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L’aube aux doigts d’incarnat déposait délicatement sa rosée matinale sur le majestueux Temple Jedi d’Ondéron. La journée débutait calmement, la tiédeur de l’astre diurne se faisait déjà sentir. La délicatesse des jardins fleuris se conjuguait admirablement bien avec les courbes souples de l’architecture du Temple. Sa pierre claire et lisse renvoyait aux visiteurs l’idéologie même de l’Ordre, entre équilibre et sérénité. Un œil profane aurait pu croire que le Temple soit comme une sorte d’écrin sacré, impénétrable et occulte emprisonné dans un espace-temps parfaitement immobile. Mais il n’en était rien, le Temple Jedi était un formidable nexus de vie, d’énergie pure et un carrefour entre les races et peuples de la Galaxie entière. Tous réunis sous le même pavillon de la Force, poursuivant un même but, servir la paix et garantir la justice. Pourtant, ce jour qui était plus triste qu’on aurait pu le croire avait ébranlé l’Ordre Jedi. Les petits reptiles aviens peuplant les étendues arboricoles cerclant l’édifice et les multitudes de peuplades animales avaient étrangement décidé de faire silence, comme si ils se doutaient tous de ce qui était en train de se jouer tout proche de chez eux. Au bout d’une allée de pierres polies bordées de par terre de fleurs se dressait un mausolée à ciel ouvert, rectangulaire et sans mur, la voûte percée était soutenue par une douzaine de petites colonnades finement taillées et décorées. Au fond du mausolée, en haut de trois petites marches s’étaient présentés huit Jedi en bure, tandis qu’autour d’un corps inanimé levé sur un autel fait de bois et de roche s’était réuni une trentaine d’autres Chevaliers et Maîtres.

La plupart des grandes figures de l’Ordre étaient présentes. Le Grand Maître Saï Don, bien entendu, vénéré, sage parmi les sages, reconnu pour ses actes de bravoure sans commune mesure et ses faits de bataille éloquents. À sa droite était présent Gabriel Fyelën, membre du Conseil, serein et charismatique, son calme communicatif avait le don d’apaiser tout autour de lui, sa présence était rassurante. Alyria Von, probablement un des plus jeunes Maîtres de l’Ordre mais aussi un des plus valeureux. Experte du maniement du sabre-laser, d’une intégrité sans faille, sa beauté n’avait pourtant d’égale que le tourment de son passé douloureux. Lorn Vocklan, devant qui peu de personnes osaient hausser la voix. Un brin brut de décoffrage diront certain, mais indubitablement dévoué à la paix et à l’Ordre, sa vaillance et sa technique sabre au poing en faisait un adversaire redoutable. Et Tore Ae, qui les surplombait tous d’au moins quatre têtes, pacifiste et érudit, il avait vécu un exil duquel il était ressorti plus sagace encore …

Et il y avait Leto Vorkosigan accompagné de son Padawan, Kalen Nelaru. Les Jedi ici rassemblés avaient la mine des mauvais jours. Au centre, sans vie, mais le visage étrangement paisible et relâché, le vénérable Maître Jothal Nomrad, Noorien, qui laissait derrière lui un jeune apprenti d’une douzaine d’année. Tué en mission sur Iridonia, une planète particulièrement inhospitalière située dans la Bordure Médiane. Lorsque la méditation et les ‘’au revoir’’ silencieux furent terminés, certains Jedi ayant bien connus ce condisciple en parlèrent en quelques mots. Souvent justes, parfois maladroits, toujours sincères. Puis un premier chant de la part des huit Jedi sur leur promontoire s’éleva, et tandis que le feu purificateur vint s’emparer de l’autel et du défunt, une chape de plomb et d’intensité émotionnelle se fit sentir dans l’assemblée. Les visages se durcirent, les yeux se plissèrent, les appendices des Togruta, Twi’lek et autres Nautolan vibrèrent et des soupirs naquirent. Presque tous perdaient ici un camarade de valeur, un ami, un mentor, un modèle, ou  tout simplement un compagnon dont les hauts faits d’armes avaient largement dépassés le cadre intimiste du Temple Jedi. Une fois que le brasier avait formé de vives flammes, montant en pointe vers le ciel, un second chant fut entonné.

Thème musical de la scène


Leto senti une pression sur la manche de sa bure, à ses côtés, il baissa les yeux pour apercevoir une jeune fille Humaine. Il ne la connaissait pas, mais elle si. Elle n’avait pas plus de douze ans à vue d’œil, et à la lecture de son faciès laiteux, c’était la première fois qu’elle assistait à des funérailles Jedi. Sa voix tremblotante eu du mal à atteindre l’oreille attentive du Falleen, partagée qu’elle était entre la timidité et la volonté de ne pas se faire remarquer dans un moment délicat tel que celui-ci :

- « Pardonnez-moi Maître Vorkosigan, que chantent-ils ? Leto esquissa un sourire rassurant, sans décroiser les bras de sa large poitrine, il répondit à voix basse.

- Ils prient la Force d’accueillir l’esprit de notre ami défunt, ce sont des chants ancestraux que les Jedi offrent au mort de l’Ordre, pour leur souhaiter un dernier bon voyage. »

La jeune fille hocha silencieusement la tête, ses yeux, semblables à deux immenses joyaux bleutés des montagnes de Mygeeto fixèrent un instant le Falleen avant de retomber sur le feu. Un instant de recueillement passa, puis les Jedi se dispersèrent, seuls restaient quelques un d’entre eux pour disposer de l’autel et s’occuper du brasier à son tour mourant. Leto était prêts à s’engager dans les jardins du Temple en compagnie de son Padawan lorsqu’il aperçut, un peu en retrait une personne dont il ne se doutait nullement de sa présence ici. Il changea alors les plans de sa journée et en averti aussitôt Kalen avant de lui laisser quartier libre. Puis, il quitta l’allée pavée pour effleurer l’herbe vivace des abords.

C’était Evengellyne Belluma, avec qui il n’avait pas eu réellement l’occasion de s’entretenir depuis son retour de Tatooine, il y a déjà de cela plusieurs cycles. Il avait appris par l’intermédiaire de Nada-Ma Kendi que la jeune femme, suite à leur premier et explosif entretien avait sollicité une seconde rencontre. 
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Ce matin là marquait le début d'une journée particulière pour tout le temple. Evengellyne qui était depuis peu en congé, se leva aux aurores. Elle se dégourdit un peu les jambes à sa façon et alla se détendre sous l'eau fraîche de la douche. Le bruit de l'eau qui coulait réveilla sa meilleure amie qui frappa énergiquement à la porte, montrant ainsi son mécontentement. Malgré tout, Alicia devait reconnaître qu'au moins Evengellyne ne se lamentait pas sur son assignation en dehors du Medcorps. C'était déjà un point positif. Mais la jeune femme savait aussi que cela n'allait pas durée. Evengellyne ne supporterai pas plus de trois jours cette contrainte. Elle avait besoin de voir ses patients et de courir à travers les couloirs du Medcorps. Mais aujourd'hui l'esprit de la Zabrak de son amie étaient ailleurs. Ce n'était pas le jour à faire un reproche à la jeune médecin. Comme à chaque fois Evengellyne était morose. Elle n'aimait pas les funérailles. Non pas parce que c'était un jour où elle se devait de se tenir à carreau, non c'était autres choses. Les funérailles voulaient dire qu'un être avait rejoint définitivement la force. Cela voulait dire qu'un membre de sa grande famille n'était plus. Au bien sûr elle ne le connaissait pas vraiment, rien de très étonnant à cela, mai tout de même c'était une perte à laquelle elle ne se ferait probablement jamais. Alors aujourd'hui, elle ne sécha pas ses longs cheveux noirs, les laissant humides sur ses épaules. Elle ne se para pas non plus de ses boucles d'oreilles ni de quoi que ce soit. Elle arborait une tenue très sobre pour une fois.

Lorsqu'il fut l'heure de partir, Evengeelyne partit des quartiers des chevaliers en compagnie d'Alicia. Les deux jeunes filles se dirigèrent vers le jardin. N'aimant pas se mélanger de trop, la Zabrak laissa son amie avancée dans l'ensemble des jedi qui se regroupaient autour du mausolée. Evengellyne elle resta en retrait. Elle regarda simplement les autres et le corps qui était posé sur l'autel. Elle ne le connaissait pas, mais elle savait qu'il s'agissait d'un maître mort en mission. Elle avait aussi entendu parler qu'il laissait derrière lui un jeune padawan. La chevalier nota cela dans un coin de sa mémoire en se disant qu'elle ferait bien de lui proposer un rendez-vous dès qu'elle aurait reprit le travail. La perte d'un maître était une période difficile pour un padawan et en tant que médecin elle se devait de lui proposer son aide. Son esprit cessa de réfléchir lorsqu les premières notes du chant s'élevèrent. Eve ferma les yeux et se laissa submerger par les émotions qui fusaient dans la force. Un frisson parcourut son corps et instinctivement, la Zabrak frictionna ses bras. Puis il y eut un nouveau chant. Mais cette fois Evengellyne ne suivit pas les voix qui s'élevait. Une autre musique pointait dans l'âme de la jeune femme. Une musique aux airs de sa planète natale. Elle l'avait presque oublié ce chant sacré pour les Nevaariens. C'était une chanson moins funèbre que celle qui était chantée par les Jedi. Mais elle avait sa place. C'était ainsi que là-bas on honorait les morts. Dans son coin, Evengellyne chantonna ce petit AIR d'ailleurs.

Evengellyne chanta et chanta encore à voix basse. Elle chanta encore alors que la cérémonie prenait fin. Les jedi se dispersait le regard un peu vide. Alicia passa à côté de s camarade. Elle posa une main sur son épaule. Leur yeux se croisèrent et Evengellyne se tut pour de bon. Mais elle ne suivit pas Alicia. Elle resta là encore un petit moment les yeux humides par l'émotion. Alors qu'elle s'appétait à partir elle aussi, elle aperçut une silhouette qu'elle reconnue facilement. Leto Vorkosigan, il était là lui aussi avec son padawan. Un petit doute traversa l'esprit de la jeune femme. Nada-Ma avait-il transmit sa demande ? Bah elle verrait bien. Elle se dirigea alors vers le maître.

« Maître Vorkosigan, je ne pensais pas vous voir ici après la cérémonie. Je.. je suis contente de vous voir. Dois-je en conclure que votre mission sur Tatooine s'est bien déroulée ? Votre.. votre blessure, elle ne s'est pas ré-ouverte ? Vous êtes passé au centre médical pour contrôler tout cela ? »

Evengellyne s'arrêta un petit instant. Elle baissa les yeux et sa voix se fit plus hésitante, moins perceptible. Elle ne voulait pas trop en parler comme cela en pleins milieu du parc. Elle chercha un coin plus à l'écart et de fait plus approprié.

« Je..je voulais m'excuser. Je suis désolée pour l'autre fois... »

La jeune femme se dirigea ensuite vers un petit banc qu'elle avait aperçu. Tout en marchant elle reprit.

« Je suppose que maître Kendi vous a dit que je voulais vous voir ? Je ne pensais pas que cela arriverait aujourd'hui. Pouvons-nous en parler ? »
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Thème musical de la scène

Leto ressenti une vague de douceur envahir les environs. La lancinante nostalgie émise par les Jedi alentours se mêlèrent aux souvenirs, abstraite visualisation des sentiments passés qui naquirent avec des êtres précis, en des moments précis, en des situations précises. Mais c'était quelque chose en particuliers qu'il ressentait lorsque fut passé quelques secondes à flâner, là, au milieux des fleurs et des arbres offrant leurs ombres face à l'astre diurne. Une compassion profonde, une caresse venant se déposer sur son esprit, une émotion vive mais maitrisée, pure. Cette sensation émanait d'Evengellyne, dont l'aura parvint jusqu'au Maître sans mal, précédent d'ailleurs son être même. Elle s'adressa au Falleen d'une voix affable, infiniment plus apaisée que lors de leur première rencontre. Une pointe de timidité faisait vibrer ses mots, Leto esquissa un sourire. Comme à son habitude, sincère, mais peu visible. Il l'a laissa s'exprimer, puis la suivit en direction d'une assise faite de pierre sous un chêne d'Ondéron, majestueux être végétal séculaire, rassurant et immuable. Elle s'assit, mais lui resta un instant debout avant de parler :

- « Tout le plaisir est pour moi, j'osais espérer que l'ont se revoit, mais je dois avouer que cela fut plus rapide que je le croyais. Il prit une pause, puis en s'asseyant à ses côtés il ajouta : mais, ce n'est pas pour me déplaire. Nada-Ma m'a bien transmis votre message. »

Elle parlait comme à son habitude, enfin, celle que Leto lui devinait en dehors des situations où elle était en colère, comme elle avait put l'être devant lui ce tantôt. Car elle était de caractère, mais profondément amène et sociable. Elle se soucier des autres, de leur ressenti, de leur bien-être, c'était une médecin, elle était née pour cela. Leto se demandait néanmoins si elle était réellement rancunière eu égard à son naturel passionné et impulsive. Visiblement, non, pas par rapport à ce que Leto lui avait imposé en tout cas. Et quand bien même elle était Chevalier Jedi, elle était encore jeune, à son âge, Leto aussi était primesautier et goguenard avant de devenir flegmatique et modéré. En réponse à ses excuses, le Maître hésita à déposer doucement sa main sur son avant-bras, il ne le fit pas, se contentant de hocher la tête silencieusement. Il aurait voulu lui dire, pas la sermonner mais la guider vers une approche des choses plus avantageuse en rapport avec son rang de Chevalier et le comportement qu'elle devait adopter à l'avenir. Mais il y avait plusieurs problématiques. Tout d'abord le fait que la situation dans laquelle elle s'était retrouvée était tout à fait inédite et surprenante. Elle n'avait pas sut comment réagir, et c'était tout à fait compréhensible. Malgré sa sagesse et son vécu, pas sur que Leto aurait sut à sa place. Elle n'était pas à blâmer pour ce qu'elle avait fait, surtout que cela relevait d'un mal-être profond et insistant. Ensuite, Leto doutait de la commodité d'un sermon en ce lieu et en cette occasion. Il voulait lui venir en aide, car il n'avait pas changer d'avis sur le tourment qui l'a ronger et en était toujours autant conscient. Il ne voulait pas l'enfoncer, la houspiller ou tenter de lui faire une leçon de morale. Cela aurait été le meilleur moyen de la braquer, et de la faire renoncer à toute approche amicale avec Leto. Ce qui, par voie de fait l'empêcherait de la comprendre et de lui venir en aide. Il se contenta donc de garder le silence et d'accepter volontiers ses excuses.

Sans cesser de contempler son visage safrané aux délicates courbes, il dit :

- « Mon approche fut messéant, je n'aurais rien put obtenir de cette situation avec le comportement adopté. J'en suis sincèrement désolé. Il leva le visage vers le ciel, il fut ébloui par un rayon lumineux filtrant à travers la feuillaison de son abris naturel. Il se sentait bien, rarement aussi bien il fut depuis tant d'année. Sans quitter du regard l'infinité du ciel d'azur, il reprit : ma proposition tient toujours, sans vouloir vous paraître obtus, je crois être en mesure de vous aider. Ou en tout cas, j'en ai le souhait. »

Enfin, il détourna les yeux vers le mausolée. Les Jedi restés là faisaient peu à peu faiblir le feu par leur influence dans la Force. Trois d'entre eux tendaient les mains vers le brasier, le visage placide, tandis que les flammes disparaissaient à vue d’œil. Un autre avait récolté de façon extrêmement méticuleuse les cendres du défunt dans une urne en forme de coffre doré et gravé. Leto se souvint subrepticement les souvenirs des échanges constructifs et plein de sagesse qu'il avait eu avec Maître Nomrad. C'était un être d'une grande compassion, comme Evengellyne, il était un expert en histoire de la Galaxie et bien sur, plus particulièrement dans celle de l'Ordre Jedi. Il tenait de lui la compréhension profonde de plusieurs chapitre de leur histoire et avait toujours sut faire montre d'une objectivité sans pareille pour juger les évènements historiques. Objectivité qui ne pouvait exister sans une connaissance élargie et précise du sujet abordé. La connaissance du sujet... voilà qui menait les pensées de Leto vers quelques choses à laquelle il n'avait pas songé auparavant. Car il s'était porté volontaire pour venir en aide à la jeune Zabrak, mais avait-il été le seul ? D'autres Jedi, ou non sensible à la Force avaient-ils eut vent de ses tourments ? Qu'en disaient les gens du Conseil, et son Maître ? Qui était son Maître, était-il encore de ce monde ? Leto ne le connaissait pas, ou en tout cas n'avait-il pas de souvenir de quelqu'un ayant eut un jour sous sa tutelle Evengellyne qu'il ne connaissait pas non plus jusqu'à récemment.

Cependant, il hésita à nouveau. Il se demandait si la questionner de but en blanc sur son Maître serait éclairé. Et si cela faisait de nouveau ressortir des vagues de peine et de souffrance, des souvenirs face auxquels elle lutait jour après jour pour les repousser dans le tréfonds de sa mémoire. Peut-être que son mal-être venait en partie de là, les images désordonnées qui lui était venue brutalement aux yeux lorsqu'il avait malencontreusement sondé sa psyché ne l'avaient guère renseigné à ce sujet. Leto voulait agir avec finesse, il y tenait. Puis, il estima que la meilleure solution pour procréer le dialogue sans brusquer d'aucune manière son interlocutrice était encore de lui laisser le choix de comment et de quel sujet aborder. Toute analyse et tout échange commence par quelques mots, un rapprochement, patient et diplomate. Il fallait qu'Evengellyne ouvre son esprit, accorde sa confiance, ressente, ne pense pas, tel que pourrait lui intimer la Force Vivante, celle avec laquelle Leto était familier.

Et le Maître Jedi était persuadé qu'il était capable de répondre favorablement à la confiance que lui confierait la jeune femme. Son précepte était de se concentrer sur les êtres vivants et leur émotions, pas sur leur nature ou ce qu'il pourrait ou devrait faire. L'instant présent était primordial. Leto saurait la rassurer et la guider, il en était convaincu :

Il tourna son visage vers elle.

- « Voulez-vous me parler ? Je veux vous écouter, alors ouvrez-vous à moi, n'ayez crainte ... Êtes-vous seule ? » souffla-t-il calmement.



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Evengellyne, assise à côté du maître se détendit. Elle aimait être dans le jardin du temple et la compagnie du Fallen était loin d'être désagréable. Elle se sentait un peu honteuse de son comportement de l'autre fois. Elle le savait bien elle avait largement dépassé les limites fixé par l'ordre. Elle soupira de bien être avant d'affiché un petit sourire discret. Manifestement d'après ce que disait le maître Jedi, Evengellyne pouvait comprendre qu'il ne lui tenait pas rigueur de ce qu'il s'était passé dans l'enceinte du Medcorps. En y repensant la jeune femme ne savait plus comment aborder ce sujet. Elle s'était déjà excusée mais pour elle cela ne suffisait pas. Elle voulait lui montrer à quel point elle s'en voulait. Elle s'en voulait pour ses mots prononcer, pour ses gestes hautement déplacés et surtout, surtout se coup porter à l'endroit où il s'était blessé. Ce geste, comme elle pouvait se le pardonner. En tant que médecin elle avait failli. Mais à ces dires il était réellement content de la voir. La jeune femme ne put d'ailleurs empêcher un petit rire de s'échapper.

« Vous ne le savez peut-être pas mais vous m'avez déjà un peu aider maître. Votre intervention m'a obligée à prendre quelques jours de repos. Enfin ce n'est pas directement vous mais l'incident est arrivée aux oreilles de notre cher Cannelle et j'ai préféré les prendre de ma propre initiative plus que ce soit elle qui m'y oblige. »

Les yeux de la jeune femme suivirent le mouvement de la tête du maître. Evengellyne était curieuse de savoir quel était l'objet de l'attention du maître et qui l'avait détourné d'elle. Parce que même que la jeune femme n'avait rien dit, le fait que le Fallen l'avait fixé un certain temps ne lui avait pas échappé. Pourtant, elle n'avait rien dit préférant détourner le regard un peu gênée. Après avoir regarder le ciel, le maître avait poté son attention sur le mausolée où plutôt, les Jedi avaient célébré les funérailles de l'un d'entre eux. Eve prononça quelques mots dans sa langue natale pour rendre un dernier hommage au maître puis elle se tourna vers son interlocuteur.

« Les premières paroles que vous venez de prononcer peuvent être mal interpréter cher maître vous savez ? » dit-elle en rigolant. Sans le vouloir, maître Vorkosigan avait quelque peu briser la glace. Il avait donné le moyen à la jeune femme de faire une petite blague. La jeune Zabrak se leva, fit quelque pas et revint ensuite vers le Fallen. Elle regarda, avança jusqu'à lui, tendit la main vers son visage prête à lui pincer la joue pour s'amuser, mais se ravisa au dernier moment. Elle retourna s'asseoir et prit un air plus grave lorsque la question de son mal être revint sur le devant de la scène. Ne pouvant louper l'occasion de mettre une touche d'humour, la jeune femme ouvrit grand les bras en rigolant.

« Voilà je me suis ouverte ! » lança-t-elle en riant. Puis elle reprit sur un ton beaucoup plus sérieusement.

« J'aimerai effectivement vous en parlez. Vous avez vu des choses que je ne montre pas et je ne peux décemment plus faire comme si rien de tout cela ne s'était passé. En revanche votre question sur le fait que je sois seule ou non est quelque peu déplacé vous ne trouvez pas ? » dit-elle d'un ton taquin.

« Ma réponse sera donc mitigée. Quoi qu'il en soit si vous vous demandez si je peux en parler avec d'autres personnes que vous alors la réponse est oui. Alicia m'écoute régulièrement même si je n'aime pas lui imposer mes problèmes personnels. Quand autres Jedi, Cannelle a mainte fois essayer de me faire parler à ce sujet tout comme mon maître à l'époque sans grand succès. Il se trouve que je me suis vite renfermée sur moi et sur les cours que l'on me donnait au Medcorps. »

Evengellyne s'arrêta un instant et regarda le maître Jedi. Maintenant qu'elle était lancée elle ne pouvait plus revenir en arrière. De toute façon le Fallen à ses côtés en savaient bien plus que les autres puisqu'il avait découvert à quel point elle était encore marqué par cet événement même si elle prétendait le contraire en présence de tous les autres.

« Ce à quoi vous avez eut accès cette fois là était un souvenir du temps où je n'était encore que padawan. Plus précisément lorsque le temple fut attaqué... »

Elle n'acheva pas sa phrase. Elle était encore bien trop marquée par ces événements. Elle avait amorcé l'ouverture de son passé et cela lui faisait à nouveau mal.
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En temps normal, une conversation se composait d'une phrase ou deux, plus ou moins courtes énoncées par une personne, puis la réponse venait de ou des interlocuteurs. Or, dans le cas présent, Leto préférait tout d'abord laisser parler Evengellyne en se contentant de hocher la tête et de se monter attentif. C'était nécessaire pour la comprendre, l'analyser et adopter le bon comportement. Car les êtres doués de conscience, comme les Humains, les Zabrak, les Falleen et tant d'autres races vivantes dans la Galaxie étaient capables de communiquer autrement qu'avec de primitives logorrhées et des gestes abstraits. Ce qui, par voie de fait complexifié à l'infinie le sens de leur pensées, de leur actions et de leur propos. En sociologie, politique, commerce et dans un multitude d'autres domaines, on vous enseigne tout d'abord à écouter, observer et décrypter avant de répondre et de réagir. Là était la clé de la compréhension du comportement trouble de quelqu'un, ce genre de connaissance n'était d'ailleurs pas inutile aux Maîtres Jedi afin de guider au mieux leur Padawan sur la route complexe et parfois sinueuse de la Force.

Ah, Cannelle d'Este, la guérisseuse en chef du MedCorp. Jeune, mais esthète d'un art délicat, celui du soin par la Force, elle avait fait preuve d'une évolution fulgurante lorsqu'elle fut passée Chevalier Jedi, si bien qu'elle put devenir une des figures de proue de tout l'Ordre très vite. Leto se souvenait avec amusement la voir se presser dans les coursives du Temple Jedi afin d'être ponctuelle à ses différents cours, chose qu'elle n'arrivait jamais à faire. À cette époque, elle devait avoir treize ou quatorze ans, Leto était tout jeune Maître et songeait à prendre un second disciple déjà. C'était une femme élégante, attentive quoique un peu caractérielle.

Après que la Zabrak eut finit de s'exprimer pleinement, Leto laissa planer le silence un instant. Il fallait qu'il ordonne ses pensées afin d'aborder chaque chose comme il le fallait. Il perçut que la mélancolie avait déposé son épais voile froid sur le cœur de son interlocutrice.

- Vous avez un sens de l'humour très développé, c'est bien. Dans certain cas, l'humour peut-être considéré comme une forme de force mentale, savoir rire de ses malheurs peut vouloir dire que vous êtes prêts à affronter pire. Il soupira. Pourtant, ça peut aussi vouloir dire qu'on se cache, qu'on refuse d'affronter la douleur en face, c'est un mécanisme de défense pour ceux qui essayent de se convaincre que tout va bien.

Il y avait aussi ceux qui se muraient dans le silence car ils pensaient dur comme permabéton qu'ils pouvaient s'en sortir seuls, peu importe les souffrances psychologiques endurées. C'était son cas jusqu'à récemment, et même si il avait semble-t-il surmonté son passé au point que ce ne soit désormais que de vagues mirages à l'horizon, cela n'avait pas été gratuit. C'était au terme de presque une décennie de turpitudes, de doutes et de solitude qu'il avait sut reprendre le dessus. Et cela, Vorkosigan voulait à tout prix l'épargner à Belluma. Car si lui avait était Maître déjà à l'époque où il avait dut affronter cette dure épreuve, qu'adviendrait-il de la jeune femme qui sortait tout juste de son initiation de Padawan ? Leto pensait avoir déjà la réponse. L'aigreur, la colère, la peur et la solitude finirait par l'envahir, c'était la porte ouverte à la souffrance, au Côté Obscur.

- Quand je demande si vous êtes seul, bien sûr, je parlais de vos relations amicales, je voulais savoir si vous aviez quelqu'un à vos côtés pour vous soutenir quotidiennement, en dehors de vos confrères du Medcorp. En accompagnement de son explication, il fit quelques gestes de la main comme pour balayer un insecte volant qui venait l'agacer.

Elle venait de parler de son Maître. Et aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, il n'avait jamais entendu le nom d'Evengellyne Belluma avant de faire sa rencontre, il n'avait donc pas connu son Maître. Ou peut-être bien que si, sans savoir qu'il fut le mentor de cette dernière. Quoiqu'il en soit, ce dernier n'était visiblement plus là, en tout cas c'est ce que le Falleen en avait conclu. Si non, pourquoi n'était-il pas présent pour soutenir son élève ? Puisque selon les propos d'Evengellyne, il n'était pas ignorant de ses problèmes. Voici peut-être un nouvel axe de réflexion qui apporterait plus de compréhension aux origines et à la véritable nature des souffrances de la jeune femme. Leto avait bien l'intention de se renseigner sur le Maître mystère. Mais pour le moment, il se devait de proposer des solutions à la Zabrak, cela allait être compliqué, il ne doutait guère qu'il soit délicat de trouver le remède miracle à la première tentative. Mais rien ne coutait d'essayer en commençant parce qu'il avait en tête dés à présent :

- « Vous connaissez la théorie du psychologue Nubien Théom Naberrie ? Il pense que songer à des faits douloureux et de lourde gravité dans une situation banale ou de plaisir, peut contribuer à rendre ces faits moins douloureux par opposition. La mise dans de bonne disposition de l'esprit aiderait à relativiser et surpasser la douleur, et cela passe par l'adoption d'un nouveau climat, de nouvelle activité, un nouveau rythme de vie et une nouvelle ambiance dans laquelle s'épanouir. »

Ceci était une théorie comme une autre, puisque la psyché d'un Jedi était après tout équivalente à celle de presque n'importe qui d'autre. Dans le sens où si on a pas été averti, pas préparé et pas protégé, une souffrance psychologique pouvait être aussi vive que pour n'importe qui d'autre.
Pourquoi ne pas tenter cela ? Peut-être fallait-il qu'Evengellyne s'extirpe de son quotidien, même si Leto mesurait parfaitement son amour et sa passion pour le MedCorp. Pourquoi ne pas réclamer au Conseil l'affectation à des missions de négociation et de diplomatie, où elle pourrait voyager, venir à la rencontre de nouvelle culture ceci dans le but d'acquérir un nouvel angle de vision des choses. Il fallait voir autrement, penser autrement, trouver un moyen de relativiser, accepter le passé et croire en l'avenir.
Le Jedi n'est pas interdit de se faire plaisir, sauf si cela interfère avec sa discipline, sa capacité de jugement et l'équilibre de son intellect, et sauf si cela prend le pas sur son devoir de dévotion envers autrui. La privation et la torture n'est pas ce que voudrait la Force pour les Jedi, même si il y a des limites. C'est ce que pensait Leto, il n'était pas aussi dogmatique que certain voudrait le faire croire. Puis il pensa à une autre façon de voir les choses, peut-être qu'en savoir plus sur l'éducation de la Force que la jeune femme avait reçue pourrait l'aider à traduire et apaiser ses souffrances.

- « Quel courant de la Force observez vous, avez-vous était éduquée selon la Force Unificatrice ou la Force Vivante ? »

Une idée improbable et surprenante commençait à germer dans le fertile jardin d'imagination du Falleen, bien qu'indépendante de l'orientation de la Force de la jeune femme. Il réfléchissait encore à comment formuler cela et surtout peser le pour et le contre.

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Evengellyne laissa aller son regard dans le parc. Elle respira l'air et souffla longuement comme si elle sortait d'un entraînement long et complexe. Elle devait se concentrer pour ne pas replonger dans ses souvenirs qui remontaient peu à peu à la surface. À l'époque, elle avait pensé qu'il valait mieux pour elle de les enfouir dans les très fond de son âme. Enfant, elle ne pouvait pas avoir à quel point cela serait douloureux de les ressortir si longtemps après. Et pourtant c'était bien le cas. Comme d'une blessure qui ne s'était jamais refermée son cœur saignait comme aux premiers jours. Avec le temps elle avait pensé qu'elle finirait bien par l'oublier, lui, ce jour maudit et toute cette tristesse qu'elle ne pouvait exprimer. C'était sûrement étrange mais elle avait l'impression de le perdre une seconde fois, comme si pendant tout ce temps elle n'avait eu de cesse que de le retenir au près d'elle. Parce que sûrement c'était plus facile de ne pas penser pour ne pas souffrir. Oui c'était ça, elle s'était plongée dans les études pour ne pas penser. Parce que lorsque l'on ne pense pas, alors on crois que l'on souffre moins. Hérésie fatale, elle le savait à présent. On oublie jamais rien on vit avec ou du moins on essaye de vivre ou survivre sans blesser tout ceux qu'on aime. Evengellyne entendit les quelques mots du maître assis à ses côtés. Il venait de faire une petite remarque sur son sens de l'humour. Mais le reste de la phrase, la jeune femme ne l'intégra pas. Parlait-il réellement pour elle ou pour lui ? C'était une réelle question que la chevalier se posait tout en gardant les yeux fixés au loin. Ce qu'elle regardait ? Rien en particulier à dire vrai. Ses prunelles grises se perdaient plus dans l'horizon qu'autres choses. Ce n'est que lorsque le maître rebondit sur sa petite blague qu'un rire à moitié étouffé sortit comme par surprise de ses lèvres. Il se reprenait était cela amusait beaucoup sa jeune consœur. Sans attendre plus longtemps, Evengellyne vint lui apporter la réponse qu'il semblait vouloir.

« Je le sais bien. À vrai dire, oui j'ai Alicia ma meilleure amie et camarade de chambre. Je dois avouer qu'elle m'est d'une réelle aide. Elle me soutient et je dois l'avouer à vite appris à ne pas trop chercher les explications de front. Et puis plus récemment, il y a Luke Kayan de qui je me suis rapprochée et je dois dire que notre vision des choses assez différente me fait un bien fou. Heureusement pour moi il a «accepter» de me connaître un peu plus. »

Eve rigola et puis laissa le maître poursuivre ce qu'il avait à dire. C'était sûrement intéressant.. ou pas. Lorsqu'il, commença à parler d'un psychologue Nubien, le cerveau de la jeune femme fit des nœuds interminable. Où voulait-il en venir ? Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait pas non plus la vision de ce type. Et puis elle comprit. Un nouveau rythme de vie. Voulait-il lui suggérer de quitter le Medcorps ? De partir loin d'ici ? Son cœur se serra. Elle avait l’impression d'étouffer. Comment pouvait-il dire une chose pareille. Le Medcorps s'était devenue sa vie, sa raison d'être au temple. Elle avait trouver sa voix. Le lui retirer c'était la tuer. Elle ne pouvait pas vivre sans, elle ne savait tout simplement pas.

« Non ! »

Ce fut le seul mot qu'elle sortit alors. Un cri du cœur, un appel au secours. Non, elle ne quitterai pas le Medcorps et déjà ces jours de congés commençait à lui paraître long. Alors même qu'elle savait que ce calvaire prendrait fin sûrement bientôt, elle avait de plus en plus de mal à le supporter. Il enchaîna ensuite sur une question qui l'intéressa nettement plus. Il voulait savoir qu'elle conception de la Force la Zabrak suivait. Evengellyne sourit et porta toute son attention sur le maître Jedi à ses côtés.

« Et bien mon maître Yin était, enfin est un adepte de la force Unificatrice comme beaucoup de Jedi ici je suppose. C'est donc en premier lieu cet enseignement que j'ai suivi. Mais je dois avouer que j'ai moi-même développer ma propre vision de la Force en faisant un petit mélange entre les deux tendances d'apprentissages. Après tout il faut bien savoir faire ses propres armes, n'est-ce pas ? »

Evengellyne ne poursuivit pas pour le moment son développement. Elle était curieuse de savoir comment le maître allait réagir face à cela. Et puis elle apprendrait peut-être elle aussi quelle conception de la force maître Vorkosigan suivait. Sur ce dernier point, la jeune femme avait une petite idée. Mais elle n'en était pas certaine et c'était le moyen de le savoir une bonne fois pour toute. Elle attendit donc que le Fallen reprenne la parole. Elle était bien évidemment prête à expliciter davantage sa propre conception de la Force liant force Unificatrice et force Vivant si toute fois le maître le lui demandait.
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Leto sourit.

Il avait déclenché une nouvelle réaction éprise de passion et de vivacité de la part d'Evengellyne. Une fois n'était pas coutume, le Maître avait visiblement l'art et la manière de la faire réagir. Mais cette fois-ci, contrairement à la première fois où sa réaction fut beaucoup plus vive et brutale, c'était son intention. Il voulait savoir ce qu'elle aurait à répondre devant l'éventualité, ou du moins le semblant d'éventualité de voyager vers d'autres horizons, de quitter le MedCorp. Même en expliquant brièvement une de ses théories, Leto se doutait que cela ne fonctionnerait pas. La Zabrak était viscéralement attachée à sa bouée, le Medcorp, et l'a forcer ou lui demander à nager d'elle-même vers d'autres mers était bien trop rapide pour le moment. Même si le Falleen ne doutait pas qu'elle puisse y parvenir un jour ou l'autre. Elle avait le temps. Le temps de guérir. Si elle ne voulait pas voir d'autre chose, occuper de nouvelle activité et rencontrer de nouvelle personne pour relativiser, observer sa situation d'un œil nouveau et vaincre ses doutes, ce n'était pas si grave en soi. Car Leto avait plus d'un tour dans son sac. Tout ce qui comptait, c'était de ne pas brusquer la jeune femme.

- « Qui de mieux que Luke Kayan pour se montrer patient et compréhensif. C'est le plus remarquable des élèves de Maître Don, il n'est pas Miraluka, et pourtant il est handicapé physiquement comme eux. Son enfance ne fut que moquerie et humiliation. Mais c'est un Jedi valeureux. »

Leto acquiesça d'un hochement de la tête à ses propres paroles, convaincu du bien fondé de celles-ci. Evengellyne était bien tombée avec le jeune homme, il était de nature calme et ouverte, pas rancunier pour un sous malgré son adolescence difficile et doté d'une véritable sagesse. Son parcours avec Maître Don en avait fait un Jedi extrêmement prometteur, à tel point que certain de ses confrères voyaient déjà en lui le prochain Grand Maître de l'Ordre, quand bien même d'autres figures de proue pouvaient largement prétendre à ce titre aussi.
Puis elle évoqua son mentor, Yin. Ce nom ne disait définitivement rien à Leto, non, il ne l'avait pas connu. Cette piste était donc caduque, il ne pourrait l'exploiter pour comprendre, savoir. Mais il se renseignerait tout de même pour faire la lumière sur la situation officielle de ce dernier.

Elle avait un avis intéressant sur le débat qu'avait ouvert le Maître. Et elle nota juste, comme bon nombre des Jedi contemporains à elle, elle avait été formée selon la Force Unificatrice. D'après Leto plus simple à comprendre car plus dogmatique, plus rigide, plus balisée. La Force Vivante qu'il observait était plus fluide, plus ponctuelle, elle pouvait s'adapter au cas par cas, loin des jugements et attitudes péremptoires que pouvaient adopter les autres Jedi. La Force Vivante était néanmoins plus complexe, avec elle, aucune sensation n'avait de réelle traduction tant cela dépendait de la personne qui en était le sujet. La Force Vivante se basait sur l'instant présent, sur le ressenti pur, sur les êtres vivants et les liens qui les unissaient. La Force Unificatrice donnait de l'importance à la globalité, au temps et aux multiples futurs, futurs vus dans des visions et des divinations et qui ensuite devaient être interprétés par les Jedi. Un exercice délicat car même avec la Force, toujours en mouvement était le futur.

- « La Force Vivante peut vous permettre de vous attardez sur l'instant présent, et non plus songer à outrance au passé ou au futur. Débuta-t-il. La Force Vivante vous enseigne à être plus réactive, plus souple, moins doctrinaire que la Force Unificatrice. Ce courant est relativement peu apprécié par nos confrères, mais j’estime qu'il offre une vision plus exacte de notre environnement même si parfois cela devient compliqué de comprendre la Force. Car avec la Force Vivante, ce qu'elle a à nous dire change constamment, rien n'est jamais identique d'une minute à une autre. 

Il fut interrompu par un jeune Padawan Humain qui passait par le parc et qui vint à sa rencontre.

- Bonjour Maître Vorkosigan. Il s'inclina, Leto répondit à sa révérence d'un signe de tête reconnaissant et l'invita à s'exprimer. On m'a chargé de vous transmettre un message, on vous fait savoir que les Sénateurs de Naboo, Metellos et Muunilinst désirent s'entretenir avec vous.

- Par holo-conférence ?

- Oui Maître.

- T'as-t-on dis ce qu'ils voulaient ?

- Je crois savoir qu'ils aimeraient vous entendre les rassurer sur les positions de l'Ordre Jedi vis à vis des récents évènements. » Répliqua le jeune novice en hésitant un peu. Ce n'était peut-être pas la raison officielle, mais l'interprétation perspicace du jeune homme eu tôt fait de convaincre le Falleen.

Il ne serait pas facile d'écouter et débattre avec les trois Sénateurs à la fois. Si il savait qu'il pourrait compter sur ses alliés au sein du gouvernement de Naboo, les autres pourraient lui poser tout un tas de soucis. Metellos était l’éternelle rivale de Coruscant et ce dans touts les domaines : industrie, art, culture, urbanisation excessivement déshumanisée, renommée galactique... le Sénateur de ce monde faisait régulièrement tout son possible pour s'opposer à l’entièreté du Sénat car considérant que la République était vendue injustement à Coruscant plutôt qu'à Metellos. Tandis que Muunilinst était le monde natal des Muun, des êtres calculateurs et méfiants de nature, spécialisés dans la gestion d'établissements bancaires. La Galaxie toute entière ne pouvait fonctionner sans les instituts financiers de cette race avare et égoïste. Négocier avec eux ne serrait pas une mince affaire. Il congédia le Padawan après lui avoir répondu qu'il allait de ce pas répondre aux sollicitations des Sénateurs, puis reversa son attention sur Belluma.

- « Le devoir m'appelle, comme le dit le dicton. Il se leva puis salua son interlocutrice. Je serais heureux de pouvoir à nouveau m'entretenir avec vous. Il s'apprêta à tourner les talons lorsqu'il décida de confier une dernière réflexion à la Zabrak, de quoi pouvoir la faire réfléchir et la guider vers la bonne direction, l'espérait-il. N'oubliez pas, la Force Vivante peut vous aider à relativiser, vous immerger dans l'instant présent et affronter vos démons passés. »

Puis il partit.

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