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« L'Espoir, c'est la jeune génération. Il n'y a qu'en ça qu'il peut résider. »

Le Temple, vestige d'une époque oubliée, et promesse d'un avenir radieux et encourageant grâce à un groupuscule de Jedi qui avait reçu la tache de le rétablir de manière entière sous la direction du très estimé Maitre Berryl. Et vu d'ici, de son extérieur, d'un parc non loin qui en bordait le coté est, Gabriel ne pouvait être que fier de ses confrères.

Aussitôt que ses yeux se fermaient, et que son esprit se laissait aller à parcourir le monde, l'espace autour de lui, il lui semblait déjà comprendre pourquoi ce lieu avait été choisi. Un lieu précis, baigné dans un halo de calme presque étonnant lorsque l'on sait par quoi l'endroit était passé. Mais malgré les assauts et le temps, le Jedi aurait parié que n'importe qui aurait pu trouver le calme dans la salle aux mille fontaines, et espérait bien avoir l'occasion de le vérifier par lui-même au terme de ce qui l'amenait sur Coruscant en ce moment.

Une naissance... Quoi de plus merveilleux que ce moment béni où la vie d'un petit être vient engayer le coeur d'une maisonnée ? Quoi de plus prometteur pour l'avenir que de se voir congratuler d'un digne héritier, pour lequel les mois qui ont précédé se sont vus agrémenter de projets, d'imagination de ce qu'allait être l'avenir ? Ainsi, les parents réfléchissent non seulement au nom que portera l'enfant, mais à la chambre qu'il aura, ou encore à ses premiers pas, ses premiers mots, ses premiers sourires, ses premières réussites et même ses premiers échecs dans la vie.

Tant de choses, qui nous font oublier un test, une banalité, et pourtant une banalité réellement importante. Un test sanguin, réalisé à la naissance dans les hôpitaux de la République, et qui révèle de manière invariable si l'enfant à le potentiel d'utiliser la Force, de la manier. Test négatif, les projets prendront forment. Test positif, l'enfant sera, selon la loi en vigueur, confié aux Jedi pour son enseignement. Car un pouvoir -grand ou petit- entraine des responsabilités. Et ce pouvoir -celui-là en particulier- se doit d'être canalisé.

Et bien entendu, la nouvelle d'un test positif est loin d'être souvent bien accueillit. Gabriel pouvait le comprendre, lui qui avait entendu jadis parler de l'esclandre qu'avait failli faire son propre père, qui fut alors calmé à l'époque par la mère qu'il avait eu. Souvent, les Jedi se frottaient aux insultes, aux regards noirs et même parfois empreints d'incompréhension des parents qui, bien que connaissant lois et Jedi, ne pouvaient que s'interroger ou s'offusquer de la situation en présence. Venait alors au Jedi chargé d'aller chercher l'enfant la lourde tâche de faire preuve de tact, de finesse, afin de ne pas trop révéler du mystère qui entourait la formation qui attendait l'enfant mais de rassurer tout de même la famille en cause. Et cela avec les détails comme "aucun attachement".

C'était le détail crucial, la raison de la présence de Gabriel ici. Un enfant était né, avec un taux de midi-chloriens non-négligeable. Et évidemment, un Jedi avait été envoyé. Un Jedi qui était revenu bredouille, ne pouvant faire face aux parents et pour cause : que faire quand ceux-ci sont des dignitaires ? Des gens avec une certaine prestance ? Elora devant participé à un entrainement commun avec d'autres Padawans de son âge, Gabriel fut envoyé. Un choix mû peut-être de son tempérament, mais non sans un conseil empreint de sagesse : se tourner vers un médiateur de poids -sans mauvais jeu de mots-. En effet, les dignitaires et parents se trouvant être Bakuriens, le Conseil Jedi suggéra l'idée de solliciter l'aide du Sénateur de la Planète, afin de faciliter la tâche du Maitre Fyelën, une idée que ce dernier accepta avec enthousiasme.

Quoi de mieux qu'une personne connue et de confiance pour faire passer une idée ? Et même, cet acte pouvait poser les premiers pas, ou les pas suivants, d'une entente entre le dit Sénateur et l'Ordre lui-même. Et la Force elle-même savait qu'en ces temps sombres, tels appuis pouvaient se révéler utiles.

-"Sénateur Rejliidic, c'est un plaisir de vous rencontrer enfin..."

Des mots que le Jedi prononça, avant de se retourner vers le Sénateur qui approchait. Et accompagnant la parole du geste -un salut respectueux de la tête, accompagné d'un non-feint mouvement de torse visant à rappeler la différence aristocratique existant entre les deux personnages-, Gabriel reprit en se redressant :

-"Vous avez les salutations du Conseil et du Maitre Anya Jeseladai. Pour ma part, je vous remercie du temps que vous m'accordez."
Ragda Rejliidic
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Au moins celui-là savait faire preuve d'un minimum de politesse, pensa le Hutt, en arrivant à porté de voix du Jedi.

« Un plaisir partagé... Vous devez être Maître Fyelën...» répondit-il simplement, sans grande conviction. Son faciès disgracieux, demeura sévère. « Effectivement, le temps est bien un luxe dont je ne dispose pas. Si vous pouviez en venir au fait, et m'expliquer dans les détails ce que vous attendez exactement de moi. »

Il s'adressait à son interlocuteur sur un ton direct, froid, mais parfaitement neutre. Un état d'esprit non simulé, puisque le Hutt lui-même ne savait trop quoi penser de l'Ordre Jedi et de ses Chevaliers. Une part de lui les respectait, tandis qu'une autre les considérait comme des fanatiques aussi dangereux que les Sith. Difficile à expliquer. En réalité, plus il y pensait, plus Ragda estimait que ses sentiments contradictoires provenaient de ses expériences passées avec des membres de l'Ordre. Autant il affectionnait tout particulièrement Halussius, sa droiture, son honnêteté, son sens de la diplomatie... Autant il ne supportait pas l'attitude d'un Léonard Tianesli : son manque de tact, son étroitesse d'esprit, sa rigidité digne d'un certain Côme Janos... Dans ces conditions : comment réussir à se faire une opinion générale ?

Devait-il dénigrer l'Ordre Jedi seulement parce que quelque uns de ses membres lui avaient manqué de respect ? Il soupira doucement. Lui même se battait quotidiennement pour se détacher, souvent sans succès, des préjugés qui lui collaient à sa peau de Hutt. Il ne pouvait pas agir comme ceux qu'il combattait ! Non sans une sacrée mauvaise foi...

« Vos supérieurs m'ont succinctement décrit la situation. » reprit le Hutt, sur le même ton, se demandant s'il ne devait pas « tester » son interlocuteur pour savoir dans quelle case le ranger : dans celles des Jedi supportables, ou dans celle des indésirables. « Et comme j'ai pu le leur répondre, je vais faire le nécessaire pour me rendre utile. » Il n'avait de toute manière pas trop le choix. « Depuis que le Chancelier Arnor a démontré sa volonté à ressouder les liens entre l'Ordre et les dirigeants de la République, je fais de mon mieux pour répondre à vos requêtes. J'ai même été visiter votre Temple d'Ondéron, une fois, pour me faire une meilleure idée de votre organisation. » Il avait guidé par un jeune Chevalier, un certain Kalou, qu'il avait cuisiné comme il s'apprêtait à le faire avec celui-ci :

« Mais il faut quand même avouer qu'enlever un nouveau-né à ses parents n'a rien de très plaisant. » Et après, certains se demandaient encore pourquoi l'Ordre se traînait une réputation aussi détestable ? « Certes, la loi Républicaine est en votre faveur... Pour le moment. Vous rendez-vous compte que n'importe quelle autre organisation qui agirait comme vous, pour des raisons similaires : à savoir recruter des individus au potentiel exceptionnel, serait immédiatement déclarée illégale et ses membres jetés en prison ? Il y a là de quoi se poser des questions. »

A cet instant, le Hutt loua son génome de le protéger des pouvoirs mentaux des Jedi. Comment celui-ci, incapable de percer les intentions du Hutt, allait-il réagir ?

« N'y a t-il donc pas assez de Jedi comme cela ? Pourquoi chercher à recruter systématiquement tous les enfants positifs aux tests des midichloriens ? » Tiens d'ailleurs cette petite pique lui rappela son rendez-vous médical, dans deux jours, pour Alan Rejliidic. Par trois fois déjà, il avait été contraint de décaler le test sanguin, faute de temps. Il faut dire qu'entre ses fonctions de Ministre, de Sénateur et de Porte-parole de la Ligue des Mondes Périphériques, il n'avait plus le temps de s'occuper du reste. C'était déjà un exploit en soi d'avoir pu trouver un trou dans son agenda pour aider l'Ordre Jedi sur cette affaire.

Comme s'il savait que son géniteur pensait à lui, le petit Alan gigota dans sa poche nourricière. A ce stade larvaire, il passait la plupart du temps immobile, sauf en de rares occasions où il se déchaînait. Ragda avait remarqué que ces crises correspondaient à ses propres sautes d'humeur, lorsqu'il éprouvait de la colère ou de la frustration. A croire qu'un lien psychique les reliait. Foutaises. Les Hutt ne réfléchissaient pas de cette manière. Vivement qu'il soit assez mature pour sortir de cette poche. Définitivement.

« D'ailleurs je n'ai eu aucune information claire. Chez qui allons nous ? Je sais seulement qu'ils sont originaires de Bakura. »
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-"Je suis effectivement le Maitre Fyelen, et votre réponse n'en rend que ma gratitude à votre égard plus profonde Sénateur, sachez-le."

Le hutt était un personnage intéressant aux yeux du Jedi. A la fois Sénateur et respecté de coutume, il restait d'une certaine part énigmatique, comme tout un chacun. Mais au moins avait-il répondu à la demande du Conseil, et s'était présenté.

-"Je vais dans ce cas tâcher de clarifier la situation avec vous, dans la mesure de mes possibilités. Dites-moi ce que vous savez, et je compléterais."

Comment répondre autrement à un être comme celui-ci ? Son temps était précieux, et le Conseil était pareil. Tout deux méritaient une dose de respect, et Gabriel n'allait pas feindre l'ignorance. Il y aurait peut-être quelques petites zones d'ombre, mais le Jedi se voudrait le plus transparent possible. Il écouta donc l'énoncé des faits du Hutt qui mentionna notamment son respect pour ce que le Chancelier essayait de faire, ou encore son inquiétude quand à la raison de sa présence ici. Un avis donc basé sur l'expérience des deux milieux, et même sur des expériences personnelles, dont une qui n'avait pas échappé à Gabriel lorsqu'on avait conseillé au Maitre qu'il était de se tourner vers le Sénateur en question : sa visite du Temple.

-"Je comprends Sénateur, et oui, je me rend compte que ce détail peut nous attirer bien souvent l'ostracisme de certaines personnes. Prendre un enfant de son foyer, c'est un acte qui choque, et va contre la nature de chaque être vivant. Je vous déconseille d'ailleurs de tenter l'expérience avec des jeunes de vornskrs."

La nature était ainsi faite. Toucher un enfant, et les parents sortaient les crocs. Un instinct, dont tous étaient dotés.

-"Mais à la différence des organisations dont vous parlez, vous reconnaitrez que nous ne nous cachons pas. Vous en avez vous-même fait l'expérience, de part votre visite du Temple. Chaque enfant reçoit une éducation digne, avant de remplir la tâche qui l'attend au sein de l'Ordre, et pour la République."

Le Temple, en partie, était ouvert à la visite, et s'était même retrouvé sous contrôle de l'inquisition. Et l'inquisition était repartie comme elle était venue. Au final, du regard du Jedi, l'Ordre en était sorti grandi.

-"J'aimerais vous dire que ça l'est. Que plus jamais nous n'aurons besoin de Jedi. Mais tant que la Paix aura besoin d'être défendue, la justice, il y aura besoin de Jedi. Mais je reconnais que si c'est la raison principale, ce n'est pas la seule."

Laissant planer un silence entre eux, Gabriel sembla perplexe, pensif, l'espace d'un court instant. Comment aborder ce sujet simplement ? Impossible à prédire.

-"Le fait est que la Force choisit de se manifester chez telle ou telle personne. ET face à cela, on est impuissant. La seule chose que l'on peut faire, c'est "contrôler" ce pouvoir. Mais pas dans un sens péjoratif. Il est important que les êtres ressentant la Force, et pouvant influer dessus, sachent la manier. Et il est plus facile d'apprendre en étant enfant, alors que la formation démarre très tôt. Des sentiments personnels, pouvant êtres négatifs sur l'utilisation du pouvoir, sont alors évitables. Et l'enfant est ainsi protéger... contre les autres, mais surtout contre lui-même."

Même ainsi, cela restait vague, dur à avaler. Comment le simplifier ? Là était la question.

-"Ce n'est pas comparable, mais voyez peut-être cela comme une maladie. Plus on s'y prend tôt, plus il est possible d'en contrôler les effets. Le but est peut-être différent, mais l'optique et l'approche sont les mêmes. "

Au sénateur maintenant de digérer l'information, à son aise et de poser les questions qu'il jugerait utile au Jedi. Si un point pouvait être éclairci, Gabriel s'en ferait un plaisir. Mais il fallait maintenant répondre à une nouvelle question : chez qui allaient-ils tous deux ?

-"Il s'agit de la famille de Sanden. Une famille de notables du monde dont vous êtes initialement le sénateur. Comme vous l'avez souligné, leur enfant a montré un taux particulièrement élevé au médi-chloriens. "

Verrait-il de qui il s'agit ? Le connaitrait-il seulement, pour l'avoir peut-être déjà croisé et pour se souvenir de lui ? Peut-être, ou peut-être pas. En tout les cas, un Jedi seul n'avait aucune chance, tant le dernier avait reçu un accueil on ne peut plus défavorable.

-"Comprenez-nous Sénateur. Notre but n'est absolument pas de froisser, mais de protéger. Seul, sans guide adapté, cet enfant est un danger. C'est pour cela que l'Ordre existe. Pas pour nuire au plaisir que cela procure de fonder une famille."
Ragda Rejliidic
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Réponses acceptables ? Se demanda le Ministre, dubitatif, en écoutant avec attention son interlocuteur lui réciter des phrases que l'on aurait pu croire sorties d'un manuel pour padawan...

Au moins, fallait-il reconnaître que le Jedi avait su garder son calme. Cette attitude démontrait un caractère posé et réfléchi. Mais franc ? Difficile à dire. En tout cas, pour le moment, il venait de gagner le bénéfice du doute...

« Je dois dire que vos réponses ont le mérite d'être claires et directes. » répondit le Hutt, analysant les derniers mots de son interlocuteur. Sanden... Sanden... Ce nom lui revenait en mémoire. Ah oui, évidemment ! Comment avait-il pu hésiter ?! Il reprit, les sourcils froncés cette fois, visiblement soucieux :

« Je comprends mieux pourquoi vous avez besoin d'un intermédiaire. Les Sanden... Savez-vous qui ils sont ? Ils font parti des familles plus influentes de Bakura. Des gros industriels, dont les racines remontent jusqu'à la colonisation même de ce monde. Ander Sanden siège au sénat planétaire, il est l'un des sénateurs les plus respecté. La plaisanterie dit même que tout ce que Ander souhaite, le sénat le vote... Mais, comme on le dit aussi, il y a une part de vérité cachée dans tout trait d'humour. Ander doit avoir dépassé la soixantaine, et à ma connaissance ne quitte que très rarement sa chère Bakura.

Vous devez donc parler de son fils aîné. Ander J. Sanden, diplomate républicain et consultant-expert au Ministère de l'industrie et de l'énergie. Il est très respecté sur Bakura... D'ailleurs, si l'on en croit les sondages, il pourrait bien être le prochain Premier Ministre à diriger notre planète, l'année prochaine... »
allait-il conclure avant de se rappeler un détail qui n'en était certainement plus un, compte tenu des circonstances : « Et il est de notoriété publique que cette famille n'affectionne pas particulièrement les membres de votre Ordre... La légende dit qu'un de leur aïeul, bien avant l'époque des guerres Mandaloriennes, aurait été Jedi, avant de sombrer dans le coté obscur, puis d'être tué par ses anciens camarades. Ça remonte à loin... Mais ils sont comme ça les Sander : très famille-famille, portés sur le culte des ancêtres. Cet épisode tragique aurait conduit leur clan familial à se lancer dans l'entreprise de colonisation de Bakura, pour s'éloigner de la honte causée par celui-ci... Honte dont ils rendent responsables les membres de votre Ordre, évidemment... C'est tellement plus facile de surmonter les obstacles en déchargeant sa frustration sur un bouc émissaire... »

Pas étonnant que le message reçu ne donnait pas tant de détails, dans le cas contraire, Ragda ne se serait sûrement jamais déplacé... Mais maintenant qu'il était là...

« Essayons au moins d'éviter l'incident diplomatique. Ander J. est marié à la fille cadette d'un gros armateur kuati, très proche de la Sénatrice de ce monde... Toutes ces questions politiques vous dépassent peut-être... Mais sachez seulement que ce ne serait bon pour personne si notre entrevue devait se solder par une réquisition pure et simple de cet enfant. J'imagine que c'est pour cette raison que vous avez besoin de moi : pour éviter ce genre de dommages collatéraux, qui ne ferait que nuire à votre réputation déjà écornée. »

Il soupira. D'abord hésitant, Ragda voyait à présent un moyen de mettre la famille Sanden dans une position délicate dont il pourrait, peut-être, tirer avantages. Les Sanders, conservateurs rétrogrades, dirigeaient un véritable lobby anti-droïde sur Bakura... Des lois stupides que le Hutt souhaitait voir abolies. Faire perdre de l’influence à cette famille avec une telle affaire rimait avec aubaine à ne pas rater.

« Je suis votre Hutt. Je vous suis donc... J'imagine que vous avez tout prévu ? Le transport pour nous y emmener ? » dit-il espérant disposer d'assez de place dans celui-ci. « Ainsi qu'un rendez-vous avec la famille ? » Dans le cas contraire, l’accueil risquait d'être très froid. Se rendant compte que, finalement, il allait avoir besoin de coopérer avec le Jedi pour parvenir à ses fins, Ragda estima nécessaire de dissiper les quelques malentendus potentiellement nés de son attitude :

« J'espère en tout cas que mes questions ne vous ont pas offusquées. Si elles vous ont paru quelque peu déplacées, je suis fortement désolé...

J'ai eu l'occasion de croiser plusieurs membres de votre Ordre par le passé. Certaines personnes m'ont fait très forte impression, comme le Chancelier Arnor par exemple... Mais d'autres, tout l'inverse. J'imagine que votre organisation est comme toutes les autres : composée de personnalités diverses et variées, malgré les codes stricts que vous respectez. Prenez donc mes questions impertinentes comme une sorte de test... Je suis comme ça : j'aime me faire une opinion sur les personnes avec lesquelles je vais travailler. »
dit-il sans un mot sur ce qu'il avait pensé réellement des réponses.

Le Hutt ferma sa large gueule, les bras croisés sur son poncho doré dont les dentelles roses, aux extrémités, dissimulaient pratiquement ses mains ridicules. En acceptant de se joindre à lui, et en se présentant à l'heure au rendez-vous, il venait d'accomplir une part importante ce qu'on attendait de lui. Charge au Jedi de prendre les choses en mains à présent... Il n'allait quand même pas faire tout le boulot ! Pour une fois qu'il n'était pas obligé de décider de tout, il comptait bien en profiter un peu...
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-"Je ne me prétendrais pas l'être le plus au fait de la politique, Sénateur. Mais je constate au moins que votre connaissance des Sander égale le rapport que j'ai eu l'occasion de lire durant mon voyage pour Coruscant."

Être Diplomate, chez les Jedi, c'était parfois avant tout cela, et Gabriel l'avait compris. L'on attendait pas d'un Jedi Consulaire qu'il suive la voie qui s'était tracée d'elle-même devant le jeune Halussius Arnor, mais qu'il sache trouver les mots pour les amener à un dignitaire. Et s'il y avait une chose sur laquelle le Maitre Fyelën ne doutait pas, c'était que la flatterie était la meilleure arme pour apaiser un politicien.

-"Je ne peux que comprendre votre réaction, Sénateur. Vous essayez d'éviter l'incident politique, et permettez-moi de vous rassurer, le Conseil Jedi est de cet avis également. Je crois que si il avait été de leur désir de se livrer à ce que vous appelez une "une réquisition pure et simple" de l'enfant, il ne m'aurait pas envoyé solliciter votre aide."

Pourtant, dans son esprit, Gabriel n'écartait pas cette possibilité. Elle était toujours pour lui la dernière carte, le dernier recours. La loi le voulait, et en d'autres circonstances, d'autres n'hésitaient pas à la brandir et même contre l'Ordre lui-même. Ce n'était pas de la lâcheté, de la facilité ou de la malveillance, non, ce n'était qu'un avantage lié à un traité séculaire et même millénaire. Car tous, même les Jedi, étaient tenu de connaitre la loi en vigueur, et de s'y conformer. Mais qui dit dernière carte dit que Gabriel se refusait un maximum, de par sa nature, à y recourir. Mieux valait ne pas favoriser la discorde.

-"Mais plus que ce qui pourrait nuire à l'Ordre auquel j'appartiens, Sénateur, je m’inquiètes de ce qu'il pourrait advenir de cet enfant s'il ne nous était confié. Ou confié trop tard. Car les annales de l'Ordre veulent que c'est ce qui a entrainé la chute de leur aïeul : une remise à l'Ordre que trop tardive. Et le Conseil cherche à tout prix à éviter cela par cette mesure jugée parfois trop dure. C'est après tout là le lot d'un grand pouvoir."

Il était aisé de se voiler la face, mais la Force n'était pas une chose facile à comprendre, et encore moins à maitriser. Et non maitrisée, non canalisée comme elle se devait, l'on obtenait bien souvent les pires ennuis possibles. Et si des exceptions existaient, la finalité de ce genre de situations étaient bien souvent résumables par un mot identique : funeste.

-"Cela va sans dire Sénateur. La navette qui nous est allouée est la troisième, un excellent modèle. Les Maitres du Conseil ont pris soin de choisir parmi celle dont vous avez l'habitude, pour votre confort."

Et il ne rajouterait pas qu'il avait eu son mot à dire pour le choix, tant il allait devoir manœuvrer l'engin qui, étant à la pointe de la technologie, sortait des classiques enseignés au Temple.

-"Je me ferais un plaisir d'être votre chauffeur pour cette affaire, vous facilitant ainsi la vie au mieux de mes capacités. Mais si un conseil vous semble judicieux, n'hésitez pas à m'en faire part."

Si Gabriel ne disait pas tout au Sénateur, le sourire qu'arborait son visage n'en était pas moins sincère. Le Jedi prenait plaisir à cette mission, comme aux autres, de part son état d'esprit. Il rendait service à l'Ordre, découvrait de nouvelles personnes et pouvait dès lors enfin se faire un avis propre à leur sujet. Et le Hutt était, aussi incroyable que cela puisse paraître, loin de l'image que l'on pouvait avoir de ses congénères ; et cela ne tenait pas qu'à son style vestimentaire. Il y avait pourtant bien une chose qui titiller l'esprit du Jedi, sans qu'il ne puisse encore mettre de nom là-dessus.

Ouvrant la porte du speeder de plaisance, afin de permettre au dignitaire d'y monter, Gabriel répondit à la nouvelle question du Sénateur, dans un ton des plus habituel et des plus rassurant :

-"Soyez tranquilles, il n'y a pas d'offenses. Je peux comprendre l'état d'esprit des citoyens qui m'entourent, et le fait que le secret qui entoure notre Ordre, sa part de mysticisme et de "magie" soulèvent des interrogations. Vos questions n'étaient donc pas à mon sens déplacées, surtout si l'on considère la demande qui vous a été faite de m'accompagner dans cette affaire. "

Quant à répondre à l'affirmation suivante du Sénateur, Gabriel ne pouvait tout de même pas se permettre de promulger un jugement sur ses homologues et frères d'armes. Il n'était après tout pas Maitre du Conseil, pour ce permettre ce genre de choses.

-"Il est indéniable Sénateur que nous sommes nombreux, et sur ce point je vous rejoins. Mais le Code des Jedi est un ensemble de principes Sénateur. Une philosophie qui guide chaque Jedi dans sa pensée, mais qui ne la dicte pas. Tout du moins, pas toujours."

Il y avait bien des exceptions, des cas où le Code était strict sur sa façon d'appréhender les choses. L'amour était notamment l'exemple le plus connu et le plus parlant. Mais ce n'était pas là un sujet que le Jedi se voyait aborder maintenant. La philosophie du Code, c'était un sujet agréable à aborder avec les Padawans, pour leur apprendre, car eux, il s'agissait de leur futur mode de vie. Cette joie se transformait vite en challenge, quand l'interlocuteur était un citoyen autre que le commun du Temple.

Mais le Jedi n'allait pas laisser le trajet être interminable. Sa mission serait, à son sens, plus sympathique s'il arrivait à se faire une relation de ce Sénateur. Et comment cultiver mieux la sympathie d'un politicien qu'en lui demandant son avis sur certains points eux-mêmes politiques.

-"Permettez que je vous pose à mon tour une question Sénateur : qu'est-ce que vous entendez réellement par forte impression ? Était-ce, pour reprendre l'exemple du Chancelier Arnor que vous avez nommé, une qualité en particulier, ou autre chose ? Ou peut-être n'étiez-vous tout simplement pas partisan de la politique d'inquisition que le Temple a connu, et que la montée en politique de ce cher Halussius vous a fait forte impression ..."

Insidieux piège que le jeu des questions...
Ragda Rejliidic
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« Vous semblez savoir ce que vous faites, Maître Fyelën, je vous suis... » lâcha le Hutt, pour mettre fin à cette conversation. Ils auraient tout le temps de la poursuivre une fois à bord. D'autant que les Sander, de mémoire, n'habitaient pas tout prêt d'ici. Autour du Sénat logeait en général les officiels de la République, sénateurs, membres du gouvernement, haut-fonctionnaires en tout genre. Mais, les Sander, jouissant de leur colossale fortune familiale, avaient acheté les trois derniers étages d'une tour proche de Monument Plaza, l'un des secteurs les plus touristiques et luxueux de la planète-capitale.

Sur ces pensées, Ragda descendit de son chariot répulseur. Il effleura les commandes tactiles de son bracelet de contrôle. Aussitôt, dans un sifflement aiguë de servomoteur, l'engin se replia sur lui même, adoptant une forme cubique qui s'adaptait au volume de la plupart des coffres des modèles de speeders récents. Les répulseurs s'activèrent, le chariot ainsi replié alla de lui-même se ranger à l'arrière du véhicule. Ragda, lui, ayant déjà observé cette scène des milliers de fois, s'en détourna rapidement pour prendre place sur le siège confortable, adapté à sa morphologie. Au moins, les Jedi n'avaient pas fait les choses à moitié, comme il le craignait initialement. En silence, il laissa le Maitre s'installer à son tour, pour prendre la place du conducteur. Rapidement, dans un vrombissement caractéristique, le véhicule décolla pour s'insérer dans le trafic perpétuellement encombré de la planète-capitale.

« Utilisez ces codes »
fit le Hutt, tendant au Jedi son datapad. « Vous pourrez emprunter les voies prioritaires, réservées aux officiels de la République. Le trajets sera bien plus rapide... Et agréable. »

Il s'enfonça un peu plus dans son siège. Alan, dans sa poche nourricière, s'agitait de plus en plus. S'en devenait très désagréable... Il grimaça. Le Jedi, lui, semblait bien décidé à poursuivre la conversation. Il l'écouta passivement, le regard dans le vague, l'esprit quelque peu distrait par les acrobaties de sa larve Hutt. Celle-ci, habituellement calme, baignait dans un liquide nutritif, indispensable à sa survie les premières années de sa vie, ce qui expliquait pourquoi elle n'en sortait que très rarement. Les larves Hutt connaissaient, à ce stade de leur vie, une croissance prodigieuse, et sans ce liquide nutritif, elles mourraient en quelques heures à peine. Pourtant, de temps en temps, Alan manifestait son envie de voir ce qui se passait à l'extérieur, il sortait alors sa petite tête de la poche, généralement assez discrètement... Jamais en se trémoussant comme aujourd'hui... A croire que quelque chose le perturbait ! Il soupira. Le Jedi lui posait une question, il aurait été impoli de l'ignorer, même si l'envie de disserter lui manquait :

« Je ne suis pas du genre à ressasser le passé, Maître Fyelën. Je garde toujours le regard porté vers l'horizon. Cette politique d'Inquisition était justifiée en son temps, voilà tout. Maintenant, je me garde bien de juger des actions prises par mes prédécesseurs, dans un contexte différent, que je ne peux qu'imaginer. Je suis un politicien, pas un moraliste ou un historien. » dit-il, toujours le regard dans le vide, comme plongeant dans ses souvenirs. Au moins, cette discussion avait le mérite de faire passer les gigotements d'Alan au second plan. Il reprit :

« A vrai dire, quand j'ai rencontré Halussius pour la première fois, le jour de mon arrivée au Sénat après mon élection sur Bakura, j'étais plein de préjugés. Mais le Chancelier Arnor a pris alors du temps pour que nous puissions échanger, il m'a expliqué beaucoup de choses, autant sur le fonctionnement des institutions républicaines que sur celui de votre Ordre. Je suis quelqu'un de franc et direct, et lorsque que quelque chose me gène je le dis, sans détours. Je pense que c'est cette qualité qui a plu au Chancelier et qui l'a poussé à me proposer un poste de Ministre... » Nouvelle pause, pour réfléchir à ses mots cette fois. « Ce qui m’impressionne chez Halussius, c'est son honnêteté, son intégrité, qui frise la naïveté. Dans le milieu politique, ces qualités sont rares... Les intrigues sont légions. Lui est au dessus de tout ça. » Il soupira. « Mais j'ai également rencontré d'autres Jedi bien moins... sympathiques. Je parle de ceux qui font de vos préceptes de la Forces des dogmes qui dirigent leur vie, telles des vérités absolues, qui confondent rigidité et droiture. Ceux là sont pour moi des fanatiques, des extrémistes, des personnes qui n'hésitent pas à passer à l'acte s'ils le jugent nécessaire, et ce en dépit de toutes les lois qu'ils sont sensés respecter... Et ces comportements sont condamnables. J'imagine que l'Inquisition, en son temps, fut mise en place pour éviter ce genre de dérive... Ce que j'approuve, dans le fond, même si la forme, elle, est discutable. »

Alan s'agitait de plus en plus. Ragda grimaça. Pris de démangeaisons, il n'eut d'autre choix que de réagir, il ne pouvait plus cacher son malaise. Aussi, d'un geste vif, il remonta les pans de son poncho. Le maintenant ainsi rabattu, d'une main, il plongea l'autre dans la poche nourricière, quasiment invisible entre ses bourrelets. Avec un bruit de succion visqueuse, il enfonça le bras jusqu'au coude, tandis qu'un liquide vert et très pâteux débordait de celle-ci. Ayant trouvé ce qu'il cherchait, il l'extirpa, révélant une sorte de larve, semblable à un minuscule Hutt, la tête toutefois plus ronde, le corps long d'une trentaine de centimètres, élancé comparé à son géniteur, qu'il tenait entre ses doigts. Il la regarda droit dans les yeux, un index inquisiteur :

« Tu vas commencer par te calmer toi ! Mon ventre n'est pas une piste de danse... » lâcha-t-il, sur le ton de la réprimande. Mais la larve, certainement bien trop jeune pour comprendre ce qu'il lui disait, ne réagit pas. Elle resta passive quelques instants, avant de tourner ses deux yeux globuleux vers le Jedi, et de lui tendre, en silence, les deux moignons qui seraient, dans quelques semaines, ses bras. Ragda resta sans voix, étonné. Il bredouilla :

« Je... Hmmm... Et bien c'est la première fois qu'Alan réagit comme ça... Je suppose que vous l’intriguez... Alan, je te présente le Maitre Jedi Fyelën... Maitre Fyelën, Alan Rejliidic, il a huit mois à peine. »





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-"Mais en des temps critiques, ce même genre de personnes peuvent faire d'excellents leaders, croyez-moi."

Cela arrivait. Comme partout du reste, mais il existait -le Ministre le soulignait bien- des extrémistes dans toutes les factions qui existaient, et même chez les Jedi. Pourtant, en cas de crises, ces mêmes personnes pouvaient parfois se révéler être les personnes dont on a besoin pour progresser, avancer, évoluer.

Mais avant de pouvoir continuer cette conversation, et en passant près des quartiers industriels, il se produisit une chose à laquelle le Jedi ne s'attendait pas. Une larve. Un petit Hutt. Voila ce que sortit le Ministre de... enfin, de là d'où il le sortit. Une petite larve qui attira le regard de Gabriel et qui nécessita visiblement des explications de son géniteur.

-"Et bien ravi de vous rencontrer, Alan Rejiilidic."

Gabriel adressa un sourire au nouveau petit être, avant d'aviser son père et de déclamer :

-"Je dois avouer que je ne savais pas quel crédit accorder à cette histoire que j'avais entendu, sur l'accouchement d'un Ministre lors de l'incident de Fyldon Maxima. Me voila fixé. Je suis sur que vous avez déjà de quoi être fier de votre progéniture ..."

Le regard du Jedi se plissa, une ou deux fois en direction du jeune Hutt, alors que ce dernier le regardait. L'impression en le regardant était étrange, peu commune, et peut-être même intrigante, mais il était impossible pour lui de se concentrer à ce moment sur la question. Cela aurait même été, au volant de ce speeder, un exercice risqué, et inutile. Surtout qu'au fond, le Maitre savait ce qu'il ressentait. La question était surtout de savoir si c'était possible ou non ?

-"Quand vous dites qu'il ne fait pas ça souvent, c'est prendre votre ventre pour "une piste de danse" ou tendre les bras vers un étranger sénateur ?"

La résidence des Sanders s'approchait, mais curieux d'avoir la réponse à cette question, Gabriel leva le pied légèrement. Les Sanders avaient étaient prévenu de leur arrivée, et ils n'étaient pas en retard, mais si cela venait à se produire, l'excuse des embouteillages étaient possible.

Spoiler:
Ragda Rejliidic
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Les deux yeux globuleux du Hutt s'arrondirent. Il ne s'était pas attendu à une telle réponse de la part du Jedi.

Certes, Alan sortait peu de sa poche nourricière, et par conséquent les comparaisons manquaient. Mais, les rares fois où il lui avait pris l'envie de révéler au monde sa petite tête, les mines virèrent au dégoût. Même lui devait l'avouer : une larve de Hutt ne ressemblait à rien...

« Il faut croire que tout ce que l'on vous a dit est vrai... » répondit-il, se remémorant malgré lui les événements éprouvants de cette bataille spatiale... Et surtout le visage du jeune enseigne qui l'avait secondé, visage déformé par l’horreur de la scène. L'équipage avait probablement été plus traumatisé par cet accouchement que par les morts démembrés gisants à coté d'eux. Une question d'habitude. « Pour ce qui est de ma progéniture... Et bien... Comment dire... » Il cherchait les mots qui ne le ferait pas passer pour un parent indigne. Notion difficilement compréhensible pour un Hutt, qui ne voyaient qu'en leur gosse un moyen de gagner en influence. « Les Hutt ont une maturation lente. Voyez-vous, il n'atteindra sa majorité que vers une centaine de vos années humaines. Pour le moment, il s'agit plus d'une larve que d'un véritable être vivant... Il se nourrit, et grandit. Voilà tout. » Pourtant son comportement du jour prouvait le contraire. Derrière ce limaçon informe se cachait un esprit naissant visiblement en ébullition face au Jedi. Vraiment étrange ! « Enfin, il faut croire que ça commence à cogiter sous ce petit crane. Vous êtes la première personne pour laquelle il montre un semblant d'intérêt... Je ne saurais dire si vous devez vous en sentir honoré ou terrifié ! » plaisanta-t-il, en guise de conclusion. Après quoi, il força le petit être à regagner sa poche. Un « bébé » Hutt n'était pas viable hors de celle-ci. Ragda préférait ne pas le laisser à l'air libre trop longtemps. A l’intérieur, la danse continua.

Le speeder ayant ralenti – Ragda pouvait l'affirmer en constatant des véhicules déjà dépassés les re-doubler – il sentit le besoin d'en placer une, dérangé par ce silence de quelques secondes seulement, mais qu'il ressentait comme pesant, oppressant même.

« Je me demande si un Hutt a déjà participé à un concours de danse, quelque part dans cette galaxie. Danse du ventre peut-être... » fit-il, l'air faussement détendu. « Enfin, Alan est bien parti pour écrire une nouvelle page dans la longue histoire du peuple Hutt ! ». En réalité il s'inquiétait un peu. Peut-être que ce comportement indiquait un mal-être, une maladie, une infection ? Devait-il consulter un médecin ? Quoiqu'il doutait trouver un praticien compétent en la matière sur Coruscant. Une forme de culpabilité lui nouait les tripes... Avec son emploi du temps plus que chargé, il avait repoussé plusieurs fois les visites médicales post-natales obligatoires. Des règles qu'il jugeait absurdes mais auxquelles devaient se plier toutes les « mamans » de la République. Parmi celles-ci figuraient la fameuse prise de sang destinées à la mesure du taux de Midichloriens... Ragda y pensait sans vraiment y prêter attention. « Et vous ? » demanda-t-il alors au Jedi. « Avez-vous des enfants ? Il me semble que les préceptes de votre Ordre déconseillent de genre de... relations... Mais l'Histoire est pourtant pleine de légendaires lignées de Jedi... Enfin, j'imagine que vous êtes comme tout le monde, le besoin de vous reproduire vous titille de temps à autre. »

La conversation commençait à prendre une tournure un peu trop privée à son goût. Mais comment en étaient-ils arrivés à parler de ça ?! Il écoutait son interlocuteur lui répondre, d'une oreille distraite, bien décidé à ne pas approfondir le sujet ! Fort heureusement, la résidence des Sanden approchait rapidement. Bien que disposant d'une confortable fortune, la famille la plus influente de Bakura avait choisi de loger dans une quartier plutôt modeste, bien loin des villas démesurées des hauts-secteurs occupés par les plus riches êtres de cette galaxie. Les Sanden avaient toujours été ainsi : pragmatique, pratiques, peu enclins à étaler leur fortune aux yeux de tous. Une pudibonderie tantôt perçue comme un signe de probité, tantôt comme un signe d'avarice. Difficile de faire la part des choses tant les membres de cette caste familiale cultivait les secrets et les rumeurs. Oui, si certains usant de leurs crédits pour se construire une réputation, les Sanden eux avaient laissés les « on-dit » asseoir leur supériorité, réputation construire grâce aux mauvaises langues, bien plus efficaces que les meilleurs spécialistes en communication. Il en résultat un savant mélange de faits, d'histoires et de légendes, remontant pour certains bien avant la colonisation de Bakura. Sur leur monde ils étaient respectés, haïs, craints, redoutés. Depuis toujours, des membres de ce patriarcat occupaient des postes de première importance : Politiciens, diplomates, négociants... Il y avait même eu un explorateur à qui la légende familiale attribuait la découverte de Bakura ! Rien que ça ! Et puis... Il y avait aussi cette histoire de Jedi ayant mal tourné... Ce souvenir rappela le Hutt à la réalité.

Le speeder, conduit d'une main experte par le Jedi, venait de se poser sur la plate-forme d’atterrissage attenante à l'élégante résidence. Autour d'eux, plusieurs petits dômes à l'atmosphère contrôlée hébergeaient des parterres de fleurs exotiques. Une allée lustrée conduisait jusqu'à l'entrée principale. A cette altitude, bien loin des sommets démesurés, l'air était parfaitement tempéré et respirable. La demeure Sanden jouissaient donc de balcons et autres aménagements extérieurs. Peut-être était-ce là la véritable raison de leur choix : pourquoi profiter du monde extérieur, ne pas s'enfermer entre quatre murs de duracier.

La lourde porte à double battants s'ouvrit rapidement. Un majordome, escorté de trois servantes en uniforme typiquement Bakurien : fade, à la coupe carrée, sans excentricité, vinrent à leur rencontre... Les ignorant royalement, Ragda ouvrit le coffre du speeder, afin de récupérer son chariot répulseur, rétracté en un cube compact. D'une simple pression sur la commande tactile, celui-ci lévita jusqu'à lui, se déployant alors silencieusement. En moins de temps qu'il n'aurait fallut pour le dire, voilà que le Hutt chevauchait à nouveau son fidèle compagnon de voyage ! Son fameux chariot ! Qu'aurait-il fait sans lui ? Réponse évidente : rampé. Quelle horreur.

D'un signe de tête, il indiqua au Jedi être prêt... Il resterait à son coté pour intervenir si nécessaire. Alan, dans la poche nourricière s'était endormi, offrant à son géniteur un répit bienvenu.
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-"Eh bien si même vous vous ne savez pas cela, alors il ne me reste qu'à choisir j'imagine. Et à choisir, je préfère la première solution."

Honoré ou terrifié ? Gabriel après tout ne s'effrayait pas aisément de quelque chose, aimant le rationnel d'une situation et utopiste de nature. Pourquoi être terrifié d'un jeune Hutt qui tendait les bras vers l'inconnu. C'était bon signe non ?

Mais à toute question, une autre s'enchainait. Et Gabriel dépréciait la suivante du sénateur. Avait-il lui-même des enfants ? Avait-il envie parfois d'accomplir la besogne ? Un souvenir se dessina dans le regard du Jedi, regard vide l'espace d'un court instant, mais rien n'y paraitrait. Et comme à son habitude, sa voix calme se fit entendre, sans laisser présager la vérité pourtant légèrement douloureuse...

-"Non, je n'en ai pas. Quant à d'éventuelles pulsions de cette nature... et bien, je dirais que nous apprenons à les canaliser. A en devenir Maitre."

Pourtant, le Sénateur soulevait un détail historique semblant ne pas aller dans le sens de ces dires. Et, d'avis du Corellien, il n'aurait pas été poli, ni pratique de laisser ce détail sans réponses, car une déviance comme celle-là pouvait engendrer la désinformation. Et la désinformation était tout sauf ce dont avaient besoin les Jedi en ce moment.

-"L'histoire de l'Ordre Jedi révèle que l'Ordre n'a pas toujours eu le même point de vue sur la question. Tout comme il y a eu également des déviances concernant cette facette du code. Un petit peu comme pour les lois voyez-vous. Il y en a toujours pour les contourner."

Il y avait aussi le fait que chaque Conseil était différent, et que parfois un point de vue différents était amené simplement par le fait que les membres de celui-ci avait leur propre optique sur la chose. Mais la conversation n'irait pas plus loin, car déjà le speeder entamait sa procédure d'approche, et Gabriel le positionna de telle manière à ce que le Sénateur soit le premier à pouvoir sortir. Ce que ce dernier fit, alors qu'un comité d'accueil se présentait à eux.

Sortant à son tour, Gabriel déclara :

-"Bonjour. Je suis ..."

-"Nous savons qui vous êtes Jedi. Ainsi que la raison de votre venue. Inutile de vous dire que Mr Sander n'appréciera pas cette entrevue. Il me charge de vous dire qu'il vous recevra néanmoins, dans le salon, en raison de la présence du Sénateur."

Le Majordome avait répondu sèchement, témoin visible de l'agacement que devait ressentir leur hôte sur cette nouvelle entrevue. Et d'un geste de main frisant presque l'étonnement, Gabriel ne déclara alors qu'une chose, souriant :

-"Eh bien, je n'en remercie que plus le ministre alors."

Le Corellien n'était pas homme à répondre à la provocation facilement. Et il n'était pas là pour créer un incident qui aurait des répercussions négatives. Alors pourquoi s’effaroucher ? Et suivant le Majordome au coté du Hutt, un regard entendu échangé, les deux entrèrent dans la demeure.

Mais à peine dans le salon qu'une voix grave se fit entendre des hauteurs d'un escaliers donnant sur un mur-bibliothèque, suivant une fermeture sèche de livre.

-"Mon Fils n'ira pas avec vous Jedi ! Et cela même si vous venez avec un Sénateur pour me forcer à suivre cette loi ridicule.

-"Mr Sander."

Par habitude, le buste du Jedi se pencha légèrement en avant, alors que ses mains étaient de nouveau jointe et que la cape émeraude du Jedi recouvraient entièrement celle-ci.
Ragda Rejliidic
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« Messieurs, je vous en prie... Nous sommes en personnes civilisées ! » lança l'énorme limace aux formes indigestes, pour trancher court à la conversation qui s'annonçait houleuse. Il n'avait ni envie de se brouiller avec un illustre membre de la haute société Bakurienne, ni de se mettre à dos un Jedi... Quoi qu'à choisir, il préférant encore être en froid avec les utilisateurs de la Force. Question de carrière politique. « Quels invités ferions-nous si nous n’amenions pas un petit quelque chose... » Ragda pianota avec célérité sur les commandes tactiles de son chariot répulseur. L'engin dérivait lentement, à quelques centimètres du sol, ses gyrostats prenant bien soin de le tenir à l'écart du mobilier luxueux. Fort heureusement, les Sanden disposaient d'une fortune suffisante pour s'offrir un salon sans commune mesure...

Deux bras articulés sortirent de leur emplacement dissimulé sous l'élégante finition chromée. Le premier tenait un bouquet de fleur, le second une bouteille d'alcool.

« Quelques fleurs pour madame... » fit-il, même si l'intéressée ne se trouvait au salon. Ragda l'imaginait bien pleurer toutes les larmes de son corps au dessus de son fils dormant profondément dans son berceau de nouveau né. « Et du cognac Corellien. Cuvée spéciale de ma cave... Je me disais que vous auriez bien besoin d'un petit... remontant. » Le Bakurien fronça des sourcils, adoptant une moue outrée... Mais se détendit rapidement. Le Hutt n'était pas né de la dernière pluie, il connaissait bien les notables de la planète qu'il représentait... Et les fils Sanden, disait une rumeur un peu trop persistante, abusaient plus que nécessaire de la bouteille... Finalement l'intéressé fit un signe de la tête à son majordome, qui alla prestement chercher trois verres. Quelques secondes plus tard, le liquide ambré coulait dedans.

« Ecoutez M. Sanden... Si j'ai fais aujourd'hui le déplacement jusqu'à vous, c'est parce que j'estime que cette affaire est d'une importance capitale... »
reprit le Hutt

« Cette affaire ? » s'offusqua soudain le Bakurien, attrapant dans un geste de colère le verre posté devant lui avant de braquer un index accusateur. « Cette affaire ?! C'est comme ça que vous donnez l'enlèvement de mon fils ? Ma femme et moi avons mis des années pour le concevoir ! Elle était stérile ! Il a fallu une dizaines de traitements, des inséminations, et même une thérapie génique pour arriver à ce résultat ! Et encore, les médecins nous donnaient pas plus de dix pour cent de chance de réussir ! » Il en avait les larmes aux yeux. « Le destin est d'une injustice... » Il siffla son verre d'une traite avant de s'emparer de la bouteille pour s'en reverser un.

« M. Sanden... »
l'interrompit Ragda, sans se laisser démonter. A vrai dire les émois d'un type comme ce fils à papa ne le touchait guère. « Nous savons l'un comme l'autre que vous n'aurez de toute manière pas le choix ! Si vous refusez aujourd'hui, demain l'Ordre reviendra en invoquant son droit de prendre l'enfant. Alors... Autant éviter ce scandale ! » Puisque l'autre ne réagissait plus, regard dans le vague, il décida d'enfoncer le clou de sa rhétorique. Les Sanden avaient un sacré point faible : leur égo. « J'imagine déjà les gros titres... Alors que tout pourrait se passer dans la plus grande des discrétions... C'est bien de ça que nous sommes en train de parler ! Avec un peu d'intelligence, vous pourriez même transformer ce drame en une opportunité médiatique ! La progéniture des Sanden, famille illustre de Bakura, comptera bientôt un Jedi marchant dans les pas du célébrissime Maitre Jedi Bakurien : Saï Don ! De quoi projeter votre patronyme dans la légende...

Vous ne pouvez pas laisser passer une telle opportunité ! D'autant que si vous avez pu l'avoir cet enfant, vous en referez certainement un autre... »
Tout en prononçant ces mots, il se surprit à penser au drame que vivait cette famille. Comment réagirait-il si on venait lui enlever son petit Alan ? Simple hypothèse. Parce que bon... Ce n'était certainement pas prêès d'arriver ! Un Hutt Jedi?! La bonne blague ! Était-ce seulement possible ? Aucun précédent lui ne venait à l'esprit en tout cas ! Et puis... Il fallait l'avouer : les Hutt tissaient beaucoup moins de lien avec leurs rejetons. Ils n'étaient pas « câbles » pour ressentir ce genre d'attachement ridicule, et surtout : contre-productif.

En tout cas, ces derniers mots firent réagir le Bakurien. Il braqua un regard plein de haine dans celui, globuleux, de l'énorme Hutt...

« Vous n'êtes qu'une ordure ! »

Hmmm... Pensa Ragda, peut-être avait-il été un peu trop direct... Jamais il n'aurait imaginé l'un des froids et calculateurs Sanden s'émouvoir ainsi ce genre de choses... Après tout, peut-être que cette lignée n'était pas totalement dénuée de cœur et de sentiments... Et bien.. L'après midi s’annonçait colorée !
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