Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Indications HRP pour les participants:

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Muunilinst - Harnaidan - Avenue du Grand Palais - 10:24am

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[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

- Harnaidan, capitale de Muunilinst -



C'était l'effervescence. Le calme et l'ordre qui régnaient habituellement dans les immenses allées pavées de marbre avaient fait place à la liesse générale. Aujourd'hui était un grand jour ! Un jour comme le peuple muun les adorait : il faisait beau, pas de vent, une température à peine fraîche. Et aujourd'hui allait se conclure une alliance comme l'on en avait plus vu depuis longtemps dans la capitale. L'union entre le seul héritier des Clawback et la petite dernière des Vault, deux descendants des plus anciennes familles du pays.
Des milliers de personnes s'étaient donc amassées dans les rues rutilantes de l'une des planètes les plus riches de la galaxie, qui pour l'occasion, avait vu des vaisseaux étrangers affluer de tout l'espace républicain. On ne faisait pas de si beau mariage tous les jours !

Mais pour ceux qui écoutaient les rumeurs qui s'échangeaient dans la foule, on avait tôt fait de comprendre que l'amour n'était pas vraiment une notion muun. Non, on parlait surtout des tractations entre les deux dynasties, les accords, les avantages et les inconvénients, les changements que tout cela allait apporter... Tout un baratin qui aurait tôt fait de saouler n'importe quel hors-monde non intéressé par le sujet.

L'avenue faisait bien un bon kilomètre de long, et le reste de la ville était quasi-désert. Les bureaux étaient fermés pour la journée, la vie elle-même s'était arrêtée l'espace d'un jour pour braquer tous les regards sur ces deux personnages... Dont on aurait voulu voir les sourires et l'air radieux. mais dont on ne voyait que les traits sévères et vaguement aimables.

Une idylle ? Tant que l'on ne cherchait pas à gratter le vernis, oui. Derrière les rideaux, la réalité était tout autre.

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"Tu es ma-gni-fique !"

Nia serra ses mains en une expression de béate admiration devant son fiston adoré. Voyl, lui, était à des parsecs de partager son enthousiasme.

"Ridicule, vous voulez dire ? Ce col m'étrangle !"

Ce qui était un véritable exploit. Clawback jeta un regard furibond au miroir. Il avait l'impression d'avoir avaler un manche à balais avec ces vêtements serrés et trois fois trop amidonnés. Un immense costume d'apparat vert émeraude, qui le rendait plus impressionnant encore. La lourde chaîne en or massif qui représentait le poids de sa fonction lui sciait les épaules, et il étouffait sous la suite de vestes et de robes en velours qui l'affublaient. Merveilleuse journée en perspective !

"Arrête un peu de ronchonner ! Ce n'est que pour quelques heures, et tu es tellement beau comme ça !"

Il leva les yeux au ciel. Nia avait tant espéré ce jour qu'il la soupçonnait d'en être aveuglée. On toqua à la porte, et Dan, son père, entra.

"Dépêchons un peu, voulez-vous ? leur dit-il en montrant sa montre, ils nous attendent déjà, en bas !

Il jeta un œil à son fils, interrogateur.

"Tu es prêt mon garçon ? Sacrée plaie ce costume, pas vrai ?

-Vais-je devoir le porter pour la soirée ?

-Je le crains. Un mauvais moment à passer, mais voyons les choses du bon côté : tu n'auras aucun mal à en imposer à tous ces blanc-becs. Et n'oublie pas qui tu es, salue d'abord ceux de ton rang avant tes "petits amis", hum ?"

Il lui redressa son couvre-chef d'un geste et tira sur le col. Il parut satisfait.

"Allez, en route, ta dulcinée est prête. Il me taaarde que toutes ces idioties soient finies !

-Dan !

-Quoi ?!"

Le vieux muun haussa les épaules devant la mine furibarde de son épouse acariâtre. Ils sortirent de la pièce et descendirent, accompagnés de leur nuage de domestiques affairés, jusqu'au rez-de-chaussée où était arrivée la belle-famille. Voyl les salua rapidement, avant de se placer en retrait, près de la porte, pour attendre la mariée.

Shiney Vault le rejoint quelques secondes plus tard, dans une robe d'un jaune doré saisissant.

Voyl regarda Shiney avancer vers lui, son immense chapeau à large bord et ses nombreux voiles lui faisant comme une grande couronne autour de la tête. Elle le dévisagea de ses grands yeux pâles, intimidée. Elle était magnifique. C'était un fait, il avait la chance d'avoir pour épouse l'une des plus belle femme de tout Harnaidan. L'ironie ? Il s'en fichait totalement et n'éprouvait rien à la regarder ainsi, dans son plus beau plumage. Un beau gâchis. Il s'inclina, avec retenue, de peur que le poids de son attirail ne l'emporte à terre.

"Nous y sommes ?

-En effet."

Il n'avait pas voulu user d'un ton aussi... Mais en réalité, il était loin. Très loin. Elle détourna les yeux, certainement déçue de sa réaction. Voyl se racla la gorge, mal à l'aise. Il s'en voulait, mais n'arrivait pas à se dépêtrer de sa morosité. Quelques temps auparavant, il aurait pris sa main sans l'once d'un remord, avec tout le flegme qui était le sien. mais aujourd'hui, la chose n'était plus si simple. Aujourd'hui, une femme hantait insidieusement ses pensées, et il se sentait coupable et victime à la fois. Coupable d'avoir céder aux charmes d'une étrangère, une jeune twi'lek aux yeux d'or. Victime d'un système dans lequel il était né, dans lequel cette femme qu'il allait épouser était née aussi, et qui ne leur laissait pas le choix. Un monde où les émotions n'avaient pas voie au chapitre. Pourquoi était-ce son lot ? L'amour n'était qu'une idiotie pour les séries holotélévisées coruscanti. Rien d'autre. Pourtant, ces quelques secondes volées sur Nar Shaddaa avaient suffi à faire s'écrouler un monde de certitudes vieux de plus de cinquante ans... Voyl baissa la tête et ferma les yeux, terrassé par ses pensées silencieuses.

"Quelque chose ne va pas ? "

Il réussit à garder la face, impassible. Elle le dévisageait presque avec anxiété. Méritait-il tant d'attention ? Il en doutait. Il se souvint de leur discussion sur la terrasse des Vault, à Sirainan, quelques temps plus tôt. Shiney ne méritait pas tant de froideur de sa part. Ils n'étaient pas amoureux, c'était un fait, mais devaient-ils pour autant s'ignorer superbement comme la plupart des couples ? "Faire avec" ? Shiney, elle, ne semblait pas de cet avis, et il l'avait bien compris. Il pouvait sentir sa déception et sa frustration, et cela ne l’attristait que davantage.

"Ce n'est rien. La pression certainement. "

Un mensonge : il n'avait pas même la moindre appréhension face à la foule. Mais jamais il n'aurait pu lui avouer... Non, un secret qu'il emporterait dans la tombe. L'un des officiers en costume vint les saluer avec un grand sourire.

"Le cortège est prêt à partir !"

Ils échangèrent un dernier regard, d'incompréhension d'une part, presque douloureux de l'autre.

"Allons-y."

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"LES VOILA !!!"

Le cri se répendit, tantôt en muun, tantôt en basic, parfois même en d'autres langues. A pied, le cortège sortit de la Tour Akilonn, avec à sa tête le Haut Juge de Muunilinst dans sa tenue officielle. Suivait les deux mariés et leurs deux pères respectifs. Suivait Nia Clawback, seule, puisque l'épouse de Vault n'était plus. A une distance respectable suivaient les témoins, les officiels du Grand palais et du gouvernement muun, le Conseil du CBI au grand complet avec à sa tête Goldfield, le directeur actuel. Derrière eux, les invités d'honneurs, les dirigeants des banques et des entreprises natives, des riches nantis proches, les membres des grandes familles et toutes les têtes connues peu ou proue du public. La garde muun, secondée par les Jedis et les iotréens, encadraient avec la plus grande fermeté le défilé. personne ne devait sortir de la foule. On lançait non pas des fleurs ou du riz, comme il était de coutume sur d'autres mondes, mais des crédits... ou même des pièces d'argent et d'or, sous le regard ébahis de ceux qui n'en croyaient pas leurs mirettes. Bien sûr, ces dons n'allaient pas faire long feu une fois le cortège disparu : tous les badauds des castes inférieures allaient se battre comme des chiffonniers pour ramasser la moindre miette. Mais ça, le gros du public s'en moquait.

Ils avancèrent sous les vivas, relativement lentement pour permettre à tout le monde de suivre, vers le Grand Palais où allait se dérouler la cérémonie officielle.

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Etiam Benhult
Etiam Benhult
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« Les voilà ! »

La foule, bruissant déjà des commentaires sur l’événement, s’anima bien d’avantage à l’approche de l’attendu cortège. Etiam décrocha son regard des splendides bâtisses de marbre, qui faisait le charme de Muunilinst, pour le porter sur les augustes arrivants, encore à peine visible à une des extrémités de la vaste avenue. Par chance, le Drall se trouvait au premier rang. Sans cela, il n’aurait pas put profiter du spectacle. Déjà qu’il se sentait petit au milieu des humains, c’était pire au milieu des Muuns. Sildi lui saisit la main lorsque commença à pleuvoir l’argent devant le couple à marier. La scène était assez surréaliste. Ils se trouvaient bien au paradis des crédits, nul doute possible. La Tynnienne dit quelque chose. Impossible de l’entendre car des milliers de voix couvraient la sienne. Etiam se pencha vers elle.

« Quoi ? »

Elle colla son museau contre le pavillon de son oreille et répéta :

« Monsieur Clawback est gigantesque !
- Ha oui, ça c’est sûr !
- Et j’aime bien la robe de Mademoiselle Vault ! Je veux la même quand on se mariera ! »

Stupéfait, Etiam observa sa compagne. Elle portait, pour l’occasion, une robe bleue pastelle élégamment complétée d’un médaillon argenté. Cela mettait en valeur le gris de son pelage. Elle avait toujours été coquette. Le Drall arborait, quant à lui, des couleurs chaudes, plus en accord avec le brun de ses poils. Sa mise mondaine unissait le rouge et l’or. Se jouant de sa surprise, elle lui tira une vibrisse et pouffa. Il ne sut pas si elle avait été sérieuse. Ils s’aimaient d’un amour sincère, et ce depuis des années, mais formaient un couple très libertin peu adapté aux rigueurs du mariage. Elle lui sourit, il lui sourit et tous deux refirent face à l’avenue. La procession arrivait à leur niveau alors ils se joignirent à la liesse.

Ce n’était que le début du spectacle. Les deux petits aliens étaient invités à la cérémonie, à une partie tout du moins car après, ils devraient se préparer pour la soirée. Lors de celle-ci, ils ne seraient pas spectateurs mais bien acteurs. Que serait pareil événement sans une flopée d’artistes prêts à le magnifier ? Un artiste, voilà à quel titre Etiam participait. Il avait présenté Sildi comme son assistante afin qu’elle puisse l’accompagner. Il était indispensable qu’elle participe à la fête car, après tout, sans elle, il ne se serait jamais lancé dans cette histoire.

C’était elle, en effet, qui avait appris l’imminence du mariage de Voyl Clawback grâce à l’holonet, elle qui avait attiré son attention dessus en lui faisant miroiter l’ampleur de la chose, elle encore qui l’avait convaincu d’entreprendre les démarches nécessaires pour accéder à ce moment d’exception. Ce ne fut pas une mince affaire que d’y parvenir. Etiam Benhult demeurait un parfait inconnu. Pas de poste prestigieux, pratiquement pas de notoriété, aucune chance de faire partie des invités, même de seconde zone. Il avait donc fait valoir ses talents en tant que danseur et flûtiste, il avait également prétendu pouvoir épater la galerie lors d’un numéro particulièrement risqué pour sa personne. Lorsque le baratin et les démonstrations s’étaient montrés insuffisants, il avait dû recourir à la manipulation mentale via la Force. Il s’était affranchi de toutes les difficultés, il avait mis le doigt dans les engrenages du monde bancaire et il avait été au final happé par cette machinerie, si bien qu’il se sentait presque captif de son succès. Les Muuns n’étaient pas des rigolos, ha ça non ! Il ne négligeait aucun détail. Le Drall et son assistante avaient dû, et devaient encore se plier à nombre de contraintes pour respecter les impératifs organisationnels, sécuritaires et esthétiques. Ce n’était pas facile à supporter pour un assoiffé de liberté. Mais peut-être que ses efforts apporteraient plus que le simple plaisir de participer à une fête dantesque. Ce serait la première fois qu’Etiam montrerait ses talents devant tant de monde, tant de journalistes, tant de personnalités importantes. Il comptait bien se dépasser. Non qu’il vise une véritable carrière, mais lorsqu’il y avait une opportunité, il fallait en profiter à fond. Il n’existe pas de petit profit, les natifs de Muunilinst n’allaient pas dire le contraire.

La Lame d’Or fixa Voyl, puis sa promise. Il se demanda la nature de leur lien. Y avait-il au moins un peu de vrai sentiment dans cette union ? Ou n’était-ce que pure stratégie familiale dans le grand jeu du pouvoir comme semblait le prouver les commentaires des Muuns ? Son regard glissa sur un des Jedi du service d’ordre. Il éprouvait quelques appréhensions à l’idée qu’il puisse être détecté en tant qu’utilisateur de la Force. Car il avait jugé préférable de ne rien révéler à ce sujet aux organisateurs afin d’éviter de sérieuses complications. Néanmoins, de simples Chevaliers Jedi devraient être incapables de le percer à jour et il avait laissé de surcroît son sabre laser dans sa valise. Tout devrait bien aller. Le mariage promettait d’être dantesque !
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Orbite de Muunilinst, 8h46 (heure locale),

« Monsieur, nous venons de recevoir l'autorisation d'accoster le Haut-port... » grésilla la voix du pilote dans le comlink.

« Enfin ! » répondit immédiatement le Hutt ! « Pas trop tôt ! » Déjà bientôt trente minutes qu'attendait, en orbite stationnaire, l'Agonie d'Ardos : son yacht privé...  Et ce malgré ses autorisations prioritaires, son vaisseau étant considéré comme un transport diplomatique. « Il y a tant de monde que ça ?! » demanda-t-il incrédule. A l'intérieur de ses quartiers privés, il ne disposait qu'aucune ouverture, d'aucun hublot. En effet le Hutt considérait ceux-ci comme des... failles structurelles. Et puis bon, à quoi cela pouvait-il bien servir d'observer le vide spatial, ou les tourbillons psychédéliques de l'hyperespace ? Si l'envie lui en prenant, il n'avait cas monter jusqu'au cockpit ! Cette absence d'ouvertures cachait en réalité la véritable fonction de ses quartiers : un vaisseau dans le vaisseau. Si, pour une raison x ou y, Ragda devait un jour se trouver dans une situation dangereuse, risquant la mort ou la capture, il n'avait qu'à appuyer sur une série de boutons pour déclencher l'explosion de l'Agonie d'Ardos (et de son pilote), libérant ainsi l'énorme capsule de sauvetage intégrée à la structure... L'explosion servant, évidemment, de diversion pour lancer la procédure de saut hyperspatial vers la coordonnée « sécurisée » la plus proche...

« Oh que oui ! Je crois que même à l'heure de pointe sur Coruscant je n'ai jamais vu autant de monde ! » plaisanta le pilote, assis sur un tas d'explosifs sans même le savoir. Il exagérait... Mais pour un monde de la bordure, une telle activité l’impressionnait vraiment. « Il doit y avoir des personnalités et des curieux des quatre coins de la galaxie. Il paraît que c'est le mariage du siècle, et je pense que... »

Ragda coupa le micro. Il n'avait que faire des déblatérations de son employé. Il devait rester concentré... Concentré, oui... Pour une une tâche de la plus haute importance :

Choisir sa toilette ! S'il avait accepté cette invitation, ce n'était certainement pas pour souhaiter au Muun une vie heureuse... En fait il n'avait strictement rien à faire de sa vie... Non... Il comptait bien éblouir la foule, quitte à faire ombrage au couple ! Il y aurait sur ce monde le plus grand rassemblement de photographes de tous les temps ! Et Ragda comptait bien être sur toutes les photo ! Un coup de com. gratuit, que demander de mieux ? Surtout sur un monde affilié à la LMP...

Depuis le décollage il hésitait... Quel poncho porter ? Quelle coiffe ? Il savait que sur Muunilinst, il était de coutume de faire étalage de sa fortune... Ainsi, il avait présélectionné plusieurs toilettes, toutes plus raffinées les unes que les autres.. Et après encore de longues minutes d'intenses réflexions, il se décida enfin :

Une pièce unique, réalisée sur mesure pour son couturier Wookie attitré. Un poncho tissé de fils d'or, telle un canevas, sur lequel avaient été incrustées de petites pierres précieuses de toutes les couleurs, du pourpre profond, au vert le plus vif. Au niveau du col en « V », de l'extrémité intérieur et des manches, des « crédits » pendaient, telles d’excentriques franges hors de prix. Il l'enfila rapidement, aidé des bras articulés de son chariot répulseur prévus à cet effet. Dans son dos grassouillet, la fermeture éclair fut rapidement remontée. Il fit dériver le chariot sur quelques mètres, afin de se placer dans le miroir qui refléta rapidement un Ragda à la moue satisfaite. Le décolleté se terminait tout juste à la naissance de ses bourrelets. A son extrémité pendait une gemme de corusca de belle taille, cette pierre valant à elle seule plus de 70% du prix de la toilette.

Ensuite, comme la cerise au sommet de l'énorme gâteau, Ragda posa sur sa tête une coiffe garnie de plumes de toutes les couleurs, rappelant celles des pierres précieuses du poncho, qui auréolèrent sa tête en un demi cercle de cinquante centimètres de diamètres. Il ignorait la provenances de celles-ci, ni même si elles avaient une quelconque valeur. Il s'agissait d'un coup de cœur ! Enfin, il passa des bagues à chacun de ses doigts, avant de s'emparer d'une canne argentée terminée d'un rubis circulaire aussi gros que sa petite paume. Excentrique, mais classe !

Parfait ! Il était tout bonnement parfait! L'ensemble lui avait coûté prêt d'un demi-million de crédits... Et encore, il avait pu négocier un tarif de gros, pour les gemmes, grâce aux relations du Sénateur de Christophsis. Une fois cet habillage terminé, la coiffe ajustée, les plis du poncho ayant épousés à la perfection ses formes généreuses, Ragda réactiva le comlink. Mais cette fois il ne contacta pas le cockpit.

« Sweety ? » fit-il, appelant son invitée. Une call girl qu'il embauchait régulièrement. « Vous êtes également prête ? N'oubliez pas ce que j'ai dis : sexy, mais élégante ! Essayez d'être aussi... Radieuse que moi. Enfin pas trop non plus, je dois rester la vedette de cette soirée … Hum... Oui, après les mariés, naturellement ! »

****

Station Haut-Port, dix minutes plus tard, zone de transit vers la planète,

« Elle est en retard ! » pesta le Hutt, énervé. « Ça sera signalé à l'agence ! C'est intolérable ! » L'attente n'arrangeait rien à son irritabilité. Il lui laissait encore cinq minutes... Passé ce délai, il prendrait la première navette disponible pour rejoindre le cortège du mariage ! Il ne pouvait se permettre d'arriver en retard, lui !

Il soupira, se maudissant lui-même. Quelle idée lui avait-il prit d'embaucher, à la dernière minute, une seconde call girl ? Une décision prise juste avant de quitter l'orbite de Coruscant. Dans l'urgence la plus totale, il avait alors appelé une agence locale. Pourquoi hein ? Simplement parce que deux call girl c'est toujours mieux qu'une ! Et puis aussi... Parce que les Muun sont certainement les êtres les plus carrés et logiques de cette galaxie ! Alors, pour les impresionné, il avait décidé de jouer la carte de la symétrie : lui au milieu, une call girl de chaque coté, habillée dans des couleurs complémentaires : robe dorée, accessoires argenté pour l'une... Et robe argentée, accessoires dorés pour l'autre ! Élémentaire mon cher Ragda.

Juché sur son chariot, affalé dans ses coussins tel une limace amorphe, il baissa les yeux pour contempler la sublime créature allongée à son coté : Sweety. La call-girl mirialan avait enfilée sa robe longue dorée, fendue jusqu'en haut de la cuisse. Décolletée mais pas trop, dos nu. Ragda lui avait offert une parure argentée scintillante. Il n'avait pas eu le temps d'emporter une robe pour Cherry, il avait donc transmis la liste de ses exigences à l'agence... Et il espérait que celles-ci allaient être respectées ! Sinon il allait...

Et juste à ce moment là, plusieurs mouvements de tête lui firent lever les yeux. Elle était là, telle un phare au milieu de cette foule de badauds sans intérêts. Splendide. Une Twi'lek à la peau bleutée, aux formes parfaites. Elle portait une robe argentée, exactement comme convenue, qui galbait à la perfection ses courbes généreuse. Ses traits semblaient harmonieux... Et il se dégageait d'elle une impression de sévérité... Parfait ! Rien de mieux qu'une call-girl hautaine pour attirer les regards ! Elle était parfaite ! Presque autant que Sweety.

« Ce n'est pas trop tôt ! » l'invectiva le Hutt, lorsqu'elle fut au pied de son chariot. « Passez cette parure, nous n'avons plus une seule seconde à perdre ! » La même que celle de Sweety, mais dorée. « Et qu'est-ce que vous attendez ? Montez ! » Il lui indiqua du doigt la place dans la coussins à coté de lui. Une question de symétrie oui : Sweety à droite, Cherry à gauche. « Je ne pense pas avoir besoin de rappeler les règles... Mais je le fais quand même : Sexy mais élégante. Attirez les regards à vous, et donc à moi. Et si quelqu'un vous accoste, restez polies, courtoises. Enfin, si quelqu'un commence à vous importuner, revenez sur le chariot, les indésirables ont tendance à ne pas trop s'approcher de moi en général... » Petit ricanement. « De toute façon, pour la première partie, vous n'aurez pas le choix. Nous allons faire parti du cortège des mariés. Nous allons défiler dans l'avenue centrale juste derrière eux, avec leurs autres invités. Ne regardez pas la foules. Gardez les yeux rivés devant vous, soyez sérieuse, froides, telles des créatures de rêves inaccessibles au commun des mortels. Mes jolies... Vous allez être les proies de tous les photographes ! Et donc, moi aussi. » Dans sa large tête, Ragda avait tout prévu, il avait imaginé cette scène des dizaines de fois... « Et surtout, ne regardez pas les Jedi lorsque l'on passera la haie d'honneur. De toute manière je compte accélérer à ce moment. » fit-il, avant de jeter un regard fugitif à Sweety dont il connaissait les secrets. La Mirialan était en effet sensible à la Force... Et bien qu'elle userait de toute sa maîtrise pour le dissimuler, il ne valait mieux pas trop traîner devant ses semblables. Ex-Sith, elle préférait garder profil bas... Le Hutt le comprenait parfaitement... D'ailleurs cela faisait parti intégrante de leur petits arrangements : En échange de quelques services fournis par « Fantôme », elle le protégeait d'éventuels adeptes de la Force susceptibles de lui en vouloir... Ce n'était pas seulement de la paranoïa ! Ragda avait déjà été étranglé deux fois par des Sith ces dernières années... Et comme le proverbe disait « Jamais deux sans trois » il ne préférait prendre aucun risque ! Mais pour justifier cette dernière remarque, il usa d'un gros mensonge. « Je n'ai rien contre ces... Jedi... Mais depuis que j'ai découvert ma sensibilité à la Force, je me méfie quand même. La psychose est telle en ce moment... Avec la garde licteur qui écument les couloirs du Sénat par exemple... Enfin bref, je préfère garder profil bas de ce coté pour le moment. » Il espérait surtout que sa sensibilité à la Force, ferait écran, sinon « parasite » aidant Sweety à encore mieux dissimuler sa véritable aura. Et puis de toute façon, il y aurait une telle foule massée de part et d'autre de la haie d'honneur... Une foule en liesse, hurlante, dans la plus grande débauche émotionnelle... Comment les Jedi pourraient-ils rester concentrés ? Tout allait se passer comme il l'avait prévu... Absolument tout...

****


Et voilà comment, une heure et demi plus tard, l'improbable trio passa devant les membres de l'Ordre Jedi. Ragda, calculateur, avait volontairement laissé une partie du cortège le distancer dans les premiers mètres du défilé. Ainsi, il avait pu être aisément pris en photo ! Puis, dans un second temps, alors que la haie d'honneur se rapprochait, il avait accéléré, rattrapant le « peloton » de VIP, pour passer au milieu d'eux. Quelques têtes se tournèrent, quelques sourcils se froncèrent à leur passage, mais aucun Jedi ne les arrêta. Soit ils avaient été dupés, soit ils allaient attendre un autre moment pour les accoster. Peut-être ne désiraient pas gâcher les festivités devant autant de témoins... En tout cas, Ragda, Sweety et Cherry passèrent sans encombres les voûtes impressionnante de l'entrée d'honneur du Grand Palais...

Malgré cette réussite, le Hutt éprouvait des sentiments mitigés... Il n'avait pas été assez photographié à son goût ! Il fallait dire que les mariés avaient fier allure... Et surtout que les curieux s'étaient déplacés pour les voir eux ! Enfin... Il noierait sa déception dans la boisson, une fois la cérémonie terminée.
Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Orbite de Muunilinst - Vaisseau de la délégation Neimoidienne - 07h35 am

De nos jours, la richesse c'est le Pouvoir. Telles étaient les derniers mots du chapitre deux de son livre qu'il venait à peine de commencer. Tout le monde le savait, Grendo était un grand amateur d'art en tout genre mais dans la sphère privée la lecture avait tout autant d'importance. Des auteurs tels que le célèbre Coruscantii Jahan Brakis pour son ouvrage "La Jouissance du Pouvoir" ou encore le Neimoidien Gilad Ploh pour son analyse hautement récompensée sur l'origine de nos différents Mouvements Politique jusqu'à notre ère. Lire était un moyen efficace de s'évader, de voyager, de faire abstraction de la réalité l'espace d'un instant et de se laisser envahir par de nouvelles émotions. Et bien que la lecture du Sénateur avait souvent un lien direct ou indirecte avec l'argent et le pouvoir, cela avait le don d'apaiser l'individu qui n'hésitait pas à s'isoler quelques heures dans ses quartiers.

« Bonjour Papa ! » s'exclama Gunnay, l'avant dernier fils de Grendo, à peine âgé de sept ans.

S'orn leva les yeux vers la porte et découvrit la petite tête de l'enfant dans l'encolure de la porte, un large sourire sur le visage. Il l'invita à entrer prenant soin de refermer son livre qu'il déposa sur son bureau.

« Gunnay, viens entre. » l'enfant s'approcha et couru dans les bras de son papa qui s'était agenouillé pour être à la hauteur de son fils. « Qu'est ce que tu fais là Gunnay ? Maman ne s'occupe pas de toi ? » il hésita un instant à répondre, le pouce en bouche.

« Maman dit qu'on va bientôt arriver sur Mounininst. »

« Muunilinst Gunnay, c'est Muunilinst, la planète d'origine des Muuns. Ce sont de grands humanoïdes dépassant souvent les deux mètres de haut. La plupart d'entre eux se sont spécialisés dans le domaine des banques. »

« C'est quoi un numanoid ? » questionna-t-il en fixant son père d'un air dubitatif

« Un Humanoïde, c'est en quelque sorte un individu qui ressemble à un être humain mais qui n'en n'est pas un, tu comprends ? Nous sommes nous même des humanoïdes. »

L'enfant fronça les sourcils, se gratta la tête et répliqua :

« Moi pas un numanoid, moi Gunnay ! »

Grendo sourit légèrement tout en serrant son fils dans ses bras. Un moment de tendresse qui faisait plaisir au Neimoidien.

« Oui bien sur, ne t'inquiète pas, tu es Gunnay. Viens nous allons chercher Maman. »

.:. .:.

Pendant ce temps quelques cabines plus loin.

« Vous êtes-sur que cela fonctionnera ? » demanda une voix féminine, quelque peu inquiète.

Une autre femme lui répondit, l'air grave, les traits sévères, une petite fiole entre les mains.

« Certainement Miss Ten'Shi, une goute de ceci suffirait à endormir un bantha pendant une semaine, deux goutes c'est le coma assuré, je vous laisse imaginer l'effet qu'auraient trois goutes voir plus sur un organisme vivant ... »

La dame était ravie. Observant de son regard cruel la petite fiole dans les mains de l'individu, elle s'imagina un instant à quoi ressemblerait sa vie une fois son mari disparu. Héritière d'une fortune colossale, libre de pouvoir se remarier avec qui elle le désirait, seul et unique parent de leurs quatre enfants, ce plan était parfait. A se demander pourquoi elle n'y avait pas pensé plus tôt, peut-être imaginait-elle que Grendo changerait un jour, qu'il s'éloignerait du Sénat pour s'occuper de sa famille, aujourd'hui elle n'y croyait tout simplement plus. Pire, elle le haïssait, elle le détestait, il avait failli l'étrangler lors de la réception donnée par le Grand Monarque lors de la Fête du Commerce, c'était la goute de lait de bantha qui faisait déborder le vase. Elle devait agir vite et mettre un terme à l'existence de Grendo S'orn.

« Il vous suffira de mélanger discrètement ceci à son breuvage lors de la Cérémonie du Mariage. Ca passera quasiment inaperçu dans un verre de vin de Fleur, j'ai cru comprendre que le Sénateur était assez friand de ce genre d'alcool. »

Damak Ten'shi acquiesça s'emparant enfin de la fiole.

« Effectivement, pour ne pas dire totalement alcoolique. Bientôt ce ne sera plus qu'un vulgaire insecte que je n'aurai aucun mal à écraser définitivement. Le monde se portera bien mieux sans lui. »

Son interlocutrice de noir vêtue ne répondit pas, se contentant de dévisager Damak Ten'Shi de ses larges yeux gris. Elle avait abaissée sa capuche pour qu'on ne puisse pas vraiment distinguer les traits de son visage.

« Vous devez certainement me prendre pour une folle n'est ce pas ? Vouloir tuer mon mari ... celui qui a une brillante carrière politique. »

« Mon avis importe peu dans cette histoire Dame Ten'Shi. Votre père m'a chargé de vous aider à accomplir cette mission, ma tâche est à présent terminée. C'est vous et vous seule qui avez les cartes en mains désormais. » répondit-elle d'un ton lugubre en se retournant soudainement vers le hublot de la cabine. « Durant ma vie j'ai vu des choses que vous ne verrez sans doute jamais, participé à des événements que même l'histoire semble avoir oublié, rencontré des gens aux désirs bien sombres et à la volonté bien étrange, alors soyez rassurée car assassiner votre époux n'est rien comparé à tout ce que j'ai pu être témoin. »

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Trois heures et demi plus tard, Grendo et toute la délégation Neimoidienne marcha aux côtés des illustres invités du Mariage entre Voyl Clawback et Shiney Vault. La Capitale d'Harnaidan était à la hauteur de ses espérances, une superbe ville aux allées pavées de marbre sans parler de ses illustres bâtiments qui bordaient l'avenue du Grand Palais. Suivant le rythme du cortège, la famille S'orn était presque au complet, seul Rute, le petit dernier âgé de deux ans à peine n'était pas présent. On pu observer Grendo aux côtés de sa femme Damak Ten'Shi, Haako, Rune et Gunnay se tenaient tous les trois la mains tandis que Shanka, l'unique fille de S'orn se tenait derrière lui. La jeune fille avait tout naturellement pris place en retrait, n'étant pas la fille de Damak.
Non loin de la famille S'orn, Ton Quee, Directeur de S'ornPharma Corp et Loohy, sa fille sans oublier la présence d'Uthar Ozmac, Sénateur de Cato-Neimoidia ainsi que ses proches collaborateurs.

« Gunnay relève toi bon sang ! » rouspéta Damak le voyant par terre occupé à ramasser les crédits jetés par la population Muun sur le cortège.

« Mais ... crédits ! » pleurnicha le jeune garçon avant d'être attrapé au vol par son père qui le pris dans ses bras, le forçant à lâcher l'argent.

« C'est une coutume locale Gunnay, parfois on lance du riz ou même des fleurs pour célébrer un mariage, ici c'est des crédits, tu comprends ? »

« Et on ose parler d'un déficit de quatre cent milliards de crédits dans les caisses de l'état de la République. Alors qu'ici, on lance l'argent comme des petits pains. Quelle belle mentalité ! » pesta Damak discrètement en direction de son mari.

« Veux-tu bien te taire, on risque d'entendre tes commentaires inutiles et de frôler l'incident diplomatique. »

« J'en étais sûre, j'étais certaine que tu allais les défendre ! » tout en haussant les épaules, elle jeta un regard noir à Grendo et continua son monologue « De toute façon tu n'es jamais d'accord avec moi ! Jamais ! Peu importe le sujet, c'est sans cesse l'opposition. A croire que tu le fais exprès. »

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Invité
Anonymous
Folie. Tout cela n’était que folie…

Les mots de son maître résonnaient encore dans la tête de la twi’lek. Vouloir retrouver un muun qu’elle n’avait que croisé. Des jours entiers, a essayer de la convaincre et de nombreuses promesses données. Elle savait que si elle se faisait voir, plus jamais la bleutée ne pourrait partir en mission solo. Pourtant, elle voulait des réponses, et le plus vite possible. C’est pour cela qu’elle était en orbite de Muunilinst, attendant de pouvoir s’amarrer au haut port.

-Navré, mais Monsieur Clawback ne peut vous recevoir aujourd’hui.

-Dit-lui que c’est urgent, je dois le voir concernant une affaire à laquelle il ne pourra dire non.

-Navré, mais son mariage de demain est plus important.

Elle en resta sans voix. Mariage ? Demain ? Mais… Donc ce qu’elle avait cru ressentir n’était qu’une illusion de son esprit ? Elle se sentit perdue, peut être que son maître avait raison… Non, elle voulait des réponses, elle les aurait donc !

-S’il vous plaît. Laissez-moi au moins voir un responsable, si monsieur Clawback n’est pas disponible, je pourrais au moins voir quelqu’un qui pourrait être intéressé par mon affaire.

-… Bien, vous pouvez atterrir, je vous met en relation avec quelqu’un qui pourrais être intéressé.

Le lendemain, 8h30 heure locale

Folie… Folie que tout cela.

Les mots résonnaient encore dans la tête de Wed’lek. Elle avait effacé les souvenirs du muun qui l’avait accueillit et avait réussit à dormir dans une salle vide, maintenant elle n’avait qu’un objectif : descendre sur la planète et allez le voir. Elle devait lui parler, mais… Comment ? Alors qu’elle réfléchissait doucement elle aperçut une twi’lek aussi bleue qu’elle, mais avec plus de formes. Elle attendait pour rentrer dans la zone de transit. La bleutée s’approchait de sa quasi-double et fit semblant de tomber à ses pieds.

-Pardon… Je crois que je me suis fait mal à la cheville… Pouvez-vous m’amener aux toilettes s’il vous plaît ?

Trente minutes plus tard, Wed’lek avait passé la robe de Cherry, avait triché pour augmenter ses courbes et usé de maquillage pour cacher ses tatouages. Elle attendait l’ancien ministre de l'Économie Ragda Rejliidic, rien que ça. Elle passait donc le costume de call-girl et venait tout juste d’entrer dans la zone de transit, cherchant le Hutt qu’elle devait accompagner. Quand elle eut trouvé, elle s’approcha de lui et écouta ses instructions.

Une heure et demie plus tard

Allongée sur le chariot répulseur, aux côtés du Hutt et de la mirialan, Wed’lek regardait devant elle, les yeux fixés sur la nuque du muun qui présidait le cortège. Elle l’avait enfin retrouvé… Elle trouverait le moyen de lui parler, elle voulait des réponses et elle les aurait.
Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Muunilinst - Harnaidan - Avenue du Grand Palais - 10:32am

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De mémoire, Voyl n'avait jamais vu autant de monde à Harnaidan et reçu autant de décibels dans les oreilles en si peu de temps. Ce n'était pas le premier mariage de l'année, cependant, c'était la première fois depuis près d'une décennie qu'un membre d'une dynastie dirigeante daignait prendre épouse sur son sol, et que des hors-monde y étaient conviés. Des étrangers qui étaient venus grossir les rangs et ne se privaient pas d'user largement de ce privilège en faisant un raffut de tous les diables.

Clawback avançait au rythme imposé par le Haut Juge, relativement lent et métronome : en un sens, ce n'était pas plus mal. Impossible d'aller bien plus vite avec tout ce poids sur le dos. Il sentait le bras de Shiney noué avec le sien, l'accompagnant à chacun de leur pas. Il ne savait pas vraiment s'il s'agissait d'une aide, d'un soutien autant physique que mental, ou bien une chaîne de laquelle il ne pourrait plus jamais se défaire. Shiney était une femme brillante et agréable, il n'avait foncièrement rien à lui reprocher, et tous deux s'étaient bien entendus dès le départ. mais... Mais rien. C'était tout. Entre eux, le plat, le vide intersidéral. Elle n'éveillait rien de particulier en lui et il savait que son côté rabat-joie aurait tôt fait de lasser son caractère plus enjoué. Au mieux, elle en viendrait peut-être à l'ignorer et à vivre sa petite vie loin de lui. Au pire, elle ne le supporterait pas longtemps et lui jetterait son indifférence à la figure. Voilà où en était Clawback de sa réflexion lorsque le Grand palais surgit devant eux à la sortie du tournant.

Les regards des Jedi disposés entre les gardes glissaient sur eux, et Voyl les ignora, braquant toute son attention vers l'immense bâtiment aux airs de panthéon qui leur faisait face. Un endroit qu'il avait toujours apprécié jusqu'à... aujourd'hui. La première fois qu'il appréhendait d'y rentrer.

Son profil se tourna de quelques degrés vers Shiney. Après une seconde d'inattention, la muun accrocha à son tour son regard. Il inclina légèrement la tête en signe d'approbation. Il vit ses pommettes rosir, ses yeux fuyant rapidement les siens et sa main empoignant brusquement son bras pour le tirer en avant.

Les jeux étaient faits.
Ils disparurent dans l'ombre du porche du Grand Palais sous les vivas de la foule.
-- Premier Sujet Clos --

Merci à ceux ayant pris le temps de participer ! Razz
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