui signifia qu'elle pouvait partir de quelques gestes de la main et un homme l'escorta jusqu'à la sortie du repaire avant de la laisser là.



Vriska était assise sur un coussin de méditation lorsque Wed'lek se présenta à elle. Cela ne servait pas, chez elle, à quelques réflexions ésotériques mais d'un simple cadre propice à des songeries plus prosaïques : elle échafaudait la suite de ses plans et envisageait leurs conséquences. Elle rouvrit les yeux quand son apprentie s'arrêta devant elle et écouta attentivement son rapport. Celui-ci finit, elle se releva et contempla la ville-planète par la baie d'observation. Le spectacle de cette cité foisonnante de vie, en équilibre précaire entre le chaos et l'ordre, la laissait béate de contemplation. Finalement elle se retourna vers la twi'lek. Son visage n'avait rien de contrarié ou de sévère, affichant un doux sourire satisfait.

« Ne t'inquiètes pas, tu as convenablement agi. Il était vain d'espérer avoir une entrevue sans contrepartie de la sorte. Pas en restant discrets en tout cas. Désormais, il nous faut planifier comment nous pourrions nous occuper de ce Gwam'kor. »

Elle fit quelques pas et s'assit derrière son bureau, invitant Wed'lek à prendre place dans une chaise devant elle. Se laissant aller en arrière, elle posa les coudes sur les accoudoirs de son fauteuils et joignit ses mains sur son visage.

« Je suppose que tu t'es renseigné un peu auprès de Xylfy sur ce fameux Gwam'kor. D'après ce que tu as appris, aurais tu une suggestion d'approches, ou sur les moyens de l'obliger à rembourser ses dettes ? »
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Wed’lek se posa doucement sur la chaise indiquée par son maître. Elle l’écouta et réfléchit lentement à un plan. Il fallait prendre le contact avant tout, puis s'arranger pour le convaincre. Ce n'était pas une partie facile et encore moins gagnée d'avance, mais cela pouvait commencer par un plan basique, suivit de modifications en fonction des circonstances. Après avoir pris quelques minutes pour avoir une ébauche, elle se décida enfin a parler, mettant un maximum d'assurance dans sa voix, bien que de nombreux doutes lui venaient en tête.

-Je dirais que la prise de contact doit être faite le plus tôt possible… De préférence en tant que client avant de nous faire passer pour ses créanciers. Enfin, une fois à l’écart en lui proposant d’acheter une grande quantité de… Marchandises, nous n’aurions plus qu’à lui expliquer très clairement notre intention… Et le menacer de détruire son commerce… Ce genre de personne s’inquiète plus de sa position et de son porte-monnaie que de sa propre santé. Mais ici être riche doit signifier qu’il dispose des gardes et autres protections nécessaires, car sinon Xylfy y serait allé lui-même. Cela me fait penser que ce Twi’lek est rusé en plus d’être, selon les mots de notre contact, « un connard prétentieux ». Bien sûr maître, ce n'est que l'ébauche d'un plan, qu'il faudra adapter en fonction des circonstances... et de vos propres choix.

La bleutée cacha le léger tremblement de ses mains. Un marchand d’esclaves… Elle n’aimait pas ça. Bien sûr, elle comprenait l’utilité de ses… « Travailleurs volontaires » mais… Ayant été elle-même une des leurs, elle avait toujours cette gêne, cette révulsion envers eux qui n’avait pas eu sa chance. Il lui arrivait de se poser la question de ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas eu cette habilité à user de la force… Une esclave comme les autres probablement. Doucement, elle releva la tête, ses sentiments n’avaient rien à faire ici ! Elle ne devait pas oublier qu’elle devait faire abstraction du passé pour se concentrer sur le présent. L’avenir n’est qu’un rêve pour les apprentis siths, l’avenir ne va jamais au-delà de l’heure suivante.

Elle laissa son maître à ses réflexions, attendant doucement qu’elle reprenne. Les bruits à l’extérieur étaient atténués pour ne ressembler plus qu’à de petits bruits de fond, comblant un silence rempli de réflexion. Toujours attentif, la twi’lek laissa son regard dérivé sur un des objets sur le bureau de son maître. Une boule de verre dans laquelle dansait des filaments de lumières. Elle n’avait jamais su la composition de cet objet, mais elle en avait vu à l’académie, un des exercices de base consistait à user de la force pour influencer la trajectoire des filaments, toute la difficulté réside dans le dosage, car chaque filament était influencé par une quantité différente de pouvoir du côté Obscur. Un des meilleurs exercices de concentration et source d’énervement sans nom pour certains… Deux moyens d’appeler le côté obscur à soi.
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Vriska pesa rapidement le pour et le contre de la méthode proposée par son apprentie. Si elle ne voulait pas attirer d'attentions malvenues, se présenter comme une cliente était en effet le plus simple. Il n'y avait après tout rien de surprenant à ce qu'une seigneur sith achète des esclaves, même si elle venait les chercher dans l'espace hutt. Bien sûr passer par ce genre de cadre officiel pouvait avoir des désagréments, notamment de la difficulté de s'entretenir en privé avec le marchand, mais c'était aussi la plus rapide façon d'obtenir un rendez-vous. Et elle n'escomptait pas patienter des mois sur Nar Shaddaa, peu importe à quel point cette planète la fascinait, pour conclure cette alliance avec le Cartel.
Elle se demanda ensuite qui devrait s'en occuper. Elle pouvait envoyer Wed'lek mais elle n'était pas sans connaître son passé et malgré la loyauté indéfectible qu'elle percevait chez sa jeune apprentie, elle n'était pas encore certaine de sa capacité à contrôler ses émotions. Et elle n'avait personne d'autre dans le vaisseau qui sois à même de mener à bien ce genre de mission. Ce qui ne laissait qu'un seul choix logique : elle allait devoir s'en occuper elle-même.

« Parfait. Je vais m'occuper moi-même de convaincre ce marchand d'honorer ses dettes, pour le moment tu peux te reposer. Néanmoins, j'aimerais que tu restes au maximum disponible si je dois te recontacter, je ne saurais quand je pourrais avoir besoin de toi.
Mais pour l'heure, va te délasser un peu, je dois déjà me préparer. »


Elle fit signe à Wed'lek qu'elle pouvait partir et lorsque celle-ci eut quitté la pièce, elle appuya sur un bouton pour ouvrir un canal de communication avec le capitaine de son vaisseau. Elle lui demanda de trouver Gwam'kor et de prendre un rendez-vous d'affaires avec lui. Une fois les ordres reçus elle referma le canal et se leva de son fauteuil pour se diriger vers ses appartements.
Elle ne savait encore comment faire la meilleure impression, si elle devait jouer sur la réputation des seigneurs siths à travers toute la galaxie, misant sur la peur qu'elle inspirerait au risque de se retrouver face à quelqu'un sur le qui-vive, ou au contraire casser cette image et profiter de la surprise mais avec le risque de ne pas être suffisamment menaçante pour le faire fléchir.
Elle opta finalement pour la première solution et enfila l'une de ses tenues les plus 'classiques' : une longue jupe noire fendue sur le côté, un bustier assorti et une paire de gant de la même couleur pour compléter, le tout rehaussé de quelques ornements argentés. Elle ajouta à cela une veste ample et légère qu'elle laissa retomber dans son dos et sur ses bras, de couleur blanche. Pour finir des bandelettes noires vinrent s'enrouler autour de la plante de son pied et remonter en spirale sur ses jambes et un sash argenté pendre à sa ceinture, où était aussi accroché son sabre.

Une fois prête, elle descendit de son vaisseau accompagnée d'une petite escorte de deux hommes, davantage ici pour rehausser son rang que pour une réelle utilité, et elle gagna les esplanades supérieures de la cité à bord d'un taxi. Le capitaine de son vaisseau lui avait trouvé l'adresse où rencontrer Gwam'kor et lui avait obtenu un rendez-vous. Il s'agissait d'un bar de haut standing dont une large terrasse donnait sur les rues bourdonnante d'activité de la ville-lune. L'établissement était visiblement privé puisque lorsqu'elle se présenta à l'entrée un garde l’accueillit pour lui demander les raisons de sa visite :

« J'ai un rendez-vous d'affaire avec Gwam'kor, il m'attend. »
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Wed'lek inclina la tête et se retira en cachant un soupir de soulagement. Si son maître l'avait désiré, elle aurait accompli la mission sans aucun souci, mais devoir redécouvrir une boutique d'esclave ne la motivait absolument pas. Quand la porte se referma, elle prit la peine de souffler doucement, laissant ses sens dériver selon les envies du Côté Obscur. Se laisser guider lui faisait un bien fou. Darth Senjak lui avait demandé de se reposer ? Elle allait plutôt s’entraîner pour être prête à intervenir au moindre appel... Et puis il fallait s'assurer qu'elle ne rouille pas.


Gwam'kor était un Twi'lek à la peau d'une blancheur extrême, chose plutôt rare, auquel s'ajoutait deux yeux fins aux couleurs d'or. Selon les standards humains, et comme tous les mâles de son espèce, il était d'une laideur certaine, ses dents limées en pointes jouant énormément dans cet effet. Il s'avait cela, et pire encore, il en jouait. Il aimait se représenter menaçant, effrayant et laid. Grâce à ce dernier point la beauté de ses esclaves semblait toujours supérieure à celles des marchandises concurrentes. Car là était la spécialité de l'esclavagiste : La vente de Twi'lek, Falleen, Zeltronne et autres femelles pouvant satisfaire les désirs les plus variés de la galaxie


Enfin pour l'heure, l’humanoïde aux lekku avait des soucis urgent. Il examinait une Zeltronne, sa nouvelle acquisition. Cette dernière était d'une beauté sans pareil, mais elle manquait de discipline. Usant de ses phéromones plus que nécessaire, elle en était à sa troisième tentative d'évasion en trois jours. Portant à masque à son nez, Gwam'kor réfléchissait. Il devait se débarrasser de cette esclave, mais la tuer ne lui offrait aucun retour d'argent. Il passa un doigt distraitement trop près de la marchandise, qui ne manqua pas d'essayer de le mordre. Esquivant de justesse les dents limées de la source de ses soucis, il retient un juron et la frappa à l'aide du fouet qu'il tenait dans l'autre main.


-Marchandise inutile ! Tsss, voilà pourquoi je n'achète jamais des prisonniers républicains normalement... Surtout les anciens soldats, une source d'énervement absolument intense...


Il allait encore la frapper quand on lui signala que son rendez-vous était arrivé. Avec un peu de chance, il parviendrait à lui revendre cette récalcitrante... Il demanda à ce qu'on la fasse monter... Darth Senjak hein ? Une seigneur Sith franchissait la porte de sa modeste boutique, c'était donc une occasion en or de faire des affaires juteuses. Retournant à son bureau, situé au fond de la pièce, il laissa l'esclave enchaînée à gauche de la porte, selon son point de vue. Normalement, la Sith devrait le voir en premier et il l'inviterait à s'asseoir en face de lui. Il resterait poli et courtois, mais il était hors de question qu'il s'incline face à elle, après tout, il était chez lui.


Alors que les gardes ouvraient la porte et laissèrent entrer son invitée, l'esclave grogna et tenta d'échapper à ses chaînes. Faisant comme si elle n'avait rien fait, le marchand indiqua le fauteuil en face de lui à sa vis-à-vis.


-Ne faites pas attention. Alors ainsi, vous vouliez me parler pour un achat d'esclave, c'est bien ça... Darth Senjak n'est ce pas ? Pardonnez-moi, j'ai une mémoire très sélective...


Il jouait avec le feu, mais montrer son contrôle sans arrêt était pour lui une obligation absolue. S'il faisait preuve de faiblesse alors il risquait la ruine ou encore pire... La mort.
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Vriska pénétra les lieux avec une dignité savamment calculée, avançant d'un pas lent et droit vers le siège qu'on lui désignait. Elle en profita pour détailler son interlocuteur. Contrairement à de nombreuses autres espèces, elle ne trouvait rien de laid chez les twi'leks, mais celui-ci, avec sa peau albinos, lui était particulièrement peu agréable au regard, elle devait le reconnaître. Elle nota les dents en pointe entraperçues au travers d'un vague sourire de bienvenue, et y répondit par la même expression, dévoilant sa propre dentition aiguisé. Il n'allait certainement pas impressionner une togruta, encore moins seigneur sith, par ces quelques efforts de mises en scènes. Elle s'installa avant de répondre, croisant les jambes et joignant les mains sur son genou, se laissant légèrement aller en arrière pour s'appuyer contre le dossier.

« C'est bien cela, votre mémoire 'sélective' ne vous a pas fait faux bond, il semblerait. »

Elle doutait très franchement qu'il ai oublié son nom : le rendez-vous avait été pris dans l'urgence et un Darth le précédait. Aucun marchand digne de ce titre n'aurait commis une faute aussi grossière, à moins d'être dans une situation particulièrement tendue et ce n'était visiblement pas son cas. Il s'agissait donc très probablement d'une petite mise en scène pour affirmer qu'il n'était pas effrayé. Tant mieux.

« Je suis en effet venu pour un achat. Je passe sur votre planète pour quelques affaires et je me suis dit qu'il y avait là une bonne occasion de ramener un souvenir à quelques connaissances restées dans l'Empire. Vous comprendrez donc aisément que je tiens à avoir de la qualité et que je n'ai pas peur du prix, or il se trouve qu'on m'a vanté les mérites de votre affaire dans ces conditions.
Puis-je avoir une présentation de vos marchandises ? »


Dans le vaisseau de Vriska

Un yacht privé n'était pas, à l'origine, un vaisseau militaire et les salles d'entraînement y étaient plutôt rares. Aussi le meilleur endroit qu'avait trouvé Wed'lek pour se maintenir en forme était la pièce, spacieuse, qui servait tout autant de bureau que de salon de réception et de salle stratégique à sa maîtresse. De plus, c'était probablement là qu'elle appellerait en premier si elle avait une mission à confier à son apprentie.
La twi'lek ne fut donc pas surprise outre mesure quand le canal de communication du bureau de Vriska se mit à signaler un appel entrant. Toutefois, en s'approchant pour y répondre, elle remarqua vite que les coordonnées entrantes lui étaient inconnues et, plus étrange, n'étaient même pas impériales et auraient donc du être filtré par les sécurités informatiques du vaisseau. Elle n'eut pas le temps d'être trop surprise puisque le canal de communication s'ouvrit de lui-même, sans qu'elle n'ait ne serait-ce qu'effleuré la commande de réponse. Un hologramme se projeta au-dessus du bureau, étrange silhouette découpée par les interférences et visiblement un système de cryptage complexe. Le mystérieux interlocuteur tenait visiblement à garder son identité secrète, puisque sa voix était également lourdement modifiée.

« J'ai un message pour Darth Senjak. Je sais pourquoi vous êtes ici. Je sais également que d'autres que moi le savent et n'ont aucune intention de vous laisser accomplir vos desseins. Je peux vous aider à trouver et à neutraliser ces gens, moyennant paiement approprié bien sûr. Si cela vous intéresse, rendez-vous dans quarante-cinq minutes galactiques standards au carrefour des réseaux, immeuble 3A47, sixième étage, 86.491. Je vous y recontacterai sur une borne. Et prévoyez de quoi me payer. »

L'image holographique hachée disparue aussitôt son message fini, laissant l’apprentie face à une décision : devait-elle essayer d'avertir sa maîtresse, au risque de perdre un temps précieux et de rater le rendez-vous, ou devait-elle rejoindre directement le rendez-vous elle-même pour obtenir les informations qui semblaient si précieuses ?

HRP:
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La bleutée hésitait. Ne sachant comment réagir, elle se permit une petite minute de réflexion. Si ce contact disait la vérité, alors il était impératif d'aller à ce rendez-vous... Mais cela pouvait se révéler être une embuscade. Comment être sûr ? Certainement pas en restant assis ici sans rien faire... Mais elle prit le temps de laisser un message à son maître.


-Maître Senjak, pendant votre absence un appel nous est parvenu. Apparemment, notre mission a fuité, mais la personne qui nous a contacté souhaite, selon ses dires, nous aider à nous débarrasser de nos ennemis. Je viens de partir pour vérifier ses dires. J'ai également pris de quoi le payer si ses informations se révèlent exactes. En espérant être de retour avant que vous ne découvriez mon message.

Sur une dernière inclinaison, elle sortit du vaisseau pour se diriger vers le point de rendez-vous. Refusant de partir désarmée, elle avait fait attention à bien cacher ses sabres en les gardant à portée de main, tout en s'assurant que le blaster qu'elle gardait à la cuisse ne gêne pas ses mouvements. Histoire d'être assurée, en plus de sa lame brute dans sa botte, elle avait pris soin de prendre un détonateur thermique. On n’est jamais trop prudent. Elle trouva assez facilement le lieu et se plaça devant les bornes, environ trois minutes avant l'heure exacte du rendez-vous. Elle avait sur elle de quoi payer pour une très belle somme les informations qu'elle pouvait récolter, mais que son interlocuteur, ou interlocutrice, se prépare : Il était hors de question de payer sans négocier.


De retour dans la boutique d'esclave.


Le twi'lek sourit de nouveau, joignant ses mains dans un rictus satisfait. Oui, il allait pouvoir faire des affaires intéressantes et surement se débarrasser de sa marchandise inutile. Mais pour cela, il allait devoir la jouer le plus finement possible. Allumant son système de communication, il parla en continuant de fixer Senjak.

-Veuillez préparer nos meilleurs produits pour une inspection… Et amenez la Zeltronne aussi.

Il l’éteignit avant de s’adresser directement à sa cliente, alors qu’un garde détachait l’esclave présente avant de l’amener dans l’arrière-boutique.

-Si vous voulez bien me suivre dans l’arrière-boutique. Nos meilleurs produits vous seront présentés, nous avons de toutes les espèces et de tous les sexes, pour des utilisations divers et variées. Si vous souhaitez quelque chose en particulier veuillez le préciser, que je puisse vous fournir le meilleur esclave que possible.

Il se leva et lui ouvrit la porte avant de l’inviter à rentrer la première, en face d’eux une estrade devant un fauteuil confortable où pourrait s’asseoir la seigneur noire. Sur l’estrade étaient alignés des esclaves en attentes, chacun de tailles et espèces différentes. Un tapis rouge sang couvrait la scène et chaque esclave était solidement attaché aux poignets et aux chevilles pour s'assurer qu'il ne puisse bouger. Le gérant fit signe à Senjak de s'asseoir confortablement avant de se poser en tant que maître présentateur.

-Merci de votre présence, souhaitez-vous voir un de ces esclaves en particulier ?
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Boutique de Gwam'kor

« La zeltronne ? »

Vriska ne put s'empêcher de relever cette esclave qui semblait ainsi mise à part par le marchand, se demandant ce qu'elle pouvait bien avoir de particulier. Il s'agissait peut-être seulement là d'une marchandise rare et précieuse, ce peuple avait bien des particularités et une réputation qui incitaient la plupart des acheteurs potentiels à relâcher les cordons de leur bourse plus facilement -généralement dans l'idée de se les soulager ensuite, ou ce qui en tenait lieu selon l'espèce-.

Elle le suivit poliment dans l'arrière-boutique, visiblement aménagée pour présenter les marchandises. Elle ne s'était pas attendu à quelque chose d'aussi intime de la part d'un marchand comme lui mais cela lui convenait tout autant. Elle prit place dans le fauteuil, s'enfonçant légèrement dedans et croisant les jambes pour porter un regard sur la scène, jaugeant chacun des esclaves présentés et, il semblait, le twi'lek également.

Après quelques minutes de cet examen légèrement incommodant, allant sans cesse des esclaves à leur propriétaire comme si elle cherchait à faire une comparaison, elle prit finalement la parole pour répondre aux interrogations de Gwam'kor :

« Je cherche surtout un cadeau à faire à un puissant seigneur de l'Empire. Un genre de souvenir, quoi. Parlez-moi un peu d'elle tiens, elle est bien remuante. » dit-elle en désignant, parmi les esclaves, celle qu'elle avait identifié comme la zeltronne précédemment citée et qu'elle voyait sans cesse tirer sur ses chaînes.
Elle se doutait que la mention de cette esclave n'avait eu d'autre but que de l'aiguiller et elle estimait une bonne idée de faire croire à ce twi'lek que son petit jeu avait marché, pour l'heure.

« J'ai entendu le plus grand bien de vos marchandises de la part de mes quelques contacts. Un en particulier ne tarissait pas d'éloges à votre sujet, Xylfy. »

Elle était la neutralité même, toute occupée à examiner la marchandise qu'on lui présentait. Mais, du coin de l’œil elle guettait la moindre réaction chez le marchand d'esclave à l'évocation du nom. La première impression que lui ferait le nom pourrait-être très importante pour le convaincre.


Carrefour des réseaux

Nar Shadda n'était pas une planète chez qui le concept de 'nuit' était très significatif. Tout au plus entraînait-il une diminution notable du niveau de luminosité. Mais même selon les standards de la lune, le Carrefour des Réseaux ne cessait jamais son activité. L'endroit, complètement clos en intérieur, voyait se croiser des centaines de visiteurs et usagers en tout sens, ainsi qu'un ballet de droïdes messagers, d'entretien ou de gardes. Une foule dans laquelle il était presque impossible de repérer ou suivre une personne en particulier.

Wed'lek trouva sans grand problème l'adresse. Il s'agissait d'un genre de cyber-café comme on en trouvait plein, un endroit bien pratique pour communiquer au vue de la foule qui allait et venait entre les bornes, se posant quelques instants pour accéder à l'holonet, échanger quelques paroles rapides avec un contact ou consulter un document avant de repartir. Alors qu'elle patientait dans l'endroit et qu'arrivait l'heure du rendez-vous, une des bornes d'accès s'alluma soudainement juste à côté d'elle, son projecteur holographique affichant le même genre de silhouette hachée que dans le vaisseau de Vriska.
Quand elle passa le casque sur son crâne, elle put entendre la même voix modifiée s'adresser à elle.

« Bien, vous voilà. Ou bien est-ce vraiment vous ? vous me semblez bien jeune pour une seigneur sith. A moins que vous ne soyez qu'un laquais. Bah, peu m'importe, vous avez de quoi me payer ? »

Après avoir eu sa réponse, la voix reprit.

« Voilà ce que je sais : j'ai repérer un endroit, dans la basse-ville de Nar Shadda, où apparemment des algorithmes de recherches passent au peigne fin le réseau de la ville à la recherche de traces de votre part. En remontant la piste des propriétaires du bâtiment, il semble appartenir à des gens qui n'ont pas de très bons rapports avec l'Empire. Le peu que j'ai réussit à obtenir derrière tous les fausses entreprises et les comptes factices est un possible lien à de sérieux partisans républicains. Je me suis dis que ça vous intéresserait.
Je suis prêt à vous donner l'adresse pour trois milles cinq cent trugut. Qu'en dites-vous ? »
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Boutique de Gwam'kor

Le twi'lek s'inclina encore une fois. Oui, tout faire pour satisfaire ses clients et augmenter sa réputation, voilà son but, son credo. Il fit claquer le fouet pour qu'un de ses gardes fasse avancer la Zeltronne. Elle tirait sur ses chaînes comme jamais et faisait le maximum pour paraître aussi mortelle que belle. Agressive comme jamais, elle manqua de faire sauter les chaînes qui la retenaient, mais les gardes la bloquèrent à temps, pour éviter qu'elle ne se jette sur Senjak.

-Oui, elle fait partie d'un cas spécial. Des esclaves non dressés pour ceux qui souhaitent jouer du fouet et qui aiment qu'on leur résiste. Elle tente de s'évader depuis son arrivée et nous la tenons juste ce qu'il faut pour que sa soif de liberté ne s'étanche pas ni ne s'épuise. 

Il tilta quand Senjak prononça le nom de son créancier. Gardant un sourire et faisant tout pour cacher son tracas, il recommença une inclinaison du buste. Il sentait qu'il allait jouer à un jeu dangereux, mais il devait tout faire pour détourner l'attention de Senjak du mafieux. Il n'aimait pas quand un client vient lui parler d'un de ses amis... Surtout quand il a une dette envers ce dernier.

-Oui... Monsieur Xylfy, un très bon ami. Il faudrait que je pense à le remercier. Pour en revenir à votre choix, cette Zeltronne est une prisonnière de guerre. Elle a fait partie des forces spéciales de la république et dispose certainement de renseignements précieux. Je suis persuadé que cela plaira à vos amis d'avoir, en plus d'une magnifique esclave, une source de renseignement sur les prochaines opérations de la République.

Il gardait son sourire mielleux, mais pour lui une chose était clair : Senjak ne venait pas pour simplement acheter une esclave, elle avait des motivations toutes autres et cela ne lui plaisait pas. Il savait qu'il aurait dû payer sa dette depuis longtemps, mais il avait mal jugé la patience de son camarade de jeux. Mais de là à envoyer une Seigneur Sith ? Ce Xyfly avait décidément plus de ressources qu'il ne croyait. Il allait devoir jouer plus finement, mais plus que tout, il fallait rester concentrer sur la vente, après tout cela ne pouvait qu'être une coïncidence non ? Même s'il ne croyait pas aux coïncidences, le blanchâtre se permettait d’espérer.

Carrefour des réseaux

La bleutée fixait du regard ce spectre holographique haché. Elle se méfiait. Si sa maîtresse apprenait qu'elle avait dépensé une part aussi grande de sa fortune, dans ce qui se révèle être un traquenard, elle perdrait toute sa confiance. Mais si cette information se révélait être vrai, alors elle aurait sauvé leur mission et obtiendrait des félicitations. Elle se permit une pause pour réfléchir.

- Permettez-moi de douter un peu de vos dires. Votre prix me parait raisonnable, mais à la condition que vos informations soient exactes. Je suis prête à vous délivrer une part de cette somme, environ mille quatre cent trugus, immédiatement. Le reste après avoir vérifié votre information et mettre occupé de la nuisance. Si l'information est exacte, je pourrais songer à un bonus.

Elle continuait de fixer l'être holographique. Elle se méfiait de lui, mais ne pouvait l'ignorer complètement. Elle attendait donc sa réponse hésitant à lui demander une rencontre en personne. Mais les contacts de ce type évitaient toujours les rencontres en face-à-face, brisant la sécurité de l’anonymat.
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Boutique de Gwam'kor

Vriska sourit. Ce twi'lek parlait de l'esprit des gens comme si on pouvait le classifier dans des petites cases. Comme si quelques coups de fouets étaient affaire suffisante pour s'assurer l'obéissance. Elle ne savait pas s'il s'agissait d'ignorance ou s'il jouait ainsi pour se donner un air auprès de ses clients, cela dit. Mais il lui semblait clair que tous les coups de fouets du monde n'aurait pu dresser la zeltronne face à elle. Elle avait déjà vu un de ses confrères, amené de force à l'académie se fracasser le poignet avec une pierre pour échapper à son entrave et fuir pendant une semaine à travers le désert. Et quand elle et les apprentis qu'on avait décidés d'envoyer le chercher -un petit test innocent- l'avaient retrouvé, il était mort de déshydratation, le sourire aux lèvres, comme un bienheureux. Elle n'avait jamais mieux compris ce que pouvait être la soif de liberté qu'à cet instant.

Elle resta très attentive à la réaction du marchand. Il fut gêné quand elle évoqua Xylfy. Oh, il l'avait bien caché, avec un professionnalisme qui ne laissait aucun doute, mais elle l'avait quand même ressentis. Comme un battement de cœur raté, il avait déchanté et était désormais dans un tout nouvel état d'esprit. Inquiet et soupçonneux. Elle allait le faire mariner un peu plus comme ça, soit il retournerait en boucle ses hypothèses dans sa tête ce qui le déconcerterait rapidement, soit il évacuerait la question et elle pourrait créer une très désagréable surprise lorsqu'elle reviendrait sur le sujet.

« Un choix intéressant assurément. » Elle s'était levée et approcher de la prisonnière, dont elle maintenait le menton fermement entre deux doigts en apparence fins et délicats, l'examinant comme un animal que l'on envisagerait d'acheter : « Mais j'aimerais voir également quelque chose de plus... luxueux. Presque décoratif si vous voyez ce que je veux dire, le genre dont on peut se servir comme laquais dans son salon et accueillir des invités de marque sans se sentir gêné. »

Elle tourna vers Gwam'kor un visage de cliente intéressée, camouflant presque parfaitement les pensées fugaces qui traversaient son esprit quand à son véritable but en venant ici.

« Combien coûte-d'elle, à part cela ? » demandé sur le ton de l'innocence, son regard revenant se poser sur la zeltronne qui, elle, semblait beaucoup plus consciente du genre de personne qui lui maintenait le menton, et du doigt à l'ongle soigneusement manucuré qui jouait négligemment sur sa gorge.


Carrefour des réseaux

Il y eut un léger silence, durant lequel l'icône holographique cessa de grésiller comme elle le faisait d'habitude, avant que la voix ne réponde :

« Vous êtes exigeante. Mais je le suis aussi. Je veux tout mon argent maintenant. Trois mille tugrut. Après tout je me met moi-même en jeu en vous livrant ce genre d'informations, et je n'ai aucune preuve que vous accepterez de me payer une fois que vous aurez ce que vous voulez. J'ai des frais et des impératifs, je ne descendrais pas en dessous de cette somme. A moins que vous n'ayez d'autres idées que de l'argent. »

Il lui laissa le temps de réfléchir à cette nouvelle demande, avant de demander :

« Alors, qu'est-ce que vous choisissez ?
Oh, et n'oubliez pas que je peux revendre mes informations à de nombreuses personnes. »


Malgré le brouillage audio qui donnait à l'enregistrement un ton haché quasiment robotique, l'on pouvait presque entendre la pointe de fierté et de menace dans cette dernière phrase.
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