Evadné Publius
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    C'était un beau jour sur Coruscant. Davantage qu'une belle journée. Un beau jour, car les examens de l'année venaient de s'achever. Il restait l'angoisse évidente des résultats, mais à l'aube de vacances tant espérées, qui avait la tête à cela? Le couperet tomberait bien assez tôt, autant en profiter. C'était également l'une des rares périodes de l'année où les taxis étaient moins sollicités par les étudiantes qui préféraient flâner à pied sur les esplanades, jusqu'à se saouler de l'air pollué du joyau de la République.


    Evadné était davantage préoccupée par les réparations à faire sur FX67, son nouveau droïde médical. On lui avait remis à la sortie des ateliers de technologie. L'assistant-ingénieur avait passé d'interminables minutes à lui expliquer les nouveaux composants bricolés à partir de pièces recyclées d'autres droïdes, et les caractéristiques inhérentes aux changements. Le verdict final ne changeait pas : sans droïde protocolaire, difficile de déchiffrer le langage FX. Evadné rappela poliment qu'elle s'était habituée maintenant.

    En tous les cas, la boîte de conserve avait l'air heureuse de revoir le médecin. D'ici quelques semaines, elle espérait enfin être diplômée.


    Le droïde sur les talons, elle quitta le bâtiment et espérait faire un peu de marche. C'était sans compter la rencontre avec deux camarades de promotion. Un Corellienne assez imbus d'elle-même, et une Zabrak un peu bégayante.


    "-Bonjour Evadné! Tes examens sont également terminés? entama la première, un sourire narquois aux lèvres. Emanait d'elle une jalousie peu commode, principalement à cause du physique resplendissant de Publius qu'elle avait toujours considéré comme concurrente.

    -Bonjour Ana, bonjour Luci.

    -Ah, tu te traînes toujours cette ferraille?! se moqua Ana, aussitôt suivie de sa copine.

    -FX67 a été amélioré, répliqua la blonde en fronçant légèrement les sourcils."

    Les deux filles arrêtèrent de rire uniquement lorsqu'un élément du décors attira immédiatement leur attention. Dans le dos d'Evadné, elles venaient de repérer un charmant jeune homme qui n'était pas attifé comme un étudiant mais dont le charme prévalait à leurs yeux. Sans gêne, elles se mirent à commenter :

    "-T'as vu ça Luci? Pas mal du tout!

    -Un peu trop humain à mon goût, mais ça va...oh tu vois! Je crois qu'il vient vers nous! Il a dû te repérer!"


    Par curiosité, Publius détourna sa figure angélique vers l'objet de convoitise avant de sursauter brièvement en croyant reconnaître cette silhouette singulière. Ce n'était pas vers Ana que se dirigeait cet homme, mais bien vers elle. Un pressentiment l'assaillit et elle ressentit le besoin de fuir immédiatement. Encore un Jedi, l'un de ceux du Temple. Leur regard venaient de se croiser, et les prunelles d'Evadné avaient doublé de volume sous la surprise.


    "-Je vous laisse!" s'empressa-t-elle de dire "F6X7, viens!"

    Et elle pressa le pas vers un taxi qu'elle héla, bras levé. Dans sa fuite, le ruban argenté qui liait sa chevelure s'était défait pour s'envoler dans son sillage. La navette fit halte, récupéra la demoiselle, colla le droïde sur son toit et se mit en branle. Ana et Luci demeurèrent un instant figées.
    Evadné donna l'adresse de son appartement au chauffeur, soulagée d'être enfin loin du Jedi, sans se douter un seul instant que ces énergumènes avaient son éventuelle adresse.


    ~~

    Devant le miroir de sa coiffeuse, dans son immense chambre (dont la terrasse donnait une vue imprenable sur la ville), Evadné terminait de mettre ses boucles d'oreilles faîtes de filaments dorées, pendantes jusqu'à frôler ses épaules dénudées. Elle avait opté pour une robe de soie pourpre, au corsage couleur or, qui découvrait entièrement ses bras. La glace renvoyait son pâle reflet aux joues rosées et aux lèvres carmines éclatantes. Elle n'aimait pas ses yeux trop grands, trop faibles, qui étaient plantés au milieu de son minois de porcelaine.


    Du grand balcon venait une brise tiède et ensoleillée bien que l'astre solaire ne tarderait guère à se coucher. Les rideaux qui démarquaient l'entrée de la terrasse et celle de la chambre virevoltaient légèrement. Parce qu'elle savait que la nuit tomberait bientôt, elle alla compulsivement enclencher tout l'éclairage de son appartement depuis des commandes installées dans sa chambre. Sa plus grande peur étant le noir absolu, l'obscurité, elle préférait prendre quotidiennement des précautions.


    "-Tu es stupide, Eva. Les grandes filles n'ont pas peur du noir," se dit-elle avant de soupirer.


    Puis en repassant devant le miroir, elle marqua une pause, incertaine. L'image du Jedi lui revint en tête, et elle se pinça les lèvres.



    "-Ni des Jedis d'ailleurs" rajouta-t-elle.
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Enquêter sur un homicide ne me plaisait guère à l’accoutumée. Lorsque la victime se révélait être un camarade, Padawan de surcroît, le malaise se révélait d’autant plus grand. Il était facile de tomber dans l’émotion et se sentir obligé de traquer les responsables pour les traduire au plus vite devant la justice, voir de se faire justice soi-même. En tant que Jedi je ne pouvais pas me le permettre. La précipitation nous forçait à commettre des erreurs, et l’aveuglement ne menait que dans des chemins tortueux desquels il était difficile de s’extirper. Non, j’allais agir calmement, lentement, et faire usage au mieux des indices qu’il avait été possible de récolter. Tout d’abord, le dit Padawan n’était pas mort sabré, ce qui écartait la piste de l’exécuteur Sith. Qui plus est, l’individu devait sans doute plus facilement manier le blaster que la vibrolame. Les seules traces étaient celles laissées par une quinzaine de décharges de blaster. Soit l’assassin avait voulus ‘assurer d’avoir accompli sa tâche, soit le pauvre s’était retrouvé malgré lui dans une embuscade tendu par plusieurs individus surarmés. Cela ressemblait beaucoup à un règlement de compte, à l’élimination du gêneur d’un marché potentiel. Pourtant, d’autres indices semblaient laisser penser le contraire.

J’avais récupéré l’enquête là où les forces de sécurité de Coruscant s’étaient arrêtés avant d’en remettre les clés à l’Ordre. Dès lors, les archives avaient pu parler, et il avait été découvert des similitudes entre ce meurtre ci et celui d’une Jedi, quelques années auparavant. Même mode opératoire, et surtout même signature. Le sabre-laser avait disparu, et personne n’avait jamais pu le retrouver. A l’époque, il n’y avait eu qu’un seul témoin. Aujourd’hui, aucun. Cette témoin était donc la seule piste que j’avais, c’est pourquoi je m’étais renseigné sur son compte.

Evadné Publius, fille du sénateur Vérägan Publius. Un politicen et homme d’affaire mainte fois accusé de corruption et de trafics en tout genre. En bref, une personne peu louable. Cependant, aucun lien direct entre lui et le précédent meurtre. Encore moins avec celui dont j’étais chargé de l’enquête. La fille, donc, étudiais la politique et la médecine, sans doute désireuse de tracer un chemin bien différent de celui de son père. Elle avait été entendue à de très nombreuses reprises par des Jedi du Temple, pour tenter de percer ce qui semblait être une perte de mémoire due au choc. Sans véritable succès, hélas. Elle avait peut-être vu le visage du précédent agresseur. Peut-être s’agissait-il du même individu ?

Coruscant, donc. La planète-monde allait être mon terrain de chasse pour les prochains jours, si ce n’est les prochaines semaines. De nombreux indices et hypothèses avaient pu être dressés, mais j’en avait balayé la plupart. J’étais convaincu de la nécessité de partir des souvenirs de cette fameuse Evadné, dont le nom ne me disait rien mais le visage, disponible sur de nombreux enregistrements du Temple, me rappelait certains souvenirs, notamment les rumeurs qui circulaient sur la raison de sa présence au Temple, à l’époque. Enfin bref…

C’est donc vers elle que j’avais décidé de me tourner. Peut-être pourrait-elle m’en apprendre plus sur ce qui s’était passé ? Peut-être qu’avec le temps, les choses avaient fini par se dénouer dans son esprit ? Peut-être qu’une autre approche permettrait d’en apprendre plus ?
De toute manière, il n’y avait pas d’autres pistes sérieuses. Les autres étaient tous chaotiques, brumeuses, ou pas crédible pour un crédit.


J’avais décidé de tenter d’intercepter la demi-Hapienne à la sortie de son université, dans un environnement moins solennel et plus ouvert qu’une chambre de méditation du Temple de Coruscant ou d’Ondéron. C’est pourquoi je m’étais rendu dans le quartier Fobosi, vêtu de la traditionnelle bure brune masquant ma tunique légère beige et mes bottes. Mon sabre laser était là, évidemment. Masqué.

Avant d’entreprendre une rencontre directe avec la concernée, j’avais préféré tenter d’en apprendre plus auprès de ses enseignants et des responsables d’études. C’était un bon moyen d’approche, qui me permettait d’en apprendre plus sur son caractère et ses attitudes. Ainsi, j’apprenais que ma condition de Jedi risquait de poser problème, comme si la jeune femme avait créé de ses propres mains une sorte de peur, de crainte, des Jedi. Finalement, j’avais posé la question. Avec un avant-goût de ce qui m’attendait, il était temps d’en arriver aux faits :

« Vous êtes certains que je pourrais trouver Mademoiselle Publius là-bas ?

« Absolument, Jedi. Vous devriez partir tout de suite si vous voulez espérer la rencontrer avant qu’elle ne quitte l’université. »

« Je vous remercie pour votre aide. »

Je souriais, m’inclinant légèrement pour remercier l’enseignant qui avait bien voulu m’accorder quelques précieuses minutes de son temps pour me parler d’une de ses élèves. Je n’avais pas pour habitude de venir me mêler au monde étudiant de Coruscant ou d’ailleurs, mais c’était un endroit qui me faisait très légèrement pensé à ce que j’avais pu entendre et lire de l’Educorp.

Tournant des talons, j’avais quitté l’un des nombreux bâtiments qui constituait la faculté de médecine de Fobosi pour m’avancer sur l’une des nombreuses esplanades. D’un pas rapide, j’analysais mon environnement à la recherche de la personne concernée. Finalement, et avec sans doute un peu de l’aide de la Force, je finissais par tomber sur la personne recherchée, occupée à discuter avec ce que j’estimais de premier abord être des amies. J’avais donc bifurqué, pour me diriger dans leur direction sans précipitation.

Je savais que je risquais d’attirer l’attention, car il était rare de voir un Jedi parcourir ces esplanades. C’est pourquoi je ne fus guère surpris de me faire repérer par le dit groupe, totalement ignorant de leur potentielle discussion à mon sujet. Car oui, ça ne pouvait parler que de moi, vu les regards qui s’étaient rivés sur ma personne. Finalement, le regard de la concernée se posa sur moi, ce qui me permit de confirmer son identité. C’était bien elle.

Néanmoins, je ne m’attendais pas à la voir s’éclipser. Que dis-je, fuir. Mon approche l’avait visiblement contrarié, ou plutôt apeuré. L’enseignant avait donc raison sur le fait qu’elle se méfiait des Jedi. Ou plutôt qu’elle nous craignait. La voyant s’éloigner, je ne partais pas à sa poursuite. Elle était trop loin et je ne pouvais pas la rattraper. Simple calcul mathématique. En revanche, il me restait une carte non négligeable à jouer, à savoir les deux jeunes femmes que j’avais préalablement identifié comme ses amies. Et à la vue de leurs regards, beaucoup auraient dit que j’avais une touche. Il aurait été malheureux de nepas profiter de l’effet créé pour tenter d’obtenir les informations qui me manquaient désormais, à savoir où trouver Mademoiselle Publius…

« Excusez-moi ! Chevalier Jedi Joclad Draayi, je peux vous interrompre une minute ? C’est au sujet de Mademoiselle Publius…» demandais-je, un sourire aux lèvres, en m’arrêtant à proximité des deux femmes.

Ces dernières semblèrent surprises, au point que l’une d’entre elle sembla presque aussitôt farder en réponse à l’intérêt que je laissais peut-être transparaître. La seconde, néanmoins, répondit presque du tac-o-tac :

« Un Jedi ?! Vraiment ? On n’en vois pas souvent ! Bien sûr, on vous écoute ! Pas vrai Luci ? »

Elle n’eut pas de réponse. La seconde semblait trop gênée, ou bien trop occupé à me dévisager. Pour ma part, je restais presque de marbre, annonçant implacablement mais non sans délicatesse :

« J’ai des questions à poser à votre… amie. C’est assez important et je ne voudrais pas vous importuner plus que ça. De fait, sauriez-vous où Mademoiselle Publius a bien pu partir ? Vous me rendriez un grand service. »

« Evadné ? Je crois qu’elle a prit peur en vous voyant, hihi ! Je ne saurais vous dire… Vous devriez peut-être aller voir directement chez elle. Enfin, peut-être pas tout de suite. Plus tard, dans la journée. Elle ne sort jamais le soir, vous savez, les yeux, hihi ! »

Je souriais, feintant l’amusement à cette remarque quelque peu désobligeante. Pourtant, elle marquait un point. En tant qu’Hapienne, ou demi-Hapienne, sa vue devait être médiocre une fois l’obscurité tombée. La meilleure solution était sans doute donc de venir en fin de journée à son domicile.

Je coupais court à la conversation après avoir obtenu l’adresse de la Hapienne, préférant m’éclipser avant que les deux jeunes femmes ne cherchent à me faire la conversation. Je m’éloignais donc, non sans savoir que leurs regards étaient portés sur moi. Je n’en avais cure, pour tout dire. D’un geste de la main, j’appelais un taxi pour me rendre au Temple de Coruscant, histoire de mettre à plat mes récentes découvertes.


Ce n’est que bien plus tard que je revenais vers le quartier Fobosi, me laissant débarquer par un taxi. Le jour commençait lentement à décliner alors que je laissais le turbolift grimper les étages à ma place ; Finalement, j’arrivais à l’étage voulu. La résidence était vaste et somptueuse, preuve que les habitants étaient sans doute aisés. Finalement, j’arrivais devant la porte. Je réfléchissais un instant, avant de m’annoncer. Il ne fallut que quelques secondes pour que la porte coulisse, laissant apparaître un droïde protocolaire qui ne tarda pas à m’accueillir de sa voix aigue et agaçante :

« Bonjour ! Que puis-je faire pour vous, Monsieur ? »

« Mademoiselle Publius est-elle là ? » lâchais simplement, sans cherche à me présenter ou à enrober la question.

Face à un droïde, rester direct était souvent la meilleure chose à faire pour obtenir les réponses souhaitées, que ce soit par une mauvaise interprétation ou une hésitation de son processeur heuristique.

« Tout à fait. Désirez-vous que… »

« Non merci. » coupais-je aussitôt, faisant un pas en avant pour pénétrer dans l’immense appartement, laissant le droïde bégayer face à mon mouvement, pris par surprise. « Je vais me présenter moi-même, si ça ne vous dérange pas. »

Je laissais ma main tapoter l’épaule du droïde avant de m’avancer, ce dernier me suivant de près, pour débarquer dans ce qui était un vaste salon richement décoré. Absolument superbe. Le droïde protocolaire, lui, annonça simplement :

« Maitresse Publius ! Maitresse Publius ! Il y a un invité pour vous ! »

Un simple appel, alors qu’il se dirigeait vers la chambre. Pour ma part, je restais immobile. Puis, la dîte « Maitresse Publius » entra dans la pièce, avec une grâce déconcertante. Etonnament, elle me paraissait bien plus grande que lorsque je l’avais aperçu sur l’esplanade. Cela était sans doute dû à sa chausse. Mon regard, lui, restait rivé quelques secondes sur le visage et la robe de la jeune femme étincelante, avant que je ne finisse par me resaisir.

« Mademoiselle Publius ? Je suis le Chevalier Draayi, Joclad Draayi. Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette entrée. Je ne souhaitais en aucun cas vous déranger mais… il se trouve que j’aurais besoin de quelques éclaircissements… »


Evadné Publius
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    Quand elle comprit qu'un visiteur s'était annoncé à la porte, il était déjà trop tard. Les yeux remplis de désarroi, Evadné avait fait plusieurs pas pour ordonner en catastrophe au droïde protocolaire de rester en place. Mais le sang glacé d'incertitude, elle était restée devant sa coiffeuse, tremblante.

    Les voix, familière pour l'une, étrangère pour l'autre, firent vibrer le silence de sa chambre un court instant et dès qu'elle entendit le droïde la solliciter, elle prit une grande inspiration et se jeta dans l'arène. Timidement, avec sa grâce naturelle, elle pénétra le salon luxueux, passa entre deux sofas - laissant l'écho de ses pas se transmettre dans l'air et se figea devant la silhouette du Jedi.

    Sur le coup, elle ne répondit rien, se contentant de le contempler. Il avait un beau visage, se disait-elle qui n'inspirait pas la peur, mais comme ses confrères il était calme, serein et d'une droiture inquiétante. La toute blonde se mordilla délicatement les lèvres dans un pincement nerveusement. Ses sourcils fins se froncèrent comme si elle réprouvait cette tranquillité, puis sa voix se dévoila naturellement :

    "-Bonsoir, Chevalier."

    D'une politesse à toute épreuve, elle lui indiqua d'un geste de bras une place où s'asseoir et s'installa elle-même sur le fauteuil en face. Puisqu'il était entré, et qu'il fallait parler, autant être à l'aide.

    "-Je crois savoir pourquoi vous venez."

    Sur l'accoudoir, sa main tremblait doucement. Elle serra le poing pour contenir cette réaction, et effectua à l'adresse de Joclad un sourire magnifique - loin d'être protocolaire. Elle lui souriait afin de reprendre un peu de courage et de s'apaiser.

    "-Nous..nous sommes déjà croisés, je pense. Droïde?"

    Oui, la ferraille n'avait pas vraiment de nom. Il se présentait à cette simple injonction, talonné de F6X7 qui avait communément ce qu'on appelait le crachoir aujourd'hui. Il n'arrêtait pas de parler.

    "-Maîtresse Publius, désirez-vous quelque chose?
    -Oui, un peu de lait pour Monsieur Draati (elle avait écorché le nom sans s'en rendre compte.) et moi-même.
    -Bien, tout de suite. Ah, et ce pauvre F6X7 se plaint sans cesse. Il aimerait passer en salle d'opération rapidement.
    -Dis-lui que je serai bientôt en activité et qu'il pourra m'accompagner. Allez maintenant, laissez-nous tous les deux."

    Evadné croisa ses jambes, relevant les pans de sa robe pour découvrir la facture de ses bottines élégantes qui montaient jusqu'à ses chevilles délicates. A vrai dire, elle ne savait guère par quoi commencer. Les nombreux voyages à Ondéron ne lui permirent pas de recouvrer la mémoire. Il y avait des bribes, il y avait du sang, il y avait de la douleur, de l'effroi. L'émoi avait pris le dessus sur tout le reste. elle avait peur d'être encore un gouffre de déception. Ses épaules s'affaissèrent.

    "-Je ne sais pas si vous trouverez les réponses ici." avertit-elle en direction de Joclad, la mine navrée.

    Et l'assistant protocolaire revint en un rien de temps pour déposer un plateau entre les deux protagonistes, sur la table basse. Y trônaient tout un tas de boisson et de pâtisseries. Le ventre de Publius était tellement noué que la simple vue des victuailles lui souleva le coeur. Hors de question d'ingérer un gramme de cela. L'homme de fer repartir sans demander son reste, avec le sentiment (pour le peu qu'il puisse ressentir...) du devoir accompli. Il regagna la cuisine où F6X7 lui posa encore un tas de questions qui camouflaient diverses plaintes.

    La maîtresse de maison se pencha sur la table afin de pousser le plateau vers le Jedi. Ses boucles d'oreilles tintèrent mélodieusement en accompagnant le mouvement. Et durant un bref instant, la position mit en valeur les courbes de la jeune femme qui s'empressa de revenir bien droite sur son siège.

    "-Je vous en prie, servez-vous. Tout cela va prendre du temps, je préfère que vous soyez à l'aise."

    Qui aurait cru qu'un Jedi serait si bien accueilli dans une demeure hapienne?
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Je vous ai déjà dis que la personne qui se tenait présentement devant moi était absolument ravissante ? Mademoiselle Publius devait avoir hérité majoritairement de ses origines Hapiennes pour captiver aussi facilement mon attention. C’était assez rare pour être soulevé. J’étais en effet bien plus souvent ignorant de ce genre de détails, me focalisant uniquement sur mes objectifs. Mais là, c’était différent. Il y avait un petit quelque chose d’étrange qui venait me distraire. Je déglutissais discrètement pour ravaler ma surprise, m’inclinant légèrement pour lui rendre les salutations. J’accédais évidemment à son invitation, moi qui m’attendais plutôt à me faire refouler poliment vers la sortie suite à ce qui s’était produit sur l‘esplanade des universités. Lentement, je me déplaçais dans la direction, de mon hôte, bifurquant au niveau de la table basse pour venir me poser délicatement dans un des fauteuils qui m’étaient présentés. Mon regard, lui, vînt se figer dans la direction de la métisse Hapienne qui décida d’entrer rapidement dans le vif du sujet par l’intermédiaire d’une remarque qui n’eut qu’une interrogation pour simple réponse :

« Ah, vraiment ? »

Le sourire qui suivit manqua de me faire rougir tant il était magnifique et nullement formaliste si bien que j’en venais à me poser certaines questions quand à ses intentions. Mais je ne devais pas penser à cela, ne surtout pas me laisser distraire. Concentré, je devais absolument réussir à obtenir les informations que j’étais venu chercher. Je pensais comprendre l’origine de ce sourire, à savoir l’inquiétude et l’incertitude. Sa remarque était pertinente et tout à fait exacte. Nous nous étions effectivement croisés, brièvement. Son visage m’avait marqué, mais je l’avais quelque peu oublié. A présent, je m’en souvenais clairement, c’est pourquoi je répondais, non sans une certaine gêne face à ce sourire déstabilisateur :

« C’est… le cas, en effet. Sur Ondéron, il y a quelques mois de cela. Mais c’était bref. »

Je m’effaçais alors, laissant la jeune femme s’adresser à son droïde protocolaire. Mon regard, lui, avait dévié vers l’autre être de métal que j’avais pu observer sur l’esplanade des universités. Alors que je retirais ma longue et encombrante bure, la posant délicatement sur l’accoudoir de mon fauteuil pour rester dans une tunique plus légère et agréable, j’en déduisais l’utilité du droïde. Il s’agissait d’un assistant médical, chose possiblement indispensable de nos jours pour certains médecins et chirurgiens. C’était peut-être le cas pour Mademoiselle Publius.

Je ne relevais pas l’écorchage de mon nom, tant j’y avais été habitué par le passé. A dire vrai, j’étais plutôt préoccupé à éviter de contempler la Hapienne qui me semblait agir de manière engageante sans réellement s’en rendre compte. A moins qu’il ne s’agisse là d’un stratagème visant à déstabiliser l’interlocuteur plus qu’elle ne l’était elle-même. Mon regard dévia de la jeune femme pour venir se porter légèrement de côté, vers le mur auquel je faisais face. Je déglutissais, cherchant à rester concentrer et à ignorer les signaux qui m’étaient envoyés tant que je n’aurais pas compris dans quelle situation je venais de me jeter en me présentant chez la métisse Hapienne.

Mon comportement devait sans doute se remarquer. Je n’étais pas vraiment doué pour masquer mon jeu dans ce genre de situation où la gêne venait m’envahir. Mes iris amandes finirent par se reporter vers la jeune femme d’à peu près mon âge alors qu’elle venait affirmer tout le contraire de ce que j’avais espéré découvrir ici. Partir défaitiste n’allait pas nous mener vers un dénouement heureux, ni même satisfaisant de la situation. C’est pourquoi je préférais voir la chose autrement :

« C’est possible, en effet. Néanmoins, je pensais que la chose se révélerait peut-être plus… simple si nous n’étions pas dans un lieu aussi solennel que le Temple Jedi. Je sais que l’atmosphère qui y règne peut paraître… oppressante pour pas mal de personnes qui ne sont pas initiées aux arts de la Force. »

La suite ne fit qu’aggraver ma gêne et mon malaise. En effet, alors que le droïde revenait avec un plateau tout plein d’entremets et autre pâtisseries, voilà que la Hapienne venait me faire de nouveau du pied sans réellement s’en rendre compte ! A moins que, là encore, il ne s’agisse d’un stratagème que je n’avais pas encore saisi. Je devais faire quelque chose, agir, faire volte face pour ne pas rester figer sur place. C’est pourquoi je secouais très légèrement la tête dans un geste réflexe, alors que j’accédais à sa demande pour faire « diversion » :

« Je vous remercie. Le choix est… vaste ! »

Je m’inclinais légèrement, confortant ma politesse en me saisissant d’une des pâtisseries entre mes doigts pour finalement me redresser et fixer la Hapienne de mes deux amandes. J’évitais ainsi, autant que faire se peut, de me retrouver mal à l’aise face à la jeune femme qui me semblait étrangement enchaîner les mouvements aguicheurs. Qui plus est, il était temps d’entamer des sujets plus sérieux, ce qui, je l’espérais, me permettrait de me vider l’esprit. Je venais mordre dans l’entremet, hochant très légèrement du chef pour exprimer ma satisfaction.

Concernant le sujet de ma visite, je préférais me montrer direct mais diplomate et lui expliquer clairement les raisons de ma présence quelque peu incongrue. Je ne voulais pas l’offusquer ni même la brusquer. Qui plus est, je n’étais pas un des Maitres qui l’avait accueilli sur Ondéron. Je ne disposais du même bagage technique et analytique, et c’est pourquoi j’avais de bons espoirs de penser pouvoir parvenir à obtenir quelques résultats, aussi maigres soient-ils. C’est pourquoi j’annonçais, sur un ton calme masquant au mieux mon malaise :

« Sachez que je ne suis pas là pour vous interroger de la même manière que les Maitres du Temple ont pu le faire. Je n’ai pas leur expérience pratique mais… j’enquête actuellement sur le meurtre d’un de nos Padawans et il se trouve que le mode opératoire de l’assassin ressemble en de nombreux points à celui employé par l’individu ayant agressé la Padawan que vous n’avez malheureusement pas pu sauver. »

Mon intonation s’était faite plus grave, et mon regard avait dévié du mur pour revenir se porter vers la Hapienne qui avait eu la politesse et la gentillesse de ne pas me renvoyer simplement, ce qu’elle aurait pu faire sans que je ne vienne protester. Lentement, je tentais de l’amadouer, de captiver son attention pour la placer au centre de mes recherches. Elle devait comprendre que si j’étais là, c’était parce que j’avais épuisé toutes mes précédentes ressources, et cela même si ce n’était pas réellement le cas. Et c’est en feintant une légère résignation que je lâchais les quelques mots qui suivirent :

« J’ai besoin d’identifier cette personne, Mademoiselle Publius. » Mon regard chercha le sien, pour venir s’y fixer. « Et sur ce point, vous êtes mon seul espoir d’y parvenir. »

Un demi-mensonge nécessaire. Il était préférable de ne pas annoncer d’emblée que le Padawan en question enquêtait conjointement avec son Maitre sur des trafics impliquant le père de mon hôte. J’avais de fortes raisons de penser qu’elle se brusquerait, brisant de fait mes réelles chances de faire aboutir cette enquête. Je ne me faisais pas à l’idée de devoir la manipuler, et j’espérais sincèrement ne pas avoir à le faire. J’étais un Jedi, je ne jouais pas avec ce genre de choses. Je préférais l’honnêteté.

« Accepteriez-vous seulement de m’aider ? »

J’affichais un léger sourire amical et agréable, dans une très légère tentative de riposte pour tenter de dénicher un quelconque stratagème ou jeu de dupe chez mon interlocutrice mais aussi pour mieux faire passer ma précédente requête.


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    Elle tentait vainement de contenir sa nervosité. Le rappel de cette soirée là était particulièrement désagréable à son esprit. Elle dut fermer les yeux un court moment pour se reprendre. Des flashs incessants, sans signification, harcelaient sa psyché à chaque fois qu'elle essayait de se remémorer un détail. A la réouverture de son regard sur la réalité, elle aperçut les pâtisseries et le lait; et elle était toujours aussi incapable d'y toucher.

    Evadné comprenait la détresse du Jedi, et se sentait rougir sous l'attention qui lui portait : honteuse de ne pouvoir lui donner ce qu'il espérait trouver.

    "-Le souci n'étant pas que j'accepte ou non de vous aider. Je n'ai rien à dire, simplement. J'ai déjà tout indiqué à vos confrères sur Ondéron. Je pensais que c'était terminé."

    Quelques secondes de silence, puis elle reprit d'une voix vibrante d'émotions.

    "-Terminé. Je ne me souviens de rien. Juste qu'elle était là, allongée. Que j'ai tenté de lui apporter quelques soins mais qu'il était trop tard."

    Sa phrase s'acheva dans un souffle de tristesse.

    "-J'avais peur qu'il me voit, qu'il revienne."

    La peur était un sentiment dont elle se souvenait très bien. Son corps entier se soulevait à cette pensée. Une terreur glaciale s'était emparée d'elle peu après le meurtre. A cause de l'ombre. Quelle ombre? Les flashs se firent plus insistants et elle serra les dents pour chasser un début de mal de tête.

    "-Savez-vous....savez-vous comment ce Padawan est mort?" demanda-t-elle ensuite.

    Le courage avait repris faiblement le dessus. Déterminée, elle s'était redressée avec grâce pour se diriger vers un bureau et dans ce bureau, un tiroir qu'elle ouvrit pour enclencher une base de données holographiques sur la surface du meuble. Elle dut prendre une grande inspiration et sélectionna l'objet de son intérêt.

    "-J'ai réussi, après beaucoup de tractations, à obtenir une copie du rapport d'autopsie du meurtre auquel j'ai assisté. Toutefois, il y a un détail dont je me souviens bien, et qui n'est pas indiqué dans le rapport comme si...il avait été effacé du corps de la victime."

    La nouvelle doctoresse détourna son attention vers Joclad qu'elle contempla un court moment avant d'hésiter. Finalement elle se rapprocha de lui doucement pour lui faire face et se pencher à sa hauteur. Cette proximité soudaine ne semblait pas la déranger. Sans doute que des années d'études en anatomie avaient pu effacer les barrières de certaines pudeurs. Pour démontrer ses dires, elle avança sa main délicate jusqu'à l'abdomen du Jedi. Ses doigts effleurèrent le tissu qu'il portait, puis sa paume se plaqua contre lui.

    "-Juste ici, il y avait une blessure."

    Elle fronça les sourcils. Sa main tremblait contre le corps de Draavi, légèrement.

    "-Qui n'était pas causée par un blaster. Comme si quelque chose l'avait transpercée."

    Sans quitter sa position, elle tourna le regard vers le bureau comme si elle pouvait y lire le rapport médical à cette distance. Combien de fois n'avait-elle pas parcouru ces lignes à la recherche d'une réponse probante? Les conclusions de l'autopsie, mises bout à bout avec ses vagues souvenirs ne correspondaient pas toujours à son premier diagnostic sur place. Mais à qui aurait-elle pu se confier? Face au silence des Jedis menant leur propre enquête et à la mauvaise foi de l'appareil judiciaire, elle s'était sentie désemparée et seule.

    "-Ce n'est pas indiqué, j'ai toujours trouvé cela étrange. Hélas, les vôtres ne m'ont rien dit sur leur propre conclusion d'autopsie. Celui que j'ai est le premier examen fait par la justice après la découverte du corps. Je pense que je peux vous aider, il le faudra sans doute. Pour que je trouve la paix."

    Evadné voulait se persuader elle-même du bien-fondé de cette collaboration. Son interlocuteur lui inspirait de bons sentiments et elle se surprenait à lui accorder sa confiance. Oh, elle savait pertinemment que son jugement était biaisé par l'attrait qu'il exerçait sur elle, mais qu'importait. La première impression était souvent la bonne.

    "-Vous reprendrez bien à boire? Droïde. Il nous faut plus de boisson.
    -Mais certainement, Maîtresse, s'empressa le protocolaire, s'attelant à la tâche."
Invité
Anonymous


Je l’écoutais attentivement alors qu’elle énonçait ses difficultés et laissait sous-entendre ses maux. Je ne pouvais que compatir pour les avoir moi-même enduré pendant de longs mois pendant puis après mon séjour sur le vaisseau-prison des Sith. Elle avait besoin d’être rassurée, de comprendre que rien ne pouvait réellement l’inquiéter. Je lui souriait légèrement, me voulant compatissant et compréhensif de ses problèmes. Mais bien vite, le sujet de la discussion changea, tout comme les traits de mon visage, lesquels virèrent à l’étonnement :

« Pardon ? Vous voulez dire que le rapport d’autopsie civil a été falsifié pour y cacher des informations ? »

Il y avait de quoi être surpris car rien ne laissait penser, à l’époque en tout cas, que la Jedi ait pu être liée d’une manière ou d’une autre à une personne ayant assez d’influence pour venir falsifier pareils documents, excepté la personne sur laquelle elle enquêtait. J’étais perplexe, n’ayant pas eu moi-même le rapport civil en main mais seulement celui effectué par l’Ordre après que ce dernier eut récupéré le corps. Pourtant, la blessure mortelle dont elle me faisait part était bien réelle, car présente dans le rapport que j’avais en ma possession.

Assis, je la regardais se rapprocher sans oser bouger, mon regard suivant le mouvement de sa main qui venait finalement se suspendre au dessus de mon abdomen, avant de venir s’y plaquer comme pour appuyer les dires de la jeune femme. Mon visage se redressa aussitôt en direction du sien, surpris par si peu d’hésitation de sa part. Je restais suspendu quelques secondes à la contemplation de ses traits fins et parfaits, qui me perturbaient et qui semblaient vouloir réveiller de maigres sentiments que j’avais longuement tus, pendant des années.

Je déglutissais légèrement, déplaçant de nouveau mes prunelles noisette en direction de sa main, la mienne venant doucement s’apposer par-dessus, mes doigts glissants sur les siens, fins et agréable alors que je lâchais avec sérieux :

« Oui… Il y a effectivement une blessure à cet endroit, cautérisée donc sans doute causée par un sabre-laser, ou tout du moins une lame de la sorte. Peut-être même l’arme de la Jedi en question. »

Oui, cette blessure ne laissait pas la place au doute, si ce n’est sur la nature de la personne qui l’avait agressé. Il pouvait s’agir d’un adepte de la Force, ce qui pouvait s’avérer dangereux, mais il pouvait très bien s’agir du premier criminel venu qui, se saisissant de l’arme, avait voulu s’assurer que sa cible ne se relèverait pas.

Evadné avait raison, en affirmant que les Jedi communiquaient peu sur ce genre d’affaires. La majeure partie des sessions du Conseil étaient privées, et le MedCorp se devait de respecter ses décisions ainsi que les lois Républicaines liées au secret médical. Il était dès lors difficile d’obtenir quelconque rapport de la sorte, même pour moi, sans l’accord express du Conseil.

« Le Conseil est toujours discret dans ce genre d’affaires, visiblement… Mais je ne suis pas le Conseil, et je suis prêt à vous faire part de certaines informations. Vos… révélation sont graves, vous en êtes consciente ? Cela veut dire que des personnes d’une certaine influence ont fait effacer ces données. »

Ce qui venait plaider en faveur de ma seconde hypothèse. La Jedi enquêtait, comme le Padawan, sur les affaires de M. Publius, Sénateur corrompu n’hésitant pas à faire usage de certains services pour se débarrasser des problèmes qui se dressaient sur son chemin. La Justice Républicaine n’avait jamais pu réellement l’importuner, et peut-être se croyait-il suffisamment hors du système pour pouvoir s’en prendre à des Jedi un peu trop fouineur. Dans ce cas, la pauvre métisse risquait de se retrouver en porte-à-faux entre son père et l’enquête que je menais. M’aiderait-elle si la chose était avérée ? Je l’ignorais. Qui plus est, le temps n’était pas encore venu d’en parler, de le révéler, surtout qu’elle semblait enfin délier les entraves dans lesquelles elle avait enfermé ses souvenirs et je ne pouvais gâcher la chose, pour ma mission mais aussi pour son bien-être à elle. Il était difficile de vivre avec des secrets cachés, de pareils souvenirs. Je le savais, je l’avais déjà vécu avec l’Atramentar. J’énonçais donc sur un ton satisfait :

« Vous m’en voyez ravi. Je tenais sincèrement à respecter votre décision, et vous avez choisi la bonne. Si nous pouvons régler votre problème de mémoire en plus de résoudre cette affaire, nous aurons gagné sur tous les tableaux. »

Véridique. Si elle avait refusé, alors j’aurais trouvé une autre alternative. Si elle souhaitait ne plus être importunée par ma présence, alors je partirais. Il n’était pas question de faire pression sur elle, d’exiger des résultats sans son accord et sa volonté d’y parvenir. Tout comme le fait que j’étais prêt à partager certaines informations.

Ma main se déliait de la sienne et je me redressais quelque peu, déclarant concernant le second meurtre :

« Je dirais comme le précédent. On a pu identifier de nombreux impacts sur son corps, causés par des rafales de blasters, une quinzaine, et… une marque de sabre-laser, ici-même.» Ma main se posait sur mon sternum, pour qu’elle puisse constater d’elle-même, avant de reprendre dans un vocabulaire un peu plus technique : «Un shiak, sans aucun doute. Enfin, un coup d’estoc, pour traverser sa poitrine si vous préférez. »

Je lui tendais alors mon datapad, que j’avais préalablement saisi d’une de mes poches et partiellement déverrouillé pour qu’elle puisse consulter le rapport et uniquement ça.

« Tenez, regardez par vous-même. »

Je finissais de me redresser pour m’enfoncer un peu plus dans le fauteuil, finissant le verre de lait qu’elle avait fait servir bien que je raffolais plus du thé. En bon invité, je ne pouvais pas refuser, et j’acquiesçais donc à sa demande avant de rebondir sur ses premières paroles, els ramenant au centre de la discussion :

« Vous avez dit que vous aviez peur qu’il revienne… Je comprends votre crainte, mais elle n’est sans doute pas fondée. Je doute qu’il n’ait eu le temps de vous voir, Mademoiselle Publius. Les probabilités qu’il puisse vous retrouver, dans une nasse comme Coruscant, sont vraiment infime. Voir presque nulles. A moins que…»

Bon, en fait si. Le temps était venu de le lui dire. Je n’avais de toute manière plus le choix, j’avais lancé la chose. J’irais jusqu’au bout :

« Le Padawan et son Maitre surveillaient les affaires de votre père, Mademoiselle Publius. A cause du premier meurtre, justement. C’est sans doute difficile à digérer mais… pensez-vous qu’il serait capable de faire une chose pareille ? »

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