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Elle avait payé son manque de lucidité une fois de plus. Nous étions à peine partie qu'elle posait une question, avec une insolence que je ne lui pardonnerais plus. Et elle l'avait payé, au prix fort. De quoi se souviendrait-elle ? Des éclats de lumière bleu ? De la douleur qu'avait ressenti son corps à se contorsionner au sol ? Je l'avais électrocutée, encore et encore, même alors qu'elle implorait que j'arrête. Jusqu'à ce qu'elle sombre dans un coma.

Ensuite, je l'avais tirée jusqu'à l'infirmerie du vaisseau, et j'avais branché le droide médical. Des heures avaient passées avant que ce dernier ne reviennent vers moi pour m'annoncer qu'elle se réveillait, qu'elle émergeait à nouveau. Et me voila à nouveau devant elle, la regardant, cherchant à savoir s'il me fallait la tuer, ou la laisser vivre. Il n'y avait pas de pitié dans mon raisonnement, mais je comprenais quand même sa question. Et au premier signe de réveil, ma main se leva, et un éclair orange se dessina à son encontre.

D'ordinaire, j'aurais aspiré sa vie. Mais elle m'avait suivi avec ces questions en suspens, alors j'avais décidé. Décidé de la laisser vivre, survivre à mes cotés. Et donc, c'est mon énergie que je lui transmettait, juste assez pour qu'elle s'éveille et puisse entendre. Et une fois le lien rompu, je répondais enfin à sa question, me dirigeant vers les panneaux indiquant ses signaux vitaux pour les contrôler en même temps.

-"Darth Riakath... Le nom Sith que j'ai porté depuis ma rencontre avec Lord Estanis de Dromund Kaas. Il était utile que je porte ce nom, que je manies les crocs qu'il m'aida à façonner avec son savoir. Darth Riakath était mon nom, il y a longtemps. Quand je suis revenu d'un profond sommeil, il était utile que je reporte ce nom, au service de l'Impératrice."

Les mêmes sabres, la même vocation,... le nom avait suivit le reste. Mais depuis, il y avait eu Byss. Et la défaite qui m'avait été infligée ce jour-là ne pouvait être acceptée. Chez les Sith, défaite signifie mort. Et ma mort fut celle de mon nom sith.

-"Darth Riakath est morte sur Byss. Une défaite est toujours accompagnée de cet état de fait, et tu le sais très bien. Pour autant, la vie ne m'a pas quitté. Car il y a Nosfera, mais surtout, il y a moi. Isobel..."

Ainsi, elle connaitrait ce qui s'approchait le plus chez moi d'un prénom. Une information méconnue, et si l'on oublie la Dame Noire, réellement inconnue de nos jours. Et aujourd'hui, une personne de plus le connaissait.

-"Tu as juré à l'époque de servir Darth Riakath, ce voeu n'a plus de raison d'être. Riakath est morte, mais moi je vis toujours. Je suis en route pour Ziost et tu es dans mon vaisseau. Et tu en sais trop. Définitivement trop."

Il ne pouvait y avoir qu'une réponse à la suite, mais je laissais pourtant s'écouler quelques secondes, comme pour lui laisser comprendre l'évidence.

-"Seule, tu n'es rien. Seule, si tu choisis cela, tu mourras maintenant car j'abrégerais ta misérable vie."

Je me retournais enfin vers elle, et la fixait du regard.

-"Mais tu as fait preuve d'une incroyable loyauté envers moi, aussi je te le proposes : soit mon apprentie. Deviens le réellement, de manière entière. Alors je t'enseignerais tout mon savoir, et partagerais avec toi les vrais secrets de la Force. Jures-moi fidélité, et c'est le pouvoir que tu obtiendras..."

Un sourire se dessina sur mon visage, avant que je termines par :

-"... ce choix te libérerait définitivement de tes chaines Jedi."

Sans réelles craintes, ma main se tendit vers elle, comme pour l'aider à se relever, et pour la voir ensuite s'agenouiller devant moi, en signe de soumission. Mais la saisirait-elle ? Ou cette main devrait-elle finalement s'abattre comme une épée de damoclès sur la vie insignifiante de l'Arkanienne ?
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Sans doute aurais-je dû faire preuve de plus de tact et de douceur au lieu de m’adresser à elle comme j’avais pu le faire. Le regard qu’elle m’avait offert en retour fut des plus clairs et je n’eus point le temps de me préparer. La volée d’éclairs qui suivit me mit immédiatement à terre. Maintenue à une telle intensité, je ne pus que laisser échapper ma douleur alors que je convulsais sur le sol. Je me tortillais comme je pouvais dans l’espoir que tout ceci cesse au plus vite. Bien que je sache la chose inutile et vaine, je l’avais supplié d’arrêter. Bien que rassasié par le repas qu’elle m’avait offert, mon corps restait faible et ses intentions semblaient claires. J’étais allé trop loin et j’allais payer. La force de son attaque et l’intensité des éclairs ne laissait présager qu’une seule échappatoire : la mort. Une mort que je ne verrais pas venir, car mon corps esprit finirait par se court-circuiter de lui-même pour se protéger, me plongeant ainsi dans l’inconscience. La chose arriva vite et mon corps finit par se ramollir pour finalement ne plus réagir aux volées d’éclairs que continue à me projeter Isobel jusqu’à ce qu’elle ne finisse par cesser. La suite fut des plus floues…

Elle m’avait épargnée et je me sentais encore vivante. J’émergeais lentement de mon coma lorsque je sentis une présence se saisir de mon être comme je l’aurais fait pour me régénérer sur un être à la suite d’un combat où j’aurais été blessé. La sensation était légèrement différente car elle n’émanait pas de moi. Pourtant, ce n’était pas la vie qui m’était ôtée. Au contraire, elle m’était offerte et je l’acceptais. Je reprenais des forces, mais hélas pas suffisamment. La personne qui se tenait à côté de moi, Isobel –je l’avais aisément reconnue à son aura et à sa voix-, avait rapidement cessé pour me tenir dans un état conscient mais sans avoir réellement la force de bouger sans risquer de chuter.

Je ne pouvais qu’écouter alors que je clignais longuement des yeux pour m’adapter à la lumière ambiante. J’écoutais avec attention son récit, qui n’était autre qu’une forme de réponse à la question que je lui avais posé précédemment. Il y avait des choses qui m’avaient déjà été vaguement dîtes par le passé, mais je retenais dans un coin de la tête le nom de cet époux qui n’était plus, mais aussi la raison de son existence et du pourquoi quand à ce changement brutal de personnalité. Au-delà de Nosfera et de Riakath, elle était donc Isobel. C’est justement vers elle que mon regard blanchâtre se porta, pour faire preuve de mon intérêt. Pourtant, j’aurais aimé ne pas entendre certaines choses, notamment le fait que j’étais dangereuse pour elle du fait du savoir acquis. Cela voulait-il dire qu’elle allait tout simplement m’exécuter pour garder cet anonymat ?

J’étais impuissante. Je ne pouvais bouger, et même si elle semblait vouloir me laisser le choix, je savais très bien que je ne l’avais pas. Elle voulait que je me soumette à nouveau, voilà tout. Et que pouvais-je faire d’autre ? Elle m’avait offert beaucoup de choses, et je la croyais toujours capable de m’élever. Sons avoir était immense, et ce qu’elle disait sonnait vrai. Enfin presque…

« Je… ne suis pas une Jedi… Plus jamais, et cela… depuis longtemps. » soufflais-je, alors que je faisais déjà appel à la Force pour tenter de reprendre plus vite mes forces.

Evidemment que je m’étais montrée loyale envers elle. Je n’avais jamais eu de doutes à son sujet par le passé. Mais maintenant, c’était différent. J’aurais voulu qu’elle me prouve qu’elle était restée au fond la même personne, mais elle ne me laissait pas le choix. Tout ceci ne se résumait qu’à une chose : vivre ou mourir. Et la seconde solution était loin de m’enchanter ! Je voulais vivre, et c’est pourquoi je saisis sa main lorsqu’elle apparût dans mon champ de vision. Fermant les yeux, je me redressais, chassant ce mal de tête insignifiant qui n’avait pas sa place en cet instant. J’essayais de me lever et je dû me porter dans sa direction pour ne pas chuter. Masquant une quelconque grimace, je voulais paraître combattante, comme je l’avais toujours été. Cependant, son attitude à mon égard était claire et sa main directrice. Elle voulait que je tombe à genoux pour prêter une nouvelle fois serment. Je n’avais pas eu à me rabaisser à cela la première fois, mais il semblerait que désormais, ma soumission totale était requise pour que je puisse vivre.

Je tombais donc à genoux, laissant mon corps s’affaisser sur mes jambes bottées pour finalement lever la tête dans sa direction. Oui, j’étais pitoyable. Je déglutissais, avant de me prosterner devant elle, m’inclinant des plus bas en avant, mes mains s’apposant également sur le sol, devant moi. Désormais, c’était clair, je lui appartenais. En théorie, du moins.

« Je vous jure loyauté et fidélité… et cela jusque dans la mort, qu’elle soit distribuée par vous… ou vos ennemis, Maitresse. Vos moindres désirs seront des ordres. Vos ennemis sont et seront toujours les miens, quoi qu'il en coûte. En ce jour… je vous offre mon entière soumission à votre cause et m’offre à vous, Maitresse. »

Le ton était presque solennel, et je restais dans cette posture humiliante. Je ne voulais pas lui déplaire, pas maintenant, bien que je ne savais pas s’il s’agissait là de ce qu’elle souhait exactement de moi…

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-"Bien. Très bien... Nous allons faire de toi une grande Sith. Une puissante Sith..."

Ma voix accentuait le mot puissante, comme pour qu'elle comprenne le sens que je voulais lui donner. A mon apprentie, aucun savoir ne serait refusé. Encore moins ceux enfoui dans le sable de notre destination.

-"Il est temps que tu en saches plus sur la nature de notre destination. Suis-moi..."

Je sortais de l'infirmerie, sans pour autant réellement me soucier de si elle parviendrait à me suivre ou non. Mais je ne sous-estimais la volonté d'en savoir plus, cette soif de pouvoir qui alimenter chaque Sith existant. Et entrant dans le centre de commandement du vaisseau, j'activais l'hologramme, lui laissant quelques secondes de plus pour arriver.

Ziost se projeta sur ce laps de temps, et je pointais un endroit sur la carte d'un repère lumineux.

-"Ziost. Tu sais ce que l'on dit de cette planète. La Sorcière suprême y a un fief, et en est responsable. Mais ce lieu, ces coordonnées, sont celle d'un temple où même elle ne peut aller. L'Impératrice l'a interdit."

Ce n'était pas tant qu'elle était contre l'étude de ce savoir, mais plutot qu'elle était contre le fait que ce savoir se retourne contre elle. Cela avait déjà failli arriver par le passé, et du coup, elle et moi avions condamné cet endroit, le plaçant sous la garde d'un monstre.

-"Nous allons nous y rendre..."

Je l’annonçais, comme si c'était facile. Comme si c'était aussi simple qu'une visite de courtoisie. Eerhia avait perdu du temps avec plusieurs sauts, alors qu'Ynnitach était au courant de notre destination. Mais l'Impératrice nous mettrait-elle des bâtons dans les roues ?

-"J'ai besoin que tu comprennes ceci : a cet endroit, il y a une source de savoir qui est immense, mais qui a un prix. Alors, ne meurt pas trop vite."

Mon visage se fendit d'un sourire, m'amusant de ce que cette révélation allait avoir comme effet sur Eerhia.
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Une grande et puissante Sith. Encore et toujours les mêmes promesses, les mêmes arguments mais toujours aucune avancée réelle en ce sens, et cela depuis que je suis entrée à son service. Croyait-elle que j’étais aussi naïve ? Ou bien pensait-elle réellement finir par me transmettre le savoir et la connaissance, en plus de l’expérience ? Oh, de ce dernier point je ne manquais pas. Je m’étais frotté à Darth Jugal, à ses sbires sur Korriban et Dromund Kaas tout en faisant tomber un autre Seigneur –avec le peu d’aide offert par Shaar-lâ-. J’avais même participé à l’abordage d’un navire Républicain, lorsqu’il avait fallu jouer les rebelles pour la première fois. Une idée qui avait moyennement marché, et il était logique de penser que la République ait finit par douter de leur véracité. Mais qu’en avais-je à faire, étant donné que le but premier de cette manœuvre était d’éliminer les traitres !

Mais de tout ça, il n’en était plus question. Les manœuvre d’Isobel nous avaient fait plonger, au point de ne plus être les bienvenues sur Dromund Kaas, et sans doute bientôt sur les autres mondes Sith. Et elle voulait réellement nous emmener sur Ziost ? Je retenais un soupir d’incompréhension, car je lui avais juré fidélité et obéissance, et cela jusque dans la mort il y a quelques instants. Elle m’y avait contrainte, et j’obéirais, sans faillir. Je me relevais péniblement, alors qu’elle s’en allait sans prendre le temps de me regarder. Prenant appui sur la console puis sur le mur, je clignais des yeux et recentrait mes pensées pour me concentrer sur le mouvement. Et finalement, j’avançais dans le peu de couloirs qui nous séparait du centre de commandement de la navette, avançant d’un pas presque chancelant, un pied botté devant l’autre, continuant de prendre appui contre le mur pour ne pas tomber lamentablement.

Je déglutissais péniblement, alors que je relevais la tête pour découvrir la projection holographique : Ziost. Egalement connu comme le portail menant à l’Empire, ce monde fut un temps la capitale des Sith avant que Dromund Kaas ne lui pique la vedette. Planète baignée par le côté obscur, ce monde ressemblait étrangement à sa jumelle désertique, avec ses reliefs escarpés et ses grands déserts. Des déserts la plupart du temps recouvert de glace. Pourquoi ne pas avoir rétabli le siège de l’Empire sur ce monde ? Peut-être le fait que la République avait déjà un doute sur son existence depuis déjà plusieurs centaines d’années avait influé en ce sens. Les propos de Riakath semblaient aller quelque peu en ce sens, et je me demandais si le fief en question était la Citadelle Sith sensée avoir été abandonnée depuis la dernière guerre contre la République et les Jedi. Mis c’était peu probable, car ce lieu avait déjà été visité de nombreuses fois. Si Ynnitach en avait interdit l’accès, c’est que son temple n’était pas ce dit lieu. Je finis cependant par me reconcentrer sur les propos de ma maitresse, pour demander calmement, la fougue de ma dernière question ayant disparue suite au châtiment qui m’avait été infligé :

« Maitresse… ne risquons-nous pas que la Sorcière Suprême ne… vienne à notre rencontre ? Votre… sœur a déjà dû prévenir le Conseil Noir, depuis notre départ. »

Ce n’était pas un conseil, juste une remarque. Je n’étais pas certain que le terme de « sœur » soit toujours approprié étant donné la situation, mais c’était dit. Je ne pouvais changer mes propos. Bien qu’Isobel semble penser que rentrer dans ce Temple allait être simple, je ne pouvais que rester méfiante. Avec elle, on pourrait croire que tout est simple. Que du contraire, justement ! Et la dernière remarque fut suffisante pour me faire comprendre qu’effectivement, entrer dans ce temple ne serait pas aussi simple qu’elle ne l’avait laissé penser de premier abord. Mais voulait-elle dire autre chose ? Qu’elle ne me gardait à ses côtés que pour entrer dans ce lieu, où ma mort serait au final, inéluctable ? Ou bien remettait-elle une fois de plus en doute mes capacités ? Qu'étais-je réellement à ses yeux ? Son apprentie ? Ou bien un simple jouet, une chose, un objet dont on a l’utilité et que l’on finit bien vite par se lasser, et par le mettre de côté ?

« Je… comprends, bien que je n’ai jamais failli aux ordres que vous m’avez donné, Excellence. Et étant donné la distance qu’il y a entre nous et nos… possibles poursuivants, on devrait pouvoir prendre… une trajectoire directe vers Ziost. Mais l’on pourra nous localiser plus… facilement, maitresse… »


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La Sorcière Suprême ... Autrement appelée Axkya Lya. Une Darth de renom dont il fallait reconnaitre le mérite et les talents. Encore que je n'admettrais jamais sa supériorité face à moi. Et ça, Eerhia allait le comprendre.

Mon visage revenait vers elle, souriant, les yeux pétillants.

-"Tu le penses vraiment ?"

La question, purement rhétorique, n'appelait pas une réponse. La dite réponse était évidente. Et cela même si je doutais que Ynnitach prévienne réellement cette peste de Sorcière. Nous allions sur son sol, son terrain : la planète Ziost. Les académies qui s'y trouvaient étaient sous son commandements directs. Autant que la zone interdite que nous nous apprêtions à visiter.

-"Bien sur que nous allons la croiser. Et j'espère qu'elle va s'interposer ..."

Je ne cherchais pas à retenir mes intentions, ni mêmes les émotions que ce genre d'idées provoquaient dans mon esprit. Elle viendrait, nous la croiserions, et avec de la chance, elle chercherait à s'interposer entre moi et mon objectif. La Reine m'avait jadis fait promettre de ne pas attenter à sa vie directement, comme à celle des autres membres de son Conseil Noir, sauf sur son ordre direct ou si la situation l'imposait. J'étais lié à ce pacte, que j'avais contourné sur Byss avec cette chère Eerhia, mais pour cette Lya, l'enjeu serait de taille. Pas d'armée de rebelles, pas de blessures meurtrières avant, rien qu'une Sorcière entrainé face à laquelle une apprentie seule n'aurait aucune chance.

-"Mais vois-tu, nous allons nous accomoder de cette situation. Et nous allons tourner ça à notre avantage."

Eerhia ne serait pas sacrifier, mais il n'était pas encore temps de lui dire. Car finalement, pour l'Holocron, Eerhia ne serait un sacrifice que de peu de valeur. Bien moins apétissant que cette péronnelle prétentieuse.

-"Prends la trajectoire directe. Et poses-nous aux coordonnées contenus dans le pad que nous avons récupéré. C'est l'entrée du canyon qui nous mènera à ton destin, petite protégée."

Sur ces mots, je la laissais. J'avais à faire pour me préparer. Si Lya était intelligente, je la croiserais dans ce canyon. Et ma rémission n'était pas encore complète. J'avais besoin d'asservir la Force, de commander au Coté obscur de m'apporter sa force, son aide, sa puissance. Et pour ça, j'avais le bon vaisseau. Je me retirais dans une salle de méditation, si l'on pouvait nommer cela ainsi, et je m'agenouillais en verrouillant la pièce. Mes yeux se fermèrent, et je perdis la notion du temps et de l'espace. Il n'y avait plus que moi, et mon ambition. Il n'y avait plus que moi et ma haine. Au final, il n'y avait plus que moi.

Plusieurs heures plus tard, je sortais, sentant finalement que nous nous étions posées à destination. Ziost dégageait toujours cette même impression, dans le même appanage que Byss ou Kaas : un profond lien avec la véritable nature de la Force. J'aimais cette sensation, je la désirais presque au plus haut point. J'avisais Eerhia, qui semblait m'attendre déjà.

-"Il est temps... Il est temps pour toi d'entrevoir ce que veut dire Pouvoir. Allons nous servir sur cette planète... "

Pourtant, je restais immobile encore. La fixant, j'eus envie de la récompenser pour sa "loyauté".

-"Je t'autorises trois questions, auxquelles je répondrais de manières complètes sur ce monde. Je partagerais mon savoir avec toi, pour peu que tu choississes bien tes questions. "

Et alors que je prononçais ces paroles, la marque apparue sur mon bras, comme sur celui d'Eerhia. Et mon bras n'était pas habillé. Cela dit, je me dirigeais vers la rampe.
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Je ne la quittait pas des yeux une seule seconde, comme envoûté par la grâce de la Zeltronne qui était ma maitresse Sith. Elle avait la connaissance, le pouvoir et les capacités de faire vivre cette même connaissance. Je n'étais pas certaine que se rendre sur Ziost soit la meilleure des choses à faire, mais la chose dont j'étais sûre, c'est que je me devais de la suivre. Encore un temps, tout du moins. Car ce n'était plus à moi de prouver que j'étais digne de rester à ses côtés, mais bien à elle de me montrer pourquoi j'avais tout intérêt à le faire. Tout comme il était évident que je pensais que la Sorcière Suprême allait venir nous rendre visite aussitôt que nous aurions posé le pied sur Ziost. Qui laisserait impuni des personnes marchant sans foi ni loi sur ses terres ? Non, elle viendrait, j'en étais certaine. Mais viendrait-elle seule ? Là était à mon avis la véritable question.

Pourtant, je ne comprenais pas Isobel. Pourquoi espérer que la Sorcière viendrait ? Pour la mettre à mort ? Pour la piéger ? Ce devait forcément être une de ces choses, car je la voyait mal tenter de s'en faire une alliée. Il n'y avait aucune raison à cela, Isobel n'étant pas intéressée par l'idée de prendre la place à Ynnitach en fomentant un semblant de coup d'état. C'était là une chose dont j'étais absolument certaine. Mais alors quoi ? Elle voulait vraiment que je tente de l'affronter ? Elle voulait donc ma mort, ça ne pouvait être que ça ! Elle voulait me sacrifier, pour je ne sais quelle raison ! Non, cela n'allait pas arriver, j'allais devoir trouver un moyen d'échapper à cela.

Le plus simple serait de profiter de la faiblesse encore latente de ma maitresse pour tenter de la piéger, de la tuer ou je ne sais quoi du genre ! Mais non, ce serait vain. Elle aurait juste à le ver la main et je serais morte alors qu'elle viendrait mordre ma carotide pour se satisfaire de mon sang. Non, j'allais devoir trouver autre chose. Fuir, en profitant de son éloignement pour changer la trajectoire du vaisseau vers un monde où je pourrais disparaître ? Elle le sentirait, et j'en reviendrais au dénouement de la première idée. Non, je devais me résigner à attendre d'arriver sur Ziost. Alors seulement là-bas je pourrais tenter d'agir. Oh, et je ne pouvais pas me permettre d'échouer. Oh ça non...

"- Il sera fait selon vos désirs, Maitresse... Je vous attendrait au sas, si vous n'êtes pas déjà prête à notre arrivée.."

Oui, et peut-être que je pourrais m'enfuir avant qu'elle n'arrive. Mais pour allez où ? Dans le sbras de cette Sorcière, qui m'égorgerais ou pire.. prononcerait des incantations sur le cobaye que je serais devenue pour elle ? Non, surement pas !

Je regardais Isobel s'éloigner, alors que je prenais place dans le fauteuil. Le pad en main, je saisissais les données dans l'ordinateur de vol mais je n'engageais pas la nouvelle course. j'étais... songeuse. Peut-être qu'au final, l'idée de prendre une trajectoire toute différente était la bonne ? Revenir sur Dromund Kaas pour la livrer à Ynnitach et m'en sortir avec ses possessions.. Non. Certainement pas, Isobel sentirait venir le traquenard. Je devais me résigner, et j'enclenchais le changement de trajectoire. Le vaisseau sortit de vitesse lumière, le temps de calculer le nouvel itinéraire, direct, et de faire refroidir les propulseurs. Puis nous étions reparties, direction Ziost. Le voyage, en lui-même, ne serait pas très long. Quelques heures, tout au plus. Des heures que j'allais mettre à profit pour me ressourcer. Entrant en méditation pour récupérer mes forces, j'en sortais que lorsque l'appareil émergea de l'hyperespace autour de Ziost. Je me redressais, me dirigeant de nouveau vers le poste de pilotage pour contempler la planète aride aux reliefs en partie glacés. Je passais en manuel, faisant plus confiance à mes réflexes qu'en ceux brutaux de l'ordinateur du vaisseau. Pénétrant l'atmosphère de manière plus discrète que ne l'aurait fait l'ordinateur de bord, je nous frayait un chemin en rase-motte, puis entre les falaises abruptes pour finalement ralentir au dessus de la zone indiquée, décelant une grande plaine au milieu des montagnes. Ce devait -être là. Ne détectant rien aux alentours, je posais la navette en douceur, coupant toute l'alimentation pour éviter une détection trop précoce par nos possibles adversaires.

Aussitôt cela fait, j'étais sortie pour me préparer. j'avais déjà ma tenue légère mais je prenais tout de même un petit sac pour pouvoir y déposer les choses qui pourraient être récupérées là où nous étions sensés nous rendre. Vérifiant que mon sabre-laser était à ma ceinture, j'avais rejoins l'arrière du vaisseau pour en abaisser la rampe. L'air extérieur, plus pur que celui de la navette, s'engouffra à l'intérieur de celle-ci alors que je laissais mon esprit vagabonder lentement sur les doux flots de la nature obscure de ce monde. Regardant Isobel arriver, je l'avisais instant, elle et ses propos. Elle parlait encore et toujours de pouvoir. n'avait-elle pas comprit que le pouvoir en lui-même n'était pas le plus important à mes yeux, mais bien plutôt la connaissance et la compréhension de la Force, du côté obscur ? J'étais avide de connaissance, qui elle amenait au pouvoir. La puissance et le pouvoir brut en lui-même n'était que tromperie... Mais bon, j'allais faire avec, ce n'était pas comme si j'étais sur le point de mourir de toute manière.

"- Trois questions avant d'y aller ? Qu'est-ce que vous voulez que je vous demande.. Je ne connais rien de Ziost."

Enfin si, je sais que c'est une planète d'importance pour les Sith, qui fut ravagée par la République et les Jedi il y a plusieurs siècles. Qu'il y avait des secrets enfouis. Mais le reste, qu'est-ce que j'en savais, hein ? Si, il y avait bien deux trois questions, mais elles étaient bien plus personnelles !

"- Quel est votre rapport avec ce monde, Maitresse ? Je veux dire... vous y avez déjà été, pour y faire quoi ? C'est une chose dont vous faites peu, parler de vous..."

Mais en y repensant, à quoi cela me servirait de savoir tout sur elle, hein, vu ce qu'elle semblait me réserver ? Elle voulait que je lui accorde ma confiance, et derrière, elle voulait que je me sacrifie bêtement pour elle ? Surement pas !

"- M'enfin, trois question... C'est facile de me donner un peu de votre savoir juste avant de m'envoyer à la mort. Je ne vous suis plus si utile, que vous me jetez en pâture à cette Sorcière ? Je voulais vous demander une faveur, à la place des autres questions. Je voulais que vous m'aidiez à forger une autre personnalité, comme vous l'avez fait. Mais à quoi ça sert, vous allez me sacrifier..."

Une chose de dîtes. Je savais très bien ce qui m'étais réservée, à présent. Quitte à mourir, autant que ce soit tout de suite. On gagnerait du temps..


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-"Eh bien eh bien ... en voila de bien nombreuses questions ..."

Alors c'était donc cela qui la dérangeait. Elle croyait réellement que j'allais la sacrifier à cette catain de sorcière suprême. L'idiote. Mais bon, j'avais promis de répondre à trois questions, j'allais le faire. Et entamant ma descente de la rampe du vaisseau, mon champ de vision mit au jour l'horizon aride de la planète sur laquelle nous venions de nous poser.

-"Je suis venue sur Ziost à la poursuite d'un savoir séculaire. Un savoir qui se cachait dans les entrailles de ce monde. C'était il y a déjà bien longtemps. A l'époque où Darth Orn vivait encore, et avait pour apprentie notre chère Impératrice."

Mon visage se fendit alors que je repensais à cette époque, où tout alors était plus simple, plus facile, et en même temps où tout était plus compliqué. Il fallait nous cacher de nos pères, afin de mettre au point notre projet pour renverser l'Advorze, mais aussi prudente pour apprendre ce savoir que nous voulions notre. A l'époque, je ne savais pas réellement ce à quoi m'attendre. Aujourd'hui, ce serait différent.

-"Nous l'avons trouvé. Nous l'avons utilisé. Et j'en ai payé le prix, plus d'une fois..."

Mon visage s'était retourné vers celle qui m'accompagnait sur ces derniers mots. Et même si l'un de ses prix avait été une longue, très longue peine d'emprisonnement ainsi que la perte de mon premier corps, je m'en accomodais. Après tout, j'étais Zeltronne. Je savais faire avec, pour autant que je ne regrettais rien. Et je terminerais mon existence sans regrets, si un jour cette fin venait à arriver.

-"Ces mots prendront plus de sens une fois notre destination atteinte."

Je pris alors une profonde inspiration, et entreprit de quitter la rampe pour fouler enfin le sol de Ziost. Et l'impression fût la même que jadis. Cette planète baignait dans le coté obscur, à l'instar de Kaas ou de Byss. C'était délectable, enivrant. Un désir qui s'entendit dans ma voix, alors que je murmurais à celle qui pouvait m'entendre :

-"Sens-tu cette puissance ? Cette présence ?"

Mes pas se succédèrent, alors que je tentais de reprendre le contrôle de mes sens pour en revenir aux trois questions auxquelles j'avais promis de répondre. Il en restait deux. Enfin deux ... si l'on pouvait dire.

-"Tu as tord. Comme d'habitude me diras-tu peut-être, à ta décharge. Mais je vais être magnanime pour une fois et ne pas t'en tenir rigueur. Après tout, j'ai intentionnellement laissé peser le doute sur ton devenir. Mais je ne vais pas te jeter en pâture à la Sorcière. C'est elle que je vais jeter en pâture, et crois-moi, je vais y prendre beaucoup de plaisir. Je vais la trainer jusqu'à sa mort, sans aucune vergogne ni même un sentiment d'empathie à son égard. Je vais la rendre à celui qui fut son époux à une époque."

Je ne le reconnaitrais pas publiquement, oralement, mais Eerhia m'était devenue précieuse sur certains aspects. Et pour cela, la sacrifier aurait été bel et bien une perte. Une perte dont je n'étais pas prête pour l'accepter. Pour l'instant tout du moins. Quant à sa dernière question, ou demande...

-"Je peux effectivement t'apprendre cela, si c'est ce que tu souhaites. Nous commencerons aussitôt que nous quitterons Ziost."

Mais ces mots m'arrêtèrent. Ces mots, et mes sens. Ce n'était plus la planète que je sentais. Et ceux-là puaient les laquais à dix kilomètres. Cette garce avait fait vite, et nous envoyait déjà son avant garde.

-"Laissons-les s'approcher. Laissons-les venir à notre suite. Il est important que certains d'entre eux nous suivent pour un temps. Leur... sang pourra nous être utile. Maintenant, si l'un d'eux devient trop entreprenant, n'hésites pas non plus."

Je souriais, lui donnant le pouvoir de juger, de choisir vie ou mort pour nos invités. La vérité était telle que nous avions encore quelques kilomètres à parcourir dans cette passe rocheuse avant d'arriver à la porte du Temple qui nous intéressait. Et je savais pertinemment ce qui nous attendait en son sein.
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Cela faisait peut-être beaucoup de questions pour elle, mais il ne s’agissait que de la surface de l’iceberg. J’en avais beaucoup d’autres en réserve, que je gardais pour plus tard dans l’idée de les distiller au cours de notre parcours. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle réponde aux questions, mais plutôt qu’elle ne vienne faire usage de la Force pour me remettre à ma place suite à mon moment d’insolence. Il n’en fut rien, et j’en restais quelque peu étonnée, pour ne pas dire bouleversée. Evidemment, son explication ne fut pas très claire. Au final, elle restait elle-même. Je ne savais pas de quel savoir il s’agissait et le nom de Darth Orn m’était plutôt inconnu. Elle parlait de ce savoir comme quelque chose de puissant et redoutable puisqu’elle affirmait en avoir payé le prix à plusieurs reprises, mais cela ne me donnait pas plus d’indices à ce sujet. J’en était clairement frustrée, et sans doute le remarquerait-elle, c’est sans doute pourquoi elle se justifia avec une promesses facile à donner : « attends-donc, suis-moi, et tu verras. ». En sommes, « si tu veux continuer à développer ton savoir, suis moi comme le toutou que tu es et tout ira bien. »

J’acquiesçais cependant, préférant attendre pour pouvoir poser une nouvelle question qui ne profiterait pas de l’ambiance solennelle qu’elle m’avait offerte pour poser mon interrogatoire. Peut-être qu’en agissant de la sorte, elle m’en dirait plus. Suivant son avancée, je laissais les talons compensés de mes bottes claquer sur la rampe pour venir fouler le sol plutôt sablonneux de Ziost à sa suite. Déjà en arrivant, j’avais pu sentir la puissance du Côté Obscur, mais quitter l’enclave du vaisseau pour venir m’épanouir en plein cœur du déchainement de l’Obscurité était une sensation toute nouvelle qui me donnait presque des frissons. Korriban avait sa puissance, Dromund Kaas en avait une autre. Mais Zisot semblait étrangement plus oppressante. M’arrêtant à ses côtés, je venais observer le ciel bleuté et le soleil qui rayonnait contre les falaises des montagnes qui nous entouraient.

« Oui, je la ressens, Maitresse. C’est partout, puissant, envoûtant. Un vrai délice. »

Mon ton était quelque peu enjoué par les sensations qui me transcendaient et je laissais mes émotions guider le Côté Obscur dans mes veines. Je m’ouvrais pleinement à la Force pour en ressentir sa toute puissance, puissance que j’asservissais généralement pour obtenir ce que je désirais. Mon esprit était ouvert, et mon attention parfaitement reportée sur celle qui était encore et toujours ma Maitresse. Je la respectais pour son savoir et sans doute se moquait-elle de ma condition en retour. Ce qu’elle ne tarda pas à faire, cela va de soit. Son discours à mon sujet était clair : elle était la Maitresse, celle qui détient le savoir et qui tissait les intrigues. Moi, je n’étais que l’élève, celle que l’on peut duper facilement. Et ça elle s’en vantait ouvertement. Dévoilant enfin son plan, du moins en partie, j’essayais de comprendre quel était exactement son but. J’avais compris il y a un moment déjà que cette rencontre avec la Sorcière serait la dernière pour la membre du Conseil Noir. Je savais qu’Isobel lorgnait depuis quelque temps déjà sur son poste au sein du conseil de l’Impératrice. Mais à présent que nous en étions « chassées », comment comptait-elle en revendiquer le titre ?

« Je vois… » lâchais-je presque aussitôt son explication terminée, pour prouver que j’étais bien à l’écoute et que j’admettais une fois de plus sa supériorité sur tout les points. C’est là que je réalisais que nous n’avions jamais croisé les lames de nos sabres lors d’entrainements, qu’elle m’avait toujours laissé faire, en autonomie, pour développer mes capacités. C‘était sans doute la raison de mon quasi-surplace à ce sujet. Aussi, lorsqu’elle accéda à ma demande, je ne pus qu’incliner la tête sans laisser échapper un seul mot. Les remerciements explicites ne furent jamais bien accueillis avec Riakath. Alors avec Isobel, je ne préférais pas tenter l’expérience.

Finalement, elle donna l’alerte, signalant que quelqu’un approchait. Ou plutôt un groupe. Etendant mes sens, il me fallut quelques instants de plus, le temps qu’ils se rapprochent un peu, pour que ma pensée, faisant écho dans la Force, ne viennent sentir leur présence. Les ordres d’Isobel quand à leur sujet étaient clairs : j’avais droit de vie ou de mort sur eux, mais elle préférait en garder vivant. Comment comptait-elle les convaincre de se soumettre, je l’ignorais. Mais ceux qui approchaient n’étaient pas de simples soldats. Ils rayonnaient dans la Force, et j’en déduisais qu’il devait s’agir d’acolytes ou d’apprentis.

La sensation dans la Force fut bientôt supplantée par ma vision du groupe d’individus. D’abord floues, les silhouettes ne tardèrent pas à se distinguer pour finalement laisser transparaître six individus. Deux semblaient bien jeunes et ne représenteraient pas une menace sérieuse. Au mieux, ils serviraient de chair à canon. Les quatre autres rayonnaient plus forts et avançaient avec une démarche plus déterminée pour s’arrêter face à nous, à quelques mètres. Ils ne parlèrent pas, et je ne fis rien de plus en ce sens. Leurs intentions étaient claires, et c’est seulement lorsque leurs lames rougeoyantes fendirent l’air que je me portais un peu plus sur le côté. Face à moi, l’un des plus jeunes se jeta sur moi en premier et je le repoussais aisément en parant son sabre avant de le propulser au loin d’un coup de botte puissant à l’entrejambe. Il fut rapidement suivit par un des quatre plus expérimentés, les autres fonçant sur ma Maitresse en pensant qu’ils allaient s’en sortirent grâce à leur supériorité numérique. Mon agresseur, lui, n’eut pas l’occasion de me toucher. Déjà, un éclair rouge avait jaillit de ma main pour l’immobiliser et le laisser rager de douleur. M’approchant, mon sabre faucha ses jambes et il s’écroula au sol. Venant poser une jambe sur son torse, je profitais encore une fois des bienfaits et du bonheur issus de la ponction de son énergie vitale avant de planter ma lame dans sa gorge. « Pitoyable… » Lorsque je me redressais, je constatais qu’Isobel était elle-même sur le point d’en finir avec ses « adversaires. »


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-"Non ... Non ... Pitié ... Aaaah"

Le corps se contorsionna sous la douleur, alors que ma main laissait échapper des éclairs dans sa direction. Pitié ? Il avait osé demander que je fasses preuve de clémence à son égard, alors que mon esprit finalement ne faisait que suivre la véhémence qu'il m'avait lui-même transmise en essayant de m'asséner un coup fatal. J'avais presque envie de rire de la situation. Et cette envie se manifesta par une continuité de son sort, alors même que la vie avait quitté son corps de pauvre petit laquais.

-"N'avais-je pas dit qu'il fallait en garder en vie ?"

Mon regard se porta sur mon apprentie, alors que ma voix laissait à planer un doute sur un devenir. J'en étais persuadée, elle n'avait pas remarqué la marque sur son corps, symbole de notre Pacte plus tôt dans la soirée, aussi je laissais un instant de silence, entreprenant une marche à sa rencontre. Une marche lente, avec un sourire qui se faisait de plus en plus grand. Et enfin je stoppais mes pas, proche d'elle, pour dévoiler enfin les propos suivants.

-"Le première leçon de ton entrainement, c'est bien qu'il faut parfois s’accommoder des situations présentes."

D'une certaine manière, l'on pouvait dire que je la félicitais. Mais ça n'irait pas plus loin. Je revenais sur mes pas, et repartit en direction du tombeau non loin. Et une quinzaine de minutes plus tard, nous y étions. Devant nous, dans la paroi rocheuse, s'étendait une porte qui marquait l'entrée d'un réel lieu empli de ténèbres. Mon coeur battait plus vite, et je le sentais. Mon corps était différent de la dernière fois, mais mon esprit était intact. Je me rappelais de ce que nous avions laissé derrière nous, et de ce qui condamnait l'entrée à cet endroit. Un peu plus loin derrière nous, visible si nous nous étions retournées, la garde s'était arrêtée. Elle n'irait pas plus loin, pas sans leur Maitresse si précieuse.

-"Oublies-les. Pour l'heure, ils ne sont pas prioritaires. Il y a, derrière cette porte... Toute la volonté d'une époque. Il y a là derrière le désir de l'Impératrice de ne pas passer."

Ma main se leva, et avec la Force, j'entrepris d'ouvrir cette porte pour finalement passer, et entrée dans l'obscurité du lieu. Il y avait peu de lumière dans ce tombeau, mais il y en avait quand même assez. Assez pour savoir où se diriger, mais pas plus.

-"Essayes ici de ne pas tuer tout ce qui bouge. Je dirais même : essayes d'être discrète. Je serais heureuse si on ne le réveille pas."

Elle se demanderait peut-être de quoi je parlais. Ma foi, qui pouvais savoir ? Ynnitach et moi avions mis tant de temps à le trouver, à l'amener et à le "dompter" alors. Sur Ziost, je pouvais imaginer quelques rumeurs sur lui, mais Eerhia ne pouvait pas décemment comprendre à quoi nous avions confié jadis la garde de cette endroit. Quelle genre de créature finalement pouvait laisser les ossements de Tukatas trainant, avec parfois encore quelques lambeaux de chairs.

-"Grrroooowaaar..."

Le son me glaça le sang. J'étais partagée, pour la première fois depuis longtemps. Partagée entre la joie du jeu pour la survie qui s'annonçait passionnant à tenter, mais aussi par la peur que ce son pouvait éveiller en moi. Et attrapant un sabre à ma ceinture, j'en regrettais réellement mes crocs que j'avais perdu.

Le pas lourd, la silhouette impressionnante, je le voyais apparaitre. Il était attiré par ce que nous étions, affamé probablement par notre chair qui l'appelait insatiablement. Nous nous étions exercé à l'Alchimie sur lui... Et j'en venais presque à regretter ce qui -je le reconnaissais- était toujours une aussi excellente idée.

Finalement, je souriais tout en serrant de ma main le sabre que je tenais et que j'activais alors qu'il rugissait à nouveau.

-"Bonjour mon beau. Je t'ai manqué ?"

L'une des pires créatures était devant nous. L'une des pires qu'il m'avait été donné de connaitre : un Tarentarek. Et pire, il était modifié par l'Alchimie.
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Le premier corps vola, visiblement déchiqueté, et retomba lourdement au sol. Son propriétaire n’était déjà plus là, l’esprit s’étant envolé à jamais. Isobel s’occupait déjà du second, et je compris bien vite qu’elle avait elle-même prit la décision qu’elle m’avait pourtant laissé peu de temps auparavant : le choix de tous les éliminer, ou de les garder en vie. D’un geste léger du pied, j’écartais le corps encore prit de spasme de l’apprenti que je venais de neutraliser. Du sang noir venait se répandre sur lez sol depuis sa gorge. Ses mains tremblaient. Tout son corps tremblait. Puis il se raidit et la vie quitta ses yeux alors que je le fixais d’un regard d’encre. Alors que crépitaient les éclairs lancés par ma maitresse, je déplaçais vers le pitoyable acolyte qui ne se relevait que difficilement en se tenant les parties sensibles. Il manqua de perdre l’équilibre et de rechuter tandis que j’arrivais devant lui. Il eut juste le temps de relever la tête pour identifier l’ombre qui venait d’apparaître et de lancer un suppliant « Non attendez. » avant que la lame de mon sabre s’abattent de bas en haut au travers de sa poitrine et de son cœur. Son corps se redressa alors que le jeune homme laissait échapper un hoquet de douleur.

« Shhh… c’est finit... »

Et retirant ma lame, je reculais d’un pas et pivotais pour mettre un terme radical à sa vie. Son corps retomba à mes pieds et mon regard suivit un bref instant sa tête qui rebondit sur le sol.

Je laissais l’odeur de chair brûlée et la sensation de mort enivrer mes sens alors qu’un sourire venait enfin pointer sur mes lèvres. Ma lame se rétractait tandis que mon ouïe venait attraper la fausse remontrance de la Zeltronne. Je n’avais rien vu de la marque du pacte sur mon corps, mais je la voyais bien s’approcher vers moi d’une démarche lente, avec un sourire qui ne cessait de s’étirer. Allait-elle me sanctionner après m’avoir laissé un choix qu’elle avait elle-même influencé pour que nous mettions à mort le groupe venu à notre rencontre ? Il n’en fut rien. Lorsqu’elle stoppa, ce ne fut qu’une simple explication qui vînt à nouveau s’inscrire dans mon esprit.

Evidemment qu’il fallait parfois faire des compromis, ou accepter que certaines situations nous échappent. Ce n’était pas une leçon, mais une évidence ! Si toutes les leçons qu’elle avait promise de m’inculquer étaient similaires à celle-ci, alors je m’étais bien fait rouler !

« Oui, Maitresse. Je suis du même avis. » lâchais-je pour seule réponse. Une marque d’approbation, rien de plus.

Mon regard finit par se porter dans la direction d’où venaient les remous dans la Force. Au loin, je pouvais aisément discerner une assemblée réunie et qui nous épiait. Il devait sans doute s’agir de la garde. Ainsi, nous en avions éliminé les éclaireurs. Ils étaient immobiles, et je faisais confiance à Isobel une fois de plus. Je comprenais bien vite qu’ils n’oseraient pas bouger, pas après nous avoir vu à l’œuvre. Sans doute nous avaient-ils identifiées.

« Qu’entendez-vous par « ne pas passer » ? »

Je n’eus pas de réelle réponse. Sa démarche et son attitude semblait décrire quelque chose de dangereux et d’inquiétant et sa remarque à mon sujet ne faisait que confirmer la chose. Je savais me faire discrète. Si c’était nécessaire, alors je le serais. Elle n’avait pas d’inquiétude à avoir à ce sujet. Alors que marchâmes dans les couloirs plutôt sombres qui se cachaient derrière la porte d’entrée, les répercussions d’un bruit sourd me firent frissonner. Dans la Force, je pouvais ressentir la crainte et la joie qui rayonnait de chez Isobel, et je me demandais si je devais m’en retrouver soulagée ou inquiète.

La voir saisir son sabre m’arracha une grimace. Tout ceci n’annonçait rien de bon et je ne tardais pas à effectuer la même manœuvre. Lorsque le pas lourd fit trembler le sole t que la silhouette fit son apparition dans le large et haut corridor, des traits apeurés apparurent sur son visage. Cette créature puait le côté obscur en plus d’être massif et immense. Mon regard glissa vers Isobel, dont l’inquiétude semblait avoir disparu.

« Manqué ? Vous connaissez cette chose ?


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Est-ce que je le connaissais ? Mais bien sur que je le connaissais. C'était évident. Mais l'heure n'était pas aux réponses. L'heure était au combat. Et ça, le Tarentatek en face de nous l'avait compris, car il chargea sur nous sans équivoque. J'avais l'impression qu'à chacun de ses pas, qui faisait trembler les murs et le sol, ce dernier allait céder sous nos pieds et que ce serait la fin. Il fallait réagir face à un ennemi de cette taille, et il fallait réagir vite.

Ce que je fis personnellement. Concentrant la Force dans mon poing, je lança une vague télékinétique sur l'une de ses jambes. Dans sa charge empreinte de folie et de faim, l'animal ne l'évita pas, et s'affala sur son flanc. Moi, j'entamais alors une course pour le passer sur le coté, cherchant à éviter tout contact, et surtout avec ses griffes empoissonnées si je me rappelais bien. Il nous fallait atteindre une des salles suivantes, grande, spacieuse. Dans cette salle, j'aurais l'avantage sur elle.

-"Suis-moi !"

L'ordre, crié, ne souffrirait surement d'aucune hésitation de la part d'Eerhia. Au final, c'était ça ou affronter seule l'animal qui essayait déjà, alors que nous passions de nous happer dans des griffes. Peut-être également que cette chère Arkanienne méritait un complément d'informations.

-"Mefies-toi de ses griffes et gardes la cadence."

L'ennui, c'est qu'il se releva et entama sa course également. Plus grand que nous, ces enjambées étaient réellement handicapante à notre encontre mais le sort nous était favorable. Déjà le bout du couloir apparaissait et ce ne serait qu'une histoire de seconde.

-"Ta priorité, c'est d'ouvrir la porte qui se trouvera sur la gauche. Celle avec des inscriptions en Sithese."

La porte en question était imposante, bloquée par une énorme poutre de pierre pour laquelle Eerhia aurait probablement du mal. Mais c'était ça ou faire mumuse avec notre ami du moment. Et cela dit, je freinais ma course, me retournant pour faire face à l'abominable créature et lui lançait toute la foudre que j'avais en réserve. Les éclairs jaillirent de mes mains, l'une légèrement embêtée par la prise que j'avais sur le manche de mon sabre, et vinrent percuté mon ennemi autant qu'effriter les parois du couloir où nous étions.

Il y eut un râle, et la bête ralentit sa course, se protégeant de son bras massif le visage. Mais si sa course ralentit, la chair de ses os, le cuir de sa peau, tout résista, et mon attaque -j'en étais consciente- ouvrirait plus son appétit que ne le blesserait. Pour autant, je ne comptais pas lâcher une once de pression, et je ne le fis pas. Jusqu'à ce que, m'atteignant, la bête m'expédie directement dans la pièce en question, d'un revers de bras. Mon corps alla violemment percuter le mur au fond de la salle, pendant que l'animal entrait dans celle-ci encore fumant, mais bien prêt à en découdre.

Je n'avais pas honte de le dire, j'avais mal. Le sang qui commençait à couler de mon crâne et les égratignures présentes sur mon corps en seraient les témoins. Mais en même temps, ce n'était pas tous les jours que l'on rencontrait pareil adversaire. Cependant, l'espace d'un instant, j'eus l'impression désagréable du remake, me revoyant sur Byss, faible et pathétique. Me redressant finalement, je crachais un filet de sang en regardant le Tarentatek. Et attirant mon sabre qui était tombé dans la course, je changeais mon ordre :

-"Oublies la porte ! Il faudra être deux pour le terrasser. "

Devais-je lui dire que le cuir de sa peau résistait aussi très bien au sabre-laser ? Peut-être. Mais l'on apprend réellement de l'expérience. Et elle voulait s'améliorer en combat au sabre non ?
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Lorsque le monstre de plusieurs mètres de haut s’élança dans notre direction, un sentiment d’effroi me parcouru l’échine, consciente que nous allions finir écrabouillées si nous n’agissions pas rapidement. Le sol tremblait à chacune de ses foulées, entraînant avec lui des pierres désolidarisées du mur à cause de l’érosion et du manque d’entretien de l’édifice. A chaque pas, je craignais que le plafond du couloir ne s’effondre sur nous, nous ensevelissant à jamais dans les tréfonds de ce temple maudit. Je me savais incapable de l’arrêter. Il était à parier que l’efficacité de mes quelques connaissances des pouvoirs obscurs soit ridicule face à cette bête. N’était-ce pas justement, d’après les légendes, un monstre créé de toute pièce par l’influente noirceur de la Force ? Il ne me restait donc plus que quelques armes, dont mon sabre-laser et la ruse.

Fort heureusement, j’étais accompagnée par une véritable adepte du côté obscur qui n’hésita pas à déchaîner sa puissance contre la monstruosité, laquelle s’affala de tout son flanc sur le sol face à une attaque qu’il n’avait pas prévu. Néanmoins, il ne tarderait pas à se relever. C’est pourquoi je n’hésitais pas à suivre Isobel avec confiance avant même qu’elle ne me conseille de le faire. Je ne souhaitais pas avoir à affronter ce colosse seule.

Je rasais le mur, sautant par-dessus une des pattes de l’animal pour pouvoir éviter sa frappe réflexe. Je me réceptionnais sans mal de l’autre côté, sur mes quatre appuis. En tournant la tête dans la direction du tarentarek, je constatais qu’il avait déjà commencé à se redresser.

« Je suis derrière vous ! »

Oh oui, je l’étais et je ne la laissais pas me distancer dans sa course effrénée car l’animal avait déjà repris sa poursuite. Le sol se remit à trembler violemment à chacune de ses enjambées, que je sentais plus intense à chaque foulée. Il nous rattrapait aisément. Notre équilibre fut en péril jusqu’au bout, et je manquais de chuter à plusieurs reprises. Je fus soulagée de constater la présence d’une grande salle au bout du couloir. Il s‘agissait d’un lieu où nous aurions l’avantage contre la bête.

« Compris ! » lâchais-je en réponse à ses instructions alors que nous pénétrions enfin dans la grande salle.

Je ne tardais d’ailleurs pas à doubler Isobel qui ralentissait pour pouvoir ralentir la bête et je bifurquais sur la gauche. Je cherchais la dite porte du regard avant de me diriger vers elle en constatant la difficulté de la tache : la porte était immense et son verrou l’était tout autant. Il s’agissait d’une énorme poutre de pierre qui bloquait les deux battants de sa longueur. Ma télékinésie n’était pas suffisante pour la déplacer, je le savais, mais je ne pus m’empêcher d’essayer. Notre situation était plus ou moins critique, je devais donc agir au plus vite, et en utilisant toutes mes ressources.

Faisant appel à la Force et à mes émotions telles la peur, je cherchais à nouer le côté obscur autour de moi, à affaiblir sa volonté de résistance pour pouvoir le commander sans contrainte. Hélas, je ne pouvais me détacher du combat qui se déroulait derrière moi, dont l’écho dans le flux de la Force était chaotique. Je ressentais aisément la résistance de l’obscurité puissante dans lequel baignait l’endroit, si bien que je ne parvins à déplacer la gigantesque poutre de pierre que de quelques dizaines de centimètres avant qu’Isobel ne vienne demander mon assistance.


Autant rester réaliste : je ne savais pas du tout de quelle manière m’y prendre face à cette monstruosité, mais ma chance de la terrasser était bien plus élevée que celle de déplacer la poutre. Je pivotais donc pour faire face au combat et je ne pus qu’à moitié surprise de constater que le tarentarek avait l’avantage. Je regardais Isobel, sabre en main, avant de porter mon attention sur le bestiau qui la chargeait. Je me devais d’agir.

Laissant la lame rouge sang de mon sabre jaillir de nouveau, je m’élançais dans la direction de l’animal. Courbant lentement ma trajectoire, je faisais appel à la Force pour prendre une impulsion et bondir dans sa direction. L’objectif était simple : atteindre son dos et sa nuque, là où sa carapace devrait être moins résistante, du moins en théorie. Arrivant sur l’animal, je m’agrippais comme je pouvais, prenant mon sabre dans une prise inversée pour laisser ma lame s’abattre à plusieurs reprises. Mais même là, sa peau semblait résister, bien que la bête laissa échapper plusieurs hurlements caractéristiques de sa gêne, voir de sa douleur. L’animal ne tarda pas à se débattre, cessant sa course pour tournoyer lentement. Pour ma part, je résistais pour rester accrochée à son dos, évitant ses gros bras au mieux pour me hisser au niveau de sa nuque. Prête à frapper, je sentis cependant le choc qui suivit, lorsque son bras vînt heurter mon corps, me propulsant en arrière sur plusieurs mètres.

« HUMMPF ! »

Je rebondissais sur le sol avant de rouler pour finalement m’échouer sur le ventre alors que je canalisais la douleur pour en diminuer son ressenti tout en décuplant ma colère et ma frustration. Relevant la tête, je réalisais que le monstre avait changé de cible et fonçait sur moi. Profitant de l’adrénaline et la crainte de finir écrabouillée, je me relevais pour lui faire face, prête à bondir de côté pour esquiver sa frappe à venir.

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Le combat continuait, mais je n'avais pas le temps pour ces trivialités. Et je ne voulais plus être patiente. Je ne voulais plus être sage ! J'avais prévenu Ynnitach de toute manière : le gardien que nous avions placé, j'allais le réduire au silence.

Alors que la bête était au prise avec Eerhia, je me concentrais une nouvelle fois. La Force était mon esclave, et grâce à elle, j'allais libérer un passé de ses chaines. Et puisque ce passé se trouvait derrière cette porte, cette imposante porte, j'allais faire d'un Tentatek un bélier. Enveloppant l'animal sombre de ma prise, je le soulevais finalement, pour que ses pieds ne touchent plus le sol. Mais l'effort était difficile. Aussi ordonnais-je, avec une voix emplie de rage :

-"Aides-moi !"

Eerhia, son apport de télékinésie, serait le petit plus qui ferait tomber la porte sur laquelle je comptais que nous balançions cet animal infernal. Et c'est ce que nous fîmes, sans le moindre état d'âme ou la moindre considération pour ce qui était tout de même une merveille de la création Sith. L'animal lacha un puissant râle d'agonie, qui se répercuta en écho dans les couloirs de ce Temple et je souriais. Notre poursuiveuse saurait interprêter ce cri. Elle comprendrait que la porte avait cédé à mes attaques, et que le Gardien de l'Impératrice était maintenant défait.

Cet exploit provoqua, dans la chute de la porte, un épais manteau de poussière, presque aveuglant quant à ce qui se trouvait derrière. M'approchant alors d'Eerhia, je la congratulais d'un sourire, si rare de ma part. J'étais satisfaite de son aide.

-"Suis-moi."

Avançant et traversant la porte, celle-ci donnait sur une anti-chambre. Et en son centre, un escalier. Quelques reliefs sur les murs auraient arrêtés les fanatiques de la Sorcière Suprême s'ils avaient transgressé l'interdit émis par l'Impératrice, mais moi, je savais où était réellement la raison de cet interdit. Descendant l'escalier, je repris la parole :

-"Ce Temple, comme beaucoup chez les Sith, n'a pas été construit dans le but de servir de tertres funéraires. Non. Il a été construit pour cacher quelque chose, un savoir ancien qui a traversé les âges depuis bien longtemps. L'Impératrice est venue ici, il y a longtemps. Je l'accompagnais. Et nous en avions scellé l'entrée."

Un rire satisfait se fit entendre de ma part. C'était ironique. Dans les deux cas, j'étais présente. Finalement, si un jour, j'acceptais ma mort, il est probable que ce Temple finisse par être mon propre Tombeau. Quelle jouissance ce serait là... Mais voila que nous arrivions dans une autre pièce, une cavité emplie de colonnade et éclairée par des halos de Force Obscur.

Je m'arrêtais à l'entrée de la pièce dont les murs finalement n'était que paroi rocheuse.

-"Ici, le Coté obscur n'est pas que présent pour tes sens."

Je pointais une brume présente non loin, qui semblait sortir directement du sol.

-"Il est visible. Si tu t'y abandonnes, tu peux aller dedans. Tu peux te nourrir de cette noirceur. C'est quelque chose ... d'unique en son genre."

Elle pouvait ? Les mots étaient mal choisis ? Ou plutôt tronqué. Car je l'y accompagnais, et attendit qu'elle s’abreuve de l'une de ses brumes. Elle connaissant l'Aspiration de vie, la méthode était pareille. Mais c'était également pour moi l'occasion de m'assurer définitivement que son passé n'aurait plus d'impact sur elle. Elle ressortirait de ce tombeau Sith.

Pendant cette "méditation", je m'approchais des colonnes, sans les toucher, et attendit. Leur paroi était lisse, de couleur nacre et d'aspect laqué. Mais alors que j'y étais, une silhouette sembla se dessinait, hurlant un écho du passé et me rappelant pourquoi il était impératif de ne pas toucher ne serait-ce que d'un doigt l'une des colonnes.

-"L'objet que tu vois là-bas est une espèce d'holocron. On peut en tout cas le voir ainsi. Mais c'est un holocron maudit. Il donne un savoir à qui demande, mais il faut donner une chose en échange."

La silhouette vint comme percuter son coté de la colonnade, dans laquelle elle était semblerait-il, enfermée. Et ce qui était autrefois un Sith de sang pur râla, avant d'être lentement aspiré par l'obscurité de la colonnade.

-"Je te présente Lord Talissa. En son temps un notable de Dromund Kaas. En son temps, mon époux. Il a encore bonne mine je trouve."

Comprenait-elle ? J'osais l'espérer. Je n'étais pas là pour le libérer, c'était moi qui l'y avait mis. A l'époque, la Reine et moi cherchions un moyen de nous défaire de l'emprise de Darth Orn, aujourd'hui, je cherchais un autre savoir.

-"Quoi qu'il arrive, ne touches aucune de ces colonnes. Ou bien tu connaitras la prison éternelle. As-tu envie de demander quelque chose, apprentie ?"
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L’aider. Voilà une chose plus facile à dire qu’à faire. Le Tarentarek avait manqué de me briser les os lorsqu’il m’avait propulsé loin de lui. Pire encore, la monstruosité avait entamé sa carge funeste contre moi et je m’étais déjà préparée à ce qui allait suivre. Mais les choses n’arrivèrent pas. Le sol avait cessé de trembler sous ses pas et seuls ses grognements et ses hurlements de fureur rebondissaient en écho dans la pièce. En rouvrant de nouveaux les yeux, je comprenais mieux pourquoi tout semblait s’être soudainement immobilisé : la créature lévitait à quelques centimètres du sol, comme suspendue par une série de câbles invisibles. Il n’était rien de cela : la Force l’enveloppait, puissante et contrainte par un seul esprit, celui d’Isobel.

Je me redressais donc sans réellement réfléchir. Elle voulait que je l’aide dans sa télékinésie, ça je l’avais bien compris. Mais comment ? Pourquoi ? Avais-je réellement le temps de réfléchir à toutes ces questions ? Evidemment que non. Je m’appliquais donc à contraindre la Force à mon tour, lui appliquant une volonté certaine. Ce fut un mouvement aisé tant que le Côté Obscur baignait l’endroit de sa puissance titanesque.

Ma maitrise toute relative de la télékinésie n’allait pas pouvoir aider ma maitresse à supporter le poids de la bête. C‘était une évidence pour moi et c’est pourquoi je décidais d’agir autrement. Sentant que la Zeltronne voulait repousser la bête, j’appliquais des points de pression en appui des siens, pour venir offrir une poussée additionnelle aux efforts fournis par Isobel. La bête fut propulsée par notre action conjointe, s’écrasant dans un violent fracas et un puissant râle contre la porte, qui ne résista pas à la pression immense crée par le corps de la monstruosité. Cette dernière n’était plus. Son essence venait de disparaître à mes sens. Cet affrontement était désormais clos et la satisfaction d’Isobel à mon égard ne fit que confirmer la chose en plus d’égayer une certaine affliction chez ma personne. Il était si rare de la voir sourire, d’être convaincu que j’avais satisfait sa volonté.

« Avec plaisir, Excellence. »

Mon commentaire était sincère. Je me sentais en adéquation avec sa volonté, quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis les évènements de Byss. Retrouver ce sentiment était plus qu’encourageant pour moi, il était enivrant et satisfaisant. J’étais également curieuse d’en savoir plus sur les volontés qui avaient poussé Isobel à venir en ce lieu. Je voulais savoir pourquoi la Force y était aussi présente et si exaltante.

Marchant à ses côtés, je découvrais ce qui se cachait derrière le rideau de poussières soulevé par nos précédentes actions. Mon regard cherchait à percer l’obscurité du lieu dans lequel nous nous trouvions. Ma capacité à voir dans l’infrarouge laissait transparaître des formes et des cheminements étranges dans notre entourage. Si l’on n’y faisait pas attention, la pièce semblait vide et déserte en notre présence. En réalité, la pièce rocheuse était bien « vivante ». Sur les parois rocheuses, je pouvais discerner des « formes » bien plus chaudes que les murs en eux-mêmes. Quand à la brume dont me parlait Isobel, elle rayonnait de mille feux et semblait être à l’origine de toute cette ambiance invisible à l’œil de la plupart des gens. Les paroles de la Zeltronne quand à l’origine de ce brouillard ne fit que confirmer mes premières impressions. Le Côté Obscur dominait les volutes qui s’échappaient et tenait ainsi une place prépondérante dans cette pièce.

Je ne m’attendais néanmoins pas à un mouvement aussi rapide dans le sens de sa pensée, et c’est prit par le bras que je rendais dans cette brume obscurcie qui venait bientôt nous draper. Peine y avais-je pénétré que je me sentais comme emprisonnée par les effluves du Côté Obscur, comme si les volutes s’étaient transformés en de puissantes entraves qui venaient immobiliser ma personne.

Ma curiosité était piquée à vif, c’est pourquoi je m’étais une nouvelle fois ouvert aux appels attrayants du Côté Obscur sans pour autant me laisser emporter par ses enchantements. Comprenant les attentes d’Isobel de par une certaine insistance de sa part, j’agissais en essayant d’établir un contact direct avec le brouillard qui nous enveloppait, à l’image d’une action de régénération exercée sur un adversaire pour en récupérer l’essence vitale.

La réaction fut immédiate, tant je semblais me raidir et me crisper sous les effets de la puissance de l’obscurité. Mes yeux, préalablement clos, semblaient rayonner malgré leur teinte ténébreuse. Je ressentais la toute puissance du Temple, je pouvais même la toucher. J’avais même l’impression qu’avec un peu plus d’entrainement, je pourrais même interagir avec sa puissance et sa grandeur. Sans m’en rendre réellement compte, je me retrouvais envoûtée par mes désirs, qui ne se révélaient être que des reflets de cette force écrasante qui cherchait à m’ensevelir sous son poids. Ou bien encore me contrôler.
Je finissais néanmoins par comprendre la volonté salvatrice –d’autres diraient plutôt pernicieuse- de la puissance de ce Temple et de son obscurité. Je ressentais mes plus lointains désirs, ceux que j’avais enfermés pour l’éternité dans un recoin les plus éloignés de mon esprit disparaître, comme effacés à jamais de ma personne : les Jedi, leurs soi-disant vision suprême mais pourtant abrutie de la Force. Leurs dogmes que j’avais chassés de ma personne semblaient enfin disparaître.

J’aurais pu rester bien longtemps à méditer en ce lieu, peut-être jusqu’à la fin de mon existence tant je me sentais attirée, envoûtée par sa splendeur. Fort heureusement, Isobel était là pour me tirer loin des chants envoûtants de cette brume, me ramenant bien vite à la réalité dans un long gémissement de surprise. Les images qui se dessinaient devant moi semblaient irréelles, mais j’en concevais pourtant la réelle existence de part la diffusion de leurs énergies sur les colonnes à l’aide de ma vision si spéciale. J’étais comme bercée par les paroles d’Isobel, à l’image d’une jeune enfant à qui l’on faisait découvrir un paysage merveilleux alors que ce lieu serait décrit comme une horreur par la plupart des gens. J’avais la réelle impression de comprendre enfin les pensées profondes d’Isobel, bien que je ne parvenais pas encore à en saisir les buts finaux.

Mon esprit ne semblait plus surpris par ce qui se produisait sous mes yeux, c’est pourquoi l’apparition de cet esprit sur la colonnade ne me prit pas tant au dépourvu. Je comprenais parfaitement les paroles d’Isobel quand aux dangers de cet endroit. Mon regard déviait une nouvelle fois de la colonnade vers l’holocron qu’elle m’avait désigné peu de temps auparavant, pour finalement demandé d’une voie assez rauque et grave :

« Pourquoi être venu ici exactement ? Qu’est-ce que cet holocron renferme ? Qu’êtes-vous réellement venu chercher ici, Excellence ? »


Invité
Anonymous
-"ISO-BEL !"

Une lame rouge s'était activée. Les minutes avaient passées, j'avais donnée mes instructions à Eerhia sur la suite. Et elle était venue. Elle était finalement arrivée, elle et sa clique. Quelques adeptes de son crédo et de ses rites.

-"Comment oses-tu venir ici ?! Par ordre de l'Impératrice, cette salle et ce tombeau sont condamnés depuis des années."

La Sorcière suprême était en colère, dans tous ses états si j'en croyais ce que je ressentais. Je pouvais le comprendre : je la frustrais. J'aimais le faire, parce que je détestais cette femme, et tout ce qu'elle représentait. Elle avait perdue son temps, en ce contentant d'un interdit. Mais s'était-elle demandé pourquoi ? Pourquoi cette salle était interdite ? Non. Jamais. Et sa peur d'Ynnitach, et de ce que ma soeur représentait, avait dicté sa conduite.

-"Je n'ai cure de ce que l'Impératrice ordonne. Ici, en cette pièce, je l'ai aidé à obtenir ce qu'elle voulait. Et toi, tu n'es que sa marionnette minable."

Il n'en fallut pas plus. Ces insultes, les phéromones, l'ambiance obscure de la pièce, et voila qu'elle me chargeait sabre allumé. Elle, quand sa clique fut freinée par une Eerhia motivée, entrainée et consciente de ce qu'étaient finalement les pilliers et pourquoi il valait mieux ne pas les toucher. Ma lame provisoire s'opposa alors à celle de la Sorcière, et j'entamais une danse qu'il fallait reconnaitre j'espérais bien emporter. Mais je savais que ce combat ne serait pas aisé. Cette diablesse face à moi était âgée, et vieille de ma première époque. Quant à sa connaissance de l'Ombre, elle était aussi grande que pouvait l'être celle de quelqu'un qui étudie sans relâche la Force pendant des décennies, cherchant à en percer les mystères les plus incroyables.

Nos lames se croisèrent, autant que des éclairs virulents qu'ils nous fallaient soit éviter soit contrer avec une maitrise plus poussée que celle du lanceur. Un art dans lequel, il fallait le reconnaitre, elle m'était supérieure.

-"J'ai rêvé de ce moment si longtemps. Je vais t’arracher la tête, et je la porterais à l'Impératrice en guise de trophée."

Ma tête ? Bien sur qu'elle la voulait. Une si belle création. Je le pensais sincèrement, toute orgueilleuse que j'étais. Malheureusement pour elle, je ne comptais en rien lui donner.

-"Moi je n'ai pas attendu pour donner celle de ton époux aux chiens Kath..."

-"Espèce de trainée !!!!"

Chaque degré de colère chez elle était un délice, mais je reconnaissais qu'elle savait parfaitement l'utiliser pour accroitre sa volonté, et je savais que tout se jouerait sur une fraction de seconde. Une ouverture viendrait, une ouverture dans lequel il me faudrait me glisser, me faufilait pour prendre l'avantage. Devais-je être surpris que cette ouverture, ce soit mon apprentie qui me la fournisse ? Agissant sur la Force à sa façon, Eerhia destabilisa la sorcière juste un instant. Un court instant, avant que celle-ci ne lui réplique, lancée dans sa hâte. Ma lame trancha alors sa main directrice, celle qui tenait son arme, sans regrets ni remords. Et alors que la Sith tombait à genoux, je l'attrapais de ma main valide à la nuque pour d'une part la foudroyer de mes éclairs, mais aussi la sonner en percutant sa tête contre le sol du lieu où nous étions.

Si le sang était présent suite à la violence du coup, je ne m'y arrêtais absolument pas. En ce moment, il y avait une chose que je voulais plus que me nourrir du liquide écarlate de cette femme. Et attrapant ce qui lui servait de tignasse, je la trainais jusqu'à l'holocron, invitant Eerhia à ma suite d'un signe de tête.

-"Je vais te dire Axkya. Je vais te dire pourquoi elle n'a jamais voulue que tu rentres dans cette pièce."

Lentement, je gravissais les quelques marches qui séparait le contrebas de la pièce de l'autel.

-"Ynnitach savait que si tu entrais ici, tu aurais accès à cette source de savoir. Mais elle savait aussi que tu découvrirais le prix qu'elle a entre autre payé pour ce savoir. Cette chose n'est pas un holocron. Du moins pas un comme tu les connais. En échange du savoir, il faut le nourrir. Et la nourriture qu'il accepte, c'est l'esprit. Celui de ton époux nous a permis d'en savoir plus. Et puisque tu tiens tant à lui, JE VAIS T'ENVOYER LE REJOINDRE !"

L'instant d'après, je plaquais son visage contre la paroi froide de l'Holocron, qui s'activait et entamait son œuvre. Il aspirait l’âme, emplissant la pièce de noirceur en fonction de la qualité de celle-ci. Ce n'était finalement pas pour rien que j'avais laissé un Seigneur Noir me suivre finalement. Et lorsque ma main relâcha la tête de la Sorcière, son corps tomba au sol, telle la coquille vide qu'il était devenu. Soupirant alors longuement, je regardais Eerhia.

-"Retourne dans l'une de ses obscurités, et médites sur ce que tu souhaites. Leurs savoirs est contenu dedans. Et je penses que l'on a payé un assez bon prix. Ensuite, nous condamnerons définitivement cet endroit."

Elle pouvait être fière : aujourd'hui, elle m'avait bien servi.
Invité
Anonymous


Son cri attira mon attention et je fis volte-face. Ma lame alizarine fendit l’air chargé d’obscur, par instinct, alors que je sentais le danger foncer vers nous à vive allure. La Sorcière Suprême était là et elle n’était pas toute seule. Oh que non. Même si nous étions deux, ils étaient trop nombreux. J’en comptais quatre de plus, sabres en mains et prêts à en découdre. Ils sentaient le côté obscur à plein nez et leur colère était parfaitement légitime. Je m’en délectais sans hésiter une seconde, consciente que j’aurais besoin de toutes mes ressources pour pouvoir m’opposer à eux. Je comptais aussi sur Isobel pour m’aider. Je me sentais quelque peu oppressée mais désireuse de combattre malgré notre infériorité numérique. J’en ressentais de plus en plus l’envie à chaque seconde, me jeter dans la mêlée pour m’occuper de leur cas aux côtés de celle que je sers presque aveuglément. Je finissais bien vite par comprendre l’origine de cette envie, issue de deux sources bien distinctes. La première était naturelle et résultait de la conséquence de l’obscurité lourde du lieu et des volontés et désirs que le côté obscur me susurrait à l’oreille. L’autre provenait d’Isobel et j’avais eu plus de difficultés à l’identifier : ses puissantes phéromones. Si j’avais pu contrer avec une certaine facilité celles de Ysanne et dans une autre mesure celles de Yana, je constatais que mon maigre entrainement ne servait strictement à rien face à la Zeltronne qu’était ma Maîtresse. C’était d’autant plus humiliant que de se rendre compte de son impuissance. Impuissance qui fut bien vite balayée par une volonté inébranlable de la servir, comme si Isobel s’était rendu compte de mon ressenti et avait appuyé pour l’effacer et le remplacer par une loyauté sans faille et une docilité évidente pour ce qui allait suivre. J’allais en avoir besoin, de toute façon. Je réfléchissais bien vite à un plan d’action, consciente que l’environnement pouvait être mon allié. Et eux, en avait-ils connaissance ?

Visiblement pas. Lorsque la sorcière s’élança dans la direction d’Isobel, je compris bien facilement que j’allais devoir affronter ses quatre sbires seule. Eux aussi, l’avaient compris et ils n’hésitèrent pas à foncer dans ma direction sans faire attention où ils m’étaient les pieds. Cette idée me fit grandement sourire et je m’élançais à mon tour dans leur direction dans un rire empli de suffisance tandis que je déversais ma colère par un simple mot :

« Mourrez ! »

Je déviais ma course au dernier moment pour passer derrière un pilier, en forçant deux à faire halte pour se retourner, n’en laissant que deux à affronter. L’un était jeune, sans doute un novice. Mais le deuxième était bien plus expérimenté. La logique voudrait que je m’occupe du plus faible pour ne laisser que trois adversaires face à moi, et cela rapidement. J’allais cependant me focaliser sur le second et profiter de son ignorance du lieu pour le supprimer. Alors que j’émergeais de l’autre côté du pilier, le second sabre que je gardais avec moi depuis mon départ de la Tour Noire fit son apparition dans mon autre main. Partant dans un mouvement tournoyant, le surgissement de sa lame surpris mes deux adversaires si bien que le novice sembla retenir sa frappe, m’offrant ainsi l’opportunité de donner le tempo des premières secondes. Les lames claquèrent au contact de celles de mes adversaires, et bien que je n’étais pas du tout à l’aise avec l’ambidextrie, le côté obscur et les phéromones d’Isobel dont je me galvanisait semblait m’aider à dépasser mes limites. Il ne fallut que quelques secondes de combat pour que le nombre de mes adversaires se réduise à trois. A peine avais-je entamé mon second tourbillon, me plaçant hors de protée de la lame du novice, que le deuxième me chargea par mon côté opposé sur des appuis non maîtrises. Il frappa ma lame, sa garde ouverte, et je lui offris un coup de pied botté dont il ne retînt que le fin talon marquant la peau de son torse que je repoussais. Il perdit l’équilibre et recula de plusieurs pas, faisant échouer son dos contre un des piliers. Les volutes obscures ne tardèrent pas à s’intensifier et à l’envelopper alors qu’il se pétrifiait sur place, tétanisé, son corps épousant la pierre maléfique dans un tremblement équivoque à son cri de désespoir et de douleur :

« AAAAH !! »

Son hurlement fut court, le temps que son âme ne finisse dévorée par la structure de pierre. Son corps s’échoua mollement à genoux avant de tomber vide sur le sol. Je n’avais pas regardé la scène et m’était seulement délectée et gavée de son désespoir et de sa crainte entremêlées de la saveur de sa mort. J’avais déjà fais volte-face pour me porter vers les deux qui s’était immobilisé pour contempler l’horreur. Mon arrivée les sortit de leur torpeur et c’est sabres devant que je venais les frapper pour me positionner entre eux, entamant un nouvel enchaînement Su-Ma de l’Ataru pour garder l’avantage de l’imprévisibilité. Je les menais volontairement dans un coin plus clos, entre plusieurs piliers et je tournais autour de ces derniers pour les empêcher de m’affronter ensemble ou encore avec le novice. Ce fut parfait lorsque l’un des deux trébucha sur une des marches de l’autel, m’offrant sa vie sur un véritable plateau d’argent. Alerte et déchaînée par la puissance qui me transcendait, l’une de mes lames repoussa la sienne et la deuxième s’abattit sur sa tête, tranchant en deux son crâne et ne laissant qu’un corps sans vie sur mon chemin, lequel me mena droit vers mon autre adversaire. Je ricanais alors que je me déplaçais, éprise d’une volonté morbide telle une sauvage. Rien ne semblait pouvoir m’arrêter et j’avais l’impression de maîtriser des choses qui m’étaient encore totalement inconnues. Le novice et son comparse ne tardèrent pas à fondre à leur tour dans ma direction, bien que le plus jeune ne semblait guère désireux de m’affronter suite à mes précédentes présentations. Cette hésitation fut fatale à son allié qui, s’il parvînt à m’ôter mon deuxième sabre des mains d’une frappe vive et efficace, ne put rien faire face à la puissance du second et à ma main qui était venu se plaquer sur son torse. La Force se chargea du reste et il tomba à genoux de douleurs alors que j’aspirais son essence vitale.

Je ne cherchais pas à le tuer de la sorte. Oh que non, ce n’était qu’un moyen de le mettre à genoux, et c’est bien ma lame qui le réduisit à un simple tas de chairs lorsqu’elle vînt lui trancher les jambes dans un vrombissement sinistre pour finalement mettre fin à sa vie d’un coup de sabre en plein torse. Trois de moins, plus que le novice. Je tournais dans sa direction, un sourire morbide sur les lèvres alors qu’il semblait perdre toute contenance. Il semblait tétanisé face à l’impuissance de ses camarades et sa méconnaissance des dangers que m’avait présenté Isobel. Je m’avançais lentement dans sa direction alors que je ressentais la nécessité d’expérimenter de nouvelles choses. Alors que je m’approchais, il tenta de me frapper par pur réflexe, sans réelle volonté mais fut stoppé dans son élan par ma main tendue dans sa direction. Il hoqueta, lâchant son sabre pour porter ses mains à sa gorge que je comprimais dans un dérivé de la télékinésie. J’avais amélioré mes capacités dans ce domaine il y a quelque temps et j’avais toujours voulu tenter de focaliser ma prise sur la gorge d’un de mes adversaires pour tenter de démystifier l’utilisation de l’étouffement qu’utilisait certains guerriers sur Korriban et je m’étonnais presque à découvrir qu’il n’y avait qu’une très fine barrière entre ces deux usages de la Force. Cependant, quand bien même j’aurais voulu le tuer de la sorte, je n’aurais pas pu. Mes connaissances étaient trop faibles mais cette initiative m’avait permis de me rapprocher et de le désarmer, avant d’attraper sa chevelure mi-longue pour écraser sa face sur le sol de pierre de la salle. Son corps s’immobilisa, sonné par le choc et je le traînais vers un des piliers, une idée perverse en tête. Je venais le jeter contre et je contemplais le pouvoir du lieu retirer toute essence de son enveloppe charnelle.

Finalement, je laissais ma lame alizarine disparaître et je venais récupérer mon second sabre, constatant qu’Isobel était elle aussi parvenue à défaire son adversaire, notre adversaire. Répondant à sa demande, je la suivais, mes bottes claquant sur chaque marche de l’autel. Je regardais avec dégoût et haine celle qu’elle avait terrassée tandis que je captais chaque parole de celle que je servais. Je comprenais à présent pourquoi elle nous avait menées ici, la raison de ce lieu et ce que nous pouvions en retirer. Puis je regardais Isobel plaquer le visage de la femme contre la paroi de l’holocron et j’ouvrais mes sens, captant chaque instant de sa détresse et de la puissance décuplée de l’obscurité dans ce lieu. Je respirais, captant au passage toujours plus des phéromones distillées dans l’air par la Zeltronne, finissant par regarder le cadavre vide de la sorcière suprême s’échouer à mes pieds. Que dis-je, ex Sorcière Suprême.

Mon regard se porta néanmoins vers Isobel, attentive à ce qu’elle attendait de moi. Et c’est avec docilité que je répondais, presque machinalement :

« Je vis pour vous servir, Maîtresse. »

Je ne pouvais tout simplement pas lui dire Merci. Je savais qu’elle détestait cela. Les phéromones, elles, avaient fait le reste pour trouver pareille formule, accentuant mon sentiment de lui appartenir et le désir de la servir loyalement. Je n’étais de base pas de ceux désireux de prendre la place de leur mentor, ou de chercher à leur faire défaut. C’était sans doute pour cela, qu’elle m’avait choisi, d’ailleurs. Dès lors, ses actions n’avaient fait que conforter mes ressentis.

M’inclinant légèrement, j’étais redescendue pour m’avancer vers une des dîtes obscurités, enjambant les corps sans vie des adversaires que j’avais terrassé pour finalement tomber à genoux sur le sol froid. Je posais mes mains sur mes hanches et j’inclinais la tête pour faire le vide et entrer dans un état profond de méditation avec l’aide de l’obscurité. Je savais déjà ce que je cherchais. Je l’avais expérimenté par instinct tout à l’heure. Je voulais comprendre et contrôler au mieux ma télékinésie pour la transformer en un étouffement. Pouvoir contempler la détresse de mes adversaires était si enivrant. Je voulais aussi perfectionner une seconde chose, à savoir comment mieux asservir la Force pour me donner plus d’aisance avec mes deux armes. Je voulais pouvoir maîtriser au mieux mon agilité et mon ambidextrie pour pouvoir les manier comme j’avais pu le faire tout à l’heure. Je voulais me saisir et m’approprier définitivement ce que le Côté Obscur m’avait prêté quelques instants.

Bientôt, je me relèverais.


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