Korgan Kessel
Korgan Kessel
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Coruscant, la planète capitale de la galaxie ? Mon cul ouais ! Une putain de blague !

C'est sur, vu d'ici, dans les quartiers bourges, ça peut avoir l'air sympa... Tout est nickel... La vue est bandante, avec le Temple Jedi au loin, la silhouette de la rotonde qui se dessine à l'horizon...

Mais moi, j'la connais la vraie gueule de ce monde ! J'suis né ici, dans les bas-fonds... J'connais la misère, la merde et la crasse qui se planquent sous cette putain de coquille... Tout le monde le sait ! Mais ces enfoirés ferment les yeux !

Je soupire. Fait chier, j'devrais pas ruminer tout ça, c'est pas bon pour mes nerfs. Les doc m'ont dit d'y aller mollo, de rester au calme, d'être zen quelques temps... Mais j'y arrive pas ! V'la que je déambule sans but précis dans les coursives aériennes de cette planète morte. Tout est artificiel et faux ici. Même l'air conditionné... J'ai encore quelques heures devant moi, après il faudra que je rentre au centre médical prendre d'autres médocs, passer d'autres test... Encore et encore... Des semaines que ça dure, j'en peux plus ! Mais voilà quoi, c'est le putain de prix à payer pour revenir au service actif !

Soudain j'ai une piquée de douleur dans l'avant bras gauche. Je grimace et baisse les yeux vers ma prothèse mécanique qui sort de mon vieux manteau civil. Des fringues civiles, j'en ai pas des masses, que des vieux trucs... J'ai plus l'air d'un contrebandier en faillite que d'un militaire en convalescence. J'en ai rien à foutre à vrai dire. J'mate ma prothèse donc. J'ai refusé qu'on me foute de la peau synthétique dessus. Ouais ce putain de Sith m'a tranché un membre, et alors ? Je vais pas faire comme si c'était jamais arrivé ! La première fois qu'on m'a raconté cette histoire de membre-fantôme j'ai ri au nez du doc... Maintenant ça me fait plus du tout marer... Fait chier.

Mon avant-bras j'lai perdu sur Byss, j'me souviens comme-ci c'était hier... C'était pas y'a si longtemps non plus faut avouer. J'ai rien vu venir, heureusement c'était le gauche... Moi qui me la pète toujours trop, voilà le résultat... Et si y avait eu que ça. La prothèse, la rééducation : de vraies tortures... J'ai cru que j'allais devenir complètement taré ! Moi j'suis un type simple : j'aime quand y'a de l'action ! Et c'est pas dans un lit d’hôpital que je prends mon pied... Enfin, consécration, j'suis revenu au service actif... Mais pour enchaîner directement sur Aargau. Là j'ai rencontré le Commandant Sarlions, un sacré type... Et puis, une chose en amenant une autre... Tirs, explosions, morts... Un autre Sith... Et ma prothèse découpée par un putain de sabre laser ! Encore ! Saloperie ! Sur le moment j'ai serré les dents, j'ai fais comme si de rien était.... Mais merde ! Quand la lame s'est enfoncée dans le métal, j'ai eu aussi mal que la première fois, lorsqu'elle m'avait carbonisée les chairs ! Connerie de cerveau à la con qui fait n'importe quoi !

Les douleurs fantômes sont revenues de plus belles, il a fallu que je repasse sur le billard... Ma vie quoi. Ma putain de vie...

J'entends du bruit devant, de la musique. Je relève les yeux. Un bar. J'hésite... L'enseigne lumineuse promet boisson et amusement. J'ai pas trop la tête à ces conneries... Mais changer d'air me ferait du bien... J'entre.

A l'intérieur c'est moins miteux que ce que j'imaginais. Des tables rondes, des alcôves douillettes et discrètes. Y'a un peu de tout et de n'importe quoi en train de faire causette ou de siroter un truc. Faut dire, on n'est pas dans un quartier pourri hein. Ici, à mi-chemin entre le grand hôpital militaire de Coruscant et le Temple Jedi, la population, bien que modeste, n'a rien à voir avec la racaille des bas-fonds. Finalement, l'ambiance est calme, j'me dis que ça va me faire du bien...

J'avance jusqu'au bar. Y'a un tabouret de libre, je m'y pose. J'suis tellement dans mon truc que je regarde même pas qui y'a autour de moi. Je sors de ma poche éclat de cristal. C'est un truc que j'ai récup sur le sabre laser du Sith d'Aargau. M'demandez pas pourquoi j'ai gardé ça, j 'en sais rien moi ! J'fais des trucs comme ça sans réfléchir parfois... Souvent même. Trop souvent. C'est bien pour ça qu'on m'appelle la tête brulée non ?

« Qu'est-ce que je vous sers l'ami ? »

Je relève la tête. Le barman. Un twi'lek à la peau rouge. Pas une gueule d'ange. J'me suis toujours demandé un truc existentiel... Comment les nanas de cette espèce peuvent toutes être aussi canon, alors que leurs mecs sont aussi laid ? Et après on se demande pourquoi elles couchent avec n'importe qui ! Surement l'une des grandes blagues de l'univers. Je soupire et répond.

« Un lait fraise, avec une paille »

« Un quoi ?! »

« Un lait fraise ! T'es bouché ou tu l'fais exprès ?! »

Il me lance un regard... Comme si je venais d'insulter sa mère !

«  Hé ho ça va ! Me r'garde pas comme ça merde ! J'suis sous médoc ! J'suis pas d'humeur, alors me cherche pas ! »

J'aime pas trop qu'on me mate comme si j'étais un demeuré quoi ! J'veux juste un putain de lait fraise, j'ai pas demandé la lune !

Il lève les yeux au ciel et disparaît dans l'arrière boutique. Ma main qu'il sait pas où trouver du lait, il doit pas en servir souvent. L'imaginer en train de galérer m'arrache un sourire. Je me retourne pour mater la salle, les deux coudes sur le comptoir... Y'a pas à dire, la vie est une putain de salope imprévisible. Il retiendra la leçon.

Tout en méditant sur cette pensée profonde, je joue machinalement avec le fragment de cristal, comme certain le font avec une pièce de monnaie, le passant d'une phalange à l'autre par quelques mouvements rapides.

Machinalement, perdu dans mes pensées, ces mots se précipitent à mes lèvres

« Planète de merde...»
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Il n’y a pas à dire, Coruscant n’a pas changée en six ans. Six ans que je n’y ai pas mis les pieds. En temps normal, je me fous un peu de ne pas être allée sur telle ou telle planète, après tout, le nombre de système que j’ai visité se comptent sur les dix doigts pour l’instant. Mais avec Coruscant, c’est différent. C’est comme pour Shili, j’y ai vécu des choses qu’il me serait impossible d’oublier. Pas que je le veuille, bien au contraire, c’est juste que parfois me souvenir brutalement de ce qui est arrivé comme si c’était un coup de poing dans l’estomac n’est pas forcément agréable. Et aujourd’hui, j’ai décidé d’y remédier. Six ans que j’ai échoué à cette mission, six ans que j’ai failli laisser ma peau dans les rues inférieures de cette capitale, six ans que mon ami n’est plu à cause de mon manque de réflexion. Au final, je ne saurai vraiment dire ce qui a causé mon échec, que ce soit mon incapacité à regarder les gens souffrir, ou bien le fait que je me croyais plus forte que ça, ou peut-être mon attachement, surtout envers les plus faibles qui ne peuvent se défendre, je n’en sais rien, mais cela ne m’a mené nulle part. Et aujourd’hui, il est grand temps de faire la paix avec cet accident. Après tout, j’ai aussi sauvé une vie innocente ce soir-là, bien que d’autres ont été prises dans notre conflit et rien ne m’assure que cette jeune fille ne s’est pas fait rattraper par ces bandits par la suite. J’essaie juste de ne pas y penser trop.

Après un bref passage au temple Jedi, forcément, il fallait que je passe par là, je me promène dans les rues de l’un des meilleurs quartiers. Je ne m’attache pas spécialement aux choses matérielles, d’un côté c’est interdit par notre philosophie, mais d’un autre, ce n’est pas dans ma nature. La seule raison pour laquelle je m’intéresse pour tout ce qui brille, c’est que je trouve cela en général joli et que bah, j’aime tout ce qui scintille, brille, possède des paillettes. Alors forcément, les lumières qui brillent dans ce quartier m’attirent comme l’argent attirerait une pie. Ce n’est pas pour rien que je porte plusieurs bijoux, des sortes de tresses de perles, accrochées sur mes lekkus. L’une d’entre elle vient toujours chatouiller ma tempe droite, glissant tout le long de ma joue jusqu’au menton, mais sans jamais me rentrer dans les yeux. Les deux autres se trouvent dans mon dos, entourant mon lekku arrière de chaque côté. Bref, ça scintille, ça fait un petit bruit et c’est tout ce qui compte. Avec ma tunique dorée qui dévoile mon dos et une partie de mes hanches, cela colle parfaitement. Ma jupe noire m’arrive aux genoux et révèle mes jambes à chacun de mes mouvements, notamment ma peau orange clair et mes marques blanches. Mes sabres lasers accrochés à ma ceinture et un petit sac à l’arrière de cette dernière, surtout pour les crédits, et ma tenue est complète, sans oublier une paire de bottes. En somme, ma tenue de Jedi habituelle. Sauf que cette fois-ci, j’ai aussi ajouté une cape brune, mais comme à chaque fois que j’enfile la capuche, mes cornes font monter le tissu, me donnant l’air complètement ridicule, comme si ma tête faisait trois fois la taille normale. C’est pour cacher les vives couleurs de mes lekkus, du moins surtout pour surprendre quiconque je voudrais surprendre. C’est pas drôle si les gens peuvent me repérer de loin. Ma couleur de peau n’est pas aussi foncée que celle de certains autres Togrutas, mais mes rayures violettes et mes vêtements dorés attirent déjà bien l’attention. Et en tant que Jedi, même si ça ne correspond pas tout à fait à mon caractère, je dois me montrer discrète. Mais bon, ce n’est pas comme si je risquais quelque chose à Coruscant.

Et là, je passe devant un bar aux lumières encore plus vives que les autres bâtiments. Il est vrai que pour l’instant le conseil m’a donné l’autorisation de faire une pause après ma première mission en tant que Chevalier qui s’est plutôt bien passée. Ce ne serait pas une si mauvaise idée que ça de fêter ma réussite. Surtout que je n’ai absolument rien fait pour fêter ma réussite aux épreuves et mon nouveau rang, pas que les Jedi ont l’habitude de fêter quoi que ce soit, mais bon. Un sourire peint sur les lèvres, j’entre dans ce bar et me dirige directement vers le comptoir. Comptoir qui m’étonne par son absence de barman alors qu’un client est déjà attablé. Mais ce dernier a l’air d’attendre sa commande alors le barman est sans doute dans l’arrière-boutique. Ce client ne ressemble pas spécialement au genre de personnes que l’on trouve dans ces endroits. Et il me regarde, accoudé contre le comptoir, faisant face à la salle. C’est vrai qu’avec ma capuche, j’attire le mystère partout où je vais. Souriant de mes lèvres foncées, je m’approche du comptoir et m’assois à gauche de l’homme déjà attablé. Du coin des yeux, je me rends alors compte qu’il joue avec ce qui ressemble à un cristal, ou plutôt un bout de cristal. Je pourrais me tromper, mais je parierai mon shoto que c’est ce qui reste d’un cristal pour sabre laser. Où est-ce qu’il a pu se dégoter une chose pareille ? J’ai entendu des histoires comme quoi on peut occasionnellement trouver ce genre de cristaux sur le marché noir, mais c’est rare. Serait-il un chasseur de Jedi ? Ce n’est pas facile à voir avec la lumière tamisée de la pièce, mais je dirai que ce cristal était rouge… un chasseur de Sith donc ? Dans tous les cas, cela ne signifie rien de bon, mais je ne vais pas non plus juger les gens au premier regard. Ça ne se fait pas et puis le fait qu’il ait potentiellement tué un Sith ne signifie pas qu’il voudra ma peau.

Souriant toujours, je réponds à ses dernières paroles. « Je suis d’accord avec vous là-dessus. » Coruscant est loin d’être ma planète préférée. Je porte ensuite mes mains à ma grande capuche et la fait basculer en arrière, révélant mes cornes et mes lekkus avant, gris aux rayures violettes, ainsi que mon visage aux marques blanches uniques et mes yeux violets. Ma tresse de perles se secoue au moindre mouvement de ma tête et j’observe brièvement les environs, mais il n’y a aucune trace de danger imminent. Je devrais pouvoir profiter d’une soirée tranquille. Le barman n’est toujours pas revenu. Il s’est perdu dans son arrière-boutique ou quoi ? Ça me laisse le temps de réfléchir à ce que je vais commander. Je défais légèrement les cordons de ma cape, mais sans qu’elle tombe. Pas encore. Il fait particulièrement chaud dans ce bar, va falloir que je l’enlève tôt ou tard de toute manière. Mais pour l’instant, ma tenue particulière et surtout les espaces dénudés me permettent de ne pas mourir de chaud tout de suite.

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Korgan Kessel
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Lorsque je vois la nana entrer... Enfin j'imagine que c'est une nana hein, ou alors un drag queen... Parce que bon, même si je vois pas sa gueule, j'connais aucun mec qui porterait des fringues pareilles !

Mais bref, lorsque je vois la nana entrer, je me dis : qu'est-ce que c'est que ce truc ? Qu'est-ce qui se cache sous cette capuche informe ?! La donzelle, je l'imagine bien avec des cornes ou des tentacules sur le crâne, parce que bon... Sinon elle aurait vraiment une tête chelou. Enfin qui sait, la galaxie est tellement pleine de surprise... En parlant de surprise...

Je tourne la tête, pour jeter un coup d’œil par dessus mon épaule. Merde il fout quoi le barman, il est pas parti à l'épicerie du coin pour acheter une bouteille de lait quand même ? Quoique l'idée me ferait bien marrer. Ouais j'suis de mauvais poil, et alors !

Mais la nana m'adresse soudain la parole. Je la fusille du regard. Elle a baissé sa capuche. Une Togruta... Un pot de peinture sur patte quoi.

« Ah ouais ? Bah bienvenue au club poulette. »

Et au le moment où j'commence à sortir mon grand jeu, que le type se repointe.

« Votre lait fraise... »

Je mate la nana. Je mate le barman. Je mate le verre. Je mate le barman. Et là, j'ai une soudaine envie de meurtre. Quel con.

« Il manque pas quelque chose hein ?! »

L'autre fait une gueule d'ahuri... Il n'a pas l'air de tout piger.

« Et l'ombrelle ? Elle est où l'ombrelle ?! »


Il fronce des sourcils.

« Mais... C'est pour les cocktails... »


« Et j'ai commandé quoi hein ?! C'est un putain de Lait-Fraise ? Fallait que je dise quoi ? Un cocktail lait-fraise ? Je veux mon ombrelle mec ! Et plus vite que ça ! Déjà qu'avec ces médoc j'en suis réduit à boire des boissons de tapettes, alors faut pas commencer à venir me chercher OK ?! »

Je vais me le faire... Je vais le me faire. Quoi ? Moi aggressif ? Putain heureusement qu'ils m'ont filé des calmants, une dose de cheval. Sinon j'aurais déjà tout retourné ! Faut savoir se faire respecter merde ! J'suis sur qu'il me prend pour un con ! Il repart dans l'arrière-boutique. Je me tourne vers la nenette.

« Y'a tout qui se perd ! Plus personne n'est aimable dans cette putain de galaxie ! »


Je respire un bon coup, j'essaye de me calmer. Je la mate un peu. Mouais, franchement, j'sais pas dire si elle est canon ou non. Alors c'est clair, sa plastique, ses courbes, sa chair dénudée, ça pourrait donner des envies... Mais sa gueule... Une togruta quoi... J'sais pas dire si j'aime ou pas. J'ai jamais été attiré par l'exotisme faut croire, j'suis un gars simple. Enfin le barman revient, avec son ombrelle.

« Pas trop tôt ! »

Il s'éloigne aussitôt. Je la plante dans le verre, m'en sert pour remuer le liquide rosé, puis en suce l’extrémité avant de la poser sur le comptoir. Tout ça pour ça ? Ouais, et alors ? Je fais à nouveau face à la gamine, mon verre en main. J'ai posé la gemme rougeoyante sur le comptoir pour le prendre en main. J'ose pas trop utiliser la main mécanique, je serais bien capable de le broyer.

« Et t'es d'où ma jolie ? »


J'me dis, même si c'est pas dans mes objectifs, que j'peux un peu me faire mousser... Une tite nana comme ça ça doit pas être bien difficile à impresionner.

« Ouais j'sais, le lait-fraise, c'est pas le top de la virilité... Mais j'suis sous médoc, j'reviens de mission. J'suis dans l'armée... Mais j'peux pas trop t'en dire, c'est top secret, tu vois... »

J’exhibe ma prothèse.

« C'est un sith qui m'a fait ça, le salaud... J'l'ai pas raté ! »

D'un mouvement de tête, les yeux braqués sur le bar, je l'invite à poser les siens sur la gemme.

« Il reste plus que ça de son sabre, héhé... »

Elle va me tomber dans les bras, c'est clair. Korgan, même sous calmants, t'es trop une bête. Alors, j'décide de porter le coup de grâce :

« Tu prends quoi ? C'est moi qui paye ma jolie... »
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Je me retiens de rire lorsque l’homme à ma droite pète un câble à cause d’une ombrelle. Je plains le barman, le pauvre, il ne doit pas avoir l’habitude de servir des gens comme ça, mais bon, on a tous nos bons et nos mauvais jours. Le Twi’lek ne sait plus vraiment quoi faire et se la joue courant d’air à force de venir et repartir toutes les trois secondes. Il disparait une deuxième fois quand l’homme attablé décide de m’adresser de nouveau la parole. Je préfère ne rien dire sur son commentaire comme quoi plus personne n’est aimable dans la galaxie, n’ayant pas particulièrement envie de me lancer dans le genre de débats philosophiques sur le Bien et le Mal dont raffole Lorelaïnn. Après tout, je ne suis pas entrée dans ce bar pour penser à elle et surtout pas à ces cours qui plongerait dans un coma le plus intéressé des étudiants. Le barman revient alors que je me contente d’observer les différentes bouteilles présentes derrière le comptoir et la décoration murale des lieux, ignorant les murmures et commentaires des gens tout autour dans la salle, qu’ils me visent ou non. Avec mes couleurs chatoyantes qui ne sont pas réputées chez les Togrutas, rien que sur Shili en n’étant pas plus grande que trois pommes je faisais déjà parler de moi et rarement en bien. On ne me donnait pas beaucoup de chances de survie à la base, vu que les traits sur nos lekkus et montrals sont censés nous camoufler dans la nature… Mais va te cacher dans les buissons avec des cornes violettes qui attirent tous les regards. Mais outre quelques moments déplaisants, je ne me suis jamais plainte de mon apparence physique. Cela ne m’a pas empêché de devenir Chevalier Jedi alors tout va bien.

Du coup des yeux je remarque qu’il dépose le cristal pour prendre son verre comme s’il souhaitait garder sa deuxième main cachée. Et là arrive mon deuxième surnom, après poulette c’est jolie maintenant. Je ne me fâche pas pour ce genre de qualificatifs, qu’ils soient francs ou non, qu’ils soient manipulateurs ou prémédités, cela ne change absolument rien. Je ne le prends ni comme un compliment, ni comme une insulte. Je l’accepte simplement pour ce soir, d’ici demain ils seront déjà tous oubliés. « D’Ondéron, je suis seulement de passage. » J’ajoute avec un sourire, étirant mes lèvres foncées et révélant mes petites dents pointues. Ensuite il se met à parler de virilité, il me montre sa prothèse, me révèle l’auteur de ses problèmes et essaie de tout faire pour m’impressionner. Pour le coup de la prothèse, j’avoue que mes yeux se sont écarquillées de surprise et que j’ai même sifflé d’admiration pour l’unique et bonne raison que c’est tout de même impressionnant et que je n’en ai jamais vu auparavant. Et là il me propose de me payer mon verre. Je souris davantage et indique au barman que je prendrais un cooler de Coruscant. Autant profiter de sa générosité même si j'ai largement assez de crédits sur moi. En attendant que ma boisson soit préparée, je retire ma cape que je place sur le siège vide à ma gauche, révélant ma tunique dorée dénudée par endroits, ma jupe noire qui révèle une grande partie de mes jambes, mes tresses de perles et le collier sous ma poitrine ainsi que principalement ma ceinture avec mes deux sabre lasers. « Ouais, je sais, le cooler de Coruscant, c’est pas vraiment une boisson de fillette… Mais je suis venue pour célébrer, je reviens de mission. Je fais partie de l’Ordre Jedi, malheureusement je ne peux pas trop t’en parler, c’est top secret tu vois ? » Je me penche vers lui sur la fin de ma phrase tout en croisant les mains devant moi avant de reculer lorsque mon verre arrive. Je m’empare de celui-ci, le soulève et l’approche de celui de mon nouvel camarade pour trinquer « Merci pour le verre. À nos deux missions terminées ! »

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Korgan Kessel
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« Ça va... Ça va... »

D'un coup j'suis refroidit. Putain, j'me sens con... Mais con... C'est bien ma vaine ça ! J'tombe sur une petite nenette, j'me dis que j'ai mes chances et PAF, c'est une putain de Jedi quoi ! En plus elle se fou de ma gueule... Faut dire, j'ai moi même envie de me foutre de ma propre gueule, tellement je me trouve ridicule...

La vie est une putain de salope imprévisible hein ? Bah ouais, j'arrête pas de le dire !

Machinalement, mes yeux se posent sur sa tunique... Faut dire la couleur attire l’œil, autant que la chair dénudée visible en de multiples endroits... J'le reconnais : ça me travaille un peu... D'un coup j'ai l'impression que mon slip vient de rétrécir d'une taille ou deux. Lentement mes yeux descendent vers sa ceinture. Deux sabres. Elle déconne pas la gamine. Si j'avais eu le moindre doute... Je me perds dans mes pensées. Lorsque je lui ai montré ma prothèse, elle a sifflée, genre impressionnée... J'suis sur qu'elle se foutait de ma gueule ! Les Jedi doivent en voir de ces trucs... Enfin, j'imagine... Qu'est-ce que je sais des Jedi moi ? On m'a juste raconté quelques conneries à l'académie, puis y'a toutes les légendes urbaines, plus les blagues à la con du genre :

Tu sais quand reviens le Jedi ? Bah entre Mercredaï et Vendredï !

Même moi je la trouve à chier cette blague alors, imaginez... Enfin bref. Quel con quand même ! A vouloir faire le malin... En plus, je me suis vanté d'avoir buté un Sith devant elle, en exhibant mon caillou... Les Sith ? C'est pas genre leurs cousins maléfiques ou un truc comme ça ? Si ça se trouve j'ai buté un ancien pote à elle ! Merde ! J'ai pas envie d'avoir des emmerdes avec un Jedi moi, pas ce soir en tout cas !

Soudain, j'me rend compte que, perdu dans mes pensées à la con, je suis resté le regard braqué de trèèès longues secondes sur sa ceinture... Et merde ! Elle va sûrement s'imaginer que je suis un pervers qui mate ses cuisses, ou son entrejambe !

Je relève aussitôt les yeux pour les planter dans les siens. J'sens le rouge monter à mes joues... Merde ! J'vais quand même pas rougir comme un gamin devant une gamine ! Bah si... J’enchaîne rapidement pour faire diversion...

« Hmmm... Bah... Faut pas juger les gens sur ce qu'ils boivent hein ! »


C'est d'un nul, mais d'un nul... Pourquoi je sors des conneries pareilles ?! Je plonge ma main mécanique dans la poche de mon pantalon ample pour en sortir un porte-feuille. Je le pose sur le comptoir.

« T'as des goûts de luxes quand même... Putain un cooler c'est le prix de trois lait-fraises ! »


C'est ça Korgan, bravo, enfonce bien le clou sur la boisson de fillette que t'es en train de te siffler... En plus j'suis à l'hopital militaire depuis assez de temps pour avoir encore les trois quart de ma solde à dépenser. Bref, j'ai largement de quoi faire quelques extra, alors pourquoi je raconte ça ?!

Le barman me sauve la mise en lui servant, enfin, son verre. Je trinque avec elle

« A nos missions réussies... »

Et nos plans dragues foireux ! J'porte le lait-fraise à mes lèvres, et le descend cul sec, comme si c'était un shooter. Je repose le verre vigoureusement. C'est du bon. Ni trop de lait, ni trop de fraise, un bon dosage. Le barman s'est pas foutu de ma gueule finalement. Je lui fais signe, il me lance un regard assassin...

« La même chose... Et tu lui en remets un aussi ! »

Ouais j'suis bon joueur. Elle m'a bien eu, bien bluffé, bien remis en place. Je lui paye un autre verre... Et puis... Je me dis : si j'arrive à la saouler, elle oubliera peut-être les conneries que je viens de lui sortir... Le Barman s’exécute. Je la regarde à nouveau. Ses dents pointues. Merde, ça doit pas être pratique pour la fellation. Enfin, moi, perso, j'tenterai pas. Ou alors avec une capote en duracier, haha. J'me rend compte que j'ai pas vraiment grand chose à dire à un Jedi... Mon regard se pose de nouveau sur les manches de ses sabres... Je tends un index vers son entrejambe :

« J'ai toujours rêvé de toucher... Je peux ? Je... heu... Je parle des sabres hein ! »


Nouvelle bouffée de chaleur, je rougis encore. Putain quel con ! Je les fait toutes ce soir ! Tu t'enfonces Korgan, tu t'enfonces... T'es vraiment grave un boulet mon pote ! Faut croire que j'ai passé trop de temps derrière une crosse de fusil, j'ai plus l'habitude ! Je suis complètement rouillé ouais. Alors forcément, soudain très mal à l'aise, je tente de rattraper le coup :

« C'est que... Je me suis toujours demandé ce que ça faisait d'avoir un machin aussi gros entre les... »

L'énormité du double sens me scie les pattes. Je bloque net. La phrase laissée en suspens la rend encore plus interprétable ! Je bafouilles puis reprend :

« … Les mains, j'veux dire les mains bien sur... hein... Qu'est-ce que j'aurais pu dire d'autre, haha »


Rire nerveux. Putain, Korgan : t'es vraiment, mais vraiment, mais VRAIMENT trop con... Enfin, comme j'dis souvent, parce que je suis un putain d'optimiste, faut voir le bon coté des choses : avec toutes ces conneries, mon slip vient de retrouver sa taille normale. Le sang est remonté ailleurs.. J'crois pas qu'il va redescendre d'aussitôt.
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Je ne fais aucune commentaire jusqu’à ce que l’on trinque, l’observant se démerder avec son embarras. Il m’a l’air d’être le genre de personne à foncer, peu importe s’il risque de réussir ou de s’enfoncer. Cela me fait sourire, ce n’est pas que j’aime voir les gens patauger, au contrairement, mais là ce n’est pas du sérieux. Nous sommes juste sur de la rigolade pour l’instant, rien de bien méchant. Je souris davantage lorsque nos deux verres entrent violemment en contact, le liquide de l’un déversant quelques gouttes légères dans celui de l’autre. Je me souviens d’une potentielle origine de cette tradition de trinquer, comme quoi les gens le faisaient suffisamment fort pour que les liquides se mélangent au cas où il y ait des poisons, comme ça tout le monde s’en sort ou bien personne. Il est vrai que c’est très facile d’empoisonner quelqu’un. Un peu de poison dans un verre, le barman pourrait le faire par exemple, mais je ne donne pas cher de son établissement par la suite. Puis mon nouveau compagnon vide son verre d’une traite comme si c’était un shooter. Je n’ai pris qu’un cocktail pour ne pas finir à quatre pattes dans la rue par la suite et ne pas réussir à retrouver mon chemin jusqu’à au temple. Quitte à ce que je passe la nuit ici, vu l’heure qu’il est c’est quasi certain, mais ce serait pas mal si je réussissais à rentrer au moins au temple et pas complètement déchirée. Je ne donne pas cher de ma réputation sinon, alors que je viens tout juste d’être adoubée. Si j’étais venue ici pour me bourrer la gueule, je serai partie sur du brandy ou du rhum, un truc bien costaud, alors qu’il ne se plaigne pas, j’aurai pu faire bien pire. Mais visiblement, ça n’a pas l’air de le déranger plus que ça puisqu’il m’en recommande un autre sans que je ne dise quoi que ce soit.

Son regard reprend sa course vers mes sabres laser et je me tourne vers lui, lui faisant maintenant face, comme pour qu’il puisse mieux les voir, jusqu’à ce qu’il pointe son index vers mon entre-jambe. La situation ridicule me fait baisser les yeux à mon tour sur ma ceinture, puis les pans de ma jupe. Heureusement qu’elle est composée de trois pans de tissu de manière à ce qu’il y’en ait toujours un entre mes jambes, même quand je m’assois. Sa phrase me fait ensuite froncer les sourcils. Est-ce qu’il parle de ma partie intime ? Il n’a pas l’air d’être le mec à avoir beaucoup de problèmes avec la drague, sauf en ce qui concerne les Jedi, mais nous sommes une catégorie à part. Il pourrait alors parler de ma morphologie parce que je ne suis pas humaine, ce que je comprendrais plus déjà : les rapports interraciaux ne sont pas du goût de tout le monde. Mais il se rattrape bien vite en mentionner les sabres laser et cela me fait partie d’un petit rire clair et léger alors que je recule doucement la tête en fermant un instant mes yeux violets. Les tresses de perles accrochées à mes lekkus produisent de petits bruits cristallins en s’entrechoquant. Après cette effusion de légère hilarité, je reprends mon sérieux et une gorgée pour étancher ma soif. « Désolée, mais je ne peux pas. Le sabre laser d’un Jedi est comme sa vie. Je ne peux pas me permettre de le placer dans les mains d’un autre. » Il pourrait avoir une idée à la con et l’allumer, puis l’utiliser et il y a un risque que je ne puisse le contrôler.

Et là il s’enfonce encore plus et je rougis légèrement. C’est l’un des problèmes de mes couleurs par rapport à tous les autres individus de ma race : elles sont opposées à la normale. Là où les lekkus et montrals sont blancs avec une couleur souvent pâle, les miens sont gris avec un pigment chatoyant. Là où la peau est relativement foncée, que ce soit orange ou rouge, la mienne est pâle. Et en plus j’ai des marques blanches sur les bras et les cuisses, ce qui n’est pas le cas de tous les Togrutas. Décidément, je sors bien du lot. Et lorsque je rougis, cela se voit bien plus que chez mes autres congénères. J’essaie de cacher mon embarras en reprenant une gorgée, laissant la douce saveur du cocktail descendre dans ma gorge. Ce n’est pas parce que les Jedi n’ont pas le droit de s’attacher qu’ils ne doivent être complètement ignorant sur les plaisirs charnels. Certains d’entre nous s’en sortent très bien s’en s’attacher, mais en général, ce sujet n’est presque jamais abordé, d’une part parce que beaucoup le considèrent comme indécent et d’une autre part parce que c’est compliqué. Je cache mon embarras en laissant mes doigts graciles glisser sur le shoto à ma droite, plus petit que celui de gauche. « Et encore, les miens sont petits, légers voir ‘insignifiants’ par rapport à d’autres. Étant dans l’Armée, tu as du en voir des blasters et autres, les sabres laser sont bien plus petits que la plupart des armes que tu as sans doute déjà utilisées. » Je n’ajoute pas qu’ils sont complètement différents, parce que ça, il le sait déjà. L’un des paradoxes de mes armes et que seul un Jedi peut fabriquer un sabre laser, mais par la suite n’importe qui peut l’utiliser. C’est là l’un des plus grands dangers, de laisser son arme faire des choses que l’on ne peut contrôler.

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Korgan Kessel
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« Ouais mais c'est pas pareil... »

A force de m'enfoncer, j'ose plus rien dire moi. Putain, j'suis vraiment à coté de la plaque ce soir. J'suis sur que c'est à cause de ces enfoirés médoc à la con qu'ils m'ont filés ! J'ai grave les boules : j'lai vu sourire, rougir même, un peu... J'suis sûr qu'elle se foutait de ma gueule, et avait honte pour moi. Bah tu m'étonnes, y'a de quoi !

Mais bon... Au moins elle m'a pas envoyé chier, c'est déjà ça... Alors, j'me dis qu'aborder un autre sujet va peut-être me faire remonter la pente... L'espoir fait vivre. J'suis pas du genre à abandonner aussi facilement.

« J'en ai eu des blasters, fusils, canons d'assauts et autres lances-torpilles entre les mains. J'te jure que certaines armes ont tellement de recul que ça pourrait t'arracher l'épaule si tu portais pas une armure de combat... Mais c'est pas pareil... Tenir une crosse dans la main, ou le manche d'un sabre... J'pense que c'est le rêve de tous les gamins... »


Ouais, genre je suis un gamin ? Putain, de pire en pire. Vas-y Korgan, t'as cas carrément lui dire que tu portes encore des couches et que tu pisses au lit...

« M'enfin bref... J'comprends. Moi non plus je prêterai jamais mon arme de service de toute façon. Une arme c'est comme un slip, c'est personnel ! Et puis, j'me dis que j'en ai déjà vu d'assez près finalement, vaut peut être mieux pas en rajouter... »

J'me caresse la prothèse d'avant-bras doucement, tentant de me rappeler la sensation à l'époque ou c'était de la chair. Mais avec le temps, les souvenirs s'estompent... Tin j'me rappelle de choc lorsque j'ai vu mon membre tranché se planter dans la boue à mes pieds. Ces images elles sont gravées à vie dans ma mémoire... Putain de calmants à la con ! Ça me fou le cafards leurs médocs !

Soudain, je grimace et serre les dents. Une douleur fantôme. J'éprouve une sensation de piqûres, comme des fourmillements mais en plus insupportables au niveau de ma main mécanique ! Connerie de cerveau à la con ! J'me souviens plus très bien... J'suis pas une grosse tête de doc moi... Mais c'est une histoire avec les terminaisons nerveuses... Genre le cerveau s'affole et ça fait mal. Putain, je m'en passerais bien... Je relève les yeux en soupirant. J'aime pas passer pour une victime ! Sourire forcé, genre beau gosse :

« C'est rien... Comme j'disais, les deux dernières fois où j'ai vu un sabre d'aussi près, c'était sur Byss et Aargau... Et bah j'peux te dire que ça c'est pas super bien terminé. »


Des images reviennent, pèle-mèle. Je vois cet enfoiré de Sith aux cheveux blanc sur Byss... La petite Mat'... Et l'odeur de chair carbonisée... Ouais, foutue journée... Si je pouvais revenir en arrière...

« Tu sais c'est quoi le pire quand tu te fais trancher un membre par un sabre laser ? »


Question rhétorique comme disent les intello. Bref, j'attends pas une réponse, j’enchaîne :

« C'est que sur le coup, y'a un gros flash, tu sens rien. Puis y'a une odeur de viande cramée. Sur l'instant tu te dis : merde, ça sent bon les grillades ! Y'a un barbeuk au menu ce soir ? Et là tu réalises que c'est ton moignon qui sent ça... Putain. T'as intérêt à avoir l'estomac bien accroché. »


Je soupire. Merde les médoc me font passer par tous les états. Irritabilité, colère... Puis après cet épisode de drague foireuse, où je me suis ridiculisé comme une bonne grosse merde, v'la que j'me mets à faire dans le mélancolique, comme une tapette sentimentale... J'suis pas dans mon état normal. D'hab, les sentiments c'est pas vraiment mon truc. J'me demande si c'est peut-être la vue de ces sabres qui ravive tous ces putains de souvenirs. Du coup, bien malgré moi, j'ressens le besoin de parler. Après toutes les conneries que j'ai dis de toute façon, je peux pas tomber plus bas, même si je passe pour un pleurnichards :

« C'était sur Byss... Putain d'enfer boueux. J'ai toujours pas compris ce que la République a foutu dans ce merdier... Mais bref... J'étais en équipe avec une petite nana, une twi'lek. Une fille pas méchante dans le fond, mais qui avait fait des mauvais choix dans sa vie. Elle traînait un lourd bagage. Je l'avais capturée sur Nar Shaddaa, elle était recherché par nos services... Et voilà qu'on se retrouvait à faire équipe sur ce monde pourri. Elle cherchait à se racheter une nouvelle conduite en bossant pour la République. »

Ouais Mat'... J'pense à toi encore bien souvent.

« Notre transport s'est fait touché par une roquette. Et moi, comme j'suis pas du genre à attendre la mort me chopper, j'ai attrapé Mat' et on a sauté dans le vide, alors qu'il se crashait. On est tombé lourdement, le sol a cédé sous nos pieds... Et voilà comment on s'est retrouvé dans une sorte de caverne souterraine à la con ! Ça puait le moisi, la merde. De la mousse et des champignons de partout... Et j'te parle pas de la fange jusqu'au genoux... »


Je m'arrête une seconde. J'me dis que je devrais peut-être pas entrer dans tous ces détails. J'ai pas tellement envie qu'elle rende son cooler sur mes bottes.

« Mais avant qu'on est eu le temps de dire : Putain comment on sort de ce piège à rats ? Y avait un Sith devant nous. Moi, comme un abruti, parce que je réfléchis jamais assez dans ces moments là, j'ai essayé de lui tirer dessus. Il a réagit immédiatement, paré les lasers, et s'est jetée sur Mat. La pauvre gamine a rien vu venir. La seconde d'après elle s'effondrait au sol, salement touchée. J'me souviens plus trop de la suite... J'ai vu rouge, et quand c'est comme ça, mon cerveau se déconnecte. J'ai sauté sur le Sith à mains nues. Le temps qu'il se retourne, j'étais déjà sur lui. Puis j'me suis dis : merde, il va me découper en rondelles ! Et faut que je tire Mat' de là ! Alors j'ai craché le chewing-gum que je mâchais sur son masque, avant d'y coller une grenade fumigène. Ahah ! »

Ouais ce passage me fait toujours marer. Je bouge les bras dans tous les sens, je revis vraiment la scène.

« Il a rien compris ! La seconde d'après ca lui pétait à la gueule, et il y avait de la fumée partout ! J'ai récupéré Mat, elle respirait encore, puis je l'ai mise en sécurité plus loin. J'ai réussi à la réanimer et à lui filer un shoot d'adrénaline. Après quoi, je suis retourné au charbon. Pas moyen de fuir plus loin avec un Sith aux basques... Mais bon, la suite de l'histoire tient en trois mots. Il m'a retourné un énorme rocher sur la gueule... Puis il m'a sauté dessus, tranché un bras et planté sa putain lame d'énergie dans le bide, juste là. »

Je soulève mon tee-shirt, révélant une blessure circulaire, comme une bouillie informe de chair au milieu de mes abdo sculptés. Un autre souvenir de Byss.

« Et l'histoire s'arrête là. J'ai perdu conscience. J'ai vraiment cru que j'allais crever comme une merde là dessous... Mais je me suis reveillé, plusieurs heures plus tard. J'étais dans un camp de fortune dans les ruines de Byss, avec d'autres blessés. Les escarmouches étaient terminés, la République nous ramenait chez nous... Et voilà, fin de l'histoire. J'ai jamais revu Mat', j'sais même pas si elle est en vie. »


Bon en fait, c'est que la première partie... Après, y avait eu Aargau... Mais je vais quand même pas saouler la petite togruta avec mes histoires de merde. Déjà que je passe pour un putain de méga boulet pleurnichard, manquerait plus que je passe pour un vieux con qui radote ses vieilles histoires soporifiques. Entre temps, le barman est revenu. Deux verres nous attendent. Je choppe le lait-fraise et lance :

« Aux sabre-lasers ! »


Nouveau cul sec. Je repose le verre sur le comptoir... Puis mon regard s'arrête sur l'éclat de cristal rouge posé à coté. J'ai une soudaine montée d'adrénaline, un coup de sang.

Je lève mon poing mécanique et l'écrase de toutes mes forces sur le comptoir. Le tohu-bohu fracassant fait sursauter toute la clientèle. Le Barman fait un bond phénoménale, avant de nous lancer :

« Putain ! Ca va pas ! Il vous a rien fait mon bar ! Va falloir se calmer, où j'appelle la sécurité ! »

Je l'ignore. Sous mon poing, il ne reste plus qu'une fine poussière rougeoyante. Je repose mon regard dans celui de la jolie non-humaine.

« La vache ça fait du bien... J'sais pas pourquoi j'lai pas fait plus tôt ! »


Je me sens comme... Libéré d'un poids... Putain c'est kiffant ! Puis je repense à la petite Mat'... Pauvre gamine, fauchée dans la fleur de l'âge... Elle devait pas être beaucoup plus vieille que la Jedi que j'ai en face de moi. La galaxie : vraiment un nid à cons.
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Je suis contente de voir qu’il comprend le fait que je n’ai pas envie, pas le droit en somme de lui prêter mes sabres, ne serait-ce que pour un instant. Puis ensuite je l’entends enchaîner sur ce qui lui est arrivé et comment il a obtenu cette prothèse. Je l’écoute attentivement, tournée dans sa direction, ne me foutant aucunement de lui, le laissant parler, vider son sac, on a en tous besoin à un moment donné dans la vie. Même les gars costauds dans son genre. Garder ce qu’on pense pour soit est bien, surtout quand il s’agit de tact, chose qui me manque malheureusement parfois, mais il ne faut pas laisser les choses s’envenimer, et je suis contente qu’il me délivre ces souvenirs bien qu’ils ne soient pas joyeux. Lorsqu’il a fini et qu’il écrase le cristal sur le bar, je souris. D’un côté parce que ce cristal ne pourra plus être utilisé et d’un autre côté, parce qu’en le détruisant, il s’est délivré un peu du fardeau qu’il porte depuis qu’il l’a en sa possession. Je place doucement ma main sur son bras métallique, comme pour le calmer. Après tout, je n’ai pas envie de devoir quitter ce bar alors que je viens tout juste d’y rentrer. « Je suis désolée pour Mat’. » Je le pense sincèrement.

Et maintenant qu’il a partagé ses souvenirs avec moi, à mon tour de lui rendre la pareille. Je libère son bras et replace ma main autour de mon verre, le tenant ainsi des deux mains alors que mon regard se perd dans les reflets ambrés que produit la lumière sur la paroi de mon verre. « J’ai affronté plusieurs Sith, il y a longtemps par exemple, sur un vaisseau ou il y avait d’autres Padawans comme moi. Je n’ai pas réussi à tous les protéger. J’étais sur Byss aussi, mais j’ai eu beaucoup de chance, majoritairement, c’est mon Maître qui m’a sauvé la peau. Je ne peux pas savoir ce que cela fait de perdre un bras, malgré les fois où j’ai affronté des Sith et tous mes entraînements au sabre laser, je n’ai pas senti la brûlure de la lame sur ma peau. Mais je sais ce que c’est que de perdre quelqu’un. » Je prends une petite pause le temps de reprendre une gorgée, arrivant à la moitié de mon verre et de lancer à regard à mon compagnon histoire de voir s’il suit toujours. « Je ne voulais pas revenir à Coruscant, mais je me suis dis que c’était le bon moment pour mettre les choses derrière moi, d’accepter enfin ce qui s’est passé. Il y a six ans j’étais en mission ici, dans un quartier annexe à celui-là en fait. J’avais pour simple travail que de garder un œil sur la porte d’un bâtiment d’où mon Maître devait sortir avec un criminel à arrêter. J’ai été distraite, je me suis éloignée pour venir en aide à une fille se faisant agresser dans la rue et j’ai surestimé mes capacités. Je me suis rapidement fait encercler et mater. Mon Maître m’a de nouveau sauvé la peau, mais le criminel s’est échappé. Des mois plus tard, il a été retrouvé et une autre équipe avait été désignée pour aller le capturer, un de mes camarades Padawans. Il s’appelait Roka. Il n’est pas revenu de cette mission. » Je baisse la tête durant quelques secondes, fermant les yeux avant de les rouvrir et de reprendre une gorgée. « Ça fait six ans aujourd’hui. Et depuis, je n’avais pas remis les pieds à Coruscant. »

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Korgan Kessel
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« Laisser tomber, c'est les médocs : ça me fait radoter... J'suis sous calmants, parce qu'il parait que je suis irritable en ce moment... Je vois pas pourquoi... »

J'avoue : le manque d'exercice me rend dingue. Mais bon, dans deux ou trois semaines je serais apte à reprendre du service ! Deux à trois semaines... Une éternité...

Je soupire, les yeux rivés sur le fragment de cristal rubicond réduit en poussière. Autour de nous, les gueules d'ahuris nous regardent de leurs yeux bovins. J'hésite à me lever pour lancer quelques insultes à la cantonade. Sérieux, ça me démange grave. Mais puisque je suis en charmante compagnie et que je passe déjà pour un gros boulet dépressif, autant essayer de mon contenir, histoire d'éviter de passer pour un salaud fini. Bref, je serre les dents, mâchoires contractées.

Enfin, après quelques instants de flottement silencieux, les conversations autour de nous reprennent leur cours... Bref, mon coup de sang est déjà oublié. Les gens ont la mémoire courte. Je prend une grande inspiration et souffle sur la poussière de cristal. Elle est emportée ma mon souffle, pour toujours. Ça, c'est fait !

Je me redresse, tourne la tête pour me faire craquer la nuque... Puis repose mes yeux sur la Togruta. Elle me répond. J'écoute son histoire.

« Ouais... Les Sith sont sûrement les plus gros connards de cette galaxie. Toujours là pour vous pourrir la vie. »


Dire que tout le monde croyait ces abrutis disparus y'a encore quelques années... Le merdier d'Artorias a changé la donne... Et depuis cette débâcle à la con, nos politiques ont les miches qui tremblent à la simple idée de partir en guerre. Connerie de Traité à la con ! Putain... Pourtant faut pas être un intello pour comprendre cette vérité fondamentale : on va finir par se faire bouffer comme des lâches si on fait rien pour décapiter cette connerie d'Empire de mes deux !

« Byss... »

Rien que le son de ma voix exprime le fond de ma pensée. Penser à cette nana dans l'enfer de Byss, ça me fait lever les yeux au ciel. Merde, quoi, elle est bien trop jeune pour voir toutes ces horreur... Surtout que quand j'y repense, mon sang ne fait qu'un tour ! On nous a ordonné de PROTEGER les impériaux suite à un accord à la con ! Sans déconner ! PROTEGER DES IMPERIAUX ! J'en reviens toujours pas... Et après on s'étonne que tout est parti en couilles. La seconde partie de son récit m'intrigue. Je lève un sourcil interrogateur. Son histoire, je la connais que trop bien.

« J'vais t'expliquer ma façon de voir les choses...  »


Ouais, j'suis un psy doublé d'un philosophe quand je veux. Psychologie de comptoir ? Ouais clair, et alors ? C'est souvent quand on a un coup dans le nez qu'on est le plus clair ! Ouais bon, sauf qu'avec du lait fraise pour seule boisson c'est pas gagné. Mais bref :

« Moi j'pense que y'a trois types de gens dans la galaxie. Les innocents, les soldats et les méchants. Alors ouais tu vas me dire que c'est enfantin comme vision du monde, mais c'est comme ça. Les soldats et les méchants tuent. La seule différence entre les deux, c'est le que les soldats tuent pour sauver des innocents. »

Logique fondamentale merde ! Celui qui arrivera à me contredire là dessus est pas encore né hein !

« J'imagine que les Jedi sont à classer parmi les soldats... Enfin bref, tout ça pour te dire... »

J'prends quelques secondes pour faire le tri dans mes pensées. Je commence déjà à me perdre dans mon raisonnement. Merde les médocs n'aident pas à réfléchir. En plus, faut être franc : mon cerveau c'est pas l'organe que j'utilise le plus, héhé...

« Les soldats ont signés pour en chier et crever, pas comme les innocents. Et lorsque le choix se présente, il vaut toujours mieux que ce soit un soldat qui y reste plutôt qu'un innocent... Voilà comment j'vois les choses. On doit tous faire des choix, dans l'urgence, ils ont tous des conséquences c'est clair... Mais tant qu'au final c'est des vies innocents qui sont sauvées, alors c'est qu'on a fait les bons. Ton pote Jedi, je prétends pas le connaître... Mais ma main à couper... Pas celle-là, l'autre.. »

J'exhibe ma main valide. Ouais parce que bon, faudrait pas qu'elle croit que je joue de l'ironie. Je sais même pas ce que veut dire ce mot exactement de toute façon.

« Bref, ma main à couper qu'il aurait préféré donner sa vie plutôt que voir celle d'une innocente menacée. Sinon, bah, c'est qu'il était con, et donc t'as encore moins de choses à regretter... »


Ouais, c'est pour ça que je m'en veux pour Mat'. Cette pauvre gamine paumée n'avait rien à faire sur Byss, rien à faire dans un merdier pareil. J'imagine qu'elle est morte quelque part sur ce monde boueux, bouffée par la vermine... C'est moi qu'aurait du crever, pas elle. C'est mon job merde !

« De toute façon le passé c'est qu'un putain de boulet. Si t’arrive pas à le mettre derrière, ça va te pourrir la vie, et t'y laissera connement ta peau. »


C'est clair que c'est plus facile à dire qu'à faire. J'en suis le premier concerné. Mais bon, faut aller de l'avant quoi. Une jolie nana comme ça peut pas rester avec des pensées pareilles à son age. Sinon elle va se faire sauter la cervelle avant ses quarante printemps.

« Bon ! On va pas rester là à pleurnicher comme des gonzesses ! »

Je me redresse d'un bon, saute de mon tabouret. Debout, je la domine de mon mètre quatre-vingt dix. J'ai l'habitude de regarder les gens de haut haha.

« J'te propose un truc ma cocotte ! »


Ouais, j'crois que je viens de reprendre du poil de la bête !

« L'histoire que tu viens de me raconter, tu dis que ça s'est passé dans un quartier annexe hein ? Bah, allons-y tout de suite ! Moi j'pense que de retourner sur les lieux peut que t'aider à faire la paix avec toi même...

Et après, je t'invite au resto, ok ? J'connais pas grand chose de la bouffe du coin, mais j'pense qu'on va se débrouiller hein ! Qu'est-ce que t'en dis ? »


Sortir avec une Togruta ? Haha on m'aurait dit ça y'a une heure, j'aurais jamais cru ! Mais bon, même si le coup des dents pointues et ses couleurs zarbi me rebutent un peu, j'dois dire qu'elle dégage quelque chose. Ça me dérangerait pas de passer quelques heures de plus avec elle... Mais ailleurs que dans un bar à la con.
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J’écoute mon compagnon avec attention. S’il y a bien une chose que j’ai apprise à faire durant mon apprentissage c’est d’écouter les autres, surtout ceux qui ont un truc intéressant à dire. De plus comme dirait mon Maître, la quête du savoir n’a pas de fin, on peut toujours apprendre quelque chose des autres, surtout ceux qui ne partagent pas du tout notre quotidien. Alors je l’écoute sincèrement et avec attention, hochant de temps en temps la tête face à ses paroles, mes tresses de perle glissant le long de ma joue droite, heurtant doucement ma peau comme un petit pendule. Depuis le temps que je porte celle-là et les deux que j’ai derrière qui entourent mon lekku arrière, je m’y suis habituée, je ne réalise même plus que mes tresses sont là. C’est ma façon à moi de palier mon absence de cheveux, en décorant mes lekkus et montrals.

La façon de penser de mon nouveau compagnon est bien simpliste, comme il le dit lui-même, mais c’est un bon résumé des choses, malheureusement et je ne peux qu’approuver en grande partie ses dires. Ce n’est pas que je laisse la mort de mon camarade me torturer l’esprit, c’est juste que j’essaie de ne pas y penser, de ne pas m’approcher de Coruscant non plus. Mais ce n’est pas comme si j’avais fait la paix avec cette histoire. Jusqu’à maintenant, je ne pouvais tout simplement pas. Mais comme je suis devenue Chevalier récemment, c’est différent maintenant. Il est temps de changer, de passer à autre chose, d’avancer comme le dit si bien mon partenaire. Alors qu’il me propose son idée et ne semble même pas attendre d’avoir mon avis puisqu’il se lève rapidement, je luis souris. Je termine mon verre, remercie le barman et me dirige ensuite vers la porte. « C’est parfait. » Je traverse la salle en ignorant les regards des gens, que ce soit du à notre duo improbable, aux précédentes crises de violence de mon compagnon ou bien à mon apparence physique unique en son genre. Une fois dehors, je laisse l’air frais de la soirée me chatouiller et je remets ma cape, en laissant pourtant la capuche retomber. Je me tourne vers mon compagnon de boisson et lui tend la main. « Je m’appelle Myra. » Pas que le surnom cocotte ou tout ceux dont il m’a déjà affublée me dérangent, c’est juste que ce sera plus facile pour communiquer et puis cela permet de nous éviter d’être de parfaits inconnus.

Après tout, on a bien commencé à sympathiser. Je me tourne alors vers la droite et indique la rue. « C’est par là. » Vérifiant qu’il me suit, je me mets en marche, retraçant le même chemin que j’ai emprunté avec mon Maître il y a de cela six ans. Les rues n’ont pas changées, seuls les gens qui s’y trouvent son différents et c’est tant mieux, j’aimerai éviter de retomber sur l’autre abruti qui menaçait la jeune fille et ses copains qui ne valent pas mieux. Après quelques minutes de marche durant lesquelles je suis étrangement silencieuse, je m’arrête devant un bâtiment et passe simplement la main sur l’encadrement de la porte, comme si ce contact avait pour but de m’apporter un quelconque réconfort. « Mon Maître est entrée dans ce bâtiment où elle a arrêté le criminel. J’étais censée surveiller l’entrée. » Je me place ensuite à quelques mètres devant la porte et fixe celle-ci de mes yeux violets, me retrouvant à la même position que lors de notre mission, revivant la scène dans les moindres détails comme si elle était en train de se produire à l’instant même. « La jeune fille était là-bas, un homme la tenait par le poignet et lui gueulait dessus, un couteau à la main. » J’effectue quelques pas dans cette direction, revoyant les visages sous mes yeux, dans les mêmes positions qu’avant, mais comme si c’était moi qui dirigeait la scène à la manière d’un chef d’orchestre et que tout le monde attendait mon signal pour continuer à avancer et agir. « Je me suis approchée et je lui ai refais le portrait après lui avoir gentiment demandé de la lâcher. C’est là que ses petits copains sont sortis de l’obscurité. » Ils étaient une petite dizaine, la plupart armé de blasters de bas étage et de vibrolames volées. « J’ai réussi à en mettre trois KO avant de me faire submerger. C’est à ce moment-là que mon Maître est sorti du bâtiment, le criminel menotté devant elle. Elle n’a pas hésité une seule seconde à me venir en aide, quitte à foirer la mission. Le criminel s’est enfui sur le premier speeder qu’il a croisé puis il a tué mon ami sur Corellia lorsqu’il a essayé de l’arrêter. » Je retourne ensuite auprès de mon compagnon. « Voilà comment j’ai foiré une mission en étant Padawan il y a six ans. »

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Korgan Kessel
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Putain, au début ça semblait tellement une bonne idée... Sortir du bar, aller manger un truc... Mais maintenant qu'on est en tête à tête, je me sens de plus en plus stupide à chaque seconde qui passe. J'suis une merde en drague, je l'ai toujours été. Pourquoi ça aurait changé du jour au lendemain ?

« Ah oui ! Moi c'est Korgan ! »

Si elle m'avait pas donné son nom, j'aurais même pas eu l'idée de lui demander... Ni de me présenter... Putain, c'est la b-a-ba...

« Je te suis... »

Que dire d'autre ? Je lui emboîte le pas donc, et hoche la tête lorsqu'elle me donne quelques menus détails. Après ? Bah c'est le grand vide quoi. Je me rends compte que j'ai rien à lui dire à cette poupée. Alors bon, d'abord je tente de meubler la conversation un peu comme je peux... Des banalités... Mais elle répond pas vraiment... J’insiste pas, elle a l'air concentré. Si ça fait six ans qu'elle est pas venu, c'est normal. Six ans c'est long. Surtout sur une putain de planète qui ne dort jamais. Si ça se trouve la bâtiment existe même plus... Bref, à part suivre comme un bon petit toutou, hocher la tête quand elle me parle, ou répondre des conneries du genre « ah, d'accord. » « Ok » « Je vois » « C'est pas faux »... Bah il se passe rien. Aucune alchimie, aucun coup de génie. Nul à chier, t'es nul à chier Korgan.

Enfin on arrive sur les lieux. C'était vraiment pas loin, mais le trajet m'a semblé durer une éternité. Pourtant le petit cul devant aurait dû m'aider à faire passer le temps. Mais complètement stressé, j'ai même pas profité de la vue. Je m'approche à mon tour, passe la tête au travers de l'encadrement de la porte.

« C'est vide... »


Il s'en dégage une sale odeur. J'imagine qu'il doit servir de squatte occasionnel. J'observe un peu les lieux, suivant les indications de Myra. C'est fou comme une rue peut sembler mal famée juste à coté d'un quartier pourtant cosmopolite. Il y a plusieurs coins sombres, aucune lumière naturelle... J'imagine que ce devait être à peu prêt pareil y'a six ans. Çà m'étonne pas qu'elle se soit faite avoir. On pourrait planquer l'armée Sith au grand complet dans certaines zones d'ombre.

Elle revient après son tour d'explication. Je hausse les épaules :

« Bah moi je trouve que t'as du cran »

Ouais je le pense vraiment. C'est pas une technique de drague. J'en connais aucune.

« Tu sais je suis dans l'armée... J'en ai vu des choses. C'est toujours dans ce genre de situations merdiques que les gens révèlent leur vraie personnalité. Tu vois, y'a des lâches, des traîtres, des inactifs, des connards en tout genre. Toi t'as bougé ton cul pour sauver cette gamine. Alors certes, avec du recul tu te dis que ça a fait échouer la mission... Mais sans déconner : sachant les conséquences que ça aurait, est-ce que tu l'aurais laissé se faire tabasser sous tes yeux ? »


Et merde, j'en dis des trucs intelligents d'un coup. Faut croire que ses yeux m'inspirent plus que son cul. Faut que je prenne ça comment ? Bref, je répète tous ces trucs de psy que j'ai entendu des dizaines de fois en revenant de mission. Moi qui pensait que ça servait à rien. En fait si, c'est nickel pour dragouiller les nanas en détresse haha. Je lui lâche un sourire, mais rapidement ma mine redevient grave, comme à chaque fois que je parle de mon passé ici...

« Moi j'suis né ici, dans les bas-fonds. Je préfère même pas y retourner. Ma mère, elle était pute. Une vraie de vraie, de l'ancienne école. Et bah j'peux te dire qu'elle est tombé plus d'une fois sur des salauds qui lui ont cognés dessus... Alors c'est sur mon histoire à rien à voir avec la tienne, mais j'pense sincèrement que si y'avait plus de gens comme toi dans cette galaxie, on s'en porterait bien mieux. »


Je grimace. J'aime pas repenser à ma mère. Ça me fou toujours les boules. C'est pas mon truc les sentiments. Je sais pas gérer, ça me fait péter un câble... Souvent je...

« Et vous ! Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?! »

Je sursaute, j'ai rien senti venir. Y'a une jeune femme au milieu de la ruelle. Elle se tient entre nous et notre point d'arrivée. Bref par là où on doit repartir si on veut revenir au point de départ. J'dirai pas que son attitude est agressive, mais elle est fermement campée sur ses jambes, genre elle va pas bouger toute seule quoi. A contre-jour, j'ai du mal à distinguer autre chose que sa silhouette épaisse. Elle braille soudain, d'une voix particulièrement rauque pour une femme de son age :

« Si vous cherchez de la drogue, ça fait longtemps que j'ai foutu ces abrutis de dealer dehors ! Et si vous cherchez un coin pour baiser, y'a des hôtels pour ça ! »

Dans le genre direct, elle a du style la gonzesse !

« Ici vous êtes dans mon quartier. Alors soit vous répondez, soit vous dégagez, c'est clair ? »

Et bah, elle rigole pas la mégère. Si y'en a deux ou trois des comme ça dans le coin, ça m'étonne pas que la racaille se soit cassée. Dommage que les menaces ça rénove pas les vieux édifices décrépis, sinon ce quartier serait le plus beau de toute la planète j'imagine...

J'ouvre la bouche pour répondre un truc bien salace, rapport à son large cul qui se découpe très nettement de sa silhouette, lorsqu'elle lance, sur le ton de la surprise :

« Mais c'est vous ?! Impossible ! Je vous avais pas reconnue ! »


Moi ? Pas possible ! Jamais vu cette connasse ! Je tourne la tête vers Myra en levant un sourcil. Elle ?

« Ca n'a pas beaucoup changé depuis six ans hein ? »


Elle lève le menton, bras croisés sur la poitrine, visiblement fière d'elle :

« Sauf qu'on a fini par nettoyer un peu le quartier de tous ces petits trafiquants... Pas mal pour un petit groupe de femmes au foyer hein ? »


Elle relève les yeux pour les braquer sur le visage de la Jedi. Moi j'existe même plus.

« J'imagine que vous en avez sauvé des tonnes de gens, surtout des importants. Vous devez pas vous souvenir d'une petite gamine des rues comme moi hein... A l'époque j'avais pris mes jambes à mon cou... J'ai toujours regretté de ne vous avoir jamais remercié... Et bah merci madame la Jedi. J'sais pas ou je serai aujourd'hui sans vous. »


Elle ? La gamine sauvée par Myra ? Et bah merde alors. Faut croire que c'était écrit... Sacrée coïncidence... J'aurais voulu le faire exprès... Mais bon, c'est pas comme ça que je vais finir par rouler une galoche à la Jedi... Soirée de merde. On aurait mieux fait de rester au bar. Putain, Korgan : la prochaine fois que t'as une fausse-bonne idée, fout toi une tarte dans la gueule !
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Korgan… je hoche la tête lorsqu’il m’offre son nom et le répète plusieurs fois dans ma tête, histoire de ne pas l’oublier. J’écoute attentivement ses paroles alors que mon regard glisse tout autour de nous, observant les lieux que j’ai autrefois fréquentés ne serait-ce que juste le temps d’une heure ou deux, un soir alors que le monde continuait de tourner. Mais un instant, c’est suffisant pour causer une catastrophe ou un accident et cela a toujours des conséquences sur le futur. Korgan a raison : mon ami n’est peut-être plus de ce monde, mais cette gamine a été sauvée. J’ai eu peur durant les mois qui ont suivis, peur qu’elle ne subisse de représailles de la part des survivants de cette bande qui l’a attaquée. Mais je garde mes doutes pour moi et m’apprête à répondre aux questions de Korgan, voulant même faire un commentaire sur le petit bout de son histoire qu’il vient de me révéler sauf qu’une personne nous interrompt.

Voilà qu’une dame, une habitante des lieux et visiblement autoproclamée chef de quartier, vient nous gueuler dessus, nous confondant au début pour le genre de personnes que nous ne sommes pas, puis pour un couple cherchant un endroit où prendre son pied, mais enfin elle semble se calmer un peu à force de nous regarder alors qu’elle nous noie de ses paroles. Ce qui franchement en soit, ne me dérange pas plus que ça, je suis un véritable moulin à paroles habituellement et surtout avec les personnes que je connais très bien, celles qui ont l’habitude, pas forcément celles qui le supportent. Une parfaite inconnue en somme. Jusqu’à ce qu’elle nous annonce qu’elle connait l’un de nous et qu’au final, après notre surprise mutuelle, cela s’avère que c’est moi. Je n’arrive tout simplement pas à y croire. Elle, la petite gamine que j’ai sauvée cette nuit-là ? Enfin gamine, à l’époque j’en étais une aussi de gamine, plus ou moins de son âge, mais gamine quand même. Un large sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’effectivement je me rends compte qu’elle ressemble à la gamine que j’avais sauvée. Je n’ai pas eu particulièrement le temps de la dévisager alors que j’étais en train de casser des bras et des dents, mais je me souviens d’elle. De plus, même si ce n’était pas elle, personne d’autre n’aurait pu savoir que j’avais sauvé une gamine dans cette rue. C’est la meilleure récompense que j’aurai pu avoir, autant sa simple présence que ses mots qui me touchent énormément, me faisant légèrement monter les larmes aux yeux, mais je me retiens de pleure, pas devant Korgan, même de joie. Tous les doutes et les peurs que j’avais à propos de ce soir-là, cette mission ratée, cette rue de Coruscant qui avait fini par me faire détester toute la planète, s’évaporent comme neige au soleil. Je me place alors devant elle, joint mes mains en poings devant moi et me penche légèrement, la saluant de la manière traditionnelle des Jedi. « Je suis contente que tu aille bien. » Elle finit par partir, ses tâches la ramenant à l’ordre et je promets que nous n’allons pas traîner. Alors que nous sortons du bâtiment, je me tourne vers Korgan. « Merci de m’avoir accompagnée ici. Maintenant c’est bon, je vais pouvoir tourner la page. Et franchement, qui aurait cru que j’allais la revoir cette gamine ? » J’observe ensuite les autres rues du quartier, cherchant un endroit où manger comme on se l’est promis dans le bar.

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Korgan Kessel
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Oh merde ! J'espère qu'elle va pas se mettre à chialer ! Il manquerait plus que ça ! Alors déjà que je suis une brèle avec les gonzesses en général... Ouais les trucs romantiques, les petites phrases et tout, c'est pas vraiment mon truc... Alors si en plus je dois gérer une crise de larmes, même si c'est sous le coup de l'émotion ou de là joie... NON MERCI !

J'observe Myra. Je ronge mon frein en silence. J'ai les deux poings profondément fourrés dans mes poches, doigts crispés... Je serre tellement que mes phalanges doivent blanchir sous l'effort. Ses yeux deviennent brillant, c'est net. Mais pas une larme n'en sort véritablement... Je pousse un soupir de soulagement. Faut voir le bon coté des choses : au moins cette apparition nous a coupé la chique. Fini de parler de mon putain de passer, et de ma pute de mère. J'sais même pas pourquoi j'ai commencé à raconter ma vie quoi... C'est dingue quand même, à croire que c'est un truc de Jedi de vous ouvrir l'esprit comme ça. Si j'avais su... J'aurais pas venu.

La mégère nous fait enfin :

« Bon c'est pas le tout les tourtereaux... Mais faut que j'y ailles... Franchement ça a été un plaisir de te revoir... Mais si je rentre pas maintenant, les gosses font faire des conneries... »

Elle baisse les yeux. Perdue dans ses pensées. Elle reprend, sur un ton moins enjoué :

« Ça n'a pas été facile tous les jours. Le quartier était plein de junkies et de dealers... Mais avec de la persévérance... A force de les harceler, d’appeler la sécurité, de faire fuir leur clientèle... Bah on a réussi à nettoyer le coin ! C'est sûr que y'a eu de pots cassés, Mais au final... On s'en est plutôt bien sorti. »

A son tour de soupirer. Visiblement ces sordides souvenirs la travaillent encore.

« Bon, faut vraiment que je file... Et j'ai pas envie de gacher votre soirée avec mes histoires. Sachez juste que tout le monde ici vous est, d'une certaine manière, reconnaissant. »

Elle fait demi-tour et disparaît à l'angle d'une autre rue mal éclairée, d'un pas rapide.

« Sacrée histoire »


Ouais bon, je trouve rien de mieux à dire. Je hoche la tête aux propos de la miss, me rappelant ces trucs que disent les Jedi dans les séries holovisées :

« Faut croire que c'est la Force qui nous a conduit là... C'était écrit ! »


Qu'est-ce que c'est cliché... Mais qu'est-ce que c'est cliché... Nul à chier ouais. Mais bon, maintenant que c'est dit. Je hausse les épaules.

« En tout cas de rien... J'ai pas fait grand chose, haha. »


Je rigole nerveusement comme un ado en plein pic de testostérone devant un bout de nichon qui dépasse. Ouais, c'est la seule comparaison qui m'ait venu à l'esprit. Là j'me dis : finalement la soirée est peut-être pas niquée... Ca se tente encore :

« On devrait pas rester dans le coin. J'suis pas certain de la qualité des boui-boui qu'on doit trouver dans un quartier pareil... Vaudrait mieux qu'on retourne dans une zone plus... cosmopolite ! »

Je prends la tête des opérations cette fois. Je connais un peu le secteur. Quand on est dans les Forces Spéciales, on fini toujours par se faire recoudre dans ce foutu centre médical militaire sur Coruscant entre deux missions. C'est les risques du métier. Même pire j'dirais : si tu rentres pas la gueule complètement arrachée, c'est que tu t'es pas donné à fond sur la mission. Tiens... J'pourrais en faire une devise. Et comme moi je me donne toujours à fond... Bah avec le temps, je commence à connaitre le coin.

Bref, je passe devant. Je lui fais un signe de tête pour lui indiquer la direction, puis avance d'un pas rapide. J'ai pas tellement envie de traîner dans les environs. J'ai pas prévu de me bastonner ce soir... C'est pas que j'ai les boules, loin de là, mais y'a des soirs où j'ai juste pas envie de chercher la merde, c'est tout. Si je reviens en sang à l’hôpital, je suis bon pour être privé de sorties, et voir ma convalescence prolongée... Un cauchemar ! Moi j'veux qu'une chose : retourner sur le terrain le plus rapidement possible.

« Par là, peut-être que tu connais, on sera pas bien loin du Temple Jedi de Coruscant. C'est assez vivant, y'a tout un tas de resto et des boites de nuits ouverts à toutes heures. D'ailleurs, t'aime quoi comme genre de bouffe ? »

Ouais c'est pas super classe de demander comme ça. Mais j'suis plus à ça prêt. J'aime pas tourner autour du pot.

« Perso je mange de tout, sauf les resto moisissures. Parait que c'est la mode en ce moment... J'ai cru comprendre que c'était dérivé de la cuisine traditionnelle Neimoidienne... Mais si tu veux mon avis : vaut mieux pas y toucher sans avoir sacrément confiance en ses tripes. »


Les seuls trucs pourris et moisis qui finissent dans mon estomac, c'est les fruits et céréales fermentées ! Point barre. Et encore : pas quand je suis en mission ou en convalescence.

Bref, après deux intersections peu éclairées, on retrouve une artère piétonne bondée de monde. C'est toujours comme ça sur Coruscant : les deux extrêmes juste l'un à coté de l'autre. Je m'engage dans la foule. La nuit est noire. La cité-capitale est tellement lumineuse que c'est impossible d'observer la moindre étoile. Les seuls points lumineux dans le ciel sont les miroirs orbitaux et autres stations gravitant autour de la planète. On continue d'avancer. Y'a de plus en plus de monde. Je reste très proche de la Jedi, ça serait con de se perdre. Ici le brouahaha est permanent, entêtant. Je soupire. C'est vraiment pas mon truc toute cette foule. Je suis tellement mieux dans un trou, au milieu de nulle part, à guetter ma cible avec un fusil sniper.

Soudain un courant d'air me fait frisonner. On oublie rapidement qu'on est à des kilomètres de la surface. A cette hauteur, les nuits sont glaciales : c'est pour cette raison que toutes les zones piétonnes sont soit pressurisée, soit équipées de toute un tas d'appareils de survie servant à couper les bourrasques, augmenter le taux d'oxygène, où réchauffer l'air ambiant. Je jette un coup d’œil discret à ma partenaire du jour. Elle porte vraiment une tenue minimaliste. Ici, à la lumière affriolante des néons publicitaires multicolores, sa peau prend des teintes tapes à l’œil. Elle doit pas avoir chaud la pauvre.

Je dézippe ma vieille veste, pour lui passer par dessus les épaules :

« Va pas chopper froid poupée, je m'en voudrais... »

Je soutiens son regard avant de baisser les yeux vers mon tee-shirt. Et merde ! J'avais enfilé mon vieux tee-shirt fétiche pour sortir ce soir. Un machin informe, délavé, couverts de taches... Au niveau de mes pectoraux y'a marqué en lettre noires, sous une flèche indiquant mon menton : « BEAU GOSSE ». Bon ben... Je me dis que c'est raté pour le resto classe, ils me laisseront jamais entrer comme ça !

Je décoche un sourire un peu gêné :

« C'est le seul truc qui j'ai eu le temps de prendre avant d'être transféré à l’hôpital... »


Ouais je mens, mais là j'assume rien... Merde, c'est une Jedi cette nana. Elle va forcément sentir que je mens... Fait chier. Je toussote, et détourne le regard, comme si je cherchais quelque chose. Soudain mes yeux s'arrêtent sur une enseigne lumineuse :

« Là ! Spécialité Mon Calamarienne : fruits de mer, poisson... Cru, cuit... Y'a un peu de tout. C'est te tente ? »


Si ça c'est pas de la diversion... Je la laisse tourner la tête pour observer le petit resto. Il est à moité plein. Y'a pas de tables, juste un tapis roulant qui fait passer des plats que les clients, assis sur des tabourets de bar, prennent selon leurs envies. Un truc décontract, pas prise de tête. Parfait pour discuter pénard, à condition de bien aimer le genre. Par contre, j'y ai jamais mis les pieds... J'espère que la bouffe est bonne...

« Comme tu veux.. Sinon on peut aller voir plus loin. »
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Je souris à Korgan lorsque nous nous remettons en marche, l’esprit apaisé par rapport à toute cette histoire. Franchement, qui l’aurait cru ? Comme il l’a si bien dit, c’est la volonté de la Force, rien n’arrive jamais par hasard et en tant que Jedi, je crois dur comme fer à ces paroles dans lesquelles j’ai baignées durant toute ma vie. Korgan mentionne ensuite le Temple Jedi… Oui, c’est là-bas que je devrais rentrer par la suite, histoire de récupérer mes affaires et de trouver un vaisseau jusqu’à Ondéron. Parce que je ne suis venue à Coruscant que pour une journée, une soirée même. Peut-être que je passerais la nuit ici, peut-être pas, je verrais en fonction de mon taux de fatigue. Et là vient la question de la nourriture. « Je ne suis pas très difficile, je mange de tout, mais je dois avouer ne pas être une grande fan des moisissures non plus. » J’ajoute avec un petit rire alors que nous entrons dans une rue un peu plus fréquentées avec bien plus de gens que le quartier que nous venons tout juste de quitter. Je frissonne alors légèrement alors que nous restons assez proches l’un de l’autre pour ne pas se perdre dans toute cette foule. Il est vrai que la protection de ma cape n’est pas super et je lui souris lorsqu’il met sa veste sur mes épaules. Mon regard tombe alors sur son T-shirt et je ne peux m’empêcher de rire face à son embarras. « Ça te va bien tu sais, j’ai l’impression que c’est tout à fait ton style ! » Mais qui suis-je pour juger les gens sur leur tenue vestimentaire ? Moi-même je ne porte pas quelque chose de commun qui attire les regards. De plus, à cause du code Jedi, je n’ai jamais vraiment eu de grand intérêt pour la mode, les tenues vestimentaires au temple sont très simples et manquent de diversité. Je n’ai donc jamais vraiment eu quelque chose de fun ou de coloré, sauf depuis que je suis Chevalier. La seule chose qui me plait vraiment ce sont les tresses de perles qui pendent de mes montrals et celle sur le côté droit de mon visage.

Je regarde le restaurant, l’enseigne et jette un coup d’œil à l’intérieur. « C’est parfait. » Sans attendre davantage, j’entre à l’intérieur et soupire légèrement de soulagement lorsque l’air chaud m’accueille. Toujours avec un sourire, je lui rends sa veste en le remerciant du regard, puis je défais ma cape alors que nous nous asseyions sur deux tabourets assez hauts devant un tapis roulant. Toute excitée, je me tourne vers mon nouveau compagnon. « Je n’ai jamais mangé dans un endroit pareil ! Hâte de découvrir ce qu’ils proposent ! » Et puis franchement, tout doit être meilleur que le ragoût habituel du réfectoire au temple, donc bon. Je commande une carafe d’eau aussi, pour commencer à moins que Korgan veuille un lait fraise… je ne dis rien à ce sujet, ne voulant pas le froisser parce que son interdiction de boire de l’alcool a l’air d’être un sujet tabou. Je verse de l’eau dans nos deux verres avant de prendre quelques gorgées du mien et de regarder les différents plats qui circulent sur le tapis, en attrapant un presque au hasard, ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre, mais bon : la vie est une aventure, parfois il suffit simplement de se lancer en avant les yeux fermés, quitte à se prendre un mur.

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HRP : Désolée pour le retard, j'ai pas mal de trucs qui me sont tombés dessus dans les dernières semaines.

Korgan Kessel
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Je pose mon cul sur le tabouret, et lâche un sourire un peu forcé...

« Ouais, moi non plus j'ai jamais mangé ici... »

Putain je croise les doigts pour pas m'être gourré hein. Certaines bouffes sont pas vraiment adaptées aux humains dans cette putain de galaxie. Je lève les yeux du tapis roulant pour mater autour. Y'a aucune contre-indication nulle part... La salle n'est pas franchement bondé, mais il est encore un peu tôt. Du coup j'sais pas trop quoi en penser. Par contre, ce qui me rassure, c'est que je vois un couple d'humain en train de bouffer un peu plus loin, dans une alcôve plus intime. Bon au moins on devrait pas s'empoisonner avec un truc pas prévu pour nos tubes digestifs... Enfin j'dis ça, merde, c'est vrai que la Jedi n'est pas humaine... Bon, j'imagine qu'étant proche-humaine elle doit être à peu prêt fait pareil non ? Enfin j'en sais rien du tout... Je... Merde, c'est que c'est le moment de penser au tube digestif de la miss ?

« … Mais y'a pas de raison, ça va être super bon ! »

Mon soudain optimisme me surprend. Putain je m'engage sur un truc que je maîtrise pas, ça me ressemble pas... Bon... Je repose les yeux sur le tapis roulant. Une première assiette passe devant nous. Je grimace... Eurk : une salade d'algues huileuses. Une acre odeur iodée me monte aux narines. Putain j'espère que c'est pas un putain de resto végétarien de la mer, ou un truc du genre... Rapidement une autre plat défile... Oh merde, encore pire que le précédent : un petit poulpe, visiblement cru... L'aspect gluant et caoutchouteux m'arrache un rictus de dégoût.... Là je me dis : putain, Korgan c'est la merde, t'es qu'un abruti. Tu vas vraiment passer pour un débile... Mais je me stresse trop vite, d'autres assiettes passent rapidement sous nos yeux. Du poisson tout ce qui semble de plus normal, tantôt cuit, tantôt cru. Certains sont accompagnés de légumes aux couleurs criardes. Bref, ca n'a pas l'air dégeux. Je prend un plat et le place devant moi.

« Bon ben... Trinquer avec de l'eau ca fait un peu tafiole mais bon... »

Je lève mon verre.

« A cette soirée pleine de surprise ! »

Je descends le liquide insipide cul sec. Je déteste l'eau : ça fait rouiller. J'suis pas vraiment un adepte de l'alcool, mais bon, je dis pas non à une petite bière de temps en temps... Et là pour le coup j'en aurai bien pris une. Tant pis, j'fais avec.

Je plante ma fourchette dans la poisse-caille, émiette la chair tendre. C'est plutôt bien cuit. Mentalement je hausse les épaules : j'en saurais pas plus d'avant d'avoir goûté de toute façon. Je pique un morceau, le porte à ma bouche... J'ai quelques secondes hésitation, genre je sais vraiment pas à quoi m'attendre... Enfin je l'enfourne, mâche... Et me décontracte aussitôt. Je lâche :

« Oh putain, c'est vachement bon cette connerie ! Tu devrais en prendre aussi ! »

Plusieurs clients, sourcils froncés, se retournent. Le serveur Mon Calamarien, de l'autre coté du tapis roulant, me jette un regard globuleux assassin... Je les ignore. Je mate ce que ma partenaire d'un soir a pris. Je lui demande :

« Et toi c'est comment ? »

Après quelques minutes de régal, le poulpe cru, ayant fait le tour du tapis, repasse devant nous. Là je file un petit coup de coude à la miss. Je lui désigne du menton le serveur Mon Calamarien, avant de lui indiquer du doigt l'assiette qui passe lentement :

« C'est pas un peu du cannibalisme ça ? »

Je pouffe de rire, fier de ma vanne. Ouais bon ok, c'est vrai que c'est un peu limite. J'suis pas raciste, ça non, enfin pas plus que la moyenne j'imagine. Tant que les aliens me font pas trop chier, j'suis cool avec eux voilà. Mais bon, j'adore déconner sur le sujet. C'est tellement drôle !

La soirée suit son cours...

Une petite demi-heure après avoir commencé, j'ai une douzaine d'assiettes empilées devant moi. J'ai goûté à peu prêt tout, sauf aux algues et aux trucs crus. J'ai le ventre bien plein... Oh merde, que c'est bon d'avoir la peau du bidon bien tendue ! Je lâche un petit rôt. Ouais, j'suis full, y'a plus de place... Entre deux bouchées, on a échangé quelques phrases, rien de très transcendant, c'est pas la sortie de l'année quoi... Mais maintenant que je la connais un peu mieux, je me détends un peu. J'suis toujours comme ça : tendu comme un string à la première approche, j'suis pas vraiment à l'aise dans les rapports sociaux. J'suis plutôt du genre tire d'abord et discute après : avec les femmes comme avec mes ennemis, haha. Bref, du coup, maintenant que je suis décontracte, j'arrive à trouver un sujet de conversation... Plus sérieux. En fait je m'interroge sur plusieurs choses :

« T'as été recrutée par les Jedi quand tu étais gamines c'est ça ? C'est comme dans les holo-films ? Ils vous prennent à vos parents que vous êtes tout gamin ? »

Dis comme ça, c'est pas franchement vendeur... Merde, faudrait que je réfléchisse avant de parler, j'pourrais la froisser ! Du coup j’enchaîne rapidement :

« Nan mais en fait, j'me demandais combien il faut de temps pour apprendre à maîtriser un sabre comme le tient... J'suis curieux tu vois. Ça fait déjà deux fois que je me fais trancher l'avant-bras par un machin comme ça, alors j'me dis que j'ferai mieux d'apprendre à connaître ces trucs, tu vois ? »

Ouais voilà quoi. C'est la question sérieuse de la soirée.

« Si t'as encore faim hésite pas hein, c'est moi qui régale ! »
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L’enthousiasme bien visible de Korgan me fait sourire et il enchaîne les plats alors que je m’arrête à deux. J’ai un petit estomac de base, de plus il a déjà payé pour les cocktails dans l’autre bar et puis mon entraînement Jedi reprend le dessus avec tout le baratin comme quoi il ne faut pas profiter des gens, savoir se débrouiller avec peu, sortir toujours de table en ayant un peu faim, bla bla bla… J’apprécie les enseignements Jedi, vraiment, mais je ne suis pas forcément d’accord avec toutes les règles concernant la vie de tous les jours. Surtout celles concernant les attachements puisque je sais à quel point c’est difficile de ne pas en faire, mais surtout à quel point s’est dangereux. Mais j’ai fais honneur avec les deux plats que j’ai pris et après avoir assuré au tireur d’élite que les espèces de crevettes marinant dans une sauce dorée ne sont pas si mauvaises que ça, nous retournons sur le sujet des Jedi. Ça ne me dérange pas d’en reparler et puis ce n’est pas étonnant de la part de Korgan, nous formons un groupe tellement mystérieux que moins de la moitié de ce qui se dit sur nous est vrai au final. Et puis il ne doit pas en avoir pris souvent des repas en compagnie de Jedi. « Oui, quand j’avais quatre ans, ma signature… la trace que je laisse dans la Force on va dire, était suffisamment forte pour que les Jedi sentent ma présence. » De toute manière, il existe bien d’autres moyens pour découvrir les noms et races des futurs initiés, mais c’est une autre histoire. « Ils sont venus, ils ont discuté avec mes parents et je me suis retrouvée au temple Jedi d’Ondéron du jour au lendemain. » Je prends une gorgée de ma boisson histoire de faire passer un peu le goût de la sauce un peu trop épicée que j’avais tenu à goûter, bien que je n’aurai pas du. « Je ne me plains pas, même si la méthode peut sembler un peu trop brutale. L’enseignement que j’ai reçu est absolument incroyable et je suis capable de faire des choses dont je n’arrivais même pas à rêver. Étant sensible à la Force, ils m’auraient trouvée de toute manière. Comme on dit chez nous : rien n’arrive jamais par hasard. »

Je m’attends presque à le voir rire face à ce proverbe. C’est l’une des phrases philosophiques que mon Maître avait l’habitude de dire, encore et encore. Le genre de phrases reprisent par les personnes insensibles à la Force et reconverties dans toutes sortes de blagues. Et le pire, c’est que je suis la première à en rire. J’ai l’habitude de dédramatiser les situations, de dire la chose qu’il ne faut pas au bon moment. Plus d’une fois je me suis embarrassée devant les autres. Plus d’une fois je suis passée pour l’abrutie de service. Mais les gens ne me prennent jamais au sérieux dans ces cas-là et c’est tant mieux. Je pense que l’Ordre devrait apprendre à dédramatiser un peu. Je ne suis qu’un Chevalier, mon point de vue sera forcément plus léger et je m’en foutiste que celui des Maîtres et c’est dans la nature des choses. Les âgés doivent être sages et expérimentés et les jeunes… tout le contraire. « Mais je dois t’avouer que depuis ce jour-là, je n’ai pas revu mes parents. Je ne suis retournée à Shili qu’une seule fois et ils n’y étaient plus. Depuis longtemps même de ce que m’ont dit les locaux. Le pire… » je laisse un petit silence planer dans l’air, signe que je suis sur le point de dire quelque chose de très personnel, quelque chose qui me touche vraiment, la seule chose d’ailleurs qui me touche vraiment dans toute cette histoire, la seule chose qui importe et qui fait mal. « …c’est que je n’arrive plus à visualiser leurs têtes. Je ne me souviens plus de leurs voix, ni de leurs prénoms. C’est comme si tout souvenir avant mes quatre ans avait été effacé. » Voilà, petit moment de sentimentalité fini, repassons au ton léger. Après tout, je n’ai en rien le droit de me plaindre. « C’est con, hein ? » je lance en finissant d’une traite mon verre d’eau, le reposant un peu trop brutalement sur le comptoir pour que ce soit discret.

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Korgan Kessel
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Oh merde, je crois que j’ai trop bouffé. La peau du ventre bien tendu, je lâche un rôt silencieux entre mes lèvres pincées. D’hab j’fais pas ce genre de manière, mais là face à une p’tite demoiselle, je soigne un minimum les apparences. Faut bien hein. J’suis pas un sauvage. Enfin pas trop. Les yeux braqués sur ce plat en sauce que je ne terminerai jamais, je réponds du tac o tac, avec un petit ricanement :

« Rien n’arrive pas hasard hein ? Mouais… J’suis pas du genre à croire à ces conneries de destin. Il m’ait arrivé tellement de saloperie dans la vie, j’peux te dire que j’en méritais pas la moitié. »

Je soupire, dépité. J’aime pas repenser au passé. Fait chier. Mais c'est toujours comme ça quand je retourne sur Coruscant... Putain ça craint cette planète ! Vie de merde. Un père que j’ai jamais connu… Une mère obligée de faire la pute pour me nourrir… Alors ouais, j’vois bien les adeptes de cette philosophie à la con me dire que sans toute cette merde, j’aurais pas traîné avec des bandes jusqu’à me faire chopper par la sécurité de Coruscant pour terminer en redressement dans l’armée… Et que donc j’aurais jamais pu faire ce job pour lequel je suis taillé et que je kiffe par-dessus tout… A ces gars : je leur chie à la gueule… Genre le destin de ma mère s’était de se faire ramoner à longueur de journée hein… Je secoue la tête, pas le moment de penser à des saloperies pareilles. Faut que j’apprenne à me détendre un peu… Je relève la tête. Myra ne s'est enfilé que deux assiette. Elle aime pas, ou bien elle surveille sa ligne ?! Mais comme je vais pas lui poser cette question, j’enchaîne sur cette histoire de mœurs Jedi :

« Écoutes, t’es une nana cool, je veux pas te manquer de respect, à toi et à tes… frères… Mais faut avouer que vos méthodes sont sacrément chelou. Faut pas vous étonner si certains vous aiment pas trop, ou si c'est parfois difficile de faire la différence entre vous et vos cousins Sith, hein... M’enfin, j’imagine que c’est toujours mieux que de laisser traîner un môme aux pouvoirs dangereux… »

Ouais, ça je peux le piger. Ça serait comme foutre des armes dans les mains de gamins et croiser les doigts pour qu’ils ne fassent pas de conneries avec. Sauf qu’un gosse, par nature, bah ça fait ce qu’il a envie de faire. Pas comme nous. Mentalement, je hausse les épaules. Après tout qu’est-ce que ça peut bien me foutre ? Ça ne m’empêchera pas de dormir ces histoires. Je repousse le plat devant moi. Le pose sur la pile. Je me suis enfilé six assiettes : bon score. En tout cas je peux rien n’avaler de plus héhé ! Ca va me coûter un bras, mais ça valait le coup ! De toute façon c’est à ça que ca sert les crédits d’une solde non ? Je passe tellement de temps en mission dans des coins pourris que j’ai jamais le temps d’en profiter. Au moins ce soir je prends mon pied. Enfin, façon de parler. Je choppe le verre devant moi, le descend d’une traite. C’est juste de l’eau, je demande rien d’autre.

Je le repose, m’affale un peu plus dans mon siège, le dos en arrière. Je pose mes deux grosses pattes sur mon bide. Il est bien rond derrière mes abdo de rêves. Je secoue légèrement la tête, pour me faire craquer les vertèbres de la nuque. Claque sec. Putain que je me sens bien ! De la bouffe à gogo et une nana sexy à coté... Que demande le peuple ! En parlant de sexy... Je laisse glisser mon regard quelques instant sur ses courbes, cette peau dénudée. Ouais, j'vais pas le mentir : ça me fait toujours envie, et pas qu'un peu... Mais bon, après m'être enfilé autant de bouffe, je suis entré en mode digestion : on va dire que mon corps a changé de priorité physiologique... Je me surprends à me faire quelques fims, tout droit sorti d'un scénar de programme pour adulte. Pas besoin de faire un dessin. Je chasse ses pensées d'un revers de main mental. C'est pas le moment. Et puis bon : à quoi bon fantasmer ? J'suis réaliste : bien que la nana me plait, y'a peu de chance que ça dépasse le flirt gentillet dans lequel on s'est lancé. Elle crèche au temple, moi à l'hopital... Et je nous vois mal finir une chambre d'un motel miteux choisi à l'arrache pour assouvir quelques pulsions animales... C'est pas que je me cherche des excuses pour sauter le pas hein ! C'est juste que... On vient pas du même monde.

C'est alors que la gonzesse me parle de ses parents : c’est soirée confession faut croire. Rapidos je débande, d'autres souvenirs me viennent à l'esprit. Je l’écoute, en silence. Sourcils froncés, je tente de me souvenir du visage de ma propre mère. Impossible. Je distingue vaguement la forme de son visage. Je me souviens de ses cheveux, de leur couleur… Mais des traits du visage, j’ai du mal. Beaucoup de mal. Je lâche :

« J’vois parfaitement ce que tu veux dire… »

Alors ouais, je déteste parler de moi et surtout de mon passé. Mais bon voilà. Dans l’ambiance tout ça… En plus j’suis sur un petit nuage là : en charmante compagnie, le bide plein à craquer. Du coupe je me laisse aller à un :

« J'vais t'dire : J’ai jamais connu mon père… Et ma mère est morte y’a des années… Tout ça pour dire que moi non plus j’arrive pas à remettre les visages de mes parents… Donc ouais, je vois ce que tu veux dire... Mais non, je trouve pas ça con... C'est juste l'ordre naturel des choses... La vie quoi. »

Oh putain ça y est, j'entre en mode philosophie de comptoir.

« Tu vois... La vie, la mort, tout ça… Quelles conneries. On en fait tout une histoire, mais au final, quoi qu'on pense, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse : on finit toujours par crever, redevenir de la viande froide. C'est comme ça. Alors à quoi bon se prendre la tête ? Parce qu'au final quoi qu'on laisse derrière nous, tout le monde finira par oublier nos visages, qui nous étions... Et la galaxie ne s'arrêtera pas de tourner pour nous... Bref, tout ça pour te dire que je ne trouve rien de con là dedans, t'es juste comme tout le monde. »

Ouais, bon ok : cette dernière phrase sonne vraiment pas comme un compliment. Genre j'ai un rancard improvisé avec une super nana Jedi et je lui dis : Bof, t'as rien de spécial ma petite... Sérieux ? J'suis vraiment une merde en drague ouais, faut le reconnaître... Je soupire. Mais bon, mes paroles reflètent juste mon état d'esprit. Certains disent que je suis fataliste. Moi je pense que je suis plus réaliste que la plupart des gens. J’ai pas la prétention de me croire immortel, ou de penser que je laisserai une trace indélébile dans cette foutue galaxie. Un jour je disparaîtrai… Et ça changera quoi ? Rien. Strictement rien. Fait chier, elle va réussir à me foutre le cafard merde ! Sourire forcé, je tente de changer de sujet, histoire de ne pas niquer la soirée :

« Mais bon, c’est pas un raison pour rester les bras croisés à ne rien faire hein ? Si on fini par disparaître, les conséquences de nos actes peuvent perdurer j'imagine... Même si après le grand saut, ça nous fait une belle jambe hein... »

Une pensée me vient soudain à l’esprit, alors que mes yeux se posent une nouvelle fois sur son arme. Ouais j’avoue que ces poignées chromées sont pratiquement hypnotiques… Surtout une fois que l’une d’elle t’a découpé un avant-bras.

« Question con. Désolé je saute du coq à l'âne... Mais quand j'ai une idée... Bref. Dis moi, tu crois que tes potes Jedi accepteraient de me former à quelques rudiments au sabre... Enfin à me battre contre un advesaire armé d'un sabre je veux dire... Parce que bon vos trucs lasers, je préfères même pas en allumer un, c'est un coup à se couper un bras tout seul... T'en penses quoi ? »

Déformation professionnelle ouais. Dès que je vois une Jedi je vois son sabre. Dès que je vois un sabre, je pense à mes derniers combats contre des Sith… Et quand je penses à ça, je pense à trouver un moyen pour éviter de me faire découper en rondelle la prochaine fois… Alors ouais, c’est clair, je change complètement de sujet : quoi que. On parlait de la vie, de la mort... Or ces combines Jedi pourraient m'aider à rallonger mon espérance de vie de quelques années compte tenu de l'actualité brûlante avec l'Empire... Parce que même si je suis pessimiste, ça veut pas dire que j'ai envie de claquer demain.
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Je ne mentionne rien lorsqu’il donne son avis sur les enseignements Jedi. D’une part, parce que je n’ai rien à dire d’autre et d’autre part parce que je suis partiellement d’accord avec lui. Je suis tout à fait au courant de nos méthodes, de ce qu’elles entraînent et de la façon dont les non-utilisateurs de la Force nous voient. Ce n’est pas une petite Togruta dans mon genre qui pourra changer un organisme établi depuis des centaines d’années. Mais il est vrai que je trouve que nous pourrions faire certaines choses mieux. Comme l’a dit Korgan, laisser des enfants aux pouvoirs étranges sans surveillance, sans guide, c’est une très mauvaise chose. Donc je trouve que le côté accompagnateur et le sentiment d’appartenir à une famille où tous les autres sont comme toi est une bonne chose. Au moins, nous avons toujours un foyer où retourner avec des gens qui nous y attendront et nous accueilleront les bras ouverts. Mais d’un autre côté, j’ai souvent eut du mal avec le côté isolé qui nous interdit de former des attachements. Pas que j’ai un jour éprouvé l’Amour avec un grand A. Non, c’est juste que parfois, les traditions Jedi entrent en conflit avec l’ordre naturel des choses. Retirer les enfants de leur foyer n’est pas une bonne chose d’après moi. Je comprends pourtant pourquoi nous le faisons, pour éviter l’attachement afin que cela ne devienne pas un point faible. Mais je trouve qu’il y a du bon à avoir des attachements. Certes, cela entraîne la souffrance, mais ces personnes à qui l’on s’attache pourraient nous aider et nous faire remonter la pente, il y a du bon dans les attachements d’après moi, cela pourrait devenir une force au lieu d’être une faiblesse. Mais tous les esprits ne pensent pas pareil et le mien n’appartient pas au conseil Jedi.

Le commentaire de Korgan sur le fait que lui non plus ne se rappelle pas ses parents me fait sourire. « C’est la première fois depuis très longtemps que quelqu’un me dit que je suis comme tout le monde. Et je ne parle pas seulement des Jedi. Oui, être une utilisatrice de la Force me différencie de quatre-vingt dix pourcent de la population, certes, mais j’étais déjà isolée avant. J’étais petite donc je ne me souviens pas de grand-chose, mais déjà chez les Togruta de Shili je n’étais pas considérée comme normale. Premièrement parce que peu de Togrutas finissent par être Jedi. Deuxièmement à cause de mes couleurs. » Je prends l’un de mes Lek en main, observant les rayures mauves sur le gris clair. « Les rayures sur nos Lekku et montrals sont censés nous permettre de nous cacher dans la nature, de nous fondre dans le paysage et nous camoufler pour la chasse. Mais avec des couleurs aussi voyantes, je n’aurai pas vécu longtemps, serais-je restée sur Shili. » En ce qui concerne ma peau orange trop claire, ce n’est pas un problème. Ni les marques sur mon visage qui représente mon appartenance à un clan particulier. « Mais bon, maintenant que je sais que je ne vais pas passer ma vie à me camoufler dans les buissons pour chasser les Akuls, je peux me permettre de porter des trucs encore plus voyants que mes couleurs. » Il n’y a qu’à regarder ma tunique dorée et les tresses de perles attachées sur ma tête.

Mon attention retourne sur son changement de sujet et je souris davantage, révélant un instant mes canines pointues avant que mes lèvres carmin ne les recouvrent de nouveau. « Aucun Jedi ne te laissera toucher un sabre laser. Nos sabres sont nos vies et nos responsabilités. Pour les sabres d’entraînement, c’est mort aussi je pense, puisque tu n’es pas un Jedi. Mais pour qu’ils t’entraînent un peu, je ne sais pas. Je n’ai jamais entendu parler d’une affaire pareille et je n’est été adoubée Chevalier qu’il y a quelques semaines. Mais tu peux toujours aller leur demander. Si tu expliques bien pourquoi tu voudrais essayer d’éviter de te faire charcuter de nouveau, peut-être qu’un Jedi au temple de Coruscant accepterait. » Mon regard glisse sur mes propres sabres que je caresse du bout des doigts. « Ça fait flipper la première fois que tu l’allumes. Et puis c’est d’autant plus bizarre qu’on les construit nous-mêmes, en allant chercher les cristaux et tout. Et ça fait mal aussi de se faire trancher avec ça. Mais je ne me suis jamais fait couper un bras alors je ne peux pas comparer avec toi. » Un petit rire embarrassé pour terminer ma tirade et je détourne le regard. Bien sûr que je ne peux pas me comparer à Korgan. J’ai probablement eu mon lot de blessures comme lui, autant de côtes fêlées, de genoux retournés et d’entorses, mais je ne me suis jamais pris un coup de blaster et les coups de sabre, il n’y en a eu que deux, ont été guéris au bacta. Heureusement, c’était loin d’être profond et n’a laissé aucune cicatrice. On ne peut pas en dire autant pour Korgan avec sa prothèse qui attire les regards. « Après, je peux te montrer deux trois trucs concernant le maniement du sabre, mais je ne pourrais pas t’aider des masses. De plus, nos techniques sont confidentielles. » Je lui tire alors la langue sur ces mots et prends une gorgée d’eau.

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Korgan Kessel
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Sans un mot, j'laisse Myra terminer. Pendant ce temps, moue dubitative sur le visage, lèvres pincées, j'la mate sans retenue. Des pieds à la tête, en passant par tous les morceaux de chair offerts à la vue de tous. Couleur voyante ? Ouais tu m'étonnes, c'est peu de le dire... Bonjour la discrétion. J'compte même plus les têtes qui se sont retournées, œil lubrique, vers notre duo improbable. Une nana canon et un beau gosse. La classe non ? Bref, dès que j'ai une fenêtre de tir pour l'ouvrir j'hésite pas deux secondes, je fonce. Je hausse les épaules :

« Sans dec', j'y connais rien en Togruta... Y'en a pas des masses dans l'armée, encore moins dans les Forces Spéciales. Alors ouais, ok, j'veux bien croire que vos rayures c'est le top du top question camouflage sur votre monde paumé... Mais dans le reste de la galaxie, j'te raconte pas : c'est le meilleur moyen de se faire tirer à vue à trois kilomètres à la ronde. Enfin voilà quoi. Si tu m'avais pas raconté tout ça, j'me serai jamais dit que t'étais un spécimen aux couleurs rares. »

Soudain, je me gratte le menton, genre je réfléchi. Putain, faudrait prendre une photo ça m'arrive pas souvent, haha. Et là, philosophie de comptoir chapitre deux, le retour endiablé :

« Moi j'pense que la normalité... Bah ça dépend de plein de trucs en fait. Genre ça veut dire quoi être normal ? Être comme tout le monde ? Être comme ce qu'on attend de nous ? J'en sais rien, j'crois que je me suis jamais posé la question... Parce qu'en fait j'en ai rien à foutre de ce que pensent les autres en général. J'suis comme je suis, je vie ma vie... Et si on m'emmerde, je distribue des gnons.

Bref tout ça pour te dire que si tu t'attends pas à un truc précis, bah tout te semble normal non ? Genre moi je m'attendais pas à ce que tu sois d'une couleur particulière... Alors j'te trouve normale, tu vois ? »


Je soupire. Putain c'est laborieux. J'me demande même si elle va comprendre... Parce que bon, j'suis en train de me perdre moi même. Je repose les yeux sur mon verre d'eau. Moitié plein. Je le soulève, le vide. Inspiration... Je secoue la tête, lentement. J'ai aligné plus de mots ce soir que pendant un mois. Je vais me faire une courbature aux cordes vocales si ça continue... C'est possible ça ? J'en sais rien... Le reste de son histoire m'a laissé sur ma faim. Ouais ok, j'ai bien compris que les Jedi gardaient leurs secrets pour eux, ça je peux le piger... Mais bon quoi : comment ils veulent qu'on leur file un coup de main face aux Sith si on se fait découper en rondelles dès que l'un de ces abrutis sort son arme laser ? J'pige pas la logique. Du coup j’enchaîne, un peu agacé :

« Qu'on soit clair, j'ai pas envie d’apprendre à manier vos coupe-beurre laser. Tout ce que je veux moi, c'est savoir comment réagir face à un Sith, un Jedi devenu taré, ou tout autre truc qui pourrait avoir envie de me trancher en deux ou trois morceaux. »

Raah, j'sais pas... Ils sont pas si cons que ça quand même. J'me dis : faudrait peut-être que j'en parle à ma hiérarchie pour que ça passer par le haut de la pyramide...

« En tout cas, j'peux te dire que la première fois qu'un type de l'allume devant la gueule, ça fait bien flipper aussi. Y'a pas grand chose qui me file les pétoches, mais ça... J'ai débandé sec, c'est clair. »

Ouais c'est clair. Ce jour là, sur Byss, j'ai vraiment cru que j'allais crever. Après je me suis fait une raison, j'me suis dit que j'étais pas préparé... Alors je me suis entraîné comme un dingue... Et tout ça pour quoi ? Pour manquer de me faire découper une nouvelle fois sur Aargau ! Voilà ce que j'ai pigé : sans une technique appropriée, j'suis condamné à être de la chair à canon face à ces abrutis de Sith. Et ça, ça me plait pas, mais alors pas du tout... Autant partir au combat en slip quoi.

Quand j'y repense... Sur Aargau j'ai eu un putain de bol. Le Sith avait pas calculé que j'avais une prothèse de bras. Alors, lorsque j'ai volontairement baissé ma garde pour qu'il me la coupe, il s'est imaginé trancher dans le vif... Sauf que non. Le temps qu'il baisse les yeux pour piger son erreur, c'était déjà trop tard : mon moignon mécanique chauffé à blanc s'était écrasé sur sa gueule de con. Et pour morfler, il a bien morflé...

Mais voila, faut être franc : sans le commandant Sarlion il m'aurait buté dans les trois minutes après cet effet de surprise... Je réponds au tirage de langue par un grognement. Perso ça me fait pas tellement rire. Je redresse et saute de mon siège et fait :

« Ok ça me va. J'connais un petit parc pas loin. A cette heure, à part les amoureux qui niquent dans les bosquets, c'est plutôt calme. Alors j'me dis... C'est à cinq minutes à pied... On y va tranquille. Une fois sur place, tu me montres deux trois passes d'armes rudimentaires, histoire que je puisse visualiser le truc, tu vois ? Après ça, peut-être que j'arriverais à mieux anticiper les attaques des Sith... J'sais pas... Ca se tente non ? »

Je lui lâche un sourire en coin :

« Si tu refuses, t'auras p'tet ma mort tu la conscience tu sais... »

J'explose de rire. Un rire franc. Ouais c'était de l'humour... Quoi ça se voit pas ? Putain, faut tout expliquer...

Je fais signe au serveur. Il approche. Je lui tends ma carte. Il disparaît quelques instants pour procéder au virement puis revient. J'sais que c'est psychologique, mais j'ai l'impression qu'elle est plus légère... Rah putain, heureusement que je traîne pas des petites nanas dans des restos tous les jours. Je deviendrais pauvre et obèse, c'est net. Pauvre limite je m'en fou. Mais obèse... Putain, pas question de saloper ce corps de rêve, résultat de milliers d'heures entrainement acharné !

Mon regard se repose sur Myra. Droit dans les yeux. Je tends la main.

« Tu marches ? On a un deal ma cocotte ? »
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Je suis rassurée lorsque Korgan me sort qu’il n’a pas l’intention de faire mumuse avec un sabre laser et de devenir un adepte du jour au lendemain. Il n’y a rien de pire qu’une personne qui fait n’importe quoi avec un sabre laser. Nous considérons nos armes comme nos vies, on m’a toujours appris à ne jamais laisser mes sabres tomber entre de mauvaises mains. Mais la proposition que me fait Korgan est différente et je lui souris. « Ça marche, tant qu’on ne finit par dans les buissons à faire des choses interdites par mon code. » Petit clin d’œil à sa remarque concernant les amoureux. On nous a déjà prit pour un couple tout à l’heure, hors de question que la soirée se termine sur cette note. Mais je peux tout à fait lui montrer quelques mouvements sans entrer dans les détails ou bien révéler un secret de l’Ordre. « Je te suis, montre la voie. » Je lui lance alors joyeusement, ravie pour cette distraction après le repas. Rien de mieux qu’un peu d’effort avant de terminer cette soirée. Alors que nous quittons le restaurant, je me rends compte à quel point il est déjà tard. La nuit est bien avancée. Je n’aurai pas pensé rester aussi tard, mais je ne m’ennuie pas. Lorsque j’étais Padawan, je ne pouvais me permettre ce genre de luxe, rester debout tard dans la nuit ou bien faire la grasse matinée. Maintenant que je suis Chevalier, c’est différent. Mais avec les libertés viennent aussi les responsabilités.

Nous sortons dehors et je le suis jusqu’au parc. Je ne sais pas vraiment quelle heure il est, mais je ne devrais sans doute pas tarder à rentrer au temple de Coruscant. Je ne pensais pas spécialement squatter la nuit là-bas, mais ce n’est pas comme s’ils allaient foutre un Jedi à la porte juste parce qu’il ne vient pas du même temple. Et puis nombreux sont les Jedi qui rentrent de mission en plein milieu de la nuit, alors je pourrais toujours me trouver une meilleure excuse que « j’ai été fêter ma première mission ». Je suis sûre que les Maîtres n’approuveraient pas. Une fois sur place, je jette un rapide coup d’œil aux alentours, plus par habitude que réelle nécessité. Les seuls problèmes que nous pourrions rencontrer ce seraient les autorités locales qui viendraient voir ce qui se passe. Après tout, je vais sortir mes sabres laser, ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours. Mais l’endroit est assez calme et isolé, nous ne devrions pas être dérangés. Je m’éloigne de deux mètres de Korgan et utilise la Force pour attirer mes sabres dans mes mains, celui de gauche se retrouvant dans la droite et inversement. « Il existe une dizaine de styles de combat avec les sabres laser. Chacun est vraiment différent et ne consiste pas forcément à attaquer. Les deux styles que moi j’utilise par exemple se basent sur la vitesse et l’agilité. » Sans rien dire de plus, je me précipite vers lui et touche ses côtes avec mon sabre, ce dernier étant éteint. Je saute lestement sur le côté jusqu’à son dos et touche l’une de ses omoplates avant de revenir face à lui en sautant par-dessus sa tête. « Mon style consiste à surprendre l’adversaire et à multiplier les coups pour le fatiguer et le forcer à faire une erreur. C’est encore plus efficace vu que j’ai deux sabres. Mais je pense qu’il faut vraiment que tu parviennes à repérer quel style utilise ton adversaire. Certains sont plus violents, plus forts, plus rapides ou plus sournois. Franchement, tu pourrais tomber sur n’importe quel style. Après, un sabre ça reste un flot d’énergie contrôlée, le meilleur moyen c’est de l’éviter et ne surtout pas le toucher, c’est pas comme un blaster que tu peux attraper par le côté et arracher des mains de son propriétaire. J’avoue qu’avec la Force en plus, c’est pas facile que d’affronter un Sith. » Je l’observe et attends sa réaction, mes sabres toujours éteints.

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Korgan Kessel
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Je réponds du tac-o-tac, sarcastique, en exhibant de plus belle ma prothèse mécanique. Elle reflète les lumières nocturnes de cette putain de planète qui ne dort jamais :

« Ouais j’avais cru remarquer qu’il ne fallait pas les toucher… »

Je soupire. Elle me prend pour un gland. En même temps... J’peux pas vraiment lui en vouloir : j’ai pas arrêté de faire de la merde depuis le début de cette soirée. Je secoue la tête, pour éviter de repenser à tout ça. C'est pas le moment. Ici, dans l'intimité de ce petit parc étrangement désert, je compte bien prendre ma revanche. Parce que ouais : autant j'suis un vrai boulet en drague, autant j'suis un boss du combat. Je vais l'impressionner la poulette haha... Ou pas : faut reconnaître que sa démonstration est époustouflante. J'ai pas bougé d'un pouce, j'l'ai laissé faire... Mais très franchement, si j'avais cherché à parer ses coups, j'aurais sûrement frappé dans le vide, derrière elle. Entre mes dents serrées, je lâche un sifflement :

« Pas mal... T'as du style poupée. »

Une compliment qui vient droit du cœur, même si j'ai jamais été porté sur le combat façon danseuse, à faire des bonds partout. Moi j'aime quand c'est direct et frontal. Mais voilà, les Jedi jouent pas dans la même catégorie que nous, commun des mortels. Quelle agilité, quelle vitesse. Je secoue la tête, intérieurement dépité : en combat réel, elle m'aurait juste découpée en morceau... Sérieux ? Qu'est-ce qu'on peut faire face à des monstres pareils ? Je soupire.

Toujours bien campé sur mes jambes, pratiquement en position défensive, je l'écoute attentivement faire son cours théorique... Et j'pige immédiatement ce qu’elle me raconte. Ouais sa technique est hyper offensive, un peu comme un tir de barrage qui force l’ennemi à reculer sous le déluge de feu. Qui dit reculer, dit faire une connerie, tôt ou tard... Genre trébucher, s’isoler, baisser sa garde. J'me dis que le combat, c'est quelque chose d'universel, un langage que tous les êtres aguerris parviennent à comprendre. Putain c'est beau c'que j'pense. Dommage que je l'ai pas dit à haute voix , j'aurais pu me la péter... Mais bon, le moment est passé. Finalement, sourcils froncés, je fais, surpris :

« Une dizaines de formes tu dis ? Putain je pensais pas que c’était aussi compliqué. »

J'essaye d'imaginer ce que ça peut donner... Mais sans y parvenir. Trop technique pour moi j'imagine. Je reprends aussitôt, sur un ton un peu condescendant :

« C'est cool ton histoire, mais je vais être franc : j'en ai un peu rien à foutre en fait. »

Je croise les bras sur mon torse. J'suis toujours en tee-shirt du coup. Mais bref. J'me dis : elle doit pas piger où je veux en venir... Et c'est logique : elle est Jedi, elle est pratiquement née avec un sabre - ou deux - dans les mains... Alors je tente d’expliquer le truc, du mieux que je peux : pragmatique, comme à mon habitude, haha :

« Essaye de te mettre à ma place deux secondes... Sans pouvoir, sans sabre, sans rien de mieux qu'un pauvre blaster, tu tombes face à un Sith. Tu crois qu'il va faire quoi l'autre en face ? Bah il va juste attaquer pour se débarrasser de toi le plus rapidement possible... Parce que t'es juste de la chair à canon posée là pour le ralentir, lui faire perdre son temps. Alors voilà, toutes ces histoires de techniques et tout... Il n'en a plus rien à foutre : il saute et tranche dans le vif. Point barre.

Bref, jamais le gars va faire des cabrioles comme tu viens de faire. Du coup, même si ta démo est super cool, bah pour moi c'est totalement inutile. »


J'lui sort ça, super sérieux, limite froid. L’art noble du combat au sabre ça me passe totalement au-dessus, parce que ça me servira jamais à rien. Et moi, j'suis pas du genre à m'intéresser à des trucs qui me servent pas. La culture générale, tout ça, rien à foutre. Je secoue la tête : j'me dit que la communication risque d’être difficile, on ne voit pas du tout les choses de la même manière. Bref, je lève une main pour pas qu'elle me réponde immédiatement. Parce que les actes valent mieux que les putains de paroles inutiles, j'lui propose :

« Recommence. Allume un de tes sabres et attaque moi avec. Tu vas comprendre. »

Pas besoin de lire dans les esprits pour piger ce qui se passe dans sa tête à cet instant. Ouais c’est putain d’hyper dangereux. Rapidement, je mate autour de nous. Y'a pas un chat. A la lueur blafarde d'un lampadaire, on se croirait sur une toute autre planète. Faut dire que vu l'heure, les gens « normaux » doivent être encore en train de manger quelque part. Alors je tente de la rassurer :

« No stress poupée, je ne bouge pas… Et puis y'a personne à qui tu vas faire peur... Imagine que t'es une putain de Sith qui veut me tuer d'un seul coup, net, précis... J'suis juste un bout de viande sur pattes entre toi et ton objectif. Tu sais que j'ai aucun moyen de me défendre, alors pas besoin de prendre de gants... Alors, vas-y ! »

Je recule de deux pas, me pose en position de combat au corps à corps, bras levés, poings serrés au niveau de la poitrine. J’suis pas un débutant, j’ai été formé à de multiples techniques de combat au corps à corps. Je sais parfaitement me défendre contre un type armé d’une vibrolame. Mais là c’est vraiment pas pareil. Y’a aucun droit à l’erreur. Impossible de bloquer ou dévier directement la lame. Impossible de désarmer un Jedi : leurs armes ne pèsent pratiquement rien. Myra croit savoir que l’esquive est la meilleure des solutions… Sauf que c'est totalement faux. Je vais le lui démontrer.

Enfin, après quelques instants d'hésitation, elle allume un sabre et me saute littéralement dessus, avec une vitesse hallucinante… Sauf que j’ai menti : je bouge.

Je fais un pas en avant, lève mon bras mécanique. Ma prothèse rencontre son avant-bras avant qu'elle n'ait pu porter le coup fatal. J'use de toutes mes forces pour repousser sa main armée, bien au dessus de ma tête, là ou la lame d'énergie ne présentera aucun danger.

Dans le même temps, j'enroule fermement mon second bras autour de sa taille. Mon corps se colle contre le siens. Je la serre contre moi. Nos visages sont si proches que je peux sentir son souffle sur mes lèvres. Je la sens presque vibrer, trembler… Elle ne s’y attendait pas à celle-là hein ? Si j'étais pas aussi concentré, j'aurais explosé de rire. Sourire carnassier sur les lèvres, je fais alors, l’haleine chargée de relents de bouffe Calamarienne :

« En combat réel, là, je t’aurai foutu un putain de coup de boule... »

Je la fixe, droit dans les yeux. D'homme à homme... Enfin, façon de parler.

« Si j'ai appris une chose, de mes rencontres, c'est que l'esquive et la fuite c'est juste un moyen de retarder sa mort, pas de l'éviter. T'as vu comme t'es rapide ? J'ai aucune chance si j'arrive pas à te prendre par surprise... Et c'est pour ça que j'ai besoin de m’entraîner face à des Jedi : je dois apprendre à faire tout l'inverse de ce que font ceux qu'ils affrontent d'habitude... »

Mes yeux glissent le long des traits harmonieux de son visage orangé… Là comme ça, pratiquement peau contre peau, j'ai soudain une pulsion improbable...

Mes lèvres se posent contre les siennes. Un frisson parcours mon corps en entier... Je relâche son avant-bras, tandis que je la serre un peu plus contre moi.
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Le combat avec Korgan est… particulier. Ses paroles, franches bien que violentes me font reculer. Je sais qu’il a partiellement raison, mais d’une certaine manière, je ne sais pas. C’est peut-être la façon dont il le dit qui me déstabilise. Et je finis par trouver la réponse pourquoi. Parce qu’il a souffert, bien plus que moi, de la main d’un utilisateur de la Force. Quelqu’un comme moi. Et que cela pourrait recommencer, d’où sa frustration et détermination à se défendre contre les gens comme moi. J’ai été naïve, stupide et faible. Et encore plus naïve lorsqu’il referme ses lèvres sur les miennes, me prenant complètement par surprise. De nouveau. Les quelques secondes que dure le baiser sont uniquement dues à ma surprise. Aussi stupide que cela puisse paraître, personne ne m’a embrassée avant. C’est pourquoi je me dérobe brutalement, autant de ses lèvres que de ses bras en glissant rapidement sur le côté. Je recule de quelques pas, mes sabres levés et éteints pour l’instant comme si j’avais peur qu’il m’embrasse de nouveau. « Ne… ne refait plus jamais ça. » Je n’ai pas l’habitude de ce domaine des sentiments, l’attachement nous est interdit. Mais je suis aussi stupide de réagir de la sorte, surtout après la soirée agréable que je viens de passer avec Korgan. Un peu trop agréable d’ailleurs. Si c’est me mettre dans son lit qu’il veut, il se fourre le doigt dans l’œil. Je finis par baisser mes sabres et les accrocher de nouveau à ma ceinture. « Je suis désolée, mais… il se fait tard, je devrais y aller. » Je pense la tête brièvement avant de la relever pour observer Korgan, affichant un petit sourire. « Mais j’ai passé une excellente soirée. Merci. Je toucherai deux mots aux Jedi du temple de Coruscant pour toi, je leur dirais qu’un soldat voudrait un entraînement spécial pour de bonnes raisons. » C’est le moins que je puisse faire. Mais la soirée s’arrête là. Il m’a fait peur et il est temps de m’en aller. Glissant de nouveau ma cape sur ma tête à cornes, je le salue rapidement de la main avant de m’engager dans les rues sombres de Coruscant, rejoignant progressivement le temple Jedi de Coruscant où je vais finalement passer la nuit, trop fatiguée pour rentrer à Ondéron, bien que je puisse dormir durant le saut dans l’Hyperespace.

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HRP: Dernier post pour moi :)

Korgan Kessel
Korgan Kessel
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J'suis là comme un con. Je la regarde filer, sans un mot.

Ouais, peut-être que j'aurais pu l'ouvrir, dire un truc... J'sais pas m'excuser, lui dire que c'était plus fort que moi... J'sais pas, la retenir ou autre... Mais non, rien ne sort. Je suis bien plus doué avec une arme, qu'avec des mots. Je secoue lentement la tête. Le fatalisme me gagne. A quoi je m'attendais au juste ? Ça fini toujours de la même façon. Je soupire... Dépité, déprimé. Faut que j'arrête de me faire des films dès qu'une poulette veut bien passer plus de cinq minutes en ma compagnie.

Je fous mes mains dans mes poches et pose mon cul sur un banc tout proche. J'lui en veux pas, loin de là. Le problème vient de moi. Pas d'elle. Je comprend même sa réaction quelque part. Qui aurait envie de passer du temps avec un bœuf comme moi hein ? J'sais pas... J'crois que je suis pas fait pour les relations humaines. A part celles qui se terminent par une bastos entre les yeux... Voilà tout.

Je me penche en avant, ramasse une pierre qui traîne au sol, sûrement échappée d'une des allées gravillonnées. Je la serre de toutes mes forces, mes phalanges blanchissent. La douleur naît au creux de ma paume, alors que les arrêtes vives pénètrent mes chairs. Faut dire que j'ai une excuse pour être aussi mauvais. J'ai pas commencé la vie du bon pied... Jamais connu mon putain de paternel, ma mère qui faisait le tapin du soir au matin. Faut bien se démerder pour survivre sur cette planète pourrie. Alors du coup, ouais c'est clair : ça laisse des traces indélébiles dans les entrailles. Salope de vie.

Putain, Coruscant ça craint.

Enfin, après quelques minutes de pure solitude façon cafard, je me relève, repart d'un pas rapide. Faut pas déconner non plus, faut pas réduire cette soirée à ce vent. Myra, c'est une nana plutôt sympa. Ouais alors, aguicheuse sur les bords, c'est ce qui m'a trompé. Mais bon, elle est bien roulée, faut bien qu'elle en profite un peu. On s'est baladé, on a bien bouffé. Ouais j'ai bouffé comme un porc héhé, j'en ai eu pour mon argent ! Non sérieux, c'était vraiment cool. Finalement, après réflexion, je décide de ne pas retenir les cinq dernières minutes... J'suis comme ça. On n'a qu'une vie : alors autant garder les bons moment et balancer deux qui nous emmerdent. J'suis pas du genre à m’encombrer la mémoire de tout un tas de trucs...

Sur ces pensées de philosophie de comptoir, mes pieds me ramènent jusqu'au centre hospitalier militaire où je crèche. Je mate l'heure. J'ai pas trop débordé sur l’horaire, parfait : ça m'évitera de me prendre un savon par le personnel soignant. En silence, regard dans le vague, je regagne ma chambre. Je me pose sur mon lit. En fait je suis claqué... Mes yeux se ferment tout seul, le sommeil de prend de cours.

****

Quatre heure trente plus tard,


Réveil en fanfare. Un type me sort du lit. Je manque de lui coller mon poing dans la gueule. Seule la vue de son uniforme militaire m'arrête. Un gringalet, sûrement un gratte-papier à la con. Ma main à couper qu'il a jamais mis le fion sur un théâtre d'opérations. Il me fait :

« Caporal Kessel, veuillez me suivre. »

J'ai la bouche pâteuse, un filet de bave séchée sur le menton, je capte rien.

« Hein ?! »

Ouais, c'est tout ce que je trouve à dire. Ok, j'avoue : j'ai pas une répartie d'enfer au réveil. Surtout à cette heure. Putain ça pique.

« On vous attend à bord du Dernier Rempart, en orbite. Priorité S1. Secret défense. »

Les mots sont prononcés. Coup de fouet. Ça sent la mission ultra-secrète. Je lâche un putain de sourire. En résumé ça veut dire : les décharges ont été signées, vous reprenez du service ! J'en ferais presque des bonds de joie si j'étais pas d'aussi mauvais poil. Bref, sans un mot de plus, je le suis...



Et c'est comme ça que deux jours plus tard je me retrouvais sur Artorias. Organiser la résistance... Tu parles d'un cadeau. Les six mois les plus intenses de toute ma vie. Des superbes rencontres aussi. Autant dire que la petite Myra, je l'ai bien vite oubliée...
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