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Yana marchait, apparemment sans but au sein des archives dans l’académie de Korriban. Voilà déjà plusieurs heures qu’elle était là, consultant les ouvrages qui lui étaient disponible, malheureusement sans grande réussite. A la suite de l’opération militaire sur Dubrillion, Yana avait beaucoup réfléchi à son avenir en tant que Sith. Malgré son succès et son intérêt pour le combat au sabre, la jeune Zeltronne savait que ce n’était pas sa vocation première. Elle souhaitait être plus… utile à l’Empire qu’en tuant simplement ses ennemis.

Après, il restait encore à savoir comment. Et c’est pour ça qu’elle fouillait la bibliothèque, consultant les archives afin de repérer ce qui pourrait l’intéresser, lui fournir ce léger semblant de direction dont elle avait besoin pour avoir confiance en son avenir. Mais jusqu’à présent, rien, le néant absolu. Elle avait trouvé des techniques plus destructrices les unes que les autres, les formes du combat au sabre laser et des récits héroïques de grands Seigneurs Sith, mais rien qui pouvait l’aider dans sa quête.

Agacée, elle se décida à s’installer dans un coin, le plus loin possible des holocrons afin de méditer. Elle avait énormément de mal à se centrer lorsqu’elle était en présence du côté obscur de la Force. Ses émotions étaient plus intenses, plus incontrôlable, et elle avait besoin d’avoir le contrôle sur elle-même pour pouvoir enfin déterminer sa voie. Les minutes passèrent, et elle énuméra mentalement ses aspirations, ses qualités. Elle était plutôt douée au sabre, aimait se battre mais préférait néanmoins habituellement la voix diplomatique et ses mots pour aborder l’adversaire. La mission sur Corellia lui revint à l’esprit, durant laquelle elle utilisa de la tromperie afin de détourner l’attention d’elle-même, se montrant comme bien moins importante qu’elle ne l’était réellement.

Et puis durant l’opération militaire sur Dubrillion, durant laquelle elle avait planifié sa mission en détail, de telle manière à ce qu’elle ne tue personne elle-même tout en complétant sa mission. Le but étant d’esquiver une partie de l’ire des soldats républicains au cas où elle serait capturée, et ainsi éviter un sort plus désagréable que nécessaire.

Et elle se rappela aussi de son comportement dans l’académie sur Korriban, sa prudence apprise, et les diverses instances de manipulations qu’elle avait mises en place pour échapper au pire du traitement que ses camarades lui avaient réservé.

Non, elle n’avait pas besoin de chercher plus loin au final. Durant tout ce temps, depuis qu’elle a rejoint les Sith, une qualité, une obsession a été celle dictant ses gestes. Le contrôle. Contrôle de soi et contrôle d’autrui. La manipulation active et passive afin de parvenir à ses fins. Et cela lui convenait bien.

Elle se releva, les jambes légèrement endolories et constata que le temps s’était écoulé bien plus rapidement qu’elle ne le pensait. Cela faisait une petite heure qu’elle était dans cette position. La marche à suivre désormais ? Elle était en bonne voie pour ce qui était du contrôle d’elle-même, donc il lui fallait s’atteler, et comprendre mieux le contrôle d’autrui.

Une recherche automatique dans la borne consignant tous les ouvrages de la bibliothèque, et elle fut guidée vers un grand nombre d’ouvrages, anciens comme très récents. Curieuse, elle commença avec l’ouvrage les plus récents, écrits par une certaine Siopë Los Los, un traité sur la fascination et la manipulation.

Les heures passaient, et elle resta dans la même salle, fascinée par cet ouvrage et surtout par son contenu. L’ouvrage traitait en détail de la manipulation de masse, que ce soit au moyen des medias, de l’art ou bien d’autres vecteurs, mais aussi du principe même de la fascination chez un individu, et de comment la créer et l’entretenir. C’était exactement ce qu’elle recherchait. Malheureusement, elle ne parvint pas à tout comprendre, le niveau étant bien trop élevée pour elle ; Mais elle en apprit assez pour savoir une chose. C’était ce qu’elle voulait faire à l’avenir. C’était ce qu’elle voulait être.

Réunissant tout son courage, elle s’avança vers un des sorciers gérants l’endroit, et s’adressa à lui de la manière la plus polie possible.

« Bonjour à vous Seigneur. »

Il valait mieux assumer qu’il était de ce rang que se tromper.

« Souhaitant approfondir mes connaissances et capacités en matière de contrôle et de manipulation d’un ou plusieurs adversaires, j’ai consulté plusieurs ouvrages dans ce lieu. Malheureusement, je crains que je n’aie pas le niveau théorique nécessaire afin de pouvoir me spécialiser dans ce domaine comme je le souhaiterais. »

Il semblait un minimum intrigué et intéressé pour l’instant, donc elle continua.

« Existe-t-il des cours dans l’académie pour ce faire ? »

Il la regarda quelques secondes, semblant considérer ma demande avant de hocher de la tête apparemment pour lui-même.

« Il n’y a pas de leçon organisée, mais il est sans doute possible de contacter un Seigneur en cas de réel intérêt. Il ne vaut mieux pas lui faire perdre son temps, bien évidemment… »

Yana avait les yeux écarquillés de surprise, avant qu’un sourire n’apparaisse sur son visage. Enfin, et ce serait la chance pour elle d’attirer enfin les yeux d’un Seigneur, et peut être même de devenir son apprentie !

« S’il vous plait, ça m’intéresse énormément. »

Les vrais débuts de Yana en tant qu’apprentie, dans le vrai sens du terme ce coup-ci ? Elle verrait bien.


~~~

C’est pour ça qu’elle se trouvait dans la bibliothèque en ce début de soirée, attendant avec une grande impatience celui ou celle qui serait à même de l’instruire dans ce domaine qu’elle souhaitait explorer.
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« Seigneur, puis-je...

– Un moment. »

Siopë n'avait même pas pris la peine de vérifier qui venait de s'adresser à elle. Tout ce sur quoi elle se concentrait, depuis deux heures déjà, c'était sa toile et la scène inachevée d'un massacre en plein cœur de la jungle de Yavin IV qu'elle supportait.

« Réussirai-je seulement à… Cette étincelle, ce désespoir. La peur, le…

– Seigneur, c'est que… »

Cette fois, Siopë ne prit pas la peine de fournir un son articulé pour marquer son mécontentement et interrompit l'inopportun d'un claquement de langue sec et irrité. Le pinceau gagna la palette avant de venir à nouveau caresser le tissu tendu.

« Ce n'est pas suffisant ! Ce n'est pas ça. Peut-être essayer sur du bois ? de l'émail ? peut-être l'aquarelle ? Rraaah... »

L'impertinent n'osa pas élever une troisième fois la voix pour réclamer l'attention du Seigneur Calliope, préférant un raclement de gorge gêné. Siopë devait se résigner, cet empêcheur de tourner en rond ne la lâcherait pas ; autant rendre sa présence constructive :

« Approchez, regardez, dites-nous ce que cela vous inspire et après seulement vous pourrez m'importunez. Nous vous prévenons, vous avez intérêt à avoir une bonne raison pour nous obliger ainsi à nous sortir de notre furor.

– Seigneur Calliope, loin de moi l'idée de vous désobéir mais, vous étiez en train de travailler dans le noir. »

Une telle impertinence et si peu d'esprit d'initiative, cela ne pouvait être que Darth Minius, un petit Seigneur Sith sur le déclin tombé en disgrâce depuis que l'étalon sur lequel il avait misé avait été évincé, ou du moins éventré.

« Eh quoi ? Faut-il que nous vous ordonnions de respirer pour que vous ayez l'idée de le faire ? Allumez donc cette lumière qui vous manque tant, déficient comme vous l'êtes, et exécutez-vous, Minius. Entre nous, votre impertinence commence à sérieusement nous agacer. N'oubliez pas que nous sommes la dernière personne ici à supporter votre compagnie. »

Darth Calliope n'avait pas hausser le ton. Elle n'en avait pas besoin, la portée de ses paroles avaient été commises sans cela et le sourire idiot et narquois de Minius avait disparu. Il activa l'interrupteur et s'approcha comme il lui avait été ordonné. En posant ses yeux sur le tableau, sa pupille ne bougea pas mais les bords de son nez aquilin palpitèrent de dégoût.

« Je…

– Ne vous fatiguez pas, Minius. Nous avions oublié votre étroitesse d'esprit et votre incapacité à mentir mieux qu'un enfant de huit ans. Dites-nous plutôt pourquoi vous êtes là à nous exaspérer. »

La colère fusa un instant dans le regard du seigneur déchu, ce à quoi Siopë répondit par un sourire amusé, ce genre de sourire que pourrait adresser une déesse face à l'envie d'une puce d'attenter à sa vie. La colère fut ainsi soufflée, comme la fierté du twi'lek. Siopë le considérait comme un vestige, un volume de ses archives à part entière qui s'ouvrait sur l'ancienne pensée, sur la bêtise mégalomaniaque et improductive que Darth Orn avait érigé comme modèle.

« Seigneur Calliope, vous m'avez expressément demander de vous prévenir lorsqu'un de nos étudiants souhaitait se renseigner à propos de vos recherches. C'est la raison de ma présence ici. »

L'intérêt de Siopë s'éveilla enfin. Darth Minius venait de s'éviter de longues heures seul dans le noir à recevoir des gouttes d'eau sur le front.

« C'est à ce moment précis que le nom de cet étudiant nous serait utile.

– Elle se nomme Yana Silvasi, elle n'est que novice malgré son âge avancé. Une zeltronne de pur sang, comme vous pourrez le constater.

– Une zeltronne ? Intéressant. Très bien, merci, vous pouvez retourner à vos rêves vains de renaissance, Minius, nous ne vous retenons pas. »
• • •

Lorsque Darth Calliope pénétra dans la salle principale des archives, elle avait troqué sa bure de travail pour la tenue traditionnelle du Maître des Archives, puisque c'était en cette qualité qu'elle était présentement appelée. La jeune élève qui avait demandé son aide attendait non loin de l'entrée et, même de là où Siopë se trouvait, elle pouvait la sentir trépigner d'impatience. Les commentaires que ses collègues avaient pu inscrire dans son dossier n'avaient pas tort : elle était une digne représentante de sa race ; une véritable beauté en train d'éclore. Qu'ils soient inquiets de son incapacité à entrer en résonance avec la Force ne l'inquiétait pas outre-mesure. Elle le percevait, la jeune fille avait du potentiel, il s'agissait surtout de savoir trouver la juste pierre de touche pour embraser son talent. Oui, certes, elle semblait briller dans l'art de faire rugir les armes, mais chacun avait ses travers non ?Elle-même ne fumait-elle pas la pipe ?

« Novice Silvasi, vous avez demandé à en savoir plus sur un ouvrage. Après réflexion, et suite à l'étude de votre dossier, nous avons jugé bon de vous accorder un entretien avec son auteur. Vous pouvez lui poser vos questions, nous vous écoutons. »

Volontairement, Darth Calliope avait usé d'un ton neutre et d'un visage de marbre. Sa coiffure aux mailles complexes fit légèrement sonner les quelques bijoux d'argent qu'elle contenait puis le silence se réinstalla. La demoiselle Silvasi ne pouvait pas le savoir mais la directrice des lieux avaient fermés ceux-ci afin de pouvoir goûter, avec son étudiante, à une tranquillité bien trop rare lorsqu'il s'agissait de travailler.


Spoiler:
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L’attente avait presque était interminable pour la jeune Zeltronne, alors même qu’elle n’était que quelques minutes en avance. Mais dans l’état dans lequel elle se trouvait, chaque seconde semblait durer des heures, et chaque instant s’étirait presque surnaturellement. Elle avait déjà dû attendre dans le passé, mais jamais pour une confrontation seule face à un Sith, et jamais pour une confrontation pour laquelle elle n’avait absolument aucune idée de ce qui allait se passer.

En effet, lorsque le Sith qui se chargeait de la bibliothèque lui avait indiqué dans un message qu’il lui avait organisé un rendez-vous, il n’avait précisé que le lieu et l’heure, mais aucune autre information. Et lorsqu’elle fut appelée à entrer dans la bibliothèque désertée pour une fois, premier signe de l’influence de son interlocutrice, elle l’aperçut. Siopë Los Los, ou plutôt Darth Calliope, portant sa tenue officielle de Maitre des Archives.

Elle avait bien entendu fait des recherches sur elle, celle qui avait écrit cet ouvrage qui l’avait tant passionnée, qui l’avait décidée à choisir la voie de la manipulation plutôt que celle des armes ou de la Force. Elle avait consulté divers ouvrages qu’elle avait écrit durant les plusieurs jours qui s’étaient écoulés entre le moment où elle avait fait sa demande, et celui où le message lui était parvenu. Une puissante Miraluka qui s’était trouvée être Maitre des Archives de l’académie. Une femme qui avait écrit de nombreux livres, dont un particulièrement connu, la biographie officielle de la Dame Noire. Dans ce livre, elle exposait sa vie, ou du moins une vision éditée de cette dernière, ce qui était évident. Il était impossible que tout soit parfait, propre, surtout chez les Sith. Editer les parties les plus sombres de sa propre histoire était plutôt simple…

Enfin, ce n’était pas le moment de penser à ce genre de choses. Malgré la surprise qui était apparue sur son visage, elle n’avait mis qu’un couple de secondes avant de s’agenouiller devant la Seigneur, restant silencieuse en attendant des mots qui arrivèrent rapidement.

Novice… c’était en effet son rang en ce moment. On ne pouvait être apprentie qu’en étant en apprentissage. Se considérer comme apprentie jusqu’à maintenant n’était qu’hubris de jeunesse. Et cet orgueil pouvait être potentiellement mortel face à la mauvaise personne. La suite du message par contre l’intrigua, et l’effraya légèrement. Ce n’était pas ce qu’elle avait demandé. Elle savait qu’elle n’avait même pas le niveau pour comprendre l’ouvrage dans sa totalité, alors en discuter directement avec son auteur était quasiment impossible. Pourtant, elle sentit une chance. La suite de ses mots semblait indiquer quelque chose. Après tout, elle s’était déplacée en personne après avoir vu son dossier, c’était important comme détail. Mais il fallait lui répondre… en faisant très attention à ses mots.

« Salutations Seigneur Calliope, c’est un honneur que vous me faites. »

Les politesses de rigueur, avant de passer directement à la suite, sans perdre une seconde. Elle semblait vouloir aller droit au but.

« Je crains qu’il n’y ait eu une légère erreur dans le contenu du message qui vous a été transmis. J’ai bien entendu un très grand intérêt dans votre ouvrage, qui est à la fois passionnant et très informatif, mais je crains que je n’aie pas les bases théoriques nécessaires afin d’en comprendre toutes les subtilités, et encore moins afin de pouvoir poser des questions pertinentes et intéressantes à son auteur. Je souhaitais simplement suivre des cours me permettant justement de disposer de ces bases afin d’assimiler pleinement le contenu de votre ouvrage. Je souhaite en effet me spécialiser à l’avenir dans la manipulation des individus et des masses, domaine qui m’intéresse au plus haut point d’une part de par mes expériences personnelles, et d’autre part grâce à vos écrits qui m’ont, sans mauvais jeu de mot, fascinés. »

Yana respira après cette tirade, craignant la réaction de la Seigneur. Après tout, elle venait de lui annoncer qu’elle s’était déplacée pour rien. Ce n’était pas réellement de sa faute, et elle aurait pu simplement lui poser des questions, mais elle savait parfaitement que, face à un Seigneur Sith, il y avait peu qu’elle pouvait cacher. Autant jouer la carte de l’honnêteté et croiser les doigts.
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« Je crains qu’il n’y ait eu une légère erreur dans le contenu du message qui vous a été transmis. J’ai bien entendu un très grand intérêt dans votre ouvrage, qui est à la fois passionnant et très informatif, mais je crains que je n’aie pas les bases théoriques nécessaires afin d’en comprendre toutes les subtilités, et encore moins afin de pouvoir poser des questions pertinentes et intéressantes à son auteur. Je souhaitais simplement suivre des cours me permettant justement de disposer de ces bases afin d’assimiler pleinement le contenu de votre ouvrage. Je souhaite en effet me spécialiser à l’avenir dans la manipulation des individus et des masses, domaine qui m’intéresse au plus haut point d’une part de par mes expériences personnelles, et d’autre part grâce à vos écrits qui m’ont, sans mauvais jeu de mot, fascinés.

– La ferveur de votre respect est touchante, belle enfant, mais nous serions présomptueuses d'exiger de vous que vous passiez l'éternité ainsi agenouillée. Relevez-vous, vous êtes ici une élève, non une suppliante. »

Pour accompagner ses parles, que Siopë avait chargées de douceur, celle-ci posa sa main sur la joue de la jeune fille, s'inclinant légèrement pour pouvoir atteindre son visage, et incita celle-ci à se relever. Elle ne retira sa main qu'après avoir légèrement caressée, du pouce, le tatouage horizontale qu'arborait l'une de ses joues.

« Vous êtes brave, Yana, et bien plus intelligente que vous ne le pensez sûrement. Venir ici, vous tenir devant nous et n'avoir pour justification de cette entrevue que votre ignorance et la soif d'apprendre qui vous habite. Beaucoup des « nôtres » y verraient une faiblesse. Beaucoup des « nôtres » ne sont que des fous dont il faudra se passer pour le bien de l'Empire. N'ayez pas honte. Marka Ragnos, Tulak Hord, Ajunta Pall, Naga Sadow… Aucun de ceux-ci, qui aujourd'hui dorment dans la Vallée en contre-bas, n'est né omnipotent. Ils ont tout appris, d'un maître et de la vie. Plus le maître s'est trouvé compétent à apprendre, plus les élèves se sont épanouis dans son enseignement. La voie des Siths n'est pas celle de la l'affaiblissement de tous et de la traîtrise comme paradigme. Un Seigneur qui n'aurait de cesse de chercher l'affaiblissement de sa cour pour se permettre de la surpasser n'est rien d'autre que borgne aux milieux des aveugles. Suivez-nous, nous avons les Archives entière pour nous et la réflexion s'ancre mieux lorsqu'elle est marquée par le rythme des pas. »

Siopë se tut quelques instants, se détourna de la novice pour commencer à marcher le long des longues tables d'études, l'invitant d'un mouvement de la main à l'imiter. Elle lia ensuite les mains dans son dos et repris, regardant les portraits des grands Siths autours d'elle et les quelques sculptures dont elle avait elle-même agrémenté l'endroit.

« Novice Silvasi, nous serons franche avec vous. Votre nature nous intéresse beaucoup, de même que votre profil. Nous sentons que vous disposez l'essence des vrais Siths, celle-ci ne demandant chez vous qu'à s'exalter. C'est pour cela que nous vous laisserons l'occasion de nous convaincre. Notre savoir n'est pas accessible à n'importe quel quidam ni sous aucune condition.Alors, chère élève, dites-nous tout : pourquoi vouloir accéder à un tel pouvoir ? qui êtes-vous ? quel sentiment avez-vous pour l'Empire ? pour nous ? pour vous ? pour le monde ? Finalement, à quoi aspirez-vous, Yana Silvasi ? »

Darth Calliope glissa un regard en coin à l'adolescente qu'elle ne dépassait que de peu et lui sourit, très légèrement, juste assez pour l'encourager étrangement mais juste trop peu pour la mettre tout à fait à l'aise.
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Les yeux légèrement dirigés vers le bas, n’osant pas regarder la Sith directement, Yana savait que son appréhension pouvait se lire facilement dans son comportement. Elle-même qui se délectait habituellement d’analyser ses interlocuteurs était désormais presque nue sous le regard de la Maître des Archives. Pourtant, alors qu’elle s’attendait au pire, que ce soit sous la forme d’un rejet ou bien même d’éclairs de la Force envahissant son corps et brûlant ses nerfs, elle ne sentit qu’une main posée délicatement sur sa joue, l’incitant à se relever. Alors qu’elle s’attendait à recevoir des insultes et à entendre un rire cruel, des paroles énoncées tout en douceur et des mots encourageants, l’incitant à ne pas rester agenouillée ainsi, furent tout ce qui parvint à ses oreilles.

La jeune Zeltronne se leva donc, assez lentement pour ne pas briser le contact avec la main de la Seigneur, et frissonna légèrement lorsque cette dernière caressa un de ses tatouages de son pouce presque tendrement. La sensation était étrange, Yana devait l’avouer, mais prenante. Avec quelques mots et un simple geste, utilisés dans un moment de tension extrême et de sentiments puissants, la Sith avait complètement bouleversé la jeune apprentie, ou plutôt novice, et avait créé un climat de confiance entre elles. Et malgré sa réticence apprise dans la douleur, malgré sa paranoïa récente, elle ne pouvait s’empêcher de se laisser gagner par cette confiance, de se détendre. Et ce ne furent pas les mots qui suivirent qui l’en dissuadèrent.

Des compliments ainsi qu’une première leçon sur les mérites du partage de la connaissance, et une critique de certains Seigneurs qui préfèrent accaparer la connaissance sans avoir aucune velléité de la retransmettre de par la suite. Somme toute des idées auxquelles Yana adhérait. Oh, pas les compliments bien entendu, bien qu’elle ait une plutôt bonne estime d’elle-même, son intelligence et son courage n’étaient pas les qualités qui ressortaient le plus. Enfin, l’intelligence un peu, la bravoure néanmoins… Ce n’était néanmoins pas le moment de penser à ce genre de choses.

Dame Calliope l’invita à marcher avec elle et, après une légère hésitation elle se plaça à sa portée, juste à côté d’elle. Elle aurait habituellement choisi de se situé légèrement derrière elle afin de marquer son rang inférieur dans la hiérarchie Sith, mais pour discuter ce n’était pas particulièrement agréable, ni pratique. Les deux femmes se trouvant être seules dans la bibliothèque, Yana pouvait se permettre de légères entorses à l’étiquette. L’endroit était bien décoré, et les différentes œuvres d’art qui y avaient été agencées l’étaient de manière à renforcer l’impression de majesté de l’endroit.

Pourtant la novice resta silencieuse, sachant pertinemment qu’elle n’avait pas été invitée à parler pour l’instant. Et même sans invitation, elle n’en avait pas pour l’instant particulièrement envie. Elle était bien entendu d’accord avec les propos proférés par la Sith, mais parler pour simplement énoncer cet avis, sans expérience aucune tirée de son vécu, aurait été assez présomptueux de sa part.

Mais la surprise vint après. Si Yana avait encaissé les compliments précédents sans trop broncher, les suivants ne manquèrent pas de la faire rougir bien au-delà du ton naturel qu’elle arborait usuellement. Elle possédait l’essence des vrais Sith, elle ? C’était tout bonnement incompréhensible, mais elle savait qu’elle n’avait ni la profondeur d’esprit ni l’expérience nécessaire pour pouvoir repérer ce genre de qualités. Il lui fallait donc faire confiance à la Seigneur et répondre au mieux à son interlocutrice.

Déglutissant sous l’effet de la pression reposant désormais sur ses épaules, elle ouvrit lentement la bouche pour lui répondre. C’était l’occasion ou jamais, celle de passer du grade dangereux et précaire de novice à celui tout aussi dangereux mais moins précaire d’apprentie. Et pour de vrai, auprès d’une maître sensée, puissante, influente mais également spécialisée dans le domaine qui lui faisait tant envie. Ne pas craquer sous la pression, être elle-même et exposer ses ambitions, chose aisée en théorie, sauf que ses ambitions n’avaient pas été polies depuis le début, et donc pourraient presque paraitre enfantines. C’était trop tard, l’hésitation n’était plus permise.

« Je vous remercie pour vos compliments Seigneur Calliope, ainsi que pour avoir partagé vos pensées avec moi. »

Elle marqua une très légère pause, s’humectant les lèvres avant de continuer.

« Comme vous le savez sans doute, je suis née sur Zeltros dans une famille parfaitement normale. Pourtant je ne l’étais pas. Non seulement je suis sensible à la Force, chose qui n’a pas été détectée par les tests Républicains et que je n’appris que bien plus tard, mais je suis également détentrice d’un don empathique qui, contrairement à celui des autre Zeltrons, ne peut être désactivé. Pour raccourcir une très longue histoire, ce manque de contrôle de mes propres émotions, ainsi que l’impossibilité pour moi d’agir pareillement à mes semblables m’ont conduit à quitter la planète afin de trouver ma place ailleurs. J’ai voyagé, et vécu des choses qu’une adolescente de mon âge n’auraient sans doute jamais dû vivre, mais jusqu’à la découverte de mon talent dans la Force, un besoin s’était installé en moi. Le contrôle. Contrôle de moi et de ceux qui m’entourent, afin de pouvoir être moi, de pouvoir vivre ma vie comme je l’entendais. »

Les mains de la jeune Zeltronne étaient croisées dans son dos désormais, et elle était perdue dans ses pensées, suivant sans même y penser les pas de son interlocutrice.

« Une certaine curiosité ainsi qu’un peu de chance m’avaient fait découvrir les codes Jedi et Sith, et il était venu pour moi le temps du choix. Soit je pouvais aller vers l’évidence, rejoindre les Jedi afin d’obtenir ce contrôle de moi qui me manquait tant, avec comme contrainte d’être une fois de plus sous le contrôle d’une autre séries de règles et de conduites qui me semblaient pour le moins aberrantes au vu de mon état de Zeltronne, soit je prenais le risque de prendre le parti des Sith, afin de suivre une voie plus tortueuse et plus dangereuse afin de pouvoir obtenir le pouvoir dont j’avais tant besoin. »

Yana regarda la Seigneur directement ce coup-ci, la détermination visible dans son regard.

« Je suis Yana Silvasi, novice Sith et Zeltronne. Loyale envers l’Empire pour m’avoir accueillie en son sein telle que je suis, sans m’apposer un contrôle autre que les simples liens hiérarchiques entre Sith.Loyale aussi pour son mode de fonctionnement que je respecte profondément et suis parfaitement d’accord avec dans ses grandes lignes. Reconnaissante envers vous pour avoir écrit cet ouvrage qui m’a tant fasciné et appris sur moi-même, mais aussi pour me donner cette chance aujourd’hui. Je suis moi, tout simplement, et je compte le rester, quels que soient les desseins de la Force et de l’univers. J’évoluerai, je progresserai, je m’assagirai sans doute. Mais par-dessus tout, je serai moi. Et je, Yana Silvasi, ne serai jamais plus sous le contrôle de quiconque autre que ceux qui ont ma loyauté. Et pour accomplir cette ambition, la capacité de manipuler mes adversaires, de contrôler jusqu’à leur manière de penser me sera extrêmement précieuse. »

Yana souffla légèrement, avant de laisser échapper un très léger rire presque imperceptible. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas laissé parler ses sentiments à elle, ses ambitions profondes. Elle hésita à s’excuser avant d’y renoncer. La Seigneur lui avait demandé de se dévoiler, et elle l’avait fait. À Dame Calliope de voir ce qu’elle en pensait.
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« Je vous remercie pour vos compliments Seigneur Calliope, ainsi que pour avoir partagé vos pensées avec moi. »

Une jeune fille agréable, gracieuse, douce, éduquée et respectueuse. L'antipode du portrait paradigmatique du Sith. Pourtant, c'était en elle que Darth Calliope voyait l'avenir de l'Empire. Pas dans la rage ni dans le sang, mais dans l'arrivisme délicat et la méritocratie la plus simple mais aussi la plus efficace. Le déterminisme naturelle ne suffisait plus, naître plus fort ou plus faible n'avait d'importance qu'à l'état sauvage. La hargne, l'envie conquérante de s'extirper de la fange du commun, l'ambition dévorante de devenir un être d'exception. C'était de ces valeurs que Siopë comptait paver la voie des Siths et ce bouton de rose aux cheveux bouclés venait, en conscience, d'accepter ce chemin qui lui avait été proposé.

« Comme vous le savez sans doute, je suis née sur Zeltros dans une famille parfaitement normale. Pourtant je ne l’étais pas. Non seulement je suis sensible à la Force, chose qui n’a pas été détectée par les tests Républicains et que je n’appris que bien plus tard, mais je suis également détentrice d’un don empathique qui, contrairement à celui des autre Zeltrons, ne peut être désactivé. Pour raccourcir une très longue histoire, ce manque de contrôle de mes propres émotions, ainsi que l’impossibilité pour moi d’agir pareillement à mes semblables m’ont conduit à quitter la planète afin de trouver ma place ailleurs. J’ai voyagé, et vécu des choses qu’une adolescente de mon âge n’auraient sans doute jamais dû vivre, mais jusqu’à la découverte de mon talent dans la Force, un besoin s’était installé en moi. Le contrôle. Contrôle de moi et de ceux qui m’entourent, afin de pouvoir être moi, de pouvoir vivre ma vie comme je l’entendais. Une certaine curiosité ainsi qu’un peu de chance m’avaient fait découvrir les codes Jedi et Sith, et il était venu pour moi le temps du choix. Soit je pouvais aller vers l’évidence, rejoindre les Jedi afin d’obtenir ce contrôle de moi qui me manquait tant, avec comme contrainte d’être une fois de plus sous le contrôle d’une autre séries de règles et de conduites qui me semblaient pour le moins aberrantes au vu de mon état de Zeltronne, soit je prenais le risque de prendre le parti des Sith, afin de suivre une voie plus tortueuse et plus dangereuse afin de pouvoir obtenir le pouvoir dont j’avais tant besoin. Je suis Yana Silvasi, novice Sith et Zeltronne. Loyale envers l’Empire pour m’avoir accueillie en son sein telle que je suis, sans m’apposer un contrôle autre que les simples liens hiérarchiques entre Sith.Loyale aussi pour son mode de fonctionnement que je respecte profondément et suis parfaitement d’accord avec dans ses grandes lignes. Reconnaissante envers vous pour avoir écrit cet ouvrage qui m’a tant fasciné et appris sur moi-même, mais aussi pour me donner cette chance aujourd’hui. Je suis moi, tout simplement, et je compte le rester, quels que soient les desseins de la Force et de l’univers. J’évoluerai, je progresserai, je m’assagirai sans doute. Mais par-dessus tout, je serai moi. Et je, Yana Silvasi, ne serai jamais plus sous le contrôle de quiconque autre que ceux qui ont ma loyauté. Et pour accomplir cette ambition, la capacité de manipuler mes adversaires, de contrôler jusqu’à leur manière de penser me sera extrêmement précieuse.

– Et nous ferons tout notre possible pour que vous atteigniez les hauteurs de votre ambition, et nous vous forcerons à les dépasser ces cimes pour atteindre les cieux. »

La détermination répondit au ton passionné de la jeune femme, non pas pour le brider mais bien en signe d'encouragement. La fougue de la jeunesse avait jeté dans le regard de la zeltronne cette pétulance unique dont les aînés n'avaient plus que la nostalgie. À ce regard, Siopë offrit son sourire qu'elle savait le plus bienveillant. Elle avait demandé à la novice de jouer carte sur table et cette dernière venait de les déposer une à une sur le tapis. Il était temps à présent au Seigneur de reprendre la main.

« Quant aux dérèglements de vos pouvoirs, nous travaillerons à un moyen de les harmoniser. Si, pour une raison ou pour une autre, la chose n'était pas possible, nous trouverons un moyen de transformer en force ce que vous pensiez être pour vous une tare. Ceci, nous nous y engageons, que vous deveniez ou non, notre Apprenti. »

Siopë marqua une pause avant de reprendre. La proposition était implicite mais on ne peut plus claire et évidente si bien qu'elle voulait laisser sa cadette le temps de la saisir et de la cerner. Elle laissa ainsi s'échapper une bonne dizaine de secondes, laissa le temps à l'esprit d'envisager les suites possibles de cette conversation et le temps au décor d'évoluer.

« En outre, nous le constatons tout autant que vous, Yana, vous vous aimez ; et c'est une excellente chose pour laquelle nous vous félicitons. La plupart des adeptes du Côté Obscur ont tendance à être des êtres torturés, meurtris psychologiquement dont le premier moteur est la haine de leur propre personne. Le système éducatif Sith tel que nous l'avons connu jusque-là dans cette Académie était basé sur l'humiliation et le mépris, deux éléments favorisant grandement chez les apprentis la disparition de toute forme d'estime de soi. Qu'a-t-on obtenu alors ? Des Seigneurs Siths déments, avides de pouvoir et de cruauté facile, fortement porté sur l'auto-destruction. Grâce à eux, les efforts déployés par l'Impératrice auraient été réduit à néant plusieurs fois si nous n'étions pas parvenus à museler ces rebelles et ces dissidents.

Par ailleurs, Yana, ne sommes-nous pas les hérauts de la passion ? Fiers de la puissance de nos sentiments et heureux d'en user afin de nous rendre plus forts ? Et l'amour n'est-il pas justement à compter au nombre de ces passions ? N'est-il pas très certainement le plus fort des sentiments lui qui entraîne l'esprit à défier toutes les logiques de la Nature et de l'auto-préservation dans des sacrifices épiques pour la sauvegarde de l'être chéri ?

C'est là certainement la première leçon que nous vous donnerons, et notre plus précieux conseil : aimez-vous, aimez l'Empire, aimez la vie. Votre haine, gardez-la pour détruire ceux qui menacent l'objet de vos tendresses, inutile de la gaspillez en d'autres occasions. Après tout, sur ce point, votre nature zeltronne devait déjà vous y encourager, non ? »


Le ton s'était fait plus léger, Siopë se trouvant rapidement étouffé par la lourdeur ancestral que voulait se donner la plupart des Seigneurs Siths. Cette note taquine marqua l'interruption de sa parole qui survint en même temps que la fin de leur marche. Arrivées devant le buste de Marka Ragnos, Darth Calliope laissa à la Novice Silvasi le temps de scruter le visage de leur ancêtre puis, après cet instant de silence, posa sa question:

« Ce visage vous est-il familier ?

– Marka Ragnos. Un des plus grands Seigneurs Noirs des Siths. Il a vécu… un peu avant les Guerres de l'hyperespace, il me semble. Si je me rappelle bien, il était aussi manipulateur que puissant et a monté ses ennemis les uns contre les autres. »

Le savoir minimal enseigné à l'Académie. Comment les enseignants espéraient-ils que leurs étudiants parvinssent à se servir des Anciens Siths comme des modèles de réflexion en leur donnant si peu à réfléchir. Siopë soupira, sans penser que son interlocutrice pourrait se méprendre et interpréter ce soupire comme étant généré par ses lacunes et non par les faiblesses de leur organe d'éducation.

« Oui, de la façon la plus succincte qui soit, le Seigneur Noir Ragnos était bien cet homme que vous décrivez. Mais il était bien plus encore. Grand empereur, il a réussi à unifier l'Empire, à le renforcer, à lui faire connaître ce que les historiens appellent banalement : son âge d'or. A-t-il été un sanglant despote ? Un fou furieux de la bataille rangée ? Un destructeur de planètes ? Non. Il a vaincu ses ennemis, non par traîtrise, mais par son génie, et a su faire face aux duels lorsqu'ils se sont présentés à lui sans chercher ni la duperie, ni la victoire facile. Cet homme avait une ambition, pour lui, évidemment, mais une ambition qu'il a su partager avec l'ensemble de ses semblables.

À sa mort, Ludo Kressh et et Naga Sadow s'affrontèrent, au milieu de ses funérailles, pour savoir qui de l'un ou de l'autre prendrait la tête des Siths. On raconte que Marka Ragnos apparut alors pour interrompre le duel, appela les Siths à la cohésion et à choisir intelligemment leur nouveau Seigneur Noir. Naga Sadow fut choisi et les événements débouchèrent sur la Guerre de l'hyperespace que vous venez d'évoquer. À votre avis, Novice Silvasi, le choix de Sadow fut-il le bon ?  N'ayez pas honte de prendre du temps avant de répondre, les pensées jetées à la volée sont trop rarement les plus brillantes. »


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En entendant les mots de Dame Calliope, Yana ne put s’empêcher de sourire. Cette entrevue se déroulait pour l’instant de la meilleure manière possible, et la seigneur à ses côtés approuvait de son ambition. Que demander de plus ? Et cette détermination dans les propos de la Sith, cette volonté de l’aider, et ce sourire bienveillant. C’en était presque trop pour la jeune Zeltronne qui ne savait pas trop comment réagir. Que dire, quoi répondre ? Elle n’avait jamais reçu ce genre d’encouragements sur Korriban et le comportement de Dame Calliope lui paraissant tellement étrange que c’en était presque suspect. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’espérer...

Les promesses d’aides et les compliments continuaient à pleuvoir, et la Darth prononça même ce mot, enfin, Apprentie… Oh, c’était loin d’être joué pour elle, et elle savait qu’il faudrait lui montrer le meilleur d’elle-même, lui montrer qu’elle était digne de cet honneur. Mais déjà, l’idée même de ne pas être sous ces ordres, elle qui faisait naître tant d’espoirs en Yana, lui était presque désagréable. Elle voulait devenir son apprentie, elle en avait presque besoin, au plus profond d’elle-même…

Et alors que son esprit tournait, Calliope restait silencieuse, lui laissant sans doute le temps de digérer cette information. Et la promesse d’aide qui s’en suivait, bien entendu. Réussir à contrôler ses sentiments ? Pouvoir enfin apprendre à se maîtriser et à avoir le contrôle d’elle-même et de ses émotions ? Oui, elle désirait ça plus que tout. Et savoir que cette formation aurait lieu dans tous les cas, même si elle ne devenait pas l’apprentie de la Sith à ses côtés était… gratifiant et rassurant.

Pourtant, après ce qui sembla être un temps énorme, mais qui se révéla n’être qu’une petite dizaine de secondes, Siopë reprit son analyse de ses propos, la congratulant pour son amour de soi et fustigeant les apprentis et seigneurs n’ayant que de la haine pour tout ce qui les entourait, eux-mêmes y compris. C’était quelque chose que Yana comprenait instinctivement. Comment pouvait-on servir l’Empire et être un fier Sith sans avoir un minimum d’amour propre ? La haine de soi conduisait à un comportement qui était aberrant pour un Sith loyal à l’Empire, préférant les bénéfices personnels afin de combler le puits sans fond de leur envie à un avancement collectif et bénéfique à tous. Des Sith emplis d’un complexe d’infériorité, haïssant tous ceux qui semblaient supérieurs à eux. Des Siths inutiles pour l’Empire, voire même dangereux.

Quant à son conseil, de s’aimer et aimer la vie, elle le vivait déjà pleinement. Oui elle sortait régulièrement de Korriban pour retourner sur Nar Shaddaa, pour faire la fête, boire et coucher. Une vraie vie de Zeltronne. Et à part ses… défaillances dans son entraînement, elle était heureuse et n’avait rien à se reprocher. Elle ne comptait pas utiliser la haine à l’avenir, sachant très bien ses dangers, mais inutile d’en parler pour l’instant.

La question qui suivit néanmoins chassa ces pensées et la fit réfléchir. Ce visage lui disait quelque chose, et elle le reconnut finalement au bout de quelques secondes. Le buste était celui de Marka Ragnos, et elle essaya rapidement de se rappeler de ce qu’elle avait appris sur lui.

« Marka Ragnos. Un des plus grands Seigneurs Noirs des Siths. Il a vécu… un peu avant les Guerres de l’Hyperespace il me semble. Si je me rappelle bien, il était aussi manipulateur que puissant et a monté ses ennemis les uns contre les autres. »

C’était ce qui lui était venu à l’esprit immédiatement, et après quelques secondes, après avoir entendu le soupir de la Sith, elle se giffla intérieurement. Pourquoi ne pas avoir parlé du fait qu’il était celui qui avait unifié les Sith, l’orchestrateur de leur âge d’or… Stupide, avec un simple oubli elle avait diminué ses chances de devenir son apprentie… Elle espérait qu’elle aurait l’occasion de se rattraper par la suite.

Et c’est ce qu’il y arriva. Bien que Yana soit au courant du déroulement des Guerres de l’hyperespace, elle n’était pas au courant que c’était lors des funérailles de Marka Ragnos que Ludo Kressh et Naga Sadow s’étaient disputé le titre de Seigneur Noir des Sith… Et la Darth l’interrogea sur la décision de choisir Sadow en tant que Seigneur Noir des Sith, en lui conseillant de réfléchir posément à sa décision.

Voila qui était une question complexe. Naga sadow n’avait pas la loyauté de l’ensemble des Sith, et son ambition avait été d’élargir l’Empire, chose qui était pour le moins louable en soi. Le souci par contre, c’était que son attaque reposait quasiment entièrement sur ses capacités personnelles et lorsque celles-ci furent mises à mal, il entraîna la fin de son Empire et la destruction des Sith de sang pur. Donc non, le choisir n’avait pas été une sage idée en rétrospective.

Pourtant, est-ce que Ludo Kressh aurait été un meilleur choix ? Il voulait lui, face aux explorateurs qui avaient découvert l’Empire, consolider ses défenses pour se préparer à une invasion de la République. Ça aurait été un bien meilleur choix, bien entendu, puisqu’il n’y avait aucune force d’attaque de la République.

« Le déroulement de la Guerre de l’Hyperespace porte quelques doutes sur la sagacité du choix de Naga Sadow. Faisant face à la République, dont il ne connaissait pas pleinement les capacités, il a décidé d’attaquer en comptant presque uniquement sur ses capacités personnelles. Il était puissant, il serait stupide de ne pas l’admettre, mais d’un point de vue stratégique sa décision était complètement absurde. Compter uniquement sur une seule personne pour une conquête galactique était une décision complètement folle. Il n’avait pas du tout les forces pour conquérir la galaxie. Il a complètement été dévoré par ses ambitions personnelles de conquête, et au final l’Empire a été détruit. »

Elle ferma les yeux quelques secondes avant de continuer.

« Ludo Kressh, lui, souhaitait consolider l’Empire face à une invasion qui de toute manière n’était pas prévue. En regardant les événements qui ont suivi, sa décision était la bonne à prendre. Pourtant, son comportement face à la décision de choisir Naga Sadow comme Seigneur Noir a été particulièrement aberrant. Ignorant le danger de la République, il s’est complètement retourné contre son rival. Ce n’était définitivement pas le comportement d’un chef, et encore moins celui du Seigneur Noir des Siths. De plus, je ne suis pas sûre qu’il aurait eu l’intelligence et la force de conserver son titre face à Naga Sadow.»

Soupirant, Yana exposa sa décision et la réponse à sa question.

« D’après moi, dans leur comportement, dans leurs ambitions et dans l’exécution de ces ambitions, aucun d’entre eux n’était un bon choix, et à la longue tous deux auraient conduit à la destruction de l’Empire. »

Elle laissa s'échapper un etit rire avant de conclure sa pensée.

« Après, mes connaissances sur ces deux grands Sith sont lacunaires, mais voila mon avis à partir de ce que je sais. »
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« Le déroulement de la Guerre de l’Hyperespace porte quelques doutes sur la sagacité du choix de Naga Sadow. Faisant face à la République, dont il ne connaissait pas pleinement les capacités, il a décidé d’attaquer en comptant presque uniquement sur ses capacités personnelles. Il était puissant, il serait stupide de ne pas l’admettre, mais d’un point de vue stratégique sa décision était complètement absurde. Compter uniquement sur une seule personne pour une conquête galactique était une décision complètement folle. Il n’avait pas du tout les forces pour conquérir la galaxie. Il a complètement été dévoré par ses ambitions personnelles de conquête, et au final l’Empire a été détruit. »

Qu'ajouter à une analyse parfaite de la situation ? Si ce n'est le silence d'un sourire ? Et ce n'était pas tout. Siopë avait à peine le temps de se réjouir que déjà celle que le monde tout entier semblait s'être mobilisé pour lui apporter sur un plateau. C'en était presque trop évident.

« Ludo Kressh, lui, souhaitait consolider l’Empire face à une invasion qui de toute manière n’était pas prévue. En regardant les événements qui ont suivi, sa décision était la bonne à prendre. Pourtant, son comportement face à la décision de choisir Naga Sadow comme Seigneur Noir a été particulièrement aberrant. Ignorant le danger de la République, il s’est complètement retourné contre son rival. Ce n’était définitivement pas le comportement d’un chef, et encore moins celui du Seigneur Noir des Siths. De plus, je ne suis pas sûre qu’il aurait eu l’intelligence et la force de conserver son titre face à Naga Sadow. »

Brillante. Cette jeune fille était brillante. Comment avait-elle pu passer inaperçu aux yeux de tous les Seigneurs de cette Académie ?

« D’après moi, dans leur comportement, dans leurs ambitions et dans l’exécution de ces ambitions, aucun d’entre eux n’était un bon choix, et à la longue tous deux auraient conduit à la destruction de l’Empire. »

Un rire délicieux comme pour tenter de dissimuler la vivacité de l'esprit qui venait de s'exprimer.

« Après, mes connaissances sur ces deux grands Siths sont lacunaires, mais voilà mon avis à partir de ce que je sais.

– Et c'est un avis fort bien construit, Novice Silvasi. Beaucoup de vos camarades auraient stupidement répondu : Naga Sadow était le plus fort, il a gagné. Beaucoup de vos camarades feront de piètres Siths. Si le Seigneur Sadow avait été le sabre de notre Empire et le Seigner Kressh son bouclier, l'Empire aurait su s'étendre raisonnablement, se faire plus fort, faire perdurer son âge d'or et entériner son héritage. Dans leur volonté de devenir les plus grands, ils ont réussi à devenir si médiocre que nos novices de dix-sept ans en viennent à ne « pas bien connaître la vie de chacun d'eux ». Est-ce là, la véritable voie des Siths ? Tomber dans l'oubli même dans la mémoire de ses héritiers ?

Marka Ragnos, revenant d'entre les morts, a donné ce conseil. En interrompant ce duel, il a signifié sa volonté de ne pas voir ses fils et ses filles s’entre-tuer. Aux deux plus valeureux, il a demandé de réfléchir. Sa volonté était pourtant évidente.

Ce ne fut pas la seule fois où le Seigneur Ragnos nous prodigua, au-delà du monde sensible, sa sagesse. Il revient des siècles plus tard, sur Cinnagar, et interrompit une nouvelle fois le duel de deux héros du Côté Obscur. Le Seigneur Kun fut adoubé et l'Apprenti Qel-Droma accepté parmi les Siths. Qu'en firent-ils ? De l'Âge d'Or qu'ils devaient apporter, personne ne vit le moindre éclat. Encore une fois, ces gens, enivrés par leur propre toute-puissance, finirent par entraîner la disparition des Siths dans les territoires connus et leurs condamnations dans la mémoire des Siths. Ici, nul buste d'Exar, nul portrait d'Ulic. Il est temps, à l'heure de l'Empire Sith Renaissant, que nous entendions cette parole du Seigneur Ragnos et que nous nous unissions enfin dans la construction d'un Âge de splendeur pour les Siths. En son temps, a-t-il eu besoin d'une guerre pour y parvenir ? Non. Il lui a suffit du fantasme d'un ennemi plus puissant pour encourager toute sa nation à la grandeur.

Ce que nos contemporains les plus bellicistes oublient, c'est qu'une guerre doit avoir une fin. Si nous l'emportons, l'Empire se trouvera sans ennemi à sa mesure dans toute la Galaxie. Nous serons les Maîtres de tous ces mondes. Nos frontières ne connaîtront pas de limite. Et ensuite ? Que ferons-nous ? Au-delà de la Raison qui nous murmure à l'esprit l'impossibilité de tenir un Empire de cette étendue, les enseignements Siths eux-mêmes nous prescrivent l'adversité pour nous obliger au dépassement de soi. Une fois devenus maîtres de tout ce qui vit, où trouverons-nous les moyens de notre propre dépassement ? L'Ordre Sith s'endormira, bouffi de son propre orgueil, et finira par être renvoyé dans les Ombres desquelles il avait surgi, la galaxie entière s'étant soulevée pour vaincre ce monstre endormi. Qu'importe l'issue d'une guerre ouverte avec la République Galactique, l'Empire Sith n'en ressortira jamais victorieux, notre nature est ainsi faite. Le comprenez-vous, Yana ? Soyez honnête, vous êtes ici pour suivre notre enseignement, nous sommes ici pour trouver apprentie, il ne faudrait pas que nous nous trompions l'une et l'autre dans notre choix. »
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Les propos de la Sith réussirent à amener un sourire radieux sur le visage de la jeune Zeltronne. Elle avait trouvé la bonne réponse, elle avait bien analysé la situation et avait sans doute rattrapé son erreur précédente. Voilà qui était de très bon augure pour la suite.

Et ce qu’elle lui racontait était en soi assez passionnant. Marka Ragnos avait unifié les Sith, quelque chose qui n’avait jamais été fait depuis. Et de fait, il n’y avait jamais plus eu d’âge d’or depuis. Oh, il y avait eu de très puissants Seigneurs Noirs depuis, mais aucun n’avait eu la capacité d’unifier à nouveau les Sith.

Et Dame Calliope l’expliqua de par le fait que les Sith avaient besoin d’un ennemi vivant pour subsister, pour progresser. Dès que cet ennemi était vaincu, ou sur le point de l’être, ils s’entredéchiraient à nouveau. Et puis il fallait être honnête l’Empire Sith n’avait pas pour l’instant la puissance de lutter contre la machine industrielle Républicaine. Il était évident qu’avec la reconstruction très récente de l’Empire, toute guerre ouverte finirait par son annihilation une fois de plus.

Est-ce qu’elle comprenait ? Oui, oui elle le comprenait très bien. Comment dire ça de la meilleure manière néanmoins ? Comment lui montrer qu’elles ne se trompaient pas, qu’elles étaient faites pour travailler ensemble, maître et apprentie ?

Finalement après quelques longues secondes, elle se décida à prendre la parole.

« Je pense comprendre oui. Les Sith ont besoin d’adversité pour se construire. ‘ La paix est un mensonge’. Il n’est pas dans notre nature de nous épanouir en période de paix. Il nous faut toujours nous mesurer à d’autres, les surpasser. Tant que nous avons un rival clairement établi, un ennemi commun qui nous est supérieur en force, mais pas supérieur au point qu’il puisse aisément nous écraser, nous aurons tendance à nous unir, à mettre en commun nos forces afin de le surpasser.

Mais dès que la victoire est proche, à portée de main, cette union devient inutile. Les Sith se voient déjà seuls dans la galaxie, régnant en maîtres. Et à ce moment-là, les seuls ennemis à leur portée sont les Sith à leurs côtés. C’est la fin de l’union, de l’Empire. C’est pour ça que la destruction de la République et des Jedi n’aura jamais lieu. Notre nature même fait que nous sommes incapables de finir le travail.

Et puis, soyons honnêtes, trop peu de Sith sont capables de stabiliser un Empire, même sans prendre en compte les points précédents. Le côté obscur n’aide pas vraiment de ce côté-là, puisqu’un dirigeant doit être capable de prendre des décisions rationnelles sans être trop souvent influencé par ses émotions. Ce genre de contrôle n’est pas à la portée de tous. »


Une opinion qui lui aurait sans doute valu la mort dans certains cercles, mais elle pensait que son interlocutrice la tolèrerait, voire la comprendrait. Les Jedi n’avaient pas tout faux, leur attitude était parfois utile. Mais agir de telle manière, avec un tel contrôle de manière continue était juste idiot et lâche d’après elle. Sans passion, quel intérêt la vie avait-elle ?
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« Vous êtes bien plus perspicace que ce que vos beaux présents pourraient le laisser penser. Cela ne vous en rendra que plus dangereux. C'est une chose que nous savons apprécier, contrairement à beaucoup de nos pairs , Siopë posa sa main doucement sur l'épaule de la zeltrone et ajouta, Suivez-moi, nous allons poursuivre dans notre bureau. Notre journée a été longue et nous avons toujours préféré accompagner nos conversations les plus passionnantes d'un certain confort. »

La main de Darth Calliope quitta doucement de l'épaule de la Novice tandis qu'elle prenait le chemin de son bureau. Elle se savait suivie de près et avança tranquillement laissant sur sa gauche le haut holocron pyramidale dont émanait des volutes de ténèbres, centre des Archives Siths, relique d'une Magie Sith trop méconnue, réceptacle du savoir de tous les Seigneurs Siths que Siopë avait su convaincre. Son ambition, que le nom des convaincus soit un jour bien supérieur à celui des récalcitrants. Siopë arriva devant la haute double-porte d'ébène sculptée, passage obligé pour entrer dans son bureau. La porte était flanquée de deux vitraux, l'un, à gauche, représentait une allégorie du Côté Obscur, l'autre, à droite, était une scène célèbre de l'Histoire des Siths, sa genèse, la première rencontre entre les Exilés et le peuple des Siths. Siopë effleura un détail du bas relief, qui ne semblait en rien différent des autres. Un cylindre sortit de nulle part, une aiguille le prolongeait, dard auquel Darth Calliope se piqua. La porte reconnut le sang du Seigneur des lieux et lui céda, sans un bruit, dévoilant la pièce dont les vitraux ne dévoilaient que peu de choses.

« Aimez-vous l'Art, Novice Silvasi ? »

Les portes s'étaient ouverte sur une scène de la vallée des Siths telle qu'elle avait dû être à l'ère de l'Empire de Ragnos. De part et d'autre du cadre, un buste de l'Impératrice et de son prédécesseur. Bien que cela révulsa Siopë, il fallait bien accepter de se faire violence à l'occasion pour faire taire les conservateurs les plus véhéments. La pièce, octogonale, se déployait autours de cette colonne à la forme similaire. Sur la droite de la pièce, un escalier s'enrouler le long du mur, parfaitement lisse, sans aucune rambarde, sans aucune porte. De hautes fenêtres, également décorés de vitraux, permettaient d'éclairer l'ascension. Cependant, l'escalier, bien que large, l'escalier ne prenait pas tout l'espace qui séparait le mur et la colonne centrale, si bien qu'il était possible d'évoluer tout autours de celui-ci. Des peintures étaient accrochées sur tous les murs, présentées dans une douce lumière que Siopë avait exigée blanche sans pouvoir jamais le vérifier, afin que les couleurs ne soient pas altérées par l'éclairage. Chaque peinture était accompagnée d'une ou deux sculptures disposés autours d'elle et la pièce comptait en tout et pour tout douze tableaux, huit autours de la colonne centrale et quatre sur les murs du fond de la pièce. Les plus grands représentaient les scènes clefs de l'histoire des Siths, les plus modestes des portraits de grands Seigneurs et d'Archivistes, notamment Darth Maeglon.

Siopë s'engagea dans la pièce, commença à en faire le tour et à admirer ses œuvres.


« Selon vous, Yana, pourquoi nous obstinons-nous à tout ceci ? demanda-t-elle en désignant l'ensemble des œuvres exposées là. »
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Heureusement, Dame Calliope approuvait de ses dires, et elle reçut une fois de plus des compliments de la part de la Seigneur Sith. Cela présageait de bonnes choses, même si elle savait que ça ne devait pas lui monter à la tête. Ne pas se laisser dévorer par l’orgueil, par la suffisance, continuer à réfléchir et à donner le meilleur d’elle-même, une tâche qui serait de plus en plus ardue si la Miraluka continuait ainsi ses compliments, mais Yana se savait capable de le faire.

Sa main se posa sur l’épaule de la jeune Zeltronne et elle l’invita à la suivre dans son bureau. Yana n’avait aucun problème avec ça et la suivit donc alors qu’elle prenait les devants. Les deux femmes passèrent à côté du grand holocron qui trônait au centre des archives tout en libérant des volutes de ténèbres. Son corps frissonna légèrement à la sensation du côté obscur qui remplissait l’air autour d’elle. C’était à la fois agréable, séducteur mais aussi froid et dérangeant. Elle ferma les yeux et déglutit avant de laisser de côté cette sensation. Ce n’était pas le moment pour ça.

Peu après, Yana se trouva devant une porte sculptée, sans doute en ébène, arborant à ses côtés deux vitraux décrivant pour celle de droite la première rencontre entre les Jedi Noirs, les exilés, et le peuple Sith. La jeune novice avait quelques doutes sur la signification de celle de gauche, quelque chose à voir avec le côté obscur sans aucun doute, mais les détails la dépassaient. Elle se concentra néanmoins sur Dame Calliope et fut surprise de la voir se piquer sur un cylindre dépassant de manière presque naturelle de la fresque, déclenchant l’ouverture de la porte.

Voilà un système de sécurité plutôt intéressant, puisqu’il fallait non seulement savoir qu’il fallait se piquer pour ouvrir la porte, mais il fallait également avoir le bon sang. Le seul moyen d’améliorer ce système serait de mettre un poison sur l’aiguillon, poison auquel elle serait immunisée. Enfin, il était inutile d’énoncer ce genre de propos pour l’instant, et la Sith lui posa une question. Est-ce qu’elle aimait l’art ? Voilà une question facile à répondre, pour une raison assez simple pour elle.

« Hmm, je suis d’avis que tout le monde aime l’art, mais il n’existe pas deux personnes avec exactement la même définition de ce qu’est l’art. »

Elle espérait que cette réponse lui suffirait. Après tout, un simple oui était une réponse trop aisée, et qui ouvrait sur une autre question, pourquoi ? Et cette question-là était bien plus complexe à aborder. Autant essayer de la tuer dans l’œuf. Yana regarda la pièce dévoilée par l’ouverture des portes. Fresque épique, des bustes, des peintures aux couleurs étranges et captivantes. Mais partout un point commun. Ça pouvait être considéré contre de l’art, oui, mais de l’art au service de l’Empire. Partout des Seigneurs Sith, des scènes d’histoire, captivant l’œil et l’esprit, faisant réfléchir. Associer le beau à la glorification de l’Empire, voilà qui était une idée intéressante. Yana n’était pas une spécialiste de ce genre de choses, mais elle n’était pas idiote.

Ainsi, lorsqu’elle lui demanda la raison de tout cela, de ces œuvres exposées partout, elle put prendre la parole sans avoir trop peur de dire des idioties.

« Il est évident que vous appréciez l’art sous de nombreuses formes, donc il fait sens d’en garnir votre domaine. Pour autant, ce n’est pas un simple art. Chaque tableau, chaque sculpture et chaque fresque apparait comme étant une glorification de l’Empire, ou de certains Sith ayant contribué à sa grandeur. Chaque pièce contribue à un ensemble glorifiant l’Empire. »

Elle attendit quelques secondes, regardant une fois de plus les œuvres autour d’elle avant de continuer.

« Donner une fonction au beau n’était pas quelque chose que j’avais envisagé auparavant, mais il est évident que c’est le cas ici. L’art fascine, et associer cette fascination à l’Empire est un concept assez intéressant en soi, qui peut être utile d’après moi pour faire grandir le patriotisme dans notre peuple. »

Et en effet, ça pouvait être intéressant d’étudier les effets de ce genre d’œuvres sur la productivité des masses et sur son moral. Il était évident que l’Empire était un état dur et autoritaire, dans lequel les gens pouvaient se sentir opprimés par moments. N’importe quelle méthode afin de faire grandir le patriotisme et remonter le moral des foules doit être exploitée. Pour autant, quelque chose la chiffonnait dans cette pièce.

« Pourtant, je trouve ça étrange que ces œuvres soient ainsi à l’abri du public, seulement vues par vos invités, qui portent normalement un avis déjà très positif sur l’Empire. Leur fonction première semble presque obsolète dans ce genre de contexte. Pour déstabiliser légèrement vos invités peut-être, occuper leur esprit et vous permettre de les étudier plus en détail au travers de leur réaction face à cet étalage d’art ? Pour vous sentir ici comme chez vous ? Vos motivations profondes me sont inconnues, je dois l’avouer. »

Et ce n’était pas plus mal. Si elle était trop transparente la fascination qu’elle émanait serait émoussée. C’était bien mieux ainsi pour le moment.
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« Hmm, je suis d’avis que tout le monde aime l’art, mais il n’existe pas deux personnes avec exactement la même définition de ce qu’est l’art. »

Une affirmation osée, infondée malheureusement. Non, l'art ne faisait pas consensus et certains combattaient vivement toute tentative de s'épanouir dans ce qu'il jugeait être de l'ordre de « l'inutile » ; ce n'était d'ailleurs pas chez les Siths que celui-ci trouvait ses plus fervents défenseurs. Que la novice en vienne à cette idée était d'ailleurs curieux. Le faisait-elle pour complaire ? Le pensait-elle sincèrement ? Difficile à dire sur un visage finalement aussi neutre. Elle n'était pas une Sith de souche, au sens où elle n'avait pas grandi parmi eux, peut-être fallait-il trouver là la réponse à cette drôle d'idée.

« Il est évident que vous appréciez l’art sous de nombreuses formes, donc il fait sens d’en garnir votre domaine. Pour autant, ce n’est pas un simple art. Chaque tableau, chaque sculpture et chaque fresque apparaît comme étant une glorification de l’Empire, ou de certains Sith ayant contribué à sa grandeur. Chaque pièce contribue à un ensemble glorifiant l’Empire. Donner une fonction au beau n’était pas quelque chose que j’avais envisagé auparavant, mais il est évident que c’est le cas ici. L’art fascine, et associer cette fascination à l’Empire est un concept assez intéressant en soi, qui peut être utile d’après moi pour faire grandir le patriotisme dans notre peuple. Pourtant, je trouve ça étrange que ces œuvres soient ainsi à l’abri du public, seulement vues par vos invités, qui portent normalement un avis déjà très positif sur l’Empire. Leur fonction première semble presque obsolète dans ce genre de contexte. Pour déstabiliser légèrement vos invités peut-être, occuper leur esprit et vous permettre de les étudier plus en détail au travers de leur réaction face à cet étalage d’art ? Pour vous sentir ici comme chez vous ? Vos motivations profondes me sont inconnues, je dois l’avouer. »

« Ne soyez pas si naïve, Yana ; L'Art n'est pas une évidence pour tout le monde. Regardez donc cette académie, vous ne l'avez rencontré pour la première fois qu'ici ! Même les statues des anciens Siths, en bas dans la vallée, sont laissées à l'abandon. Ici, Darth Orn et ses prédécesseurs ont cultivé le style « nous sommes du Côté Obscur » jusqu'au bout des ongles, s'imaginant que l'allégorie qui oppose la Lumière aux Ténèbres devaient également s'appliquer dans le domaine de la décoration d'intérieur. Outre cette volonté nihiliste, sensée accroître le malaise mais qui, à nous, nous donne juste envie de crier gare à l'absence de la moindre réflexion, circule également l'idée d'une « inutilité profonde de l'Art » qui n'en finit pas de pousser les plus obtus à l'écarter d'un revers de main.

Par ailleurs, avons-nous réellement donné ici une fonction à l'Art ? Notre Culture est celle de la Sith, notre pensée est rempli des grands noms de notre passé, notre imaginaire se complaît dans les plaines tourmentés de Korriban, dans les combats épiques dans lesquels s'opposèrent Sadow, Hord, Pall, Revan, Malack, Kun et tant d'autres. Il est vrai que dans ces peintures vous y trouverez la gloire et la grandeur, les hauts faits d'hommes qui en tous les points furent plus grands que nous le sommes maintenant, mais était-ce réellement notre volonté ? Ce résultat n'est-il pas simplement celui attendu par la fascination que ces toiles exercent ? Nécessairement, elles réactiveront des souvenirs, feront écho à une culture que nous partageons, la propagerons certainement sur des mondes qui l'ignorait jusqu'alors et, de là, serviront la cause de l'Empire mais notre volonté première n'était pas là. Notre volonté était de partager la grandeur, la force, l'éloquence de ce que nous voyons, de ce que nous sentons, le reste n'en est que la conséquence nécessaire. 

Quant à savoir pourquoi nos œuvres restent enclavées ici ? La réponse est simple et vous l'avez déjà entendue. Bien peu sont capables de comprendre la valeur de l'Art, sa capacité à être un vecteur du Sublime de ce que nous représentons. L'Impératrice Ynnitach s'est montrée réceptive à nos idées, notre titre de Seigneur le prouve, et la bienveillance avec laquelle elle a reçu notre œuvre est tout à son honneur. Cependant, ses réformes ont déjà grandement bouleversé notre Ordre, ce dont il avait grand besoin, et nos idées restent minoritaires ici. Nous sommes hérétiques. C'est pourquoi la prudence et la patience sont pour l'instant de mise, Artorias sera la preuve que nous avons raison, mais ça ne doit pas vous préoccuper pour l'instant. Finissons notre tour, et montons. »


Le Seigneur s'obéit et, ayant terminé le tour de son propre musée, gravit les escaliers qui menaient à son bureau. Se dévoilèrent aux yeux de Yana le bureau, massif, derrière lequel de grandes vitres sans teint donnaient sur les Archives qu'elles venaient de quitter, le petit salon qui le jouxtait, à sa droite, fait de fauteuil sobre mais confortable, capitonné, au velours que Siopë avait commandé rouge, était délimité par un grand tapis aux motifs complexes. Une table en bois ronde se trouvaient au centre de ce salon sur laquelle se trouvait une longue pipe effilée et son nécessaire. Directement sur la main droite de la Maîtresse des lieux, de nouveaux vitraux encadraient une porte qui donnait à l'extérieur sur un balcon qui surplombait la Vallée des Siths. Sur les murs, des teintures aux couleurs de l'Empire, des tableaux, et des armes antiques. Au sol, sur les dalles, était gravé en rainures argentés un grand motif géométrique dont le centre correspondait, au plafond, à la présence d'un magnifique lustre, largement étendu, qui à lui seul parvenait à éclairer la pièce, irradiant tout entier.

Siopë alla directement s'installer dans le salon, où elle s'alanguit sur l'un des divans, et attrapa au passage sa pipe qu'elle commença à préparer consciencieusement le temps que Yana s'installât à son tour. Quand ce fut fait, elle reprit la parole.


« Nous avons cru comprendre que vous aviez croisé la route de nos homologues jedis, Qu'en avez-vous pensé ? Sauriez-vous me raconter plus en détails ?

Le tabac prit feu dans le canon et le Seigneur en régula l'intensité jusqu'à stabiliser la combustion, elle en tira ensuite un long nuage de fumée qui vinrent composer une barrière évanescente entre les deux femmes.
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Yana fronça légèrement des sourcils en entendant la réponse de Calliope à ses dires. Chaque point était consciencieusement démonté, et elle ne comprenait pas comment c’était possible. Oh, pas le fait qu’elle avait tort, ça c’était tout à fait compréhensible, elle était loin d’être infaillible et elle le savait parfaitement. Non, ce qu’elle ne comprenait pas c’était le point de vue de Dame Calliope.

L’Art n’est pas une évidence pour tout le monde ? Pourtant au cours de sa courte vie, elle avait toujours vu autour d’elle une recherche de l’art, une recherche du beau. Que ce soit sur Zeltros, l’évidence puisque la recherche du plaisir était omniprésente, sur Nar Shaddaa, ou cet art se trouvait dans la musique, dans les danses, dans les lumières et dans les corps exposés. Bien entendu, ce n’était pas ce que tous appelleraient de l’Art, mais c’était quelque chose de recherché afin de faire apparaitre de l’émotion chez l’autre. Ne pouvait-on pas qualifier ça d’Art ?

Et puis sur Korriban, c’était différent, mais en même temps c’était une académie qui pouvait s’apparenter à une académie militaire. Il était évident que ce genre d’académies n’était pas le lieu privilégié pour de l’Art, donc l’espèce de… détermination vers l’utile plutôt que l’agréable semblait plutôt logique. Savoir que c’était quelque chose de différent, une manière de penser qui s’était généralisée parmi les Sith. Elle n’avait rien de vraiment déterminant à répondre. Ainsi, elle se contenta d’acquiescer après que la Seigneur ait fini de parler.

« Je vois, au vu de mes trajets avant mon arrivée, relativement récente d’ailleurs comme vous pouvez le savoir, dans cette académie, la recherche du beau et du plaisir était une qualité que j’avais rencontrée chez tous ceux que j’avais rencontré. Mais ici, il me semblait que l’absence de cette recherche était dûe au fait que ce lieu est une académie, un lieu dédié à l’apprentissage d’une discipline martiale.

L’idée même que ce soit quelque chose de généralisé chez les Sith est… dérangeante, je dois l’avouer, et pas quelque chose que j’aurais pu imaginer. Quel est l’intérêt de vivre si on ne recherche pas le beau, le plaisir personnel ? Absurde… tout simplement absurde. »


Elle soupira et secoua sa tête avant de continuer.

« Ensuite, je dois avouer que je suis loin d’être une spécialiste de l’Art. J’ai beau être capable de l’apprécier, je n’ai pas cherché auparavant à l’interpréter. Je manque donc cruellement d’expérience à ce sujet, et essaierai d’apprendre de vous. »

Et c’était là la vérité simple. Yana recherchait le plaisir pour chacun de ses sens. Essayer de comprendre le sens profond de ses réactions ne lui était pas venu à l’esprit auparavant et ce serait donc difficile pour elle de s’y mettre au début. A la fin de sa réponse, elles entraient à peine dans le bureau personnel de Dame Calliope. Il était opulent, et richement décoré, encore une fois avec des œuvres d’art.

La Sith s’allongea sur un de ses divans et l’invita à s’assoir, avant de se garnir une pipe et de commencer à fumer. Yana s’installa dans un fauteuil face à la Seigneur mais de manière toujours polie, sans s’alanguir comme son interlocutrice le faisait. Sa question trancha complètement des questions précédentes et fit froncer les sourcils à la jeune Zeltronne.

Les Jedi, hmm ? Ce qu’elle avait pensé d’eux… voilà une question difficile. Les Jedi qu’elle avait rencontrés étaient… hétéroclites pour le moins. Elle les avait croisés deux fois, sur Corellia et sur Dubrillion.

« Hmm, j’ai croisé des Jedi en deux occasions. Sur Dubrillion, comme vous avez pu le lire, où j’ai passé la majorité de ma mission à fuir les deux padawan qui nous poursuivaient en essayant de remplir les objectifs qui m’étaient imposés. Deux jeunes filles, un peu plus jeunes que moi, assez proche de ce qu’on pouvait attendre de padawan. Mis à part peut-être la Mirialane. Je m’étais décidée à ne pas tuer les gardes. Notre situation était plutôt tendue et énerver l’ennemi lorsque je risquais d’être capturée dans le cadre de la mission me semblait… aussi inutile que dangereux. »

Yana soupira légèrement, se rappelant les péripéties dans le bâtiment ennemi.

« J’eus l’occasion à un moment de tuer la jeune Mirialane, mais au vu des contraintes que je m’étais imposées, ça aurait été contrindiqué. Une attaque au sabre aurait attiré le même type de foudres que je souhaitais éviter, donc j’ai décidé de l’embrasser afin de la surprendre et la stupéfaire suffisamment longtemps pour accomplir ma mission. Plutôt une réussite. Par contre, par la suite elle m’a giflé au lieu de m’attaquer. Je dois avouer que ça m’a surpris. Une Jedi qui agit comme une adolescente normale ? Plutôt étrange. Enfin bref. »

Yana soupira une fois de plus, cette fois plus profondément.

« Ma première rencontre avec des Jedi se fit néanmoins sur Corellia. J’ai eu quelques infos qui avaient été intéressantes pour l’ordre et ai décidé de suivre une piste. J’y ai rencontré deux Jedi, un Whiphid et une Cathar. Les deux étaient… étranges. Leur comportement bien plus violent que je ne l’aurai pensé de la part de Jedi. La padawan était violente, presque autant qu’on pourrait s’attendre d’un Sith. Il est évident que j'en ai profité. »

Yana ferma les yeux, semblant en pleine réflexion.

« Que dire d’eux ? J’en ai vu trop peu, et ceux que j’ai vus étaient trop différents pour m’en faire une idée précise. Mais ils se refusent à accepter leurs émotions pour quelle raison ? Je comprends que dans certaines situations ce soit nécessaire, mais se contrôler ainsi presque en permanence ? Et pour quelle raison, par peur de sombrer dans le côté obscur ? Couardise et idiotie. Comment peuvent-ils espérer accomplir quoi que ce soit sans ressentir ? La seule raison pour laquelle ils semblent nous tenir en échec est leur capacité à travailler en équipe et leur cohésion, ainsi que notre tendance à nous retourner les uns contre les autres.

Après, je ne dis pas que le côté lumineux de la Force est inutile et intrinsèquement plus faible que le côté obscur. Je suis d’avis que chacun a ses forces et ses faiblesses, mais ce n’est pas le sujet il me semble. »


Yana se doutait bien qu’il était possible que la Sith embraye sur ce qu’elle avait dit, mais elle avait déjà beaucoup parlé, à voir ce que la Seigneur en pensait.
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« Je vois, au vu de mes trajets avant mon arrivée, relativement récente d’ailleurs comme vous pouvez le savoir, dans cette académie, la recherche du beau et du plaisir était une qualité que j’avais rencontrée chez tous ceux que j’avais rencontré. Mais ici, il me semblait que l’absence de cette recherche était dûe au fait que ce lieu est une académie, un lieu dédié à l’apprentissage d’une discipline martiale.

L’idée même que ce soit quelque chose de généralisé chez les Sith est… dérangeante, je dois l’avouer, et pas quelque chose que j’aurais pu imaginer. Quel est l’intérêt de vivre si on ne recherche pas le beau, le plaisir personnel ? Absurde… tout simplement absurde. Ensuite, je dois avouer que je suis loin d’être une spécialiste de l’Art. J’ai beau être capable de l’apprécier, je n’ai pas cherché auparavant à l’interpréter. Je manque donc cruellement d’expérience à ce sujet, et essaierai d’apprendre de vous.


– C'est parce que votre sang zeltron vous trompe, douce enfant. Pensez-vous que le monde entier puisse être hédoniste ? Recherche et la beauté, et l'art ? Quand tant des anciens siths ont voué leur vie à la destruction de toute chose ? Regardez donc ce monde ! Ce n'est ni les jedis, ni la République qui en fait un désert de poussière et de tristesse. Il n'y a que nous. Vous pourrez toujours nous dire que la destruction et le Chaos ont quelque chose de fascinant et que c'est dans cette fascination que nous pourrions trouver une forme et d'Art et, de loin en loin, de beauté. Mais nous vous répondrions que lorsque Darth Malack donna l'ordre de détruire Taris et contempla le spectacle, il n'y eut rien d'autre dans son esprit que le désir froid et calculateur de la mort de ses ennemis.

Bien sûr, bien sûr, le sadisme est une forme de plaisir mais, soyons réaliste, c'est le plaisir d'un gamin de huit ans s'amusant à faire brûler des fourmis avec une loupe, pas un nectar digne des dieux. »


Yana s'installa à la façon d'une élève bien éduquée, ce qui fit sourire intérieurement Siopë. Elle était méfiante, elle avait raison de l'être. Si elle s'était avachi sur ce sofa, on aurait pu y voir une forme d'outrecuidance. Enfin, si elle devait devenir sa première Apprentie, autant lui apprendre la façon d'être du Lella. Elle écouta sans mot dire le récit de la zeltronne, la trouvant facilement sujette au soupir, mais reconnut en elle un esprit critique et une capacité à l'initiative agréable. Yana parvint même à lui arracher un franc sourire en lui racontant son baiser volé. Était-ce là la célèbre « Zeltron way-of-fight » ?

Une évidence se manifestait pourtant, la jeune femme ne s'était pas entêté vouloir haïr ces gens qui, depuis la scission originelle, n'avaient finalement plus été, pour les Siths, qu'une espèce d'ennemi naturel fantasmé. Regardez donc Siopë ! Elle-même n'en avait jamais affronté de sa vie, comment, dès lors, nourrir haine et colère à l'encontre de ces parfaits inconnus ? Le sentiment avait besoin d'un portrait plus palpable qu'une simple légende pour s'accrocher. On pouvait détester une idée mais pour ce qui était de la haine, c'était un individu qu'il nous fallait.

Elle aborda ensuite la question de la dichotomie intrinsèque de la Force, le vrai nœud du problème auquel Siopë voulait l'amener et auquel elle arriva, malgré les détours.


« Vous avez votre pensée bien à vous, Yana, et loin de vous en blâmer, nous devons vous en féliciter. Ce n'est pas par l'obscurantisme que nous ferons de cet Empire un bel édifice, mais dans la mobilité de notre génie. Mais tout génie nous sommes, nous n'en restons pas moins mortel, et déjà nous sentons la soif parcourir notre langue, alors même que nous avons passé tant de temps à vous écouter parler. Aimez-vous le vin, belle enfant ? »

En attendant la réponse de la jeune fille, elle utilisa la Force pour ouvrir une carafe de cristal dans laquelle reposait un liquide sombre. Elle se servit un verre, de la même façon, un large balon, et fit flotter le récipient jusqu'à sa main libre. Avant de goûter à ce qu'elle savait être un délicieux vin de Serreno aux notes boisées, elle attendit la réponse de l'élève. Contrairement à beaucoup de ses congénères, la supériorité hiérarchique de Siopë ne lui donnait pas l'envie de se passer des bonnes manières et puis, un alcool noble comme le vin, gagnait beaucoup à être partagé.

« Cela fait longtemps que je n'en ai pas bu, mais de ce que je me souviens, j'avais une affection certaine pour cet alcool.

– Alors partageons ensemble ce plaisir ; il sera le premier d'une longue série, ce nous semble. »

Siopë servit Yana, de la même façon qu'elle s'était servi, et fit flotter le verre jusqu'à sa main tendue. Levant le sien bien haut à la façon d'un toast, elle annonça avec un sourire.

« Que commence à présent votre formation, Yana Silvasi. Novice parmi les Siths, vous devenez notre Apprenti dès lors, et ne quitterez cet enseignement qu'en rejoignant la Force ou en gagnant votre titre de Darth et votre place parmi les Siths. Buvez cette coupe jusqu'à la lie, sentez-en les parfums boisez, appréciez-en chacun des parfums : le sucre, le fruit, la sève, l'alcool. Enivrez-vous de la puissance de son corps et du rubis de sa robe, comme si vous savouriez-là la quintessence du Côté Obscur lui-même. Buvez, belle Apprenti. »

Certes, c'était un peu grandiloquent, mais, admettez-le, pour une déclaration solennel improvisée, le style était grandiose. Siopë porta à ses lèvres le liquide, du même mouvement que son Apprentie, bien que le sien fût plus timoré. Puis, une fois que chacune eut pu savourer volontiers le vin, elle reprit.

« Vous avez tantôt évoqué la dichotomie de la Lumière et de l'Obscurité de la Force. Qu'en pensez-vous réellement ? Comment concevez-vous ce pouvoir que nous manipulons ? »
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Yana hocha de la tête lorsque la Seigneur lui répondit, comprenant que son jeune âge lui jouait des tours lorsqu’il s’agissait d’avoir une vision objective dans ce cas précis. Enfin, comme elle venait de le dire, son jeune âge et le sang qui coulait dans ses veines. Elle ne pouvait objectivement comprendre une vie sans beauté, sans plaisir. Hédoniste convertie qu’elle était, ce genre d’existence était impossible à imaginer pour elle. Que répondre après ce genre d’analyse de la part de son interlocutrice ? Rien, elle ne pouvait vraiment rien dire, donc elle hocha de la tête, lui montrant son accord avec ses dires avant de poursuivre son récit, lui expliquant ses rencontres avec les Jedi par le passé.

Elle observa les réactions de dame Calliope face à elle, et ne put s’empêcher de sourire légèrement lorsqu’elle la vit amusée en réponse du baiser qu’elle avait volé à une padawan. Elle n’arrêta pas pour autant ses propos et continua à lui parler, son sourire toujours présent aux lèvres. Ses expériences n’étaient pas des cas d’école, et elle avait passé plus de temps à courir qu’à combattre des Jedi, mais elle n’était que novice jusqu’à présent, et jamais vraiment dans une situation pour laquelle le combat était approprié.

Son sourire s’accentua d’ailleurs très légèrement à la réponse que lui offrit la Miraluka face à elle. Encore des bons points. Elle voulait vraiment devenir son apprentie, et chaque point positif l’amenait vers cette conclusion. Pourtant, la proposition d’un verre de vin à la fin la prit au dépourvu, et elle regarda son hôtesse avec surprise quelques secondes avant de répondre.

« Cela fait longtemps que je n’en ai pas bu, mais de ce que je me souviens, j’avais une affection certaine pour cet alcool. »

Et c’était vrai. C’était un des premiers alcools que ses parents lui avaient offert à boire lorsqu’elle était petite. Pas assez fort pour lui faire quoi que ce soit, et le plus souvent remplis de saveurs. Un alcool parfait pour commencer son apprentissage du goût. Oh, elle n’en prenait pas beaucoup, un verre par repas pas plus, elle était toujours gamine après tout, mais c’est là qu’elle avait appris à le déguster.

La réponse de la Sith fit naitre une pointe d’espoir en elle. Est-ce que ça voulait dire que… Décidant de ne pas s’attarder sur des peut-être, elle lui sourit et prit le verre en main. Son sourire s’agrandit lorsqu’elle entendit la suite des propos de la Seigneur. Elle était enfin apprentie, son apprentie ! Elle était tout simplement heureuse, et elle savait que ça se voyait sur son visage.

« Je vous remercie de cet honneur Maître. »

Que dire de plus ? Rien, elle pouvait se prosterner et lui chanter des louanges, mais elle pensait que ce n’était pas vraiment approprié. Elle la remercierait en se donnant à cent pourcent dans son apprentissage. Elle donnerait de son mieux, afin de montrer à dame Calliope qu’elle n’avait pas à regretter ce choix.

Mais bon, il lui restait à déguster ce vin. Avant de le goûter, elle observa sa robe carmin, une très belle couleur rouge qui présageait de bonnes choses. Puis vit l’odorat, elle sentit les aromes boisés du vin, une très légère note fruitée qui lui réveilla les sens. Après tout, la plupart du goût se jouait au niveau du nez, il fallait donc bien ça pour se préparer à déguster le vin. Et enfin elle pencha le verre pour en prendre une gorgée, faisant glisser le vin dans sa bouche, autour de sa langue et contre son palais afin de le déguster au mieux. Il était bon, vraiment bon, un très bon cru, si ce n’était un grand cru. Enfin, ça n’étonnait pas vraiment la Zeltronne, dame Calliope donnait l’impression qu’elle était au moins aussi hédoniste, voire même plus que Yana.

Puis vint la question sur la Force, la deuxième fois qu’un Sith l’interrogeait sur la question. Elle avait donc déjà sa réponse préparée.

« La dichotomie de la lumière et de l’obscurité… Eh bien, personnellement, je parlerais plus de dualité que de dichotomie. Lumière et ténèbres… rien que cette métaphore indique une dépendance entre les deux. Il n’y a pas de lumière sans ténèbres, et il n’y a pas de ténèbres sans lumière. A partir de là, je préfère tout simplement considérer la Force comme une seule entité, utilisée différemment par les Jedi et les Sith. »

Yana reprit une gorgée de vin avant de continuer.

« Le côté obscur est agressif, constitué principalement de techniques faites pour agresser l’adversaire, et le blesser, voire le tuer. Pour l’utiliser, il faut utiliser nos émotions. D’après ce que j’ai lu, le côté lumineux requiert du calme et de la concentration pour son utilisation, et ses techniques ne sont principalement pas tournées vers le combat, mais plutôt pour des tâches plus subtiles. »

Une autre gorgée, un autre sourire.

« Il est intéressant de constater que la plupart des techniques Sith sont appropriées pour une utilisation en combat, situation durant laquelle il est normal de générer d’intenses émotions, tandis que les techniques Jedi sont plus appropriées pour des situations de la vie de tous les jours, durant lesquelles il n’y a pas lieu d’avoir d’émotions intenses. C’est ce genre de concept qui m’intrigue et me pousse à penser que la Force est unique, sans cette dichotomie que beaucoup aiment tant à imaginer. N’existe-t-il d’ailleurs pas des Jedi Gris qui utilisent à la fois le côté lumineux et obscur de la Force ? Des Sith qui passent du côté lumineux et des Jedi qui passent du côté obscur ? Pourquoi devrions-nous être limités à un seul côté de la Force donc, alors qu’il serait avantageux de pouvoir utiliser les deux ? J’aimerais pouvoir avoir réponse à ces questions à l’avenir, si vous me le permettez. »

Ce que Yana venait de raconter, elle savait que c’était à la limite de l’hérésie. Pourtant, elle n’avait pas peur. Cela faisait du bien de s’ouvrir comme ça, et dama Calliope étant son maitre, elle avait besoin de savoir ce genre de choses.
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D'instant en instant, Siopë ne cessait d'être plus certaine de son choix. Une Apprentie sachant goûter et apprécier le bon vin ? Inespéré dans un milieu comme celui-ci.

« La dichotomie de la lumière et de l’obscurité… Eh bien, personnellement, je parlerais plus de dualité que de dichotomie. Lumière et ténèbres… rien que cette métaphore indique une dépendance entre les deux. Il n’y a pas de lumière sans ténèbres, et il n’y a pas de ténèbres sans lumière. A partir de là, je préfère tout simplement considérer la Force comme une seule entité, utilisée différemment par les Jedi et les Sith. Le côté obscur est agressif, constitué principalement de techniques faites pour agresser l’adversaire, et le blesser, voire le tuer. Pour l’utiliser, il faut utiliser nos émotions. D’après ce que j’ai lu, le côté lumineux requiert du calme et de la concentration pour son utilisation, et ses techniques ne sont principalement pas tournées vers le combat, mais plutôt pour des tâches plus subtiles. Il est intéressant de constater que la plupart des techniques Sith sont appropriées pour une utilisation en combat, situation durant laquelle il est normal de générer d’intenses émotions, tandis que les techniques Jedi sont plus appropriées pour des situations de la vie de tous les jours, durant lesquelles il n’y a pas lieu d’avoir d’émotions intenses. C’est ce genre de concept qui m’intrigue et me pousse à penser que la Force est unique, sans cette dichotomie que beaucoup aiment tant à imaginer. N’existe-t-il d’ailleurs pas des Jedi Gris qui utilisent à la fois le côté lumineux et obscur de la Force ? Des Sith qui passent du côté lumineux et des Jedi qui passent du côté obscur ? Pourquoi devrions-nous être limités à un seul côté de la Force donc, alors qu’il serait avantageux de pouvoir utiliser les deux ? J’aimerais pouvoir avoir réponse à ces questions à l’avenir, si vous me le permettez. »

Les ravages d'année de religiosité ridicule au dépend de la réflexion et de la pensée rationnelle. Yana en était victime bien malgré elle, une victime tout de même et derrière elle toute la jeunesse impériale. Il fallait y remédier, en douceur, et dissiper l'idiotie par la clarté de la Raison.

« Yana, d'abord, nous commencerons par vous mettre en garde. Face à l'Inquisition, aux autres Siths que nous, tenez votre langue sur ces réflexions. Le Côté Obscur est triomphant et doit envahir le monde de ténèbres. Nous savons que trop bien la stupidité qui réside derrière ce dogme, mais il est celui de l’Église et nous devons pour l'instant nous y tenir – en public. L'Empire n'est pas une évidence pour tous les Siths, quand bien même il se trouve à être la forme première adoptée par nos ancêtres, imaginez si nous commencions dès à présent à réformer nos dogmes ? Bien que nous ne pensons pas qu'il s'agisse là de réformes puisqu'en réalité nous le voyons comme un retour aux valeurs premières, Soit.

Ceci dit, il faut que nous brisions rapidement quelques-uns de vos préjugés et des incohérences de votre discours. Pourriez-vous nous faire entendre le Code Sith dans sa version canonique, chère Apprentie ?


– Il est évident que je ne discuterai pas de mes croyances en public. Vous êtes mon Maitre, et êtes assez intelligente pour discuter calmement avec moi, que ces croyances soient fondées ou non, et c'est pour ça que je tenais à vous en parler.

Quant au code Sith, le voici :

La paix est un mensonge, il n'y a que la passion.
Par la passion, j'obtiens de la puissance.
Par la puissance, j'obtiens du pouvoir.
Par le pouvoir, j'obtiens la victoire.
Par la victoire, je me libérerai de mes chaînes.
La Force me libérera.


– Et là se situe toute l'incohérence de nos dogmes. N'avez-vous pas remarqué comme chaque objet est ici un moyen en vue d'arriver à une fin ? Le Sith doit utiliser la passion pour obtenir la puissance, il utilise ensuite cette puissance pour obtenir le pouvoir, et caetera. Et pourtant, d'un coup, « La Force me libérera » ? Celle-ci serait donc doté d'une volonté ? Alors même qu'elle n'est, dans nos dogmes, qu'un outil entre nos mains ?

Là se situe le nœud du problème. L'idéologie Sith voudrait que l'on s'affirme au-dessus de toute autre volonté et pourtant, il tente également de charger le « Côté Obscur » ou la « Force » d'une pensée propre capable de nous dominer.

Nous sommes absolument contre cette idée. Un outil ne peut être aussi l'artisan. Soit la Force est notre outil, soit nous sommes les outils de la Force. Nous ne supportons pas l'idée de n'être que l'outil d'une entité supérieure, c'est pourquoi nous la considérons véritablement comme notre outil.

De là, l'instrument est-il capable de corrompre le musicien ? Le cutter-à-fusion va-t-il faire de l'astro-mécano un être néfaste ? Le fait de charger les « côtés de la Force » et la Force elle-même d'une volonté entraîne chez les Siths une sorte de « désengagement » comme si leur égoïsme et leur libido dominandi – le besoin de domination des autres – était la résultante d'un effet secondaire qui n'était pas de leur fait. C'est cette forme de lâcheté que nous condamnons, et c'est avec fierté que nous proclamons notre envie de vivre et notre volonté de le faire sans nous soucier des faibles si ceux-ci n'ont pas la même ardeur à défendre leur droit de vivre.

Partant de ce principe, qui est fondamentalement le nôtre – à nous Sith, nous entendons – qui veut que la Force ne soit qu'un outil, selon-vous, Yana, que reste-t-il de ces « Côtés de la Force » ?


— Mmh, si la Force n'a pas de volonté, n'est qu'un outil entre nos mains, alors les côtés lumineux et obscurs ne sont qu'illusion; il n'y a que la Force et différents moyen d'y accéder et de s'en servir, tout comme un outil peut être utilisé pour de diverses tâches si l'artisan est compétent et éduqué.

Après, personnellement, bien que j'aie tendance à favoriser votre façon de voir la Force, Maitre, je ne suis néanmoins pas réfractaire à l'autre possibilité. L'existence d'une volonté de la Force n'implique pas que nous sommes ses outils. Après tout, les esclaves ont une volonté eux aussi. Je suis trop jeune et ai trop peu vécu en tant que Sith pour avoir une idée claire sur la Force présentement. C'est pour ça que je suivrai votre enseignement du mieux que je peux tout en gardant l'esprit ouvert.


Siopë claqua de la langue, un claquement si sec qu’il aurait aussi bien pu être une frappe sur le bout du nez de l’Apprentie.

« Faute fondamentale, Yana. Vous êtes morte. Ne jamais sous-estimer un être capable de penser. Les esclaves ne sont pas plus des outils que vous et nous. Ils sont la plus faible manifestation de la pensée, de la liberté et de la puissance, mais en tant que telle, ils sont déjà plus que le plus puissant des outils, car ils sont entitées pensantes et capables de volonté. Jamais votre sabre-laser n’aura l’idée de se planter dans votre dos. L’esclave, lui, le fera sitôt que vous lui en donnerait l’occasion sans qu’il n’ait à craindre de représailles.

Votre contre-exemple est donc caduque, jeune enfant, et nous ne pouvons l’admettre comme invalidant notre théorie. Cependant, nous apprécions votre esprit critique et votre capacité à mobiliser vos connaissances pour tenter de trouver les faiblesses de notre pensée. Il n’y a rien de plus fatigant qu’un apprenti se contentant d’avaler les dogmes les uns après les autres et de ne jamais remettre aucun d’eux en question. Très bien. La nuit s’amorce et notre journée fut sûrement aussi longue que la vôtre. Nous allons vous montrer vos nouveaux quartiers, vous irez dès ce soir récupérer vos affaires et vous installez. Nous vous voulons prête demain dès huit heure ; nourrie, propre, habillée en tenue de combat. Suivez-nous. »


Le Seigneur posa le verre de vin qu’elle venait de finir sur la table, se dirigea vers l’escalier qu’elle descendit dans un silence total. Elle se dirigea ensuite vers un pan de mur absolument lisse, glissa sa main sur un endroit comme les autres et un pic semblable à celui qui lui avait permis d’entrée dans l’enceinte même de sa tour sorti du mur.

« Piquez-vous là. L’ordinateur enregistrera votre ADN qui deviendra le seul moyen, hormis mon commandement, d’entrer dans vos quartiers ou au rez-de—chaussée de cette tour, le haut de l’escalier étant obstrué par un bouclier plus épais que ces murs si nous ne sommes pas présentes dans son enceinte ou si nous n’ouvrons pas nous-même la porte. N’ayez crainte, il faut que le sang soit chaud et frais pour que l’engin fonctionne. nous vous laissons découvrir seule vos quartiers ainsi que votre nouvelle garde-robe. »

Siopë sourit à son Apprentie avant de sortir de la tour pour aller vaquer à quelques affaires administratives. Elle laissait à son Apprentie le plaisir de découvrir seule l’escalier qui la mènerait dans les entrailles de Korriban, là où l’attendait une salle parfaitement ronde, d’une taille plus que raisonnable, avec en son centre un grand lit confortable, les diverses pièces s’organisant tout autour de ce lit à la façon de l’Orient dans un espace seulement délimité par des voiles diaphanes. Là, elle disposerait de tout ce dont elle avait besoin pour son épanouissement, lieu de méditation, lieu d’entraînement, bureau, accès aux archives via terminal, pièce d’eau, cuve de Kolto. Dans sa garde-robe, elle trouverait des bures neuves, blanches et noires, versions simplifiées de celles que portait son nouveau Seigneur. Elle serait ainsi, par l’habillement, désignait comme son Apprenti.


Spoiler:
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Yana sourit légèrement à la remarque de son Maître, Bien entendu qu’elle n’allait pas crier sous tous les toits ses propos. Elle n’était pas stupide et savait pertinemment que ce serait signer son arrêt de mort. Non, elle l’avait dit à Dame Calliope car cette dernière avait besoin de le savoir, et puis c’était tout. Par contre, la suite de ses propos, sur les incohérences dans son discours l’intéressa bien plus. Elle était toujours volontaire pour apprendre.

« Il est évident que je ne discuterai pas de mes croyances en public. Vous êtes mon Maitre, et êtes assez intelligente pour discuter calmement avec moi, que ces croyances soient fondées ou non, et c'est pour ça que je tenais à vous en parler.

Quant au code Sith, le voici :

La paix est un mensonge, il n'y a que la passion.
Par la passion, j'obtiens de la puissance.
Par la puissance, j'obtiens du pouvoir.
Par le pouvoir, j'obtiens la victoire.
Par la victoire, je me libérerai de mes chaînes.
La Force me libérera. »


La suite fut assez étrange. Dame Calliope s’efforça de démonter la possibilité que la Force soit un être sentient et la considérait comme simplement un outil. Le souci, c’était qu’elle ne le démontrait pas, elle partait tout simplement de ses sentiments, et de son dégoût à l’idée d’être dirigée par la Force au lieu de la contrôler. En soi, ce n’était pas un argumentaire qui était rationnel et bien construit, et malgré tout le respect que la jeune Zeltronne avait pour son Maitre, ça ne suffirait pas à la convaincre dans un sens ou dans l’autre.

Oui, elle ne savait pas vraiment comment considérer la Force, outil ou être pensant. Et alors ? Elle avait toute la vie devant elle pour ce faire. Elle refusait cependant catégoriquement de se laisser convaincre par des arguments plus dogmatiques et émotionnels que rationnels. Et puis bon, la Seigneur Sith considérait que si la Force n’était pas un outil, nous étions ses esclaves. C’était… légèrement exagéré comme idée. Un juste milieu serait peut être plus approprié.

Enfin, il lui fallait déjà répondre à la question de la Miraluka.

« Mmh, si la Force n'a pas de volonté, n'est qu'un outil entre nos mains, alors les côtés lumineux et obscurs ne sont qu'illusion; il n'y a que la Force et différents moyen d'y accéder et de s'en servir, tout comme un outil peut être utilisé pour de diverses tâches si l'artisan est compétent et éduqué.

Après, personnellement, bien que j'aie tendance à favoriser votre façon de voir la Force, Maitre, je ne suis néanmoins pas réfractaire à l'autre possibilité. L'existence d'une volonté de la Force n'implique pas que nous sommes ses outils. Après tout, les esclaves ont une volonté eux aussi. Je suis trop jeune et ai trop peu vécu en tant que Sith pour avoir une idée claire sur la Force présentement. C'est pour ça que je suivrai votre enseignement du mieux que je peux tout en gardant l'esprit ouvert. »


La réponse de la Seigneur ne se fit pas attendre, mais fut décevante. Elle était passée totalement à côté de ce que Yana voulait dire ! Elle ne considérait pas la Force comme une esclave, ce serait totalement stupide, mais elle voulait simplement dire qu’un être doué de pensé n’était pas toujours dans le rôle de l’esclavagiste, et qu’il en était peut être de même avec la Force, contrairement à ce qu’elle racontait.

La remarque à la fin lui fit néanmoins oublier ce léger souci et elle sourit en réponse. Elle était totalement d’accord avec elle. Pour pouvoir apprendre, il fallait savoir penser. Sinon, c’était un simple enregistrement que l’on débitait sans aucun apport personnel. Elle renonça donc à poursuivre l’argument, et suivit la Sith lorsqu’elle se leva pour lui montrer ses quartiers.

Le mur était parfaitement identique à tous les autres murs de la tour, et c’est pour ça que la jeune Zeltronne fut surprise lorsque la Sith y fit sortir un aiguillon par simple contact sur un endroit. Système de sécurité double. Non seulement il fallait son sang pour entrer, mais en plus il fallait savoir que ses quartiers se trouvaient à cet endroit. Ingénieux. Elle se tourna ensuite vers son Maitre et lui sourit.

« Je vous remercie, que ce soit pour m’avoir acceptée comme votre apprentie, pour ces quartiers, mais aussi pour notre discussion fort agréable et utile. Je tâcherai de faire de mon mieux afin que vous n’ayez jamais à le regretter. »

Elle ne savait pas quoi dire d’autre, et avec un dernier sourire son nouveau Maitre la laissa seule dans ses quartiers. Et quels quartiers était-ce ! Elle n’était pas habituée à cet agencement des pièces, séparées simplement par un voile diaphane, mais l’effet était très agréable, et cela donnait l’impression que les pièces étaient plus grandes qu’elles ne l’étaient. Il y avait exactement tout ce dont elle avait besoin pour vivre de manière pérenne dans l’académie, et de nouvelles tenues dénotant de son nouveau statut. Parfait.

La présence d’une pièce d’eau, sur Korriban, l’interpela et elle resta stupéfaite quelques secondes avant de laisser échapper un petit rire incrédule. L’eau était une denrée plus que rare dans ce monde mort, et c’était une des raisons pour laquelle elle se rendait aussi souvent sur Nar Shaddaa. Les douches soniques étaient viables, mais bien moins agréables. Et Yana avait l’habitude de ce petit luxe. Elle se promit néanmoins de ne pas en abuser.

Elle se laissa tomber sur son lit, sur le dos, et regarda le plafond, un grand sourire sur le visage. Sa vie d’apprentie commençait vraiment. Et elle était impatiente de voir où elle allait la conduire.

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