Invité
Anonymous
Alyria prit une profonde inspiration, et enclencha l’appareil. Aussitôt, son hologramme apparut dans la salle du Conseil d’Ondéron, qu’elle n’avait guère fréquentée, comme finalement beaucoup des membres de l’Ordre. La dernière fois qu’elle y avait été, c’était pendant la grande réunion que Maître Don avait convoqué plus d’un an auparavant, pour statuer sur la stratégie des jedis vis-à-vis de ce nouvel Empire sith qui avait surgi après Artorias, et pour décider du soutien à apporter ou non au traité de paix proposé. Et accessoirement, elle s’y trouvait en chair et en os, à ce moment-là.

Sauf que ces temps semblaient loin, et par un enchaînement d’événements auquel elle avait toujours peine à croire, la maîtresse d’armes n’était plus là en tant que simple participante, mais en tant qu’objet de la réunion… Qu’elle avait d’ailleurs demandé personnellement. En effet, après son accession surprise au poste de Chancelière suite au chaos provoqué par les révélations fracassantes de Lord Janos et l’assassinat de Valérion Scalia, son premier réflexe avait été de contacter en urgence le Conseil jedi. Le mot d’ordre avait été lancé : eu égard aux circonstances exceptionnelles, mieux valait une réunion de tous les maîtres disponibles, ce qui ne pourrait se faire dans l’heure, le temps de transmettre le message à tous les concernés.

Cela n’avait pas manqué d’arranger, s’il fallait être honnête, la gardienne, qui avait pu ainsi se concentrer pleinement sur son autre tâche urgente, à savoir tenter par tous les moyens de réussir à préserver la République du chaos politique, ou ce qu’il en restait. Maintenant qu’un gouvernement de coalition plus ou moins fonctionnel avait été formé, les premiers mouvements pour rassurer les citoyens faits, les discours prononcés, une autre grande première personnelle, elle pouvait laisser la main à son Vice-Chancelier pour ce qui concernait les questions politiques et se consacrer à ce qui était à l’origine sa vie : les jedis.

D’ailleurs, le rappel qu’il fallait traiter le problème que posait l’accession d’un deuxième jedi à la fonction suprême de la République en moins de quatre ans s’était posé en la personne de Gabriel Fyelen, son vieil ami et surtout Maître du Conseil, qui l’avait entretenu pendant un long moment. Maintenant elle était prête à affronter l’étape suivante : l’assemblée de ses pairs. La nuit serait longue, tout autant que la journée marathon qu’elle venait d’affronter.

Elle savait que beaucoup la soutiendraient parce que la période troublée qui s’avançait ne laissait guère le choix. Et tout le monde comprenait aisément que le poste lui était tombé dessus brutalement, en une déclaration et un tir de blaster qui avait tout changé autour d’elle. Mais la répugnance de nombres de ses confrères pour la politique et la volonté d’éviter des répercussions négatives se comprenait aussi aisément.

En tout cas, Alyria exposerait simplement sa situation, avant de demander l’aide officielle des jedis pour enquêter sur les révélations explosives de l’ancien Vice-Chancelier, et éventuellement éliminer la menace que représentait cette base sur Aargau si sa présence était avérée. De toute manière, qu’elle soit chancelière ou pas, pour le coup, l’Ordre ne pouvait rester sans rien faire. Il convenait simplement de s’accorder sur la meilleure stratégie possible, et elle ne doutait pas que nombre de maîtres pourraient apporter des suggestions extrêmes judicieuses à ce sujet.

Lentement, les images de maîtres apparaissaient dans la pièce. A ses côtés, ce qui était logique, celle de Gabriel, guère loin, celle de Lorn à qui elle adressa un sourire discret, puis les entrées de ceux présent à cet instant au Temple d’Ondéron et qu’elle saluait quand elle les connaissait… L’assemblée se composait lentement. Quand enfin, il lui sembla que tout le monde était arrivé, et qu’elle pouvait commencer, Alyria prit une nouvelle inspiration et fit un pas en avant pour attirer l’attention de l’ensemble des participants sur sa personne, exécutant ainsi le signal permettant à chacun de savoir que la réunion allait pouvoir officiellement commencer. Elle s’inclina devant les maîtres du Conseil, puis déclara une fois revenue à sa position initiale :

« Maîtres, si nous sommes tous réunis ici, c’est en raison des événements exceptionnels qui viennent de se déroule en à peine quelques heures, et auxquels, par le truchement d’un coup du sort malheureux, je me suis retrouvée personnellement mêlée. 

Vous le savez tous, le Chancelier Scalia vient d’être assassiné, et en raison du changement ministériel qu’il venait d’annoncer, à la surprise générale, y compris la mienne, je me suis retrouvée à devoir lui succéder, eu égard à la Constitution. Etant donné le chaos ambiant suite aux révélations de Lord Janos, ou plutôt, comme il se nomme lui-même, Darth Deinos, je n’avais guère d’autre choix que d’accepter temporairement, le temps de juguler la crise. Avec l’Empire sith à nos portes, et une potentielle base située sur Aargau lui appartenant, une crise de succession aurait pu faire définitivement sombre la République, soit l’un des pires scénarios que l’on puisse imaginer. 

J’ai pleinement conscience des conséquences possibles pour l’Ordre que pourrait entraîner ce choix, surtout aussi peu de temps après le mandat d’Halussius Arnor. Mais hélas, d’un autre côté, je crains que ces considérations pèsent peu de choses face au péril qui semble menacer une planète aussi proche de Coruscant, sans parler des implications afférentes à l’annonce de l’ancien Vice-Chancelier. Si son affiliation aux siths est avérée, et je ne vois guère d’explications qui le pousserait à proférer un tel mensonge, alors la question de l’infiltration des instances dirigeantes de la République peut se poser.

A titre personnel, et je m’exprime là en tant que témoin direct ayant pu côtoyer les personnes accusées par l’ancien sénateur d’Aargau d’avoir collaboré plus ou moins directement avec les siths, j’ai du mal à imaginer Valérion Scalia dans cette position. Imaginer un homme ayant vu sa femme se faire tuer sous ses yeux par les siths, justement, sur Artorias, soutenir un tel projet pour assouvir d’éventuelles envies bellicistes me semble relativement improbable. Bien sûr, je peux parfaitement me tromper, mais c’est là mon sentiment. A vrai dire, je dirais exactement la même chose pour Ion Keyien. Il me semble plus le genre d’homme à révéler une telle information pour couler définitivement un adversaire politique de la trempe de Lord Janos plutôt qu’à garder tout cela secret. Là encore, ce n’est que mon impression, mais je reconnais qu’à mon sens, ce serait plus le genre de comportement qu’il pourrait entretenir. »

Elle ne se prononcerait pas sur le cas Ragda Rejiilic, tout simplement parce qu’elle l’avait trop peu côtoyé pour cela d’une part, et que les précédentes accusations portées à son encontre l’incitait à la méfiance. Quant à Halussius, il n’était même pas question de prêter foi aux propos de Lord Janos à ce sujet. Son ami avait été marqué par son expérience de la captivité aux mains de la Dame Noire, mais qui ne l’aurait pas été ? Il tentait de se remettre, lentement, mais sûrement, et de ce qu’elle avait entendu au Temple de Coruscant, il avait même eu une entrevue avec le Conseil. Or, s’il était toujours jedi, c’est bien que ses membres avaient conclu à la même chose qu’elle non ?

Continuant son exposition, Alyria poursuivit :

« Néanmoins, il n’est pas exclu que que Lord Janos ait pu avoir des complices, et une enquête pourrait être nécessaire. Devrait être nécessaire même.

Quant à cette base sur Aargau… Si la chose est avérée, alors nous sommes face à un danger sans précédent. Des troubles ont déjà éclaté sur la planète, en raison de l’assassinat du Chancelier Scalia, et je me dois de demander au Conseil jedi un soutien pour tenter d’éviter qu’une menace de guerre civile ne s’ajoute à celle des siths.

En conclusion, je n’ai que ceci à vous offrir : je m’en remets à vous, Maîtres, pour juger de la gravité de la situation et statuer en conséquent sur l’action de l’Ordre, en ayant conscience du caractère tout à fait particulier que prennent les événements auxquels nous devons faire face… Moi y compris. 

Je vous remercie.»

Sur ces mots, Alyria se rassit à sa place et attendit les premières prises de paroles à sa suite, qui ne manqueraient pas d’arriver. Mais elle y répondrait du mieux qu’elle pourrait, puisant silencieusement dans la Force pour consolider sa détermination.

Elle était prête, encore une fois, à faire face. Comme à son habitude, et à tenter de contribuer à trouver la meilleure voie possible pour l’Ordre… Et par extension désormais, pour la République. 
Invité
Anonymous
D’aussi loin qu’il se souvienne le jeune homme avait toujours vécu une existence une jedi assez calme et ordinaire si bien qu’il avait fini par s’habituer à sa petite routine tranquille qui consistait à passer ses journées en salle d’entraîner, à s’entraîner aussi bien qu’à entraîner les plus jeunes qui le désiraient. Pas de grande crise, pas de grand drame dans sa vie de jedi ni de grande épreuve à surmonter : dès lors qu’il avait emprunté la voie du sabre sa route avait été assez droite et calme, sans rebond, sans obstacle. Ce n’était pas plus mal, non ? C’était ce que l’on aurait pu croire mais aujourd’hui, alors qu’il avait atteint le sommet de sa vie de jedi, le monde sous ses pieds semblait devenir beaucoup moins stable, comme s’il avait attendu que Lorn devienne plus stable avant de le mettre à l’épreuve.
D’abord les combats de Byss où il fut confronté au côté obscur, ensuite la soirée où lui et Alyria s’étaient…ouverts et découverts, et maintenant c’était sur Coruscant qu’une nouvelle source d’ennui jaillissait ? À peine arrivé sur cette planète le jeune maître apprenait que le chancelier était assassiné, qu’un sith se dévoilait au grand jour et que, pour couronner le tout, c’était sa chère et tendre qui était nommée à la place du chancelier ayant connu une fin pour le moins tragique. Génial, n’est-ce pas ?
Si sa première inquiétude allait nécessairement vers sa moitié, car l’idée de succéder à quelqu’un ayant connu une telle fin avait de quoi inquiéter n’importe qui, le sens du devoir du maître d’armes prit rapidement le relai lorsque la possible présence d’une base ennemie sur une planète proche de Coruscant parvint à ses oreilles. Que contenait-elle ? Personne ne le savait, son existence n’avait même pas été confirmée mais c’était une menace qui pesait aussi bien sur la République que sur Coruscant…et le Temple jedi où il se trouvait.
Que faire ? Avant même que des réponses parviennent à son esprit, le jeune homme fut convié à une réunion organisé par sa camarade qui, comme toujours, prenait les devants. Ainsi, apparaissant lui aussi en hologramme dans un fauteuil prévu à cet effet, le jeune maître répondit au sourire d’Alyria et toisa du regard l’assemblée des maîtres dont les rangs grossissaient au fil des minutes. Silencieusement, calmement comme toujours, le maître d’armes écouta son amie expliquer la situation et enjoindre ses pairs à lui apporter son soutien en des temps si troublés. Pensant que la demoiselle devait savoir qu’elle n’avait pas besoin de demander son soutien, sachant qu’elle l’aurait forcément, le maître d’armes attendit la fin du petit speech et, voyant son amie s’assoir dans son fauteuil, prit sur lui de prendre la parole.
C’était très inhabituel que le maître d’armes, d’habitude si discret et taciturne, prenne la parole en présence de ses pairs mais aujourd’hui était un jour assez particulier, il fallait bien l’avouer. La situation était en mouvement et se dirigeait vers une destination qui ne plaisait pas forcément au maître. Aussi le colosse se leva de son fauteuil et, son hologramme avançant de quelques pas, commença son petit speech par :

« Je suis un homme de peu de mots, vous le savez tous, aussi je serais bref. La possibilité de complices de ce Darth Deinos présents dans les hautes sphères politiques de la République est une possibilité, mais pour l’heure c’est surtout vers cette base que mon esprit se tourne. »

Eh bien quoi ? Il allait toujours à l’essentiel dans ses propos et détestait plus que tout les ronds de jambes et les discours à base de langue de bois : rien ne valait l’honnêteté pure et dure. Ainsi, si les propos du sith devaient être entendus, pour maître Vocklan c’était la supposée présence de cette base qui devait capter l’attention de tout un chacun.
Immobile au centre de la pièce, les mains jointes dans son dos en une posture qui se voulait neutre, le maître laissa passer quelques secondes, le temps que tout le monde prenne le temps d’écouter et enregistrer ses paroles, avant de reprendre son speech.

« Si la présence de cette base est avérée, le plus tôt possible je l’espère, il faudra se charger de la neutraliser pour qu’elle ne représente plus une menace pour nous, la République ou Coruscant. Je sais que ce n’est pas nécessairement la volonté du Conseil que de jouer la carte de l’offensive car nous sommes avant tout des protecteurs, des gardiens, mais une frappe préventive est à mon sens le meilleur moyen de neutraliser le menace. Je ne prétends pas savoir ce que renferme cette base mais je préfère la savoir hors d’état de nuire avant qu’elle n’apporte la guerre et la mort sur les planètes aux alentours. »

Passer à l’offensive et attaquer quelqu’un n’avait jamais été le mode opératoire de l’Ordre jedi car il connaissait et respectait la valeur de la vie, quelle qu’elle soit, si bien que les jedis essayaient toujours de trouver une autre solution avant de recourir à la violence. Cependant aujourd’hui les choses étaient différentes, il ne s’agissait plus de savoir si l’ennemi était ou nno à leurs portes, l’évocation de la présence d’une base sur une planète proche d’ici avait levé ce voile d’incertitude. Que pouvaient-ils faire ? Bien sûr qu’ils devraient vérifier les allégations de ce sith, autant concernant cette base que concernant les « complices » qu’il aurait pu avoir ou non, au sein de la République. Mais quelle menace était la plus directe et imminente ? C’était ce qu’essayait de soulever le maître par ses mots.

« Si nous devons nous préoccuper des paroles proférées par ce sith, cette base est une menace bien plus imminente et directe. Ainsi, si une décision doit être prise aujourd’hui, j’espère que ce sera celle de s’employer à neutraliser cette supposée base. Je ne désire pas envoyer nos frères et sœurs rejoindre la Force prématurément, je ne suis pas non plus guidé par des intentions belliqueuses et déplacées, mais il me semble nécessaire de mener une opération pour neutraliser cette menace. C’est l’action que je propose aujourd’hui, à ce Conseil et à mes pairs, et je suis sur sûr que vous comprendrez tous l’importance d’agir les premiers et de me soutenir dans cette entreprise. »

Même s’il ne se posait pas en leader de cette opération, partant de la certitude que d’autres maîtres étaient de bien plus fins stratèges que lui, l’homme se devait de parler franchement comme à son habitude et posa sur la table une solution que beaucoup seraient rebutés à employer. Une opération supposait la possibilité de pertes, chez les jedis comme chez les soldats républicains, ainsi ce genre de proposition ne devait pas être prise à la légère.
Lorn connaissait la réputation qu’il avait parmi ses pairs, il était bien trop franc, rustre et buté comparé à certains maîtres beaucoup plus calmes et posés que lui si bien qu’on pourrait aisément le suspecter de ne vouloir que mettre le feu aux poudres en lançant cette proposition. Après tout, ce n’était pas comme s’il ne s’était pas laissé guider par son animosité naturelle auparavant. Mais aujourd’hui il ne s’agissait pas de ce qui allait advenir de lui ou de ses frères jedis, il s’agissait de savoir ce que la fine fleur de l’Ordre réunie dans cette pièce pouvait faire pour la République et la galaxie.
Cette pièce renfermait les éléments les plus respectés, sages, puissants et expérimentés de l’ordre jedi si bien qu’aucun d’entre eux ne pourrait être accusé d’être guidé par des motifs personnels. Tous avaient dépassés le stade de l’individualisme, tous gardaient en tête une seule et même question : que faire pour le bien commun ? Et c’est avec cette question en tête que l’hologramme du maître d’armes alla se rassoir à sa place. Il savait qu’il ne serait pas jugé pour ses propos, tous avaient largement dépassé ce stade…il espérait simplement ne pas être le seul à envisager cette solution.
Invité
Anonymous

« Imminente, certes, directe.. Rien n’est moins sur. »

Même en hologramme, il était possible de voir la légère lassitude qui hantait mes gestes alors que je me levais pour prendre à mon tour la place au centre. Fatigué, grisonnant.. Cette frénésie qui faisait tourner la roue de cette Galaxie.. Ces padawans qui se succédaient dans la salle du Conseil, tous plus effrayant les uns que les autres.. Par la Force, l’univers s’était-il mis à marcher sur la tête ? Et à présent Darth Deinos, sa base, Maître Von à la Chancellerie.. Mais que peuvent des Jedi face à tant de discorde.. ?
Simplement faire leur devoir, c’était ce qu’il m’était permis de supposer, de toujours croire..

« Tant qu’il y aura des comploteurs, il y aura des bases. Maître Lorn, je suis bien d’accord avec-vous, sinon que j’estime tout aussi important de chercher les complices de ce.. « Deinos ». Cette base est un symptôme grave, mais ce n’est qu’un symptôme, et cette situation ne sera évitée qu’a l’avenir si nous traitons la maladie qui gangrène le Sénat..
Cette affaire va nous donner l’opportunité de faire prendre au sérieux la menace Sith non pas en tant qu’Empire, mais en tant que poison insidieux. Nous savions tous quoi penser de Lana Anthana, Sénatrice de Kuat, nous savons à présent quoi penser de Darth Deinos.. Combien d’autre ont entre leurs mains la possibilité de faire exploser dans la République ce genre de bombe ?
»

J’agitais la main, chassant du débat cette pensée.

« Mais pour en revenir au propos déjà évoqué, j’ajouterais qu’il ne faut surtout pas se précipiter. Nous marchons sur des œufs : Aargau est une planète républicaine qui ne doit pas être considérée comme le nid de la félonie. Cette base, si elle existe, est sur une planète pleine d’innocents qui a tout moment peuvent servir de bouclier.
Maître Von est à une place extrêmement complexe, et si cela ne suffisait pas, elle est membre de notre ordre. Un bain de sang serait un raté qui frapperait en plein cœur ce qu’elle cherche à maintenir. Il est évident que sa tâche est suffisamment ardue, et nécessaire, pour eviter que dans une mauvaise précipitation nous finissions par anéantir sa position, et la stabilité de la République avec elle.
»

Au passage, je stipulais l’entière confiance et le soutient total qu’Alyria pouvait espérer du Conseil, tout en signifiant bien que sa position était loin d’être celle qui était souhaitable. Néanmoins elle était à ce poste, et elle devait pouvoir compter sur chacun d’entre nous pour faire son devoir, et en cela l’aider à faire le sien. La République est un poids qu’elle ne pouvait porter seule, et nous étions là pour qu’elle n’ait pas à le subir.

« Il est évident que cette base doit être étudié, circonvenue et comprise avant d’être attaquée. Le blocus effectif permet de limiter la menace, il s’agit à présent de savoir s’occuper de cette affaire sans qu’elle ne nous cause plus tort. »

Je me tournais ensuite vers celui qui venait de prendre la parole avant moi.

« Maître Lorn, vos aptitudes sont toutes indiquées, et votre motivation vous fait honneur. Si vous y consentez, il me semble logique et naturel que vous fassiez parti du groupe de commandement sur place, si et seulement si vous comprenez bien qu’il s’agit avant tout d’agir avec finesse. Vous évoquez une juste nécessité : la destructions d’une menace plus que préoccupante, mais nous tenons à ce qu’il soit claire que cela doit être fait avec la conscience que la République, avec cette affaire, est assise sur une mine qu’il ne faut surtout pas faire sauter. »

Comme si nous avions besoin de flash info mettant un scène des massacres en règles.. Pour le reste, il fallait sobrement conclure sur les autres aspects de cette affaire.

« Pour ce qui est de l’autre préoccupation, à savoir la présence d’un complot à plus ou moins grande échelle, je suis assez d’accord avec vos conclusions, Maitre Von. C’est pourquoi, si vous l’acceptez, j’aimerai vous proposer mon aide. Je crois savoir qu’un projet de garde mixte est en préparation, je pourrais y prendre part et aider à mener cette enquête. Je suis assez familier avec les forces et systèmes de sécurité du Sénat, et ma tête commence à y être suffisamment connue pour qu’elle soit au nombre de celles qui choqueront le moins. »

Même si, ici, Alyria était « Maître Von » et pas « Chancelière », le Sénat et Coruscant restaient son domaine, et il était hors de question d’y mettre les pieds sans son approbation. Elle était la plus apte à savoir si oui ou non il était judicieux que des Jedi arrivent sur place.

« De toute manière, il n’est pas judicieux de compartimenter ces affaires. D’une manière ou d’une autre, Maître Lorn, vous ne serez pas seul aussi vrai que je ne le serais pas. Aucun appel à l’aide ne doit être négligé, pas plus qu’aucun front. »

Fatigué et grisonnant peut-être, mais fidèle à cette doctrine que j’avais déjà défendu : les Jedi allaient devoir être partout, surveiller et au besoin intervenir selon des règles d’engagement et de combat stricte. Lorsque l’Univers marchait sur la tête, il fallait bien les Jedi pour veiller à ce que les choses rentrent dans l’ordre..

Invité
Anonymous
Leto n'avait quasiment pas dormi de la nuit, son occupation de Ministre de la Justice ne lui laissait guère de répit. C'était un travail passionnant, et son goûts des échanges et des débats ne faisait que se gaver jusq'à plus faim avec de telles fonctions. Du pain béni pour tout homme comme lui qui privilégiait l'écoute et la compréhension de l'autre plutôt que l'isolement et la fermeture. C'était par correspondance, généralement le soir, en fin de journée, tandis qu'il faisait tout juste jour sur Ondéron qu'il dispensait ses cours à Kalen, son Padawan. Enseignements qui se faisait particuliers et plus succincts que d'habitude, avec un manque cruel de mise en pratique dut aux conditions délicates dans lesquelles tout cela se déroulait. Il en avait profité pour expliquer au Nautolan le fonctionnement des trois grands pouvoirs d'une République : le législatif, l’exécutif et judiciaire et avait accompagné cela d'un vaste aperçu des principaux hommes politiques de l'Histoire de la République depuis la Grande Guerre de l'Hyperespace. Depuis son entré en fonction, il avait à peine eu le temps de prendre connaissance des dossiers importants qui faisaient l'actualité de son Ministère. Aussi, les évènements s'étaient précipités lorsque dans le courant de la journée, il avait dut apprendre une terrible nouvelle de la bouche de Lord Janos, ex Vice-Chancelier. En plein interrogatoire de sa servante Kalya Rahel, tout semblait s'être effondré autour de lui. Car l'accusation de haute-trahison s'était non seulement confirmée des dires même de l'accusé, mais plus grave encore avait été les révélations faite au delà. Les Sith avaient semble-t-il insidieusement pénétrés la République, menés la guerre aux portes du peuple, mais tout cela, personne ne savait encore précisément en quelle proportion. L'ignorance amène la spéculation et la peur, et une chose était sure, c'est que la République vivaient des heures sombres.

Le soir même, la Ministre de la Défense, qui fut dans le feu de l'action portée à la Chancellerie Suprême aussi brutalement que son malheureux prédécesseur lui, avait chuté jusqu'à sa mort avait réclamé la présence des Maîtres Jedi. Car la nouvelle Chancelière était Jedi avant tout, il s'agissait d'Alyria Von. Elle et Leto s'était déjà rencontrés et quand bien même leur contact ne dépassait que rarement le domaine du professionnel, elle savait probablement qu'elle trouverait une épaule solide et un allié honnête en la présence de Vorkosigan. Par chance, ce dernier avait su se libérer pour s'envoler vers Ondéron afin d'assister en chair et en os à la réunion du Conseil. Tout s'était passé si vite et en un laps de temps si restreint que Leto devinait que Kalen n'était même pas au courant du retour de son Maître au Temple.

Lorsqu'il avait rejoint l'aire d’atterrissage du Temple à bord de son Aurek personnel, la nuit avait déjà prit possession des environs. Les ombres s'élevaient de la terre, semblables à des masses noirâtres s’étalant sur les murs d’albâtre de l’édifice sacré. Le soleil terminait sa longue descente derrière la ligne d'horizon. La toute dernière lueur du jour revêtit d'un éclat d'or les immenses baie vitrées des différentes pièces exposées sud du Temple tandis qu'une myriade de pointes d'argent transperçait le ciel noir. C'était une nuit sans nuage, particulièrement agréable, un brin tiède, sans vent, calme. Et pourtant, de grande choses se jouaient. L'avenir de la Galaxie était à nouveau entre les mains de quelques individus. Parmi ceux-là, Leto Vorkosigan.

Dans l'urgence de la situation, il avait été l'un des premiers à arriver, quand bien même la nuit avait déjà été entamée. Les quelques maîtres déjà présent avaient fait passer le message aussi bien qu'ils l'auraient put avec à peine quelques heures de délais, et déjà avaient-ils conclus qu'ils n’accueilleraient guère plus de leurs confrères ce soir. Outre les maîtres siégeant au Conseil, Leto aperçut plusieurs de ces connaissances, et à sa suite, d'autre arrivèrent en silence, la mine circonspecte, parfois même contrarié et dubitative. Il y avait le Maître Cathar Myhr Tarum, les Humains Jon Helios et Isalia Delys, le Kel Dor Palo Duran ou encore la Twi'lek Chalice Cielago.

Quelques minutes s'écoulèrent jusqu'à temps qu'on décide de verrouiller la porte ainsi que l’ascenseur qui menait à la tour de la chambre du Conseil. Quatre étages plus bas, dans le petit hall menant à l'anti-chambre d'accès aux ascenseurs, une coupole de verre fixée au mur s'illumina de bleu, signifiant que les maîtres étaient entrés en audience et que l'accès était désormais restreint. Tout d'abord, ce fut Von qui prit la parole, prenant la forme d'une fantomatique projection holographique. Son discours, Leto le connaissait déjà puisqu'il avait vécu pour ainsi dire en direct toute la scène. Aucune surprise ne lui fut faite, et il dénota avec quelle prestance et quel flegme la jeune femme avait abordé l'épreuve qui se présentait face à elle. Puis se fut au tour de Lorn Vocklan, maître d'arme renommé, de prendre la parole. L'homme était encore plus imposant que ne l'était Vorkosigan, ce qui était relativement rare même parmi ses contemporains. Sa voix sans tressaillement prouvait si tant est que cela soit encore nécessaire que le Jedi disposait d'une volonté de fer et d'une force de caractère stupéfiante. Il s'attarda sur une des notions abordés par Vocklan et jugea nécessaire son intervention prochaine afin d'éclaircir plusieurs détails sur la situation. Puis ce fut au tour de Léonard Tianesli, discret et relativement solitaire, parfois froid et distant, mais à l'esprit vif et à l'intelligence incisive. Leto ne le connaissait pas beaucoup, mais il croyait savoir que Tianesli n'était pas des plus appréciés par ses pairs, malgré son érudition et son solide respect des principes.

Le premier, fidèle à lui-même avait pointé du doigt l'utilité de porter leurs attentions sur ce qui semble-t-il représentait un danger immédiat et élevé : la base militaire secrète- qui ne l'était plus d'Aargau. Tandis que l'autre avait préféré pondérer et se pencher sur la racine du mal avec sagesse et patience. Quant à Leto, il était on ne peut plus partagé. Ses découvertes récentes lui faisait penser que ce qu'évoquait Tianesli à propos du mal qui gangrène le Sénat pour rependre ses dires méritait une vigilance toute particulière de la part des Jedi. Car c'était un fait avéré et il était en mesure d'en apporter une preuve supplémentaire. Mais la présence d'un nœud brut de danger et de risque à l'image d'une base militaire si proche de la capitale galactique était aussi à prendre en considération. L'un dans l'autre, rien ne devait être ignoré, toutes les facettes de la problématique étaient bien trop importantes pour que les Jedi puissent décemment privilégier quoique ce soit. Le tout était de trouver l'approche idoine afin de faire parler leurs préceptes et maintenir ce qu'ils avaient toujours observés et gardés : l'équilibre, la paix et le respect d'autrui.

Lorsque Maître Tianesli eut finir de discourir, un court instant de silence survint. Le regard gris du Falleen croisa celui de Von, tout deux échangèrent un signe de tête et Leto prit les devants.

- « Merci de votre écoute, chers confrères. Se faisant, il activa à l'aide de la Force un petit terminal sur le mur opposé à sa position. Une fine colonne métallique argentée s’élevât du centre de la pièce et stoppa son progrès lorsqu'elle eut atteint environ un mètre de hauteur. À son sommet, il y avait une petite alcôve dans laquelle Vorkosigan put y lover un cristal mauve à la faible lueur. Lorsqu'il eut activé le mécanisme, une projection holographique montra le buste d'une jeune femme, une Togruta. Je rebondis sur les propos de Maître Vocklan au sujet des complices de Janos, alias Darth Deinos. Il désigna la jeune femme. Cette personne est Kalya Rahel, il s'agit de la suivante de Lord Janos, officiellement employée comme second pour des tâches administratives. Son interrogatoire que j'ai mené ce jour même n'a rien révélé de crucial mais j'ai constaté un lien avec la Force. Ça n'a pas été sans mal, j'ai longtemps hésité, mais il s'avère que mademoiselle Rahel soit sensible à la Force. J'attire donc une partie de votre attention sur le fait que si Lord Janos l'a employée, ce n'est pas par hasard, je la soupçonne d'être directement liée à l'Empire.

Une voix grondante s'éleva du fond de la salle. C'était Davon Lok, un Maître Jedi Humain massif et bourru, mais honnête :

- Sans vouloir vous offenser Maître Vorkosigan, si vous aviez eu tant de difficulté que cela à confirmer sa liaison avec la Force, comment pouvez vous confirmer vos positions? Êtes-vous sur de ne pas avoir été abusé ?

- Que voulez vous dire ? Répliqua Leto. En vérité, il savait bien là où voulez en venir son interlocuteur. Il avait été l'un des premiers à l'invectiver et s'opposer à lui lorsqu'il avait été présenté face au Conseil au lendemain de son échec avec son second Padawan : Calef Arkness. Soutenant la théorie qui faisait de Leto un Maître bien trop irresponsable et peu sagace, il n'avait pas hésité à rejeter entièrement la faute sur ses épaules lorsque Arkness avait été reconnu affilié au Côté Obscur.

- Hé bien, tout simplement qu'il ne faudrait pas voir les Sith partout où il ne sont pas sous le coup de la précipitation. Ajouta l'autre d'un air fortement suspicieux. Leto osa toiser son contradicteur et répondit fermement.

- Je confirme ce que j'ai ressenti. Certain d'entre vous ici ne sont pas sans savoir que je fus pendant longtemps Sentinelle, j'ai ressenti la même sensation bon nombre de fois au contact le plus proche du Côté Obscur. J'ai croisé et espionné des milliers d'êtres essayant de cacher en permanence leur affiliation et leur sensibilité à la Force, et je n'ai désormais aucun doute sur Kalya Rahel. L'autre se tut. Un autre protagoniste prit la parole en levant les mains devant lui afin de rappeler tout le monde au calme, il s'agissait de Nada-Ma Kendi, le Céreen médecin chef au MedCorp. Et de sa voix amicale habituelle s’adressa au Falleen :

- Nous ne remettons pas en cause vos capacités Maître Leto. Quel est le potentiel de dangerosité de la suspecte ?

- Quasiment nul, sa sensibilité avec la Force n'est pas suffisante pour la rendre aussi dangereuse que Janos.

- Avez-vous des conclusions à nous apportez à propos de cette jeune femme, quelles sont vos préconisations ?

- Elle est placée en état d'arrestation et une enquête plus approfondie sera menée. Je recommande la prudence, même si elle n'est pas particulièrement préoccupante, peut-être bien que la sphère politique républicaine est noyautée par les Sith beaucoup plus profondément que nous le pensions. Le risque est réel.

Sa dernière courte réplique fut lancée en soutenant le regard d'Alyria, qu'il espérait tout à fait au fait du degrés critique de la situation, elle en particulier plus que quiconque dans cette assemblée. Il désactiva l'hologramme et poursuivit sur l'autre sujet principal qui agitait les esprits ce soir :

- Pour ce qui est de la base militaire secrète d'Aargau, je suggère que nous laissions au moins la République mettre tout en œuvre pour organiser une opération de renseignement. Aargau n'est pas éloigné de Coruscant, et ce n'est pas un territoire hostile, il sera donc aisé pour l'armée de récolter des informations fiables sur ce complexe. En s'éloignant du centre de la pièce après avoir récupéré le cristal mémoriel qu'il avait utilisé, il s'apprêta à soulever un point qu'il devinait dérangeant. Il entendait déjà sans même avoir évoqué quoi que ce soit les grincements de dents et les soupirs incrédules à l’extrême. Par ailleurs, je serais très curieux de savoir ce qu'en disent les Sith. Il fit un geste de la main pour accompagner son explication. En effet, qui nous dit que tout cela n'est pas une machination de Lord Janos afin de répondre à des desseins personnels ? Nous savons par expérience que les Sith sont égocentriques, ils n'arrivent jamais à s'entendre bien longtemps pour former une quelconque union. Peut-être serait-il judicieux de demander leur avis aux Impériaux. Si ils nous certifient, par le plus grand des hasard, n'y être pour rien, on saura qu'il est inutile d'entrer en guerre ouverte face à eux et nous devront tenir pour responsable Janos et uniquement lui. »


Invité
Anonymous
-Initiée, que faites-vous devant ma porte, encore devrais-je dire ?

-Je suis venue du futur pour vous demander de ne pas me prendre comme Padawan.

-Comment, que... Qu'est-ce cette folie ? Si vous êtes obsédée par le contraire.

La silhouette d'Alycius faisait face à celle d'Ylm aux courbes plus discrètes, alors une jeune fille en fin d'adolescence. Lui semblait pareil de prime abord à cause du vieillissement lent de sa race, en revanche son oreille droite était intacte. Cette même scène s'était produite il y avait de ça déjà deux ans... Ou tout du moins presque produite puisque les mots de la Miraluka n'avaient aucun sens pour le Nazzar dont les yeux sortaient quasiment de leurs orbites, échappant à son habituelle maîtrise.

-Je ne suis pas Ylm, j'ai chassé celle qui vous espérait avec ce regard admiratif qu'elle n'a pas... Dans l'unique but de la sauver, de la sauver de vous. Car vous êtes sur le point d'accepter Maître El'Dor, et sur le point de la tuer.

La sentence tomba en même temps que le ruban que portait l'adolescente, révélant deux trous noirs à la place de ses yeux. Ces derniers rougirent bientôt, des larmes de sang se formant, le flot grossissant de manière aussi spectaculaire qu'effrayante. Les oreilles de l'équidé se dressèrent en avant, alors que son museau respirait malgré lui l'effluve de sang de plus en plus entêtante. Bientôt le liquide carmin rampa jusqu'à ses sabots étrangement collés au sol. Le Maître Jedi se vit alors submergé, étouffant au point d'en arriver à se noyer.

***

Sursautant, Alycius se redressa dans son lit totalement défait. Il frotta ses yeux d'une main lasse puis se leva lentement, accomplissant mécaniquement ses tâches. Le réveil indiquait 4h du matin mais quelle importance ? Désormais debout le Maître entreprit de discrètement nettoyer la chambre, aussi méthodiquement et aussi froid qu'un robot. Ensuite, le Nazzar s'accorda deux bonnes heures de méditation, il avait besoin de se distancier d'avantage encore de cet horrible rêve auquel il faisait souvent face. Se lever, ne pas se poser de questions, ravaler sa culpabilité et faire avec... C'était la seule chose à faire, étant un Jedi, l'équidé ne voulait pas se permettre de laisser ses émotions le submerger, de plus il essayait de se dire que ce qui aurait plu à Ylm, disciplinée et totalement dédiée à son travail serait de le voir continuer. Alycius devait continuer à montrer l'exemple même si malheureusement, sa philosophie aussi traditionnelle que stricte n'avait pas servi à grand chose lorsqu'il avait dû protéger sa Padawan.

Après la méditation vint l'heure du petit-déjeuner, de l'entraînement physique qui le fit presque sourire-dessinant un genre de rictus sur son visage peu habitué à l'exercice.-lorsqu'il repensa à son ancienne apprentie. Par chance, le positif n'avait pas encore totalement disparu, le Maître prenant soin de chérire les souvenirs agréables pour éviter de devenir ce genre de fou égocentrique larmoyant sur ses erreurs. Il devait porter son fardeau avec dignité, tout du moins le plus possible. Accomplir ses journées, partir en mission, et surtout tâcher de découvrir les Siths brisant le traité dont cet homme qui l'avait enlevé avec la Chevalière Myir Alshain-d'ailleurs, ses mauvais rêves la concernaient également, alternant avec ceux qui impliquaient Ylm.-et son apprentie. C'était ce que la Miraluka et la Twi'Lek lui demanderaient certainement sans compter ce que les Jedis attendaient de lui.

La journée passa rapidement, trop rapidement. Alycius avait l'impression de ne pas avoir travaillé quant bien même il n'avait pas arrêté. Pour autant, aucune information cruciale ne lui avait été révélé. Où était Myir ? Si elle était vivante ? Où était le meurtrier d'Ylm, les Siths se riant du Traité et pourquoi Janos avait craché sur un traité avantageant nettement les Siths alors qu'il était suspecté d'intelligence avec l'ennemi. Pour sa part, Alycius allait plus loin, pensant que l'Ex-Jedi était devenu Sith. Un de plus ayant choisi le chemin facile de la cruauté.

Le cas Deinos tourna dans son esprit usqu'à ce qu'il pose un sabot dans la plus haute tour du Temple. Invité à s'assoir, Alycius inclina respectueusement la tête pour saluer ses pairs, qu'ils siègent au Conseil ou pas.

-Mes hommages Madame.

Se permit-il en passant devant Alyria, le fait qu'il ne l'ait pas appelé Maître montrait subtilement qu'il approuvait sa nomination. La Gardienne était une femme stricte, d'apparence autoritaire mais surtout saine. Calme mais imposante, elle forçait l'admiration du Nazzar bien que pour le principe il n'était pas trop pour qu'un Jedi s'implique autant, devenant carrément politicien. N'étaient-ils pas sensés être neutres ? Des gardiens de la paix qui passaient puis se retiraient dans l'ombre une fois l'Ordre rétabli ? Pour autant le Maître savait que les choses ne pouvaient pas être aussi simple, de même qu'il s'était légèrement déridé quant aux relations personnelles entre Jedis, cette réforme qu'il avait tant décrié lui semblait moins prioritaire désormais.

-Maîtres.

Prenant place, le Jedi se tu religieusement, écoutant tout le monde. Les caractères s'exprimaient à travers les paroles de chacun, parfois moins prudentes que d'habitude étant donné l'importance du sujet. Evidemment, là encore, la fameuse objectivité des Jedis disparaissait au profit d'émotions quoique retenues. Lui-même reconnaissait avoir développé une sorte de racisme systématique et drastique envers les Siths. La neutralité ne saurait totalement exister, sans quoi tous seraient des robots assassins sans âmes, prétendant rétablir d'une sorte de paix cruelle.

Tandis qu'Alyria, Lorn et Léonard penchaient pour travailler à découvrir cette fameuse base sur Aargau, Leto donnait plus d'importance au personnel entourant Janos. C'était une bonne chose, tant il était vrai que les employés connaissaient leur patron, parfois plus que leurs proches. D'un autre côté, le Gardien avait envie d'agir vite puisque la subtilité ne fonctionnait pas. Pour autant, il se retint d'agir comme un gosse vengeur, prenant le temps d'écouter les autres avant de prendre la parole. La dernière fois, la majorité-dont Alyria- n'avaient pas été d'accord avec ses idées mais aujourd'hui, c'était plutôt lui qui se rangeait de leur côté. Cette réunion semblait également réunir les esprits.

-Je suis d'accord pour explorer les deux pistes. En ce qui concerne les employés de Janos ou Deinos... Il faut creuser de ce côté là, d'abord trouver ceux qui ne l'appréciaent pas, ce sont les plus bavards même s'ils sont trop subjectifs pour s'y fier. D'un autre côté, essayer de faire parler les neutres voir ceux qui l'aimaient pour entendre toutes les versions. J'aimerais savoir à quel point il était impliqué dans le double-jeu dont on l'accuse et surtout pourquoi. Quant à la Base d'Aargau Maître Vorkosigan a en effet raison... Nous devons agir plus subtilement, la nomination de Maître Von -à travers l'utilisation de ce rang, Alycius lui rendait sa place de Jedi.- ne doit pas laisser croire que nous nous permettons d'outrepasser les lois. Je propose d'y envoyer une Ombre ou, en effet, Maître Vocklan qui me semble tout indiqué pour cette opération. D'ailleurs si vous me le permettez et si lui-même m'accepte, je vous proposerais de l'accompagner... Après avoir infiltré le milieu Sith, je le connais même s'il me manque encore de nombreux éléments pour comprendre leur façon d'agir et d'être erratique.

Le jeune Maître s'arrêta un moment pour reprendre son souffle bien qu'il ait parlé plutôt lentement et en articulant. Comme Lorn il était homme de peu de paroles.

-En partant de l'idée de Maître Vorkosigan il serait en effet judicieux de les monter les uns contre les autres, se reporter la faute. Si l'Empire tient à son... traité, ils démentiront, et peut-être que Janos voulant sauver ce qui lui reste d'années sans barreaux ainsi que sa dignité. Disons éviter de se charger d'avantage. Nous serons là pour récupérer les rebonds de balles.

Fronçant légèrement les sourcils, Alycius pensa à quelque chose qu'il oubliait peut-être et surtout à comment le formuler. Leto ayant été mis à la question, il s'y attendait aussi quoique sereinement.

-Je n'ai malheureusement pas beaucoup avancé depuis la dernière réunion. Myir Ashain est toujours portée disparue et la mort de ma Padawan n'a pas été élucidée, pareillement en ce qui concerne l'identité de notre agresseur. Tout ce que je sais, c'est que cette "voix" usait d'un langage élevé et j'ai noté la finesse du grand monde. Il se moquait totalement du traité, le voyant comme une ineptie. Pour autant, il reste très discret, ce qui ne correspond guère au profil narcissique que je lui prête... Donc il mettait à mal le "contrat" tout en le protégeant, un genre de double jeu. Ce n'est qu'une intuition et vous savez que je n'aime pas cela mais... J'ai l'impression que tout cela est lié. En trouvant ce mystérieux agresseur, nous pourrions en apprendre plus sur Deinos, peut-être même ont-ils été en contact ? Je n'en sais absolument rien mais je garde l'idée que les deux crachaient sur le traité... Tout du moins je l'ai interprété ainsi.
Invité
Anonymous
Assis dans son fauteuil, une silhouette capée de bleu restait immobile, les doigts joints en cloche, son visage rendu invisible par sa capuche et les défauts de la retransmission holographique.

Encore une fois, il n'y avait pas de mot pour décrire la situation. Pas de mot assez fort en soit. Même en mettant à la suite la quasi-totalité des jurons, beaux mots et argots des nombreux langages que comptaient la galaxie, on ne ferait que s'approcher très légèrement de la réalité.

Impassible, Berryl l'était. Il le fallait. Pas de passion, seulement la paix. Pour autant, le maître avait les traits tirés, dans son bureau sur Coruscant. Il se sentait responsable. Il avait voulu déraciner les Siths de la République, en commençant par la planète-capitale - ou, pour être plus réaliste, il avait voulu y participer. Agir vite, fouiner, sourire devant en fouillant derrière.
Il avait échoué. Et un homme en avait payé le prix aujourd'hui, de l'un des prix les plus forts qui soit. Quelle était la faute du Jedi, son erreur ? Y en avait-il une ? Un tel événement était-il inéluctable ? Toutes ces questions tournaient en rond dans l'esprit du Corellien depuis l'annonce, des années, des siècles, quelques heures plus tôt, de la mort du Chancelier Suprême si peu de temps après sa nomination. Et une autre Jedi lui succédait déjà.

L'histoire était un éternel recommencement.

Désormais réunis dans cette salle à nouveau, les maîtres de l'Ordre tâchaient de mettre de l'ordre dans toute cette histoire. Deux camps se dessinaient rapidement, évidents et naturels : les maîtres les plus terre-à-terre se concentraient sur cette base militaire en plein territoire républicains, à raison. Les autres, plus portés sur les manœuvres sournoises et moins visibles, s'inquiétaient de ces racines Sith qui se propageaient bien plus profondément que quiconque l'avait craint. Et entre les deux, marionnette et marionnettiste à la fois, la nouvelle Chancelière se tenait impassible, droite et stricte, l'image même de l'ordre et de la stabilité. Peut-être allait-on s'en sortir.

Maître Leto soutenait maître Voclan dans sa recherche de la base, et le chevalin maître El'dor se proposait à l'y aider. Maître Tianesli, pour sa part, était plus intéressé par suivre les racines jusqu'au bout. Pourtant, pourtant, quelque chose était légèrement différent, cette fois. Berryl mit quelques secondes à trouver quoi, mais le découvrir lui arracha un petit sourire : personne au fond ne se concentrait sur un seul problème. Tous mettaient l'accent sur l'un ou l'autre, mais proposaient des actions et des pistes pour les deux.

Parfait. Au moins nous semblons être tous sur le même chemin.

Maîtres Leto et El'dor, notamment, suggéraient deux pistes supplémentaires, en la forme du mystérieux tueur de padawan à l'accent noble et d'une employée du nouveau Darth Deinos.

Janos. Le sénateur Janos. Le simple nom fit ressurgir des souvenirs des moins agréables dans l'esprit du Jedi. A l'époque, il avait même poussé ses soupçons jusqu'à envisager une invasion depuis Aargau. Quelle ironie.
En fermant les yeux, il revit l'hologramme de l'homme-machine, leur joute verbale, les non-dits et la "preuve accablante" - une preuve que le Jedi avait immédiatement reconnu en l'entendant sur holonet il y a peu, et qu'il était heureux d'avoir envoyé aux services de contre-espionnage à l'époque. Tout cela pour...

Le maître rouvrit les yeux. Évidemment. Quel sournois.

Son hologramme se leva pour prendre à son tour la parole.

"Chers confrères. Ce meurtre frappant le Sénat au cœur ne doit pas rester impuni, nous sommes tous d'accord là-dessus. Et nous avons deux objectifs clairs : la base sur Aargau, et les connivences Sith au Sénat. La situation est donc simple, à première vue. Pourtant déjà d'autres pistes pointent le bout de leur nez, continua le maître en désignant d'un geste les locuteurs précédents. Aucun de nous, je pense, n'aurai pu imaginer une crise d'une telle ampleur, même après les événements des dernières années.

D'aucun dirait que nous perdons le contrôle. Que nous manigançons notre mainmise sur la République. Peut-être même se trouvera-t-il quelqu'un pour insinuer que cet "empire Sith" sorti de nulle part n'est qu'une supercherie que nous aurions fomentée pour nous donner de l'importance. Car sans les croque-mitaines que sont les Sith, à quoi servent les Jedi que l'armée ou les diplomates ne pourraient faire ?
"

Berryl fit courir son regard sur l'assemblée de maîtres autour de lui. Tellement de différences d'aspect, d'opinion, de personnalité, de comportement, de réflexion, et pourtant tous étaient ici, à travailler de concert sur un objectif commun au profit du plus grand nombre. Une victoire pour l'Ordre, et une de taille.

"Vous vous demandez sans doute où je veux en venir. Je ne vais pas prôner un quelconque soutien mutuel ou appuyer sur l'image que nous donnerons par nos actes : nous en sommes tous conscients. Et je ne doute pas que nombre de nos chevaliers, padawans, initiés peut-être et jusqu'aux Corps, en sont conscient également et attendent avec anxiété la fin de cette réunion.
Je l'ai dit il y a un certain temps déjà, et je le redis en ce jour : nous sommes en guerre. Mais ce que je n'ai pas su prévoir à l'époque, était que nous aurions plusieurs adversaires distincts. J'ai "affronté" le sénateur Janos une seule fois, mais j'en retiens un talent pour la manipulation et un esprit calculateur, mesuré, prudent et sûr de lui tout à la fois. Inutile, je pense, de prouver mes dires, il l'a fait de lui-même il y a quelques heures à peine.

Mais j'ai également retenu autre chose de notre entretien : sa volonté d'empêcher le Traité. A l'époque, je pensais qu'il agissait peut-être pour le compte de l'Empire, tâchant de pousser la République à rompre la trêve et justifier la réplique Sith, ou bien à son propre compte. Et si une machination plus vaste des Sith n'est pas à exclure, j'incline à penser qu'il suit son propre agenda.
"

Joignant les mains dans ses amples manches, le Corellien prit un instant pour chercher ses mots. Est-ce que ce genre de soupçons était vraiment utile à la discussion ? Il le croyait, ou il n'en aurait pas fait cas. Mais tous allaient devoir émettre leur opinion, et Berryl était décidé à donner la sienne jusqu'au bout.

"Je ne me prétends pas expert du personnage, je tiens à le souligner. Pour autant, je ne le vois pas s'incliner devant quiconque très longtemps. Et surtout, je vois dans ses agissements l'écho des tactiques qu'il a utilisé lors de notre entretien : des révélations douteuses sur des personnes influentes, et un ultimatum factice pour forcer la République à agir vite et sans réfléchir.
Aargau est-elle un nid de rebelles, ou juste un effet de manche pour détourner l'attention de la République de la vraie menace ? Toutes les têtes dirigeantes de la République sont-elles assujetties à l'Empire ? Halussius Arnor était ici même, dans la salle du Conseil, il y a quelques temps ; la crédibilité du Conseil est donc en jeu.
"

Et cela faisait d'autant plus mal au Jedi qu'il participait de ce même Conseil. Cependant, Berryl avait noté un détail dans la communication de l'ex-sénateur : au final, il omettait complètement le chevalier Arnor dans sa petite liste de coupables, jusqu'à l'oublier dans le décompte des comploteurs où lui-même s'incluait. Comme si au fond, il savait Arnor hors de cause. Ou pas assez dangereux.

"Une autre question, pourtant, se pose : qu'y gagne Janos ? Emprisonné, avouant ses crimes, il est certain d'être condamné. Pourtant, il révèle "tout". J'ai du mal à croire qu'il fasse cela pour le bien public et pour s'amender, je l'avoue. Je me demande donc ce qu'il peut en retirer, du fond de sa cellule.
La réponse m'est encore inconnue, mais je soupçonne qu'il en retire "du chaos". Du peu que j'aie échangé avec lui, je suis convaincu que le statu quo galactique le dérange. J'ai cru comprendre qu'il en était arrivé à certaines... extrémités... avant son arrestation, des extrémités radicales et douloureuses que personne n'atteindraient sans un besoin impérieux ou un risque bien plus grand qu'être exécuté pour haute trahison. Il y a sans nul doute bien plus à voir en Janos que simplement un Darth acculé et désespéré.

Voilà pourquoi je pense que le blocus d'Aargau est essentiel mais doit disparaître, et voilà pourquoi je pense que ses allégations envers des figures politiques sont fausses mais doivent être examinées. Parce qu'il ne s'agit que des arbres qui nous masquent la forêt.

Empêcher toute fuite d'Aargau au plus vite était important, le Chancelier l'avait compris. Ce blocus doit rétrécir, se resserrer, jusqu'à cerner le pôle nord, en laissant le reste de la planète revenir dans la République. Filtrer ce qui en sort et y rentre, plutôt que bêtement l'isoler et en faire des martyrs de la tyrannie Républicaine. Aargau est un allié à aider où l'armée républicaine peut facilement se déplacer, comme d'autres maîtres l'ont déjà dit, pas une planète rebelle à mater.
De même, arracher les racines impériales corrompant le Sénat est nécessaire, mais se limiter aux révélations d'un Sith déclaré aux motifs obscurs me semble pour le moins risqué. Il faut une enquête officielle sur tous les sénateurs, leur entourage, et de la même manière qu'Aargau, cerner et purger les éléments séditieux en laissant le reste du Sénat être innocenté sans l'ombre d'un doute - n'en déplaise à maître Lok puisqu'il s'agit là de suspecter tout le monde d'être partie liée avec les Sith. Je ne crois Janos que sur un point : la profondeur de ces racines.

Quant à l'Empire lui-même, exiger des explications est politiquement parlant une nécessité, et pratiquement parlant une idiotie. L'impératrice niera tout lien avec Janos ou ses accusés, elle n'a aucun intérêt à avouer quoi que ce soit - si tant est qu'il y aie quelque chose à avouer. Mais encore une fois, ce n'est que poudre aux yeux ; le vrai problème, là-dedans, est que les Sith sont sur le point d'agir. Plus que jamais, la République ne doit pas briser le Traité elle-même, montrer patte blanche. Pour autant, il est temps de repousser l'Empire, au moins en-dehors des frontières de la République. C'est la mission de l'Ordre Jedi depuis des millénaires, et il n'est pas question que nous nous soustrayons. Nos adversaires cherchent à nous plonger dans la panique. Mettons-les au pied du mur.
"

Des paroles bien martiales à première vue, le Corellien le reconnaissait. Mais il s'agissait là de Sith : la diplomatie n'apportait jamais de solution avec eux. Ou du moins, il ne pouvait y avoir de discussion si les Jedi et la République apparaissaient faibles et gangrénés de l'intérieur. Sans compter les innombrables mondes républicains désormais sous la coupe impériale. L'Ordre défendait la République, et la République était attaquée, voilà tout. La diplomatie viendrait lorsque le camp adverse verrait plus d'intérêt à cesser les hostilités qu'à continuer le jeu de massacre.

"Dans les deux cas, les Jedi peuvent aider : nous avons déjà des volontaires pour dénicher la base et la mettre hors d'état de nuire, et nous avons des agents formés à la traque discrète des Sith. Se retirer lors des élections était logique car il s'agissait d'affaires politiques ; ici, nous devons au contraire renforcer notre présence. Assurons le ravitaillement de la population d'Aargau pendant le blocus, cela nous permettra de discrètement observer les quartiers suspects. Interrogeons officiellement les sénateurs, afin que nos Ombres voient quels remous cela va créer en coulisse.

Et plus important encore : suivons la piste de Janos lui-même. Sa servante pourrait nous en apprendre plus, découvrir qui est ce mystérieux assassin noble également. Janos a fait l'objet d'une enquête, bien évidemment, et il doit forcément y avoir un indice quelconque, un fil à suivre qui nous mènerait vers son passé. S'il a eu des contacts impériaux, il y a forcément des traces, des périodes où ses alibis sur ses déplacements sont défectueux, ou au contraire plus solides qu'ils ne devraient.
D'autres de ses collaborateurs proches pourraient être impliqués également, bien que les concernés sont probablement déjà partis au loin. Mais là encore, remonter leurs traces pourraient nous indiquer des mouvements Sith ou des lieux de rencontre impériaux. Aussi sournois et intelligent qu'il soit, un homme seul ne peut pas vivre deux vies sans lien aucun entre elles.
"
Saï Don
Saï Don
Messages : 6736
Eclats Kyber : 31
- Satanée technologie, grogna le vieillard dans sa barbe blanche.

La connexion du communicateur holographique du vaisseau ne fonctionnait pas. Etait-ce le secteur Kanz qui connaissait des turbulences parasites ou bien la bonne idée d’utiliser un appareil usagé pour passer inaperçus avait été totalement idiote ?

Les informations qu’il avait reçues au fil du temps provenant d’Ondéron et de Coruscant étaient désastreuses. Mort du Chancelier Suprême, découverte d’une base Sith au beau milieu du Noyau… Dans toute cette histoire, seule la nomination de Maître Von le rassurait sur la suite des évènements : quand bien même le mandat d’Halussius Arnor n’avait pas été ponctué que de réussites, il ne se posait même pas la question, cette fois-ci, de savoir si le nouveau Chancelier avait les épaules assez larges pour remettre de l’Ordre dans la République Galactique : Alyria les avait. Jeune, dynamique, ferme, d’une rigueur militaire… Il n’y avait personne de mieux placé pour tenir ce poste en un temps si troublé où la République et les Jedi devaient s’unir.
Responsable, la jeune femme avait d’ailleurs immédiatement demandé une audience au Conseil qui réunirait tous les Maîtres de l’Ordre. La plupart avait répondu présents à l’appel, ainsi que l’ensemble des Maîtres du Conseil. Quelques heures plus tard, tous s’étaient retrouvés physiquement ou virtuellement…

… et il était en train de manquer cela en beauté. Il n’avait pas eu le temps de prendre une navette pour revenir de Lorrd vers Ondéron, et cela n’aurait pas été prudent au vu de la discrétion dont lui et son équipe essayait ici de faire preuve.
La frustration l’avait gagné, bien sûr, mais il répétait les mêmes gestes, réinitialisant le communicateur inlassablement, dans l’espoir d’enclencher une communication viable.

Plusieurs minutes glacées s’étaient écoulées sur la surface de Lorrd lorsqu’enfin une connexion s’établit de manière stable entre lui et le Conseil. Il se matérialisa dans la Chambre sacrée d’Ondéron au beau milieu d’un discours de Maître Berryl. Il se tint coi pour ne pas perturber la conversation et vérifia rapidement l’ensemble des Jedi présents. Un grand nombre de Maîtres s’étaient mobilisés. Dans leurs yeux, on pouvait lire ici la détermination, là l’inquiétude. Leur présence, de toute façon, témoignait de l’heure cruciale qu’ils étaient en train de vivre.
Le vieil homme consulta rapidement la retranscription automatique des échanges qui s’étaient faits pendant son absence. Ainsi il lut les questionnements d’Alyria sur les motivations de Darth Deinos et ses alertes quant à la possibilité de présence de complices et à la dangerosité de la base potentielle d’Aargau, la poussant à demander l’aide des Jedi pour régler ce problème. Maître Vocklan, un Epicanthix habituellement très discret, avait mis en exergue une nécessité d’agir sur Aargau au plus vite sous une forme offensive, proposition qu’avait tempéré immédiatement Maître Tianesli, un peu plus âgé et un peu plus sage, en soulevant qu’il y avait autour de cette base un bouclier humain. Il avait conseillé de se concentrer sur la nécessité d’assainir le Sénat, se proposant lui-même comme cheville ouvrière de ce projet. Maître Vorkosigan avait pris ensuite la parole. Le vieil homme ne le connaissait que très peu et avait finalement l’occasion aujourd’hui de voir quel genre d’opinions et de discours il tenait : Maître Vorkosigan s’était chargé d’étudier l’entourage de Darth Deinos et avait signalé son appartenance probable aux Sith. Il avait proposé de lancer une opération de renseignement sur Aargau et de questionner l’Empire Sith. L’imposant Maître El’Dor avait complété les informations sur Darth Deinos en montrant notamment son opposition au traité, et avait mis aussi l’accent sur l’importance de rechercher ses complices. Maître Berryl, enfin, avait synthétisé ces différentes informations, identifiant deux ennemis à la République et préconisant la disparition du blocus contre Aargau. Il avait approuvé la mise en œuvre de mesure drastique au Sénat et avait plus ou moins rejeté la proposition de questionner l’Empire au sujet de toutes ces problématiques.

Le vieil homme releva les yeux de la retranscription, croisant le regard de quelques paires d’yeux de l’Assemblée. Maître Berryl venait de terminer son laïus et maintenant, l’entrée tardive de Maître Don en avait intrigué quelques-uns.

- Je vous prie de pardonner de mon regrettable retard, s’excusa-t-il.

Ses yeux balayèrent les visages, attentifs. Ils avaient pris des bonnes résolutions, tous autant qu’ils étaient. Ils étaient pertinents, avisés, ils agissaient comme les Jedi qu’ils étaient. Cela au moins redonnait au vieillard une confiance sans faille. L’avenir serait peut-être difficile, mais pas désespéré ! Son tour d’horizon s’arrêta sur la nouvelle Chancelière.

- Maître Von, félicitations pour votre nomination, dit-il avec un sourire énigmatique. Je pense qu’il est important de prendre le temps de vous dire que la Conseil est fier d’avoir dans ses rangs quelqu’un qui ait pu préserver une situation certes dégradée avec autant de brio. Maître Von, il est important que vous sachiez que vous avez tout notre soutien, et que nous approuvons le choix que vous avez fait. Aucun de nous n’aurait pu mieux agir à votre place.

Le vieil homme ne souhaitait pas qu’ils oublient, tous, que le Conseil n’était pas un organe seulement décisionnel. En premier lieu, il s’agissait du soutien des Jedi, d’un pilier pour les soutenir, un mât auquel s’accrocher quand la Galaxie était au milieu d’une tempête. Cela, Alyria la première devait le garder en mémoire, afin qu’elle sût qu’elle pouvait demander à toute heure et en toutes circonstances conseils et soutien moral et matériel pour mener à bien la mission qu’était la restauration de la paix dans la Galaxie. Pour ces raisons, il avait tenu à s’adresser à elle en premier, son regard perçant planté dans celui déterminé de la nouvelle Chancelière.
Puis, il revint aux sujets qui les préoccupaient tous.

- Maîtres, vous avez eu des réponses sages et vos propositions sont avisées. Maître Berryl a très bien résumé la position que peut tenir le Conseil. Une supervision et une implication directes de l’un de nous, à savoir Maître Tianesli, dans la recherche de complices ou de Sith infiltrés au Sénat m’apparaît être une excellente initiative. Quant à la base d’Aargau, établir plus précisément l’ampleur et les caractéristiques de cette base me semble primordial avant de lancer une quelconque offensive.

Oui, ils avaient très bien cerné la situation. Sauf que peut-être une petite chose leur échappait. Mais ce n’était pas au vieux singe que l’Empire apprendrait à faire la grimace…

- Toutefois, je voudrais attirer votre attention sur un troisième point. Vous vous questionnez sur les motivations de Darth Deinos, sur la présence de complices au Sénat. Vous mettez en évidence l’urgence de concentrer toutes nos forces sur cette crise… En omettant une question essentielle : à qui profite le crime ?

Le vieux Maître avait levé un doigt pour souligner le point qu’il souhaitait marquer.

- Le chaos du Sénat, la terreur inspirée par une base si près de Coruscant… Tout semble très bien organisé pour que tous les regards, y compris ceux de la République et des Jedi, soient tournés vers le Noyau. Autrement dit, cela pourrait être une stratégie vieille comme le monde appelée… Diversion.

Il prit quelques secondes, les sourcils froncés, pour réfléchir à comment il allait formuler la suite.

- Ou bien, l’Empire n’avait pas prévu autant de chamboulements… Mais il se trouve qu’ils en restent les principaux bénéficiaires : une République en crise, désorganisée, des Jedi qui accourent dans l’œil du cyclone. Pour le vieux fou que je suis, rien n’est plus dangereux pour nos frontières qu’une situation si noyau-centrée… Intentionnellement ou pas, cette crise permettra à l’Empire de s’attaquer à des zones où notre attention ne se trouve pas.

Le vieillard prit une inspiration, puis exhala un air qui forma un temporaire petit nuage de vapeur dans l’air glacé de Lorrd.

- Ce ne sont que des spéculations, bien sûr, tempéra-t-il en remarquant quelques regards arrondis. Mais la menace sur ce plan est réelle. Plutôt que d’adopter un plan en deux cibles, je propose un troisième pilier stratégique à la Chancelière : renforcer discrètement les frontières proches de l’Empire et assurer une présence invisible sur les mondes neutres à proximité. Un dispositif qui nous permettra de réagir plus vite si mes craintes s’avèrent fondées.

Il fixait de nouveau la Chancelière. Elle était en quelques sortes plus puissantes qu’eux, désormais, puisqu’elle n’avait non plus seulement à disposition les Jedi, mais aussi l’armée républicaine. Dernier point sur lequel Maître Don voulait intervenir.

- Maître Von, si cette proposition vous convient, je souhaite coordonner et organiser personnellement la surveillance accrue des frontières proches de l'Empire, de manière discrète pour ne pas mettre le laser aux poudres. Je pense qu’il est de même très important de coordonner de manière très couplées l’armée républicaine et l’Ordre Jedi sur les trois piliers de cette stratégie, si bien sûr Maître Von accepte ce plan.

La connexion vacilla, faisant craindre au vieil homme une coupure imminente. Il devait abréger.

- Je crains être très bientôt de nouveau séparé de vous, chers amis. Ma connexion, comme vous pouvez le voir, est particulièrement instable. Je voudrais que vous reteniez un point essentiel. Maître Von : vous pouvez pleinement vous appuyer sur le Conseil en cas de besoin. Vous pouvez me contacter personnellement à toute heure du jour ou de la nuit… Quant à cette protection des frontières de la République… J’attendrai vos ordres, Chancelière.

Il sourit. Le vieux fou avait déjà quelques plans en tête pour organiser tout cela. Tout commencerait ici-même. Le secteur Kanz…
Invité
Anonymous
Bien qu’éprouvant, cette réunion tardive gonflait le cœur d’Alyria de fierté et de reconnaissance. Toute la journée, elle avait lutté contre vents et marées, sauvant ce qui pouvait l’être, s’efforçant de rallier à sa cause par d’interminables palabres le plus de monde possible, tout en contrôlant les effets du désastre créé par Lord Janos. Fatiguée, éprouvée, elle pouvait néanmoins compter sur le soutien des membres de son Ordre, entier ou plus mesuré, mais toujours sincère.

Lorn n’avait évidemment pas eu besoin de dire à voix haute qu’il serait aux côtés de son amante pendant la tempête, elle le devinait sans mal, et son désir d’action résolument décidé ne faisait que soutenir cela. Maître Vorkosigan, embarqué dans la tourmente à nouveau comme ministre, mais de son propre gouvernement, était évidemment dans le même cas. Quant aux autres, leurs propos la rassuraient, et lui donnaient un peu d’espoir que la situation finirait par s’arranger. Mais il y avait encore beaucoup à faire, les suggestions fusaient, se superposaient, se complétaient, et bientôt, Alyria se rendit compte avec appréhension que tous attendaient qu’elle donne des directives, et tranche finalement en faveur des diverses options proposées. Une nouvelle fois, la maîtresse d’armes sentit le poids de la fonction sur ses épaules. Pouvait-elle réellement présenter un plan d’action au Conseil, leur suggérer tel ou tel placement stratégique ? Apparemment, oui.

Il allait donc falloir penser intelligemment, mais aussi, et de façon nouvelle, non pas comme maître jedi, mais comme Chancelière et femme politique. Dans sa tête se mélangeaient les moyens à sa disposition, les positions des divers sénateurs de sa coalition hétéroclite, et enfin les idées des membres de cette réunion. Bien, il fallait faire le tri et orienter l’ensemble sur trois points, comme avait pu le dire Maître Don. Puis, répartir efficacement les forces en présence en fonction de ses besoins et des compétences de tous. Enfin, tenir compte d’une situation tendue aux ramifications nombreuses, sans compter évidemment ses apports personnels au niveau des éléments mentionnés. Après quelques minutes d’intenses réflexions, son visage holographique reflétant sa concentration intense, les rouages de son cerveau mirent peu à peu en place une machinerie qui ne serait pas exempt de défauts, mais permettrait à son avis de limiter la casse, et de tenter de couvrir le plus de terrain possible.

Avec un sourire légèrement contrit, la trentenaire commença par s’excuser :

« Navrée pour ce léger temps d’attente, Maître, je me devais de réfléchir à l’ensemble de vos propositions avant de pouvoir élaborer un plan d’ensemble relativement cohérent malgré l’urgence et toutes les inconnues de cette dangereuses équation dans laquelle nous nous trouvons. »

Elle se tut un bref instant, et sa voix reprit des accents bien plus volontaristes. Après tout, elle était une gardienne, une maîtresse d’armes, une femme d’action, à un moment, elle préférait décider et organiser plutôt que de perdre son temps à palabrer indéfiniment. Tous ceux le désirant s’étaient exprimés. Maintenant, il fallait concevoir pour agir.

« L’ensemble de cette discussion a permis de dégager trois axes d’actions : la base d’Aargau, évidemment, les ramifications siths au Sénat, et enfin la surveillance des frontières. Concrètement, les trois ont, cela n’étonnera personne, le même dénominateur commun, de près ou de loin. Que ce soit le chaos que vous évoquez, Maître Berryl, ou la menace d’une diversion impériale comme l’a suggéré Maître Don… A vrai dire, je partage vos deux avis, dans le sens où cette situation est là pour déstabiliser, emporter un système à bout de souffle… Et qui ne manquerait pas de candidat pour vouloir un remplacement à leur goût. Je pense que vous voyez tous parfaitement où je veux en venir. »

Nouvelle pause, le temps que l’ensemble des maîtres soupèsent ses propos, puis, elle embraya sur la suite.

« J’aurais un élément pouvant accréditer cette thèse. En effet, j’ai reçu au cours de la journée des rapports troublants des abords de Kashyyk, qui, comme vous le savez, est en pourparlers avec la République pour une éventuelle adhésion. Cette situation en rappelle curieusement une autre, tragique, qui occupe une place sanglante dans l’ensemble de nos mémoires… Artorias.

Je crains, Maître Vorkosigan, d’être contrainte de vous demander d’intervenir, étant donné que vous êtes celui qui a mené ces négociations avec votre collègue de la Sécurité Intérieure. Pas question que l’histoire se reproduise, et qui plus est aux portes d’Ondéron. »


Elle leur laissa à tous le temps de digérer, puis continua :

« Ceci m’amène au deuxième point. Comme vous le voyez, la protection de nos frontières est une priorité, et c’est pourquoi j’ai, conformément à l’article 37 de la Constitution en vigueur et sur la suggestion du Vice-Chancelier, réquisitionné les flottes de la LMP, qui ont été envoyées patrouiller au nord, rejoignant nos forces déjà en garnison. Le périmètre à renforcer est conséquent, et Maître Berryl ne sera pas de trop pour coordonner l’ensemble avec Maître Don… Si vous êtes d’accord, Maîtres. Il semble prioritaire de mener des actions conjointes entre l’Ordre et la République, de surveillance et de contrôle des bordures. Maître Don, je propose que quelques membres des services secrets vous rejoignent dans les plus brefs délais, afin de disposer d’une aide dans vos actions de reconnaissance. D’autant plus que les Ombres vont être bien occupées.

Un appel à tous les Veilleurs jedi serait également judicieux, Maîtres, afin de mettre en alerte nos Sentinelles et prévenir d’éventuels mouvements suspects.

En effet, la surveillance des frontières ne doit pas faire oublier la situation critique du Noyau, et nos forces ne sont pas infinies. Il est donc temps que les Ombres et les services secrets travaillent en collaboration étroite, suppléant l’autre corps quand ce dernier est occupé à une mission plus cruciale. Il me semble important que certains Ombres soient infiltrés dans la Garde Licteur nouvellement créé, qui est l’organe de sécurité auquel vous faisiez allusion, Maître Tianesli. Leurs compétences seront précieuses dans la traque discrète mais efficace des siths ou infiltrés impériaux au Sénat, et dans le reste des élites républicaines. L’avantage est que vous avez en effet fait vos preuves en matière de sécurité de la Rotonde, Maître Tianesli, si vous le désirez, vous pouvez me rejoindre sur Coruscant et vous entretenir avec le Vice-Chancelier Bresancion et le Ministre Artorius pour les convaincre. Vous aurez mon appui.
»

Ce qui signifiait évidemment que la réponse serait favorable.

« Cependant, dans l’intervalle… Je crains d’avoir également besoin de vous sur Aargau, et pour une raison simple. Avec l’ensemble des Maîtres du Conseil dispersés, et avec Maître Fyelen en faction sur Ondéron, je gage, vous êtes le seul à pouvoir prendre une position de commandement sur Aargau. Vous êtes connus de l’Etat-Major depuis vos actions sur Flydon Maxima, et il est nécessaire pour éviter un bain de sang justement, de ne pas confier l’ensemble de nos forces, si attaque il devait y avoir, à un militaire qui ne prendrait pas forcément des données comme les civils en compte. J’ai été Ministre de la Défense. Je connais les forces et les faiblesses des généraux républicains, et le fait que leur respect de la hiérarchie impose d’offrir le commandement à quelqu’un de plus haut rang qu’eux. Un maître jedi n’y suffira pas. Il faut une tête représentant les instances dirigeantes de l’Ordre. Inutile de préciser qu’alors, vous pourrez emmener comme bras droit Maîtres Vocklan et El’Dor.

Ceci est évidemment valable dans le cas où un assaut serait nécessaire. Pour l’instant, un quadrillage du terrain va s’avérer nécessaire, avec le recours aux forces spéciales, aux services secrets et à nos Sentinelles.

Cependant, si jamais la présence de cette base est confirmée… Alors le blocus ne pourra pas se rétracter, et ce pour une raison simple : je préfère un excès de prudence à une volonté certes légitime, mais parfois porteuse d’erreurs. Je m’explique : nous savons pertinemment qu’une base militaire secrète ne peut se construire seul. Lord Janos, si cela était avéré, aura forcément eu recours à des complicités… Et mieux vaudra alors diligenter des enquêtes sur place en profitant d’un blocage complet des moyens de transport, ce qui réduira les chances des suspects de s’échapper. Les effets du blocus seront compensés par un plan d’action que le gouvernement se chargera de préparer pour empêcher une crise économique, ce qui me forcera à aller sur Aargau pour le présenter aux instances dirigeantes. Il se peut que je trouve là le temps d’orienter certaines enquêtes vers tel ou tel élite si besoin est.

Par ailleurs, l’appui des corps de service jedi sera en effet vital pour assouplir le blocus, notamment du Medcorps et de l’Agricorps, avec des ravitaillements de la population locale. Je retiens votre suggestion, Maître Berryl, et enverrait prochainement au Conseil un plan complémentaire afin de tirer au mieux partie de cette aide, l’organiser et la coordonner avec les services républicains.»


A présent, l’une des leurs était immergée de plein pied dans les instances dirigeantes républicaines, autant en profiter de ce fait pour extirper une éventuelle corruption. Il était temps de conclure à présent.

« Tout cela m’amène au dernier point abordé, et je rejoins pleinement Maître Berryl. L’Empire, à moins de lancer une vaste offensive, n’a pour le moment aucun intérêt à ne serait-ce que donner des explications. Je parie que la Dame Noire en profitera même pour jouer les offusquées devant tant de suspicion. Non, ce qu’il va falloir, c’est trouver des preuves de l’implication impériale dans tout cela, en cherchant vers la piste Janos… Et en enquêtant sur Aargau.

Aucun d’entre nous n’ignore que la situation est suffisamment grave pour rendre caduque le traité. Peu importe ce que nous trouverons, ce qu’il se passera, une explication avec Darth Ynnitach devra se faire. Mais pas sans un maximum d’éléments, et en évitant d’alerter les siths sur nos problèmes internes officiellement. Evidemment, leurs espions doivent les tenir au courant, cependant, une prise de contact devra se faire en position de forces, et non de faiblesse comme actuellement. Ceci doit d’abord rester une affaire interne… Avant de pouvoir servir efficacement, et non dans la précipitation, sur le plan galactique.

Les temps sont délicats, je ne sais ce que les prochaines semaines vont nous apporter, quelle tournure la Force va donner aux événements. Mais je suis persuadée d’une seule chose : nous pouvons agir sur leur déroulement pour juguler la crise et en ressortir plus forts. De toute façon, nous n’avons guère le choix. C’est maintenant ou jamais que la République doit se ressaisir… Et faire appel à l’ensemble de ses alliés. Ce que j’ai fait présentement.
Je vous remercie, Maître, pour votre soutien et pour votre aide. »
Invité
Anonymous
Le jeune homme était on ne peut plus au fait de la présence d’une base non loin des mondes du noyau, et le fait que l’on ne sache pratiquement rien sur elle en faisait une menace potentielle à ne pas ignorer. Pour autant que les maîtres puissent le savoir, cette base pouvait peut-être abriter assez d’armes et de troupes pour lancer des attaques sur les mondes du noyau et mener la République au bord du gouffre comme jamais auparavant. Certes c’était peut-être un scénario un peu trop alarmiste mais c’était l’une des nombreuses possibilités qui jaillissaient dans l’esprit du jeune maître d’armes. Ainsi, même si cette base soulevait de nombreux autres problèmes, Lorn tint à se lever et à exprimer son intention de se rendre sur place pour neutraliser cette base.
Ne s’attendant pas à un soutien inconditionnel de la part de ses pairs comme son amante pouvait en jouir, Lorn écouta ce que tint à lui préciser maître Tianesli et lui répondit alors :

« Bien entendu, si cette base est la menace la plus évidente qui nous pend au nez, je ne nie pas le fait que d’autres menaces existent. Qu’il s’agisse des siths ou d’autres individus n’attendent que de voir cette galaxie brûler, il y aura toujours des hommes comme Deinos. Il y en aura d’autres des bases, des comploteurs, des sécessionnistes, je tenais simplement à souligner l’importance de se renseigner sur cette base et de la neutraliser au plus vite si elle a les moyens de devenir une menace pour les mondes du noyau et la République. L’idée d’une opération armée ne m’enchante pas plus qu’aucun d’entre vous, ici. »

Certains des plus anciens maîtres de l’Ordre pourraient sans doute s’imaginer que si le jeune homme semblait aussi pressé à participer à une opération armée c’était parce qu’il était encore bien jeune et qu’il n’avait pas la maturité que les années avaient apportées à ses pairs. D’autres, quant à eux, pourraient supposer que le temps n’avait pas entièrement effacé les origines guerrières du jeune homme qui, de ce fait, avait bien plus facilement recours à la violence que tous ses collègues présents dans cette pièce. Qu’en était-il, en réalité ? Qui avait raison ? Aucune de ces deux réponses n’était exacte.
Évidemment que Lorn était un guerrier né, même les 100 années d’existence qui lui restaient à vivre ne suffiraient jamais à effacer ce pan de sa personnalité, c’était un évènement de sa vie qui avait aidé à faire de lui le jedi qui était aujourd’hui, mais cela ne voulait pas dire pour autant que ce pan de sa personnalité régissait chacune de ses décisions. Pour les jeunes esprits il pouvait parfois paraître brutal, sévère, bourru et même plus strict et perfectionniste que la plupart des autres professeurs, mais il n’avait toujours eu qu’une seule idée en tête depuis qu’on l’avait amené au Temple : rembourser la dette qu’il avait envers son maître et les membres du conseil qui lui avaient donné sa chance. Comment ? En remplissait son rôle, en faisant ce qu’on attendait de lui. Il était un maître d’armes, il était le bras armé et le bouclier de l’Ordre, le sabre qui luisait dans l’obscurité, on attendait de lui qu’il fasse face aux menaces qui mettaient l’ordre et la République en danger. Aujourd’hui une base avait été découverte et menaçait les mondes du noyau de par sa proximité : que devait-il faire ? Rester sur Coruscant et enquêter ou bien se rendre sur place et faire en sorte que cette menace n’en soit plus une ? La réponse était évidente.
Mais même si le jeune homme se doutait bien de l’opinion que certains maîtres pouvaient avoir de lui, il savait aussi qu’ils avaient la maturité suffisante pour respecter son travail et ne pas remettre en cause ses actions. Comment oublier ce qu’il avait fait pour la République ou pour l’Ordre durant ses deux décennies de service au sein de l’Ordre ? Ils voulaient juste se montrer prudents et ne pas agir avec précipitation, surtout pour une base située sur un monde républicain.
Après tout les jedis n’étaient-ils pas censés être les gardiens de la paix ? En ce sens Lorn était probablement le moins sage d’entre eux puisqu’il était le plus prompt à suggérer l’action au lieu de la réflexion et la diplomatie…c’était sans doute pour cela qu’il ne serait jamais accepté au Conseil malgré tout ce qu’il pourrait faire pour l’ordre. Il n’était sans doute pas assez patient, pas assez diplomate à leur goût.

Chemin faisant, la réunion poursuit son cours et maître Tianesli s’adressa de nouveau au maître d’armes en affirmant que si Lorn avait les capacités pour faire partie de ceux qui mèneraient l’opération sur Aargau, chose qu’il ne pouvait qu’apprécier, il devait se rappeler que la prudence était de mise car il s’agissait tout de même d’un monde républicain où un bain de sang serait assez mal vu. Hochant de la tête pour faire signe qu’il avait bien compris ce que son collègue tentait de ljui expliquer, Lorn enchaîna avec :

« Je comprends tout à fait la complexité de la situation, maître Tianesli, cela n’entame en rien ma volonté de participer à cette opération, bien au contraire. Quoiqu’il en soit, merci de la confiance que vous m’accordez. Je ne cherche qu’à faire mon devoir, comme nous tous ici.»

Certains jedis auraient sans doute dit qu’ils étaient honorés de cette confiance mais si Lorn n’utilisait pas ce terme c’était justement parce qu’il ne l’était pas. Tous cérémonieux et prudents qu’étaient les jedis, ils savaient reconnaître les performances de l’un des leurs et Lorn, depuis son accès au rang de maître et maître d’armes, avait fourni suffisamment d’efforts pour que ses pairs puissent enfin lui accorder une confiance suffisante pour le permettre de faire partie du commandement de cette opération. Ce n’était pas de l’arrogance mais un simple constat : il avait enchaîné les missions, entraîné assez de jeunes élèves et s’était suffisamment entraîné pour ne plus être considéré comme un jeune maître fraîchement sorti du moule.

Campant un peu plus sur ses positions alors qu’il écoutait un à un les maîtres exposer leurs points de vue sur la situation et sur le problème qui semblait être le plus important, Lorn ne se sentit clairement pas à sa place pendant un long moment. Que faisait-il ici ? Tous essayaient de voir sur le long terme en cherchant à qui pourrait bien profiter une situation si chaotique, ce qui était très sage de leur part, mais ils en oubliaient presque le problème de la base qui était juste sous leur nez. Pourquoi avait-il le sentiment d’être le seul à voir le danger qu’une telle installation puisse représenter ?
Peu importait, ce n’était pas sa décision qui faisait loi de toute façon, une fois encore il ne ferait qu’aller où on aurait besoin de lui, comme toujours, il venait simplement de se souvenir pourquoi il n’aimait pas les interminables discussions. Il était un homme d’action avant tout, l’avez-vous oublié ?

Une fois que son amante à la crinière de feu eut terminé son petit speech en rappelant à tous à quel point ces temps-ci étaient délicats et incertains, Lorn posa les yeux sur elle et lui affirma de nouveau, comme si ce n’était pas suffisamment évident, que :

« Vous avez tout notre soutien, maître Von. Notre cohésion est aussi importante que notre capacité à mettre un terme à cette situation épineuse. »


Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn