Voyl Clawback
Voyl Clawback
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- An 21482 de la République Galactique -

Aargau – New Escrow – Quartier Général de la Banque d'Aargau – 2e étage – 8:42 pm

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[3518 Av.BY] " On se voyait déjà en haut de l'affiche..."  [Grendo, Ben] Compllex-4bbbc8e



« Passez-moi le responsable Dervil, je vous prie.

-Je suis navré monsieur, mais il est parti il y a plus de deux heures. »

Contrarié de prime abord, Voyl consulta machinalement l'heure sur l'écran. Presque neuf heures du soir. Rien d'étonnant donc que l'aargaun ne se soit pas attardé, l'horaire contractuel était dépassé depuis longtemps. Voyl soupira loin du micro : il n'avait pas vraiment vu le temps passer, et se retrouvait une fois de plus en situation compliquée. Il était bien l'un des seuls à rester dans son bureau jusqu'à une heure aussi tardive, les étages étant tous déserts lorsque le jeune ingénieur daignait enfin quitter les lieux. L'opérateur, au travers du comlink, était d'ailleurs celui du service de nuit, et Clawback avait fini par le reconnaître à sa voix, si bien que l'autre également, s'était habitué à ses horaires de forçat. Cela ne le surprenait plus que de recevoir les communications du muun au beau milieu de ce que la plupart nommerait pieusement leur « plage de sommeil réparateur ». Au final, ils finissaient parfois par se tenir compagnie par haut-parleurs interposés, ne dépassant pour autant jamais les limites des usages formels de leurs positions hiérarchiques, de drôles de scène pour un œil – ou une oreille - extérieur, sans doute.

« Sauriez-vous par hasard où je peux le joindre ? demanda alors Voyl à son correspondant habituel, c'est urgent, cela ne peut pas attendre demain.

-Eh bien officiellement, à son domicile, répondit l'opérateur, je vous communique l'adresse. »

Le jeune Voyl reçut le message instantanément et envoya la-dite adresse sur son comlink personnel, tentant de joindre Dervil par holoappel direct. Mais sa tentative échoua, l'appareil de son supérieur étant apparemment inactif. Sa patience s'émoussant à chaque nouvelle tentative, il abandonna au bout de la sixième. C'était peine perdue : Dervil n'était pas chez lui, ou tout du moins, pas apte à répondre.
Peu de choix s'offraient à lui. Voyl avait devant les yeux la preuve que leur système de transfert d'appels depuis les centres étrangers comportait une faille majeure, exploitée pas plus tard que cet après-midi par quelque petit malin posté loin d'Aargau. Il lui fallait contacter Dervil maintenant. Et Dervil, pour ne pas changer, était probablement sorti se défouler après sa journée, dans un endroit dont Clawback ignorait volontairement l'existence. New Escrow ne comptait pas que des banques et des sièges sociaux, loin s'en fallait. La nuit, les grandes avenues branchées resplendissaient à la lumière des bars célèbres et des lieux de détente hors de prix, à l'image du niveau de vie de la majeure partie de sa population.

Nerveux et anxieux, Clawback verrouilla la porte de son bureau et prit le chemin de la sortie, réfléchissant à toute allure à un moyen de trouver l'aargaun au plus vite dans le labyrinthe de la ville. Il franchit le parvis à grandes enjambées sans prendre le temps de saluer les gardes et s'engagea vers la ligne des navettes. Sur le quai éclairé comme en plein jour, il n'y avait que deux autres personnes. Il sauta dans la première qui arriva, et fila en direction de la banlieue résidentielle, au lieu indiqué par l'adresse. Après avoir navigué plusieurs minutes entre les résidences privées nichées au milieu de magnifiques jardins, empruntant rues au design futuriste et passerelles aériennes, il finit par se retrouver face à l'interphone d'un haut complexe sécurisé, à l'architecture alambiquée.


« Oui ? Demanda une voix féminine, c'est pour ?

-Bonsoir madame, j'aurais souhaité savoir si monsieur Dervil était rentré ?

-Non, pas que je sache. Monsieur Dervil n'est pas là. Qui est-ce, je vous prie ?

-Voyl Clawback, du département des communications. Je dois voir M.Dervil en urgent... un problème purement professionnel... confidentiel.

-Ah. Je suis vraiment désolée, mais monsieur Dervil est en ville, à l'heure actuelle.

-Ce n'est pas grave, merci. Savez-vous où je peux le retrouver ? Son comlink est désactivé.

-Non. En revanche, je peux vous donner le code de celui de monsieur Permint, son agent. Il saura peut-être vous renseigner. »

Et l'ingénieur de jouer au chat et à la souris. Il contacta Permint sitôt ressorti de l'immeuble. Cette fois, l'appel fut pris directement. Une petite silhouette alien apparut en hologramme au creux de sa paume, et Clawback s'empressa de se présenter pour formuler sa requête :

« Bonsoir, Monsieur Permint ?

-Lui-même ! Répondit le twi'lek d'un ton enjoué, qui me mande si tard, dites-moi ?

-Je suis Voyl Clawback, l'ingénieur de monsieur Dervil.

-Ah oui, il m'a parlé de vous ! Pas plus tard que ce soir d'ailleurs ! Étrange que nous ne nous soyons pas encore croisés ...

-Oui, le stoppa Voyl dans son élan avec un rictus qui se voulait poli, j'aimerais contacter monsieur Dervil au plus vite... affaire urgente... savez-vous où...?

-Avec moi, ici même ! rigola l'agent, attendez, je vais vous le chercher ! »

Une fois l'alien hors champs, Voyl laissa ses épaules s'affaisser de soulagement. Tous ses efforts n'étaient pas vains. Quelques instants plus tard, Dervil apparut en hologramme, assis, un verre bien plein à la main.

« Alors mon jeune ami, le salua le responsable grisonnant, il paraît que l'on me cherche, par ici ?

-En effet, se retint de soupirer Voyl, avec un brin d'agacement que son ton monocorde ne parvint pas à couvrir tout à fait, c'est à propos d'une découverte faite il y a maintenant plus de trois heures. Je dois vous voir immédiatement. Est-ce possible ?

-Possible ? Bah, tout est toujours possible, mon garçon, si on le veut ! Ahah ! Eh, vous ! dit-il à une tierce personne invisible pour Voyl, redonnez-moi un peu de cette délicieuse chose, j'vous prie. C'était une vraie tuerie ! »

Sa tête et son bras disparurent du champ holographique du comlink, puis y revinrent avec un sourire encore plus grand, visiblement peu naturel. Clawback haussa un sourcil.

« Alors, cette affaire urgente ? J'écoute ? Oh ! Eh ! Pas ma veste, Scol, elle coûte une fortune ! »

Coupé de la scène, le jeune Clawback se doutait pourtant que l'environnement immédiat de Dervil n'était absolument pas approprié à leur conversation, ni à un quelconque entretien un tant soit peu sérieux. La désinvolture de son supérieur rendit Voyl furieux.

« Dervil, le sermonna Clawback d'une voix ridiculement stricte pour son jeune âge, c'est de la plus haute importance ! Il faut en discuter au plus vite... pas par comlink ! précisa-t-il, en anticipant la boutade en serrant les dents,

-Ooh, j'imagine bien ! s’esclaffa l'homme visiblement bien trop à l'aise, m'étonnerait que vous n'appeliez pour me donner les résultats du dernier Coruscant-Corellia ! Ou alors je vous connais mal ! »

Il y eut une série de bruits, puis un brouhaha innommable, et enfin, l'hologramme de Dervil se stabilisa de nouveau.

« Z'êtes où là ? demanda-t-il d'un air soudain sérieux et concentré,

-Devant chez vous, terminus ligne un direction les Jardins, répondit Clawback, mieux que la voix off de la navette,

-Parfait ! Reprenez la un et descendez au vingt-huit, ok ? De là, vous prenez la grand rue qui s'offre à vous. Retrouvez-moi au Consortium. 'Pouvez pas le rater, confia-t-il avec un grand sourire en vidant le verre qu'il tenait à la main, sa façade prend toute la place ou presque, et faudra montrer patte blanche pour rentrer... si voyez c'que je veux dire, hum ? Pas possible de se tromper.

-Je ne suis pas sûr que...

-Mais moi si ! le coupa Dervil, allez, magnez-vous, j'ai plein d'trucs sympas à vous montrer d'ailleurs, tiens. Ce sera une bonne occasion ! J'vous attends au premier. »

Et sans laisser la possibilité à Voyl de répliquer, il mit fin à la communication.

Le jeune ingénieur rangea l'appareil dans sa poche d'un geste rageur, serrant les poings à s'en faire blanchir les jointures. Quels irresponsables, ces humains ! Incroyable. Non : inadmissible ! Il calcula le temps qu'il lui fallait pour rallier de nouveau le terminus : un bon quart d'heure. La marche à pied, ce n'était vraiment pas sa tasse de thé, et il regrettait déjà de ne pas avoir loué un taxi. In peto, Clawback se jura de faire payer cette abominable soirée à Dervil dès qu'il en aurait l'occasion. Il y mettrait le temps, oui, mais l'aargaun se mordrait tôt ou tard les doigts de l'avoir traité de la sorte.

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Aargau – New Escrow – Centre-ville – Le Consortium - 1er étage – 11:36 pm

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Le Consortium, l'un de ces endroits qui, inaperçus parmi les hautes structures aargauns le jour, devenaient plus fréquentés qu'une voie aérienne coruscanti le soir venu. Ici se croisaient employés fortunés, ambassadeurs de passage, sénateurs en voyage, commerciaux de la galaxie entière, et, parfois, quelques chanceux ayant tiré le bon numéro au Galactic Random Luck, ce jeu stupide ne reposant sur aucun hasard réel auquel des milliards de crédules jouaient pourtant chaque jour standard. Voyl Clawback n'était sur Aargau que depuis trois petites années, ce qui lui semblait déjà une éternité, et n'avait jamais mis les pieds au Consortium, ni dans aucun de ces bâtiments de perdition pour riches désœuvrés qui parsemaient les hauts lieux de New Escrow, comme toutes les capitales des mondes du Noyau. Et certainement jamais n'y serait-il allé si Dervil ne l'y avait si doucement convié.

L'imposante structure, entourée de gigantesques parterres fleuris et autres fontaines artistiques, trouait l'alignement plutôt sage de la très large rue. Façade illuminée, gardes en faction, parking privé, tout y était, et pourtant, le Consortium avait quelque chose que d'autres du genre n'avait pas. Cela pouvait peut-être s'expliquer par sa forme audacieuse, en entrelacs triple-hélice, élancée vers le ciel. Ou par le jeu de lumière multicolore qui animait constamment ses murs. Une construction loufoque et volontairement provocatrice.

Il ne s'agissait pas d'un hôtel, ni d'un restaurant, bien que pourtant on y trouvât et une cuisine de grande qualité, et des chambres plus que confortables. Le Consortium ne comportait pas moins d'une dizaines de bars, selon des thèmes variés, encore plus de pistes de danse, de salles de jeux, de détente, spas et services de soins. Tout pour faire oublier aux cadres leurs soucis quotidiens, et au voyageurs la pénibilité de leurs déplacements. Bien évidement, la plèbe n'était pas conviée à cette débauche endiablée, et il fallait s'acquitter d'une somme bien trop élevée de crédits à l'entrée pour qu'un fauché quelconque ait l'idée saugrenue de s'inviter parmi l'élite.

Rendu encore moins aimable par ce droit d'entrée qu'il n'avait aucune envie de débourser pour une simple entrevue privée, Clawback se retrouva catapulté dans le tumulte débridé des soirées mondaines qu'il avait jusque-là soigneusement évitées. Si le rez-de-chaussée lui avait paru calme et fort accueillant, il eut tôt fait de déchanter une fois à l'étage, l'ascenseur le débarquant au beau milieu d'une foule de gens plus ou moins éméchés, dans une immense salle au décorum rutilant, aux hôtesses très photogéniques et aux serveurs débordés par les demandes excentriques des clients insatiables.

Plusieurs têtes connues de la Banque d'Aargau l'interpellèrent, estomaquées de le voir là. Voyl eut tout le mal du monde à se dégager de ce véritable guet-apens, et parvint au bout d'une demi-heure à retrouver Dervil, affalé sur un sofa en cuir rouge, visiblement hors service. Clawback tremblait de fatigue, de colère, d'exaspération, mais il se composa une expression neutre pour adresser la parole à l'homme, qui redressa la tête en entendant son nom.

« Te voilà, balbutia Dervil avec un air de poisson frit, t-t...t’arrive trop tard, eh. Sont en rupture de stock de-de-deeuh... c'machin là. Fallait t'grouiller, petiot ! Râalalalala.

-Je me contrefiche de « ce machin-là », dit Clawback en fermant les yeux d'un air las, je ne suis pas venu pour ça, je...!

-Roh, EH ! Arrête, hein ! T'arrêtes, là ! Ça va bien ! s'emporta alors Dervil, y en a marre de tes sermons de sainte-nitouche ! On peut bien s'muser un peu, NAN ? Travailler ! Travailler ! Toujours travailler ! T'sais qu'tu m'donnes vraiment mal au crâne, à force ? Tjours à vouloir faire plus plus, plusplusplusplus ! MARRE ! J'm'en branle de ton urgence ! Viens t'amuser merde ! À ton âge, j'travaillais même pô ! OH !

-Vous êtes saoul, ma parole ! constata Voyl, atterré,

-Meuuuuunon ! Eh, un peu d'respect, la jeunesse, hein ?! Suffi de me dénigrer. Là. OH. C'moi l'chef ici, OK ? »

Dervil lui enfonça son index menaçant dans le ventre, le regard complètement vitreux.

« Je vais trèèèès bien. »

Autour d'eux, une partie du monde s'agitait au son d'un DJ célèbre, alors même que la moitié ne tenait déjà plus debout. De petits groupes de jeunes arrivistes s'invectivaient tout fort, d'autres étaient pliés en quatre par une blague anonyme. Certains se cherchaient, d'autres faisaient des rencontres totalement hasardeuses, incapables de reconnaître qui que ce soit. L'ambiance prestigieuse du lieu en avait pris un coup, mais la soirée ne faisait que commencer...
Voyl sembla émerger d'un long rêve, observant se spectacle à échelle réelle avec une détresse intense. Qu'est-ce qu'il foutait là, exactement ? Comment était-il arrivé au milieu de ce... foutoir ?

« Eh, goûte-moi ça, lui dit Dervil en tentant sans grand succès de remplir son verre avec le fond d'une bouteille de rhum corellien, tu m'diras des nouvelles !

-Sans façon, refusa Voyl en lui arrachant le verre des mains et en envoyant valser le contenu, je pense qu'on va devoir arrêter les dégâts maintenant.

-Rends-moi çaaaa, p'tit con ! rugit Dervil, incapable de se redresser, j'l'ai payée c'te bouteille ! Merde ! »

Il battit des bras, impuissant, et s'écroula de nouveau, inerte. Un sentiment étrange s'empara alors du jeune muun : la honte. Quelque chose qu'il n'avait jusqu'alors jamais expérimenté. Dervil était... navrant. Une vraie loque. Dans son costume gris acier, celui-là même qu'il portait encore quelques temps avant, dans ses bureaux, désormais tâché de vin rouge et de diverses substance non-identifiées, la cravate n'importe comment, la chemise froissée, il n'avait même plus la force de bouger, en croix sur le canapé, ivre mort.

Voyl Clawback avait honte, honte de travailler sous les ordres d'un type pareil. Dégouté par ce spectacle, il battit en retraite, écartant sans ménagement un couple qui se trouvait sur son passage, et disparut entre les convives titubants. Abattu, hébété, seul conscient de la catastrophe qui pesait sur ses épaules, il s'accouda au premier bar qu'il trouva, la tête appuyée contre une colonne d'ébène qui soutenait la structure ouvragée. Il ferma les yeux quelques secondes, laissant les rires et les éclats de voix lui faire tourner la tête, avant de revenir brusquement à la réalité.

« Vous désirez quelque chose ? Lui demanda alors le barman, les yeux cernés et le sourire un peu déconfit,

-Ce que vous avez de plus fort, répondit Clawback avec toute la morgue du monde. »
Grendo S'orn
Grendo S'orn
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Aargau – New Escrow – Centre-ville – Le Consortium - 1er étage – 11:30 pm

Deux ans que Grendo S'orn avait rejoint les bancs de l'université scientifique de Cato-Neimoidia. Tout comme son père de nombreuses années auparavant, le jeune homme était tout destiné à un brillant avenir au sein de l'entreprise familiale. Et bien qu'il était impatient de terminer ses études, il lui restait encore cinq années à effectuer avant d'être officiellement diplômé. Des cours pour la plupart composés d'expériences en laboratoire ou d'apprentissage de formules mathématiques incompréhensibles pour les non-initiés. Le Neimoidien se félicitait d'ailleurs chaque jour d'appartenir à cette petite confrérie d'élus aux cerveaux surdéveloppés.

La deuxième année étant à présent terminée, les étudiants pouvaient souffler un peu. La plupart avaient quitter leurs mondes natales pour profiter de vacances agréables tous frais payés par leurs richissimes parents. Et Grendo n'échappait évidemment pas à la règle. La réussite de ses examens n'avait étonné personne, ni ses parents, ni ses amis, ni même sa petite copine Findos Lik qu'il fréquentait depuis son arrivée à l'université. Les deux jeunes Neimoidiens s'étaient rencontrés au sein de l'établissement dès leur première année. Très vite ils avaient appris à se connaître jusqu'à se fréquenter d'abord secrètement puis officiellement. Rien n'aurait pu entacher le brillant avenir professionnel, amical et amoureux du fils unique de la famille S'orn à qui tout réussissait.

« A la fin de notre deuxième année les amis. Et aux nouvelles opportunités que nous offrira la troisième ! » s'exprima Grendo en levant son verre pour porter un toast.

Dans un même élan, six individus firent tinter leurs verres, célébrant tous ensemble la réussite de leurs examens.

« A la fin de la deuxième ouais ! » cria Voz.

« Pas trop tôt qu'elle se finisse, je n'en voyais plus le bout. » répondit Dobo.

« N'oublie pas qu'on a encore cinq ans à tirer. » précisa Maana, deuxième fille du groupe de Neimoidiens.

« M'en parle pas, si on a encore Zeena pour le cours de labos l'année prochaine je pète un câble ! Elle peut pas m'voir celle-là. » lança Gonto.

Les jeunes gens se réinstallèrent au fond de leur sofa du salon VIP, Grendo mit son bras autour de sa bien aimée, Findos Lik, présente à ses côtés. Un rapide regard, un sourire, un baiser, il était heureux, heureux de pouvoir profiter des délices que la vie lui avait offert depuis sa naissance. La fortune de sa famille lui assurait un confort matériel qu'il jugeait jusqu'à aujourd'hui d’acceptable. C'était d'ailleurs à bord du Yacht de son père que les six neimoidiens avaient voyagé en direction d'Aargau. Contrairement à eux, de nombreux étudiants avaient préféré se rendre sur Coruscant, Corellia ou encore une planète exotique de la bordure extérieure pour profiter des vacances.

« Oublions les études, ce soir on fait la fête ! » s'écria Voz en ouvrant une nouvelle bouteille de champagne qu'il venait d'acheter au bar.

Le Consortium était clairement un établissement réservé aux plus fortunés. On pouvait trouver ici tout type d'individus, politiciens, commerciaux, même des fils et filles à papa et riches héritiers. Un endroit de perdition idéal pour faire la fête tout en s'assurant de ne pas être vu de la plèbe. Une ambiance haute en couleur, l'imposante structure n'avait rien à envier aux nombreux clubs privés de la capitale galactique.

Thème musical

« Viens allons danser ! » déclara Findos en tirant Grendo sur la piste.

« Quand femme veut, femme a, » dit-il en regardant ses amis occupés à rigoler.

A peine le pied posé sur le dancefloor, les deux Neimoidiens gigotèrent sur le rythme effréné du célèbre DJ Gavid Duetta, invité spécialement pour l'occasion. De part et d'autre du maître de la musique, des cages en suspensions dans lesquelles se trémoussaient des danseuses exotiques, une rodienne, deux twi'leks et une humaine. Parmi la foule endiablée, plusieurs hôtesses dévêtues circulaient également pour étancher la soif des clients. Grendo était convaincu que certaines avaient été spécialement embauchées pour encourager à la consommation. Surtout celle des célibataires fortunés. Mais lui n'avait d'yeux que pour Findos.

Ses yeux plongés dans ceux de sa bien aimée, le groupe d'amis ne tarda pas à les rejoindre sur le dancefloor. Tous dansaient sans se soucier du lendemain tandis qu'un épais brouillard rougeâtre survint mêlé à un jeu de lumière multicolore. Une odeur agréable et envoutante avait également été diffusée pour la plus grande satisfaction des cellules olfactives des différentes espèces présentes ce soir.
Après s'être dépensé de longues minutes sans réel interruption, Grendo s'écarta pour rejoindre le salon VIP.

« C'est une soirée géniale Grendo ! On a bien fait de venir ici. » cria Dobo avant de s'installer lourdement sur le sofa.

« Géniale mais pas encore parfaite ... » lui répondit-il avant de sortir un petit sachet au contenu non identifié de sa poche droite.

« Grendo mon pote, tu es le meilleur ! » il s'empara du sachet et en versa un peu dans son verre qu'il venait de se servir à l'instant.

« Wowow! Laisses-en aux autres ! » il reprit le sachet des mains de son ami.

Le jeune Neimoidien bu son verre d'une seule gorgée avant de rejoindre la piste de danse. Observant son groupe se trémousser sur de la musique électro, S'orn, lui, restait assis confortablement sirotant son verre de champagne jusqu'à la dernière goute. Il s'empara de la bouteille qui était malheureusement vide et se résigna à se rendre au bar pour en commander une nouvelle. Plusieurs espèces humanoïdes y étaient présente. Il s'installa aux côtés d'un Muun qui ne semblait pas au meilleur de sa forme.

« Un problème ? » lui demanda Grendo avant de lancer au barman :

« Une autre bouteille ! »
Voyl Clawback
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Le barman revint une petite minute après, un haut verre à cocktail à la main et le déposa devant lui avec un sourire désolé.

« Si je puis me permettre, lui confia-t-il à voix basse, allez-y doucement tout de même...

-Merci du conseil, grinça Clawback en s'emparant du verre aux couleurs psychédéliques, mais je n'ai encore rien bu. »

Il repensait à Dervil et ses bouteilles de rhum vides, et l'odeur de l'alcool le fit grimacer. C'était une belle connerie qu'il s'apprêtait à faire, sans doute. Mais il préférait encore tomber inconscient que de devoir supporter cette situation ubuesque une heure de plus. Ne plus penser. Surtout ne plus penser ! Un exercice impossible pour lui, qui ne s'arrêtait jamais. Son regard glissa sur la surface lisse du liquide d'un bleu électrique.
Au final, il aurait aimé être l'un de ces jeunes écervelés, qui reprenaient l'air du morceau joué en braillant sans se soucier de rien. Ses yeux quittèrent le contenu de son verre et parcoururent les silhouettes accoudées tout le long du bar. Pourquoi se sentait-il donc si...anormal ? Si peu à sa place ? Il resserra sa prise sur le verre, toujours à moitié affalé contre la colonne, dans l'ombre de l'éclairage changeant de la pièce. Malgré sa position à l'écart et son silence, sa haute silhouette contrastait avec celles des clients actuels du bars. Son air abattu aussi, au contraire des mines extatiques, amusées, ou complètement à l'ouest.

Il se détestait pour ce qu'il allait faire. Si mère savait... Mais elle ne saurait jamais et là était tout le poids des arguments qu'il se donnait.

Voyl vida son verre d'une traite, déglutissant difficilement. Le goût du breuvage était assez... déconcertant. Ni vraiment bon ni infect, l'alcool y était si fort qu'il en  cachait en grande partie le reste des ingrédients. Les saveurs se détachèrent doucement les unes des autres, et il se prit à penser qu'au fond, ce n'était pas si mauvais...

Seulement, quelques secondes à peine après avoir avalé le cocktail, sa gorge s'enflamma littéralement. Voyl toussa, essaya de dissimuler son trouble du mieux qu'il put, mais les larmes lui montaient au yeux. Le barman avait pris sa demande au pied de la lettre ! Il crut devenir dragon quelques instants, avant qu'un autre effet tout aussi inattendu n'entre en jeu : lui qui n'avait jamais ni chaud ni froid sous ces latitudes tempérées se mit à étouffer. Non, ce n'était vraiment pas une bonne idée... Penché sur le comptoir, il se passa une main brûlante sur le visage, la mine mal en point.

« Un problème ? »

Clawback tourna la tête vers l'inconnu qui lui posait la question : un jeune neimoidien, visiblement en vacances, dont la tenue décontractée et l'air réjoui ne trompaient guère. Un inconnu qu'il ne se souvenait pas d'avoir croisé à New Escrow. Tant mieux. Son regard d'améthyste, souligné par ses cernes sombres, accrocha une seconde celui de son vis-à-vis, d'un rouge soutenu. Ah, quelle image pitoyable était-il en train de donner à cet instant ? Ses lèvres se pincèrent légèrement alors qu'il se relevait un peu trop vite.

« N-non, fit-il d'un ton détaché, néanmoins plus froid qu'il ne l'aurait voulu. »

On ne devient pas sociable en trois minutes, même avec un verre de liqueur dans le nez. Et en parlant de verre, la tête commença à lui tourner. Heureusement, l'autre ne sembla pas se formaliser de sa réponse laconique et en profita pour commander une bouteille. Voyl en profita pour remettre sa veste d'aplomb et jeta un regard inquiet à son verre vide. Sa manœuvre l'avait fait se retourner vers le neimoidien, et s'exposait ainsi au regard d'un duo qui se dirigeait vers eux.

« Oooh, s'exclama un woostoid à la tenue multicolore, tenant son collègue par l'épaule, hey ! Mais regardez-moi qui voilà ! Extraordinaire ! Sensationnel ! Mesdames et Messieurs, c'est un scoop ! Clawback junior a enfin lâché ses bureaux pour nous honorer de son illustre présence ! »

Son camarade nautolan releva le nez en direction du bar, et sourit de toute ses dents, les yeux ronds.

« Le banthaaaa ! T'as raison dis donc ! J'pensais que tu déconnais ! Eh, m'sieur Clawback, comment que ça va ? brailla-t-il de sa voix éraillée par l'alcool et d'autres substances bien moins licites. »

Tel'Ryys et Mendomar, l'un ingénieur du service informatique et l'autre cadre commercial. Que n'aurait-il pas donné pour les renvoyer à leurs postes respectifs sans ménagement aucun... Mais ils n'étaient pas dans leurs bureaux et les deux guignols avaient l'air aussi frais et dispos que Dervil.  Le couple improbable se posta devant Clawback, coupant par là même toute retraite au neimoidien. Voyl, faute de pouvoir faire mieux, les assassina du regard. Il se redressa de toute sa hauteur et fit un pas vers le woostoid, avant de s'apercevoir que sa démarche n'était plus aussi assurée. Bon sang, il n'aurait vraiment pas dû boire si vite, surtout sans rien avoir avalé...

« Bien jusqu'à ce que vous arriviez, trancha-t-il, glacial, faire la fête n'implique pas déblatérer des inepties à qui mieux-mieux !

-Rôh, ça va, marmonna Tel'Ryys, j'voulais juste plaisanter. Mais c'est vrai que...

Le nautolan se tourna vers Grendo, le dévisagea et lui sourit, de ce sourire complètement niais de celui qui plane loin, très loin.

« Z'êtes son agent, m'sieur ? pouffa-t-il à l'adresse de l'alien, toutes mes condoléances !! »

Et il partit d'un fou rire.

« Allez importuner quelqu'un d'autre, Mendomar ! aboya Voyl, de moins en moins maître de lui-même, vous n'êtes vraiment bon qu'à fumer la moquette, faute de devoir la nettoyer ! »

Sa réponse coupa le sifflet au nautolan, mais provoqua l'hilarité de son comparse.

« C'est tellement vrai ! Chouchou, faut mettre de la moquette dans ton bureau, dis-donc ! »

Clawback explosa.

« Foutez-moi le camp ou je vous garantie que vous aurez de bonnes raisons de revenir vous mettre un placard la semaine prochaine !! »

Le muun attrapa les deux cadres par leurs chemises et les écarta manu militari du comptoir. Les aliens grommelèrent, mais finirent par trouver un autre centre d'intérêt et disparurent dans la foule.

« Vraiment d-désolé, dit Voyl à son compagnon d'infortune, ces types sont de vrais casse-pieds. Ils sont presque pires lorsqu'ils sont sobres. »

Même s'il n'y était concrètement pour rien, Clawback se sentait responsable de la bêtise de ses collègues. Le Consortium avait beau être précisément ce genre d'endroit où l'on se fichait du comment, son éducation lui collait à la peau aussi sûrement qu'un sabre laser à un Jedi.

« Voyl Clawback, de la Banque d'Aargau, le salua-t-il poliment malgré sa voix qui commençait à flancher, et vous ? »

Tout en écoutant l'inconnu, Voyl se retourna vers le bar où le barman - toujours le même - revenait dans leur direction.

"Mettez m'en un autre, je vous prie, lui dit-il en posant son verre vide."
Invité
Anonymous
    « Beuaaaaargh! Beuaheueheu... »

    « Là... Oui, Ben, comme ça... allez, ça va passer. »


Karl releva le bout de la manche droite de sa chemise, puis inséra deux doigts dans la gorge de son ami, cherchant la glotte. Une fois qu'il l'eut trouvée, il la coinça entre son index et son majeur, tira, puis enleva au plus vite sa main de la bouche de son ami. Pas assez vite, cela dit, puisqu'un peu de vomi vint couvrir la main de Karl. Le dégueuli était de couleur rose, suivant la couleur du bantha blood-fizz, que Ben avait avalé en importantes quantités au cours de la fin d'après-midi et du début de soirée. Karl avait eu également droit à des morceaux du repas de Ben, là encore du bantha : quart de cuisse de bantha au vin. Le jeune homme n'en pût plus et vint s'ajouter à Ben pour dégobiller dans les rosiers, provoquant l'hilarité de Mathilda, Karen et Dorfssk.

Tandis que Karl Trent vomissait toutes ses tripes pour avoir voulu venir en aide à son ami, Ben releva la tête des parterres de fleurs et regarda ses trois amis encore capables d'être debout. Il avait l'impression qu'un nain jouait du marteau dans sa tête, tout en pétant. Il regarda Karl, plié en deux, et rit avec bon coeur.

    « Putain... On a réussi. On a vraiment réussi? »

    « Ahaha, oui Ben! T'es premier! Premier de la promotion! »


Conscient que face à une telle information la dignité était de mise, Ben essaya de se lever et de se présenter droit. Ce fut un échec, qui amena le gros bonhomme à s'effondrer au sol, tout juste retenu par Mathilda, Karen et Dorfssk. Le petit groupe de cinq jeunes fraîchement diplômés venait de passer la moitié de l'année sur Aargau, pour réaliser le stage nécessaire à l'accomplissement de la troisième et dernière année de cours à la prestigieuse Financial School of Coruscant, plus communément appelée la FSC. Après avoir travaillé dans une banque aargaun et remis un rapport de stage, il avait fallu passer les examens et rentrer sur Coruscant. Cela fait, les banques dans lesquelles s'étaient effectués les stages proposaient souvent aux anciens stagiaires de venir travailler pour elles un court temps, entre la fin des examens et l'obtention des résultats. C'était une manière pour les entreprises d'avoir des employés sous-payés, puisque non encore diplômés, tout en promettant à ces derniers une belle place dès que tomberaient les résultats. Or, ces derniers venaient justement d'être communiqués aux alentours de midi, apprenant aux cinq amis qu'ils pouvaient maintenant se lancer à la conquête des marchés boursiers de toute la République!

Karl se relevait péniblement et retourna auprès du groupe.

    « Bordel de merde, j'ai réussi aussi... J'y croyais pas. »

    « T'as copié sur moi pour la plupart des exams, et t'arrives encore à être cent soixante-troisième de la promotion... Avant-dernier. »

    « Je te dis toujours de mettre ta feuille plus à gauche. »

    « Ok, les gars, cool vos histoires mais... on va au Consortium? »


Ben regarda Karen comme si elle avait dit un truc complètement débile. Ce qui était le cas, en l'occurence.

    « T'es conne? On n'a pas les moyens de payer l'entrée. Dans un an, p'têt, quand on aura du pognon à foison, j'dis pas. »

    « Vous oubliez qui est mon père? » dit Dorfssk, sourire en coin.


Le paternel de Dorfssk était l'un des principaux actionnaires de la Banque d'Aargau. Riche, puissant, influent... il ouvrait toutes les portes.

Ben lança un regard vers Mathilda. Elle était pas mal, quand même, avec sa jupe, ses cheveux noirs lissés, ses yeux de biche, sa bouche pulpeuse, sa poitrine généreuse, sa taille fine. Ouais, il avait l'air bien con, lui, gros comme une baleine à vingt-et-un an, suant comme un porc, perdant déjà ses cheveux sur le devant du crâne. On le croyait souvent plus âgé qu'il ne l'était réellement. Son physique, Ben l'avait accepté, plus ou moins. Ca n'avait pas toujours été le cas et il se rappelait certaines brimades dont il avait été victime au début de ses études secondaires... "Fais d'une faiblesse une force" lui avait dit sa grand-mère. Ouais, facile à dire. Pourtant, il y était arrivé. Il avait utilisé son tour de taille pour s'imposer, par sa masse, pour ouvrir sa grande gueule, pour répondre à ceux qui l'insultaient. Et ainsi, il avait obtenu leur respect, puis leur amitié. C'était con comme chou.

Il sortit un mouchoir en toile d'une poche de son pantalon et s'essuya le front, puis la bouche. Il faisait terriblement chaud. La canicule frappait Aargau depuis deux jours et, malgré l'heure, le vent tourbillonnait dans les rues en bourrasques chaudes. Il fallait boire de l'eau, et Ben n'aimait guère ça. Il préférait les sodas et les alcools, ou les deux mélangés. Mais de l'eau? Plutôt crever.

Accablé par la chaleur ambiante, le petit groupe prit la direction du fameux Consortium. Ben n'y était jamais allé et enviait les passe-droits de Dorfssk. A priori, il n'avait aucune raison de ne pas aimer le fils d'un grand actionnaire aargaun. Mais lui, le Coruscanti des bas-fonds, avait trimé toute sa putain de vie. Et il allait encore devoir trimer, il ne se faisait pas d'illusion. Sortir premier de la promotion, c'était l'assurance d'un excellent emploi, mais il suffisait de connaître les bonnes personnes ou d'être bien né pour passer devant lui, même pour les postes les plus importants. La compétence avait rarement la prévalence sur le népotisme. Une situation qui ne faisait qu'accroître les convictions de Ben : la mise en oeuvre d'une véritable concurrence entre les individus, à tous les niveaux de la société, était le seul véritable moyen de permettre aux meilleurs de s'élever et dominer. Cette lutte devait être pure, vidée de tous les privilèges des biens-nés. La roue de l'excellence devait pouvoir écraser les médiocres et récompenser les plus malins.


C'est ce genre de propos que Ben tint à son pote Karl durant le trajet vers le nightclub, se lançant dans des tirades d'homme bourré, Karl hochant péniblement de la tête. Enfin, ils y arrivèrent... Dorfssk fit comprendre de qui il était la progéniture et il ne fallut pas longtemps avant que les cinq jeunes gens occupent un carré de canapé et coussins où se relaxer. Ben s'assit lourdement, tandis que Karen gloussait, collée contre Dorfssk. Mathilda était moins éméchée, du moins le cachait-elle mieux. Lorsqu'un serveur vint apporter trois bouteilles d'alcool dans un sceau de glaçons et d'eau froide, Ben entreprit de servir à chacun de ses amis un verre, saisissant une bouteille au goulot. Chacune contenait un liquide de différente couleur : bleu, vert, rose... Karl reprenait des couleurs, appréciant visiblement les lieux, regardant l'endroit avec ahurissement. Il fallait bien avouer qu'ils n'avaient encore jamais pénétré dans un nightclub aussi prestigieux et luxueux. Ben préférait les bars miteux, là où on passait du vieux rock, plutôt que ces établissements aussi guindés que vulgaires, où l'on devait se couper un bras pour se payer un verre tout en supportant de l'électro déchirante.

Dorfssk et Karen eurent vite avalé leur premier verre, puis le jeune aargaun entreprit de gallocher la belle twi'lek à la pigmentation rouge. En un rien de temps, ils se retrouvèrent à s'embrasser et se caresser passionnément sur le canapé, comme bien d'autres couples présents. Ben soupira, s'emmerdant, et se resservit un verre. Il porta son regard vers Mathilda, qui semblait attendre quelque chose.

    « On va danser? »


Elle avait dit ça en plissant un peu les lèvres, rejetant en arrière quelques cheveux.

    « Bof, j'ai un mauvais souvenir de la dernière fois qu'j'ai dansé... »

    « Comment pourrais-tu t'en rappeler ahahah? » ironisa Karl.

    « Tant pis alors. Moi, j'y vais. Tu viens Karl? »


C'était une question qui n'avait pas besoin d'être posée. Karl quitta aussitôt sa place et s'empressa d'aller danser sur la piste avec Mathilda. Le meilleur ami de Ben était totalement requinqué, et le voilà qui dansait maintenant avec l'une des filles les plus sexys de la promotion. Ben regarda à sa gauche, Dorfssk et Karen se rapprochaient dangereusement de lui. Il s'écarta vers la droite de la banquette, but un coup de son verre et regarda autour de lui. Bordel, qu'est-ce qu'il se faisait chier. Ces deux sangsues à côté de lui allaient finir par s'envoyer en l'air au milieu du club, Mathilda et Karl se déhanchaient avec euphorie sur la piste, et lui restait là, assis, à regarder comme un con. Il contempla le fond de son verre, rempli d'un liquide émeraude.

    « Alcool de tantouze. »


Ben se leva, laissant derrière lui les deux amants, dont les mains commençaient à se balader vers des sphères fort intimes... De sa démarche conférant à l'auroch et au manchot empereur, le jeune diplômé se fraya un chemin à travers la foule, bousculant au hasard tel diplomate, se fichant des conventions. Seul comptait son niveau d'ébriété, insuffisant à son goût. Il arriva enfin près du bar, écarta de la main un foutu hipster qui ne devait pas avoir vingt ans, et posa son cul sur l'une de ces chaises hautes aussi chère qu'inconfortable. A côté de lui un Muun, auquel un Neimodien venait d'adresser la parole. Y z'allaient forcément s'aimer ces deux-là... Ben entendit soudain le terme "banque d'Aargau" résonner dans la bouche de la grande pige qui se trouvait à ses côtés. Se penchant alors vers les deux individus, il vint s'incruster dans la conversation sans honte aucune.

    « Vous travaillez aussi à la Banque d'Aargau? Ahaha même galère pour moi! Mais s'cusez-moi, j'oublie les bonnes manières hinhinhin... Ben Doyle. Appelez-moi Ben. Tout le monde m'appelle Ben. »


Il avait dit ça comme ça, enivré par l'alcool, mais il trouva que ça sonnait bien. Ouais, pas mal du tout même.

    « Ho hé, barman! Un verre pour moi et mes deux amis, de l'Ergesh! »


Il s'agissait d'un rhum particulièrement cher. Ben n'osait même pas imaginer le prix qu'allait lui coûter ces trois consommations. Mais l'argent était fait pour être dépensé, non? Et puis, aujourd'hui, il pouvait bien se laisser aller à quelques excentricités. Les trois verres furent aussitôt apportés.

    « Voilà un alcool d'homme, messieurs! Z'avez une triste mine, monsieur... ? Ca va vous réchauffer de haut en bas, garanti. Santé! »


Et dans un rire tonitruant, le jeune Ben trinqua.
Grendo S'orn
Grendo S'orn
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La soirée battait son plein. Les deux twi'lek enfermées dans les cages en suspensions se trémoussaient au rythme endiablé de la musique électro. Jetant un rapide regard à la rodienne il remarqua avec un certain amusement la présence d'une concurrence plutôt rude entre les trois danseuses. Seule la quatrième, l'humaine semblait être en dehors du coup, se tenant aux barreaux de sa prison dorée en bougeant une fesse après l'autre. Habillée de voiles de couleur pastel, elle semblait fortement intéresser plusieurs clients qui ne la quittaient pas des yeux.
Son attention revint vite à son groupe d'amis qui se trémoussait toujours sur le dancefloor, profitant au maximum de la fête. Il sourit légèrement.

Quelques minutes plus tard et après avoir été témoin de la petite altercation entre Clawback Junior, un woostoid et son camarade nautolan, le Neimoidien décida qu'il était temps de se présenter.

« Grendo S'orn, étudiant à l'Université Scientifique de Cato-Neimoidia, enchanté. » lui répondit-il avant de lui serrer la main. Durant sa courte vie, il n'avait pas encore eu beaucoup l'occasion de rencontrer un Muun. Bien sur il connaissait leur réputation, véritable amateur de chiffres et de calculs, ce qui faisait d'eux des comptables et des banquiers hors pairs dans cette galaxie. Le meilleur exemple était sans doute la création du Clan Bancaire Intergalactique, importante puissance bancaire.
Avant qu'il ne puisse à nouveau prendre la parole, un humain grassouillet qu'il avait déjà aperçu une dizaine de minutes plus tôt, vint intervenir dans la conversation. Ben Doyle, d'après ses dires il semblait aussi travailler pour les Banques d'Aargau. A croire qu'il s'agissait d'un lieu très fréquenté par leurs employés. Peut-être étaient-ils ici pour signer des contrats avec de futurs clients, mais le Neimoidien en doutait à voir la mauvaise mine du Muun. Mais tout était possible ici au Consortium.

« Vous êtes un fin connaisseur d'alcool Ben, l'Ergesh est particulièrement apprécié d'où je viens. » dit-il en levant son verre et le vida aussi vite.

« Rhhaaaa » effectivement c'était bien un alcool d'homme ! Le genre de breuvage qui ne pouvait pas être servi aux mineurs au risque de tomber dans le coma après quelques gorgées. La Haute Aristocratie Neimoidienne avait l'habitude de faire importer ce type de boisson sur leur planète. Peu importe le prix, du moment que cela plaisait aux amateurs d'alcool. S'orn Senior possédait d'ailleurs depuis plusieurs années une importante collection de bouteilles, classées selon différents critères, prix, âges, etc ...

« Monsieur S'orn, votre bouteille. Dois-je mettre plus de glaçons ? » lui demanda le barman, tenant un sceau à champagne devant lui.

« Non ça ira, merci. » il se retourna face aux deux hommes « Pourquoi ne venez-vous pas participer à la soirée en notre compagnie ? Nous sommes assis là-bas, dans le carré VIP. » dit-il en indiquant un endroit où une jeune Neimoidienne reprenait sa place.
Après plusieurs minutes à se dépenser sur la piste, Findos Lik s'installa confortablement au fond du sofa. Jamais elle ne s'était aussi bien amusée de toute sa vie. Tout était parfait. La musique, ses amis, son petit copain, l'alcool qui coulait à flot, ... Ce sera certainement très dur de retourner à la réalité des choses après les vacances mais elle préférait ne pas trop y penser. Terminant sa coupe de champagne qu'elle déposa délicatement sur la table basse, elle fût rejoint par Dobo.

« Cool la soirée pas vrai ? » encore tout excité de sa prise récente de substance illicite.

« Oui ! Vraiment, je ne regrette pas du tout d'être venue ici. » répondit-elle en souriant tandis que Maana revint également à la table.

« Je ne comprendrai jamais pourquoi on accepte les Hutts sur les pistes de danse. Il suffit d'un ou deux individus pour qu'ils prennent toute la place. En plus qu'est ce qu'ils puent !! » elle s'installa aux côtés de Findos.

Les trois Neimoidiens rirent.
Voyl Clawback
Voyl Clawback
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Aargau - New Escrow - Centre-ville - Le Consortium - 1e étage - 00:04 am
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« Grendo S'orn, étudiant à l'Université Scientifique de Cato-Neimoidia, enchanté. »

Voyl accepta la poignée de main du neimoidien avec un vague sourire. Il connaissait les neimoidiens de réputation, mais pour n'avoir jamais mis les pieds ailleurs que sur Aargau et son monde natal, sa connaissance restait purement théorique. Le fait que son vis à vis soit un scientifique étonna le muun, qui ne s'attendait pas à faire une telle rencontre dans un lieu semblable. Au final, le vieux Dervil et ses frasques n'étaient peut-être pas si inutiles. Il vida son verre de la même manière que le précédent.

"Vraiment ? Une Université scientifique ? Il est rare de croiser des gens de ce milieu ici, c'est intéressant. Vous étudiez dans quel domaine, si cela n'est pas indiscret ?"

Mais il n'eut pas le temps d'en ajouter plus, une voix couvrit le brouhaha de fond. Un jeune humain a l'allure plutôt atypique les rejoignit, s'incrustant dans leur conversation sans la moindre vergogne. Voyl leva un sourcil, rebuté par un tel manque de savoir-vivre, mais l'alcool commençait à lui faire sérieusement tourner la tête. Il n'eut pas le courage de batailler comme il l'aurait fait sur le parvis de la banque avec un touriste maladroit. Un employé de la Banque d'Aargau ? Vraiment ? Diantre, il ne se souvenait pas d'avoir croisé "Ben", comme il aimait à se faire appeler, dans les longs couloirs de leur quartier général. Mais après tout, les départements étaient fort nombreux et le nombre de salariés vertigineux, même pour une filiale comme la leur.

« Voilà un alcool d'homme, messieurs! Z'avez une triste mine, monsieur... ? Ca va vous réchauffer de haut en bas, garanti. Santé ! »

Mauvaise mine ? Ah ça, il avait des raisons d'avoir mauvaise mine. Son regard s'assombrit lorsqu'il repensa brièvement à Dervil et aux deux abrutis en goguette. Puis le feu de l'alcool fit dériver ses pensées et il passa l'éponge : il avait toujours mauvaise mine, ce n'était pas faute de se l'entendre dire... Il se contenta d'un haussement d'épaule et accepta le fameux "Ergesh" vanté par le drôle d'oiseau. Grendo S'orn lui, ne semblait pas perturbé le moins du monde par les manières familières de l'imposant coruscanti. Voyl n'y connaissait pas grand chose en alcool. Il n'en avait bu pour la première fois qu'en arrivant ici, à New Escrow, loin du regard inquisiteur de ses vieux, et l'expérience n'avait pas été très concluante. Sa constitution le laissait très vulnérable aux effets dévastateurs de ces boissons colorées que les riches aimaient à avaler comme des petits gâteaux. Et d'ailleurs, les deux tords-boyaux que le barman lui avait prestement apporté commençaient à lui faire regretter sa folie. Alors, encore un verre...? Voyl hésita visiblement à l'entamer après avoir mollement trinqué avec ses deux acolytes du soir. Il finit par y goûter par politesse...et par curiosité.

"C'est pas mauvais, avoua-t-il avec un regard presque amical envers le liquide ambré."

Plus doux que le décapant qu'il venait de descendre, l'Ergesh avait étonnamment bien plus de goût, un parfum fort mais pas entêtant, juste des notes élégantes qui apparaissaient les unes à la suite des autres. Mais sa teneur en alcool était loin d'être négligeable, et Voyl en fit rapidement les frais. Même à vingt-quatre ans, il n'avait jamais été saoul de sa vie.

« Pourquoi ne venez-vous pas participer à la soirée en notre compagnie ? Nous sommes assis là-bas, dans le carré VIP. »

Le jeune ingénieur suivit du regard le geste du neimoidien et enregistra l'endroit qu'il leur désignait. A quelques canapés de là se tenait toujours le responsable Dervil, profondément endormi dans son costume gris. Voyl grimaça, avant de fixer de nouveau son attention sur le petit groupe de neimoidien, tous d'un âge semblable à celui de Grendo, qui venait de reprendre place dans le carré.

"Des amis à vous ? demanda Voyl avec un air étonné qui ne trompait pas sur son état d'ébriété croissant."

Avec un peu de chance, on pourra faire de bonnes affaires, lui dit une petite voix dans un coin de sa tête. Dans l'état où il était, la chose était plus qu'improbable, mais à esprit éméché, rien n'est impossible. Avec une vigueur retrouvée - mais totalement factice - il se détacha du bar et suivit sa nouvelle connaissance auprès du reste du groupe. Titubant avec plus ou moins d'élégance au travers de la foule, Voyl finit par bousculer plusieurs personnes sur sa trajectoire hasardeuse.

"S'cuzez moi. Pardon."

Au fur et à mesure de ses pas, le monde tournait doucement, se parant de couleurs plus vives. Il se sentait étrangement léger. C'était fort agréable, plus rien ne semblait pouvoir l'atteindre. Voyl se sentait maître du monde, et un sourire narquois illumina son faciès sombre.
Alors qu'il se retournait pour voir où était Grendo et Ben, il se prit un Hutt de plein fouet. L'imposant spécimen, habillé d'une veste en voile et de bijoux et autres plumes, le dévisagea avec un air surpris et outré.

"Mais enfin ! couina le Hutt d'une voix de travesti, regardez donc où vous allez, maladroit !

-Maladroit ?! hoqueta Voyl, moi, maladroit ?!

-On a pas idée de rater une dame aussi remarquable ! fit le Hutt en agitant un éventail de plumes roses fuchia,

-Ah ça c'est sûr ! s'esclaffa Voyl, soudain hilare, avec toute la place que vous prenez, on peut pas vous rater ! Ahahaha !

-Que...?! Espèce de petit... Mufle ! Goujat ! Vous vous adressez à la diva Nijeretililiic ! De quel droit insinuez vous que...?!

-Ouais ! Eh vous, vous vous adressez à Voyl Clawback, tonna Voyl en se redressant d'un air léonesque, fils de Dan Clawback et petit-fils de Arl Clawback, madaaame ! Bientôt la figure de proue du Clan Bancaire Intergalactique ! fit-il en brandissant son index tel un prophète illuminé,

-Eh bien vous êtes la honte de votre famille ! Votre père devrait avoir honte d'un fils pareil ! pesta le Hutt en servant à Voyl un regard venimeux."

Le muun regarda la diva lui tourner le dos d'un air condescendant, les poings sur les hanches, le menton levé et le sourire alcoolisé. Il fit la grimace en imitant grossièrement les airs outrés de la limace et son ton haut-perché aux accents maniérés.

"Gniagniagniagnia !"

Beaucoup plus joyeux qu'il ne l'était en temps normal, le jeune Voyl tomba plus qu'il ne s'assit dans l'un des canapés libres aux côtés des neimoidiens, non sans avoir exécuté une drôle de révérence en entrant dans le carré.

"B-bien le bonsoir messieurs dames ! Monsieur Grendo nous a convié à votre petite...euh... fête ?"

Il sourit aux aliens présents et tourna la tête vers le reste de la salle. Les serveuses continuaient leur balais incessant au milieu des convives.
Bizarre, il n'avait jamais été attiré par les filles. Elles étaient autrement plus compliquées et plus embêtantes que les équations, qui avaient toujours eu sa préférence. Quant aux outremondiennes, elles ne correspondaient pas vraiment à ses canons de beauté, même s'il s'avouait que certaines avaient de l'allure. Mais ce soir, son regard s'attarda sur une twi'lek toute bleue, habillée d'une robe courte et presque transparente. Et Voyl se surpris à la trouver drôlement attirante, avec son petit minois maquillé, ses yeux aux ailes d'un noir profond et sa démarche aérienne. Mais il n'était pas encore suffisamment imbibé pour aller lui parler... Dommage.
Il se tourna vers Ben en se penchant sur l'accoudoir du canapé.

"Il vous reste de ce machin...l'Aarg... non, l'Erg... quelque chose ?"
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Anonymous

Pour sûr que ce Neimodien devait l'apprécier, cet ergesh! C'était pas de la bibine, c'était de l'alcool de couillus. Et littéralement. Après une gorgée, on se sentait les roustons réchauffés. Ben sentit sa tête tourner un peu. Toujours pas assez, il était encore trop sobre. Il fallait entendre que l'ergesh fasse son effet... Mais il n'avait pas envie d'attendre. Il fallait combler ce moment tragique entre lequel on ingère la substance alcoolisée et le moment où, sans s'en apercevoir, on est plein état d'ébriété et où le monde devient une tapisserie aux couleurs chaudes.

Cet état transitionnel était rarement marrant. Ben avait encore conscience des décrépitudes de la vie, et on ne pouvait qu'attendre l'évasion. Ce premier stade amenait le gros coruscanti à sourire en coin. Il ne se sentait pas mal mais pas encore bien. Dans ces situations là, les gens qui l'entouraient formaient des sortes d'amis faits de plasma. Il regardait avec bienveillance leurs rires, écoutait leurs conversations avec plaisir, portaient attention à de petites choses : le ton d'une voix, des bijoux, un rouge-à-lèvres, des chaussures, une cravate, un beau portefeuille...

Des deux personnages qu'il venait de rencontrer au bar, le Muun l'intriguait le plus. A l'évidence, ce Grendo était à l'aise ici, dans son milieu. Ca se voyait, ça se sentait, ça s'entendait. Le mec avait une assurance de type brillant et riche. Peut-être même était-il beau pour ceux de son espèce? Il n'était pas du goût de Ben, en tout cas. On faisait difficilement plus moche que les Neimodiens dans la galaxie. Bon, les Hutts, peut-être... En même temps, le jeune diplômé pouvait pas saquer toutes ces races se distinguant par leur beauté, comme les hapiens. Race de branleurs. Ouais, devaient y en avoir qui se mettaient devant le miroir pis qu'y s'astiquaient.

En tout cas, le Muun, Voyl, avait l'air à l'ouest. Pas encore totalement saoul mais bien parti pour l'être aussi. Il avait peut-être pas l'habitude? Fallait bien avouer que Ben, à l'inverse, était une outre sans fond. Il tenait l'alcool comme pas deux. Il avait fait tous les baptêmes étudiants imaginables, participé à des soirées étudiantes... Tout ça était désormais fini et il en était déjà nostalgique. Il avait passé de bonnes années à la FSC, il s'était fait de bons amis, s'était bien marré... Il allait falloir arrêter un peu tout ça dans les mois à venir.

Ben hocha la tête en réponse à la proposition de Grendo. Il regarda le groupe de potes du Vert-de-Gris. Ouais... les meufs étaient pas trop à son goût mais z'avaient l'air sympas. Il laissa le Neimodien ouvrir la marche, tandis que le Muun le suivait, après avoir lancé un regard dépité vers un type effondré sur un canapé, bavant sur son costume.

    « J'arrive... »


Il allait quand même pas laisser le Muun seul. Mieux valait être bourré à deux. Mais alors autant faire les choses à fond.

    « Hé, barman! »

    « J'vous sers? »

    « Mettez-moi une bouteille d'ergesh. »

    « Ca fera trois-cent cred's! »


Ben manqua de s'étouffer mais se retint, ne voulant pas montrer à quel point ça lui coûtait. A quoi pensait-il, après tout? Il haussa les épaules. Trois-cent cred's? Ouais, ça faisait un tiers de sa dernière paye du mois... et alors? L'argent servait qu'à être dépensé. A quoi bon bosser sinon? Amasser, d'accord, mais pas pour rien. Il sortit de son portefeuille de quoi payer puis se barra, bouteille à la main. Quitte à être fauché, autant frimer. Et saoul. Parfois il se demandait s'il finirait pas en ivrogne au coin d'une rue avec un pauvre clébard en guise de seule compagnie. Valait mieux pas y penser.

Putain, le Muun était pompette! Il se promenait comme s'il venait de gagner les élections à la chancellerie! Ben ne put réprimer un sourire amusé et entreprit d'imiter son pas, la bouteille d'ergesh à la main, distribuant les clins d'oeil aux poupées. Voyl se retourna. Aie, mauvaise idée. La grande perche se retrouva dans une grosse boule de graisse hutt. Ben s'avança près de son nouveau pote, près à prendre sa défense. Ce qui était inutile, puisque le type envoya bouler une prétendue diva... produisant une imitation extrêmement de la voix de la Hutt qui déclencha un rire tonitruant chez Ben.

    « Ahahahaah! Mon gars, je croyais que t'étais coincé comme tous les Muuns, mais toi... toi j't'aime bien! »


Il lui donna une puissante tape dans le dos, tout en le retenant par le bras de crainte qu'il ne s'écroule par terre. Mais non, il arriva jusqu'au fauteuil et s'effondra dedans. Ben resta debout. Il venait de reconnaître le type bavant dans un canapé... Dervil! Ce con de Dervil! Un type plutôt sympa, assez con, bossant dans un service voisin au sien. Le bon vieux Dervil était connu pour être un fêtard incroyable et un banquier assez exécrable. Mais voilà il avait quelques relations et peu de responsabilités, alors bon pourquoi le virer? Les incompétents, on en faisait des pelletées, y avait pas besoin de se débarrasser d'un seul. Ben s'avança vers lui et le prit par le col. Il s'en foutait, il appartenait à un autre service...

    « Hé, ho! Dervil! Putain, Deeeervil! »


Deux claques plus tard, le banquier reprit connaissance, fixant d'un air vitreux le gros mec de vingt-trois ans qui venait de le gifler sans ménagement.

    « Ooooh... Tain... Doyle? »

    « Envie de boire un coup? Allez viens! »


Ils s'étaient connus lors d'une beuverie organisée par les stagiaires de la banque. Quoi qu'on en dise, Dervil était un type cool. Il laissait tranquille ses stagiaires et, même, venait boire des coups avec eux. Ca lui donnait aussi l'occasion de se taper une jeune nana, lui qui ne rajeunissait pas. En tout cas, l'appel de la bibinne stimula les circuits moteurs de Dervil et celui-ci se mit en marche, suivant Ben. Il en profita pour passer près du canapé où étaient affalés Dorfssk et Karen.

    « Les gars... »


Les deux amants le regardèrent avec douceur. Ouais, il les aimait bien quand même... C'était ses potes...

    « J'ai rencontré des gens. Sont cools. Et z'ont d'quoi boire. »

    « Ok, Ben, on vient! »



Ainsi, en trois minutes Ben Doyle retourna auprès du groupe de Neimodiens accompagné de trois personnes : Dervil, Dorfssk et Karen. Il vit Karl et Mathilda mais se retint de leur faire signe. Ils avaient l'air trop occupés... Le gros coruscanti se présenta et tenta de retenir les noms des Neimodens... Dur dur. Findos, la petite amie de Grendo visiblement, Dobo, Voz, Maana, Gonto...

    « Hé Voyl, tu l'connais non? Un pote à toi? »


Il tira Dervil par la manche, et lorsque ce dernier vit le Muun il fit un grand sourire ébahi, ouvrit la bouche puis la ferma aussitôt, se laissant tomber dans le sofa à la gauche de Voyl, mettant son bras autour des épaules du natif de Muuninlinst. Il s'agissait d'un sofa en arc de cercle, faisant face à un autre sofa de même genre. Parfait pour que tout le monde "discute" ensemble. Ben s'effondra à la droite du Muun, tandis que Karen se lovait à ses côtés, Dforssk près d'elle. Elle étendit ses jambes sur son amant, et positionna sa tête sur l'épaule droite de Ben. Il n'y avait aucune jalousie d'ordre affectif entre eux. Les caresses, les échanges, les câlineries... tout ça faisait partie du jeu de ces soirées d'alcool, de drogue et de danse.

    « Le v'là l'ergesh, mon gars! Allez, on trinque! »


La bouteille passa de main en main. Pas besoin de finesse, chacun buvant au goulot. Ben sentit sa gorge prendre feu et des étincelles briller dans ses yeux. Waouaw. Il allait être défoncé. Il se pencha à l'oreille du Muun... Enfin, si tant est que les Muuns ont des oreilles.

    « Pas mal, hein, la twi'lek rouge? J'peux t'arranger l'coup! J'promets rien, mais ptêt ben qu'ça peut l'faire... Tiens, r'vlà la bouteille. »


Ah mais où était ce gredin de Grendo? Cet alcool lui brouillait la vue, putain...

    « Grendo! »


Il vut le Vert-de-Gris se retourner et lui fit signe de venir près de lui. Puis, il se pencha vers le Neimodien.

    « Hé, ton Dobo là.. M'est avis qu'il a pas bu que d'l'alcool. »


Il eut un sourire entendu mais, avant de pouvoir continuer, Karen prit la parole.

    « On fait un selfie? Oh oui, allez, alleeeeeez! »


Impossible d'y échapper, la belle Twi'lek rouge vint se positionner devant le canapé, tandis que les Neimodiens se ramenaient aussi. Les six neimodiens, le Muun, le Coruscanti, Karen et Dorfssk, Dervil... Ils étaient onze. Ben sourit, commençant à sentir que l'Ergesh allait produire tous ses prodigieux effets...

« Seeeeeeeeeel... »

« ...ffffiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii... »

« iiiiiiiiiiiiiiiiieeeeeeee! »
Grendo S'orn
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L'alcool coulait désormais à flot ! Entre l'ergesh payé par Doyle et les bouteilles de champagne par S'orn, le groupe ne savait plus vraiment où donner de la tête, n'hésitant pas à mélanger les deux breuvages. Observant la scène d'un air amusé, Grendo préférait toujours garder un parfait contrôle de ses actes et de son corps, raison pour laquelle il n'abusa pas de l'alcool pourtant à sa disposition. Ce qui ne l'empêcha pas pour autant de s'amuser mais il devait bien y avoir quelqu'un de plus sérieux, de plus responsable pour surveiller tout ce petit monde déjà bien imbibé. Tandis que la fête était quasiment à son apogée, un épais brouillard vint engloutir la totalité du club. Des projecteurs illuminaient à présent l'estrade où se tenait un groupe de danseuses twi'leks, peut-être cinq ou six à vue de nez. Le DJ changea aussitôt son répertoire afin d'accompagner la troupe, le spectacle pouvait débuter.

« Et voici ce soir pour votre plus grand plaisir à tous, les IRIS ANGEL'S !!! »

Sous les yeux ébahis de la foule en délire, on pu observer les danseuses twi'leks se déhancher avec une souplesse incroyable. Mêlant à la fois charme, grâce et provocation, les Iris Angel's faisaient partie de ces artistes au talent extraordinaire qui n'avaient pas tardé à faire parler d'eux. Loin pourtant de pouvoir se vanter d'avoir fais des tournées à travers le Noyau ou la Galaxie, le groupe gagnait chaque jour en renommée espérant ainsi se faire remarquer toujours un peu plus.

« Comment font-elles pour être aussi souples ?! » lança Findos, totalement intriguée.

« C'est clair qu'un peu de souplesse en plus ne te ferait pas de mal Findos ... » répondit Grendo, un léger sourire au coin des lèvres. Le groupe pouffa de rire.

« Grendo !!!! » loin d'être furieuse mais quelque peu gênée de cette révélation embarrassante, tous les regards étaient à présent sur elle.

Comme chaque année à la même période, le Consortium battait tous les records d'entrée. Considéré comme l'un des endroits VIP le plus en vogue à notre époque, le Club avait comme d'habitude réussi à attirer de nombreux membres de la Jet-Set Galactique. Mais ce qui faisait la popularité de l'endroit, outre le côté bling-bling et les cocktails aux couleurs psychédélique c'était avant tout la musique. Ainsi, Gavid Duetta et les autres DJ résidents n'hésitaient pas à tester de nouveaux remix fraichement composés afin d'observer la réaction du public. Et à voir le comportement de Dobo ce soir, c'était une réussite totale. Le jeune Neimoidien était de retour sur la piste, totalement déchaîné. Probablement sa prise de substance illicite y était pour quelque chose, Ben Doyle finit d'ailleurs par le remarquer.

« Aucun mal à se faire du bien pas vrai ? Parfois le cerveau a besoin d'un p'tit coup d'pouce pour se libérer de la dure réalité que nous vivons. » répondit-il à Ben apparemment intéressé d'en savoir plus. Il sortit discrètement de sa poche intérieur un petit sachet rempli d'une poudre blanche. « La plupart préfère le sniffer, moi je préfère l'ajouter dans l'alcool, je n'ose même pas imaginer l'effet avec l'Ergesh ! Ca vous tente ? » l'occasion de faire une nouvelle expérience en direct plaisait au futur scientifique.

Soudain, remarquant la présence du sachet, Findos s'écria :

« Grendo ... Je pensais que tu avais arrêté, tu m'avais promis ... »

« Aucun risque ma colombe, c'était juste pour Dobo. »

« Bon très bien, je te fais confiance ... En parlant de Dobo, où est-il ? Il était sur la piste il y a deux minutes, je ne le vois plus. On devrait aller le chercher tu ne crois pas ? »

« C'est un grand garçon tu sais ... »

« Je vais le chercher. » répondit-elle quelque peu inquiète. Grendo se retourna vers Ben et Voyl en soupirant légèrement.

« Ahhh ses femmes ... elles ont la fibre maternelle avant même d'avoir leur premier gosse. Incroyable n'est ce pas ? » dit-il en observant Findos s'éloigner et disparaître à travers la foule. Le plus dur dans ce genre d'endroit était de se frayer un chemin sans se faire bousculer ou même écrasé. Il n'était pas rare de retrouver de temps en temps un individu aplati sur le sol suite au passage maladroit d'un Hutt. La jeune femme parvint à atteindre non sans difficulté le bar, prenant soin d'observer en détail les moindres recoins du Club. Aucune trace de lui sur la piste, où était-il encore allé celui là ?
Voyl Clawback
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Aargau - New Escrow - Centre-ville - Le Consortium - 1e étage - 1:35am

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L'immense pièce était désormais pleine à craquée, et une bonne partie de la foule se déchaînait sur des tubes tonitruants qui allaient rendre sourd la plupart jusqu'au lendemain très tard.

« Ahahahaah! Mon gars, je croyais que t'étais coincé comme tous les Muuns, mais toi... toi j't'aime bien!

-EH ! Oh ! Coincé toi même ! lui gueula Voyl de sa voix éraillée en brandissant son poing comme un gladiateur victorieux après un âpre combat, j'fais c'que veux, c'est moi qui décide ici. Qu'est-ce que vous croyez, bande de tire-au-flanc ! Les bénéfices vont pas s'faire tout seul ! Allez ! Allez ! Circulez, on a du boulot !"

Il passa en trombe devant Ben, le menton haut et l'air condescendant au possible, tant qu'il en était parfaitement ridicule. Il s'arrêta devant un couple sur une banquette, fort occupé à se bécoter frénétiquement.

"Application du théorème de Shinnon ! s'exclama-t-il d'un ton professoral, quand deux signaux se chevauchent, ça fait n'importe quoi ! Ben ça donne exactement la même chose avec des humains faut croire !"

Les deux concernés le dévisagèrent d'un air complètement coi. Satisfait de sa démonstration d'une extrêmement méchanceté - totalement gratuite - il continua à se diriger à la suite de Grendo, Ben sur ses talons, dont la silhouette sphérique contrastait totalement avec la sienne, filiforme.

Le monde n'était plus pour Voyl qu'un immense terrain de jeu bariolé et mouvant, d'une étrangeté qui ne le dérangeait absolument pas. Dans son délire éthylique, il se revit un soir dans sa chambre, dans les hauteurs d'Harnaidan, penché sur l'un des ouvrages les plus passionnants qu'il n'ait jamais lu : un exposé des théories des dimensions faites par différents mathématiciens au cours de l'Histoire. Il se souvint alors de ce qu'il y avait vu : en vis à vis d'une page relatant les élucubrations d'un passionné, une vue d'artiste de ce que pouvait être un espace à dix dimensions.

Et Voyl fit le parallèle avec sa vision en état d'ébriété, et le constat le rempli d'une joie telle qu'il en avait rarement connue : l'alcool l'avait balancé dans un espace à dix dimensions ! Extraordinaire ! Une expérience unique qui dépassait de loin la découverte de l'hyperespace !

En plus d'être le roi du monde, il était un pionnier dans les sciences expérimentales. Il ne put retenir un rire nerveux lorsqu'il s'écroula dans le sofa. Mais alors qu'il se retournait vers Ben, ce dernier lui mit entre les pattes non pas un nouveau verre d'Ergesh comme il l'avait escompté, mais un tas informe en costard, empestant l'alcool rance à trois mètres. L'esprit embué de Voyl mit un délais relativement long à refaire ses connexions. Dervil. Son visage exprima alors un ahurissement dégoûté, qui pouvait se traduire par un "oh non, pas lui". Dervil lui tomba littéralement dessus, et Voyl fut obligé de se décaler en catastrophe pour ne pas finir écrasé. Ce qui, avec ses réflexes diminués par la boisson, ne fut pas une franche réussite.

"Hé Voyl, tu l'connais non? Un pote à toi?

- Pourquoi tu l'as ramené ? Il était très bien à cuver sur son fauteuil, celui-là !"

Il avait un vague souvenir de quelque chose de très très important, qui impliquait Dervil, et d'une immense colère à son encontre. La vision du bonhomme saoul avait fait le reste.

"Mon p'tit, j'croyais bien qu'était perdu dis-donc !"

Le bras de son supérieur vint lui coincer la nuque et Voyl se débattit mollement de cette étreinte fort désagréable, même complètement beurré qu'il était. Il ne savait plus, passait du vouvoiement que lui dictait sa raison au tutoiement de rigueur qui lui était servi par ces interlocuteurs tous plus illuminés les uns que les autres.

"Fous-moi la paix, ivrogne ! glapit le muun, furieux, z'êtes même pas foutu de faire votre boulot correctement ! Z'êtes la honte de cette boîte ! Raah, laisse-moi !"

Et il le repoussa de ses maigres forces. Loin de s'offusquer de la soudaine grossièreté de son ingénieur, Dervil parut attristé, et se mit à pleurer pour de bon.

"Mais pourquooii ?! T'as pas l'droit d'me dire ça ! On est une super équipe tous les deux !

-Lâche-moi j'ai dit !"

La bouteille d'Erguesh qui tournait dans le carré finit par atterrir dans sa main et Voyl en administra un bon coup sur le crâne de Dervil, qui s'effondra à ses côtés, dans les vapes. Avec un sourire sadique, il reversa a tête et s'enfila une rasade d'alcool, qui le laissa tout étourdi. Très satisfait de lui-même comme tous les gens bien éméchés, Voyl sourit à Ben qui l'attira à lui.

« Pas mal, hein, la twi'lek rouge? J'peux t'arranger l'coup! J'promets rien, mais ptêt ben qu'ça peut l'faire... Tiens, r'vlà la bouteille.

- Mais t'es myope ou quoi, dit Voyl en mimant la folie de son index contre sa tempe, elle est pas rouge... elle est bleue. Elle est bleue, je te dis."

Le ton ne souffrait pas qu'on le contredise. Pourquoi diable faisait-il une fixette sur cette serveuse ? Son surmoi semblait totalement dépassé par les évènement. Sans un regard pour la camarade de classe de Ben, Voyl manqua de se faire un torticolis pour suivre la minette des yeux. Mince, elle ne l'avait même pas vu ! Le muun se renfrogna, dépité. Pour une fois qu'une fille l'intéressait un minimum, il n'existait pas à ses yeux... mais qu'à cela ne tienne, il se tenait une forme d'enfer. Le patron, ce soir c'était lui. Aucun Chancelier, aucun Président, aucun Roi ou Seigneur ne pourrait avoir l'ascendant sur lui, et le monde allait plier sous sa loi. C'était dit.

« On fait un selfie? Oh oui, allez, alleeeeeez! »

Voyl n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait bien être un "selfie", mais la chose avait l'air d'enthousiasmer les jeunes. Il se laissa embarquer comme une poupée de chiffon, son air sinistre renforcé par la frustration d'avoir été ignoré. Lorsque toutes leurs têtes furent contenues dans l'objectif de l'appareil, Voyl sentit l'index de Ben tirer sur sa commissure pour lui faire afficher le sourire le plus étrange qu'il n'aurait jamais.

« Et voici ce soir pour votre plus grand plaisir à tous, les IRIS ANGEL'S !!! »

Aussitôt, la musique changea radicalement, et la foule en délire hurla de plus belle. Des twi'leks, des twi'leks, des twi'leks partout ! Bleue, verte, rouge, rose, blanche, jaune, c'était un véritable arc-en-ciel ! Voyl regarda la scène s'animer avec un étonnement total. Il n'avait jamais vu autant de twi'leks ! Elles étaient... dix, vingt...non, combien ? Elles semblaient se dédoubler sans arrêt et bondissaient partout avec une agilité extraordinaire.

"Wow !"

Il tenta de les compter avec les mains mais abandonna. Lui qui était capable de résoudre un système d'équations du cinquième degré de tête se sentit complètement dépassé par cet exercice de comptabilité.

"Comment font-elles ça ? demanda-t-il à on ne savait trop qui d'un ton suspicieux, c'est pas croyable ! Depuis quand on a inventé l’ubiquité ? J'ai raté une avancée technique ou quoi ?"

Il entendit vaguement les éclats de voix de Grendo et Findos dans son dos, mais ne quittait pas la scène des yeux, obnubilé par le spectacle comme un cobra par le mouvement d'une flûte. Epuisé par les flash de couleur et les mouvements, il finit par se retourner de nouveau et s'avachir dans le canapé.

" Ahhh ses femmes ... elles ont la fibre maternelle avant même d'avoir leur premier gosse. Incroyable n'est ce pas ? »

Voyl fit la moue.

"Non, fit-il d'un air égal, c'est tout à fait croyable, c'est inscrit dans leur patrimoine génétique, tout ça... J'y connais rien en biologie, mais faut pas être généticien pour comprendre qu'être assez tordu pour vouloir un marmot c'est porter le gêne des emmerdes, quoi. Non mais franchement."

Il fit un grand geste du bras, comme pour exprimer toute l'étendue de sa consternation. Il jeta un regard dubitatif au neimoidien amoureux :

"Tout ça c'est des inepties."

L'idée qu'il puisse être père un jour lui paraissait totalement hors de propos : il ne savait même pas comment Grendo faisait pour supporter sa "copine". Les femmes étaient toutes plus folles et plus vicieuses les unes que les autres. Il faudrait le payer bien cher pour qu'il en accepte une à ses côtés, et encore... pour une durée limité. Les ordinateurs et les coffres étaient de bien meilleurs compagnons, en un sens. Du moins s'était l'idée qu'en avait Voyl à cet instant.
Quoique.
Discuter avec la twi'lek bleue n'avait pas l'air si ennuyeux. Peut-être que...
Elle entra de nouveau dans son champ de vision après plusieurs minutes d'absence et il saisit sa chance.

Il se leva d'un bond, et enjamba hasardeusement le dossier du canapé en direction de la twi'lek bleue et son plateau qui circulait non loin. Remis sur ses deux jambes, il se planta devant un rodien mal en point, debout, le regard hagard.

"Vous savez pourquoi un gizka ressemble à un générateur de champ antigravitationnel à échelle réduite ?

-Non, répondit le rodien avec un sourire, pourquoi je le saurais ?

- Parce que vous devriez, asséna Clawback d'un air très sérieux, tout le monde devrait le savoir !

- Ah bon ?

- Mais bien sûr ! Le savoir, c'est le pouvoir ! Le pouvoir, c'est de l'argent ! Et tout le monde a besoin d'argent !

-C'est pas faux."

Un petit attroupement s'était formé près du carré VIP, en marge de la piste de dance pleine à ras-bords. La serveuse s'était arrêtée en même temps que ses clients, intriguée par ce zouave complètement illuminé qui vociférait comme un prêcheur au milieu des gens en racontant des inepties.

"Saviez-vous par exemple, que les différences d'échelles logarithmiques n'était plus si importantes quand vous entriez en hyperespace ? Vous ne voyez pas le rapport ? Mais c'est très simple voyons ! Regardez votre verre.Vous le voyez à moitié vide, tout comme moi ? Songeons alors qu'il est à moitié plein, dans un élan d'optimisme suicidaire, pour ne retenir que la partie active du système considéré : la boisson."

La twi'lek pouffa dans sa main, au plus grand plaisir de Voyl. Enfin il avait réussi à attirer son attention. C'était tout ce qu'il voulait. Et aussi celle de dizaines d'autres spectateurs, tout aussi éméchés que lui, qui riaient aux éclats devant sa mise en scène d'un comique absolu.

"Selon les hypothèses communément admises, reprit-il en parfait professeur tournesol, il est presque trivial de démontrer qu'un verre à moitié plein est toujours plus rentable qu'un buveur à moitié plein. Car si l'on considère que le volume ingurgité par un spécimen A issu d'une classe moyenne est proportionnel au cube de sa connerie, on peut facilement parvenir au résultat indiquant que son portefeuille sera vide pour un instant t largement inférieur au temp T total nécessaire à le faire rouler sous une table. De ce fait, n'importe quel idiot peut en conclure que l'alcool, pour être rentable, doit être contenu dans un verre, et non dans un individu. Et pourtant ! Paradoxalement, on montrera par la même occasion qu'en vertu de la théorie voulant qu'un individu ivre soit plus enclin à consommer qu'un individu sobre, on calculera tout aussi aisément les bénéfices engendrés sur une période delta t par une entreprise lambda faisant commerce de cette chose qui rempli vos coupes en prenant en compte la conjoncture de ladite période et l'habileté de celui qui conduit la barque à ne pas jeter son pognon par les fenêtres !
Un paradoxe, oui ! Mais qui n'est là que pour mieux nous faire comprendre que la nature ambiguë de ce monde n'est qu'une question de point de vue, qu'il convient d'exposer avec une extrême prudence ses postulats de départ, qui dépendront j'en conviens de l'étroitesse d'esprit dont tout un chacun est affublé à la naissance. Au regard des énormités produites aujourd'hui par les trois quart de cette galaxie, il n'est pas étonnant de constater que nous marchons sur la tête, que l'on se situe au pôle sud ou au nord, que la gravité soit supérieure de quatre fois au standard ou non, que l'on mange les tartes à la cuillère ou à la fourchette ! Les paramètres économiques sont issus de toute cette ambiguïté dont nous faisons chaque jour l'expérience ! Le cours du rhum corellien est fonction du nombre de litres de liquide lave-vitre écoulé en même temps sur Coruscant, qu'on le veuille ou non ! Impossible de ne pas s'extasier sur l'entière interdépendance des inconnues au travers de l'espace conventionnel et au-delà ! La superficie de votre corps a été déterminée par le nombre de pas fait en vingt ans par votre arrière-grand mère, son taux d'insuline et le nombre de fois où elle a été aux toilettes lors de sa dernière intoxication alimentaire. Si l'un des paramètres de votre équation personnelle avait été différent, vous seriez en ce moment même en train de pêcher des vers de sable sur Tatooine ! Alors, qui ose encore penser que les banquiers ne servent à rien ? Imaginez s'il n'y avait pas quelque part dans cette mooonstrueuse équation que personne n'a jamais résolu, une exponentielle négative pour amortir les oscillations permanentes générées par les verres à moitié plein et les individus entièrement ronds ? Qu'il n'y ait strictement aucune variable d'ajustement entre le coefficient d'accélération d'un flux de plasma d'un blaster et le salaire de votre concierge ? Vous ne pourriez pas vivre ! L'Univers ne serait qu'une suite incohérente de choses délitées régies par la suite des nombre de Gernodarachyk transposée dans un espace Plarastacien d'ordre vingt-huit ! Et vous savez à quoi ressemble une représentation géométrique d'une suite de Gernodarachyk transposée dans un espace Plarastacien d'ordre vingt-huit ? Hein ? A rien du tout. La galaxie serait un tas informe dans lequel circuler sur Coruscant aux heures de pointe serait comme avaler une mandise ondéronnienne après dix jours de diette !
Voilà pourquoi un gizka, monsieur, ressemble à un générateur de champ antigravitationnel à échelle réduite : parce que la dérivée partielle du produit quadratique des développements limités d'ordre cinq du carré de sa vitesse de déplacement terrestre à l'âge adulte fois pi est égale à une erreur de dix pourcent près à la puissance nécessaire à l'enclenchement des interactions quantiques entre les particules accélérées en son noyau réacteur !
"

Parlant à toute vitesse de sa voix nasillarde et chantante, il avait semé la moitié de son auditoire au milieu de sa démonstration. Ce qui n'empêchait pas son public de se fendre largement la poire en se payant sa tronche. Mais Clawback était à des milliers de pieds au-dessus de tout cela : il était devenu quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre, infiniment supérieur au commun des mortels. Il fit quelques pas en direction de la serveuse qui le regardait, hilare, et tenta une révérence qui le fit chavirer.

"Je ne sais pas pourquoi vous êtes bleue, madame, lui dit-il avec un grand sourire, mais le grand mécanisme de l'Univers a fait en sorte que vous soyez très assortie à ma garde-robe !"

Mouais. Pour les compliments romantiques, c'était pas gagné, par contre.

Voyl tourna sur lui-même, cherchant quelque chose du regard. Qu'il trouva en la personne de Ben, qui tenait présentement la bouteille d'Erguesh. Plutôt que de lui arracher la bouteille des pattes, il attrapa l'énorme coruscanti par sa chemise et l'entraina jusque devant la twi'lek. Il désigna alors la bouteille du doigt.

"Je vous offre un verre ? C'est délicieux, vous verrez ! Hein, Ben ?"



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Anonymous

Bon, là ça devenait clair. Ou trouble, plutôt. Il était bourré. Ouais. Les trucs semblaient être faits de... bah, putain, d'un truc gazeux. Non, pas des pets. Plus... plus chimique. Ben voyait les couleurs avec plus d'acuité que jamais. Les lumières du nightclub dansaient sous ses mirettes, lui amenant un sourire béat sur la gueule. Il défit quelque peu sa cravate. Ouais, vingt-et-un et une cravate? Et quoi, tu regardes quoi pauv' tâche? Sérieux... Le secteur bancaire ça exige un minimum de tenue.

C'était Gavid Duetta, là, le dj? Bordel. Il était bien content de pas avoir eu à payer l'entrée grâce à Dorfssk. C'était de la grosse merde. Enfin, au moins ça bougeait, c'est sûr. Ben prit la poudre de Grendo, la mit dans son verre et avala le tout, cul-sec.

    « Les femmes sont des chieuses, mon gars. On en a besoin pour tranquilliser nos pulsions. Mais à part ça... des accessoires, ouais... »


Soudain il sentit la drogue faire son effet. Il mit sa tête en arrière, tandis que ses yeux lui donnaient l'impression d'être des tambours. Son coeur s'emballait, ça il le sentait aussi. Mais pourtant rien de tout cela n'avait d'importance. Ben Doyle regarda ce qui l'entourait et se sentit d'une humeur formidable. Dieu que le monde était beau et grand. Et tous ces gens si sympathiques...

Ok, la grande bringue se levait. Ben se demandait s'il pourrait en faire de même. Il reprit la bouteille d'ergesh et but au goulot. Aaaah... Putain ça brûlait mais c'était bon. Il sentait que son cerveau à mesure qu'il avalait cet alcool pour wookie. Il se gratta la tête? Dervil était le patron du Muun? Ahahah c'était marrant ça... Enfin pas autant que ce qui suivit. Voyl prit la bouteille d'ergesh et avec celle-ci mit son supérieur dans les vapes après l'avoir fait pleurer. Putain, ce mec était plus froid qu'une bite de wampa. Le reste n'avait pas beaucoup plus de sens. Une twi'lek bleue? A vrai dire, les couleurs dansaient tellement dans la tête de Ben que pour lui rien n'avait plus vraiment de couleur définie. Tout se transformait systématiquement, évoluant dans des formes étranges et imprécises d'une beauté insoutenable. Tout ça était magnifique, dépassant de loin les tableaux des plus grands maîtres. C'était de l'art abstrait bouillonnant, explosant dans les cellules grises du coruscanti, lui révélant des espaces inconnus. Dommage qu'il n'ait pas un pinceau, il aurait pu donner un support à tout ça ouais. Ensuite il aurait venu tout ça et ce serait fait un pognon dingue. Bordel, c'était à ce point superbe qu'il en avait mal.

Même le temps s'évaporait dans cet état d'extase dans lequel Ben baignait. L'air lui semblait être une eau tiède dans laquelle tout flottait, alors que les gens avançaient au ralenti et, parfois, à une vitesse folle. Où était le temps bouton pause? Ah, là. Ben appuya dessus et tout se figea. Ahahah putain c'était drôle. Il regarda la gueule du Muun, qui était en train de se lever. Sur le divan, Dervil avait la tête entre les cuisses et un filet de bave reliait sa bouche au sol. Les Neimodiennes, en face, étaient fixées dans des positions de rire totalement ridicules. On aurait des grenouilles en train de croasser près d'une mer. Ben regarda derrière lui et son visage émit un soupir de dépit. Karl et Mathilda étaient figés, eux aussi. Sur la piste, bouche contre bouche, dans un baiser semblant plutôt passionné, même statufié.

Ben appuya à nouveau sur le bouton et tout reprit son cours normal. Il se leva, sans trop savoir comment, et suivit Voyl, sans trop savoir pourquoi. A la main il avait sa bouteille d'ergesh, encore bien remplie. Ok, voilà pourquoi le Muun faisait le paon... La twi'lek là! Mais elle était verte cette petite! A moins que... Ben s'avança derrière son nouveau camarade et plissa les yeux, regardant avec attention ce qui ressemblait à une serveuse. Il regarda autour de lui. Des gens s'avançaient, intéressés par le délire dans lequel se lançait le Muun. Bordel qu'est-ce qu'il foutait? Même drogué Ben comprenait qu'y s'passait un truc. Il tira sur la manche de la grande tige puis oublia la raison qui l'avait poussé à faire ça, se contentant d'écouter son "collègue".

    « C'est qui c'mec? »


Ben se retourna, découvrant Karl à ses côtés. Mathilda était un peu plus loin, faisant visiblement connaissance avec les Neimodiens.

    « Y... y... »


Ben plissa les yeux. Sa mère la pute, pourquoi il arrivait pas à parler?

    « Bureau, même... banques. »

    « Ok, je vois. Tu m'donneras la même chose que c'que t'as pris après, hein. »


Son vieux et gros pote coruscanti lui sourit et montra un pouce levé. Puis il essaya de se concentrer sur le poireau dragueur.

    « Dit... quoi? »

    « Il essaye de se taper de la meuf, ça, je comprends. File-lui la bouteille. »


Euphorique, Ben ne rechigna pas un instant et tendit la bouteille à Voyl et la belle serveuse, tendant son index droit vers le ciel.

    « Du bon! Du bon... du bon... du bon... héhé »


Et d'un coup il saisit Karl et l'entraîna dans un rigaudon joyeux, n'ayant rien à voir avec la musique ambiante mais tout avec celle qui raisonnait dans l'esprit adepte de musique classique de Ben.

    « Héhéhéhéhéhéhé... »

Grendo S'orn
Grendo S'orn
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La soirée n'était pas prête de se terminer. En prenant le temps d'observer on pouvait facilement discerner deux types de personnes. Pour commencer, les hystériques, occupés de sauter sur le rythme endiablé de cette musique électro. La plupart étaient de jeunes adolescents prépubères ou encore de récents diplômés. Ils se considéraient généralement comme des gens "cool".
Il y avait ensuite ceux qui préféraient rester assis, un verre à la main les yeux braqués sur les premiers en quête du moindre ragot à pouvoir diffuser. Contrairement aux hystériques, ils ne fréquentaient que rarement le dancefloor. Uniquement lors de rares occasions ou tout simplement après la consommation trop intense d'alcool ou de substance illicite. C'était d'ailleurs le cas de Grendo. Le jeune neimoidien n'aimait tout simplement pas danser. Bouger son corps tel un pantin désarticulé non il n'avait définitivement pas besoin de ça pour s'amuser dans ce genre d'endroit.

« La chasse est ouverte ce soir ! » dit-il en regardant d'un air amusé dans la direction du Muun apparemment occupé de draguer une jeune twi'lek. Ben ne tarda pas à le rejoindre en titubant, la bouteille d'Ergesh entre ses mains. Décidément ces deux là s'étaient bien trouvés ! Le lendemain matin serait certainement difficile pour les deux employés bancaires. Soudain, un Neimoidien sauta par dessus le divan pour venir atterrir lourdement à ses côtés.

« Godo ! Où étais-tu ? Findos te cherche partout. Elle est partie il y a quelques minutes. » l'homme semblait être présent physiquement mais mentalement c'était tout autre chose. Il se contenta de lâcher un profond soupir avant de passer son bras sur l'épaule de Grendo.

« Jamais vu une soirée aussi ... EXCEPTIONNELLE! Au fait Gren, tu aurais encore du ... » il roula des yeux.

« Toujours. » répondit-il en sortant à nouveau son petit sachet de sa poche. « Vu la réaction de Ben, ajouté à l'Ergesh c'est de la Bombe ! » d'un air tout excité « Où est la bouteille ?! » Grendo reprit « Il l'a prise avec lui, mais il y a le verre de Findos si tu veux » aussitôt le récipient de la jeune femme entre les mains de Godo, il le tendit à son ami dans l'attente qu'il y verse un peu de poudre.

« Gren, mon pote. On se connait depuis combien de temps ? Cinq ? Six ans ? Tu te souviens de nos soirées de débauches ? Lâches toi mon vieux, pète un coup. T'as l'air tout tendu comme un string ! »

Le Neimoidien émit un léger rictus à son ami en souvenir du bon vieux temps.

« Il faut bien quelqu'un pour vous surveiller. Mais c'est vrai que ces moments me manquent ... »

« Bon c'est décidé ! Bois avec moi. Pour me faire plaisir. »

« Non Godo ... J'ai promis à Findos. Je lui ai promis de ne plus retoucher à ça. »

« Elle n'en saura rien, vas-y prend le. Une simple gorgée. Ca te fera du bien tu verras. »

La tentation était grande. Findos absente, personne aux alentours pour remarquer qu'il risquait de manquer à sa parole. Et puis c'est vrai, il ne faisait de mal à personne après tout si ce n'est à son propre organisme. Une simple petite gorgée, toute petite, pourquoi pas ? Il se sentirait tellement mieux après. Le verre était déjà au bord de ses lèvres, le liquide mêlé à la substance se versa lentement dans sa bouche, c'était si bon !

« Que la fête commence ! »

Il acquiesça se laissant peu à peu aller au fond de son siège. Un sentiment de plaisir et de bien être intense se fit tout d'abord sentir après quelques secondes. Comme si des milliers de petites bulles explosaient au fond de sa gorge, il avait chaud, très chaud puis soudain très froid. Les couleurs et la lumière devinrent si intense que garder les yeux ouverts étaient tout simplement impossible. Il cligna des paupières rapidement fixant Godo occupé de rigoler.

« Tu t'souviens mon pote ?! Tu t'souviens de cette époque ?! »

Il acquiesça d'un léger signe de tête et reprit une gorgée de sa nouvelle mixture. Oubliées les belles promesses, il avait juste envie de faire la fête comme tout le monde !

Voyl Clawback
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Il était deux heures du matin, et la crème de la crème de la société galactique faisait déjà peine à voir. Il y en aurait jusqu'à l'aube. Voir pour plusieurs jours pour ceux qui ne supportaient pas ce genre de soirée.

« Du bon! Du bon... du bon... du bon... héhé »

La bouille hilare et euphorique de Ben rendait son rire idiot très contagieux. En face de Clawback, la twi'lek tenait son plateau sous le bras, l'autre main devant la bouche pour contenir son fou rire. Les petites notes claires de son rire plaisaient énormément à l'esprit halluciné de Voyl, qui les entendait en écho infini. Il se mit à rire nerveusement à son tour. Le muun rattrapa in extremis la bouteille tendue par Ben et s'acharna à vouloir en verser un verre à la serveuse malgré l'état déplorable de ses réflexes.

"Je ne sais pas, fit la twi'lek de sa petite voix encore amusée, je suis en service, vous savez !"

Elle s'essuya une larme de rire au coin de l’œil.

"Ah ! Ah mais ne vous inquiétez pas, fit Voyl en levant une main, c'est pas de la bibine ce machin... c'est... du haut niveau ! Allez, juste un ...?

-La direction n'apprécierait pas ! Je suis désolée, j'ai du travail.

-La direction, s'exclama-t-il, désinvolte, la direction, c'est MOI ! Je les fais tous virer si-si si vous font des remarques à la con, eh ! Ch'uis le fils de Dan Clawback moi, mamzelle, et la direction, je l'emmeeeerde !"

Sa cible éclata de nouveau de rire devant son numéro de lion rugissant. Elle était si charmante, avec ses regards papillonnants maquillés de khol, ses longs cils courbes. La scène n'avait échappé à personne, mais la réalité était légèrement différente. Dans sa juvénile naïveté, Voyl n'était pas plus obnubilé par les charmes presque artificiels de la jeune femme que par son regard, sous l'épaisse couche de noir qui le dessinait. Des yeux d'un bleu très clair, lumineux et enchanteurs qui riaient, dégageaient quelque chose de fascinant. Enfin. Du moins pour un muun bourré.

"Oooh, vraiment ? fit-elle avec un faux ton précieux,

-Farpaitement.

-Vous devez être très riche alors !

-Ah que oui ! fanfaronna Voyl, absolument ravi, oui oui oui ! De l'argent on a que ça de par chez nous !"

Il accompagnait ses paroles de grands gestes évocateurs et de mines inhabituellement expressives. La serveuse se détendait lentement, commençant à comprendre à quel genre d'hurluberlu elle avait affaire.

"Me voilà bien accompagnée.

-Z'avez rien à craindre ! Eh pis quoi, on a pas idée de faire faire un travail pareil à quelqu'un comme vous."

Elle lui jeta un regard qui le fit rougir malgré l'alcool.

"Bon. Alors juste un verre, alors. Mais vous m'achetez la prochaine bouteille !

-Ah ! De... Pas de problème, se rembrunit Voyl après une seconde d'hésitation."

Elle prit le verre d'Ergesh et le vida en trois gorgées.

"Bouuuuh ! Ah, ça rigole pas vot'machin ! Dites-donc."

Vendre les consomations aux clients ne lui avait jamais permis de s'acheter les mêmes, et certainement pas de l'Ergesh.

Des éclats de voix les firent se retourner et Voyl avisa Ben et Karl, qui tourbillonnaient n'importe comment à quelques pas de là. C'était le spectacle le plus comique que Clawback n'ait jamais vu. Ben menait son pauvre camarade comme il le voulait, où il voulait, et ils faisaient place nette avec leurs gesticulations maladroites. Avec un regard amoureux vers la twi'lek, Voyl s'élança à son tour sur le dancefloor en la tirant sans ménagement à sa suite.

"M'accorderiez-vous cette danse ? lui demanda-t-il avec une révérence,

-Je suppose que j'ai pas trop le choix !"

Elle ne pouvait plus se débarrasser de ce rire qui lui collait à la peau, ni de ce grand type à moitié fou qui enchaînait les pitreries sans tout à fait le vouloir. Ils firent quelques pas aux ôtés du drôle de couple, au milieu de l'ambiance surchauffée de la piste. Ils étaient presque obligé de hurler pour s'entendre.

"Je m'appelle Voyl Clawback, mademoiselle ! Pour vous servir !"

"Vany, répondit-elle, ses joues virant au mauve."

Il tituba en tentant de se positionner pour une valse, Vany remettant brusquement la main glissante de Voyl sur sa hanche. Mais en guise de valse. Voyl n'avait jamais vraiment appris à danser : les boîtes de nuit, sur Muunilinst, n'existaient pas telle quelle. Et surtout pas pour les castes supérieures... Que dansait-on dans les réceptions informelles ? Le muunuet, peut-être ? Voyl se souvenait avoir assister à un bal, une fois. C'était tout.

Alors il improvisa avec tout ce qu'il connaissait, et ce qu'il voyait. La composition fut un peu moins brouillonne et déjantée que celle de Ben et Karl, mais tout aussi farfelue. L'air grave et solennel de Voyl faisait pouffer Vany, qui s'amusait comme une folle à jouer les princesses altières dans ses bras.

"Vany ? Ce nom vous va à ravir. C'est comme... comme..."

Voyl chercha une comparaison romantique, mais le résultat tirait sur un tout autre registre.

"... comme... une augmentation de capital !"

La twi'lek écarquilla les yeux.

"J'ai rien compris ! avoua-t-elle en explosant de rire une nouvelle fois."

Mais leurs différences culturelles ne les empêchaient pas de délirer comme de jeunes enfants. Vany avait lâché son plateau et complètement oublié ses clients. Elle voltigeait sur la piste dans sa robe transparente comme une petite fée, alors que Voyl tanguait en la faisant tourner sur elle-même et autour de lui complètement au hasard. Un instant, ils entrèrent en collision avec Ben et Karl. Voyl se retrouva alors avec Ben entre les bras, tandis que Karl empêchait Vany de s'étaler par terre. Clawback n'avait pas vraiment conscience que sa nouvelle connaissance n'avait pas consommé que de l'alcool, et s'attachait à lui parler comme à une personne en pleine possession de ses moyens...

"Et lui ? demanda-t-il à Ben en pointant Karl qui rattrapait Vany, c'est ton agent ? Il a l'air d'avoir deux bras gauches, ma parole ! Ahaha !"

Les deux banquiers tournoyèrent à leur tour en rigolant comme des perdus. Puis, Voyl remis Ben à Karl et repêcha Vany. Il avait le tournis, mais il n'avait pas oublié ses yeux.

"Vous voulez bien rester avec moi, madame Vany ?"

Pourquoi lui plaisait-elle ? Il allait passer les dix prochaine années à se poser la question sans jamais trouver de réponse. La vie vous faisait parfois faire des choses totalement insensées. Si Voyl avait eu toute sa tête ce soir-là, nulle doute qu'il aurait trouvé sa tenue vulgaire, ses manières roturières et son rire, agaçant. Mais il devait bien lui manquer soixante-quinze pourcent de son bon sens, dans ce délire. Et il n'avait d'yeux que pour ses yeux, justement.

"On peut voir ça, alors, dit alors Vany, provocatrice."

Elle passa une main sur l'os saillant de sa mâchoire, puis remonta vers ses lèvres sans cesser de le fixer. Voyl était figé, pétrifié. Elle approcha son museau du sien et il se mit à loucher. Elle s'amusait visiblement avec lui. Elle déposa alors une marque de rouge à lèvre sur son nez aplati, juste en-dessous des yeux. Puis elle en fit une autre sur sa joue gauche. Puis une sur son menton. Il se retrouva avec des traces de bises partout sur le visage, sourire béat. A son tour, il l'embrassa sur le nez, et ils rirent aux éclats.

"Z'êtes tellement drôle, mon grand monsieur !

-Drôle ? Aahaha... De... de moi ? C'bien la première fois qu'on m'dit ça...!"

Plus ils allaient et plus il éprouvait de difficultés à articuler, s'exprimer en basic correct devenait un véritable défi. Vany s'accrocha à son cou et le finit tournoyer encore, lui donnant un magistral mal de crâne. Titubant de plus belle, il s'approcha d'elle, jusqu'à ce que leur corps se touchent et tenta piteusement de lui murmurer quelque chose du genre :

"V-voulez pas que...on aille s'asseoir avec des amis, là ? J-j'ai un peu mal au coeur..."

Si la twi'lek ne comprit pas forcément toute la phrase, elle saisit à son air malade et à son geste en direction du carré qu'il ne désirait plus continuer leur danse folle. Avec un regard comme seule les femmes savent en faire, elle acquiesça. Le jeune ingénieur prit sa partenaire de danse par la main et l'amena vers les neimoidiens qui semblaient fort occupés avec un curieux sachet de poudre. Lorsqu'ils arrivèrent derrière Godo et Grendo, ce dernier semblait mal en point. Mais le muun s'en fichait complètement, tout à son euphorie avinée.

"Eh monsieur Grendo, fit Voyl en secouant l'épaule du neimoidien drogué, je te présente mademoiselle Vany ! Mademadame Vany elle... elle voudrait bien faire la fêteuh-vec nous... Peut ?"

Il serra Vany un peu plus contre lui et la pointa du doigt avec sa main libre. Vany rigolait toujours. Elle entoura son chevalier trop imbibé de ses petits bras décorés de bracelets et dit avec une mine faussement réprobatrice :

"Monsieur Voyl, tu es incorrigible !

-Eh oui, fit Voyl avec un grand sourire, in-cor-ri-geable...gible...

-Excusez-le, rigola la serveuse avec un sourire dentifrice, je crois que l'on a un peu trop tourné tout à l'heure !"

Et ils éclatèrent de nouveau de rire. Elle cala sa tête au creux de son épaule, tripotant l'un de ses lekkus avec ses ongles au verni rose vif. Ce parfum ! Voyl ferma les yeux et laissa le monde se mettre à tourner tout seul. Bon sang ce qu'il aimait ce parfum...
Il déposa la bouteille d'Ergesh qu'il avait miraculeusement gardé à la main durant la danse, et prit le premier verre qui était devant lui, sans en vérifier le contenu. Celui qui avait servi à Grendo pour son mélange.
Clawback se resservit un demi-verre, inconscient du danger. Le dépôt de drogue au fond du verre passa inaperçu. Fort de sa nouvelle incartade sur l'alcool qui menaça de l'envoyer séant rejoindre les toilettes, il s'écroula en arrière sur le dossier du sofa.

Voyl ferma de nouveau les yeux. Il sentit une main lui caresser doucement la joue et sourit. Il tourna la tête en direction de la main et s'avança à l'aveugle. Ses lèvres en rencontrèrent d'autres, tièdes et douces...Mais le parfum... Ce n'était pas celui de Vany ! Voyl ouvrit subitement les yeux et se retrouva nez à nez... avec Godo. Le muun recula brusquement, horrifié.

"BWERK !"

Le neimoidien ricanait, planant à trente mille pieds. Sa farce avait l'air de l'avoir mis en transe. Il regarda Voyl de ses grands yeux rouges en mimant un baiser avec sa bouche.

"Ehehehehe...Qu'est-ce qu'il y a chéri ? T'as de beaux yeux, tu sais ?

-Meeh OH ! cria Voyl, furieux, en repoussant le junkie des deux mains, Elle...Elle est où Vany ?!"

Il tenta de s'extraire du divan avec difficulté. Vany était à côté de lui, de l'autre côté. Il se retourna et la regarda s'esclaffer avec l'une des neimoidiennes qui était revenue.

"Tu avais raison, monsieur Voyl ! dit Vany en l'attirant à elle, c'est très bon ce machin."

Elle désigna le verre qu'elle venait de se servir.

"Ouaiiis...mais pas autant que ça, déclara Clawback, catégorique, en posant ses lèvres sur les siennes."

Loin de le repousser, sa nouvelle conquête lui saisit la tête et le retourna sur le canapé en le bécotant allègrement, au mépris de ceux et celles qui s'y trouvaient aussi.


La nuit était bien partie.

Invité
Anonymous


Ben tournoyait comme un fou avec Karl. Ce dernier n'était pas vraiment saoul, juste un peu pompette. Oh, bientôt ce serait sans doute pire. Mais pour l'heure il se laissait surtout aller au jeu de son vieil ami, à qui il devait tout de même pour une bonne part son diplôme. Alors bon, hein, ça valait bien un petit rigaudon non?

    « Beuuuuh... Kaaaarl? J'crois qu'j'suis... suis saoul! »


Karl explosa de rire en regardant la tête que faisait son pote. Il avait l'air d'un vieux cocker pris en faute en train de manger un bon gros morceau de pâté.

    « Ah non, non... c'est pire que ça. Allez, viens. »

    « On est bien! On est bien bien bien bien! »


Les deux compères titubèrent vers le carré où se trouvait Grendo mais ne purent le rejoindre. Voyl et sa copine venaient de se lancer sur la piste. Une twi'lek verte. Ou bleue. Ou rouge? Ben se frotta les yeux mais chaque fois la couleur changeait, déclenchant chez lui des rires hystériques. Il percuta quelque chose et se retrouva à danser dans les bras du Muun. Il émit un rot bruyant, qui ne fut guère remarqué par les autres danseurs vu la musique tonitruante, mais dont le banquier de Muunilinst dut saisir l'odeur alcoolisée. Son nouveau partenaire de danse lui dit quelque chose qu'il eut l'impression de comprendre. Karl?

    « BAAAAAAAAAAAAAAAANQUE! »


Ben avait saisi le Muun aux épaules, le maintenant bien fermement, pour hurler comme un possédé dans les oreilles invisibles de la grande perche. Le message qu'il fallait saisir était que Karl travaillait avec Ben à la banque d'Aargau. Mais oui c'est clair, aurait dit Eddy Malou.

Etonnamment, le Muun rendit Ben au bon vieux Karl, qui le réceptionna tant bien que mal en soufflant à Voyl...

    « C'est juste un petit problème de dynamique des spores... »


Déchaîné, le gros coruscanti se lança dans la mêlée, sautillant le plus haut possible, souriant béatement, entouré de jeunes filles et de jeunes garçons le trouvant bien comique. Il prit sa cravate et commença à en faire un lasso, attrapant un inconnu puis l'autre par le cou. La scène dura bien vingt bonnes minutes, avant que Ben soit complètement essoufflé et commence à respirer comme un buffle en pleine saison des chaleurs. Karl profita de l'instant pour ramener son ami vers les fauteuils où étaient étalés les six neimodiens, l'ingénieur et sa conquête, mais aussi Mathilda, Dorfssk et Karen. Avec les deux arrivants, ils étaient quatorze à rire, danser plus ou moins, boire et s'embrasser.

Ben et Karl se laissèrent tomber à côté de Grendo, écrasant Godo le neimodien. Celui-ci couina sous le poids du coruscanti mais était bien trop dans les vapes pour rouspéter plus que ça. Dervil, lui, avait toujours son front contre la table base, et à ses pieds s'était formée une véritable flaque de bave. Grendo, lui, avait l'air d'avoir pris de cette poudre extraordinaire qu'il avait fait goûter à Ben. Et Voyl? Putain, Voyl! Le coruscanti ne connaissait le Muun que depuis quelques heures mais jamais il n'aurait imaginé qu'il puisse se taper une bombe twi'lek, même pas drogué! Et il avait la bouteille d'Ergesh, le salaud! Profitant de la concentration de l'ingénieur sur l'appareil buccal de la serveuse, Karl subtilisa la bouteille et versa ce qu'il en restait dans trois verres. Ils trinquèrent avec le neimodien, Ben arrivant mystérieusement à voir son verre et à fourrer son contenu dans ce qui lui tenait de gosier.

    « Hé... idée... » souffla le gros jeune homme à Karl et le camarade de Neimodia


Trouvant en lui-même une force mystérieuse, Ben se leva et vint prendre Voyl par le bras, tandis que Karl s'emparait de la twi'lek. Déterminés, ils ne les lâchèrent pas, requérant l'aide de ce shooté de Grendo. Malgré les protestations du couple, les deux jeunes diplômés de la très chic Financial School of Coruscant arrivèrent à mener le Muun et la serveuse jusqu'au balcon, quasi désert. Une fois arrivés là, Ben se concentra pour articuler quelques mots à l'adresse de Voyl.

    « Romantique, mon salaud! Ro... ouais. Romantique! »


Il donna une tape féroce dans le dos de l'asperge géante et prenant bras-dessus bras-dessous Grendo et Karl, il entreprit de retourner, goguenard, vers leur carré, traversant plus ou moins la piste de danse. Dans son trip, Ben était content. Il se voyait comme le type venant d'amener le Muun à l'autel. Ok, c'était juste un balcon mais pour lui c'était pareil. Ca le faisait grave marrer.

Vu le monde, une bousculade pouvait arriver à tout instant. Tenant le Neimodien à sa gauche, celui-ci fut soudainement percuté, accidentellement, par un Duro à l'aspect massif et grincheux.

    « Pourrais t'excuser... salope de neimodienne. »


Puis, subitement, Ben fucking Doyle se rendit compte qu'il avait en main la bouteille vide d'Ergesh. Pourquoi? Il se la trimballait depuis qu'ils s'étaient levés? Il n'avait pas eu l'impression une seule seconde d'empoigner autre chose que le bras du Muun... Mais voilà, la bouteille était dans sa main. Karl voulut dire quelque chose, réagir, calmer le Duro. Ou Ben. C'était trop tard.

    « CORUSCANT INDEPENDANT! »


La boutanche vint exploser sur la tête du type à la peau gris-bleu, dans un fracas retentissant. Des cris fusèrent. L'instant d'après, Ben recevait un coup dans le ventre, de la part d'un des potes du Duro. Karl, bien bourré maintenant, ne manqua pas de réagir et contre-attaqua.

    « Neimodia avec moi! » gueula-t-il à l'adresse de Grendo et de ses potes pas loin.


Le pote du bon Ben flanqua son poing dans la figure d'un Devaronien, tandis que Ben se marrait, de son rire tonitruant.

    « Minettes! Pas tombés sur des putes jedi! »

    « RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH »


Et du fond de la pièce, arrivant en hurlant, prêt pour la bataille, courant comme un dératé, venait Dervil.
Grendo S'orn
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Peu à peu Grendo sentit la drogue se mélanger à son organisme. Un sentiment qu'il n'avait plus ressenti depuis des mois sinon des années. Les yeux fermés et le visage quelque peu crispé, tel était le prix à payer avant de ressentir l'effet recherché de bien être absolu et infini. Il essuya rapidement les petites goutes qui lui étaient tombés du front avant de rouvrir soudainement les yeux. A ses côtés, Godo occupé de rire à gorge déployée comme une baleine. Pourquoi rigolait-il celui là au juste ?

« Comme au bon vieux temps mon pote ! » répéta-t-il encore alors que Grendo fronçait à présent les sourcils tout en le fixant d'une façon étrange. Pas aussi étrange que la deuxième tête qui venait de pousser à côté de celle de Godo. Deux têtes pour un seul corps et si la première était celle d'un neimoidien qu'il connaissait, la seconde ressemblait fortement à celle d'un humain qui lui était inconnu. Il frotta frénétiquement ses yeux dans l'espoir que cette hallucination passagère s'efface mais sans succès, ce visage humain était toujours là, posté à côté de celui de son ami. Autour de lui, la musique se fit de plus en plus intense, tout comme les rires qui résonnaient dans ses oreilles.

« Hé tu m'écra ... » entendit-il avant de tourner la tête vers Godo qui venait de disparaitre sous le poids incalculable de Ben et Karl. Grendo leur sourit béatement avant de voir apparaitre un verre dans sa main. Parfait il avait justement très soif, il le bu cul sec et fût attiré en dehors du carré VIP par Doyle apparement déjà très imbibé d'alcool. L'homme n'arrivait tout simplement plus à aligner deux mots pour former une phrase correcte ce qui provoqua un véritable fou rire au Neimoidien qui se laissa entraîner par l'ambiance du dancefloor. Il se sentait tellement bien qu'il en oubliait tout ce qui l'entourait. Ouvrant de temps en temps un oeil en direction de ses nouveaux amis, il remarqua Voyl en compagnie d'une charmante twi'lek sur la balcon. En voilà un qui ne sera pas venu pour rien pensa le Neimoidien. Ben, lui paraissait satisfait d'avoir réussi à réunir les deux jeunes tourtereaux dans ce lieu si romantique à l'écart des regards indiscrets. De retour dans la boite de nuit, Grendo se fit violemment bousculer par un autre client. Il ne fit d'abord pas attention à celui-ci lorsqu'il entendit « Pourrais t'excuser... salope de neimodienne. » il se retourna. Face à lui la pire des espèces de la galaxie, bien pire que les humains encore, ceux qui brillaient par leur incompétence et par leur physique ingrat (ironique pour deux espèces qui sont de lointains cousins), les Duros !

« Va te faire foutre connard de Duros putain ! » cria Grendo en levant le poing devant lui prêt à se battre pour défendre son honneur.

Tout se passa très vite, Ben frappa l'humanoïde sur le crâne faisant exploser la bouteille d'Ergesh au passage. Un coup dans le ventre en retour BAM, Karl lui s'attaqua à un Dévaronien qui allait s'en mêler BOUM, Dervill fonçait également dans la bagarre. Le Neimoidien n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit qu'un second Duros fit son apparition derrière et s'agrippa à lui. L'homme désirait tout simplement l'étrangler et avait pris soin de passer son bras autour de son cou. Godo entra aussitôt en action et vint mordre le bras du Duros qui hurla lâchant sa victime au passage.

« Grendo relève-toi ! » cria Godo avant de se prendre un coup de poing dans la mâchoire qui l'envoya directement dans les bras de la Diva Hutt qui l'insulta dans sa langue natale.

S'orn se releva péniblement et attrapa le second Duros par le col avant de lui filer un coup de pied dans le bide. Derrière lui, le Dévaronien semblait en mauvaise posture face à Karl qui avait été très vite rejoins par Dervill. Mais le combat était loin d'être fini, un groupe de trois rodiens apparemment au service de la Hutt s'avança pour se mêler à la bagarre. Deux d'entre eux attrapèrent Godo par les bras, le troisième en profita pour frapper violemment le neimoidien qui ne pouvait plus riposter.

« Ben ! Godo a besoin de notre aide ! » hurla Grendo dans la direction de l'humain qui venait de mettre KO le premier Duros.
Voyl Clawback
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Le bras de Vany l'avait agrippé avec une force surprenante. Même s'il avait voulu échapper à son étreinte, il n'aurait pas pu. Sauf que la question ne se posait absolument pas. Le monde n'existait plus pour Voyl. Il n'y avait qu'elle, elle et ses lèvres délicieuses qui le dévoraient sans retenue sur ces coussins moelleux à souhait. Enlacés lascivement sur le divan, ils ne virent pas la mauvaise troupe débarquer.

Son bras fut mystérieusement décollé de la hanche de Vany où il s'était abîmé, et tiré avec une force brute loin de son propre corps, faisant craquer l'articulation de son épaule. Surpris, Voyl rouvrit les yeux et étouffa une exclamation. Vany tenta de le retenir mais ils furent séparés sans ménagement par les fêtards, qui avaient visiblement d'autres plans pour eux. Entre deux traînée de lumière colorée, Clawback reconnut Grendo et Ben, hilare, qui tentait de le neutraliser pour faire on ne savait quoi. Mais le jeune ingénieur était furieux de s'être fait ainsi arracher aux douceurs du désir amoureux, et vociféra à plein poumon, outré, le peu de drogue qu'il avait ingurgité faisant danser les formes et les couleurs de plus belle devant ses yeux.

"HEEEY ! MAAAIS LÂCHEZ MOI ! LÂCHEZ-MOI BANDE DE..."

Le muun se débatit comme un beau diable entre les mains de ses camarades de soirée qui durent s'y mettre à quatre pour le traîner sur le premier balcon vide trouvé.

"...SCANDALE ! hurla-t-il entre deux phrases marmonnées."

De son côté, Vany s'agitait, mais elle, d'un rire qui n'avait rien de très gracieux et tout de la griserie alcoolisée. Ils furent lâchés contre la balustrade. Voyl retroussa ses manches d'un air menaçant en se retournant vers Ben. mais celui-ci, avec sa bouille de shooté extatique lui attrapa la tête et lui souffla quelque chose d'étrange.

" Romantique, mon salaud! Ro... ouais. Romantique! "

Voyl regarda le coruscanti d'un air soupçonneux en bafouillant de sa voix ivre :

"Rome Antique ? ..."

Pour toute réponse, il se ramassa une grande claque dans le dos. Tous deux regardèrent hommes et neimoidiens s'en aller, puis se dévisagèrent d'un air indéchiffrable.

Vany lui sourit, ses pommettes toutes mauves sous le coup du rire et de l'alcool.

"Eh bien... z'ont pas traîné eux ! Ils sont marrants vos amis.

-Mes amis, répéta Voyl, complètement à l'ouest."

Il avait des amis. Lui. Ahah, que c'était drôle ! Et une petite amie aussi ? Non, là c'était du grand n'importe quoi... Il fit quelques pas jusqu'à elle, l'air inquiet, s'attendant à la voir s'évaporer sans laisser de traces à tout instant. Mais non. La twi'lek était bien là, et il put même la bras dans ses bras sans qu'elle ne disparaîsse ! Voyl lui rendit son sourire. Elle était vraiment petite quand même. Il lui fallait se courber pour l'embrasser.

Mais le jeu en valait la chandelle ! Dingue ce qu'un simple bisou pouvait avoir comme effet ! D'abord gentillet, leur baiser se transforma doucement, Vany l'incitant subtilement à continuer par quelques tours savants. Elle n'en était apparemment pas à son coup d'essai, mais ça, Voyl n'en avait ni conscience, ni même que faire. Il était bien... Il la trouvait tellement... tellement. Il n'était pas très fort pour trouver des adjectifs dans ce domaine.

De là où ils étaient, la vue s'étendait sur l'arrière du bâtiment, qui donnait sur un grand jardin entouré des gratte-ciel voisins. Les rumeurs de la ville emplissaient le silence. Un léger courant d'air frais leur fit oublier la chaleur étouffante du loft intérieur.

Leur étreinte s'éternisa, prenant une tournure dangereusement sensuelle, lorsque des éclats de voix et un vacarme monstrueux supplantèrent d'un coup la musique de fond. Les deux tourteaux émergèrent de leur rêverie éveillée et tendirent l'oreille.

"...se battent ! s'exclama Voyl, stupéfait.

-Pff, ils vont se faire virer par la sécu, ces cons, maugréa Vany."

Malheureusement, Voyl sembla d'un coup se détourner d'elle pour regagner la pièce où tout partait en vrille. Des duros et des neimoidiens se tapaient allègrement dessus au milieu d'une foule qui s'était amassée pour le spectacle, et d'autres échauffourées commençaient à apparaître parmi les convives avinés. Sans écouter les protestations de Vany, l'ingénieur chercha ses camarades du regard, et les trouva au beau milieu du combat. Grendo, Ben, Karl, Godo, il ne savait plus qui et... Dervil ?! Le muun s'avança à grandes enjambées maladroites au milieu des invités occupés à se balancer à la figure tout ce qui pouvait se lancer sans trop d'effort. Le tout au son d'une musique endiablée : la scène était surréaliste ! On aurait même pu croire - en étant un peu drogué par exemple - que tout ce bazar répondait au rythme effréné du son du DJ aux commandes, qui ne devait rien rater du spectacle !

"Eh les gens ! Arrêtez de vous b-battre. On est entre gentlemen, dit Voyl en levant les mains avec des airs de professeur, debout au beau milieu du capharnaüm. "

Il se fit bousculer par un duros qui s'étala par terre, hors-combat. Puis, au milieu du brouhaha et des coups, une voix grêle et ricanante s'égosilla :

"Les Muuns sont tous des voleurs ! Pas vrai les mecs ? Tous des crapules ! Hahaha ! "

Voyl se retourna, les yeux écarquillés de fureur.

"QUI A DIT ÇA ?!!"

Sa voix avait dérapé en un râle proche du rugissement draconique. Cette fois, il y allait y avoir un meurtre !

Un jeune arkanien en costard avec une mèche colorée devant les yeux lui fit un geste obscène, goguenard. Lui non plus ne devait plus avoir toute sa raison. Il continua à déblatérer des inepties d'un ton moqueur tandis que Voyl lui fonçait dessus. Mais peut-être sous-estima-t-il la vitesse à laquelle ce dernier se déplaçait...

Clawback l'empoigna par le col à deux mains, ses doigts interminables se refermant sur son costume en d’impitoyables crochets et le tira violemment à lui, lui hurlant dans les oreilles jusqu'à lui arracher les tympans :

" Espèce de cloporte, pour qui tu te prends ?!! Mes ancêtres bossaient déjà que les tiens se traînaient dans la merde !!! Tu te crois malin à dire des conneries ?!! Moi aussi j'peux t'en dire sur ta sale race de feignant débile !! T'as pas l'exclusivité !!! Vas t'occuper de tes glaçons à deux balles plutôt que de faire chier la galaxie avec tes commentaires fielleux, fiente de chauve-faucon !!! "

Vany s'agrippa désespérément à son bras en essayant de lui faire lâcher prise. Mais Clawback était dans un tel état de rage que même le petit malin qui l'avait provoqué commençait à le regretter, il tirait sur les mains du muun sans les faire bouger d'un pouce malgré la faible force physique de son opposant. Voyl montrait les dents, ses yeux lançaient des éclairs et tout son être semblait prêt à fondre sur impertinent au premier geste.

"Voyl ! Arrête ! Arrête s'il-te-plaît ! VOYL !

- T'es un taré toi ! dit l'arkanien, sidéré par autant d'agressivité soudaine, t'es un grand malade ! J'plaisantais, merde ! "

Voyl se tourna à moitié sans le quitter des yeux, et, prenant tout son élan, lui expédia une claque magistrale qui l'envoya à terre, sous les cris hystériques des neimoidiens tout à leur victoire sur leurs ennemis séculaires, et ceux, hétéroclites, de tous les autres autour. Il manqua de perdre l'équilibre sous sa propre rotation, mais ne se priva pas d'afficher un air féroce à l'adresse de sa victime.

"Vas-y Clawclaw ! Rabats-lui son clapet à ce merdeux !

-Fais-lui manger sa cravate !

-La Banque d'Aargau à l'offensive ! On prend les paris !

-Battez-vous ! Battez-vous !"

...

"VOYL !"

D'un seul coup, ses épaules s'affaissèrent et il sembla sortir de sa transe. Son regard vitreux se détourna du type au sol et se porta sur la petite serveuse bleue qui le tirait par le bras. Elle le fusillait du regard, à la fois aussi furieuse que lui et... déçue ?
Oh non ! Non ! Tout mais pas ça... Il ne voulait pas la décevoir, surtout pas ! Il eut peur.

"...Me regarde pas comme ça... Vany... Je... !"

Elle détourna les yeux et le tira de nouveau vers elle, ses traits déformés par la colère. Sous les "Oooh" déçus du public, Vany tira Voyl à l'écart de la bagarre générale. Il tituba derrière elle, bredouillant des excuses, et manquant de se prendre l'embrasure d'une porte au passage.

"C'est lui, dit alors Voyl, honteux, c'est lui qui... m'a insulté..."

Il releva le regard vers elle.

"..."

Elle le dévisageait étrangement, avec ce air que seule les femmes peuvent avoir lorsqu'elles jaugent quelqu'un.

"Je sais. "

La twi'lek hésita. Elle faisait la moue, presque boudeuse : visiblement, elle n'avait pas apprécié qu'il la laisse tomber pour une bagarre. Ah, les garçons ! Puis, elle fit un pas et se pressa contre lui. Elle monta sur la pointe des pieds, tira sur sa nuque et l'embrassa à pleine bouche, le faisant presque sursauter. Voyl, rassuré, glissa ses bras dans son dos et lui répondit, laissant s'installer un long silence dans le couloir. Interrompu quelques instant après par l'arrivée d'un droïde protocolaire qui s'excusa platement.

"Viens, je vais te montrer quelque chose.

-Mais...la fête ?

-C'est que le premier étage ! Il y en a plein des fêtes ! Viens ! "

Avec un "Ah" qui oscillait entre l'interrogation et l’exclamation, Voyl la suivit dans les étages.

Invité
Anonymous

Poings dans la gueule, morsures, coups de pieds, arrachage de vêtements, verres balancés à travers le Consortium... La folie était visiblement communicative, puisqu'ici et là des individus s'étaient lancés dans des bagarres avec d'autres inconnus. Ca se tapait dessus dans tous les coins, tandis que le DJ, probablement défoncé, continuait de faire résonner sa musique de dingue. Ou de merde. Oui, musique de merde, plutôt. Même drogué, cette information arriva à Ben.

Karl démolissait un devaronien, chose amusante à voir. Avec sa belle barbe noire de séducteur-né, le jeune diplômé avait un look particulièrement sexy. Pas étonnant que toutes les pouliches soient à ces pieds! Et cet uppercut! Vraiment saisissait. Ben était content d'avoir un type pareil comme ami. Vraiment, mieux valait avoir des potes capables d'utiliser leurs poings en cas d'blême. Quoique... ok il n'était peut-être pas le type le mieux bâti du monde mais, lui, le gros Ben, n'en était pas moins capable de filer quelques raclées à ces salopards de duros.

Il ramassa le corps d'un de ces bâtards vert-de-gris et commença à donner des baffes, tout en rigolant joyeusement. Ca lui faisait penser à une bande-dessinée de son enfance... Il donna un coup fatal, envoyant la bestiole dans les vapes. Merde quoi, qui avait créé des races aussi moches? Un truc virant au bleu grisé, avec des yeux rouges... Franchement quoi, c'était dégueulasse.

Godo? Qui était ce Godo? Un gode? Ahahaha un gode! Non... Dervil venait de débouler, aidant un Neimodien et venant en renfort de Grendo. D'accord... Karl venait d'achever son opposant et fonçait vers un groupe de trois duros. C'était un bordel de malade. Du coup, Ben prit un tabouret près du bar et s'avança vers les rodiens. Il leva l'instrument de fortune et l'abattit sur la tête d'un de ces petits bonshommes verts. Moches aussi d'ailleurs... L'univers ressemblait vraiment à une grosse salade de sales gueules.

L'opération de sauvetage soutenue par Ben Doyle avait porté ses fruits. Godo la Grenouille était sauvée. A cet instant, la musique s'arrêta.

    « J'ai un mauvais pressentiment. » souffla Karl.


A cet instant, les services de sécurité firent irruption. Jusque là, les gardes avaient semblé inexistants. Sans doute que les quelques mecs présents étaient allés chercher des renforts, voyant que la situation était ingérable. Partout dans l'établissement, on se battait, et cette boîte de nuit prestigieuse était en train de subir une destruction dans les règles de l'art.

    « Il est temps de se casser. »


Sans plus attendre, Karl saisit Ben, prenant la tête du groupe, tandis que Dervil s'occupait de Grendo. La compagnie s'élança vers les sorties de secours. Heureusement, pas encore de mecs de la sécurité à cet endroit. Ils descendirent les escaliers à vitesse v prime, Ben ne manquant pas de rater plusieurs marches, atterrissant sur son derrière de façon ridicule. Il était de toute manière tellement bourré qu'il n'identifia pas la douleur. Alors qu'ils continuaient leur course descendante, d'une porte d'un étage déboulèrent Dorfssk, Karen et Mathilda.

    « Aaaaah! »

    « Oh! »

    « Karl! »


Karl voulut dire quelque chose mais Ben l'empoigna et se lança à l'assaut des étages restants. En haut, un boucan du diable avait lieu. Visiblement, la sécurité avait bien du mal à remettre de l'ordre, et les bruits de verre explosé semblaient laisser entendre que seule la police arriverait intervenir efficacement.

Toute l'équipe se retrouva dehors, sortant par une porte de sortie de secours. Ben fut saisit par l'air extérieur, qui le sortit un peu de son état d'ébriété. A ce moment-là, des lumières bleu et rouge firent leur apparition dans la rue, sur le toit de vaisseaux arrivant à fond de balle. La troupe se dispersa aussitôt, et Ben se retrouva à courir dans une ruelle avec Karl, Dervil et Grendo. Les autres étaient partis dans d'autres directions, formant d'autres petits groupes. Mieux valait se tenir éloigné du Consortium, les flics allaient y faire une entrée sympathique.

Après dix minutes, les quatre bonhommes purent s'arrêter et Ben s'effondra au sol, respirant difficilement et suant à grosses gouttes.

    « Ahaha... Putain.. Qu'est-ce qu'on leur en a mis! »


Il se tourna vers le Neimodien et le frappa dans le dos affectueusement.

    « Grendo S'orn! C'pas un nom qu'j'vais oublier. Où est la tige? »

    « Je l'ai vu monté avec la twi'lek, répondit Karl. Tu le reverras pas ce soir si tu veux mon avis... »

    « Ce s'ra un aut' jour alors, j'connais son nom! Vlack Clobvolockol. »

    « Voyl Clawback, il travaille avec moi. »


L'employé des banques d'Aargau, Dervil, semblait avoir repris ses esprits, dieu sait comment. Karl le vit et en profita.

    « Je vais ramener Ben chez lui. »

    « D'accord. Je vais m'occuper du Neimodien alors. Il est pas en état de rentrer tout seul. On pourra peut-être croiser ses amis sur la route. »

    « Allez, Ben, lève-toi! Il est temps qu'on rentre. »


Ben hocha la tête. Il était inutile de résister à Karl dans ces cas-là. Il se leva difficilement, tanguant dangereusement, manquant d'écraser Grendo. Puis, une fois sur ses pattes, il regarda le Neimodien.

    « On va s'revoir, p'tite grenouille, on va s'revoir... »


Puis, il prit le bras de Karl, et suivit son ami à travers les ruelles de New Escrow, tandis que le petit jour arrivait, pointant malicieusement le bout de son nez.
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