Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
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Les renforts impériaux sont bloqués sur Artorias. Ottona a beau s’être débarrassée du Jedi et de son équipe qui souhaitait maîtriser la tour de contrôle où elle était stationnée, elle est outrée que la République ait réussi à faire autant de dégâts : un entrepôt parti en fumée, des milliers de litre de carburant saboté, clouant au sol quantités de navette de ravitaillement pour les croiseurs en orbite, le commandement de la planète complètement désorganisé suite à des explosions endommageant le palais impérial… Bref, il ne faut pas être une lumière pour comprendre que la sécurité d’Artorias est un échec cuisant, alors même que des renforts sont attendus dans le secteur de Dubrillion.
Alors quand elle apprend que les Jedi et les militaires Républicains ont en plus réussi à s’échapper pour voler au secours de leurs petits camarades à plusieurs parsecs de là alors qu’eux sont bloqués au sol, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Elle remue ciel et terre pour se trouver un appareil. N’est-elle entourée que d’une bande d’incompétents et de couards ? Elle prendra les devants, ira faire payer le prix de leur insulte à ces maudits républicains !

Quelques heures plus tard, elle est parvenue à rejoindre Dubrillion, où bien sûr elle a perdu la trace de ceux qu’elle poursuivait. Mais ce n’est pas grave. Elle a appris la nouvelle par le canal d’information impérial : une opération est en cours, visant à capturer une petite frégate où se trouve la Chancelière de la République… Voilà qui est parfait pour sa vengeance. Elle rejoint l’escorteur impérial, où son statut de Sith lui fait accéder au commandement local de l’opération. Un petit officier impérial la salue lorsqu’elle s’introduit dans le cockpit luxueux de l’appareil, rapide, hautement technologique et dont la carlingue vibre avec régularité. A travers le transparacier, elle voit la nuée de chasseurs qui l’accompagne et qui prend en chasse la frégate républicaine… Ah, ce qu’elle aimerait la cueillir elle-même…

Un grand bruit sec perturbe brusquement les pensées de chacun.

- Qu’est-ce que c’était ? On a reçu un tir ? Nos boucliers… commence Ottona, mais elle est bientôt coupée par un jeune lieutenant.
- Non ! C’est une capsule foreuse !
- Une quoi ?
- On essaie de nous aborder !

Et pas qu’un peu. A bord de la corvette responsable de l’assaut, Maître Vorkosigan a décidé de passer à l’action. Maintenant que les Jedi et les républicains se sont coordonnés, il a accepté de prêter main forte à l’étrange priorité qui a émergé vu les derniers évènements : porter secours à la Chancelière, perdue au milieu de la bataille dans une frégate, poursuivie par des chasseurs impériaux et par cet escorteur prêt à la capturer vivante…
Il a beau ne pas la porter dans son cœur, on ne peut décemment pas la laisser tomber aux mains des Sith !


Seuls les joueurs Ottona Anticisse & Leto Vorkosigan peuvent intervenir dans ce sujet. S’agissant d’un combat purement RP, vous serez départagés sur la qualité d’écriture de votre RP, la pertinence, l’originalité et le réalisme de vos actions et de vos choix ainsi que votre fair-play vis-à-vis de vos adversaires.
Ordre de post : Leto - Ottona.
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- « Bien que je sois un Jedi, je ne suis pas omnipotent. Et je dois vous avouer que mes compétences en pilotage sont … limitées. Confia lentement Leto.

Il était assis au bout d'une longue table grise, dans une des salles de briefing des officiers du Furtivo. Depuis qu'il avait mis en état d'arrestation le général Vargoll, la tension s'était adoucie, les ordres circulaient de façon plus fluide et la coopération entre les Jedi et les forces républicaines était au beau fixe. En coordonnant diverses actions, entre le soutient aux personnalités ressortissantes prises dans le feu de la bataille et la gestion du vaisseau avec l'aide du capitaine Alcyon, il avait entendu dire par deux sous-officiers que la Ministre Ress Laz'ziark avait réussi à donner de quoi mastiquer et mâchouiller au Sénat. La Rotonde, ainsi calmée et occupée pour un temps devrait peu à peu se tourner vers les questions essentielles afin de prendre les décisions qui s'imposaient. Il était certain que les soldats allaient devoir faire front encore un moment mais Leto était persuadé qu'une solution diplomatique était toujours envisageable. Non pas que négocier maintenant avec l'Empire devait être chose aisée, mais le Sénat devait au moins trancher sur la question de la légitimité des actes, à priori arbitraires de la Chancelière Kira. Suite à cela, si les forces armées républicaines se retiraient d'elles-même, cela pourrait constituer une preuve de bonne foi et convaincre les impériaux de ne pas chercher à prolonger le conflit. Leto savait pertinemment que ce n'était pas une chose que l'Empire voulait outre mesure, pas plus que les ''gentils petits républicains'', d'ailleurs. D'autant que dans ce cas précis, la République elle-même paraissait extrêmement divisée, assez peu de militaire ayant finalement choisi de suivre aveuglément Kira jusqu'à Dubrillion.

Leto avait reprit possession de sa bure tandis que la climatisation du croiseur de combat avait été rafistolée en même temps qu'une inspection de la salle des machines - à la recherche d'un éventuel sabotage - avait été effectuée. Désormais, il faisait face à deux militaires. L'un d'eux était une connaissance qui commençait à devenir récurrente : le capitaine Alcyon. Le second était un lieutenant des forces spéciales, un jeune homme flanqué d'une demi-douzaine de médailles et ultra compétent dans des domaines aussi variés que la guérilla urbaine, le maniement des explosifs, le piratage informatique, la cartographie stellaire ou la confection de nourriture raffinée pour un couple d'aristocrate sur Naboo. Un véritable couteau suisse républicain, élite de sa nation, à savoir Alderan, en somme.

- Vous n'aurez pas à piloter, en vérité, monsieur. Nous allons programmer votre embarcation pour qu'elle soit propulsée à partir du Furtivo et guidée jusqu'à sa cible. Tout sera automatisé, ou presque.

- Presque ? Le jeune militaire hésita.

- Si par mégarde, votre capsule est sur le point d'être abattue, vous pouvez déclencher l’éjection d'urgence du cockpit. Mais cela ne se fera pas automatiquement.

- Il n'y a pas de bouclier déflecteur sur cet engin ?

- Le principe d'une capsule foreuse c'est d'être très petit pour passer à travers les scanner, même les plus performants, et ainsi s'approcher au plus prêt de la coque d'un vaisseau-cible pour opérer un abordage. Le strict nécessaire est donc embarqué, et malheureusement, pas de bouclier déflecteur. Voilà qui était cocasse. Dans quelle guerre, dans quelle armée, dans quelle circonstance pouvions nous estimer qu'un bouclier déflecteur n'était pas le ''strict nécessaire'' lorsqu'il s'agissait de traverser une nuée de chasseurs stellaires en pleine bataille ? Le générateur d'énergie de l'appareil alimente le nez de la capsule, qui une fois entrer dans la coque du vaisseau-cible activera un système de percé sonique. Par vibration, la coque sera déchirée et la capsule pourra passer à travers.

- Et si le système de percé sonique n'est pas suffisamment puissant ? Je m'écrase comme un insecte sur la carcasse du vaisseau et s'en est fini de moi. Fit remarquer Leto, incrédule.

- C'est pour cela que nous allons viser le compartiment le moins renforcé du vaisseau, celui de l'entretien, à la poupe. » Le jeune homme avait réponse à tout.

De toute façon, il se doutait bien que tout avait été mis sur pied du début à la fin et qu'on attendait plus que sa confirmation. Il s'était dit que même Maître Sodervall, qui avait dut descendre sur Muunilinst pour gérer les affaires au sol, avait insisté pour que Leto se porte volontaire. Selon lui, il était le Falleen de la situation. Mais au-delà de cela, il y avait un facteur qui l'empêchait de refuser catégoriquement. Mis à part le fait qu'il aurait très bien put refuser en vertu du fait que les Jedi n'étaient pas assujettit à la République tels de vulgaires soldats et que si ils l'estimaient, ils n'avaient pas à se lancer tête baissée dans la guerre. Ce facteur, c'était Emalia Kira. Son impétuosité avait finit par payer et désormais, elle était prise entre deux feux. Tout d'abords, ses opposants directs qui en réponse à tant d'agressivité et de prise d'initiative belliqueuse de la Chancelière, avaient eux aussi décidés de sortir les armes. Puis ensuite, les opportunistes, les rapaces et charognes en tout genre qui au beau milieu de ce foutoir stellaire, fleuraient l'occasion rêvée de tirer la couverture à eux. Ainsi, et selon les rapports des forces spéciales encore en vie sur Dubrillion, une Sith avait prit la route en direction du Conquérant, le vaisseau de Kira. Vaisseau qui part ailleurs se nommait Conquérant que depuis la veille, probablement à dessein, afin de ne laisser aucun doute quant à ces nouvelles attributions. D'après Alcyon, il se nommait le Protecteur auparavant. La Sith quand à elle avait dut penser à la gloire et les avantages dont elle serait l'heureuse bénéficiaire si jamais, par un coup d'éclat impensable, elle parvenait à capturer, ou même assassiner la chef d’État républicain. Outre le fait que cela soit un juste retour des choses et une vengeance délectable aux yeux de l'Empire.

Quelques choses d'infime et provocateur en lui osait prétendre que ce serait bien fait pour Kira si jamais elle tombait nez à nez avec un Sith. Après tout, il était loin d'être celui avec l'avis le plus dilué qui soit à propos des politiciens, en particuliers les véreux. Alors quand ceux-ci devaient répondre d'actes comme ceux qu'avaient tenus Kira, il était compliqué de trouver grâce aux yeux du Falleen. Mais Leto savait pertinemment que ce n'était pas dans l'intérêt de la République de se désolidariser brusquement et ouvertement de sa dirigeante maintenant. Le fait qu'elle le mérite ou pas ne devait pas entrer en compte dans les débats qui animeraient le Sénat très bientôt, et jusqu'à la moindre parcelle de terre civilisée républicaine. Aussi, il ne parvenait pas à trouver suffisamment d'argument valable pour se permettre de repousser l'offre des militaires et ignorer la détresse de Kira, désormais cible d'assassins Sith. La balance penchait en la faveur du ''vas-y Leto, sauve la Chancelière !''. À croire que sa vie avait été trop tranquille ces derniers temps, et que la Force s'était soudainement souvenu de son existence et s'était mis en tête de s'amuser de nouveau avec son destin. Leto s'en remit à elle, tel un pantin en chiffon qui se baladerait sans même le vouloir au milieux d'un feu de forêt.

Et puis après tout, qui d'autre dans les alentours immédiats pouvait faire face à un Sith ?

Pendant qu'on lui expliquait le nouveau plan, qu'on l'informait sur l'évolution des batailles au quatre coins du secteur et surtout pendant qu'on tentait de convaincre Leto de prendre part au plan de sauvetage abracadabrantesque à base de capsule foreuse sans bouclier déflecteur, le Furtivo avait mis le cap sur Dubrillion. Grâce aux efforts de Ress et du Falleen, l’État-major avait put entrer en contact avec la plupart des navires mobilisés afin de transmettre des ordres clairs et précis, qui ne se faisaient pas contredire sans cesse. Ainsi, il avait été établi, dés lors qu'on eu apprit le danger auquel Kira aller faire face, que le Furtivo devait quitter sa position d'arrière-garde et filer droit au cœur de la bataille. Avant de se rendre dans le hangar du croiseur de combat, Leto prit le temps de prendre des nouvelles de Kalen. Ce dernier avait finalement été mobilisé pour escorter le Furtivo – parmi d'autres pilotes – à bord de son chasseur Aurek, Leona Feydakin et d'autres Jedi l'accompagnaient. Il était désormais sûr qu'une bataille spatiale allait avoir lieux et que l'énorme navire d'attaque républicain allait y prendre part.

Thème musical de la scène: Une bataille spatiale qui fait rage

Enfin, l'heure était venu. Grâce à son système ultra perfectionné de générateur antigrav et de contrôle de l'assiette, l'engin de plus de cinq cent mètres de long et quelques milliers de tonnes qu'était le Furtivo décéléra brutalement pour sortir de l'hyperespace mais aucune secousse ne fut ressentie par quiconque. Moins de quarante cinq seconde plus tard, le petit appareil monoplace de Leto fut propulsé telle une torpille. Il ne lui fallut qu'un instant pour dépasser la courbe de la coque du Furtivo et pénétrer en plein cœur de la bataille. À cette vitesse, il avait l'impression que la force de poussé allait lui écraser la cage thoracique. Il se souvint des recommandations de l'ingénieur responsable de l'envoi qui lui avait conseillé de ne surtout pas tenter de lutter contre si il ne voulait pas risquer de se briser tous les os du corps. Loin devant, Leto perçut le vaisseau cible Sith, longiligne et orné, telles les cornes que porterait sur sa tête un Rancor enragé, d'une série interminable de turbo-laser. Le noir infini de l'espace était devenu une résille inextricable de trainées étincelantes vertes et rouges à mesure que les chasseurs républicains et impériaux s'échangeaient des tirs de laser. Parfois, des explosions orangées et des éclats bleutés de missiles à proton illuminaient la verrière de la capsule du Jedi et faisait briller son regard concentré.


[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


De l'extérieure, cela pouvait paraître magnifique. De l'intérieur, la bataille était une tempête de confusion. Leto voyait certains chasseurs voler si bas dans l'espace qu'ils parvenaient à pénétrer dans la haute atmosphère de Dubrillion et des rayons de particules ionisées filaient instantanément le long de leur carlingue. La tumulte des vibrations remontant dans ses jambes à travers ses bottes, plaquées sur la mince surface métallique qui faisait office de sol l'empêchait de totalement gagner en sérénité. Dans sa plongée tourbillonnante et étourdissante, la capsule frôlait régulièrement les tirs de turbo-laser à la puissance largement suffisante pour réduire en cendre un appareil au moins dix fois plus gros. Le Falleen vit s’intercaler entre son appareil et un chasseur ennemi une unité républicaine, probablement requise pour escorter la capsule foreuse et faire feu de tout bois. Les canons hurlèrent, des traits meurtriers verts et rouges s'entrecroisèrent et une détonation survint. La demi-seconde d'après, le capsule sans défense du Jedi passait à travers le feu et les débris du chasseur ennemi, l'onde de choc menaça de disloquer l'habitacle tout entier et Leto dut serrer de ses mains les accoudoirs de son siège pour ne pas céder à la panique.

La bataille spatiale faisait preuve d'une fureur incroyable.

Trop occupé à contempler aux alentours pour voir si la mort ne viendrait pas le prendre prématurément, quand bien même il n'aurait rien put faire pour empêcher cela, Leto fut surpris de voir qu'il approchait soudainement du vaisseau cible. Il était presque tenté de se dire ''déjà ?'' avant que l'immensité de la carcasse noire du vaisseau Sith ne l'engloutisse tout entier. L'impact fut brutal. Son harnais de sécurité et divers autres outils conçus pour rendre ce genre de choc un peu plus supportable, à défaut de les rendre non mortel dans cent pour cent des cas, empêcha son visage de heurter la console de commande de la capsule. Le nez de cette dernière avait pénétré les premières couches de carlingue du vaisseau impérial. Il ne lui fallut que quelques secondes à la machinerie pour s'ébrouer et commencer le perçage de la coque. Cinq autres capsules foreuses transportant une escouade de commandos républicains avaient impacté le vaisseau dans la foulée, un peu partout à bâbord.

Puis lorsque la capsule foreuse de Leto eut suffisamment percé la coque pour éventrer une coursive et s'écraser dans le compartiment de la maintenance, un petit emplacement situé à l'arrière laissa s'échapper une grande quantité de mousse expansive. Cette dernière s'occupa de combler la brèche en l'espace d'un clin d’œil et se faufila entre les interstices et les fissures afin de pallier à la décompression violente que l'intérieur du vaisseau avait dut subir. En déverrouillant la vitre de son cockpit et en se délestant de son harnais, Leto pensa que les ingénieurs républicains avaient décidément penser à tout.

Il était désormais introduit dans le vaisseau impérial, et il connaissait ses objectifs...
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Artorias est un ÉCHEC.


Cela faisait qu'une dizaine de minutes que la Maraudeuse Grise avait repoussé le commando qui avait tenté, en vain, de s'introduire dans la tour de contrôle, sans doute pour rendre tout trafic impossible et bloquer les renforts pour Dubrillion pour de bon. Ils n'avaient pas réussi. Le Zabrak Jedi s'était fait dépasser par la maîtrise au sabre de la guerrière et les deux autres membres du commando qui avaient tenté un passage en force au sommet de la dite tour s'étaient retrouvé en infériorité assez rapidement pour qu'ils comprennent que ce n'était pas la peine d'essayer, au risque de fini prisonniers, voire pire. Ils eurent l'intelligence de battre en retraite, préférant la fuite déshonorante à une mort douloureuse et respectable. Était-ce si étonnant que ça, après tout ? Anticisse ne put s'empêcher d'échapper un léger soupir de regret devant la fuite de ses adversaires. Un Jedi tué aurait été une occasion parfaite pour gagner un nouveau titre, faire grandir sa réputation dans les rangs de l'Ordre Sith...


Dix minutes que le combat avait été terminé et presque autant de mauvaises nouvelles qui déferlaient comme une cascade, frappant certains des soldats de colère, d'autres de peur, tous de défaitisme. Si la Maraudeuse Grise avait fait son travail, ce n'était pas le cas de ceux qui avaient pour mission de protéger les précieuses ressources de carburant, surveiller les transports terrestres ou encore de s'assurer que les amiraux accouchent d'une stratégie de contre-attaque viable à temps. Se semblant alors entourée d'incapables, la colère de la guerrière ne cessait de grimper à chaque annonce, maudissant intérieurement la République et se retenant tout juste de cracher sa rage envers les serviteurs incompétents de l'Empire. Debout et immobile au milieu de la salle de contrôle qu'elle avait pour tâche de surveiller, elle voyait défiler devant elle d'incalculables petits cloportes en uniforme, affichant sur leur visage un air paniqué, tous conscients d'être inefficaces, obsolètes, vaincus. Que faisait-elle là, d'ailleurs ? La moitié de la base devait surveiller ce bâtiment, et même un groupe de Jedi réfléchirait à deux fois avant de lancer l'assaut sur celui-ci en voyant l'équivalent d'un bataillon lourdement armé monter la garde. C'est alors qu'un nouveau sentiment s'empara de la guerrière, un sentiment qu'elle ne goûtait guère : celui de l'inutilité. Elle se voyait comme tous les autres incapables, ceux qui avaient mis en danger la flotte impériale qui luttait dans l'espace de Dubrillion. Elle sentait qu'elle devait être là-bas, c'est là qu'elle pourrait être la plus efficace, et certainement pas au milieu de petits militaires de l'arrière surveillés par toute une cohorte de soldats armés jusqu'aux crocs. C'était décidé, elle n'allait pas passer une heure de plus ici à attendre que les militaires de Dubrillion soient responsable d'un fiasco aussi pitoyable que celui d'Artorias. Elle prit le premier militaire qui lui passa sous le nez, serrant son bras très fort. Celui-ci regarda la guerrière les yeux grands ouverts, visiblement pétrifiés de surprise et d'inquiétude.



"Va me trouver un vaisseau. Vite."


Le militaire, un sergent à en croire ses galons, se remit de ses émotions avant de saluer la Maraudeuse Grise et de dévaler les escaliers de la tour de contrôle quatre à quatre pour obéir à l'ordre qu'elle venait de lui donner, sans doute effrayé à l'idée qu'il n'arrive pas à trouver ne serait-ce qu'un chasseur à réquisitionner. La Sith, elle, décida de faire comprendre à l'officier en charge de la tour qu'elle partait en lui tapant sur l'épaule et en pointant la sortie de l'index. Celui-ci ne daigna même pas discuter les ordres, conscient qu'il était à deux doigts de se faire trancher en morceaux étant donné le regard empli de colère de la guerrière. Celle-ci descendit les escaliers à son tour, plus calmement. Elle passa devant le lieu du combat qu'elle venait de remporter face aux Jedi, regardant du coin de l’œil les nombreuses marques au mur qu'avaient causé les sabres laser qui s'étaient entrechoqués avec violence. Elle aurait préféré voir un cadavre de Zabrak, assurément. Mais la bataille n'était pas terminée, loin de là, et elle escomptait bien remplir son quota de meurtres une fois rendue vers Dubrillion. Une fois descendue de l'escalier et sortie de la tour, le militaire qu'elle avait envoyée réserver un vaisseau revint en courant à toute vitesse. Tout essoufflé, il lui expliqua que l'un des hangars de la base renfermait un chasseur Sith qui était prêt à la transporter vers sa destination. Sans même jeter un oeil au bidasse, elle marcha rapidement en direction dudit hangar et rallia celui-ci rapidement. Une fois devant le chasseur, ce qui ressemblait à un mécanicien vint à sa rencontre.


"Veuillez m'excuser, Excellence, mais ce chasseur est réservé à un soldat de la chasse. Je--"


La Maraudeuse Grise leva la main et le mécano se tut aussitôt. Plongeant ses yeux dans les siens, elle posa tacitement la question suivante : "Venait-il de contester mon autorité de quelque façon que ce soit ?". L'homme avait vraisemblablement clairement compris la question, du moins était-il intimidé par le regard interloqué de la guerrière. Il baissa les yeux, s'excusa pour ce manquement à la hiérarchie et lui ouvrit même la portière du chasseur pour elle. S'y installant confortablement sans dire un seul mot, elle pianota quelques boutons et les moteurs s'allumèrent. Elle n'était pas une grande pilote, loin de là, ne maîtrisant alors que les rudiments du vol spatial. Néanmoins, ça allait être grandement suffisant pour se rendre sur une frégate impériale, en espérant qu'elle ne se fasse pas abattre par un tir perdu. Anticisse poussa une molette et la machina quitta alors le sol en direction des étoiles. Une courte minute après avoir décollé du plancher des vaches, elle se retrouva en orbite. Après quelques manipulations, elle enclencha l'hyperdrive de classe 2 et sauta dans l'hyperespace, direction Dubrillion. Le voyage allait durer un petit moment, et elle décida de l'occuper en "méditant" avec sa façon bien à elle : faire une liste de cibles à tuer. Les premiers étaient certainement ceux qui avaient fui lors de la rencontre de tout à l'heure, elle détestait laisser un travail en plan. Elle rallongea la liste pendant les deux longues heures du trajet, se préparant mentalement à affronter la République toute entière.


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UNE HEURE ET DEMIE PLUS TARD...
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Grande inspiration. Décélération. Bataille. A peine arrivée, elle se retrouva face à une bataille spatiale gargantuesque entre la République et l'Empire dans un petit chasseur minuscule par rapport aux croiseurs interstellaires. Certaine qu'elle ne survivrait pas si elle ne se décidait pas à sa mettre à l'abri, elle ouvrit la radio pour contacter un bâtiment impérial. Avant de pouvoir joindre qui que ce soit, le haut-parleur déclara une chose pour le moins intéressante. A l'autre bout du fil, un soldat impérial, vraisemblablement un officier, annonçait que son vaisseau se lançait à la suite d'une frégate au bord de laquelle se trouvait ni plus ni moins que Sa Majesté la Reine d'Ondéron et chancelière de la République. Bien qu'elle se posa la question de savoir pourquoi une gratte-papier se trouvait sur un champ de bataille et pourquoi elle n'était pas à bord d'un croiseur armé jusqu'aux dents, elle n'eut pas beaucoup de temps pour réfléchir à tout cela et elle prit, à son tour, la parole. Elle expliqua à l'officier qui elle était et qu'elle réclamait qu'on la guide pour qu'elle atteigne l'escorteur. Après un bref instant où une équipe d'opérateurs avait dû vérifier les dires de la Maraudeuse, une autre voix plus fluette et remplie de déférence protocolaire se manifesta et indiqua à la guerrière où elle devait se rendre. Ni une ni deux, elle changea de cap et se dirigea vers sa destination où elle arriva et atterrit rapidement. Elle ouvrit le cockpit du vaisseau et en surgit pour être accueillie par un sous-officier, un sergent.


"Mes respects, excellence. Je suis le sergent Borno. Je suis chargé par le capitaine Prax de vous escorter jusqu'au pont. Veuillez me suivre, s'il vous plaît."


La guerrière, évidemment, s'exécuta et suivit le soldat qui la mena, effectivement, à l'endroit où se tenait le capitaine donnant ses ordres à ses hommes. Celui-ci se retourna pour contempler la guerrière Sith toujours enfoncée dans sa longue cape noire. Celle-ci s'avança jusqu'à être à quelques mètres du militaire qui, comme le voulait la hiérarchie Sith, s'inclina respectueusement. Ignorant totalement son salut, elle s'avança vers la grande vitre qui donnait sur l'immensité de la bataille spatiale qui faisait rage au-dessus de la planète. Après un bref moment à contempler ce glorieux et macabre spectacle, elle daigna enfin se retourner vers le capitaine Prax qui attendait, docilement mais fébrilement, les ordres de la guerrière Sith.


"D'après ce que j'ai compris, capitaine, vous tentez de capturer la frégate de la chancelière, n'est-ce pas ?"


"Affirmatif, excellence. Nous n'avons aucune information quant à l'action pour le moins hasardeuse de la chancelière. Ce qui est néanmoins certain, c'est le fait que nous faisons tout notre possible pour rattraper la frégate républicaine. Etant donné que vous êtes la nouvelle commandante de l'opération, il ne tient qu'à vous de confirmer cet ordre ou de l'infirmer."



Infirmer cet ordre ? Et passer à côté d'une chance inouïe d'acquérir le respect qui lui est dû dans tout l'Empire ? Il n'en était pas question une seule seconde, évidemment ! Et quand bien même, annuler un tel ordre n'était pas son ressort et si elle venait à oser le faire, ce ne serait que pour s'attirer l'ire mortelle de l'Impératrice en personne. Elle daigna lâcher un sourire de contentement avant de signaler par un bref signe de la main que l'opération pouvait et devait continuer. La chancelière ne devait pas retomber dans les bras de la République mais chuter dans la poigne impitoyable de l'Empire. Quel coup porté aux Jedi et à ces maudits sénateurs ! Bien sûr, ils éliraient directement un autre politicien, sans aucun problème. Après tout, leur principale qualité était leur interchangeabilité. Néanmoins, le coût moral serait énorme en cas d'enlèvement de la plus haute figure publique de la République. Le capitaine acquiesça, salua la Maraudeuse Grise avant de retourner vers ses hommes dispenser les ordres nécessaires à ce superbe plan. La guerrière n'était néanmoins pas dupe. Elle savait que plus le vaisseau s'approcherait de la frégate royale, plus celui-ci risquait de subir d'importantes attaques de la part des sempiternels ennemis de l'Empire. Mais sur ce pont, elle n'en avait malheureusement aucun contrôle et se contenta, par conséquent, de se poster devant la baie vitrée en regardant le petit bidule blanc qui semblait perdu dans l'immensité de la galaxie : la frégate d'Emalia Kira.


De maigres minutes passèrent et l'impatience de la guerrière se faisait petit à petit de plus en plus grande. Fébrilement, elle espérait que cette pitoyable course poursuite se termine au plus vite par la capture de la chancelière suprême de la République, par ses bons soins. Il était temps de renverser la vapeur, de faire comprendre à la République que la petite victoire d'Artorias n'était qu'un sursis, un peu de temps de gagné avant l'inexorable chute qui les attendait. Les yeux toujours rivés sur la silhouette relativement lointaine de l'engin spatial poursuivi, elle se retrouva pétrie de surprise quand elle entendit un premier choc, puis un second. Puis trois autres chocs. Les croiseurs s'étaient-ils enfin décidés à attaquer l'escorteur impérial, conscients qu'ils étaient de sa dangerosité ? Ottona Anticisse posa la question au capitaine qui était lui aussi vraisemblablement très surpris. Celui-ci lui répondit qu'il ne s'agissait pas de tirs mais du forage de plusieurs capsules d'abordage. Astucieux. Enfin un peu d'action pour elle qui commençait à se poser de sérieuses questions quant à l'utilité de sa présence sur ce vaisseau ! Le capitaine se tourna vers "l'Excellence", un regard désemparé affiché sur le visage.



"Excellence, nous avons besoin de votre aide. J'ai besoin de la plupart des soldats pour surveiller le cockpit ! L'opérateur-surveillant vous guidera dans les couloirs par comlink !"


"Je m'en occupe. Maintenez votre objectif."



Evidemment, qu'elle allait s'en occuper ! Elle en frétillait déjà de plaisir, espérant presque qu'il s'agissait d'un Jedi ou d'un groupe de soldats super entraînés sur lesquels elle pourrait alors se défouler suite à toutes ces fichues nouvelles et après avoir vu son premier adversaire fuir. Ici, il n'allait pas y avoir de fuite, pas sur ce vaisseau, pas avec elle. Elle s'aventura alors dans les couloirs du vaisseau guidé par la voix grave de l'opérateur qui prenait soin de toujours ajouter "Excellence" à chacune de ses injonctions. Intelligent. Au bout de quelques secondes seulement, elle se retrouva face à l'une des capsules d'abordage. La dite capsule avait cautérisé, en quelques sortes, la brèche qu'elle avait causé en entrant en force dans la carlingue du vaisseau. Belle machine. Elle ralentit ses pas et poussa son comlink pour se concentrer. Il n'était pas question d'échouer maintenant, si près du but ! Elle prit son sabre dans la main, étant prête à l'allumer à tout moment...


Une présence étrange...
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La première chose que Leto eu à faire en mettant les pieds dans le vaisseau impérial, c'est de s'ouvrir à la Force. Naturellement, il y ressenti les élans belliqueux, les aigreurs et les frémissements de colère émanant de presque chacun de ses occupants. Mais il y avait une vibration plus intense, plus véhémente encore que toutes les autres réunies. Celle de la Sith à n'en point douter. Personne d'autre qu'un Sith n'était capable de ressentir tant de rage. Et surtout, personne d'autre qu'un Sith n'était formé pour déployer toute cette rage de façon à effrayer les autres, à affirmer sa présence même à des milliers de lieux de distance. Si tant est que Leto avait encore des doutes après le rapport des forces spéciales du Artorias, il savait désormais qu'il ne s'agissait pas d'une débutante. Il ne s'agissait pas non plus de Calef Arkness, son ancien Padawan. Ce dernier détenait une aura plus acerbe encore, une influence néfaste qui prenait plaisir à lui lacérer son mental et à lui tordre ses plus profondes convictions, comme un gaz irritant venant lui brûler les poumons et les yeux. L'aura d'Arkness avait quelque chose de pervertissant à l'extrême, il était capable de réduire à néant la volonté d'un Jedi simplement en se tenant prêt de lui. Mais ici, il n'était pas question de Calef Arkness. Pour autant, Leto sentait que la Sith s'approchait, ou en tout cas qu'elle se mouvait. L'avait-elle déjà repéré ? L'impact de six capsules d'abordage ne devait pas avoir été sans conséquence, il fallait l'admettre.

Le comlink du Jedi retentit doucement. Il s'agissait du chef d'escouade qui s'assurait que l'abordage s'était effectué correctement pour tous les membres de son unité, y compris le Falleen. Comme le voulait le protocole, un rapide rafraichissement de la mémoire concernant les objectifs de chacun fut exécuté et ils se souhaitèrent bonne chance. Sauf Leto, qui en bon Jedi qu'il était préféra souhaité à tous ses compagnons d'être guidés par la Force. Mais il n'était déjà plus le temps des politesses élémentaires ou des tergiversations. La présence de la Sith irradiait d'une lueur malfaisante si proche de Leto qu'il aurait put s'embraser et mourir brûlé vif tant sa fureur semblait incandescente. Il détecta en elle comme une véritable boule de nerf à vif prête à exploser pour réduire en cendre de colère tout ce qui pouvait être à sa portée. Comme à leur habitude, les Sith usaient de leur hargne pour se donner du courage, pour aiguillonner leur fierté et ainsi aiguiser leur volonté. Leto ne pensait pas devoir affronter son adversaire – du moins celui pour lequel il avait été convié à participer à cette mission, car personne d'autre ne pouvait lutter face à un Sith – aussitôt. Aussi, il se demandait si tenter de le contourner et de remplir ses objectifs annexes en priorité n'était pas plus judicieux. Après tout, la mission n'avait pas été de tuer la Sith en particuliers, mais de mettre hors d'état de nuire le vaisseau tout entier afin qu'il cesse de poursuivre la frégate de la Chancelière.

Il analysa alors son environnement. Il ne lui restait plus beaucoup de temps avant que la Guerrière ne fasse irruption. Il se trouvait dans une salle moyennement grande, assez crasseuse bien que convenablement éclairée par des néons blafards et tubulaires répartis sur les murs et le plafond. Par delà son épaule, toujours enchevêtré dans un amas de mousse désormais devenue solide et ayant parfaitement colmaté la brèche, sa capsule foreuse. On l'avait prévenu qu'elle serait dés lors inopérante et qu'il faudrait trouver un autre moyen si jamais il devait quitter le navire. À la périphérie de la pièce, sur les cloisons sud et ouest il y avait des établis en duracier massifs portant des caissons de matériels et une fourmillante somme d'outils de diverses natures. Au centre, quelques caissons supplémentaires, plus grands toutefois, parfois ouverts et laissant s'écouler au sol des pièces détachées à usage aussi différent que l'étaient leurs formes et leurs tailles. Il y avait même la partie d'un moteur de motojet impériale solidement rattaché à un étaux sur un des zincs. Comme prévu, il avait été largué dans le compartiment de l'entretien de l'escorteur. Leto repéra plusieurs fusils blaster, probablement en maintenance et se dit qu'il n'était pas la peine de proposer à ses compagnons de venir se servir. Ils avaient probablement de quoi s'amuser, même sans cela.

Mais il ne parvint pas, à première vu, à déceler de voie d'accès à cette pièce, hormis une petite porte dans le coin nord-est. Il comprit très vite qu'il n'aurait d'autre choix que de se confronter à la Sith si jamais il voulait quitter l'endroit, car il croiserait obligatoirement sa route si il ne trouvait pas d'autre issue. Mais tout cela n'avait plus guère d'importance. Rien d'autre ne comptait plus vraiment désormais, si ce n'est lui, la Sith, et la Force. Leto s'adossa derrière un caisson de matériel et entendit le chuintement plaintif du système d'ouverture automatisée de la porte. Elle était là, sa présence bourdonnait d'une envie de meurtre comme un éclair pourfendrait la nuit de sa lumière céleste. Sa détermination se ressentait rien qu'à son souffle lent et insistant. Il entendit les talons de ses bottes doucement claquer sur les plaques du sol métallique. Si il se concentrait, il pouvait même entendre les battements furieux de son cœur injectant dans ses membres des décilitres de sang fiévreux afin d'alimenter cette fureur. Celle-là même qui implorait de pouvoir se déverser, noyer le Jedi dans un déluge et le broyer, le massacrer, le détruire. La haine de la Guerrière était sans commune mesure, elle lui donnait une force qui se devinait sans même la voir. Leto savait que cela allait être une opposition farouche qui pourrait bien lui coûter la vie.

Mais il était plongé dans la Force. Alors qu'il était adossé sur la paroi froide du caisson de matériel, il n'avait pas besoin de voir ses compagnons républicains pour savoir où ils étaient ni ce qu'ils faisaient. Il n'avait pas besoin de regarder autour de lui pour s'imprégner des lieux jusque dans les moindres détails. Il n'avait pas besoin de tourner la tête pour énumérer chacun des chasseurs stellaires, fussent-ils impériaux ou républicains, qui se batailler depuis de longues heures maintenant, là, dehors. Il ne prenait même pas la peine de lever les yeux pour discerner la crosse argentée du sabre-laser de la Sith, située dans sa main noueuse et si blanche qu'on aurait juré qu'elle appartenait à un cadavre. Leto n'avait même plus besoin de puiser dans la Force. Il s'était laissé littéralement investir par la Force. La Force se déversait en lui et tout autour comme s'il passait sous une cascade d'une pureté cristalline perdue dans le vert dédale d'une forêt tropicale oubliée. Lorsqu'il s'ouvrait à cette onde étincelante, la Force coulait avec lui, jusqu'à épouser avec tendresse les moindres aspérités de son existences et de sa personnalité, jusqu'à ne plus faire qu'un avec son fidèle serviteur. La Force le traversait sans le moindre concours de sa volonté consciente. La partie de lui qui se nommait Leto Vorkosigan n'était plus qu'un sillon sur l'étendue d'eau infinie qu'était la Force. Il n'était plus Leto Vorkosigan, il n'était même plus un Jedi, il était l'avatar de la Force, dans sa splendeur et ses convictions. Il rayonnait d'une exhalaison de luminescence profonde en réponse à celle de mort et de terreur de la Sith. Il fallait au moins cela pour lutter face à une telle sensation désagréable et perfide qui emplissait l'air ambiant à son approche.

Leto était de ceux qui estimait que pour obtenir une sérénité absolue et des dons sans commune mesure grâce à la Force, il fallait ne pas hésiter à lui offrir son être tout entier, sa confiance et la traiter comme une alliée, voire comme une amante, plutôt que comme un outil. C'était une des différences fondamentales entre les Jedi et les Sith, globalement, mais aussi entre les adeptes de la Force Vivante et ceux, plus pragmatiques de la Force Unificatrice. Il était prêt. Il savait qu'il ne pouvait plus reculer et qu'il serait obligé de faire face à un déferlement de violence, qu'il devrait se fondre dans l'agitation la plus totale et qu'il n'était plus la peine d'espérer pouvoir remplir cette mission avec pacifisme et discrétion. Mais il savait gérer cela. Leto avait été une Sentinelle, et une des meilleures de son Ordre. Le Côté Obscur n'avait plus d'influence sur lui. Il sorti hors de sa cachette et fit enfin face à son adversaire. Les luminaire prodiguant leurs éclats blancs artificiels par dessus son crane chauve faisait danser sur son visage rude un jeu d'ombre fascinant. On aurait put dire d'elle qu'elle était une jeune femme désirable, même pour une représentante de son espèce – avec toutes les spécificités physiques inhérentes à cette dernière -, si seulement ses yeux ne renvoyaient pas une fulminante expression assassine sur Leto dès lors qu'elle l'eut aperçu. Son teint livide soulignait avec d'autant plus de contraste des lèvres généreuses et légèrement violacées tandis qu'on ne pouvait que difficilement deviner les courbes avantageuses de son corps féminin sous sa lourde bure de couleur sombre. Leto vit ses phalanges osseuses serrer avec inflexibilité le manche de son sabre-laser.

Sans mot dire, les deux combattants se délestèrent de leur vêtement, l'un une cape, l'autre une bure. Leto tira son sabre et le brandit devant lui, une colonne d'énergie émeraude en jaillit. Il accomplit comme un simulacre de salut, quand bien même il estimait que les Sith ne le méritaient pour la plupart pas du tout et contre toute attente s’élança en premier vers son adversaire. Celle-ci avait naturellement activé sa lame rouge, significative de son appartenance aux Côté Obscur.

Le crépitement déchirant des deux lames laser résonna dans toute la pièce...

Pour plus de compréhension:
Le paragraphe annoté avec un petit carreau bleu met en scène Leto utilisant le pouvoir "Apaisement de l'Obscur". Étant donné que nous n'utilisons pas les dés sur ce RP, je préfère préciser pour que ce soit clair pour tous le monde Wink
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Elle aperçut le Jedi quand elle s'approcha de la capsule. Celle-ci était accrochée au plafond par une sorte de mousse solide et elle avait visiblement frappé fort contre le vaisseau spatial puis qu'elle était, pour ainsi, totalement déglinguée et, évidemment, inutilisable. Le Jedi, lui, s'était rendu compte que la seule issue se situait derrière elle et que s'il voulait continuer sa mission, il devait faire d'elle un cadavre, sans quoi elle ne comptait tout simplement pas le lâcher. Néanmoins, elle avait pris conscience de la puissance du Jedi. Celui-ci dégageait une aura englobant les sens, celle d'un utilisateur de la Force aguerri. Celui-ci devait être un maître Jedi tellement il semblait assuré dans sa simple façon de se tenir et le fait qu'il ne semblait pas décontenancé par toute la rage obscure de la Maraudeuse Grise. Cela ne changeait rien : elle comptait bien le tuer, si possible le plus brutalement possible, afin de faire de lui un exemple et un avertissement tenant en une toute petite phrase : "L'Empire ne craint pas l'Ordre Jedi". Elle fit quelques pas en direction du Falleen, toujours sabre laser éteint au poing. Au fur et à mesure que les traits de l'alien se dessinaient, ceux-ci lui rappelaient quelqu'un... Peut-être l'avait-elle vu dans une holotransmission de la République ? Là encore, elle en conclut que ce n'était pas très important : connu ou pas, il allait souffrir. Elle arrêta son avancée et fit face, dans une allure de défi, à celui qui allait être son nouvel adversaire mortel.


Elle n'oubliait d'ailleurs pas que le Jedi n'était pas le seul à avoir pénétré le vaisseau à l'aide de l'une de ces capsules d'abordage. Si sa mémoire était bonne, elle avait ressenti cinq chocs. Le Jedi était seul et les capsules ne semblaient pas capables de transporter plus de deux personnes, et encore, seulement en se serrant au maximum. La conclusion était simple, il était alors accompagné d'un commando. Se concentrant sur son environnement, elle ne ressentit pas d'autre présence significative dans la Force, ce n'étaient donc pas des amis Jedi et le danger était donc minimisé, quoique loin d'être absent. Consciente qu'elle devrait passer un certain temps avec le maître Jedi en face de lui, il importait aux soldats impériaux postés sur le vaisseau de s'occuper des autres intrus. Sans décrocher son regard de son ennemi, elle sortit donc son comlink de sa poche et, toujours sans quitter le Jedi des yeux, appela l'opérateur qui l'avait guidé jusqu'à cette salle.



"Trouvez les autres et tuez-les tous."


"A vos ordres, excellence."



Certaine que les soldats allaient s'occuper des intrus qui avaient osé faire irruption sur l'escorteur impérial pour tenter d'empêcher la capture de la chancelière, elle rangea le comlink au fond de sa poche après l'avoir éteint ; il était hors de question qu'on ne la dérange pendant le combat qui s'annonçait maintenant comme imminent. Il était également hors de question que le Jedi, s'il se retrouvait acculé, ne décide de lui fausser compagnie en quittant la pièce. Elle décida donc de lever sa main vers la console d'ouverture et décrocha une salve d'éclairs [Eclairs de Force lvl. 1] certes peu puissants, mais assez pour rendre celle-ci complètement inutilisable sans faire exploser la porte ou l'ouvrir à l'aide d'un sabre laser, une opération qui même si elle était simple demanderait quelques secondes de concentration. Il y avait aussi la possibilité de l'éclater à l'aide d'une poussée de force, mais même si cette solution était la plus rapide, il fallait néanmoins se concentrer juste assez longtemps pour s'ouvrir à toute attaque éventuelle d'une Sith prête à en découdre ou d'un Jedi cherchant à achever le combat le plus rapidement possible pour pouvoir porter assistance aux soldats qui l'accompagnaient.


Le Jedi semblait concentré, enveloppé dans la Force. La Maraudeuse ne savait pas vraiment ce qu'il était en train de faire mais elle voyait qu'il serait affreusement difficile de le battre. Cela allait même être sans doute le combat le plus difficile de sa courte vie de guerrière. Qu'il en soit ainsi ; après tout elle adorait relever des défis. Elle, de son côté, ne comptait pas se laisser affaiblir avant même que le combat commence. Elle attendit alors un bref instant, tâchant de puiser dans tout ce qu'elle avait de rage et de colère noire. Elle repensa au chevalier Jedi qui avait réussi à fuir lors du combat dans la tour de contrôle d'Artorias, elle se remémora la limace qu'elle avait rencontrée sur Nar Shaddaa, et elle essaya même de puiser dans le souvenir qu'elle avait de son meurtre le plus violent, celui de son ancien esclavagiste Ajagumu le Hutt. La haine montait en elle, même si elle sentait que le pouvoir du Jedi posait comme une sorte de bride sur son réservoir de haine. Elle ne se sentait pas tout à fait elle-même, comme dépossédée en partie de son principal moteur. Mais elle ne comptait pas laisser la Force s'en aller d'elle comme ça, foi de guerrière.


Une grimace de rage dessinant son visage, elle retira sa longue cape épaisse et noire et la jeta le plus loin possible pour que celle-ci ne gêne pas le combat qui allait retentir dans l'immédiat. Elle en profita pour s'étirer lentement les muscles, le voyage jusqu'à Dubrillion l'avait légèrement ankylosée et ce n'était certainement pas un avantage avant ce qui s'annonçait comme un glorieux pugilat entre l'une des meilleurs guerrières sabre à la main et un maître Jedi qui semblait, à ce moment précis, ne faire plus qu'un avec la Force. A l'aide la Force, elle fit voler son sabre de la ceinture jusqu'à la paume de main droite. Dans une volonté de mettre toutes les chances de son côté pour occire son ennemi, elle se concentra un court instant et essaya de rassembler toute sa rage en vue du combat s'annonçant. Ce n'était qu'une question de secondes avant que les lames s'entrechoquent et que le massacre commence. Dans les autres pièces du vaisseau, les soldats impériaux n'allaient d'ailleurs pas tarder à rencontrer les commandos républicains et engager le combat avec eux. Compte tenu de la petitesse du commando, la Sith en avait déduit que celui-ci était rudement entraîné et il n'était alors pas question que les soldats sous son commandement se débarrassent d'eux, mais qu'ils les retardent et les affaiblissent. Ensuite, il suffirait pour elles d'aller les cueillir et les exterminer pour de bon avant d'aller rejoindre madame la chancelière une fois la frégate capturée.


Elle alluma alors son sabre qui laissa enfin une lame rouge qui ne cherchait pas qu'à se déchaîner contre ses ennemis. Et cette fois-ci, ce n'était pas pas un endroit exigu comme la cage d'escalier d'une tour de contrôle spatial et elle n'allait, par conséquent, pas être empêchée de privilégier sa forme favorite, l'Ataru. Elle se mit alors en garde, la lame du sabre laser frôlant de toute sa longueur le corps longiligne de sa maîtresse Sith. Plus qu'une petite poignée de secondes avant le début du duel et la tension était à son comble. Le Jedi, lui, avait dégaine son sabre laser dont la lame verte se reflétait sur les murs de la salle qui était, désormais, verrouillée. Elle leva alors son sabre laser pour l'abattre sur son ennemi qui, sans surprise aucune, le mit en opposition. Le combat entre le maître Jedi et la Maraudeuse Grise venait de débuter.


Les lames commencèrent à virevolter dans la pièce, créant un balai de lumières et de grésillements tout à fait splendide et mortel. Bien que la Sith attaquait avec toute la rage qu'elle avait accumulé depuis son premier combat sur Artorias, elle n'arrivait décemment pas à trouver l'ouverture. Même si cela la déchirait de l'admettre, elle est bel et bien obligé de reconnaître que son adversaire était plus fort qu'elle et que pour pouvoir renverser la tendance, elle allait non seulement devoir puiser dans ses derniers retranchements mais également faire appel à tout la rage que pouvait lui offrir le côté obscur de la Force. C'était le moment où jamais pour qu'elle montre qu'elle était puissante dans la Force et que son moteur, la haine, la rendait invincible. Elle tentait de percer les défenses de son ennemi et tâchait de conserver les siennes à l'aide d'acrobaties propres à la forme IV, montrant alors sa constitution physique tout à fait exceptionnelle. Toutefois, le Jedi n'était pas en reste et faisait montre, lui aussi, de toute sa rapidité et de toute sa force. Après une série de passes violentes et brutales, elle recula à l'aide d'un salto arrière afin de légèrement récupérer. Il était fort, très fort. Elle plongea son regard dans la sien afin d'y puiser sa force.


"D'abord toi, ensuite la chancelière..."
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La joute débuta par des éclats de lame laser et des bourdonnements caractéristiques. La lumière rouge se fondait dans un flou artistique mortel à celle verte qui l'opposait. Se reflétant dans les yeux gris tempétueux du Falleen, l'écarlate tube d'énergie de la Sith se mouvait comme un mirage duquel les deux combattants étaient tirés violemment à chaque seconde à mesure que le crissement du laser se faisait strident. Selon plusieurs cultures multi millénaires dans la galaxie, notamment celle de la race Humaine ayant colonisée des planètes nobles comme Alderaan, Naboo ou encore Corellia, le rouge était une des couleurs les plus fascinantes qui soit. Ambiguë, elle jouait sur les paradoxes, animait des sentiments passionnels en complète contradiction. Amour et colère, sensualité et passion, ardeur et interdit. Dans la plupart des courants artistiques, le rouge était reconnu comme une couleur chaleureuse, énergique, pénétrante et dans bon nombre de religion, elle avait attrait à la luxure, au crime ou à la trahison. Très tôt, lorsque l'Ordre Jedi fut créé, les sabres-laser rouges furent proscrits pour toutes les raisons évoquées plus haut. Symboliquement, la couleur - quand bien même elle pouvait être perçue différemment selon les systèmes oculaires des races différentes de l'Humain – entrait en totale discordance avec les préceptes de sérénité et de modération des Jedi. Des histoires très anciennes, parfois même édictées comme des légendes avaient fait état de lames rouges dans les rangs Jedi au tout début de leur existence, il y a prêt de quinze mille ans. Mais concrètement, aucune trace de ces lames ou de cristaux de quelconque nature capable d'en générer avait été retrouvé chez les Jedi, dans leurs temples ou dans leurs mines. Pourtant, les légendes à ce sujet étaient tenaces, si bien que l'existence même de cristaux naturels de couleurs rouges capables de créer des lames laser tenait désormais plus du fantasme de minérologue qu'autre chose.

Leto ne détestait pas forcément cette couleur. Il l'a trouvait même belle à plus d'un égard et il ne considérait pas ses caractéristiques artistiques ou symboliques comme véritablement importantes. Le fait que le rouge représentait la passion ou la colère n'avait aucune influence sur lui. En revanche, et ceci à jamais désormais, le fait que les lames rouges soient invariablement rattachées au culte Sith faisait naître en lui un irrépressible dégout.

Les deux combattants marquèrent une pause, pas tant pour retrouver leur forme - qui n'avait que tout juste été entamée - que pour tout simplement prendre le temps de songer à une nouvelle approche offensive. En effet, ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir céder du terrain, à dessein ou pas. Les traits anguleux de la Sith avaient été distordus par des élans de rage brute prodiguant une puissance sans cesse renouvelée dans chacun de ses coups. Si bien que Leto se demandait si il avait sut se servir de la Force comme il l'entendait quelques minutes auparavant. Son pouvoir n'avait-il aucun effet sur la Guerrière ? Qui était-elle, de quoi était-elle capable ? Leto jaugea son adversaire, à l'écoute de sa tirade téléphonée mais non moins inquiétante, il comprit qu'elle ne manquait pas de détermination. Ni d'impétuosité ou de fanfaronnerie. Mais là était le propre commun de tous bon Sith qui se respecte, ce genre de hâblerie glissait sur Leto comme des gouttes de pluie sur le dôme rond de son flegme. Leto entreprit d’effleurer l'esprit de la Rattataki. Il savait pertinemment qu'il ne parviendrait pas à la faire s'ouvrir à lui comme si il s'agissait d'un simple animal sauvage ou d'un petit enfant sans défense. Elle était une Sith, et à en juger par la puissance de sa colère et sa maitrise du sabre-laser, elle était d'un certain niveau. Mais là n'était pas le but de la manipuler ou de la contrôler mentalement. Il voulait savoir qui elle était. Ce désir irréfrénable, cette curiosité avide, comme si savoir pouvait le rassurer. Comme si savoir l'aiderait à accepter l'éventualité qu'elle puisse le tuer …

De l'intérieur, la Sith ressemblait à s'y méprendre à un endroit, bien réel, et non pas simple représentation mentale d'un esprit, que Leto avait déjà eu le déplaisir de visiter jadis. La salle des trophées de Sarkyss Vossk, le feu chef suprême de la guilde de chasse Trandoshane Cypra Mundi. Un lieu de mort où étaient exposés les vestiges hideux de ses proies d'autrefois. Or, ici, il s'agissait probablement des pauvres victimes assassinées, de façon plus ou moins violente et calculée par la Sith. Il y avait des représentants de races diverses. Mais toutes avaient en commun l'expression universelle de douleur, de désespoir et d'impuissance qu'elles avaient arborée avant de recevoir le coup de grâce. L'esprit de la Sith était devenu le reliquaire macabre de leurs derniers instants. Elle semblait cultiver ce souvenir avec délectation et précaution, comme pour ne jamais oublier le moindre des assassinats opérés de ses propres mains. Comme pour en tirer force et fierté. Comme pour se nourrir et en nourrir tout autant le Côté Obscur. Cette crypte de la souffrance et de la mort n'était pas qu'un simple bagage qu'elle emportait avec elle où qu'elle allait. C'était elle, c'était tout son être, toute son existence et sa raison de vivre dans cette galaxie étrange.

Leto ne se faisait aucune illusion. Il avait sut voir la surface de l'esprit d'Ottona uniquement car ses souvenirs étaient puissants et ardents. Il ne put analyser plus amplement son esprit, ni même tenter quoi que ce soit pour ruser et mettre sa volonté meurtrière aux pieds de ses pouvoirs télépathiques car il était temps de reprendre le duel. Elle avait levé son sabre, et le Jedi fit de même, les lames s'entrechoquèrent de nouveau. Il bondit, instantanément guidé par la Force bien plus qu'il ne l'avait jamais été lors de cette confrontation. Effectuant un habile saut périlleux au-dessus de la tête de son adversaire, le Jedi fit s’abattre sa lame laser verte lorsqu'il passa prêt de son visage. L'attaque avait été soudaine, impressionnante, mais la lame rouge d'Anticisse s'était interposé de justesse. Il aurait put se précipiter désormais vers la porte et tenter de l'ouvrir, peu importe le moyen. Mais il savait que si il osait tourner le dos, ne serait-ce qu'une seconde à la Sith, il en paierait le prix fort. Étrangement, il n'avait pas particulièrement envie de fuir le combat, mue par une sorte de respect éphémère et illusoire à mesure que la Sith lui rendait coup pour coup. En quelques instants, il n'avait eu guère de mal à reconnaître la discipline de combat et ses fondamentaux usités par l'ennemi : l'Ataru. Il en était un expert, et parmi les meilleurs de son Ordre, sa réputation n'était plus à faire. Quand bien même son Ataru n'avait pas suffit à faire plier Alyria Von et son Makashi raffiné. Mais c'était il y a longtemps, déjà.

Douce ironie que de faire se battre ses deux là, ici et maintenant. La célérité d'un Ataru rapide et précis s'opposait à celui plus sombre, plus rageur et venimeux. Les yeux de Leto semblèrent se perdre dans le vide, ses pas et ses gestes, méthodiques suivirent une ordonnance mystérieuse, chaque fois contrecarrés et interceptés par les propres mouvements de son adversaire. Pour l’œil impie, cela n'était qu'un ballet lumineux impressionnant, beau, mais indéchiffrable. Mais subtilement, la balance penchait irrémédiablement. Leto avait saisi les nuances du comportement de son adversaire sabre à la main. Elle était douée, fatale et pugnace mais son Ataru n'était pas au niveau d'un Maître ou d'un Seigneur. Elle semblait avoir du mal à exploiter tout l'incroyable arsenal de techniques qu'offrait cette discipline de combat exigeante mais polyvalente et pratique. La fluidité entre ses phases d'attaque n'était pas optimale, mais elle demeurait absolument dangereuse. Ce qu'elle n'avait pas en souplesse, en initiative ou en maitrise technique pure, elle le compensait par une endurance à toute épreuve.

Le combat s'était déplacé au milieux de la pièce entravée de caissons de matériel de tailles différentes. Leto avait failli se voir acculé dos contre un de ceux-ci mais la lame rouge de la Sith avait perforé le caisson juste par dessus son épaule. Tandis que le Falleen avait failli la décapiter par un balayage qu'elle avait esquivé, sa lame émeraude venant s'abattre bruyamment sur un autre caisson désormais éventré par une large entaille bouillonnante d'un acier rougeoyant comme de la lave. En déambulant, en reculant et en prenant garde où il mettait les pieds – car s'emmêler dans un câble d'alimentation qui trainait par terre aurait été signer son arrêt de mort face à un adversaire aussi réactif et impitoyable -, Leto avait constaté quelque chose. Le claquement de ses bottes sonnait différemment à quelques endroits de la pièce, comme si il marchait sur une surface creuse. Il ne savait pas encore à quoi cela était dut et il ne considérait pas encore totalement la question. En bonne partie parce que la Sith le pressait et le forçait à se défendre. Un minuscule rictus vint faire tressauter la commissure de ses lèvres. L'éclat des yeux de la Rattataki se vit fugacement colorés de vert, trop tard, elle avait raté la parade qu'il ne fallait pas rater. Elle avait accomplie le pas de trop en avant, elle n'avait pas détourné suffisamment le coup de sabre qu'il aurait fallu. Mais Leto n'était pas dans la position idéale pour lui asséner un coup fatal. Tant pis, quoiqu'il advenait, il fallait saisir l'occasion. Peu protocolaire pour un Jedi, peut-être, mais toujours très efficace, le grand Falleen leva son pied et le talon de sa botte s'écrasa sur le thorax de la jeune femme.

Elle fut repoussée trois mètres en arrière, l'expression de son visage luisant tant de colère que de surprise. Leto avait été une Sentinelle, était-il encore nécessaire de le souligner. Il avait par conséquent était opposé à tant d'adversaires, de chasseurs, de mercenaires et de criminels qui n'avaient pas pour habitude de jouer dans les règles de l'art qu'il ne pouvait même plus les compter. Dans ces conditions, entretenir une rivalité seine et se battre selon les us et coutumes nobles des Jedi, avec honneur et respect pour l'autre était quasiment impossible. Pour assurer sa survie et la victoire, Leto avait été forcé de développer des techniques de combat qu'il répugnait parfois à utiliser et qui n'était pas très orthodoxes. Mais là était le cruel dilemme et la contradiction, car bien que peu honorable, ce genre de coup de pied restait en presque toute occasion des plus radical.

Une nouvelle courte période d'accalmie survint. Leto ne voulait pas de nouveau défier la Sith au sabre-laser, même si il se savait capable de prendre l'ascendant sur elle. Il redoutait son endurance farouche. Porté par un besoin de prendre ses précautions, il préférait patienter et envisager d'autres possibilités plutôt que de lui foncer dessus, tête baissée. Elle n'avait probablement pas encore dévoilé son plein potentiel et lui forcer de garder ses pouvoirs Sith refoulés serait probablement salutaire pour le Jedi. Ainsi, il était bien décidé à la tenir au mutisme. Il fallait qu'il l'empêche de puiser dans ses émotions nocives et brûlantes, celles qui lui donnait force et courage. Il fallait que la Force s'allie de nouveau à lui pour étendre son aura purifiée et lumineuse jusqu'à atteindre le cœur et l'esprit de la Sith. Et c'est ce qu'il implora de faire à la Force pour employer de nouveau ce que les Jedi avaient l'habitude d'appeler entre eux ''l'Apaisement de l'Obscur''.

Leto ne désespérait pas. La Sith avait déjà prouvé qu'elle était encore capable de combattre de façon mortelle et surprenante même sous l'influence des pouvoirs mystiques du Jedi. Mais il voulait de nouveau tenter sa chance.

Elle finirait par céder, il en était persuadé. La Force ne le laisserait pas tomber ...

Le coup de pied que Leto assène à Ottona a été convenu par MP.

En revanche, il ne tient qu'à elle de préciser si le dit coup de pied est douloureux ou handicapant pour son personnage, question de fair play Wink
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L'excitation du combat fait partie de ces choses prodigieuses : une force incoercible et pourtant inexplicable que seuls ceux et celles qui l'auront, dans leur vie, ressenti ne serait-ce qu'une seule fois peuvent rechercher à nouveau. De ce fait, elle était le présent des forts et la sanction des faibles. Et c'était exactement ce que la Maraudeuse Grise ressentait à ce moment précis : l'excitation du combat. Elle était causé par le bruit des lames brûlantes se frottant et se frappant les unes et les autres, la chaleur de celles-ci et la lumière qu'elles émettaient créant alors un ballet où le vert du sabre du Jedi se mêlait au rouge de celui de la Sith et que le seul le blanc immaculé des néons blafards accrochés sur les murs et le plafond de la salle venait adoucir. Le cœur de la guerrière Rattataki battait frénétiquement la chamade, à tel point qu'il battait une mesure sur laquelle l'on aurait pu danser, complètement en transe. Anticisse n'avait absolument aucun doute sur la nature de ce qu'elle était en train de ressentir alors qu'elle tentait d'embrocher son adversaire avec son arme : c'était la Passion. Une passion cristalline, empreinte d'une folle rage qui pouvait pourtant être bien plus forte si seulement le Jedi face à elle ne tentait pas à l'aide de ses pouvoirs de refréner ces pulsions. Cette passion la dévorait autant qu'elle la renforçait, et c'était presque si elle ne sentait plus la fatigue de ce combat où les coups pleuvaient à une vitesse folle et dans une violence qu'elle n'avait presque jamais connue au-delà de l'arène dans laquelle elle combattait en tant qu'esclave. "La paix est un mensonge, il n'y a que la passion", cela n'avait jamais été aussi vrai que ce jour-là, à cet endroit-là où elle affrontait le Jedi le plus puissant qu'elle n'eut jamais à affronter. "Et de la passion, je tire la puissance", et Ottona Anticisse se sentait pousser des ailes dans la gloire de ce combat mortel. "Et de la puissance, je tire le pouvoir", le pouvoir de tuer, puis de régner, puis de modeler la galaxie selon ses envies. "Et par le pouvoir, j'ai la victoire", et elle viendrait bien assez tôt une fois qu'elle ferait avaler son sabre laser à son adversaire.


"Par la victoire, je brise mes chaînes !"


Les sabres s'entrechoquèrent encore une dizaine de fois mais le combat se tut rapidement, un court instant, le temps que les choses se posent et que les deux protagonistes de la bataille puissent reprendre leur souffle. Elle éteint son sabre et, tout en le gardant en main, posa un genou à terre et fixa son adversaire avec un regard noir, empli d'une haine pure comme du cristal. Elle sentait toutefois sa colère étouffée, oppressée par une aura de calme qui se dégageait du Jedi qui, lui, même s'il était essoufflé, gardait un calme qui pouvait forcer le respect, mais qui n'inspirait que de la raillerie chez la guerrière à la peau grise. Elle prit une grande inspiration et souffla ensuite l'air qu'elle venait d'absorber tout en émettant un râle. Elle devait se dépasser, aujourd'hui plus que jamais, et seule sa colère, la passion qu'elle avait ressentie pendant le combat pouvait lui faire prendre le dessus sur un tel adversaire. "La Force me libérera". Cette dernière phrase du code Sith résonna dans sa tête comme une véritable explosion. Après un court instant où leurs regards ne se décrochèrent pas une seule et unique seconde, la Sith se releva sur ses deux jambes bien ancrées au sol et d'un geste sec ralluma son arme mortelle. Le combat reprit alors de plus belle, dans une violence toujours renouvelée. D'un côté où de l'autre, personne ne semblait décidé à prendre le dessus sur son ennemi : chaque attaque voyait une riposte, chaque riposte voyait une esquive, chaque esquive voyait une anticipation, chaque anticipation voyait une attaque et ainsi de suite, sans changement. Un véritable "combat d'école", en quelque sorte.


C'étaient d'ailleurs deux écoles qui s'affrontaient et où, véritablement, il n'y avait pas de domination visible d'un côté où de l'autre. Si le Jedi exécutait des mouvements d'une précision microscopique, la guerrière Sith compensait son avarie technique par une force herculéenne qui, si elle était confrontée à quelqu'un d'autre qu'un maître Jedi, verrait sa garde soufflée à chaque coup féroce décoché envers lui. Mais le Falleen, lui, restait solide comme un roc, tellement solide que c'en devenait rageant pour la Sith qui, malgré toutes les forces qu'elle mettait dans ce combat, n'arrivait pas à trouver la faille nécessaire pour enfoncer profondément son sabre laser dans son abdomen. Elle était pourtant inspirée dans ses bottes, manquant de justesse par plusieurs fois de trancher son ennemi du moment en deux. De son côté, elle devait rivaliser de talent à chaque fois pour parer des bottes qui auraient été imparables pour quelqu'un d'un peu moins doués qu'elle. Un apprenti aurait déjà terminé en petits cubes à cet instant-là. Toutefois, au fur et à mesure que le combat se déroulait dans cette salle, la Sith s'aperçut que le maître Jedi commençait à prendre le dessus sur la Maraudeuse. Non content de commencer à être dangereux sur quelques attaques qui manquèrent de la désarmer voire pire, il montrait sa domination par le fait qu'il ne commentait absolument aucune erreur dans sa technique. Elle était parfaite, sans aucune fioriture. De son côté, la Rattataki qui avait commencé son combat de la façon la plus féroce et intimidante qui soit commençait sérieusement à accuser son retard technique sur son ennemi. Plus le temps passait et plus la défense de celui-ci semblait impénétrable. Ça avait le don de l'énerver encore plus, à tel point qu'elle ne pouvait s'empêcher de laisser s'échapper des râles de mécontentement à chaque coup porté et à chaque coup reçu. Elle allait devoir changer de technique si elle voulait remporter l'affrontement, sans quoi son projet de capturer la chancelière serait totalement compris. C'est alors qu'elle fit l'erreur de ne pas empêcher le Jedi de faire un tour sur lui-même. Elle s'en rendit compte rapidement, mais pas assez pour empêcher son adversaire de lui décrocher un puissant coup de pied qui la fit voler sur plusieurs mètres avant qu'elle ne s'effondre. Elle prit d'ailleurs soin d'éteindre son sabre laser avant de toucher le sol, afin d'éviter qu'elle ne se coupât elle-même.


Elle se releva difficilement. Le coup était arrivé si brutalement que la Sith n'avait pas su l'anticiper. Elle ne s'attendait d'ailleurs pas à ce qu'un Jedi utilise une autre arme que son sabre laser pour prendre le dessus. Elle posa la main sur son thorax en soufflant. La douleur était lancinante et son cœur battait encore plus vite qu'avant. C'est alors qu'un léger goût métallique apparut dans sa bouche. Du sang. Le coup avait été tellement fort que son corps en était tout retourné. Loin d'être vexé de cette attaque que d'aucuns auraient considéré comme déloyale, elle ne put s'empêcher d'esquisser un long rictus du coin de lèvres, mêlant une admiration qu'elle n'osait pas montrer et une volonté toute renouvelée de lui faire mordre la poussière. Elle tourna la tête et cracha nonchalamment le sang qui lui était remonté jusqu'à la bouche, puis elle frappa son thorax avec son propre poing. Elle avait mal ? Tant mieux, c'est exactement ce qu'il lui fallait pour remettre en marche son "moteur" émotionnel. La douleur était le meilleur moyen d'apprendre de ses erreurs : elle avait laissé sa garde baissée pour une attaque qu'elle jugeait improbable et elle en avait payé les conséquences. Elle jura intérieurement qu'on ne l'y reprendrait pas une seconde fois et se redressa pour de bon sur ses jambes. C'était lui qui menait la danse et qui poussait la Sith à adopter le comportement qu'il voulait qu'elle adopte. Il fallait à tout prix changer cela pour qu'elle puisse enfin prendre l'ascendant et le vaincre une bonne fois pour toutes. C'était primordial, et même vital puisqu'il était hors de question qu'elle survive à la honte d'une défaite à deux doigts d'une victoire écrasante sur la République. Elle vit le Jedi se concentrer et refaire ce qu'il avait fait visiblement avant que le combat n'éclate ; elle ressentit alors une accalmie dans la tempête de sa colère et de sa haine. Loin de vouloir se laisser affaiblir ainsi, elle allait elle aussi sorti quelques cartes qu'elle avait en main. Elle recracha une nouvelle glaire de sang qui alla s'étaler sur le sol froid de la pièce et elle alluma une nouvelle fois son sabre laser sans décrocher son regard de celui du combattant en face d'elle. Elle ressentait toujours la lumière de son ennemi qui s'immisçait en elle malgré tout. Il essayait de l'affaiblir avec ses techniques fourbes de Jedi, mais cela n'allait pas se passer comme ça. Elle se concentra à nouveau pour réunir en elle tout ce qu'elle pouvait avoir comme rage. Ce n'était plus qu'un vulgaire combat au sabre, c'était un duel au sein même de la Force et des conceptions que l'on pouvait s'en faire. Là où le Jedi cherchait à apaiser, la Sith cherchait à déchaîner. Elle pensait à son passé de violence et de brutalité, elle pensait à ce qu'elle comptait faire à sa future prisonnière si jamais elle arrivait à l'attraper dans sa petite frégate isolée au milieu de la bataille spatiale, elle se plaisait à imaginer ce qu'elle pourrait faire aux jeunes Padawan le jour où Ondéron serait envahie par l'armée Sith. Ces images de mort la rassuraient autant qu'elles l'emplissaient d'une haine qu'elle voulait comme incontrôlable sans pouvoir la déchaîner malgré tous ses efforts. C'est alors qu'excédée par les petits tours de magie du Jedi, elle leva son sabre laser et l'abattit plusieurs fois sur le sol, faisant alors jaillir de grandes gerbes d'étincelles dans toute la pièce. Les pupilles de ses yeux, habituellement jaunâtres à cause de la corruption du côté obscur, commençaient doucement à virer à un jaune brillant qui, dans ses moments les plus colériques, pouvait tirer un peu sur le rougeâtre. Elle leva ce regard obscurci par le ressentiment vers le Jedi et fit bien attention à ce que celui-ci capte bien son regard. Son visage transpirait à cause de l'adrénaline et de la chaleur émise par les lames de sabres laser et de minces gouttelettes de sueur venaient perler sur les bijoux rituels de la guerrière.


Il ne fallait pas lui laisser une seule seconde de plus. Chaque moment de flottement était une occasion pour lui non seulement de recouvrer ses propres forces mais aussi d'affaiblir celles de la Maraudeuse Grise. Elle courut donc vers son adversaire en ne prenant même pas soin de lever son sabre dont la pointe traîna sur le sol. Puis, une fois arrivée à la hauteur du Jedi, elle commença à faire pleuvoir une avalanche de coups incroyablement brutaux. Ce qu'elle ne pouvait obtenir en pureté, elle allait le gagner en férocité. Un nouvel échange de coups et de diverses bottes eut donc lieu. L'affrontement avait regagné un équilibre qui avait été relativement perdu lors de la dernière passe d'armes et elle ne comptait pas laisser à l'ennemi ni le temps ni l'espace pour que ce déséquilibre ne retourne en sa faveur. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle ralentit légèrement la cadence de ses attaques : le Jedi était définitivement plus rapide qu'elle mais elle était forte et endurante, c'était sur ces points qu'elle devait jouer. De plus, la très relative lenteur allait l'aider à rendre ses coups plus précis et moins hasardeux. Le coup de l'imprévisibilité ne marchait manifestement pas sur celui-là, il était un véritable mur qui calculait parfaitement toutes les possibilités et toutes les feintes possibles. Son esprit était tellement relié à la Force que celle-ci semblait lui susurrer tout ce qu'il avait besoin de savoir pour parer à tous les coups de la Rattataki. Après une trentaine de secondes d'échanges, c'est un rapport de force qui vint s'installer quand les sabres s'immobilisèrent et se frottèrent les uns contre les autres. Les visages des deux protagonistes étaient donc proches l'un de l'autre, et la chaleur des armes se faisait étouffante, sans compter les souffles respectifs de chacun des combattants qui venaient frapper le visage de l'autre. Elle commença alors à utiliser sa force physique pour appuyer sur le sabre du Falleen. Alors que le sabre commençait doucement à pencher, elle retira brusquement son sabre et le Jedi, légèrement déséquilibré par la feinte inattendue de son adversaire, eut du mal à contrer le coup vertical de la Sith. Mais il en fallait visiblement plus pour le tromper pour de bon puisqu'il arriva à stopper le coup, bien que difficilement. Les deux protagonistes s'éloignèrent donc l'un de l'autre quand ils s'aperçurent qu'aucune possibilité de faire tomber l'autre n'était disponible.


Bien qu'elle n'arrivait pas à prendre le dessus sur lui, elle arrivait à rééquilibrer la joute, même si c'était toujours difficile. Elle commençait à doucement comprendre ce qu'il lui fallait pour tromper le maître Jedi, tout comme lui-même savait ce qui marchait. C'était donc une question de rythme : chacun devait imposer le rythme qui lui convenait le mieux à l'autre. Le maître Jedi voulait manifestement garder une cadence rapide et la Sith misait plutôt sur sa constitution et sa force physique. Les deux bretteurs se tournaient lentement autour, chacun vraisemblablement totalement déterminé à vaincre l'autre. Ils se jaugeaient, essayaient de trouver la faille qui leur permettrait de prendre le dessus. Attendant alors un nouvel échange, la guerrière en profita évidemment pour souffler mais aussi pour se concentrer, pour améliorer ses capacités. Elle voulait prendre le dessus non seulement sur le plan physique mais aussi sur le plan moral, compenser le calme de son adversaire par sa passion inextinguible. Elle prit une grande inspiration et au moment de recracher l'air qu'elle avait stocké dans les poumons, elle échappa un grognement guttural tout en se relançant à l'attaque. Une nouvelle passe d'armes se déroula alors où, pour de bon, elle rattrapa sa malheureuse erreur de tout à l'heure et où, pour la première fois dans le combat, elle eut l'impression d'être au coude-à-coude avec l'alien. Si elle continuait à empêcher son adversaire d'imposer son rythme, peut-être qu'elle finirait par prendre le dessus sur lui. Elle n'avait de toute façon pas d'autre alternative si ce n'était celle de la capitulation et de la mort. Elle fit alors un salto au-dessus de son adversaire qui, même s'il fut surpris, arriva à placer un coup de sabre laser qui érafla le bras de la Sith qui, bien que ce ne fut qu'une blessure très légère, était bien présente avant tout. Ce n'était toutefois qu'un petit sacrifice vu que le coup qu'il décocha lui empêcha d'en faire un deuxième une fois qu'elle retomba sur le sol, ce qui lui permit de balancer sa tête d'arrière en avant et de lui donner un coup de boule d'une force disons... respectable. Le Jedi recula sur deux mètres et se remit rapidement de ses émotions. La Sith, elle, avait payé son action par le fait que, de son nez, commençait à couler un long filet de sang. C'était le premier coup qu'elle avait réussi à porter au Jedi, et elle comptait bien faire de celui-ci un symbole. Le Jedi semblait très confiant en lui et ce coup de boule était une façon de lui dire dans le langage de la guerrière qu'il n'était pas intouchable et que si ce n'était qu'un coup de boule sans gravité qu'il venait de recevoir, il pouvait tout aussi bien recevoir un sabre laser dans la gorge la prochaine fois. La Sith essuya son nez d'un revers de manche rapide et se remit en garde, la confiance visiblement revigoré par cette attaque, somme toute, plus symbolique qu'autre chose.
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Leto croisa le regard furibond de la Sith, lorsque celle-ci se déchaina sur le sol métallique, faisant sauter des plaques entières hors de leur emplacement à l'aide de furieux coups de sabre-laser. La pièce entière grinça d'un horrible cri de métal qui se tordait. On aurait juré que le vaisseau allait se disloquer ou que le sabre-laser rouge sang de la Guerrière allait être suffisamment fort pour trancher la carlingue en deux. Leto savait que c'était matériellement impossible. Mais la crainte qu'il commençait à éprouver alors et l'impressionnante fureur dont faisait preuve la Sith avait de quoi bousculer même les pensées les plus raisonnables et logiques qui soit. Ses pommettes s'empourpraient, son sang bouillonnait sous sa peau et sa mâchoire s'écorcha en une terrifiante grimace de haine pure. Ses épaules se levaient et retombaient lourdement sous l'effort nécessaire pour contenir son souffle rauque. Dans sa colère, elle avait sectionné un tuyau auquel Leto était incapable de faire correspondre une fonction. Tout ce qu'il pouvait dire, c'est que le tuyau laisser s'échapper une colonne de fumée ultra pressurisée blanchâtre, tel un nuage propulsé par un canon à lance-flamme. En s'aidant de la Force, il n'eut aucun mal à comprendre qu'il s'agissait de vapeur brûlante et à mesure que les secondes s'égrenaient, le jet de fumée ne semblait pas vouloir s'affaiblir. Un danger supplémentaire auquel il devrait faire attention, car il présumait que passer sa main à travers ce jet de vapeur pourrait lui occasionner de sévères brûlures.

Le contraste entre le Jedi et la Sith était saisissant. Elle semblait exténuée, son visage perclus de rage luisait de sueur et son poux avait plus que doublé depuis le début du combat, dopé par de l'adrénaline pure. Mais elle était en réalité en pleine forme et avait faim de victoire. Le Jedi était serein, son organisme de lézard ne lui permettait pas de transpirer la moindre goutte d'eau, mais sa poitrine se soulevait doucement à chaque respiration prise. Quant à son visage, il était celui d'une statue de bronzium comme on en trouvait des rangées entières dans les appartements sénatoriaux de luxe du 500 Republica sur Coruscant, impassible et froid. Mais dans son esprit, il redoutait cette prise de force interminable qu'était celle de la Sith. Il la sentait croitre dans la Force comme une plante vénéneuse qui se nourrissait de la terre et de ses minéraux jusqu'à atteindre une taille gigantesque. Son terreau était le Côté Obscur et ses épines prenaient la forme de son sabre-laser écarlate. Il pouvait la vaincre, il en était sûr. Mais elle demeurait irrémédiablement dangereuse et il était désormais persuadé qu'il devait tout mettre en œuvre pour conclure la joute le plus rapidement possible. Elle semblait prendre de l'assurance et de l'énergie à mesure que Leto lui résistait, comme une motivation supplémentaire venant suralimenter sa haine exaltante. Elle savait se servir de la Force pour s'affranchir de l'entrave que Leto lui imposait. L'Apaisement de l'Obscur n'était pas suffisant contre elle, sa hargne était trop féroce, sa volonté de tuer était trop explosive. Il fallait agir de façon plus radicale. Leto devait redoubler d'effort pour la vaincre, quitte à renvoyer à elle toute sa violence et sa colère et ne plus se contenter d'essayer d'apaiser et d'attendrir.

Soudain, la Rattataki fondit sur son adversaire. Les quelques passes d'arme qui s'en suivait firent comprendre à Leto que sa technique et sa précision n'avait que peu évoluée. Mais la lenteur d’exécution de ses attaques était notable car conjuguée désormais à une force de frappe beaucoup plus importante qu'auparavant. Si bien qu'il n'était pas rare que le sabre de Leto soit fortement dévié sur le côté, obligeant le Jedi à user de son propre poids corporel pour maintenir sa défense à flot. Heureusement pour lui, il pouvait se targuer d'une taille physique avantageuse, car l'énergie déployée par la jeune femme, de vingt centimètres moindre que lui, avait de quoi étonner même les bretteurs les plus costauds. De plus, ses mouvements semblaient se faire plus erratiques, moins prévisibles, de telle sorte que Leto ne parvenait plus à imposer son Ataru foudroyant et rapide. Partagés entre la défense et l'attaque, ses enchainements se délayaient peu à peu et la balance se rééquilibrait en la faveur de la Sith jusqu'à ce qu'elle prenne totalement confiance en elle. Se faisant, elle tenta un assaut ressemblant étonnamment à celui qu'avait réalisé Leto. La Force lui porta un électrochoc dans chacun de ses muscles et chacun de ses nerfs, lui permettant de lever son sabre en un éclair. Sa lame laser effleura le bras de son adversaire sans qu'il ne puisse faire mieux, et au vu du déroulement de l'action, il s’estimait chanceux d'avoir put avoir le temps de parer un coup de sabre meurtrier et surprenant. Mais là n'avait pas été le principal danger, car la suite de l'enchainement avait été la véritable botte de la Sith. Cinglante ironie, il avait eu la présence d'esprit de porter un coup de pied à son adversaire tel un véritable brigand, mais il n'avait pas anticipé qu'elle aussi pouvait employer de telles méthodes. Leto encaissa un coup de tête royal et tituba en arrière sur quelques mètres.

Son nerfs oculaire droit, ébranlé, avait percuté la paroi osseuse de son crâne, derrière son globe, si bien qu'une vive douleur s’élança dans toute sa face pendant une demi-seconde. Suffisant pour lui arracher un grognement tandis qu'il sentit un filet de sang s'écouler de sa lèvre inférieure, fendillée par l'impact. Il mit plusieurs secondes pour reprendre ses esprits, sa vision avait été floue l'espace d'un instant et son œil droit s'était fermé par réflexe. Lorsqu'il l'eut rouvert, il vit la Sith essuyer son propre faciès doucement ensanglanté d'un air de défi. Elle semblait fière d'avoir put porter un coup si surprenant à son opposant. La façon dont elle se débarrassa du liquide rouge qui perlait sur sa bouche ne laissait aucun doute sur l'aspect animal qu'elle revêtait lorsqu'elle combattait. On aurait dit un fauve vicieux qui s'était sciemment blessé pour mieux atteindre sa proie trop inattentive.

Elle se complaisait dans cet instinct brutal qui faisait sa force au combat. Elle aimait se comporter comme une bête et s'abreuver au calice empoisonné du Côté Obscur. Alors elle allait être traitée sans aucune once de pitié par Vorkosigan, implacable ennemis des Sith et des agents du mal. Il en était convaincu maintenant, l'attaque serait la meilleure défense.

Leto brandit son arme, il s'apprêta à ruer mais soudain, la pièce fut secouée comme si un véritable séisme se produisait. Un puissant grondement intervint et Leto n'eut d'autre choix que de s'accroupir pour ne pas chuter de tout son long. Dans le même temps, les blafards tubes de lumière du plafond éclatèrent en une foultitude de morceaux de verre tranchants comme des copeaux. Le vaisseau avait été percuté par quelque chose. Une roquette à proton, peut-être, ou un tir de turbolaser bien placé ? À moins qu'il ne s'agisse d'un chasseur républicain qui avait élancé son engin sur la coque de l'immense vaisseau Sith dans une tentative désespérée d'attaque kamikaze ? En tout cas, la secousse fut suffisamment forte pour chambarder l'embarcation toute entière et plonger la salle de maintenance dans le noir. Seules les lointaines explosions et rayons multicolores de la bataille spatiale, et les deux sabres-laser du Jedi et de la Sith prodiguaient encore un peu de clarté. La pièce était encore instable des réverbérations de la secousse tandis que le vacarme des caissons de matériel s’effondrant au sol ne permit pas à Leto de savoir si la Sith avait dit quelque chose ou non.

Il dut lever son bras par dessus sa tête pour se protéger des éclats des tubes de verre des néons qui pleuvaient sur lui et son adversaire. Ses synapses et connexions dans son cerveau lui indiquèrent avec une clairvoyance fulgurante que malgré la situation qui venait de se dégrader brusquement, il pouvait encore en tirer un avantage précieux. Ainsi, il leva les mains devant lui avec détermination et la Force répondit à son appel du tac-o-tac. La Télékinésie était probablement le pouvoir Jedi le plus basique qui soit, avec celui de la Persuasion. Mais maitrisé à haut niveau par un Maître Jedi expérimenté, cela pouvait devenir une arme redoutable. Il s'agissait de l'art de déplacer des corps matériels simplement en faisant mentalement appel à la Force. C'était aussi un terme générique pour désigner bon nombre de fonction faisant appel aux mêmes attributs, telles que la Vague de Force ou la très rare et très complexe Lévitation. La taille et la masse de l'objet à faire planer avait généralement peu d'importance. Ce qui comptait, c'étaient les capacités psychologiques de l'utilisateur, sa propension à se persuader lui-même qu'il était possible de faire bouger un objet d'une certaine taille par la pensée. Il ne fallait pas avoir peur de l'échec et ne jamais douter qu'un tel exploit soit possible grâce à la Force, et ainsi, on parvenait à faire se mouvoir sans les toucher des objets gigantesques. Ici, point de landspeeder, de rocher ou de caisson de matériel mais de simples bris de verre blancs, fins et coupants comme des rasoirs.

Imaginez maintenant que ceux-ci soit agglutinés par centaine, voir par millier d'échardes mortelles, et qu'ils soit propulsés droit devant à une vitesse effrayante, vertigineuse...

Leto ne savait pas si sa tentative d'empaler de centaines d'épines la Sith avait réussie ou pas. Dans le cas contraire, il ne tenait pas à savoir comment elle avait fait pour s'en sortir, car il estimait maintenant qu'il devait considérer plus sérieusement ses objectifs secondaires. La secousse encaissée par le vaisseau l'avait passablement prit de cour et il redoutait que le vaisseau ne soit finalement abattu par les forces républicaines avec lui dedans. Il devait donc tenter de prendre le contrôle du navire en compagnie des commandos républicains et contacter au plus vite la flotte pour annoncer qu'il n'était plus nécessaire de tirer sur lui. Il ne pouvait pas se permettre de quitter le vaisseau maintenant, car si jamais les républicains ne parvenaient pas à réduire la menace impériale à néant, l'escorteur allait de nouveau chasser la frégate de la Chancelière. Il ne devait donc plus perdre de temps face à la Sith. Il n'y avait pas pire désavantage tactique que la présence de civils non combattants sur le champ de bataille. ''Pour le bon déroulement d'un plan d'action, considérez-les comme déjà perdus''. Telle était la triste réalité qu'on apprenait aux généraux et grands stratèges républicains à qui on façonnaient le pragmatisme et la loyauté à grand coup de dogmatisation et de notions de civisme responsable. Mais Leto était différent, il était guidé par la Force, il était compassion et espoir tel que la Force Vivante le voulait. Et il était terriblement opiniâtre, il n'abandonnait jamais tant qu'il percevait la moindre lueur de réussite.

Il avait déjà mis son plan de fuite à exécution. Il désactiva son sabre-laser pour bénéficier du maximum d'obscurité et de discrétion et tâtonna au sol. Puis il retrouva les plaques métalliques – celles encore intactes après le défoulement de la Rattataki – qui sonnaient creux lorsqu'il les avait foulé du pied pendant le combat. Il y trouva une poignée qu'il tira afin de soulever la plaque qui s'avérait être une ouverture vers un étroit tunnel de maintenance, tout juste assez grand pour accueillir un homme adulte. Il se faufila à l'intérieur et progressa accroupi dans un canal exigu sur vingt mètres. Une intersection lui offrit trois directions possibles. Il ne savait absolument pas où aller pour se rapprocher au mieux du pont de commandement du vaisseau, mais il estimait qu'aller tout droit était la meilleure option pour mettre un maximum de distance entre lui et la Sith. Car son lien dans la Force n'avait pas disparu, elle n'était pas morte. ''Ça aurait été trop facile'' se dit-il avec un mélange de dépit et de sarcasme.

Le goût cuivré de son sang avait disparu de sa bouche. Sa tunique avait gagnée quelques déchirures notamment dut aux éclats de verre qui lui étaient tombés sur la tête et ses mains portaient désormais des égratignures superficielles. Même une mèches de ses cheveux noirs coiffés en longue catogan avait été tranchée par un bris de néon.
L'étroit tunnel le fit bifurquer sur la droite pendant plusieurs mètres et arrivé au bout du chemin qu'il lui était possible d'emprunter, Leto dut sortir de sa cachette. Il décrocha une grille au-dessus de sa tête et se hissa hors du conduit pour pénétrer dans une nouvelle pièce de l'intérieur du vaisseau.

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> > Thème musical de la scène: le centre de commande des Sith < <

Instantanément, Leto eu l'impression d'avoir été littéralement absorbé dans un autre monde. Le grondement lointain des explosions, les secousses des chasseurs stellaires frôlant dangereusement la carlingue de l'escorteur, les éclats lumineux verts des vaisseaux républicains... tout cela avait disparu. Il se senti étouffé pendant quelques secondes avant de recouvrer l'intégralité de ses sens. Il observa tout autour de lui pour découvrir où il avait atterrit. C'était une salle vaste, baignée d'un éclairage crépusculaire, des candélabres gothiques renvoyant de timides mais insidieuses lumières rouges. Sur les côtés de la pièce étaient disposées des séries d'écrans communicant une somme presque indéchiffrable de diagrammes, de données techniques et d'analyses mathématiques, probablement pour indiquer l'état de fonctionnement du vaisseau et le déroulement de la bataille qui faisait rage tout autour de lui. Au centre, une vaste table d'opération trônait avec installé au dessus un système de diffusion performant d’hologramme, un appareil de communication privée. Au fond se trouvait quatre sièges capitonnés de rouge sombre placés en demi-cercle de façon à ce que chacun des occupants des sièges puissent voir les autres dans un angle de visu parfaitement ouvert. De l'autre côté de ces sièges se trouvait une large porte en palladium veiné d'or, un matériaux métallique noble et luxueux qu'on n'avait que très peu l'habitude d'utiliser pour construire autre chose que des corps de bague au prix étourdissant. À bien y regarder, les candélabres et divers autres éléments décoratifs de cette étrange pièce étaient composés du même métal, ce qui fit comprendre à Leto qu'elle ne devait pas être occupée par de simples militaires. Enfin, il put apercevoir, fixé au mur devant lui, un grand cadre au bord sculpté enserrant une toile d'une représentation artistique de l'Impératrice Ynnitach. Son regard incisif et sa mimique cruelle semblaient être à même de pervertir l'âme de Leto quand bien même il ne s'agissait que d'une peinture.

Cette salle exsudait le Côté Obscur.

Il s'agissait certainement d'un centre de commandement réservé uniquement aux Sith et à leurs acolytes. Là où ils pouvaient y cultiver leur colère dans de sombres méditations, élaborer des stratégies d'attaque sans s'escagasser de l'avis des militaires et fomenter d'horribles desseins avec les leurs en toute discrétion. Les Sith avaient pour habitude de beaucoup prendre part activement aux actions militaires de leur Empire, aussi, il n'était pas surprenant de trouver ce genre de centre de commande prioritaire à n'importe quel autre dans bon nombre de vaisseaux d'envergure au sein de leur flotte. Contrairement aux Jedi qui évitaient de trop prendre part aux conflits et qui ne désiraient pas le moins du monde se changer en généraux de guerre intermittents. Les vaisseaux républicains n'étaient pas pourvues d'installations privées pouvant accueillir les Jedi. Ceux-ci devaient se contenter de tout le modeste confort alloué aux simples soldats alors que les Sith n'hésitaient pas à s’entourer de l'agrément le plus faste même en plein cœur du conflit. Paradoxe élémentaire entre ces deux castes d'utilisateur de la Force.

Maintenant que le constat était fait, il voulut savoir où il se situait avec exactitude dans le vaisseau. Il s'approcha d'une des consoles prêt d'un écran pour y entrer quelques commandes. Il cherchait à obtenir un plan du vaisseau afin de déterminer par où il devait aller pour gagner le pont supérieur. Il était sur le point de parvenir à ses fins lorsqu'un grésillement sonore se fit entendre. Le bruit mécanisé de servo-moteur se déployant après qu'une trappe au plafond se soit ouverte alerta le Jedi qui fit volte-face. Une voix artificielle pré-enregistrée déclara froidement : « PRÉSENCE INTRUS DÉTECTÉ. ACTIVATION DU SYSTÈME DE DÉFENSE AUTOMATIQUE » et un canon blaster apparut à travers l'ouverture qui s'était créée. L'instant d'après, une rafale de tir d'énergie tomba sur le Jedi qui brandissait déjà son sabre-laser. Mettant simplement en opposition sa lame, il put détourner l'assaut et une fois la première phase d'attaque automatique du canon terminée, il jeta sa lame en l'air. Son sabre émeraude accompli une belle parabole pour venir découper en son centre le canon blaster et son coffrage dans lequel était contenu son système de visé automatique et l'appareil explosa en une cascade d'étincelle s'écrasant au sol. Leto reprit son sabre en main en se tenant aux aguets pour contrer une éventuelle attaque supplémentaire.

Plusieurs secondes défilèrent mais aucun autre canon automatique ne fit son apparition. ''Même quand les Sith ne sont pas là, leur vaisseaux est dangereux'' se dit-il en soupirant. Il ne voulait même pas essayer de comprendre par quelle machiavélisme électronique l'ordinateur avait-il put déterminer qu'il était un intrus. Il s'apprêta à revenir à son occupation lorsque son comlink bipa.

- « Rancor un à Maître Vorkosigan. Vous me recevez ? Il s'empara de son petit appareil de communication, il s'agissait du chef d'escouade de commando.

- Ici Vorkosigan, quelle est votre situation ?

- Nous avons atteint les points A et B et avons placé les explosifs. Reste les points C et D.

- Je vais d'un moment à l'autre atteindre le pont supérieur de commande, nous pouvons prendre le contrôle du vaisseau sans le détruire. L'appareil grésilla du souffle désinvolte du militaire à l'autre bout du fil.

- Sauf votre respect monsieur, je pense qu'il vaut mieux le faire exploser et qu'on en parle plus ! Je serais au point C dans moins de deux minutes.

- Laissez-moi au moins le temps d'atteindre le pont de commandement ! S'enquit Leto. Quand bien même le vaisseau était rempli d'impériaux, il ne désirait pas particulièrement les faire se volatiliser en poussière dans une gigantesque explosion. Si il pouvait se contenter d'en abattre quelque un, tout au plus, si jamais il en était absolu forcé, et faire prisonnier les autres pour garder le vaisseau intact, il en serait aisé. L'autre respira bruyamment avant de répondre.

- Et le Sith ? Vous vous en êtes débarrassé ?

- Oui. Le Sith est mort. Mensonge, Leto savait qu'elle était probablement en vie. Mais il fallait mentir au militaire pour qu'il lui laisse le temps de faire ce qu'il voulait. Si Leto avouait que la Sith était encore en vie, le militaire perdrait confiance en lui et refuserait de suivre son plan. Le commando prit un instant de réflexion avant de conclure.

- Ok... essayez d'atteindre le pont de commandement. Nous, on place les derniers explosifs et on attend votre appel. Mais si ça prend trop de temps, on n'attendra plus et ont fera péter ce vaisseau ! Mon escouade a déjà repéré l'emplacement des nacelles de sauvetage.

- Bien reçu. Restez sur vos gardes. »

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La reprise du combat, si l'on peut appeler ça une reprise, se passa extrêmement vite. Alors qu'elle avait réussi à atteindre le visage de son ennemi, celui-ci se préparait à contre-attaquer pour éliminer la confiance renouvelée de la guerrière Sith en sa capacité à remporter le duel. Mais avant même qu'il ne puisse abattre son sabre laser sur la Rattataki, une violente secousse, sans doute provoquée par une explosion proche retentit. La Maraudeuse tenta de ne pas perdre l'équilibre alors que tout le vaisseau semblait sur le point d'exploser en millions de petits morceaux, mais elle dut se résoudre à poser un de ses genoux à terre en attendant que la tempête se calme. A ce moment seulement, elle aurait pu de nouveau attaquer son adversaire. Si elle faisait à ce moment-là, elle aurait titubé avant de tomber lamentablement sur le sol, ce qui aurait pu la mettre à la merci du sabre jaune du Jedi. Il n'était nul besoin ni de se ridiculiser ni de mourir ; après tout le combat reprendrait bien assez tôt, et de plus belle. Toutefois, ce fut moins l'explosion en elle-même que ce qu'elle entraîna qui allait s'avérer être de sérieux problèmes. Au lieu de se calmer, celle-ci allait secouer la pièce comme un Tuk'ata secoue ses proies en les déchiquetant malicieusement. Les caisses se mirent à tomber, puis à être projetées de part et d'autre de la pièce. Pour ajouter du piment à la situation, les néons s’éteignirent subitement, transformant la pièce en une sorte de tombeau verrouillé où ne vivaient alors que deux sabres dont les rais de lumière éclairaient faiblement les silhouettes de leurs détenteurs. Le combat venait de s'annoncer plus difficile pour la Sith qui, même si elle avait les sens en exergue depuis le début du combat, préférait bien évidemment combattre dans des conditions les meilleures, par exemple dans une pièce éclairée. Mais ce qui arriva, elle ne l'attendait pas. Certainement pas d'un maître Jedi en tout cas. Et elle allait s'en vouloir de l'avoir sous-estimé.


Une sorte de réplique du tremblement initial survint. Il fut brutal et inattendu, assez en tout cas pour briser les néons qui étaient alors éteints et toujours accrochés au plafond. Dans un réflexe justifié, la Maraudeuse Grise baissa la tête un maximum afin d'éviter d'être blessée par les éclats du néon qui se situait alors juste au-dessus d'elle. Et bien qu'elle n'arrivait pas vraiment à voir son ennemi, il y avait fort à partir que celui-ci avait utilisé la même technique pour éviter les mêmes conséquences puisque lui aussi avait une rangée de néons qui se trouvaient aussi au-dessus de lui comme autant d'épées de Damoclès qui risquaient, au mieux, de l'érafler sur toute la surface du crâne. Il y eut alors un bref moment de flottement. S'était-elle trompée, alors ? Avait-il sérieusement été blessé par quelques morceaux de verre desquels il n'avait pas réussi à s'abriter ? Avait-il été surpris ? C'est alors que la Sith fit un pas en avant, et elle entendit alors une sorte de bruit de verre s'entrechoquant doucement, avant de voir les reflets de la lumière jaune du sabre laser du Fallen dans une myriade de morceaux de verre en suspension dans l'air. Elle comprit trop tard qu'elle avait fait une erreur, et elle fit rapidement le calcul dans sa tête : il n'était pas question d'éviter les dégâts, seulement de les limiter un maximum. Elle vit alors cette armée bien ordonnée d'éclats blancs se diriger à une vitesse vertigineuse vers elle. Elle tendit le bras à l'avant pour tenter de retenir le plus de morceaux à l'aide de la Force, mais le mal était fait. Elle prit le gros de l'attaque et la violence du geste fut telle qu'elle fut projetée en arrière, tombant sur le dos. La douleur fut si immense, si claire, si aveuglante que son souffle en resta coupée pendant une bonne douzaine de secondes. Elle entendit alors, en arrière-plan, le Jedi qui avait vraisemblablement pris la poudre d'escampette.


Une seconde... Quatre secondes... Sept secondes... Un grand volume d'air vint alors remplir les poumons de l'air qui écarquilla les yeux violemment et qui laissa échapper l'entièreté de sa douleur dans un cri guttural, traduisant une douleur comme elle n'en connut que très rarement. Elle avait sous-estimé la volonté du Jedi à mener à bien sa mission. Elle en venait même à se demander si c'était bien un Jedi. Et si c'était le cas, ce qu'il faisait encore dans les rangs de ces idiots pacifistes et inoffensifs. Lui, il avait montré une volonté de duracier. Elle n'avait toutefois pas le temps de penser à toutes ces questions. Elle devait tout d'abord penser à canaliser toute la douleur qui venait de s'infiltrer en elle. Juste sous sa peau, près de ses organes. Elle ne pouvait simplement pas savoir quels organes avaient été touchés puisque la douleur rayonnait de partout. Toutefois, le corps fut légèrement moins abîmé grâce aux tissus épais dont elle s'était parée. Mais le visage, lui, avait reçu l'attaque de plein fouet. Elle arriva alors à se relever difficilement et à se mettre sur ses genoux, devant alors utiliser ses mains pour s'appuyer sous le sol. Après une longue inspiration douloureuse, elle arriva à se dresser sur ses deux jambes. Il était temps pour elle de sortir de la pièce pour se lancer à la recherche de son ennemi. Affaiblie comme elle l'était, il était hors de question pour elle de suivre ses pas et de se jeter dans un conduit si exigu. Elle allait passer par les grandes portes. Elle attrapa alors son arme et d'un seul coup, mue par une rage immense que même le Jedi devait ressentir, où qu'il fut, elle découpa la porte en deux et sortit de la pièce qui, contrairement à celle qu'elle venait juste de quitter, avait ses néons bien fixés et bien allumés. Avant de se lancer à la chasse aux Jedi, elle décida toutefois de vérifier quelque chose et, passant sa main sur le visage, elle s'aperçut que celui-ci était absolument maculé de sang, à tel point que l'on pouvait croire qu'elle portait un masque d'un rouge vif. Cette vision d'elle aussi vulnérable lui inspira alors un profond dégoût envers elle-même et une haine sans bornes pour le Jedi qui avait osé lui infliger ça. Elle allait se venger. Tôt ou tard. Et si elle devait mourir, faire exploser ce vaisseau, tuer l'Impératrice en personne et brûler Coruscant, Impératrice Têta, Dubrillon et toutes les planètes de cette galaxie, elle le ferait sans hésiter une seule seconde. Elle s'empara alors de son comlink qui fonctionnait encore et prit contact avec l'opérateur. Sa voix de jeune femme ténébreuse s'était alors transformée. Il n'y avait plus rien de vaguement humain, juste des sons rauques, gutturaux et emplis de colère qui s'échappaient de sa bouche. Le côté obscur l'avait totalement consumée et elle se demandait, au plus profond d'elle-même, si elle allait un jour réussir à se calmer. Chaque goutte de son sang qu'elle voyait tomber sur le sol était un affront qui lui était fait et qui ne servait qu'à augmenter son courroux. C'était donc ça. Elle l'était bien, pour de bon.


LA CHIENNE KATH.



"Où est le Jedi... ?"


"Excellence ? Est-ce que vous all--"


"OÙ EST LE JEDI !?!?"


"Je... je-jjje... Là, excellence ! Une tentative d'intrusion informatique a été détectée dans la salle de conférence. Je--"



Sans même attendre que le pauvre diable eût fini sa phrase, terrorisé par la Sith dont le caractère n'était pourtant pas à l'accoutumée un exemple de courtoisie, la guerrière, totalement ensanglantée et les vêtements en lambeaux à cause du passage rapide du verre sur les tissus, coupa le comlink qui allait lui servir de guide par le biais de l'opérateur qui, maintenant, était tenté de rajouter une dizaine de milliers d'occurrences du mot "excellence". Marchant au milieu des couloirs de l'engin spatial, elle entendait au loin résonner les détonations des tirs de blasters échangés entre les soldats en garnison sur le bâtiment et le commando républicain qui tentait une percée accompagné du Jedi qu'elle recherchait. Bien que les premiers pas furent difficile tant la douleur était intense, le pas se pressa et se fit de plus en plus assuré, la silhouette auparavant grise et dorénavant écarlate de la Sith ne laissant traîner derrière elle une traînée de sang humide. Elle convertissant sa souffrance en un carburant bien plus efficace pour terrasser ses ennemis. De temps en temps, l'image de la chancelière capturée se reflétait dans son esprit embrumé par la fureur, sans que cela ne lui évoque un quelconque sens du devoir. Elle avait totalement perdu le sens des priorités, et celle qui était sa principale était la suivante : massacrer son adversaire, quitte à mourir aussi. Si elle venait à survivre à sa confrontation et à capturer la chancelière suprême, elle allait se défouler sur elle aussi, et tant pis pour le châtiment qu'on lui réserverait pour cet acte. Elle pouvait bien mourir après avoir abattu sa cible, ça lui était totalement égal. Guidée par la voix du jeune officier impérial qui semblait retentir à l'arrière-plan, elle enchaînait les couloirs qui menaient jusqu'à la salle de conférence. Puis elle y arriva.


Convaincue alors que la porte allait s'ouvrir automatiquement sur son passage, il n'en fut étonnamment rien. Elle avait beau se tenir devant qu'elle restait immobile, imposante. Pourtant, à travers les parois de duracier de la porte et des murs, elle ressentait le Jedi qui s'affairait de l'autre côté. Elle n'avait cependant aucune fichue idée de ce qu'il comptait faire ici, et là encore, cela ne lui importait pas du tout. Elle voulait juste entrer dans cette fichue salle et reprendre un combat qu'elle ne considérait pas du tout comme terminé. Quelqu'un allait tomber avant que ce soit le cas, et elle allait réunir toute sa passion pour faire en sorte que ce ne soit pas elle qui chute. Interloquée par le comportement décidément réfractaire de la porte, elle entendit murmurer via le comlink que l'intrusion informatique avait bloqué les issues et que ce devait être lui qui devait déverrouiller la porte. Là encore, à peine eut-il le temps de prononcer cette phrase que la Sith avait planté la lame mortelle de son sabre laser sur la jointure de la porte coulissante. Cette porte là était renforcée par rapport à celle de la pièce dans laquelle s'était déroulé le premier combat, pour sûr. Mais elle n'avait pas d'alliage assez résistant pour subir sans broncher une attaque au sabre laser. Cela allait prendre quelques secondes de plus, évidemment, mais elle ferait avec. Donc, après un court instant, la jointure fut complètement déchiquetée et la porte s'ouvrit difficilement tant elle avait été abîmée par le passage de l'arme mortelle sur son squelette de métal. Elle s'avança et pénétra dans la salle de conférences qui, il fallait l'admettre, était bien plus cossue que les autres parties communes du vaisseau. Elle était visiblement réservée aux occupants Sith et, éventuellement, aux rencontres diplomatiques. Mais aujourd'hui, il n'y allait pas avoir de diplomatie, pas de lâcheté, pas de sous-entendu. Il y allait y avoir un combat. Et un cadavre.


Elle tourna la tête une fois entrée de force de la salle, tout ça pour découvrir le maître Jedi ranger son comlink dans sa poche alors qu'il se tenait près d'un ordinateur de bord, sans doute celui qui avait détecté sa présence. Le système de reconnaissance facial de ces ordinateurs enregistrait les visages de l'équipage grâce aux caméras situées dans tout le vaisseau et les visages étrangers, dès qu'ils essayaient d'utiliser les machines du vaisseau, se frottaient systématiquement à une refus et à une tentative de réponse de la part de l'ordinateur du vaisseau. Le Falleen, lui, avait bien évidemment entendu la guerrière Rattataki entrer en trombe dans cette salle dont l'art qui y était affiché était clairement une ode à la puissance des Sith. La Maraudeuse Grise entendait même battre des pulsations ténébreuses et animales ; pas les siennes mais celles du côté Obscur qui régnait en ces lieux. Un puissant Seigneur Sith devait avoir élu domicile ici récemment et médité pendant des heures pour inscrire sa noire présence dans cette salle. Ou peut-être était-ce simplement le visage de l'Impératrice qui, par la pensée, corrompait tous les endroits qu'il contemplait, même si ce n'était qu'une image faite de peinture et de crayon. La Sith, le visage couvert de sang, s'approcha du maître Jedi qui s'était déjà mis en position de combat. Il était prêt à en découdre, visiblement. Tant mieux, elle aussi. Le sabre laser toujours bien en place dans la paume de sa main droite, elle plongea son regard empli de ressentiment dans celui du Falleen. Alors, il put certainement voir que comme son visage, la pupille de ses yeux qui semblaient injectés de sang avait, elle aussi, viré à l'écarlate. La guerrière, elle, se sentait comme spectatrice de ses propres actions, consciente que ce n'était plus vraiment elle qui agissait, mais cette force sauvage que cette attaque dévastatrice avait réveillée. Allait-elle seulement se rendormir une fois ses blessures pansées et le Jedi massacré ?



"Toi et moi... On en a pas encore fini..."


Elle passa sa main gauche sur son nez, puis sur son front, puis sur sa bouche. Le sang qui coulait de toutes les plaies que le Jedi lui avait infligées dégoulinait de partout et le sang vint se déposer sur ma main de laquelle perlaient d'abondantes larmes de sang. De plus, on voyait par toutes les entailles dans son corps s'échapper ce même sang, rouge foncé. Elle perdait un volume assez important de sang à l'heure actuelle, mais cela n'allait pas l'empêcher de combattre. Ce n'était qu'un défi de plus, encore. Même si elle arrivait encore à se mouvoir et à respirer, elle ne devait certainement cet exploit qu'à sa constitution extraordinaire liée à son entraînement de Sith et au fait que la Force lui offrait la force de continuer à bouger. Sans ces deux choses, le corps d'Ottona Anticisse, ou plutôt ce qu'il reste d'elle, serait sans doute resté sans vie sur le sol de cette autre pièce du vaisseau. Elle avait encore la capacité de combattre, la haine lui offrait toute la puissance nécessaire pour continuer. Et même si elle accusait un méchant coup qui à coup sûr avait réduit ses chances de victoire, elle comptait bien, cette fois, ne rien laisser passer à son adversaire. Elle avait fait la terrible erreur de le sous-estimer, pensant qu'il n'allait pas oser faire une telle chose. Elle s'était trompée et en avait durement payé le prix. Mais il allait voir que les Sith regorgeait de telles horreurs pour prendre l'ascendant sur leurs ennemis. Elle continua un court moment à fixer les iris du Jedi alien, qui continuait à afficher un air calme. Cet air l'exaspérait, et elle comptait bien faire en sorte de lui arracher le visage et de le lui faire littéralement manger jusqu'à ce qu'il s'étouffe à cause de sa propre peau.


Elle se mit alors en garde une énième fois, la longue lame rouge faisant briller de mille feux son masque de sang humide qui coulait à flots sur son visage tordu par une colère qui allait être le support de son immanité.
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La lame rouge percuta violemment la verte dans un fracas sonore de grésillement, l'air ionisé s'élevant autour des deux combattants dans une furieuse tempête. Surpris par la férocité et la vitesse d’exécution de son adversaire, le Jedi para de justesse toutes les attaques qui lui étaient destinées. Puis, dans un tourbillon de cape noire il put mettre un peu de distance entre lui et la Guerrière. Au travers de son masque d'hémoglobine, il percevait ses zygomatiques tendus dans un simulacre de sourire cruel, ses yeux brillaient d'un sentiment malfaisant et son souffle sentait le rance. Elle était comme complètement possédée et sa présence dans la Force se faisait encore plus sombre qu'auparavant. Une véritable vision d'horreur. Une funeste danse débuta alors, les premières secondes de la joute furent d'une frénésie sans commune mesure. Le rythme du combat fut plus haché, les parades plus rares, chacun donnant un coup puissant de-ci de-là sans que quiconque ne puisse prendre l'avantage. La puissance des frappes étaient imposantes, mais pas leur vitesse ou leur cadence, chacun se méfiait terriblement de l'autre. Les cheveux soyeux du Jedi virevoltaient dans son dos, contrastant avec le crane chauve et écorché des bris de verre de son terrible adversaire. Le maniement du sabre-laser du Sith n'était toujours pas exceptionnel, en quelques minutes de combat, Leto avait jugé qu'il était moins bon que d'autres adversaires auxquels il avait dut être confronté, mais sa détermination et sa rage amplifiait son impact physique. Et si ses assauts n'étaient pas extrêmement précis, ils étaient vifs et surprenants. Dans certaine phase d'attaque, l'Ataru de la Rattataki semblait se transformer en un Djem So brutal, voir même en un Juyo dangereux et à double tranchant.

Leto aurait put lui rendre la pareille. Leto aurait dut lui rendre la pareille. Il aurait put lui rendre la puissance de ses coups et imposer sa carrure physique exceptionnelle, quitte à s'épuiser. Au moins il aurait put pousser la Sith jusqu'à la fatigue extrême. Mais il ne le voulait pas. Il ne voulait pas renoncer à ce qui faisait de lui un Chevalier Jedi. Il ne voulait pas jouer le jeu obscur de la Sith. Au cours de leur formation, les Sentinelles apprenaient l'infiltration, la dissimulation, la manipulation poussée par la Force et leur spécialité était de résister à l'influence du Côté Obscur pour être capable de rester au contact de l'ennemi de façon prolongée sans que celui-ci ne s'en rende compte. Les Jedi Sentinelles étaient des personnes craintes, tant pour leur solitude que pour leur capacité à trouver, traquer et éliminer les menaces de l'ombre sans être tenté de céder à l'obscurité. Rares étaient les Jedi à devenir Sentinelle pendant aussi longtemps que le fut Leto. Il fallait une force de caractère indestructible, une conviction en la Force telle que le Jedi devait être capable de donner sa vie sans la moindre hésitation à elle si cela était nécessaire. Les Sentinelles recherchaient, trouvaient, patientaient auprès de leur cibles, et au moment opportun, sans une once de pitié, ils frappaient et ils vainquaient. Ils effleuraient sans cesse les ténèbres et supportaient la rage du Côté Obscur, mais paradoxalement, c'étaient eux les lumières les plus vives et les plus pures que pouvait voir naitre en son sein l'Ordre Jedi.

Telle était la voie de Leto Vorkosigan. Résister, plier, suivre le courant du vent, mais ne jamais céder. Conscient qu'il pourrait perdre la vie à la moindre seconde d'inattention ou de faiblesse lors de ce violent combat, il avait décidé de muscler sa défense. Il renforça ses appuies, calcula le moindre de ses déplacements de façon à économiser de l'énergie et ne tenta que quelques attaques isolées mais peu insistantes afin de faire comprendre à son adversaire qu'elle n'était pas encore hors de danger. Il refusait de se laisser aller à la colère, d'alimenter cet échange de violence, de participer à l'escalade de la brutalité comme il avait put le faire face à Calef Arkness des années auparavant. Il était convaincu qu'elle finirait par se fatiguer, son hémorragie allait lui être fatale et enfin, il aurait l'occasion de la mettre définitivement hors d'état de nuire. À moins qu'elle ne réalise d'elle-même avant cela que ses tentatives étaient vaines et qu'il valait mieux se rendre, ce qui aurait arrangé le Jedi. Il avait confiance en la Force et savait qu'elle n'allait pas l'abandonner.

Les deux combattants se déplacèrent dans la vaste salle de commande, comme un chat s'amusait avec une souris et Leto esquivait beaucoup plus qu'auparavant. Deux candélabres furent tranchés en deux, une applique murale prodiguant sa vicieuse lumière rouge fut éclatée en une gerbe d'étincelles par un coup rageur et même la table centrale de diffusion d'hologramme avait faillie être réduite en miette. Leto recula et ils arrivèrent prêt de l'ensemble de fauteuils situés à l'arrière. Une soudaine attaque de la Rattataki surpris le Jedi qui n'eut d'autre choix que de se balancer en arrière pour ne pas voir la moitié de son crane tronçonné par la lame laser ennemie. Se faisant, il chuta en position assise dans un des fauteuils, para un énième coup de justesse et bascula sur le côté en roulant sur le sol pour voir le fauteuil qu'il occupait l'instant d'avant mis en morceaux par un grand fauchage de sabre-laser. De colère, la Rattataki balaya les morceaux de fauteuil dont le métal fondu rougeoyait encore et s'approcha du Jedi. Ce dernier s'était déjà remis sur pied, priant la Force de lui donner quelques secondes d'énergie supplémentaire. Anticisse et lui se figèrent un instant, un suprême instant, leurs lames soudées l'une à l'autre, se fixant par delà une croix crépitante de jade et de cinabre. Leto vit dans les yeux d'Ottona la promesse de l'enfer, un brasier ardent et incontrôlable.

Puis un moulinet, la Rattataki qui se penche de côté, emportant avec sa force physique l'appuie du Falleen. La lame rouge qui pousse un hurlement suraiguë en crissant contre la verte. Un geste d'une fluidité parfaite et la Sith qui tranche proprement le haut de l'épaule du Jedi.

Le Côté Obscur avait-il triomphé ?

Leto bondit en arrière, la douleur lui écrasant la gorge, l'empêchant de pousser le moindre cri. Son bras gauche était toujours attaché à son corps. La pointe de l'arme adverse avait généreusement pénétré le muscle de son deltoïde spinal et des arcs électriques de souffrance lui traversaient les nerfs, mais il n'avait heureusement pas perdu son bras. Elle avança de nouveau en une suite rapide de fentes, son épée mortelle crépitant contre la lame phosphorescente du Jedi. Il s'effaça pour porter une contre-attaque rapide mais il ne put que reculer l'instant d'après, handicapé par la douleur lancinante qui envahissait tout le haut de son corps. Lui fut momentanément déséquilibré, et la Sith portée par sa trop grande fougue, les deux adversaires s'accrochèrent mutuellement les avant-bras avant de chuter en arrière. Elle sentait probablement qu'elle était proche de la victoire, elle avait enfin réussi à percuter la défense du Jedi, à fissurer ce mur invisible de protection infaillible. Le visage ensanglanté de la Rattataki s'approcha de celui du Falleen, des goutes de sang perlaient sur ses lèvres et ses pommettes et coulaient jusque dans le cou du lézard humanoïde. Ivre de sa propre puissance, elle semblait savourer l'instant, elle se gorgeait du Côté Obscur comme d'un fruit mûr et juteux. Ses joues s'enflammaient, son succès grandiose à portée de main l'embrasait d'une fièvre qui oblitérait toute autre considération. Sabre contre sabre, la Sith allongée sur le Jedi, dos au sol, ils luttaient l'un pour sa vie, l'autre pour sa gloire. Le sabre vert de Leto commençait à flancher, la douleur était trop forte, la pression trop grande, la Sith en position de force faisait peser tous son poids et plus encore sur les bras du Jedi.

Mais la Force n'avait pas encore abandonné Leto Vorkosigan. Si son sabre-laser ne pouvait plus frapper, si ses bras ne pouvaient plus se lever, si son esprit ne pouvait plus le défendre, alors la Force se chargerait de faire tout cela.

Il sentit en lui la levée d'une vague de puissance au moins aussi ardente que celle qui engloutissait l'être tout entier de la Sith. Comme si la Force elle-même voulait protéger son fidèle disciple. Si le pouvoir offensif principal des Sith était l’Éclair de Force, celui des Jedi était probablement la Vague de Force. Similaire à de la simple Télékinésie, la Vague de Force était en réalité plus puissante, féroce, mais aussi pour la plupart des Jedi qui en faisait l'emploi plus instinctive. Alors que la Télékinésie permettait de propulser des objets ou des individus d'un endroit à un autre avec précision, ou au moins sur une trajectoire définie, la Vague de Force consistait en un brutal relâchement de pouvoir télékinétique dans les trois dimensions, en règle générale, équivalent à l'onde de choc d'une explosion. Après une concentration de puissance plus ou moins longue selon l'effet recherché, l'utilisateur pouvait expulser son pouvoir sur ce qui l'entourer ou bien l'envoyer sur un adversaire ou groupe d'adversaire pour les éjecter dans les airs.

Pour contrer une Vague de Force, il fallait soi-même maitriser la Télékinésie à haut niveau, au moins aussi bien que l'utilisateur même de l'attaque. Ce qui n'était manifestement pas le cas d'Ottona dont le corps désarticulé se sépara instantanément de celui du Jedi. La Sith eut comme des ailes qui lui poussèrent dans le dos et elle s'écrasa lourdement contre le plafond de la salle de commande. Des bruits écœurant de craquement d'os retentirent tandis qu'un sourd résonnement de paroi métallique fit trembler l'ensemble de la salle. Son corps inanimé retomba sur le sol à quelques mètres de là. Leto se leva d'un bond, ignorant désormais aussi bien qu'il le pouvait la douleur qui continuait à lui brûler son système nerveux. Il s'empara de son sabre-laser, le brandit et s'apprêta à frapper une ultime fois.

Mais quelque chose lui interdit cet acte. Quelque chose l'empêcha de franchir le point de non-retour. Quelque chose entrava son bras avant que son sabre-laser ne vienne transpercer le cœur de son horrible adversaire.

- « Arrêtez de vous battre … !

Leto tourna la tête et aperçut un jeune garçon. Humain. Sept, ou huit ans, tout au plus. Derrière lui, une petite ouverture s'était dévoilée dans le mur, une cache d'arme contenant des fusils blaster précautionneusement ordonnés sur un rack de rangement. L'enfant s'y cacher probablement depuis le début.

- Je vous en supplie, arrêtez de vous battre... »

Il sanglotait, son regard embué de larme dévorait Leto et l'implorait de retenir son bras vengeur.

Qui était-il ? Que faisait-il ici ?

Le déroulement des évènements, la blessure que son personnage inflige au mien et la façon dont elle se comporte a été convenu avec Ottona en MP, on s'est mis d'accord assez facilement dans l'optique d'offrir un maximum de spectacle à nos lecteurs Surprised
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Chaque choc entre les deux lames semblaient si violentes qu'on croyait, à chaque fois, que la salle allait s'effondrer à force de tant trembler. Néanmoins, celles-ci avaient perdu de leur élégance et n'effectuaient plus un ballet gracieux de lumières et de rayons, mais s'étaient transformées en quelque chose de violent, de brutal. Il n'était plus question de simplement dominer l'adversaire, ou même de le désarmer. Chacun des deux combattants avaient convenu sans même le dire que seule la mort de l'un d'entre eux allait, pour de bon, terminer ce massacre. D'un côté, la guerrière Sith sentait couler sur son visage son propre sang pourpre et opaque dont des gouttes massives tombaient calmement sur le sol gris foncé de la salle de conférences. Dans l'autre camp, il y avait le Jedi qui, s'il maintenait toujours une certaine supériorité par rapport à son adversaire, avait vraisemblablement de plus en plus de mal de garder sa défense infaillible. A chaque parade, son sabre laser se faisait plus difficile à garder en main tant les coups échangés étaient puissants. Les deux corps, guidés tantôt par la Lumière, tantôt par l'Obscurité, se déplaçaient constamment, aucun d'eux n'étant tenté de tenir sa position pour lutter, sachant pertinemment que faire cela était synonyme de défaite. La Maraudeuse Grise prouvait en ce jour, plus que jamais, qu'elle faisait bien ce qu'elle avait fait pendant toute sa vie : attaquer, résister, tuer. Et il était certain, malgré toute la colère qui bouillonnait jusque dans ses propres os, qu'elle ne comptait pas s'arrêter là. Ce n'était pas son dernier combat, elle s'y refusait. Tentant d'acculer le Jedi dans un endroit où il ne pourrait pas fuir ses coups meurtriers pleuvant comme une averse de soufre corrosif sur Bastatha. Cette technique semblait d'ailleurs probante puisqu'elle ne reculait plus et semblait commencer, pour la première fois, à prendre le combat à son compte, manquant d'ailleurs à une ou deux reprises d'atteindre son but. De plus, les parades du Falleen étaient de moins en moins fréquentes, conscient qu'il était de la dangerosité des frappes de la Rattataki. Il accentuait ses compétences d'esquive, et ce faisant, il avait besoin de place pour les effectuer. Elle n'avait alors qu'à le coincer dans un coin et, bien que c'était bien plus facile à dire qu'à faire, elle savait qu'une fois qu'elle aurait réussi qu'il n'aurait pas d'autre choix que de mesurer sa force purement physique à la constitution exceptionnelle de la Sith qui, même si elle était sérieusement blessée, pouvait toujours compter sur le côté Obscur pour lui donner le pouvoir nécessaire pour continuer à se battre. Toutefois, elle avait conscience que si elle venait à sous-estimer la capacité de son ennemi à contre-attaquer, elle allait au devant de bien pire que ce qu'elle avait déjà subi. Il était donc hors de question qu'elle relâche son attention et sa défense.


Le combat faisait toujours rage dans cette petite salle de conférence et la guerrière Sith sentait qu'elle prenait le dessus sur son adversaire. Celui-ci reculait à chaque tentative de sa part de le trancher en deux et bien qu'elle ait toujours manqué son but, elle avait réussi à inquiéter celui-ci à plusieurs reprises, même si la lame rouge de son arme tueuse avait finalement fini soit dans le vide, soit dans les objets dans leur environnement. C'est alors que les deux combattants s'approchaient dangereusement de l'arrière de la salle, un endroit où il n'y avait alors pratiquement aucune issue possible pour celui ou celle qui se faisait acculer. Une fois à cet endroit précis, le maître Jedi n'aurait alors que deux issues à sa portée : soit tenter de tenir sa position au risque de se faire emporter par la puissance de la maraudeuse, soit essayer d'esquiver et de renverser la situation, au risque cette fois-ci de se voir anticiper son action et se faire dépasser au point de perdre définitivement le combat. Quand le moment fatidique arriva, la Sith décida alors de faire en sorte de mettre toute sa rage dans ses coups pour mettre à genoux son ennemi pour de bon. Elle para un coup, temporisa de façon à lui donner le meilleur avantage possible pour la frappe à venir, desserra brusquement sa garde et, d'un geste rapide et brutal, manqua de justesse la tête du Jedi qui, pour échapper à l'impitoyable estoc qui lui avait été porté, dut se jeter en arrière, sur l'un des sièges. C'était le moment d'en finir et de le trancher en deux. Elle leva son sabre et laser et, bien que le coup fut d'une rapidité affolante, rendant le coup presque imparable, elle ne put empêcher le Jedi de sauter sur le côté au dernier moment et de laisser le siège sur lequel il était assis prendre toute la puissance du coup. Celui-ci fut d'ailleurs tranché en deux d'un coup net et droit. Ne voulant pas laisser l'occasion à son ennemi de se reprendre et de renvoyer l'attaque contre elle, elle décocha un nouveau coup surpuissant qui ne vint trouver pour seul et unique heurtoir que la lame verte de la Sentinelle qui dut souffler pour absorber le choc de la charge bestiale de la Maraudeuse Grise. Le crissement assourdissant, sifflé, craché par les lames qui semblaient fusionner sous l'impact déchaîné des deux rayons de lumières faisait assurément souffrir les tympans de la guerrière, et sans doute ceux du Jedi également. Puis, pendant une infime fraction de seconde, elle vit une faille dans la posture du Jedi. Quelque chose que beaucoup auraient considéré comme insignifiant, illusoire même, mais elle l'avait vu et bien vu. Elle relâcha alors la pression d'un seul coup, se plaça de manière à optimiser ce qu'elle comptait faire, effectua une feinte subtile qui trompa le Jedi et décocha un puissant coup avec son sabre laser dont la pointe écarlate vint trancher en profondeur la chair de l'épaule de son ennemi. Elle l'avait touché, et sérieusement.


Le Jedi tituba sur quelques mètres, à la fois désarçonné par ce retournement de situation qu'il avait l'air de croire impossible, à en juger par cette expression mêlée d'incompréhension et de douleur et inquiet de cette blessure qui, les deux en étaient tout à fait conscients, pouvait avoir renversé totalement l'issue du combat. Elle ne décida toutefois pas de relâcher ses efforts : elle devait continuer à le harceler de toutes ses forces jusqu'à ce qu'il plie enfin, totalement et définitivement. Et seulement là, enfin, elle pourrait le massacrer en bonne et due forme. Elle balança alors plusieurs fois son sabre laser contre celui de son ennemi. Le but était non pas d'atteindre le corps du Jedi, mais de faire tomber son sabre laser. Ainsi, elle n'aurait plus qu'à le récupérer et à tuer le Falleen qui serait alors désarmé. Un coup, deux coups, trois coups, quatre coups. A chacune des collisions, son adversaire grimaçait et pliait les muscles, le bras totalement endolori par la blessure encore fumante du sabre laser à lame rouge de la Rattataki. C'est alors qu'elle décida d'en finir pour de bon et, manquant de justesse de se faire embrocher par l'arme de son ennemi, saisit ce dernier et l'entraîna dans une chute inexorable sur le sol glacé de la salle de contrôle. Elle se tenait sur lui, ses longues jambes prenant en tenaille celles du Jedi, l'empêchant ainsi d'essayer de s'enfuir. Elle avait abattu son arme sur la sienne, n'ayant alors qu'à forcer un maximum pour voir les deux lames descendre dangereusement vers le visage de l'alien dont s'échappait alors une odeur de roussi causée par les poils qui brûlaient peu à peu à cause de la chaleur étouffante des deux rais d'énergie pure. Elle resserrait peu à peu son emprise, en but non seulement d'éviter de se laisser emporter en cas de contre-attaque, mais aussi et surtout de savourer ce qu'elle voyait déjà arriver comme une victoire. Plus que quelques petits centimètres et celui qui avait essayé de la tuer il y a quelques minutes finissait tué à son tour, sa propre lame enfoncée dans le crâne. A deux doigts de la victoire, elle approcha alors son propre visage rougi par le sang qui s'échappait des nombreuses petites plaies causées par le verre tranchant des néons, prenant alors soin de faire tomber délibérément quelques unes de ces gouttes sur le visage de son ennemi. Un large sourire sadique dessiné sur ses lèvres, elle lâcha alors un lapidaire :



"Tout ça pour ça, Jedi..."


Elle ne pouvait en effet pas s'empêcher d'imaginer ce qui pouvait bien se passer dans la tête de l'alien à cet instant précis. Elle se plaisait à imaginer, à toute vitesse, la vie du Jedi qui avait été parsemée de sacrifices tous plus lourds les uns que les autres, tout ça pour finalement finir crevé comme le dernier des nuisibles sur un vaisseau Sith, dans l'espace Impérial autour d'une pathétique petite planète que seule l'Histoire retiendra comme celle qui fut le tombeau de la Chancelière de la République et celle d'un maître Jedi, tuée par une pauvre petite folle enragée au visage embourbé dans son propre sang. Pouvait-on faire mort plus misérable, plus rageante, plus pitoyable ? Cela lui plaisait d'imaginer son propre triomphe aux dépens de la disgrâce de son adversaire, d'imaginer ce que penseraient les petits Padawan de lui. Mais la gloire n'allait pas être pour aujourd'hui. Elle ressentit tressaillir, au fond de l'esprit de son ennemi, une force imperturbable et irrépressible grossir de plus en plus et de plus en plus vite. La Force. A peine eut-elle le temps de se défendre qu'une vague de force vint l'arracher du sol aussi facilement qu'une feuille pour l'envoyer littéralement cabrioler jusqu'à l'autre bout de la pièce où elle s'écrasa avec intensité contre une paroi en métal. Immédiatement sonnée, elle ne put alors que perdre connaissance alors qu'elle tombait sur le sol, irrémédiablement vaincue. La dernière chose qu'elle vit avant de sombrer dans l'inconscience fut l'image de son ennemi se relever rapidement, sans doute pour se débarrasser d'elle une bonne fois pour toutes. Avec une folle amertume ensuquée à cause du coup violent qu'elle venait de subir, elle se prépara donc à être achevée. Elle avait vécu comme une chienne Kath, elle allait être abattue comme telle. Était-ce pour tout cela qu'elle était devenue une guerrière des Sith ? Tout ce qu'elle avait fait dans sa vie, finalement, n'était juste qu'un chemin violent et foudroyant jusqu'à une déchéance qui faisait d'elle qu'une simple bête de somme, chair à canon ? Ce n'était pas juste. Elle avait parsemé sa vie de sacrifices, tout ça pour finir crevée comme la dernière des nuisibles sur un vaisseau Sith, dans l'espace Impérial, autour d'une pathétique petite planète que seule l'Histoire retiendra comme celle qui fut le tombeau d'une pauvre petite folle enragée au visage embourbé dans son propre sang.


Mais ce n'était pas la fin. Pas maintenant, pas sans qu'elle se rende compte de son échec.


Elle se surprit elle-même à pouvoir de nouveau rouvrir les yeux. Sa vue était brouillée, assombri par l'impact brutal qu'elle avait subi en se brisant contre l'une des parois métalliques de la salle de conférence. A peine éveillée, elle ressentit alors une vive douleur dans tout le corps. Soulevant alors sa poitrine collée au sol pour respirer, elle se rendit compte qu'elle avait certainement une bonne demi-douzaine de côtes brisées par la puissance de la collision, certainement accompagnées par son avant-bras gauche. Il ne l'avait pas tué. L'avait-il épargnée ? L'avait-il crue morte et enterrée ? La Sith releva difficilement sa tête alourdie par la fatigue de son organisme et ouvra grand les yeux comme pour recevoir plus de lumière et distinguer ce qui se présentait à son regard. Elle distingua alors la silhouette de son ennemi qui se tenait droit devant elle, incapable cependant de comprendre ce qu'il faisait ainsi planté. Prenait-il du plaisir à voir son ennemie ramper ainsi comme une pauvre limace ? Possible. Alors qu'elle tournait la tête, comme pour prendre conscience de son environnement, elle remarqua une autre forme, plus petite et plus chétive. Un petit être ? Ou un enfant ? Plissant les yeux dans l'espoir d'allonger sa distance de vue, elle s'assura alors que c'était bien un enfant qui se tenait derrière le Jedi. Que faisait-il là ? Un tel vaisseau n'avait pas à accueillir des petits d'homme, surtout pas pendant une bataille spatiale. Essayant de respirer, elle retourna son corps de façon à ce que ses yeux fixent le plafond, laissant loin alors d'échapper de sa bouche un long râle de pure douleur. Il était à peine question de rage, elle ne ressentait que son superbe calvaire qui lui électrisait tout le corps. Elle tendit sa première jambe, puis la seconde, essayant alors de se redresser, en vain. Elle se retourna à nouveau et, avec son bras qui n'était pas encore cassé, elle essaya de se redresser du mieux possible, finissait alors à genoux, incapable de se mettre totalement debout. Elle releva la tête pour faire face au Jedi qui n'avait toujours pas délivré le souffle mortel qui allait mettre un terme à tout cela. Elle regarda l'enfant. Était-ce tout simplement par pudeur qu'il ne l'avait pas encore tuée ? Juste pour éviter de donner une mauvaise image de lui ? C'était possible, elle n'attendait pas mieux des Jedi. Pourtant paralysée par la douleur, elle ne put se retenir d'esquisser un sourire moqueur à cette idée qui ne lui semblait pas si saugrenue que ça. Elle se mit même à rire, bien qu'à chaque fois qu'un souffle s'échappait d'elle, ses côtes fracturées la faisait terriblement souffrir.



"Tu m'as pas tué, alors ? Peur de donner une mauvaise image aux petits enfants ? Oh non, les Jedi tuent pas leurs ennemis qui sont désarmés, ils ont le sens de la justice..."


La Maraudeuse Grise échappa un rire narquois qu'elle ponctua d'une grimace de douleur. Ce faisant, elle fit remontrer une glaire de sang qu'elle cracha sur le sol à côté d'elle, décidant alors de s'asseoir contre le mur, son sabre laser situé à quelques centimètres à côté d'elle. Elle ne comptait pas s'en servir, de toute façon elle était trop faible pour gagner, elle le savait bien. Peut-être qu'elle profiterait de son arme pour un dernier coup d'éclat, pour donner une dernière leçon à son ennemi en tuant l'enfant sous ses yeux, montrant qu'il aurait dû la tuer aussitôt après qu'elle eût perdu connaissance. Elle allait bien avoir le temps d'aviser. Elle plongea son regard noir dans les yeux de son adversaire que tout donnait comme indiscutablement victorieux, montrant que même si elle avait été vaincue cette fois-ci, il lui resterait une rage de vaincre jusqu'à son dernier souffle. Une vive douleur vint briser cet échange silencieux de regard en la faisant tousser et cracher de nouveau un peu de sang. Elle était définitivement en train de mourir, et à condition qu'elle se fasse pas achever et qu'un secours médical vienne rapidement lui porter assistance, elle était destinée à rejoindre la Force pour de bon. Elle ne put, malgré toute la gravité de la situation, s'empêcher de sourire, consciente finalement de son insignifiance et de celle de tous ceux qu'elle avait rencontré autour de sa vie. Combien d'êtres dans l'histoire de la galaxie pouvaient se vanter d'avoir pu exercer une véritable influence sur elle ? Une dizaine ? Une vingtaine, tout au plus ? Elle venait d'avoir une véritable leçon à l'orée de sa souffrance finale : elle n'était qu'une fourmi entourée de milliers d'autres fourmis, combattant pour des fourmis qui elles-mêmes luttaient pour d'autres fourmis. Elle laissa échapper un nouveau gémissement sous l'effet de la douleur.


Tout ça pour ça, Sith...



"Allez, dépêche-toi de m'achever. Et prends ton pied, surtout, c'est pas tous les jours qu'on peut tuer quelqu'un en prenant le temps de le regarder dans les yeux..."


Elle tourna alors la tête pour regarder le petit enfant qui se tenait toujours derrière le Jedi, terrorisé par la situation qu'il était en train de vivre, recroquevillé sur lui-même, les larmes inondant ses yeux. La Sith lui envoie un sourire qui se veut aussi rassurant qu'inquiétant, une sorte de mélange malsain de sentiments contradictoires. L'enfant baisse les yeux, ne soutenant pas la confrontation de ce regard assombri par le côté obscur.


"Peut-être que tu devrais laisser l'enfant le faire à ta place, Jedi."
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La Sith avait-elle raison ? Peut-être que Leto devait en effet laisser l'enfant s'emparer de son sabre et la tuer à sa place ? Non, bien sur que non, quelle idée stupide ! Pourtant, il était irréfutable que quelque chose empêchait Leto de porter le coup de grâce à Ottona. Quelque chose au fond de lui bloquait son bras encore valide pour que sa lame d'émeraude n'aille lui trancher la gorge. Quelque chose enfoui dans son être baigné de lumière, l'infime petite chose qui malgré toutes ses années a être engloutie par le Côté Obscur, à se cacher dans une minuscule cavité impénétrable prêt de son cœur, avait sut rester vivace et pure. Cette petite chose qui faisait de lui, irrémédiablement et définitivement, un Jedi.

Mais au fond, que devait-il faire ? Était-ce véritablement contraire à ses principes et à ceux de l'Ordre tout entier que de se débarrasser de son ennemie dans de telle circonstance ? Après tout, cette Guerrière Sith avait prouvé chaque seconde de la joute qu'elle avait menée face au Maître qu'elle était d'une dangerosité absolue. Et probablement que les longues années sombres de sa vie avaient été faites de cruauté, de meurtre, de trahison et de malfaisance. Peut-être avait-elle méritée de se voir achever ici et maintenant par la lame d'un Jedi ? N'était-ce pas là ce que Leto pensait rechercher par lui-même depuis tout ce temps ? Chercher à accomplir la volonté de la Force, à tenter de préserver l'équilibre en actant de façon à répondre à d'autres actes ? La mort d'un être qui en avait causé tant d'autres serait une façon d'équilibrer la Force. Était-ce si immoral que cela ? Il était une Sentinelle, une ombre parmi les lumières, son Ordre lui-même, ses proches, ses parents, ses mentors lui avaient appris et l'ont éduqué pour qu'il traque et extermine les serviteurs du Côté Obscur. Ceux qui créaient le déséquilibre en faisant plonger la galaxie dans les ténèbres. Mettre fin aux jours de la Sith et mettre un terme à toutes ses exactions ne serait que le parachèvement final de tous ce que l'Ordre lui avait apprit à faire durant sa formation de Sentinelle. Il aurait combattu l'agent du Côté Obscur et l'aurait éradiqué.

Mais il ne pouvait. Il se résigna à laisser choir vers le bas sa lame, dispensant toujours son doux bourdonnement sonore. Il préférait concentrer son attention vers le jeune garçon pour éviter de penser à cette torture qui lui sciait les nerfs et l'écartelait entre deux choix drastiquement opposés. Le petit garçon avait les cheveux en bataille d'un noir de jais qui lui collait au front, ses grands yeux noisette déversaient sur ses joues rondes des larmes chaudes et sincères tandis que ses frêles jambes osseuses semblaient peiner à le maintenir debout. Son nez rougit par l'émotion et la nervosité qui était la sienne ne cessait de laisser s'échapper de bruyants sons de morve reniflée. Un mioche comme tant d'autre, pétrifié de frayeur, sensible à l'excès, et qui n'avait définitivement pas sa place en plein milieux du champ de bataille. Il était parfaitement inoffensif pour quiconque ici.

Soudain, une porte annexe, cachée sur une paroi plane de laquelle aucun indice visuel ne permettait de deviner son emplacement s'ouvrit. Un homme pénétra dans la salle de commandement Sith qui décidément regorgeait de points d'accès dissimulés et de cachettes étroites. Leto reconnut aussitôt l'uniforme des officiers impériaux, l'homme d'âge mur au calot sévèrement vissé sur la tête accouru entre le Jedi et la Sith mais ne prit même pas la peine de les regarder ou leur adresser un mot. Il n'avait visiblement pas eu la moindre crainte de passer entre ces deux là, quand bien même le Falleen aurait put le trancher en deux de son sabre-laser. Plutôt que d'hésiter et ralentir sa course, l'impérial se rua vers l'enfant et s'agenouilla à ses côtés, l'encadrant de ses bras protecteurs et le serrant contre son torse avant de lui susurrer quelque chose à l'oreille. Le jeune garçon sembla retrouver son calme après quelques secondes à échanger un regard avec l'homme et ce dernier se retourna puis se releva. Il laissa son bras tendu devant l'enfant comme pour l'écarter de la vue du Jedi et de la Sith. Son visage se para d'une détermination inébranlable et il dit d'une voie portée par un courage non feint :

- « Je suis le lieutenant-commandant Mareek, c'est moi qui dirige l'escorteur sur lequel vous êtes Jedi. Leto se montra attentif mais l'homme ne semblait pas vouloir le menacer, il avait la main à porté de son pistolet blaster mais quelque chose lui faisait croire qu'il n'était pas décidé à s'en servir. Et cet enfant est mon fils ! En voilà une surprise, mais cette information ne répondait pas à toutes les interrogations que Leto et Ottona pouvaient se partager.

- Ce n'est pas un endroit pour un enfant, vous le savez aussi bien que moi. Nous sommes obligés de faire certaines choses, vous, la Sith, moi-même, alors par les étoiles que fait votre jeune fils ici ? L'impérial grommela et serra le poing. Il se remémorait un souvenir douloureux et encore brûlant dans son esprit. Un souvenir particulièrement récent.

- Je suis divorcé, sa mère, ma femme, et lui habitaient sur Dubrillion avant que votre République n'attaque la planète sauvagement. Remarque qui pouvait s'inverser si seulement l'action s'était déroulée deux ans auparavant. Après tout, des enfants et des femmes habitaient Dubrillion aussi avant que l'Empire ne l'a prenne d'assaut. Leto voyait d'ors et déjà où le lieutenant-commandant voulait en venir. Mais j'ai peur qu'elle ne se soit fait tuer par vos soldats. Lorsque j'ai sut que la République attaquait Dubrillion, je me suis arrangé pour être mené au front afin de les retrouver elle et mon fils avant qu'il ne soit trop tard. Il marqua une pause. Bien qu'il en parlait de façon à ce qu'il n'y ai pas de doute permis sur sa séparation d'avec sa femme, l'impérial semblait sincèrement affecté par sa disparition. Mais je suis arrivé trop tard, je n'ai put récupérer que mon fils.

- Vous ne devriez pas être là avec lui, vous savez parfaitement qu'il n'est pas hors de danger même au sein de cet escorteur. Pourquoi n'avez-vous pas repris la route pour regagner Dromund Kaas ?

- Parce que j'ai reçu des ordres ! S'exclama l'impérial. Que croyez-vous qui me serait arrivé à moi et à mon fils si je fuyais le champ de bataille pour venir me cacher bien confortablement sur Dromund Kaas alors que mon vaisseau était appelé en orbite autour de Dubrillion pour livrer la guerre ? Leto hocha la tête. L'officier leva le poing. Par ailleurs, je ne pouvais pas renoncer à cette occasion unique de mettre la main sur votre foutue salope de Chancelière, cette garce mesquine et traitre qui nous a attaqué par surprise ! Il ricana. Cette idiote n'a même pas idée que malgré son opération sordide, elle n'a qu'à peine réussie à prendre le dessus sur nous et a plus risqué la vie de ses hommes qu'autre chose ! Maintenant il est temps de lui faire comprendre qu'on n'attaque pas l'Empire impunément ! Il est temps de faire comprendre à la République toute entière qu'elle n'a plus le droit de se comporter en monarque de la galaxie et de traiter ses peuples comme de la vermine !

- Réfléchissez un instant officier, vous ne pouvez pas continuer dans cette entreprise. Rétorqua calmement Leto en levant la main devant lui. L'heure de la vengeance n'a pas encore sonnée même si je comprends votre point de vue. Chose vrai car lui aussi avait ressenti l’insatiable désir de vengeance par le passé, face à Calef Arkness. Mais la bataille spatiale fait rage, dehors. Votre fils n'est pas en sécurité ici, vous devez vous en rendre compte !

- Silence ! Je sais très bien ce que je fais, et mon fils est en sécurité tant que je suis avec lui !

- Vous avez tord ! Leto renforça l'intonation de sa voix avant de reprendre son calme quasiment aussitôt. Songez à ce qui vient de se passer cette dernière heure. Pas moins de six capsules d'abordage ont percutées votre vaisseau, libérant autant d'agents républicains. Cinq d'entre-eux sont des commandos surentrainés à tuer et à lutter contre une force numérique dix fois plus grande que la leur. La dernière capsule m'a mené jusqu'ici et l'élément que les Sith vous ont envoyé pour vous défendre et vous aider à mener votre mission à bien a été vaincu. Le voici. Leto désigna Ottona du bout du doigt sans même se retourner. Ce n'est qu'une question de temps avant que vos chances ne basculent définitivement, des explosifs ont été installés sur toute la partie arrière du vaisseau et si vous ne m'arrêtez pas tout de suite, je vais prendre le contrôle du navire dans peu de temps. En contemplant le corps meurtri de la Rattataki, l'officier impérial comprit très vite qu'il ne pourrait pas grand chose pour lutter contre Leto. Il refusait, en revanche, de croire que le vaisseau avait été rempli d'explosif, car si c'était le cas, il ne pourrait définitivement plus rien pour garantir la sécurité de son cher fils.

- C... c'est pas possible... souffla-t-il, incrédule et abattu par les nouvelles rapportées par le Jedi.

- Je peux vous proposer un accord, lieutenant-commandant. Mais cela nécessite votre entière coopération. Cette fois-ci, Leto ne comptait pas se laisser avoir comme tant de fois auparavant en ayant négocié avec l'ennemi. Il savait qu'il devait se montrer intransigeant. Je ne tolérerai strictement aucune tentative de débordement de votre part, mais en échange, je peux vous garantir la vie sauve.

- Tout ce que je souhaite, c'est que personne ne fasse de mal à mon fils... se renfrogna le militaire après un moment de réflexion.

- Dans ce cas, je vous recommande vivement de faire demi-tour, quittez le champ de bataille, cessez de poursuivre la frégate de la Chancelière. Et je vous garanti que les commandos et moi quitterons ce navire à bord de navettes de sauvetage, nous ne ferrons pas sauter les explosifs et votre fils aura la vie sauve. Personne, pas même la Sith ici présente ne sera tuée.

- Vous êtes sourd ?! Je croyais vous avoir dit que si je retournais sur Dromund Kaas, cela signerait mon arrêt de mort ! On m'accuserait de traitrise et mon fils serait enrôlé de force dans je ne sais quelle jeunesse impériale pour en faire de la chair à canon de bas étage !

- Je n'ai jamais parlé de revenir sur Dromund Kaas. Soyez imaginatif, prétextez une avarie quelconque qui vous a forcé à stopper la poursuite. Écartez vous de la bataille et entrez en hyperespace jusque dans les territoires neutres. L'officier prit une mine réfléchie. Laissez la Chancelière prendre la fuite. Suite à cela, vos forces seront elles-même rappelées par votre gouvernement et tout rentrera dans l'ordre. Croyez-moi, l'Empire autant que la République ne désire pas que ce conflit s'éternise. Vos supérieurs seront bien assez satisfaits que le combat se soit terminé aussi vite qu'ils ne tiendront même pas compte de votre échec de capturer la Chancelière. Ce fut au tour du lieutenant-commandant d'opiner du chef en silence.

- Que comptez-vous faire, alors ? Leto tira de sa ceinture utilitaire son comlink.

- Vorkosigan à Rancor Un, l'opération est annulée, nous avons un code THX-1138 ici. L'appareil grésilla.

- Quoi ? C'est pas possible ! Beugla le chef des commandos à l'autre bout du fil. Qu'est-ce qu'un civil fout ici ?

- Vous savez aussi bien que moi que c'est un risque lorsqu'on met sur pied une opération de ce genre.

- C'est un Républicain au moins ? Un otage ? Leto hésita.

- Non, impérial. Mais cela ne change rien au fait que l'opération soit annulée.

- Holà, holà ! Attendez une seconde, c'est un civil, d'accord, mais c'est un impérial et c'est ça qu'il faut retenir ! Je serais d'avis qu'on s'en tienne au plan, un de plus, un de moins, quelle différence cela peut-il faire de toute façon ?

La guerre avait la faculté de changer un homme. Certains luttant pour la paix et la liberté devenaient affamés de tuerie et ne voyaient plus que part l'atteinte de leur objectif de combat, tuer le maximum de leurs adversaires devenait leur priorité. D'autres quand à eux, servant un Empire aux méthodes d'invasion brutales devenaient protecteurs et ne souhaitaient au final qu'une chose : garantir à leurs proches et aux êtres qu'ils aimaient prospérité et avenir stable. Depuis peu, au sein de la République, l’idée que la guerre pouvait avoir des fonctions propres avait conduit certains théoriciens à en faire l’apologie. Certains prétendaient qu'elle incarnait le moment où l’État se réalisait pleinement. Un ancien secrétaire à la défense avait été jusqu'à la glorifier comme le moyen de fortifier la nature unitaire de tous les peuples républicains. Le général Cem Alkan trouvait dans les vertus guerrières le meilleur aiguillon au dépassement de soi-même. Plusieurs évolutionnistes croyaient pouvoir tirer de la loi de sélection naturelle une justification des pertes qu’engendrait la guerre. Comme une épuration nécessaire à la survie de la République toute entière. Le philosophe coruscanti Adolon Hedeger faisait même de la guerre la source de toutes les institutions et de la civilisation parce que de la guerre et de ses horreurs naissaient systématiquement l'évolution et la reconstruction d'une nouvelle société plus saine et plus stable, apprenant de ses erreurs passées. Enfin, les sociologues avaient parfois hasardés une comparaison de la guerre et de la fête, en leur attribuant des fonctions analogues, notamment l’exaltation collective et le renversement des règles usuelles qui géraient l'existence de toute civilisation.

Pourtant les arguments de divers ordres ne manquaient pas contre les théories bellicistes. On pouvait, à l’encontre de ceux qui prônaient les vertus militaires, faire d'abord état des statistiques qui prouvaient la recrudescence de la criminalité à la suite des guerres. La Ministre Ress Laz'ziark, aussi Sénatrice de la tristement célèbre planète Balosar pour ses problèmes récurrents de criminalité ne pouvait que confirmer cet état de fait. Le taux de criminalité ne cessant d'exploser à chaque conflits passagers entre la République et l'Empire, les délinquants et les opportunistes saisissant leur chance en argumentant que de toute façon, dans une galaxie si divisée et sur le point d'imploser, un forfait de plus ou de moins ne ferait plus grande différence. S’il était vrai que les grandes civilisations s'étaient répandues par la force des armes, était-il utile d'alléguer que c’est de la même façon qu’elles avaient disparues ? Aux progrès techniques et économiques réalisés sous son impulsion, il était aisé en effet d'opposer un calcul des coûts de la guerre, qui sont de plus en plus élevés à mesure qu’elle devient plus totale. Enfin s'il était vrai que la guerre présentait bien des caractères de la fête, n'en diffère-t-elle pas en même temps, du fait qu’elle opposait un groupe à un autre et tend plus spécifiquement à la destruction ?

Ces considérations philosophiques faites, Leto se vit tirer de ses pensées par le chef des commandos qui l'interpellait.

- « Alors ? Vous êtes encore parmi nous le Jedi ?!

- Oui. Écoutez, je suis en mesure de garantir l'arrêt des hostilités, les impériaux vont rebrousser chemin et laisser la Chancelière s'échapper. Nous pouvons terminer cette opération sans effusion de sang supplémentaire.

- Vous avez du mal à vous servir de vos oreilles, vous autres les Jedi, j'ai l'impression ! Et puis d'abord, qui me dit que c'est pas une ruse et que vous vous êtes fait avoir. Ok, on ne fait pas péter le vaisseau, et ensuite ? On prend le large et ils se remettent à canarder comme si de rien n'était la frégate de la Chancelière, on aura l'air bien con comme ça !

- Ils n'en feront rien, l'escorteur rebroussera chemin aussitôt qu'on aura quitté son bord. Le commando grommela et adopta un ton très condescendant, comme si il ne l'avait pas déjà assez fait comme cela.

- Oh. Et comment pouvez-vous en être aussi sûr, si ce n'est pas trop vous demander ? Leto fixa le petit garçon, un peu moins effrayé, un peu moins grelottant, un peu moins chagriné, mais désormais plus attentif à ce qui se déroulait sous ses yeux, toujours caché derrière la protection de son père. Il respirait l'innocence et même un être dépourvu de la Force aurait put s'en apercevoir. Quant à l'officier impérial, il était déterminé avant tout à preserver la chair de sa chair, il ne désirait pas l'adversité sauf en cas d'ultime recours. C'est ce que la Force intimait à Leto.

- J'en suis sûr, vous devrez vous contenter de cela. Répondit fermement le Jedi.

- Vous êtes bien conscient que vous allez contre les ordres de mission, vous allez devoir rendre des comptes, surtout si ça tourne mal ! Menace et précision des plus inutiles, un Jedi n'avait à rendre de compte à quiconque si ce n'est à son Ordre. En temps de guerre, ils n'étaient pas sous la joug d'une quelconque cour martiale comme les militaires. Et si la République se mettait en tête de punir et de faire la guerre aux Jedi, elle savait qu'elle finirait pas se consumer elle-même. En ces temps troubles et dangereux, les Jedi étaient devenus absolument indispensables à la République, chacun des partis le savait. D'ailleurs, le commando lui-même ne semblait pas être aussi persuadé qu'il l'aurait voulu de son avertissement. Malgré tout, Leto avait encore du répondant.

- La mission n'était pas nécessairement de détruire l'escorteur impérial et de réduire en cendre tous ses occupants, mais de l'empêcher de poursuivre la Chancelière pour lui laisser le temps de fuir. Quant à moi, j'ai été convié à cette mission dans le seul et unique but de mettre hors d'état de nuire le Sith qui se trouvait à bord de l'escorteur, c'est chose faite. Maintenant, nous avons l'opportunité, effectivement, d'empêcher que l'escorteur ne mette la Chancelière en danger, peu importe le façon de faire. L'objectif est sur le point d'être atteint, c'est là tout ce qui compte. À nouveau le Jedi marquait un point. Le commando ne pouvait pas contre-dire cela. L'objectif était celui-ci, il disait vrai, il avait été énoncé très précisément il y a deux heures de cela. Le capitaine Alcyon lui-même avait suggéré que la destruction du vaisseau ne devait être que la solution finale si jamais rien d'autre n'était possible.

- Très bien... Murmura le commando après un long silence. Vous avez gagné, on va quitter le vaisseau avec les navettes de sauvetage, vous avez qu'à nous y retrouver... J'espère que les impériaux vont respecter leur part du marché. Je ne sais fichtrement pas comment vous avez réussi à tourner la situation comme cela, mais bordel de merde si vous réussissez votre coup, on pourra s'estimer heureux tous autant que nous sommes... ! »

Leto contempla alors tour à tour Ottona, le lieutenant-commandant et l'enfant. L'officier impérial semblait résolu et un brin de reconnaissance altérait son visage fatigué.

Peut-être avait-il comprit ici, en plein milieux de la bataille, en ce jour sombre et funeste, que les Jedi n'étaient pas les monstres insensibles que les Sith et l'Empire lui décrivaient depuis des années ...
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Le Jedi abaissa sa lame après avoir plongé ses yeux dans ceux emplis de pitié du petit enfant. Il avait l'air de s'être résolu à ne pas la tuer, finalement. Les sentiments de la guerrière étaient pour le moins ambivalents, tanguant entre une envie de moquer son adversaire qui arrivait à prendre en pitié tout le monde, y compris les tueuses-nées, et la colère d'être ainsi raillée. La considérait-il comme si peu dangereuse qu'il considérait qu'il n'était pas important de l'achever ? Elle était indiscutablement vexée par cette mansuétude à son égard. Elle n'en désirait certainement pas une goutte, et aurait préféré pour son ego que le maître Jedi se décide à lui enfoncer son sabre laser dans le sternum. Cet état d'ambivalence psychologique collait parfait à son état physique qui oscillait entre une puissance incroyable au fond d'elle qui prenait sa source dans ses sentiments forts et inextinguibles et sa faiblesse causée par ses nombreuses blessures. Au fur et à mesure que le temps passait, elle assise contre le mur complètement affalée, une petite flaque de sang se formait sous elle, le sang qu'elle crachait et celui qui s'échappait de ses très nombreuses entailles causées par les morceaux tranchants du néon que son ennemi lui avait envoyés tout à l'heure. Regardant la scène se dérouler devant elle, complètement ignorée par le Jedi, elle ne put se retenir d'afficher sur son visage un sourire narquois duquel s'échappait un mince filet de sang lui laissant alors un goût métallique agréable sur la langue. Elle passa sa manche noire sur le menton pour essuyer ce filet de sang et grimaça de douleur en sentant ses côtes abîmées presser fermement ses poumons qui battaient calmement la mesure malgré les efforts qu'elles venaient de faire pendant le combat et ceux qu'elle fournissait pour réussir à ne pas s'évanouir sous l'effet des nombreuses blessures infligées. Sentant alors un fort inconfort à être ainsi assise, elle décida de changer de position pour que ses côtes lui fassent moins mal : elle glissa calmement sur le mur de façon à se retrouver presque allongée sur le côté. La douleur du mouvement la fit cracher une énième glaire saturée de sang et tousser grassement, montrant à quel point elle était abîmée. Une fois de nouveau immobile, elle reprit une respiration continue et sifflotante, vraisemblablement difficile et chargée par la rage d'avoir été vaincue, d'être mourante sans pouvoir se voir offrir par son ennemi le cadeau de la fin ultime, celle qui pouvait la délivrer de la honte suprême d'être battue sans être tuée, être simplement épargnée. La considérait-il juste comme un animal ? Croyait-il - et c'était encore plus idiot aux yeux de la Sith - qu'il y avait encore du "bon" en elle ? Rien de tout ça c'était vrai. Elle était irrécupérable, et cet état de fait aurait dû normalement suffire à convaincre le Jedi d'abattre sa lame pour de bon sur la Maraudeuse Grise. Personne, en dehors des Jedi, ne se seraient permis une telle faiblesse. Et surtout, les Sith n'auraient jamais pardonné une telle faute. Alors pourquoi avait-il gagné ? La question vint frapper la Rattataki comme une gifle en plein visage. Elle était sans état d'âme, seule la victoire comptait pour elle, et pourtant elle avait perdu, elle qu'on considérait comme une épéiste hors pair. Pourquoi ? Le côté Obscur était-il finalement un leurre, une promesse non tenue de puissance insondable ? Ou alors peut-être qu'elle n'était pas aussi dévoué à la puissance de celui-ci autant qu'elle devait l'être pour triompher. Elle sentit alors un combat en elle, celui qui opposait le renoncement aux ténèbres et son adhésion éternelle à ceux-ci. Elle ne sentait pas vraiment avoir le choix, malgré tout. Elle n'avait aucune envie de renoncer à tout ce qu'on lui avait promis : la passion, la puissance, le pouvoir, la victoire, la liberté.


Hors de question de renoncer à tout cela.


Les yeux dans le vide, elle ne fit qu'à peine attention à l'homme qui venait de rentrer dans la salle de conférence. Un haut officier impérial, selon les galons qu'arborait son uniforme impeccable. Celui-ci se présenta en tant que dirigeant sur ce vaisseau. Première erreur, c'était à elle que revenait le commandement de cette machine. La deuxième information, elle, était plus intéressante puisqu'il confia qu'il était le père de ce mystérieux enfant qu'on croyait alors venu de nulle part, comme une apparition de la Force qui aurait poussé le Jedi à épargner la guerrière Sith. Mais cet enfant ne venait pas de nulle part, on en avait maintenant la preuve. Il était le fils d'un homme, et cet homme était le timonier de cet escorteur. Cela ne répondait toutefois pas à la question centrale concernant l'enfant : pourquoi était-il ici ? Encore une fois, le discours de l'intrus expliqua cette incohérence lorsqu'il expliqua qu'il l'avait récupéré sur Dubrillon pour éviter qu'il ne subisse l'assaut de la République. La Sith ne put s'empêcher de pouffer en entendant cette ânerie : c'était un bien piètre calcul de sauver son fils d'une bataille terrestre tout ça pour l'amener tout droit au cœur d'une bataille spatiale. Un manque flagrant d'intelligence causé certainement par la panique. Pitoyable petit militaire en costard. La Sith, toutefois, ne prit pas la peine de prendre la parole et laissa les deux hommes, pourtant ennemis, discuter tranquillement en ignorant la Sith. Celle-ci jeta un bref coup d'oeil à son sabre laser avant de reporter à nouveau son attention sur les deux autres protagonistes. Le Sith et le Jedi balançaient chacun leur tour leurs laïus. D'un côté, le soldat Impérial promettait des représailles sanglantes pour l'agression de la République en commençant d'abord par capturer la chancelière. De l'autre, le Jedi essayait avec brio de se montrer persuasif, convaincant alors son futur ex-ennemi de fuir, de mentir, d'essayer de s'échapper avec son fils. Essayer de réparer les pots cassées, éviter un maximum de morts. C'était rageant, pour la Sith, de voir devant elle une tentative d'arrangement au lieu d'un bain de sang qui était censément la chose qui devait arriver. L'enfant, de temps en temps, se risquait à croiser le regard avec la Sith qui ne lui rendait en tout et pour tout qu'un sourire figé, factice, inquiétant. L'enfant, presque immédiatement, détournait les yeux pour regarder les deux hommes, le Jedi et son père, parlementer une sortie de crise. La Sith émit un râle quand ce dernier commençait à penser à trahir l'Empire en envisageant de dévier la course de l'escorteur pour abandonner la poursuite de la corvette de la Chancelière. L'homme était passé en quelques minutes du statut de soutien fidèle de l'Empire à celui de traître sans honneur. Le dégoût sur le visage d'Anticisse était palpable et elle promit à elle-même, silencieusement, de lui faire payer très cher cette traîtrise au nom d'un enfant insignifiant. Dans sa tête, dans un amas brumeux de colère froide, elle échafaudait un stratagème pour lui faire regretter ses paroles et sa lâcheté. Lentement mais sûrement, un plan se mettait en place. Il n'était pas forcément élaboré, mais il tapait là où ça faisait mal. Très mal.


Elle attendit, toujours affalée et souffrante, que le Jedi termine sa discussion avec le chef du commando qui avait débarqué sur l'escorteur impérial. Celui-ci venait d'annoncer que le vaisseau ne serait pas abattu à la condition que celui-ci se détourne de son objectif principal, la frégate de la Reine d'Ondéron. Le Falleen rangea son comlink dans l'une des poches de sa ceinture. Le traître semblait soulagé de pouvoir trouver une solution pour sauver sa pitoyable petite vie et celle de son fils. C'était pour tout cela qu'il avait trahi l'Empire ? Un enfant qui était de toute façon condamné à mourir si tel était le désir de l'Impératrice ? Bien qu'elle ne se sentait nullement supérieure à ce moment précis, le visage gorgé de sang, elle ne pouvait s'empêcher de ne ressentir pour cet homme, lâche au possible, qu'un profond et indélébile mépris. Tout aussi silencieusement qu'elle l'était depuis plusieurs minutes, elle se redressa de façon à être assise contre le mur puis elle plia et poussa sur ses jambes du plus fort qu'elle put, de façon à se redresser lentement. Bien qu'elle n'était plus en état de combattre efficacement le Jedi, elle pouvait encore tenter un ultime coup d'éclat. Montrer, finalement, que même si elle était moins forte, ses valeurs étaient les valeurs dominantes, celles qui pouvaient façonner à l'envi son propre destin, celui de ce vaisseau, celui de la République. Elle arriva alors, bien que péniblement, à se relever tout en soufflant fort sa douleur lancinante dans le dos, les côtes et sa peau entaillé de toutes parts. Il était temps pour elle de développer son stratagème. Elle allait user de sa meilleure arme, la violence. Elle leva les yeux vers l'assistance alors qu'elle-même avait regardé, médusée, la Sith se décoller difficilement du sol sur lequel flottait une petite flaque de son propre sang. Elle jeta un regard noir au Jedi, qui ne dit mot, puis tourna la tête vers le traître qui venait de marchander la vie sauve contre la réussite de la mission qui lui avait été confiée. Elle lui balança tout le mépris qu'elle pouvait garder en elle, un mépris palpable et mettant vraisemblablement l'homme mal à l'aise. Un court silence pesant s'installa dans la salle. Elle prit finalement la parole.



"Quand je t'aurai retrouvé, traître, je tuerai ta progéniture, te forcerai à regarder, et puis je te livrerai à l'Impératrice. Que ça me prenne une minute ou dix ans, je t'assure que tu viens de vous condamner, toi et ton pitoyable enfant, à la mort."


L'Impérial déglutit mais fit face, ne pouvant supporter que la Sith menace ainsi celui pour qui il venait de renier tout ce en quoi il croyait. L'Empire, l'Impératrice, sa mission, tout cela s'était envolé à cause de cet amour. La Sith lui balançait un sourire inquiétant, consciente qu'elle venait de le toucher là où ça fait mal. L'Impérial regarda la Sith avec colère, conscient qu'il devait se débarrasser d'elle pour être sûr qu'il puisse protéger son fils. Il s'empara alors de son arme et la pointa sur la Sith. Cette dernière se mit à rire malgré la douleur et la toux, ce qui ne fit qu'exaspérer d'autant plus le traître. Celui-ci fit un premier pas en direction de la Sith, comme s'il voulait l'intimider. Pathétique.


"Tu sais très bien que je dis la vérité, traître. Tant que je vivrai, je serai sur tes pas, prêt à te sauter à la gorge. Tu es déjà mort, 'lieutenant-commandant'..."


"Pas si je vous tue d'abord..."



Le traître s'approcha lentement de la guerrière Sith, le blaster toujours en joue, visant la tête de celle-ci. Il n'avait pas l'air de la craindre, plus maintenant. Sa confiance était sans doute gonflée grâce à l'état pitoyable dans lequel le maître Jedi avait mis la Maraudeuse Grise. Elle le laissait s'approcher et le tenir en joue, c'était exactement ce qu'elle voulait. Un premier pas, puis un second pas vers elle. Maintenant, le canon du blaster touchait le front de la Sith, qui commençait à rire. Frénétiquement, comme assurée qu'elle venait de signer l'arrêt de mort du Sith. Subitement, elle attira son sabre par la Force, l'alluma et trancha la bras de l'homme en un éclair. Elle se saisit alors de lui et le présenta à l'assistance composée du Jedi et de l'enfant qui cria à poumons déployés, effrayé par les cris de douleur de son propre père. Les deux faisaient face aux deux autres, le père enveloppé par les bras ensanglantés de la Sith et le fils, regardant impuissant ce qui allait bien se passer. Le Jedi, lui, ne pouvait pas intervenir au risque de tuer l'Impérial pour de bon. La manoeuvre rapide avait été douloureuse pour la Sith qui toussait de plus belle, tentée de lâcher la prise sur le traître et de se prendre les côtés. Mais elle devait se retenir de le faire, au risque d'éliminer l'avantage qu'elle venait de prendre sur son ennemi. Elle afficha un sourire dément, convaincue que même si elle devait perdre, elle avait réussi son coup d'éclat. Elle regarda alors l'enfant en écarquillant les yeux, ce sourire malsain affiché jusqu'aux oreilles.


Les animaux, une fois acculés, sont très dangereux et sans pitié.



"Vois-tu ce que tu as fait en me sauvant la vie, petit enfant ? Tu as tué ton père et tu t'es condamné au même sort ! Voilà la récompense des faibles : l'annihilation !!"


Le père affichait une mine horrifiée, convaincu qu'il venait d'échouer à sauver la vie de son fils et la sienne. Il avait parfaitement raison. Sans même attendre que celui-ci ne se mette à plaider péniblement pour sa vie entre deux cris de douleur, la Sith enfonça profondément sa lame entre les omoplates de son otage, le laser ressortant alors par le coeur de celui-ci. L'enfant n'échappa même pas un râle, un soupir. Médusé, sa respiration s'était coupé sous le choc de voir son propre père mourir sous ses yeux, choc renforcé par l'air proprement satisfait de la Sith qui venait de se débarrasser du seul homme qui pouvait empêcher le vaisseau de poursuivre la Chancelière. Cela ne garantissait nullement la réussite de la mission, évidemment. Au contraire, cela semblait plutôt garantir son total échec : les bombes allaient certainement faire sauter ce maudit vaisseau. Le seul but de la Sith était le suivant : que les bombes sautent et que l'enfant et le Jedi soient aux premières loges, quitte à y laisser sa propre peau. Elle lâcha l'étreinte sur le corps mourant du père qui s'effondra à ses pieds. Elle regarda alors le Jedi, l'air radieux et fier comme jamais.


"La leçon vaut aussi pour toi, Jedi. Au lieu d'écouter cet enfant, tu aurais mieux fait d'écouter ta colère. Maintenant, tu vas devoir dire à ton commando de faire sauter ce vaisseau parce qu'il ne détournera pas sa course. Et tu vas devoir me tuer avant. Mais avant toute chose..."


A son tour, elle saisit le comlink que lui avait donné l'opérateur à son arrivée sur le vaisseau. Elle l'alluma et, sans lâcher son regard du Jedi, sa main droite toujours accroché au manche de son sabre laser à lame rouge allumé, elle décocha comme une flèche ces quelques mots.


"Lancez les capsules de sauvetage. Exécution."


Elle coupa le comlink et le jeta. Elle n'en aurait plus besoin, maintenant. Ils allaient tous mourir, et cela lui était bien égal. Même si rien ne s'était passé exactement comme elle l'avait prévu, elle ne pouvait s'empêcher de se voir comme la grande gagnante. Bien sûr, il y avait encore son chasseur dans le hangar dans lequel elle était arrivé, mais encore fallait-il pouvoir y accéder et partir avant que les bombes ne sautent. Et même si le Jedi arrivait à s'enfuir avec l'enfant, les commandos de la République, eux, étaient indiscutablement condamnés. C'était toujours ça de pris, n'est-ce pas ?
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Vingt quatre heures. Cela faisait désormais vingt quatre heures pleines que Leto Vorkosigan n'avait pas fermé l’œil, n'avait pas soufflé, n'avait même pas eu l'occasion d'avaler une demi ration de combat ou l'équivalent d'un verre d'eau. Vingt quatre heures, c'est peu et tant à la fois selon les conditions. Et dans celles qui étaient les siennes, il ne parvenait plus qu'avec difficulté à se remémorer ce qu'il faisait il y a vingt quatre heures de cela. Il se revoyait monter à bord de son chasseur Aurek avec son Padawan pour mettre le cap sur Muunilinst. Puis sur la planète bancaire, poumon financier de la République, il devait y rencontrer la Ministre Ress Laz'ziark. Sa mission était de l'aider à négocier des accords de principe afin de financer un nouveau programme de modernisation de centre de détention à travers la République ainsi qu'une formation de nouveaux surveillants plus adeptes à ce genre de métiers. Tout cela en vertu de la coopération passée entre ces deux individus. Mais les négociations ne purent jamais commencer puisque dans la foulée, le voilà qu'il était mobilisé en orbite sur un croiseur de combat lourd républicain afin de démanteler une crise sans précédent. Et éponger les effets indésirables d'une attaque surprise et maladroite contre l'Empire de la part de la nouvelle Chancelière. Puis l'affrontement avec cette Guerrière Sith avait conclu dans l'agitation, l'adversité, la peur et la violence ce premier cycle de vingt quatre heures éreintantes.

Comment avait-il put ? Ou plus exactement, comment n'avait-il pas put ? Est-ce que Leto était fatigué, déboussolé, las, préoccupé ? Avait-il relâché sa vigilance de tous les instants ? Sa discipline légendaire avait-elle failli à le prémunir de toutes mauvaises surprises ? Ou était-ce tout simplement de la volonté de la Force, immuable et inévitable ? Comment le Jedi avait-il put laisser la Guerrière Sith se relever devant ses yeux, elle qui dans la Force prenait l'apparence d'un horrible cœur de nerfs à vif, bourdonnant de rage et de colère, suintant le danger et la malfaisance. N'avait-il pas encore compris que l'espoir était peine perdue avec cette individu à l'instabilité extrême et qu'il n'aurait strictement jamais dut lui permettre de se redresser sur ses jambes sous peine d'assister à un désastre aussi brutal qu'importun ? N'avait-il pas réalisé ce qui se jouait sous ses yeux en l'espace de quelques secondes ? Lorsque l'impérial s'était approché de la Sith, pistolaser au poing, pourquoi, par les étoiles, la Force ne l'avait pas averti de ce qui allait se passer ? Pourquoi n'avait-il pas eu cet éclair de lucidité ultime qui l'aurait fait réagir à temps ? Lui qui avait sut déjouer toutes les attaques de la Rattataki jusqu'à présent. Lui qui avait sut élaborer échappatoires et stratégies à l'avance et prendre l'initiative pour mener le combat parfaitement comme il l'entendait. Le Maître Jedi Leto Vorkosigan avait-il perdu sa clairvoyance ?

Peu importe, il était trop tard, désormais. Une profonde lassitude empli le cœur du Falleen. Pour un Jedi, rare était les sensations plus désagréables que celle qui leurs apportaient désespoir et accablement. Quand un être faisait malgré tout face à une situation qu'il s'était échiné à prédire et à calculer jusque dans les moindre détails, cela avait la capacité de le désespérer à l'extrême. Les Jedi s'en remettaient à la Force tandis que les autres préféraient évoquer le destin, la fatalité, le sens de l'humour douteux d'une quelconque divinité facétieuse. Mais Leto n'eut rien de tout cela à l'esprit. Il fit le vide, il n'avait plus d'autre choix. Si il se forçait à lutter, à se questionner, à vouloir arranger les choses à sa manière, il finirait consumé, insatisfait, triste, abattu. Nul ne pouvait lutter contre la volonté de la Force, et ce qui venait de se passer sous ses yeux n'aurait probablement jamais put se passer autrement. Il vit le lieutenant-commandant chuter devant lui, comme la scène au ralenti d'un mauvais holo-film de guerre aux effets spéciaux grandiloquents. Puis il entendit le cri déchirant de l'enfant relâchant une explosion de frayeur et de chagrin enfoui en lui depuis si longtemps que celle-ci avait commencé à le tuer de l'intérieur. La naissance du Côté Obscur. L'enfant était atteint et plus rien de ce qui pourrait advenir de son existence maintenant ne changerait ce triste constat.

À contre-coup, trop tard, horriblement trop tard, le bras du Falleen se leva. Et son sabre-laser quitta la paume de sa main pour venir tourbillonner devant lui et s'élancer telle la pointe d'une lance de lave verte en direction de sa cible. La précipitation et la fourberie de la Sith aidant, le lancer de sabre du Jedi n'aurait pas put être plus précis qu'il ne l'avait été. La lame frôla suffisamment l'avant-bras de la Guerrière pour la déstabiliser et lui faire lâcher sa propre arme dont le manche métallique tubulaire rebondit bruyamment sur le sol terne. Mais le sabre vert n'avait pas là terminé sa course. Il accompli une étrange courbe dans les airs, vint tournoyer par dessus la table d'holo-communication au centre de la pièce et lécha le mur opposé. Au passage, il écorcha le visage de la fresque à l'effigie de l'Impératrice Ynnitach qui regardait toujours, impassiblement et avec un plaisir cruel surnaturel dans ses yeux menaçants la triste scène qui venait de se dérouler. La toile s'éventra, une seconde après, elle prenait feu suite au contact avec la lame laser tandis que l'arme du Jedi lui revint en main.

Mais l'enfant avait déjà fuit, et son ultime tentative de mettre hors d'état de nuire à jamais la Sith s'était soldée par un échec. Elle était encore en vie, son sabre avait failli à sa mission de la transpercer en plein cœur. Pire encore, elle avait réussie à le mettre dans une situation délicate. Il ne pouvait désormais plus perdre de temps ici et rejoindre au plus vite les commandos pour quitter le navire. Peut-être bien que l'option des explosifs était sérieusement à reconsidérer, tout compte fait. Mais pas avant d'avoir retrouvé le jeune garçon pour l'emmener en sécurité. Il n'était qu'une victime collatérale de plus, et si il n'avait pas sut vaincre la Sith et empêcher tant de drame, il se devait au moins d'agir pour sauver la vie de l'enfant. Leto ne demanda pas son reste, il bondit par dessus la table d'holo-communication, par dessus les sièges renversés, par delà la porte emboutie des coups colériques de la Sith et s'engouffra dans une coursive dont il ignorait la destination. Peu lui importait, il se devait de s'éloigner à tout prix de la Rattataki et ce n'était pas en restant immobile qu'il pouvait rattraper l'enfant. Il ne tarda pas à se plonger dans la Force. Ses sensations lui parvinrent, arrivant à écarter le voile d'ombre qui s'était jeté sur son esprit. Son discernement à travers la Force était un vaste filet psychique tendu au delà des murs et des distances, au delà des matières et du temps qui passait inexorablement. Puis il parvint à déterminer dans quelle direction était allé l'enfant. Au bout d'une minute de recherche, il n'eut plus besoin de s'aider de la Force, il entendait crier les fusils blaster et les hommes qui les manipulaient.

À une intersection, Leto vit filer plusieurs traits de lumières rouges, parcourant tour à tour deux sens différents. S'approchant prudemment, il constata que les parois du couloirs avaient déjà subit quelque dégâts et que désormais, des câbles sectionnés cascadaient au travers d'ouvertures aux rebords carbonisés. Des étincelles couvraient le sol comme un tapis de feu. Se risquant à jeter un œil au coin de la coursive, il vit plusieurs soldats impériaux prendre position tandis qu'il y avait fort à parier que de l'autre côté il devait se trouver les commandos républicains. Peut-être étaient-ils acculés ?

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Le Jedi et la Sith, enfin, sont forcés de prendre des chemins différents. Ottona se presse de rejoindre son chasseur avant que les bombes n’explosent, tandis que Leto se hâte de rejoindre ses troupes. La première ne pourra pas atteindre son but, pourtant elle a réalisé un exploit, elle le sait, en tenant tête à un maître Jedi de la carrure de Maître Vorkosigan. Ce dernier, lui, craint pour la vie des hommes qui l’ont accompagné. Certes, la frégate ne pourra plus pourchasser la Chancelière désormais… Pourtant, au fond de lui, il sait que sa mission est un échec : la mort du père de cet enfant, dont la vie est encore en jeu, sans compter les soldats républicains qui ne sortiront pas vivants de cette fuite sauvage qu’ils tentent. Et surtout, cette Sith sera libre, capable de refaire le mal, capable même de se venger un jour…

Mais le plus urgent est d’essayer de survivre. Au moins cela.

Ottona Anticisse remporte le combat !

Spoiler:
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La douleur lancinante qui lui pétrifiait le bras s'insinuer dans son système nerveux comme un serpent du Côté Obscur. Leto avait l'impression que son épaule s'engourdissait et que ses veines s'enflammaient. Sa tunique était déchirée, carbonisée sur les bords par le passage de la lame laser de son adversaire et par dessous, une boursouflure de chair à vif rougeoyait. Le vaisseau tout entier s'ébroua de nouveau, mais cette fois-ci, les néons situés au plafond n'avaient pas éclatés comme précédemment. Il se demandait si il s'agissait d'un impact d'ogive ou d'une manœuvre quelconque pour changer de cap. Les échanges de tir cessèrent dés lors et le Jedi en profita pour se faufiler dans la coursive et rejoindre ses camarades républicains. Ils étaient cinq à l'origine, il n'étaient plus que trois. De la fumée étouffait les environs, le gaz des cartouches de fusils blaster avait envahi les parages exiguës des couloirs du vaisseau Sith. Au mur, de nombreux impacts noircis de métal chauffé et de plastique brûlé affichaient les affres d'une bataille sans pitié. Accroupi derrière une console dont le fonctionnement avait cessé depuis plusieurs minutes, le commandant de l'unité d'élite accueilli le Falleen non sans une pointe d'acidité dont lui seul avait le secret.

- « Pas trop tôt ! Je croyais que vous aviez réglé la situation, ces enfoirés d'impériaux nous canardent depuis dix minutes ! Pour moi, c'est pas ça, ''régler la situation''.

- Tout était prévu, rien n'arrive par hasard, mais je n'ai pas sut me rendre compte de ce qui se passait sous mes yeux... avoua le Jedi dans un soupir.

- Oh, épargnez moi vos boniments de Jedi, ce n'est vraiment pas le moment ! Cria-t-il en essayant de se couvrir le plus possible à l'abri lorsqu'un rayon de fusil blaster vint s'écraser sur le mur à côté de lui. On a intercepté une partie de leur communication interne, ils ont saboté le système de largage des navettes de sauvetage. Heureusement pour nous, A-113 a piraté le système à temps pour isoler la dernière nacelle. Il montra le couloir situé derrière lui, un écriteau fixé au mur indiquait que se trouvait dans cette direction les capsules d'urgence quatre à six.

- On ferait mieux de se tirer maintenant, je ne sais pas si mon petit bidouillage tiendra longtemps ! Prévint A-113, dissimulé de l'autre côté du couloir tandis que le troisième commando tirait quelques coups de fusil pour tenter de dissuader les impériaux de s'approcher.

- Attendez, il y a l'enfant. Je dois le retrouver... Le commandant saisit le bras du Jedi pour le retenir.

- Quoi ? Mais qu'est-ce que vous racontez encore ? Quel enfant ?

- L'enfant, l'impérial … Murmura Leto, décontenancé, ne sachant plus vraiment quelle priorité il devait observer désormais. Un étrange silence s’installa pendant quelques secondes avant que le commandant ne lui parle, cette fois-ci de façon étonnamment posée et empathique.

- Nous ne pouvons plus rien faire ici. Nous avons vraiment fait ce qu'on pouvait, Maître Jedi... Il faut partir. Leto eu l'impression de se perdre dans l'infinité noire et froide d'une dimension parallèle avant de retrouver ses esprits.

- Mon plan a échoué, nous sommes encore en mesure d'empêcher ce vaisseau de poursuivre la frégate de la Chancelière ?

- D'après les rapports, la frégate de la Chancelière va passer en hyperespace dans peu de temps, leur avarie de moteur a été réparée. Mais les explosifs que nous avons planqué dans la salle des machines du vaisseau impérial sont encore opérationnels, nous pouvons les faire sauter si vous voulez vous assurez qu'il soit hors course. Déclara le troisième et dernier soldat en vie. Leto hocha la tête.

- Alors faisons cela, et partons d'ici. » Conclut-il, non sans que cela déclenche un soupir de soulagement de la part du commandant.

Les coups de feu retentirent de plus belle, plongeant à nouveaux l'étroite coursive dans un déluge éclatant de rouge. Les trois commandos reculèrent méthodiquement, cherchant à parcourir de courtes distances avant de se cacher là où ils le pouvaient. La retraite fut rapide et ordonnée et le petit groupe parvint jusqu'au sas des nacelles de secours. Comme expliqué par le chef d'escouade, il n'y avait plus qu'un seul appareillage dans lequel Leto et les autres prirent rapidement place. La capsule fut décrochée du vaisseau et la secousse brutale de l'entrée dans l'espace s'estompa peu à peu. A-113 pianota sur la console de commande pour manipuler les réacteurs d'appoint de la machine afin qu'elle se dirige vers un croiseur de la flotte républicaine tandis que le commandant s'occupait de vérifier une dernière fois le paramétrage de la commande d'explosifs placés sur le vaisseau Sith. À travers la verrière ronde de la navette de sauvetage, Leto vit un éclat orangée éventrer l'arrière du navire sur lequel il se trouvait quelques instants auparavant et les trois soldats poussèrent un cri de victoire. Il n'y avait pas plus claire confirmation que les moteurs de l'engin devaient désormais n'être qu'un tas de cendres et que ce dernier ne pourrait plus jamais causer de tord à la Chancelière. D'ailleurs, la frégate de Kira ne semblait plus voguer dans l'espace environnant, Leto tenta de l'apercevoir mais il ne réussit pas.

La navette fut magnétisée par un croiseur républicain tandis qu'un des trois soldats s’interrogeait à voix basse sur les manœuvres que semblaient accomplir la flotte impériale. En observant un moment ce qui se passait au milieux du champ de bataille, le commandant put confirmer que les Sith battaient en retraite...

Mais la bataille n'était probablement pas terminée pour le Jedi Leto Vorkosigan.

Il aurait besoin de méditation, de beaucoup de méditation pour accepter son échec et se relever...

- FIN DE L'EVENT X-2 -
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