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La navette du Chancelier Suprême avançait lentement. Valerion Scalia venait de quitter le bâtiment du Sénat sous bonne escorte. Son transport avait aussitôt décollé pour se diriger vers l'Esplanade Glitannai, menant tout droit au Palais de la République, siège de la Chancellerie Suprême et du Gouvernement de la République. A vue d'oeil, sur une carte, les deux bâtiments ne semblaient pas fort éloignés. C'était oublier le gigantisme des bâtiments officiels coruscantis, véritables mastodontes, débauche totale de folie et de mégalomanie architecturale.

Le vaisseau se posa quelques instants plus tard, au bout de l'Esplanade. Le Chancelier en sortit, sentant aussitôt le vent puissant qui balayait l'immense avenue. Devant lui se dressait l'Esplanade Glitannai, droite et scintillante, avec au bout le gigantesque Palais présidentiel. Valerion Scalia descendit les marches de la navette. Devant lui, à sa rencontre, se trouvait son vieil ami : le Général Kaal Tel'kasan, Chef d'Etat-Major des Armées. Le Nikto fit un salut militaire, auquel le Chef Suprême des Armées répondit.

Tout le long du flanc gauche de l'Esplanade, quatre rangées entières de soldats de la République se tenaient droites, présentant les armes. Le spectacle était impressionnant : il y avait là des centaines d'hommes, prêts à rendre les honneurs militaires au nouveau Chef de l'Etat. La cérémonie solennelle voulue par la Chancellerie Suprême pouvait débuter : une revue militaire.

Accompagné par le Général Tel'kasan à sa droite, un peu en retrait, le Chancelier Suprême entreprit de passer en revue les troupes de la République. Il marchait vigoureusement, droit et digne, regardant avec fierté ces hommes prêts à tout pour défendre leur patrie. Y aurait-il bientôt une guerre? Valerion ferait tout pour l'empêcher, mais également pour la préparer. Il s'agissait de ne plus rester passif face à l'éventualité de futures batailles militaires, d'armer la République et de la rendre apte à affronter l'Empire Sith, si nécessaire.

Dans cette perspective redoutable, cette cérémonie militaire grandiose offrait le symbole d'une nouvelle République, prête à offrir une résistance farouche, voire même bien plus que cela. Les caméras des chaînes les plus importantes de la galaxie filmaient avec avidité cet évènement, suivant le Chancelier Suprême, agrandissant l'image en direction de son visage pour voir toute la fermeté du Chancelier Scalia examinant les troupes. La puissance symbolique d’une telle revue militaire était double : montrer la force et la grandeur retrouvée de l'Armée de la République mais aussi rappeler la supériorité du pouvoir civil sur le pouvoir militaire. Car celui que les hommes en armes saluaient, c'était un Chancelier Suprême, un homme politique élu, un civil. Pour autant, la carrière professionnelle de Valerion atténuait ce dernier point. L'appartenance de l'actuel Chef de l'Etat à l'armée faisait de lui un individu beaucoup plus proche de la sphère militaire que civile... La seule personnalité de Valerion Scalia ranimait l'importance symbolique des forces armées de la République. A un Jedi avait succédé un Major de la République.

Enfin, le Chancelier arriva au bout de l'Esplanade et entreprit de gravir les marches menant à l'immense perron du Palais, ressemblant plus à une place en réalité. Là, il se retourna et offrit un salut militaire vif. Au même instant, deux énormes drapeaux aux couleurs de la République étaient hissés sur leur mât, de part et d'autre du perron. Le Chancelier profita de l'image qui s'offrait à lui : les soldats de la république soigneusement rangés, formant un corps unique et plein de vigueur. Le silence était aussi impressionnant qu'éprouvant, seulement troublé par le claquement des drapeaux, remués par le vent.

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Valerion Scalia rompit et tourna le dos à l'esplanade, entrant dans le grand hall du palais. L’orchestre, situé à droite, entreprit de célébrer la nouvelle ère qui s’annonçait. Le Général Tel'kasan prit une direction vers la gauche, s'éclipsant. Le Chancelier traversa seul le hall, lentement, à travers une haie d'honneur formée par la Garde Bleue. A l'intérieur du Palais présidentiel, comme pour le Sénat, la Garde Bleue était la seule unité autorisée à circuler et porter des armes. Une Garde d'élite, aux éléments brillants, malgré quelques problèmes ces dernières années ayant porté un coup au prestige du corps spécial.

En habit d'apparat, les gardes mirent sabre au clair, offrant à Valerion un spectacle qui l'émut sincèrement. Il y avait dans l'ordre ambiant un sentiment de grandeur qui rendait à la République les honneurs qui ne lui avaient plus été accordés depuis trop longtemps. Certes, ce n'étaient que symboles, qu'illusions et apparences selon certains... Mais, en réalité, c'était bien plus que cela : il s'agissait de réveiller le caractère glorieux et vénérable de la République, de réveiller la fierté d'appartenir à une même communauté, s'étendant de Dantooïne à Ryloth. Dans ce grand hall, aux piliers de marbres gigantesques, la solennité atteignait son comble. La beauté des lieux resplendissait, filmée constamment par les caméras des journalistes. Au plafond, une fresque représentait la fondation de la République Galactique par les Pères Fondateurs.

L'ensemble des membres du Gouvernement avait été réuni dans une pièce attenante à la salle de réunion du Conseil des Ministres. On leur avait servi une collation, comme le voulait l'usage. Maintenant que le Chancelier arrivait, on les avait introduit dans la Salle du Conseil, chaque individu étant invité à se mettre derrière son siège, debout. Au centre se trouvait une table rectangulaire, en bois finement ouvragé. Les caméras suivaient l'avancée rapide et pleine de force du nouveau Chancelier, dont les bottes noires frappaient les dalles de marbre des couloirs palatiaux avec un dynamisme tout militaire. A l'approche de Valerion Scalia, le héraut frappa le sol de son sceptre et annonça d'une voix forte :

« Son Excellence le Chancelier Suprême de la République Valerion Scalia ! »

Le Chef de l’Etat entra dans la pièce. Il salua certains ministres d’un geste bienveillant de la tête en passant devant eux et alla se situer en bout de table, pour présider la réunion. Il resta debout un instant, obligeant l’ensemble du Gouvernement à en faire de même, afin que les journalistes accrédités puissent prendre toute une série de clichés. Puis, on approcha son siège et Valerion Scalia s’assit, suivi par l’ensemble des personnes présentes. Les journalistes furent conduits dehors et dans un grand bruit les portes massives de la salle se refermèrent, laissant seuls les dirigeants de la République.

La table était rectangulaire et à son extrémité se trouvait le Chancelier. A sa droite se trouvait le Vice-Chancelier Janos et à sa gauche le Secrétaire général Melk’an. Le Gouvernement était réuni au complet.

    « Mesdames et messieurs les Ministres.

    Ce premier Conseil des Ministres est aujourd’hui scruté par l’ensemble de la République. Des réformes ont été promises à nos concitoyens et nous devons maintenant les mettre en œuvre. Il s’agit de légiférer rapidement et efficacement, afin de répondre aux nombreux défis qui se présentent à nous. Par conséquent, commençons sans plus tarder. »


Le Chancelier prit un document, que le Secrétaire général venait de lui tendre. Il s’agissait tout bonnement des matières à l’ordre du jour.

    « Le Vice-Chancelier Janos se chargera en premier lieu de présenter la confection du budget fédéral. C’est un sujet qu’il conviendra de régler d’ici peu devant le Sénat et qui assurera à notre action gouvernementale les moyens de ses ambitions. La réforme fiscale que le nouveau budget implique change entièrement la façon dont se structureront à l’avenir nos comptes. J’attends également le rapport complet du Plan Economique de Défense, pour lequel j’avais souhaité une collaboration active entre la Vice-Chancellerie et les Ministres Nomos et Pelot.

    Ministre Bresancion, vous prendrez ensuite la parole afin d’exposer en détail le Pacte Social. Ce texte va changer en profondeur les relations productives au sein de notre système économique, sa mise en œuvre doit se faire au plus tôt.

    Ministre Keyiën, on m’a signalé que vous aviez finalisé la Loi sur la Sécurité Nationale, tant attendue. Je suis ravi que vos services aient agi avec rapidité, nous avons besoin d’un cadre légal plus adapté aux défis nouveaux qui secouent notre territoire.

    Enfin, Ministre Von, on m’a signalé que votre cabinet avait mis au point quelques idées nécessitant une intervention législative. Pour le reste, la voie réglementaire sera suffisante et je m’en réjouis.

    Vice-Chancelier Janos, la parole est à vous. »


Spoiler:

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«Côme ! Côme ! Ah, je vous ai enfin ! Il faut à tout prix que vous interveniez !»

«Je n'ai qu'une seconde à vous accorder, mère. Je me rends au conseil des Ministres.»

«Oh, parfait, alors ! Parfait ! Côme, mon chéri, il faut à tout prix que vous fassiez une requête auprès du gouvernement. Les ministres comptent prendre une mesure terrible contre nous... Terrible !»

«Quoi donc ? Je ne suis pas au courant. Pourtant...»

«Ils veulent nationaliser notre banque. C'est une catastrophe.»

«Ah. Oui. Je sais.»

«Et c'est le seul effet que cette nouvelle vous fait ?»

«Cette mesure, c'est moi qui compte la prendre, mère.»

Jamais Côme Janos n'avait su obtenir de sa mère un silence aussi profond. Jamais. Et il fallut bien avouer que lui clouer le bec si violemment comportait sa part de charme. Le Lord se délecta de l'effet qu'il venait de produire, attendant patiemment de la voir reprendre la parole, calculant les secondes qu'il lui faudrait pour y parvenir.

«Vous ? Mais...»

«Choix politique, mère. Simple choix politique. Ne vous en faites pas.»

«Mais enfin ! Nous...»

«Nous n'allons pas y perdre, croyez-moi. Maintenant, je vous laisse. J'ai à faire. Fin de la communication.»

Le silence... Somme toute, la forme la plus pure, la plus totale, l'incarnation la plus viscérale du pouvoir, n'est-ce pas la capacité à obtenir le silence ? Faire taire un autre : s'il fallait définir un étalon permettant de jauger la puissance et l'influence d'un individu, ce serait là un critère qu'il ne faudrait surtout pas oublier - peut-être même le premier critère à prendre en compte. Il suffit de se figurer un homme de pouvoir, n'importe lequel, pour comprendre l'importance du silence dans une relation de force : le dictateur faisant taire tout un peuple, le général faisant taire toute une armée, l'enseignant faisant taire toute une classe, l'Orateur sénatorial faisant taire toute une Rotonde, le fils faisant taire sa mère... Janos rentrait désormais dans ces deux dernières catégories, et ses velléités les plus secrètes le ramenaient parfois aux deux premières. Il ne savait pas ce qui relevait le plus de l'exploit, entre gagner le silence du Sénat ou celui de cette mère si volubile, mais il avait au fond de lui cette inébranlable certitude : il faisait partie des hommes de pouvoir, lui.
* * *

Le silence... C'est encore ce que le Lord obtint, une fois que le Chancelier Scalia eut annoncé le programme de la séance et l'ordre de parole. Le Vice-Chancelier s'était levé, et il profitait désormais du silence attentif qui précédait son intervention. Qu'il était agréable de tous les tenir en haleine, d'être au cœur de toutes les attentions... Janos aurait encore fait durer le plaisir longtemps si la politesse et la bienséance ne lui avaient pas imposé le contraire.

«Mesdames, messieurs, bonjour à tous. Après délibération, les ministres Nomos et Pelot m'ont remis le soin de vous présenter le projet auquel leurs équipes respectives et mes conseils avisés ont donné le jour. Mais avant d'en venir aux réformes industrielles que nous comptons mener, parlons finances. Voici un tableau récapitulatif de l'ancien budget, celui du précédent gouvernement.»

Sous le regard de tous, un holo-tableau se dessina au milieu de la table, affichant les données suivantes :


___


RECETTES.

• Participation au Fonctionnement de la République (11% du RBP) : 1600 milliards de crédits.

• Taxe sur la Valorisation de la Production (5%) : 70 milliards de crédits.

• Taxe sur l'énergie et les matières premières : 400 milliards de crédits.

• Taxe Variable sur le Transport : 150 milliards de crédits.

• Revenu Exceptionnel (lié à la campagne de lutte contre la fraude fiscale des entreprises) : 12 milliards de crédits.

Sous-total : 2850 milliards de crédits.

DEPENSES.

• Ministère de la défense : 1000 milliards de crédits.

• Ministère de l’économie, de l’industrie et de l’agriculture : 750 milliards.

• Ministère de l’éducation, de la culture et de l’action sociale : 650 milliards.

• Ministère de la santé et de l’environnement : 300 milliards de crédits.

• Ministère de la recherche : 190 milliards de crédits.

• Ministère de l’intérieur : 225 milliards de crédits.

• Ministère de la justice : 40 milliards de crédits.

• Sénat Galactique : 12 milliards de crédits.

• Subventions spéciales : 4 milliards de crédits.

Sous-total : 3171 milliards de crédits.

Total : – 319 milliards de crédits.


___

Une fois que tout le monde eut pris le temps de consulter ces chiffres, Janos reprit la parole.

«Et voici maintenant le nouveau budget, à titre prévisionnel.»

Aussitôt le premier holo-tableau laissa la place à un second :


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NOUVEAU BUDGET ANNUEL DE LA REPUBLIQUE.

REVENUS.


• IPP (Impôt sur les Personnes Physiques) : 1600 milliards de crédits.

• IGF (Impôt sur les Grandes Fortunes) : 450 milliards de crédits.

• TVP (Taxe sur la Valorisation de la production, la Taxe sur l’énergie et les matières premières est désormais comprise dans la TVP ; 5%) : 500 milliards de crédits.

• ISoc (Impôt sur les Sociétés, limitation aux entreprises ayant une envergure fédérale) : 900 milliards de crédits.

• TVT (Taxe Variable sur le Transport) : 150 milliards de crédits.
 
• Taxes douanières : 100 milliards de crédits.

• TVEAR (Taxe variable sur l’entretien des Armées de la République) : 100 milliards de crédits.
 
• PEPF (Participations dans les Entreprises Publiques Fédérales) : 250 milliards de crédits.

Sous-total : 4000 milliards de crédits.

DEPENSES.

• Ministère de la Défense : 1800 milliards de crédits.

• Ministère du Trésor et de l’Economie : 600 milliards de crédits.

• Ministère de l’Industrie, de l’Energie et du Développement sectoriel : 600 milliards de crédits.

• Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Santé : Loi de Finance de la Sécurité Sociale (LFSS) + 250 milliards de crédits.

• Ministère de la Recherche, des Technologies et des Entreprises publiques : 450 milliards de crédits.

• Ministère du Commerce, de l’Agriculture et de l’Environnement : 100 milliards de crédits.

• Ministère de la Justice : 40 milliards de crédits.

• Ministère de la Sécurité Intérieure : 500 milliards de crédits.

• Ministère de l’Education et de la Culture : 0 (transfert de compétence aux Systèmes Régionaux).

• Sénat galactique : 10 milliards de crédits.

• Coût des nationalisations (étalé sur quinze ans) : 100 milliards de crédits.

Sous-total : 4450 milliards de crédits.

Total : 4000 miliards - 4450 milliards = - 400 milliards de crédits.


___

Le silence... Janos eut l'occasion de s'en délecter encore et encore, observant tour à tour les mines concentrées des différents membres du gouvernement. Une fois qu'il sentit que tout le monde avait pris note de ces informations purement numériques, il reprit - à regret - la parole.

«Bien. Passons maintenant aux réformes sur lesquelles les ministres Nomos, Pelot et moi-même avons passé ces dernières semaines, en partie à l'appui du programme proposé par le Rassemblement Républicain. Puisque mon titre de Vice-Chancelier m'offre une certaine neutralité, je vais me charger de vous présenter le tout.»

Cette déclaration reçut un hochement de tête consentant de la part des deux ministres concernés. Le Lord reprit, assez fier de jouer le rôle de héraut dans cette affaire :

«Le plan industriel que nous vous proposons implique une véritable cohésion entre ministères. Il s'agira de mettre en place une politique économique innovante. Volontarisme et interventionnisme sont les deux grandes lignes de conduite de ce programme.»

Au moment précis où il prononça ces mots, un titre apparut à l'endroit où planait l'holo-tableau, flottant au dessus des têtes ministérielles.


Première Partie : Une Politique de Nationalisation à Échelle Galactique.

«La République unie et harmonieuse que nous comptons promouvoir doit également être unie et harmonieuse sur un plan économique et industriel.», déclara fermement le Vice-Chancelier. «Le moyen le plus efficace d'y parvenir, c'est de procéder à d'importantes nationalisations. Ces nationalisations toucheront deux domaines : les entreprises de production navale et militaire d'une part ; et les grandes banques d'autre part.»

Sous le titre de la première partie, s'afficha alors une première sous-partie.


1.1. Pourquoi nationaliser ?

«Du point de vue des chantiers», poursuivit le Lord, «une telle mesure présente deux intérêts majeurs. Premièrement, nous pourrons coordonner la production de la flotte républicaine, dans un souci d'efficacité, de rentabilité et de productivité. Deuxièmement, un système nationalisé présente l'avantage de réduire les coûts directs de production.

Du point de vue des banques, deux intérêts se présenteront également. Tout d'abord, en termes de rentrées budgétaires, comme vous vous en doutez. Inutile de m'étaler trop longuement sur cet aspect. Deuxièmement - et surtout -, une plus grande harmonisation permettra d'orienter l'épargne et les investissements. Ainsi, en cas de conflit, notre système sera prêt à rétorquer rapidement et efficacement.»


Se greffa un nouveau sous-titre.


1.2. Quelles entreprises nationaliser ?

«Alors... Quelles entreprises allons-nous justement nationaliser ? Voici d'abord la liste des chantiers navals. Si vous le désirez, vous pouvez également consulter le dossier complet de chaque chantier en cliquant dessus.»

Aussitôt, un petit écran s'alluma devant chaque ministre, affichant la liste complète des chantiers navals concernés. Quiconque voulait en savoir plus n'avait qu'à cliquer sur un lien correspondant pour obtenir un descriptif de l'entreprise en question, avec une brève présentation et des illustrations.


- les chantiers navals de Tallaani ;
- les chantiers navals de Fondor ; 
- les chantiers navals de Kuat ;
- Rendili StarDrive ;
- les chantiers navals de Mon Calamari ;
- les chantiers navals de Bilbringi ;
- les chantiers navals de Sluis Van ; 
- Corporation SoroSuub
- Corporation Santhe.


«Concernant les entreprises d'armement, deux sont concernées.»

Comme précédemment, elles s'affichèrent à la suite des chantiers navals, venant enrichir la liste de deux nouveaux liens.


- Industrie Lourde de Rothana ;
- Corporation Loronar.


«Enfin, concernant les entreprises bancaires, nous visons deux grands groupes en particulier.»

- Clan Bancaire Intergalactique ;
- les banques du Noyau.


Stratégie politique, avait dit Janos à sa mère, une bonne demi-heure plus tôt. Restait à poser les pions sur l'échiquier, désormais, et à mettre, accessoirement, Ion Keyiën dans une position délicate...

«Vous noterez que le Crédit d'Aargau, dont je suis l'actionnaire principal, figure parmi les banques du Noyau concernées par la mesure. Dès lors, dans un souci d'égalité, une certaine harmonisation du gouvernement serait souhaitable, n'est-ce pas ?»

Le Vice-Chancelier se tourna vers le ministre corellien, profita une nouvelle fois du silence suscité pour inviter chaque politicien à prêter attention à Keyiën.

«J'ai tout à fait conscience que le sujet peut prêter à débat», reprit posément le Lord, assez satisfait de son stratagème rhétorique, «mais je suis d'avis que l'on y ajoute la Corporation Technique Corellienne.»

Aussitôt, l'industrie se surajouta à la liste dont disposaient les membres du gouvernement, avec lien et descriptif correspondants.

«Si vous me prenez comme exemple, je ne me suis pas opposé un seul instant à la nationalisation des banques d'Aargau. Ce faisant, notre gouvernement prouve à tous et à toutes que nous n'offrons aucun privilège, pas même aux dirigeants. J'inviterai donc le ministre Keyiën à en faire autant.» Puis, se tournant de nouveau vers ce dernier : «Vous ne rechignerez tout de même pas à passer pour une personne aussi exemplaire que moi auprès de nos concitoyens, mon cher, si ?»

Janos ne lui laissa pas le temps de répondre, comme pour mettre tout le monde devant le fait accompli, et embraya aussitôt sur sa sous-partie suivante.


1.3. Une nationalisation tempérée.

«Bien entendu, les plus libéraux d'entre vous n'ont pas à s'inquiéter outre mesure de ces immenses projets de nationalisation. Voici un graphique qui vous permettra de vous donner une idée précise du processus que nous comptons mettre en place. Comme vous le montrent les chiffres ici affichés, la nationalisation ne se fera pas à 100%. Tout est calculé pour que nous soyons majoritaires dans les conseils d'administration, sans plus. Ce faisant, nous ne virons pas dans un gauchisme excessif qui bâillonnerait toute liberté d'entreprise - bien au contraire. Une marge continue à exister, et c'est cette marge qu'il faudra exploiter, comme je vais vous le montrer dans ma deuxième partie.

À l'issue de cette nationalisation tempérée, la République Galactique pourra disposer de deux mega-corporations publiques :
- la Corporation Navale Fédérale de la République Galactique (CNFRG) ;
- la Banque Fédérale de la République Galactique (BFRG).»


Aussitôt, s'afficha la deuxième partie précédemment annoncée :


Deuxième Partie : Harmoniser les Dynamiques Économiques de la République Galactique.

2.1. Contre l'anarchie capitaliste.


«Je ne voudrais pas empiéter sur un terrain qui appartient au ministre Bresancion, et j'attends d'écouter son intervention pour vérifier si notre ligne de conduite sera la même, mais je suggère que le gouvernement de la République utilise désormais l'autorité qui est la sienne pour réformer les pratiques de la libre concurrence. Il s'agira d'entraver l'anarchie capitaliste et de mettre à profit l'émulation entre entreprises. Celle-ci peut et doit être maintenue dans toutes les branches de l’industrie privée au nom de la liberté d'entreprise, mais l'expérience nous montre qu'il est désormais impossible de faire confiance à la libre concurrence, si l'on désire sauvegarder les intérêts des groupes sociaux.

Parallèlement, nous devons lutter contre la centralisation, qui affaiblit la société, étouffe l’expérience et concentre en un seul point les talents nécessaires au bien de la République. L'avantage d'une nationalisation conséquente, c'est que nous pourrons redessiner de nouvelles dynamiques économiques, dans lesquelles les systèmes périphériques ne seront pas lésés par ceux du Noyau. De même, dans les branches qui demeureront privées, il faudrait réguler les flux de capitaux et les importations, dans la lignée des échanges bilatéraux que le ministre Rejliidic et moi-même avions su définir entre Aargau et la L.M.P.»


2.2. Quelle ligne directrice dans le secteur privé ?

«Venons-en justement aux mesures à prendre dans le domaine privé parallèlement à la nationalisation précédemment décrite. Nous avons besoin d'une législation efficace, qui offrira un cadre global à toutes nos prises de décision. Cette législation se fera sur plusieurs plans :
- Tout d'abord, il s'agira de mettre en place un programmes d'aide économique pour stimuler les entreprises et industries privées.
- D'autre part, je propose que l'État mette à la disposition des citoyens un certain nombre d'agences qui leur permettront de trouver des emplois, de faire valoir leurs droits syndicaux et d'harmoniser leurs ambitions avec celles de notre politique.
Concrètement, ce plan passera par une série de mesures précises :
- des aides financières et des subventions pour stimuler l'industrie privée, sachant que toute aide apportée nous laissera, en contrepartie, un droit sur la gestion de la productivité.
- des créations d'emploi au sein des chantiers publics.

Différentes institutions permettront la mise en place de ces réformes :
- Administration Globale Industrielle (A.G.I.), définissant une ligne de conduite commune pour les chantiers nationalisés et les entreprises privées ;
- Administration des Moyennes Entreprises (A.M.E.), puisque celles-ci doivent aussi trouver leur voie dans ce système galactique ;
- Administration des Travailleurs Itinérants (A.T.I.), étant donné qu'ils constituent une part non négligeable de la population active galactique ;
- Administration pour la Lutte contre le Chômage (A.L.C.), avec une délimitation au préalable des tranches d'âge et des groupes sociaux concernés.»


2.3. Conclusion : harmonisation et planification.

«Je pourrais encore parler des heures, mais l'objectif de cette intervention n'est pas de vous noyer dans une trop grande dose d'informations. En quelques mots, l'objectif est de mettre en place une stratégie souple et efficace en très peu de temps. Le modèle de la planification sera notre ligne conductrice : il s'agira d'une planification modérée, fondée sur un dialogue entre l'État, les banques et les entreprises, dans la base d'un partenariat stable, durable et profitable à tous. Bien entendu, comme je vous l'ai dit, la planification ne correspond pas au bâillonnement de la liberté d'entreprise, et encore moins à un trop grand dirigisme gouvernemental : nous tenterons également de partir de propositions, de suggestions et de conseils. En ce sens, le programme que je vous propose n'est pas idéologique mais purement pragmatique. Je vous remercie de votre écoute.»

Le Lord savait ce qu'il faisait. En parlant à la place de Nomos et de Pelot, il avait montré à tous que, dans la Nouvelle République que construirait Scalia, le Vice-Chancelier ne se contenterait plus de vérifier la validité des lois et de donner la parole à des sénateurs obtus dans des assemblées où personne ne s'écoutait. Non, désormais, le Vice-Chancelier - tout au moins le Vice-Chancelier Janos - ferait figure de leader, de porte-parole, de dirigeant. Et le silence qui suivit son intervention le lui confirma...
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Post d'Alan Bresancion:

A l'arrivée de Valerion tout le monde était resté debout.. Sauf moi. Soyons franc, cela ne fut pas pour me déplaire, mais ce ne fut en rien volontaire. J'avais une jambe en moins, et comme j'avais estimé qu'un Conseil de Ministre allait durer longtemps, j'avais déplacé mon fauteuil roulant. Et bien sur, je n'avais pas estimé une telle mise en scène de la part de Valerion.. En bref, j'avais estimé que le temps qu'il allait me falloir pour me lever ferai qu'au moment ou je serai debout, tous seraient assis..
C'est un peu comme le dilemme ascenseurs/escalier : vous savez que vous attendez l'appareil, vous pensez à prendre l'escalier, mais vous avez peur qu'au moment ou vous commencez à grimper les marches, l’ascenseur arrive.. La vie est faites de choix, et j'avais choisis de rester assis. De toute manière, j'avais droit à l'indulgence des handicapés. D'autant qu'il existait dans mes hochements de tête et ma manière la preuve de mon respect le plus total et pour la fonction, et pour l'homme..
Bref, on n’est pas là pour parler de ça.


J'avais écouté, et le Chancelier, et son Vice-Chancelier faire leurs laïus.. Ce fut édifiant quant à la voie que prenait la République. Chacun de nous, ici présent, allait forger la République de demain.. J'avais l'habitude de prendre des décisions graves.. Mais là, quand même.. Tout était allé si vite, depuis que Valérion m'avait demandé de l'assister.. C'en aurait presque été.. Intimidant. Mais les tours passèrent et après Lord Janos, ce fut le mien.
Sans commentaires, car j'étais là pour annoncer un projet et non critiquer celui d'un autre, je me levais, m'appuyant avec force sur ma canne, suivis par Jagon qui portait mes documents. Ils étaient assis, je parlais, je devais donc être debout, dans ma veste longue d'un vert sombre et chic aux boutons de cuivre.

« Bien.. Messieurs, madame.. Avant de commencer je voudrai rappeler le cadre dans lequel va s’inscrire nos politiques, et plus particulièrement la mienne. Nous sommes, à cette tables, représentants de tout les horizons politiques. Parfois anciens ennemis, ou simplement dépositaires de traditions et point de vue totalement différents les uns des autres. Nous représentons un gouvernement d'Union Sacrée, et ce face à une présence menaçante : l'Empire.
Ce qu'il m'a fallut avoir à l'idée lorsque j'ai élaborer ce qui va suivre, c'est que.. En gros, c'est maintenant ou jamais. Nous avons un nouveau chancelier qui fait peu ou proue l'unanimité face à l'adversité.. S'il faut marquer le coup et être audacieux, c'est maintenant : nous avons tous les arguments pour faire passer les réformes : l'urgence, l'union, et la réponse à la menace.
»

Jagon me fit alors passer le premier dossier, que j'ouvrais d'un bras, le consultant pour la bonne forme.

« Quant à mes attributions au sein de ce gouvernement, il me faut donner quelques grands axes, que seront la normalisation, le contrôle, et ce que j’appellerai les « Jeux de charges »
Pour la santé tout d'abord : il va s'agir d'arriver à un état sanitaire global satisfaisant. Pour cela, j’entends instaurer une norme minimale qui devra être appliquée sur toute les planètes, quelque culture que ce soit. La République est certes fédérale, avec un devoir de non ingérence vis à vis des planètes, mais il n'est pas tolérable qu'une planète soit classée comme « Insalubre » au sein de notre fédération.
C'est pourquoi la construction du matériel médical, depuis l'outil jusqu'à l’hôpital répondra à des normes minimales qui seront revue pour être adaptée à tous, et adoptables par tous.

Par ailleurs, l'accès aux soins sera lui-aussi soumis à une normalisation. Le minimum devra être systématiquement fournis à qui le demande, grâce à l’introduction d’une assurance-maladie rendue obligatoire.
»

Tandis que je parlais, les dossiers détaillant mes programmes étaient mis en évidences, puis posé devant moi.

« Dans le cadre des affaires Sociales, et pour ce qui est de la prise en charge par l'Etat, la politique de notre Chancelier se veut au plus proche du peuple, son Pacte Social doit être réel. C'est pourquoi, après échanges avec lui, j'ai tenté de traduire sa pensée en réforment tout les instituts existants déjà pour former le CPC. Le Centre des Prises en Charges, lequel ne pourra être cité qu'avec les déclinaisons dont on aura besoin, CPCH pour les Handicapés, CPCC pour Chômeurs, CPCIG pour Invalidités de Guerre, CPCTT, pour les troubles au travail, somme toutes, je ne veux pas d'une administration étriquée, cloisonnée qui n'est pas capable de regarder autre chose que ce qu'elle a en face d'elle. Il s'agira d'un centre nerveux, chaque aile se subdivisera au besoin en sous section : pour les Troubles du Travail, on peut compter les Accidents et les Maladies.. Ce sera un moteur qui pourra gérer comme un seul organisme les dépenses sociales de l'Etat pour tout ce qui concerne les compensations proposées aux situations défavorables, et ce en étant capable de s'adapter, non pas pour permettre de déroger aux règles, mais pour pouvoir adapter notre système à notre République, et non pas essayer de calquer sur elle un cadre qui ne lui conviendrait pas tant elle est multiple, le tout sous un supervision vigilante et drastique.

Pour décliner cela très rapidement, des programmes ont été développé pour prendre en charge, au niveau de la santé, les handicapés et invalides, une assurance maladie...
Pour ce qui est des affaires sociales, il existera une prise en charge des chômeurs, qui sera avant tout et surtout une aide à l'emploi et non pas une aide à s'en passer, des aides aux étudiants, aux familles nombreuses, aux PME et stats-up en lancement…
»

Je regardais la longue liste, avant de poser ledit dossier.

« Vous connaissez je pense l'étendue des aides que nous apportons déjà aux différentes situations difficiles que la République reconnaît, et cette liste ne changera pas. L'idée n'est pas de vous noyer sous des projets de lois qui ne sont pas de votre domaine particulier. Pour donner les grandes lignes, j’entends défendre une République dynamique, qui aide à progresser, à bouger, mais qui en rien n'acceptera l'immobilisme dans la difficultés. La ligne qui sépare les « assistés » des « volontaires » est donc tracée. Je me permets néanmoins de souligner une nouveauté, c'est la transformation d'un certains nombre d'heures de congés payés, pour les travailleurs en dessous d'un certain salaire, en Congés Vacanciers, en cela que la République, via des partenariats, ajoutera une modique somme à ces congés payés par l'entreprise pour permettre aux travailleurs les plus pauvres de se permettre de découvrir un peu plus la Galaxie, dans cette démarche toujours dynamique. »

Je laissais un temps aux autres pour enregistrer tout cela, avant de continuer.

« Pour ce qui est du travail, encore une fois, il faudra parler normes. La République est une entité éparse, et cela n'est pas à notre avantage. J’entends réformer les institution déjà présente pour créer la CGT, la Chambre de Gestion du Travail. Cette chambre sera une police et un tribunal qui devra faire respecter les lois décidées quant à se domaine, et contrôler ledit respect de ces lois. Elle sera jumelée à la CGI, la Chambre des Gestion des Impôts, de manière, encore une fois, à éviter des navettes administratives entre des services qui devront fonctionner ensemble. L'un de mes sacerdoces sera, au sein de se gouvernement, de traquer les fraudes. L'argent qui se perd en corruption, en combines, en évasion, en associations de malfaiteurs est simplement colossale. Lorsque notre pérennité était assurée, cela pouvait être toléré, et encore.. Aujourd'hui que nous répondons à une situation de crise, cet état de faits n'est plus tolérable. La situation actuelle rend l'ingérence du gouvernement dans la sphère privée parfaitement justifiable. Je n'entend pas transformer la République en dictature, mais les lois sont les lois, nous allons devoir nous mettre en mesure de les faire respecter. Dans cette optique, j’entends également intégrer ou supprimer toutes les taxes qui sont éculées, le genre de procédure qui, pour nous rapporter 2 crédits, nous en coûte 15 en frais de port et de dossiers.

Nous allons conduire une politique sociale, d'aide.. Il convient donc que nos institutions agissent selon trois critères : l'adaptabilité, efficacité, et discipline.
»

Valerion qui était militaire devait sûrement apprécier ce credo.

«Il n'y aura pas d'embourbement, de stagnation, de magie dans les chiffres, de tricheries ou de complaisances. Les domaines qui m'ont été confié sont des gouffres à crédits.. J'entend résoudre cela en créant une administration qui soit capable de comprendre la République, qui sera efficace, sans redondances, et juste. Juste aussi bien dans ce que ce mot entend de souplesse comme de rigueur.

Le financement de tels procédés reposera essentiellement sur des cotisations, et des participations des entreprises, ainsi nous dépenseront ce que nous avons. Vous trouverez par ailleurs le coût de chaque loi proposée à la fin de son dossier, et un bilan comprenant les apports de ces cotisations, le budget, et les marges que cela implique. Je ne vous le cacherai pas, ne vous attendez pas à des bénéfices.
»

J'eu un léger rire, avant de terminer sur quelques dossiers plus.. Atypiques.

« Enfin, et cela ne dépend plus seulement de moi, je tiens à ajouter quelques autres points. En premier, la création d'une CIHU, une Caisse pour les Intervention Humanitaire d'Urgence. Ne nous voilons pas la face, il existe déjà beaucoup de sévices dans notre espace, et la création d'un Empire Galactique semi-hostile à nos portes n'arrangera rien. Mais nous ne pouvons nous permettre d'être surpris à chaque sinistre. C'est pourquoi j’entende créer une taxe nouvelle, un pourcentage de 0,9% de chaque salaire, avec seuil minimum et maximum, pour ne pas peser sur les plus pauvres, et ne pas faire financer cette caisse uniquement par les plus riches, afin de pouvoir immédiatement intervenir dans les zones sinistrées, et plus particulièrement, répondre aux dommages de guerre. Cela sera jumelé avec un programme de dons, ou chacun pourra donner à son envie, et un don sera récompensé en gravant le nom du donateur sur le banc ou le bâtiment qu'il aura aidé à reconstruire, une compensation symbolique.

Par ailleurs, j’entends glisser dans le Code du Travail une clause patriotique, forçant les entreprise à fournir une partie de leurs production pour l'effort de guerre. Que ce soit en nature, en fournissant, sur 5 ans, un vaisseau, ou chaque année des vivres ou de l'arment, ou encore en convertissant ce qu'ils font en un pécule qui nous sera remis. Bien sur, une telle réforme concerne l'armement, et l'intérieure, aussi je n'ai pas développé avec exactitude ce que cela implique.
Clarifions une chose : je ne désire pas la guerre, ni ne l''encourage. Personne ici ne veut voir mourir nos concitoyens, ce serait une possible et nécessaire, mais malheureuse extrémité. Néanmoins si nous voulons la paix face à un Empire, il faut préparer la guerre, et faire savoir que nous pouvons tenir, et contre attaquer. Par ailleurs.. Si la guerre doit éclater, l'industrie nous aura d'ores et déjà préparé, en plus de s'être déjà mise en situation pour une production de combat.
»

J'écartais la main : plus de dossier. Mais Jagon, lui, en avait encore.

« Voici en substance les actes de mes ministères. Il y a bien sur des détails, des lois mineures, des réglementations précises et nécessaire qui pourtant ne sont pas forcément à porter à l’attention de tous, ni à détailler. Nous avons chacun fort à faire déjà, et si le projet global est accepté, alors j'assure que tout ce qui n'est pas exposé va dans le même sens. Dans tout les cas chacun disposera d'un exemplaire de l'étendu des réformes que j’entends proposer. »

Jagon, déjà, préparait la liste d'envoi. Un bon gros document qui qui agençait les organisation de mes institutions, les loi, les explications de lois.. Un document de juristes parfaitement indigeste, mais qui, hiérarchisé par moi-même, était efficace et organisé. Une drôle d'ironie.. Je détestais l'armée, mais j'étais le premier à louer la discipline, l'ordre, et la clarté, si bien que j'étais d'une attitude ferme et.. Totalement martiale, au fond.



Résumé des mesures présentées:


Loi de Financement de la Sécurité Sociale:


Invité
Anonymous
À NOTER : Il est tard, je corrige et j'édite la mise en forme demain. :)

Spoiler:

Se levant à l’instar de ses collègues à l’arrivée de Valerion, Ion pesta intérieurement face à l’amour imprévu du nouveau Chancelier pour le protocole. S’imaginant naïvement que l’esprit pratique de son candidat était dénué d’une fascination pour le théâtral, il pensait qu’une simple réunion suffirait – qu’ils se réuniraient avec les membres importants de leurs cabinets respectifs afin de prendre les décisions qui s’imposaient et présenter leurs projets. Du rapide. Du concret – en gros, ce qu’ils avaient plus ou moins promis aux citoyens républicains.

Pour une fois qu’une promesse, bien qu’informelle, puisse être tenue facilement, Ion avait au moins espérer pouvoir l’honorer.

Mais, niet. Il fallait satisfaire les journalistes. Satisfaire le peuple. Satisfaire les… spectateurs. Quelle belle perte de temps en perspective. Ayant été forcé d’attendre, comme les autres dignitaires, dans une pièce attenante, en profitant pour piocher subtilement dans les collations leurs étant offertes – un homme, un pantoran, avait bien droit de nourrir afin d’avoir la force d’affronter cette fastueuse réunion – il s’entretenait à mi-voix avec sa collègue, la seule l’ayant suivi au gouvernement, Lÿnha Golmarr. « Un défilé militaire… Passablement déplacé, si l’on me demande mon avis… » Promenant son regard parmi ses alliés, il avait observé pendant un instant son rival, Côme, et vérifia que nul ne les écoutait avant de répondre. « Il désirait motiver les troupes et secouer un peu le patriotisme républicain. Le seul problème, c’est que les événements du genre ont toujours eu une consonance monarchique… Je ne me suis pas tenté à lui faire remarquer, par contre. Pas avec Côme qui rôde autour de lui, prêt à me contredire à la première occasion. » Il secoua ostensiblement sa tête en direction de ce dernier, souriant, mi-figue, mi-raisin.

Puis, le moment d’entrer dans la salle était venu – enfin. Suivant les autres ministres, ses assistants ainsi que son chef de cabinet allant s’asseoir sur les chaises disposées près des fenêtres, accompagnés de la sous-ministre senior de l’Intérieur, Darsane Ban, sa prédécesseur qu’il avait tenu à conserver et qu’il avait attaché à son service, Ion était alors arrivé à la chaise qui lui était destinée. Située vers le milieu de la table, celle du Chancelier était vers sa droite tandis qu’à sa gauche Lÿnha avait été placée. La distance entre lui et le siège de Valerion était quasiment… insultante. Mais passons. Comme les autres, il avait attendu jusqu’à ce qu’un héraut – un héraut ! – annonce leur supérieur. Terriblement moyenâgeux et rétrograde. Il en venait presque à regretter ne pas s’être déclaré pour Emalia, tant c’était barbant.

Au moins, Valerion eut la courtoisie de lui adresser un signe de tête presque chaleureux – guère compensant, mais plaisant. Les journalistes prirent leurs photos – ridicule – et quittèrent finalement la salle, laissant enfin les dirigeants à eux-mêmes, libres d’enfin s’asseoir. Si certains ministres tirèrent eux-mêmes leurs chaises, celle d’Ion fut tirée par un laquait quelconque – s’il fallait suivre le décorum, autant le suivre jusqu’au bout !

Le discours du Chancelier fut sans surprises, résumant ce qu’ils savaient tous déjà. Pourtant, il eut l’obligeance d’incliner la tête lorsque son nom fut mentionné, ne serait-ce que pour sauver les apparences – il ne voulait tout de même pas qu’on croit qu’il était frustré. Ou boudeur. Enfin, bref. Le Vice-Chancelier – ce damné de Côme – fut le premier à pouvoir s’exprimer. Ciel qu’Ion regrettait d’avoir accepté de voter pour les réformes constitutionnelles, celles qui accordaient plus de pouvoir à ce cyborg arrogant. Dernière fois qu’il se faisait avoir, jura-t-il intérieurement, flairant déjà l’attaque subtile imminente dans les propos de son rival.

Janos – Jeannot ? – commença par présenter le nouveau budget – bien, il était temps qu’on informe le ministre de l’Intérieur des fonds à sa disposition. Il fut agréablement surpris, découvrant une augmentation de 200%. Le double de ce qu’il aurait auparavant dû disposer… Parfait, parfait, pour les réformes policières qu’il désirait entreprendre.

Écoutant son ancien allié poursuivre son laïus, baillant mentalement d’écœurement face aux propos ampoulés employés, ceux de Valerion ayant été à peine supportables, comme si les médias étaient toujours présents, Ion se redressa soudain – pas assez pour que son mouvement fût visible, mais tout de même – quand son nom fut mentionné. Ainsi, il osait… Comme il l’avait prévu. Parfait. L’assaut était brut, extrêmement grossier et tristement supporté par des sophismes. Ah, que l’ancien Janos – celui qui avait encore des idées – lui manquait presque. Ce Janos n’aurait pas fait un idiot de lui-même en recourant à de tels arguments… Ou peut-être avait-il toujours été sot et Ion idéalisait son souvenir…

Ce ne serait guère surprenant.

Alors que Janos achevait son exposé et que sa place était prise par l’estropié – curieuse ascension que celle d’Alan, le tueur de gardes du corps – Ion songeait à sa réplique. Il allait s’en tenir à ce qu’il avait prédéterminé avec ses nouveaux alliés de circonstance. C’était la meilleure des options… Et ça ne l’empêchera pas d’égratigner un minimum le Jeannot. Tellement plongé dans sa réflexion, Ion passa la majeure partie du temps alloué au ministre des affaires sociales à divaguer, ne faisant que semblant d’accorder son intérêt aux projets de ce dernier. Oh, il percevait quelques mots – égalité, socialisme, sans doute, aussi, et il-ne-savait-plus-quoi. Sans intérêt, vraiment. Du pain pour le peuple, en gros. De la matière prévisible. Consultant son datapad, les données émises par Alan, il n’eut que le temps de s’étonner devant l’ampleur des chiffres avant qu’il ne soit son tour de présenter ses projets.

Mais tout d’abord, sa réplique.

Demeurant assis, inflexible, impassible, il débuta : « Mesdames et messieurs, bonjour. J’aimerais tout d’abord répondre à la supplique du Vice-Chancelier, si cela m’est permis. » Il n’attendit même pas une confirmation vocale avant de continuer. « Il est en effet bon que vous ayez conscience que ce sujet puisse prêter à débat, cher ami, surtout lorsque l’on considère à quel point votre argumentation à ce sujet est aussi fragmentaire qu’amusante. L’on aurait presque dit un écolier décidant d’improviser un oral sans avoir fait les recherches préliminaires… » Une comparaison assez méprisante, hm. Pour l’écolier. « Je pense qu’il est bon que je commence par expliquer ce qu’est réellement la CTC. Il s’agit d’une entreprise corellienne, fondée par des Corelliens, organisée par des Corelliens, développée par des Corelliens, dont l’actionnaire principal n’est nul autre que l’Empire corellien lui-même. Il ne s’agit donc pas d’une entreprise privée m’appartenant dont je suis libre de disposer à ma guise, à moins que vous sous-entendiez que les planètes dont nous provenons sont notre propriété et que, par exemple, vous soyez le maître absolu d’Aarguau, cher ami. Ce qui est, avouons-le, proprement risible. »

Il sourit aimablement à Janos – si seulement il avait l’occasion de pouvoir l’étrangler – avant de poursuivre : « La CTC est donc, techniquement, une entreprise nationalisée au niveau planétaire – pardon, régional… Maintenant que la lumière a été faite sur les informations erronées du Vice-Chancelier, pour lesquelles nous aurons la courtoisie de blâmer ses assistants, j’aimerais toutefois dire que je ne suis pas opposé à ce que la CTC se joigne à la giga-corporation – il ne s’agit toutefois pas de ma décision mais bien celle du Roi de Corellia et de son gouvernement. Aux vues des caractéristiques de mon système, je me permets de vous déconseiller violemment une action unilatérale qui ne servirait qu’à courroucer les mondes concernés par cette réforme. Il serait bien mieux de les convaincre en négociant et en exposant des arguments logiques et construits – le contraire de ce que vient de faire le Vice-Chancelier, donc. Pour faire avaler la pilule plus facilement, des postes d’importance pourraient être offerts aux représentants de ces systèmes. Par exemple, le Sénateur de Fondor ainsi que ceux de quelques autres mondes pourraient être nommés au Conseil d’administration de cette mega-corporation. Enfin, ce n’est qu’une simple suggestion. »

Il en oubliait presque ses projets, ciel. Il se leva alors, faisant signe à ses assistants d’envoyer les documents. « La raison pour laquelle la parole m’est donnée aujourd’hui est néanmoins différente et, n’ayez crainte, concerne beaucoup plus mon secteur d’activités. » Faible rires. C’était mieux que rien. Ion jouait sur la bonhomie, sur la bonne humeur, sur l’amabilité, refusant d’avoir l’air furieux alors qu’il l’était. « Nombreux sont ceux, à travers la République, qui sont conscients que nos lois actuelles sont désuètes, inutiles et inaptes à protéger les citoyens républicains. Plusieurs fois, au cours des dernières années, nous avons été attaqués – nos citoyens ont été massacrés, nos soldats, assassinés. Même la classe politique ne fut pas épargnée. Je vous présente donc le remède imaginé par le Ministère de la Sécurité Intérieure destiné à armer nos services, nos polices, afin qu’ils soient aptes à répondre aux menaces qui pèsent sur la République. La ‘loi patriote pour unir et renforcer la République en lui fournissant les outils nécessaires pour combattre les menaces terroristes et/ou ennemies tout en protégeant la vie de ses citoyens.’ Un nom insipide que nous abrégerons simplement en… Loi patriote. »

Il prit une pause, les documents législatifs s’affichant sur les écrans des ministres. « La République n’est plus la seule superpuissance galactique. L’Empire sith, ce pouvoir étranger, est la clé de tous les dangers qui pèsent sur nous. Nous pouvons nous attendre à une multiplication des attaques terroristes, à une prolifération des traîtres… Nous devons être prêts. La Loi patriote, dans ses grandes lignes, donne les pouvoirs suivants, avec certaines balises, aux forces policières et judiciaires :

- Le droit d’intercepter les communications de suspects
- Le droit de mettre sous écoute des suspects
- Le droit de placer sous surveillance des suspects
- Le droit de mener des perquisitions chez des suspects
- Le droit de mener des perquisitions clandestines chez des suspects

En plus de cela, la Loi patriote durci considérablement les peines encourus par les terroristes, leurs complices, et crée une nouvelle catégorie d’individus… Les ennemis combattants, la véritable menace qui nous guette de l’intérieur. Et dernièrement, la Loi patriote criminalise le fait d’être un Sith, rendant cet état de fait l’équivalent d’une haute trahison et infligeant une peine de prison à perpétuité sur ces individus. » Il promena son regard, observant pendant quelques secondes Janos. « Nous ne sommes peut-être pas encore en guerre contre l’Empire sith – peut-être ne le serons-nous jamais. Mais nous sommes en guerre contre ceux qui assaillent les vies de nos citoyens et qui tentent de détruire notre démocratie. Je m’attends bien entendu, de droit, à ce que le reste du gouvernement accorde son support à cette loi – je serais extrêmement triste d’avoir passé tant d’heures sur une législation inutile ! »

Nouveaux rires, alors qu’il se rassoyait.
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« Bien, je crois que j’ai tout. Il est temps d’y aller… »

Alyria se leva de son bureau, sous le regard de son directeur de cabinet, qui ne cachait pas une certaine inquiétude. Il fallait reconnaître que maintenant, c’était l’heure d’être lâché dans l’arène sans filet, au milieu des plus redoutables animaux politiques qu’avait pu compter le Sénat… Et qui allaient devoir cohabiter dans la même salle pendant une bonne heure. Il y avait de quoi être un peu nerveux, même si la maîtresse d’armes avait été au moins un peu préparée à ces grand-messes de dirigeants lors des réunions des maîtres jedis, rares, mais aux allures de conseil au sommet.

« Je suis sûr que tout se passera bien. »

Comme toujours, Fenter mettait ses propres angoisses de côté pour paraître confiant et rassurant. Le lien presque filial qui unissait la ministre et son plus fidèle collaborateur se retrouvait aisément dans leurs échanges, et la trentenaire appréciait cette bulle de tranquillité au milieu de cet océan de complots et de méfiance. Se mettant à rire légèrement, elle déclara, histoire de détendre un peu l’atmosphère :

« Oh, pour mon propre exposé, je n’en doute pas, ce n’est pas comme si ce petit projet allait mettre le Conseil des ministres sens dessus dessous. En revanche, je dois reconnaître que certains échanges pourraient se révéler… Très intéressant à regarder, vu la composition de ce gouvernement. »

« En effet… Je reconnais que bon nombre de journalistes rêveraient d’assister à ce beau moment d’équilibriste qui s’annonce. »

Un brin pince-sans-rire, Alyria répondit :

« J’ai dû rater ma vocation alors… »

Sachant pertinemment qu’il était temps d’y aller, la jedi coupa court à cet ultime moment de détente, si on pouvait appeler ainsi ces quelques paroles échangées sur un ton badin, et sortit. L’heure était arrivée de faire son entrée officielle dans le grand bain gouvernemental.

Le Chancelier n’étant pas arrivé, l’ensemble des ministres et de leurs collaborateurs pour ceux qui s’étaient fait accompagnés se retrouva à attendre dans une salle attenante que le chef de l’Etat se montre pour enfin commencer ce Conseil. Il était assez amusant d’observer les différents ministres se retrouver soudain là, désœuvrés, à patienter pour qu’on daigne enfin les recevoir. Pour sa part, Alyria se contenta de se trouver un coin calme, poste d’observation idéal, et surtout parfait pour tenter de méditer discrètement, afin d’avoir l’esprit alerte et reposé. La Force dans cet endroit se tordait étrangement, influencée évidemment par les diverses manœuvres à l’œuvre dans le petit monde de la politique : ce n’était pas étonnant que de nombreux jedis n’aiment guère se mêler aux puissants. Rien que physiquement, il y avait quelque chose de particulièrement désagréable à supporter lors de ces colloques pour les personnes sensibles à la Force et tournées vers le côté lumineux.

Et finalement, on leur fit signer de pénétrer dans la salle du Conseil des ministres. Silencieusement, la sang-mêlée rejoignit sa place et attendit comme les autres que le Chancelier arrive… Ce qui leur fut annoncé en grandes pompes, et quand les portes s’ouvrirent, tous comprirent qu’il était temps de se lever… Enfin sauf Alan Bresancion, mais eu égard à son handicap, cela se comprenait sans mal. Si Alyria devait être honnête, elle trouvait le tout assez grandiloquent, même si l’idée de faire une entrée marquante pour imposer d’emblée son autorité et surtout sa position de chef pouvait se comprendre de la part de Valérion Scalia.

Ainsi donc elle parlerait en dernier… Protocolairement, l’ordre ne correspondait pas, mais en terme de logique d’annonce, ce choix se comprenait : après tout, l’avantage de la Défense, comme le chef de l’Etat l’avait dit, se trouvait dans sa capacité à pouvoir fonctionner essentiellement par voie réglementaire. Et c’était logique : la grande muette, comme on l’appelait de temps en temps, n’avait pas besoin de lois pour être régie, hormis pour poser les fondations de son action, ce qui était fait depuis des siècles.

Elle écouta donc paisiblement le Vice-Chancelier prendre la parole, le montant annoncé pour son propre ministère lui arrachant l’ombre d’un sourire de satisfaction : au moins, elle allait pouvoir mener à bien tous les projets sur lesquels elle avait planché ces derniers jours, même si dans son propre cas, tout se passerait en concertation avec la Chancellerie. Cerise sur le gâteau, après des négociations aux allures de bras de fer, elle avait réussi à récupérer le budget des subventions spéciales, et donc par là-même éviter que les fonds servant à financer l’Ordre jedi ne tombe dans des mains beaucoup plus douteuses… Certes, ce n’était qu’une goutte d’eau au regard de sa dotation, mais tout de même, il y avait matière à y trouver un certain contentement.

Elle suivit le reste du discours de Côme Janos avec attention, et si la partie économique lui était légèrement étrangère, elle retint le principal la concernant : nationalisations des chantiers navals et de certaines entreprises d’armement. Même si sa première idée eut été spontanément de proposer des contrats exclusifs renouvelables pour pousser les firmes à la concurrence technologique, au fond, elle n’allait pas se plaindre de l’option choisie, qui lui assurait un développement facilité des nouveaux projets en préparation dans les laboratoires et centres de recherches de son ministère.

En revanche, elle ne s’était guère attendue à une attaque aussi frontale envers l’un des collègues. Certes, les divergences entre le nouveau chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur avaient été pleinement exposées lors de leur affrontement verbal pendant les élections. Ainsi, le moment de voir s’affronter les fauves étaient donc venus, car nul doute que Ion Keyien se ferait un plaisir de répliquer quand la parole lui serait donnée.

Cependant, comme pour ménager le suspense, le ministre de la Santé devait intervenir d’abord, et son programme social ne pouvait que réjouir la jedi. Après tout, son Ordre luttait à son échelle contre la pauvreté qui sévissait dans la galaxie, notamment à travers l’Agricorps qui fournissait des denrées sur de nombreuses planètes. Elle savait d’expériences que les premiers voyages dans les bas-fonds constituaient une épreuve pour toutes les jeunes recrues du Temple. Sans compter que les projets à propos des blessés et des invalides l’intéressaient grandement… Et assez malheureusement, puisque l’armée avait tendance à être une fournisseuse très efficace pour remplir les hôpitaux…

Alyria nota la proposition d’Alan Bresancion de mettre en place une clause patriotique sur les entreprises pour soutenir l’effort de guerre éventuel : une idée intéressante à développer, elle entrevoyait déjà dans le domaine médical, son cheval de bataille, des possibilités intéressantes. En tout cas, elle y répondrait lors de sa propre allocution, au moins sur le principe. Lorsqu’il eut fini de parler, ce fut au tour du Ministre de l’Intérieur.

Et le choc attendit eut évidemment lieu. En même temps, au vu de l’intervention préliminaire du Vice-Chancelier, imaginer le contraire aurait été pure folie. Oh, subtilement, à n’en pas douter : plutôt que de taper sur le projet, qu’il savait soutenu par le chef de l’exécutif républicain, le pantoran préférait s’attaquer au Lord d’Aargau… Voilà à quoi ressemblait donc l’affrontement des lions de l’arène politique : charmant. Même si, pour le coup, mérité. Quant à sa proposition de mettre les dirigeants des systèmes visés dans l’engrenage des nationalisations en leur promettant des postes, Alyria aurait pu en rire mais s’abstint évidemment : acheter des soutiens en mettant les mêmes ploutocrates aux commandes, voilà qui ferait très social, à n’en pas douter… Et pourtant, politiquement, cela se tenait sans l’ombre d’un doute, même si la perspective de négocier avec ces gros bonnets pour chaque commande la fatiguait déjà.

La loi présentée ensuite fut sans grande surprise : tournant sécuritaire évident, quoique sur certains plans nécessaires. Cependant, le principe des perquisitions secrètes la laissait plus que perplexe : quel était l’intérêt de perquisitionner si vous aviez suffisamment de preuves pour demander un mandat ? Autant arrêter le suspect, le mettre en détention provisoire et ordonner une perquisition normale… Soit la démarche habituelle, qui garantissait très exactement les mêmes résultats de son point de vue. Sans compter que pour mettre en place un tel dispositif dans certains lieux … Elle n’osait même pas imaginer les complications qui allaient en découler.
 
Cela dit, ce n’était pas à elle de critiquer la pertinence de tel ou tel agencement législatif… Mais la fin de l’argumentaire la fit pourtant tiquer fortement : une loi pour criminaliser les siths ? La République en avait une depuis cinq cent ans tout de même… Et elle n’avait jamais été annulée : remise en question, certes, par le même ministre qui présentait cette loi, ironie de l’histoire assez savoureuse, mais pas abrogée. Or, d’un point de vue légal et constitutionnel, un doublon pouvait être dommageable. Oui, cela, elle allait être obligée de le signaler tout de même.

Enfin, ce fut à son tour de parler. Desserrant enfin les dents, ses lèvres s’étirèrent en un sourire aimable, et elle débuta :

« Mesdames et messieurs, bonjour.

Comme l’a fait remarquer le Chancelier au début de ce Conseil des ministres, mon ministère passe rarement par la voie législative pour assurer ses réformes ou son fonctionnement. Les services de la Défense travaillent sur plusieurs projets visant à réarmer nos flottes et à assurer un renouveau technologiques, ainsi qu’au développement de la formation des militaires, en raison de l’augmentation d’effectifs qui sera engagée avec les nouveaux fonds alloués.

Ces mesures passeront par la voie interne, ou réglementaire, et en partenariat étroit avec les différentes entreprises nationalisées.

Cependant, après réflexion, et afin de faciliter le recrutement, mais aussi de rapprocher les citoyens de leur armée, l’Etat-Major et le Ministère ont décidé de présenter une loi destiné à créer un Service civique volontaire de Défense, le SCVD donc, que nous abrégerons en Service civique.

En effet, nous avons fait un double constat : l’engagement dans l’armée, par manque de connaissances sur cette dernière, peut sembler réserver à une petite élite, et est souvent associé uniquement aux forces d’assaut d’une part. D’autre part, en cas de mobilisation générale, nous manquons de ressources civiles à l’arrière, pour assurer le transport et les soins des blessés, veiller à la sécurité des installations planétaires de Défense… La liste est longue.
Par conséquent, la création du Service civique volontaire de Défense permettra d’offrir aux citoyens de toutes les catégories sociales une formation professionnalisante et rémunérée dans le cadre militaire afin de renforcer la cohésion nationale, tout en garantissant, avec la mise en place de la Réserve civile, un vivier de forces vives et efficaces, entraînées régulièrement, et destinées à nous renforcer à l’arrière si le pire devait se produire. 

A noter que la possibilité de recevoir la citoyenneté républicaine à l’issue de ce Service pourra attirer des habitants des planètes entre nos frontières et celles de l’Empire, offrant un réseau d’information potentiel non négligeable.

Je vous laisse consulter le projet de loi plus en détail si vous le désirez. »


Spoiler:


Après une pause, Alyria enchaîna :

« Ce sera tout concernant mon ministère seul. Après, j’ai écouté la proposition de clause nationale du Ministre de la Santé et je serais ravie de collaborer avec vos services pour travailler plus avant cette idée. La possibilité par exemple de se fournir en matériaux indispensables à nos ingénieurs pour la maintenance de nos bâtiments et appareils technologiques, ainsi que l’apport en matériel médical de qualité supérieure me semble par exemple des points à développer qui pourrait s’avérer tout à fait salutaires.

Avant de conclure, j’aimerais néanmoins revenir sur un point de la loi présentée par le Ministre de l’Intérieur. Juste un détail technique, rassurez-vous. 

Etant donné que les lois anti-sith votées il y a plusieurs siècles n’ont, dans mon souvenir, jamais été abrogées, présenter cette mesure comme une loi criminalisant les siths pourrait contraindre l’Orateur sénatorial ou la Cour suprême à en censurer une partie en raison d’un doublon législatif. Peut-être qu’une reformulation en mettant en avant le fait que c’est un renforcement de la législation en vigueur résoudrait ce menu problème juridique ? »

Petite pause, le temps de laisser aux autres le soin de songer à sa proposition, puis elle conclut finalement :

« Ce sera tout en ce qui me concerne. Je vous remercie. »
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Une belle bande de crabe. Voilà ce qu'étaient certains ministres de ce gouvernement... Heureusement, Von et Bresancion relevaient le niveau! Mais quoi? Le Vice-Chancelier oubliait-il sa, désormais, position de chef du gouvernement? S'il souhaitait que les sbires de Keyiën le renversent un jour, ce n'était guère une bonne idée de se l'aliéner. Quant au Correlien, sa subtilité légendaire avait encore pu être constatée.

Les interventions achevées, le Chancelier profita un instant du calme revenu. Il regarda les documents, silencieux. Enfin, Valerion Scalia releva la tête et s'exprima, tranchant.

    « Je me réjouis que Correlia ait été ramenée à la raison. Il eut été dommage que l'expertise et la science d'une société aussi célèbre que la Corporation Technique Correlienne ne soit pas intégrée dans une nouvelle entreprise publique, qui aurait offert une concurrence bien trop forte pour elle. La République se passe de l'accord de quelques ploutocrates, autrement nous serions toujours aux prises avec certains Aargauns, mais vous avez bien fait de les amener à la raison, Ministre Keyiën. Le plan économique du Chef de Gouvernement ne peut souffrir la contestation. »


Voilà... Comme ça on égratignait un peu le Janos et le Keyiën, en mettant fin à la discussion sur ce point. Il y avait plus important. Ceci dit, le Chancelier n'oublierait pas le sénateur de Fondor... ce serait ainsi flatter un proche de Keyiën que de le mettre à un poste important au sein de la CNFRG.

    « Un plan économique qui passera par la voie réglementaire, puisque nous en avons la possibilité. Certes, le budget nécessite un vote du Sénat et vu les difficultés de santé du Ministre Rejliidic, cette tâche reviendra au Vice-Chancelier.

    Passons à la suite. »


Il n'y avait pas grand-chose à dire sur le plan économique présenté par Lord Janos... Pour une bonne part, il mettait en oeuvre le programme du Rassemblement Républicain. Quant au budget, il avait fait l'objet de nombreux échanges entre la Chancellerie, la Vice-Chancellerie et le Ministère du Trésor.

    « Ministre Bresancion, votre travail me plaît. Toutefois, il me semble que le Secrétariat général de la Chancellerie a réfléchi à un élément important que vous devriez rajouter à votre texte... »


Valerion regarda le Secrétaire Melk'an, qui fit transmettre les éléments relatifs à la concertation sociale.

    « La question de la concertation sociale est primordiale. Voici ce que le Secrétariat a concocté et que nous vous souhaiterions voir ajouter à votre projet de loi de Pacte Social. »


Spoiler:

    « Ajoutez cet élément au Pacte Social et nous aurons ainsi satisfaits aux engagements de campagne, assurant enfin une véritable concertation sociale sur le plan national. Pour le reste, je n'ai que des louages à vous adresser, Ministre Bresancion, c'est un beau travail. »


Au Ministre de la Sécurité Intérieure, maintenant...

    « Je rejoins la Ministre Von. Les lois anti-Sith sont toujours en vigueur, n'est-ce pas? »


Le Chancelier s'était tourné vers le Secrétaire général.

    « Tout à fait. »


    « Changez la formulation sur ce point, cela vaudra mieux. Quant aux perquisitions clandestines, prévoyez un article faisant en sorte que la Cour Suprême soit prévenue en cas d'une telle action. Pour le reste, je n'ai rien à dire. C'est un excellent travail. »


Restait Maître Von...

    « Ministre Von, je suis totalement favorable à votre projet de loi. Il me convient tel que vous le présentez.

    Bien, nous avons fait le tour des questions sujettes à discussion. Si vous souhaitez évoquer les projets futurs sur lesquels vous travaillez, je vous écoute. Cela fait, la séance sera terminée. »



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Lord Janos leva calmement la main pour indiquer qu'il comptait prendre la parole. Quand on la lui eut accordée, il se dressa lentement, prenant une longue inspiration pour se préparer et le souffle et la voix. Son regard fit face à celui de Keyiën, et s'il se fût écouté, il lui eût répliqué violemment. Mais le message donné par Valérion Scalia était on ne pouvait plus clair, et le Vice-Chancelier se garda bien de s'attirer ses foudres.

Cette loi sur les Sith... Janos la connaissait. Bien des années plus tôt, le jeune Côme, après avoir manqué la mort de peu, après avoir compris que l'idéal Jedi n'était qu'une illusion, avait mené des recherches sur la question. Contrairement aux tenants de l'Ordre Sith, il ne s'était pas laissé basculer sur la pente du Côté Obscur sans en contrôler méthodiquement le cours. Il avait réfléchi, estimé, calculé, et lorsqu'il avait découvert que la République disposait d'une loi anti-Sith, peu s'en était fallu qu'il n'abandonnât définitivement ce projet encore embryonnaire, mais qui, trente ans plus tard, l'aurait amené à occuper ce siège, au Conseil des Ministres.

C'est probablement à ce moment-là, en découvrant qu'il se condamnerait à devenir un hors la loi à l'insu de tous, qu'il s'était fixé cette règle : tu ne tueras point. Et de fait, tout Sith fût-il devenu, jamais Darth Deinos n'avait levé son sabre sur un innocent ; jamais, de sa propre main, il n'avait tué. Certes, sa carrière n'aurait jamais pu se construire sans les quelques assassinats qui en avaient été le pilier - et commanditer un crime vous rend tout aussi hors-la-loi que de le perpétrer. Mais jamais il n'avait tué, et jamais il n'avait fait tuer gratuitement. Peut-être y trouvait-il bonne conscience, peut-être se construisait-il une forme de compensation : il avait beau être un Sith, il n'était pas aussi coupable que certains soldats républicains, ou que certains Jedi qui, eux, avaient tué, même au nom de la loi. Oui, le seigneur Deinos se sentait plus pur, plus innocent que Maître Don lui-même qui, bien qu'on l'oubliât parfois, était un criminel.

«Peut-être Ion Keyiën a-t-il omis une loi déjà existante, mais nous ne pouvons que louer son zèle sur ce point.», déclara le Lord, conscient de la surprise qu'il susciterait avec une telle déclaration. «Les Sith constituent une menace pour l'intégrité, pour l'unité et pour la sécurité de la République, et nous nous devons de traquer les membres de cette secte qui s'est promis de nuire au bien être de notre régime. Nous pouvons, autant que nous le voulons, avoir des différends entre nous, sur des questions industrielles, sur des problèmes politiques, mais n'oublions pas ce qui nous soude, ce qui fait de nous un gouvernement uni : l'amour de la République, et la volonté de combattre tout ce qui attaquera cette République.»

Il se tourna ensuite vers la ministre Von - à dessein, bien évidemment -, et lui adressa un regard emprunt d'une certaine familiarité, de cette aisance avec laquelle on traite un ancien compagnon de pensionnat ou camarade de l'armée.

«Je vous parle à double titre : en ma qualité de républicain, bien sûr, mais aussi en tant qu'ancien membre de l'Ordre Jedi. Je pense qu'Alyria Von et moi-même sommes les plus à même de juger de la gravité du problème. Les Sith n'incarnent pas seulement un régime politique impérial, mais aussi et surtout une religion de fanatiques. C'est là toute leur dangerosité : rien ne les arrêtera jamais ; ils vivent de la guerre et de la haine, ils ne pensent que par elle, car leur philosophie est fondée sur leur cruauté.»

Quoi qu'on pût en penser, cette critique était sincère. Janos avait toujours accordé une haine viscérale à l'aveuglement des Sith, à cette ivresse malsaine qu'ils tiraient de leur pouvoir sur le plus faible, et jamais lui-même n'avait succombé à cette facilité.

«C'est pourquoi je ne crois pas en la prétendue paix que nous cherchons à obtenir de cet Empire. Je n'affirme pas pour autant que la guerre est déclarée, mais ayez bien conscience que les Sith chercheront et privilégieront toujours les hostilités, parce que leur mode de pensée ne leur permet pas de procéder autrement. Les Sith ne vivent que de haine.»

Janos marqua son intervention d'une légère interruption.

«Soyez donc persuadés que moi, Côme Janos, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour lutter contre la menace fantôme que font peser les Sith sur notre belle République. Et je suis prêt à m'engager, en tant que représentant du gouvernement, à sensibiliser nos citoyens à ce terrible danger. Je vous remercie de votre attention.»

Sur ces mots, il se rassit avec toute la détermination qu'on lui connaissait, sans rien laisser transparaître du trouble qui vint lui effleurer l'esprit à ce moment-là.

Mensonge, mensonge, mensonge... Enfin, que pouvait-il dire d'autre ? Se taire tranquillement, faire comme si de rien n'était, à siffloter sur son siège ? Non. Mais ce qui l'effrayait surtout, ce n'était pas de mentir, au fond. La politique est pétrie de mensonge, tout le monde le sait. Le soudain malaise qu'il ressentit venait d'autre chose - peut-être de cette sincérité dont il était capable, de cette aisance impitoyable avec laquelle il parvenait à construire la vérité qui lui plaisait suivant les circonstances. L'Ordre, la Paix, l'Harmonie : tels étaient théoriquement les sous-bassements de ses actes, tout critiquables fussent-ils. Mais, depuis la disparition de sa Main, de son apprentie, de sa... fille, la logique s'était rompue. Rompue, la ligne directrice justifiant tout ce qui, employé à d'autres fins, était clairement injustifiable. Il avait cette impression de noyade, cette impression de perdre pied, de s'enliser dans le marécage qu'il s'était lui-même préparé.

Il était temps de trouver une solution. Et vite.
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