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Quelques jours plus tôt sur Nfolgai…
 
Son retour de Nfolgai ne fut guère discret. En effet, son absence avait été remarquée. Et plus encore les moyens mis en œuvre pour y retourner et rapporter ce qui n’avait pu être ramené la première fois. Cependant, Darth Ynnitach n’y était pas retournée dans un premier temps. Cette fois ce fut un petit groupe de combat composé de plusieurs vaisseau, croiseurs et frégates, avec de l’infanterie pour mettre au pas les cultistes de Sorzus Syn restant dans la base et le temple et leurs éventuelles créations. Ce qui fut vite maîtrisé. Mais ensuite, la Dame Noire y était retournée pour veiller à ce que l’emport des pièces les plus importantes soit fait avec précaution. Au-delà des amulettes de pouvoirs et autres objets de puissances, il s’agissait surtout des êtres vivants. Ne considérant pas les mutants comme important, ceux-ci furent mis à mort pour la plupart, certains endormis, le tout pour étude sur sujet vivants ou morts.
 
Non, la pièce la plus importante était le Léviathan en sommeil. Et c’était surtout pour cet animal endormit depuis des siècles que la Dame Sith avait fait le déplacement.  Et c’était un travail de longue haleine que de le faire sortir du bassin dans lequel il était plongé, pour le transférer dans un autre, artificiel, sans qu’il se réveille. D’autant que le convoi ne devait pas se rendre à Dromund Kaas, malgré ce que certains préconisaient à la Dame Noire pour transformer cette découverte en triomphe en faisant parader le Leviathan sur la capitale Sith, mais à Dromund Fels. Une fois le temple et l’ancienne installation de Sorzus Syn vidées, la planète Nfolgai ne présentait que peu d’intérêt et c’est sans regret que la Sith lui tournait le dos et s’en retournait dans le système Dromund.
 
 
 
Quelques heures plus tard, sur Dromund Fels…
 
Dromund Fels, la quatrième planète du système. Planète à la surface aride ou la vie y est difficile. Mais il n’empêche que cette vie puisse venir y prendre forme. En effet, malgré que Dromund Kaas soit la seule planète du système à concentrer autant de population sur son sol, Dromund Fels en abrite une elle aussi, mais beaucoup moins importante. Majoritaire concentrée d’ailleurs dans des centres urbains. Le reste n’étant qu’anciens sites dignes d’intérêt archéologiques quant au passée des Sith.
 
C’est sur cette planète présentant que peu d’intérêt que Darth Ynnitach prit la décision d’installer son Leviathan. Etant un animal plus que dangereux, il valait mieux qu’il, en cas de réveil  prématuré, ne puisse causer un immense carnage comme sur Dromund Kaas. Une planète mineure, n’ayant pas l’importance de la capitale Sith, soit frappée par un tel cataclysme. Les rares centres urbains furent tout de même dotés de système de protection via des champs de force pouvant être dressé autour des villes et y compris à l’intérieur en protégeant les quartiers les plus importants, si la bête arrivait à y entrer… Et en espérant que cela suffise !
 
L’installation prenait comme point de départ, un ancien bâtiment qui semblait avoir été conçu pour abriter certains animaux. Autour, s’était installé un campement d’archéologues qui avaient été déplacés. A la place une installation plus fonctionnelle et militaire s’était construit tout autour. A la fois pour protéger le site de ce qui viendrait de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur.  Le transport de l’animal sur la planète avait été effectué par un transporteur lourd, avec un équipage réduit composé majoritairement de droïdes. Le voyage s’était déroulé sans  encombre et l’arrivée du transporteur plutôt discrète. Et il fallu encore de nombreuses heures d’efforts pour emmener l’animal là où il continuerait son sommeil. Jusqu’à ce que la Dame Noire des Sith n’en décide autrement.
 
 
Au même moment sur Dromund Kaas…
 
Darth Ynnitach n’avait pas assistée à l’arrivée de « son » monstre sur Dromund Fels. D’autres affaires requéraient son attention à la planète-capitale. Mais elle n’allait pas l’oublier pour autant. La Sith avait rapporté deux parchemins de son exploration. Et durant son retour sur place, ses troupes avaient pris et fait convoyer jusqu’ici d’autres pièces dignes d’intérêt. La pièce majeure ayant été rapportée par son apprentie de Nfolgai. Apprentie dont le nom ne franchirait dorénavant plus ses lèvres. Et il ne serait guère judicieux de le prononcer à nouveau en sa présence… 


La Dame Noire ne savait comment elle devait le prendre, cette fuite, tout en laissant cet objet, un holocron Sith. Il aurait bien pu servir de monnaie d’échange lorsqu’elle serait rattrapée. Elle et les autres bâtards qui avaient osés lui mettre de drôles d’idées dans la tête ! Quoiqu’il en soit, une prime était sur leurs têtes et le montant élevé serait une bonne motivation pour leur courir après ! A la première occasion, Darth Ynnitach s’était enfermée dans sa salle privée, là où même l’intendant de la Sith ne pouvait venir s’y aventurer, sous peine de mort. Et il s’agit bien là d’un des aspects ou la Dame Noire tient toujours sa promesse.


Elle était assise dans un fauteuil. L’holocron reposait sur un piédestal  se terminant comme une paume de main ouverte, mais aux serres plus qu’effilées. C’est passablement en colère que la Sith fixait l’objet de forme pyramidale. Il refusait, obstinément, de s’ouvrir, de lui délivrer son savoir. Pire encore, aucune forme « holographique » de l’une des premières Seigneurs Noirs des Sith, n’était apparue. Pourtant elle avait prononcé les mots qu’il convenait y compris les intonations. Elle avait fait usage de la Force, mais rien. Au fond de la salle le mur était formé d’une pièce de basalte noire, aussi sombre que l’eau qui se trouvait dans le bassin de ce temple Rakata sur Byss. Cette plaque de pierre étrange renfermait les âmes de certaines victimes de la Sith. Celles-ci apparaissaient parfois sous la forme d’un visage grimaçant avant de disparaître et de revenir en hurlant dans la Force. Certains avaient été des Sith puissants et de possibles concurrents à son pouvoir sur Dromund Kaas ou ailleurs. Aujourd’hui, ces âmes qui se trouvaient être enchaînées à son pouvoir, étaient sollicitées pour l’aider à ouvrir ce holocron. Mais même eux, après plusieurs tentatives qui s’étaient révélées être vaines, finissaient par se moquer d’elle. A force, dans sa paranoïa, elle croyait aussi que l’holocron se moquait d’elle en restant ainsi, éteint comme d’un objet inutile, un vulgaire presse-papier.
 
-Assez !!! Hurlait-elle à travers la pièce.
 
Joignant la Force à la parole, les ricanements, les moqueries et les conseils de toutes sortes cessèrent et le silence régnait enfin dans la pièce. Plongeant sa tête entre ses mains, Darth Ynnitach cherchait un moyen d’ouvrir ce fichu holocron. Avant de finalement se redresser et d’attraper le verre de vin qui reposait sur la petite table à ses côtés. Son regard se posait sur le liquide carmin avant de le vider. Une idée malsaine venait de germer dans son esprit.
 
-Tout pouvoir exige des sacrifices… Répétait-elle avant de finir le verre d’une traite et d’appeler son intendant Muun, Panith, avec son comlink.
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Quelques jours plus tard, toujours sur Dromund Kaas…
 
Cela faisait des jours que la Sith n’était pas sortie de se bibliothèque privée. Ce n’était pas tout à fait vrai, mais disons qu’elle y passait davantage de temps que d’ordinaire et qu’elle ne s’occupait réellement que des affaires les plus urgentes. La plupart du temps c’est l’Intendant Muun, Panith, qui répondait aux notes, au nom de la Dame Noire. Un compte rendu lui serait fait lorsqu’elle le désirerait. Le Muun était assez prudent pour ne pas la déranger avec des questions qui lui paraitraient comme étant futile alors que l’esprit de la Sith est ailleurs, perdu dans la recherche d’antique savoir oublié depuis des siècles.
 
Darth Ynnitach était attablée à son bureau. Dessus se trouvait de nombreux lecteurs holographiques et ouvrages anciens. Certains ouverts, d’autres non. La plupart des ouvrages étaient des traductions d’écrits anciens, perdus depuis des siècles. Détruit durant le Génocide, volés par des ignorants ou par des Jedi, ce qui revenait au même. Ou tout simplement en ayant souffert des affres du temps, tombés en poussières. Et aussi curieux que cela pouvait être, certains de ces ouvrages étaient tout simplement incompréhensibles, ayant bénéficié d’une traduction mauvaise ou, dans le meilleur des cas, approximative.
 
La Sith n’avait plus réellement la conscience du temps. Ignorant si cela faisait des heures ou des jours qu’elle planchait sur cette seule et unique page, perdue dans un ouvrage sur l’Alchimie Sith. Elle expliquait comment procéder à l’ouverture, plutôt atypique, de ce holocron. Mais hélas, plusieurs mots n’avaient guère de sens. Darth Ynnitach ne comprenait pas, ne pouvait saisir le sens des consignes à respecter. Et si elle s’essayait tout de même et le faisait mal, cela risquait de lui coûter cher, y compris la vie…
 
« Je peux t’aider ! »
 
La voix ne résonnait pas réellement dans la pièce. Mais plutôt dans la Force. La fatigue et une certaine forme de déconcentration faisait sursauter Ynnitach tandis que son regard se portait instinctivement droit devant elle, vers le fond de la pièce plongé dans la pénombre. Il n’y avait rien, si ce n’est un bref reflet, un mouvement subtil dans l’obscurité. Comme un serpent ondulant dans l’herbe haute.  
 
« Je peux t’aider ! »
 
La voix dans la Force se faisait à nouveau entendre. La Dame Noire plissait les yeux, non pas pour détecter la « présence » qu’elle sentait et connaissait relativement bien, mais par méfiance. La Sith finissait par se lever du fauteuil, faisait le tour du bureau et marchait tout droit, d’un pas mesuré, vers le fond de la pièce. Le mur était légèrement différent du reste des autres murs. Il était fait d’une matière presque vivante. Par certains aspects il ressemblait au liquide noirâtre dans lequel Darth Ynnitach était entrée dans le temple Rakata sur Byss. Sur cette surface aqueuse, un visage hurlant et grimaçant s’en détachait. Dans la Force, la Dame Sith pouvait sentir sa présence et ainsi se remémorer de qui il s’agissait. D’un rival provenant d’une planète extérieur, du temps de Darth Orn. Mais dans cette « plaque » cohabitait les âmes de plusieurs ennemis. Dont certains remontaient du temps de sa maîtresse de mère. Enfant, les rares fois où elle avait pu se glisser ici, la future Darth Ynnitach avait toujours été impressionnée et attirée par cette chose dont elle ne pouvait en définir l’usage et l’intérêt. Après tout, se débarrasser d’un ennemi n’est-il pas aussi la volonté de l’oublier et passer à autre chose ? Pourquoi le garder dans cet état ? Si ce n’est de ressentir une joie perverse, une forme de jouissance même à l’idée d’avoir contrôlé ses faits et gestes, d’avoir ordonné ou donné sa mort et après ça de continuer à dominer son âme…
 
-M’aider ? Saurais-tu traduire retranscrire ce texte ? La Dame Noire était plus que méfiante, mais elle voulait savoir comment ouvrir ce fichu holocron qui semblait se refuser à elle.
 
« Mais bien sur que oui ! » La voix prenait un ton moqueur. «En échange, je veux la liberté, bien sur ! Voilà notre marché, je décris ce document et tu me libères ! » Cette fois la voix était autoritaire, mais l’on pouvait ressentir une pointe d’espérance.
 
-Oui se serait équitable…
 
La liberté, bien sur. La liberté de rejoindre la Force. De ne plus être une âme tourmentée, prisonnière de l’espace matériel. Etre libérée de ses chaînes, en quelque sorte. Ce qui faisait sourire la Sith. C’est ce qu’elles voulaient toutes. Mais il fallait vraiment avoir de quoi monnayer cette liberté. Et cette âme, ennemi du passé, semblait devenir un allié temporaire du présent. Mais enchaînée pour l’éternité ! Il a échoué et son existence ne lui appartient plus ! Encore moins son savoir…
 
-Mais pourquoi accepterais-je ton aide… Puisque je peux t’y contraindre !
 
Levant ses mains gantées, Darth Ynnitach plongeait dans la Force et dirigeait sa puissance droit sur l’âme qui gigotait, au milieu des autres, tel un poisson piégé dans une marre qui s’asséchait sous un soleil brûlant. Finalement elle cessait de bouger, de fuir, piégée entre deux mains invisibles qui la tirait vers le rebord. Nul ne pouvait l’entendre, y compris si quelqu’un se trouvait dans la pièce en ce moment même, mais l’âme hurlait. Et ses tourments ne faisaient que commencer…
 
 
Plus tard…
 
La Dame Noire ignorait combien de temps elle avait passée avec lui, dans cette « étreinte » brûlante à travers la Force. Là ou pour l’âme piégée c’était la découverte d’une nouvelle forme de douleurs et de souffrances qu’elle n’avait  guère eues l’occasion d’y goûter avant aujourd’hui. Pour Darth Ynnitach c’était expérimenter une nouvelle forme de plaisirs sadiques. Certes, ce n’était pas aussi stimulant que sur des êtres vivants, mais non moins amusant, revigorant et très enrichissant ! L’être que fut l’âme avait finit par lâcher prise et à lui révéler tout ce que la Sith voulait savoir à propos de l’holocron. De lui traduire correctement cette seule et unique page de ce livre qui expliquait comment s’y prendre. En espérant que cela fonctionne…
 
Ce moment passé avec l’âme l’avait revigorée. La sensation de fatigue s’était évanouie aussitôt face à la perspective d’avancer et de commencer à toucher au but ! Revenant face au piédestal sur lequel reposait l’holocron, Darth Ynnitach relisait une dernière fois le manuscrit, avec la traduction qu’avait donné l’être tourmenté écrite dans un coin de marge. Au final il n’y avait que peu de termes qui étaient faux. Mais c’était tout de même assez pour rater la procédure. Un mot après l’autre, la Dame Noire égrenait les mots anciens d’une langue morte et quasiment disparue de nos jours.  Dans le même temps, la Sith jouait à tisser des fils imaginaires dans la Force en agitant ses mains devant elle. Sur Nfolgai certains cultistes puissants dans la Force agissaient de la sorte pour invoquer des éclairs de Force et autre. Chose que les Sith faisaient naturellement, sans passer par ces gestes grotesques.
 
-Seigneur Sith, parmi les premiers, les Exilés, qui ont forgés notre Ordre, nos origines et traditions. Dont la sagesse malfaisante git scellée dans ce holocron. Je vous invoque ! J’ouvre mon esprit à votre enseignement… Ouvrez-moi  en retour les secrets de votre pouvoir.
 
Dans un souffle sinistre l’holocron s’ouvrait et s’animait d’une vie qui lui était propre. Les inscriptions en Sithese s’éclairaient d’une lueur rouge, paraissant être des yeux de prédateurs cruels. Tout se passait comme d’ordinaire lors de ses tentatives précédentes pour accéder au savoir de l’holocron. Le cristal contenu à l’intérieur s’élevait doucement, majestueux, et une forme holographique finissait par apparaître, planant au dessus de l’objet pyramidal. La forme devait représenter Sorzus Syn, c’est du moins ce que Darth Ynnitach supposait.
 
-Dame Sorzus Syn… Répondez-moi ! Apprenez-moi ! Telle est ma volonté !

-« Toi qui ait réussi à ouvrir mon holocron, toi qui ait su dire les mots alchimiques qui brise le sceau de protection contre les êtres impurs et peu dignes d’accéder à mon savoir… Toi qui t’adresse à moi… Tu es comme les autres, tu convoites mon pouvoir ! Mais en es-tu seulement digne ? »
 
-Je le suis ! Je suis Darth Ynnitach, Dame Noire des Sith ! Je règne sur les Sith ! J’ai été confirmée par mes prédécesseurs ! Je suis morte et je suis revenue dans la souffrance du rituel ayant confondu le Royaume des Morts et le monde des vivants. Je suis le Seigneur Vivant des Sith !
J’ai arpenté Nfolgai.  J’ai découvert votre installation. Je suis revenue avec vos savoirs et les reliques laissées là bas aux mains d’êtres ignorants. Votre savoir mérite de figurer entre les mains de vos descendants. En tant qu’héritière de notre Ordre, je désire obtenir votre pouvoir ! Je suis revenue de là-bas avec des traces de vos Créations… et d’un Léviathan endormit.
 
-« Ooooh… Krespuckle… Ainsi tu l’as trouvé… vivant… »
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Deux semaines plus tard, sur Dromund Fels…
 
La Dame Noire était de retour sur cette planète peu attrayante du système Dromund. Son seul attrait étant l’installation que la Sith avait réaffectée pour sa dernière acquisition : un Léviathan. Durant ces dernières semaines, Darth Ynnitach avait réussi à ouvrir l’holocron que son apprentie avait rapporté de Nfolgai. L’artefact ancien contenant les savoirs concernant la création de monstruosités qui donnèrent aux Sith l’ascendant sur leurs ennemis. Des bêtes de cauchemars et de morts qui, une fois lâchées sur leurs proies, ne sont que mû par la volonté de leur maître. Et c’est un savoir qu’elle compte bien se servir sur ses ennemis… Puisque l’holocron Sith par le biais de la forme holographique de Sorzus Syn, avait bien voulu, non sans réticences par moment, à dévoiler son savoir concernant les Léviathans. Pour les autres créatures cela attendra…
 
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Il n’y a rien de pire pour un soldat que l’inaction. Du moins pour des êtres tel Arleth et Zharr. Tous deux servent dans la force armée d’Ynnitach depuis des années. Et ils continuent de le faire dans sa garde personnelle. Juste un changement de nom, mais qui leur convient très bien. Ne serait-ce que d’un point de vue social. Ceux qui en font partie ne sont plus uniquement vu comme des tueurs patentés au service d’une Sith, mais comme des soldats d’exception, des hommes d’élites au service de la Reine Noire. Mais depuis quelques temps l’inaction leur pèse. Byss remontait à si loin… Et Nfolgai qui semblait pleine de promesses n’avait pas eu la même saveur que bien d’autres mondes. L’un et l’autre ont soif de combats et faim de meurtres… Mais rien ici dans cette base, à surveiller ce couloir comme l’a exigé leur Maîtresse, ne peut les étancher.
 
Zharr était dos à une porte blindée. Celle par laquelle la Sith avait continué et leur avait ordonné de rester là. Arleth s’était positionné à l’opposé de son camarade, lui aussi dos à la porte. Ils restaient ainsi immobiles et silencieux. Immobiles, c’était le cas. Silencieux, seulement pour les gens de l’extérieur. Aucun son ne filtrait de leurs casques alors qu’ils étaient en pleine conversation. Du moins Arleth qui se plaignait de l’inaction. Zharr aussi en souffrait, tout comme il souffrait des jérémiades de son camarade. Pour sa part il était resté silencieux jusqu’à ce qu’il distingue à travers les optiques de son heaume ouvragé son comparse qui bougeait. Attention, il ne bougeait pas juste pour se désengourdir les membres, non, il bougeait vraiment, quittant son poste pour faire les cent pas ! Chose impensable sur Dromund Kaas !
 
-Je n’en peux plus ! Je n’en peux plus !!!!
 
Zharr ne bougeait pas, même s’il en avait envie. Mais il ne voulait surtout pas se rendre complice d’un méfait alors que leur commandant risquait de venir par ici pour les inspecter. Chose coutumière sur Dromund Kaas mais il y a fort à parier qu’il n’y ait pas de relâche ici !
 
-Tu devrais te calmer et revenir à ton poste… Lâchait Zharr, laconiquement, sachant très bien que son ami désobéi et que rien ne le fera se calmer dans l’immédiat, sauf peut être la venue du patron…
 
-Arrête ! On n’est pas sur Dromund Kaas ! Qu’est-ce qu’on fout sur cette planète de merde, hein ?! Faire du gardiennage pour la saloperie qu’on a rapporté de Nfolgai ?!
 
Ses déplacements dans le couloir finissaient par le conduire face à la baie vitrée donnant sur ce qui servait d’enclos au Léviathan. Son regard se portait sur le monstre endormit. Mais cette fois l’animal enfermé ne baignait plus dans ce liquide de conservation. Sa peau épaisse luisait avec les restes de l’eau qui continuait de couler vers le sol. Ses yeux glissaient plus bas, là où se trouvait sa tête et plus particulièrement sur ce qui se trouvait devant lui. Il ne croyait pas ce qu’il voyait et faisait un geste à l’attention de son camarade pour qu’il se rapproche. Ne l’entendant pas bouger Il tournait sa tête casquée vers lui, l’enjoignant à le faire.
 
-Viens voir et regarde ça ! Dit-il en pointant du doigt.
 
Poussant un soupir ennuyé, Zharr finissait par s’avancer sans pour autant se presser. Il espérait tout de même que le commandant ne passerait pas les inspecter. Arrivant à hauteur de son ami, ce dernier lui montrait du doigt ce qu’il devait voir. Son regard se posait naturellement sur le monstre avant de descendre plus bas. De là haut il pouvait distinguer la Dame Noire des Sith avec son sabre laser en main, lame activée. Ce qui lui fit arracher un juron bien sentit avant de ponctuer.
 
-Qu’est-ce qu’elle fiche maintenant ???!!!!
 
 
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Darth Ynnitach était bien décidée à mettre en œuvre se dont elle s’était entretenue avec l’hologramme, ayant la forme de Sorzus Syn, contenu dans l’holocron. Ce dernier lui avait expliqué, de différentes manières, comment faire pour contrôler le Léviathan et comment ces créatures réagissaient d’une manière générale. Mais à chaque fois, la Sith ne savait si toutes ces suggestions étaient bonnes. Se demandant s’il n’y avait pas là une part de l’esprit retord de l’une des Exilés à l’origine de leur ordre. Voulait-elle vraiment l’aider ou s’amuser de sa soif de savoir et de pouvoir avant d’y mettre un terme d’un coup de mâchoire ?  Ce n’était normalement pas le cas d’un holocron, bien que le programme holographique soit à l’image de son concepteur et y compris sur sa façon d’être, mais doit au final aider au mieux ceux ayant accès au savoir…
 
L’enclos venait de se vider du liquide servant à conserver le Léviathan et à le maintenir dans le sommeil dans lequel il était plongé. Une fois cela fait, Darth Ynnitach ouvrait la porte d’accès que se trouvait devant elle. Ce n’était pas la porte principale de l’enclos et donc le monstre ne pourrait s’en échapper. Du moins pas de suite. La Sith ne se faisait guère d’illusions. S’il se réveillait et qu’elle n’arrivait pas à le maîtriser, ce n’est pas un enclos en duracier, aussi solide soit-il qui l’arrêterait. Prenant une ultime inspiration la Dame Noire s’avançait et entrait, sans pour autant refermer la porte. Juste par précaution au cas où.
 
Elle était impressionnée, frappée par les dimensions énormes de l’animal modifié par l’Alchimie Sith. C’était la première fois que la Sith se retrouvait aussi proche de lui. Et fallait admettre qu’il est terrifiant, même encore endormi. N’ayant plus beaucoup de temps devant elle avant qu’il ne se réveille, Darth Ynnitach attrapait son sabre laser et l’activait. Une autre précaution, au cas où. Et voir la taille de ses griffes et de ses dents, pouvait donner l’impression que l’issue d’un combat en faveur de la Dame Sith paraisse utopique, mais pas dénué d’espoir, pas dans ces conditions.
 
Ensuite, elle faisait appel à la Force et la canalisait. Comme le lui avait enseigné l’avatar de la défunte Sorzus Syn. Levant une main gantée en direction du Léviathan, la Sith cherchait à projeter son pouvoir sur l’esprit de la bête et à prendre le contrôle. L’hologramme contenu dans l’holocron disait que c’était primordial de le faire avant que la créature ne soit pleinement réveillée.  Darth Ynnitach avait déjà pratiqué le contrôle des esprits sur des êtres vivants. Et ce Léviathan, pensait-elle, n’était rien de plus qu’un objet destiné à servir les Sith ! Il s’éveillait, elle le sentait et commençait à voir ses paupières s’ouvrir et pousser de petits grognements. Sans parler des muscles de ses pattes arrières qui reprenaient vies. Finalement elle atteignait enfin ce qui tenait de cerveau au monstre. Il lui semblait le tenir physiquement entre ses doigts. Là, elle commençait à le manipuler pour devenir sa nouvelle Maîtresse…
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A quoi peut bien rêver un Léviathan ? Question sans intérêt pour quiconque en fait. Peut-on vraiment supposer qu’un monstre rêve ? Et plus encore, peut-on imaginer qu’une création des Sith puisse rêver à quelque chose ? Si tel est le cas il faut savoir que les Sith s’en moquent. Leurs créations, même un monstre de cauchemar comme un Léviathan n’a qu’un but : servir. Leur utilité ? Faire peur sans nul doute et tuer. Pour le monstre endormi depuis des éons, tuer est quelque chose d’aussi naturel que de manger. L’un et l’autre allant de paire. La seule différence avec un animal naturel, ce qu’il n’est pas sans en avoir conscience, c’est que sa faim est insatiable. Peut être que c’est à ça qu’il rêve, ou bien cauchemarde, la faim qu’il éprouvera à la seconde où il ouvrira les yeux à nouveau et que son cri puissant résonnera dans les cieux de son nouveau terrain de chasse…
 
L’abomination répondait au nom de Krepusckle. Nom qui signifie beaucoup pour lui. Celui par lequel sa maîtresse, Sorzus Syn, le nommait. Elle l’avait distingué parmi bien d’autres de ses créations. Il avait droit à ses attentions particulières et se montrait dévoué en retour. Ou du moins ressentait-il un sentiment similaire puisqu’il s’agissait uniquement de faire ce qu’elle exigeait… Tout en testant ses limites comme toujours. Le souvenir lointain mais tenace de la Sith refaisait son apparition dans son sommeil. La Force, bien qu’il soit incapable de la nommer, venait lui chatouiller l’esprit. Ses paupières commençait à s’ouvrir et se refermait aussitôt. La lumière artificielle de son enclos l’agressait. Ce qui le fit grogner tout comme la présence intempestive de l’être qui le réveillait.
 
Ses yeux s’acclimataient enfin. Il pouvait voir qui était responsable de son réveil. Déjà, il savait que ce n’était pas sa maîtresse. Ce n’était pas sa façon de faire et encore moins son odeur ! Ses sens de prédateur revenaient à lui. Et déjà, l’idée de boulotter l’intruse lui passait par la tête. Jusqu’à ce qu’une forme d’interdit sous forme de douleur naissait dans son cerveau. Il ne comprenait pas pourquoi et mentalement il cherchait à s’y soustraire. Très vite, un lointain souvenir aussi cuisant refaisait surface. C’était la même chose concernant sa maîtresse, sa « mère » en quelque sorte. D’ailleurs, elle n’était pas là, Sorzus Syn, sa « mère ». Où était-elle ? L’avait-elle abandonné ? Mais la question mourrait là. De maîtresse, une autre s’imposait à son esprit. Une nouvelle « mère ».
 
Krepusckle finissait par se redresser tant bien que mal. Depuis des siècles qu’il est plongé dans un sommeil forcé ses muscles se sont endoloris. Doucement mais surement il se redressait. Celle à la peau rouge sang qui lui faisait face et qui était puissante dans la Force, qu’il est toujours incapable d’expliquer, paraissait bien minuscule. Comme la plupart de ses proies d’ailleurs. L’enclos était bien assez grand pour lui et il pouvait se redresser autant qu’il le pouvait. A présent bien réveillé et par habitude il poussait un long rugissement. Que tous sache que Krepuckle est réveillé…
 
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Darth Ynnitach continuait de maintenir la pression sur l’esprit du Léviathan. Il sortait péniblement de son sommeil mais ça, elle s’y attendait. Cependant elle ignorait tout du comportement de cet animal. Animal qui à ses yeux n’était rien d’autre qu’une légende il y a encore deux semaines ! Là, elle en avait un en chair, muscles et en os devant elle. Un qui date de l’époque glorieuse nommée l’Age d’Or des Sith, qui plus est ! La Sith ouvrait les yeux et était obligée de lever la tête pour le regarder. Il était immense et effrayant ! Comment peut-elle espérer le vaincre si jamais il se rebelle ? Aucun espoir. Son rugissement qui était à s’y méprendre au Cri de Force était désagréable et elle ne savait s’il s’agissait d’une bonne nouvelle ou non.
 
Le Léviathan se baissait doucement, tout en grognement. Sa tête venait à hauteur de sa nouvelle maîtresse et sa gueule s’ouvrait lentement. Montrant ainsi l’étendu de sa dentition, la taille impressionnante de ses chicots et le four béant capable de gober plusieurs humanoïdes d’un coup. Ses deux tentacules sortant du visage au niveau des joues interpellait Ynnitach. Cela lui rappelait fortement celles que ses poches sous ses joues dissimulent. Mais à l’inverse des Anzati, celles du Léviathan avaient sans doute la seule utilité que d’attraper ses victimes et de les plonger dans sa gueule. Le monstre grognait toujours et reniflait bruyamment. Puis ses grognements se changèrent en couinements aigus.
 
Inspirant profondément, la Dame Noire des Sith puisait à nouveau dans la Force. Il est un animal. Un pion pour la Sith. Et le monstre est un pur produit de l’alchimie Sith. Non. Elle ne se laisserait pas attendrir par un quelconque désir d’affection de la part de son pion. Oh que non. Combien de personne croyant pouvoir jouer avec le véritable pouvoir qu’est le Côté Obscur ont vu leur créature se retourner contre eux à la première occasion ? Innombrables. Seuls ceux ayant réussi, à l’instar de Sorzus Syn, sont connus. Et Darth Ynnitach compte bien en faire partie ! Le pouvoir qu’elle venait de concentrer, la Dame Sith le projetait à nouveau sur l’esprit du monstre. Il n’est pas sa création ! Il n’est que la progéniture d’une autre Sith disparue depuis des siècles et dont elle, Ynnitach, ne fait que l’adopter !
 
Et c’est avec une joie malsaine qu’elle le voyait se recroqueviller. Ses couinements devinrent des gémissements. La Sith venait de s’imposer pleinement comme étant celle qui dominera son existence et celle qu’il servira désormais.  Il reculait encore et continuait de se recroqueviller sur lui-même autant qu’il le pouvait. Sa tête restant au raz du sol, à hauteur de celle qui peut tout exiger de lui et qui peut mettre un terme à son existence. Satisfaite, Darth Ynnitach cessait progressivement d’imposer son contrôle mental sur lui. Mais elle restait connectée à son esprit…
 
-Activez les champs d’énergie ! Et ouvrez les portes de l’enclos ! Criait-elle.
 
Une série de grincements métalliques indiquait que les deux immenses portes s’ouvraient dans le dos de la Sith. L’ouverture donnait sur un couloir long de quelques dizaines de mètres et ensuite sur une autre porte à double battants. Ces dernières s’ouvraient également. Puis l’extérieur. Darth Ynnitach tournait le dos à sa créature et se dirigeait vers la sortie. Une légère série de couinements qui devait être une question parvenait jusqu’à elle.
 
* Suis-moi !* Ordonnait-elle à son esprit.
 
Aussitôt donné, le Léviathan grognait et se redressait s’approchait d’un pas lent et encore peu assuré. Il redevenait peu à peu maître de son corps et suivait celle qui est sa maîtresse. Mais la faim le taraude. La Sith en est plus que consciente. Connectée via la Force à son cerveau elle ressent aussi cette faim.
 
*Oui ! Suis-moi !*
 
Le monstre la suivait malgré qu’il ressente la vie autour d’eux. Autant de proie à chasser, à dévorer et à aspirer les âmes. Sa véritable nourriture. Comme quoi, pensait la Sith métisse, les Léviathan et Anzati auraient un point en commun. Une soif d’âmes à aspirer. Mais Krepuckle  le fait car c’est son seul et unique but dans l’existence : tuer. Pour Ynnitach c’est un moyen de se nourrir et une source de plaisir. Rien de plus. La présence des âmes aspirées au cours des siècles précédents se faisait sentir dans l’esprit de la Dame Noire. Des voix suppliantes pour être libérée. Les langues étaient aussi diverses que les espèces sans aucun doute. Du basic quelque peu altéré, la langue ayant sans doute évoluée au fil du temps jusqu’au Sithese ancien.
 
A l’extérieur le chemin vers son terrain de chasse était balisé par des pilonnes de chaque côté formant un couloir jusqu’à une zone de terrain immense. Elle aussi balisée de la même manière. Un champ d’énergie bleuté empêchait à quoi que se soit d’en sortir. Darth Ynnitach continuait de mener son Léviathan vers sa réserve. Là où il pourra chasser et vivre un peu. Plusieurs petites villes préfabriquées existaient dans la zone abritant des gens issues des planètes acquises à l’Empire récemment qui refuse de se soumettre au nouveau régime. Une partie d’entre eux furent déportés sur Dromund Fels… Pour la Dame Noire leurs existences ne comptaient plus. Elles ne valaient rien, si ce n’est leur poids en viande et leurs âmes… Pour nourrir quelque chose crée par le pouvoir qu’il rejette tous et qui reçoit tout juste plus de considérations qu’eux de sa part.
 
*Entre ! Allez !*
 
La Sith s’écartait pour le laisser passer. Le sol tremblait sous chacun de ses pas. Avant de se faire plus discret et moins pesant. D’un coup son instinct de chasse reprenait le dessus. Il sentait des proies devant lui. Et à l’injonction de sa maîtresse il entrait. Une fois qu’il est entré dans sa réserve le champ d’énergie se refermait derrière lui. Gardant un œil sur Elle, il se retournait surpris et essayait de revenir en arrière, recevant alors une forte décharge avant de reculer. Il grognait et couinait de surprise et de colère d’être séparé d’Elle.
 
*Vas-y ! Chasse ! Tue ! Dévore ! Rassasie ta faim ! Je te regarde.* Lâchait-elle comme ultime encouragement.
 

Il n’en fallu pas plus pour que le Léviathan fasse ce pourquoi il a été crée. Il se détournait de sa maîtresse et s’avançait de quelques pas. Oui il avait repéré ses proies. Le vent soufflait fort à l’extérieur et des nuages noirs, menaçant approchaient. Une nuit orageuse, aussi apocalyptique que prématurée, allait s’abattre sur cette partie de la planète. Le monstre poussait un rugissement. Plus puissant encore et strident que celui poussé à son réveil. Puis il se mit en marche avec une souplesse et un entrain inimaginable pour un animal de cette taille. Dans quelques heures, alors que la nuit terrible qui se prépare sera tombée, il sera à la première colonie préfabriquée... 


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