Evadné Publius
Evadné Publius
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    "Dans ma jeunesse, des choix m'ont été imposés par le destin. J'ai dû les accepter. Je vis avec ma conscience. Il n'y a aucun choix qu'on ne puisse regretter dans cette vie. Aucune alliance qu'on ne puisse briser sans en jauger sérieusement les conséquences."

    Alors qu'il parlait sérieusement, Véragän Publius faisait signe à un officier mercenaire - de la compagnie qu'il engageait pour sa propre sécurité et celle de son entreprise, afin qu'il ouvre la porte de la navette. L'Astroport était calme en cette heure creuse ce qui arrangeait l'ancien sénateur dont le voyage actuel s'avérait officieux. Son aimable fille l'accompagnait et c'était à son attention qu'il s'adressait, autoritaire et bienveillant à la fois. Il avait conservé le port altier de sa jeunesse et un charme façonné par l'œuvre du temps. Sa richesse et son physique avantageux lui permettait encore de conquérir, bien qu'il ne résignait pas à remplacer son ex-compagne.

    Il s'engagea dans le vaisseau où les préparatifs de décollage s'enchaînaient. Une demi-douzaine de soldats et trois techniciens s'affairaient déjà à leur poste, et le pilote égrainait ses instructions d'un ton monocorde.


    "L'important c'est d'assumer. Tu assumeras tes choix un jour, ma chère fille. Du moins je l'espère."

    Là, il marqua un arrêt dans le couloir et attrapa sa progéniture par les épaules pour l'admirer. Elle ressemblait bien trop à sa mère, c'était inéluctable. Pourtant, il y avait une part d'humain en elle, un aspect de Véragän aisément reconnaissable dans la manière de pincer ses lèvres quand elle était contrariée - par exemple. Les gènes du paternel étaient subtilement dilués dans le sang d'Evadné.

    "-Tout comme j'espère que tu marcheras sur mes traces. Que tu reprendras la Steco, que tu te lanceras en politique. Pour cela, il te faut les mêmes appuis que moi.
    -Père, je ne suis pas certaine que...
    -Sshh, la coupa-t-il d'un index plaqué contre sa bouche, je sais que tu as abandonné tes études en Science politique pour poursuivre ces sottises médicales. Espérons que tu pourras briguer un poste au ministère de la santé.
    -C'est très déplacé, réussit-elle à articuler, outrée avant d'échapper à l'emprise de son géniteur pour s'enfermer dans sa petite cabine qu'elle ne quitterait pas avant le terme du trajet."

    Le cinquantenaire, lui, rejoignit calmement le poste de pilotage pour assister à l'envol du vaisseau. Il comptait sur cette rencontre prochaine pour que ses ambitions prennent un tournant décisif. S'il n'avait pas su amener Evadné à choisir de bon gré la route qu'il lui avait tracé, il faudrait l'y engager mal gré. Ce serait dommageable, mais indispensable. Car Publius pensait que l'immortalité ne s'atteignait que par l'héritage du sang et rien d'autre. Il mourrait un jour, deviendrait un déchet organique, mais il survivrait à travers sa fille.

    Le rendez-vous se situerait sur Nar Shaddaa, sans grande originalité. Y'en avait-il besoin? Les gens qui voulaient se cacher ne venaient pas se terrer sur cette lune grossière où tous les vices éclairaient la galaxie. Véragän avait justement préféré un endroit bondé, où il serait difficilement identifiable par la faune locale. Il appréhendait d'y débarquer sa fille dont la beauté poserait problème, mais le petit escadron de mercenaires qui le suivait devrait suffire à leur protection.

    Les mercenaires escortèrent le duo Publius jusqu'à un hôtel où une suite avait été réservée pour la "rencontre". Visiblement, ils étaient en avance. Et quand après un passage express à la réception pour régler les dernières formalités, ils atteignirent le confort et la sécurité de l'appartement, Evadné put retirer son épais manteau noir. Sa robe de facture luxueuse illumina la grande pièce, à l'instar de ses bijoux coûteux qui pendaient à ses oreilles et encerclaient jalousement sa gorge pâle. Quelques broches dorés piquaient sa chevelure bien coiffée.


    "-Vous, dit Véragän à l'attention des mercenaires, deux devant la porte, et deux au bout du couloir et le reste en bas de l'établissement."

    Exécution immédiate de la part des soldats qui se dispersèrent selon leur attribution respective. Dans le mini-bar de la suite, l'ancien politicien se servit à boire. Il en proposa à sa fille qui refusa poliment. Elle avait le ventre bien trop noué pour avaler quoique ce soit. Bien que l'hôtel ait voulu mettre à leur disposition un droïde protocolaire, il avait décliné par peur de l'espionnage.

    "-Père, je veux rentrer.
    -Tu n'es plus une enfant pour me réclamer ce genre de chose. C'est un vieil ami que je m'apprête à rencontrer, et j'aimerais que tu fasses sa connaissance. C'est très important.
    -Mais peu nécessaire. Je ne souhaite pas me mêler de vos affaires troubles."

    Et face à l'insubordination d'Evadné, il manquait de perdre patience, enserrant le verre avec force jusqu'à s'en blanchir les phalanges. Il escomptait à l'arrivée prochaine de son contact, de ce vieil ami qu'il ne nommait pas, parce qu'il le craignait. Cette crainte forçait un respect qui le rendait vulnérable. Pourtant, il assumait ses choix. Mieux que cela même, il composait avec.
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