Invité
Anonymous
Le blanc, immaculé, à perte de vue et plus loin encore, au-delà, sur des centaines de kilomètres. La neige, la glace et leur vertu ordonnatrice. J'aime ce manteau de Pureté. Il m'est arrivé, en laissant filer ma pensée, d'imaginer que la solution est peut-être là. Dans le froid, la violence du vent et l'inhospitalité d ce paysage, le choix n'est pas donné au vivant. S'il ne s'unit pas, s'il ne s'ordonne pas, s'il ne se norme pas rigoureusement, la Nature a tôt fait d'éliminer le Chaos, lui faisant embrasser cette mort glaciale et 'établir ainsi l'équilibre.

Mais le Cosmos, dans sa diversité, n'est pas uniformément plongé dans cette atmosphère idéale à l'Ordre et il nous faut lutter contre l'excitation inéluctable des atomes sous l'effet de la chaleur. Inéluctable. Le Déordre, la voonté de certains à rompre les liens tissés, à les rendre divergent, à les faire converger vers leur seul intérêt, est inéluctable. Le Monde ne fait qu'aller et venir entre ces deux pôles que sont l'Harmonie et le Chaos. Voilà le discours de notre Seigneur. Nous serions les Agents de l'Ordre, Chevaliers de l'Idéal, nommés afin de faire venir surgir de la masse grouillante des vivants un agencement bénéfique à tous.

Mais à quoi bon, si la chute de cet Idéal est la conséquence logique de son avènement ? Pourquoi chercher à atteindre un absolu pour qu'ensuite soit généré, en réponse à cet absolu, son complet opposé ? Nuisible à tous ?

Une vague de poudreuse s'élève, chassée par le vent, et s'abat sans un bruit contre l'épaisse plaque de verre qui me sépare de l'extérieur. Beaucoup de questions, si peu de réponses dans les enseignements que nous avons reçus. À force de fixer la lumière se réverbérer sur les cristaux neigeux, une douleur vive commence à me marteler l'occiput. Je me détourne de l'éclatant pour me tourner vers la pièce dans laquelle je me trouve. Un espace simple, des tapis d'entraînement, des armes accrochées au mur, quelques droïdes inactifs. La raison de ma présence est en retard de déjà quelques secondes. Notre Seigneur nous a confié la formation pratique de sa nouvelle esclave dont il s'est abstenu de nous dire la provenance. Depuis quand est-ce que l'esclavage est toléré par l'Ordre ? … Ces maux de tête sont vraiment insupportables. De véritable stalactites venant se ficher au centre de ma pensée, l'entravant, la paralysant.

Ténu d'abord puis de plus en plus distinct, le bruit rythmé d'une démarche mal cadencée résonne jusqu'à moi. Je quitte le rebord de laa baie vitrée pour venir gagner le centre de la pièce et m'y tenir droite, les mains dans le dos. Je suis en tenue de mission, mon visage masquée. J'ai pris le temps de me confectionner un nouveau visage, différent de celui que j'ai arboré jusqu'à présent. Plus perfectionnée, plus adapté à son rôle et au mien. Simple, tout d'alliage argenté et gravé, deux yeux noirs et des lèvres closes, figées, sans expression.

Je n'ai pas confiance en l'individu qui arrive. La façon dont notre Seigneur lui a offert de lui dispenser son enseignement nous laisse perplexe ; elle n'a toujours pas fait preuve d'allégeance, elle n'a pas fait montre de sa croyance en notre Idéal. Mais notre Seigneur a ordonné et nous exécutons, en tant que Main du Héraut, nous devons veiller à sa protection.

Je la sens entrer dans la pièce mais ne lui adresse pas un regard. Je n'envoie à son encontre qu'une remarque ; ma voix rendue inhumaine par les respirateurs de mon masque :
« - Vous êtes en retard. Une raison à ce manquement ? »
Invité
Anonymous
Maître Deinos l'avait fait prévenir le matin même : elle devait être entraînée. Entraînée à quoi et pourquoi ,ça elle ne le savait pas encore. Mais toute notion d'entraînement ne pouvait que faire remonter de mauvais souvenirs. On l'avait entraînée, sur Dromund Kaas, des heures, pour devenir une parfaite petite chose dévouée à sa seule maîtresse. Elle en portait encore les stigmates. Elle n'avait pas adressé d'autres rapports depuis son arrivée, juste une très brève communication pour signifier qu'elle n'avait rien appris d'intéressant et ''rassurer'' quant au fait qu'elle était toujours en vie. Elle allait devoir chercher par elle-même, pour l'instant on ne lui apprenait pas grand chose. Elle essayait d'assimiler au mieux les préceptes de cet Ordre dont son maître par procuration avait semble-t-il fait le guide de sa vie, mais ce n'était pas une chose évidente.

Plus tard, elle rejoignit la salle d'entraînement, qu'elle trouva assez facilement puisque, obéissant à la conception un peu monomaniaque de son créateur, le bâtiment était très ordonné. Elle avait mis un certain temps à en comprendre la logique de fonctionnement et l'organisation, mais il n'était pas aussi labyrinthiques que les palais de Dromund Kaas et nettement moins orgueilleux. Hormis cette gigantesque pièce centrale où trônait la statue du lord. Elle se sentait toujours un peu mal à l'aise à passer devant.
Elle arriva dans la salle tandis que quelqu'un l'attendait déjà. Cette personne portait une tenue noire qui ne laissait pas deviner grand chose d'elle à part qu'elle était une femme. Elle avait également un masque argenté avec des courbes complexes et des visières noires tandis qu'une capuche recouvrait le reste de sa tête. En fait, en l'état des choses, Kalya n'était pas capable de dire s'il s'agissait d'un être vivant ou d'un droïde supposé l'imiter. Et ce n'était pas la voix qui sortait de la silhouette qui allait la rassurer, la fustigeant sur son retard.

Si retard elle avait, il ne devait pas excéder les trente secondes -la Dame Noire n'avait jamais été une maîtresse patiente- et Kalya avait donc du mal à comprendre qu'on lui en tienne rigueur. Cela dit, dans cette forteresse truffée de droïdes et avec un maître plus robotique qu'humain, c'était peut-être logique. Surtout si la personne face à elle n'était pas un être vivant. A dire vrai ce genre d'environnement commençait à lui peser. C'était froid, austère et glacial. Certes elle y était mieux logée, mieux traitée et presque respectée comme une personne à part entière. Mais tout cela paraissait si peu vivant que c'en était effrayant. Elle commençait même à regretter Dromund Kaas, pourtant loin d'être un endroit accueillant.
Elle s'inclina face à la silhouette, quoi qu'elle soit, et s'exprima d'une voix neutre, sans arrogance mais sans supplications non plus.

« Aucune. Cela ne se reproduira pas, je vous le garantis. » Elle se redressa, hésita un instant puis demanda : « Que dois-je faire ? »
Invité
Anonymous
Cette âme, déjà si vieille, a tout à apprendre encore. Pourquoi notre Seigneur s'est-il lancé dans une entreprise si ardue que de tenter la formation d'un esprit présentement si sensible au Chaos ? La confiance de notre Seigneur en sa propre faculté à convaincre doit être totale pour entreprendre une telle tâche. La Vérité est de son côté, c'est indéniable, évident, mais n'est-ce pour autant pas un peu tôt pour le monde d'enfin l'accepter ?

Ces considérations ne sont pas dans mes prérogatives. Nous nous semblons faire preuve d'Orgueil en laissant mes pensées se perdre ainsi dans des vagabondages de raisonnement mais… Le souvenir fugace d'une scène s'impose à mon regard, l’œil bleu cyan du Lord, sa parole :


« - Dans ce cas, l'Ordre exigera dorénavant que vous me livriez toutes les analyses politiques que vous jugeriez pertinentes. J'ai dit.»

Trop complexe… La situation semble claire depuis toujours et soudain ; trop complexe. Ce lieu ne se prête pas à ce genre de réflexion. Plus tard, il nous faudra y revenir plus tard, l'actualisation des capacités de l'esclave ne pouvant attendre davantage. Je me rends compte que la réponse s'est faîte attendre.

« - Ne promettez rien que vous ne soyez sûre de tenir. La Confiance est un concept essentiel au Cosmos. Seule la Confiance permet à nos sociétés de ne pas relever du carnage perpétuel, de la truanderie continue. Pour autant, même si vitale, la Confiance entre les Vivants ne se forge que difficilement puisqu'il existe les Parjures. Ne distribuez donc qu'avec une extraordinaire parcimonie votre parole, afin que celle-ci, toujours tenue, devienne à elle seule un gage précieux. »

Je laisse le temps à la leçon de se graver dans l'esprit et je reprends.

« - Si le Seigneur Deinos a ordonné votre présence ici c'est pour que nous vous formions à l'usage des armes, à la pratique du combat. Deux intérêts se trouvent au coeur de cette formation : vous serez alors capable de protéger notre Seigneur et, par extension, vous serez à même de vous défendre, de ne plus être une faiblesse de son entourage, une nouvelle pause. Répondant aux souhaits de notre Seigneur, nous commencerons par vous former à l'usage de la seule arme dont vous disposerez toujours : votre corps. Levez votre garde, nous commençons. »

Je lui laisse le temps de s'exécuter et lance une première offensive, simple, les mains croisées dans le dos, un simple coup de pied circulaire venant frapper les côtes de celle que le Seigneur a ordonné mon élève.

: - : Jet d'attaque réussi de façon critique : - :

Je m'arrête, le creux du pied contre ses côtes. Si je n'ai pas poursuivi ce mouvement, c'est pour éviter de briser plusieurs côtes de mon élève. Il ne sert à rien de corriger une erreur que l'apprenant ne peut que réaliser, la faute seule doit être corrigée. Face au vide de la connaissance, la violence n'est pas une réponse, l'enseignement en est une autrement plus efficace. Tout en maintenant la position, les mains croisées, la jambe tendue, je fais mon constat :

« - Nous voyons que vous souffrez d'avoir été trop longtemps l'objet de ce genre de Siths qui s'imaginent qu'il suffit de s'entourer de faibles ou d'affaiblir son entourage pour pouvoir se sentir puissant. Ce ne sera désormais plus le cas tant que vous serez au service du Seigneur Deinos. Vous n'avez visiblement aucun réflexe défensif, bien que cela ne nous surprenne guère, pour autant nous le jugeons dommageable. À présent, contre-attaquez de la façon dont vous le souhaitez, nous ne ferons que nous défendre. »

Je ne bouge pas. Il s'agit à présent de faire observer à l'ignorante les mouvements qu'il lui faudra assimiler au plus vite et quoi de mieux pour observer le mobile qu'en le décomposant en image fixe que de le décomposer ?
Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
Messages : 5464
Eclats Kyber : 0
Le membre 'Gabrÿelle Evans' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'6' :
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Résultat :
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


Coup critique de Gabrÿelle !

Kalya : - 4 HP.

Invité
Anonymous
Kalya comprenait la leçon, bien que la façon de s'exprimer de cette personne (ou droïde, la chose n'était pas encore très claire dans sa tête) était encore plus bizarre que celle de son nouveau maître. Du reste, ne pas mentir lui était une évidence, la Dame Noire n'a jamais pardonné la moindre tromperie : un esclave qui ne réussissait pas à tenir sa parole et accomplir ses tâches ne vivait pas vieux... mais souvent beaucoup trop à son goût. Elle avait déjà du nettoyer derrière les amusements de sa maîtresse et les images revenaient parfois la hanter dans son sommeil.

Elle allait devoir s'entraîner au combat. Une première dans son existence, il était évident qu'on ne l'avait pas choisis pour ses capacités et on ne lui avait jamais demandé de les améliorer. Mais si c'étaient là ses nouveaux ordres, elle s'exécuterait avec sa diligence habituelle -bien qu'elle anticipât déjà ses nombreux échecs-. Elle essaya de vaguement adopter une position défensive, n'y connaissant strictement rien et n'ayant même pas eu l'occasion de voir des combats au cours de sa vie. Elle doutait que se tordre de douleur au sol soit considéré comme une défense valable mais c'était à peu de choses près tout ce qu'elle avait pus voir -ou utiliser-. Elle leva vaguement ses bras devant elle, dans l'espoir de pouvoir arrêter le coup.

Elle ne comprit pas vraiment ce qui s'était passé. Elle avait vaguement vus la jambe se lever, s'était recroquevillée, essayer de l'arrêter avec ses mains... et elle se retrouvait les bras ballants dans le vide, un pied au creux des côtes qui aurait pus lui en fracturer plusieurs -elle le savait d'expérience- sans avoir eu même l'occasion de bloquer le coup. Si elle n'avait pas déjà eu la peau rouge, nul doute que son visage se serait empourpré sous la honte. D'accord, elle ne s'attendait pas à réussir mais ça c'était minable.
Une réflexion acerbe sur ses capacités et sur son précédent entraînement -inexistant, par ailleurs- plus tard, son professeur désigné lui ordonnait d'attaquer à son tour. Elle n'avait aucune idée de la façon de s'y prendre. Elle serra le poing et frappa son entraîneuse... où d'ailleurs ? Le visage n'était pas vraiment conseillé de par le masque. Elle opta donc pour suivre l'exemple précédent et essaya de l'atteindre juste en dessous des côtes. Avant qu'elle n'ai même approché sa cible, elle se sentit attraper par le poignet, entraîné dans une rotation involontaire, trébucha sur quelque chose et se retrouva au sol, derrière son adversaire, un peu sonnée de ce qui venait de se passer. Elle se massa le dos, sur lequel elle était atterri lourdement tout en relevant le regard vers son instructrice, bien consciente d'avoir encore été lamentable.


[Premier jet de dé : défense
Deuxième jet : attaque]
Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
Messages : 5464
Eclats Kyber : 0
Le membre 'Kalya Rahel' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'6' :
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Résultat :
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]


La défense de Kalya est inutile, le jet d'agilité de Gabrÿelle était trop élevé pour elle.


Attaque de Kalya réussie, Gabrÿelle peut se défendre avec un jet d'agilité si elle le désire.
Invité
Anonymous
Aucune capacité innée, aucune acquise. L'ignorance de la jeune femme nous est terrifiante, tout comme la crainte que nous devinons dans ses yeux. Ses gestes la trahissent, elle ne sait que prendre les positions les plus adéquates pour endurer les corps sans trop en souffrir. Son assaut a été mené avec la peur au ventre, l'hésitation l'amenant à se retrouver étendue sur le sol.

La société Sith, malgré sa certitude du contraire, n'entraîne que faiblesse et déliquescence. Que le socle de l'édifice soit branlant et c'est toute la cathédrale qui s'effondre. Il nous faut consolider les fondements de cette bâtisse prestement sans quoi nous la retrouverons bientôt écroulée, le corps de notre Seigneur mutilé sous les décombres.


« - Très bien, relevez-vous. Votre démonstration se passera de commentaire. Vous ne connaissez rien à l'art du combat. Nous ne vous jetons pas la pierre, l'Ordre Sith est ce qu'il est, vous ne faîtes que pâtir d'une organisation inefficiente en tant que dernier maillon de sa chaîne sociale. L'affrontement direct ne sert à rien, votre peur face à l'adversité vous interdit tout apprentissage. Nous allons nous rapprocher du mur sur lequel sont fixés les miroirs. Vous ferez votre possible pour imiter nos mouvements. Cela renforcera votre corps, le déliera ; vous prendrez confiance, vous apprendrez à user véritablement de votre propre corps. »

Je m'approche du lieu dit et prend position face à mon reflet. Mon élève se présente à son tour et nous commençons ce ballet étrange que nous maîtrisons plus qu'à la perfection : les formes échanies. Lentement, précisément, j'effectue les mouvements les uns après les autres, bras, jambe, pointe de pieds, le tout semble pour un œil non-averti une danse étrange, pour un homme rompu au combat, une véritable valse meurtrière.

Je ne m'attends pas à ce que mon élève parvienne à m'imiter. Elle tentera, maladroitement, vacillera, chancellera, tombera peut-être. Il lui faudra au minimum des heures pour ne parvenir qu'à reproduire les premiers mouvement de cette suite. L'assiduité, la volonté sont les seules voies menant à l'excellence, il lui faudrait les emprunter, et nous, la guider.

Nous n'avons jamais été dans le rôle du professeur. La situation est étrange, inédite. Les changements ne cessent de me surprendre. Notre Seigneur ne cesse de s'éloigner. Sans son regard avisé pour nous aiguiller, les faits nous paraissent obscurs. Malgré le fait que notre formation est achevée, il nous faut encore apprendre, observer et imiter.
Le Masque de la Force
Le Masque de la Force
Messages : 5464
Eclats Kyber : 0
Le membre 'Gabrÿelle Evans' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'6' :
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]
Résultat :
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

Défense de Gabrÿelle presque parfaitement réussie!

Gabrÿelle: -0 Hp
Invité
Anonymous
Kalya s'était remise sur pied et gardait la tête baissée, encaissant ce qu'elle prenait pour des critiques quand bien même on lui assurait que ce n'était pas le cas. Elle n'aimait rien de moins que décevoir ses maîtres, en particulier à cause de la peur de la punition. Mais ici point de châtiment corporel, juste une certaine compréhension qui la laissait sans trop savoir comment réagir.
Elle lui parlait de peur. Mais si elle n'osa pas lui dire, la togruta était bien convaincus que ce n'était pas la peur qui la gênait. Oh, indéniablement elle était une froussarde à l'instinct de survie hyper développé qui l'enjoignait à se rouler en boule en essayant d'éviter les coups lorsque la situation dégénérait. Pour autant elle n'avait pas peur. Elle avait déjà testé la peur, la vraie peur. Et même les trois ans au service personnel de la Dame Noire n'avait su en altérer ou en égaler le souvenir : les centaines de visages vides, pétrifiés par l'effroi, attendant l'inévitable échéance...

Elle revint au présent pour entendre les instructions de son entraîneuse, qui désigna d'un geste les miroir mentionnés précédemment avant d'aller se placer devant. L'esclave la rejoignit, se plaça face à son propre reflet. Elle se trouvait meilleur mine que lorsqu'elle était arrivé dans la pyramide : plus reposée, plus propre, son nouveau maître n'avait pas menti. Elle en éprouva un pincement au cœur en sachant que cela ne durerait pas éternellement, puis se remémora certaines paroles de Darth Ynnitach qui lui redonnèrent un coup de fouet mental. Elle en avait bien besoin pour se lancer dans les exercices qu'on lui imposait puisqu'un coup d’œil dans le reflet à sa droite suffit à comprendre qu'elle n'allait pas pouvoir y arriver aussitôt.
Elle essaya néanmoins, du mieux qu'elle le put, d'imiter les mouvements. Elle manquait de fluidité, de rapidité et surtout d'équilibre, manquant trébucher une fois sur deux. Elle n'était pas aussi catastrophique que précédemment, parce que danser pour divertir sa maîtresse rentrait dans les qualifications de son précédent rôle, mais de là à suivre le rythme imposé par l'individu masqué, il y avait un monde. Elle tomba par deux fois mais se releva aussi vite que possible pour reprendre le cours de l'exercice. Des gouttes de sueur roulaient le long de son cou et de sa colonne, ses muscles commençaient à fatiguer et elle allait bientôt avoir des crampes mais elle ne stoppa pas pour autant et se força à suivre l'entraînement. Jusqu'à ce qu'elle tombe une fois de plus, tremblante sous l'effort, et n'arrive même pas à se relever malgré deux essais, ses membres ne supportant plus son propre poids.
Invité
Anonymous
La danse s'est poursuivie, encore et encore ; elle ne prit fin qu'une fois que l'élève a atteint ses limites. Une heure et dix sept secondes. Durant ces soixantes minutes et dix sept secondes, elle avait tenté de reproduire à l'identique des mouvements dont aucun n'a été reproduits à la perfection. Durant trois mille six cent dix sept secondes, faute d'excellence, elle a fait preuve de persévérance. Je m'arrête finalement, ayant réalisé tous les mouvements de cette séquence dont l'Ordre n'aurait pu supporter qu'elle reste inachevée, et me tourne vers le corps tremblant.

Il n'est pas nécessaire que je parle. Je m'avance, tout juste mon cœur a commencé d'accélérer suite à cette exercice, passe mes bras avec douceur autours des épaules de la Togruta et l'aide à se relever. Ses jambes la supporte péniblement. Je saisis son bras, le porte à mes épaules, glisse le mien autours de sa taille. Contre mes côtes, je sens les siennes renvoyer à l'unisson la cavalcade frénétique de son pouls. Son souffle saccadé est seul à perturber le silence de la salle d'entraînement. Doucement, non lentement, nous finissons par quitter la pièce pour en gagner une autre, plus petite.

Une salle d'eau. Un grand bassin en son centre, creusé dans le sol, plusieurs douches et des bains à d'un côté, des tables de l'autre. Sans un mot, j'aide la jeune femme à se défaire de ses habits, imbibés par le fruit de son effort, et la plonge doucement dans cette piscine d'eau glacée. Aussitôt, je vois sa peau frissonner, son corps se raidir.


« Ne vous laissez pas flotter, touchez le fond, forcez vos muscles à s'actionner à nouveau et marchez jusqu'à l'autre but du bassin. Des marches vous ferons sortir progressivement. Le froid aide à évacuer la toxine des muscles. En sortant, vous vous sentirez capable de renouveller l'effort qui vient de vous mettre au sol. Pressez-vous, il ne faudrait pas que vous tombiez malade. »

Je lâche la main de ma disciple que je vois s'enfoncer, ralentie par l'aqueuse, seule sa tête émerge de l'eau limpide lorsque son pied touche le fond. Sans une parole, je la quitte et gagne l'un des murs de la pièce et l'effleure. Dans un léger sifflement, une penderie apparaît, surgissant du mur pour dévoiler une série de tenue toute identique à la mienne, à ceci près que la taille et la couleur diffère un peu. J'en décroche une, enferme à nouveau les autres et la rejoins.

Déjà, elle commence à gravir les marches, le haut de ses épaules fines et sa gorge ruissellent. Parée de ces perles liquides, le Cosmos dans son entièreté aurait tenu pour évident de la qualifier de superbe. Frêle, en elle, prend une toute nouvelle définition et, chargée de cette sémantique singulière, ne compte plus rien qui puisse être autrement que susceptible d'en faire une égérie d'un genre nouveau. Comment ont-ils pu oser porter la main sur un tel cygne rare ?

D'un geste de la main, invoquant la Force, je la drape dans une longue serviette qui aussitôt, au contact de sa peau cramoisie, se met à chauffer.


« Comment vous sentez-vous ? Si vous le souhaitez, je peux faire venir un droïde ostéopathe qui saura vous libérer de ce que le bain n'a pas su. »

En attendant qu'elle me réponde, je lui tends sa tenue.

« - J'ai pris la liberté de faire réaliser pour vous ces tenues suivant vos mesures propres. Vous conviennent-elles ? »
Invité
Anonymous
Kalya avait la vision qui se troublait légèrement et elle se sentait nauséeuse. Ce n'était pas un état dont elle était coutumière, même si ses précédents services avaient parfois pu s'avérer éprouvant ils n'étaient pas aussi intenses physiquement. Elle ne dit rien lorsque son mentor s'approcha pour l'aider à se relever mais lui renvoya un regard qui exprimait toute la reconnaissance qu'elle avait. Elle fit se son mieux pour se tenir debout, essayant de ne pas totalement reposer sur cette aide salutaire, et pour reprendre son souffle. Elle se laissa guider sans vraiment voir où on l'emmenait jusqu'à ce qu'elle reconnaisse une salle d'eau extrêmement luxueuse, comme tout le reste ici.
On l'aida à se déshabiller, se débarrassant des vêtements trempés de sueur. Être nue ne la gênaient plus depuis longtemps. Puis on la plongea dans l'eau du bassin au centre. Elle était glacée et elle sentit sa peau frisonner en même temps que ses muscles se contractaient douloureusement et que le sang se pressait dans ses artères. Elle fit quelques mouvements avec difficulté, obtempéra aux ordres qui lui étaient donné et se mit à marcher avec raideur. L'exercice lui devenait effectivement de plus en plus facile. Elle sortit de l'eau et retrouva avec plaisir la douce chaleur de la salle tandis que les gouttes glacée lui dégoulinaient le long du dos, du ventre, des bras et des jambes. Son mentor lui lança une serviette et pour la première fois l'esclave remarqua qu'elle utilisait la Force. Elle savait ce que c'était, vaguement, ayant passé bien trop de temps à servir les siths. Il devait donc s'agir d'un ou d'une apprenti(e) de son maître actuel. Elle se sécha rapidement, le contact de la serviette douce et chaude l'apaisait.

« Je vais bien, merci. Je n'ai besoin de rien. »

En vérité ses muscles étaient encore un peu douloureux mais elle n'avait aucune envie de s'en ouvrir, s'étant déjà jusque là montré bien assez médiocre. Elle passerait outre la douleur, elle avait l'habitude. C'était plus facile ici, où elle avait un vrai lit pour dormir. Tout était plus facile ici. Hormis apprendre tout ce qu'on lui demandait de connaître, ces règles et ces pensées. Elle les relisait presque dès qu'elle avait le temps mais ça ne suffisait qu'à peine.
On lui tendit une tenue, noire et blanche, toute neuve. Elle la prit et s'en vêtit, cela lui allait parfaitement. Vu l'ambiance du lieu, ça avait été fait sur mesure pour elle, même si elle avait du mal à le croire.

« Merci. C'est parfait. »

Elle s'inclina un peu par réflexe puis attendit, se demandant s'ils allaient reprendre l'entraînement ou continuer sur d'autres tâches.
Invité
Anonymous
Bien que son corps lui conseille le contraire, nous savons que notre élève est parfaitement incapable de reprendre le moindre effort physique. Si ses muscles ont incroyablement récupéré, pour autant une nuit de complet repos leur est nécessaire.

«  - Avant de de vous questionnez à propos de la Philosophie qui est la nôtre, nous aimerions vous proposer quelque chose. Nous n'avons pu que remarquer les séquelles que les Siths vous ont laissées. Votre dos est une véritable insulte à l'harmonie que dégage naturellement votre corps. Nous serions en mesure de procéder à une chirurgie reconstructrice, afin que vous puissiez ne plus avoir à vous cacher ou à vous trouver honteuse de ces marques d'humiliation et de cruauté gratuite que l'Ordre ne tolère pas. Le voulez-vous ? »

La Togruta apparaît profondément surprise par ma proposition, ses yeux sont écarquillés.

« Je... ne sais pas. Oui, je suppose que j'aimerais. Même si je ne les vois pas beaucoup. »

Mon élève parut encore hésitante avant de reprendre la parole.

« Pourquoi me le proposez-vous ? »

Est-ce seulement étonnant que notre monde lui semble si étranger ? Revenant de l'Enfer, de la Jungle, du Chaos, elle accède soudain à la Civilisation, l'Urbanité, le Cosmos. Il lui faudrait du temps, mais elle réaliserait où se trouvait son réel intérêt et le suivrait naturellement, je n'en doutais pas un seul instant.

« - Pourquoi ? Parce qu'une faute a été commise, que vous en avez été la victime, qu'il est cohérent que vous soyez dédommager quant à celle-ci. Pourquoi ? Parce que nous croyons profondément que la cruauté gratuite et la violence non-maîtrisé n'a pas lieux d'être dans une société idéale. Pourquoi ? Parce que vous êtes notre élève et que nous sommes votre maître et que nous vous devons soin et protection. Pourquoi ? Parce que votre corps est une Harmonie qui a été brisée, nous ne le supportons pas, nous voulons vous rendre ce qui était vôtre. Enfin, le jour où nous devrons vous présenter aux côtés de notre Seigneur, nous pourrons à loisir vous proposez des dos nues sans que vous les portiez avec honte. »

L'intonation s'est faite plus légère sur la fin de l'explication, la sentence se concluant sur une note d'un humour léger et mesuré afin de passer un voile de douceur sur les codes rigoureux qui ont précédé.

« Merci. Beaucoup »

« - Très bien, ceci étant dit, avez-vous des questions sur les préceptes qui sont les nôtres ? Nous concevons sans peine que ceux-ci puissent vous paraître complexes et particulièrement étranges placés face à face avec ce que vous avez connu jusqu'à peu. »

Mon élève semble sur ses gardes, encore une fois. Habitude de son ancienne vie ? Réelle défiance à notre égard ? Il est difficile de répondre à cette question.

« Et bien, oui en fait. J'ai du mal à comprendre ce qui change entre notre Harmonie et ce que veulent les Jedis ? »

La question est fondée. Depuis ses ténèbres, tout ce qui semble lumineux doit lui paraître similaire.

« - Les Jedis, bien qu'ils se revendiquent les chantres d'une harmonie, sont en réalité terrifiés face à l'ordre réel du monde. Ils ne cessent de venir en aide aux plus faibles, relevant leur défi à leur place, les empêchant de gagner en force, au prétexte que "l'échec ne doit être subi par personne". De fait, l'Ordre Jedi ne cesse de gagner en puissance et d'affaiblir le reste du monde, se rendant sans cesse plus indispensable aux autres, ces derniers ne se trouvant jamais à gagner en force puisque jamais confronter à la moindre adversité. Loin de bâtir une harmonie, ils fondent donc une oligarchie habilement voilée, déséquilibrant la Galaxie à leur avantage. Les Siths, en écrasant l'adversité partout où elles se trouvent, font d'ailleurs exactement la même chose.

Ce que nous recherchons, ce n'est pas un Ordre du monde qui soit profitable à nous seuls mais à tous. Nous voulons brider à la fois les Siths et les Jedis afin de canaliser à la fois la Lumière et l'Ombre afin que leur affrontement cesse enfin de détruire l'équilibre précaire que la galaxie parvient à générer. Vous comprenez? »


« Oui, je crois bien. Vous aviez parlé d'interrogation ? »

Une question me tourne en tête depuis que je me suis trouvé face à elle. Je me dois de la poser.

« Comment la Dame Noire est-elle parvenue à inspirer, par la violence et l'humiliation, a inspiré une telle loyauté en vous ? Inutile de nous mentir, ici la vérité n'est pas remerciée à coup de fouet. »

Je croise les bras et mes yeux artificiels, noirs et brillants, sont braqués sur elle, impassible.
Invité
Anonymous
Kalya se mordit la lèvre. Elle ne s'était pas attendue à une telle question. Bon, certes elle s'était peut-être largement surestimé en pensant que sa loyauté profonde -encore qu'à quel point ? Elle commençait à se le demander- ne serait pas découverte, mais aussi soudainement, c'était un peu déstabilisant pour la jeune esclave. Il convenait donc de choisir ses mots avec soins :

« La peur du châtiment... »

Mais elle ne croyait plus ses propres paroles alors qu'elle les prononçait. Elle en avait longtemps été convaincue mais ce n'était pas suffisant à expliquer pourquoi elle se réveillait encore la nuit après un cauchemar où elle échouait à servir sa maîtresse. Car elle en avait l'intime conviction, ici elle pouvait lui échapper. Elle doutait que la Dame Noire se donne la peine de retrouver une misérable esclave qui ne savait rien, si ce n'était qu'elle devait espionner un seigneur sith. La belle affaire, ils le faisaient tous.
Donc ce n'était pas la simple peur. C'était une véritable terreur. Mais pas liée à Ynnitach. Elle se rappelait un souterrain obscur, la longue attente, les cadavres évacués... Elle avait vraiment crue, jusqu'au bout, qu'elle mourrait là. Elle en était si infiniment persuadée que, lorsqu'on avait décidé de la mettre au service personnel de la Dame Noire, la promesse, si insignifiante, de la vie lui fit voir comme un espèce de miracle dans cette décision. Voilà pourquoi elle lui obéissait : la Dame Noire ne l'avait pas détruite, elle l'avait sauvée. Certes d'une façon qui exigeait une obéissance et une dévotion totale mais elle l'avait sauvée. Lui désobéir la plongeait dans la crainte de revivre l'enfer. C'était par là qu'elle la tenait en son pouvoir. Elle n'avait même pas besoin de la briser, c'était déjà fait depuis longtemps.

« Mais je suppose que d'une certaine manière, je lui suis reconnaissante. »

HRP:
Invité
Anonymous
Sans qu'elle puisse le voir, j'arque légèrement un sourcil.

« - Craignez-vous tant la mort, Kalya Rahel, que vous en soyez à être reconnaissante envers une femme qui vous aura offert des années de torture plutôt qu'une fin propre et sans douleur ? »

La question est directe, elle pourrait sembler tranchante dans la bouche de quelqu'un d'autre mais en réalité, entre ces murs, le ton semble normal, celui d'une analyse critique d'un objet étonnant. Malgré cela, immédiatement la jeune femme se renferme, se drape davantage dans son vêtement singulier. Son visage ne laisse planer aucun doute. La peur l'a gagné sans peine.

« - Non. Pas propre et sans douleur. Vous n'avez pas vu les cadavres. »

Voilà la façon dont les Siths de la Dame entendent gouverner la Galaxie. Briser l'âme de chacun, en faire un objet docile et malléable à la volonté d'une minorité orgueilleuse et bouffie d'un savoir caduque et de quelques dons naturels qui, loin de l'élever au-dessus de tout individu, ainsi exploités ne la rend que semblable à l'animal. Aucun ordre ne peut tenir sous un tel régime. Rien d'autre qu'une mort perpétuel et un chaos éternel. Les meurtris font choir les bourreaux et deviennent les nouveaux monstres d'un empire infécond.

« - Alors vous éprouvez un sentiment de reconnaissance envers cette femme au prétexte qu'elle ne vous a pas vivisséquer avant de vous laisser mourir dans votre lymphe ? Par hasard, est-ce que vous éprouvez la même chose pour tous les rancors de la galaxie ? Après tout, ils ne vous ont épargné aussi... De même que les chiens Kaths ou les Kinraths et un tas d'autres prédateurs irrationnels et sanguinaires. »

Le ton n'est ni condescendant, ni hautain. Il soulève juste une incohérence dans les réponses de la Togruta et, à travers cela, n'est autre qu'une demande d'explicitation. Avant de vouloir éduquer un esprit, il faut en apprendre les dynamiques premières.

« - Elle ne m'a pas épargnée. Elle m'a sauvée. »

Les réponses se font sans cesse plus ténus, la voix moins affermie, le regard plus lointain. L'aurai-je brusquée ? Plus notre discussion se poursuit et plus je devine une blessure plus profonde que ces sillons aperçus dans son dos. Une infection bien plus profonde, au-delà du corps, suintant depuis l'esprit pour baigner tout l'être. Il s'agit à présent de forcer le passage jusqu'à cette origine du mal. Le faire sans trop de violence mais nécessairement de façon incisive.

« - Si vous arrêtiez de fuir, mademoiselle, pour vous exprimez clairement? Je vous le répète, ici aucun fouet ne vous attend. Je suis curieuse, vous pouvez le comprendre, nous ne pouvons rien construire ensemble s'il n'existe pas de confiance entre nous. Vos réserves sont un rempart à cette confiance. »

« Quand on est arrivé on est resté enfermé des jours. À attendre. De temps en temps, ils venaient en chercher. Et ils en ramenaient : des cadavres, tordues, ravagées. Quand j'aurais dû y aller avec les autres, on m'a sortie du rang, et on m'a conduite à ses appartements. Depuis je l'ai servie, au lieu de mourir comme les autres. »

Que le monstre égorge mille enfants et en sauve un seul pour le réduire à l'esclavage, et le voilà canonisé. Quel mordant cynisme de la part de l'esprit que d'être capable de perdre à ce point toute notion d'Ordre, se transformant lui-même en un enfant docile, plus heureux d'une sucette que triste des cinquante coups de fouet qui l'ont précédé.

Je cerne la maladie comme évidente à présent. Elle n'est pas la première. La guérison sera lente, difficile, la rechute à craindre et la complète rémission sûrement impossible ; le poids du fardeau ne doit pourtant pas inviter l'échine à l'éviter. Elle m'a été désignée comme mon élève, je me dois de la soutenir jusqu'à ce qu'elle soit capable de marcher seule.


« - Finissez de vous habiller, nous allons continuer à converser ailleurs. Il serait dommage que vous attrapiez froid dès notre première rencontre. Je vous attendrai dans la salle qui jouxte immédiatement cette pièce. Vous y accéderez par la porte opposée à celle que nous avons tout à l'heure empruntée. »

J'abandonne Kalya Rahel et pénètre dans la salle dont je viens de parler. La pièce que je viens de gagner et bien moins spacieuse que les deux précédentes. Une simple salle de méditation qui donne, grâce à un pan vitrée, sur la blancheur immaculée du dehors. Des fauteuils, sobres et confortables, circulaires et épurés, se trouvent former un cercle au centre de la pièce, en contre-bas de la surface de verre, en sorte qu'une partie d'entre eux bénéficient du halo blanc venu de l'extérieur tandis que l'autre partie se trouve à l'ombre.

Je choisis de me placer à la frontière de la lumière et de l'ombre, m'assoie en croisant les jambes, ramenant mes talons vers les cuisses opposées et posant le dos des mains sur les genoux. J'attends qu'elle me rejoigne.
Invité
Anonymous
Kalya resta un certain temps dans la salle d'eau avant de respirer profondément et de laisser tomber la serviette. Elle s'approcha des vêtements, qu'elle enfila rapidement, avant de jauger son apparence dans l'un des miroir : elle avait plus fière allure que depuis des années. Elle suivit alors son professeur et pénétra dans la pièce. Une grande baie vitrée donne sur l'extérieur, si blanc et si pure. A l'intérieur, l'espace est comme couper en deux, entre la lumière et l'ombre. La symbolique en est presque trop évidente.

Finalement l'esclave vint s'asseoir face à son professeur, adoptant la même posture qu'elle bien qu'avec certaines des difficultés, essayant de s'ajuster aussi précisément que possible sur la ligne tracée par la vitre.

« Avez-vous l'habitude de la méditation, Kalya Rahel ?
-Je ne l'ai jamais pratiquée.
-Pourquoi pensez-vous que nous la pratiquions ?
-Pour mieux réfléchir. Je suppose. »

Elle ne s'était jamais vraiment posé la question, n'ayant aucune raison de le faire. Elle savait que sa maîtresse s'y adonnait et que dans ces moments là elle ne tolérait pas le plus petit dérangement. Être envoyé la servir tandis qu'elle était dans l'une de ses plongées nécessitait une discrétion à toute épreuve et pouvait se finir de manière brutale, mais c'était aussi la marque que vous aviez une certaine valeur. Une valeur qui pouvait vous sauver la vie à certains moments. Kalya tirait presque une certaine fierté d'avoir été, de toutes les esclaves qu'elle avait connue, celle qui avait eu le plus de fois cet honneur.

« Et pourquoi pensez-vous que la méditation est profitable à la réflexion ? »

Elle n'en savait rien. Cela semblait tout simplement aller de soi. On réfléchissait mieux dans le silence. Même si son silence à elle la ramenait toujours au même lieu. Elle répondit donc de la manière la plus simple qu'elle envisageait :

« Parce qu'on ne fait rien d'autre ?
-Ne trouvez-vous pas cela curieux que Jedis comme Siths pratiquent cette technique ? Que les Jedis cherchent à atteindre un certain degré de sérénité, cela semble logique quand on connaît leur code, mais pour ce qui est des Siths ? Qu'en pensez-vous ? »

Elle n'avait pas de pensées sur les siths. Ils étaient les maîtres et elle les servaient, en particulier la plus grande d'entre eux. Tout le reste n'était que superflu et divagations sans intérêts. Elle n'était pas là pour se demander ce que pouvaient bien trouver les siths à la méditation mais pour assurer sa survie. Néanmoins ce n'était pas le moment de se montrer récalcitrante. Et puis, elle n'aurait sans doute pas tout le temps l'occasion de se plonger dans ses pensées de la sorte.

« Les siths suivent leurs émotions. La méditation peut leur permettre de se remémorer leurs souvenirs au mieux pour les faire ressortir davantage. Ou ils cherchent laquelle est la plus puissante. Je ne sais pas en fait.
-C'est une possibilité en effet. Nous la pratiquons pour notre part afin de permettre à notre esprit de se vider de toute émotion et permettre à nos capacités logiques d'atteindre leur plein potentiel. Par là, nous atteignons une capacité d'analyse bien plus efficiente, ce qui nous permet in fine de prendre les meilleures décisions. C'est à présent ce que nous allons faire. Faire disparaître le sentiment et réfléchir, réfléchir sur la raison de votre présence ici. Réfléchir sur ce que vous étiez avant. Réfléchir ce que vous pourrez être bientôt. »

Kalya se retint de jeter un regard soupçonneux et décida de fermer les yeux tout en laissant son menton retomber sur sa poitrine. Qu'elle réfléchisse à ce qu'elle était ? Une esclave. Avant cela ? Une gamine insouciante, inculte, qui vivait dans un petit cocon de bonheur. Oh elle devait bien avoir des raisons d'être malheureuses à l'époque. Mais cela lui semblait si vain désormais. Pourtant, sans qu'elle ne le comprenne tout à fait, elle ne regrettait pas vraiment cette époque. C'était un souvenir du passé qu'elle savait ne jamais pouvoir regagner. Elle l'avait, lui semblait-il, accepté. Ce n'était désormais rien de plus que de belles images et un goût sucré dans la bouche quand elle y repensait. Le passé ne lui servait définitivement à rien.
Qu'en était-il du présent alors ? De cette pyramide immense, peuplé de métal froid, de son maître et de son professeur pour toute vie. Elle y était venu avec un but : espionner. Elle y avait découvert un certain confort et pour la première fois depuis longtemps l'on semblait se soucier d'elle. Mais elle n'en demeurait pas moins une esclave. On lui disait que non, mais quel autre choix avait-elle ? Qu'elle espionne ou qu'elle obéisse à ses nouveaux maîtres, les choses n'étaient pas si différentes au fond.
Restait donc le futur. Et là se profilait deux avenirs. Celui où elle restait fidèle à la Dame Noire, où elle reviendrait à ses côtés. On lui avait promis une meilleure place. Qu'aurait-elle vraiment ? Difficile à dire avec son imprévisible maîtresse. Mais elle savait que si l'échec était puni de la plus violente et implacable des manières qu'il soit, elle savait à l'occasion récompenser ceux qui la servaient avec zèle.
Et de l'autre elle pouvait essayer d'échapper à Ynnitach, de servir le seigneur Deinos et de peut-être y gagner une vraie liberté. Cela lui semblait toutefois un mirage, un fol espoir qu'elle n'avait aucune chance de voir se réaliser vraiment. L'on ne pouvait pas dire que ses options étaient extraordinaires. Mais leur petite séance finit avant qu'elle n'ai put trouver une réponse. Toutes deux se relevèrent puis son professeur la congédia. La togruta ne se fit pas prier et regagna la chambre qu'on lui avait donné, où elle s'affala sur le lit à peine ses nouveaux vêtements retirés pour sombrer dans un sommeil proche de l'inconscience.
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by