Luke Kayan
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-Monsieur Kriss''Lan ?

-Oh mais c'est la p'tite demoiselle blonde, faut pas vous fâcher ma jolie dame, pour une ou deux heures de retard... On a toute la vie devant nous.

-Précisément Une heure et 46 minutes Monsieur Kriss''Lan et je vous avais bien précisé que j'étais pressé... Quant à la "petite dame"... Vous... Vous ?

L'homme au ventre rond s'était approché du jeune Jedi présentement habillé en civil et très mécontent. Son énorme rot confirma ce que Luke soupçonnait déjà depuis l'arrivée de son pilote et de ses mots aussi hésitants que peu courtois à son égard.

-Vous avez bu ma parole !

-Un p'tit coup de temps en temps ça fait du bien. Ça vous dériderait tiens.

-Je rêve... Comment comptez-vous conduire désormais ?

-Oh ça j'l'ai déjà fait. Ne vous inquiétez donc pas ma p'tite dam...

Irrité, le Hapien se détourna du buveur, fixant inutilement les alentours du spatioport gigantesque. A ses côtés, les gargouillis indécents de son "ex" pilote ne l'intéressaient plus. Clairement, Luke ne pouvait pas voyager aux côtés d'un alcoolique, il lui fallait trouver quelqu'un pour le ramener sur Coruscant en vitesse. En effet, suite à une mission, le blond avait reçu l'ordre de se rendre dans la ville-lumière pour une conférence. Certes, la fatigue excuserait parfaitement son absence, mais Luke était un chevalier exemplaire ou tout du moins, qui essayait de l'être. Sans doute pourrait-il se reposer le lendemain dans le Temple en construction sur Coruscant. Le jeune homme avait prit très à coeur le "votre présence serait plus que souhaité" de l'illustre personnage qui l'avait appelé, et pour cause... Luke avait déjà fait appel à ce chercheur pour étayer son mémoire, alors pour une fois qu'il pouvait le rencontrer en chair et en os, tout en rendant service à cet homme, c'était l'occasion ou jamais. Ne pas venir à sa conférence sous le prétexte d'être coincé sur une planète-déchets dangereuse serait un grand manque de courtoisie, et puis ainsi, Luke pourrait lui parler en tête à tête, fasciné par les recherches de cet homme qui vouait sa vie à la Force sans pour autant y avoir accès. Un professionnel ne possédant pas de "dons" comme les appelaient le commun des mortels, c'était plus que rare et ses impressions seraient très profitable au jeune homme. Enfin, s'il parvenait à destination...

Or, avec ses cheveux encore légèrement humide après sa douche dans un hôtel miraculeusement correct du spatioport, sa chemise simple blanche mais de bonne facture et son pantalon en jean. Simple civil sans lunettes ni permis de conduire, Luke était mal parti pour parvenir à destination. Les crédits prévus pour payer le retour sur Coruscant bien caché dans une poche intérieure de sa veste en toile fine, le jeune homme erra sur plusieurs mètres, tâchant d'abord de prendre l'attitude de quelqu'un qui sait parfaitement où il va-une technique de survie apprise sur Coruscant sous les traits de Lou. Bien que l'on soit perdu, il fallait toujours laisser croire qu'on ne l'était pas.- il se dirigea vers le bruit des vaisseaux en partance. Son seul espoir pour rentrer, et pas seulement pour la Conférence, sinon éviter de passer plusieurs jours dans ce trou, était de trouver un possesseur de vaisseau qui accepterait de l'emmener. Un genre de stop spatial, malheureusement un peu plus dangereux que l'habituelle version urbaine, car on ne savait jamais sur qui on allait tomber, et encore moins sur Nar Shadda. Surtout quand on abordait l'allure-et ce malgré ses efforts- d'un civil aux traits androgynes, empiétant tout juste sur la vingtaine et probablement handicapé pour les meilleurs observateurs. Comment le Jedi allait-il se sortir de cet enfer ? Il soupira, sachant parfaitement que pour le moment, ce statut peu enviable de victime potentielle était pourtant moins risquée que celui du chevalier cherchant sa route.

Guidé par ses oreilles, le concerné se dirigea vers un groupe de personnes discutant dans un hangar. Il trébucha sur un outil qui traînait au sol mais se rattrapa grâce à ses bons réflexes. Faisant fi de la douleur sournoise qui se diffusait dans son orteil, le jeune Jedi fit comme si de rien n'était, tâchant de se donner une marche sûre, ce qui n'était évidemment pas simple dans la foule sans sa canne d'aveugle. Seulement, c'était sans doute inutile d'en rajouter question "fragilité" et le jeune homme préférait profiter de ses yeux d'apparence normale -il avait échappé au voile indicateur de ses problèmes d'après les témoignages. Normal, puisque ses prunelles continuaient de réagir, c'était le nerf optique qui amenait l'information au cerveau qui avait été irrémédiablement endommagé.- pour ne pas attirer d'avantage l'attention sur sa silhouette menue dont les vêtements légèrement flottants cachaient des muscles déjà discrets et homogènes-quoique bels et bien existants.-

-Bonjour, je vous entend vanter vos mérites depuis un quart d'heure. Alors, lequel d'entre vous serait le plus à même de quitter l'espace de Nar Shadda dès ce soir pour m'emmener à Coruscant ? Bien sûr, ce service serait payé, en crédits républicains. La moitié avant, la moitié lorsque je débarquerai.

Les interrompit Luke en profitant d'un moment de silence. Il s'était avancé et avait prit un air sûr de lui. Ses yeux morts fixaient avec une étrange intensité le dernier qui avait parlé, un homme à la voix, adulte et visiblement sûr de ses capacités. Un léger sourire à la "Lou", le voyou vagabond et fripon qu'avait déjà incarné Luke flottait sur les lèvres du Consulaire. Pourtant intérieurement, il était tendu. Vraiment, il détestait cette situation. D'autant plus qu'à cette heure avancée, en fin de semaine, alors que le peu d'effectifs restants de gardes frontaliers dormaient à leur poste, c'était le moment idéal pour les pirates d'attaquer. Au point que certains pilotes refusaient de décoller. Ah si seulement ce Kriss''Lan l'avait fait sortir de la zone dangereuse il y avait une heure et demi avant que la nuit ne tombe, comme c'était prévu. Pourquoi les choses ne se passaient jamais comme prévu d'ailleurs ? Qu'avaient tous ces malandrins à ne pas faire leur travail ? Voilà une attitude qui horripilait le si sérieux Luke.

Bon, voyons voir si pour un bon paquet de crédits, l'un de ces beaux parleurs saurait se montrer habile de ses mains pour diriger un volant et l'emmener à sa fichue Conférence. Pour un peu, Luke qui l'avait pourtant attendu avec impatience, la maudirait presque.

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    Nar Shadda, communément appelée la lune des contrebandiers.

    On la comparait souvent à Coruscant, son aînée du point de vue la politique urbaine. En effet, trouver une parcelle de terre sur la lune de Nal Hutta est un véritable défi, d'aucuns diraient que c'est chercher une aiguille dans une botte de foin. Néanmoins, la majorité des gens connaissant bien ce spatioport Hutt le qualifiait plus volontiers de monde poubelle et de berceau de la pègre. Ce n'était en effet pas un atmosphère épanouissant qui régnait sur cet astre, repère de nombreux hors-la-loi et complètement soumis aux Hutts et leurs machinations. Anado en savait quelque chose, il était un homme libre depuis quelques semaines seulement, ayant finis d'épancher une dette colossale auprès d'un grand nom de la contrebande, bien évidemment issu de ce misérable peuple de larves vertes. Il avait passé ces dernières années dans les bas-fonds de la cité tentaculaire qui recouvrait toute la lune , n'ayant le privilège de voir les quartiers chics que quand son employeur voulait qu'il donne la patte, ou lui confier une nouvelle mission. Une situation des plus humiliante quand on savait qu'il y a une décennie, Anado avait les moyens de posséder une tour entière sur ce cloaque.

    L'arkanien avait donc appris à connaître Nar Shadda, ses vices, ses dangers, mais aussi ses avantages. Il avait mis un peu d'argent de côté, magouiller à droite à gauche, et s'était fait une petite réputation. Il n'en demeurait pas moins un simple homme de main, une petite frappe insignifiante, mais on évitait de lui marchait sur les pieds. Si on passait outre ses talents de pilote et son fusil blaster, il était un habitant lambda. En fait, c'était surtout vrai quand il travaillait pour les Hutts, car depuis qu'il était au chômage technique, il voyait sa réputation de porte-flingue s'effriter au fil des jours. Ses économies se dilapidaient au gré de ses beuveries, et bientôt il serait à la rue. Pourtant, il avait juré de relever la tête, et d'enfin se tirer de ce cailloux et faire fortune, redorant son nom.

    Alors, tous les jours, il arpentait les docks et les spatioports pour trouver de quoi gagner quelques crédits. Il y a deux jours, il avait descendu un bothan particulièrement tenace pour le compte d'un contrebandier que le rusé velu faisait chanter, lui donnant une petite rallonge pour payer son loyer et ses frais quotidiens. La loi du plus fort n'existait pas sur Nar Shadda. On pouvait être tenté de penser que seule la loi des Hutts subsistait, mais même celle-ci était lacunaire et rarement respectée, il s'agissait plutôt de la loi du plus fourbe et du plus rusé. Des gros bras ou une réputation planétaire ne suffisait pas ici, d'ailleurs, les rares personnes se souvenant du nom de Darssian sur cette lune – d'incultes et d'ignares – s'en servaient principalement pour se moquer de notre cher arkanien, au plus bas de sa forme. Mais après tout, c'est bien quand on est au fond d'un gouffre qu'on est le plus apte à en sortir.

    Comme tous les jours, il s'était alors rendu dans les hangars du spatioport, parler à ses différents contacts, boire un coup dans une cantina puante et bondée, errer dans le paysage éternellement triste et sale de cette cité pourtant illuminée. Il était d'une humeur assez neutre, presque mélancolique, le crâne encore douloureux de la quantité d'alcool ingurgitée la veille. Il s'était promis d'arrêter de boire, comme à chaque fois que le soleil se levait, mais ces promesses s'effaçaient au nouveau crépuscule. Ce dernier approchait, qui plus est. La journée n'avait pas été très fructueuse. Anado avait perdu aux jeux et n'avait trouvé aucun travail satisfaisant, se refusant à effectuer des tâches trop ingrates, les laissant aux parias du coin, prêts à tout pour sortir de la misère. Il avait alors gagner le hangar où était posé le Storm Chaser, son chasseur personnel, pour veiller à ce qu'il n'ait subis aucunes dégradations, comme chaque jour. Après avoir filé une pièce au gardien, il s'était assis sur une caisse et vit bientôt débarquer trois de ses connaissances, dont un certains Cartho, un twi'lek excessivement arrogant aux yeux d'Anado. Ce crétin, féru de courses de podracers sur lesquelles il pariait quotidiennement, s'estimait meilleur pilote que Darssian ne l'avait jamais été. L'insulte avait la première fois passablement énervé l'arkanien qui était sortis de ses gonds et s'était immédiatement rué sur l'arrogant joueur. Comment pouvait-on être aussi stupide ? Rien que de songer aux paroles que ce misérable avait pu tenir ce jour-là, le pilote en avait des frissons et il sentait l'énervement monter en lui. Il prétendait que les enregistrements de l'époque ne mentaient pas, Anado manquait clairement d'anticipation. Cette remarque avait donnée de véritables envies de meurtres à l'étoile brisée de la course. Depuis ce jour, il vouait une haine tenace à l'arrogant twi'lek, bien désagréable aux yeux de l'innocent arkanien qui se jugeait d'un caractère bien agréable auprès de cet enfoiré de Cartho, compte tenu de son ignorance. Il tolérait tout de même sa présence ! Dans son propre hangar ! Enfin, depuis qu'il avait mangé deux droites et avait faillis de finir étrangler sur place, Cartho traînait un peu moins dans le coin et ne parlait plus de courses avec Anado, qui préférait l'aimable et courtois Jan, un jeune humain admiratif de la carrière du pilote, ce dernier ne rechignant jamais à lui conter ses exploits. Il aimait beaucoup le docile et rêveur Jan, et s'il arrivait à avoir son propre vaisseau et son équipage, il le prendrait certainement sous son aile. Le petit avait un talent certains pour l'électronique.

    La conversation s'engagea naturellement, Cartho fut bien peu bavard, ce dont Anado ne se plaindrait certainement pas. Jan engagea la conversation sur les courses de Malastare, et naturellement, l'arkanien se mit à abreuver son auditoire d'un flot de récits de courses endiablées et de nuit torrides avec ses conquêtes. Cartho riait jaune aux blagues de l'orateur, tandis que Jan affichait un sourire niais, s'abreuvant des récits de son idole bancale. Le troisième type présent était un zabrak qu'Anado ne connaissait que de vue, mais qui traînait souvent avec le twi'lek est devait donc certainement être un idiot. Alors que le mercenaire se targuait d'avoir, selon ses dires, « violemment chevauché » une princesse hapienne après avoir survolé un tournoi mineur « rempli d'amateur et de guignols », le zabrak se mit à ricaner. Interloqué, Anado stoppa son récit et désigna le cornu du menton, le regard dédaigneux.


    « - Elle te fait rire, mon histoire ? »

    « - Excuse-moi grand-père, mais des belles blondes, tu dois plus en voir beaucoup. Non mais sérieusement, qui croit encore à tes fables ? »

    Instinctivement, la main d'Anado se porta à son fusil blaster, posé à côté de lui sur la caisse, et tous les regards se tournèrent vers lui. Le zabrak avait le mérite d'être un peu plus carré que Cartho, mais il s'était attiré les foudres du pilote de la même façon. Le teint naturellement pâle de Darssian était devenu plus rouge qu'à l'accoutumé, et il commença à se redresser, empoignant son arme tandis qu'un silence de mort s'était installé. Cartho avait déjà commencé à reculer d'un pas, tandis que Jan demeurait impassible, fixant son maître à penser (et penser était un bien grand mot). Le zabrak souriait toujours, visiblement sûr de lui. L'instant parut une éternité, mais il fut rapidement brisé par l'arrivée d'un nouvel intervenant qui surprit tout le monde. Une voix provenant de derrière l'imposant zabrak les interpellait en effet, et le cercle s'écarta légèrement, chacun essayant de voir qui osait bien interrompre une discussion qui allait certainement devenir musclée. Chacun détaillait le jeune homme qui demeurait figé devant yeux, un regard étrangement fixe posé sur eux. Il payait pas de mine, et il se passa quelques secondes sans que personne ne parle. Cartho, qui n'avait certainement retenu que le mot « crédits » restait silencieux, détaillant le maigre jeune homme aux yeux bicolores et à l'allure presque marginale, tandis que le zabrak éclata d'un rire gras.

    « - C'est ton jour de chance petit ! T'as en face de toi le meilleur pilote que cette galaxie ait jamais portée, enfin d'après ce qu'il dit, hein ! T'as qu'à l'emmener, Darssian, toi qui te plaint de plus avoir de boulot ! Je voudrai pas te piquer ton job hein, paraît qu'y'a un seul pilote qui vaut le coup sur cette lune ! Allez, je me casse. »

    Sans attendre la réplique de l'intéressé, le zabrak s'éloigna du groupe en ricanant, bientôt suivit de Cartho. Pour qui il se prenait, ce connard ?

    « - Enfoiré de zabrak, je vais le crever, un de ces quatre, je vous jure que je vais lui faire bouffer ses cornes. »

    Rangeant son arme dans son dos, Anado reprit constance et se racla la gorge, tendant sa main au client.

    « - Anado Darssian, à votre service. Coruscant, hein ? C'est pas la porte à côté. T'as pas l'air de rouler sur l'or petit, même si t'as l'air sacrément couillu. »

    En effet, la manière de s'imposer dans la discussion de l'inconnu montrait une certaine confiance en soit, bien mal justifiée selon Anado qui continuait de détaillait l'étrange jeune homme. C'était peut-être un paria à moitié fou, ou un escroc. Il avait les moyens de payer un taxi jusqu'à Coruscant, ce type-là ? Il avait l'air excessivement jeune, avec son visage pur, presque féminin, du moins, troublant. Et il n'y avait pas beaucoup de gosses fréquentant les docks qui avaient les moyens de partir d'ici. Surtout à cette heure-ci où les pirates commençaient à sortir de leurs nids. Et puis, Darssian était pas n'importe quel pilote, ses prix étaient justifiés par son talent. Qui plus est, il pouvait pas espérer aller jusqu'à Coruscant avec son chasseur, il lui faudrait obtenir un vaisseau pour le voyage. Il savait où en trouver, mais fallait couvrir les frais.
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Le Hapien dédaigna de suite le Zabrak, refusant toute proposition de sa part avant même qu'elle ne soit formulée. L'autre n'était pas un lac de sentiments apaisants non plus, mais Luke le préférait à cette mer viciée qui charriait des remous de Force grondante. Tandis que l'Homme s'en allait donc, persuadé d'être celui qui avait choisi de ne pas servir de pilote à Luke, ce dernier écoutait déjà attentivement le fameux Darssian s'adresser à lui de manière familière. Le Hapien ne s'en formalisa pas, si son propre langage était élevé en général, il savait traiter avec les gens plus modestes, mais surtout ce n'était pas ce qui lui importait au fond. D'accord, ceux qui juraient comme des Gamorréens soûls pouvaient grogner n'étaient pas une compagnie que le jeune Jedi recherchait, néanmoins, sans tomber dans ces extrêmes, il prônait surtout l'honnêteté. L'inconnu qui venait de partir se roulait dans sa propre misère, refusant un travail probablement jugé fatigant ou dégradant voir les deux, tandis qu'Anado lui au moins semblait apte à l'écouter. Non loin de sa personne, le Hapien sentait une aura attentive mais il ne pouvait pas savoir si cet individu faisait réellement parti de la conversation. Ses dons n'allaient pas jusqu'à là.

-Ça dépend de si vous ne m'arnaquez pas pas. Mais ne vous inquiétez donc pas pour les crédits.

Les Jedis n'étaient pas riches, ils prônaient d'ailleurs l'austérité, et mis à part leur magnifique Temple, dons d'architectes et d'admirateurs mêlés, ces derniers n'avaient pas pour habitude de dépenser des sommes faramineuses. Ainsi, bien que Luke ne roule effectivement pas sur l'or, il avait su économiser le bon petit pécule alloué par le Temple lors de son départ. L'argent s'était "cumulé", ce qui donnait au final quelques bons restes et heureusement car le jeune homme n'avait pas du tout envie de se résoudre à retirer plus via une carte spéciale prévue à cet effet en cas de problème. Quoiqu'il en soit, il avait donc de quoi régler le "meilleur pilote de la Galaxie". Après tout, ce n'était pas tout les jours qu'il comptait s'offrir de tels services, c'était une exception, un luxe. Il fallait bien marquer le coup.

-Quand pourrions-nous partir ? Oh... Et désolé pour mon manque de courtoisie, je m'appelle Lou.

Signala le Hapien, se sentant un peu mal à l'aise de mentir sur son identité. Seulement le nom de l'homme lui disait très vaguement quelque chose, et bien qu'il n'en ai pas l'impression, dans un tel coin, ça devait sûrement être à cause d'un gang. Oui, sans aucun doute, les membres des plus grosses pègres s'affichaient tels des stars dans ce système poubelle que Luke détestait encore plus que Coruscant, alors même si une impression d'erreur planait encore dans sa tête, il en concluait qu'Anado Darssien était un mercenaire ou quelque chose dans ce goût là. D'ailleurs c'était peut-être pour cette raison que le Zabrak avait laissé sa place sans demander son reste et non par fainéantise. Comment savoir ici ? On n'était sûr de rien, et lui encore moins. Aussi "couillu" soit-il, le Hapien n'était pas suicidaire. Ou tout du moins, à un degré raisonnable.

Tendant sa main -et démontrant le premier véritable illogisme dû à son handicap- Luke attendit que son pilote la prenne, sans se douter que ce dernier esquissait déjà le geste. Geste qui lui avait légèrement coûté, ne lui étant pas encore tout à fait naturel, pour lui qui saluait chaque compère Jedi d'une onde de Force. Petit à petit la diplomatie lui enseignait des détails qu'il ne pouvait pas voir, une véritable torture d'ailleurs pour sa mémoire. Il lui restait encore beaucoup à apprendre d'ailleurs bien qu'il se débrouille plus que correctement dans un monde destiné aux voyants.

-Combien est-ce que ce serait ? Et quand pourrions-nous partir ? C'est que je suis assez pressé.

Lança le jeune homme sur un ton doux mais où l'on perçait une légère note de nervosité. Luke, réputé pour sa proverbiale patience n'avait pas le temps de jouer de ses vertus de Jedis. Il voulait absolument se rendre à cette conférence pour y rencontrer celui qui représentait le clou de son mémoire en cours. Bien sûr, il n'avait rien à prouver ou gagner avec l'écriture de ce livre, sans compter que la gloire ne l'intéressait pas, cependant c'était à la fois un défi personnel et une question de politesse à l'égard du chercheur qui lui avait dégoté une place et pris la peine de l'appeler personnellement. L'homme était réputé, ses conférence adorées car sortant de l'ordinaire, il avait fait une grande faveur à Luke qui désirait de plus quitter ce maudit caillou le plus rapidement possible. Être Jedi et aveugle sur Nar Shadda, ça commençait à faire beaucoup question prime de risques.

Attendant fiévreusement la réponse de l'inconnu tout en se concentrant pour ne rien laisser paraître, le jeune homme posa ses yeux vairons sur le garçon accompagnant Anado. Ses réactions sentimentales imperceptibles tandis qu'ils parlaient avaient fini par trahir le fait qu'il faisait bel et bien parti de la conversation.

-Vous êtes l'assistant de Monsieur Drassian ?

Interrogea Luke, laissant l'autre observer ses traits Hapiens si particuliers, lui-même ne se privait pas pour "regarder" à sa façon, enveloppant l'esprit du plus jeune, le frôlant pour en définir les caractéristiques les plus grossières sans pour autant en percer les pensées. Contrairement à ce que disaient les légendes urbaines, les Jedis ne lisaient pas en tout et chacun comme dans un livre ouvert, ce serait trop simple. En revanche le Hapien percevrait ses émotions les plus remarquables, et surtout il espérait pouvoir entendre le son de sa voix d'ici peu. Par le biais de sa question d'apparence un peu inutile et surtout rhétorique dont la réponse ne l'intéressait pas spécialement, Luke espérait en apprendre bien plus grâce au timbre, l'accent et la vitesse de prononciation.
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    Il ne restait plus que les trois hommes dans le hangar, Jan, Anado et l'inconnu. Les employés des docks commençaient à les déserter, prendre leur dernière pause avant la relève de nuit. Dehors, le ciel s'assombrissait, la lune plongeant progressivement dans l'obscurité, la lumière étant éclipsée par Nal Hutta. Le regard laiteux d'Anado ne quittait plus l'innocent visage de son potentiel client, tandis que l’appât du gain l'avait rendu étrangement attentif. Ne pas l'arnaquer ? Un léger sourire vint déformer le visage neutre et dur de l'arkanien qui le réprima autant qu'il pu. Il était sur Nar Shadda, tout le monde allait essayer de l'escroquer, certains l'auraient même déjà dépouillés sur place. Anado était un peu moins rapace que la moyenne, et le gamin pouvait s'estimer heureux d'être tombé dans le bon hangar. Quant au pilote, il était assez satisfait de trouver un contrat qui le renflouerait et garantirait sa survie quelques mois de plus. Surtout que le gamin ne semblait pas inquiet de devoir payer une certaine somme, ce qui trahissait certainement un petit pactole à aller chercher. L'arkanien, qui perdait rarement le Nord, calculait déjà dans un coin de son cerveau étriqué quels bénéfices il allait pouvoir tirer tout en annonçant un prix réaliste à l'étranger. L'idée était de se faire une marge plus grande qu'à l'accoutumée sans que le type ne flaire l'arnaque. Il voulait clairement la lui mettre, mais pas trop non plus. Le jeune homme dégageait une sensation étrangement sereine et malgré son apparence squelettique, Anado avait l'impression qu'il ne devait pas prendre trop d'aises avec celui-là. Il avait clairement confiance en lui, et à moins d'être simplement insensé, cela montrait qu'il n'était pas aussi innocent que son apparence pouvait le suggérer, et sur Nar Shadda, on se méfiait des apparences.

    Tout en se présentant, comme à chaque fois, Darssian avait intimement espéré être reconnu, que le type s'exclame « Anado Darssian ? Vous êtes vivants ! La légende de Malastare ?! Le prodige ! ». Comme la plupart du temps, ce rêve était resté fantasme et Anado avait dissimulé sa déception devant le manque de réaction de son interlocuteur, à qui il tendait la main depuis quelques minutes, avant que celui-ci ne daigne enfin la lui serrer, non sans hésitations, se présentant à son tour. Lou ? C'était pas un nom de femme, ça ? Peu importe. Ce qui comptait après tout, c'est qu'il avait des crédits pour tonton Darssian.


    « - Enchanté Lou », lâcha Anado de sa voix rauque. « On a un léger détail à régler, et on peut partir dans l'heure. Efficace, pas vrai ? ».

    Efficace, ça, il pouvait se targuer de l'être. Perfectionniste et maniaque même, en témoignait l'état impeccable de son appartement pourtant situé dans un bâtiment miteux infesté de vermines. Le léger détail était en fait un gros, Darssian n'avait pas de vaisseau. Enfin si, il y avait bien ce bijou qu'était le Storm Chaser – un chasseur tout à fait commun, entre nous – mais c'était inimaginable d'aller jusqu'à Coruscant dans ce biplace. Il fallait louer un appareil pour le trajet, ou convaincre un contrebandier de lui faire faire une livraison jusqu'à Coruscant et il en profiterait pour larguer le voyageur au passage. Dans tous les cas, il savait qu'il pouvait trouver ça rapidement, mais fallait lui avancer les crédits. Difficile d'annoncer ça au client sans craindre qu'il aille voir ailleurs, mais vu l'apparence de ville fantôme qu'aurait bientôt les docks, Darssian pouvait miser sur le fait qu'il serait en réalité la meilleure option de Lou. Et la seule, en fait.

    « - Mon appareil ne peut pas aller jusqu'à Coruscant. Mais je sais où trouver un appareil qui nous permettra de faire le voyage sans encombre et pour une somme raisonnable. Si vous avancez les frais, on peut être partis avant la fin du crépuscule, évitant la période la plus propice à la piraterie. »

    Le mercenaire marqua une pause, essayant d'analyser le visage neutre de son client, avant de reprendre :

    « - Mon contrat vous coûtera, disons 20 000 crédits. Comme je suis un chic type, j'accepte d'avancer une partie des frais de location, donc disons 25 000 crédits le voyage. C'est une bonne affaire. »

    C'était en effet le cas, du moins aux yeux de l'arkanien. Il avait diminué sa marge sinon le prix du voyage serait devenu celui d'un vaisseau neuf, et pas sûr que le type l'aurait vu d'un bon œil. Il lui fallait maintenant réfléchir à qui contacter.

    « - Je vous laisse réfléchir. Je vais contacter un ami. » dit-il finalement, s'éloignant des deux individus pour sortir son comlink. « Cassius ? Tu me reçois ? C'est Anado. »

    Pendant ce temps-là, Jan demeurait seul, toujours silencieux, avec l'étranger qui posait son regard perturbant sur lui, faisant naître une certaine gène chez l'apprenti mécano.

    « - Vous êtes l'assistant de monsieur Darssian ? »

    Le contenu de la question, et sa forme même, le vouvoiement et cette forme de politesse surpris Jan qui eut un léger soubresaut. Le jeune homme n'était guère impressionné en temps normal, mais il restait un gamin, sensible qui plus est, et qu'on le prenne pour l'assistant d'Anado le rendait assez fier. Après tout, c'est ce à quoi il aspirait. Rien ne l'avait rendu plus heureux que le jour où l'arkanien lui avait confié la réparation du réacteur latéral du Storm Chaser, trop feignant pour s'en charger. Au lieu de prendre ça pour un ordre humiliant – il avait été payé au lance-pierre – le jeune humain avait pris cela pour une immense marque de reconnaissance. Comme cette remarque, qui le fit sourire largement, même si la question était posé sur un ton totalement anodin, voir même détaché.

    « - Euhm, non, juste un ami. Mais je m'occupe parfois de son vaisseau ! »
    dit-il, comme pour rattraper une erreur. Sortant une cigarette de sa poche, produit à base de plantes particulièrement nocif et dont la fumée avait une odeur acre désagréable, il entreprit de l'allumer tout en engageant la conversation, en attendant le retour du pilote.

    « - Vous n'êtes pas du coin, pas vrai ? Vous êtes de Coruscant ? »

    Quelques secondes à peine après qu'il eut posé sa question, Anado réapparaissait, un sourire triomphant sur les lèvres. Se postant à côté de Jan, il croisa les bras, reprenant un air plus sérieux.

    « - Alors, m'sieur Lou. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Je commence par les choses pénibles, quelque chose me dit que vous êtes pressé. Peut-être parce que vous n'arrêtez pas de le répéter ! »

    Ce n'était pas particulièrement un reproche, mais il était vrai que l'arkanien n'aimait guère qu'on le presse. Il n'était pas assez efficace ? Si ? Alors quoi ! Il était indépendant et son propre patron maintenant, à la fin.

    « - Y a pas de vaisseaux de libres, et la plupart des armateurs veulent pas lâcher leurs bébés, y a déjà eu des attaques pendant qu'on parle. Mais j'ai trouvé une autre solution. Le Calypso. »

    Tout en parlant, il fit apparaître l'hologramme d'un imposant transporteur. Un très vieux modèle, on apercevait clairement des réparations grossières sur la coque et il n'avait pas l'air d'un modèle de croisière.

    Spoiler:

    « - C'est un des plus gros transporteurs, affrété par les Hutts du clan Besadii. Il va à Coruscant pour affaires, et comme à chacun de ses voyages, ce rafiot est bondé. C'est une véritable cité là-dedans, une deuxième Nar Shadda. Non... En fait, c'est pire qu'ici. Je nous ai pris deux places. J'aurai pu simplement vous accompagner jusqu'à son dock mais... Croyez-moi, vos chances de survie augmentent de manière exponentielle avec ma présence. J'ai réservé une cabine pour deux personnes, une cabine chacun aurait été du luxe, et malheureusement je ressemble pas assez à une limace verte pour avoir ce genre de privilèges. Soit vous prenez cette chance, soit vous restez bloqués jusqu'à demain... Et les nuits sont longues par ici. A vous de voir, chef. »

    Notez que depuis que Lou s'était révélé être un client, le vouvoiement s'était glissé dans le langage de l'arkanien, qui bien que particulièrement désagréable à l'accoutumée se faisait bien plus mielleux quand il était question d'argent. Du moins, pour l'instant. Mais quand tout se passait comme il le voulait, il était de bonne humeur, bien que l'idée de monter à bord du Calypso ne le réjouissait pas vraiment. Il avait faillis être amputé d'un bras la dernière fois qu'il avait du voyager à bord de cette ruine volante. Cet engin était immense, on le comparait parfois à une station spatiale tant la vie à son bord était développé. Il y avait des commerces et une véritable stratification sociale, organisée par les gangs qui se partageait les différents ponts, tous sous le joug du Hutt propriétaire du bâtiment, un richissime mafieux de Nal Hutta. Autrement dit, le voyage n'allait pas être une cure de thalassothérapie, et Anado allait certainement demander une petite prime sur la deuxième partie de sa paye une fois à Coruscant. S'il pouvait s'arranger pour avoir une blessure mineure, il pourrait peut-être même gagner un peu plus... Enfin, il tâcherait de rester entier. Si le type aux yeux bicolores acceptait, alors ils prendraient le Storm Chaser une fois que tout le monde serait prêt, pour rejoindre l'appareil qui était déjà en orbite de la lune, prêt à la quitter. Ils avaient eu de la chance que les Hutts aimaient se faire attendre et se prélasser avant de faire affaire, car le départ du transporteur avait déjà deux jours de retard. Il partait dans la soirée, mais avec ces gens-là on n'avait jamais d'heures précises, il valait donc mieux se hâter pour être sûr de pouvoir monter à bord.
Luke Kayan
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[HJ: Lou est un prénom mixte, ne me fais pas douter Laughing Bon je te l'accorde, pour un garçon ça s'écrit LouP plus souvent... Pauvre Luke, complètement travesti :/ lol! Sinon désolé je ne fais pas trop avancer le truc mais je ne voulais pas te jouer. N'hésite pas à nous faire monter dans ton vaisseau puis dans le grand cargo Very Happy ]

25 000 crédits ? Le Hapien resta légèrement abasourdi par la nouvelle, il n'avait pas l'habitude de brasser autant d'argent, bien qu'heureusement un petit passage par la banque lui permettrait de payer l'homme. Luke ne savait pas réellement si c'était une arnaque, mais comme il ignorait tout de ce vaisseau de contrebande, impossible de comparer. Sa réponse viendrait en fin de voyage, lorsque tous deux auraient eu une traversée paisible, chacun dans leur couchette. Mais bon, à ce niveau, le jeune Jedi préférait être arnaqué plutôt que de devoir combattre toute l'allée afin de justifier le prix. Il y avait aussi la solution d'abandonner bon gré mal gré sa place à la conférence, Luke l'avait sérieusement envisagé, car même la courtoisie n'excusait pas ce caprice cher. Néanmoins, Anado avait raison, demeurer ici un jour de plus, surtout en fin de semaine et vu sa situation, ce n'était franchement pas conseillé. Déjà, Luke s'était fait plus ou moins repéré par de gros bras durant sa mission, il avait tant bien que mal maintenu sa couverture et sa vie, désormais que son travail s'était achevé en ces lieux, le Hapien n'avait plus aucune raison de mourir sur cette terre putride.

Passant une main dans sa crinière blonde, l'air pensif, tandis qu'il pesait le pour et le contre, Luke porta ses yeux dans la direction sur "l'ami" d'Anado. Son regard se fit moins précis, donnant l'impression qu'il louchait vu qu'il était en réalité concentré sur ses calculs. Vraiment, du point de vue d'un jeune Jedi modeste qui n'avait besoin que de quelques pièces de monnaie pour prendre un bon repas dans une cantina. Luke n'était pas porté sur l'argent, en revanche il avait à coeur de ne pas dépenser les fonds déjà bien creux de la république, c'est pourquoi, bien que ce ne soit pas sa propre réserve qui soit en jeu, il hésitait encore un peu. En fait, s'il avait disposé de cette somme personnelle, son choix aurait été plus rapide.

-En effet, je ne suis pas d'ici.

Se contenta de répondre Luke avec un léger sourire mystérieux pour la forme, choisissant un détour pour ne pas dire la vérité ni mentir. Il avait tout simplement décidé de ne pas répondre, peu envieux de continuer à s'enfoncer dans le faux quand ça n'était pas nécessaire. Toutefois par prudence, Luke préférait éviter de mentionner Ondéron, planète associée aux Jedis. Bien sûr, un habitant de cette terre n'était pas forcément rattaché au Temple, le pourcentage était même très faible mais mieux valait éviter d'être traçable, déjà que son physique ne passait pas facilement inaperçu d'après les dires. Pas facile de jouer les infiltrés dans ce cas.

Redevenant sérieux en sentant l'aura d'Anado s'approcher, le Hapien hocha la tête par réflexe, confirmant silencieusement d'abord le plan. Finalement il s'était décidé, il n'avait pas d'autre choix que de payer. Sortant discrètement une bourse de l'intérieur de la doublure de sa veste, le jeune homme compta soigneusement les billets. Chaque exemplaire était séparé, ceux de 10 dans une fente, ceux de 20 dans une autre etc, afin que l'aveugle ne se trompe pas. Ses doigts cherchèrent donc habilement la somme convenue sans qu'il n'ait à regarder, ce qui pouvait s'avérer un peu perturbant. Froissant chaque billet afin de ne pas en prendre deux sans vouloir, le Hapien piocha minutieusement dans les parties correspondantes aux gros billets. 12 500, presque tout ce qu'il possédait. Cela prit un peu de temps bien sûr, mais le geste était resté discret, un aveugle n'avait pas besoin de faire de grandes esclandres de mouvements, et il était habile de ses mains en général. Au moins, Anado avait pu compter en même temps que Luke divisait sa paye.

Redressant la tête, le Hapien ignora superbement l'hologramme-et pour cause, il n'avait même pas conscience que le pilote l'avait enclenché.- se concentrant sur sa description orale. Il ne savait pas si l'homme avait deviné son handicap mais ne s'en préoccupait plus vraiment outre mesure à ce niveau. Tout ce qui l'intéressait, c'était de quitter ce maudit caillou et pour l'instant, la voix ainsi que l'attitude sereine de son "guide" lui laissaient penser qu'il était un peu plus honnête que les autres. De toutes façons, bien que le Jedi sache se défendre seul, il lui était préférable d'évoluer en duo, c'était plus sécuritaire mais surtout ça l'aiderait à se fondre la masse de contrebandiers. Il serait plus crédible accompagné d'une personne de renom dans le milieu et qui sait, si ça pouvait lui éviter des ennuis, après sa pénible mission, Luke en serait ravi.

-Pire qu'ici ? Tant mieux alors, j'en aurai pour mon argent, et vous, vous aurez mérité votre salaire.

Nargua "Lou" plus pour la forme qu'autre chose, sachant être un peu cynique à ses heures. Refermant sa bourse, le Hapien se retourna pour la cacher dans la doublure.

-Un petit passage par la banque pour vous payer le reste à la fin et nous pourrons y aller.

Indiqua le jeune homme d'un ton anodin, le port altier et l'air serein à son tour. Entre les deux interlocuteurs, le vouvoiement était de mise, par habitude côté Luke-bien qu'il avait hésité en abordant Anado, car trop de politesse sur Nar Shadda était louche.- et sans doute par "hypocrisie" côté pilote, ou peut-être par professionnalisme pour éviter d'être mauvaise langue. Le seul ennui dans tout ça, c'est qu'ils ne savaient pas quand le cargo partirait mais bon, le guide avait l'air sur de lui et s'il mentait, le Hapien saurait bien l'empêcher de s'enfuir avec la moitié de la somme. Toutefois le blond l'espérait, légèrement tendu et vigilant depuis que l'argent avait changé de main. En effet, le Jedi aimerait éviter de lui courir après pour ces fameux billets en première place.

-Alors, par où se trouve la croisière de Luxe ? Ah et j'allais oublier ce détail que je vous dois bien... Je me dirige bien, mais je reste atteint d'une forte... Très forte myopie, alors évitez de me semer en chemin.

Avoua le Hapien d'un ton léger, préférant en effet confesser une faiblesse qui serait de toutes manières découverte. A sa manière de parler de "très forte myopie", Anado devrait normalement se douter que ce n'était qu'un doux euphémisme lancé sur un ton ironique. Le jeune homme préférait éviter de montrer sa cécité mais s'il s'agissait de faire équipe avec quelqu'un, c'était quand même mieux que ce dernier soit au courant. Histoire de le rassurer toutefois, le jeune Jedi esquissa quelques pas dans la foule en avant, évitant mystérieusement la majorité des obstacles d'un pas fluide, probablement guidé par un entraînement acharné. Première preuve qu'il n'était pas aussi faible que le laissait apparaître son physique androgyne. Attendant son compagnon prêtant juste l'attention nécessaire à "l'assistant" -un jeune homme inoffensif au ton et à l'aura.-l'aura.- Puisqu'un long voyage les attendaient, autant faire connaissance.

-Et... Vous faites quoi dans la vie ? Votre nom me dit quelque chose-Osa Luke, s'attendant à recevoir le CV détaillé d'un des gros bras de la mafia de Nar Shadda. Si son patronyme lui évoquait des souvenirs, c'est que le porteur ne s'en cachait pas, il devait même en être fier quelque part.- Ah et... Au revoir Monsieur l'Ami de Nar Shadda.

Acheva le jeune Jedi en se tournant une dernière fois vers "l'assistant" qui n'avait pas donné son nom, dans un étrange mélange de politesse et de gentille moquerie. Sans montrer qu'il était pressé -bien que ce soit le cas.- le Hapien avait engagé la conversation d'un ton presque léger et joyeux. Le côté voyou de Lou devait ressortir, c'était un jeu d'acteur nécessaire, un petit "plus" pour ne pas avoir l'air trop louche, mais surtout, il intervenait par réflexe lorsqu'il s'agissait de se mêler aux contrebandiers, junkies et autres joyeusités. Comme quoi, on a tous un petit voyou qui se cache en nous.
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Le prix avait eu du mal à passer, ça s'était ressentis. Il y avait eu comme un léger malaise dans l'atmosphère l'espace d'un instant. Et oui, rien n'était gratuit sur ce fichu cailloux. Et puis, Anado avait une femme et des... Non, en fait non, se nourrir soit-même lui suffisait déjà et lui procurait bien des peines. Enfin, le jeune homme n'essaya pas de renégocier l'offre et cela plu à l'arkanien. Il aimait quand cela se passait comme il voulait, sans fioritures et en allant directement aux choses concrètes. Il n'y avait jamais de soucis quand on faisait ce qu'il disait, ça, il en était persuadé. Observant le jeune homme compter ses crédits avec calme, non, lenteur, Anado se mit à douter de la santé de son client. C'est vrai que quelque chose clochait chez lui, et le mercenaire s'en rendait tout juste compte, absorbé qu'il était par ce contrat et ses modalités quelques minutes auparavant. Il était mal-voyant ? Ou avait des difficultés à se mouvoir ? Non, cela serait bien plus visible. Il avait l'air d'avoir ses deux bras et ses deux jambes en tout cas. Des difficultés motrices ? Non... Bien sûr que non... Ce regard troublant, parfois perdu et pourtant précis, mais qui ne semblait jamais rien détaillé, comme s'il ne percevait que la forme brute des choses. Ce gamin était malvoyant, voir aveugle, et pourtant il se déplaçait et se débrouillait comme n'importe quel être humain. D'ailleurs, il regardait à peine l'hologramme qu'Anado venait d'afficher, et que Jan examinait, songeur. Décidément, ce client était des plus originaux. Mais il espérait qu'il ne serait pas un boulet une fois à bord du Calypso. Il était mercenaire, pas baby-sitter... Alors s'occuper d'un aveugle... Néanmoins le gamin avait l'air de bien s'en sortir dans la vie. La preuve il était arrivé ici, avait passé un séjour visiblement tranquille puisqu'il ne lui manquait pas de membres, et il allait repartir en bon état, grâce aux bons soins de Darssian.

L'arkanien esquissa un léger sourire quant à la remarque du jeune homme, qui réagissait à la dangerosité du Calypso, évoquée par Anado pendant son court briefing sur ce qui allait se passer désormais. Il avait de l'assurance, ça lui plaisait bien, au pilote, tant qu'il ne faisait pas preuve d'arrogance.

« - Oh oui, si tu veux du spectacle, tu vas en avoir... » marmonna Anado, un sourire presque sarcastique sur les lèvres.

C'est sûr que cela n'allait pas être du tourisme conventionnel. Dans le genre croisière à risques, on ne faisait pas mieux. Il fallait aimer l'exotisme, les saveurs inconnues, voire incongrues. Si on ne voulait pas s'ennuyer, aucun doute, les Hutt vous offraient le voyage de vos rêves... Fusillades et corruptions à gogo. Oui, une chose était sûre, tout le monde allait en avoir pour son argent. Argent que l'arkanien s'empressait de ranger dans une poche à l'intérieure de son plastron avant de rassembler ses quelques affaires, laissées sur la caisse où il était initialement assis.

Alors qu'ils s'apprêtaient à partir, Lou cru bon d'indiquer à Anado son handicap, exprimé par un euphémisme, avant de faire une petite démonstration dans la foule, s'en sortant à merveille. L'arkanien resta silencieux, se contentant d'observer son client un moment. Son ressentis avait donc été confirmé. Quel duo étrange... Un homme aux yeux cybernétiques conçus pour surpasser la moyenne, et un autre auquel ils faisaient défauts. L'ironie de la chose fit rire Anado qui se resaisit rapidement, de crainte que Lou ne croit qu'il se moquait de lui.

« - Ne vous en faites pas pour ça. Et là où nous allons, certaines choses ne méritent pas d'être vues. »

Cela ne lui donnait pas particulièrement envie de profiter de la situation. Jusqu'ici Lou s'était montré raisonnable et avait montré qu'il avait de la ressource pour un gamin perdu sur Nar Shadda – car on était toujours perdu ici – et aveugle, qui plus est.

Visiblement, tout était prêt.


« - Nous n'allons pas loin, juste dans le hangar d'à côté. Il y a mon chasseur personnel. »

En effet, ils avaient juste à franchir une cloison de taule pour se trouver nez à nez avec le Storm Chaser. Jan partait déjà de son côté, saluant son mentor d'un geste de la main, et souriant simplement à la remarque du jeune homme, tandis qu'Anado s'avançait en direction du chasseur, intimant à Lou de le suivre.


Alors qu'il ouvrait le cockpit après avoir installé un marchepied qui allait permettre aux deux acolytes de fortune de monter à bord, il entendit enfin quelque chose de plaisant. Son nom disait quelque chose à ce dénommé Lou ! Il se retourna, presque triomphant, dominant le jeune homme du haut de l'escabeau d'acier.


« - Vraiment ? Alors, Darssian ça te parle, pas vrai ?! » lança-t-il, se faisant déjà trop éloquent. Il avait l'air ridicule, perché sur son vaisseau, comme s'il espérait haranguer une foule. Il n'y avait que son frêle client, et pourtant, il bombait le torse, et son regard brillait. « Ca ne m'étonne pas, tu n'es pas d'ici, tu as peut-être un minimum de culture ! Anado Darssian, aha ! Fut un temps, ce nom-là, on l'entendait partout, des cantinas pourries de cette fichue lune jusqu'aux quartiers huppés de Coruscant ! J'avais même ma statue sur Malastare, près de la Place des Courses ! ». Le tutoiement avait remplacé le vouvoiement précédemment imposé au fil de la discussion, effacé par l'excitation de l'ancienne gloire arkanienne.

Il descendit enfin de son perchoir pour ouvrir la soute du vaisseau, y jetant son sac et prenant les affaires de Luke pour les y engouffrer, sans attendre son consentement.

« - Ouai'p, avant d'être un mercenaire, Anado Darssian c'était une légende des courses de podracers. Quand je te dis que je suis pas n'importe quel pilote... Je suis le seul être humain à avoir concouru aux plus grandes courses galactiques et en être sortis champion. Et maintenant... »

Sa mine s'assombrit subitement, il baissa la tête un instant, ruminant quelques idées noires récurrentes et une profonde amertume.

« - Maintenant je me casse le cul à faire le pilote et le garde du corps sur le Calypso... » dit-il, serrant les dents. Mais ce n'était pas un discours à afficher devant son client. Il se rappelait qu'il avait juré de se reprendre. Alors il passa outre la profonde blessure qui dévorait son orgueil et le rendait encore plus instable et se redressa, fermant la soute. « Allons ! En route, Lou. Le Calypso ne nous attendra pas. »

Il indiqua à Lou le siège arrière et ce dernier le gagna sans difficultés. Après avoir lui expliqué le fonctionnement du siège, le harnais et avoir verrouillé l'interface arrière, il monta à bord et enclencha la procédure de décollage. Le toit du hangar émit un bruit strident, la tôle se mit à trembler et une ouverte se fit dans un vacarme ahurissant. Enfilant un casque minimaliste – se résumant à une interface holographique au-dessus de son œil gauche – Anado se mit à communiquer longuement avec le poste de contrôle aérien local, avant de décoller et de quitter ce nid de rapaces. Ils survolèrent la ville illuminée tandis que la nuit tombait sur la lune, l'ombre de Nal Hutta engloutissant le petit astre. Prenant de l'altitude, Anado se prit à admirer les lueurs de cette ville qu'il détestait tant. En orbite se dessinait un imposant navire, on aurait même pu croire qu'il s'agissait d'un vaisseau de guerre, par sa taille imposante, mais aussi par un armement, vétuste mais impressionnant. Autour de lui, des vaisseaux gravitaient, plus petits, et un essaim de chasseurs. Son escorte. Les Hutts ne faisaient pas les choses à moitié, encore moins ce clan qui figurait parmi les plus puissants.

Anado ne parlait pas en pilotant, et à dire vrai il avait coupé le micro de Lou qu'il ne risquait pas d'entendre, le cockpit étant séparé en deux, pas de manière hermétique mais suffisamment pour que le bruit du moteur couvre toute tentative de communiquer sans les micros. Il n'aimait pas être dérangé pendant l'exercice de ce qu'il appelait l'art ultime. Le Storm Chaser dansait littéralement entre les déchets et astéroïdes gravitant autour de Nar Shadda, à une allure rapide sans être dangereuse, se rapprochant toujours plus du Calypso qui prenait bientôt tout leur champ de vision. Inutile de faire du zèle en flirtant avec les immenses et multiples rochers qui formaient la défense naturelle de la lune des contrebandiers. Anado naviguait simplement mais avec une dextérité et une précision étonnante, anticipant la moindre chose qui pourrait venir entraver sa trajectoire. Ses yeux s'agitaient, en perpétuel mouvement. Ouvrant la liaison avec lui, Anado obtint la permission d'atterrir dans les baies d'atterrissage et ils gagnèrent enfin le vaisseau. Dans le bruit caractéristique d'un sas qui libère son oxygène et s'adapte à la pression ambiante, le cockpit s'ouvrir et Anado bondit de l'appareil, afin de sortir le marche pied qui permettrait à Lou de descendre sans encombre.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

« - Nous y voilà. » dit-il en regardant autour de lui. Le hangar était rafistolé et il y avait cinq autres vaisseaux de tout types aux côtés du Storm Chaser. Un twi'lek borgne venait à leur rencontre, vêtu d'une bure noire. Il souriait à pleines dents en avançant vers l'arkanien, d'un sourire qui transpirait l'hypocrisie. Anado restait de marbre, fouillant dans sa poche son datapad afin de montrer les laissez-passer qu'il avait réussis à obtenir.

« - Monsieur Darssian ! Voilà des siècles que nous ne vous avions pas reçus ! » lâcha enfin le twi'lek, se mettant à une distance beaucoup trop faible au goût du pilote pour s'adresser à lui.
« - Q'ortha... J'espérais que cela dure des millénaires, mais on dirait que je suis de retour. Voilà nos billets. Moi et le jeune homme derrière-moi. » répondit-il en tendant son appareil holographique.

Le twi'lek se décala quelques instants, regardant d'un air perplexe Lou, fronçant les sourcils. Celui-là, il ne l'avait jamais vu. Si Darssian le ramenait ici, c'était pas un simple gamin, ou alors il comptait le plumer.

« - Bien, tout est en ordre... Oh, et, monsieur Darssian... Evitez le quartier Gamorréen cette fois... »

Anado laissa le twi'lek partir, sans prendre la peine de lui répondre. Il se retourna vers Lou, son visage traduisant la haine qu'il pouvait ressentir pour ce fameux Q'ortha. Décidément, l'arkanien portait peu de twi'leks dans son cœur.

« - Première leçon. Les twi'leks qui bossent sur ce rafiot ne sont là que pour une chose : te la mettre dans le fion. »

S'arrêtant à ce premier – et primordial – conseil, Anado sortit leurs affaires de la soute et prenant son sac sur son dos, il verrouilla son vaisseau, enclenchant soigneusement les systèmes de sécurité. On était jamais trop prudents ici.

« Si monsieur veut bien me suivre... » dit-il, se dirigeant vers la sortie du hangar. La porte s'ouvrit et ils pénétrèrent dans un ascenseur vide mais extraordinairement sale, impossible de distinguer le sol sous l'épaisse couche de crasse qui le recouvrait. Ils avaient atterris au pont numéro 5, le plus miteux de tous, et Anado demanda à l'ascenseur de les emmener sur le pont numéro 3, celui de la « classe moyenne », si l'on pouvait dire. Et la moyenne était ici très basse. Il avait hâte de quitter cette carlingue puante et gagner le pont, qui était gigantesque, comme tous ceux du vaisseau.
Luke Kayan
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[HJ: Je me suis permis d'inclure un personnage qui t'aurais plus ou moins connu en restant vague pour ne pas te jouer, si cela gêne que je mentionne ton passé, dit-le moi, je changerai :) ]

-Hummm Anado Darssian...

Fit le jeune homme pensif, jouant le jeu tandis qu'ils quittaient l'assistan-ami du concerné. Il faut dire qu'avoir trouvé une solution mettait Luke de bonne humeur, sans compter le soulagement ressenti lorsque le pilote n'avait pas fui après avoir empoché l'enveloppe. C'était toujours un risque à prendre, au nom de la paresse ou simplement pour éviter le danger, encore d'avantage ici. Les paresseux, les couards, et en proportion, les fous de la gâchettes étaient légion sur Nar Shadaa. Maudite planète, le Jedi en viendrait presque à apprécier Coruscant en comparaison. Enfin bref, son cas semblait s'arranger bien que le blond demeure prudent, surtout parce qu'il ne devaient pas se perdre dans la foule. Sa démonstration de débrouillardise avait en effet dut convaincre parce qu'Anado avançait comme s'il marchait avec un vieil ami a qui il contait ses aventures. L'impression était plutôt bizarre mais en parlant, ou plutôt en s'extasiant, la pipelette permettait au moins à son client de le suivre à la voix. Anado s'exclamait, laissait traîner les phrases puis reprenait à toute vitesse, sachant mener son public, certes peu nombreux mais très attentif, vers la chute, une chute à laquelle le Hapien ne se serait jamais attendu. Rattrapant son aîné en se massant légèrement l'épaule après un heurt sur un Rodien qui lui avait foncé dessus-et l'insultait copieusement maintenant.- le Consulaire offrit sa langue au chat bien volontiers. Même en cherchant sincèrement d'où lui venait cette impression de déjà-vu, il n'aurait jamais trouvé. Ainsi, Anado était un coureur. Maintenant que le protagoniste en personne le lui disait, il est vrai que Luke se souvenait en avoir entendu parler. Une sombre histoire que sa descente brutale du podium. Un vieux Jedi présent à cette époque avait tenté d'enquêter un peu, persuadé que le champion n'était pas tombé dans l'alcool comme certains racontars le disaient. Mais finalement, la mission n'étant pas officielle et les moyens peu nombreux, l'homme était rentré en restant sur sa faim.

-C'est vrai ! J'avais entendu parler de vous aux Holonews, très vaguement certes, mais quelqu'un d'autre de mon entourage a vu quelques unes de vos courses il me semble.

Qui sait, Luke se trompait peut-être, après tout il n'était pas branché « vaisseaux ». Les moteurs vrombissants, les spectateurs hurlants, ça n'était déjà pas son nectar d'ambroisie, lui qui favorisait le calme, mais sans l'image c'était encore plus déroutant. Le jeune homme avait autre chose à faire que d'être au courant de ces choses, néanmoins, au témoignage du vieux Jedi qui mentionnait son pilote -semblait-il en tout cas.- s'ajoutait une coupure qui datait de quelques années -là encore Luke n'en était pas sûr.- parlant de la chute d'une étoile de course, un petit filet d'informations mêlé à ce que le Hapien étudiait vraiment à ce moment là. Les Jedis se devaient d'être à la page questions nouvelles, et Luke écoutait souvent les Holonews en se levant le matin, mais c'est vrai que son oreille s'était faite distraite en entendant parler d'Anado. Les courses de prodacers étaient un tout aussi grand mystère pour lui que l'ennivremment. Pas la drogue, ça non, il y avait touché. Bien involontairement certes, mais quand même, et rien qu'à ce souvenir cuisant, le Chevalier tourna légèrement la tête par réflexe.

-Pourquoi ne pas avoir continué ? Je veux dire, remonter dans un vaisseau de compétition ? C'est peut-être indiscret, mais si vous pilotez encore aujourd'hui, vous ne pouvez plus le refaire sur les champs de courses ?

Interrogea prudemment Luke après avoir longuement soupesé le pour et le contre, il s'était finalement décidé à donner le change, considérant que c'était Anado qui avait parlé de lui-même, guidant doucement son interlocuteur vers ce genre de questions. Cela dit, le voir si peu enthousiaste de le conduire, le Chevalier hésitait entre compatir pour son pilote ou s'inquiéter pour son intégrité physique. L'homme semblait vraiment regretter son ancien poste, pourvu qu'il ne mélange pas tout et que dans un accès de folie, il se mette à défier les astéroïdes... Ou qu'il ne soit effectivement plus champion parce qu'il buvait comme le malandrin qui l'avait mené ici sur Nar Shadaa.

Décidant à la voix vive de son interlocuteur que ce n'était pas probable comme option, le blond le suivit dans son vaisseau, intéressé par ses propos et sa vie, l'écoutant patiemment. Être Jedi c'était aussi ça pour lui, s'ouvrir au monde bien que ce soit timidement à son instar. Le Hapien avait beau être solitaire, il aimait la société qu'il servait et les différentes personnes qui la constituaient, c'était un vrai philanthrope qui écoutait avec autant de plaisir le riche que le pauvre, le champion comme le déçu. Derrière la réussite ou l'échec, c'était la personne qui l'intéressait, or cet Anado qui faisait tout pour s'en sortir-bien que Luke se doute que ce ne soit pas de manière la plus honnête qui soit en tant que « Garde du Corps » sur le Calypso, il devait bien violer une dizaine de lois, et pas sûr qu'il ait le permis d'exercer ce métier.- avait son mérite. D'autant plus qu'il ne l'avait pas entièrement arnaqué même si le prix semblait un peu élevé. C'était déjà appréciable, s'ils s'en sortaient en vie, Luke pourrait assister à sa conférence.

Pensif, la tête appuyée contre le cockpit, le Hapien se concentra sur les vibrations dûes au vol. Il n'eut pas l'occasion de découvrir que son compagnon de route avait coupé la communication car il ne chercha même pas à lui parler, peu bavard de nature, sauf quand on abordait un de ses sujets préférés comme le savaient beaucoup de Jedis qui tentaient désormais de ne Jamais plus le faire. Présentement, le Chevalier était plutôt occupé à se mettre dans la peau d'Anado. Il se demandait ce que cela faisait d'être un champion de course. La pression, toujours faire mieux la prochaine fois, la possibilité de tout perdre d'un coup, la gloire, probablement les filles aussi et l'argent. Ce monde ne l'attirait pas, dans aucun domaine qui soit, pas même au sein des Jedis Luke ne voulait briller. Il aimait sa place modeste bien qu'il s'y ennuyait parfois, mais jamais il ne l'aurait avoué à quiconque. La majorité du temps, le Hapien appréciait sa vie retirée, de laquelle il sortait pour des missions qui avaient cette fois, aussi peu de probabilités d'être ennuyeuses que d'être paisibles. Darssian avait également eu une vie trépidante et elle devait d'ailleurs continuer de l'être mais de façon tellement différente. Luke ferma les yeux, essayant de se mettre dans la peau d'un pilote pour percevoir la vitesse. Evidemment en se basant juste sur les vibrations contre la vitre, ça ne donnait pas grand chose, et les quelques embardées que dû effectuer son pilote pour éviter des chocs ne servit qu'à lui donner un aperçu infime de ce qu'était la vie de ces gens. Risquer sa vie dans le seul but de gagner plutôt que de sauver d'autres personnes, n'était-ce pas un peu égoïste ? Tout en quittant le vaisseau, Luke chassa l'idée de sa tête. Il n'avait pas à juger, sans compter que les champions avaient aussi leur importance, permettant aux jeunes générations de rêver et de s'élever pour certains. Lui-même était admiratif de son maître Saï Don, un héros d'un autre genre. Cette tendresse pour le vieil homme ainsi que son parcours l'avaient poussé plus loin, Luke en était persuadé. Si l'infime avait son importance, c'était tout de même le grand qui faisait avancer la Galaxie, poussant ses habitants à monter plus haut. Malheureusement des champions, il y en avait des bons comme des mauvais, il était possible de s'élever dans le mauvais sens tel une plante dangereuse qui envenimait tout ce qui l'entourait, et c'était tout un bouquet de ce genre d'herbes qui semblait avoir prit racine dans le hangar menant au Calypso. Il y avait peu de monde présent et pourtant le Hapien avait l'impression de sentir 1000 auras. De quoi se sentir envahi, atteint dans son intimité.

Luke, jouant son rôle de garçon courageux mais prudent resta aux côtés du pilote. Il se tenait légèrement en retrait sans pour autant se cacher derrière car il savait que la fragilité attirait les vautours. Autant l'avouer, le Jedi n'était pas du tout rassuré, à part dans l'Académie Sith, il n'avait jamais croisé une telle concentration de malfrats, et dire qu'encore sur Korriban régnait une espèce de coordination... Ici, tout n'était que chaos, personne ne semblait apte à contrôler ces individus tous dangereux. Luke ressentait la Force qui bouillonnait de toute part, émanant autant de ce Twi'Lek à l'accueil particulièrement acide que des autres passagers que lui et Anado croisèrent. Comme l'avait prévenu le pilote, cette croisière n'aurait rien de tranquille. Remontant au niveau de son aîné qui lui parlait pour mieux l'entendre dans ce brouhaha, Luke grimaça. Sans doute n'avait-il pas spécialement envie qu'un Twi''Lek ou toute autre espèce "lui la mette dans le fion" comme l'avait si poétiquement décrit son guide. Pour l'instant, sa seule réplique possible était de continuer sa marche le plus tranquillement du monde, tête droite, indifférent à ce qui se produisait autour de leurs personnes. C'était la sérénité qui devait absolument s'afficher sur son visage pour tâcher d'éloigner le chaos. Seule l'odeur nauséabonde de l’ascenseur lui fit froncer le nez, le reste n'avait pas l'air de le toucher au vu de ses traits parfaits de Hapien fichés dans le temps. Luke avait conscience d'avoir de la chance d'être un homme, si peu masculin paraissait-il. En ces lieux, d'après ce qu'on lui avait apprit de sa race, une femme n'aurait aucune chance de s'en sortir, et puis il était bien accompagné. Jamais le Jedi n'aurait pu se diriger dans ce dédale où la Force elle-même semblait se cogner et se perdre, rebondissant sur les parois étrangement menaçantes. D'ailleurs plus ils s'approchaient, plus l'impression d'étouffement au sein de la vieille amie du Chevalier augmentait. Le Calypso avait beau être un cargo pourri, il avait visiblement du succès concernant l'achat de billets pour une traversée.

-Je vous remercie bien Monsieur.

Répondit soudainement Luke après avoir pilé au moment où Anado avait fait entendre sa voix pour galamment lui proposer de le suivre. Le Chevalier se surprit à sourire malgré tout avant de récupérer un air sérieux. Il se dégageait de son guide un certain charisme, à tout tourner en dérision de la sorte, avec ses conseils sans mesure ni équivoque ainsi que cette passion qui courrait dans chacune de ses veines, il s'attirait la sympathie du Hapien. Non, Luke n'en était pas rendu à lui offrir une confiance "aveugle" -sans mauvais jeu de mots- mais il se sentait conforté dans son choix. Anado Darssien n'était pas une fripouille ou plutôt si, mais une fripouille encore humaine. Pour combien de temps encore ? Sachant que Nar Shadaa pourrissait l'essence de chaque être qui la fréquentait un peu trop ? Est-ce que dans un an son guide conserverait ce même entrain et ressort ? Luke l'ignorait, cela l'attristait un peu à vrai dire de penser à la chute qu'avait connu l'ex-champion. Il se décida à voir comment se déroulerait la traversée pour imaginer un moyen de l'aider. Après tout n'était-ce pas son rôle en tant que Jedi ?

Le pont 3 supposément "correct" laissa difficilement imaginer au Hapien dans quel état devait se trouver la classe basse. Il ne voyait rien mais s'en contentait, ravi de ne pas avoir de mirettes pour contempler le désastre. Se donnant courage, le jeune homme soupira un bon coup avant de pénétrer à la suite de son guide dans leurs quartiers. Il se changea comme il le pouvait en respectant un certain code de couleurs. Au revers de ses habits étaient indiquées les teintes de ses rares effets, car bien qu'aveugle, le Hapien restait un Jedi, Consulaire qui plus est. Il devait donc faire attention à sa manière de se vêtir, sachant que les couleurs avaient des codes qu'il n'avait jamais réellement intégré, se contentant d'absorber les leçons par coeur.

Présentement, il avait choisi une tunique noire qui se fermait sur le devant un peu à la manière de ses habituels habits de Jedis. Son pantalon était simple mais tout aussi sombre et le tout s'achevait par une ceinture brune et des bottes noires, sobres mais pourvues tout de même de boucles argentées. Il avait ainsi perdu de son attitude de petit garçon sage, adoptant la silhouette discrète de quelqu'un qui cherche à se fondre dans ce monde sombre. Autrement dit un jeune qui savait déjà ce qu'était la noirceur, sans pour autant avoir l'air d'un voyou. "Ne me cherchez pas, je suis pacifiste mais je sais me défendre" était sensé dire cette tenue noir ainsi que ses cheveux ramenés en une semi queue de cheval destinée le viriliser un peu. Quelques mèches éparses s'échappaient.-Evidemment on pourrait croire que c'était fait exprès mais c'était plutôt l'impossibilité d'utiliser le miroir qui avait généré cette coiffure un brin rebelle.

Alors qu'il remettait ses affaires dans son sac et vérifiait bien que son sabre-laser dans la doublure de sa cape était atteignable sans être visible, Luke se prit à songer qu'ils avaient au moins pu profiter de 10 minutes sans être agressés. Rejoignant Anado, le jeune Jedi s'appuya sur un bout de rambarde qu'il ne pouvait voir mais qui, miraculeusement, semblait propre.

-Je suis prêt pour ma seconde leçon. Quels sont les codes ici pour éviter le plus possible les ennuis ? Les endroits à visiter et à éviter par exemple.

Tant qu'à faire, Luke choisit d'en apprendre plus sur ce monde. Il prenait le risque de s'avouer ignorant ou débutant dans cette société au sein de la société, mais tant pis. Sans doute que son interlocuteur avait déjà deviné que Luke était à part. Son âge au mieux expliquerait sa méconnaissance de ce monde qu'il était sensé côtoyer un minimum, quoique il ne s'était pas présenté comme un voyou de base. Quoiqu'il en soit, le risque s'il y en avait un valait la chandelle. Tout ce que Luke pouvait savoir lui servirait plus tard dans l'exercice de ses fonctions. Le monde des pirates, mercenaires et autres criminels avait ses codes, plongé dedans, Luke avait une chance incroyable de l'infiltrer pour tâcher de comprendre. Non seulement ça pouvait lui être utile, mais en plus, l'aspect psychologique l'intéressait. Comment ces individus sans foi ni loi, ni connaissance des limites de leur liberté se réunissaient. Comment survivaient-ils ? Les bagarres devraient être encore plus importantes au vu des psychopathes qui se mêlaient allègrement aux délinquants, et surtout comment communiquaient-ils ? Pourquoi, alors que bien souvent, ils ne supportaient pas leurs congénères, et eux-même encore moins ?

-Ça te conviens à toi ? Je veux dire "tout ça"...

Demanda finalement Luke d'une voix se voulant neutre. Le Hapien n'avait d'ailleurs pas chassé le tutoiement qui s'était installé entre eux. Il sourit légèrement dans le vide comme pour inviter l'autre aux confessions. Lui-même donnait l'impression d'un jeune à la limite, encore porteur d'un passé loin de ce monde mais ayant tout de même un pied dedans. Comme s'il pouvait encore s'en sortir mais hésitait à se laisser aller à cause de l'appât du gain ou des circonstances de la vie tout simplement. Bref, un petit nouveau comme il y en avait des centaines. Des visages d'ange qui se balafreraient au fil des années, aux mots qui se durcissaient et à l'espoir qui s'en allait. Un espèce d'apprenti au sein de la piraterie. Un touriste sur le Calypso, pourtant étrangement avisé.
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[Désolé du retard ! Ton dernier post est juste woah, brillamment écrit, j'ai adoré ! Désolé pour le retard et le niveau d'écriture un peu moins soigné que mes posts précédents, je pense, il a été écrit dans la douleur Razz Il ne s'y passe pas grand chose pour l'instant, j'ai posé un peu le décor. Si tu veux mettre un peu d'action, libre à toi, je compte en mettre à mon prochain post si tu ne le fais pas ! Very Happy]

Comme Anado en était convaincu, son nom avait résonné dans toute la galaxie durant une période déjà trop lointaine à son goût, même aux oreilles des personnes non versées aux courses et aux paris. Même ce jeune intrigant connaissait vaguement son nom. C'était mieux que rien, et cela confortait toujours Anado dans son orgueil qui survivait visiblement à toutes les humiliations et les coups durs. Même les pieds dans la merde, il bomberait fièrement le torse, à l'image d'un coq dépareillé mais qui n'en finit jamais de chanter.

Néanmoins, l'interrogation qui suivit fit taire l'arkanien quelques instants. Pourquoi n'avait-il pas continué ? Du haut de ses 36 ans, Anado se le demandait souvent. Mais il savait bien que tout ça, le monde des courses et tout ce qui y était lié, la gloire et l'argent, la renommée, cela faisait partis de son passé, et n'en resurgirait jamais pour de bonnes choses. Il avait essayé de reprendre, mais ça n'avait jamais marché, en témoignait sa courte période en tant que pilote de courses sur Tatooine. A chaque fois, son passé le rattrapait. Son échec cuisant sur Malastare revenait sans cesse. Son accident qui le hantait, incarné par ses créanciers qui le pourchassaient sans relâche. Il devait plusieurs centaines de milliers de crédits, parfois même, ses dettes frôlait le million, pour certains constructeurs ou assureurs. Depuis que son paternel l'avait mis sur la paille, il n'avait eu d'autres choix que de fuir. Son frère le pourchassait encore jusqu'il y a peu. Ses yeux valait encore une petite fortune et visiblement, même après tant d'années, sa famille n'oubliait pas le capital qu'ils avaient investis dans celui qu'ils considéraient comme un raté et non plus comme un héros familial. Et puis, avait-il encore réellement envie de courir ? C'était la gloire plus que les courses qui l'obsédait. L'adrénaline qu'elles lui procuraient, il l'avait retrouvé dans les activités illicites ou dangereuses qu'il exerçait au quotidien, ainsi que dans la consommation d'alcool et des substances hallucinogènes. Non, la course, il ne pourrait jamais y retoucher. Il y avait bien trop de gens qui attendait de voir resurgir le nom de Darssian pour lui sauter à la gorge. S'il avait épongé ses dettes auprès des Hutts, il savait pertinemment qu'il y avait bien d'autres individus qui attendaient de savoir s'il était encore en vie, notamment sur Arkania. Pour l'instant il devait se refaire dans l'ombre, car il était désespérément seul. Il n'aimait pas vraiment parler du côté sombre de sa carrière, préférant se vanter d'avoir connu la gloire et les paillettes qu'une chute vertigineuse, mais il faudrait bien répondre à ce curieux gamin.


« - Disons que c'est... compliqué. Et très coûteux. Il faut des investisseurs, ce genre de choses... » répondit simplement Anado, sans rentrer dans les détails, préférant esquiver le sujet que d'avoir à se confier à un inconnu.

***


Après avoir été accueillis par cette vipère de twi'lek, Anado put guider son client jusqu'à leurs quartiers, où le jeune Lou décida de se changer. L'arkanien lui se contenta de ranger ses affaires dans son casier, près de sa couchette, qu'il verrouilla méticuleusement. Inutile de préciser que les vols et les effractions étaient plus que fréquents sur ce vaisseau. Après s'être délesté de tout ce qui allait se révéler inutile lors de la traversée, il sortit de la cabine, attendant son compère. S'appuyant sur la rambarde en face de la porte, il sortit une cigarette de son treillis, recouvert en grande partie par son armure, et commença à consommer sa dose quotidienne de ce poison Ô combien addictif tout en observant le spectacle à la fois fascinant et affolant du pont numéro trois. Sur les flancs de ce qui pouvait paraître comme un titanesque hall ou hangar étaient érigés une douzaine de passerelles semblables à celle où se tenait Anado et qui permettait d'accéder aux différentes cabines et couchettes mises à disposition des passagers. En bas, une faune cosmopolite se mouvait, parlait à vive voix, vendait, échangeait, tout simplement vivait. La majorité des cabines du « rez-de-chaussée » étaient insalubres et inutilisables, elles étaient devenues des squats ou des commerces illégaux : dealers, trafiquants et bookies y faisaient leurs beurres. On disait qu'il y avait des gens qui vivaient en permanence ici, ne sortant que lors des escales. Anado savait que les Hutts mettaient ici les gens qui leur devaient de l'argent, et qu'ils travaillaient pour eux. Il le savait pertinemment car il avait déjà travaillé ici, dans la sécurité, et c'était loin d'être une tranche de rigolade, les séjours dans le coin. Le sol était sale, recouvert de déchets et parfois même, dans certains couloirs mal famés, d'excréments. Le chauffage n'était pas opérationnel partout et des bidons enflammés étaient disposés dans certains endroits. Certains quartiers entiers étaient condamnés car l'oxygène n'y parvenait plus ou que des brèches dans la coque avaient dépressurisés des pans entiers du vaisseau. On ne se sentait pas vraiment en sécurité ici, et Anado ne dormait jamais réellement lors de ses traversées. Étonnamment, le Calypso arrivait toujours à destination, déversant son flot d'ordures lors de ses escales, et croyez bien que je parle autant de ses déchets que des passagers.

Le voyage allait être assez long, et il y avait deux possibilités. Soit on restait cloîtré dans sa cabine en espérant que personne ne fasse irruption pour nous plumer, soit on arpentait le vaisseau pendant la durée du voyage, profitant des nombreuses activités exotiques que nous proposait l'endroit, passant du racket aux jeux d'argent et autres loisirs douteux.


Lou le rejoint alors et Anado observa la tenue sombre qu'il arborait désormais. Il se fonderait mieux dans le décor, ainsi vêtu. L'arkanien s'étonnait cependant de ne pas voir d'armes à sa ceinture, pas même un simple pistolet blaster, lui qui ne quittait jamais son fusil, porté bien en évidence pour dissuader tous les pistoleros du coin. Visiblement son client souhaitait s'instruire. C'était tout à son honneur, et cela faciliterait grandement la tâche de protecteur d'Anado. Autant lui inculquer quelques astuces de bases pour avoir des chances de survie. L'arkanien afficha une mine sérieuse, cherchant ce qu'il y avait de plus fondamental. Soudain, en regardant en contrebas, il put voir une patrouille de la milice du vaisseau, le corps de sécurité, les chiens de garde du capitaine. Fendant la foule, poussant les badaux et portant des tenues entièrement noires, armés jusqu'aux dents et aux visages casqués, rien n'inspirait vraiment la confiance chez ces anciens mercenaires et criminels. Certes, au moins, ils conservaient un minimum d'ordre et leur présence dissuadait de tout écart de conduite, mais ils étaient aussi corrompus que le reste du vaisseau et leurs méthodes étaient loin d'être réglementaires. On leur attribuait pas moins d'un tiers des meurtres commis sur ce foutu rafiot. Anado les désigna du doigt, oubliant un instant la cécité de son client.

« - Ces types en bas, qui poussent tout le monde. C'est le service de sécurité. On les appelles les Grognards dans le coin, parce qu'ils beuglent plus qu'ils ne parlent. T'approches pas d'eux. S'ils entrent sur le même pont que toi, tu te fais petit et surtout reste pas dans le passage. Fais pas de vagues. Ils ont la gâchette facile. Les endroits à visiter, hein ? », Anado lâcha un petit rire. C'était pas vraiment le meilleur site touristique, le Calypso. « Ta cabine. Ton seul refuge si t'as des emmerdes, avec l'infirmerie, sur le pont supérieur. Le pont supérieur est plutôt coquet, si tu veux mon avis, mais à part l'infirmerie, t'en verras rien. Réservé aux VIP. Autant dire qu'il faut poser une sacrée somme de crédits pour y avoir ses fesses au chaud. Et les endroits à éviter... Le pont 5 et les quartiers gamorréens. Tous les établissements de paris et de jeux d'argent. La moitié du navire quoi. Mais si tu me suis et fais ce que je te dis, même ces endroits, on devrait les traverser sans soucis. »

Le mercenaire marqua une pose, finissant sa cigarette qu'il jeta dans le vide. Elle alla certainement percuter le crâne d'un passager marchant en contrebas, et Anado n'y prêta pas attention, écoutant plutôt son interlocuteur qui lui posait une question des plus vagues. Si tout cela lui convenait ? Quoi ? Ce métier, ou cet univers, concentré sur ce vaisseau ? Il opta pour la seconde option, la plus probable, et soupira avant de répondre.

« - J'aime autant cet endroit que toi. Et j'espère que ça signifie que je le supporte pas, car sinon t'es encore plus taré que la moitié de ce vaisseau. J'ai pas été élevé dans la crasse. Je l'aimerai jamais. On peut pas aimer la merde quand on a bouffé du caviar pendant quinze ans. Mais on s'y adapte, c'est tout. »

Anado se redressa, posant sa main sur l'épaule de Lou l'espace d'une fraction de secondes pour lui indiquer qu'ils s'en allaient. Faisant quelques pas en avant, il entreprit de faire une petite visite du coin à Lou, tout en lui inculquant les quelques conseils de bases qu'il lui avait demandé. Ils marchèrent alors le long de la passerelle déserte, tout en discutant.

« - Personne n'aime ce milieu, si tu veux mon avis. Le truc, c'est que tout le monde aime l'argent. Et tout ce qui gravite autour, bien sûr. »

Anado songeait bien entendu à tous les plaisirs qu'on pouvait avoir avec l'argent. Il n'était pas très spirituel et philosophe à dire vrai et sa vision du bonheur se limitait donc à des conceptions assez matérielles. Les femmes, pouvoir posséder tout ce que l'on souhaite, la gloire... c'était des choses qui lui parlaient plus que toute autre conception plus spirituelles du bonheur et de l'élévation de soit. Pourtant, il vouait un véritable culte au perfectionnement de l'être, et au fait de repousser ses limites par le travail, mais toujours dans le but de s'enrichir et d'améliorer sa place dans la société.

« - Bon. Quant aux ennuis, c'est eux qui t'éviteront, si tu as de la chance. Quoi que tu fasses, tu es exposé. Si tu es discret et baisses ton regard, on te prendra pour une proie facile. Si tu joues les caïds et que tu défies tout le monde du regard et avance avec assurance, on aura l'impression que tu provoques. Tant que t'as pas un nom, ici tout le monde peut t'attaquer. Quand t'es connu, t'as une moitié qui ose pas te toucher, et l'autre qui veut t'arracher les tripes. Ça fait déjà un peu de tri. »

Ils arrivaient alors au bout de la passerelle et ils se retrouvèrent bientôt en bas après avoir descendu les escaliers. Là, il y avait un peu plus de monde.


« - Je connais un coin sympa. Suis moi. », lança Anado en prenant l'initiative de s'engager dans la foule. Elle n'était pas trop épaisse, il n'y avait pas tant de monde que ça et par endroit on marchait même librement, ainsi l'arkanien savait que Lou, malgré sa vue, parviendrait à le suivre, au vue de l'autonomie dont il faisait preuve et de la démonstration qu'il lui avait fait sur la lune des contrebandiers. Ils marchèrent dans le brouhaha sans encombres particulières jusqu'à un bar aménagé dans un ancien appartement. L'endroit était sombre, mais hormis une légère odeur de sueur qui se mêlait aux vapeurs d'alcools, il n'était pas trop désagréable. S'asseyant au comptoir à droite d'un togruta, veillant à ce que Lou prenne place à sa propre droite, il héla le barman qui s'avança vers eux. Un imposant Céréen qui souriait constamment, encore plus lorsqu'il apercevait Anado. L'une des rares personnes qui supportait l'arkanien, visiblement. On croisait rarement son espèce dans ce genre de milieux, et rien que pour ça, Ara Do Pluma était unique en son genre. L'une des rares personnes honnêtes de ce navire, même si son honnêteté était en somme toute relative. Disons qu'il savait que quand on tenait un commerce sur ce navire, il valait mieux être aimable et mielleux avec la majorité des passagers.

« - Anado ! Mon ami ! »
lança le barman avec un fort accent céréen.
« - Encore là ? Tu devais pas quitter ce trou à rat ?
- Je peux te retourner la question, crapule ! Tiens, t'es venu avec un nouveau ?
- Je te présente Lou. Ca sera sa seule traversée.
- Oh. Je vois..., répondit le céréen en faisant un clin d'oeil à l'arkanien, comprenant certainement qu'il était en affaire avec le jeune homme, avant de reprendre : Et qu'est-ce que je vous sers ?
- Un forvish pour moi. »


Le céréen attendit la commande du jeune homme avant de servir les deux clients puis s'éloigner, interpellé par un autre groupe d'individus à l'autre bout du zinc.


« - Bon... Continuons la leçon. Le céréen est aimable, mais ne t'y fie pas. Je l'ai dans ma poche car je l'ai roulé aux jeux et qu'il me doit de l'argent. Depuis, on est amis, étrangement. C'est comme ça que l'équilibre tient ici. Des rapports de force qui changent en permanence. T'as le soutien de quelqu'un tant que tu peux maintenir la pression sur lui. Un jour, les rôles peuvent très bien s'inverser. Ceux qui s'en sortent sont ceux qui savent maintenir la pression sur tout le monde sans jamais laisser aux autres l'opportunité de les mettre à genoux, pigé ? »

Et comme pour conclure ce cours magistral un peu particulier, il fit démonstration de sa descente, faisant couler dans sa gorge une longue rasade de bière avant de reposer avec vigueur son verre sur le comptoir.
Luke Kayan
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-Les Grognards hum. Charmant. Ouais, j'vois, si je fais un pas de travers, ils me la "mettent dans le fion", c'est bien ça ?

Résuma Luke en soupirant légèrement. N'en avaient-ils pas tous marre de jouer à qui avait la plus grosse sur ce rafiot interstellaire ? Tout ça pour de l'argent, un peu de gloire et une montagne d'ennuis. Décidément, jamais le Hapien ne comprendrait ces personnes qui n'avaient aucune considération pour l'Amitié, l'honnêteté et une vie aussi austère que tranquille. Décidément, plus le blond en apprenait sur la vie extérieure, plus il avait envie de s'emmitoufler dans son cher Temle où les règles étaient faciles à respecter, enfin, sauf celle qui concernait l'Amour mais ça c'était une autre histoire. Ayant été plus ou moins abolie par Saï Don, cette dernière ne comptait plus qu'à moitié, il suffisait de savoir où se trouvait son devoir, chose que Luke savait parfaitement, n'est-ce pas ? Tout comme le jeune Jedi était parfaitement au courant du sérieux qu'il devait mettre dans son obéissance vis à vis de son guide. Pour le moment, inutile de jouer les rebelles, il était plus collant que de la bave de Hutt, écoutant soigneusement les instructions d'Anado, bref, un client tout sauf embêtant qui buvait ses paroles. En tant que jeune voyou inexpérimenté, normal qu'il profite du bagou de cet ancien champion qui, à cause de sa déchéance, semblait si bien connaître les bas-fonds des bas-fonds. La peine que pouvait ressentir le Chevalier à l'égard de Darssian grandit tandis que l'homme lui expliquait comment se mouvoir sur le vaisseau. Interprétation personnelle ou réalité ? Il lui semblait que ce dernier en avait marre de cette vie.

-Tant que tu le maintiens sous pression ou que tu lui es utile.

Commenta Luke l'air absent tandis qu'une Twi''Lek pulpeuse venait se coller à lui. Visiblement elle ferait bien du Hapien son quatre heures sans trop se poser la question de savoir si ce dernier avait des crédits ou pas. Entre Anado qui était plutôt bel homme et Luke qui faisait honneur à la réputation de physique parfait de sa race, c'était une aubaine pour elle qui voyait passer plus qu'à son tour des gros tonneaux pleins de Forvish. A ce propos, le Hapien se voyant mal commander un jus d'orange commanda la même chose que son interlocuteur, se retenant de grimacer lorsque l'alcool lui brûla la gorge. De la même façon, le jeune homme évita de chasser la belle twi''lek Orange expérimentée, posant une main posessive sur son épaule puis descendant avec un petit sourire sur sa poitrine ferme malgré ses 40 années standards. Nul doute qu'elle savait faire tourner la tête cette prostituée, surtout celles de jeunôts comme lui, du coup, il semblerait un peu suspect que Luke la rejette. Au contraire, jouant au mieux son rôle de petit voyou, un sourire s'étira sur ses lèvres sans qu'il ne cherche toutefois à trop descendre sa main. Le côté vulgaire lui allait trop mal, même pour un délinquant.

-Je vois que y'a quand même de quoi se consoler d'être ici.

Faisant jouer quelques crédits dans sa main droite, le jeune homme les glissa-après quelques tâtonnements- dans le corsage de la Twi''Lek. Si cette dernière le rejoignait dans sa cabine, le Jedi en profiterait pour lui poser quelques questions plus ou mons subtilement. Il n'avait évidemment aucune intention de s'ébattre avec elle. Premièrement pour des raisons évidentes de préférences sexuelles, ici cachées pour des raisons toutes aussi évidentes, deuxièmement parce qu'il était déjà avec quelqu'un, troisièmement parce qu'il n'était pas un obsédé et que franchement, payer une personne pour ça était le pire tue-l'amour qui existe; et enfin, parce que vu l'endroit, il risquait plus d'attraper quelque chose que d'éprouver quoique ce soit. Certes, la fille semblait propre mais franchement, se balader sur ce type de vaisseau couperait l'envie à n'importe qui, enfin, selon lui.

-Pigé oui. Une vie assez fatiguante en fait. Vous avez jamais pensé à vous ranger ?

Demanda Luke d'un ton détaché en chassant gentiment la Twi''Lek qui s'était installée sur ses genoux. Aux paroles de son potentiel client, cette dernière s'était retournée et avait froncé un sourcil étonnée. Elle aimait cette vie quand bien même c'était dur de passer entre les mains des pires racailles et qu'elle risquait de perdre définivement son souffle chaque jour. Pour autant, le jeunôt ne semblait pas critiquer ce style de vie, sinon se montrer simplement curieux. A son tour désireuse de savoir ce que répondrait ce vétéran d'Anado, la Twi''Lek appela une de ses filles qui vint s'enrouler autour de l'ancien pilote. La chanceuse fut une jeune humaine de 25 ans qui l'encouragea à parler en passant sa main sur son oreille. Il paraissait que les mâles adoraient ça. Elle, dans l'optique de séduire et de convaincre le blondinet, était revenue à la charge. Gagné, Luke la laissa cette fois s'installer sur sa cuisse du moment que la quadragénaire restait sage. Cette position de prostituée était décidément des plus efficaces pour écouter toutes les conversations, le Hapien allait réellement songer à la payer pour passer un moment de discussion dans la cabine. La méthode lui semblait peu orthodoxe mais au diable les règles de savoir-vivre. Il ne rentrerait plus sur un tel cargo en si bonne compagnie -celle d'Anado- avant longtemps. Tout ce qui pouvait servir pour infiltrer le milieu, dans la limite du raisonnable, devait être fait. Or il lui semblait qu'un jeune délinquant de son âge ne pouvait décemment pas résister aux charmes de Kali'Asy, la matronne des prostituées qui avait jeté son dévolu sur lui.

Buvant petit à petit sa bière-ignorant bien sûr qu'Anado l'avait rapidement avalée- le jeune homme fit légèrement la grimace, donnant l'image "attendrissante" d'un novice pourtant plein de bonne volonté et d'avenir dans le milieu. Il entendit vaguement la porte du bar s'ouvrir, presque simultanément accompagné des grognement d'un Besalik râblé.

-Hey vous, Kaly'Asy est à moi. T'es à moi t'as entendu petite p*tain, et toi aussi

Fit-il en désignant probablement la jeune humaine qui était sa nouvelle favorite. D'ailleurs ses yeux s'étaient franchement portés sur Darssian, un concurrent sérieux en toute chose. Un homme que le Besalik enviait dû à sa position meilleure que lui malgré les apparences. Lui n'était qu'un petit caïd qui évoluait dans les cursives du vaisseau, mais en dehors il n'était rien. Rien du tout, tandis qu'Anado avait sa petite réputation de mercenaire et bien sûr, celle beaucoup plus prestigieuse d'ancien Champion. Ah, si ça avait été lui, Jonkor n'aurait pas dilapidé aussi stupidement sa fortune, il aurait su profiter de sa chance pour investir, pas comme ce tocard qui lui hérissait les poils qu'il n'avait pas. Les prostituées n'étaient qu'un prétexte.

-Alors on fait trinquette avec un nouveau petit fan ? Tu lui raconte comment on t'as arnaqué ? Ou pour une fois la vraie version comme quoi t'étais juste un gros nul ? Tu les prends au berceau maintenant ? Et mâle en plus... Ou femelle, j'en sais rien, t'es quoi toi au juste ? Bref, tu sais quoi, si tu me ramènes pas le petit cul bien ferme de la petite humaine qui te gratouille l'oreille dans la seconde, ça va faire une bagarre. Et ton copain le Céréen déteste quand ça fait bagarre, pas vrai ? On règle ça entre toi et moi, ou tu m'envoies ton petit ami, lâche comme tu es Darssian ?

Visiblement l'homme était en mal de bagarre, Luke serra les dents en sentant l'esprit de la jeune humaine se contracter douloureusement. La femme n'était pas aussi professionnelle que Kaly'Asy, elle ne devait sans doute pas réussir à cacher son dégoût pour Jonkor, et au contraire, le fait qu'elle apprécierait un peu de répis aux bras d'un bel homme comme Darssian. Comme quoi, les prostituées aussi avaient leurs préférences. D'un regard que ne pouvait pas capter le Hapien, Kaly'Asy qui s'était levée incitait sa protégée à se rendre immédiatement dans les 4 bras du Besalik mais la jeunette ne faisait que s'agripper d'avantage à l'ancien pilote.

-Dans la partie à éviter pour avoir des ennuis, en plus des jeux d'argent et des groupes fanatiques... Y'avait aussi les femmes, je présume, non ?

La gloire, le prétendu honneur, l'argent... Et les filles. Oui, les filles. Luke savait bien qu'il avait oublié un détail dans sa liste de causes d'ennuis. Zut. Tout près, l'aveugle entendit Kaly'Asy interpeler discrètement la prostituée sous ses ordres, "petite gourde". La bagarre était sur le point d'éclater, ou plutôt de se faire comme le disait si bien Jonkor. Re-Zut.




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Le céréen enclencha une machine derrière son comptoir, qui laissa échapper un impressionnant nuage de vapeur alcoolisé, venant amoindrir encore la visibilité dans la pièce, faiblement éclairée par des néons éparses. Après avoir concocté un étrange mélange pétillant et visiblement particulièrement acide, il servit le togruta qui poussa un râle de satisfaction. Tapant de sa main sur la table, Anado faisait quant à lui comprendre à l'imposant barman qu'il devait lui apporter un forvish supplémentaire, se contentant de hocher la tête à la remarque de Lou. Bien que l'utilité était souvent marginale ici, il marquait un point. Cependant, on devenait rapidement inutile ou un peu trop utile à quelqu'un dans ce milieu. Dans les deux cas on se faisait descendre. Il fallait alors être habile, soit de sa langue, soit avec un flingue. Les deux seuls moyens de s'en tirer dans la jungle chaotique qu'était la pègre intergalactique. Un léger sourire gagna les lèvres de l'arkanien tandis qu'une twi'lek venait se lover contre son protégé. Malgré son amusement, il la détailla rapidement, s'assurant que ce n'était pas une détrousseuse ou qu'elle n'était pas armée. Le plus vieux métier de la galaxie avait fait les beaux jours du Calypso, mais certains proxénètes prenaient un malin plaisir à faire varier les fonctions de leurs filles. Les filles de joies devenaient de véritables appâts pour les pires traquenards et plus d'un débutant avaient finis dévalisé ou tué à coup de surin dans une cabine isolée. Mais la madone que venait de reconnaître Anado, Kaly'Asy, était expérimentée et de plutôt bonne réputation, si ce n'est qu'elle avait jamais su se défaire de la pègre et quitter ce navire. Ce n'était pas la première fois qu'Anado la croisait, et il l'apercevait à chacun de ses séjours sur le Calypso. Autant dire que cela faisait quelques temps que la twi'lek exerçait dans le coin. La situation était plutôt amusante. Anado avait mis en garde Lou contre les twi'lek, susceptibles de vous la mettre dans le fion, et en voilà une qui se présentait à eux, bien plus susceptible de se la prendre que de la mettre. L'arkanien faillit éclater d'un rire gras à son propre sarcasme et noya son amusement dans une nouvelle gorgée d'alcool.

Tandis que le jeune homme qui l'accompagnait profitait visiblement de la présence de la prostituée qui ne lâchait pas sa proie, le mercenaire écoutait d'une oreille distraite les questions de ce premier, observant d'un œil critique quelques affaires se réglant dans un coin sombre de la pièce. Quelques regards avertis et signes de têtes dissuasifs lui répondirent avant qu'il ne détourne son attention d'un Arcona qui ne voulait visiblement pas attirer l'attention. Il se retourna alors à temps pour voir qu'une nouvelle prostituée avait décidé de se joindre au jeu de séduction qui s'opérait autour du comptoir, venant se loger sur ses genoux, certainement conviée par la matriarche. Enroulant son bras autour de la taille de l'humaine, Anado la laissa jouer de ses charmes, réfléchissant à un éventuel contrat d'embauche pour elle, histoire de passer une nuit agréable dans ce taudis. Se faisant, il continua sa discussion avec son client d'une manière tout à fait naturelle. Darssian, se ranger ? Il devait avouer que l'idée lui avait effleuré l'esprit plus d'une fois. Cependant, une multitude de facteurs l'en avait rapidement détourné. Il ne pouvait décidément pas espérer survivre s'il se rangeait, et est-ce qu'il le voulait, au fond ? Il avait maintes fois réfléchis à la question. Il détestait le milieu, mais il adorait le métier.


« - Je te l'ai dit gamin, faut aimer l'argent pour aimer ce milieu. Et je dois dire que j'adore le fric », il ricana, prenant une énième gorgée dans son verre qui se vidait de manière exponentielle. « Et puis, même si on vit les pieds dans la merde, y a des bons côtés. L'adrénaline, l'action... Le voyage, parfois. On va partout et on fait jamais les mêmes choses. On voit jamais les mêmes visages. Non, y a des jours où c'est pas si mal... Et puis, y a de belles créatures... » finit-il en jetant un regard espiègle à la jeune femme blottit contre lui. Anado avait toujours adoré les femmes et la séduction, même quand elle avait un but purement intéressé, c'était plus fort que lui. Il avait d'ailleurs fait partis des débutants dépouillés et passés à tabac.
Les professionnelles du coin le connaissait bien. Il payait mal mais n'était pas un mauvais client. Il donnait même parfois des primes quand il avait les moyens. Rarement, ces derniers temps, en fait.

Il passait presque un bon moment, jusqu'à ce qu'un nouvel intervenant ne fasse interruption dans le bar. Anado n'y fit pas tout de suite attention, mais il y fut rapidement forcé, par la force des choses. La porte fut à peine fermée derrière l'imposant besalisk que ce dernier clamait son mécontentement dans le rade. Visiblement, il avait passé une sale journée qui venait faire naître un langage fleurit dans la bouche de l'alien. L'arkanien se retourna doucement, retirant par précaution la fermeture du holster sur sa cuisse, contenant son couteau de combat, sachant pertinemment que si cette brute épaisse décidait d'en découdre, il n'aurait pas le temps d'atteindre son fusil blaster. Il reconnu le spécimen – dont la laideur faisait douter d'une quelconque légitimité à avoir un quelconque lien avec ces filles si ce n'est celui d'un mac un peu trop possessif – sans pour autant réussir à se souvenir son nom. Jakar, Bulzor, Victor... Quelque chose dans ces consonances là.


« - Tiens, Jaaa...kuzor, comment va l'ami ? » lança l'arkanien en souriant faiblement, finissant son forvish d'une traite. Son arrogance lui coûterait cher un jour, il le savait. Mais même avec une pair de bras en plus, il estimait que ce lourdeau ne représentait pas une grande menace.

La seconde intervention du besalisk fit mourir tout espoir de s'en tirer de manière pacifique. Un silence de mort planait désormais dans le bar, comme si tout le monde attendait la réplique de l'arkanien. Même le céréen demeurait figer, certainement anxieux. Comme truc l'avait indiqué dans son monologue, Ara do Pluma n'aimait pas la violence. Et il répondait à la violence par la violence. L'arkanien savait pertinemment que son supposé ami avait derrière le comptoir un arsenal complet qui pouvait venir refroidir les ardeurs de n'importe quel ivrogne à n'importe quel moment. Ceci dit, Jonkor – c'était donc ça, son fichu nom ! - n'était pas n'importe quel ivrogne. Certes, il n'était qu'un caïd en devenir de plus sur le navire, mais à force d'errer dessus et d'y magouiller, il avait acquis une certaine notoriété sur le Calypso et avait quelques amis bien placés parmi les privilégiés du navire, chez les Grognards notamment. Le céréen ne prendrait pas le risque de se mêler à la bagarre, et quoi qu'en soit l'issue, Anado en paierait certainement les frais. Pour autant, pas question de se laisser marcher sur les pieds par cet apprentis mafieux. Il pouvait bien rouler des mécaniques tant qu'il était à bord du vaisseau Hutt, mais en dehors c'était une autre histoire, et tous deux le savaient pertinemment. Ici, il tirait quelques ficelles. Dehors c'était un misérable dealer.

Voyant la peur dans les yeux de la jeune prostituée sur ses genoux, Darssian se leva, l'invitant à faire de même. Prenant sa main, il la conduisit dans un box libre, la laissant sur un sofa en lui intimant de rester tranquille, conseil qu'elle suivrait assurément. Retournant vers Lou, il poussa un léger soupire, se frottant les mains. Il avait émis une remarque des plus pertinentes, encore une fois. Anado avait omis de mentionner les femmes, objets de convoitise. La plupart de celles qui fréquentaient le rafiot étaient de la marchandise, rien d'autre. Et les rares indépendantes finissaient comme de la marchandise. Prostituée ou pas quand elles arrivaient ici, c'était le sort qui les attendait au sein de ce concentré de machisme et de testostérone, toutes espèces confondues. Bien sûr, il y avait de quoi rassasier toutes les préférences sexuelles, même les plus exotiques, mais les hommes hétérosexuels étaient les mieux servis. Certainement parce que la plupart des Hutts aimaient s'entourer de belles femmes. Le mercenaire s'était toujours interrogé sur la manière de... faire des Hutts. Il préférait se conforter dans l'idée qu'ils étaient de simples spectateurs et que ces dames faisaient leurs affaires entre elles pour le bon plaisir des larves. Toute autre théorie l'aurait profondément dégoûté.


En attendant, toutes ces considérations ne réglaient pas son problème de besalisk. Maintenant qu'il était face à cette bête impressionnante, il se rendait compte qu'il y avait une légère différence de gabarit, si l'on oubliait les deux bras supplémentaires de l'autochtone. Il dominait de dix bons centimètres l'arkanien et devait faire cinquante kilos de plus, ses épaules étant d'une largeur effrayante.

« Et si on allait faire bagarre dehors, mon gros ? Pas que ta bedaine nous laisse une faible marge de manœuvre, m'enfin je voudrais pas qu... »

La fin de sa moquerie fut emportée dans un cri de surprise. Le basilisk visiblement peu enclin à la joute verbale et plus porté vers le contact physique avait foncé sur le mercenaire, pris au dépourvu. Le saisissant de ses deux bras inférieurs, il l'avait soulevé de terre, assez haut pour lui coller un coup de tête qui l'envoya valser sous une table. Le choc avait été particulièrement violent et Anado se félicita intérieurement d'être encore conscient. Le sang qu'il sentait couler le long de sa joue lui confirma que les besalisk étaient bien dotés d'une crête osseuse sur le crâne, comme il le redoutait. Se relevant non sans peine, il se mit à courir en direction de son imposant adversaire, ne pouvant laisser son client seul près de l'agresseur, par un soucis de professionnalisme. Il fut accueillis par un coup de poing qu'il ne sut éviter, envoyé au tapis une nouvelle fois, une gerbe de sang accompagnant sa chute. Essuyant ses lèvres ensanglantées, Anado jura bruyamment.

« Nouvelle leçon. Évite les combats contre plus gros que toi. » lâcha-t-il en se redressant, un hématome violet naissant déjà sur sa joue.

Dans un hurlement de rage, Jonkor, mis en confiance par ses deux coups qui avaient fait mouche, se rua vers Anado. C'était quitte ou double. Si ce gros lard l'attrapait une nouvelle fois, il allait finir le voyage certainement bien amoché. Il ne se relèverait pas au prochain coup. Agrippant son fusil dans son dos, l'arkanien, pourtant peu agile, parvint à se jeter sur le côté, faisant voler en éclat les verres servis à un groupe d'Aqualish qui se levèrent, furieux. Arme en main, le fin tireur qu'était Anado ajusta rapidement son tir, venant cribler le dos du besalisk frénétique d'impacts de tirs de blaster. C'était sans compter sur la constitution naturellement exceptionnelle de cette race, et leur peau particulièrement épaisse. Les tirs trouèrent son vêtement, et vinrent percuter la peau de Jonkor sans la traverser, lui faisant simplement l'effet d'une petite incision. La brûlure devait cependant être douloureuse car le bagarreur laissa échapper un grand cri avant de faire volte-face vers son adversaire.

« Oh. Désolé, mon doigt a glissé. »

A ce moment précis, l'arkanien se voyait bien finir défiguré et laissé pour mort au fond de ce rade. Quelle fin pitoyable. Mais c'était sans compter sur les quatre individus qu'il venait de déranger, des Aqualish, particulièrement portés sur la bagarre, eux aussi. L'un d'eux empoignait dores et déjà Anado, encore sur le dos, tandis que les trois autres se ruaient vers le besalisk, furieux. Aucun doute possible, tout cela allait dégénérer en bagarre générale.

Aux mains avec le client qu'il avait dérangé, Anado se défendait tant bien que mal, la vue brouillée par son propre sang qui coulait dans ses yeux. Il donnait coup pour coup et finit par sonner l'Aqualish, frappant plus fort que lui. Se relevant en titubant, il épongea son visage dans les vêtements du contrebandier qu'il avait mis hors d'état de nuire avant d'observer le chaos autour de lui. Trois aqualish se battaient avec hargne contre Jonkor, qui les envoyait paître de ses bras épais tandis qu'ils revenaient sans cesse à la charge, le poignardant à multiples reprises. Le barman avait déserté le comptoir, et Anado savait très bien que c'était très mauvais signe. Soit il allait revenir armé et tirer dans le tas, soit il était partis quérir l'aide des Grognards. Au fond de la salle, la bagarre s'était elle aussi répandue, et tout un attroupement se foutait joyeusement sur la tronche. Rechargeant son arme, Anado cherchait en vain Lou du regard. Impossible de le distinguer dans ce bordel, et les deux prostituées avaient également disparue. Est-ce qu'il était en train de se battre, ou avait-il réussis à s'éclipser ?

Jonkor, dans un moment d'accalmie, aperçut l'arkanien qui observait la scène de combat, et fit quelques pas vers lui, hurlant :

« DARSSIAAAAAN » avant qu'un coup de surin dans la gorge ne vienne le faire taire. Les aqualish s'acharnaient sur lui et Anado prit conscience qu'il était de filer s'il tenait à sa vie, aussi misérable soit-elle. Se dirigeant vers la sortie d'un pas rapide, il prit un verre sur une table au passage et le vida pour se redonner contenance.

Sortant du rade en sueur, le fracas des bottes contre les passerelles au-dessus de lui le convint rapidement de déguerpir. Trouvant refuge dans un squat tout proche, il se fit discret en voyant un véritable régiment de miliciens débarquer dans le rade du céréen, armés jusqu'au dent. L'arkanien se mit à espérer que Lou avait bel et bien déguerpis, car s'il estimait ses chances de survie relativement faibles dans la bagarre générale, il lui paraissait évident qu'un gamin comme lui serait descendu en moins de deux par les mercenaires expérimentés des Hutts. Il allait devoir attendre qu'ils aient fait le ménage pour aller regarder les corps, et ce n'était pas une perspective très enthousiasmante. Après, il lui faudrait chercher Lou. Il ne devait pas être loin s'il était vivant. Sortant sur le pont, il fut pris de vertige devant la foule abondante qui y circulait. Le bruit de la masse n'était plus qu'un bourdonnement et il comprit que la bagarre l'avait bien sonnée. Il entreprit donc d'aller chercher à leur cabine pour commencer. Il ne devait pas laisser son client trop longtemps sans surveillance, on ne savait jamais dans quel pétrin on pouvait se mettre ici, surtout quand on ne payait pas de mine. Remarquez, la face ensanglantée d'Anado ne lui donnait pas un grand charisme non plus.
Luke Kayan
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[HJ: Désolé, c'est court et pas très fourni mais je ne voulais pas te jouer... Le tout sans avancer de trop non plus pour que tu puisses agir.]

La bagarre éclata comme un orage, sans prévenir après une matinée de grisaille sans histoire. Se promener sur ce rafiot volant demandait un certain art, celui de provoquer la tempête sans pour autant la laisser se déchaîner. Aujourd'hui c'était raté pour les deux métérologistes en herbe qui subissaient désormais les foudres de Jonkor. Handicapé par son rôle qu'il devait maintenir le plus longtemps possible, Luke répondit à l'attaque d'un homme de main en veillant à rester sur la défensive. C'était plutôt frustrant de ne pas pouvoir se battre réellement, sachant qu'il était en plus déjà diminué de part sa constitution parfaite mais trop légère de Hapien. Encaissant donc assez mal les coups, le Jedi sentit le souffle lui manquer. Néanmoins, lorsqu'il fut acculé contre la barre; Une situation que Luke ne pouvait accepter, il y avait des limites à tout ! Attrapant le bras de son adversaire surpris de trouver une solide résistance à son offensive, le Chevalier le retourna, utilisant une technique d'art martiale qui utilisait la force de l'adversaire. Ainsi, la brute fut opposée à sa propre violence, au point que son coude adopte un angle bizarre, le laissant pantelant, se maintenant tout juste debout. Luke en profita pour se frayer un chemin jusqu'à la sortie, répliquant discrètement pour également offrir à Anado une sortie tout en essayant de ne pas se révéler. Autant dire que jouer les "guerriers mais pas trop" n'avait rien de simple. C'était un exercice de contrôle bien étrange, totalement contraire aux réflexes de survie de chacun, mais le Chevalier savait que c'était nécessaire.

C'est ainsi qu'il laissa à contrecoeurs l'ex-champion achever de s'en tirer, guettant celui-ci dans un recoin de cursive par laquelle Anado passerait normalement, tout du moins, il l'espérait. Concentré, Luke prit le risque de s'ouvrir à la Force pour isoler l'Aura de son guide parmi le brouhaha de présences qui se dispersaient autour de lui. Autant dire que le Chevalier était surpris de sentir le "calme"-quoique tout relatif- qui émanaient de ces personnes passant sans rien dire devant une bagarre qu'ils voyaient à travers les portes entrouvertes du bar. Cela dégoûta un moment le Jedi en pleine crise de partie prix, comment pouvait-on être aussi indifférent ? Même lui qui prônait un engagement minimum se sentait endolori pour Anado ou les autres victimes de bagarre du style comme il y en avait souvent sur ce genre d'embarcation douteuse. Il était d'ailleurs certains que s'il avait s'agit d'un viol ou d'un crime, les individus se promenant tranquillement sur le pont auraient également laissé faire... Totalement aveugles et sourds.

Pour autant, Luke devait se ressaisir, premièrement pour ne pas gaspiller son énergie et son temps mais aussi pour éviter de laisser la colère distordre ses traits. Ce sentiment si rare chez lui était d'ailleurs déjà en train de lui serrer le ventre, induisant également un début de vertige couplé à une migraine promettant d'être intense s'il n'abandonnait pas rapidement ces dispositions qui n'étaient pas les siennes. Respirant un bon coup, le Chevalier tâcha donc de se calmer, heureusement l'apparition de l'Aura d'Anado dans son champs de Force l'y aida et il oublia un temps ce ramassis de lâches sans cervelles ni scrupules.

-Psst, par ici !

Lança discrètement le Hapien en essayant d'attraper le bras du pilote au passage. Être aveugle supposait de gros risques de se perdre dans un endroit aussi peu adapté, désordonné et grand, mais paradoxalement c'était aussi l'occasion de démontrer la capacité d'adaptation assez fameuse de ces handicapés. Question orientation, quand il le voulait Luke était un véritable génie, aussi, dans l'optique de survivre, son cerveau avait déjà enregistré certains raccourcis. S'il ne connaissait pas les 3/4 du vaisseau, la petite partie explorée n'avait plus de secrets pour lui, détail qui leur permettrait de retrouver leur cabine tout en semant Jonkor espérait-il. En effet, le Hapien doutait que le Besalik avait volontairement laissé son ennemi sortir du bar à si bon compte, un peu ensanglanté certes, mais trop vivant à son goût certainement. Quoiqu'il en soit, quitte à se découvrir un peu, pas question de laisser tomber Anado ou une quelconque victime. Luke maintenait son rôle jusqu'à un certain point.

Passant une main assez inquiète sur les tempes du mercenaire. Comme il le craignait, la sensation d'humidité poisseuse lui confirma la présence de sang, restait désormais à savoir à quel degré l'homme était blessé.

-Ca va ? Y'a une infirmerie ici ?

Bien qu'il se doutait de la réponse, le jeune Jedi préférait éplucher toutes les options possibles. Serait-il trop demandé qu'il existe un centre médical capable de guérir les clients du Callisto au lieu d'empirer leur état ou de les tuer ? Mouais, sans vouloir être pessimiste, le Chevalier en doutait sérieusement malgré son état d'esprit habituellement idéaliste. Cette fois, il faudrait se résigner à être réaliste, et dans cette optique, ne pas perdre de temps pour proposer à Anado une alternative.

-Mouais, de toutes façons, Jonkor irait te chercher là, même si par miracle y'avait un centre correct... Bon, j'ai un kit de soins dans notre cabine. Si tu peux marcher, appuies-toi sur moi, je vais t'aider.

Prendre des décisions, sembler plutôt calme malgré le grabudge, Luke savait qu'il était en train de révéler une certaine habitude de ce style de vie, à moins que son guide songe que c'était l'expression d'un talent ignoré jusque là ? Peu importe, le Chevalier lui était déjà loin de ces pensées bien qu'il tâche de conserver son sang froid. Pour l'instant sa priorité était d'agir comme un Jedi et donc de venir en aide à un blessé en le protégeant et en le soignant. S'il le fallait,le blond était déjà décidé à utiliser ses dons de guérison pour peu que la blessure de l'ancien champion soit grave. Comme quoi, apparemment Lou lui-même n'était pas du genre à laisser ses compagnons d'armes derrière.
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L'arkanien n'avait pas fait une dizaine de mètres qu'il sentit son bras tiré en arrière. Encore sur sa défense après la dérouillée qu'il venait de prendre, Anado fit un bond sur le côté avant de faire volte-face, prêt à frapper tout individu hostile ou inconnu qui aurait osé poser ses sales pattes sur son corps. Il mit quelques secondes à réaliser que ce n'était que Lou qui avait attiré son attention en tirant son bras alors qu'Anado était passé sans même l'apercevoir. Décidément, ce gamin était pleins de surprise. Mais comment avait-il reconnu Anado ? Merde, Darssian était devenu cintré au point de parler tout seul sans s'en rendre compte, où la puanteur de Jonkor l'avait-elle imprégné ?

Peu importait, le principal était d'avoir retrouver son mystérieux client, qui avait visiblement bien plus de ressources qu'il ne l'avait laissé transparaître. Ce gamin avait décidément quelque chose de bizarre. On avait rarement des clients aussi jeunes dans le coin, et certainement pas aussi débrouillards quand c'était le cas, en tout cas pas quand il s'agissait d'étrangers. Et qu'est-ce qu'il allait foutre sur Coruscant ? Ou bien question inverse, que foutait-il sur Nar Shadda ? Maintenant que l'appât du gain s'était éloigné de son esprit, la perspective de toucher une somme apétissante étant assurée et la transaction passée, il commençait à se poser des questions. Pour autant, pas question de laisser quelque chose transparaître. Il remplirait sa mission, et advienne ce qui adviendra, ce qui comptait c'était de ramasser le reste de sa paye à l'arrivée, de se payer une fille de joie et quelques plaisirs avant de retrouver du boulot. Enfin, encore fallait-il arriver entier à Coruscant.

Comme Lou le constatait, Anado était blessé. Certes les plaies étaient légères, du moins, c'est ce qu'il estimait, mais n'en demeuraient pas moins sérieuses. Vu les coups donnés par le besalisk, il aurait certainement le visage aussi coloré qu'un togruta d'ici quelques heures. D'ailleurs, l'adrénaline et l'alcool commençait à voir leurs effets s'atténuer, et une affreuse douleur lui prenait le crâne dans un étau, grandissant de minutes en minutes.

« - Une infirmerie... Y en a bien une vraie, mais disons qu'on transpire pas assez l'argent pour y poser nos jolis petits culs mon grand... »

En effet, il y avait bien l'infirmerie du pont supérieur, dont il avait parlé un peu plus tôt. On pouvait espérer y avoir des soins, mais sans être dans les petits papiers des Besadii, il fallait poser une certaine somme pour se faire soigner le moindre problème de santé. Une chiasse carabinée coûtait plus chère à soigner sur ce rafiot qu'un membre brisé sur la terre ferme.


« - Le kit de soin me semble être une option plus raisonnable, en effet. Je peux marcher, t'en fais pas, j'ai juste un problème d'étanchéité au niveau du crâne. » dit-il tout en essuyant son front et ses yeux ensanglantés dans un morceau de tissu qu'il tira d'une de ses poches.

Anado prit donc la direction de leur cabine, Lou à ses côtés, veillant à se faire petit. L'avantage dans ce genre d'endroits, c'est que la violence est tellement banalisée que même la tronche aussi rouge qu'un sith du mercenaire n'attirait pas l'attention. Malgré tout, l'ancien pilote restait sur le qui-vive et il était prêt à user de son fusil blaster à tout moment.

Un boucan d'enfer le força à faire une pause alors qu'ils étaient au milieu des escaliers menant à la passerelle où était située leur cabine. S'arrêtant en s'appuyant sur la rembarde, il jeta un coup d'oeil en contrebas. Sur leur perchoir, ils pouvaient admirer la foule fuir les alentours du bar qu'ils avaient fuis. Des bruits de tirs et de lutte s'en échappaient, ainsi que des hurlements. Un Grognard fut expulsé du rade aussi vite qu'il y était entré tandis que ses camarades reculaient en tirant vers l'intérieur. Visiblement, Jonkor leur donnait du fil à retordre.

« - Pas la peine de s'attarder... Même si le spectacle risque d'être animé. »

Il avait à peine finis sa phrase qu'il déverrouillait leur porte et s'engouffrait dans leur cabine. Prenant soin de refermer la porte derrière Lou, il entreprit de renverser l'un des casiers de leur cabine contre la porte de la cabine. Simple précaution. Qui, Anado n'en doutait pas, s'avérerait certainement utile s'ils voulaient avoir un peu de répit. Nul doute que si Jonkor ne venait pas à eux, les Hutts enverrait quelqu'un toucher deux mots à l'arkanien. Malgré le chaos régnant, ils n'aimaient guère qu'on anime trop leur croisière, du moins quand ils ne vous le demandent pas. Et dans le cas présent, la colère de Jonkor avait visiblement causé bien plus d'animation qu'à l'accoutumée puisque les chiens de garde des Hutts devait subir quelques pertes non négligeables. Anado n'avait pas vraiment envie de subir de représailles et il espérait que le besalisk serait abattu, et que son ami céréen ne joue pas à qui retourne sa veste le plus vite.

Se posant sur sa banquette, l'arkanien poussa un long soupir tout en grimaçant. Chaque mouvement, chaque expression sur son visage lui causait une douleur pénible. Posant son arme à côté de lui il continua d'éponger ses plaies avant de poser son regard sur son client.

« - Comment tu t'en es tiré ? Je t'ai même pas vu filer. Remarque ce gros tas de besalisk occupait toute mon attention et ma vue... Rien de cassé ? »

Le calme de la cabine était réellement apaisant. Mais cela n'était qu'une apparence. La porte était de mauvaise facture, et en se concentrant un tant soit peu, on entendait et pouvait décrypter les bruits sourds qui passaient au travers des cloisons de ferrailles de la piaule. Pour autant, il valait mieux en profiter tant qu'on le pouvait. Anado avait désormais un sérieux doute sur le bon déroulement de sa mission. Ce n'était que le début de la traversée, et il s'était déjà fait fracassé la tête par une brute. Remarque, lui aussi venait d'avoir un petit rappel sur ce coup-là. Il connaissait la leçon, mais l'oubliait bien trop souvent.


« - Et comme tu le disais... La dernière leçon en date... les femmes sont sources de jalousie et de problèmes. Toujours se méfier des nichons... Les twi'leks et les nichons, c'est la gangraine de ce fichu navire. Je te parle même pas des putes twi'leks. Baiser une de ces filles apporte plus de saloperies que d'le faire avec un bantha ! »

Voyant que Lou avait retrouver son kit de soin et s'approchait de lui, il tendit le visage en avant, un œil clos à cause du sang qui s'obstinait à couler dedans.


« - Alors, c'est grave docteur ? ». L'arkanien eut un léger ricanement. « Ils ont pas défiguré mon face d'ange au moins ? »

HRP: Je crois que c'est le plus gros retard que j'ai jamais eu. J'espère que tu ne m'en tiendras pas trop rigueur. A dire vrai il est vraiment phénoménal et je comprendrai que tu m'en veuilles au moins un peu ! Navré.
Luke Kayan
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- Se faufiler, c'est la solution. Pas très courageux mais que vaut la vaillance quand on est mort, hein ?

Avait répondu Luke du tac au tac. Néanmoins, le jeune Jedi se doutait que sa couverture ne tiendrait pas longtemps. Expliquer qu'il soit parvenu à s'enfuir, même lâchement n'était pas une mince affaire. Pour l'instant néanmoins, Anado devrait se satisfaire de cette excuse à la va-vite, tandis qu'ils se dirigeaient vers leur cabine, Luke aidant de son mieux le mercenaire-action qui au passage, démentait ce fameux côté couard qu'il avait souhaité se donner.-

- Je vais bien, probablement grâce à tes soins, merci.

Il est vrai que d'après le peu qu'il avait compris dans cette échauffourée plus que désordonnée Anado l'avait apparemment bien défendu. Aussi étrange que cela puisse paraître, l'ancien champion venait de confirmer son statut de mercenaire honnête. Une jolie oxymore qui réchauffait le coeur du Hapien, même s'il était touché par le triste état dans lequel le pauvre s'était mis. Il devrait récupérer rapidement pour survivre, car sa vie de bohème ne lui laisserait certainement pas le luxe de prendre quelques jours de repos avant la prochaine bagarre. C'était ce fait bien réel qui poussait toujours plus Luke a vouloir user de la Force pour accélérer le processus, quitte à griller sa couverture. Anado n'était pas au bord de la mort mais réellement handicapé. Qui sait ce qui pourrait lui arriver au débarquement, ou au retour dans ce triste cargo.

En frôlant les plaies, le blond faisait de son mieux pour trouver la source du flot chaud qui s'échappait du visage de l'homme, inondant jusqu'à son nez. Il remonta ainsi la rigole des joues pour finalement en arriver à la paupière. L'oeil était bien touché, voilà qui était assez inquiétant, surtout si une saleté s'était introduite dans la blessure. Ce serait toute de même triste de laisser le mercenaire borgne pour s'être battu au nom d'un client aveugle à protéger quand même. Appliqué, le Hapien sortit les bandes et les compresses, posant à ses côtés très méthodiquement les produits selon l'ordre de sortie du kit. Il avait apprit à reconnaître le désinfectant, les bons pansements ou encore la dose de bacta portable grâce au rangement systématiques de ces kits. Il lui suffisait alors de le déballer dans la bonne chronologie pour éviter de mettre de l'alcool à 90 degrés directement sur la plaie. Bien entendu, ses soins seraient très rudimentaires, il ne fallait pas lui en demander trop vu son état... Tout du moins, question matériel, car le jeune homme pouvait aider Anado via la Force. Finalement décidé, le Jedi poussa un soupir et ordonna à l'ex champion de se maintenir tranquille. S'il voulait un jour revenir sur les podiums, Luke se sentirait extrêmement coupable de l'en avoir empêché en laissant son oeil pourrir.

- Ne bouge pas, quoiqu'il arrive. Ne dis rien.

Contrairement à ce que s'attendait peut-être son "patient", sans doute une grosse douleur, il ressentit une vague chaude et délicate frôler son visage. La petite brise s'engouffra dans sa plaie, caressant presque avec tendresse les bords. Sans pouvoir refermer la plaie, le Hapien pouvait espérer désinfecter la chose et surtout, protéger la blessure pendant un temps des intrusions externes, sans oublier de soulager un peu la douleur d'Anado. Après un léger instant d'application "magique", le jeune Jedi laissa retomber sa main sur le lit, soutenant son corps appuyé contre la bordure de ce dernier.

- Finalement, cette bagarre était peut-être un bien pour un mal... Si ça se trouve on aurait eu de plus gros ennuis en payant ces jolies twi''Lek si je comprends bien.

Fit mine de s'amuser Luke, quand même dégoûté intérieurement de songer à une maladie sexuelle lui rongeant doucement le corps. Certes, il n'avait jamais eu l'intention de réellement coucher avec la prostituée, mais cette aparté de Darssian ne faisait que souligner la pauvreté du mode de vie de ces gens, agglutinés sur le vaisseau. Quelle tristesse, quelle colère le prenait en pensant qu'ils ne voulaient rien faire pour améliorer leur sort, l'empirant même en se faisant la guerre.

- Vraiment, tu as beau me l'avoir expliqué, j'comprends pas ton amour pour cette vie.

Acheva le jeune homme, trahissant sans doute un peu plus sa couverture mais aussi son affection pour l'ancien champion. Ce dernier n'avait pas eu de chances, certes, cependant, s'il était devenu mécanicien sur Coruscant, ou n'importe quoi d'autres, Luke était persuadé qu'il aurait pu s'en sortir autrement. Etait-il trop idéaliste ? D'un côté non, car de nombreuses personnes vivaient ainsi, de l'autre, oui, car ceux qui ne ne se prêtaient pas au jeu avaient besoin d'aventures et d'argent dangereusement acquis pour se sentir vivant. Lui-même n'était-il pas accro à l'adrénaline en menant la vie dangereuse d'un Jedi ?

- Doit-on s'attendre à des représailles ? Histoire que je me prépare...

Demanda le Chevalier, l'air tout à fait sérieux. Peu lui importait désormais qu'Anado soit au courant de ses capacités à se défendre. De cela dépendait peut-être leur vie maintenant.
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Assis sur le lit, Anado laissa son client faire. C'était bien la première fois depuis bien longtemps qu'il s'en remettait à quelqu'un en toute confiance. Et la première fois de sa vie que ce quelqu'un était un handicapé. En réalité il devait avouer avoir toujours sous-estimé les infirmes, les vieillards et les enfants, certainement trop gonflé d'assurance pour apprécier chaque personne à sa juste valeur. Ce mioche lui avait donné une sacré leçon de débrouillardise, et il était bien content de le trouver. Il commençait presque à ressentir à son égard une empathie comparable à celle d'un mentor sur son élève. Il avait à cœur de mener ce gamin à bon port, même s'il se foutait de ce qu'il adviendrait plus tard. Il avait étrangement envie de faire bonne impression. Il avait toujours été honnête vis-à-vis de ses clients et n'avaient jamais fait faux bon à personne, à part quand de grandes sommes d'argents étaient en jeux et que l'escroquerie était parfaitement huilée. En général, ça visait les Hutts. Mais quelques dettes et règlements de comptes plus tard il avait finis par comprendre, à coup de poings dans la tronche, que ce genre de méthodes ne le servait pas vraiment. Il était malgré lui beaucoup plus honnête qu'il le pensait. Est-ce que cela le perturbait réellement ? Pas vraiment. Les moyens importaient peu en réalité, il suivait simplement ses objectifs de la manière la plus naturelle possible. Et il semblerait que ce gamin avait une bonne aura, du moins suffisamment pour inspirer une sorte d'instinct paternel à l'éternel individualiste qu'était l'arkanien. Bouffi d'orgueil mais peut-être pas si insensible que cela, l'ancienne star des pods.

Lou avait visiblement repéré les plaies, frolant du bout des doigts le visage de l'arkanien, impassible, le regard fixé dans le vide. Il ne faisait même pas attention au petit manège du blondinet qui sortait méticuleusement tout son attirail d'infirmier de fortune. Jusqu'à ce que ce dernier lui adresse la parole. Comment ça quoi qu'il arrive ?


« - Attends, ça fait si mal que ça ? » eut-il le temps de lâcher avant que le soin en lui-même ne commence.

Mais ce fut tout autre chose qui se passa. Une sensation étrange vint couvrir la douleur, un souffle chaud recouvrant ses plaies. Il se sentit ensuite apaisé, et l'hémorragie cessa. La sensation s'interrompit quand le jeune homme laissa retomber sa main sur le lit. Anado ne dit rien, le fixant, les sourcils froncés, n'osant poser de questions. Après tout ce petit tour de passe passe venait de lui rendre un fier service, mais soulevait de réelles interrogations quant à la véritable identité de Lou. Il n'aimait guère être pris pour un bleu : lui avait joué franc-jeu en emmenant ce morveux ici. Mais vu tout le flanc fait autour de son identité, il devait avoir quelque chose à cacher. Tout le mensonge commençait à s'effriter devant la suspicion grandissante de l'arkanien, dont la paranoïa revenait à la charge au moindre doute. Peut-être que ce gamin avait simplement des dons de guérisseur, comme ce qu'on attribuait aux Jedi ? Il devait avouer n'en avoir jamais croisé jusqu'ici, mais les rumeurs allaient bon train dans la Bordure Extérieure, si bien qu'on avait du mal à distinguer le vrai du faux parfois.

« - Tu m'as caché tes talents de chirurgien petit... » lança Anado, mi-souriant, mi-acide. « - Les leçons sont pas gratuites... En plus des crédits, j'aimerai bien un peu d’honnêteté. »

Il était pas payé pour poser des questions, mais il avait jamais vraiment respecté le protocole. Une sale habitude d'ouvrir sa gueule. Certes le gamin avait allonger la monnaie, mais ce simple tour de guérison avait quand même pas mal perturbé l'arkanien, peu habitué à être confronté à l'usage de la Force, même pour de simples soins. Le mieux qu'il avait croisé était un rebut de l'AgriCorps qui avait quitté l'Ordre, pas assez sensible et vertueux pour faire un bon Jedi, mais assez con et avide de gloire pour venir jouer les grandes pontes sur Nar Shaddaa avec quelques tours de passe passe et une langue bien pendue. Le type avait vécu une semaine tranquille avant de se faire plumer. Il avait demander son reste et c'était Darssian lui-même qu'avait été chargé de faire disparaître le corps. Les Hutt avaient jamais apprécié les bluffeurs, surtout s'ils ne misaient pas.

« - Où t'as appris à faire ça ? C'est pas commun. Le dernier trou du cul sensible à la Force que j'ai connu dans le milieu a finis en méchoui pour Gamorréens, et il était plus baraque que toi... T'es un petit blond rusé, j'aime bien ça, mais le coup de l’apprenti loubard galbé comme une arbalète... Je commence à avoir du mal à y croire l'ami. »

S'allumant une cigarette tordue, extirpée de sa poche, Anado poursuivit, le regard posé sur son client.

« - N'y vois aucune animosité. Le coin est dangereux, t'as pu le voir. Je te demande pas de déballer ton curriculum vitae. Seulement, ça augmenterait nos chances de survie si je connaissais tes vraies compétences. Tu m'as prouvé que t'en avais dans le pantalon, mais là, quelque chose me dit que t'es pas simplement un aveugle débrouillard. »

Ouais, ce gamin avait un truc en plus. Pas possible. Il avait déjà servis dans un équipage pirate, ou un truc du genre. Non, il ne connaissait pas le milieu... Mais d'où il sortait ? Pourquoi Coruscant ? Un soigneur ? Du genre humanitaire de la MedCorps ? Peu importait au final, mais Anado était quand même curieux. Il creuserait pas plus, mais il cherchait les limites des mensonges

Mais inutile de pourrir l'ambiance avec sa parano. Le voyage était loin d'être finis, et Darssian aimait bien le gamin, il allait pas passer le reste de la traversée à le fusiller de questions et de regards suspicieux. Il reprit donc le fil de la conversation.

« - Cette vie de merde, faut l'aimer, c'est sur. Faut croire que j'ai ça dans le sang... A force d'attirer les emmerdes, on finit par les aimer ! » dit-il en ricanant.

Fumant sa cigarette, vautré sur la couchette désormais, le dos appuyé contre le mur en taule de la cabine, il était songeur après la dernière remarque du jeune homme. Des représailles ? C'était fort probable. La question était plutôt de savoir de qui elles allaient venir. Jonkor ? Le céréen ? Les Grunts ?

« - Tout dépend de qui en est sortis vivant... et de qui a parlé... L'idéal serait que le céréen et Jonkor aient été refroidis... Je vais pas pouvoir y retourner boire l'apéro avant un moment. De toute façon j'ai jamais aimé ce rade... » finit-il, éternel moqueur, avec un sourire amusé, d'où avait volé une dent dans la bagarre. Pour le peu de vraies dents qu'il lui restait, une prothèse de plus...

« - Je ne crois pas que rester ici soit une bonne idée. On devrait changer de cabine. Ils nous retrouveront bien trop vite. Encore plus si c'est les Hutt qui veulent nous faire un sermon. Et bordel, je déteste leurs sermons. »

Se redressant subitement, Anado se précipita vers les casiers, jetant leurs bagages respectifs au sol et commençant à y ranger le peu d'affaires qu'ils avaient pu sortir.


« - On se tire. On change de pont. J'ai un mauvais pressentiment. »

Un peu le même genre de pressentiment que quand un twi'lek corrompu l'accueille sur un navire tout aussi pourri. C'était sa dernière traversée, ça il pouvait se le promettre. Mais où allaient-ils pouvoir squatter ? Il pouvait bien magouiller pour obtenir une autre cabine, mais cette raclure de Q'ortha l'apprendrait d'une manière ou d'une autre. Les lekkus étaient de foutues oreilles ? Vu les tailles de celles de ce rat, cela expliquerait qu'il apprenne tout ce qui se murmure sur ce rafiot. D'ailleurs il devait déjà avoir entendu le nom de Darssian dans l'histoire de la bagarre au bar, et cela n'arrangerait pas leurs affaires. Où est-ce qu'il n'oserait pas poser ses sales pattes ?


Soudain, l'arkanien eut un éclair de génie. Là où celles-ci ne sont pas tolérées. Il fallait qu'ils trouvent un moyen de se rendre sur le pont supérieur. Avec sa tronche de crasseux, ça serait difficile, pareil sans invitation. Mais sans ça, ils n'échapperaient pas aux grunts du twi'lek. Bordel, il avait jamais autant détesté une réceptionniste.


« - Le pont supérieur. Seule solution. »

Mais comment y aller, ça restait un mystère. Y avait bien quelqu'un... Mais ça impliquait quelque chose qu'Anado n'avait pas vraiment envisagé. Et qu'il avait espéré ne jamais avoir à envisagé.

« - Il faut qu'on aille dans le quartier Gamorréen. Oui je sais, ça sonne particulièrement mal, et c'est pas pour rien. »

Il en faisait déjà des cauchemars. Des couloirs, des atriums et des cabines entières envahies de ces porcs. Et pour une fois ce n'était pas ni un euphémisme ni une métaphore ! Il se rappelait encore de l'odeur pestilentielle qui régnait dans ce quartier. On y croisait pas grand chose de proche-humain et les normes en matière d'hygiène n'étaient pas vraiment les mêmes. Si ce vaisseau était une déchetterie, ce quartier était une fosse sceptique. Et c'était justement parce que personne n'y foutait un pieds que c'était une bonne cachette. Mais pas question pour eux d'y rester, il leur fallait simplement trouver quelqu'un capable de les faire passer en haut.

Une fois les sacs bouclés, Anado les pris à bout de bras et ouvrit la porte d'un grand coup de pieds.

« - Ne me perds surtout pas de vue. » Puis, se rendant compte de sa connerie. « Euh, enfin... Façon de parler quoi. »

Il fit à peine trois pas sur la passerelle que des cris l'alertèrent. En contre-bas, Q'ortha était entouré de trois types particulièrement baraqués et bien armés.

« - Darssian ! »

Cet enfoiré avait le sourire aux lèvres. Et il avait de quoi. Anado lui donnait une excuse de plus pour l'emmerder et lui faire sauter quelques dents. Ce type connaissait mieux son hygiène buccale que son dentiste. Après lui avoir adressé un majeur bien sentis, l'arkanien détala dans la direction opposée.

« - Par ici Lou ! Suis ma voix, les frottements de mon cul dans mon pantalon, je sais pas mais remues-toi ! » beugla-t-il en se dirigeant vers la porte au bout de la passerelle. Il allait falloir se dépêcher pour semer le twi'lek et ses chiens de garde : ils connaissaient le navire comme personne. L'idéal serait d'atteindre l'ascenseur du hangar, changer de pont avant de gagner le cloaque gamorréen histoire de brouiller les pistes. Ouais, c'était jouable.
Luke Kayan
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Des questions, évidemment. Anado n'était pas stupide. Luke s'y attendait et se préparait depuis qu'il avait commencé ses dons. Fallait-il avouer la vérité ? Au moins une partie. Evidemment, la nature idéaliste du jeune homme le poussait à faire confiance aveuglément -sans jeu de mots- au mercenaire qui avait déjà prouvé ne pas se défiler. Cependant, l'expérience se rappelait douloureusement au Hapien. Il était encore un peu naïf, mais pas autant qu'avant. Seul ou presque sur ce rafiot spatial immense, à mi-parcours, le Jedi hésitait à dévoiler sa véritable cartouche risquant par ailleurs à tout moment de se transformer en bombe. Néanmoins, se taire casserait sa relation naissante avec Darssian, ce n'était ni bon pour leur synergie de survie, ni pour l'ambiance. Quelque part, l'homme l'avait touché avec son passé également trouble, serti de gloire et d'échecs, ressemblant étrangement au sien même si Luke avait moins brillé. Enfant maltraité, oublié de tous, puis jaillissant sous les projecteurs lors du procès de sa mère, sa prise en charge par le Grand Maître du Conseil ou encore, son retour de l'académie de Korriban avec une aura intact. Il portait sans réellement s'en rendre compte, les mêmes stigmates que l'ancienne star de prodacers. L'un s'était dévoilé, l'autre pas.

- J'ai été Padawan un temps.

Voilà, ni mensonge, ni réalité. Parfait. Luke n'étant effectivement, plus apprenti puisqu'il était devenu chevalier. Bien sûr, la tournure de sa phrase laissait sous-entendre qu'il avait quitté cette vie. Peu importe, Anado interprèterait et lui, aviserait. De toutes façons, ils n'avaient pas vraiment le temps de se conter leurs malheurs ou de détailler leurs parcours respectifs puisque déjà, un passé plus récent s'amusait à les poursuivre. Évidemment, ils allaient être découverts dans leur cabine, et étaient donc obligés de sortir rapidement, Luke ramassa sa petite trousse de secours en vrac sur le lit, espérant ne plus avoir à l'utiliser. Il suivit son camarade de son mieux, évitant la foule ou bousculant certains passagers. Mauvaise idée étant donné sa carrure, ses épaules le cuisaient cruellement. Sans parler de ses oreilles.

- Sérieux ?

Oui, Anado était sérieux ! Et Luke aussi l'était en s'exclamant de la sorte. En effet, bien qu'il ignore ce qu'étaient des Gamorréens, il en avait entendu parler et eu l'occasion d'en sentir un, une fois lors d'une mission. En conclusion, pas besoin de lunettes pour se rendre compte de ce que représentait un de ces porcins hideux, ni le temps de se fabriquer des préjugés; la vérité vous arrivait en pleine face. Pauvre espèce, dénuée d'intelligence, de charisme et de beauté. Ils avaient tous pour eux décidément... D'ailleurs, les dits cochons s'apprêtaient à prouver leurs multiples talents à Anado et son protégé, guidant l'aveugle avec leur odeur nauséabonde débordant de leur étage, quelle touchante attention.

De l'autre côté, juste sur leurs talons, Luke sentait l'effluve plus métaphorique mais non moins désagréable de la haine. Cette dernière reflua soudainement, d'avantage violente après le geste de salut sympathique d'Anado que le Hapien n'imagina même pas. Les hommes leur courant après, Luke essaya de presser le pas, malheureusement le bruit de frottement de pantalon de son guide ne devait pas être assez élevé ou précis, car le Jedi commençait à le perdre. Bien que devenu plus agile et plus sûr grâce à un long entraînement loin d'être terminé, Luke peinait évidemment encore à courir, d'avantage sur ce rafiot complètement déglingué, poursuivi par des hommes connaissant le terrain et voyants. Lassé de galoper dans le vide, le Chevalier stoppa net, ne sachant pas si Darssian le sentirait dans son dos. Il se maintint, figé face aux adversaires, concentré. Tandis que les autres approchaient, loin de se méfier, le Hapien tendit la main, ayant eu le temps de viser en ligne droite pour cadrer définitivement leur aura. D'une onde puissante, tout juste retenue pour ne pas blesser gravement leurs ennemis, le Jedi envoya bouler Q'ortha contre un mur, un mètre plus loin, lequel le reçut sans tendresse. Ce petit tour, au mieux, convaincrait les autres de ne pas les approcher. Ce n'était pas un usage grandiose de la Force, la télékinésie étant non seulement une des premières choses que les apprentis maîtrisaient -surtout celle où il fallait rejeter, non amener un objet à soi.- mais aussi instinctif chez eux. De nombreux sensibles étaient découverts grâce à cette manifestation naturelle, lorsqu'ils projetaient leur main en avant pour se protéger d'une attaque et faisaient reculer l'agresseur. Enfin présentement, Luke y avait été un peu fort, au point de regretter d'y mettre autant de volonté, mais il fallait bien ça pour arrêter le Twi"lek et calmer ses camarades, s'il y en avait. Ici, les présences étaient toutes si négatives que le Hapien peinait à distinguer celles qui en voulaient au monde entier ou plus personnellement à eux deux.

- On a gagné un peu de temps. Amène-moi là-bas s'il le faut... Mais un détail avant. Tu t'entends aussi bien avec les Gamorréens qu'avec les Twi''lek ? Parce que dans ce cas, j'hésiterai à monter. Surtout qu'apparemment, les ennuis t'aiment autant que tu as appris à les apprécier.

Fit-il, légèrement grinçant en reprenant les précédents propos de l'ancien coureur. Pas en colère évidemment, ni même agacé, juste essoufflé, le jeune homme avait décidé d'évaluer la chose. Si Anado les emmenait vers la mort, autant reprendre, lui, les affaires en main. Bien évidemment, avec sa méconnaissance du milieu et la non application des lois normales, cela risquait d'être un peu compliqué, raison pour laquelle Luke suivait encore Darssian. Seulement, ajouter l'aimant à problèmes que l'Arkanien était sur son propre fardeau bien chargé -Le Jedi aussi était doué pour inviter les soucis à sa table.-, ce serait probablement un peu trop.

- Concrètement, on fait quoi pour pas se faire massacrer par nos voisins du dessus pour avoir pénétré dans leur territoire ?

Ouais, si Luke n'avait toujours pas envie qu'un Twi'lek "lui la mette", comme lui l'avait gentiment expliqué Anado, il désirait encore moins qu'un de ces cochons s'y essaye.

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Alors comme ça le gamin avait été Jedi ? Du moins, Padawan. Les morveux du Temple quoi. Cela laissait l'arkanien dubitatif. Il avait été padawan fut un temps, c'était comme ça qu'il présentait la chose. C'était probable. Anado avait maintes fois entendu parler de ces rejetons du Temple d'Ondéron, qui s'étaient écartés de la sacro-sainte voie de la Force ou n'étaient pas assez doués et vivaient mal leur échec. Ils finissaient alors parfois parmi les enfants de la rue, à défaut de devenir ceux de la Force.

Pas la peine de relever. Il en savait assez pour comprendre un peu comment fonctionnait ce gamin. L'usage de la Force faisait de lui un handicapé formidable. De ce fait il n'était pas un poids pour l'arkanien et c'était appréciable. Avoir un client débrouillard dans ce genre d'endroit était toujours un bon point, surtout quand la sécurité voulait votre peau.


Au moins, Anado pourrait compter sur ses dons particuliers qui avaient dores et déjà servis quand Lou avait soigner l'oeil du mercenaire. Et là où ils allaient, c'était bien de la Force dont ils allaient avoir besoin. Si ce truc était un dieu, l'arkanien l'aurait bien priée, car s'il y avait bien un endroit où il rechignait à se rendre c'était dans la porcherie locale. Non pas qu'il n'aimait pas la charcuterie, mais les créatures à groins de ce vaisseau avaient plutôt tendance à transformer leurs visiteurs en pièces de viande que l'inverse.

Qui plus est, il n'avait pas vraiment le temps d'anticiper quoi que ce soit ou préparer un plan. La conversation était à peine finie que Darssian défonçait la porte de leur cabine, entraînant son client derrière-lui. Et pour une fois, son instinct avait vu juste : en contre-bas, Q'ortha et ses sbires étaient en route pour leur faire la peau.

Après leur avoir présenté des salutations distinguées, Anado pressait le pas, jetant un coup d'oeil de temps en temps en arrière pour vérifier que Lou suivait bien, poussant quelques cris pour le guider de sa voix. Il ne savait pas si c'était vraiment utile, mais c'est tout ce qu'il avait trouvé, craignant trop de rester à la merci des Grunts pour s'arrêter. Ils y étaient presque !

A quelques mètres à peine de la fin de la coursive, suspendue au-dessus du pont, Anado jetait un dernier coup d'oeil derrière lui. « Merde ! » lâcha-t-il, sur les nerfs. Le gamin s'était arrêté. Bon, l'arkanien avait peut-être été un chouïa exigeant avec l'aveugle. Faisant volte-face, il découvrit Lou arrêté en pleins milieu du chemin, et cette ordure de twi'lek qui avait bien rattrapée son retard avançait vers lui.

« - Bouge gamin ! » beugla l'arkanien, entreprenant de se débarrasser des sacs qui l'encombraient pour dégainer son arme. Il n'eut le temps de rien faire, Lou avait déjà résolu la situation à sa manière. Ce fut rapide et particulièrement efficace. Le twi'lek fut projetée en arrière, allant percuter une cloison, tandis que quelques uns de ses soldats et des badauds furent projetés au sol. « J'savais bien qu'il avait des baloches ! » s'exclama le mercenaire, à la fois surpris par l'étendu des pouvoirs de son client, lui qui n'avait jamais rencontré que la dure rationalité d'une vie miséreuse. Remettant les bagages en ordre et les portant à bout de bras, il siffla le blondinet pour le faire venir à lui. « Par ici ! ». Il s'avança à sa rencontre. Il ne fallait pas s'attarder ici. Geignant, Q'ortha se redressait, aidé de ses hommes. Mais il avait l'air tout de même amoché. À vue d'oeil et vue la violence du choc, l'ancien pilote misait bien sur quelques côtes cassées pour cette enflure.

Voilà que Lou se mettait à poser des questions. L'attrapant par le bras, Anado le fit passer devant lui et franchir la porte qui les fit sortir de la zone. « - Je vais te répondre en route. Si on reste ici on va finir plus troué que la coque de ce rafiot ! ». Et puis cela lui laisserait le temps d'organiser une argumentation pour convaincre son client de lui faire confiance, même s'il n'était plus sûr de qui protégeait qui après le dernier tour de force de l'ancien Padawan.

Ils pénétrèrent dans un couloir étroit et sombre, mal éclairé par des néons en fin de vie. Sur le sol, des bouteilles d'alcool vides, des seringues et autres bâtons de la mort reposaient à côté d'ivrognes, de corps dont on devinait à peine s'ils étaient encore habités par une once de vie. Tout en longeant les murs jusqu'à l’ascenseur au bout de ce mouroir pour toxico, Anado reprit la parole.

« - Moi et les Gamorréens c'est... une longue histoire d'amour. » Il se racla la gorge. Comment faire passer la pilulle ? Il n'avait aucune idée de comment ils allaient pouvoir traverser le coupe-gorge qu'était le quartier Gamorréen. Il savait seulement qui il voulait y trouver, mais ne connaissait même plus l'emplacement exact de sa cache. Il y avait là-bas un contrebandier, un vieux Bothan, complètement accro aux bâtons de la mort et autres saloperies, qui habitait sur le vaisseau depuis quelques temps. Anado lui devait beaucoup d'argent, mais la dernière fois qu'il avait eu besoin d'aller sur le pont supérieur, ce type l'avait fait entrer avec une facilité déconcertante. Restait à le convaincre de le refaire, mais l'arkanien savait se montrer très persuasif. Le plus dur allait être de le retrouver. L'endroit était un labyrinthe doublé d'un capharnaüm, et les Bothan étaient des êtres discrets. C'était bien pour cela qu'il avait choisis cet endroit où personne n'allait. Rares étaient les courageux à s'aventurer là-bas, et même les hommes de main des Hutt avaient du mal à s'y frayer un chemin. En général, les visites de Q'ortha si bas dans le vaisseau étaient de véritables bains de sangs, et ce pour les deux camps. Mais les Gamorréens représentaient un véritable avantage et vivier de gros bras pour les Hutt. Tous les nuisibles leur étaient envoyés. Anado avait eu droit à une petite visite guidée lors de sa dernière traversée, après avoir triché aux jeux. Il n'en était ressortis qu'au prix de nombreuses blessures et de beaucoup d'ennemis. L'endroit ne lui disait vraiment rien, mais ils n'avaient pas le choix. C'était ça ou passer le reste du voyage à fuir les fusillades et se cacher dans tout le navire. « Je vais être franc. Je ne suis pas forcément le bienvenue là on nous allons. Mais les porcs ont la mémoire courte. On va tâcher de se faire discret et de trouver un ami qui nous fera passer là-haut. Fais-moi confiance. Si ça dégénère, tu te mets derrière moi, et je m'occupe de descendre tout ce qui fait grouik. »

C'était quitte ou double. Ils étaient déjà à l'ascenseur de service qui allait leur permettre de descendre jusqu'au quartier Gamorréen, juste sous leurs pieds. Les portes avaient été défoncées et le couloir donnait directement sur la gaine de l'ascenseur. À côté, une autre porte donnait sur le vide-ordure, d'où s'échappaient odeurs et bruits inquiétants. Passant par-dessus le corps inerte d'un Jawa – comment diable avait-il atterris ici ? - Anado s'approchait du vide pour appeler l'ascenseur, appuyant plusieurs fois sur les boutons d'un panneau de commande tâché de sang et autres choses étranges. Ce n'était pas l'accès principal pour aller chez les Gamorréens, ce qui allait leur faciliter la tâche. Mais le stress montait chez l'arkanien malgré tout. Il savait très bien qu'ils allaient devoir parcourir l'endroit le plus dangereux du vaisseau.

« - Une fois en bas, si je te dis de faire quelque chose, même si celle-ci te paraît totalement absurde, fais-le, sans poser de questions. Ça pourrait te sauver la vie, et la mienne aussi. »

Un grondement sonore se fit entendre, suivit de grincements particulièrement désagréables. L'ascenseur arrivait, et le faisait savoir. Toute la gaine semblait trembler sur son passage. Il revenait de loin. Impossible de savoir s'il était chargé ou non. La gaine s'illuminait de néons rouges, annonçant son arrivée imminente, et le sifflement qui s'accentuait rappelait à quel point cet engin allait vite.

« - Nouvelle leçon... Ne regarde pas les Gamorréens dans les yeux. Évite tout comportement qui pourrait les irriter. Ne mentionne pas le nom d'Anado Darssian. Ne mentionne pas le nom de Q'ortha. Ne parle pas. Ne les bouscule pas. Et... Bouche-toi le nez. »

L'ascenseur venait d'arriver dans un fracas épouvantable. Il ne payait pas de mine, mais était vide. Il dégageait une odeur particulièrement marquée de sueur, et des sacs poubelles y avaient été abandonnés. Les murs étaient tagués. On avait du mal à croire qu'on était à bord d'un vaisseau de croisière. Tout cela ressemblait plus aux bas-fonds de Coruscant, en version cauchemardesque pour un claustrophobe. Ils pénétrèrent dans la cabine de fer et l'arkanien eut un haut-le-cœur.

« - Ouais, te boucher le nez est sans doute le meilleur conseil que je peux te donner. Vaut mieux être champion d'apnée que Jedi sur cette poubelle. Sans déconner on se croirait dans le cul d'un bantha ! »

Il appuya sur le bouton, le frôlant du bout des doigts, dégoûté par son aspect. C'était un ascenseur de service à la base. Il était en piteux état désormais. La cabine elle-même était défoncée, certaines parois enfoncées, témoins de nombreux règlements de comptes. La trappe du toit avait été arrachée.


« - Rappelle-moi de ne pas choisir cette croisière pour ma nuit de noce... Ma femme détesterait. »

Il laissa quelques secondes s'écouler, fixant Lou.

« - J'ai pas de femme hein. »

La descente était particulièrement longue. L'appareil tremblait, ralentissait par à coups. L'arkanien avait presque peur de ne pas arriver au bout, ou alors en chute libre. C'était l'occasion de papoter un peu entre deux courses-poursuites. Il ne manquait plus qu'une petite musique d'ambiance, typiquement celles qu'on entendait dans les ascenseurs justement.

« - Et toi ? De la famille ? J'imagine que les padapans, padalan... Enfin votre truc là, vous devez pas voir souvent vos frangins. Vous devez même pas avoir le droit de tremper le biscuit, dans votre secte, je me trompe ? »

Ruminant en s'imaginant la vie austère et pauvre en sensations que devaient avoir ces bougres, Anado ne fit même pas attention au fait qu'ils arrivaient presque à destination.

« - Triste vie... » lâcha-t-il avant que la porte ne s'ouvre. L'arkanien eut un sursaut tandis qu'une odeur horrible envahissait l'ascenseur. La porte donnait sur de larges coursives sombres, mal éclairées et particulièrement sales, à l'image du moyen de transport qui les avait emmenés ici.

Spoiler:

L'arkanien sortit de l'ascenseur et ses yeux s'accoutumèrent à la pénombre en quelques secondes pour découvrir une salle complètement ravagée. L'endroit était presque une ruine. Tout avait été fracassé, et plusieurs cadavres truffés de traces de tirs reposaient ça et là. Le mobilier avait été jeté, détruit, brûlé. Des traces de blasters couvraient les murs, et l'odeur de la mort planait sur les lieux.


« - Chouette coin, pas vrai ? » lança l'arkanien à l'égard de Lou, qui devait bien sentir l'odeur du sang et des cadavres en décompositions, ou au moins percevoir l'étendu du massacre. Anado comptait cinq morts, et il devait y en avoir sous les décombres. C'était un véritable carnage. Des Grunts, des gamorréens surtout. Visiblement la dernière descente avait mal finie. Et elle était relativement récente vu le faible avancement de la décomposition des corps, ou tout simplement le fait que le ménage n'avait pas été fait. Cela n'augurait rien de bon : les cochons devaient encore être agités. Au loin, le brouhaha d'une énergie frénétique se faisait entendre. Cris, pas lourds, odeurs atroces, et règlements de comptes sanglants... Pas de doute, on était chez les Gamorréens.

« - Le type qu'on cherche s'appelle Durden. Et je n'ai aucune putain d'idée d'où il se trouve. »
Luke Kayan
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- Ne pas les regarder dans les yeux. Je crois que j'y arriverai

Plaisanta Luke pourtant loin d'être à l'aise. Il n'avait côtoyé un gamorréen qu'une seule fois, et même s'il ne voulait pas généraliser sous peine de faire de cette charmante race, une victime de plus du racisme, difficile de s'en empêché. Le porc en question avait eu le temps de lui démontrer tout ce que disait Anado à leur propos, et ceci en ayant eu affaire à lui deux ou trois minutes, le temps d'un contrôle de routine. Bref, pas de quoi être rassuré donc, d'autant plus que l'odeur pestilentielle parvenait déjà aux narines sensibles de l'aveugle. Prisonnier de cet ascenseur parcouru de curieux et puissants courants d'air, Luke ne pouvait que remercier la Force de ne pas l'avoir fait naître Cathar. Au moins, ses sens ne risquaient pas de totalement s'éteindre par traumatisme... Enfin, normalement.

- Et faire des trucs absurdes sans me poser de questions ? J'en suis déjà rendu là.

Confirma le jeune homme, souriant à demi, faute de pouvoir faire mieux. Résistant à l'instinct de se plaquer contre les parois de ce nid à microbes, Luke se résignait aux secousses de son mieux, essayant de ne surtout pas imaginer à quoi pouvait ressembler le vide. Heureusement ou par manque de chance, Anado le sortit de sa lutte interne en parlant de cette femme qu'il n'avait pas.

- Moi non plus je n'ai pas de femme-Répondit-il de prime abord, d'un air sérieux tant il avait été surpris par la confession plutôt étrange du mercenaire. Que venait faire son statut civil ici ? Sa justification cacherait-elle quelque chose... - . Tu tiendrais pas deux minutes marié.

Le railla le Jedi en imaginant le regard de l'ex-champion posé sur tous les popotins visibles, y compris celui des Twi''Lek tant décriées. Quand vint l'évocation de l'Ordre, Luke retint un petit soupir. Evidemment, son guide émettait préjugés sur préjugés.

- C'est vrai qu'on ne voit pas vraiment notre famille... Et en ce qui concerne le "trempage de biscuit"-Non mais sérieusement, c'était quoi cette expression ?- tu sais qu'il n'y a pas que le sexe dans la vie, non ? Je suis sûr que tu as perdu plus d'une course pour une histoire de fesses. C'est pour cela qu'un Jedi doit en faire abstraction et se concentrer sur son travail. Cela dit, les choses ont évolué désormais. Avec prudence, ils peuvent considérer le fait de s'attacher à quelqu'un.

Voilà, bien qu'il n'était pas aussi véhément que d'habitude, le Hapien n'avait pu s'empêcher de défendre le temple une fois de plus. Il faut dire que cette famille comptait énormément à ses yeux, le faisant d'ailleurs violer la règle du "non-attachement" en quelque sorte. Bref, l'heure du papotage était terminée, l’ascenseur s'arrêta, plutôt brutalement d'ailleurs, secouant le jeune Jedi qui se rattrapa à Anado.

Il s'ébroua en sortant, un peu comme un jeune chien dérangé dans ce nouvel environnement. Comme prévu, une odeur malsaine planait dans l'atmosphère totalement vicié. Luke sentait des Auras grotesques se déplacer, tandis que les pas lourds de leurs propriétaires ébranlaient un sol lui aussi malmené. Les trous qui y avaient été fait étaient bouchés par les saletés jonchant le par-terre, où une chaussure se retrouvait parfois prise en otage. Luttant un instant contre un chwin gum tombé amoureux des siennes, Luke rattrapa Anado. La Force fluctuait étrangement ici, sans cesse mouvante, comme si ses particules étaient dérangées à chaque instant. Revirement d'états d'esprits, bagarres à chaque coin de vaisseau... Lorsque les remous se calmaient, ce n'était pas bon signe, comme le prouvait le corps d'un Gamorréen probablement inconscient sur lequel le Hapien butta légèrement.

- Et comment on fait pour trouver Durden s'il ne faut pas parler ?

Chuchota le Jedi, légèrement agacé de n'apprendre que maintenant que le nom de son guide ne devait pas non plus être prononcé. Où l'avait encore envoyé cet inconscient ? Tandis qu'il marchait derrière ce dernier, Luke réfléchissait intensément à comment quitter l'étage nauséabond dans de bonnes conditions. Certainement pas en déambulant ainsi au hasard, sachant qu'Anado, à moins qu'il n'ait eu recours à de la chirurgie esthétique, finirait par être reconnu. Restait une chose que le Chevalier répugnait à faire, mais bon, aux grands mots, les grands moyens.

- Tu dis qu'ils sont stupides non ?

En effet, la Force indiquait à Luke des personnages enclins à l'expression de sentiments primaires brutaux, victimes de changement de comportements soudains. Toutes les preuves démontrant que les Gamorréens étaient loin d'être doués de raisonnement. Voilà qui était parfait. Il n'était pas sensé parler mais, pas le choix présentement.

- Hey toi.- Fit Luke en abordant une masse verdâtre, qui, déjà, soulevait son gourdin d'un air menaçant.- Où se trouve Durden.

- Comment t'oses microbe ? Je va...

Sans finir la phrase, le porc bipède stoppa aussi son geste. Ses traits se détendirent, ses épaules s'affaissèrent et son regard déjà bien vide se fit d'avantage troublé. Désormais, il semblait fixer Anado sans le voir.

- Tu vas nous dire où se trouve Durden, et tu vas nous y conduire.

- Je vais vous dire où se trouve Durden et vous y conduire. Suivez-moi.

Luke afficha un petit sourire satisfait. Il détestait influencer les esprits mais était ravi dans ce cas présent que ça ait fonctionné.

- Tu vas devoir me faire une réduction, deuxième fois que je nous sauve la peau.

Fit-il, goguenard, plus blagueur qu'autre choses cependant. En effet, le Hapien savait que tout n'était pas gagné. Il y avait de nombreux autres porcs sur le rafiot spatial et il ne pouvait pas les contrôler tous, n'ayant rien d'un sith. De plus, si Durden était le chef, ce devait être à cause d'un esprit plus éveillé que les autres, peut-être que le Chevalier ne pourrait pas prendre son esprit en otage.

- Question, si on trouve Durden et qu'il t'apprécie autant que tous ceux que nous avons croisés jusque là, comment fait-on pour obtenir une faveur de lui ?

Luke avait beau être débrouillard, il ne pouvait pas agir seul, méconnaissant les mœurs des gens de la navette, et son petit tour de passe-passe ne fonctionnant pas à l'infini. C'était bien pour ça qu'il avait engagé Darssian par ailleurs. Même si ce dernier était un sac à ennuis, et que la logique aurait voulu que le Hapien lui préfère un mercenaire BIEN VU sur ce transport en commun... Hors du commun, il avait encore confiance en lui. C'est donc avec une certaine fièvre que le jeune homme attendait la suite du plan. Dire que tout ça avait lieu parce qu'il ne voulait pas rater une conférence.
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Enfin, la cage d'acier s'immobilisa, avec autant de bruit qu'elle était arrivée. Anado n'avait écouté les explications de Lou que d'une oreille. Le mysticisme et le délire spirituel ne l'avait jamais réellement intéressé. Au mieux appréciait-il les compétences martiales de ces illuminés, tout en ayant une trouille monstrueuse des pouvoirs de ces êtres dont on disait qu'ils ne connaissaient pas de limites. Les Jedi encore faisaient figure de saints, vierges effarouchées modernes et austères. Mais les Sith étaient dépeints dans les mondes républicains et voisins comme de véritables bêtes sanguinaires. Peut-être était-ce la propagande républicaine qui voulait ça, mais de sordides histoires circulaient, jusque dans le milieu de la pègre. Et quand on parlait de Sith sur Nar Shaddaa, ce n'était jamais bon présage. Anado avait jusqu'ici éviter soigneusement tout contrat lié d'une manière ou d'une autre à l'Empire, et ce n'était pas pour rien. Violents, sanguins, incontrôlables, meurtriers, comploteurs, escrocs... Les adeptes du Côté Obscur faisaient passer les pires crapules de l'Espace Hutt pour de dignes padawans si on écoutait les pires rumeurs. Si la guerre devait vraiment éclater, l'arkanien espérait que les gentils gagnent.

Bien entendu, les types comme Darssian étaient loin d'être manichéen et ne voyait pas le monde tout noir ou tout blanc. Déjà, ils ne connaissaient que la couleur de l'argent, et parler de loyauté ou de camp pour eux étaient forcément assez hypocrites. Le côté obscur, le côté lumineux... Anado en avait entendu des conneries dans sa vie. Le monde était gris. Mais les Jedi étaient les gentils, car ils n'avaient pas la réputation de laisser des traînées de cadavre derrière eux. Bien sûr, c'était plus compliqué que ça. Anado n'aimait pas la politique mais était loin d'être un idiot. La République était pourrie de vices. Mais selon ses intérêts personnels, valait mieux tomber sur la justice républicaine que l'inquisition sith. Gavé de reportages d'Holonews, il avait une vision assez orientée de l'Empire, et n'avait en réalité jamais foulé le sol impérial de sa vie. Peut-être changerait-il un jour, mais pour l'instant il préférait la bureaucratie corrompue et à l'impérialisme dissimulé que la machine de guerre impériale qui écrasait tout sur son passage. Enfin... Il n'était ni citoyen impérial ni républicain. Ses papiers n'étaient d'ailleurs plus en règle depuis des années et il multipliait les fausses pièces d'identité. Alors quelle importance ? Comme le reste de la plèbe, il n'avait qu'à attendre de voir à quelle sauce il allait être manger. Pour l'instant, il errait dans l'Espace Hutt, tout aussi agité que les relations intergalactiques.

Bref, le fait de cotoyer ce genre de gamin cultivé avait le mérite de faire cogiter l'arkanien, qui en temps normal se coltinait plutôt des abrutis ou des camés.
La question du comment retrouver Durden était ceci dit pertinente, et Anado sortit donc de ces songes, après avoir consciencieusement vider les poches du défunt qu'il venait d'examiner.
« Il en aura plus besoin... ».


« - Si on trouve pas Durden, Durden nous trouvera. » Il venait d'inventer cet adage complètement con, mais il lui fallait gagner du temps pour élaborer un stratagème. Qui pouvait lui cracher cette information ici ? Il écoutait à peine le jeune homme, établissant mentalement la liste des porcs susceptibles de ne pas l'éventrer ou de se laisser menacer. Elle était évidemment courte. Je dirai même vide. Répondant d'un air distrait, il en était venu à calculer de tête les probabilités qu'il meurt dans ce trou à rats. Du moins, à cochons. « Oui, stupides, c'est ça. Carrément cons, en fait. »

C'est en étendant une voix porcine qu'Anado comprit ce qui se passait réellement. Se retournant subitement, il découvrit son client face à face avec un colosse de graisse qui déambulait non loin un peu plus tôt. « Oh Lou... » gémit-il, s'apprêtant à devoir en découdre avant qu'il ne comprenne. Bordel, c'était la première fois qu'il voyait ce genre de tour de passe-passe en vrai. Des années à fréquenter les plus étonnantes énergumènes que la galaxie ait mis au monde et il ne rencontrait ce blondinet que maintenant... Il songeait sérieusement à l'engager comme assistant. Jan était gentil, mais il ne transformait pas des Gamorréens en animaux de compagnie.

L'alien s'ébranla alors, laissant pendre ses bras le long de son corps, désarticulé. On aurait dit que toute volonté avait quitté son corps, et que le peu de matière cérébral dont il était doté s'était liquéfié. D'un pas lourd, il quitta la pièce, s'engageant dans les larges et sombres coursives du vaisseau. L'odeur s'atténuait un peu dans les couloirs où les bouches d'aérations fonctionnaient encore. On ne touchait jamais réellement le sol, tant la crasse s'entassait ici. On avait l'impression de marcher dans la neige à certains endroits, tant la couche de déchets était épaisse. Lou était plutôt fier de son petit manège. Anado souriait légèrement, tout en déambulant derrière leur guide, dont la respiration difficile et le pas lourd servait de fond sonore.

« - Une réduction ? Non. Par contre je vais te donner une carte fidélité. A chaque tour de passe-passe, un tampon. Au bout de dix tampons, une croisière sur ce raffiot offert... » dit-il en ricanant.

Ils s'approchaient d'un croisement. Il y avait un petit regroupement de Gamorréens, qui échangeaient à vives voix. Anado ralentit instinctivement l'allure, tandis que leur guide continuait, imperturbable. Stoppant Lou du plat de la main, il renifla bruyamment.

« - Y a comme une odeur dans l'air. Hormis celle de merde, je veux dire. Ca sent l'embrouille à pleins nez. »

Leur guide se stoppa, certainement par la volonté de Lou. Ou alors il attendait que la place se libère, ou avait simplement remarqué que ses compagnons ne suivaient pas. Dans tous les cas, il était à quelque mètres de ses congénères qui continuaient d'échanger bruyamment, mélangeant basic, cris et couinements répugnants dont ils avaient le secret. L'un d'eux brandit soudainement sa hache et fendit le crâne de son interlocuteur. Une gerbe de sang aspergea le plafond tandis qu'une bagarre éclatait entre le reste des interlocuteurs. Dans la cohue, leur guide parvint à se frayer un chemin en avant, disparaissant au coin de l'intersection.


« - Quand faut y aller... Tâchons d'être discrets. »

L'arkanien prit son courage à deux mains – et Courage était le nom de son fusil – et s'avança vers la bagarre qu'il espérait pouvoir contourner paisiblement. Deux Gamorréens se ruaient de coups à même le sol tandis que celui au crâne fendu était mort debout, affaissé dans une position étrange. Sa tête, renversée en arrière et appuyée contre le mur le maintenait dans un équilibre fragile. Dans les coursives autour d'eux, la violence s'était propagée comme un feu de forêt. Des coups d'armes blanches s'échangeaient et les coursives tremblaient. Impossible de communiquer tant les porcs grouinaient et hurlaient. S'engageant dans le croisement, Anado entreprit d'enjamber l'un des guerriers qui se battaient au sol un peu plus temps et qui s'était semble-t-il fait refroidir. Une main puissante agrippant son poignet le fit mentir. Le happant brutalement, l'arkanien reçut le sol en pleine face et sentit sa mâchoire grincer sous le choc. « - Put... ». Il n'eut guère le temps de jurer, la joue recouverte d'une substance potentiellement dégoûtante qui gisait sur le sol, il fit volte-face pour découvrir son adversaire. Un Gamorréen, aucun trait distinctif des autres, du moins au regard de l'arkanien lambda. Sa main verdâtre sauta à la gorge du mercenaire, le soulevant de terre, tandis que sa face immonde laissait s'échapper un « grouiiiiiik » monstrueux. Anado faillit défaillir face à l'haleine la plus terrible qu'il ait eut à affronter. « Darssssssian ! » hurla le porc, provoquant visiblement une réaction en chaîne autour d'eux. Tandis que la bagarre générale s'envenimait un peu plus loin, plusieurs de ses congénères semblaient répondre à l'appel de ce terrible cri. Ils étaient désormais encerclés. Mieux valait discuter, tant que cet ogre avait sa main sur la gorge de l'arkanien. Darssian semblait être un nom qu'ils connaissaient. Dévisageant le Gamorréen sans réussir à comprendre où il avait pu croiser un tel bœuf, ou ce qu'il lui avait fait – allez les distinguer, vous ! - il cherchait à atteindre son fusil, qui pendait, suspendu à son épaule.


« - On s'est pas déjà croisé quelque part, gueule d'ange ? » dit-il avec difficulté, la gorge serrée par la poigne de son nouvel ami. Du coin de l'oeil, Anado pouvait deviner qu'un autre porc avait fait son apparition là où se trouvait Lou un peu plus tôt. Visiblement, ils allaient devoir dézinguer du lardon.
Il y était presque... Ses doigts effleuraient le métal froid de son arme. Il sentait la gâchette sous son index. Encore un peu...

« - D-Durden vouloir toi ! » grommela le porc qui désserra légèrement sa poigne. Visiblement celui-ci avait des problèmes d'élocution. Ça tombe bien, l'arkanien avait quelques notion d'orthophonie.

« - Ca tombe bien, je comptais prendre rendez-vous... » lâcha le mercenaire.

Deux tirs de blaster vinrent s'écraser sur la face du Gamorréen qui éructa dans une souffrance terrible, le visage brûlé à vif. Retombant au sol, l'arkanien fit une roulade en avant, désormais recouvert du sang et de la crasse qui faisait office de tapisserie. Il fallut quelques secondes pour que les congénères du blessé, qui se roulait sur le sol en couinant, ne réalisent qu'il leur fallait désormais dépecer Anado ou l'emmener devant le Bothan, qui avait visiblement recruté depuis la dernière visite du mercenaire. C'était un paria, la dernière fois que le pilote avait eu affaire lui, ce qui lui avait permis de dominer les négociations. La donne semblait avoir changé...
Il avait fallu moins de temps qu'il ne le pensait pour s'attirer de nouveaux ennuis. S'il y avait bien endroit où il était encore célèbre, c'était sur le Calypso. Mais la célébrité n'avait pas que des qualités.


« - Lou, j'espère qu'il te reste des tours de magie, parce qu'on a mis le feu à la porcherie ! » cria l'arkanien avant de tirer une salve de rayons blasters en direction des Gamorréens. Que faire ? Descendre la meute ou filer dans la direction de leur guide initial ? D'ailleurs, il était passé où cet abrutis ?
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