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Aalya foulait à nouveau le sol qui avait vu mourir son Maître. Cela faisait maintenant plusieurs mois mais le souvenir en était encore frais dans l'esprit de la jeune femme. De violentes émotions remontèrent à la surface alors qu'elle marchait d'un bon pas en direction d'une immense exploitation agricole. Elle réprima les émotions négatives, tentant de faire le vide et de se relaxer. Elle ne devait pas oublier ce qui était arrivé à son maitre mais pour l'heure on lui avait confié une mission.

Elle avait été surprise dans un premier temps, c'était sa première mission seule. Elle n'avait pas discuté pour autant. Il lui avait été assuré que la mission n'avait rien de compliqué. Il s'agissait simplement d'une demande d'assistance d'un membre de l'Ordre Jedi dans une banale dispute de succession.

La jeune femme se remémora les informations dont elle disposait pour l'instant alors qu'elle approchait d'une riche demeure à flanc de colline.
Premièrement elle devrait sans doute faire office de Juge entre les deux héritiers de l'entreprise agricole. L'un d'eux était le commanditaire d'un avis impartial et exempt de corruption. Néanmoins celui-ci avait donné peu d'informations se contentant de résumer la situation. Il s'agissait d'une querelle d'héritage entre un hériter testamentaire et un héritier par ordre de naissance. Donc entre l'ainé et le puiné.

La situation de départ semblait plutôt simple : Le puiné était pressenti pour régner sur l'entreprise du père et prendre sa suite. Mais l'ainé faisait valoir son droit de naissance pour récupérer l'affaire. Allant ainsi à l'encontre de la volonté de son défunt père et du testament de celui-ci.

La famille maintenant divisé était une famille Arkanienne ayant fait fortune sur Cornelia grâce à leur connaissance des manipulations génétiques qui leur avait rapidement donné un avantage en terme de production et de qualité sur leurs rivaux. L'entreprise étant en pleine expansion les deux fils étaient assis sur une future montagne de crédits s'ils continuaient sur cette lancée.

La jeune padawan se déplaçait dans sa tenue habituelle en cuir moulant son corps et la laissant libre de ses mouvements avec par dessus la bure traditionnelle des Jedi. Son sabre laser battait le rythme contre sa cuisse. Elle parcourut les derniers mètres et avant qu'elle puisse s'annoncer le double battant d'une immense porte d'un bois inconnu d'elle s'ouvrit.

Le maitre des lieux devait être prévenu de son arrivée depuis longtemps et se fût un droïde qui l'accueillit dans un premier temps.

-Mon maître vous attend. Il est honoré que l'Ordre est accédé à sa demande. Je vais vous conduire jusqu'à lui.


La jeune femme acquiesça d'un signe de tête et suivit le droïde à travers la demeure. Il la conduisit dans un dédale de couloir jusqu'à une petite porte relativement banale si ce n'était la complexité des ciselures appliquées dans le bois. C'était en vérité une véritable œuvre d'art qui une fois ouverte donnait sur une pièce de bonne taille comportant une décoration visiblement couteuse mais que Aalya jugea de bon goût car n'étant pas dans l'excès. Le bois prédominait dans la pièce. Elle crut se rappeler que la famille faisait quelques expériences pour importer un bois qualité en plus de leur production agricole déjà florissante. Une nouvelle branche de l'entreprise en quelque sorte dont la pièce semblait être l'annonce publicitaire.

Un Arkanien d'environ une trentaine d'année d'après l'estimation de la padawan se tenait derrière un bureau en bois sombre. Le droïde prit congé et referma la porte derrière lui les laissant seuls.

L'Arkanien leva les yeux et Aalya crût voir la déception passer dans son regard.

-Bonjour, je suis Kiro Leth. Je remercie l'Ordre d'avoir accédé à ma demande dans de si bref délai.
Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ?


Il s'exprimait bien, il avait l'air très sur de lui. Malgré son ton poli et respectueux Aalya nota qu'il ne lui avait pas proposé de prendre place dans un des nombreux fauteuils présent. Elle répondait néanmoins aux salutations de Kiro.

-Je suis la Padawan Hylir. L'Ordre m'envoie pour régler le différent qui vous oppose à votre frère.

La fugace déception qu'avait cru déceler Aalya se mua en frustration sur le visage de l'ainé des Leth.

-Une Padawan? Quand votre maitre arrivera-t-il puisque vous semblez le précéder?

-L'Ordre a jugé que j'étais pleinement capable de régler ce litige seule.

Le regarde l'Arkanien complètement blanc, caractéristique de sa race, se fixa dans celui vert d'Aalya.

-C'est une blague? Cette affaire est de la plus haute importance ! Il doit y avoir méprise, mon message a été mal compris devant l'urgence de la situation !

La jeune femme, toujours debout, commençait à s'impatienter. Elle n'avait jamais été très réputé pour sa patience et cet Arkanien avait le don de la mettre à rude épreuve. L'humaine inspira profondément pour se concentrer et se calmer avant de répondre.

-Votre message a été étudié avec attention par des membres très compétent de l'Ordre. Ils ont décidés d'accéder à votre demande et ils m'ont envoyé. Si la situation est si urgente peut-être devrais-je rencontrer votre frère ?

Alors que Keno semblait sur le point d'exploser d'une colère contenue la porte dans le dos d'Aalya s'ouvrit.


-Mon frère notre invitée est là pour nous aider à régler notre différent à TA demande. Elle conviendra sans aucun doute à la tâche malgré son jeune âge.

Se retournant Aalya vit qu'un Arkanien dans la vingtaine venait de parler. Il ressemblait beaucoup à son frère. Contrairement à son ainé il semblait être entrain de juger qu'une Padawan serait sans doute plus facilement influençable qu'un Jedi chevronné. Il n'avait pas forcément tort, et n'avait donc aucune raison de se plaindre du choix de l'Ordre.

Son intervention semblait avoir fait réfléchir son frère qui devait en être arrivé aux mêmes conclusions que son frère concernant l'expérience et l'âge présumé d'Aalya, qu'ils ne connaissaient pas.

-En effet mon frère. L'Ordre Jedi sait ce qu'il fait. Je ne doute pas que la Padawan Hylir soit à la hauteur. Je vous présente Marlid Leth, mon jeune frère.

-C'est un honneur de rencontrer un membre de votre prestigieux Ordre Dame Hylir.

Elle inclina légèrement la tête en signe de remerciement puis se tournant alternativement vers l'un puis l'autre elle leur désigna la porte.

-Je suppose que vous avez un endroit plus adapté pour m'exposer vos problèmes? Les discussions sont toujours plus sereines dans un environnement extérieur que dans un vase clos tel que cette pièce. Une suggestion ?

Les deux frères échangèrent un regard de leurs yeux blancs. La jeune femme avait énormément de mal à déterminer la signification du regard Arkanien si différent du siens beaucoup plus expressif d'après elle.


-Nous pourrions vous faire visiter notre serre expérimentale en bois exotique. Le lieu est charmant. Nous avons crées une forêt entièrement génétiquement modifiés pour produire des bois d'exceptions. Nous y seront tranquille pour discuter calmement. fût le plus prompt à répondre Marlid.

Je vis son frère faire la moue quant au choix de l'endroit mais il n'émit pas d'objections et fit signe de bien vouloir le suivre.

Il fallut quelques minutes au trio échangeant des banalités pour arriver devant une porte d'acier permettant d'accéder à un dôme de bonne dimension.

-Pourquoi une porte aussi imposante pour une serre ? voulut savoir Aalya intriguée.

-Cette endroit est l'équivalent d'un laboratoire d'expérimentation. Il s'agit en quelques sortes d'une protection pour nos secrets de production, pour le contenu de nos productions, nos réussites et nos échecs. Bref ce lieu est fermé au public et un personnel restreint est autorisé à y pénétrer. Répondit Marlid qui semblait avoir pris l'ascendant sur son ainé dans la discussion depuis quelques minutes.

Grâce à son empreinte palmaire il fit s'ouvrir le double battant probablement blindé. La coupole, opaque de l'extérieur, offrait une vue à 360 degrés du ciel et de l'exploitation alentour. Une protection supplémentaire pour éviter l'espionnage déduisit Aalya.

Marlid prit une fois de plus la parole.

-J'ai crée cet endroit il y a maintenant 3ans. Mon père était encore vivant à l'époque et l'idée de diversifier la production de l'entreprise lui a beaucoup plût. Depuis je développe ici une partie du futur de mon héritage.

La jeune femme comprit alors le choix du lieu. Marlid le plus jeune était l'héritier testamentaire du père. Il semblait bien plus s'investir dans l'entreprise que son frère, du moins l'étalait-il avec sa serre pour les yeux de l'humaine. La moue de son frère était justifié, ici il était sur le territoire de son puiné. Il ne pouvait nier l'évidence de l'implication de son frère dans l'entreprise.

La visite se poursuivit un bon moment, Marlid enchainant les explications techniques sur la serre, insistant sur la vigueur nouvelle que son projet inspirerait à l'entreprise dont il aimait à rappeler que son père l'avait désigné héritier. Aalya l'écoutait attentivement. La discussion lui permettait de mieux cerner le personnage.
Son frère ainé semblait effacé il ne parlait que très peu. La padawan admira néanmoins le calme dont il fit preuve alors que Marlid lançait constamment des piques à son encontre. Il faisait là preuve d'une bien plus grande maitrise de soi que ne l'aurait soupçonné la jeune femme au vu de sa réaction dans son petit bureau.

Ils avaient fait le tour complet de la serre et étaient donc revenus devant la porte de la serre. Kiro prit alors la parole.

-J'aimerai vous montrer un autre endroit si vous le permettez ? Mon frère est évidemment chez lui ici, et ce sera toujours le cas, vous avez pût constater que ses travaux sont formidables. Néanmoins j'ai aussi ma part d'activité concernant l'entreprise.

La demande était honnête. Après tout le premier à avoir avancer un coup était Marlid. Il était logique de donner sa chance à l'ainé.

Quelques pas les séparés de la sortie lorsque une explosion violente détruisit celle-ci, envoyant voltiger la jeune padawan et ses deux hôtes.
Aalya était sonnée mais elle se releva rapidement. Des cris retentissaient à travers la fumée et ressemblaient à des ordres. Un premier homme émergea à l'ancien emplacement de la porte. A sa tenue la jeune Padawan l'identifia comme un mercenaire. Il tenait un blaster à la main.

La première pensée d'Aalya fût que quelqu'un avait commandité l'assassinat d'un des deux frères voir des deux. Un troisième parti dont elle n'aurait pas connaissance ?

Son sabre laser s'actionna avec son bruit caractéristique alors que l'homme repérait la jeune padawan ainsi que les deux Arkaniens encore étendus au sol.
Le mercenaire ouvrit le feu avec son blaster en direction d'Aalya. Celle-ci fût forcé de dévier les tirs alors que deux autres attaquants franchissaient le mur de fumée commençant à se dissiper.

L'un des deux se mit à tirer sur Aalya également. Ils semblaient surtout vouloir la contenir plus que la tuer. Un tir de barrage en somme. Son impression fût confirmé par le fait que le troisième larrons fonçait en courant vers Malrid à terre. L'arkanien se débattit à peine, sans doute trop sonné alors qu'il était trainé vers l'extérieur.

Contenue par les tirs de blasters, et ne sachant combien d'autres assaillants il pouvait y avoir derrière la fumée, la jeune Padawan ne pût qu'observer l'enlèvement.

Une voix puissante se fit entendre pour dire aux deux hommes de laisser tomber la Jedi et de revenir.

Ils disparurent à leur tour. Aalya ne se lança pas à leur poursuite dans un acte inconsidéré. Elle s'approcha plutôt de Kino qui reprenait ses esprits. Il pouvait très bien être l'instigateur de se kidnapping. A vrai dire il était le principal suspect. Néanmoins Aalya ne voyait pas l'intérêt d'un tel acte de sa part. La manœuvre à moins de faire tuer son frère ne lui assurerait pas l'héritage et elle mettait en plus temporairement fins aux négociations et gelait donc toute les démarches.

La jeune padawan était sur d'une chose. Ce n'était plus seulement de son ressort. Elle allait avoir besoin d'aide.
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Leto Vorkosigan s'arrêta sur le pas de la porte et tenta de recouvrer son calme. Si tant est que cela fusse possible pour l'organisme Falleen de secréter de la sueur, un arc de transpiration aurait obscurcit le col de sa tunique à n'en point douter. Il sortait d'une séance d'entrainement intensive dans ses appartements privés, car même en tant que Ministre, il ne tenait pas à perdre ses vieux réflexes et à clampiner assis dans son fauteuil, chose qu'il avait déjà trop exercer à son goûts au début de son mandat. L'allure soutenue, proche de la foulée qu'il avait maintenu dans le dédale des couloirs du Sénat ne lui avait laissé guère le temps de se relaxer.

Le bureau du Ministre de la sécurité intérieure s'ouvrit devant lui, vaste et austère. Le sol était en métal d'ébonite polie, une matière noble de couleur très sombre, facilement malléable et donc idéale pour la décoration intérieure. Il y avait là quelques fauteuils ainsi qu'un simple plan de travail que l'ont pouvait, d'une pression sur un bouton correspondant se faire rétracter à l'intérieur d'une alcôve dans le mur adjacent. Pas de photographie, ni de décoration quelconque, à part deux statuettes isolées sur un meuble de rangement. Si le bureau de Vorkosigan semblait froid et impersonnel, typiquement digne de la pensée Jedi, celui du Ministre de la sécurité intérieure était en revanche cruellement vide et inquiétant. Du sol au plafond, les murs étaient ornés d'images spectrales à l'éclat ternes et bleutés, des hologrammes de toutes natures retransmis en direct par les émetteurs installés au sommet du dôme sénatorial.

Dans la pièce se trouvait un Farghul âgé, seul, perché sur un fauteuil à répulseur, ses mains noueuses croisées sur le pommeau de sa canne de bois.

- « Pardonnez de vous avoir fait venir ici dans une telle urgence, monsieur le Ministre. Les bottes de Leto claquèrent sur le sol poli tandis qu'il s'approchait pour prendre place auprès du directeur de cabinet du Ministre de la sécurité intérieure, absent momentanément.

- Le messager m'a dit que c'était à propos du Cercle Pourpre.

- En effet, si à la suite de leurs trois derniers attentats ils ont sut nous filer entre les doigts, aujourd'hui le travail d'une extrême patience de notre réseau d'informateurs à permit de remonter leur piste.

- Un système ?

- Mieux que cela, une planète, nulle autre que Corellia ! Le Farghul sorti de l'intérieur d'une petite besace en cuir un data-pad qu'il tendit au Jedi. Vous trouverez ici touts les détails dont nous disposons. Selon nos informateurs, ils se prépareraient à frapper à nouveau, mais cette fois-ci, il s'agirait d'une opération particulière.

- Particulière ? Demanda Leto en prenant connaissance des documents qu'on lui donnait. Ils ne visent plus des installations républicaines ?

- À première vue, pas cette fois-ci, d'ailleurs, les installations républicaines sur Corellia sont bien trop défendues pour que même le Cercle Pourpre n'osent s'y frotter, les assaillants se feraient balayer comme des poussières à la minute où ils montreraient signe d'agressivité. Leto hocha la tête, le Farghul avait raison. Jusqu'à présent, les terroristes du Cercle Pourpre, sans forcément donner une revendications à leurs actes s'étaient attaqués à des mondes relativement mal défendus au sein du territoire républicain, comme les colonies agricoles d'Antamont ou les sièges sociaux de grandes corporations de Fresia. Mais jamais jusqu'à présent ils ne leur étaient venu à l'esprit de s'attaquer à Coruscant, Mettelos, Aargau ou encore Corellia. Cependant, Leto tint à tempérer ce que semblait vouloir croire le Farghul.

- Aujourd'hui ils n'oseraient plus, fut un temps où ils avaient et les moyens, et l'ambition de s'installer sur Coruscant pour y mener de vastes entreprises de contre-bande et de racket.

- Vous pensez toujours que les malandrins que vous avez mis hors d'état de nuire avec cette Arkanienne, là... hm...

- Alys Vel Aath.

- C'est ça, avec mademoiselle Vel Aath, et le Cercle Pourpre sont une seule et même entité ? Cela fait plusieurs mois que vous étayez cette hypothèse sans réellement être en mesure de prouver vos allégations.

- Et pourtant, je continue à en être persuadé. Auparavant très éparse dans leurs activités criminelles, les opérations menées avec succès conjointement entre les services de justice et de sécurité intérieure les ont mis à mal. Si bien qu'ils se sont recentrés sur la piraterie et le terrorisme. Leur profil ayant attiré les impériaux, avec qui ils ont déjà travaillés, aujourd'hui je ne doute plus que le Cercle Pourpre est intimement lié au gouvernement de Dromund Kaas. Leto était tenace, peut-être un peu trop, ce qui avait tendance à exaspérer un tantinet ses collaborateurs qui le voyaient s'obstiner sur une voie qui leur semblait ne pas être la bonne. Jusqu'à temps que l'opiniâtreté du Jedi porte, bien souvent, ses fruits.

- Ce qui leur rendrait, de ce fait, les moyens qu'ils avaient il n'y a pas si longtemps que cela, les rendant capable de s'attaquer à nouveaux aux principaux mondes de la République. Conclut sinistrement le félin humanoïde. Leto acquiesça silencieusement. Nous sommes donc d'accord qu'il faut à tout prix les arrêter.

- Je vais me rendre sur Corellia, entrer en contact avec les autorités locales et voir ce que nous pouvons faire pour intercepter les membres du Cercle Pourpre qui s'y trouvent avant qu'ils ne passent à l'acte.

- Alors que la Force soit avec vous, monsieur. »

En regagnant son bureau pour se préparer, obtenir les accréditations nécessaires et prendre le temps d'ordonner à ce qu'on prépare une navette et un voyage rapide pour Corellia, Leto eut la bonne surprise de voir que l'attendait dans le hall son Padawan, le Nautolan Kalen Nelaru. Ce dernier, adossé contre le mur, la jambe droite repliée sur elle-même de façon à ce que le plat de sa botte soit maintenue par le mur, les bras croisés et la mine réfléchie se redressa à l'approche de son mentor. Il salua le maître, qui fit de même, tout dans la retenue la plus cérémonieuse qui soit, avant de s’étreindre brièvement, comme deux vieux amis qui ne s'étaient plus vu depuis bien trop longtemps.

- « Je ne savais pas que tu étais sur Coruscant, Kalen, n'étais-tu pas en mission ?

- J'en reviens à l'instant, une banale affaire d'atteinte à l'ordre publique dans les bas-fonds de Coruscant. Mon rapport a déjà était fait aux autorités et à l'Ordre. Comme prévu, Kalen avait agit avec beaucoup de discipline et avait été consciencieux dans son travail, par ailleurs, cette mission ne semblait pas l'avoir fatigué plus que de raison. Vous partez quelque part, maître ?

- Te souviens-tu des contrebandiers que nous avons combattus l'an passé, sur Tatooine ?

- Très bien, oui. Kalen eu comme une petite hésitation en s'écartant du chemin de Leto, il se souvenait avec un brin de douleur la défaite cuisante qu'il avait dut essuyer ce jour là face à Calef Arkness...

- Il semblerait qu'ils n'aient pas disparus, plus faibles et peut-être moins bien organisés, mais toujours déterminés. Nous les avons repérés cette fois-ci sur Corellia où ils s'apprêtent à perpétrer un attentat terroriste, je vais tenter de les frapper au cœur pour qu'on ai plus jamais à en entendre parler. Avoua fermement Leto en entrant dans son bureau pour venir pianoter quelques commandes sur son moniteur. Puis il leva les yeux vers Kalen. Viens avec moi, cela te fera un exercice supplémentaire. Et nous pourrions parler de ce qui te tracasse. Une fois encore, le maître avait lu dans son apprenti comme dans un livre ouvert. Kalen eut un fugace sourire.

- Rien ne vous échappe, comme toujours. » Il accepta silencieusement.

▪▪▪

Dans la navette Défenseur qui le menait de Coruscant à Corellia, le Jedi reçu un appel de l'Ordre qui avait prit connaissance de sa nouvelle mission. Ce dernier indiqua à Leto qu'une jeune Padawan était déjà en mission sur les lieux et que les imprévus de son aventure pouvaient potentiellement l'avoir mené à croiser le chemin du Falleen. Pendant le trajet, Leto et Kalen s'étaient réunis dans le salon d'équipage et le maître y trouva une occasion d'enseigner ce qu'il savait sur Corellia, planète où Kalen n'avait jamais mit les pieds jusqu'alors.

- « Le Système Corellia est remarquable, il est l'un des systèmes, parmi la quelques centaines qui composent notre galaxie a contenir pas moins de cinq planètes habitables, ce qui est très rare. Selonia, Drall, Talus, Tralus et enfin Corellia, qu'on surnomment les cinq sœurs tant celle-ci sont proches.

- C'est de ce système que certains scientifiques pensent qu'il n'a pas été créés naturellement, mais par une race très ancienne aujourd'hui éteinte ? Demanda Kalen.

- C'est en effet de ce système dont on parle. Si tu veux mon avis, rien n'est plus idiot que de penser que la science à quelque chose à voir là-dedans. Rien de bien étonnant venant de Vorkosigan, pour lui, ceci était le fruit de la volonté de la Force à n'en point douter. Corellia fait partie des quelques mondes fondateurs de la République, l'histoire leur prête l'invention du saut hyper luminique par balise de saut et plus tard l'invention du moteur à hyper propulsion, même si cela créé débat avec les Duros. Mais au-delà de cela, c'est l'identité et la philosophie de vie des Corelliens qui est notable. Le communicateur interne du vaisseau grésilla avant de laisser entendre la voix du pilote qui interrompit le discours du Jedi.

- Maître Jedi, nous arrivons en orbite de Corellia, nous arriverons au spatioport de Coronet City dans vingt-six minutes.

- Bien reçu. Accusa réception le Falleen avant d'enjoindre Kalen à se lever pour le suivre jusqu'au cockpit. Là, à travers la baie vitrée s'étendait un océan infini de noir et d'étoiles d'argent, et au beau milieux, une sphère verte et bleu striée de blanc. Une planète d'une beauté vierge incroyable. Kalen s'étonna :

- C'est Corellia ?! Mais... avec toutes ces histoires de chantier navals, d'invention de moteur à hyper propulsion... je croyais que c'était une planète affreuse ! Leto hocha la tête, amusé. Il est vrai que cela avait de quoi surprendre.

- C'est pour cela que je te disais que la façon de vivre des Corelliens est remarquable, et un modèle pour touts peuples civilisés de la galaxie. Corellia est un monde majeur à touts les points de vue. C'est une planète tranquille, recouverte de collines, de forêts immenses, de plaines verdoyantes et de vastes océans. Rien à voir avec la plupart des planètes industrialisées de la galaxie. Et pourtant, Corellia n'a rien à envier à tous ces mondes défigurés et pollués par des millénaires d'exploitation intensive. Tous les chantiers navals se trouvent en orbite de la planète, permettant ainsi à Corellia de rester agréable à vivre tout en ayant une capacité de production parmi les plus importantes. La préservation de l'environnement a également favorisé la prolifération des espèces animales et végétales, faisant de l'écosystème de Corellia l'un des plus équilibrés et des plus riches des Mondes du Noyau. Cette préservation de la nature tout en se développant technologiquement fut un choix très vite assumé par les Corelliens qui depuis des millénaires représentent un des fleurons industriels aéronautiques de la République. »

Lorsque Leto en eut finit sa présentation et ses éloges de la planète, ils furent invités à reprendre place dans leurs sièges pour amorcer la descente dans l'atmosphère. Une fois avoir prit position dans une des baies d'amarrage du spatioport de Coronet, les autorités attribuèrent sans délais les passes-droits nécessaires à Leto pour se déplacer librement sur la planète. C'est là qu'il fut informés de la destination de la jeune Jedi déjà sur place. Sans perdre de temps, Leto rejoint le Défenseur qui à peine avait-il été mit au repos dut relancer ses moteurs encore brûlant du voyage effectué. Volant à basse altitude, Leto tenta de contacter la Padawan Hylir selon la fréquence que lui avait fourni l'Ordre, mais sans réponse. Il avait demandé à l'officier de navigation en charge des systèmes de communication d'élargir le signal à partir de l'ordinateur du Défenseur, beaucoup plus performant que son simple comlink afin de tracer une présence sur la planète, mais rien n'y fit. Leto n'avait plus d'autre choix que de traverser les plaines du continent sud, bordant Coronet jusqu'au domaine agricole que les autorités portuaires lui avaient indiqués.

Cependant, aux abords des frontières du domaine, Kalen fit part d'un étrange pressentiment à son maitre, que celui-ci ne put que confirmer. Lorsqu'il furent à trois kilomètres du lieux de leur destination, ils virent tous à travers la vitre du cockpit une colonne de fumée noirâtre s'élever dans les airs. Leto ordonna une analyse de tout les spectres possible afin de déterminer ce que cela signifiait, et on lui répondit très vite qu'il y avait eu une explosion, la fumée noire était surchargée en particules chimiques qui donnaient la preuve que des explosifs industriels avaient été utilisés et qu'il s'agissait, à fortiori d'une attaque. Pas d'un accident. Les capteurs repérèrent par ailleurs plusieurs formes de vie. Leto ordonna à Kalen de se préparer, la navette républicaine s'approcha de la demeure à flanc de colline d'où émanait le nuage de suie et prit position dans la plaine herbeuse non loin de là.

Les deux Jedi bondirent à l'extérieur du vaisseaux tandis que les deux pilotes s'étaient déjà emparés de leurs fusils blaster pour couvrir les alentours. Kalen et Leto furent très vite aux abords de la charmante bâtisse lorsqu'ils constatèrent que la porte d'entrée était grande ouverte. À l'intérieur, une armée de droïdes protocolaires de toutes sortes s'activait, tandis que des hommes armés, probablement un service de sécurité privé vint à leur rencontre, brandissant sans ménagement leurs canons vers le Falleen et le Nautolan. Leto prit les devants.

- « Vorkosigan et Nelaru, Jedi, nous enquêtons sous l'autorité du ministère de la sécurité intérieure et de la justice sur les agissements d'un groupe terroriste, nous avons des raisons de penser qu'ils opèrent actuellement sur Corellia.

- C'est le Ministre de la Justice. Murmura un autre garde à l'oreille du premier.

- Hé bien, je sais pas si les Jedi sont extralucides comme on le dit souvent, mais vous n'avez qu'à voir c'qui se passe ici, peut-être que ça confirmera leur présence sur Corellia ! S'emporta aussitôt l'agent de sécurité. Leto invita les hommes armés à l'accompagner à l'intérieur de la demeure.

- Notre Ordre a déjà envoyé une jeune Jedi ici, est-ce exact ?

- Affirmatif, elle est toujours ici d'ailleurs, enfin je crois. Mais laissez moi vous dire qu'elle n'a rien put faire pour éviter ce merdier ! Leto devina une douce note acide d'agressivité et d'accusation dans la voix de l'homme de la sécurité.

- Conduisez moi à elle, je prends les choses en main.

- Comme bon vous semblera, mais je vais quand même mettre le CorSec sur le coup ! »

Les deux Jedi furent amenés jusqu'à l'entré du dôme où la famille exploitant le domaine y livrait leurs expériences agrobiologiques, les environs étaient enfumés et des débris de transpacier et de metabéton rendait la progression difficile. Leto demanda alors à Kalen d'user de la Force pour faire s'échapper la fumée, ce qu'il fit en créant des tourbillons d'air. Très vite, les deux Jedi passèrent à travers le mur irrespirable de suie et de vapeur toxique pour se retrouver dans le dôme. Tandis que Leto termina de déblayer l'entré pour laisser les forces de sécurité s'engouffrer dans la coupole et y prendre position, le Nautolan avait percuta la jeune Padawan et s'en était approché, lui offrant sa main pour l'aider à se relever.

- « Padawan Aalya Hylir, je présume ? Kalen Nelaru, je suis venu avec mon maître Leto Vorkosigan. Dit-il en souriant. On a à se parler, la situation est un peu plus grave que prévue. » Ajouta-il, son sourire ayant instantanément disparu de son visage bleu. 

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