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GRAND CORUSCANT HOTEL


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La remontée à la surface avait été bien plus courte que prévue, pour le plus grand soulagement de nos corps meurtris et exténués. Si je devais mon état à un épuisement généralisé celui de Léto était beaucoup plus préoccupant car il était blessé en de nombreux endroits et qu’il avait enchaîné de multiples combats. Pourtant c’était lui encore qui prit la tête de notre expédition et nous fit regagner les niveaux plus sécurisés de la ville.

Me retrouver entourée des forces de police et d’intervention spéciales fut une expérience toute particulière que je goûtais à sa juste valeur : à la fois stressante et exaltante d’ironie. Mercenaire, plus qu’un peu pirate, recherchée dans certains systèmes solaires, je trouvais un sel tout particulier à être félicitée et récompensée par les forces de l’Ordre. Léto fut comme a son habitude irréprochable : il demanda à ce que mes requêtes soient exaucées en récompense des services rendus. J’essayais de me montrer raisonnable en demandant l’ordinateur pour lequel j’avais fait tout cela ainsi qu’une prime symbolique pour couvrir des frais de matériel. Ceux-ci me permettraient en réalité d’acheter une armure légère à servomoteurs qui assurerait un léger surplus de protection tout en m’assurant un léger surcroît de force, fort utile pour transporter outils et matériaux.

Avant de partir, je donnais le numéro d’une boite de contact à Léto pour me joindre en cas de besoin. J’avais apprécié son assurance tranquille et sa fiabilité sous le feu et s’il souhaitait me revoir ce serait de bon cœur. L’ordinateur en poche, j’allais pouvoir procéder à l’échange et me payer ces vacances pour lesquelles j’avais fait tout cela !

Dès mon arrivée à Coruscant j'avais souhaité pouvoir passer quelques temps au Grand Coruscant Hotel. Établissement luxueux situé dans les quartiers le plus huppé de la ville, ses fenêtres dessinaient à la verticale une paire d'ailes noires composées de verres fumés et sans teint et de leur architecture métallique. Situé idéalement en un point dégagé il permettait de profiter d'une vue panoramique de la ville et fleurerait parfois avec les nuages sans jamais les dépasser. Sa partie supérieure, invisible du sol, occupait plusieurs étages de l’immeuble et constituait un centre balnéaire high-tech extrêmement prisé où s'étendait un réseau de tuyères transparentes et de bassins prolongeant la Marina Apailana. Pouvoir nager aux côtés des espèces exotiques du Noyau était un des plus indéniables de l'hôtel.

Bien que très sélectif, le public pouvait accéder aux niveaux inférieurs de la Marina et de l'hôtel, à un centre commercial, une boite de nuit et quelques parties communes. Cette possibilité de s'approcher au plus près des fastes de la richesse, de la toucher même, sans pourtant y avoir droit, faisait fantasmer la population et générait une réputation délirante, relayée par le tournage de plusieurs films qui prenaient l'hôtel comme cadre et justifiait les tarifs exhorbitants de ses séjours. Bien que grassement récompensée pour mes services par le Toong, je n'avais pas pu m'offrir plus d'une dizaine de jours en pension complète et le montant de la facture aurait fait pâlir un Arkanien. Mais je ne regrettais rien !

J’occupais une suite au 123ème étage composé d’un vaste salon équipé de projecteurs cinéma holographiques derniers cris avec en son centre une petite piscine jacuzzi transparente entourée des poissons de la Marina, d’une chambre spacieuse avec lit double, une salle de bain gigantesque, rêve de toutes les femmes de la galaxie , d’une entrée luxueuse où attendait un droïd serviteur chargé d’accomplir le moindre de mes ordres ou de réserver n’importe quel service dont j’aurais le désir à toute heure du jour et de la nuit, d’un balcon dissimulé astucieusement par l’inclinaison des fenêtres qui le rendait invisible de l’extérieur et d’un petit coin cuisine, pour les petites faims. Un variateur permettait également de moduler la luminosité et les atmosphères de l’appartement : tout avait été pensé pour faire nager les clients dans un océan de luxes et de privilèges.

Ce moment de repos était idéal pour avancer un de mes projets et ma chambre s’était rapidement retrouvée convertie en bureau d’étude noyé sous les schémas et les notes. J'avais couvert des pages d'annotations techniques et de plans reprenant les tracés de mon bouclier portatif en l'adaptant à mes dessins personnels.

Cette technologie possédait deux contraintes techniques majeures : d’une part, il fallait permettre une rupture de surface par le contact afin que des objets inanimés, tels que les canons de blasters, puissent passer au travers et tirer, d’autre part le échangisme possédait d’énormes besoins énergétiques. En effet, la technologie du bouclier prévoyait de repousser les attaques mais permettait également à son porteur de tirer au travers. Et cette protection mono directionnelle était un défi technologique. Or je pouvais me passer d’attaquer si je pouvais me protéger. En cela, l’idée que j’avais en tête ressemblait beaucoup plus au champ de force d’une prison.

L'objectif était d'obtenir un champ de force plus puissant car focalisé sur la défense mais moins flexible car il ne permettrait pas d'attaquer en même temps. Puis il fallait le relier à un système de batteries en série ce qui permettait d'éviter une alimentation encombrante faite d'un seul bloc. En fonction du nombre de batteries, le système serait plus ou moins lourd et la recharge serait facilitée par le fait qu'elle aurait de simples piles à changer au fur et à mesure. Vu ma force, je serai limitée bien sur mais je devrais ainsi obtenir un système particulièrement performant et portable ne permettant pas d'attaquer mais offrant une protection renforcée en cas d'attaques. J'avais déjà tous les composants nécessaires, récupérés un peu partout pendant notre expédition souterraine, le savoir faire technique, l'accès a des plans d'une technologie bien maîtrisée sous ses différentes formes. Il ne restait qu'à effectuer un travail soigné de conception et j'avais de belles vacances pour m'y atteler. Mais pour le moment autant profiter des nombreuses commodités de l'hôtel ! Direction : la piscine.

Le premier plongeon fut un délice et, même s'il fallait convenir que je n'étais pas une grande nageuse, je barbotais agréablement une petite demi heure avant de me diriger vers un transat et de lézarder sans remord, entourée de la jet-set de Coruscant. Le programme de la journée allait être chargé : séance de transat avec un bon livre puis SPA puis sans doute une brève séance de sport afin de se donner bonne conscience avant le dîner au restaurant huppé de l'hôtel pour finir en boite de nuit ! Que demander de plus?! Dommage que les nouvelles du jour n'aient pas été à l'avenant de ma bonne humeur : entre l'assassinat du conseiller et la découverte d'une base Sith à Aargau, l'actualité était sombre.
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Voyl Clawback
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Coruscant – Quartier des Finances – Tour du C.B.I – 243e étage – 6:41pm


La lumière du jour déclinait lentement au travers des immenses baies vitrés des bureaux, annonçant l'arrivée imminente de la nuit, qui verrait autant, sinon plus, d'agitation que le jour. Ainsi allait la vie sur Coruscant, ville-monde qui ne dormait jamais.

Dans le bureau du vice-directeur, perché à plus de huit-cent mètres au-dessus des premiers bâtiments de ce qui formait le plus haut niveau des quartiers souterrains coruscanti, une brève réunion touchait à sa fin. Assis devant la table holographique, Voyl salua son interlocuteur, alors que Reshord finissait de taper son rapport de l'autre côté de la table.

« Bien, tout est noté. Nous transmettrons votre demande au service juridique dès demain. »

Après les formules d'usage, l'hologramme disparut. Voyl jeta un œil rapide à l'heure affichée au coin de l'écran.

« Hum. Sept heures, déjà. Qu'en est-il de la suite des festivités ? demanda-t-il au secrétaire en fouillant d'une main dans un tiroir. »

Reshord s'empressa de transférer une image du planning depuis son datapad.

« Un rendez-vous, il me semble, affirma-t-il d'une voix cotonneuse, oui, c'est cela. Vous avez rendez-vous à la demi au Grand Coruscant Hotel.

-La demi ? J'espère que la navette est déjà en bas, grogna Voyl en s'extirpant de son siège avec une grimace.

-Rencontre confidentielle, sur demande de monsieur Gallon... Je vous ai téléchargé son dossier, ainsi que les derniers résultats de l'établissement. Assez bons dans l'ensemble, malgré quelques irrégularités.

-Ah, je me souviens oui. Un sujet assez sensible d'ailleurs. Nous verrons bien.

-Vous y restez la soirée, je présume ? demanda Hex en levant un oeil interrogateur vers son supérieur,

-J'imagine bien que oui, soupira le représentant en contournant la table, tel que nous connaissons ce sire, il nous tiendra la jambe en espérant noyer le poisson. Bien, contactez Droomos et prenez votre soirée. Je me chargerai moi-même de cette entrevue, inutile de vous déplacer : usez au mieux de ce temps-là.

-Comme vous voudrez. Droomos est en route, il vous rejoint sur la plateforme.

-Excellent. »

La silhouette émaciée de Clawback disparut dans la lueur aveuglante du couloir et Reshord sortit sur ses talons.

Quelques minutes plus tard, un taxi décollait depuis la plateforme des officiels. Le pilote avait ordre de foncer, et il le fit, au mépris des règles de circulation en vigueur dans l'espace aérien. Mais quand on était puissant, au diable les embouteillages et autre désagréments qui faisaient pourtant l'ordinaire des citoyens lambdas. Dans l'habitacle du vaisseau, Voyl continuait de traiter ses dossiers tandis que Shfal Droomos, son garde du corps, consultait le plan holographique du Grand Coruscant Hôtel. Le karkarodon, engoncé dans son costume sombre, releva les yeux de la miniature pour regarder le muun d'un air dubitatif.

« Z'êtes sûr que c'est une bonne idée, patron ? Se risqua-t-il, pourquoi ne pas avoir fait venir Gallon au CBI ? Là, la structure de cet hôtel n'est pas vraiment pour me plaire.

-Ce n'est qu'une entrevue privée, répondit l'interrogé, qui plus est, les bureaux de la direction se trouvent directement au-dessus des parties les plus privatives de l'hôtel. Il y a aussi un spa, si mes souvenirs sont exacts, ou quelque chose du genre. J'ose espérer que cet homme sait se prémunir des intrusions dans son propre établissement.

-On fait comme vous voulez, dit Droomos en éteignant son projecteur, mais j'aurais pas dit non à un peu de renfort, je fais pas confiance à un service de sécurité recruté à la va-vite pour décorer les entrées d'un club VIP. »

L'image eut le mérite de faire sourire Clawback, chose bien rare.

« Je n'ai pas l'intention de trainer plus que nécessaire, Droomos, cela, je pense que vous le savez. »

Le garde du corps hocha la tête d'un air entendu.

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Coruscant – Quartier 500 Republica – Grand Coruscant Hotel – 7:24pm

L’hôtel lui-même n'était qu'une partie d'un gigantesque complexe comprenant tout le confort possible et imaginable. À la base du bâtiment, aussi large que le reste n'était haut, une foule de curieux de tous horizons venait toucher les étoiles des sphères inaccessibles des puissants. Bien au-dessus de toute cette agitation, la clientèle de l’hôtel, très fortunée pour son immense majorité, partageait son temps entre les suites de luxe, les bars design, les restaurants gastronomiques et le centre balnéaire interstellairement connu.

Ce soir-là n'était pas différent des autres au Grand Coruscant Hotel : tous ceux qui y séjournaient achevaient plus ou moins une journée passée à barboter dans une eau cristalline ou à jouer à toutes sortes de jeux d'argent. Un emploi du temps écrasant, en somme.

Le taxi ne prit pas la direction des immenses quais aux pieds de la tour, mais d'une plateforme située à mi-hauteur, presque invisible entre deux étages immenses dont les vitres teintées ne laissaient rien deviner du dehors. Leur arrivée avait été annoncée à la direction, et Voyl escomptait que personne n'aurait le culot de les faire attendre, eux qui n'avaient pas perdu une minute pour être là à l'horaire convenu. Le numéro deux de l'établissement était là, accompagné d'un maître d'hôtel. L'honneur était sauf...

On les fit entrer directement dans un hall d'accueil gigantesque, astucieusement éclairé pour faire paraître la décoration sous son meilleur jour. Et le spectacle était réussi. Toute la construction était une véritable débauche de luxe. Une vision qui ne sembla pourtant pas émouvoir les deux personnages, dont les hautes silhouettes s'avancèrent, légèrement décalées, sur les tapis pourpres.

« Si ces messieurs veulent bien me suivre, dit le maître d'hôtel en invitant le représentant et son ombre, nous montons au bureau. Monsieur le directeur sera là d'une minute à l'autre. »

Clawback haussa un sourcil, mais s'abstint de tout commentaire.

Malgré le fait qu'ils ne s'attardèrent pas dans les parties communes, leur passage fut remarqué par plusieurs clients. En réalité, un muun de deux mètres trente accompagné d'un homme-requin presque aussi haut et deux fois plus large, ce n'était pas ce que l'on pouvait appeler un duo discret. Mais malgré les interpellations de certains nantis ayant reconnu l'homme d'affaire, la troupe déclina toutes les offres. Priorité au travail. Et en l’occurrence, ils avaient encore quelques étages à franchir avant d'arriver à destination. L'aerolift menant à la partie du personnel se situait au fond d'un large couloir de verre, éclairé par des spots aux lueurs dorées, dont l'un des côtés donnait vue sur une piscine à débordement, dans un décor de rêve. Droomos tourna la tête et laissa son regard glisser sur la surface lisse de l'eau, une étincelle d'envie dans le regard. En économisant un peu, il pourrait certainement se l'offrir, cette piscine...

Ils croisèrent encore quelques anonymes qui descendaient de leurs chambres pour se rendre dans les divers pôles d'activités, certain même dans des tenues à la limite de la décence. Mais alors qu'ils parvenaient à l'ascenseur, un employé en descendit et leur fonça dessus. Il salua les deux arrivants, puis s'adressa à voix basse au maître d'hôtel, qui pâlit légèrement.

« Ah, fit ce dernier d'un air très embarrassé, je... très bien. »

L'autre s'inclina de nouveau, visiblement gêné, et repartit sans un mot. L'homme se retourna alors vers ses invités, et avec un sourire crispé, tenta de s'expliquer :

« Nous... nous sommes affreusement navrés, mais... Monsieur Gallon a eu un contretemps... Il vous prie de bien vouloir l'excuser. Si vous pouvez attendre... disons, un quart d'heure... Nous vous en serions très reconnaissant. Bien entendu, nous vous offrons les services mis à dispositions en guise de dédommagement ! »

Un sourire imperceptible naquit sur les lèvres de Shfal, alors que Clawback, fidèle à lui-même, se raidissait d'exaspération contenue.

« Un contretemps... Les imprévus font parti des choses incontrôlables, dit-il avec une ironie servie dans une gangue de glace, il est évident que nous attendrons monsieur Gallon le temps qu'il faudra. Cependant, sachez que notre temps est précieux et que nous détestons en perdre. Tâchez de faire au mieux.

-Bien évidemment ! s’exclama le maître d'hôtel en retrouvant quelques couleurs, nous vous tenons au courant de son arrivée à la minute même ! »

Les deux partis s'inclinèrent et le pauvre homme détala en courant vers l'ascenseur. Livrés à eux-même, Clawback et Droomos firent lentement demi-tour et s'orientèrent machinalement vers le salon attenant à un bar-restaurant, dont tout le mur du fond donnait sur l'immense panorama du quartier le plus prestigieux de Coruscant. De nuit, la vue n'en était que plus splendide. Les prix affichés sur les petits présentoirs auraient fait fuir pas mal de monde, mais ceux qui se trouvaient dans la pièce à cet instant ne comptaient pas la dépense. Les clients n'étaient pas bien nombreux, mais l'ambiance feutrée et délicieuse de la pièce avait attiré des têtes connues de l'holoécran, ainsi que d'autres, totalement inconnues.

« Que fait-on ? Demanda Shfal à mi-voix,

-On attend, grinça Clawback, que voulez-vous faire d'autre ? Nous n'allons pas forcer les portes. J'espère simplement que les explications seront à la hauteur. »

Il s'avança entre les tables en verre et en choisit une éloignée des clients présents dans la salle, face à la vitre, mais ne tira pas la chaise. Il resta debout, les mains dans le dos, planté devant la vitre. Le garde du corps devança même le droïde serviteur en demandant :

« Je vous commande quelque chose ?

-Un café, oui, merci bien. »

Le karkarodon s'éloigna vers le bar, sans pour autant lâcher le muun des yeux. C'était toujours quand la vigilance baissait que les problèmes se ramenaient. Allez savoir pourquoi.
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Les draps se froissèrent et des ondulations blondes émergèrent. Un réveilla sonna bruyamment et la main blanche de la dormeuse vint taper sur le pauvre objet qui ne faisait que son boulot. La jeune fille finit par sortir de son lit et s'étira longuement. D'un pas peu assuré, elle quitta la pièce et se dirigea vers le salon. Là, l'attendait un petit déjeuner copieux préparé avec soin pour Johanna. Cette dernière était assise à la table. Lorsqu'elle vit la blondinette franchir le seuil de la porte, elle lui adressa un petit sourire. Elles étaient rentrée tard hier. Elles avaient fermé le club pour deux jours. Deux jours de vacances, deux jours où Assya n'accepterait aucune mission. Pour cela elle avait débranché tous les ordinateurs et autres machines qui permettaient de la contacter sous le nom «ENFANT». Personne ne pourrait les déranger. Et pour ces eux jours de paix infinie, la propriétaire du night-club avait proposé à sa petite protégée d'aller se reposer au Grand Coruscant Hotel. Un Hotel très prestigieux dans les hauteurs de la ville. Assya avait bien évidemment sauté sur l'occasion. On racontait que le lieux était très luxueux, avec des bars mais aussi des piscines où dénouer ses membres. Certains de leurs clients y allaient régulièrement. Intriguée, la jeune fille avait souvent demander à Johanna si elles iraient un jour d'en un endroit pareil. Alors comme aujourd'hui était un jour un peu particulier, la femme avait décidé de l'y emmener. Aujourd'hui elle fêtait le premier jour où elle avait rencontrer la propriétaire du nigth-club, le jour où sa vie avait changé.

Après avoir englouti son petit déjeuner, Assya alla s'habiller en vitesse. Elle enfila une petite robe fluide et simple, ainsi que des sandalette beige. Elle prit également sa cape beige indispensable pour elle. La tueuse ne se voyait pas sortir sans. C'était comme sentir sans bas pour la demoiselle. Les deux femmes sortir et embarquèrent dans leur voiture. Dans le coffre se trouvait déjà leur valise pour deux jours. Elles y avaient réservée une chambre pour deux. Ce serait un peu petit de partager une chambre, mais elle ne voulait pas non plus dépenser des cents. Johanna avait alors pris soin de préciser le statut des lits. Il ne manquerait plus que les employés s'imagine des choses. Elles avaient une réputation à maintenir. De plus, le comportement distant de la plus jeune envers les hommes suffisait amplement à lui tout seul. Elle finir par arrivée au Grand Coruscant Hotel et Assya fut surprise de voir que Johanna s'y sentait comme un poisson dans l'eau. Plus encore, elle semblait connaître pas mal de monde à qui elle adressa à chaque fois un petit sourire. « Ici, tu es ma nièce, compris ? » dit-elle en souriant. La blonde hocha de la tête avant d'aller explorer l'Hotel. Elle laissa à un réceptionniste sa valise qu'il prit soin d'aller mettre dans leur chambre. La main de Johanna agrippa le bras de la jeune femme et la propriétaire vint lui chuchoter deux mots à l'oreille. « Pas un mot sur l'actualité c'est compris ? On ne parle pas d'assassinat, pas de base sith, rien. Et si on te demande ce que tu en penses, joue la naïve. Fait la fille de bonne famille qui n'est au courant de rien. Mais n'oublie pas laisse traîner tes oreilles. » Assya opina une nouvelle fois du chef et sourit à la femme. Dans sa chambre d'hôtel, elle revêtit une jupe longue et fine ainsi qu'un maillot de bain rouge framboise. Puis elle passa une serviette sur ses épaules et se dirigea vers la piscine. Détente, elle devait se détendre et quoi de mieux que de piquer une tête dans l'eau.

C'est là, au bord de la piscine du Grand Coruscant Hotel que ses yeux clairs furent attirés par la silhouette d'une Akarnienne. Détournant le regard elle alla faire quelques brasses avant de choisir le transat à côté de celui de l'Akarnienne. Elle allait engagé la conversation lorsque la voix d'un homme la fit sursauté.

« La danseuse de la «Voûte Céleste», je savais bien que tu étais très jolie dans cette tenue. »

Étonnée et gênée, Assya se couvrit le corps de sa serviette. Ses joues maintenant devenue pourpre, elle chercha du regard Johanna.
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Coruscant – Quartier 500 Republica – Grand Coruscant Hotel – 8:30pm

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Une demi-heure qu'il attendait là, planté comme un poireau en terre. Voyl fulminait. Il en était présentement à sa cinquième tasse de café, très serré comme il le prenait toujours. Et nulle trace du maître d'hôtel ou de la direction dans les parages. A ses côtés, Droomos se dandinait d'un pied sur l'autre, attendant avec fatalisme que son employeur explose. Ce qui ne manqua pas d'advenir.

Sans préavis, Voyl Clawback se leva d'un bond de sa chaise, sans égard pour ses lombaires douloureuses, et fonça à grandes enjambées vers le bar, où le barman solitaire nettoyait paisiblement son plan de travail. L'homme, tout à son travail, n'avait pas remarqué la haute silhouette qui s'était très rapidement déplacée dans son angle mort du moment. Si bien qu'il sursauta lorsque Clawback abattit son poing sur le bar.

"Ayez l'obligeance de faire quérir un membre du personnel sur-le-champ, tonna le banquier, acerbe, cela fait près d'une heure que notre horaire est dépassé !

-De... t-très bien, mais je...je vais voir ce que je peux faire."

Il sortit de derrière son comptoir et galopa en direction des ascenseurs. Quelque minutes plus tard, il revenait en compagnie du maître d'hôtel, livide. Ce dernier se présenta devant Clawback, épaules rentrées en un réflexe inconscient.

"Toutes nos excuses, bafouilla ce dernier, nous n'avons toujours aucune nouvelles de monsieur le directeur... Croyez bien que cet incident est regrettable, mais nous..."

Le muun le foudroya du regard.

"Comment ?! Qu'est-ce que cela signifie ? Monsieur Gallon me fait quérir en personne pour cet entretien, prévu depuis des jours, et ne daigne pas même prendre ses précautions ?! C'est un scandale ! Une honte !

-Je puis vous assurer que...

-J'ignore qui est donc cet illustre personnage sans savoir-vivre, mais s'il a du temps à perdre, il apprendra que ce n'est pas notre cas. Voilà bien une demi-heure que nous faisons les cent pas ici en attendant que vos services s'agitent enfin ! Pour qui me prenez-vous, monsieur ? Pour le concierge ?!

-Jamais je ne me permettrai...!

-Voilà comment l'on traite les créanciers chez vous ? Monsieur Gallon a tôt fait d'oublier l'aimable dette de plus de dix millions qu'il a contracté auprès de l'organisme que je représente ! Qu'il se permette donc de nous faire perdre encore de l'argent, et soyez certains que ses ennuis ne feront que commencer. Je ne tolère pas que l'on se paie ainsi ma tête ! Il y a des gens qui aimeraient pouvoir simplement faire leur travail, plutôt que de se voir immobiliser pour des idioties pareilles ! Mais allons-y donc ! Permettons-nous de prendre une heure de retard ! Pourquoi pas deux ? Ou huit ? Tant que l'on y est ! Des caprices de fainéant ! "

La voix de Voyl avait décru, se transformant en un murmure grave et glaçant de menaces contenues. Sa soirée était fichue. Il serait bon pour reporter le travail prévu ce soir durant la nuit... Voir même le lendemain. Intolérable. L'humain ne savait plus où se mettre. Lui, qui n'était en rien responsable, se retrouvait à gérer les foudres d'un être dont la colère glaciale était des plus impressionnantes. En désespoir de cause, il courba l'échine et laissa le muun déverser sa fureur sans l'interrompre.

"Je vous en prie... Je vous assure que monsieur le directeur est un honnête homme ! plaida-t-il, si vous consentez à nous donner la possibilité d'enquêter plus avant sur son retard, nous ne pourrons que vous en être infiniment reconnaissant."

Voilà ce que réclamait encore et toujours les mauvais payeurs : des délais supplémentaires, encore et toujours des délais ! Comme un condamné espère que repousser son exécution la rendra moins douloureuse ou moins fatale... Foutaises.

"Et qu'est-ce qui devrait m'inciter à vous faire cette faveur ? grinça Clawback, mauvais,

-Je ne suis qu'employé, monsieur ! Je ne peux hélas vous donner de garantie. Mais je respecte beaucoup monsieur Gallon et son affaire est très sérieuse ! Il saura vous dédommager."

Voyl renifla, dédaigneux. Ce que ces chouineries pouvaient l'agacer...

"Nous pouvons privatiser le patio de la piscine, déclara alors l'homme, comme celui venant d'avoir une idée géniale, il y a là-bas une vue inégalable sur le quartier ! Vous pourrez en profiter en toute quiétude... et l'air de l'altitude saura certainement vous détendre, la température est idéale !"

Voyl ne répondit rien,son regard d’améthyste encore brillant de colère, ses traits sévères durs et effrayants. Il toisa longuement l'employé qu'il dominait de cinquante bons centimètres, d'un regard plongeant très agacé. L'idée cependant flatta son ego. Se faire privatiser toute une terrasse dans un palace de ce standing avait de quoi faire ronronner n'importe quel nantis...

"Soit. Je vous accorde une demi-heure. Pas une minute de plus."

Le maître d'hôtel se confondit en remerciements. Encore un peu et il lui embrassait les chaussures... Clawback leva les yeux au ciel. A l'évocation de la fameuse piscine, les yeux noirs de Shfal s'étaient allumés d'une lueur nouvelle, et il avait du mal à cacher son contentement, même raide et silencieux qu'il était derrière Clawback.

Ils suivirent donc leur guide vers le couloir qu'ils avaient traversé en venant et sortirent. Il n'avait pas menti : la température était exquise. Le soleil finissait de mourir en une soirée particulièrement douce. Il y avait du monde autour de l'étendue d'eau, bien plus qu'à l'intérieur, chacun voulant profiter d'un temps aussi splendide.

Rapidement, le service de sécurité invita les clients paresseusement installés dans le carré du patio près du point de vue à se déplacer vers les abords de la piscine. Ce qui ne manqua pas d'intriguer et d'agacer la richissime clientèle. Il fallut plusieurs minutes pour vider le coin de terrasse de ses occupants, qui durent s'entasser sur les tables près du bâtiment ou se rabattre dans les salons intérieurs. Tout ce remue-ménage provoqua un beau chambard, que Clawback observa depuis le pas de porte, bras croisés. Son regard passa négligemment sur les têtes qui défilaient, en serviette et maillot de bain pour la plupart... Et il y avait là de splendides créatures à faire tourner bien des têtes. Mais pas celle de Voyl. Il n'accorda qu'un rapide coup d’œil à une jeune femme en maillot écarlate en prise avec un vieux bonhomme en peignoir. A ce moment, une jeune arcannienne à la peau de porcelaine se levait juste à côté. Il les quitta du regard lorsqu'une voix familère s'adressa à lui.

"Si vous voulez bien me suivre..."

Ils traversèrent la terrasse en s'attirant quelques regards stupéfaits ou furieux. Clawback n'en eut cure et suivit l'homme, raide comme la justice, jusqu'au bout de terrasse où les tables avaient été déplacées pour n'en laisser qu'une. Avec quatre chaises. Deux de trop, pensa Voyl, mais il s'y assit sans faire de commentaire. Droomos resta debout, jetant un œil intéressé au fameux panorama qui leur avait été vanté.

"Apportez-moi donc une autre tasse de café, dit Voyl à l'employé qui lui posait la question "que puis-je pour votre service", je risque d'en avoir besoin..."



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« La danseuse de la «Voûte Céleste», je savais bien que tu étais très jolie dans cette tenue. »

Il y avait toujours des gêneurs pour venir importuner les filles quand elles ne voulaient que se détendre un peu, comme si notre rôle essentiel dans la vie consistait à attendre les compliments d’un homme souhaitant nous accoster. Visiblement la jeune fille qui s’était placée à mes côtés ne se sentait pas très à l’aise face au compliment. Elle rosissait et tentait de préserver sa pudeur comme elle pouvait avec sa serviette de bain, pourtant l’importun ne voulait pas remarquer qu’il dérangeait.

« Je crois que vous l’importunez »

Il ne se retourna même pas se contentant de me congédier d’un geste négligeant de la main. C’était mal me connaitre. Si ma voisine n’osait pas répondre, je n’avais absolument pas ce genre de retenues.

« Au cas où ne vous vous en rendriez pas compte, vous gênez.
- Je ne vous parle pas.
- Mais moi je vous parle. Ce n’est pas parce que l’on se détend sur le bord d’une piscine que n’importe qui peut venir faire du lèche-vitrine. » Je crois que le n’importe qui le fit plus réagir que mes autres propos.
« On ne vous a jamais appris à vous occuper de vos affaires ? » Il était devenu passif-agressif. Là encore ce n’était pas parce que j’étais en maillot de bain que j’allais me laisser décontenancer, s’il cherchait à tester la douceur de caractère légendaire des arkaniennes il allait être servi.

« Justement, je suis concernée, je n’ai pas voyagé sur un demi système solaire pour que l’on vienne m’obstruer le soleil. », dis-je avec un geste négligeant vers lui et l’ombre qu’il projetait sur moi.

Ce coup-là finit de le détourner de ma voisine et c’est clairement le visage rembruni par mon arrogance qu’il me répondit après m’avoir observée de haut en bas.
« Dans votre cas c’est inutile, vous perdez votre temps.
- Et alors, vous aussi en me répondant, cela ne vous empêche pas de continuer. »

J’étais assise en contrebas de lui pourtant je crois que jamais mon mépris n’avait semblé tomber de si haut malgré, une attitude feinte de parfaite décontraction. Cela se voyait qu’il n’avait pas l’habitude de se faire remettre à sa place. Immédiatement, instinctivement, il serra les poings et son visage gonfla de colère. Il cherchait une réplique à m’envoyer, sans doute moins ordurière que ce qu’il devait avoir en tête dans la seconde. Il était tout de même au Grand Coruscant Hôtel et s’il ne pouvait pas se permettre n’importe quoi non plus, son ton se fit plus menaçant :

« Vous devriez vraiment éviter de vous mêler des affaires des autres.
- C’est ce que me disent tout ceux dont je procède à un audit des comptes ». Un bref sourire sardonique plus tard, je lui tendais la main. « Alys, Inspectrice générale des finances d’Etat. Enchantée, nous n’avons pas été présentés. »

Dès que l’on avait un peu de pouvoir et de richesse, il devenait délicat de se mettre à dos un inspecteur des impôts : quand ils voulaient vous en faire baver, ils avaient la fâcheuse tendance à toujours trouver quelque chose à reprocher, même si tout était en règle. Les rouages de sa pensées cliquetaient tandis qu’il pesait sa réponse. Autour de nous un attroupement s’était formé. Non, en réalité c’était l’ensemble des abords de la piscine qui était bondés. L’endroit devenait peu plaisant. Je me levais en reprenant ma serviette et en m’adressant à ma voisine.

« Venez, tachons de trouver un endroit calme. »

Si son agressivité était calmée, il ne voulait pas partir sur une défaite.

« Franchement, si vous saviez qui c’est vous ne vous… »

Je me retournais pour lui vider le reste de mon verre au travers du visage.

« Cela m’intéresse encore moins que tout ce que vous avez pu dire jusqu’ici. » Je levais clairement le ton, en faisant une affaire publique. « VOUS NOUS IMPORTUNEZ, MONSIEUR. » Cette fois ci tous les regards s’étaient tournés vers nous et j’en profitais pour partir en attrapant la main de la jeune fille, dans une attitude courroucée.

Ma belle journée si bien commencée ! Où allais-je pouvoir me poser maintenant ?
J’avisais qu’un coin patio du bar était libre. Deux personnes uniquement s’y trouvaient. Je m’y dirigeais d’un pas assuré, trainant quelques peu la demoiselle à ma suite.

Avec l’altercation, je ne m’étais pas du tout rendue compte que l’endroit avait été privatisé et, avec un sans-gêne totalement arkanien, je me moquais des regards ébahis de ceux qui venait de s’en faire chasser. La serviette aux hanches, lunettes de soleil sur le nez, je m’asseyais dans le coin patio, en face des deux seuls présents, sans plus de formalités.

« Excusez-nous, nous venons de nous faire importuner par un grossier personnage et je voulais mettre de la distance entre lui et nous. Cela ne vous dérange pas ? »

Sans trop attendre un éventuel refus, je leur tendis la main. « Alys, enchantée. » puis me tournais vers ma nouvelle compagne.

« Ils sont insupportables lorsqu’ils sont persuadés d’avoir tous les droits. Ça va, pas trop secouée ? Je pense qu’avec ces messieurs nous serons tranquilles ».

Je les interrogeais du regard, oubliant mes lunettes qui les empêchaient de suivre mon regard.

« Tu es venue avec de la famille ? »
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Johanna, elle ne la trouvait pas. Elle ne voulait pas porter le moindre regard sur l'homme qui venait de la reluquer comme de la viande fraîche. Elle ne savait trop quoi répondre. Cela aurait tenu qu'à elle, elle n'aurait jamais quitter son couteau laser bien trop important à ses yeux. Elle eut alors le réflexe de ramener un peu plus le haut de sa serviette sur ses épales. Bien sûr son haut de maillot de bain ne permettait pas de voir sa marque de rose, elle avait tout prévu depuis le début. Pourtant, elle chercha tout de même à la dissimuler, au cas où. Assya ferma un court instant les yeux espérant que l'homme ne serait plus là lorsqu'elle les ouvriraient à nouveau. Raté, l'inconnu se tenait toujours à ses côtés laissant vagabonder des regards salaces sur son corps. Finalement ce fut sa voisine qui daigna intervenir, lui faisant remarquer qu'il gênait. Malheureusement, le type bien trop heureux sûrement d'avoir le privilège de voir la danseuse dans si peu de tissu ne lui prêta aucune intention. Puis l'homme finit par lui répondre avec un regard méprisant. Alors qu'Assya pensait que sa voisine allait tout simplement lâché l'affaire, après tout ce n'était absolument pas son problème, cette dernière enchaîna sur un ton vif. Médusée, Assya assista à l'échange sans trop savoir quoi dire. Elle se contenta de rassembler discrètement ses affaires petit à petit. Elle qui voulait profiter de ces quelques jours pour se détendre c'était visiblement raté. L'échange montait de plus en plus et Assya sentait venir le scandale à plein nez. Mais l'annonce de l'identité de sa voisine calma net le jeu et l'importun. Une inspectrice générale des finances, Assya zyeuta dans sa direction. Elle n'en avait vraiment pas l'air. La danseuse sourit et rigola intérieurement. Il fallait vraiment se méfier des apparences. Les deux jeunes femmes en étaient les preuves vivantes.

Hébétée, Assya suivait la conversation comme si elle n'en était pas le principale sujet. À dire vrai elle n'en était plus réellement le centre. Ce ne fut que la demande de sa voisine qui la remmena dans la discussion.

« Je vous suis. »

À peine avait-elle prononcé ces mots qu'elle baissa le regard. Il avait raison. Si elle savait réellement ce qu'elle était, l'inspectrice ne ferait sûrement pas tout cela pour elle. Finissant de taper un scandale que la jeune femme avait vu venir, Assya fut bientôt entraînée par sa voisine vers un coin bien plus calme. Il s'agissait d'un petit coin où il ne se trouvait plus que deux personnes, deux hommes assis à une table de quatre. Sans plus de cérémonie et de gêne, Alys s'y assit invitant par la-même Assya qui suivit docilement le mouvement. Puis, jouant les jeunes effarouchées, Assya baissa les yeux, et joua avec ses doigts d'un petit air gênée et encore sous le choc de l'attitude plus que déplacée de l'homme.

« Je... je devrais m'en remettre. Mais je n'ai pas l'habitude. Je n'aime pas qu'on me regarde ainsi. »

Ses joues s’empourprèrent légèrement ajoutant du drama à la scène. « Je suis venue avec ma tante, mais je ne sais pas où elle se trouve. Elle avait des choses à voir je crois. Je m'appelle Assya. »

Puis regardant du coin de l’œil les deux hommes elle s'adressa encore une fois à Alys. « Vous êtes certaines qu'ils nous feront rien, eux ? » dit-elle en montrant d'un signe du menton les deux hommes assis à la même table.
Voyl Clawback
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Tranquilles, ils étaient tranquilles, et Clawback devait bien le reconnaître : la vue était splendide, le temps, idéal. Il finit par se détendre un peu, sans pour autant desserrer les mâchoires. Une légère brise soufflait, agréable, faisant onduler le voile de son couvre-chef et les pans de sa robe en velours. Il laissa son regard errer au loin sur les tours qui perçaient le ciel, tournant le dos au reste de la terrasse. On lui avait amené son café, exactement tel qu'il l'avait demandé, avec une célérité zélée et même la cafetière qui allait avec. Ce qu'il appréciait avec une pointe de satisfaction cruelle.

Après avoir tourné en rond autour de son patron en bon requin qu'il était, s'être assuré qu'aucun micro n'avait été collé sous les sièges ou la table et qu'aucun sniper ne pourrait s'être calé dans un angle de tir confortable, Droomos tira la seconde chaise et s'assit à côté du muun, l'air vague.

"Vous pensez qu'il est arrivé un truc pas net à Gallon ?

-Je n'ai pas d'avis sur la question. Je ne connais cet homme que de visu, je n'ai jamais échangé avec lui que des banalités ou des informations d'ordre professionnel. Alors savoir s'il s'est attiré des ennuis...Hum, disons que cela ne me regarde pas le moins du monde. Mais ce serait certainement une mauvaise nouvelle."

Sous-entendu pour leurs portefeuilles. Voyl n'avait rien d'un philanthrope.
Alors qu'il buvait sereinement en se laissant légèrement aller contre son dossier, deux silhouettes venaient de franchir la délimitation immatérielle de leur espace privatisé par l'hôtel. Si Clawback ne s'aperçut de rien, tourné vers le balcon, son veilleur, lui, ne rata pas l'information.

Le karkarodon fronça le nez. Elles n'allaient tout de même pas...? Eh si ! Il manqua s'en étrangler. Le culot de l'arkanienne fut si monstrueux qu'il mit beaucoup plus de temps que d'ordinaire à réagir. Un temps qui permit à la jeune femme de parcourir la distance qui les séparaient et de tirer l'une des chaises à elle.

" Excusez-nous, nous venons de nous faire importuner par un grossier personnage et je voulais mettre de la distance entre lui et nous. Cela ne vous dérange pas ? "

Voyl la fixa avec une expression parfaitement neutre, excepté ses yeux écarquillés de surprise, sa tasse dans une main et l'autre tenant son coude.

"Peut-on savoir pour qui vous vous prenez, mesdames ? gronda Droomos de sa voix de baryton, les agents n'ont peu-être pas été assez clair ? C'est privé ! Dég..."

Il s'interrompit dans son élan : Clawback venait de lever sa main droite, paume ouverte.

"Laissez."

Le ton était sec et ferme, mais son regard n'allait pas à son garde du corps. Il toisait Alys d'un air revêche et légèrement réprobateur. De toute façon, la femme pâle ne l'avait pas écouté, tournée vers la seconde intruse, semblait-il plus jeune et visiblement choquée. Le colosse fulminait, mais se rassit - sans aucune douceur - et la ferma bien sagement malgré ses envies de meurtre.

"Après tout, si ces demoiselles se font tant importuner... ne leur devons-nous pas l'asile ? Un peu de savoir-vivre, que diable."

Tout dans sa phrase et son ton n'était que sarcasme et ironie. Il s'était légèrement vers Droomos et avait parlé à mi-voix alors que l'humaine s'occupait de sa compagne et la faisait asseoir sur la dernière chaise libre. Shfal marmonna quelque chose entre ses dents que le muun ne saisit pas. Mais entre temps, leur arkanienne sans gêne était revenue à eux :

" Alys, enchantée. "

Le muun ne bougea pas d'un cil, son regard perçant allant de l'arkanienne à l'humaine, récoltant autant d'informations que possible sur les deux trouble-fête qui daignaient faire comme si de rien n'était... Clawback oscillait intérieurement entre l'envie de les renvoyer le plus froidement du monde de là où elles venaient et se moquer ouvertement de cette farce grotesque avec toute l'acidité dont il était capable. Il y avait vraiment de tout, sur ce monde...

"Alys ? C'est un prénom il me semble. Je n'ai pas pour habitude d'employer une telle familiarité avec des inconnus..."

Il avait fait sa remarque sur un ton oscillant entre le doute et la suspicion. Puis à la main tendue, il consentit à briser son immobilité et étendit ses doigts interminables pour serrer brièvement la petite paume de la femme.

"Voyl Clawback."

Aucune raison de cacher son identité, il était ici de plein droit, et même, aimerait-il à le rappeler à ce drôle, en position de force.

"Ils sont insupportables lorsqu’ils sont persuadés d’avoir tous les droits. Ça va, pas trop secouée ? Je pense qu’avec ces messieurs nous serons tranquilles. "

Droomos lança un regard en coin à Clawback derrière ses lunettes noires. Le banquier s'éclaircit la gorge tout en remplissant de nouveau sa tasse avec la cafetière.

" Vous êtes certaines qu'ils nous feront rien, eux ?"

Elle avait parlé bas, mais elle était présentement suffisamment proche de Clawback pour qu'il saisisse la teneur de son propos.

Elle ne manquait vraiment pas d'air, celle-là. S'il avait été un vrai rustre en bonne et due forme, son chien de garde les auraient déjà vidées de la terrasse avec un plaisir évident. Non, au lieu de cela, il s'était comporté en gentleman, comme le lui indiquait son éducation, et avait fait mine de les accepter alors qu'elles s'étaient imposé à lui comme des malotrues... Et voilà que ces dames mettaient en doute son savoir-vivre ? S'il n'avait pas été un être aussi froid, le feu lui serait monté aux joues sous le coup de l'outrage.

"Je vous retourne volontiers la question, mademoiselle, fi-il, vexé, jusqu'à plus ample informé, vous n'étiez pas autorisée à venir nous aborder, si ce n'est par notre bon vouloir. Nous ne possédons aucun renseignements sur vos identités. Ayez donc au moins l'obligeance de ne pas nous insulter de la sorte. Nous ne sommes pas de vulgaires badauds prêts à assouvir des pulsions malsaines par laxisme et mépris de la bienséance."

Il se détourna d'elle dans un mouvement de tête courroucé et avala une gorgée de café en silence.

"Faut-il entendre des choses pareilles, soupira-t-il, excédé."

Une seconde de silence plus tard, il pencha un peu la tête et fixa de nouveau Alys avec intensité, une arcade légèrement levée.

"Et puis-je savoir à qui nous avons l'honneur ? Cette galaxie est très vaste, mais je ne me souviens pas d'avoir un jour eu la chance de croiser de si jeunes personnes dans cet établissement, ou un autre..."

Sa voix nasillarde s'était faite un peu plus claire et moins acerbe. Sa mémoire lui dictait en effet que parmi les milliers de visages plus ou moins célèbres que comptaient l'hôtel, celles-là lui étaient totalement inconnues. Elles n'étaient donc pas des clientes régulières des lieux les plus prestigieux de Coruscant. Sans se l'avouer complètement, Voyl était soudain curieux, de cette curiosité chez lui très vite doublée d'une méfiance dissimulée.

"Non, laissez-moi deviner. Figures montantes en politique ? Nouveaux talents en finance ? Artistes en route pour la gloire ? ...Ou peut-être une de ces obscures personnalités de l'industrie qui préfèrent travailler dans l'ombre plutôt que sous les projecteurs ? Journalistes peut-être, avec un culot aussi phénoménal que le vôtre ?"

Il avait lancé les idées au hasard en réalité, juste pour lui laisser la politesse de le contredire ou de le conforter à loisir, et de s'exprimer avec une confiance dont elle ne semblait absolument pas dépourvue. Et bien sûr, il ne s'était pas privé d'une petite pique au ton très poli pour exprimer le fond de sa pensée. La langue de bois ? Très peu pour lui.

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"Alys ? C'est un prénom il me semble. Je n'ai pas pour habitude d'employer une telle familiarité avec des inconnus..."

Je sentais clairement la pointe d’irritation et de sarcasme dans la voix mais je me disais également qu’à partir du moment où il nous avait laissées nous asseoir alors que la zone était privée c’était qu’il avait déjà avalé le plus gros de la pilule. Inutile de me démonter donc mais inutile également de le pousser à bout. Je répondis du tact au tac en lui serrant la main.

« Enchantée. Justement, moi j’ai rarement l’occasion de me présenter en maillot de bain, autant faire connaissance. »

Sans attendre de réponse, avec détachement, je me retournais vers le barman un peu plus loin et l’interpellais d’un geste de la main. « Deux cocktails s’il vous plait. Un sans alcool. » Je jetais un regard au Muun qui semblait copieusement servi en café. L’armoire à glace derrière était certainement de service et refuserait un verre, autant m’éviter le refus. « Rien pour vous je suppose », dis-je au deux « si vous voulez un verre, il est pour moi ». C’est le moment que mit à profit la petite jeune pour s’adresser à moi " Vous êtes certaines qu'ils nous feront rien, eux ?". Elle avait parlé bas mais l’oreille hyper susceptible du Muun semblait l’avoir rendue également hyper sensible. Comme de juste, il s’emporta en se lançant dans un grand numéro d’indignation que je trouvais au final plutôt amusant.

Cependant, il avait raison sur le fond et je décidais de prendre son parti.

« Nous ne pouvons être sures de rien mais il faut considérer leur politesse à notre égard. Ces messieurs auraient pu nous refuser de partager leur table avec nous et nous ont invitées alors que nous nous sommes imposées. Ce serait plutôt à eux de s’interroger sur nos intentions. »

Je retirais mes lunettes dont l’un des montants s’accrocha à mes cheveux et rejetais la tête de côté pour les remettre en place puis regardais le Muun bien en face « Merci pour cela d’ailleurs ».

« Cette galaxie est très vaste, mais je ne me souviens pas d'avoir un jour eu la chance de croiser de si jeunes personnes dans cet établissement, ou un autre... Non, laissez-moi deviner. Figures montantes en politique ? Nouveaux talents en finance ? Artistes en route pour la gloire ? ...Ou peut-être une de ces obscures personnalités de l'industrie qui préfèrent travailler dans l'ombre plutôt que sous les projecteurs ? Journalistes peut-être, avec un culot aussi phénoménal que le vôtre ?"

« Pour répondre à votre question, je viens de terminer une opération conjointe avec les autorités de Coruscant pour mettre fin à des activités illégales de contrebande. Léto et moi avons du intervenir sur le terrain, je suis en quelques sortes en vacances. » Si Voyl trouvait mon introduction culottée, le développement l’était tellement que j’en mourrais de rire intérieurement. Certes j’avais mené cette opération à bien avec le nouveau Ministre de la Justice mais je me présentais comme un agent spécial du gouvernement, probablement proche de Léto alors qu’en réalité seul un heureux hasard avait fait que nous avions fait un bout de chemin ensemble.
« … ce qui explique que vous n’ayez jamais entendu parler de moi. »

D’inspectrice générale des finances à agent spécial il y avait un monde et je me doutais que ma jeune amie pourrait se sentir perdue aussi ajoutais-je à son attention « Je ne suis pas Inspectrice Générale des Finances, c’était simplement un moyen pour faire taire ce rustre. Je me suis dit qu’il était certainement très riche et qu’il hésiterait à provoquer quelqu’un capable de lancer un contrôle fiscal sur ses acquis. Sinon enchantée de faire ta connaissance, Assya. »

Le serveur vint nous apporter les verres commandés et je lui donnais celui sans alcool. Je pris une attitude plus décontractée en me laissant aller en arrière sur les banquettes, jambes croisées au niveau des chevilles et lançais la conversation vers le Muun.

« Et vous, qu’êtes vous venu faire ici ? Vous ne semblez pas particulièrement détendu, sans même parler de votre ami. Des mauvaises nouvelles ? »

Non, décidément, je ne trouvais pas Voyl plutôt amusant, je trouvais ce personnage irrité, susceptible et nerveux plein d’ironie grandiloquente : j’adorais ! J’avais déjà rencontré des gens comme cela sur Arkania, inabordables et terrifiants, qui finalement, lorsque l’on réussissait à passer la couche de dureté professionnelle pouvait s’avérer surprenamment amicaux et d’une sincère amitié. Parfois cette attitude était un bouclier qu’ils dressaient pour ne pas être atteint … parfois cela pouvait aussi être de vrais enf*** bien sûr mais, avec un pétillement malicieux terrible en tête, je résolus de découvrir la vérité la dessus. Voyl Clawback, accroche-toi bien à ton siège, car je suis bien résolue à faire exploser ta coquille ! Et pour cela, j’allais certainement avoir besoin d’Assya. Par contre il s’agissait d’un Muun que j’avais en face de moi, il était indispensable que je change le terrain de conversation vers quelque chose d’autre que le travail qui solliciterait chez lui un raisonnement méthodique et rigoureux. Je le laissais me répondre ou m’ignorer et lançais juste après.

« Vous savez quoi ? En fait, je m’en fiche. Si je vous parle travail ou d’un sujet sensible vous allez vous demander si je n’essaye pas de vous extorquer des informations pour le compte de quelqu’un donc faisons plutôt comme si nous étions de vieux amis et que vous veniez de me tirer de l’embarras ce qui n’est pas si loin de la vérité. Discutons de choses sans conséquences mais pouvant nous intéresser tous les deux et laissez moi vous inviter tous les trois pour une collation improvisée. De plus vous ne pouvez pas refuser de me laisser vous rendre votre générosité à notre égard et nous devons veillez sur cette enfant qui m’a tout l’air perdue, au moins jusqu’à ce que sa tante la retrouve. »

J’étais curieuse de voir le résultat de tout ceci.
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La blondinette, assise sur sa chaise ne disait pas mot. Elle laissait sa voisine et «sauveuse» du jour régler le problème qu'elles venaient de créer sans vraiment s'en rendre compte. Ainsi il s'agissait d'un emplacement privatisé ? Assya regarda autour d'elle et réalisa qu'effectivement il n'y avait plus un chat aux alentours. Elle reporta son attention sur les deux hommes et fixa celui qui devait être un espèce de garde du corps. Il semblait furieux qu'elles aient osé venir ici. L'individu s'interrompit pourtant net lors que son supérieur lui en intima l'ordre. L'Akarnienne se présenta par son prénom sans d'autres forme de procédure. Ainsi elle s'appelait bien Alys, c'était plutôt jolie. Assya la regarda mener la conversation avec l'homme en face d'elles. Ce dernier sembla quelque peu froissé que la jeune femme se soit présentée avec autant de familiarité. Mais il n'avait encore rien vu car si cela n'avait tenu qu'à elle Assya aurait sûrement fait de même. Mais elle ne se présenta pas de suite préférant le faire lorsque sa voisine de table lui en laissa l'occasion. Alys commanda des cocktail dont un sans alcool. Assya lui lança un regard en coin. Semblait-elle aussi jeune ? Un petit sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Au moins elle avait eu le mérite de la mettre à nouveau en confiance. Mais la présence des deux hommes la gênait encore et elle ne manqua pas de le faire remarquer à la jeune femme à ses côtés. Visiblement elle n'avait pas parler assez bas. L'homme la gratifia d'une remarque qu'elle qualifia de plutôt cinglante. Certes il pouvait mal le prendre mais elle était en droit de s'interroger après tout. Ou pas apparemment puisque la jeune femme à ses côtés donna raison à leurs hôtes forcés. Assya baissa les yeux et sera les poings. Faire l'innocente, Johanna présumait vraiment de ses forces. Comment devait-elle réagir face à cela. Elle prit le partit de s'excuser brièvement sans pour autant lâcher complètement le morceau, fallait pas pousser non plus.

« Je suis désolée si cela vous à blesser. Mais je sais par expérience que ceux qui on l'air les moins inoffensif ne le sont pas toujours. Je suis méfiante de nature, veuillez m'excusez. »
lâcha-t-elle un peu timide. Les hommes, elle s'en méfiait comme de la peste. Elle savait de quoi ils pouvaient être capable. Étrangement, son tatouage se mit à lui faire mal, comme s'il venait d'être fait. Elle y porta instinctivement sa main. Puis le Muun reporta son attention sur l'Arkanienne. Assya, elle soupira d'aise lorsque l'atmosphère se détendit légèrement. Peut-être oui peut-être que finalement elle passerait une bonne journée. Elle posa ses mains sur la table et entreprit de suivre la conversation très attentivement. Elle en apprendrait sûrement beaucoup et après tout ce n'était pas ce que voulait Johanna ? À la question du Muun, Assya était curieuse de connaître la réponse de sa «sauveuse», mais qu'elle ne fut pas son étonnement lorsque cette dernière alla inventer une histoire à dormir debout. Elle tiqua et la regarda bizarrement. En plus de cela elle parlait de choses illégales, Assya eut du mal à cacher sont intérêt très marquée pour la nouvelle tournure que prenait la discussion. Peut-être qu'elle s'en rendit compte, parce que ni une ni deux elle donna une justification qui tenait la route concernant le fait qu'elle avait donner un tout autre métier au gougeât de tout à l'heure. Assya sourit face à cette nouvelle explication. « Enchantée Alys. » Puis la danseuse jugea bon de décliner enfin un bout de son identité au Muun. « Assya, je vit sur Coruscant avec ma tante. Elle est ici pour affaire. » Elle n'en dit pas plus cela n'avait strictement aucun intérêt. Et puis elle ne mentait pas vraiment. Elle vivait bien sur Coruscant et Johanna était bien venue ici aussi pour faire des affaires entre autre. Le serveur apporta les boissons et la jeune femme lui tendit son verre avant de questionner à son tour le Muun sur sa présence en ces lieux. Assya ne réagit pas au début sauf lorsqu'elle la présenta comme une enfant perdue. Elle était loin d'être aussi perdue qu'elle en avait l'air. Et de plus elle n'était pas non plus une enfant, enfin passons. S'ils la voyaient comme telle alors cela voulait dire que sa comédie fonctionnait un peu. Enfin si on pouvait appeler ça une comédie. Assya n'avait rien prévu et cela devenait dangereux. Elle devait se ressaisir et vite. Nager dans des eaux inconnues voilà une chose dont elle n'avait pas l'habitude.

« Je suis désolée de vous déranger. Je ne sais vraiment pas où se trouve ma tante. J'espère qu'elle reviendra vite. Je.. je ne me suis jamais retrouvée toute seule comme cela. »

Et voilà, un peu de drama en plus, c'est gratuit faut en profiter. Elle fit une petite moue pour bien marquer son désarroi et attendit que les deux, enfin trois autres réagissent.
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" Enchantée. Justement, moi j’ai rarement l’occasion de me présenter en maillot de bain, autant faire connaissance. "

Voyl ferma les yeux, une vague expression de consternation étirant ses traits. Sur quel énergumène était-il tombé ? Il savait les arkaniens de fort caractère, mais ce spécimen là atteignait des sommets dans la désinvolture. Il ne put retenir un soupir et s'affaissa légèrement contre son dossier, soulevant sa tasse du même coup et la portant à ses lèvres.

" Deux cocktails s’il vous plait. Un sans alcool. "

Le "sans-alcool" avait quelque chose de bizarre : la femme à ses côtés n'avait pas l'air d'une enfant... Frêle et pâle, certes, mais de là à n'être qu'une adolescente ? Bon, il n'y connaissait pas grand chose en humain, mais il les fréquentait depuis suffisamment longtemps pour avoir appris les bases de leur cycle de vie et de leurs coutumes.

" Rien pour vous je suppose. "

C'était à Shfal qu'elle s'adressait, et Clawback laissa son regard glisser sur le côté, où le karkarodon attendait, les bras croisés, d'une humeur passablement mauvaise.

"C'est gentil d'proposer, répondit le colosse d'un ton monocorde sans bouger avec un faux sourire carnassier. "

Voyl fronça les sourcils et reposa son café en se raclant ostensiblement la gorge. Le garde du corps changea de position mais garda le silence.

La jeune blonde, répondant désormais au nom de "Assya", eut le bon ton de s'excuser, ce qui désamorça rapidement la montée dans les tours. Voyl n'était ni patient ni affable, mais il restait un être placide qui ne gagnait rien à se mettre en colère. Raison pour laquelle il accepta les excuses avec un hochement de tête appréciateur, sans faire de commentaire, façon de dire qu'il passait à autre chose.
L'arkanienne y était peut-être pour quelque chose, à insister pour mettre l'accent sur la mansuétude dont il avait fait preuve. Pour un peu la stratégie aurait fait son effet... quelques décennies plus tôt, certainement. Voyl tenait plus du vieil acariâtre maintenant, et il fallait brosser plus que ça dans le sens du poil pour percer la glace qui s'était accumulée au fil des ans.

"Merci pour cela d'ailleurs.

-Je gage simplement ne pas avoir à le regretter. "

Au simple que cela, sans réelle finesse mais avec une politesse qui ne se laissait pas remettre en cause. Si l'art de mettre les pieds dans le plat avec distinction et bienséance avait été un sport, nul doute que Clawback aurait remporté la médaille d'or.

" Pour répondre à votre question, je viens de terminer une opération conjointe avec les autorités de Coruscant pour mettre fin à des activités illégales de contrebande. Leto et moi avons du intervenir sur le terrain, je suis en quelques sortes en vacances. "

La surprise manqua de le faire avaler de travers, mais la tasse cachait son museau à cet instant. Elle lui servit d'écran, le temps pour lui de noter d'un ton légèrement dubitatif :

"Leto ? Comment cela ? "

Il ne connaissait qu'une seule personne avec un prénom pareil : le genre de personne qu'on ne nomme pas par son prénom sauf à être amis très proche. Le ministre de la justice lui-même, un maître jedi. Or "autorité de Coruscant" et "activité de contrebande" ne pouvait rimer qu'avec "tribunal" et "Ministère de la Justice"...

"Vous voulez parler du ministre Vorkosigan ? "

Il ne cachait pas sa perplexité. De plus en plus étrange. De plus en plus suspect pour Droomos, toujours le regard braqué sur la blanche derrière ses lunettes noires. L'arkanienne, elle, s'était débarrassé des siennes et offrait un regard franc à son vis à vis. Son commentaire suivant le laissa interdit.

Inspectrice des Finances ? Et pourquoi pas reine d'Ondéron ? Le muun ne savait pas s'il était sensé rire ou sauter du balcon de consternation. Au final, son histoire avec Leto - pourquoi pas Toto ou Letounet tant qu'on y était - était peut-être du même style. Une mythomane. On était bien parti...

" Assya, je vit sur Coruscant avec ma tante. Elle est ici pour affaire. "

Encore plus intéressant. Eh bien, ils allaient faire de sacrées découvertes, ce soir. Au final, Gallon devenait presque pâlichon à côté de ces deux drôles de dames.

"Vraiment ? Pour affaire ? Quel genre d'affaire ? "

Il avait questionné sur un ton désinvolte et léger qui tranchait avec ces paroles habituellement froides et mornes. Il écouta la réponse de la jeune femme avec un intérêt manifeste, puis se retourna vers l'arkanienne avec un geste de sa main libre, l'autre tenant toujours fermement sa sacro-sainte tasse.

"Sauf votre respect, mademoiselle Alys, votre histoire me semble... "surprenante". Vous seriez donc une employée des services du ministère ? Voilà qui est assez extraordinaire et... hum... n'est-il pas dangereux pour vous de dévoiler ainsi vos attributions sur une terrasse ? "

Surprenante, mais non pas moins intéressante ! Sa curiosité était piquée, et celle de la seconde jeune femme également. Son regard avait changé.

" Et vous, qu’êtes vous venu faire ici ? Vous ne semblez pas particulièrement détendu, sans même parler de votre ami. Des mauvaises nouvelles ? "

Droomos haussa une arcade au mot "ami". Ses dents remontèrent bizarrement sur son museau en une moue boudeuse particulièrement comique... ou effrayante, tout dépendait du contexte.

"Je suis l'agent de monsieur, répliqua-t-il d'un ton sec, sans grosse voix basse bourdonnant après celle, claire, de la jeune arkanienne, pas son "ami"."

Il n'y avait rien de menaçant dans ses paroles. Plutôt de l'agacement. Elles prenaient vraiment leurs aises et se croyaient tout permis... Clawback acquiesça légèrement du chef les yeux mi-clos. Il semblait soudain plus las que sévère. Il pensa au retard monstrueux que ces mésaventures lui faisaient prendre et la fatigue prit le dessus. Il n'était plus si jeune, désormais. Et commençait lentement à accuser le coup d'une vie à cent à l'heure quasiment jour et nuit.

"On peut dire cela, oui. "

Il ferma les yeux quelques secondes et prit une longue inspiration.

" Vous savez quoi ? En fait, je m’en fiche. Si je vous parle travail ou d’un sujet sensible vous allez vous demander si je n’essaye pas de vous extorquer des informations pour le compte de quelqu’un donc faisons plutôt comme si nous étions de vieux amis et que vous veniez de me tirer de l’embarras ce qui n’est pas si loin de la vérité. Discutons de choses sans conséquences mais pouvant nous intéresser tous les deux et laissez moi vous inviter tous les trois pour une collation improvisée. De plus vous ne pouvez pas refuser de me laisser vous rendre votre générosité à notre égard et nous devons veillez sur cette enfant qui m’a tout l’air perdue, au moins jusqu’à ce que sa tante la retrouve. "

Il rouvrit brusquement les paupières et fixa intensément Alys de son regard de rapace, ses yeux perçants soulignés de cernes noires brillant d'un éclat dangereux. Il garda le silence quelques secondes, soutenant son regard à elle sans ciller, puis, ses commissures remontèrent brièvement en une ébauche de sourire, ou plutôt de rictus. Il ne respectait rien plus qu'un esprit affuté comme une lame. Sauf les crédits, mais ça, ce n'était un mystère pour personne.

"On ne pourra pas vous reprocher votre imagination, ni l'agilité de votre langue, miss. Mais je ne suis pas un homme de mots, ne vous déplaise. Mon domaine, ce sont les chiffres. Sous toutes leurs formes, et elles sont nombreuses. Je ne serais pas un bon compagnon de bavardage, je le crains. Et mes vieux amis n'auraient pas grand chose pour vous plaire, je pense. Quant à votre invitation, bien qu'elle soit tout à votre honneur et m'enchante, elle arrive fort mal à propos. Voyez-vous, nous devrions déjà avoir clôturer notre rendez-vous de la soirée à l'heure actuelle, et vous pouvez aisément constater que ce n'est pas le cas. Mon emploi du temps ne me permet pas de m'attarder outre mesure. Surtout avec un tel retard. Cela est immensément préjudiciable à mes activités professionnelles."

Sa main gauche avait parlé en même temps que lui. L'énervement passé, Clawback se lassait aller à sa lassitude et sa morosité. Il en avait assez de ces contretemps qui ne faisaient que compliquer sa tâche déjà ardue.

" Je suis désolée de vous déranger. Je ne sais vraiment pas où se trouve ma tante. J'espère qu'elle reviendra vite. Je.. je ne me suis jamais retrouvée toute seule comme cela.

-Voilà qui est navrant... Cet hôtel est très étendu, y compris ses annexes. N'a-t-elle rien laisser entendre ? "

Étrange, que l'on laissât ainsi une jeune personne visiblement intimidée parcourir seule un complexe hôtelier si vaste. Une tante bien irresponsable. A peine avait-il fini de parler que Shfal sortait inopinément de son mutisme, et d'une façon si peu naturelle qu'elle mit immédiatement la puce à l'oreille de Voyl.

"Joli ce tatouage, fit-il alors d'un ton léger qui transpirait l'ironie, ça représente quoi exactement ? "

La remarque n'échappa pas à Clawback qui leva une arcade, braquant son regard sur l'épaule de l'arkanienne. Il savait parfaitement que le colosse ne faisait pas ce genre de remarque pour du beurre.

Le banquier n'avait jamais eu affaire avec les cartels et les bas-fond de Nar Shaddaa, du moins pas directement. Lui, oui. Et ce tatouage, il le connaissait. Derrière ses verres tintés, son regard fut réduis à deux fentes agressives. Ces deux-là commençaient à puer le traquenard. Mais son employeur ne semblait pas s'en rendre compte. Ou il cachait bien son jeu...

"En effet. Il est... rare de voir ce genre de motif. Ce n'est pas vraiment la mode coruscanti...."

Et peu de femmes du monde se faisaient tatouer en vérité. Cela, malgré des millénaires de modes diverses, restait très mal connoté. Seules les star de la chanson et autres personnalités excentriques se faisaient couvrir le corps de dessins exotiques. D'autres encore les portaient pour des raisons ethniques. Mais il n'avait jamais entendu parler d'une telle pratique sur Arkania.

"Qui êtes-vous ? trancha Voyl en se penchant vers elle, qui êtes-vous vraiment ? "

Malgré son accent nasillard, il avait articulé lentement chaque mot et chaque syllabe, appuyant sur les mots pour ne laisser aucun doute sur leur sens : ils se méfiaient d'elles et ses doutes venaient de trouver leur écho. A elles de jouer franc jeu... ou de devoir se passer de leurs sièges confortables. Il avait horreur des faux-semblants.
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La situation commençait à m’échapper. Moi qui souhaitait passer un moment de détente sans avoir à penser à quoi que ce soit d’autre je me retrouvais avec un esclandre, une gamine sur les bras et un vieux Muun acariâtre proche d’exploser. J’avais souhaité entrainer la conversation sur un sujet anodin et cela aussi avait été rejeté, poliment mais clairement sous prétexte de retard professionnel. Le Muun était sans aucun doute quelqu’un d’important, habitué à faire ployer les autres sous son autorité et le fait que je ne laisse pas faire devait l’irriter. Sauf que voilà, je m’en moquais. J’essayais d’être polie et inconséquente mais puisqu’il insistait ainsi que son garde du corps pour faire monter les enjeux, j’allais le faire. Mais pas n’importe comment, je ne voulais pas non plus que tout cela se termine à couteaux tirés pour des questions d’égos. Je terminais donc mon verre tranquillement. Quand on a grandi parmi les familles influentes d’Arkania les conflits d’arrogances n’avaient plus trop de secrets pour personne et faisaient même partis de la vie courante. Je répondis donc sur le même ton que le Muun, polie mais ferme, lui faisant comprendre que je n’étais pas à ses ordres non plus.

« Excusez-moi j’avais pensé à donner un peu de légèreté à cette rencontre inopinée mais je vois que les soucis et retards que vous accumulez rendent cette conversation difficile. Sans-doute votre irritation a-t-elle besoin de s’exprimer sur un sujet concret… » J’enchainais sans lui laisser le temps de répondre.

« Cependant je reconnais que vos questions peuvent sembler légitimes … si l’on part du principe que je suis censée y répondre », la deuxième parti de la phrase était plus froide. J’espérais qu’il comprendrait qu’il devenait inconvenant lui aussi. Maintenant que j’avais un peu clarifié la situation il était nécessaire de faire la paix.

« Mais je ne vois pas d’inconvénient à y répondre. Si vous voulez bien me laisser une seconde… »

Je ne me séparais jamais de ma tablette qui me servait tout à la fois de commlink, de bloc-notes et de support d’information. Je composais l’adresse que m’avais donné Léto et, après quelques instants, lui laissait un message vidéo qui me montrait en maillot de bain sur la banquette du lounge privé. Je pris simplement soin de ne montrer que moi, ne serait-ce que pour ne pas embarrasser les autres.

Après quelques sonneries, j’entendis le déclic du combiné décroché et l’écran d’appel s’effaça pour laisser place au visage du Maitre Jedi.

« Bonjour Léto, c'est Alys ! »
Malgré son calme olympien habituel, il marqua une courte hésitation en me découvrant dans une tenue aussi légère. Petite seconde anodine dans la conversation pendant laquelle nous savions tous deux qu’il profitait de la vue. Et je devais avouer que je n’étais pas insensible au fait d’avoir troublé, même un bref instant, un maitre Jedi. La voix désormais connue de millions de Coruscantis résonna aux abords de la piscine.

« Bonjour Alys, comment allez-vous ?
- Trés bien merci.» , répondis-je enjouée. « Je voulais te remercier pour cette escapade ensemble. Comme tu vois elle m'a permis de me payer de superbes vacances au Grand Coruscant Hôtel. » Je décidais que le tutoiement était plus approprié vu la situation.
« Un très bon endroit pour se détendre en effet.
- Ah et félicitations pour ta nomination !
- Merci, il y a beaucoup à faire et les dossiers s’accumulent déjà. » C’était un constat laconique, je me doutais qu’il voudrait traiter avec sérieux et une parfaite application tous les cas qui lui seraient soumis, avec le même acharnement qu’il avait démontré dans notre mission dans les bas fonds de Coruscant.
« Je ne te dérange pas plus longtemps alors. En tout cas n’hésite pas à me rappeler, on se refait ça quand tu veux. » C’était assez familier mais Léto me surprit par sa réponse.
« Merci de votre appel, j’apprécie que vous donniez de vos nouvelles. » et il se départit d’un de ses rares sourires tout en raccrochant. Décidément, je l’appréciais. Je l’appelais surement à un moment où il était débordé mais il avait décroché et avait été parfaitement aimable avec moi. Oui, décidais-je, il y avait plus que du travail là dedans : s’il me rappelait un jour pour l’aider je répondrai présente.

Je fis une rapide recherche dans les nouvelles locales sur notre action mais ne trouvais pas grand-chose d’autre qu’un simple entrefilet évoquant l’action du Maitre Jedi. C’était trop peu pour être digne d’intérêt aussi décidais-je de le passer sous silence. L'appel serait bien suffisant pour convaincre le Muun.

Je regardais ensuite le garde du corps droit dans les yeux avant de répondre à son attaque à peine dissimulée. « Oui n’est-ce pas, c’est un tatouage assez peu fréquent dans ce coin de la galaxie. On le trouve beaucoup plus régulièrement dans certains groupes de mercenaires et de pirates de la Bordure extérieure, où il est reconnu comme un signe d’appartenance. Sur Angamar c’est un signe tribal commun et sur Teyrr un symbole religieux. Maintenant si le sous-entendu de votre question est suis-je une pirate arriviste en train de vous tendre un piège machiavélique… alors je crois que c’est à vous de me présenter des excuses car jusqu’ici en dehors vous avoir tous deux invités à prendre un verre et à diner pour vous remercier je ne vois pas en quoi je mérite une telle suspicion. Et je ne parle même pas de l’ironie profonde qu’un « agent » puisse se permettre publiquement un tel sous-entendu. Vous avez peur que je l’agresse avec une paille ? »

Ca y est. J’étais énervée, sur Arkania un homme de main aussi grossier aurait été jeté à la rue depuis longtemps ! Ce n'était pas parque qu'il avait raison qu'il devait le dire. Il fallait que je me calme immédiatement sinon j’allais finir au lit pendant 6 heures avec une bonne migraine. Je fermais les yeux pour lâcher rapidement la pression et continuais sur un ton beaucoup plus calme ou perçait un début d’épuisement nerveux.

« Vous qui reprochiez il y a quelques secondes encore les paroles innocentes d’Assya je suis surprise du ton actuel de la conversion. »

« Ecoutez, je suis en vacances. Ni plus ni moins. Cette demoiselle vient de se faire agresser par un sauvage que j’ai remis à sa place et maintenant nous nous retrouvons à faire connaissance. Nous sommes sans doute tous sous pression mais ne nous faites pas payer la colère que vous réservez pour quelqu’un d’autre. Vous semblez être coincé ici et visiblement dans une situation qui vous horripile, moi dans le pire des cas, je me lève et dans deux minutes j’oublie cet incident sur une table de massage. Ou alors nous plaisantons ensemble des hasards de la vie en oubliant ce début agité.

Voilà ce que je peux vous proposer : conversons gentiment. Parler de chiffres serait je le crains assez peu entrainant pour moi, ce serait comme si je commençais à vous parler retro-engineering génétique : chacun parlerait dans son coin. Par contre je peux vous proposer quelque chose, un petit jeu qui pourrait vous sortir de votre ennui et nous intéresser tous deux. Bien sûr, c’est un jeu qui nécessite de l’intelligence, qualité dont les Muuns ne sont pas démunis et comme un jeu manque d’intérêt sans enjeu je vous propose d’en mettre un.

Si vous gagnez je répondrai à toutes vos questions avec franchise tant qu’elles ne sont pas trop indiscrètes ou d’ordre confidentielles, si vous perdez et bien vous devrez aménager votre emploi du temps surchargé et nous offrir à diner un soir de cette semaine.

Chacun devra faire part des déductions qu’il peut faire sur l’autre, avec autant de précision que possible. Celui qui donnera le plus de détail et tombera au plus juste sera le gagnant.

A vous de me dire si vous préférez autre chose.»


Je regardais Assya et m’attardais sur elle, sous-pesant ses attitudes et ses réponses depuis notre renoncetre. J’avais bien vu qu’elle était plus âgée que ce que j’évoquais mais ce raccourci m’arrangeait sauf que plusieurs éléments venaient s’ajouter pour dresser un portrait légèrement différent de la jeune fille effarouchée qu’elle m’avait semblé être au premier coup d’œil. D’une part le tatouage vers lequel elle avait eu un bref mouvement nerveux de dissimulation, puis le fait qu’elle n’avait pas voulu laisser le dernier mot aux autres. Sa pique sur les moins inoffensifs m’avait surprise dans sa bouche et j’avais remarqué la tension qui l’habitait lors de nos échanges de propos. Etait-ce de la colère ou autre chose ? Sans compter la remarque de l’homme quand nous étions sur la chaise longue. De petites pièces de puzzle qui tournoyaient sans se mettre en place pour le moment mais qui commençaient à m’intéresser : en vérité c’était elle l’élément le plus inconnu de notre rencontre.

Je me décidais à l’inviter dans la ronde. « Tu peux jouer avec nous si tu veux Assya mais dans ce cas il faudra que tu participes à la mise à ta façon.» Est-ce que cela allait l’inciter à sortir de sa réserve ?

« Votre agent aussi s’il le souhaite. Mais dans ce cas nous ajouterons une règle : il sera interdit de reprendre les éléments déduits par les autres participants ce qui rendra les paris plus difficiles pour les derniers et je propose que quelque soit le nombre de participants nous finissions vous et moi. », dis-je à Voyl.

Je me savais une adversaire sérieuse et je me doutais que le Muun aussi mais j’ignorais tout du niveau réel d’Assya qui pouvait profondément bousculer mes prévisions. Mais prendrait-elle le risque de se voir exposée ? Le garde du corps jouerait-il au risque de « voler des coups » à son patron ? C’était un jeu plus subtil qu’il n’y paraissait. Je me moquais de le perdre mais sa finesse commençait déjà à m’exciter.

Malheureusement, rien ne pouvait me certifier que le Muun partagerait cet enthousiasme. Je lui réservais donc une porte de sortie polie « Si bien sur ma dernière tentative de sociabilisation vous semble inconvenante et que vous ne souhaitez pas continuer la conversation sur un sujet ou un autre alors je vous propose de nous retirer et de vous rendre à votre attente. »
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La jeune femme suivait la conversation qui commençait à prendre une tournure très intéressante. Assya n'en perdu plus une miette. Et tout comme les deux hommes, sa voisine piqua sa curiosité en mentionnant le nom d'un homme. Visiblement le Muun semblait plus ou moins le connaître au vu de sa question. Et alors qu'Assya s'attendait à ce que l'Arkanienne trouve une parade après avoir été démasquée au sujet d'un gros mensonge, il n'en fut rien. Non bien au contraire, sa voisine entrepris même de se justifier en allumant un commlink. Vraiment très intéressant tout cela, la tueuse en était presque toute émoustillée. Elle devait se contrôler pour ne pas montrer son excitation. Pendant ce temps-là, le Muun rebondit sur les quelques phrases de la tueuse. Il semblait intriguer par le type d'affaire que pouvait bien faire Johanna ici, au Grand Coruscant Hôtel. Assya sourit et finalement soupira en levant les yeux au ciel. Elle finit par lâcher d'un être désolé. « Oui, vraiment ! Mais je ne saurais vous dire quoi. Ma tante ne me met pas au courant de ses affaires. Mais je suppose qu'elle est encore à la recherche de clients potentiels ou quelque chose comme cela. » Assya n'eut pas à poursuivre ses explications. Le dénommé Leto Vorkosigan venait de répondre à l'Arkanienne. Visiblement la jeune femme avait dit vrai puisque l'homme, un Fallen, ne la contredisait pas au sujet d'une quelconque collaboration entre eux deux. C’était curieux mais après tout. Assya laissa ses prunelles faire des aller-retour entre les différents protagonistes présents à ses côtés. .

Après cela, l'Arkanienne du nom d'Alyss tenta d'amorcer une conversation tout à fait anodine sans grand succès. En effet son interlocuteur ne semblait pas vouloir coopérer pleinement. Le ton commençait à monter et Assya s'affaissa sur sa chaise. Elle ne prendrait pas directement part à cette conversation. Elle devait faire attention à son attitude. Elle ne doutait pas que les trois autres allaient eux aussi l’observer. C'était normal après tout. Ici, à cette table, on se jaugeait en silence à couvert. Alors à la toute dernière question du Muun, Assya se contenta d'un simple hochement de tête en signe négatif. Johanna n'avait réellement rien dit de plus et c'était tant mieux. Parfois ne rien savoir était mieux que de devoir mentir. Mais la remarque sur un tatouage figea les traits de son visage. Elle se crispa légèrement et serra les poings en les refermant sur ses paumes. Elle fixa un point au loin et se concentra sur autre chose pour ce calmer. Elle ne suivait déjà plus la conversation. Elle était trop concentrée sur sa propre réaction. Elle ne savait pas du tout si elle se voyait ou non et elle espérait bien que cela fut la seconde hypothèse. Son tatouage lui piquait à nouveau l’omoplate. Tait-ce le fruit de son imagination ou bien se mettait-il réellement à lui faire mal ? Et comment ce garde avait-il su ? Cette idée la rendait folle. L'individu ne lui disait rien, mais elle le savait elle n'avait sûrement pas pu retenir tous les visages qu'elle avait vu chez cet homme. Elle fouilla dans ses souvenirs et des visages lui revenaient en tête. Ses souvenirs lui donnaient la nausée. Le pire de tous était celui de la perte de son amie. Elle ne l'avait jamais oubliée. Elle ne pouvait pas l'oublier, l'oublier c'était oublier son passé et cela elle se le refusait. Son passé, il l'avait façonnée. Elle ne serait certaine pas Hel si elle n'avait pas vécu tout cela et elle n'aurait pas cette rose tatouée au fer rouge sur son omoplate. Un ultime rappel de ce qu'elle est. Même après tout cela, elle avait encore l’impression de lui appartenir et c'était insupportable. Ce tatouage, c'était comme s'il pouvait encore toucher sa peau, la forcée à se donner à ces hommes qu'elle détestait. Ces hommes, un jour elle finirait par tous les trouver et ce jour-là, elle les tuerait comme toutes ses victimes. Comme toutes ses victimes, pas tout à fait. En réalité, elle n'agirait pas de la même façon. Si pour les autres elle se présentait toujours comme étant Hel, ce jour-là, elle se présenterait comme Assya Asharaya, comme Rose. Elle leur ferait payer. Elle le savait, elle en avait déjà tué quelques uns de ses pirates de ces hommes détestables dont le responsable de la mort de sa famille. Mais ils avaient de nombreux hommes sous ses ordres et eux elle ne les avait pas tous trouver.

Mais la jeune femme fut tirée de ses réflexion par la voix de sa voisine. Assya tourna son regard vers elle. Elle proposait un jeu. La jeune tueuse n'avait absolument pas suivi la conversation. Mais elle était joueuse. Elle esquissa un léger sourire et répondit positivement à la demande. « Hum et bien pourquoi pas. Mais je dois vous dire qu'il n'y a rien à savoir à mon sujet de très intéressant. »
Voyl Clawback
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Coruscant – Quartier 500 Republica – Grand Coruscant Hotel – 9:25pm

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Cette soirée aurait dû être placée sous le signe des négociations professionnelles, elle s'avérait être une belle partie d'échec avec deux inconnues des plus excentriques.

« Excusez-moi j’avais pensé à donner un peu de légèreté à cette rencontre inopinée mais je vois que les soucis et retards que vous accumulez rendent cette conversation difficile. Sans-doute votre irritation a-t-elle besoin de s’exprimer sur un sujet concret… Cependant je reconnais que vos questions peuvent sembler légitimes … si l’on part du principe que je suis censée y répondre. »

Voyl ferma de nouveau les yeux. Et lui, il était sensé la laisser lui pourrir la soirée...? C'était visiblement bien trop demander que d'être laissé en paix... Non, l'arkanienne avait visiblement jeté son dévolu sur lui et il sentait arriver les ennuis à des kilomètres. Mais il était coincé : il les avait accepté à sa table. Erreur, erreur. Il espérait juste que ce maudit maître d'hôtel allait rapidement montrer le bout de son nez pour lui éviter de passer une soirée sous le signe des crises de nerf.

Mais rien ne venait, et Alys s'enquit de lui prouver qu'il avait tort de douter de sa petite histoire. Il la regarda passer l'appel sans broncher, la voix du ministre Vorkosingan s'élevant de son appareil comme en complet décalage avec le reste du contexte. Décidément, il n'avait encore rien vu : à quand les licornes à cornes laser ? On partait dans un beau délire.

Lorsque Droomos lui fit remarquer l'étrangeté de son tatouage, Voyl nota dans le coin de son champ de vision la réaction vive et épidermique de la jeune Assya, qui pourtant se tint silencieuse. Mais le devant de la scène était occupé par l'arkanienne qui semblait-il, faisait tout pour prendre le premier rôle de ce film. Clawback la vit noyer le poisson avec une certaine efficacité, et le karkarodon s'en remit à lui, lui lançant un regard qui oscillait entre l'énervement et le désespoir.

"Voilà ce que je peux vous proposer : conversons gentiment. Parler de chiffres serait je le crains assez peu entrainant pour moi, ce serait comme si je commençais à vous parler retro-engineering génétique : chacun parlerait dans son coin. Par contre je peux vous proposer quelque chose, un petit jeu qui pourrait vous sortir de votre ennui et nous intéresser tous deux. Bien sûr, c’est un jeu qui nécessite de l’intelligence, qualité dont les Muuns ne sont pas démunis et comme un jeu manque d’intérêt sans enjeu je vous propose d’en mettre un.

Si vous gagnez je répondrai à toutes vos questions avec franchise tant qu’elles ne sont pas trop indiscrètes ou d’ordre confidentielles, si vous perdez et bien vous devrez aménager votre emploi du temps surchargé et nous offrir à diner un soir de cette semaine.

Chacun devra faire part des déductions qu’il peut faire sur l’autre, avec autant de précision que possible. Celui qui donnera le plus de détail et tombera au plus juste sera le gagnant.

A vous de me dire si vous préférez autre chose.
"

Trop aimable, pensa Clawback avec un soupir mental. Encore heureux qu'il ait son mot à dire. Il songea instantanément à ce qu'il adviendrait si elle gagnait : l'inviter à dîner ? Lui, avec une parfaite inconnue aux airs de jeune arriviste ? Voilà exactement le genre de chose qu'adorait tous les torchons de la presse people. De quoi bien faire jaser le tout Coruscant ! Non, elle aurait droit à un traiteur à domicile, à l'extrême rigueur... Voyl fulminait intérieurement, mais trop habitué à se contenir, il ne fit rien d'autre que d'afficher une mine plus sombre encore.

" Votre agent aussi s’il le souhaite. Mais dans ce cas nous ajouterons une règle : il sera interdit de reprendre les éléments déduits par les autres participants ce qui rendra les paris plus difficiles pour les derniers et je propose que quelque soit le nombre de participants nous finissions vous et moi."

Droomos eut un léger sursaut que Voyl interpréta comme un rire retenu au dernier moment. Lui-même sentit ses commissures le démanger. Sérieusement, elle escomptait qu'ils acceptent ces règles sans broncher ? Il se sentait presque insulté. Il garda le silence, tout en passant un doigt sur l'arrête de son menton. Puis il ramena ses mains devant lui et fixa l'arkanienne, la tête légèrement penchée sur le côté. La voix d'Assya rompit le court silence qui avait suivi :

" Hum et bien pourquoi pas. Mais je dois vous dire qu'il n'y a rien à savoir à mon sujet de très intéressant. "

Le banquier inclina la tête à droite, puis à gauche, l'air fermé, les yeux rivés sur la tasse devant lui, puis se recentra sur son interlocutrice.

"Mademoiselle, fit-il d'un ton posé, comme s'il s’apprêtait à lui exposer les closes d'un contrat, j'aimerai que vous compreniez une chose : je ne vous reproche nullement le fait d'être "en vacances", comme vous le dites, ni de prendre du bon temps dans un lieu si prisé. Mon seul souhait est que vous acceptiez que tel n'est pas le cas de tout le monde ici. "

Et par tout le monde, il entendait surtout lui-même.

" Si vous n'êtes pas en mesure de comprendre ce fait, je ne m'évertuerai pas à me plier à vos désirs, pas plus que je ne cherche à vous plier aux miens. Vous êtes ici à ma table, je tiens à vous le rappeler. Rien ne vous oblige à me tenir compagnie, rien ne m'oblige à vous tolérer à mes côtés. Il y a bien d'autres lieux dans ce palace où vous pourrez trouver une foule de personnes aimables prêtes à discuter de choses et d'autres avec une charmante jeune femme comme vous. Je n'en doute pas une seconde. Vous serriez par ailleurs bien plus à l'aise sur une table de massage que sur cette chaise, je me trompe ? "

Il ne serait pas dit qu'elle ferait inverser les rôles.

"Votre action envers mademoiselle Assya était certainement des plus honorables, mais elle ne nous concerne nullement. "

Il déplia ses doigts interminables vers elle, la désignant d'un geste subtilement accusateur.

"Quant à votre proposition, elle pourrait s'avérer intéressante, en effet, s'il n'y avait dans votre définition même quelques graves lacunes qui m'interdisent de considérer ce jeu comme équitable. "

Quoi ? Elle espérait réellement arnaquer un être comme lui ? Il lui aurait fallu se lever bien plus tôt. On pouvait arnaquer un banquier muun comme on pouvait parler philosophie avec un gamorréen, ou faire une thalasso sur Korriban.

"Tout d'abord, quelle garantie ai-je qu'avec vos attributions, vous n'avez pas d'ores et déjà accès à toutes les données nous concernant ? Aucune. Pire, ce serait même fort logique si l'on tient compte que le ministre de la Justice lui-même vous confie son numéro personnel. Deuxièmement, vous énoncez vos règles en les tournant à votre avantage en escomptant que tout passe inaperçu dans vos propos aimables. Je n'adhère pas à cette méthode, vous m'en voyez navré. Donc, à la phrase " si vous préférez autre chose", je répondrai sans détours : le 'autre chose' sera de mise, en effet. Mieux encore : je vais vous épargner la recherche d'une nouvelle solution en vous la donnant de ce pas. "

Elle voulait jouer ? Eh bien soit, ils jouaient. Première règle : sa table, son terrain. Deuxième règle : son terrain, ses règles à lui. Troisième règle : il n'y a rien de plus intransigeant qu'une règle muun. Et ce n'était ni ses formes féminines sous un maillot de bain attrayant, ni son prétendu génie intellectuel qui y changerait quoi que ce soit.

" Mon peuple excelle avant tout dans le respect des règles édictées : les voici. Je m'engage à les respecter si vous faites de même. Quant aux enjeux, ils sont fort simple : vous gagnez, vous aurez votre faveur. Je gagne, j'exige la paix et le silence le plus absolu jusqu'à ce que je quitte cet endroit. Toute action contrevenante à ce qui a été accepté plus haut entrainera la nullité de cet accord. "

Sa main dessina un carré impeccable sur la surface lisse et blanche de la table.

" Nous sommes quatre à cette table. Nous allons constituer deux équipes : vous avec mon agent, moi avec mademoiselle Assya. Ainsi, aucune équipe n'aura l'avantage de connaître son partenaire, et donc d'anticiper ses pensées. "

Le garde du corps plissa les yeux derrières ses lunettes teintées. Voyl l'ignora tout à fait.

" Dans chaque équipe, l'un des membres devra mentir à coup sûr, l'autre au contraire, ne dire que la stricte vérité. Tour à tour, les équipes se poseront quatre questions relatives à un sujet neutre, que nous fixons. Deux à chacun des membres qui la composent - ni plus, ni moins. L'équipe qui parvient à deviner qui ment et qui dit vrai sans se tromper gagne la partie. En cas de nullité, personne ne gagne ni ne perd. Et nous en resterons là, avec la certitude de valoir autant les uns que les autres. "

Avec la mine d'un juge implacable, il déclara en les regardant tour à tour :

" C'est à prendre ou à laisser, mesdames. "

Et sur ce, il vida le restant de café qui commençait à refroidir dans sa tasse d'un geste magistral. Au final, peu lui importait qu'elle accepte ou non. Si elle acceptait, il aurait de quoi se distraire les dix prochaines minutes. Sinon, il aurait la paix. Il était gagnant à tous les coups, et cette idée le ravit.
--

hrp:
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Je soupirais intérieurement. Je m’étais évertuée à proposer une solution intéressante, non de multiples solutions pour détendre la discussion et toutes avaient été repoussées pour se transformer en guerre de tranchés. Il m’apparut soudain que tout ceci était vain. Le Muun était trop paranoïaque ou trop énervé pour que la situation s’améliore. Si le seul gage qu’il voulait de ma part était que je me taise après tout il était dans son droit car nous étions ses invités. Je ne voyais pas l’intérêt de continuer en ce sens, ni même de lui faire remarquer que son homme de main et lui se connaissaient certainement depuis assez de temps pour avoir un avantage net à ce jeu. Il était même probable qu’il existait entre les deux hommes quelque langage secret qui leur aurait permis de tricher s’il était compétent et professionnel, même si j’en doutais. Mais, au final, cela importait peu. Ma décision prise je me sentis soudain bien plus sereine et c’est sur un ton dénué de tout énervement que je répondis tout en m’adossant contre la banquette.

« Le but que je recherchais était bien plus simple : une discussion. Mais il me semble que pour vous cela revêt une importance qui n’est pas la même pour moi car tout ceci tourne à l’affrontement. Je vais donc rendre les armes et faire de vous le gagnant incontesté. Je vais finir mon verre en silence et je vais même vous inviter à diner à mes frais, vous et votre homme ou la personne de votre choix. Ne vous inquiétez pas, je n’assisterai pas au repas : ce n’est pas un traquenard, c’est une invitation courtoise. Une fois mon verre fini je me lèverai et vous remercierai en souriant pour votre accueil ce qui vous évitera tout esclandre puis j’irai certainement faire un tour sur cette table de massage que vous évoquez. »

Je me tournais vers ma jeune voisine.

« Tu peux m’accompagner ou rester si M. Clawback est d’accord.. ou jouer à leur jeu. »

Curieusement, le Monsieur ici n’était pas une marque de respect pour moi, plutôt une formalité vide de signification. Le Muun avait trop l’habitude de commander, autant le rendre à sa tranquillité et à son monde bien ordonné. Se rendrait-il compte un jour qu’il avait été totalitaire et plutôt brutal ? Ou sa paranoïa était-elle auto justifiée ? C’était une question que je trouvais plutôt intéressante.

Mon seul regret ici était que la sociabilité avait perdu. Mon introduction était certes tout sauf formel, agaçante même j’en convenais, mais je pense que le point essentiel tenait dans un fait tout simple : je n’obéissais pas à sa volonté et cela le mettait hors de lui. Autant le laisser penser qu’il gagnait sur toute la ligne, cela n’avait aucune importance pour moi, une fierté mal placée. J’espérais juste que ce refus ne finirait pas sur une nouvelle crise de colère de mon interlocuteur. Certains avaient la fierté tellement ancrée au corps qu’ils refusaient les victoires données.

Je m’attelais donc à profiter d’un silence retrouvé et m’isolais mentalement de la suite des évènements à table.
Invité
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Visiblement l’enthousiasma ne gagnait pas tout le monde à cette table. Le Muun ne semblait pas réceptif. Assya, elle en était presque toute émoustillée. Si on lui avait dit qu'un jour elle se retrouverai à jouer à deviner ce qu'était les autres, à une table d'un des plus grands palaces de Coruscant elle ne l'aurait jamais cru. Non décidément Johanna avait magnifiquement choisi les lieux. Cependant la femme mettait du temps à finir ce qu'elle devait faire et cela commençait légèrement à inquiéter sa jeune protégée. Assya se tourna les doigts des mains nerveusement. Jamais elle n'avait mis autant de temps. Ses prunelles bleus cherchaient à la voir dans chaque recoin de l'espace qui occupait son champs de vision. Rien, elle ne voyait rien. Johanna n'était pas dans le secteur. Elle était sur le point de se lever lorsque l'homme commença à répliquer au sujet de la proposition de sa voisine. Comme elle l'avait constaté, il n'était pas franchement d'humeur à jouer. Qui plus est il l'accusait presque de vouloir l'arnaquer. L'humaine se retint de rire. Si seulement il savait. L'arkanienne était sûrement bien plus ici pour se la couler douce que ne l'était en réalité la blondinette. Tout de même un peu intriguée par l'homme, elle écouta ses explications et ses remarque ronchonnes. Il en était presque drôle. Assya avait vraiment envie de rire à l'écouter déblatérer ainsi. C'était fou ce qu'une simple petite phrase avait le pouvoir de faire. Non elle n'en remettrai pas une couche de plus. Le Muum entreprit alors de donner ses propres règles du jeu. Ainsi il y aurait des équipes c'était intéressant. Ce qu'il l'était moins c'était leur composition. Assya fronça les sourcils en l'entendant faire les équipes. Elle n'avait pas du tout envie de faire équipe avec lui. La jeune femme soupira bruyamment. En plus de cela, il n'était absolument pas drôle. La blonde commençait à s'ennuyer finalement, même si le eu qu'il annonçait pouvait être intéressant. « Personnellement je suis assez intéressée. Mais pourquoi ce choix de partenaire ? » demanda-t-elle les yeux remplis de curiosité.

Lorsque l'homme eut fini, il vida sa tasse d'un seul trait. Assya le regarda faire incrédule. Elle attendait que sa camarade réagisse. Et cela ne tarda pas. Sa voisine ne semblait pas apprécier la répartie de l'homme. À moins que ce ne soit juste qu'un simple malentendu. Une incompréhension mutuelle entre cette homme et sa voisine. Assya les laissa se regarder et attendit que la conversation prenne une tournure différente. Mais déjà l'Arkanienne lui faisait la remarque qu'elle pouvait tout comme elle s'en aller laissant l'homme ronchon tout seul. Mais si sa voisine avait attirée son attention dès le moment où elle l'avait défendue face au goujat qui l'avait reconnue, le Muum piquait tout autant sa curiosité. La blonde sourit à sa voisine et lui répondit sur un ton reconnaissant.

« Merci mais je crois que je vais rester ici encore un peu. Je ne veux pas changer de lieu à tout va si je veux pouvoir retrouver ma tante rapidement. D'ailleurs elle ne devrait pas mettre autant de temps. Je commence un peu à m'inquiéter. »

Mais elle avait à peine fini sa phrase que la silhouette d'une femme passait dans son champs de vision. Elle la reconnaissait, enfin, elle étai là. Assya se leva et fit signe à sa «tante» de la rejoindre. La femme, bien habillée, rejoignit la blonde. Elle s'approcha d'elle et passa une main maternelle dans ses cheveux. Aussitôt Assya les remit en place contrariée. « Assya tu étais donc là ! Je te cherchais ma nièce. » La jeune femme baissa les yeux lâchant un petit « Je suis désolée, ma tante. » Johanna soupira et regarda les personnes qui l'accompagnaient. « Johanna, je suis sa tante et vous ? » fit-elle d'un ton sec légèrement inquisiteur.
Voyl Clawback
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Coruscant - Quartier 500 Republica - Grand Coruscant Hotel - 10:02pm

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C'était fait, il avait gagné. De son point de vue de psychorigide renfrogné, oui, c'était une victoire. Elle avait enfin lâché l'affaire, et avec un peu de chance, était suffisamment échaudée pour ne plus tenter de venir jouer les pots de colle. Il ne pouvait en être certain, mais il l'espérait. Derrière la tasse qui lui masquait la bouche, Voyl laissa transparaître un court rictus lorsqu'il l'entendit déclarer, comme un soldat fatigué de la guerre :

« Le but que je recherchais était bien plus simple : une discussion. Mais il me semble que pour vous cela revêt une importance qui n’est pas la même pour moi car tout ceci tourne à l’affrontement. Je vais donc rendre les armes et faire de vous le gagnant incontesté. Je vais finir mon verre en silence et je vais même vous inviter à diner à mes frais, vous et votre homme ou la personne de votre choix. Ne vous inquiétez pas, je n’assisterai pas au repas : ce n’est pas un traquenard, c’est une invitation courtoise. Une fois mon verre fini je me lèverai et vous remercierai en souriant pour votre accueil ce qui vous évitera tout esclandre puis j’irai certainement faire un tour sur cette table de massage que vous évoquez. »

Après un silence qu'il pesa minutieusement, Clawback reposa la tasse sur la table avec lenteur et fixa de nouveau l'arkanienne. Il avait réussi l'exploit de lui ôter ce perpétuel petit sourire moqueur. Rien que pour cela, il se coucherait de bonne humeur ce soir.

" Forcer une personne à faire ce qu'elle ne souhaite pas faire n'est jamais bien productif, vous savez ? "

Elle n'assisterait pas au repas ? Voyl eut envie de rire mais n'en fit rien. Il resta immobile, une vague moue dubitative et faussement affectée.

" Vous vous donnez trop de peine pour un inconnu, mademoiselle. Restons-en là si vous le voulez bien. "

Il ne s'était pas départi de son ton froidement poli, même si derrière, il ne reniait pas un soupir d'aise. Enfin, elle allait cesser de jacasser et d'essayer de lui tirer les vers du nez. Clawback pensa qu'il n'était pas prêt de refaire une telle erreur : laisser des demoiselles en goguette envahir son espace personnel pour des motifs qui ne l'intéressaient pas. Il préférait de loin profiter du panorama imprenable de l'hôtel sur le magnifique quartier du 500 Republica. Une telle vue était l'apanage des privilégies, et le fond de l'air était décidément merveilleux.

" Merci mais je crois que je vais rester ici encore un peu. Je ne veux pas changer de lieu à tout va si je veux pouvoir retrouver ma tante rapidement. D'ailleurs elle ne devrait pas mettre autant de temps. Je commence un peu à m'inquiéter. "

Voyl tourna la tête vers la jeune femme, silencieux, et hocha le menton. Du moment qu'elle partageait elle aussi la volonté de le laisser en paix, elle pouvait bien se balancer sur sa chaise ou tricoter, peu lui importait. Le muun finit par jeter un oeil à son datapad, contrarié.

" Déjà dix heures du soir, grommela-t-il à mi-voix en fixant l'horizon étoilé de la ville, je les retiens, ceux-là. "

Droomos, les bras croisés sur son énorme torse, lorgnait sur les abords de la piscine. Sur la piscine elle-même, d'ailleurs. Les minutes défilaient, quant une femme

" Assya tu étais donc là ! Je te cherchais ma nièce. "

Laquelle réagit immédiatement. Voilà une bonne chose de faite, songea Voyl. Ce fut au tour du maître d'hôtel d'arriver en terrasse, sur les talons de la fameuse tante. On aurait dit qu'ils s'étaient passé le mot ! Il avait l'air épuisé et tout aussi nerveux qu'avant. Clawback le regarda, puis, sans bouger, reporta son regard sur la tante qui l'interpellait avec une condescendance au moins égale à celle de l'arkanienne.

" Johanna, je suis sa tante et vous ?

- Très en retard, madame, dit-il en se levant, heureux de couper court à une nouvelle tentative de "socialisation" de la part de ces dames, navré de devoir écourter cet échange. Mesdames, bonne soirée à vous. "

Il lui fit une courte révérence et quitta les lieux en compagnie du maître d'hôtel et de son garde du corps. Il n'avait pas pris la peine de caser l'hypocrite "ce fut un plaisir", personne n'y aurait cru. Surtout pas lui. Le petit homme en costume haletait comme quelqu'un qui venait de courir un cent mètres haie.

"Monsieur Gallion est revenu, dit-il à Voyl, il vous expliquera sans doute lui-même la raison de son retard... Je suis encore désolé pour toute cette histoire, monsieur !

-Oui, oui, je m'en doute, fit Clawback, agacé, menez-nous plutôt à lui. J'ai suffisamment pris de retard pour toute ma semaine ! "

Le maître d'hôtel acquiesça et s'effaça pour les laisser passer dans le turbolift. Lorsqu'ils furent seul dans le couloir menant au bureau, Droomos se laissa aller à lâcher un petit commentaire dubitatif.

" Quand même. Elle me paraît bizarre cette femme...

- Les arkaniens laissent rarement une impression de sympathie à quiconque, il faut croire.

-Ah non, je parlais pas d'elle. Mais l'autre. A se faire toute discrète comme ça... J'ai un sale pressentiment. "

Clawback haussa les épaules, mains dans le dos.

" Quand bien même vous auriez raison, je ne souhaite pas en savoir plus. Cela ne nous regarde pas. "
Hrp:
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