{Non, ce n'est pas une faute de frappe dans le titre )

Nom : Swan

Prénom : Océan est le prénom sous lequel elle se présente ; sa véritable identité, celle de femme, est Lacie

Âge : 16 ans

Race : Humaine

Côté de la Force : Obscur

Rang désiré : Apprentie Sith


Sabre laser: Son sabre est ordinaire. Classiquement ordinaire. Pire que cela même ; il est d’un ordinaire ennuyeux et dérangeant, même pour la jeune Sith. Si le pommeau n’était pas couvert d’éraflures, causées notamment par la maladresse de sa propriétaire, n’importe qui aurait pu croire qu’elle vient de rejoindre l’empire et le côté obscur. Adapté à n’importe quel main, ce n’est donc pas elle la Sith qui viendra vous dire que son arme est un prolongement de son bras tant ils se fondent l’un dans l’autre, ni que la prise en main elle-même n’en devient pas lassante. Elle en a d’ailleurs plus qu’assez de cette régularité qui l’ennuie et qui l’incommode. Seulement, le maître qu’elle avait encore jusqu’à peu avait toujours été inflexible ; elle ne pourrait pas y toucher tant qu’il ne l’aurait pas décidé. Frustrée et en colère, ce désavantage se muait étonnamment en force lorsque, lors d’un duel, elle ressentait de la haine pour l’objet entre ses mains lui-même ; cette haine qui, toujours, la rendait plus forte. Si elle-même n’a toujours pas réellement remarqué cela, il va sans dire que son maître avait trouvé là une idée formidable, pour laquelle il ne manquait pas de se féliciter. De plus, à force d’utiliser ce sabre, ce sabre, ce sabre, encore ce sabre, toujours ce sabre, elle avait fini par détester son arme de tout son cœur oui, mais pas seulement. Océan détestait aussi son maître de lui imposer cela alors qu’elle pensait les Siths moins stupidement cartésiens que les Jedis, et elle le détestait encore plus de lui avoir fait rater sa seule chance de modifier son sabre. Car n’étant pas du tout habile de ses mains quand il s’agit de bricoler, elle avait espéré obtenir l’aide d’un métallurgiste de passage sur Korriban pour le faire à sa place, un tant soit peu. N’aurait-ce été que pour le rendre un peu plus agréable pour les mains aux doigts fins et frêle de Lacie. Seulement son maître s’était interposé, presque avec jubilation. Alors le sabre de la jeune fille avait dû rester banal.
Banal.
Elle hait ce mot.
Banal.

Caractéristiques :
Force 2
Dextérité 3
Agilité 4
Constitution 2
Intelligence 4
Sagesse 4
Charisme 4

Pouvoirs : Amélioration des capacités, télékinésie, détection

Points Forts : Océan est déterminée ; particulièrement déterminée. Quand elle se fixe un objectif, elle ne supporte pas d’abandonner, à moins que ce ne soit de son plein gré. Elle veut attraper ce bout de bois cent mètres plus haut, quitte à escalader et désescalader un mur glissant ? Elle le fera sans l’ombre d’une hésitation. C’est d’ailleurs grâce à cette détermination qu’elle a développé son agilité ; elle avait vite compris que sa force physique avait des limites, et qu’elle n’arriverait sans doute jamais à l’exploiter autant que le font les grands balourds musclés. Notre petite Lacie a donc trouvé un autre moyen pour pallier à cela. Elle est devenue extrêmement agile, s’entrainant sans doute au moins deux fois plus que la plupart des autres Jedis ou Siths sur ce point.
____Ses émotions sont aussi une véritable arme ; mais à double-tranchant. Ainsi, si elle n’arrive pas à se mettre en condition, elle peut faire une piètre combattante. Tout comme elle deviendrait redoutable si sa haine est un peu trop réveillée. Ce qu’elle ressent est un moteur essentiel. Et ce n’est pas sa seule force mentale ; en réalité, elle palie ses défauts physiques par une assurance et une sorte d'aura qu’elle s’est créée au fil des années. Ainsi, elle est charismatique, parfois enjôleuse parfois glaciale, bonne ou mauvaise, mais quoi qu'il arrive elle aime maitriser les conversations et dérouter ses adversaires. Ou même ses alliés. Parfois, elle use et abuse de la protection qu’elle s’est créée. Elle est capable de captiver, et elle le sait pertinemment.

Points Faibles : Quoi qu’elle en dise, quoi qu’elle prétende, Océan est faible. Physiquement, elle manque de force, et ne peut espérer combler cela par de la robustesse ; non, tout ce qui la sauve est son agilité. Mais elle ne l’est pas seulement physiquement. Contrairement à ce qu’elle montre, elle est bien plus fragile que l’on ne peut croire.
____Ses émotions qui lui servent tant peuvent aussi la détruire ; ils l’ont déjà fait une fois. Peut-être même plus. De plus, elle n’a souvent aucun contrôle sur ce qu’elle ressent. Sans parler de son assurance, qui ne fait que cacher une peur panique d’être inutile, inefficace et effacée. Et elle a un besoin irraisonnée de réussir, qui peut la conduire à bien des dangers.

Caractère : Océan a toujours été très provocatrice. Elle aime défier ou narguer les autres, aime lancer des pics, et adore voir les gens être décontenancés face à elle. Pourtant, depuis qu’elle a dû renoncer à son identité féminine, elle a perdu une partie de ce plaisir ; en effet, toutes les provocations destinées au sexe opposé lui ont été interdite, qui montrait sa désinvolture et était le summum de son aisance presque inconvenable. Ou plutôt, elle était obligée de se l’interdire par peur que quelqu’un ne perce son secret, ce qui aurait mis son maître extrêmement en colère. Et elle détestait qu'il soit extrêmement en colère.
____Au bout de quatre années à devoir se faire passer pour un garçon, Océan a fini par perdre une partie d’elle, cette partie qui souhaitait profiter de la vie, qui voulait être joyeuse et heureuse, qui voulait connaitre le bonheur. Comment une telle chose pouvait-elle être possible si l’on devait rejeter une partie de soi-même ? Elle doit tant nier le fait d’être une fille que quelque chose semble s’être brisé en elle, sans même qu’elle ne le remarque vraiment. La preuve qu'elle ne voit pas elle-même étant cette incapacité, malgré la mort de son maître, à reprendre une identité féminine. Elle a été brisée.
____Car notre fille se pense forte, et si elle sait qu’elle n’est pas sans faille, jamais elle ne pourrait se penser fragile. Elle exprime d’ailleurs cela par sa détermination et son caractère affirmé ; elle n’hésite jamais à s’imposer, aime être le centre de l’attention et surtout aime sentir qu’elle est capable l’être. Mais au fond d’elle, Lacie n’a pas confiance en elle. Seulement, elle refuse tant cette faiblesse, elle l’a tant repoussée qu’elle pense que cela appartient désormais au passé. En réalité, c’est son propre aplomb qui le cache à elle-même. Au final, elle refuse de s’avouer qui elle est réellement ; une femme encore adolescente, qui a dû grandir trop vite, et qui aurait eu besoin plus que tout d’un soutien psychologique, plutôt qu’un maître qui voulait faire d’elle une machine de guerre.
____Peut-être est-ce sa jeunesse qui explique son caractère sanguin et ses émotions violentes. En effet, elle a la fâcheuse tendance à pouvoir s’emporter très facilement. Sans parler de son envie de montrer qu’elle est la meilleure, qu’elle est capable de faire aussi bien que les autres ; ce dernier point lui a notamment été mis en tête par son maître face à sa condition féminine face aux vrais hommes. Le côté obscur a d’ailleurs exacerbé cette tendance, bien que pour elle ce soit devenu une bonne chose. Elle s’était sentie tromper par l’Ordre, tant par ses actes que par sa morale. C’est pourquoi pour elle la notion de bien avait été effacée ; si elle ne se trouve pas elle-même forcément du côté du bien, elle considère méprisable l’arrogance des Jedis de se prétendre être protecteur de la paix et comme appartenant à la lumière.
____Cependant, si le côté obscur de la force l'a séduite, il n'en va pas de même pour les Siths. Après quatre ans à subir un maître d'une haine innommable, d'un caractère infernal et au respect pour les femme proche de la température d'Hoth, elle ne peut pas éprouver un amour infini pour l'empire. Ses sentiments pour les Siths sont donc très ambiguës, même pour elle-même. En fait, en quelque sorte, elle hait l'empire ; elle hait aussi ce qu'elle est devenue. Mais c'est cette même haine qui l'attire, car elle la rend forte.

Description Physique : Elle est… Non, il est… Non, elle…
____En fait, Lacie elle-même a dû apprendre à se considérer comme un garçon, pour que d’éventuels adversaires Jedis ne puissent pas remarquer cette couverture. Son physique androgyne l’a aidée à bâtir son identité d’Océan ; ce physique tout en finesse n’a jamais révélé beaucoup de forme, et des bandages sur sa poitrine suffisent à masquer celle-ci. Le seul détail qui pourrait la trahir est son manque de muscle ; mais avec son corps longiligne cela reste d’un naturel confondant. Même sa voix, douce mais basse à force de travail, est confondante : elle est de celle qui, si l’on vous dit qu’elle appartient à un garçon, vous vous exclameriez que c’est évident, mais si l’on vous disait qu’elle était celle d’une fille, vous diriez exactement la même chose.
____Ses traits de visage sont relativement doux et fins, presque candides… Jusqu’à ce qu’elle se mette en colère du moins. Sur sa peau blanche très claire se distinguent ses grands yeux en noisette brillent d’une couleur grise qui révèle parfois des reflets violets ; qu’elle soit un garçon ou une fille, elle a un joli minois qui peut lui attirer la sympathie. Lorsqu’elle était encore enfant, chez les Jedis notamment, elle en avait séduit plus d’un malgré son sale caractère grâce à son physique. S’ajoutait alors à cela de longs cheveux bruns, tirant parfois sur le noir, qui descendaient jusqu’à sa taille ; si elle a toujours sa chevelure soyeuse, celle-ci est la plupart du temps cachée sous une perruque de cheveux courts, car elle refuse encore maintenant de les couper, elle y tient plus que tout. Sa mère aimait ces cheveux.
____D’une androgynie confondante, elle n’a pas pour autant obtenue de force masculine, contrairement à ce que son maître semblait espérer ; sa force physique laisse à désirer depuis toujours, tout comme sa constitution. Mais, afin de satisfaire ses maîtres, elle a toujours redoublé d’effort pour pousser sa maîtrise de la force, sa finesse et sa petite taille d'un mètre soixante-deux à son avantage. Elle fait maintenant preuve d’une sacré souplesse et d’une grande agilité. Capable de se glisser dans les endroits les plus étroits, elle ne rechigne pas à risquer de se faire blesser non plus. Cela lui a valu de nombreuses petites cicatrices, sur les bras, les jambes, le ventre, le dos… Même son visage n’a pas été épargné, et une longue cicatrice rosâtre court du haut de sa pommette gauche jusqu’à son menton. Au moins tout cela rattrape son incroyable maladresse ; mis à part dans les moments sérieux, où elle est tellement concentrée qu'il est rare qu'elle fasse de mauvais mouvements, notre demoiselle pourrait être le sujet d'une experience de laboratoire tant elle peut se montrer malhabile. Que ce soit pour faire tomber ce vase millénaire ou tomber littéralement sur le capitaine militaire le plus colérique de la galaxie. Oui, c'est du vécu.
____Océan aime porter la cape des Siths, qui lui permet dans de très rares cas de laisser ses cheveux libres cachés sous sa capuche, et appréciant la couleur noire. Cette couleur lui est reposante, et elle aime l’obscurité qu’elle incarne, dans laquelle elle aime se fondre parfois pour disparaitre. De temps à autre, lorsqu’elle le peut, elle porte aussi des vêtements en cuir qui, en plus d’être confortable, lui permettent d'exploiter toute son agilité sans être incommodée.

Histoire :
____Il était une fois…
____Non
____...
____Non.
____Non non et non.
____Ce n’est pas le genre d’histoire qu’on écrit en commençant par ces formules de conte. Non, parce qu’avec les contes viennent une fin heureuse. Et une morale. A la limite, la fin heureuse, on s’en contrefiche.
____Mais la morale, ça craint.
____Je suis née à Ambria, dans une petite ville sans histoire près d’une exploitation de minéraux. Sans histoire. Ma mère aimait ça. Elle avait d’ailleurs sans doute été bien arrangée que, pour une raison que j’ignore, je n’avais pas eu de test sanguin pour peut-être rejoindre un temple Jedi. Elle détestait les préoccupations, les soucis. Elle aimait plus que tout la sérénité. C’est pourquoi, lorsqu’à cause du travail de commerçant de mon père, nous avons dû déménager, cela a frôlé l’apocalypse. Je n’avais que trois ans, et pourtant, je m’en souviens très bien. Lorsque mon père avait annoncé la nouvelle, qu’il avait pu obtenir un poste plus haut et mieux payé, mais qu’il s’agissait d’un relais à la capitale d’Odéron, ma mère avait refusé. Seulement, à force d’explication avec mon père, elle a fini par accepter, à condition que notre vie tranquille continue.
____Ça n’a pas exactement été le cas.

____Nous avons donc emménagé à Iziz, cette capitale plein de vie. Remplie d’habitants, remplie de marchands, remplie de politiciens, remplie de chasseurs de primes…
____Remplie de Jedis.
____J’ai continué à grandir tranquillement dans cette immense ville. Bien trop grande pour la taille de microbe que j’avais. Rien ni personne ne venait embêter mes parents pour des dettes, aucune mort n’était à déplorer, aucun problème… Cela convenait à ma mère. Mes parents restaient ces gens sans problème. Ils voulaient simplement mener une petite vie bien tranquille, remplie d’amour, de joie et de bonheur. Au final, ils ne voulaient voir partout que les arc-en-ciels, ignoraient ce qui n’allait pas, répandaient des cœurs, prônaient la paix et la simplicité… Bref, ils vomissaient des étoiles en restant volontairement profondément aveuglés.
____A la recherche de cette vie sans souci, ma mère avait refusé purement et simplement de m’emmener au temple Jedi pour que je puisse être testée, pour rattraper l'erreur qui avait eu lieu après ma naissance. Mon père était moins catégorique qu’elle, mais il s’y était plié. Lui s’était plié à ce « non » catégorique qui aurait pu faire trembler les murs lorsque quelqu’un en avait parlé, tant un tel ton était inhabituel dans la bouche de ma mère. Face à cette étrange autorité surgit de nulle part, il avait cédé.
____Pas moi.
____Ce refus n’avait que davantage attisé ma curiosité et, d’un simple respect pour les Jedis, j’étais devenue réellement fascinée par cet ordre. Plus que tout, du haut de mes sept ans, je voulais les rejoindre. Des amis à moi l’avaient fait. Pourquoi pas moi ? J’étais capable d’étonnant réflexe, par rapport à certains, et j’aimais l’idée de défendre la paix. La défendre, plutôt que la prétendre, comme le faisait si bien ma mère. Je voulais devenir Jedi, et bien que ma mère me l’ait refusée, ma détermination ne changea jamais. Une seule pensée hantait mes jours et mes nuits.
____"Je deviendrai un maître Jedi."

____Quelques années plus tard, je n’avais toujours pas réussi. Ma mère ne cédait pas ; j’avais eu beau enchainer caprice sur crise de nerf sur caprice sur crise de larmes, rien n’y avait fait. Finalement, je n’avais même plus eu à me forcer pour ces accès d’émotions. Je commençais à avoir vraiment peur.
____J’allais bientôt être trop âgée.
____Un soir, alors qu’une fois de plus je réfléchissais à une solution au lieu de travailler avec ma mère pour coudre –de toute façon je ne réussissais jamais à faire quoi que ce soit de correct à part recoudre un bouton ; et encore- une réalité m’avait sautée aux yeux. Soit je continuais à essayer de convaincre ma mère, en vain, soit j’allais au temple moi-même. Quitte à ce que je sois punie pour la décennie qui suivrait. Le dilemme n’en était plus réellement un ; je ne comptais pas abandonner mon idée.
____Alors le lendemain je m’étais rendue au temple Jedi.
____Malgré mes neuf ans, ils m’y acceptèrent grâce à ma réussite à leur test. J’étais folle de joie, ni plus ni moins.
____Ma mère, elle, l’était beaucoup moins.
____Lorsque je lui avais annoncé la nouvelle, le fait que j’allais devenir une padawan, que j’apprendrais à maîtriser la force et que j’aiderais ce monde, elle avait manqué de m’étrangler. Ma mère. Ma pacifique mère. C’était à peine si j’avais reconnue qui elle était. Sa réaction était inexplicable ; mais ça n’avait pas été le pire.
____Le pire avait été que l’enfant que j’étais avait vu et entendu sa mère lui dire de ne plus jamais remettre les pieds dans sa maison.

____Grandissant avec les autres padawans, ma tristesse avait fini par diminuer ; mais une vague de jalousie m’envahissait malgré moi à chaque fois que j'entendais un de mes camarades parler avec tranquillité de sa mère ou de son père. Alors j’avais redoublé d’effort, luttant même contre ma maladresse caractéristique, m’entrainant jour et nuit physiquement et mentalement. Je voulais les surpasser, et montrer à tous que j’avais réussi ce que je voulais. Qu’avec ou sans mes parents, peu importait.
____A vrai dire, je voulais surtout me le montrer à moi-même.
____Mon maître n’appréciait pas mes élans de jalousie, ni cette irrépressibles envie de vaincre. Alors mois après mois, il m’aidait à la travailler. Peu à peu, je me faisais une place plus pacifique au sein de tout le monde, et la violence de mes émotions se calma peu à peu. Un soir, j’appris même d’un ancien ami plus jeune et qui venait d'entrer dans l'ordre que mon père défendait ma décision auprès de ma mère au début, puis qu'il avait été obligé de se ranger de son côté, mais qu'il ne le pensait sûrement pas. Sinon, elle l’aurait jeté à la porte de la même façon que moi, je n’en doutais plus maintenant. Leur couple débordant d’arc-en-ciel, de bisous et de cœurs était fini. Ma mère était devenue un être froid et mauvais.
____C’était ma faute. Même si je ne savais pas pourquoi, c’était évident.

____Mes « mauvaises émotions », comme je les appelais alors, commençaient à s’effacer doucement mais sûrement alors que j’entamais ma onzième année. Fier de mes progrès, mon maître se montrait davantage entreprenant ; il m’emmenait dans plus de missions avec lui, il m’entraînait maintenant plus souvent physiquement que mentalement.
____C’est ainsi que lors de l’attaque du sénat par l’empire Sith, je m’étais retrouvée sur les lieux. Là pour défendre les politiciens, je devais rester avec mon maître. Toujours. Il me faisait confiance pour que je ne me montre pas trop présomptueuse.
____Je l’ai été.
____Voyant là l’occasion d’enfin avoir mon heure de gloire et de briller, peut-être même au point que ma mère entende parler de moi, j’ai redoublé de force pour affronter l’ennemi. Seulement, j’étais très loin d’être assez expérimentée pour affronter des possesseurs de la force. Arrêter un contrebandier était peut-être assez facile, avec mon maître, mais seule face à un Sith… J’avais été stupide.
____Les Siths, eux, ne l’avaient pas été. Lorsqu’ils remarquèrent une enfant qui étaient séparées de ses camarades, tentant seule d’affronter un guerrier de leurs rangs, trois autres vinrent m’encadrer et ils m’avaient éloignée encore davantage des autres. Inéluctablement, avec une facilité grotesque et presque le sourire aux lèvres. Encerclée, presque sans défense à part mon sabre, je me battais tant bien que mal contre mes quatre opposants qui prenaient un malin plaisir à m’attaquer les uns après les autres, comme un chat jouerait avec une souris avant de lui donner le coup de grâce.
____La retraite sonna alors qu’ils semblaient sur le point d’en arriver à ce moment fatidique, mon sabre jeté au loin quelques instants plus tôt. Ils se regardèrent une seconde ; et soudain, celui qui semblait être le meneur m’avait attrapée par les hanches et jetée tel un sac sur ses épaules avant de se mettre à courir.
____J’avais vu le sénat disparaitre au loin sans rien pouvoir faire sans empêcher cela.

____Les Siths avaient fait de moi leur prisonnière.
____Je n’étais pas la première, ni la dernière ; c’était une habitude il fallait croire. Que comptait-il faire de moi ? Une monnaie d’échange ? Un trophée de guerre ? Jetée dans une cellule d’un vaisseau, je ne cessais de me poser la question.
____Jetée dans une cellule d’une de leur planète, j’avais arrêté. De toute manière, j’étais perdue.
____J’en étais persuadée à ce moment. J’étais simplement condamnée. Le conseil Jedi avait-il déjà cherché ses enfants kidnappés ? Je n’en avais aucune idée, pourtant j’étais dès lors convaincue que non. L’optimisme dans ce genre de situation, c’est pas mon rayon.
____Perdue dans de sombres pensées telles que celle-ci, j’avais sursauté quand un Sith était entré dans ma cellule. De haute stature, il était musclé et possédait une aura capable d’arrêter un vaisseau spatial en vol.
____C’est de sa voix suave que commença mon véritable apprentissage.
____Le Sith souhaitait que je bascule du côté obscur de la force. Il m’offrit nombre de promesses, me dépeignit d’incroyables tableaux qu’offriraient la force, fit preuve d’une amabilité remarquable et son sourire ne le quitta jamais.
____Sauf lorsque j’eus refusé d’un ton mauvais en lui tournant le dos.

____Les jours s’enchainèrent, tous semblable. C’était toujours ce même homme qui venait dans ma cellule, cherchant à me convaincre par des tentatives de corruptions, toutes plus sournoises les unes que les autres. Mais rien n’y fit. Je n’étais pas de ces esprits faibles qu’un seul homme peut influencer, et surtout, il n’avait pas d’accroche, il ne connaissait pas mes faiblesses. Je savais qu’il les cherchait, alors je ne les cachais que davantage. Il était hors de question que ce bourrage de crâne eût raison de moi. Ce que ce Sith m’offrait était futile et jamais je n’aurais cédé.
____En revanche, c’est moi-même qui devins l’instrument de mon propre basculement.
____Mes émotions violentes avaient commencé à ressortir à l’instant même où j’avais été emprisonnée. Je luttais comme je l'avait toujours fais avec mon maître, mais peu à peu, ma rancœur et tout ce qui l’accompagnait gagna du terrain. Mon maître justement. Pourquoi ne venait-il pas me chercher ? Avait-il trouvé meilleur apprenti que moi finalement ? N’étais-je donc rien ? Je n’arrêtais pas de me dire que j’aurais du continuer dans ma voie pour devenir la meilleure. Tout cela ne serait peut-être pas arriver. Ou alors, même si ça avait tout de même été le cas, ils m’auraient cherchée.
____Alors le Sith trouva ma faiblesse.
____Moi-même.
____Il l’exploita. Encore et encore. Et après des semaines à lutter, je finis par réaliser que l’ordre des Jedis n’était pas si bon qu’il n’y paraissait. Pourquoi aurais-je été là sinon ? De plus, leurs maudites règles ne faisaient que nous enfermer. Si j’avais pu exploiter réellement mes sentiments, j’aurais même pu gagner contre ces Siths. Et ma mère aurait été fière de moi. A la place, j’étais prisonnière misérablement. Mais la vérité m’apparaissait enfin.
____Haine. Colère. Rage. Jalousie. Peur. Souffrance. Violence.
____Quelque chose avait semblé se déchirer en moi. Involontairement mais pourtant consciemment, j’avais laissé mes sentiments m’envahir ; et l’évidence était là. J’étais tellement plus libre sans ces maudits préceptes Jedis. C’étaient des préceptes inventés par ceux ayant le pouvoir pour empêcher les autres d’y accéder à leur tour. Et la paix qu’ils protégeaient n’était que le règne de politiciens parlant au nom du peuple parfois sans aucune idée de ce que pense celui-ci.
____Les Siths ne pouvaient pas être les seuls en tord.
____Bien au contraire.

____Quelques jours après cette révélation commença mon apprentissage Sith.

____Mon maître était un Nautolan, incroyablement fort. L’admiration m’avait gagnée.
____Très vite remplacée par de la haine.
____Il ne cessait de me mettre à l’épreuve, de me mettre violemment en danger. Il interdisait tout, imposait tout, se montrait violent et souriait de voir mes difficultés. Il m’a volée mon droit d’être une femme, aussi. Pour lui, les femmes étaient faibles, et ne pouvaient se battre. Alors il me força à prendre l’identité d’un garçon. Par sa faute, j’ai dû abandonner Lacie et devenir Océan. Evidemment, il ne voulait pas me faire passer pour un homme aux yeux de tous, à tout prix ; ce n'était même pas une couverture. Il voulait purement et simplement faire de moi une transsexuelle, un homme aux yeux de la plupart, ceux qui me croiseraient, ceux qui ne s'intéresseraient pas à moi, mais surtout à ses yeux et... Et aux miens. Il voulait purement et simplement me voler mon identité de femme.
____Même mon sabre est passé par sa dictature. La seule victoire que je n’ai jamais gardée sur lui sont mes cheveux. Il n’a pas réussi à me les faire couper ; à la place, je les garde toujours sous une perruque de cheveux courts, sauf quand je suis seule. J’y tiens plus que tout. Presque autant qu’à mon sabre laser.
____Par un sombre jeu du hasard, j’appris la raison de cette haine des femmes, que je cherchais depuis longtemps ; pourquoi avait-il fallu que je tombe sur ce Sith qui vouait une telle haine au genre féminin ? Son jumeau, Sith, était mort alors qu’ils étaient apprentis tous deux. Partis dans une mission dangereuse ordonnée par leur maître, ils étaient accompagnés d’une dernière apprentie de leur âge. Une apprentie dont le jumeau de mon maître était follement amoureux.
____Il est mort pour elle. De ce que je sais, cet imbécile s’était laissé prendre dans une embuscade pour lui laisser la vie sauve, certain qu’elle ne réussirait pas à s’en sortir, mais lui si. Evidemment, il avait eu tort. Depuis, son frère haïssait les femmes qui prétendaient pouvoir s’élever au niveau des hommes, et ce malgré le nombre de femme de l’empire. C’était une haine irraisonnée, qu’il ne lâchait pas, attribuant toute la culpabilité de la mort de son jumeau sur les épaules de cette femme, puis accusant implicitement toute femme d'être un danger, une gêne, bref, la cause de tous les maux. J’étais pratiquement sûre qu’il m’avait choisie comme apprentie pour déchainer cette haine et faire de moi un homme pour son propre bien-être.
____J’ai passé près de quatre ans à subir ce Sith. Près de quatre ans à mourir d’envie de tuer mon maître. Je n’étais plus qu’une tempête d’émotion, violente, tellement violente. Un cataclysme. Mais cet enfer a été dûment récompensé ; mes progrès auraient sans doute été impossibles à atteindre dans l’Ordre Jedi. Si seulement je pouvais leur montrer. Juste pour leur fermer leur maudit clapet, à tous. Seulement, mon maître m’a empêchée de me rendre trop près d’Ondéron durant toutes ces années ; ce détail aussi en ajoutait encore à ma haine pour lui.
____Mais il y a quelques temps, ce maudit Sith est mort. Tué par un rebelle sur Byss. J’aurais tant voulu voir cela. Lui qui me traitait tant comme une faible… J’espère qu’il est mort sous le sabre d’une femme. Désormais, je suis libérée de son fléau. Seulement, comme je suis toujours une apprentie, je vais avoir un nouveau maître. Etrangement, au fond, peut-être pour tout ce dont j’ai la sensation qu’il a créé en moi, j’ai presque l’impression de regretter le fait qu’il soit mort.
____Presque.


Question HRP : Comment avez-vous connu le forum ? : Oh, je sais plus du tout. Google je pense


Bon les fiches perso c’est pas mon fort. Et faut être indulgent, je l’ai écrite entre une et cinq heures du matin /meurt