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Un grain de sable dans le désert
(Ft. Leto Vorkosigan)

Tatooine, cela faisait plusieurs mois que je me trouvais dans ce désert. J’avais été envoyé moi et d’autres sur cette planète de sable sous les directives des inquisiteurs Siths qui avait demandé à l’Etat-major impérial une escouade pour une mission secrète. Je ne connaissais rien à la mission ni aux raisons qui faisait que nous étions venu ici dans ce désert aussi chaud que le soleil et aussi étendues que les océans de Manaan. Naturellement, chaque soldat présent se posait la question de savoir la raison pour laquelle on nous traînait ici. Notre réponse vint quelques jours plus tard, un des Siths s’était alors présenté devant nous et de sa voix féminine mais très sèche elle nous avait prononcé un très court discours :

« Soldats, vous avez été envoyé ici pour une seule raison. Votre objectif est simple, localiser et ramener un chasseur de prime travaillant avec la République et très dangereux pour l’Empire. Vous n’avez pas droit à l’échec ou vous m’en répondrez je aurais prévenu.

- Dangereux pour l’empire… dangereux pour vous les Siths vous voulez dire…
- Silence abruti, s’ils t’entendent..., nous leurs devons un grand respect. »
Avais-je alors répondu.

Le soldat qui avait prononcé ces mots était Gryyl nous avions fait nos classe ensemble à l’académie militaire et il n’avait pas été parmi les plus futé de la promotion nouvellement promu. Les Siths ne nous adressèrent plus la parole depuis cet instant-là. La plupart du temps, les Siths ne s’occupaient même pas de notre présence discutant entre eux de l’avancée journalière. Et presque huit jours plus tard, nous étions toujours là, quasiment au même stade que lors de notre arrivée. Nous savions que nous devions faire vite pour trouver une quelconque piste car nous étions tous au courant de la réputation des Siths et ces derniers étaient loin d’être connu pour leurs patiences.

Plus le temps passait, plus les heures s’allongeaient et les jours défilaient, je commençais peu à peu à me poser des questions sur le but véritable des Sith lors de cette mission. Il était rare en effet que l’Ordre Sith envoie leurs disciples pour une simple mission d’extraction et j’étais bien placé pour le savoir car j’avais lu les rapports des officiers et les Siths étaient mentionné que très rarement dans leurs rapports. Cette personne que l’on devait trouver devait représenter un réel danger pour leurs ordres sinon, ils ne seraient pas donné la peine de faire venir ces guerriers Siths.

Le seizième jour, nous arrivâmes devant un char des sables tenu par une petite espèce du nom de Jawak. Les Jawak étaient des petits êtres insignifiant vêtu d’une bure marron, ils nous arrivaient pas plus haut que nos genoux. Afin de masquer notre présence à toute personne sur cette planète, les Siths décidèrent de les éliminer afin qu’ils ne trahissent pas notre présence. Ainsi toute mon escouade se mit en position. Sans me poser de question, je pris mon fusil blaster et, m’allongeant sur ce sable chaud, commença, avec les autres soldats, à éliminer les Jawaks autour de leurs chars. Peu de temps après, les Siths se dirigèrent vers le char, éliminèrent de leurs sabres les derniers puis installèrent un procédé afin que quiconque découvre ce massacre puisse penser qu’il s’agisse d’une œuvre des Hommes des Sables. Avant de partir, nous primes donc tous le matériel potentiellement utilisable par l’empire puis désertèrent les lieux.

Une tempête de sable très brutale commença sans crier gare ce qui nous forçâmes à trouver un lieu pour nous abriter jusqu’à ce que celle-ci ne cesse. Nous parcourûmes alors le désert secoué par le sable qui venait gifler nos visages et notre corps. Après quelques minutes, nous arrivâmes dans les rocheuses ou nous trouvâmes une grotte assez profonde pour accueillir l’escouade que nous étions. Enfin à l’abri, les soldats et moi-même installèrent le nouveau campement suivant les ordres de nos supérieurs Siths présents. Le campement installé, un Sith prit la parole et d’un ton sec ordonna :

« Montez la garde cette nuit, inutile de débattre lequel de vous prend le premier quart car je vais le choisir pour vous. Voyons voir… Qui vais-je choisir pour commencer ce soir… Enseigne Vakor… Vous prendre le deuxième quart. Juste après votre ami qui n’a pas manqué une petite remarque tout à l’heure. Et oui, je vous ai entendu vous deux. Bien, aller au travail vauriens. »

Je vis ainsi partir l’autre soldat prendre sa position quant à moi, je m’installais dans mon coin pour me préparer pour ce court repos de deux heures. J’observais autour de moi le camp se préparer pour la nuit et peu à peu, commençais à m’endormir.

Je me réveillais ainsi deux heures précises plus tard et me dirigeai vers le poste de surveillance. Je vis alors Gryyl qui me regarda. Il me souhaita bonne chance et partis rejoindre le campement tandis que je prenais le second quart.

C’était un ciel d’encre, aucune étoile ne scintillait dans les cieux et ce, bien qu’il n’y ait aucune luminosité à des kilomètres à la ronde. Je savais que nous étions plus très loin du chasseur de prime. Mais la question était est-ce que nous arriverons à l’atteindre à temps ? Ou bien notre ennemi l’attraperait avant nous… Un souffle de vent vint se glisser sous mon visage caressant mes cheveux à cet instant précis, je pris conscience que nous n’étions effectivement pas les seuls à la recherche de cet homme, ou femme mais que d’autres s’en rapprochait également et la question qui me venait était la suivante : Où en était-ils de leurs recherchent à présent ? Plus proche ou plus loin que nous ? Je n’avais pas la réponse à cette interrogation.

Le temps passa rapidement pour ce premier tour de garde de cette mission, je vis mon successeur s’approcher de moi, un autre soldat qui avait été convoqué par les Siths. Il prit ma place puis je partis reprendre ma couchette pour finir la nuit. Fermant les yeux, toujours avec ces questions en tête dont je n’avais aucunes réponses…
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En début de soirée, le Ministre de la Justice Leto Vorkosigan demeurait encore dans son bureau au ministère, situé à quelques encablures de la Rotonde sénatoriale, à éplucher des rapports, donner des autorisations et classifier des affaires. Le rythme de travail ne semblait pas vouloir se calmer, une semaine à peine après avoir démanteler une des plus grande guilde de chasse criminelle Trandoshan, et un peu plus d'un mois après avoir protéger et guider Kashyyyk vers la République. Son bureau était relativement vaste, un petit hall menait à la pièce principale dont le sol était recouvert de bois d'ébonite polie. Il y avait dans le coin droit trois fauteuils en alcôve aux lignes épurées et son plan de travail était brut, froid et métallique. Sur le mur à sa gauche était projetés divers graphiques en hologramme tandis que derrière lui, la vaste baie vitrée incurvée de laquelle on pouvait assister à un étrange ballet de feu follet à travers l'obscurité naissante proposait un panorama étonnant. À mesure que les miroirs orbitaux se détournaient du soleil de Coruscant, des petits néons bleutés s'allumaient automatiquement dans la pièce, dégageant minutes après minutes un peu plus de lumière. Le Falleen tapota sur un datapad de grande taille et clôtura un dossier avant d'être interrompu dans ses pensées par une douce sonnerie, comme le son d'un halo. Il appuya alors sur un bouton rouge au milieux de tant d'autres disposés sur le bord de son bureau et ordonna d'entrer. La seconde qui suivit, il vit pénétré dans le petit hall et venir jusqu'à lui un agent républicain d'origine Humaine.

- « Monsieur le Ministre, il y a du mouvement chez Edicus Engle, on dirait qu'il s'apprête à partir …

- Partir ? Mais pour aller ou ?

- On ne sait pas monsieur, il n'y eu aucun mouvement suspect sur son compte bancaire, et n'a semble-t-il reçu personne chez lui depuis au moins huit jours, mais nos agents ont remarqués qu'il faisait sortir du matériel de chez lui sans jamais le faire revenir.

- A-t-on analysé ses trajets ? Questionna Leto, un peu plus intrigué.

- Il semblerait qu'il se soit rendu à plusieurs reprise dans le quartier Janarus.

- Alors nous allons le voir, peut-être qu'il va pouvoir nous renseigner sur ces mystérieux aller et venu. » Conclut de façon pragmatique Leto, qui ne doutait point de ce qui était probablement en train de se jouer.

Edicus Engle était un agent républicain mit sous surveillance par le ministère de la Justice et de la Sécurité Intérieure depuis plusieurs mois. Ayant d'abord marqué très nettement son opposition au gouvernement en place, puis son détachement de la République même, collectionnant les mises à pied pour indiscipline et parjure dans les enquêtes dans lesquelles il était mêlé, il avait finit par imposer sa démission. Or, selon bon nombre de témoignage qui avaient mis la puce à l'oreille des autorités, l'homme en question avait eu un comportement plus suspect encore, en sus d'avoir eu des fréquentations mystérieuses et des destinations peu communes pour un agent républicain, même en fonction. Saisissant sa bure de Jedi disposée sur le dossier d'un des fauteuils, Leto quitta son bureau d'un pas alerte, à l'extérieur patientait déjà trois autres agents républicains travaillant directement pour son ministère, tous d'origine Humaine. Mais leur plastron frappé du sceau de la République et leur pistolet blaster attachés à leur hanche n'était rien en comparaison du Wookie haut de deux mètres et dix centimètres qui se tenait à l'écart, une bandoulière de matériel explosif autour de la poitrine, une arbalète laser sanglée dans le dos et adossé au mur nonchalamment. Lorsque ce dernier vit le Maitre Jedi sortir de son bureau, il se redressa et tout deux s'échangèrent un signe de tête silencieux. Il s'agissait de Fulgore, le fils du chef de clan qui avait confié à Leto la vie de son rejeton selon les termes d'une dette de vie, coutume du peuple natif de Kashyyyk. Cela faisait prêt de cinq semaines que le géant à poil suivait Leto comme son ombre. En tant que guerrier d'élite Wookie en devenir, il avait montré de fulgurantes capacités d'adaptation et un instinct de combattant hors du commun, si bien qu'il eu besoin de deux fois moins de temps pour réussir les premières épreuves au concours d'agent républicain officiel. Il lui restait encore quelques mois de formation à respecter, mais ses résultats étaient déjà très encourageant.

Le petit groupe se dirigea alors vers les étages inférieurs du bâtiment afin de prendre place dans des airspeeder situés dans le hangar privé du ministère de la Justice. Deux véhicules prirent les airs et filèrent à travers le trafic qui malgré la venue de la nuit ne devenait guère moins dense. Aux abords du quartier Janarus, du nom d'un ancien et valeureux Chancelier Suprême de la République, Fulgore, assis aux côté de Leto entreprit de vérifier la fiabilité de son armement Wookie. Leto lui tapota l'avant-bras pour lui signifier qu'il ne fallait pas perdre patiente et rester calme avant tout. Le convoi bifurqua alors à travers une série d'immeuble haut, piqua vers le bas pour longer une vaste plate-forme d’atterrissage encombrée de caissons métalliques, de petits appareils de maintenance, de véhicules à répulsion bas de gamme et de droïdes de toutes sortes. Les trois airspeeder se posèrent au bout de la passerelle et lorsque Leto et Fulgore eurent poser pied à terre, l'agent républicain vint s'adresser au Ministre.

- « D'après nos renseignements, Edicus se serrait rendu au bout de cette passerelle dont l'accès est réservés aux droïdes de maintenance publique du quartier. L'homme pointa du doigt le bout de la passerelle, à prêt d'une centaine de mètres de là. On viens de recevoir un appel d'urgence le temps de faire le chemin, une navette serait en vol stationnaire au bout de cette passerelle, mais on ne sait pas si Edicus est toujours là-bas.

- Alors ça veut dire qu'il a bel et bien décidé de quitter Coruscant, mais dans ce cas, pourquoi ne pas passer par l'astroport ?

- Je suppose qu'il ne veut pas qu'on sache qu'il soit parti.

- C'est d'autant plus suspect. En avant, essayons de le rattraper avant qu'il ne puisse quitter cette passerelle. »

Et les trois agents républicains, le Wookie et le Falleen avancèrent d'un seul homme. Les trois Humains furent vite laisser en retrait tandis que Fulgore bondissait sur ses puissantes jambes, Leto se servant de la Force pour zigzaguer souplement entre les obstacles divers qu'il rencontrait sur son chemin et maintenir une vitesse de déplacement fulgurante. Dans sa course effrénée, l'imposant Wookie renversa un droïde protocolaire reconverti en mécanicien qui ne manqua pas de se plaindre dans toutes les langues que son vocodeur pouvait déblatérer sur l'instant. Après prêt d'une soixantaine de mètres parcourus, la passerelle prenait fin en une petite plate-forme semi-arrondie d'où décollait la navette au flanc anguleux et au métal abimé par l'âge. Dans l'urgence, Leto leva sa main en direction de sa cible pour tenter de ralentir la course vers le ciel de l'engin grâce à la Force, mais il était trop tard, il ne put se concentrer suffisamment au terme de sa course et le vaisseau avait déjà prit trop de vitesse. Le Wookie beugla de dépit en voyant leur cible s'enfuir sous leur nez tandis qu'il dévia du regard et remarqua un autre individu méfiant et en train de jeter des coups d’œil inquiets derrière son épaule. Encore un étrange énergumène qui prenait la tangente, mais cette fois-ci, Leto et Fulgore arriverait à l'intercepter. Le Wookie contourna un gros caisson de chargement par la gauche tandis que Leto suivait directement l'individu vêtu de sombre et lorsque la masse de muscle et de poil de plus de deux mètres eu barré la route du fuyard avec un Jedi dans son dos, il pesta et souffla.

- « Hé merde de Bantha... il s'agissait d'un Rodien famélique, d'à peine un mètre soixante, dont les bras étaient à peine plus épais que des béquilles d'un des malades de l’hôpital central de Coruscant et dont le teint de peau tiré allégrement sur le verdâtre, moche à voir.

- Plus un geste ! Ordonna fermement Leto en pointant de l'index son interlocuteur. Je suis le Ministre Vorkosigan, et nous avons plusieurs questions à vous poser.

- Oué, oué, je vous ai reconnu, vous êtes passé en boucle sur l'Holo-net y'a pas longtemps... Le Rodien voulait parler des reportages élogieux et des fausses interview audio qui avaient été diffusées au lendemain de l’accueil de Kashyyyk au sein de la République. Leto et Kalen ayant été les artisans de cette belle alliance, ils avaient été vivement sollicités par les médias sans jamais qu'ils n'eurent envie de donner satisfaction au Coruscant Post, au Corellian Sector Newsfeed ou encore au Pak Pak Channel de Neimoidia. La raison en été simple, Leto avait toujours prit sa fonction de Ministre avec diligence, ne cherchant pas la gloire ni l'exposition mais l'efficacité, et sa nature de Jedi ne lui permettant pas de batifoler avec les journalistes comme bon lui semblait, tout était alors trouvé pour se permettre d'esquiver sans gênes reporter et journalistes de tout horizon. Que me voulez-vous ? Soupira le Rodien en haussant les bras.

- Nous sommes à la recherche d'un homme, un ancien agent républicain du nom de Endicus Engle, nous savons qu'il été de passage ici, nous soupçonnons même qu'il vient tout juste de décoller dans la navette qui se trouver amarrée à cette plate-forme il y a quelques secondes.

- Connait pas, désolé, j'dois y aller ! S'exclama le Rodien sans trop de conviction. Fulgore s'opposa à lui instantanément.

- C'est une affaire juridique de la plus haute importance, cet homme est soupçonné d'être un traitre à la République, nous devons nous entretenir avec lui !

- Hey ! S'offusqua de plus belle l'alien. On m'a jamais parlé de traitre ou de je sais pas quoi, attention à pas me prendre pour un tchuba hein ! Je ne suis qu'un simple passeur qui fournit des moyens pour quitter la planète de façon discrète, rien d'autre !

- Dans ce cas, dites nous où est-il parti, a-t-il prévu de faire des escales, avec qui se trouve-t-il, des complices à vous ? Le Rodien secoua les mains, la tête, les antennes, bref tout et de façon énergique.

- Ah non, non ! Ça je peux pas vous le dire, mes supérieurs me ferait la peau si je fais la balance ! Il tenta à nouveau de fausser compagnie à ses deux interrogateurs. Leto soupira à son tour.

- Bien. Fulgore... ? Aussitôt entendu son prénom, le Wookie agrippa le frêle Rodien par les épaules et le tira brusquement sur le côté, ce dernier n'ayant clairement pas la force de se débattre mais déblatérant une logorrhée incompréhensible probablement dans sa langue natale. Puis arrivé au bord de la plate-forme, le puissant Wookie attrapa le Rodien par la cheville et d'une traite le souleva à prêt de deux mètres du sol avant de le basculer la tête en bas, vers le vide ! Le Rodien hurla, paniqué, gesticula et tenta de flanquer des coups de poings et de pieds à son bourreau poilu tandis que les trois autres agents républicains débarquaient sur les lieux de la scène. Leto s'approcha de Fulgore. Si tu nous dis pas ce qu'on veut savoir, le Wookie te jette dans le vide. Le Rodien portait l’incrédulité et la frayeur sur son visage blême.

- Non, c'est... c'est pas vrai, hein ? Hésitât-il.

- Il le fera. Confirma le Jedi en hochant la tête d'un air faussement résigné. Fulgore secoua une dernière fois le Rodien pour simuler la chute mais sa poigne de fer était toujours resserrée autour de la jambe du minable criminel suspendu au dessus du vide. Toutes ces secousses et sensations soudaines eurent raison de sa piètre volonté.

- Ok, ok ! Je vais vous dire ! Ce mec, je sais pas comment il s'appelle, donc je sais pas si c'est lui que vous cherchez, mais il est parti pour Tatooine, je le sais, je le jure ! Il essaya de se redresser et tournicota en tout sens. Reposez moi par terre maintenant, je vous en prie ! »

Leto ordonna alors à Fulgore de reposer le Rodien sur la plate-forme d’atterrissage sans lui faire de mal. Une fois que le Rodien s'était éclipsé en boitillant et avec beaucoup d'appréhension dans les gestes, Fulgore grogna:

- On fait quoi maintenant ?

- On va chercher notre cible. Mais d'abord, on doit voir la Chancelière. » Répliqua Leto.


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La nuit venait de se terminer, une nuit chaude sur ce sable brûlant, le soleil déjà chaud de Tatooine éclairait le campement d’un éclat reluisant. Je mis mon armure que j’avais ôtée pour la nuit puis prit mes armes pour sortir de la tente. L’escouade se préparait déjà à partir sous les ordres secs de notre commandant qui dirigeait les activités. Je m’occupais de démonter les capteurs de présences sonores installés à chaque extrémité de notre camp.

En l’espace de seulement quelques minutes à peine, tout notre matériel avait été rangé à tel point que personne n’aurait pu retrouver une quelconque trace de notre passage et c’était d’ailleurs le but recherché. Nous étions à présent le dix septième jour. Dix-sept jours que nous étions sur cette planète et chacun d’entre nous espérait trouver une quelconque piste de notre cible. C’est alors qu’enfin la chance nous sourit, du moins, c’est ce que nous pensions, loin dans le désert, nous vîmes un scintillement apparaitre à l’horizon.

« Un Char des Sables Commandant ! S’exclama l’éclaireur, il a dû faire la route de nuit ! »

Aussitôt, le commandant donna trois ordres très brefs et sur un ton sec et froid, nous nous exécutâmes, je pris en main mon fusil blaster puis vérifia l’armement, mon armure sur moi, je récupérais les dernières grenades au sol qui m’appartenais.

« Armement Vérifie Commandant ! » Fis-je.

Quelques secondes plus tard à peine, nous courrions déjà dans le sable de façon très linéaire. Deux éclaireurs nous devancèrent et prirent position sur une dune où ils s’allongèrent avec leurs snipers prêts à user de leurs compétences de tir de couverture. Quant à moi, je continuais mon approche sournoise en compagnie du reste du bataillon.

Nous prîmes position puis attendîmes l’ordre d’attaque. Celui-ci arriva à point nommé, les snipers firent feu en premier détruisant les chaînes de guidage du char et l’immobilisant. Nous sortîmes de tous les côtés empêchant ainsi toutes retraites des Jawas puis les exterminèrent. Lorsque le dernier Jawa tomba, nous fouillâmes le char et récupérâmes chaque objet qui aurait une utilité quelconque même infime puis nous maquillâmes ce carnage avec l’aide d’armes d’Hommes des Sables, effaçant chaque trace de notre passage dans le but de brouiller les pistes.

Nous étions à présent très loin du char des sables néanmoins, il n’avait encore pas complètement disparu de notre vue. Nous étions dans un rang quelque peu désordonné ce qui était rare pour l’empire, mais c’était sur un ordre de notre commandant qui ne voulait laisser aucun indice derrière nous. Ainsi, plutôt qu’un rang en file indienne, nous étions en ligne certaine avançant plus vite que d’autre.

« Nous nous approchons, fis-je à un autre soldat, j’ai l’intuition que notre cible n’est plus très loin maintenant reste à savoir où elle se cache et c’est, malheureusement, le plus gros problème sur cette planète »

L’autre soldat acquiesça d’un signe de tête alors que nous continuions d’avancer d’un rythme étant au juste-milieu entre trop rapide et trop lent. De temps en temps, l’un d’entre nous s’arrêtait pour boire un peu de sa ration d’eau et reprenait ensuite sa route dans le cortège de plus en plus étendu.

Malheureusement, plus le temps passait, plus nous affichions des signes de fatigue qui élongeait notre cortège. Cependant, aucun d’entre nous n’abandonnait sachant pertinemment les risques si un tel cas se présentait. À cet instant, je me perdis pendant quelques secondes dans mes pensées. En effet, je me demandais pourquoi le Sith avait exigé ma présence à la surface de la planète alors qu’habituellement, je faisais partie de la sécurité du croiseur Impérial. Mes principales missions se trouvaient dans l’espace, rare étaient les occasions comme celle-ci ou je me rendais à la surface de la planète.

« … Et lorsque nous arriverons, nous aurons ainsi l’effet de surprise, l’ennemie aura aucune chance. Et je ne veux entendre aucune lamentation concernant une fatigue quelconque, le soldat qui s’en plaindra n’aura plus jamais l’occasion de se plaindre de quoi que ce soit, vous pouvez me faire confiance pour ça » Annonça le Sith.

N’ayant pas entendu le début de son discours, j’attendis qu’il s’éloigne de nous pour questionner un soldat pas très loin de moi sur l’objet de son discours celui-ci me répondit tout en reprenant la marche imposée :

« Nous atteindrons notre objectif demain selon lui, mais si tu veux mon avis, nous ne serons pas les seuls là-bas.
- Que veux-tu dire ?
- Le chargé de communication a intercepté des interférences hier, il n’en a rien dit au commandant pour le moment ne sachant pas encore à quoi elles correspondent, mais je suis sûr qu’ils sont déjà là. »


Nous n’échangeâmes plus un mot jusqu’à notre arrivée, pendant ce temps, je réfléchissais à grande vitesse sur les dernières informations que j’avais obtenu. Ainsi, la cible que nous recherchions devait être d’une grande importance si la République s’intéressait à lui également.
Je ne pouvais dire comment, mais je possédais un étrange pressentiment, cependant, je n’en fis rien et masquais mon inquiétude aux yeux des autres. Seul le Sith aurait pu percevoir le doute en moi, mais il était trop occupé pour s’occuper de ça maintenant.

Une fois de plus, nous fîmes le campement pour l'énième fois depuis notre arrivée sur cette planète. Chaque membre de la compagnie agissait sans même réfléchir ayant l’habitude de ce que nous devions faire.

Une fois que le campement fut installé, nous attendîmes les directives du Sith sur les attributions des quarts pour la nuit. Cette fois, mon nom ne fut pas cité, au contraire de mon partenaire qui une fois de plus, fut désigné pour le deuxième quart. Quant à moi, j’ignorais si cela était dû à la chance ou quoi que ce soit d’autre, mais je n’avais pas été appelée parmi les veilleurs. Ce soir-là, je montais mon petit campement de fortune dans un coin du camp. Étant la seule femme dans le cortège, j’avais obtenu de mon supérieur l’autorisation de me placer un peu plus en retrait du campement pour des raisons d’intimité. Ainsi, seule dans ma tente, je me préparais à passer la nuit et appréhendais les jours suivants dans ce désert très chaud.
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Le soleil se couchait sur Coruscant. Des ombres se faufilaient telles des cours d'eau sinueux, recouvrant les ruelles avant de bondir tout droit vers les sommets des grattes-ciel. À l'image d'une vague de ténèbres impalpables, l'obscurité du crépuscule inondait les quartiers commerçants, les centres médicaux et les esplanades publiques. Les dernières lueurs du jour, disparaissant sous la ligne d'horizon revêtaient d'éclats dorés le sommet des structures d'acier et de verre jusqu'à temps que les ombres conquérantes viennent dévorer touts résidus de lumière.
Au cour d'une nuit sans lune, des millions d'années auparavant, peut-être même avant l'avènement de créatures douées de conscience, un tel crépuscule aurait plongé la planète dans une obscurité absolue. À peine troublée par le scintillement distant des étoiles. Mais pas cette nuit là. En ces tristes temps de conflits, de guerre froide où les Sith avaient fait leur menaçant retour et où les peuples étaient coincés entre deux feux, à l'image de Dubrillion ou Kashyyyk, Coruscant demeurait le cœur flamboyant de la plus majestueuse des civilisations dans la grande histoire de la galaxie. Bien que son soleil eut été disparu, l'immense cité se mit à briller de mille feux. On distinguait des nuées d'airspeeder et de navettes plongeant à travers les colonnes de verre telles des lucioles virevoltant au dessus d'une prairie de miroir. Des lampadaires et des loupiotes bleutées s'allumaient à chaque coins de rue, dispensant leur douce luminosité, comme autant de promesse d'un avenir plus paisible à chaque habitant de la planète.

Leto Vorkosigan et son acolyte Wookie parvenait en airspeeder au bâtiment ministériel abritant aussi les bureaux du directeur de cabinet de la chancelière Von. Après avoir validé leur identité, mesure par ailleurs renforcée après les faits récents, ils prirent tout deux le chemin du bureau où ils y rencontrèrent Fenter, le Ministre de la Défense. Leto, les bras dans les manches s’inclina, tandis que le Wookie grommela sobrement.

- « Monsieur le Ministre.

- Maître Vorkosigan, que me vaut le plaisir de cette visite tardive ? Demanda Fenter en levant les yeux, non moins surpris de la présence d'un Wookie dans son bureau sans l'avoir entendu venir que de l'heure tardive de la visite de Leto.

- Une dérogation, je dois me lancer à la poursuite d'un agent républicain soupçonné de traitrise.

- Il complote avec les impériaux ? S'étonna qu'à moitié l'homme d'âge mûr en se frottant doucement la moustache de gauche à droite.

- Nous le pensons, nous avons essayé de retrouver sa trace sur Coruscant mais nous avons appris qu'il se dirige vers Tatooine.

- Que voulez-vous alors ? Vous n'avez pas besoin de mon autorisation pour partir à sa poursuite tant qu'il reste dans le territoire républicain.

- Le temps que nous embarquions, il sera déjà loin dans l'espace, il atteindra Tatooine, c'est une certitude. Je demande alors un soutiens militaire pour partir là-bas appréhender l’individu. Expliqua Leto en décroisant les bras. Le Wookie grommela à nouveau et le Jedi hocha la tête. Le Wookie partira avec moi, je n'ai pas besoin de beaucoup d'homme, trois membres des commandos d'élites suffiront. Fenter se laissa aller dans son fauteuil en croisant ses doigts noueux devant son menton, l'air légèrement perplexe.

- Oui, je comprends pourquoi vous ne tenez pas à être nombreux. Si vous devez opérer une exfiltration d'urgence et en toute discrétion, vaut-mieux n'être qu'un petit comité. Mais les Sith ne risquent-ils pas d'être déjà sur le coup ?

- C'est même une certitude, c'est pour cela que je me propose. Avoua le Falleen. L'Humain fit mine de réfléchir un instant, même si sa décision était déjà quasiment prise.

- Très bien, je vais de suite contacter les service d'état-major. Serez-vous prêt pour partir dès ce soir Maître ?

- J'attends le feu vert. » Conclut Leto.

Moins de trois heures plus tard, une petite équipe était sur pied, composée de trois soldats républicains d'élite, le Wookie Fulgore et le Maître Jedi Vorkosigan. Tous embarquèrent pour Tatooine à bord d'un Défenseur usagé mais qui tenait encore la route. Ou plutôt l'espace. Une fois le passage en Hyperespace effectué, tous décrochèrent le verrou de leur ceinture de sécurité, le Wookie et deux des soldats prirent leurs aises dans les diverses cabines allouées à cet effet, tandis que Leto vérifiât la cartographie stellaire. Le troisième soldat s’installa aux ordinateurs de bord auxiliaires.

- « Dragon One, c'est ça ? Interpella le Jedi sans quitter des yeux son écran. L'autre se retourna, ne sachant trop que répondre.

- C'est ça monsieur. Dit-il en pensant qu'il s’agissait juste d'une simple vérification d'usage, il s'apprêta à reprendre son activité.

- Pourquoi ce surnom soldat ? L'autre parut surprit, c'était la première fois qu'un homme d'importance et d'influence lui demandait la provenance de son surnom, chose que bon nombre de soldat d'élite possédait au sein de l'armée républicaine. Représentant souvent leur parcours, leur expérience, leur personnalité ou encore leur capacité spécifique et exceptionnelle.

- Je faisais parti de la section de commando Dragon il y a trois ans.

- Oui, j'avais deviné, celle qui a participé à la bataille d'Artorias ? Elle est malheureusement connue... Mais pourquoi One ?

- Parce que j'ai été le premier appelé pour former cette toute nouvelle section d'élite de l'armée républicaine. Et aussi parce qu'après Artorias, j'ai été le seul de la section à avoir survécu... soupira le soldat. Leto décela en lui une nostalgie non feinte, il ne répondit rien. Un silence s’installa lorsque dans l'encadrement de la porte d'accès à la cabine principale apparut un des autres soldats.

- Monsieur, comment cela va-t-il se passer ? Nous n'avons reçu qu'un briefing très parcellaire.

- Nous laisserons le vaisseau prêt des gorges rocheuses, dans le secteur X74-J25, c'est à mi-chemin entre Anachore et Mos Juno.

- Pourquoi là-bas ?

- Parce que c'est à Anachore que se situe une antenne de renseignement secrète Bothane de la République, nous nous sommes donné rendez-vous dans le désert pour récolter des informations avec leurs observateurs. Nous nous déplaceront en speeder, ce sera plus discret.

- Je comprend mieux pourquoi la soute est chargé de cet engin. Reconnu Dragon One. En mettant en veille son moniteur, Leto demanda.

- Et vous, c'est comment ? L'autre se redressa.

- Trigger, monsieur.

- Trigger ?

- Je tire plus vite que mon ombre ! » Fit-il non sans une once de défi dans la voix en tirant de son holster son pistolaser avant de jongler avec ! Voici une seconde personnalité, très différente de celle de Dragon One qui se révélait. Le premier était modéré, sérieux et probablement plus affecté qu'il n'aurait voulu l'avouer par la perte massive de ses camarades de section. Peut-être se sentait-il coupable ? Leto ne connaissait pas touts les tenants et aboutissants de son histoire. Tandis que le second semblait impatient et un brin fanfaron, bien que le Jedi ne doutait pas de ses capacités, puisqu'il était bel et bien membre des forces spéciales.

- « En approche, monsieur. Fit Dragon One après avoir été alarmé par un petit bip provenant de son tableau de bord.

- Bien, entrez les coordonnée et entamez la procédure d’atterrissage. »

Le vaisseau décéléra brutalement tandis que les milliers de tubes luminescents à l'extérieur redevinrent des étoiles dans le drap froid et sombre de l'espace. Devant le Défenseur, l'immense boule de sable et de feu Tatooine était là, indifférente aux âges et aux tourment de la Galaxie tout entière. Le vaisseau républicain manœuvra et approcha de la surface de la planète.

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Lorsque vous traquez un individu, il y a plusieurs méthodes plus ou moins efficaces à mettre en place pour toucher votre cible, ou encore le décourager de continuer à vous glisser entre les doigts. La plus facile à mettre en place, mais aussi la plus risquée et la moins fine restait encore de lâcher une demi-douzaine de mercenaires à ses trousses. Pari dangereux, car il avait tendance à laisser des traces, beaucoup de traces. La violence était certes une méthode qui pouvait se révéler efficace, il y avait une fâcheuse tendance à gagner moins que ce que l’on aurait investi pour parvenir à ses fins. Quel meilleur exemple pour expliciter cela que la mission menée par l’Empire sur Tatooïne ? L’idée de s’attaquer aux caravanes Jawa pour récupérer du matériel nécessaire à la poursuite de la mission était potentiellement ingénieuse mais assez inutile. Le temps perdu pour brouiller les pistes et maquiller les attaques en raids des Hommes des Sables aurait pu être mis à profit pour retrouver plus rapidement la trace du pseudo-informateur qu’ils étaient venus chercher. Informateur qui continuait de faire des siennes.

C’était une étrange manière de procéder, d’ailleurs. Si cet individu était bel et bien un informateur convaincu par l’Empire, pourquoi n’avait-il pas cherché à entrer en contact avec l’équipe déjà présente sur la planète ? Pourquoi cette dernière devait-elle établir un plan pour le capturer ? Toute cette histoire reposait sur cette incohérence. De mon point de vue, la cible était encore incertaine, hésitante sur le bien fondé de son action. Il chercherait donc à gagner du temps en tentant de se défiler, ou bien cherchait-il encore à tester la volonté de l’Empire. Dans ce genre de cas, la violence n’a d’intérêt que lors de la dernière phase, lorsque l’individu est sur le point d’être appréhendé, pour qu’il plie et se soumette à l’idée de nous suivre.

Mais nous n’étions encore pas à ce stade. L’équipe dépêchée sur la planète de sable s’était révélée incompétente. D’où ma présence en parallèle, pour tenter d’obtenir des résultats plus concrets.

Pour cela, il y avait deux méthodes possibles. La première reposait sur le chantage et aurait pu se révéler extrêmement productive si nous avions pu l’appliquer. En faisant pression sur la cible en utilisant un membre de sa famille ou même une de ses connaissances, nous aurions pu le mener droit dans nos griffes. Hélas, aucun ami sur cette planète. Il devait avoir pensé à cette idée et s’en était donc protégé.

D’ailleurs, le choix de Tatooïne n’était pas anodin. Étant donné le nombre d’habitant au kilomètre carré, il était plus simple pour lui de savoir si quelqu’un était à sa poursuite, chose impensable sur Coruscant ou un autre monde fortement peuplé du Noyau. Malheureusement pour lui, ce qui était vrai dans un sens se révélait tout aussi fonctionnel dans l’autre. D’où l’utilisation de la troisième méthode, la plus basique de toute, à savoir soudoyer les gens pour obtenir des informations. Et sur un monde comme Tatooïne, c’était extrêmement simple…

D’où ma présence dans cette grotte, face aux responsable du fiasco. Et cette idée ne faisait pas que des heureux au sein du commandement de cette pitoyable mission.

« De quel droit vous permettez-vous de remettre en question mon autorité, Apprentie ? »

Le Sith principalement responsable de l’échec actuel était particulièrement remonté à l’idée de voir toute sa progression dans cette affaire, bien qu’extrêmement maigre, mise au rebus suite au bâton que je venais de lui jeter dans les jambes. Lui et ses petits amis allaient pouvoir plier bagage et foutre le camp de mon terrain de chasse, pour mon plus grand plaisir. Mais avant toute chose, je me devais d’éclairer sa gouverne :

« Le fait que cette… Apprentie, comme vous dîtes, a réussi là où vous avez lamentablement échoué, et ce sans faire parler une seule fois les armes. Mais vous êtes visiblement trop aveugle pour réaliser le fait qu’une simple besace pleine de crédits pouvait suffire à régler tout vos soucis. »

Un petit sourire carnassier, parfaitement hautain, et le voilà qui manquait d’exploser de rage. Voyons, cela ne se faisait pas devant une femme ! M’enfin, je le comprenais. Ce n’était jamais agréable de ravaler sa fierté et de devoir s’écraser lamentablement sans avoir le moindre mot à dire sur le déroulé des évènements, bien que cet abruti se révélait plutôt tenace.

« Vous vous croyez plus intelligente que moi ?! Je vais vous faire mordre la poussière, miséra… »

Je le coupais net, alors que déjà son acolyte montait au créneau pour lui faire entendre raison. Il était donc tout naturel que j’en vienne à rajouter mon grain de sel pour assaisonner le tout :

« Allez-y, faites donc. Je ne pense pas que vous ayez les couilles pour venir contester un ordre de la Main Noire. »

Touché, et en plein dans le mille.

« M’enfin, rassurez-vous. Vous ne serez pas totalement inutile. Lorsque j’aurais récupéré l’informateur, vous devrez vous charger de son exfiltration. Je m’occuperais de distraire les gêneurs venus récupérer leur dû. Sur ce, allez donc patiemment rôtir aux soleils. »

Sur ces paroles, j’étais repartie, le laissant à sa colère et à son mépris. Je m’en délectais, jusqu’à ce que j’eu rejoins l’équipe qui m’accompagnait depuis mon arrivée. Rien que trois ou quatre membre des unités d’élite que compte l’Empire, sans signe apparent. Ils n’étaient au pire que des mercenaires, au mieux des contrebandiers –même si j’avais de sérieux doute que l’on ait pu parvenir à faire gober une chose pareille étant donné leur look. De mon côté, j’avais laissé de côté le côté provocation, ou l’idée même de pouvoir me balader avec un sabre laser à la ceinture. Niveau discrétion, j’avais choisi mieux pour masquer ma marque de fabrique. Je revêtais une sorte de manteau protecteur par-dessus mes épaules et qui protégeait mon corps du sable et offrirait une dissimulation efficace pour ce que je cachais en dessous. Pour protéger du visage des tempêtes de sable, je masquais ce dernier à l’aide d’un foulard fait de la même matière. Le tout, au final, me permettait de me fondre plus facilement dans le décor d’Anachore ou d’un quelconque autre spatioport ou avant-poste de Tatooïne. Bref, de quoi approcher notre cible à Mos Shuuta.

L’informateur se cachait là-bas, au cœur de cette petite ville qui peinait à faire de l’ombre aux grands astroports de la planète aux soleils jumeaux. Sans doute avait-il espérer pouvoir s’y terrer tranquille, à moins qu’il ne souhaitait plutôt voir qui de la République ou de l’Empire arriverait à le trouver en premier, tel un grain de sable au milieu du désert. Le fait était qu’il avait été trahi par le marchand auquel il avait loué son speeder la veille, pour seulement quelques barrettes de crédit et une triple ration de nourriture. Puis, il fut simple d’interroger la population locale, guère encline à savoir un inconnu rodé dans leur bourgade –surtout lorsque vous avez la Force pour les persuader de vous révéler les informations que vous cherchez.

J’étais donc rapidement passé à l’action, pénétrant dans la cantina qu’il côtoyait pour venir me placer à une table, accompagné d’un des gars de mon « escorte ». J’en avais laissé deux à l’extérieur, pour qu’ils guettent l’arrivée d’invités non désirables. Pour se mêler à la foule, ils faisaient mine réparer un des speeders garé devant l’entrée. Le dernier était à l’intérieur de la cantina avec moi, accolé au comptoir du bar. Un verre à la main, je balayais discrètement la grande salle du regard, inattentive à l’air musical particulièrement insidieux qui cherchait à s’installer dans mon esprit.

« Il est là, accoudé à cette table à discuter avec le Duros. »

Je suivais le regard de mon acolyte pour tomber sur notre cible. Il était bien là, comme on me l’avait indiqué. Il était bientôt de passer à l’action, une fois que ce Duros aura prit a poudre d’escampette. Quitte à le forcer pour cela.


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Lorsque Leto mit le pied dans le sable, en bas de la passerelle d'accès à la navette républicaine, la chaleur étouffante de Tatooine s'écrasa sur son crane aussi instantanément que si ça avait été une chape de plomb. Une micro seconde avait suffit pour que la chaleur massacrante prit le dessus sur l'air artificiellement épuré et rafraichi de l'intérieur du Défenseur.

Cela faisait plusieurs fois ces derniers temps qu'il avait dut se rendre sur Tatooine. Non pas que ce soit un plaisir, loin de là. Il se souvenait encore parfaitement de ces dunes, parfois presque aussi hautes que les bâtiments à toit oblongs de Naboo ou d'Alderan. Il se souvenait de la morsure brûlante des astres diurnes jumeaux. Il se souvenait de ce combat brutal contre Calef Arkness, Padawan passé parmi les Sith. Joute au terme de laquelle il fut vaincu, pour la seconde fois face à cet adversaire enragé, assoiffé de vengeance.

Tatooine était vraiment une planète infernale, et synonyme de défaite pour Leto.

Le Jedi avait troqué sa bure contre un tartan intégralement gris, sobre et pas tout à fait neuf, il serait ainsi plus discret. Les Jedi n'étaient pas des plus apprécies dans la région, il en avait eu mainte fois la preuve. Une étrange caravane d'animaux à quatre grandes pattes, de cavaliers, de chariots et de traineaux apparut à l'horizon, semblable à un mirage brumeux, déformé et menaçant de s'évaporer en un clin d’œil. Des marchands du désert, probablement. Quand du haut d'une dune, à quelques centaines de mètres de là, le vrombissement d'un moteur se fit entendre. À mesure que le bruit s'approchait, il s’intensifia et Leto, rejoint par les soldats d'élite républicains qui terminaient de préparer leur armement put prendre conscience qu'il y avait en réalité deux bruits qui se distinguaient. Et il vit s'approcher deux landspeeder cabossés, à la peinture monochromatique craquelée et à la buse d'aération du moteur si noircie qu'on aurait dit que la mécanique interne avait prit feu.

À bord des deux véhicules, pas moins de six individus. Quatre Bothan et deux Humains. Ils vinrent à la rencontre du Jedi et des soldats et mirent le pied à terre. Nul doute qu'ils venaient pour rencontrer Leto et ses compagnons. Un des Bothan, dont la barbichette étaient finement taillée et la saharienne beige propre quoique un peu usée au niveau des coudes et des poignets salua le groupe à qui il faisait face et prit la parole.

- « Les soleils jumeaux de Tatooine frappent dur aujourd'hui.

- Mais les oasis peuvent se cacher juste sous nos yeux. Répondit du tac-o-tac Leto. Il s'agissait d'un petit échange de code traditionnel entre républicains lors d'opération extérieure en territoire ennemi, ceci afin d'être bien sûr de savoir à qui on adressait la parole. Si l'interlocuteur n'était pas capable de donner la suite du bon code, il était quasi certain qu'il s'agisse d'un ennemi la plupart du temps. Le Bothan hocha légèrement la tête de satisfaction. Je suis le Maître Jedi Leto Vorkosigan, et voici mon équipe d'intervention : le Wookie Fulgore, Ghost, Trigger et Dragon One. Nous sommes venu appréhender l'agent républicain Edicus Engle.

- Je vous connait, Maître Jedi. Nous avons naturellement été mis au courant de votre venu. Nous nous sommes déjà rencontré, à vrai dire.

- Comment ? S’interrogea le Falleen, n'ayant aucun souvenir d'avoir croiser un espion Bothan allié de la République quelque part en territoire Hutt ces cinq dernières années, au moins.

- Ce jour-ci, il a été très difficile de vous localiser à cause de la tempête de sable qui s'était abattue sur la région. Mais nous avons réussi à vous retrouver dans une caverne, vous étiez grièvement blessé et nous avons pris la liberté de vous expatrier sur Christophsis pour vous soigner. La mémoire lui revint, c'était donc à eux qu'ils devait la vie sauve suite à son combat sauvage contre Calef Arkness. Il comprenait mieux pourquoi les médecins de Christophsis avaient déclarés qu'ils ne pouvaient pas révéler l'identité de ceux qui l'avaient emmené là-bas pour le soigner. Ne perdons pas de temps. Carte s'il vous plait. Ordonna le Bothan à un de ces subalternes de race identique. On installa un petit dispositif d'émission holographique sur le capot du landspeeder endommagé et une carte de la région s’afficha. Le Bothan pointa du doigt diverses indications présentes aux endroits stratégiques des environs. Nous sommes ici. Ce matin, la cible est parti de Mos Juno à 9h15, nous avons put le tracer jusqu'au nord car il est passé se fournir en matériel au dépôt avant de partir. Nous lui avons implanté un émetteur dans la talonnette des bottes qu'il a acheté. Devant le visage circonspect du Falleen, le chef des espions ajouta : Le dépôt est une de nos couvertures, nous faisons exprès de fournir aux fugitifs de l'aide afin de mieux les repérer et les suivre. Leto hocha la tête, cela devenait plus clair.

- Où est-il allé, ensuite ?

- Par ici. Le Bothan laissa son doigt vagabonder vers le haut de la carte. En réalité, il est encore en mouvement, il se dirige vers le nord.

- Pourquoi dans cette direction, y a-t-il quelque chose de particuliers ? Une ville ?

- Mos Shuuta, à une centaine de kilomètres. Au-delà, il y a quelques campements Tusken mais à cette époque de l'année, ils ne doivent plus être présents, ils se déplacent souvent dans le désert. Mos Shuuta est populaire pour ses passeurs, son spatioport n'est pas tout neuf mais il est connu pour en déborder. Il va sûrement tenter d'entrer en contact avec l'un d'eux pour quitter la planète.

- Si il ne reste pas sur Tatooine, c'est qu'il ne compte pas faire affaire avec les Hutt. De toute façon, je ne pense pas que les informations qu'il détient intéressent grandement les Hutt pour le moment, sauf si ces derniers les marchandent à prix d'or à quelqu'un d'autre. Le Bothan acquiesça, parfaitement d'accord avec le Jedi. Il va sans doute essayer de rejoindre l'Empire. Mais avons-nous des informations là-dessus ?

- Rien, nos espions ne nous ont pas signalés l'arrivé d'impériaux dans la région ces dix derniers jours. Si ils sont présents, c'est qu'ils sont là depuis bien plus longtemps, mais nous aurions finit par les repérer depuis le temps.

- Ça veut dire qu'il est encore temps de lui mettre la main dessus. Nous allons partir immédiatement pour Mos Shuuta. » Le Bothan salua Leto et les soldats tandis que le Wookie terminait de préparer le landspeeder contenu dans la soute du Défenseur.

Fulgore prit les commandes de l'engin et les deux groupes se séparèrent. La route se passa sans embuche tandis que sur le data-pad que les Bothan avaient transmis à Leto, un dossier complet et très précis des informations sur l'informateur était disponible. Grâce à l'appareil, il put déterminer que l'homme avait terminé sa cavale et comme l'avait prédit les espions, il s'était arrêté à Mos Shuuta, quelque part au centre de la bourgade.

La moitié de l'après-midi n'avait pas encore été atteint lorsque le petit groupe avec Vorkosigan à sa tête arriva à Mos Shuuta et se dirigea vers le centre du spatioport. La ville s'étendait en longueur comme la trace sinueuse d'un serpent fuyant la canicule. Les bâtiments étaient surmontés de dômes de pierre, leurs murs épais incurvés pour mieux protéger de la chaleur meurtrière et les échoppes et boutiques toutes équipées de haut-vent et de vérandas qui offraient un semblant d'ombre à leurs propriétaires. Les rues larges étaient encombrées d'êtres vivants de tous aspects et de toutes tailles. Leto en avait l'habitude, il avait déjà visité des villes de Tatooine, et il avait constaté que la mixité raciale et culturelle extrême était une caractéristique typique des environnements pauvres tels que les bas-fonds de Coruscant ou les planètes ravagées par les guerres civiles comme Ord Mantell.
Certains individus chevauchaient des Eopies fatigués par le désert. D'énorme Banthas domestiqués, impressionnants avec leur cornes en spirales et les dociles Dewbacks trainaient derrières eux des carrioles parfois remplies à ras bord de matériel ou de légumes défraichis et très malodorants, probablement destinés au Hutt du coin qui raffolé de ce genre d'aliment en bouillon. Un véritable brouillamini de trafic commercial entre les spatioports de Tatooine et les autres systèmes au-delà des étoiles.

Leto resta en alerte. Il repéra quelques Rodiens, des Dugs et des Duros, puis un tas d'autres races étranges. La plupart croisaient le petit groupe sans même y faire attention. Parfois, on se retournait sur le Wookie, mais on l'oubliait aussi vite après l'avoir quitter des yeux. En tant que groupe, ils allaient bien ensemble, les soldats ayant fait un effort pour s’accommoder de quelques accessoires afin de passer pour des indigènes et de simples voyageurs. Tandis que pour le Wookie, personne n'en avait rien à faire. Il existait sur Tatooine une combinaison d'individus si riche et si vaste comportant toutes les espèces possibles que l'apparition d'une de plus ne signifiait rien.

Ils remontèrent l'artère principale de Mos Shuuta en suivant le signal sur le data-pad, puis ils bifurquèrent dans une ruelle transversale bordée de plusieurs boutiques de ventes de pièces détachées. Leto laissa son regard errer sur les amoncellements de parties de moteurs, de tableaux de bord, de panneaux de contrôles et de mécanismes de communication récupérés sur des vaisseaux spatiaux et autres véhicules parfois trois fois plus vieux que lui-même. Il ne se faisait aucun soucis pour le Défenseur, son système de sécurité automatique avait été activé. Pas moins de quatre canons blaster, deux sur le toit de l'engin et deux sous la coque, prêt du sol, balayaient à 360 degrés la zone. En général, c'était les pillards Tusken qui repéraient les vaisseaux et speeder isolés dans le désert, assassinaient leurs possesseurs au besoin et dépeçaient les engins pour échanger aussitôt leur butin contre de l'eau et de la nourriture. Ça, c'est quand ils étaient dans leur bons jours, sinon, ils se contentaient de piller et incendier les fermes hydroponiques. Mais pour s'emparer du Défenseur républicain situé entre Mos Juno et Mos Shuuta, il aurait fallut une armée, ou littéralement faire sauter le vaisseau et ainsi risquer de ne pas pouvoir récupérer la moindre taule en bon état. En bref, personne n'oserait approcher le Défenseur à moins de cent mètres.

En revanche, ce qui inquiétait le plus le Jedi, c'est que depuis son arrivé dans l'enceinte de la ville, il avait ressenti un malaise certain. Un remous dans la Force typique, une vibration produite par quelque chose qu'il connaissait bien et qui avait une signature spirituelle si particulière qu'il lui était impossible de se tromper. Le Côté Obscur hantait ces lieux, c'était une certitude. Et l'intensité avec laquelle l'ombre semblait rayonner lui faisait croire qu'il ne s'agissait pas que d'un simple mercenaire ou d'un vulgaire impérial, mais bien d'un Sith. Un Sith aux pouvoirs certains.
Et ce qui était non plus inquiétant, mais fâcheux, c'était que plus le groupe s'approchait du point désigné par le data-pad où trouver l'informateur dissident, et plus son scan mental se précisait. Et nul doute que le Côté Obscur émanait de quelqu'un situé tout proche de la cible, peut-être même qu'elle était déjà en compagnie des impériaux...

Si la présence d'un Sith était effective, cela compliquerait énormément les choses et Leto devrait refuser de remplir cette mission d'extraction sans en venir aux armes. Mais il ne souhaitait pas d'éclats, d'échange de tir de blaster et de problèmes outre-mesure, si bien qu'il pensait qu'il fallait tout faire pour la jouer en finesse. Il commença par se plonger au sein de la Force, doucement, presque avec délicatesse, afin de ne créer aucun tremblement parasite et il finit par dissimuler sa présence comme une fleur se mêlant à un champ de dix mille autres fleurs. Le Jedi avertit discrètement son équipe qu'il fallait être prudent et s'attendre à tout, sans pour autant préciser qu'un Sith avait de grande chance de trainer dans les parages. Il ne tenait pas à déclencher quelques soubresauts de panique et déstabiliser les soldats, quand bien même il ne doutait pas de leur courage et de leur concentration. En réalité, il craignait plutôt que ceux-ci, galvanisés par la présence d'un ennemi aussi détestable dans la zone, ne se laissent aller à un déchainement de violence et ne prennent des risques pour tenter de vaincre leur ennemi. Se vanter d'avoir abattu un Sith de retour de mission avait quelque chose que l'égo d'un homme appréciait tout particulièrement, surtout quand celui-ci était soldat dans l'armée républicaine.

Puis il suggéra de passer par derrière l'ensemble de bâtiment bas de plafond pour accéder à l'arrière de la cantina où l'informateur avait finit par prendre place. Cela avait autant d'avantage que d'inconvénient. Au moins, au beau milieux des clients éméchés, occupés à manger et dans le capharnaüm musical qui était commun dans ce genre d'établissement, Leto pourrait mieux observer les gestes de sa cible sans paraître louche. Mais il lui serait tout aussi difficile de savoir si il serait en présence d'ennemi pour les mêmes raisons. Il ordonna alors aux soldats de rester dans la rue et de ne pas faire de bruit, puis il demanda au Wookie de se débarrasser d'une grille rouillée qui barrait le chemin d'une petite ouverture menant à l'arrière-cour de la cantina. Fulgore arracha facilement le bout de métal de ses gonds avant de la poser sur le côté, en toute discrétion et Vorkosigan put pénétrer dans l'arrière-cour, s'approcher du bâtiment et déverrouiller l'accès de secours.

La cacophonie distordue de la musique d'ambiance s'élevait déjà jusqu'à ses oreilles. Il vérifia une énième fois que son sabre-laser se trouvait encore à sa ceinture et se souvint qu'il avait emprunter à Dragon One une paire de grenade fumigène ainsi qu'une ration de combat. Dans le vestibule réservé au personnel, il croisa avec surprise un individu au visage baissé vers le sol. De part sa carrure, il en déduit donc qu'il s'agissait d'un Humain. Ce dernier dégobillait le repas et surtout l'alcool très puissant qu'il avait ingurgité quelques minutes plus tôt dans cette cantina. Visiblement pas très conscient de son acte, l'Humain avait déjà fichu en l'air la veste du patron accrochée au mur, voilà qui devrait lui faire infiniment plaisir …

Leto ne tarda pas auprès du malheureux et franchi le petit couloir qui mena à la salle principale, là où les clients dégustaient alcools et nourriture à l'apparence douteuse tout en se faisant vriller les tympans par l'orchestre particulièrement maladroit engagé par la cantina pour donner un peu de fièvre à l'ambiance. Tout ce qu'ils arrivaient à faire, c'est donner un peu de fièvre, au sens littéral du terme à ceux un peu trop sensible des oreilles.

Leto s'assit à une petite table dans un coin de la salle, pour ne pas se faire remarquer, il convenait de paraitre le plus normal possible. Ainsi, dans une cantina de Tatooine, il fallait consommer. Il ne tarda pas à repérer sa cible, reconnaissant son visage puisque l'ayant déjà vu bon nombre de fois sur des photographies prises de lui par les services d'espionnage qui s'occupaient de le surveiller, du temps où il était encore sur Coruscant. Mais il repéra aussi bien d'autre chose, comme la source des ténèbres qui avaient envahies les lieux. L'incandescence du Côté Obscur embrasait littéralement la cantina toute entière, c'était bien un Sith, le doute n'était plus permis. Une Sith, plus particulièrement. Le hasard qui faisait se rencontrer un Jedi et une Sith au beau milieux du désert gigantesque de Tatooine, précisément ici, était cocasse. Car en réalité, Leto le savait pertinemment, l'informateur cherchait depuis longtemps à rejoindre le camp ennemi, alors il était parfaitement plausible que les Sith soient déjà sur l'affaire. Il ne fallait pas s'en étonner.

Rien n'était perdu, évidemment. Leto continuait de cacher sa présence dans la Force. Mais il lui faudrait agir rapidement si il voulait avoir une chance d'appréhender l'informateur avant les impériaux. Car si la Sith l'emportait avant lui, il n'aurait qu'une chance de récupérer Edicus Engle, c'est de brandir son sabre-laser et de combattre. Chose qu'il ne voulait que moyennement. Il fallait faire diversion. Alors, il eu une idée, mais il devait se servir de la Force. Il serait probablement repéré par la Sith. Tanpi, si il se dépêchait, il pourrait forcer l'informateur à le suivre et ils quitteraient rapidement la ville. Il patienta quelques secondes avant qu'un jeune serveur Toydarien acariâtre vienne prendre sa commande. Puis quand l'alien volant se fut suffisamment éloigné, le Jedi dégoupilla une grenade fumigène et la laissa choir entre deux tables, un peu plus loin.

Le projectile éclata, un nuage épais, grisâtre et très irritant s'évapora instantanément. L'aération de la cantina était très mauvaise, un tel établissement n'aurait jamais put voir le jour sur Coruscant ou tout autre monde civilisé où les normes pour la sécurité étaient plus exigeantes. Ainsi, la pièce fut très vite submergée d'une vapeur qui ne tarda pas à étouffer tout le monde. Des quintes de toux très sévères, des cris de panique et d'énervement se firent entendre, certains se vautrèrent au sol pour tenter de trouver de l'air frais mais n'y parvinrent pas. Tous s'agglutinèrent prêt de la sortie en tâtonnant, aveugle, à travers le nuage toxique. Les yeux des Humains pleuraient, les appendices des aliens suintaient et en un instant le centre de la pièce s'était libéré.

Leto, quant à lui n'avait rien subit car il s'était laissé envelopper par la Force qui le gardait du contact du gaz toxique dégagé par la grenade. Aucune larme, aucune quinte de toux, aucune panique. Se faisant, il avait renoncé à passer inaperçu à travers la Force. Quelques secondes après l'explosion de la grenade, il avait bondi hors de son coin pour se diriger vers là où se situait l'informateur. Dans l'obscurité et la vapeur, il le trouva, accroupi sous le zinc de la cantina. Sans demander son reste, il l'agrippa par le col et le força à se lever. Ce dernier grommela, protesta, implorant à qui le saisissait de ne pas être aussi brutal, le tout en accompagnant ses plaintes d'un chapelet d'insultes fleuries. Le temps pressait, l'action s'était déroulée en quelques secondes seulement. Mais il se savait déjà repéré par la Sith, si ça se trouve, elle se postait à quelques mètres de lui sans qu'il ne parvienne à la voir. Il usa de sa carrure avantageuse pour bousculer le traitre et le mener au vestibule qu'il avait déjà traversé, puis ils se retrouvèrent très vite dehors.

Le Wookie, posté dans l'arrière-cour saisi la cible et les soldats aux aguets complétèrent l'escorte. Ils ne se posaient pas de question, ne s'adressaient même pas la parole, Leto leur conseilla de ne pas relâcher leur attention. Il estimait lui-même que la partie était loin d'être jouée. Ils s'éloignèrent dans la rue pour rejoindre l'artère principale. Si la Sith n'était pas à quelques mètres derrière eux, c'est que la Force avait décidé de se ranger du côté du Jedi. Mais dans le doute, Leto préférait presser le pas et rejoindre le landspeeder laissé à la sortie de la ville.

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La musique venait résonner jusqu’à mes oreilles, agressive et dérangeante. Je n’aimais pas du tout, et l’envie de faire taire la troupe qui animait la cantina étit grande. Mais cela compromettrait notre couverture, et je ne pouvais pas me le permettre. A ce sujet, j’avais fais commander une tournée pour les soldats et moi-même, histoire de donner le change. Ne pas consommer dans une cantina était suspect. Mon regard allait et venait dans la salle, avec pour point d’orgue la cible que j’étais venu chercher. Il discutait avec un autre énergumène, et je ne voulais pas brusquer le cours des choses en intervenant directement. Qui sait, peut-être que des imbéciles se décideraient à gâcher l’ambiance et à tirer tout azimut. La discrétion était plus que nécessaire si nous voulions rapidement en finir. Dans le pire des cas, j’avais le droit d’éliminer la cible une fois qu’elle m’aurait livré les informations. Cela signifiait que je pouvais le cas échéant m’infiltrer et casser son esprit pour atteindre directement les informations que je convoitais. Cela impliquait néanmoins un contact direct avec lui, et pour cela je devais d’abord le mener hors d’ici.

J’avais déjà un plan d’action en tête, et cela passait par une potentielle diversion. Elle ne serait pas forcément nécessaire, à condition que je parvienne à m’instiller légèrement dans son esprit, et à capter toute son attention. Ensuite, je pourrais le mener dehors, et nous pourrons rapidement partir pour le désert et rejoindre les autres. Là, nous n’aurions plus qu’à embarquer en direction des territoires de l’Empire. Rien de bien compliquer, en somme.

Je regardais nos commandes arriver, et je me saisissais du verre pour en boire une gorgée. Je venais immédiatement dissiper els effets de l’alcool avec l’aide de la Force. Il était hors de question de finir titubante. J’avisais alors les deux soldats, après avoir remarqué le départ de la personne qui discutait avec ma cible.

« Le temps est venu. Déplacez-vous vers la sortie. Je vais le mener par le bout du nez. Si jamais ça dérape, tirez dans le tas et allez-vous en à l’extérieur. »

J’avais en réalité un mauvais pressentiment. Si je ne ressentais rien de suspect dans la Force, je ne pouvais ignorer ses remous soudains. Quelque chose allait finir par clocher, et je devais trouver quoi. J’attendais qu’ils se lèvent et s’éloignent, avant de les imiter quelques instants plus tard, pour m’immiscer au cœur de la foule de la cantina bondée. J’évitais de justesse un humain qui peinait à tenir sur ses jambes, et qui finit par s’écrouler ivre mort sur une des tables. Plus j’avançais, et plus je ressentais mon estomac se tordre, et mon pressentiment grandir. J’aperçu distraitement un Falleen qui traversait la salle, en direction de la table où je me dirigeais moi-même et tout devînt soudainement plus clair. La Force dévoila l’aura du Jedi au moment où un bruit attira mon attention de côté. Je tournais la tête, alors que le bruit caractéristique d’une amorce déclenchait un vent de panique dans mes environs. S’ensuivit l’apparition d’un épais nuage de fumée, et je venais immédiatement retenir ma respiration, pour mieux la contrôler à l’aide de la Force. Je ne voyais plus rien, et la grenade n’allait pas tarder à irriter mes yeux.

D’un mouvement habile, je venais toucher l’esprit des deux soldats à l’aide de la Force, utilisant mon contrôle des esprits pour leur ordonner de sortir par la grande porte, et de faire feu sur tout ce qui leur semblerait suspect. Puis, je bondissais vers la table où devait se trouver l’informateur. Ce dernier n’était déjà plus là, comme envolé. Pourtant, il me suffisait de suivre l’aura nouvelle qui s’était dégagée, et je devrais aisément pouvoir retrouver sa trace.

Forte de cette certitude, je bondissais, fermant les yeux et me laissant guider par la Force pour éviter de finir comme les autres clients : allongés par terre, agonisant sou l’effet toxique de la grenade. Je ne tardais pas à traverser les coulisses de la cantina, renversant un homme sur mon passage, pour sortir la porte de derrière. Là, je m’immobilisais, sondant la Force à la recherche du chemin à prendre. Je m’engouffrais finalement dans la rue, sachant la cible très proche, telle une prédatrice prête à fondre sur sa proie. Je laissais tomber l’épais tissu qui recouvrait mes épaules, me sentant soudainement plus légère avec ma tenue plus ouverte. J’offrais ainsi ma peau fragile aux soleils brulants de Tatooïne, mais je faisais suffisamment confiance à mes dons pour me protéger le temps nécessaire.

Faisant le tour de la cantina, je ne tardais pas à retrouver mes soldats, lesquels n’avaient pas hésité à abattre plusieurs civils avec leurs blasters. Je leur indiquais la direction à prendre, leur faisant signe de foncer vers notre speeder pour venir me rejoindre. Un appareil aussi mobile et rapide nous permettrait de fermer la porte au nez de ce Jedi ! Alors qu’ils partaient à toute vitesse, je bondissais sur un toit pour courir de terrasse en terrasse, coupant ainsi facilement grâce à ce raccourci.

Je comptais bien passer devant eux ! Je bondissais de toit en toit, avant de me laisser retomber dans un escalier, descendant les marches à vive-allure pour me retrouver dans une ruelle. De là, j’enjambais un mur avant de reprendre une nouvelle fois de la hauteur. Je suivais mon instinct, et je pliais la Force à ma volonté pour me guider dans le bon chemin, pour anticiper leurs mouvements. Je sautais de nouveau sur un nouveau toit, avant de finalement apercevoir la cible, le Jedi et une escorte se diriger vers les faubourgs, sans doute vers leur speeder.

Je ne leur en laissais pas le temps. D’un pas rapide, je sautais dans le vide, pour me réceptionner à une dizaine de mètres devant eux, les jambes pliées, une main en appui dans le sable brulant. Je me redressais, tournant mon regard dans leur direction. Mon sabre était déjà dans ma main, et ma lame alizarine ne tarda pas à en jaillir. Au loin, j’entendais un nouveau speeder, qui s’immobilisa une trentaine de mètres derrière eux. Je reconnaissais mon escorte, et j’esquissais un léger sourire. Je regardais le Jedi, et je ressentais soudainement sa puissance. Je déglutissais, en sachant pertinemment que je n’aurais pas la moindre chance face à lui dans un combat d’égal à égal. Mais pourtant, je m’avançais, lentement…

« Jedi ! Rendez-moi l’informateur que vous êtes venu chercher et je vous laisserais quitter cette planète, vous et vos hommes. Il a choisit de vous quitter, d’abandonner votre République. Laissez-le venir à moi ! »

Je m’immobilisais.


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Anonymous
- « Je vais m'occuper d'elle. Vous, regagnez le vaisseau avec Engle et quittez la planète. Dit lentement le Jedi. Il avait bien fait de ne pas crier victoire trop vite, car désormais, la réussite de la mission venait de s'éloigner de lui et de ses camarades républicains de plusieurs dizaines d'années lumière. Et sur le chemin qui les séparaient de la victoire, un énorme trou noir mortel et rempli d'antimatière annihilante, la Sith. De maussades souvenirs d'un duel âpre et violent dans le sable brûlant de Tatooine revint à l'esprit du Falleen.

- Mais, monsieur... Comment allez-vous faire ?!

- Ne m'attendez pas, je prendrais contact avec les Bothan pour m'exfiltrer, ou l'Ordre Jedi enverra du secours à ma recherche. La priorité reste de ramener Engle sur Coruscant, telle est votre mission soldats. Il tira à son tour son sabre-laser et en activa la lame émeraude, conscient qu'il ne pourrait pas esquiver la joute qui se préparait. Je n'ai pas l'intention de mourir aujourd'hui. » Le Wookie grommela quelque chose comme ''t'as pas intérêt, tu me dois une revanche au Dejarik !'' ce qui ne manqua pas de très fugacement faire naitre un sourire sur les lèvres du Maître. Trigger tira hors de ses holster ses deux pistolaser modifiés et se prépara à une véritable guérilla tandis que Dragon One tapota amicalement l'épaule du Jedi. Imperceptiblement, le troisième et dernier soldat d'élite, qui n'avait pas prononcé le moindre mot depuis leur arrivé sur la planète au soleil jumeau, Ghost, échangea un regard avec l'agent traitre Edicus Engle. Puis ils prirent la tangente en passant par une ruelle connexe.

Leto s'approcha de son adversaire jusqu'à ce que le bourdonnement de son arme laser se fasse audible. Vu de prêt, elle lui paraissait très jeune, il ne lui aurait pas donné plus qu'une vingtaine d'année. Si bien qu'il en vint presque aussitôt à la conclusion qu'il y ai des chances pour qu'elle ne soit encore qu'une apprentie. Mais cela lui semblait assez peu probable. Les Sith avaient un mode de fonctionnement certes différent des Jedi, fondamentalement, mais ils savaient l'importance d'un bon enseignement et les maîtres Sith s'échinaient à dresser leurs acolytes aussi strictement que possible afin d'éviter mutinerie et insoumission. Aussi, l'apprenti devait faire montre de capacités exceptionnelles et bénéficier d'une confiance presque totale de la part de ses supérieurs pour recevoir le droit de participer seul à une mission, surtout en dehors de l'espace impérial. Plusieurs interprétations pouvaient dés lors être faites. Soit la guerrière que Leto avait en face de lui n'était pas une apprentie, mais une jeune Sith de rang supérieure. Soit celle-ci était bel et bien encore une jeune acolyte mais devait avoir des faits d'arme incroyablement élogieux pour avoir le droit de commander une section entière de militaires impériaux seule sur une planète aussi dangereuse que Tatooine. Dans les deux cas, le trou noir semblait s'agrandir de seconde en seconde et plus le Jedi l'observait, plus il lui semblait hors de question de penser un seul instant que la victoire serait facilement acquise.

- « Malgré votre apparence juvénile, vous semblez au fait de la situation. Aussi, je vous épargnerais l'insulte de vous prendre pour plus bête que vous ne l'êtes et vous répondrais que je ne peux pas vous laisser l'informateur. Il détient des informations stratégiques d'importance capitale pour la République... Il leva son sabre-laser en position de garde de l'Ataru. Je suis sûr que vous feriez de même à ma place. » Conclu-t-il sèchement avant de se lancer à l'assaut.

On avait coutume de dire que ce n'était jamais les Jedi qui attaquaient en premier lors d'un duel face à un Sith. Mais cela n'était que théorie et homélie digne des traités les plus doctrinaux qui soit. En pratique, cela se passait assez peu comme l'était écrit dans les dogmes parfois millénaires conservés dans la salle des archives du Temple Jedi. Et ceux qui connaissait Leto Vorkosigan savaient qu'il avait un don tout à fait unique pour l'improvisation. Le changement dans le respect des bases, l'évolution dans la stabilité, s'adapter mais ne jamais se fourvoyer, telle était une des façon de Leto d'aborder sa vie consacrée de Chevalier Jedi.

La lame rouge percuta violemment la verte dans un fracas sonore de grésillement, le sable alentour s’éleva dans une furieuse tempête englobant les deux combattants. Un étrange ballet débuta alors, les premières secondes de la joute furent d'une frénésie sans commune mesure, porté par les attaques rapides de l'Ataru de Leto. Mais par la suite, la Sith joua un drôle de jeu face au Falleen qui au fur et à mesure gagnait en attention et en concentration. Le rythme du combat fut plus haché, les parades plus rares, chacun donnant un coup puissant de-ci de-là sans que quiconque ne puisse prendre l'avantage. La puissance des frappes étaient imposantes, mais pas leur vitesse ou leur cadence, chacun redoutait énormément l'autre.

En se déplaçant, les deux opposants s'étaient retrouvés dans une petite cour intérieure cernée par plusieurs bâtiments de résidence commune. Un ferrailleur travaillant sur une machinerie endommagée fut effrayé, lâcha sa pince à huile et fit battre ses petites ailes de Toydariens aussi fort que possible pour s'échapper hors de la portée des deux bretteurs. Le sol était plus plane que dans le désert où Leto se souvenait avoir dut jouer avec les reliefs dangereux et fourbes des dunes. Mais il fallait faire attention car l'étroitesse du champ de bataille était malgré tout à prendre en compte. La jeune Sith avait de la ressource et elle savait utiliser ses méninges ! En effet, elle avait bien vite compris que l'énergie cinétique développée par les frappes puissantes du Jedi lui épuiserait toute son endurance. Il ne servait à rien d'essayer de lutter par la force brute face à un homme de presque deux mètres qui maitrisait suffisamment la Force IV des combats au sabre-laser pour concilier efficacement vitesse et force d'impact. Aussi, elle se montrait ingénieuse et imprévisible, tentant des coups d'estoc et des parades aussi audacieuses qu'impressionnantes.

On apprenait aux Sentinelles à se servir au maximum de leur environnement pour trouver des solutions, notamment en combat. Cela devait probablement aussi être le cas pour les combattants Sith qui eux, idéologiquement, ne refusaient pas le moins du monde d'utiliser tout les subterfuges nécessaires - même les plus bas et les plus vils - pour obtenir ce qu'ils voulaient. Si bien que lorsque la jeune Sith s’était rendu compte qu'elle ne pourrait pas surpasser le Jedi au maniement du sabre-laser – en tout cas pas dans l'immédiat -, elle se remémora les leçons qu'elle avait reçu étant encore une petite fille à la colère grandissante. Elle fit dévier la joute vers là où le ferrailleur Toydarien se trouvait il y a quelques instants et d'une manœuvre osée mais surprenante, elle fit pivoter souplement le haut de son corps. Un tour de poignet l'aida à entrainer avec elle son adversaire dont la lame verte trancha la machinerie du Toydarien en deux bloc d'acier distinct séparés par une large entaille de métal fondu. Une cascade d'étincelle s'éleva du cœur de la pièce motrice appartenant vraisemblablement à un podracer et vint s'abattre sur le visage du Falleen. Celui-ci, décontenancé dut se couvrir les yeux de sa manche pour ne pas finir aveuglé par la pluie d'escarbilles qu'avait provoqué l'impact de son sabre-laser sur la machine. C'était l'heure de vérité, une unique brèche s'était ouverte dans la défense du Maître Jedi et Eerhia Aiarohk allait accomplir un exploit retentissant : tuer un Maître Jedi. Sa gloire serait grandiose, on la couvrirait d'éloges au sein de l'Académie de Korriban et une place de choix lui serait certainement immédiatement réservée au sein des plus hautes sphères directrices de l'Empire d'Ynnitach. Jamais une simple apprentie n'avait réussi à tuer un Maître Jedi expérimenté. Elle leva son sabre rougeoyant vers le ciel …

Mais elle ne put terminer son action meurtrière ! Le Jedi avait levé sa main libre en sa direction, toujours en se protégeant le visage et une subite bourrasque s’éleva. La jeune femme fut propulsée en arrière et vint percuter un mur albescent tandis que le Jedi avait recouvré ses esprits. Cela ne suffirait évidemment pas à mettre définitivement hors d'état de nuire la combattante Sith, mais Leto avait échappé de justesse à la mort -comme tant d'autres fois – et dans l'immédiat, c'est ce qui importait le plus. Il était convaincu qu'il fallait désormais élever son niveau et redoubler de concentration pour venir à bout de ce mortel adversaire, mais la suite du combat n'allait peut-être pas pouvoir se jouer aujourd'hui. En effet, il brandit de nouveau son sabre-laser mais un petit bip retentit. Un appel d'urgence venait d'atteindre le récepteur de son comlink et la voix étouffée par le casque de l'armure de combat du soldat d'élite Dragon One parvint par intermittence jusqu'à ses oreilles.

- « Maitre Vorko... … ... problème... … … mort... … … Ghost… … … trahi... … … venez vite... … ... »

Leto comprit qu'il s'était passé quelque chose de fâcheux avec les commandos républicains. Le grésillement de son comlink était comme celui des mauvais films d'horreur diffusés tard le soir sur l'Holo-TV. Il savait qu'il n'avait plus de temps à perdre ici, et que si il voulait conserver une infime chance de mener à bien a mission, il devait rejoindre ses compagnons. Peut-être devrait-il partir seul de ce caillou en fusion permanente sous ses deux soleils infernaux, pas comme il l'aurait prévu au départ, mais irrémédiablement seul... Il désactiva alors son arme et se faufila dans une ruelle adjacente puis suivi la piste jusqu'à la sortie de la ville où il ne rencontra plus aucune résistance. Comme si les impériaux avaient décidés de le laisser tranquille suite à l'acquisition de ce qu'ils étaient venu chercher. Même la Sith n'avait pas chercher à le suivre bien qu'elle n'avait pas semblé être grièvement blessée lorsqu'elle fut repoussée par son attaque télékinétique. Et il comprit rapidement pourquoi …

Aux abords de la cité de Mos Juno, au-delà des murs blancs d'enceinte protégeant les artères principales des tempêtes de sable, Leto vit tout d'abord la carcasse fumante du landspeeder que ses camarades et lui avaient utilisé ce tantôt pour venir jusqu'ici. Complètement détruit, des flammèches s'occupaient d'engloutir avec gourmandise la carlingue et le moteur n'était plus qu'une boule d'acier en combustion crachant feu et fumée noirâtre. Quelques mètres plus loin, Trigger était étendu sur le sol, ses pistolasers encore serrés dans ses mains. L'impact subit par son casque montrait qu'il avait encaissé un tir de fusil blaster, probablement à bout portant et à l'arrière du crâne. Une mise à mort pure et simple, à moins que cela ne soit une attaque surprise. La mâchoire du Falleen se serra. Il ne voyait aucune trace de l'informateur félon, ni de quiconque, et encore moins d'un quelconque impérial. C'est seulement en gravissant une petite dune qu'il vit en contrebas le cadavre d'un autre soldat au visage découvert. Cette fois-ci, il s'agissait de Dragon One, le plastron de son armure avait subit une salve nourrie de tir de fusil blaster et la lucarne électronique de la crosse de son propre fusil indiquait qu'il était à court de munition. Il avait probablement dut se battre vaillamment pour défendre sa vie contre des adversaires plus nombreux. Son faciès inerte avait pourtant l'apparence de celui d'un homme mort sans peur ni tristesse, comme si il avait été soulagé de pouvoir enfin quitter cette étrange et cruelle galaxie pour rejoindre ses camarades morts au combat sur Artorias...

Puis, le Jedi distingua le vrombissement d'un moteur. Sur la ligne d'horizon inondée d'une lumière bouillonnante et faisant se déformer les montagnes et les dunes, tels des mirages, il vit passer à toute allure plusieurs speeder et motojet. Il n'était pas sûr de qui il s'agissait, mais il devinait que c'était les soldats impériaux qui quittaient les lieux. Ils avaient probablement réussis à mettre la main sur Edicus Engle et il serait désormais difficile de les rattraper, à pied, dans le désert, et sans allié, même pour un Jedi. Ils auraient quittés la planète d'ici quelques heures. La mission était un cuisant échec, mais Leto avait encore du mal à comprendre pourquoi...

Soudain, il entendit le bruissement du sable sous des pas lourds et hésitant. Il bifurqua nerveusement et s'empara du manche de son sabre-laser sans toutefois l'activer. Il constata alors la présence de Fulgore, vraisemblablement blessé au flanc. Sa grosse patte velue tentait tant bien que mal de comprimer ses côtes pour éviter que la douleur ne soit trop perçante, il titubait et semblait à bout de souffle. Dans son autre main se trouvait son arbalète-laser, dont le canon dégageait une mince colonne de fumée. Lui aussi s'était généreusement servi de son arme et avait eu la chance de s'en sortir. Il s'effondra en s'asseyant dans le sable et Leto accouru aussitôt à son chevet. Le Jedi examina un instant ses blessures et en conclut que le Wookie pourrait s'en sortir, même si il lui faudrait des soins appropriés aussi vite que possible.

- « Que s'est-il passé, Fulgore ? Questionna Leto. Le Wookie prit un temps pour répondre et son poing rageur vint s'écraser dans le sable.

- C'est ce soldat... Ghost. Il nous a trahi, depuis le début, il marchait avec les impériaux. Il nous a prit par surprise et a tué Dragon One et Trigger... Leto soupira, comme si il savait largement à l'avance ce que le Wookie pouvait lui dire. D'autre impériaux ont débarqués, ils étaient trop nombreux, c'est certainement Ghost qui a balisé sa position pour qu'ils nous retrouvent facilement. J'ai essayé de les combattre, mais ils ont prit l'informateur et se sont rapidement enfui... Le Wookie plongea son regard furieux et en même temps désabusé dans celui, gris et tempétueux du Falleen. Nous avons été trahi, Leto. La République couve des traitres en son sein. »

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