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Au début, c'était une soirée calme qui s'annonçait dans la région d'Anchorhead, ce jour là. Il faisait doux et l'horizon était dégagé à son comble, tandis que le lent coucher des deux étoiles dessinait un ciel ocre et alezan.

Dans les faubourgs nord de la ville, fief d'une industrie agricole importante qui ne cessait de s'étendre, l'animation diminuait à mesure que les soleils déclinaient. Vana Je, jeune arkanienne ainée d'une fratrie de colons, issue du Système Perave, savourait le début d'un repos bien mérité après une journée ordinairement fastidieuse. Les agriculteurs et néo-habitants erraient ça et là près des fermes hydroponiques, rangeant leur matériel, et plaisantant ensemble pour relâcher la pression installée par un travail réputé difficile. Dans un périmètre d'un kilomètre carré, ils étaient une quarantaine pour une quinzaine de fermes, la structure la plus en retrait s'associant presque à la zone résidentielle des faubourgs.

Parallèlement, la caravane d'une trentaine de banthas avançait dans la tempête de sable censée masquer leur progression à travers la Mer de Dunes. Et effectivement, le guetteur posté sur l'ergs en amont de la zone agricole repéra le nuage carmin, mais pas les êtres qui l'accompagnait. C'était de cette façon que les Hommes des Sables s'approchaient des zones artificialisées sans être détectés.

L'annonce de l'arrivé d'un nuage de sable, bien que relativement bref, énerva quelque peu les autochtones qui durent s'activer de terminer leurs tâches et de filer s'enfermer dans leurs fermes. Vana Je soupira à l'idée de se remettre à la tâche avec le stress de ne pas terminer le travail avant l'arrivé du nuage. Brend, un humain de la ferme d'à côté qui avoisinait la vingtaine comme elle, vint l'aider à bâcher l'un des vaporisateurs d'humidité, non sans perdre sa coutumière bonne humeur qui plaisait à l'arkanienne.

À moins d'un mile de la zone agricole, l'humanoïde de tête en guise de guide se retourna et émit un son en direction de celui qui le suivait, et qui ferait à son tour passer le message de l'approche de la zone. Les Tuskens étaient capables d'évaluer le temps d'une distance sans aucuns gadgets. En se fiant au rythme de leur monture, il leur était aisé d'estimer leur progression à travers une tempête de sable. Ainsi, depuis le départ de leur campement, leur guide savait exactement combien de temps ils mettraient avant d'arriver à destination.
R'win qui était présent à l'arrière de la colonne relaya l'information au pillard qui fermait la marche, puis se retourna vers l'individu qui le précédait. Songeur, le Jedi restait pourtant déterminé à accomplir ce pourquoi lui et ses frères s'étaient approchés si prêt de la ville. La nouvelle zone agraire qui s'était développée au nord d'Anchorhead était une provocation supplémentaire envers les descendant des Ghorfas.

Les colons que la duplicité et la fourberie ne freinaient pas, avaient une fois de plus bâtis leurs fermes hydroponiques sur un territoire sacré des Hommes des Sables. La réponse serait donc proportionnelle à l'affront que faisaient ces peuples soit-disant civilisés, et cela ne gênait en aucun cas R'win depuis qu'il s'était persuadé, à force de recherches, que ses frères persécutés descendaient bel et bien des premiers habitants de Tatooine.

Le guetteur fut le dernier à se mettre à l'abri, et aussi le premier à rencontrer les Tuskens. Lorsque la tempête déferla sur le faubourgs rendant toute visibilité nulle à moins de quelques mètres, les pillards, après avoir laissés la plupart des montures derrière les ergs, descendirent en aval et se répartirent par groupe de quelques individus autour des fermes. leur cri de guerre significatif alerta la sentinelle du danger. Se retournant brusquement, elle fut mutilée sur place par un fantassin armé d'un gaderffii.
Les Tuskens équipés d'armement semblable commencèrent à descendre dans les fermes, tandis que d'autres s'employaient à voler le matériel que les colons avaient bâchés. Quelques sentinelles équipées de blasters quant à elles, patrouillaient sur leurs banthas entre les structures.

R'win et son propre groupe se retrouvèrent bientôt en face des propriétaires de la ferme dans laquelle ils s'étaient introduit. La stupéfaction fut totale pour les colons, et la panique éclata au même moment dans les autres structures enfreintes.
La double lame s'alluma dans le brouillard ocre et un carnage prévisible s'en suivit. Les Hommes des Sables nettoyaient les fermes dans un premier temps, avant de piller autant de matériel que possible, et qu'ils acheminaient par la suite vers les banthas flanqués de grosses sacoches en peau grossière.

Tandis que la tempête s'apaisait, un individu parvint à s'enfuir de l'une des structures et se précipita vers les faubourgs. Un guerrier l'aligna depuis sa monture et l'empêcha d'aller chercher de l'aide. À la place, le colon roula violemment le long de la butte sableuse qu'il avait commencé à gravir, s'arrêtant au pied de l'erg, inerte.  
Ce fut la fougueuse Vana Je, armé d'un blaster, qui réussit à atteindre la périphérie, laissant quelques corps de pillards derrière elle, ainsi que ceux de ses proches. R'win qui était sortit de la ferme avait repéré la jeune femelle, tout comme ses frères qui venaient de la manquer. Elle disparut derrière une des nombreuses cases qui se dressaient devant eux. Conscient que l'alerte allait bientôt être donnée, R'win avertit le restant de ses frères du problème, et bientôt, tous se dépêchèrent de combler les poches des Banthas d'outils et de matériaux volés, afin de détaller avant l'arrivée des Hutts.
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Bordure extérieure – Système de Tatoo – Tatooïne
Année 21.567 de la Fondation de la République Galactique, mois de Telona, 6 Atunda



Le périple du Seigneur Sith arrivait à sa fin. Cela faisait près d'un mois que Darth Valeras s'était écrasé sur Iego. Le reste de son voyage à travers l'espace hutt, les territoires neutres et l'espace républicain avait été tout aussi mouvementé qu'enrichissant. Désormais, il convenait de revenir enfin au bercail, pour retrouver le confort de ses appartements de Korriban. Le voyage avait permis au Sith de découvrir de nouveaux horizons, de faire des rencontres étonnantes et dangereuses, mais tout cela dans un inconfort particulièrement désagréable. Le Maître d'Armes se réjouissait de retrouver ses appartements de l'Académie, de goutter la douceur des draps de soie de son lit, de tremper ses lèvres dans des verres de cristal remplis de vin et de fouler de ses pieds de somptueux tapis. Oui, il attendait avait impatience cet instant où il retrouverait l'aisance d'une vie de Seigneur Sith respecté et amateur de luxe. Car le luxe, c'était l'élégance des puissants, et une façon nette de se distinguer de la fange barbare et inculte des Sith de l'Empire.

En attendant, il avait bien fallu s'arrêter sur Tatooïne. Pour faire le plein mais aussi procéder à quelques vérifications mécaniques. N'étant pas très doué en la matière, le Sith comptait sur l'aide rémunérée d'un mécanicien, ou de quelque chose s'y approchant dans cette planète de sable. Si Darth Valeras se trouvait sur Tatooïne, ce n'était pas seulement pour cela. Il comptait se rendre sur la planète Teth, afin d'entrer en communication avec un certain "Oracle". S'il avait voulu rentrer directement sur Korriban, il n'aurait eu qu'à reprendre le chemin pris à l'aller, mais passer par Teth impliquait un large détour, la planète étant située dans le nord-est de l'Espace Hutt, fort heureusement en plein sur la Route commerciale de Triellus, aussi appelée l'autoroute Hutt.

Le Sith avait donc posé son appareil au nord de Bestine, dans une région relativement peu urbanisée, en périphérie de la ville. Il n'entendait pas rester sur la planète plus longtemps que nécessaire et souhaitait agir vite et bien, sans attirer l'attention. Malheureusement, l'après-midi était déjà bien entamée sur la planète et il fallut un bon moment avant que Darth Valeras accoste un agriculteur du cru.
    « Mmm... p'têt ben qu'Lars pourrait vous checker vot' carriole. C't'un bon p'tit gars! S'balade côté nord, ouich, près l'baraque sa mamé. Vot' service sieu! »

Après cet échange fleuri, le natif d'Artorias prit la direction qu'on lui avait indiquée. La chaleur diminuait à mesure que les soleils descendaient à l'horizon, mais elle restait particulièrement élevée. Darth Valeras suait à grosses gouttes. Au loin, le vent faisant tournoyer le sable, jouant avec lui. Après plusieurs minutes d'une marche désagréable, le Sith arriva près du lieu qu'on lui avait indiqué. Une maison, typique de Tatooïne, située un peu en retrait des fermes et de leurs installations. Non loin, on voyait les colons s'afférer. Près de l'entrée, un adolescent de seize ou dix-sept ans rangeait divers ustensiles métalliques, les protégeant de la poussière.
    « Lars? »

Le garcon leva la tête vers l'inconnu, qu'il avait vu arriver de loin. Il sourit, visiblement satisfait qu'on s'adresse à lui par son nom!
    « Ouais m'sieur! Il vous faut quelque chose? Vous v'nez pas d'ici, me semble. »

    « J'ai un vaisseau, pas loin. On m'a dit que tu te débrouillais en mécanique. Il me faut juste un contrôle, histoire d'éviter les mauvaises surprises en cours de voyage. »

    « Pour sûr que je pourrai vous arranger ça! Avec quelques crédits tout est possibile, m'sieur! »

L'Artorien hocha de la tête, regardant au loin les nuages de sable s'agrandir. A cet instant, une femme d'une quarantaine d'années sortit du bâtiment. Elle regarda avec suspicion l’inconnu.
    « C'est un client, 'man! M'sieur a un vaisseau et voudrait que j'm'en occupe. »

Le visage de la mère s'adoucit, regardant avec intérêt l'étranger, qui la salua poliment. C'était une belle femme, dont les cheveux blancs et les oreilles pointues laissaient supposer qu'elle pouvait être arkanienne. Sa peau n'étant plus blanche mais bronzée par le soleil, on ne la prenait pas au premier au coup d'œil pour une native d'Arkania.
    « Une tempête se prépare. Rentre à l'intérieur, Lars. Ta sœur ne devrait pas tarder. Vana sait qu'il vaut mieux ne pas traîner dehors par un temps pareil...

    Mais venez, monsieur! Nous ne pouvons pas vous laisser dehors, allons venez. »

Le Sith remercia son hôte et suivit la mère de famille à l'intérieur de la maison, qui s'enfonçait dans la terre. Il faisait frais et Valeras goûta cette fraîcheur. Il avait beau être un seigneur Sith, Darth Valeras avait l'avantage de ne pas paraître étrange par sa simple apparence. Sa grande taille impressionnait mais la curiosité allait rarement plus loin. Ses précieux atours de Seigneurs enlevés, le cinquantenaire se fondait plutôt bien dans la masse. C'était un avantage. Bien des Sith, notamment de haut rang, arboraient d'immondes tatouages ou d'autres marques physiques particulières, destinées à les distinguer. Cela impressionnait les idiots mais empêchait toute discrétion... Darth Valeras se contentait de superbes vêtements et bijoux. Mais ceux-ci étaient sur Korriban. Pour l'instant, il ne portait qu'une tenue basique, brune, proche du corps afin de permettre des mouvements souples. Il portait une bure, plus encombrante pour les mouvements mais bien utile pour se protéger des intempéries. Dans sa manche droite, il conservait son sabre.
    « Appelez-moi Jeya. »

    « Karl, madame. Combien de temps durent ces tempêtes en général? »

    « Oh, une heure, deux heures, une demi-journée... C'est assez aléatoire vous savez. »

Une fois encore, son planning était fichu en l'air. Il avait du s'y habituer, à force d'imprévus en tout genre. L'idée de rester coincé sur Tatooïne exaspéra le Sith, qui souhaitait plus que tout rentrer sur Korriban. Il était prévu que Lady Kane, son épouse, l'y rejoindrait dès son retour, et Darth Valeras souhaitait retrouver le goût de ses lèvres. Au lieu de cela, il était coincé sur une planète perdue au climat effroyable.

Soudain, des cris vinrent trouver écho dans la petite maison. Le bruit était faible et, sur le coup, suscita l'étonnement plus que la crainte. Mais un instant après, une bête faisait irruption dans la tranquille maisonnée, hurlante. Elle portait une arme étrange, courbée, primitive. Darth Valeras, surpris mais rompu à un entraînement intensif, dégaina son sabre alors que les habitants hurlaient de peur. La lame bleue jaillit, frappant de stupeur l'attaquant et le séparant en deux parties d'inégales proportions. Le combat n'était pas achevé. Deux autres adversaires firent irruption et le Seigneur Sith comprit qu'il n'avait pas à faire à des animaux mais à des guerriers, des Tuskens connus pour leurs pillages.

Le Sith évita une attaque avec une souplesse remarquable pour sa carrure, et frappa vers le bas d'un coup latéral, envoyant à terre le premier ennemi. Le second s'élança avec vigueur, lançant un cri transperçant, certainement audible de l'extérieur. Darth Valeras fit un mouvement circulaire, sa lame bleue tranchant les mains du Tusken, qui hurla de douleur. Celle-ci fut mise à son terme par un coup transperçant le corps de l'homme des sables. Le Maître d'Armes ne se délectait pas de la souffrance d'autrui, comme certains Sith, et son goût pour la précision du Makashi l'amenait à préférer une ennemi mort qu'un ennemi souffrant.

Darth Valeras éteignit son sabre et ressentit une présence dans la Force. Ni obscure, ni claire... comme floue. Un individu maîtrisant la Force se trouvait tout près d'ici. Laissant derrière lui un adolescent et sa mère horrifiés et stupéfaits, le Sith sortit de la maison, saisissant au passage une paire de lunettes des sables, destinées à protéger les yeux. La tempête battait son plein, envoyant du sable partout. Les maisons étaient difficilement perceptibles, mais ici et là le Sith voyait des silhouettes, pressées. Et, à plusieurs mètres de là, se trouvait un individu aux contours indistincts. C'était lui.
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La précipitation était à son comble alors que la tempête soufflait ses dernières rafales. Les guerriers Tuskens difficilement discernables derrière les écrans de microparticules battaient en retraite en direction des ergs, emportant les dernières pacotilles qu'ils rencontraient sur leur passage. Ils braillèrent des cris que le Jedi les couvraient leur rendit. R'win, une main posée sur son sabrolaser accroché à son ceinturon, scrutait les habitations de la périphérie depuis lesquelles les Hutts pourraient surgir.
Figé entre deux fermes, il s'apprêtait à parer tout danger qui menacerait ses frères. Ces derniers avaient quasiment tous disparus derrière les ergs. Et bien que le jeune-homme ne s'attende à être confronté à des tirs de blasters, ce fut une toute autre chose qui arriva ..

I
l ressentit soudainement un bouleversement dans la Force. La température sembla chuter à une vitesse vertigineuse pour retrouver un équilibre plus stable. Son impulsivité et son manque de contrôle de soi l'amena à tirer immédiatement son sabre. En un éclair, il l'alluma, tout en jetant des regards alertes de tous côtés, à la recherche d'une menace.


Lorsque la lame bleu d'un sabrolaser brilla au cœur des ténèbres, R'win fut perturbé par le contraste entre la couleur lumineuse de sa lame et la pointe de noirceur qui venait de perturber la Force. L'ambiguïté de la situation le troubla.

L'idée de s'impliquer dans un combat à mort pour la première fois l'effraya. Il tenta de refouler la panique qui commençait à le transcender, conscient que l'inhibition le ferait échouer. Il se rappela des paroles de son maître : « Le danger est bien réel, mais la peur est un choix. » Cependant, plutôt que de laisser la Force le guider, il s'en remit à l'aveuglante adrénaline, et commença à s'approcher de la mystérieuse silhouette dont il discernait de plus en plus les contours à mesure qu'il avançait, légèrement courbé, le sabre luisant dans sa main droite.

Il s'arrêta à dix mètres de sa cible, qu'il observa avec attention. C'était un individu de grande taille, ce qui ne manqua pas de l'impressionner et d'augmenter son angoisse. Il était vêtu d'une étoffe grossière qui recouvrait une tunique marron autrement plus souple et portait une paire de lunette de protection qui le rendait méconnaissable. R'win sût tout de suite qu'il n'allait pas s'attarder avec l'être mystérieux qui lui faisait face, il laissa alors la peur le dominer. Il échangerait quelques revers de sabre pour ne pas trahir sa crédibilité auprès des siens, puis prendrait la fuite.

Le Jedi dont le larynx s'était adapté à son nouveau langage depuis quelques années brailla en direction de son adversaire, comme pour marquer le début du combat inévitable. Il prit une accélération sur quelques mètres avant de prendre de bondir à une hauteur prodigieuse, la lame bourdonnante, s'attendant à retomber sur son adversaire pour le déstabiliser.
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Attaque au sabre de R'win réussie!

Darth Valeras peut se défendre avec un jet d'agilité s'il le désire.
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La tempête augmentait en intensité. Les vents violents de Tatooïne balayaient avec fureur le sable, et de ces tourbillons enragés provenaient un véritable chaos. Le Seigneur Sith disposait bien de lunettes des sables, prises à la va-vite dans la demeure des locaux qui l'avaient accueilli, mais ce n'était pas suffisant. Il ne connaissait pas le terrain, à l'inverse de son adversaire.

Le Tusken, car c'en était un d'après son accoutrement, ressentit la peur. Darth Valeras en eut conscience, un instant. Mais l'adversaire arriva à dominer sa frayeur. Sans doute s'était-il rendu compte que sa situation n'était pas aussi défavorable qu'elle pouvait le paraître. Le Tusken avait connaissance des lieux, vivait une existence adaptée à cet enfer désertique, c'étaient de bons avantages. Cet ennemi venu des sables étonna le Sith. La présence qu'il avait ressentie dans la Force l'avait conduit instinctivement à quitter la maison de Lars et de sa famille. Il n'avait pas réfléchi plus que ça, poussé par une curiosité étrange mais aussi par la soif de sang. Darth Valeras avait pu utiliser son sabre, ce qu'il n'avait plus fait depuis longtemps, à cause de son périple en terres républicaines. Faire briller sa lame bleue et abattre d'ignobles attaquants, faibles et étonnés, l'avait galvanisé.

Maintenant, il comprenait que le combat ne serait pas simple. Qu'importe? Darth Valeras n'aimait rien tant que combattre un adversaire talentueux. Lorsque le Tusken fit jaillir deux lames du manche de son sabre, de couleur ocre, il sut qu'il devait s'agir d'un bon bretteur. S'agissait-il d'un Jedi? Non, il ne se rappelait pas de Jedi homme des sables, et quand bien même il y en aurait eu un, celui-ci n'attaquait probablement pas des colonies d'agriculteurs. D'ailleurs, l'ennemi ne brillait pas d'une lueur saisissante dans la Force. Au contraire, il semblait pencher bien plus vers l'obscurité, bien que visiblement il n'ait pas les attributs d'un véritable Sith.
[Jet d'Agilité pour se défendre]

L'homme des sables n'attendit pas et partit à l'assaut. Une action qui plût au Sith. Il n'y avait rien de pire que d'affronter un Jedi, dont le pacifisme idiot lui imposait d'attendre une attaque pour riposter. Le Tusken courut et s'élança. Le Sith se mit en position défensive, tâchant de réagir correctement à l'attaque massive et brutale de son adversaire. Mais les éléments n'étaient pas favorables à l'adoption d'une attitude adéquate. Lorsqu'il vit la lame jaune fondre sur lui, Darth Valeras eut le réflexe de relever rapidement sa lame. Trop rapidement. Les lames vinrent se heurter mais celle du Tusken continua sa lancée, éraflant douloureusement le bras gauche du Sith. Avec un grognement de douleur, il se désengagea d'un affrontement direct. Le terrain n'était pas à son avantage, et l'adversaire se débrouillait bien. Pourtant, son aura dans la Force révélait qu'il n'était pas encore maître...

[Jet de Sagesse pour utilisation du pouvoir d'Absorption de Vie (niveau 2)]

Etendant sa main, le Seigneur Sith fit appel à un pouvoir ancien... Ancestral et puissant. Il sentit le pouvoir du Côté Obscur vibrer à travers son être, sa chair. Et de sa main gauche, celle de son bras endolori, des filaments de couleur rouge et violet traversèrent l'air, semblant charrier des miasmes obscurs, en direction du Tusken, désireux d'aspirer sa force. Absorber la vie pour se guérir, c'était là une méthode qui, depuis toujours, était marquée du sceau des Sith.
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Défense de Darth Valeras raté!

Darth Valeras: -20 HP

Absorption de vie de Darth Valeras réussie!

Darth Valeras: -27 Pf

R'win O'arr peut se défendre avec un jet de sagesse s'il le désire!
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La lame bourdonna dans les airs, accompagnant l'élan du Jedi, avant de s'abattre d'un grand coup sur la cible en posture défensive. Elle glissa le long du sabrolaser de l'homme aux lunettes jusqu'à érafler son bras légèrement. La grimace de douleur qui se dessina sur le visage de son concurrent confirma à R'win qu'il l'avait bien touché, mais il n'eut pas le temps de savourer cette fine victoire, trop absorbé par le combat. Par l'enseignement qu'il avait reçu, il savait que la moindre erreur d'inattention pouvait provoquer sa propre mort.

Aussitôt le présumé Jedi recula en levant sa main gauche en direction d'R'win qui repéra une nouvelle perturbation dans la Force. Tout se passa très vite. Il était terrifié de sentir pleinement la puissance de l'esprit de son rival, d'autant plus que ce dernier puisait son énergie dans les ténèbres et non dans la lumière. L'idée qu'il était entrain d'affronter un Sith lui vint à l'esprit, mais il la chassa aussitôt pour ne pas perturber son attention et nuire à son moral.

Il était sur le point de bondir sur son ennemi lorsqu'il sentit la Force se retourner contre lui. Il comprit que son adversaire tentait de l'affaiblir par un inquiétant maléfice, et bientôt, voyant une nuée de rayons colorés lui arriver dessus, il s'employa immédiatement à contrer l'attaque en recourant lui-même à la Force. Plus que surpris d'avoir réussi son coup, il passa à l'offensive et les lames s'entrechoquèrent à nouveau dans une gerbe d'étincelles.

(Jet de Sagesse pour se défendre)
Son manque de confiance manquait de le transcender à mesure qu'il sentait la puissance des impacts se répercuter dans son bras. Il regretta bientôt de s'être fait piéger par sa témérité qui l'avait amené à sous-estimer considérablement son adversaire. De part sa maîtrise de soi et les coups qu'il assénait, ce dernier était indéniablement talentueux, ce qui ne rassurait pas le Jedi.

Son double sabre ne cessait de virevolter à mesure qu'il attaquait inlassablement, mais chacun de ses coups était paré par l'individu. Au bout d'un moment, R'win fut convaincu que la blessure qu'il avait infligé à l'homme n'était qu'un coup de chance et que l'occasion ne se représenterait plus. Victime de sa peur, il ne pu retenir la panique de jaillir de son inconscient et poussa bientôt un cri de guerre Tusken pour ralentir la progression de sa peur et évacuer sa propre rage.

Il s'essaya alors à une ruse que lui avait enseigné son maître, et feinta sur la gauche, passa sur la droite, puis de l'autre côté à nouveau, envoyant d'un revers la lame inférieure de son sabre vers le bassin de sa cible en espérant la toucher.
(Jet d'Agilité pour attaquer)
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Attaque de R'win réussie!

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La douleur dans le bras gauche du Sith était terrible. La lame n'avait pas pénétré profondément, heureusement, mais une blessure de sabre laser infligeait toujours une souffrance profonde et continue. Darth Valeras le savait, lui dont les cicatrices liées à de nombreux combats parcouraient tout son corps. La première fois que Lady Kane, celle qui était aujourd'hui son épouse, l'avait vu complètement nu, elle n'avait pu réprimer une grimace douloureuse en voyant toutes ces blessures, ces entailles... Ses belles mains fines avaient parcouru ce corps supplicié par les enseignements du Côté Obscur. Aujourd'hui encore, sa femme ne pouvait comprendre les raisons qui faisaient que Darth Valeras avait pu endurer tant de douleur. Mais telle était la voie imposée par l'Obscur, et jamais le Sith ne s'en était écarté. La souffrance et la douleur faisaient partie intégrante de cet univers et, par conséquent, il fallait pouvoir y faire face.

[ Jet d'Agilité pour se défendre ]

Le Tusken était un excellent bretteur et le Sith comprit qu'il avait sous-estimé son opposant. De tant à autre, il pouvait sentir que l'homme des sables n'arrivait pas à maîtriser sa peur, mais cela n'allait jamais jusqu'à lui faire commettre de graves erreurs. Les lames s'entrechoquaient avec force et rapidité. Blessé, Darth Valeras était revenu à l'usage de la forme qu'il maîtrisait le mieux, le Makashi. Il pouvait utiliser son bras gauche mais certainement pas s'y fier plus que ça... Dès lors, il avait entrepris de diminuer la surface de son corps susceptible d'être attaquée, offrant le plus possible son profil droit au duelliste venu des sables. Par l'usage de la Forme II, il tentait également de mettre le plus d'écart possible entre lui et son ennemi, essayant de le maintenir à l'écart. Mais la technique, éventuellement utile face à un adversaire classique, perdait en efficacité face à un bretteur à double lames. Les coups étaient trop nombreux et de sens divers pour pouvoir continuer dans cette stratégie.

Soudain, une lame jaune fila vers la droite. Le Sith crut que le Tusken essayait de viser à nouveau son bras gauche, afin de l'handicaper totalement. Il para mais se rendit compte au même instant de son erreur. L'autre lame fut propulsée vers son bassin. Il sentit celle-ci lui entailler les côtes, faisant fuser la douleur à travers tout son corps. Piteusement, il se dégagea avant qu'une autre attaque lui soit plus fatale. Puisant dans sa douleur et sa rage, il arriva à s'écarter un instant de son opposant. Il lui faisait face, en sale état. Un rictus dément vint illuminer le visage du Maître d'Armes. Avait-il fait tout ce voyage jusqu'à Byss pour crever sur cette planète minable? Il cracha du sang, qui n'atteint pas le sol, attrapé par le vent furieux de la tempête de sable. Il porta une main à son côté droit et sentit le contact du liquide poisseux. La lame n'avait pas exactement touché le bassin, autrement il n'aurait pas même pu marcher. Mais le Tusken avait parfaitement réussi son attaque, blessant sérieusement le Seigneur Sith. Des côtes étaient cassées et la chair à vif. Heureusement, tout sabre laser cautérisait immédiatement la plaie qu'il faisait.

[ Jet de Sagesse pour usage du pouvoir d'étouffement (niveau 2) ]

L'homme des sables n'avait même pas été affecté par son attaque via la Force... L'absorption de vie avait été contrée par le Jedi. Il fallait réessayer. Darth Valeras voulut puiser dans le Côté Obscur, pour immobiliser cet insolent personnage qui se dressait devant lui, dans les tourbillons ensablés de Tatooïne. Mais la douleur le vrilla soudainement, le bloquant totalement. Un instant, il fut submergé par la souffrance et ce n'est qu'en puisant dans la Force qu'il pût empêcher de perdre tout contrôle sur sa personne. Il rouvrit les yeux, maître de lui-même, mais ayant échoué à étrangler ce dangereux bretteur. Il ralluma son sabre et, à nouveau, la lame bleue fit son apparition, vieille amie. Il n'avait pas encore dit son dernier mot.
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Défense de Darth Valeras raté!

Darth Valeras: -20 HP


Jet de sagesse de Darth Valeras raté!
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La stupéfaction fut totale pour l'homme des sables lorsqu'il sentit son sabre érafler les cotes de son adversaire. Sa ruse avait réussi, et bien que le coup n'ait pas été fatal à son rival, ce dernier s'écarta vivement de lui, comme instinctivement face à un danger réactivé par cette seconde blessure. R'win qui reprenait progressivement confiance en lui voyait son impulsivité diminuer devant son succès grandissant. Retrouvant un peu de stabilité, il décida lui aussi de s'écarter un moment, maintenant assez lucide pour se rappeler que la précipitation était significative de l'échec.

R'win observait la silhouette de son adversaire qui avait éteint sa lame. L'apparence charismatique de l'individu maintenait un fond d'anxiété chez lui, bien qu'il ait touché son rival par deux fois. Il  s'agissait alors de ne surtout pas foncer tête baissée, le bretteur était maintenant assez calme pour ne pas céder à la colère et à l'impulsivité. Inquiet de se laisser prendre en étau par l'individu qui lui bloquait l'accès aux ergs, et les forces de sécurité qui ne tarderaient pas à surgir derrière lui, il songea à prendre la fuite en contournant le Jedi. Ce dernier serait probablement trop affaibli pour le poursuivre. Le bretteur éteignit son sabre et s’apprêta à fuir. Mais il comprit qu'il n'était pas au bout de ses surprises lorsqu'une nouvelle perturbation dans la Force bloqua son initiative.

Manifestement, son adversaire n'était pas décidé à le laisser s'échapper. La pugnacité et l'endurance de ce dernier l'interpella. Une pression s'exerça soudain autour de son cou, bloquant momentanément sa respiration, avant de se relâcher aussitôt. Fou de rage à l'idée que son rival avait  tenté de l'étrangler, il ralluma son sabre. Le Jedi fit à son tour apparaître sa lame. Une décharge d'adrénaline frappa à nouveau l'homme des sables qui ne supportait pas de voir sa route volontairement barrée par un individu. Mais l'angoisse le gagna parallèlement, et il perdit bientôt complètement son calme. Il articula un cri d'appel à l'aide en direction des ergs derrières lesquels ses frères avaient disparu, puis se jeta sur son adversaire en clamant sa colère.

Sa lame bourdonna dans son élan, puis vint percuter celle du Jedi dans une explosion d'étincelles. Le combat reprenait de plus belles, et R'win ne fut pas rassuré de ne sentir aucun signe de faiblesse dans les coups que son adversaire lui assénait. Une lutte d'une rare violence venait de débuter, comme s'il s'agissait inéluctablement du dernier round de ce combat, et que celui-ci se solderait nécessairement par la mort d'un des deux participants. Les lames s'entrechoquaient à mesure que les deux rivaux attaquaient inépuisablement, les coups étaient puissants et précis. Le bretteur sentit à plusieurs reprises la lame de son rival le frôler, manquant de le mutiler. L'agressivité et la dynamique dont faisait preuve son rival installaient un socle de noirceur maintenant très perceptible dans le champs de Force. Le « péril Sith » réactivé, R'win céda à la panique. Il sauta au dessus du Sith présumé, de façon à être dos aux dunes, et reprit le combat en reculant de façon continue.

Ce passage en posture défensive était destiné à couvrir sa retraite en se rapprochant des ergs depuis lesquels ses frères surgiraient, s'ils avaient bien reçu son appel.
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Darth Valeras sentit sa tête tourner. La tempête de sable s'intensifiait et ne faisait qu'accentuer le désarroi du Sith. Devant lui, il avait l'impression que les images dansaient et, à plusieurs reprises, il vit les éléments en double. La douleur aux côtes ne cessait de croître et une main portée à son flanc lui amena un grognement de souffrance. La blessure était grave, plusieurs cotes étaient cassées, et du sang coulait, maculant la jambe gauche de son pantalon.

Essayer d'étrangler le Tusken avait été une erreur. Il s'en rendit compte en sentant la colère renaître dans le corps de son ennemi. S'il n'avait rien fait, le bretteur sorti des sables se serait probablement échappé. L'individu émit un hurlement étrange, guttural. Une sorte d'appel? A vrai dire, le Seigneur Sith s'en fichait. Le Jedi - en était-ce vraiment un ? - avait réactivé son sabre laser à double lame. Valeras émit un soupir. Depuis le début, il s'était comporté de façon inconsidérée dans ce combat. Il avait sous-estimé son adversaire, ne s'était pas suffisamment méfié des deux lames, redoutables, et ne connaissait pas le terrain aussi bien qu'un Tusken.

Allait-il crever ici, sur cette planète désertique? Après tout ce chemin parcouru pour se rendre jusqu'à Byss, allait-il se faire charcuter comme un bantha? La vie était pleine d'ironie. Pour retrouver la dépouille et le sabre laser de son défunt maître, Darth Valeras avait traversé une partie importante de la galaxie, vaincu un Maître Jedi, tenté de corrompre une Jedi, employé des mercenaires... Et voilà que maintenant il se retrouvait sur Tatooïne, à se vider lamentablement de son sang. Tous ces efforts... pour rien?

Il fit appel au Côté Obscur. Tâchant de trouver dans sa propre douleur la force nécessaire pour continuer le duel, le Sith plongea dans la Force, essayant d'y trouver les forces dont son corps faisait défaut. Il trouva une réserve d'énergie, faible mais qui lui permit de faire face habilement aux premières attaques de son adversaire. Valeras connaissait par coeur les mouvements de Makashi, il les enchaînait sur la défensive. Il essaya un instant une contre-attaque mais celle-ci échoua. Malgré l'appel au Côté Obscur, rien ne pouvait totalement compenser un corps meurtri et fatigué. Le Sith conserva un temps une véritable force mais peu à peu ses défenses devenaient plus faibles, tandis que les acrobaties étaient évidemment devenues impossibles. Le Tusken, lui, déployait une agilité impressionnante et d'un saut habile réussit à se retrouver dans le dos de son ennemi, qui dut rapidement se retourner. Les gestes de Valeras devenaient plus hésitants, toujours moins rapides. Le Côté Obscur permettait d'utiliser la douleur pour la transformer en rage, en hargne destructrice. Mais cette fois-ci cela ne fonctionnait pas... La fatigue et les affres du temps empêchaient le Sith de se concentrer pleinement sur la Force, et toujours la douleur réapparaissait, battant les tympans du natif d'Artorias. Elle se rappelait à lui lorsqu'il pensait l'avoir écartée et chaque mouvement venait maintenant bloquer la respiration du maître d'armes de Korriban.

Soudain, une des deux lames jaunes vint filer vers une jambe du Sith. Il esquiva, de peu, mais ne put contenir la seconde attaque. Sa lame bleue vint écarter celle de son adversaire mais trop tard. Déjà sa jambe était touchée, provoquant une nouvelle blessure, une nouvelle douleur. Dans la précipitation de sa défense, le Sith heurta quelque chose, caché dans le sable, une pierre probablement. Situé près d'une déclivité, Darth Valeras s'effondra par terre, perdant au passage ses lunettes de protection. Il roula, roula, roula... le sable s'insinuant dans chaque fibre de son être. Il sentait que sa blessure était infectée par la présence de toute cette matière et ses yeux, désormais, ne lui étaient presque plus d'aucune utilité. Sa gorge, pleine de cette poussière du désert, produisait des râlements saccadés, essayant péniblement d'obtenir un peu d'air.

Darth Valeras était à terre, vaincu. Blessé, presque aveugle, il sentit tout de même que le Tusken s'approchait vers lui. La chaleur était atroce. Il regarda son adversaire et lui présenta un rictus cynique. Il voulut articuler quelque chose. Lui dire qu'il l'avait emporté, que désormais il pouvait bien le tuer... qu' en finisse... Que de toute manière, les Sith avaient toujours agi ainsi. Mais l'élancement dans ses flancs et dans sa jambe eurent raison de toute parole et, alors qu'il essayait d'articuler quelque chose, le Sith perdit connaissance, sa tête s'effondrant dans le sable tourbillonnant.
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Les premiers échanges de sabres avaient été violents peu après que le bretteur se soit retrouvé derrière son adversaire. Ce dernier avait recouru une fois de plus à la Force et cela se sentait dans les coups qu'il lui assénait. La lame de son adversaire qui manqua de le tuer à la suite d'une ultime initiative et qu'il para au dernier moment fut véritablement la dernière tentative offensive du Jedi présumé qui semblait rester à présent sur la défensive.

Bien que son rival faisait preuve d'une impressionnante endurance, R'win sentait l'épuisement s'emparer progressivement de l'individu au sabrolaser bleu. C'est probablement ce qui empêcha son mental, sévèrement affaiblit par la lutte, de chuter en premier. Il fallait dire que les deux antagonistes se battaient depuis un long moment dans un environnement difficile. R'win savait à quel point l'atmosphère de Tatooine était pénible. Le simple fait de se déplacer dans le sable était une contrainte. Affronter une tempête de particules en était une autre. En se mettant dans la peau d'un étranger, le jeune-homme constatait à quel point la planète aux multiples soleils était inhospitalière et hostile et combien le terrain pouvait se révéler essoufflant et difficile. L'incroyable endurance dont son rival avait fait preuve jusqu'à présent l’impressionnait. Et cela flattait son propre égo à mesure qu'il devançait ce puissant combattant.

R'win continuait lentement, mais sûrement, sa retraite, quand soudain, il aperçut vaguement au loin des silhouettes qui surgissaient d'entres les habitations de la périphérie. L'anxiété le gagna à nouveau, et bientôt, constatant qu'il ne pourrait échapper aux Hutts sans se débarrasser de leur agent potentiel qui le retenait, il s'arrêta et tenta à une nouvelle ruse. Il laissa exploser sa rage et exerça de violents moulinets de sabres afin de maintenir son rival sur la défensive, puis, tout en profitant de la faiblesse de ce dernier, il projeta l'une de ses lames vers la jambe droite du particulier et feinta de relever la seconde vers son épaule, avant de la détourner au dernier moment sur l'autre jambe qu'il toucha au niveau de la cuisse. De nouveau touché, le Jedi affaiblit trébucha bientôt en arrière. Il dévala le long de l'erg. Son sabre s'éteignit dans sa chute.

Voyant le corps inerte de son adversaire, R'win dans son élan de vengeance, s'approcha, malgré la menace Hutt bien présente, son sabrolaser flamboyant, conscient qu'il n'avait pas touché fatalement le dangereux guerrier. Il s'arrêta à côté de son rival vaincu. Il n'en revenait pas, mais ne pouvait pas encore penser pleinement à sa victoire. Son attention se portait essentiellement vers le deuxième danger qui allait surgir. Les Hutts. Il regarda brièvement l'individu de grande taille qui était étendu sur le sol. Son regard s'arrêta sur le visage du particulier à présent dépourvu de ses lunettes de protection. Malgré le sable qui lui recouvrait une partie de la face, il put voir un visage anguleux assez dur, frappé de petite lèvres fines qui dessinait un troublant rictus. L'homme, car s'en était un, était conscient, et ne semblait pas effrayé par son sort, ce qui ne manqua pas de terrifier R'win. Malgré les dernières bourrasques de la tempêtes qui soulevait toujours des nuages de particules, le bretteur crut voir les lèvres de l'homme bouger, et tenter de lui faire passer un message. Il n'en était pas certain. Son adversaire, dans cette posture, lui parut beaucoup moins méprisable. Il jeta un bref coup d'oeil au loin, devant lui, et aperçut les Hutts qui s'approchaient, visiblement interpellés par la lueur de son sabre. Il baissa le regard vers le mystérieux Jedi et constata qu'il avait perdu connaissance. Au même moment, un beuglement de Bantha suivit d'un braillement Tusken résonna derrière lui. Ses frères étaient là.

R'win abandonna l'homme à son sort. Bien que le bretteur savait parfois se montrer impitoyable, il n'était pas encore dans ses habitudes d'achever des blessés. D'une part cela ne lui apporterait rien, de l'autre, c'était un acte lâche. Il remonta la pente en ramassa le sabre du combattant qu'il remarqua dans le sable, à quelques mètres du corps de ce dernier. S'il savait se montrer indulgent, il ne laisserait tout de même pas ce magnifique trophée derrière lui ! Dans sa course, R'win s'imagina déjà devenir un grand guerrier et collectionner les sabres de ses adversaires vaincus.
Des détonations éclatèrent dans son dos alors qu'il se courbait pour ramassait l'objet. Lorsqu'il le saisit, il sentit comme un ardillon de noirceur piquer le champs de Force autour de lui. Il observa brièvement l'objet noir, captivé, mais aussi inquiet de ce qu'il venait de ramasser. Puis, tout en jetant un dernier regard vers le corps inerte de son ancien rival, le soupçonnant une dernière fois d'être un Sith par ce dernier prodige qui venait de s'accomplir, il remonta la pente de l'erg.

De puissantes détonations significatives des fusils de précision Tuskens vinrent clouer au sol les miliciens d'Anchorhead qui essayaient de s'approcher. Les primitifs hommes des sables, bien que coupés du progrès technologique de leur temps, s’avéraient en revanche être des tireurs absolument hors-pairs qui savaient utiliser le milieu à leur avantage. Parvenu au sommet de la dune, R'win n'aperçut pas tout de suite les huit tireurs littéralement cachés sous le sable, occupés à retenir les Hutts, mais d'abord les quatre Banthas bien visibles gardés par deux guerriers. Il s'apprêta à dévaler la dune en direction du reste de la caravane qui les attendait en aval de l'autre côté, lorsque sa curiosité lui joua un tour. La Force était toujours perturbée depuis qu'il avait ramassé l'artéfact, et l'idée que l'homme qu'il avait combattu soit un Sith, un vrai, comme en parlait les légendes, mais aussi l'actualité, ne cessait de l'interpeller. Des séries de questions le tourmentait : Cet homme était-il un Sith ? Un puissant Sith ? Les Sith travaillaient-ils avec les Hutts ? Si oui, alors cet homme pourrait être un formidable otage. Mais encore, peut-être que les Siths pourraient aider les Tuskens à récupérer leurs terres ? Pourquoi pas ? Tant de questions qui le tracassaient. Il voulut en avoir le cœur net.

R'win s'arrêta dans sa course, revint sur ses pas, et s'arrêta devant le guerrier qui commandait la maigre force expéditionnaire qui était venue à son secours. Il lui expliqua rapidement ce qu'il souhaitait : ramener le corps de l'homme qu'il avait défait plus bas. Le ton monta entre les deux individus. Le chef de l’expédition manifesta son refus en poussant un cri strident et en repoussant violemment R'win, comme pour lui rappeler que ce n'était pas le moment de faire n'importe quoi. Le bretteur s'énerva et alluma son arme comme pour mettre fin à la querelle et faire exécuter son ordre. Le chef recula, effrayé et obtempéra. Bientôt trois guerriers et le bretteur lui-même dévalèrent la pente. Tandis que le jeune-homme les protégeaient des tirs de blaster qui frappaient de tous côtés, les guerriers récupérèrent le corps du particulier qu'ils transportèrent, non sans peine, jusqu'au sommet de l'erg. L'homme inconscient fut placé sur un Bantha, et ligoté solidement de façon à l'empêcher de tomber, mais aussi de fuir s'il reprenait conscience pendant la traversée qui les attendaient. Même blessé, R'win qui avait affronté l'homme connaissait sa dangerosité et ne souhaitait prendre aucun risque. Progressivement, les Tuskens rejoignirent le reste de la caravane qui les attendaient en aval avec le reste des montures et des guerriers. Ils suivirent la même formation qu'à l'aller et ne furent pas poursuivis par leurs ennemis cette fois-ci.

Au terme de quatre heure de voyage sous le ciel étoilés, la caravane parvint jusqu'au repaire de la tribu des « Mùuten-mâchid », dissimulée au fond d'un défilé rocheux qui traversait une chaîne de hautes falaises perdues dans la Mer de Dunes. Les Tuskens de cette grande tribu de soixante individus n'étaient plus nomades depuis qu'un secret les retenaient dans ce fond de canyon. Un secret qui, depuis sa découverte, rapprochaient les hommes des sables de la « Hâ'hâkat ». De la « Grande Reconquête ». La caravane se présenta aux alentours de cinq heures du matin devant la barricade de terre cuite qui protégeait l'entrée de la peuplade. Au loin, les deux étoiles de la planète rouge se levaient progressivement, éclairant un ciel bluet frappé de pigments carmins. Le paysage auroral en ce fin fond de désert, était remarquable. Une certaine sérénité régnait sur les lieux.

R'win s'assura personnellement que l'otage soit gardé en bonne santé. Le prisonnier fut placé dans une case e terre cuite au cœur du campement encerclé de falaises et qui s'étendait en vertical dans le défilé, depuis le fond rocheux jusqu'aux remparts de terres cuites érigées par les enseignements des sages. Il fut placé en position assise contre une paroi de la case, ses mains solidement ligotées à de petits piquets profondément enfoncés dans le sol. Il s'agissait d'affaiblir l'otage sans que cela devienne dangereux pour lui. Ainsi, deux guerriers se chargèrent de lui faire boire de l'eau. R'win s'en alla dormir un peu par la suite tandis que l'otage était placé sous haute surveillance par quatre combattants armés de bâtons Gaffi qui restaient en dehors de la petite hutte. Si l'otage s'endormirait probablement, il serait réveillé au petit matin par les cris des femelles significatifs de la levée du Grand Jour.
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Valeras ouvrit les yeux péniblement. Ebloui par la lumière, il détourna le regard. Il aurait bien voulu mettre une main devant cette lueur perçante, mais ses bras étaient attachés. Cependant, ce qu'il ressentit aussitôt fut la douleur traversant son flanc droit. Il grimaça de douleur et ne put s'empêcher d'émettre un grognement. Sa tête lui tournait horriblement et, lorsque ses yeux se furent habitués à la lumière ambiante, il vit tout ce qui l'entourait en double.

Le Sith ferma les yeux, cherchant le calme. Son coeur battait la chamade, à cause de ses blessures comme du stress. Il ignorait où il se trouvait, avec qui et pour quelle raison... Il essaya de trouver un peu d'apaisement, en respirant lentement, de façon régulière. Mais chaque inspiration s'avérait douloureuse. Après quelques minutes, il arriva toutefois à atteindre un calme relatif, qui lui permit de réfléchir à sa situation. D'abord, il n'arriva pas à se rappeler les derniers évènements. Puis, des images commencèrent à se présenter à lui. Le vaisseau, posé sur Tatooïne. La famille dans sa ferme. Et le Tusken... avec son sabre laser à double lame, jaune. Tout revenait à sa mémoire par images soudaines et succinctes. L'ennemi pénétrant sa chair, dominant le duel. Le sable tourbillonnant dans les airs, agressant sa chair. Une nouvelle blessure, un nouvel échec. Et, enfin, le contact avec le sol. Ou avec le sable, plutôt. S'infiltrant partout, dans ses yeux, dans sa bouche, dans ses narines... Pour se retrouver à la merci d'un Tusken bien plus fort qu'il n'y paraissait à première vue. Il avait attendu la mort.

Voilà qu'il se retrouvait ici, vivant. L'endroit était une sorte de case, faite de terre cuite visiblement. Cela étonna le natif d'Artorias. Il ne connaissait pas grand-chose des Tuskens mais il avait toujours cru qu'il s'agissait de nomades. Une erreur de plus, sans doute. Darth Valeras se serait bien volontiers enragé, pestant sur sa situation. Mais, à vrai dire, il n'en avait ni la force ni l'envie. Tout ce chemin de Korriban jusque Byss, pour retrouver la dépouille et le sabre de son maître assassiné. Pour finir sur Tatooïne, en sang? Il y avait sans doute matière à s'énerver. Mais s'il se trouvait là, maintenant, ligoté, c'est qu'il était partiellement responsable de cette situation. Il avait faibli, face à ce Tusken maîtrisant parfaitement son sabre. Il n'avait qu'à s'en prendre à lui-même, voilà tout. Les Sith ne pardonnaient pas la faiblesse, et, faible, il l'avait été. Une telle vision des choses faisait que Valeras ne pouvait se pardonner la récente défaite qu'il avait subie. Il aurait dû être mort et l'aurait mérité. Sans doute, le Tusken n'était pas un Sith. Un Jedi exilé, probablement. C'est ce qui l'avait sans doute sauvé. Et même... Darth Valeras s'expliquait difficilement les raisons de sa captivité. Pourquoi le Jedi ne l'avait-il pas tué?

Il ne put se poser ces questions plus longtemps. La douleur revint, fulgurante, et se fit remarquer à la jambe gauche également. Non seulement ses côtes droites étaient brisées mais en plus sa jambe gauche était bien entaillée. Tout cela pouvait être soigné mais il faudrait du temps. Ce qui retardait encore un retour sur Korriban. Enfin... si tant est qu'on le laisse repartir. Il regarda autour de lui. Il n'y avait décidément rien dans cette case. Instinctivement, il voulut porter une main à son sabre laser mais c'était impossible. De un parce qu'il était attaché, de deux parce que son sabre n'était pas là. Ce n'était pas surprenant. Malgré tout, cette absence déprima quelque peu le Sith. Son arme était la chose matérielle la plus précieuse qui soit à ses yeux. Bon, il y avait toujours le sabre laser à lame rouge de son maître, laissé dans le vaisseau. Mais il était certainement à des dizaines de kilomètres de l'endroit où il s'était posé.

A mesure que la mémoire lui revenait, Darth Valeras se concentra plus profondément, essayant de faire remonter quelques images à son esprit avec l'aide de la Force. Rien d'utile ne ne se manifesta et il n'obtint que des photographies floues d'un bantha traversant le désert. Sans doute avait-il été transporté comme un vulgaire paquet, à travers les déserts sablonneux de Tatooïne. Ca ne l'informait pas vraiment.

Son flanc droit était sensible mais un coup d'oeil suffit à convaincre le Sith qu'on avait pris soin de lui. Bon, il ne fallait pas espérer qu'on trouve du kolto sur Tatooïne. Cela dit, la blessure n'allait visiblement pas empirer. C'était le principal. Cette constatation faite, le Seigneur Sith se rendormit, épuisé. Il ne se réveilla que quelques heures plus tard, lorsque des hurlements étranges se firent entendre. Des animaux? Non... Il avait entendu les cris étranges des Tuskens et cela y ressemblait fort. Ces hommes des sables se comportaient-ils comme des bêtes? Ne communiquaient-ils que par hurlements bestiaux? Il héla, espérant que quelqu'un se trouve dans les parages. Il crevait de chaud et ses cheveux étaient trempés, son front dégoulinant. S'il faisait aussi brûlant dans cette case, comment cela devait être dehors? Un Tusken fit son entrée dans le logis rustique. Valeras voulut dire quelque chose mais n'en eut pas le temps. L'homme des sables le saisit par les cheveux et fit dégouliner sur son visage et dans sa bouche le contenu d'une outre d'eau fraîche. Assoiffé, le Sith avala goulument le liquide rafraîchissant. Il n'avait pas connu quelque chose d'aussi bon depuis longtemps. La privation rendait chaque rasade plus délicieuse que le meilleur des vins de cette galaxie. Lorsqu'il eut bu tout ce qui était disponible, il s'adressa à l'individu, ignorant s'il serait compris.

    « Je veux parler à ton chef... »


Le Tusken le regarda puis quitta les lieux sans rien dire. Impossible de savoir s'il avait saisi le sens de ses paroles. Le visage des hommes des sables était recouvert d'étranges amas de tissus, produisant un aspect effrayant pour la plupart des êtres humains. Le message, toutefois, avait été bien compris puisque, plusieurs minutes plus tard, un individu faisait irruption, drapé d'une djellaba bleue. Difficile de différencier les hommes des sables entre eux, mais les habits, la taille et la présence dans la Force de celui qui toisait le Sith lié au poteau permettaient de savoir que c'était le chef du groupe, le bretteur talentueux.

Darth Valeras regarda l'homme, renversant sa tête en arrière, contre le poteau. Il sourit avec ironie, tandis que des gouttes de sueur coulaient sur son visage depuis son crâne.

    « Bravo! Ce n'est pas tous les jours que je croise un type capable de manier aussi bien un sabre à double lame... »


Le sourire caustique disparut, laissant place à une grimace de douleur. Il avait oublié un instant son flanc droit et celui-ci venait de se rappeler à son bon souvenir.

    « J'imagine qu'il faut faire les présentations? Après tout, il y a bien une raison pour laquelle vous m'avez épargné, hein? Darth Valeras, voilà mon nom. Et vous? Pas plus Jedi que moi, j'ai l'impression... Enfin, à moins que l'Ordre Jedi se soit lancé dans le pillage de fermes sur Tatooïne... »

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R'win se leva tôt pour regarder les produits amenés par la caravane de la tribu des Ktaset 'Haluiik avant de s'occuper de son très précieux otage. Ce clan qui constituait l'une des quatre grandes tribus sédentaires de la région d'Anchorhead était implanté au sud-est de la ville et ne se trouvait qu'à une cinquantaine de kilomètres de celle des Mùuten-mâchid. Réputés par le dynamisme de leur activité commerciale, les Hommes de Sables du clan Ktaset 'Haluiik transitaient entre leurs voisins et les tribus plus lointaines. Une à deux fois par mois, leur caravane composée d'une trentaine de banthas et d'une vingtaine d'individus mâles s'arrêtait devant le campement des Mùuten-mâchid pour y vendre leurs produits. Les Tuskens, malgré la colonisation continuelle de la Planète de Sable, résistaient bien à la modernisation des coutumes qui avait déjà étouffé de nombreuses ethnies traditionnelles de la Bordure Extérieure. La monétarisation des biens était probablement le phénomène le plus caractéristique de la colonisation, et avait causé de nombreux dégâts parmi les peuples premiers confrontés au progrès technologique. Elle débouchait généralement sur l'émergence d'une classe de nouveaux riches au sein des castes nobles ou même parmi les marchands et bouleversait l'ordre hiérarchique ancestral. De toutes les ethnies premières de la Bordure Extérieure, les Tuskens était parmi celles dont les traditions fondamentales résistaient le mieux à l'empreinte coloniale. Aussi, ils avaient conservé le troc comme moyen d'échange.

Il faisait encore nuit lorsque le bretteur sortit de sa tente. La force était toujours perturbée, signe que l'otage était toujours en vie, ce qui le rassura. Après avoir rempli son sac de lambeaux métalliques arrachés à des matériaux récupérés et destinés à l'échange, il traversa le camps en direction de l'entrée par laquelle arriverait la caravane. Il ferait vite et n'aurait cette fois-ci pas le temps de regarder attentivement les produits importés par ses frères, il avait effectivement une autre affaire, bien plus importante, à traiter. Un guerrier Sith, désarmé et affaibli, mais Sith malgré tout, était peut-être dans le campement. Songeant continuellement aux évènements de la veille, R'win fit un détour par la case dans laquelle était retenu le prisonnier afin de vérifier son état. Il s'approcha de la petite hutte devant laquelle étaient accroupis quatre gardiens qu'il salua d'un braillement discret, puis passa sa tête à travers le rideau en peau de bantha qui faisait office de porte. L’individu était là, attaché et toujours inconscient, mais au moins il respirait comme en témoignait les va-et-vient de sa cage thoracique. Le bretteur le regardait fièrement, comme contemplant un trophée difficilement obtenu par la force de l'effort. Après avoir confié à un gardien la charge d'abreuver le détenu, R'win reprit sa route, éclairé par les premiers rayons de l'aube.

Le campement s'anima des cris des femelle au moment où le Tusken en djellaba bleu rencontra la caravane qui venait tout juste d'arriver. Saluant ses voisins Ktaset 'Haluiik et ses propres frères du campement qui étaient venus comme lui assister au jour du marché, il commença à observer les pacotilles que les commerçants éparpillaient ça et là sur de grands chèches posés sur le sable. On y trouvait des choses diverses, issues du pillage pour la plupart, mais aussi de l'artisanat confectionné par l'enseignement des femelles de la tribu des Ktaset 'Haluuik. R'win recherchait de l'Undigo, une craie pourpre obtenue par la réduction en poudre d'un minéral rare que l'on trouvait dans le pôle sud et qui servait notamment à teindre l'habillement. Il parcourut une première fois l'ensemble de la caravane dont le contenu était aligné devant les banthas, mais ne vit rien de ce qu'il cherchait. C'est en revenant sur ses pas qu'il remarqua un petit morceau d'Undigo qu'un commerçant venait de déballer et de poser sur un drap. R'win alla au contact de l'individu et entama le marchandage.


Traduction en Basic:


R'win rangea le bout de craie mauve dans sa sacoche en peau, puis les deux individus se saluèrent et chacun prit congé de l'autre. Et tandis que le bretteur continua de regarder les camelotes, l'un de ses frères venu à sa rencontre lui appris que le prisonnier était réveillé. R'win salua les commerçants et emboita aussitôt le pas au pillard armé d'un bâton gaffi. Un relent d'adrénaline lui traversa le corps à mesure qu'il s'approchait de la case dans laquelle était retenu le captif. Il comptait en effet beaucoup sur cet otage pour faire avancer son entreprise de décolonisation et ne savait toujours pas comment il allait s'y prendre et si déjà ce prisonnier lui serait vraiment d'une aide précieuse. R'win était très pressé de connaître l'affiliation de l'homme, dont dépendrait d'ailleurs son sort. Parvenu devant la case, il s'arrêta et réfléchit une seconde, puis désigna deux gardiens pour aller monter la garde devant sa propre case dans laquelle il avait laissé le sabrolaser de l'otage. Absolument personne ne devait y entrer pendant son absence. Une arme aussi dangereuse ne devait se trouver à proximité d'un individu aussi dangereux. Puis, après s'être assuré que son propre sabre était toujours accroché à sa ceinture, il franchit le seuil de la hutte. Le détenu leva la tête en direction du Tusken, dévoilant entièrement son visage éclairé par les rayons qui traversaient le rideau de cuir. Il reconnut de nouveau le visage anguleux et dur de son adversaire, frappé de petites lèvres fines qui dessinaient un troublant rictus. L'homme qui était vêtu d'une étoffe grossière affichait la même expression faciale qu'au cours du combat de la veille. Une certaine intrépidité aux airs de moqueries qui n'avait pas manqué de déstabiliser le guerrier à la double lame pendant son combat. Comme il s'y attendait, ce n'était pas un otage effrayé qui lui faisait face, mais un guerrier qui parvenait à garder son moral malgré la précarité de sa situation factuelle, mais aussi physique, comme en témoignaient les goutes de sueurs qui dégoulinaient le long de son front.

Cette fatigue apparente ne se ressentait pourtant pas dans sa voix, comme en attestait la chaleureuse et tonique félicitation qu'il lui adressa. R'win fut d'autant plus flatté en entendant l'homme prononcer la fameuse particule significative des identités Sith. Il était à présent fort probable que le guerrier était en était un. Le rythme cardiaque du bretteur s'accéléra à l'annonce de cette nouvelle, il était effectivement très curieux d'en savoir plus sur ces individus qu'il n'avait jusque là rencontré qu'à travers quelques récits captivants. R'win s'assit en tailleur devant l'homme, puis porta ses mains vers ses yeux pour y retirer les tubes oculaires de son chèche, ne dévoilant de son visage que ses yeux verts et vifs qu'il planta dans le regard de l'otage.

« Et ce n'est pas tous les jours que l'on croise un individu qui s'adresse aux Tuskens en Basic. Tu présumes bien, guerrier, je ne suis pas de l'Ordre Jedi. » Déclara-il d'une voix aux accents légèrement rauques de part l'adaptation de son larynx au dialecte local.

« Si tu t'es déjà fait une idée de ce que je suis, j'ai également une idée de ce que tu es, mais je veux en être assuré, car tu m'intéresse, et c'est parce que tu m'intéresse que tu es ici. » Il parcourut la pièce du regard, comme suivant la trajectoire de quelque chose d'invisible.

« La pointe de noirceur qui trouble la force autour de nous contraste avec la couleur Lumineuse de ta lame. Je vais te poser la question à l'inverse, guerrier. Quel genre de Sith es-tu, et que peux-tu me dire d'eux ? »

Il s'agissait pour R'win de cerner complètement son otage avant d'en dire plus sur lui.

« De la véracité de tes propos dépendra tout le reste. Ne me ment pas, guerrier. Il y a longtemps que les Tuskens ne sont plus cannibales, mais nos Mastiff eux, sont toujours carnivores. »
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La soif… Cette saloperie de soif… Il venait à peine de dire quelques mots qu’il avait déjà l’impression d’avoir la bouche en feu. Même ici, sous cette case, la chaleur était exaspérante, horripilante, et il ne comprenait pas comment ces Tuskens pouvaient supporter cet environnement, enrobés qu’ils étaient dans leurs tissus. Cela dit, ce n’était probablement pas que le climat qui lui causait un tel sentiment de déshydratation. Sa blessure et sa fatigue ne devaient guère améliorer les choses, et il n’arrivait à faire face au vainqueur du duel qu’avec difficultés, en plongeant son esprit dans le Côté Obscur, transformant sa douleur et sa détresse en colère froide, alimentant tout son être. Il pouvait, ainsi, faire face aux difficultés qui l’assaillaient, avec plus ou moins de réussite.

Quoi qu’il en soit, le sourire qu’il avait affiché quelques secondes plus tôt s’était rapidement évanoui. Son esprit caustique ne résistait décidément pas à la situation misérable dans laquelle il se trouvait. Lui, un Seigneur Sith, attaché comme un vulgaire bantha… Il se serait vengé avec plaisir. Sauf que cela était impossible, vu sa faiblesse. Et quand bien même aurait-il été capable d’utiliser son sabre laser et de massacrer tous les habitants du campement, rien ne lui aurait permis de savoir quelle direction prendre pour récupérer son vaisseau. Bref, il n’avait pas trente-six solutions et ne pouvait remettre son sort qu’au Tusken qui l’avait vaincu.

Ce dernier, toutefois, ne semblait pas vouloir le maltraiter plus qu’il ne l’était déjà. Il ne l’avait pas ramené ici pour faire joujou, après tout… S’il avait été laissé dans le sable, il serait mort, à l’heure qu’il était. Le périple retour vers Korriban s’avérait véritablement aussi réjouissant que le périple aller… Il ne cessait de s’étonner de la résolution en apparence bien idiote qui l’avait conduit à faire une sorte de pèlerinage sur Byss, à la recherche des restes de son maître, Darth Jugal, assassiné par une tueuse de l’Impératrice. En vérité, il ne regrettait pas d’avoir fait ce voyage. Il avait appris bien des choses sur Byss, et était reparti avec une résolution donnant quelque sens à sa vie. Car les derniers mois lui avaient paru vides de tout contenu, de toute substance. Il était un Seigneur Sith… soit. Et alors? Il y en avait eu de nombreux, et il y en aurait encore après sa mort? Etre un Seigneur, était-ce là le but de son existence? Il lui fallait quelque chose de plus grand, plus grand que lui, et plus grand pour lui. Il ne savait pas encore exactement ce qu’il allait faire et comment il le ferait, mais du moins avait-il aujourd’hui un objectif qui dépassait sa personne.

Enfin, encore fallait-il un jour quitter Tatooïne.

    « Je suis un Seigneur Sith. »


Attaché à son poteau, venant d’entendre ses propres paroles, il avait eu bien envie de rire. Pourtant… cela faisait bien longtemps qu’il n’avait plus prononcé ces paroles en y plaçant autant de foi. Oui, il était un Seigneur Sith, et non des moindres. Sa faiblesse actuelle ne devait pas éclipser ses capacités importantes, qui faisaient de lui l’un des Seigneurs les plus puissants de l’Empire. Le Tusken, en tout cas, n’était pas de l'Ordre Jedi. L’information étonna le Sith, malgré tout. D’où cet individu avait-il appris l’usage du sabre laser et la connaissance de la Force? Voulait-il faire comprendre qu’il avait été dans l’Ordre mais n’y était plus? Ou s’était-il trouvé un maître ni vraiment Jedi ni vraiment Sith? Darth Valeras penchait pour la seconde idée. A l’évidence, le Tusken s’interrogeait sur les Sith, preuve qu’il n’avait que peu de connaissances sur ce sujet. Et même si les Jedi veillaient à ne pas trop parler des Sith à leurs élèves, ces derniers disposaient toutefois de quelques notions élémentaires. Il était donc probable que l’homme des sables n’ait jamais fréquenté un centre Jedi.

    « Hé bien… Je suis un Sith de Korriban. J’y suis un maître reconnu, et je forme les élèves au maniement du sabre laser. Ta victoire peut donc t’enorgueillir. Ma lame est bleue, certes, et elle peut laisser à penser que je suis un Jedi… Mais j’ai simplement récupéré le cristal d’un sabre qui appartenait à un Jedi que j’ai tué. La couleur de la lame ne fait pas le Sith mais sa connaissance du Côté Obscur. Le sabre est une arme, essentielle oui, mais rien qu’une arme. Je ne fais pas partie de ces maîtres d’armes qui n’envisagent les choses que sous l’angle martial… La Force est tellement autre chose que cela, et, surtout, le Côté Obscur. »


Il avait trop parlé. Sa gorge était horriblement sèche, il lui fallait à boire.

    « Puis-je avoir de l’eau? »


Un instant passa, puis il reprit la parole. Il avait un peu réfléchi à la personnalité de l’individu qui lui faisait face, plongeant ses yeux verts dans les siens. L’accoutrement des hommes des sable était diablement efficace. Impossible de distinguer l’individu derrière l’habit, de sorte que les Tuskens, pour un regard extérieur, se ressemblaient tous. Cela créait fatalement une impression de cohésion sociale forte, puissante, capable du pire comme du meilleur.

    « Tu ne m’as pas donné ton nom. dit-il, en passant également au tutoiement. Je perçois en toi des capacités étonnantes. Tu ne m’as pas battu par hasard, tu maîtrises bien ton arme. Mais ta connaissance de la Force est limitée… n’est-ce pas? Tu souhaiterais apprendre de moi, profiter de ce que je sais. Voilà les raisons qui t’ont poussé à me garder en vie. Pas que… j’ai l’impression que tu n’as pas attaqué ces villageois par plaisir de verser le sang. Tu as un projet. Pour ton clan? Ta tribu? »


Le Seigneur Sith réfléchissait… oui, après tout, pourquoi ne pas lui enseigner un peu de mon savoir? Je n’ai pas vraiment le choix, je suis coincé ici. Mais il pourrait également faire une recrue de qualité, s’il fondait son être dans le Côté Obscur. Ses capacités en seraient décuplées et il ferait un allié de poids. Le Tusken pourrait-il, en retour, lui être un jour utile? Pour l’instant, le Seigneur Sith ne voyait pas comment, mais tôt ou tard une idée se révèlerait à lui.

    « Je peux t’apprendre deux-trois choses. Ma convalescence va durer un certain temps, de toute manière. Cependant, si tu ne veux obtenir de moi que l’usage de pouvoirs ou des techniques de bretteur… tu n’y gagneras pas grand-chose. Je n’aurai fait qu’accélérer la maîtrise de connaissances que, seul, tu aurais acquises. Plus lentement, voilà tout. Si tu veux accéder au pouvoir véritable… alors tu devras t’ouvrir au Côté Obscur de la Force. Je sens en toi un grand potentiel… Mais la voie que je te propose est difficile, sombre et douloureuse. Tu en ressortiras plus puissant, mais plus meurtri. A toi de faire un choix. Réfléchis-y, prends ton temps, je ne compte pas m’envoler. Par contre, je ne dirais pas non à ce que tu me libères de mes liens. »

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L'information l'ébahit alors qu'il venait tout juste de s'asseoir sur le sol, et bien qu'il pressentait depuis un moment l'affiliation de l'individu au Côté Obscur de la Force, il était loin de soupçonner que cet homme soit un Lord. Ses connaissances sur les Sith et leur histoire se limitaient aux lectures de son enfance et de son adolescence, lorsqu'il consultait des documents à la bibliothèque, ou qu'il achetait des copies d'holo-enregistrement de documentaire sur le marché de Dar Braleff, un endroit étonnant d'Anchorhead où l'on vendait tout et n'importe quoi, produits légaux comme illégaux pour des prix ridicules. Le jeune-homme savait qu'il existait une hiérarchie parmi les Sith, sans en connaître les détails, mais il se rappelait surtout de la prétendue disparition de ces individus depuis longtemps. En se remémorant cette dernière information, il avait mis le dénommé « Valeras » en garde sur ses propos. Mais la charge d'information que ce dernier avait dévoilé par la suite ne ressemblait pas à un mensonge tant les détails étaient précis. Et puis, pourquoi mentirait-il en avouant une chose aussi terrible ? La réputation des Sith était bien connue, véhiculée par les anciennes légendes et les épopées, les décrivant comme des êtres tyranniques, cruels et insensibles à la peur. R'win se disait que l'individu ne gagnerait pas à mentir de cette façon, ne connaissant pas exactement l'affiliation de celui qui l'avait vaincu, ni pourquoi il s'intéressait à son rang.

Le discours du prétendu Sith était captivant, il se décrivait comme un maître en la matière, disposant d'un mentor et enseignant à des élèves le maniement du sabre laser, ce qui fit discrètement sourire le bretteur en songeant à sa propre victoire. Le nom de « Korriban » lui rappela des souvenirs de lectures qui se rapprochaient plus de la mythologie que de l'histoire réelle, décidément il en savait bien peu sur l'histoire du redouté Côté Obscur de la Force.

Il était absorbé par le discours du guerrier, celui-ci lui apprenait des choses et il aimait cela. Lui qui était très curieux se persuadait progressivement de la grande culture générale de son interlocuteur. R'win ignorait que les Sith utilisaient des cristaux d'Ilum autres ceux de couleur rouge, cette révélation remettait en cause la crédibilité des récits qu'il avait lu sur l'histoire des Sith. Il se disait que comme beaucoup d'écrits historiques, ces informations avaient pu être orientées par leurs rédacteurs, et justement, aucun auteur qu'il avait lu n'était un véritable Sith. La chose était très rare, et les écrits, interdits. Il se captiva pour l'univers - plus ouvert que celui qu'il connaissait – que lui décrivait l'érudit. Les Sith n'étaient-ils pas si effroyables qu'on le racontait ? Leurs ennemis avaient-ils façonné d'eux un portrait à leur convenance ? C'est en tout cas ce qui se ressentait dans le discours de son interlocuteur qui relativisait l'obéissance prétendue aveugle des Sith envers leurs traditions. Et puis qu'était l'effroyabilité finalement ? Les Sith étaient peut-être après tout des individus qui luttaient pour une cause juste, et qui étaient diabolisés par leurs ennemis, de la même façon que les Hommes des Sables, soucieux de préserver leurs coutumes, étaient dénigrés par toutes les autres ethnies de Tatooïne. Lui-même était considéré comme un dangereux meurtrier, non seulement par les colons, mais aussi par les Hutt..

Il fut arraché de ses pensées envoutantes par le Sith lui-même qui demandait de l'eau. R'win était prit de cour, il était tel un enfant pressé d'entendre la suite d'une histoire et ne supportait pas cette interruption brusque. Presque instinctivement, il se retourna vers la sortie de la hutte pour émettre un grondement et faire apporter une outre, mais il se bloqua sur le moment, prenant conscience que sa soif de connaissances nourrissait sa vulnérabilité. Il se rendait compte qu'il obéissait presque à son interlocuteur, ce qui n'était décidément pas normal.. l'individu était-il chargé de quelques prodiges ? Il le fixa un instant, dubitatif. Le Sith semblait tout de même épuisé, même s'il essayait de ne rien en montrer. Il avait vécu un périple, était blessé, et n'était après-tout pas habitué à l'atmosphère particulière de la planète et de ses deux soleils de plomb qui faisaient monter la température à quarante-huit degrés en ce début de mâtiné. Il céda, trouvant sa requête légitime, et étant surtout très pressé d'en apprendre plus sur l'histoire des Sith.

« Tu as gagné le droit de vivre encore un peu. Continues donc ce récit si captivant. » dit-il, un rictus aux lèvres dissimulé sous son voile, avant de se retourner en direction de l'ouverture de la tente. Il brailla pour demander aux gardiens de faire apporter une outre d'eau fraîche. Puis il se retourna à nouveau vers son interlocuteur en le fixant.

Le guerrier reprit la parole, et tint un tout autre discours qui ne manqua pas d'étonner le jeune-homme. S'il se flatta d'être valorisé par un Sith qui se présentait comme un Seigneur, la deuxième partie du discours de ce dernier le surpris. Celui-ci procédait à une étonnante lecture de son esprit. Cela y ressemblait en tout cas fortement. Il n'avait pas fait d'une priorité l'envie d'apprendre de cet homme les enseignements de la Force avant que son discours ne l'amène pourtant à y réfléchir sérieusement. L'idée était saisissante, il était vrai que ses aptitudes de « Jedi » se limitaient au maniement du sabrolaser, et cet homme qui prétendait pouvoir lui renforcer son usage de la Force paraissait crédible par l'harmonie qu'il entretenait avec elle. R'win la sentait pleinement couler en lui. Certes il avait vaincu son adversaire, mais cela n'avait pas tenu à pas grand chose. Il l'avait senti. Sa grande familiarité avec le terrain et les tempêtes de sable y avait été pour quelque chose. Le bretteur savait que l'atmosphère de la planète pouvait devenir un véritable enfer lorsque l'on y était pas habitué. S'il se trompait également en supposant qu'il ne prenait pas de plaisir à tuer, bien au contraire, le dénommé « Darth Valeras » avait touché un point sensible en évoquant sa quête personnelle dont il avait apparemment deviné les grandes lignes.

« Précisément. Je t'écoute Sith, mon nom ne te sera d'aucune utilité pour t'en sortir. Continue ton récit. »

Dans les paroles qui suivirent, son interlocuteur continua à se dévoiler. Il tint un discours cohérent en soulignant qu'il ne lui serait d'aucune aide quant au maniement du sabre, mais plutôt par l'enseignement d'un autre pouvoir. Le jeune-homme était étonné d'entendre des mots aussi controversés sortir de la bouche d'un otage qui ne savait pas précisément qui il avait en face de lui. Ou peut-être que si justement .. La situation lui parut surnaturelle tant elle ressemblait à celles qu'il avait rencontré dans ses récits de fictions. La réalité transcendait la fiction. Avec une audace extrême, le Sith l'invitait à s'en remettre au Côté Obscur de la Force. Ainsi ses capacités s'en verraient renforcées. Il n'avait s'en doute pas tord, mais R'win était sceptique et de plus en plus prudent face à ce remarquable démagogue qui parvenait à le séduire en lui parlant de pouvoir. Oui, le pouvoir .. le terme était fascinant sous chacun de ses aspects, et recherché par tant d'individus.. Le pouvoir de la Force entraînerait la domination qu'il convoitait implicitement, ou plutôt inconsciemment. Mais quelle domination ? C'était floue. Ce qui était certain est qu'il bridait toujours plus de pouvoir. Après tout, il n'avait jamais eu de raison de fond d'adopter une cause aussi étrangère qu'était celle des Hommes des Sables, et les paroles de Valeras lui rappelèrent ce pourquoi il s'était peut-être véritablement adonné à ce parti, à ces individus si différents de lui. Ils l'avaient divinisé, considéré comme un élu, fait de lui une personnalité paranormale, chargée d'énergie. Ils l'avaient rendu puissant : ils lui avaient donné du pouvoir.

Un gardien pénétra dans la hutte au moment où le Sith l'invitait à réfléchir à son étonnante proposition tout en lui proposant de le libérer de ses liens, ce qui ne manqua pas d'amuser le jeune-homme en voyant son otage parvenir à presque inverser le rapport dominant-dominé. Mais cela le terrifia aussi, il y avait longtemps qu'il n'avait pas vu d'individu aussi habile. La question était alors de savoir si le détenu était réellement sérieux, ou s'il cherchait à tromper sa vigilance pour s'échapper par la suite. Peut-être était-il déjà entrain d'élaborer un vaste plan ? La tendance paranoïaque qui s'était installée au fil des nombreux périls du jeune-homme l'empêchait de se faire une idée précise des intentions du détenu. R'win baissa les yeux et réfléchit pendant que le gardien abreuvait le Sith brutalement. Il se persuada finalement que ce dernier, si même il parvenait à l'occire, ainsi que tous ses geôliers, n'irait pas loin sans son aide, perdu dans le désert. En faisant appel à la Force, il parvint à déceler une pointe de sincérité dans les propos de Valeras. Il attendit que son otage finisse de boire, puis se leva en allumant la lame supérieure de son arme. Il articula un son puissant aux airs de tempêtes en direction de la sortie de la case, avant de se retourner vers son otage :

« Tu es un formidable manipulateur, Sith, je n'ai jamais vu une pareille audace. Au moins tu m'as appris des choses. » Railla-il en s'approchant, la lame bourdonnante. « J'espère que tu as bien savouré ton eau parce que.. », poursuivit-il sur un ton sournois, avant de passer derrière l'homme et de .. trancher d'un coup sec les liens qui lui retenaient les mains et les chevilles. « ..il y en a peu dans cette région. »

Il éteignit son sabre avant de le ranger à sa ceinture et de se rasseoir devant l'homme qui retrouvait sa mobilité.

« Je me nomme R'win O'arr. » dit-il en commençant à défaire les bandelettes qui enveloppaient son crâne.

Le gardien qu'il venait de faire appeler pénétra dans la pièce avec un baluchon en peau qu'il défit et posa entre lui et Valeras, laissant apparaître quelques fruits secs accompagnés d'un morceau de viande séché.

« La viande c'est du Boen-notto.. on a plus grand chose en ce moment c'est un peu la galère. Et comme on ne peut pas aller au marché le vendredi.. »

D'un geste de la main, il fit signe au gardien de quitter les lieux.

« Mange, je me suis déjà rassasié, et de toute façon je mange peu. Mon ancien maître m'incitait à jeûner régulièrement. Il disait que ça aidait à lutter contre la tentation du Côté Obscur. Moi je crois que ça m'a surtout aidé affronter le mode de vie des Tuskens.. »

Il avait terminé d'enlever ses bandelettes, dévoilant alors pleinement son village osseux, et même assez radieux.

« J'ai été initié à la Force par un Jedi indépendant. Bien que son enseignement se rapprochait plus de celui des Jedis du Temple que du tient. Il m'a un peu parlé des deux, en critiquant quelque peu l'un, et complètement l'autre. Il me disait très peu de chose au sujet de l'enseignement que tu suis. »

Tulcier n'avait cessé de le mettre en garde contre le Côté Obscur. Il n'avait pas autant critiqué l'enseignement des Jedis et R'win qui était face à un Sith en restait conscient. Il y avait nécessairement une raison de fond à cela. Ce n'était pas qu'une simple histoire de parti pris. Surtout venant de la part d'un « Jedi Gris ».

« Quand les Hutts ont tué mon père j'avais quinze ans. Ils disent qu'ils n'ont pas fait exprès mais je m'en balance. Ils le payeront chers. J'ai fugué ce jour là, et le destin m'a amené jusqu'à ici. J'étais un peu comme toi, entre la vie et mort, quand les Hommes des Sables m'ont ramassé. J'ai su m'imposer et me faire respecter, et aujourd'hui ils m'honorent comme leur chef. Bon, on se partage le pouvoir avec deux-trois chamans, mais c'est surtout moi qui commande. »

Il était fier de faire une démonstration de son pouvoir. Il aimait diriger et se sentir puissant. Il faisait sans doute parti de ces individus qui pouvaient facilement laisser leur égo les dépasser.

« J'ai un ennemi juré, les Hutt. Je m'associerai jamais avec ces fripouilles. Et comme je t'ai dit, ils ne payent rien pour attendre. Nous attendons seulement d'être plus nombreux, puis nous reprendrons chacune de leur ville. Ce sera sans pitié. »

Tuer des Hutt, mais aussi des colons, c'est à dire ce qu'il était auparavant. C'était donc ça qui le motivait depuis le début. Tuer, tuer et encore tuer, tout en ayant l'impression de bâtir quelque chose de nouveau, et de se sentir au cœur de ce nouvel ordre.. R'win prenait à peine conscience de sa motivation fondamentale.

« Tu dis que tu peux m'apprendre des choses. Pourquoi pas. Mais alors prouve-moi que je ne les trouverai pas dans un autre enseignement, et dis-moi pourquoi même mon maître qui était neutre me mettait sans cesse en garde contre le Côté Obscur de la Force. »

Il devait en avoir le cœur net. Certes il était soucieux de démultiplier ses capacités, mais il n'était pas question de se livrer à n'importe quel enseignement.

« Dis-moi, que viens-tu faire sur Tatooïne ? Et pourquoi as-tu pris la défense de ces colons ? »
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L’eau lui avait fait un bien fou. Sa gorge asséchée s’était à nouveau délectée de la douceur de la boisson. Il avait toutefois été encore plus satisfait de voir que son interlocuteur lui avait coupé ses liens, le rendant libre dans une certaine mesure, bien qu’il ait d’abord cru qu’il soit sur le point de l'exécuter. Le Seigneur Sith n’oubliait pas qu’il était blessé, en plein milieu d’un territoire qui lui était inconnu et entouré d’individus potentiellement dangereux. Dans cette situation difficile, Darth Valeras entrevoyait toutefois la possibilité de quitter un jour cette terre de sable, avec le concours du Tusken qui l’avait vaincu. Ce dernier était resté suspendu à ses lèvres, écoutant avidement les maigres informations données par le Sith. De sorte qu’il était assez évident que l’homme des sables était curieux du Côté Obscur et susceptible d’être séduit par ce dernier. En vérité, la perspective de “convertir” un nouvel adepte réjouissait fortement le maître d’armes de Korriban. Il pouvait lui apprendre certaines choses et, en échange, obtenir de rejoindre son vaisseau. Au-delà de ça, cependant, le Sith entrevoyait d’autres possibilités, bien plus intéressantes et importantes. Tatooïne était un caillou sablonneux, sans intérêt. Et pourtant… l’homme qu’il avait en face de lui semblait fermement décidé à conquérir ce fameux caillou, ne manquant pas d’ambition et d’audace. Mais il pouvait devenir un allié intéressant pour le Seigneur Sith, d’autant plus si l’individu était prêt à rejoindre son Ordre.

L’homme s’étira quelque peu, faisant craquer ses articulations douloureuses. Devant lui se présentaient de la viande séchée et des fruits secs, plat n’ayant rien d’extraordinaire mais qui ravirait certainement son palais autant que son estomac affamé. Valeras se servit, commençant à manger avec lenteur. Malgré la faim qui le tenaillait, se ruer sur la nourriture n’était pas digne de lui, d’autant plus qu’il ne pourrait que difficilement supporter un repas trop vite ingéré. La viande n’était pas mauvaise, loin de là, et les fruits tout à fait passables. Inévitablement, un sourire amusé traversa le visage du mangeur, à entendre parler de jeûne. C’était bien là une idée de Jedi… Le Sith n’était pas hédoniste idiot, se gavant de délices gustatifs en tous genres. Il veillait à sa santé ainsi qu’à sa ligne, chose nécessaire pour que ses aptitudes de bretteur ne disparaissent pas dans la graisse. De là à jeûner… Il savait bien que certains Sith s’adonnaient également à ce genre de pratiques, que ce soient des combattants ou des religieux du clergé. Il riait sous cape de ces pratiques bien inutiles. Un Sith prenait ce qu’il voulait, quand il le voulait. Inutile d’abîmer son corps dans le but de le rendre plus résistant. Cela dit, le Tusken n’avait pas tort. La privation lui avait sans doute permis de faire face à la vie difficile et nomade de son peuple d’adoption. D’adoption, oui, car, visiblement, il ne semblait pas être né parmi les individus qu’il dirigeait…

L’histoire de ce R’win O’arr était simple. Des parents tués par les Hutts, une vengeance à nourrir, des aptitudes pour la Force, un apprentissage de base auprès d’un Jedi gris puis une formation en autodidacte. Il était étonnant que ce jeune humain manie aussi bien le sabre laser. Il devait certainement disposer de prédispositions importantes, pour avoir ainsi développer de tels talents, loin de tout centre jedi ou sith. Plus intéressante était la manière avec laquelle il s’était présenté comme le maître absolu des lieux. Peut-être en rajoutait-il un peu, mais le fonds devait être exact : il était le chef des hommes des sables, au moins ici. L’attrait du pouvoir était donc bien vivace, derrière ce visage, maigre jusqu’à ce que se voient les os, dans lequel pétillaient deux yeux émeraude.

Le Sith arrêta un instant le repas, portant un regard rapide sur sa blessure. Elle était douloureuse et ne se résorberait pas avant de nombreux jours. Il ne pouvait le permettre. Un moyen simple pouvait résoudre ce problème… Il s’en occuperait en temps voulu. D’abord, il entendait répondre aux dernières questions du Tusken.

    « Je reviens d’un long périple à travers la République. »


A son goût, il en avait déjà dit assez. Il voulait bien admettre que sa situation n’était pas très sûre en cet endroit, mais rien ne l’obligeait à révéler des pans entiers de sa vie. De toute manière, cela n’aurait été d’aucune utilité pour l’homme des sables d’apprendre que Darth Jugal, Cardinal noir de l’Empire, avait été assassiné sur ordre de l’Impératrice et qu’il s’était rendu sur Byss pour récupérer le sabre de son défunt maître. Et plus… bien plus. Sur cette planète suintant le côté obscur, il avait trouvé la confirmation de la nécessité de son voyage. Il avait obtenu une convention, ferme, inébranlable, qui guiderait pour un bon moment son existence. Il s’était tenu trop longtemps en-dehors du pouvoir impérial.

    « Les colons m’importent peu… Il fallait que je me ravitaille avant de rejoindre ma terre, Korriban. Je me suis adressé aux premiers individus que j’ai rencontrés. Tu as donné l’assaut à tes hommes, certains d’entre eux sont intervenus dans la maison où je me trouvais… je n’allais pas les laisser me tuer, évidemment, il a donc fallu que je les supprime. Tu connais la suite. »


Darth Valeras reporta son attention sur quelques raisons secs, qu’il saisit délicatement, les mettant dans la paume de sa main gauche. De temps à autre, il saisissait l’un des fruits et le portait à sa bouche, appréciant le goût sucré et simple. Il continua ainsi un instant, se frotta les mains puis reprit la parole, assis en tailleur.

    « Le Côté Obscur impose à celui qui y recourt de faire appel à ses émotions, ses instincts les plus profonds. Là où les Jedi s’efforcent de contrôler leurs sentiments et de les restreindre, les utilisateurs de la Force obscure acceptent leurs désirs et leurs passions. Nulle honte, nul sentiment de culpabilité… mais une liberté totale, purement individuelle. La Force n’est, pour ceux qui acceptent ses ténèbres, qu’un instrument vers le pouvoir. C’est une énergie qui transcende les êtres et les choses, en cela je suis en accord avec l’Ordre Jedi. Mais là où se présente la divergence c’est dans la compréhension de la Force. Pour les Jedi, celle-ci est une entité en soi, une sorte de source mystique équilibrant l’univers, un pouvoir unificateur. Un adepte du Côté Obscur ne voit dans la Force qu’un outil utile à la réalisation de ses ambitions, de ses projets. Les Jedi »


Un broc d’eau se trouvait près de la nourriture et le Sith s’en servit pour épancher la soif qui revenait, due au sel de la viande.

    « Certains soutiennent qu’il n’y a ni Côté Obscur ni Lumière… Rien que la Force, et des manières d’y recourir. Je n’accorde aucune valeur à ces idées, qui étaient probablement partagées de ton maître. Le Côté Obscur se ressent, se perçoit physiquement. Seul le recours à certaines émotions permet d’embrasser la puissance de cet aspect de la Force, grondant, en perpétuel mouvement. Pour un disciple de l’obscurité, il n’y a pas d’appel à la Force. Celle-ci est contrainte, tordue dans le sens voulu par son utilisateur. C’est là que se trouve l’essence du Côté Obscur, dans cette distorsion dans la Force. »


Les mains du Sith, jusque là posées sur ses genoux, se levèrent, paumes ouvertes vers le haut. Darth Valeras ferma les yeux, tandis qu’il laissait venir en lui la Force, laissant ce flux ininterrompu traverser son corps tout entier. Puis, son esprit commença à appuyer en de certains points, à maîtriser les canaux de déplacement. Et, se faisant, le Seigneur s’abandonnait à ses émotions et ses désirs. Colère d’avoir été vaincu par un homme des sables, rage d’être coincé sur cette planète, fureur de perdre ainsi du temps, désir de retrouver son épouse, soif de revanche, et, au-dessus de toutes choses, la haine. Une haine froide, puissante, faisant appel aux ténèbres du Côté Obscur. Dans la case, les faibles lumières baissèrent, diminuant chaque instant un peu plus, tandis qu’un vent glacé traversait lentement la pièce, touchant les deux sensibles à la Force jusqu’aux os. Les objets, semblant mus par quelque démon étrange, vibraient, comme s’ils allaient se révéler vivants.

Un instant plus tard, les phénomènes avaient disparu. La chaleur étouffante de Tatooïne avait repris ses droits mais Darth Valeras sentait encore dans sa chair la morsure du Côté Obscur, rassurante, dangereuse. Ses yeux étaient plus mordorés que jamais et, s’appuyant sur un pilier dans son dos, il regarda son interlocuteur.

    « La haine et la colère sont des sentiments naturels. Ils appartiennent au Côté Obscur, et permettent d’y puiser force et puissance. Mais n’importe quel Jedi un peu impétueux ou n’importe quel apprenti sith peut recourir au Côté Obscur… Les Sith se distinguent des simples et stupides adeptes de la Force obscure par leur capacité à dépasser le simple recours aux désirs et passions. Aucun Sith ne doit se restreindre dans sa soif de pouvoir, dans ses recherches, dans ses objectifs… mais cela ne signifie pas qu’il faille se laisser uniquement diriger par ses simples instincts. Le Sith est celui qui tort ses propres désirs, dans un but déterminé, qui imprime à ses actes une direction. Déverser sa colère tel un garçonnet est idiot, stupide, tout simplement inutile. Le Sith trace une voie pour sa colère, ne la contient pas mais la dirige. Toujours dans un but : le pouvoir. Quel que soit la forme qu'il prend. »


Le Seigneur Sith s'arrêta un moment dans son laïus. Il regarda sa plaie et grimaça. Il pouvait sentir douloureusement quelques-unes de ses côtes brisées. Sans soins de qualité, il était parti pour subir une guérison lente et fastidieuse. Ce n'était pas acceptable.

    « J'ai très clairement senti ta rage, lors de notre combat. Ta peur, aussi... »


Le natif d'Artorias porta une main à son visage, écartant quelques-uns de ses cheveux, collés à son front. La chaleur ne faisait que rajouter en pénibilité à son état de santé précaire.

    « Mais ton pouvoir reste brut, sans finesse. Tu recours à tes émotions mais de façon instinctive, sans maîtrise. »


Il n'y avait aucun affront derrière les paroles du Sith. Il était le premier à reconnaître sa défaite dans le combat qui l'avait opposé au Tusken.

    « Ton maître craignait le pouvoir du Côté Obscur car celui-ci est avide. La voie de l'ombre offre des pouvoirs dépassant l'imagination, une puissance inaccessible pour les Jedi. Mais cette force a un prix. Un usage trop intensif du Côté Obscur amène des changements sur le plan physique. Et l'enseignement d'un Sith implique pour l'apprenti de souffrir, d'endurer la douleur... C'est la seule façon de pouvoir trouver en soi les pulsions susceptibles d'être appelées pour vaincre son adversaire. »



Le Seigneur Sith porta son regard vers l'entrée de la case, pensif.

    « Rien ne vaut la pratique pour s'ouvrir au Côté Obscur. Tu as bien un autre prisonnier, n'est-ce pas? Un qui soit... supprimable? Sans doute pourrais-tu le faire venir ici. »


Les flammes du Côté Obscur brillaient dans les yeux du maître d'armes. Il avait une idée pour montrer l'ampleur des pouvoirs de l'obscur à son hôte. Ce dernier serait soit horrifié, soit convaincu. Mieux valait que la deuxième hypothèse se confirme.
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Ainsi le dénommé Valeras était précisément tombé au mauvais endroit au mauvais moment. Cette nouvelle rassura R'win, et l'aura de menace que manifestait le Sith poursuivit son déclin La situation devenait beaucoup plus apaisante, pour l'un comme pour l'autre. Certes ce rival avait tué plusieurs de ses frères mais outre qu'il n'avait fait que se défendre, la relation qu'entretenait R'win et ses frères était de toute façon loin d'être fraternelle au sens strict, et à vrai dire le bretteur ne connaissait pas forcément chacun de ses coéquipiers tombé au combat. Cette distribution limitée de l'empathie à l'égard des siens était peut-être l'une des raisons pour lesquelles il avait eu la force de ne pas achever son rival. Les Hutts qui avaient causé la mort de son père n'avaient en revanche pas eu cette chance ..

« L'essentiel pour mes prisonniers est de ne pas être des leurs. Sinon ils n'ont pas lieu d'être des prisonniers, ce sont des condamnés à mort .. » dit-il ironiquement en cédant finalement pour un bout de viande séché.

Valeras qui venait de déguster une myriade de fruit secs poursuivit son captivant discours sur l'Enseignement Interdit. Ainsi donc les Sith ne puisaient pas seulement leur énergie dans la colère frénétique, mais parvenaient à aligner leurs pulsions sur le Côté Obscur de la Force, d'où découlait la démultiplication de leurs capacités. Voilà qui semblait formidable. Cette vision des choses correspondait effectivement beaucoup plus à R'win que l'enseignement pratiqué par les adeptes de la Lumière..

À travers les paroles du Sith, teintées de machiavélisme, R'win voyait défiler dans son crâne les images de la longue et terrible crise de démence qui l'avait frappé en fin d'adolescence. C'est à ce stade de son existence qu'il avait approché le plus prêt du côté sombre de la Force. La haine et la colère avait été ses ressources élémentaires dans sa révolte contre les Hutts, puis dans son entreprise de décolonisation. Et cet individu lui confirmait que ces ténébreuses caractéristiques étaient le piédestal d'une philosophie objective. Plongé dans ses pensées, R'win eut un moment d'absence tandis que Valeras continuait de parler. Il commençait à prendre conscience de ce qu'un tel pouvoir pourrait lui apporter. Tout ne dépendait plus que de lui.

Et c'est effectivement ce que semblait sous-entendre son interlocuteur en lui confiant qu'il avait ressentit la peur en lui, et qu'il s'était bien rendu compte de son manque de maîtrise de la Force, compensé par son habilité au corps à corps, et qui n'étaient pourtant pas immuables. R'win se sentait envouté par les paroles de cet homme dans lesquelles il sentait une profonde vérité. Mais la conscience de sa vulnérabilité venait heuresement contrebalancer son humeur. Il commençait à se résigner à prendre une décision. Il ne semblait y avoir plus qu'un seul moyen de savoir si ce Valeras était un véritable Sith et valait la peine d'être écouté, et pourquoi pas même prit en exemple..

Il se leva, invitant son interlocuteur à faire de même.

« J'ai même mieux que ça. » Dit-il en répondant à la question du Sith. « Suis-moi dénommé Valeras. »

Il sortit de la tente en adressant un geste furtif aux gardiens, signe que la situation était sous contrôle. En priant l'homme de le suivre, il s'avança jusqu'à une zone dégagée depuis laquelle il articula un puissant hurlement.

« Il est temps pour moi de savoir si celui que j'ai en face détient réellement un grand pouvoir. » Une nuée d'individus répondant à l'appel sonore accoururent de toutes parts. Mâles, enfants, femelles, tous formaient à présent un large cercle autour des deux humains. Sous le brouhaha qui venait de se lever, R'win recula jusqu'à se fondre dans la masse, abandonnant Valeras, alors complètement encerclé.

« Tu as raison. Mes pouvoirs ne sont pas assez puissants pour me permettre de devenir maître des choses ! Mais es-tu vraiment digne de m'apprendre quoique ce soit ? J'ai fait mes preuves, à toi de faire les tiennes. Que peut un Maître Sith épuisé et désarmé contre un combattant d'élite Tusken ? »

Il articula un son vers un individu du groupe.

Sous le chaos de la foule, un géant dépassant les deux-mètres, armé d'un gaderffi qu'il secouait au-dessus de sa tête, s'avança vers Valeras.

R'win était plus que curieux de voir comment son adversaire allait s'en sortir. Certes il était blessé, et épuisé, mais c'était la seule manière de s'assurer que ses paroles étaient en adéquation avec la réalité. Serait-il déçu de l'issu de la lutte ? Avait-il été trompé depuis le début ? Ou bien était-il réellement en présence d'un Seigneur Sith ? Il ressentit lui aussi une dose de pression, tant l'heure était au choix. Et pas n'importe lequel. Peut-être un tournant. Une vision, peut-être une crise de folie, le frappa. Les choses se dématérialisèrent. Il eut l'impression de voir l'esprit de son rival affronter une représentation de la Mort. Puis il vit son propre esprit sortir de son corps, et marcher, non sans vaciller, sur un long fil séparant les deux sœurs ennemies de la Force.
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