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[An 3493 BBY] Qui se ressemble... [PV Alyria Von] Young_10
Joclad, entre 14 ans et 17 ans.


Mes doigts glissaient avec lenteur le long de la tresse qui se balançait le long de mon cou depuis maintenant près de trois ans. L’air pensif, mon regard était rivé sur le datapad qui s’était glissé sous mes yeux une heure auparavant. Bien installé, je laissais mon regard dévier du petit objet vers la grande console plate qui se trouvait entre Johun et moi. Lui aussi semblait fortement impliqué dans une lecture qui était identique à la mienne. Nous travaillons en binôme, cherchant à résoudre un problème que nous avait posé Maitre Ob’tu. Nous étions longtemps resté sur un point d’hésitation, ne sachant comment agir pour parvenir à un résultat acceptable.

- Je pense vraiment que l’on devrait vraiment contourner les montagnes. C’est un bon moyen de les surprendre.

Je regardais Johun quitter son datapad pour m’écouter. Lentement, il se leva, se déplaçant vers la console près de laquelle je me trouvais. Il l’activait, laissant apparaître une projection holographique, un plan de bataille sommaire représentant une contrée d’Aldéraan. C’était une simulation, un exercice pratique d’un cours sur les arts de la guerre, sur les méthodes classiques à entreprendre pour remporter les grandes batailles. Les Jedi étant souvent amené à aider la République lorsqu’elle entre en guerre, à mener ses troupes au combat. Il était donc normal que les Padawans reçoivent des cours sur le sujet dès le début de leur formation qualifiante. Johun regardait la carte, le positionnement des forces et désigna les montagnes.

- Par-là ? Vraiment ? Tu ne crois pas que l’on devrait au contraire faire front, se positionner sur les hauts plateaux pour surplomber l’ennemi ? remarqua-t-il, désignant les petits contreforts qui surplombaient la vallée. Je regardais avec attention la manœuvre proposée, mon camarade et meilleur ami déplaçant les forces holographiquement projetées vers les positions qu’il souhaitait. Et finalement, je levais mon regard dans sa direction.

- Essayons. Mais je suis guère convaincu. Il pourrait se contenter d’attendre et pilonner nos forces avec de l’artillerie…

Finalement, nous lancions la simulation. Nous regardions les combats débuter et nous nous en désintéressions rapidement. Nous passerions de toute manière le temps nécessaire à l’analyser dans les moindres détails. SI bien que le sujet de discussion dévia rapidement. Johun, plus récemment devenue Padawan que moi, ne tarda pas à me demander de conter mes derniers voyages hors du Temple. En quoi consistaient généralement mes journées. Je lui expliquais que cela dépendait à la fois du Padawan et du Maitre ; qu’il aurait autant à apprendre de son mentor que ce dernier de son Padawan. Ainsi, je lui faisais comprendre que je ne pouvais être objectif sur la question.

- Je vois… Et tes entrainements avec Maitre Vulnik ? Tu les poursuis ? Ou tu ne t’entraines désormais qu’avec Maitre Herambra ? questionna-t-il finalement. Une bonne question. J’avais moi-même pensé que je ne m’entrainerais désormais qu’avec mon mentor. Mais elle avait insisté pour que je poursuive mon apprentissage en parallèle avec des maitres d’armes confirmés. « Non, je continue mes entrainements avec Maitre Vulnik. J’améliore mon Soresu à ses côtés. Il est vraiment strict et ne laisse pas de cadeaux. J’ai l’impression qu’il veut que je me surpasse, que je dépasse mes limites. Il ne se met clairement pas à mon niveau Nos affrontements sont toujours très brefs. C’est frustrant.

- Bof, Maitre Vulnik ne me ménageais pas non plus. C’est sa façon d’apprendre. Et elle est plutôt efficace ! C’est quand ton prochain entrainement, d’ailleurs ? Que je vienne te voir, j’aimerais trop voir ça !

J’esquissais un sourire, repensant à la dernière fois où Johun et moi nous étions affronté. Habitué à mon Soresu, j’avais alors déployé le tout nouveau panel que m’ouvrait l’Ataru. J’en avais débuté l’apprentissage aux côtés d’Ilia, mais il était encore basique. Ilia m’avait demandé de prendre des cours à côté, pendant ses absences. Absences qui se faisaient de plus en plus nombreuses ces derniers temps. Je profitais de ce temps libre pour perfectionner mes capacités, tel était ce que l’on attendait de moi.

- Le prochain ? Ce n’est pas avec Maitre Vulnik. Ce n’est pas du Soresu mais du… oh petchuk ! lançais-je subitement, alors que mon regard s’était glissé vers l’heure inscrite sur mon comlink. Je bondissais de ma chaise, attrapant mon sabre que j’avais posé sur le bord de la console. « Guerfel ! Je te laisses Johun, je suis en retard ! Tu me diras les conclusions de la simulation plus tard ! » lui lançais-je alors que je passais l’embrasure de la porte. Lui, surpris, était resté bêtement assis à me regarder filer à toute vitesse. Il s’essaya tout de même à un « Hé, où tu vas ? » mais il n’obtint que le silence ; j’étais déjà parti, fonçant à toute allure entre les chevaliers et maitres, me répandant en excuses dès que j’en bousculais un. Pire encore, je manquais de renverser Lant sur mon chemin. Je m’arrêtais cependant le temps de lui passer le bonjour, moi qui ne l’avait pas encore croisé depuis le début de la journée. Cela me faisait prendre un peu plus de retard. Il fallut même que le turbolift soit occupé, me forçant à prendre les escaliers sur deux étages pour en attraper un autre au vol. Finalement, je débarquais dans la salle d’entrainement qui m’avait été attitrée, comlink en main pour regarder l’heure. En retard, définitivement. Cela ne m’était pas arrivé depuis des lustres. D’habitude pointilleux, je prenais ça comme une forme d’échec. Mais bref…

Elle était déjà là. Sans doute m’attendait-elle, se demandant pourquoi je n’étais pas là. Suffoquant presque, je toussais. Je finissais finalement par faire halte, prêt à recracher mes poumons. Je cherchais à souffler, calmant ma respiration pour finalement me redresser. Je ne tardais pas à me courber en avant avec politesse et respect, encore quelque peu haletant.

- Maitre… Bonjour, je… Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour mon retard. J’étais obnubilé par une autre tâche. J’espère ne pas vous avoir trop fait attendre. C’est des choses qui ne m’arrivent pas d’ordinaire, ça ne se reproduira pas…. J’espère d’ailleurs que je ne vous dérange pas en vous faisant déplacer… lâchais-je bêtement, sans vraiment prendre le temps de reformuler les choses. Les discours, ce n’était pas pour moi…


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Spoiler:

« Je vois. Néanmoins, Maître Vandreen, ne trouvez-vous pas que se déporter sur l’arrière après la botte finale permettrait d’éviter une dernière contre-attaque et de sécuriser davantage ce mouvement ? »

Alyria était plongée dans une conversation particulièrement pointue sur un enchaînement du Makashi avec le Maître Raxle Vandreen, maître d’armes au Temple et représentant de ce corps auprès du Conseil, où il siégeait. Véritable puit de sciences en ce qui concernait l’art délicat du combat, la jeune femme appréciait de pouvoir échanger longuement avec le jedi expérimenté, non plus comme une simple élève, mais bel et bien comme une égale, une compagne d’armes, désormais reconnue au sein du Temple comme faisant partie de ces hommes et femmes ayant dévoués leur vie à la maîtrise du sabre laser.

En effet, la jeune femme avait été acceptée tout récemment au sein des maîtres d’armes, après une quête de plus d’un an pour forger un nouveau sabre, conforme au rang qu’elle convoitait. Aussi son retour au sein sur Ondéron était assez récent, et forte de son titre tout neuf, elle reprenait peu à peu place parmi les enseignants des arts jedis, avec évidemment une toute autre aura qu’à l’époque où elle n’était qu’un simple chevalier.

Au fond, c’était la conséquence logique de son admiration pour ces bretteurs d’exception, qu’elle avait adoré observer dès ses débuts au Temple, alors qu’elle n’était encore qu’une frêle initiée. Leurs mouvements tout en souplesse, leur savoir, leur calme, tout l’avait immédiatement fasciné, et il était heureux que cet intérêt prononcé ait été servi pour un don certain en ce qui concernait le maniement du sabre laser. Certes, elle n’était pas qu’une excellente duelliste, c’était également une diplomate respectable et une actrice curieuse du monde, mais comme on ne pouvait réduire sa personne à une simple guerrière, on ne pouvait que difficilement nier cette part d’elle-même.

« Possible. Mais il faudrait une rapidité extrême pour réussir une telle retraite, d’autant plus que suivant le saut, cela exposerait dans certains cas tes jambes. » répondit l’advozsec, la surprenant au milieu de ses réflexions.

« En effet. Mais si on fait un saut simple, pas une pirouette… Il faudrait que le terrain s’y prête, cela dit. J’en ai discuté avec le Chevalier Vocklan, il pense que c’est possible. Risqué, mais possible. »

Le maître d’armes sourit légèrement, avant de finir par dire gentiment :

« Eh bien, j’ai l’impression que tu as bien réfléchi à cet enchaînement avant de me le présenter. Très bien, je vais étudier la chose et si tu le désires, nous pouvons organiser un entraînement demain pour essayer de le mettre en pratique. Autant ne pas perdre de temps face à un tel enthousiasme. »

Alyria lui rendit son sourire, et salua le vénérable maître profondément pour le remercier, avant d’ajouter à haute voix :

« Je vous sais gré de prendre d’étudier ma suggestion avec une telle célérité. Si vous vous voulez bien m’excuser, maître, je dois néanmoins vous laisser, un étudiant m’attend pour un cours. »

Le maître d’armes salua sa consœur et la jeune femme put enfin sortir. Normalement, elle ne serait pas en retard. Aussi elle commença sa marche à travers les couloirs du Temple, saluant ses connaissances ici et là. Anciens maîtres, amis d’enfance, confrères et consœurs, jeunes initiés et padawans vu en cours… Au fond, dire que les jedis n’avaient pas de liens familiaux n’avaient pas tout à fait raison : l’Ordre était une grande famille, avec ses rebelles et ses suivants, ses querelles entre membres et ses points d’accords, mais les liens qui se tissaient au sein du Temple pouvait souvent se rapprocher de ceux qu’on entretenait dans une famille au sens traditionnel du terme. Et si les jedis n’étaient pas obligés, et ne pouvaient d’ailleurs pas tous s’apprécier, au moins, la conscience de faire partie d’un tout, de partager les mêmes buts, à défaut d’avoir les moyens en commun, offrait aux jedis un certain sentiment d’unité, ce qui faisait l’une de leurs plus grandes forces.

Arrivée finalement devant l’entrée de la salle d’entraînement, sans nul doute la pièce qu’elle avait le plus fréquenté pendant sa vie au Temple, elle se frotta joyeusement les mains l’une contre l’autre, la perspective d’un cours avec un élève volontaire la réjouissant tout particulièrement. En effet, quel enseignant n’aimait pas voir un jeune padawan ou initié lui demander des conseils pour s’améliorer ? Certainement pas Alyria, qui appréciait plus que tout partager sa vision des arts jedis avec les plus jeunes. De fait, il ne fallait pas seulement transmettre des techniques, des mouvements, mais bel et bien une philosophie, une pensée. C’était souvent un fait que ne comprenait pas nombres de jeunes, trop avides de combattre ou bien à l’inverse persuadé de n’avoir rien à faire avec ce qu’il considérait comme une violence allant à l’encontre des principes qu’ils se forgeaient. Pourtant, il y avait autre chose derrière le maniement du sabre, une volonté plus profonde que cela. Le but était avant tout d’exercer son corps et son esprit, de les faire communier autour d’une même philosophie. Ainsi seulement, on pouvait comprendre pleinement le troisième pilier de l’enseignement jedi, à savoir l’autodiscipline. Mais cela, il fallait sans doute quelques années d’expériences pour l’appréhender pleinement pour la plupart de ces adolescents.

Alyria entra donc dans la salle, pour n’y trouver personne… Etrange, d’habitude Joclad n’était pas du genre à être en retard… Elle supposa qu’une affaire urgente l’avait retenu et commença donc à s’échauffer les muscles par quelques mouvements basiques, puis, d’un mouvement souple, dégaina son sabre tout nouvellement créé, un grand sourire illuminant son visage à la vue de sa couleur améthyste.

La maîtresse d’armes commença une série de mouvements rapides mais néanmoins élégants, typique d’une série classique du Makashi. Les yeux fermés, elle se laissa aller aux pures sensations corporelles qui l’envahissait, l’habitude de répéter ce type d’enchaînement tellement ancrée en elle après toutes ces années qu’elle n’avait même plus besoin de penser pour les réaliser, ou de voir. Elle était l’environnement, tout simplement.

Cet état de concentration était tellement profond qu’Alyria ne s’aperçut pas tout de suite de la présence de son élève, qui était finalement arrivé, et ce fut seulement le son de sa voix qui la tira de sa transe. Avec une grâce calculée, elle s’arrêta finalement, reconnaissant l’aura de Joclad à travers la Force, et finit par répondre :

« Ce n’est rien, j’en ai profité pour m’échauffer un peu. Après tout, aller dans la salle d’entraînement, pour un maître d’armes, ce n’est pas réellement se déplacer, mais plus exactement revenir dans un endroit qu’il ne quitte jamais vraiment. »

Puis, elle rouvrit les yeux, se retourna, et dirigea son regard perçant vers l’adolescent, avant de lui demander :

« Bien. Quelle est donc ta demande, précisément ? Je pense que tu n’aurais pas demandé expressément à me voir pour une question basique, les instructeurs habituels suffisent dans ce cas. C’est donc que tu as quelque chose de particulier à me demander, n’est-ce pas ? »
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Le stress.

Pouvant être à la fois positif comme négatif, il se trouvait être profondément déstabilisant en ce qui me concerne. Bien qu'ayant d'ores-et-déjà soufflé mes quatorze bougies et obtenu le titre de Padawan depuis trois ans, j'avais toujours du mal à gérer cet élément parfois perfide qui venait pointer le bout de son nez au moment où j'en avais le moins besoin. C'était le cas actuellement: le stress d'être en retard, la gêne de déranger un Maître D'armes pour quelque chose qui pouvait s'avérer des plus complexes à mes yeux et pourtant des plus simples et basiques aux siens. Si bien qu'à présent que nous étions tout deux réunis dans l'une des salles d'entraînement du Temple, je ne savais quoi lui répondre. Lorsque vous coupez cet élément au fait que j'ai toujours eu un malaise à m'exprimer devant une assemblée ou même devant un Maître, vous obtenez tout simplement quelqu'un d'hésitant sur ses paroles, ses propos et la façon de formuler les choses: moi. En réalité, j'étais simplement timide. Je l'ai toujours été et je le resterais dans une certaine mesure.

C'est ainsi que je venais buter sur les mots, laissant négligemment glisser mon index le long de cette tresse que j'entretenais avec attention telle une reconnaissance obtenue après des années d'efforts, de compromis et de sacrifices. Mine de rien, la chevalier qui se tenait en face de moi avait une certaine aura. Maître D'armes, elle était d'une certaine manière l'incarnation, à l'instar de Maître Vulnik, de ce que je souhaite atteindre plus tard. Entre nous, Maître D'armes Draayi, ça en jetterait, non ? Dans mes rêves, il m'arrivait souvent de m'imaginer explorer les mondes de la bordure à la poursuite de mercenaires ou même dans des combats épiques au sabre-laser qui ne sont en réalité que des projections de combat d'entraînement réalisés dans cette même salle. Il m'arrivait même, lorsque je parvenais à toucher de l'esprit la Force Unification, d'entrevoir des possibilités extrêmement fugace de mon avenir. Mais comme le disait souvent Maître Herambra: "Concentre-toi sur l'instant présent, Joclad. Ne laisses pas ton esprit s'égarer sur le chemin imprévisible qu'est l'avenir."


Bref... je divaguais depuis un certain temps lorsque je réalisais enfin qu'elle m'avait adressé la parole, me demandant la raison de notre raison de notre présence en ces lieux. Et ma réponse, elle, fut des plus hésitantes tant ma pensée fut chamboulée par cette course effrénée dans les couloirs du Temple en plus de ce sentiment de culpabilité pour être arrivé en retard. Ce n’a jamais été mon genre…

- Bah heu… enfin… je pensais que… En fait, j’ai quelques soucis avec certaines vélocités de l’Ataru. Enfin… ce n’est pas un souci avec les mouvements classiques. C’est plus un problème de… disons que j’ai du mal avec les frappes aériennes. J’arrive pas à frapper à hauteur d’épaules comme il se doit.

Je commençais à retrouver une certaine aisance alors que j’énonçais mes problèmes. Ma voix se faisait moins hésitante et plus fluide bien que je cherchais encore mes mots. J’espérais qu’elle comprendrait. Mais souvent, les gestes sont bien plus parlant que les mots. C’est pourquoi je prenais l’initiative, laissant glisser mes doigts sur mon arme pour m’en saisir, la retirant avec une certaine grâce du ceinturon qui enserrait ma taille. « Je vais vous montrer, ce sera plus simple. C’est quand je me retrouve en situation de frappe aérienne, en fait… »

Je laissais la lame jaillir devant moi, la portant à hauteur du visage alors que mes pieds glissaient sur le sol pour m’offrir une position de garde stable typique de la Voie du Chauve-Faucon. Finalement, j’exécutais lentement les quelques mouvements, pivotant sur moi-même à plusieurs reprises pour m’élancer dans les airs. Et comme à l’accoutumée, je me retrouvais dans une position où je ne pouvais pas ramener mon sabre pour frapper. Résultat, je me voyais contraint de me réceptionner en roulant au sol pour finalement retomber sur mes appuis. La lame de mon sabre, elle, venait se rétracter alors que j’expirais lentement.

- J’ai l’impression de ne pas être assez flu- … heu… rapide. Et ça bloque ma progression, je ne peux pas passer aux vélocités supérieures. C’est frustrant, Maitre Von ! J’ai déjà demandé à Maitre Ob’tu mais il m’a dit que ce n’était pas sa spécialité. Et Maitre Vulnik… il n’explique pas vraiment. Il veut surtout que l’on apprenne de nous-même. Mais j’ai atteint la limite, j’arrive pas à agir comme il faut…


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Ah, les vélocités médianes de l’Ataru… Généralement ces enchaînements, plus complexes que les premiers mouvements, servaient de véritable test pour savoir si un élève pourrait véritablement tirer toutes les subtilités de la forme IV, et jusqu’où il pouvait aller sans l’aide de la Force. En effet, à partir d’un certain stade, le corps, aussi agile et souple fut-il, ne pouvait suffire à effectuer les sauts nécessaires pour parvenir à développer les bottes les plus mortelles et les plus complexes de cette forme. Beaucoup de maîtres estimaient qu’à cet instant, c’était à l’étudiant de réfléchir à un moyen de contourner ces limites biologiques. Ainsi, on suivait une courbe de progression harmonieuse, et souvent personnelle, adaptée au style du jedi en question, mais également à l’Ataru lui-même.

En effet, pour maîtriser l’une des formes les plus offensives de tous les arts jedis, il était absolument nécessaire d’avoir une parfaite maîtrise de son corps, de la Force, mais aussi et surtout son mental. L’Ataru était en soi une parfaite manière de s’entraîner au premier et au troisième pilier qui sous-tendaient le code jedi : la Force, et l’autodiscipline. Ce n’était pas pour rien que les bretteurs spécialisés dans la forme de la Vélocité avaient une réputation de résistance au côté obscur particulièrement élevé : pour devenir un maître de l’attaque, il fallait un contrôle de soi hors-normes. C’était pour cela que les instructeurs donnaient notoirement peu d’indications une fois que les jedis se trouvaient bloqués au niveau médian : ils devaient savoir par eux-mêmes, trouver l’équilibre.

Cependant, Alyria préférait tout d’abord voir si Joclad était vraiment au bout de ses capacités physiques. Et après, si c’était vraiment le cas, elle tenterait de l’aiguiller pour qu’il trouve la parade par lui-même. Cela ferait un bon test pour le jeune homme, de surcroît. Qui avait dit que les cours de maniement du sabre étaient une suite de répétition sans âme d’enchaînements mécaniques ? Les duellistes se servaient bien souvent d’autres talents que leur capacité à agiter une arme…

Après avoir observé la démonstration du padawan et réfléchit à une tentative d’amélioration purement physique, la maîtresse d’armes finit par dire 
:
« Je vois… Tout d’abord, nous allons essayer un petit ajustement, si tu veux bien. Voir si tu es réellement à la limite, comme tu le dis si bien. »

Alyria s’approcha du centre de la salle, prenant garde à disposer de suffisamment d’espace par rapport à Joclad, et commença son explication :

« Ce problème que tu as à rabattre ton sabre vient peut-être d’un manque d’élan qui pourrait te permettre de disposer de quelques secondes supplémentaires pour effectuer ton mouvement final. Il y a donc deux solutions. Voyons la première, simple. »

La sang-mêlée se mit en position, jambes très légèrement fléchies, se déporta sur le côté après quelques mouvement, et imita l’enchaînement que le garçon avait effectué, mais au dernier moment, effectua un demi-tournoiement, un Jung Su Ma inachevé, afin de se mettre dans une position plus favorable pour abattre sa lame, presque à l’horizontale, dans une variante tout aussi mortelle de la botte. Puis elle retomba souplement sur ses jambes, et se redressant, déclara posément :

« Tu peux tenter de faire un coup large plutôt que de frapper par le haut complètement. Le demi-tour final est à placer après tout ton enchaînement si tu le peux, ou bien éventuellement avant en le raccourcissant si c’est trop délicat. Deuxième possibilité maintenant, c’est plus un changement de style du swoop, mais c’est une manière comme une autre de se l’approprier. Copier sans réfléchir, sans les adapter à son propre style, les vélocités n’a pas forcément grand intérêt. »

Pour cette deuxième option, Alyria se remit en position, mais après le premier tournoiement, effectua une vrille complète, puis rabattit son sabre une deuxième fois.

« La vrille prend plus de temps, donc c’est une opportunité parfois de se faire toucher, mais c’est un bon compromis. »

D’un geste de la main, elle invita le jeune homme à exécuter les deux formules qu’elle venait de proposer. Alyria savait que certains bretteurs du Temple étaient très attachés à l’exécution des vélocités dans leur ensemble, avec rigueur, mais elle préférait l’ingéniosité à la répétition inutile. Toute sa vie, elle avait amélioré, transformé les mouvements qu’on lui apprenait pour les faire siens, c’était même une particularité de son style de combat, qui mélangeait allégrement des mouvements venant de plusieurs formes, et qui rendait surtout son Makashi suffisamment imprévisible pour défaire la plupart de ses adversaires, en comblant les quelques faiblesses inhérentes à son maniement.

Elle savait que Joclad arriverait fatalement à un blocage physique à un moment donné, à vrai dire, étant donné ce qu’il avait montré au départ, elle doutait fortement qu’aucune des deux méthodes réussissent. Mais si c’était le cas, elle ne voyait pas de raison de précipiter l’usage de la Force dans l’Ataru. Plus cette dernière venait tardivement, mieux le jedi avait développé son usage physique et son intelligence pour parvenir à tromper les limites de son corps.

A vrai dire, Alyria elle-même, aidée il est vrai par des capacités physiques extrêmement avantageuses, n’avait dû utiliser la Force que pour réussir les dernières vélocités de l’Ataru. Cependant, par la suite, elle avait incorporé son nouveau savoir dans tous ses enchaînements pour accéder finalement à la quintessence véritable de ce qu’était la forme IV. Mais cette essence pure, il ne fallait pas l’apprendre trop tôt : attendre le bon moment, puis la combiner, la chérir pour en faire ressortir une véritable valeur artistique. Telle était sa devise. 
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Je comprenais aujourd’hui les avertissements de Maitre Vulnik, quand je lui avais dit que je souhaitais développer l’Ataru pour diversifier mes capacités réactives au sabre-laser. Le Soresu, déjà complexe à apprendre de part a concentration qu’il demandait de la part de son utilisateur, me semblait pourtant si simple lorsque je prends le temps de le comparer à la Forme IV. Elle me demandait plus, beaucoup plus. Beaucoup de temps me fut nécessaire pour parvenir à maitriser les bases de l’Ataru de manière suffisante pour surclasser mes adversaires après un affrontement souvent éreintant. J’ai toujours eu de l’aisance avec le combat au sabre. Bon bretteur, je surpassais facilement au sabre la plupart des jeunes Jedi de mon âge. Pourtant, je n’étais pas capable d’aller plus loin. Je connaissais mes capacités physiques, et je savais parfaitement qu’aller plus loin ne me ferait que du mal. Combattre un adversaire demande déjà beaucoup. Mais dépasser mes limites serait comparable au fait de me battre avec une jambe en moins. C’était bien trop risqué pour être tenté. Et donc, avant de prendre le risque de commettre une erreur, je préférais prendre conseil auprès d’une experte en la matière.

« D’accord, Maitre Von. » lançais-je simplement pour réponse à sa proposition. Je l’observais avec attention, mon sabre éteint en main. Je m’écartais pour lui faire place alors qu’elle venait se stopper au centre de la pièce. Je fis d’abord la grimace, ne me pensant pas capable de faire mieux. Puis au fur et à mesure des enchainements, j’entrouvrais la possibilité d’agir différemment. Mais de là à dire que je pourrais reproduire avec succès un tel mouvement, je préférais rester prudent. « Je ne pense pas que reproduire à l’identique les vélocités puisse apporter quelque chose de viable, en effet. Je m’efforce toujours à les adapter et à créer quelque chose de nouveau. »

C’était sans doute ma capacité à innover qui me permettait de surclasser la majorité des Jedi de mon âge et de mon expérience. Pouvoir agir d’une façon précise à un moment quelconque sans qu’il n’y ait réellement de logique précise et connue de tous était à la base du style que j’essayais de développer avec maitre Herambra. Il n’était évidemment pas question d‘abandonner les enchainements de vélocités classiques, bien au contraire ! Mais s’il on devait comparer ma maitrise avec celle de Maitre Von, alors je ne serais que la petite pousse au pied de l’arbre. La regarder se déplacer de manière gracile, virevoltant de façon coordonnée dans les airs, était tout simplement splendide. Beaucoup disait que l’Ataru semblait archaïque, mais en cet instant, ces même personnes n’auraient pu dire la même chose. « Je vois… »

Répondant à son invitation, je prenais à mon tour place au centre de la pièce, laissant de nouveau jaillir cette lame que je trouvais des plus étincelantes. Je prenais le temps de jauger mes mouvements, les répétant lentement à plusieurs reprises, brièvement, avant de me placer de laisser mes pieds glisser jusqu’à une position d’attente, les jambes à peine fléchies. Je respirais calmement et soufflais lentement. Enfin, je m’élançais, me décalant avant d’effectuer plusieurs légers bonds avant de finalement sauter, usant de l’élan offert et de l’impulsion donnée pour m’élancer vers l’avant, dans les airs. Je tournoyais, m’offrant ainsi une capacité de frappe plus importante. Mais là encore, je me sentais déjà retomber avant d’avoir totalement terminé le mouvement. J’étais une nouvelle fois en retard, si bien que je ne fus en état de donner ma frappe que lorsque ma lame se retrouva à hauteur du flanc d’un adversaire imaginaire.

Grimaçant pour la seconde fois, je tentais de réitérer. Persévérant, et peut-être un peu têtu qui plus est, je ne pus que constater un nouvel échec bien que je me rapprochais un peu plus du but. Mais je me sentais forcer mon corps et tenter de repousser la barrière physique. Finalement, je me laissais tenter vers la seconde option, celle qui me semblait des plus invraisemblables. Déjà que je n’arrivais pas à terminer à temps mon demi-tournoiement, je me voyais mal terminer la vrille sans faire usage d’un appui secondaire à mi-hauteur tel un mur, par exemple. Je faisais tournoyer mon arme avant de réitérer, m’élançant à nouveau. Et alors que je tournoyais, je finissais par toucher le sol, perdant l’équilibre pour y rebondir et finir sur le dos. Je clignais lentement des yeux alors que je considérais mon erreur. Voulant me concentrer sur l’exécution, j’en avais oublié l’environnement. Il manquait un élément. Un élément que j’avais tendance à ne pas faire appel du fait de son habituelle distance à mon égard : la Force.

« … Je suis désolé, Maitre Von… » lançais-je calmement, alors que je me redressais dans une position assise, tendant la main pour faire revenir à moi le sabre qui m’avait échappé des mains. Je repensais à la Force, l’entité qui m’avait mené au Temple et dont le lien que je partageais avec elle se renforçait lentement avec l’expérience. « Je ne pense pas être en mesure d’aller plus loin sans me mettre en danger physiquement. »


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Au moins Joclad avait déjà compris que répéter les vélocités sans leur insuffler une âme, une touche personnelle ne servait à rien. C’était déjà un bon début, car rares étaient les padawans aussi jeunes à s’en rendre compte. Beaucoup pensaient hélas que répéter sans réfléchir était le moyen le plus efficace pour progresser, se reposant souvent trop sur des aptitudes physiques au-dessus de la moyenne pour réussir leurs enchaînements. Au fond, Alyria savait que tout ceci était parfaitement normal : prendre des initiatives seul venait avec la maturité… ou, il fallait le reconnaître, une compréhension plus profonde de la véritable nature d’une discipline.

La bretteuse savait que beaucoup de jedis considéraient les arts du sabre comme moins intéressants que la maîtrise de la Force, et ce sentiment était émulé par de nombreux initiés et padawans, qui avaient parfois du mal à comprendre l’intérêt de se perfectionner qui menait nécessairement à une violence contre laquelle on les mettait souvent en garde. Pourtant, il y avait tout autre chose dans les arts jedis : au contraire, le vrai jedi était celui capable de transformer une mécanique froide de mort en une danse gracieuse, en un sport de haut niveau, en un art qui sublimait à sa façon la sérénité de l’individu. Agiter une arme ne suffisait pas : au contraire, la vraie maîtrise résidait autant dans la discipline du corps que de l’esprit, car l’un n’allait pas sans l’autre, du moins de l’avis de la duelliste. Savoir se défendre, se contrôler parfaitement, mesurer son souffle, sa concentration étaient autant de savoirs précieux qu’une théorie historique, car les savoirs des uns complétaient les savoirs des autres. Garder son calme en toutes circonstances, même sur un champ de bataille pour prendre les bonnes décisions, servait finalement très bien lors d’une négociation accrochée, elle n’avait pu que le constater plusieurs fois. Mais là encore, ce n’étaient que des considérations acquises par l’expérience, et non partagées par un certain nombre de ses pairs.

Laissant là ces considérations, Alyria regarda avec attention Joclad tenter de réaliser les modifications demandées, et le vit échouer à toutes ces tentatives. Ce n’était pas foncièrement surprenant : comme elle l’avait pensé en donnant ces conseils, il y avait objectivement peu de chances que ces derniers mènent à quelque chose de concret, mais il était nécessaire de donner une chance au corps de réussir, avant de basculer vers l’esprit. Voyant le padawan finir sur le dos après sa vrille ratée, elle s’approcha pour vérifier qu’il n’était pas blessé, et se sentit soulagée en le voyant s’asseoir, apparemment indemne et ramener son sabre vers lui avec une petite télékinésie. 

Les choses allaient devenir intéressantes.

C’était toujours un acte important pour un jedi de passer de la simple attaque physique à quelque chose qui allait bien plus loin : la Force devait intervenir, mais pour cela, le jeune homme devait comprendre par lui-même la prochaine étape. Alyria pouvait l’aiguiller, évidemment, et elle allait le faire, mais le déclic, le moment où il l’utiliserait devrait venir de lui. Après, cependant, elle aurait tout le loisir de l’aider à incorporer ce nouvel élément à ses enchaînements, voir même à faire un petit cours théorique sur le lien entre l’Ataru et telle ou telle maîtrise. Et s’il y avait bien un sujet qui rendait la maîtresse d’armes absolument intarissable, c’était les différentes théories de la maîtrise du sabre.

Mais inutile de se réjouir trop tôt : d’abord, le jeune padawan devait trouver en lui la réponse à son blocage, puis mettre en œuvre sa réflexion et réussir à l’employer correctement. Alors seulement elle consentirait à aller plus loin dans son enseignement. En effet, dans le cas inverse, elle estimerait qu’il n’était tout simplement pas encore prêt.

Alyria regarde Joclad et lui dit alors :

« Ce n’est pas grave, Joclad. A vrai dire, c’est même parfaitement normal. Il arrive forcément un moment, plus ou moins tardif suivant les aptitudes physiques innées de chacun, où le corps ne peut plus suivre seul le rythme demandé par une pratique à haut niveau de l’Ataru. Il te faut trouver autre chose pour réussir… Un autre moyen.

Et ce moyen, il est nécessaire que tu le trouves seul. Je pourrais te dire quoi faire, mais ce serait risqué, car il faut que tu comprennes, et surtout que tu ressentes intérieurement ce que tu dois réaliser, afin de le mettre en œuvre de ta propre initiative, et que tu parviennes à maîtriser cela de ton propre chef. Sinon, cela ne servirait qu’à brûler des étapes, et à t’exposer à une perte de contrôle plus tard.

Je suis sûre que tu vas trouver très rapidement ce qu’il faut faire. Si tu veux, tu peux tenter de le faire dès maintenant, réfléchir un peu ou bien revenir me voir quand tu seras prêt. Le choix t’appartient. Et si tu réussis cette petite… eh bien, épreuve dirons-nous à défaut de terminologie plus adéquate, alors tu auras passé un cap nécessaire, et je te montrerais comment progresser sur les autres vélocités. » 

Croisant les bras devant elle, Alyria posa son regard vert sur le garçon, une lueur d’intérêt dans les yeux. C’était un test mineur, mais elle avait vu bien des padawans trop pressés y échouer. En tout cas, elle n’avait plus qu’à observer ce qui allait se passer. 
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Je me relevais calmement, sans chercher à me précipiter. Il était inutile d'aller trop vite et de prendre le risque de me froisser un muscle ou quelque chose de la sorte. En tentant d'effectuer cette ville, j'avais franchi la ligne rouge. Je devais ménager mon corps unissant, lui laisser le temps de souffler pour pouvoir recommencer, si nécessaire, dans la foulée. Je ne voulais pas baisser les bras. De toute manière, ce n'était pas dans ma nature. Je ne pouvais pas accepter le fait de ne pas être capable d'accéder au stade suivant, d'avoir déboursé tant d'énergie pour rien. Je me complaisant dans le style de l'Ataru plus encore que dans le Soresu. Et pourtant, ma maîtrise de la Voie du Mynock était des plus inattendues pour mon âge, si l'on se référençait à ce que disait Maître Vulnik. Mes bases en Makashi étaient suffisantes et je comprenais la philosophie qui se cachait derrière. Alors pourquoi n'arrivais-je pas à faire usage de L'Ataru à un niveau supérieur ?!

Mais si j'écoutais attentivement mon professeur du jour -et pas que de ce jour-là en particulier, en fait-, tout ceci était normal. Comment pouvait-il être normal que je ne n'arrive pas à aller plus loin alors que je possédais tant de facilités ?

Plus je l'écoutais, et plus je commençais à saisir la complexité de la Voie du Chauve-Faucon. On m'avait pourtant avertit à de nombreuses reprises mais je n'avais jamais imaginé que toute la machinerie qui se trouvait derrière l'élégance de la Forme IV soit aussi vaste. Mon regard vînt à nouveau se fixer sur Maître Von, mes mains glissant sur ma bure pour en retirer la poussière quasi inexistante.

"- Autre chose ?" répétais-je pour moi même, tout bas, alors que mon esprit venait de se mettre en marche pour analyser cette information des plus importantes. Et entre-nous, la réponse fut presque immédiate. A vrai dire, je la connaissais depuis longtemps mais je n'y avais jamais cru. Mais à présent, de quoi pouvait-il bien s'agir d'autre ? Je baissais le regard, observant un instant le sol comme si j'avais soudainement quelque chose à me reprocher. La Force m'avait fais rejoindre le Temple, mais depuis, j'ai toujours eu l'impression qu'elle me fuyait. Ou bien, j'étais encore trop timide pour venir la déranger plus que d'accoutumée. Je me sentais coupable, d'une certaine manière, à chaque fois que j'y faisais appel alors que je me pouvais faire la chose sans son aide. Je croyais que je pouvais effectuer toutes les vélocités de L'Ataru en en faisant abstraction. Je me trompais."La Force..."

"- C'est la Force, n'est-ce pas ? Ce ne peut être que ça, de toute manière..." lançais-je finalement à destination de Maître Von, venant de nouveau porter mon regard vers le sien, le cherchant pour finalement le fixer. Il était peut-être temps pour moi de changer d'attitude avec cette alliée précieuse qui m'accompagnait partout, où que j'aille. Et j'espérais sincèrement que Maître Von, ainsi que mon mentor personnel, m'y aiderais. "J'ai entendu dire que bon nombre de Jedi utilisent la Force comme base et comme appui au cours des combats. Pour effectuer des mouvements plus précis, par exemple. Je ne suis pas certain d'être apte à m'en servir pour effectuer des choses de la sorte. La Force, bien qu'elle se soit révélée à moi quand j'ai approché mes cinq ans, n'a jamais, été très rayonnante en ce qui me concerne. Je la sens grandissante à chaque instant mais elle est toujours resté... fuyante."

"Cependant, si vous le voulez bien Maître, j'aimerais essayer avant de partir. Qui sait, peut-être que ça viendra lors d'un exercice ou d'un entraînement. J'ai plus de facilité à développer ce genre de chose dans la pratique que dans le dulon." finissais-je par dire sur un ton plus enjoué, proposant ainsi clairement un duel d'entraînement à la maître d'armes qui se tenait devant moi.

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Tandis que le garçon se levait et semblait méditer sur ses propos, Alyria l’observait, ayant l’impression qu’elle pouvait presque pouvoir les rouages de son cerveau s’activer à mesure qu’il cherchait ce que pouvait bien être cette « autre chose » dont elle avait parlé. Certes, pour un jedi averti, la réponse passait pour simple, mais quand on était au début de sa vie de padawan, la Force pouvait être appréhendée comme une entité nébuleuse, inconnue, étrangère, difficile à apprivoiser.

Au fond, cette perception était partagée par la majorité des personnes dans la galaxie. Il était en effet difficile d’expliquer un phénomène pourtant prouvé scientifiquement à des personnes qui n’y était pas sensible, qui ne voyait pas la Force. Cette idée qu’elle était une sorte de croyance, une quasi-religion, avait toujours laissé hautement perplexe la duelliste : de nombreux scientifiques non sensibles à la Force l’avait étudié, et pour elle, croire en quelque chose de tangible n’était rien de plus que reconnaître une vérité, comme celles des autres phénomènes naturels. On pouvait disserter à loisir sur le « pourquoi » de son existence, comme pour à peu près tout dans la galaxie, mais le « comment » n’avait pour elle rien d’un sujet de discussion : elle existait, point.

Cependant, il était parfois délicat de faire comprendre aux plus jeunes que ce n’était pas un outil qu’on contraignait, qu’on utilisait à volonté : cela requérait savoir et patience, deux choses qui se développait avec la maturité et l’expérience. Elle savait, pour avoie été à la place de Joclad, combien les padawans les moins sensibles préféraient ne l’employer qu’en dernière extrémité, par défiance, crainte, ou tout simplement difficulté. Sauf que la connexion avec la Force ne pouvait s’oblitérer chez un individu : elle en était parti intégrante, jusque dans les tréfonds de ces cellules. Et on ne pouvait l’ignorer, car à un moment où à un autre, les jedis en avaient besoin pour approfondir leur formation.

Lentement, elle voyait la réalisation se faire chez Joclad, et finalement, il lui posa la question. Alors certes, elle ne pouvait lui répondre directement par l’affirmative, car c’eut été trahir l’esprit de l’exercice, mais elle était heureuse que le garçon ait compris ce qu’il fallait faire. La question maintenant était de passer de cela à une application concrète. Comme dans tout domaine, c’était une chose d’avoir une idée de la résolution, et une autre de comment faire pour qu’elle devienne une réalité, et non une simple vue de l’esprit encore théorique.

Cependant, Alyria lui fit un très large sourire, sincère, pour lui montrer qu’il était sur la bonne voie. Certes, elle était une enseignante plutôt exigeante quand on en venait à la pratique, et n’hésitait que rarement à pousser ses élèves quand elle sentait des possibilités. Mais elle aimait aussi les voir progresser, et le montrer ne la gênait jamais. C’était un moyen simple mais efficace de valoriser les efforts et la réflexion des plus jeunes, en leur indiquant qu’ils étaient sur le bon chemin, sans pour autant leur mâcher le travail. Du moins de son point de vue, qui n’était pas forcément partagé par tous les autres enseignants du Temple, mais c’était tout à fait normal : après tout, tous avaient leurs méthodes qui se complétaient souvent, et étaient plus ou moins propices à l’apprentissage selon le caractère et les aptitudes des élèves : le tout était de trouver de bons tandems.

Puis Joclad expliqua un peu ce qui le retenait, et pour le coup, Alyria pouvait clairement s’identifier à cette sensation. Elle avait fait usage de la Force inconsciemment vers l’âge de sept ans, et pendant une partie de son enfance et adolescence au Temple, avait eu bien plus du mal dans les exercices concernant son utilisation que pour le reste : elle était douée aussi bien en méditation qu’en cours théoriques plus généraux, sans parler du sabre, son vrai don, mais user de la Force lui avait demandé des efforts plus importants que chez certains. Ce n’était qu’avec les conseils de son maître qu’elle avait développé une manière personnelle de réussir à l’appréhender, et donc à la manier harmonieusement. Si le jeune homme réussissait à l’utiliser, peut-être pourrait-elle lui enseigner les bases de sa propre méthode, après tout, si elle avait marché sur elle … Pourquoi pas sur lui ? Ce genre de technique n’avait pas forcément vocation à rester personnelle, au contraire, elles pouvaient s’adapter à d’autres personnes.

Elle se contenta donc de hocher la tête pour lui signifier qu’elle comprenait, mais toujours sans rien dire. Cependant, son sourire s’agrandit un peu plus quand elle entendit Joclad proposer clairement un duel d’entraînement. Eh bien, il fallait être honnête : à force, le garçon lui rappelait presque sa propre personne à son âge ! Elle aussi préférait nettement la pratique en duo à un entraînement solitaire pour expérimenter de nouveaux mouvements.

Se mettant dans une position de garde volontairement relâchée, de profil et plutôt basse, connue comme la posture de duel typique, caractéristique notamment des jedis pratiquant le Makashi, sa forme préférée, Alyria soutint le regard du garçon, plongeant ses prunelles au vert profond, qui pétillaient de malice à ce moment précis, et dit en faisant un léger moulinet de sa lame mauve pour l’inviter à commencer :

« Je ne refuse jamais un duel… Même d’entraînement, Joclad. Réflexe du Makashi, sans doute. Et puis tu as raison, la véritable danse ne peut commencer qu’avec un partenaire pour la mener…

Après toi, je t’en prie. »

L’art du sabre était un art, un enchaînement qui se savourait comme un ballet rigoureux à la grâce parfois mortelle, et qui trouvait sa quintessence dans le partage avec l’autre. Et comme elle l’avait dit, Alyria ne refusait jamais un duel. Surtout quand il pouvait amener son partenaire à une compréhension plus grande de la beauté des arts jedis.
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Alors qu'Alyria prenait une posture de garde souple que j'identifiais immédiatement tant je l'avais vu faire et même utilisée. Je réalisais alors combien il allait m'être difficile de porter des coups efficaces à mon adversaire. C'était même mission impossible, pour être sincère. Déjà que l'Ataru perdait de son efficacité face au Makashi, le fait que mon adversaire soit une Maître d'Armes des deux dites formes faisait que si elle décidait de contre-attaque, je me ferais balayer en moins de deux passes. Du haut de mes quatorze ans, et des mes neuf années passées à apprendre l'art du sabre, je ne pouvais de facto pas rivaliser face à un tel adversaire. Ayant acceptée ma demande en duel, je répondais en plaçant un pied d'appui devant l'autre, relevant alors mon arme à la lame cyan devant moi. Souple sur mes appuis, je la saluais donc comme se devait de faire l'adepte du Makashi lors de n'importe quel affrontement. Non, je ne comptais pas faire usage longtemps de la Voie de l'Ysalamir. Je n'étais premièrement pas là pour ça et de toute manière, je serais rapidement dépassé par la philosophie et le style d'une forme que je ne maitrisais pas particulièrement.

Adepte confirmé de la Forme III, je n’appréciais guère de devoir ouvrir les hostilités. Je n'y étais clairement pas habitué et devoir faire usage de la Voie du Chauve Faucon d'entrée de jeu me semblait point intéressant. Je ne voulais pas paraître comme un Jedi formaté, borné aux vélocités de telle ou telle forme. Je voulais montrer mon ingéniosité, ma capacité à migrer vers telle ou telle posture sans le moindre accroc et surtout sans dévoiler ma garde. Cependant, je me demandais encore si Maître Von agirait comme simple punching-ball ou bien évoluerait-elle au gré de mes actions comme le faisait Maître Vulnik. Ce dernier était peut-être plus brutal et direct en combat mais au moins, je visualisais plus directement mes erreurs. En réalité, mon mentor attribué selon la volonté de la Force était le parfait équilibre entre ces deux extrêmes. Maître Herambra savait évoluer entre statisme et dynamisme extrême qui me poussait toujours sur le chemin du progrès et de l'amélioration constante de mes capacités.

Mon regard rivé dans celui de mon adversaire, je laissais transparaître une concentration croissante tant j'avais l'habitude d'essayer de synchroniser mon Soresu avec mes séances de méditation, tentant ainsi d'atteindre la quintessence de ce que l'on nomme la Méditation en Mouvement, ou mobile. Je me demandais d'ailleurs s'il était possible d'établir un lien similaire avec la Voie de l'Agression. D'une certaine manière, c'était faire usage de cette précieuse alliée qu'était la Force, et j'en venais à présent à me demander si ce n'était pas là une des facettes de cette "autre chose" que nous avions évoqué tout à l'heure. Et prenant plus d'appui sur mes jambes légèrement fléchies, je cherchais cette apaisante sérénité qui transparaissait dès lors que je parvenais à me retrouver au centre de cette tempête qui n'allait pas tarder à se déchaîner. Tandis que je cherchais cette aura de calme, je parvenais à discerner une pointe de malice dans ce regard adverse qui semblait chercher à me transpercer de part en part. Je comprenais qu'elle trouve cela amusant. Je n'en pensait pas moins, mais avec la différence de vouloir retirer quelque chose de prolifique et d'exploitable des échanges à venir.

Ce n'est que lorsque je me sentais prêt à entrer dans la danse, quelques instants plus tard, que je me mis en mouvement pour ouvrir le bal. Avançant mes appuis dans sa direction, tenant mon sabre de ma main forte, je venais croiser le fer dans un pur Makashi qui en aurait étonné plus d'un d'en mon entourage tant je n'utilisais presque jamais ce style en combat si ce n'est pour me soustraire d'une pression accablante ou pour retomber sur des acquis me permettant de rebondir sur un style différent, et donc, d'être polyvalent. Enfin, rompant soudainement l'échange frontal, je rompais avec la Forme de Contention en décalant mes appuis sur ma droite et ainsi frapper la lame de Maître Von de côté. Ce mouvement m'offrant la possibilité de prendre impulsion sur mon pied droit, j'effectuais un Jung-Ma typique de la Forme IV pour venir frapper avec volonté le côté opposé de mon adversaire qui, je n'en doutais pas, était déjà en train de faire ce qu'il devait être fait pour me contrer.

Me contentant de danser autour de mon adversaire, je ne faisais pas encore usage de cette chère Force et me contentais des simples rotations de l'Ataru. Mais je ne comptais pas en rester là, et je cherchais déjà le moyen de faire appel comme il se devait à l'entité mystique qui nous transcendait, pour pouvoir utiliser non pas deux dimensions mais bien la totalité de cette espace qui nous entourait. C'est dans cette optique que, continuant de danser sans pour autant m'épuiser, je cherchais à déplacer Maître Von vers un point de l'espace plus favorable que le centre de la salle.


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Un fin sourire étira les lèvres d’Alyria alors qu’elle rendait brièvement son salut à Joclad. Rien de tel pour se mettre dans ses bonnes grâces et augmenter son intérêt que de respecter à la lettre les règles du duel. Ce n’était un secret pour personne, et elle observait toujours avec une pointe d’amusement ses plus jeunes élèves, sans doute prévenus par les rumeurs qui courraient invariablement sur les petites manies de chaque enseignant, tenter maladroitement de se soumettre à ce petit préliminaire indispensable à ses yeux avant tout échange entre jedis. A vrai dire, son idéal d’artiste martial aurait apprécié que ce soit toujours le cas, même contre un sith, mais la réalité lui avait sans cesse prouvé qu’il ne fallait guère espérer un échange de bons procédés de ce type dans de tels cas.

Ce n’était pas par coquetterie ou idéologie butée quelconque que la bretteuse tenait tant à ce petit rituel. En réalité, selon elle, il représentait à lui seul la véracité, la quintessence du vrai duel, celui que l’on livrait dans le respect de la valeur adverse, et dans la volonté non pas d’écraser l’autre, mais bel et bien de mesurer ses capacités et de produire un spectacle à nul autre semblable. Comme toute chose, le combat exigeait des règles, car l’échange anarchique ne la satisfaisait pas, et à vrai dire, contrevenait à l’idée qu’elle se faisait du code jedi. Tout devait être lié, et ce qui apparaissait comme une nécessité due à la force des choses pouvait se muer en une beauté, une expérience lumineuse, pourvu qu’on se donne la peine de le faire dans les bonnes conditions.

Attendant le moment où le garçon déciderait de commencer l’échange, Alyria se contenta de garder une garde en apparence lâche, mais qui ne présumait en rien d’un quelconque relâchement : tout était calculé pour qu’une parade ne prenne qu’une fraction de secondes, d’un coup sec du poignet pour positionner correctement son sabre. Et ainsi, quand Joclad s’élança, elle rabattit simplement sa lame devant elle afin de le contrer sans forcément chercher à engager une épreuve de force. Non pas qu’elle se contente forcément de se défendre si elle voyait une faille dans la défense de son jeune vis-à-vis, mais elle devait lui laisser le temps de mettre en place sa technique. Par ailleurs, elle appréciait son soucis de ne pas commencer uniquement par de l’Ataru, jugeant la chose originale, et intéressante.

Le tout allait donc être pour le garçon de déployer son art de la forme IV au bon moment pour réaliser correctement son enchaînement avec la Force. Si jamais cet entraînement s’était passé dans la réalité, inutile de préciser que de toute façon, Alyria ne lui aurait jamais laissé la possibilité de le faire, et ce pour une raison : invariablement, son but avait toujours été de prendre de vitesse ses adversaires afin de circonscrire une menace au plus vite. La seule exception se faisant évidemment quand elle percevait une opposition particulièrement puissante, et là, un round d’observation était souvent de mise afin de voir rapidement quel était le style en présence, afin de s’y adapter, ce qui était finalement la tactique plus ou moins utilisé par le padawan à ce moment précis.

Le changement ne se fit néanmoins pas attendre, puisque Joclad enchaîna immédiatement avec une première tentative de basculement vers l’Ataru : dévier la lame d’une part avant de frapper de l’autre côté : classique, mais souvent efficace. D’un mouvement combiné fluide, Alyria recula d’un pas sur la ligne que se fixaient les maîtres du Makashi pour gérer leurs déplacements, ce qui lui permit de n’avoir qu’une infime rotation du poignet à effectuer pour contrer la première attaque, avant de placer son sabre à l’horizontale pour écarter la seconde.
 
Jusque-là, la forme II employée par Alyria s’était révélée plus statique que ce qu’elle était habituellement, mais la maîtresse d’armes décida de changer légèrement cela. En effet, là où certains adeptes du Makashi se contentaient de bouger leurs jambes sur deux axes, soit une pratique traditionnelle, la sienne était bien plus rapide et fluide : elle évoluait presque en cercle et en diagonales, comptant sur une vélocité fournie par une nature gracieuse pour appuyer le tout, et sur des années d’entraînement. La puissance brute n’avait jamais été son but : elle y préférait la rapidité, qui dans son cas, au meilleur de sa forme, se révélait souvent particulièrement grande. A cela s’ajoutait la vitesse d’action nécessaire pour riposter, souvent toute entière basée sur les mouvements du poignet et les élancements du bras pour offrir une combinaison mortelle et personnelle.

Ce n’était pas pour rien que le Makashi était aussi bien sa forme d’excellence que de transition : au fur et à mesure des années, elle l’avait travaillé sans relâche pour se l’approprier et en corriger les faiblesses habituelles. Elle y avait donc incorporé son style, et emprunté à de nombreuses autres formes certains mouvements. Ainsi, son Makashi pouvait aussi bien s’apparenter à un Ataru plus posé qu’à un Soresu plus fluide, et elle usait de ses variations pour surprendre et s’adapter en toutes circonstances. Ainsi, elle était brutalement passée à quelque chose de défensif à une posture rapide, qui se basait plus en apparence sur l’esquive.

Sentant que Joclad essayait d’accélérer, elle fit donc de même, et décida donc d’attaquer, afin de vérifier que le jeune homme n’oubliait pas pour autant sa défense dans sa préparation : en effet, à quoi bon réussir à frapper en entraînement si c’est pour reproduire sur le terrain des mouvements ouvrant trop largement la garde ?

Détendant son bras droit comme un serpent, elle lui porta donc un coup à l’horizontale au niveau du bassin, légèrement rasant. Le but n’était évidemment pas de le blesser, sinon, elle aurait positionné la lame au plus près du corps, mais bel et bien de le déconcentrer, de le tester. 

Ramenant sa lame près d’elle, elle adressa un sourire malicieux à son élève : non, il n’aurait pas forcément la partie si facile pour placer son enchaînement, mais sinon, où était l’intérêt ?
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Avec une grâce particulière, je laissais mes pieds glisser sur le sol dans une danse des plus entraînantes. Plus je tournoyais autour de la Maître d'Armes, plus j'avais l'impression de me faire guider dans mes mouvements vers un point de non-retour où mon adversaire n'aurait qu'a répliquer pour me désarmer. Cette impression, je la connaissais très bien. C'était ce que je ressentais lorsque Maître Vulnik et moi nous entrainions à la maîtrise du Makashi et du Soresu alors que je n'étais qu'un initié. Me concernant, la Forme I ne fut qu'une formalité. Je me complaisais tant dans le maniement du sabre que les mouvements basiques du Shii-cho furent presque instinctifs. A l'inverse par contre, je n'arrivais pas à apprécier le Makashi à sa juste valeur. C'est pourquoi j'avais embrassé la philosophie du Soresu, bien plus entraînante et enrichissante tant mentalement que physiquement. Et plus encore, la Forme III me permettait de méditer, de me placer au calme centre d'un ouragan déchaîné. Et c'était ce que j'essayais de réitérer avec la Voie du Chauve-Faucon. Je voulais expérimenter la possibilité d'appliquer la méditation mobile aux mouvements de la Forme IV. Lentement et calmement, je faisais appel à mon alliée la plus précieuse sans pour autant mettre un frein au rythme de la danse. Rapide, je me devais de faire attention à la fatigue et l'épuisement alors que j'essayais toujours, sans succès, de déplacer l'affrontement vers un lieu plus propice à l'expression totale de l'Ataru.

Et alors que je commençais à ressentir les bienfaits de cet état méditatif, laissant peu à peu la Force se saisir de mes sens pour les accompagner dans leur tâche, je considérais la possibilité immédiate d'une riposte soudaine de mon adversaire du jour. Il s'agissait là sans doute d'un appel de la Force, un signal d'alerte de l'entité mystique qui m'accompagnait activement depuis que j'y avais fais appel en début d'affrontement.

L'attaque adverse ne se fit pas prier, et qui plus est, sous la forme d'une riposte directe. Encore dans la finition dun énième pivot caractéristique de mon style de combat agile et tournoyant, je réagissais par instinct sur mon unique pied d'appui. Plaçant ma lame en opposition, lame vers le bas, m'obligeant à exécuter un semblant de salto appuyé par delà la lame assaillante violette pour ne pas perdre ma prise délicate sur mon arme et ainsi terminer ce bref entrainement sur un échec cuisant. Évidemment, il m'aurait été compliqué d'agir aussi rapidement, sur un coup aussi vif, sans l'aide précieuse de la Force, que ce soit sur le plan de la méditation ou non.

Sur l'instant, cela m'importait peu. Mon esprit était centré sur l'affrontement et la meilleure façon de me réceptionner étant donné la perte d'équilibre causée par mon atterrissage à la suite de ma parade. Retombant sur mes pieds, je me sentais partir en arrière. Et c'est donc à l'aide d'une simple roulade sur le côté.

Je découvrais alors cet air malicieux qui occupait le regard de Maître Von alors que j'avais échoué à mettre en œuvre ma tactique contre elle. Profondément frustré par ce lamentable échec, je n'esquissais qu'une grimace plus ou moins explicite en réponse. Bien que moins impulsif que par le passé, je ressentais cette envie soudaine de prouver ma valeur dans l’art du duel quel qu'en soit le moyen. C'était là un sentiment que j'avais toujours proscrit comme s'il s'agissait d'une vieille relique malfaisante d'un passé sombre et lointain dont on ne veut plus rien avoir à faire avec. Je soufflais longuement, essayant d'évacuer cette pression et cette tentation. Je n'étais plus ce Joclad là, impatient, impulsif et parfois violent. Je me devais de montrer ce que j'étais maintenant.

Transformant comme je le pouvais cette frustration en détermination, je me relançais avec force et volonté dans cet entraînement dont je commençais à en perdre l'aspect formateur pour mon Ataru. Car c'est bien avec un Soresu étonnamment offensif que je venais assaillir mon adversaire. A la différence de l'Ataru, qui demandait de l'espace, je venais me coller à la lame adverse pour en restreindre au mieux les mouvements. Sabrant de gauche à droite, de bas en haut et inversement, je cherchais d'abord à faire face et à étaler tout le panel -qui se révélait bien plus large que la normale pour mon âge- de mes connaissances en Soresu. Puis, au fur et à mesure des frappes épuisantes, je devais le reconnaître, je me préparais à retenter l'expérience. Profitant d'un mouvement de recul soudain de ma part, j'abattais alors ma lame de façon plus circulaire et large pour frapper le flanc de ma grande-cousine. Je venais en réalité frapper en deux temps. En effet, je profitais de la parade de mon adversaire pour pivoter et, faisant instinctivement appel à la Force pour faciliter mon mouvement, je pivotais à 360 degrés dans un Su Ma quasi parfait. Mais au lieu de venir frapper de manière classique côté opposé, je me laissais tomber à genoux pour profiter au mieux de l'élan et donc briser la garde de Maître Von en frappant au niveau du genou, sous la garde habituelle. Le but: glisser sur son flanc pour me redresser et frapper dans le dos dans un nouveau mouvement Su Ma.


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En voyant Joclad oublier presque complètement le but de l’exercice pour se concentrer sur ce qui se révélait de plus en plus être un assaut frontal, Alyria ne peut s’empêcher de penser qu’elle l’avait sans doute un peu trop poussé. C’était l’un de ses défauts principals en tant qu’enseignante, elle le savait : elle adorait aiguiller ses élèves, les pousser toujours plus loin pour leur permettre de se dépasser. Sauf que si cela marchait souvent sur les adultes, essentiellement les chevaliers qui lui demandaient une formation, donc ses pairs, ou même avec les padawans les plus âgés, elle oubliait parfois que les adolescents ne réagissaient pas tous de la même façon, et rarement de la manière appropriée face à ses demandes.

Joclad avait-il pris son amusement pour du mépris ? Une volonté de le mettre à l’épreuve ? Peut-être, probable même. Or, ce n’était évidemment pas le cas, Alyria était avant tout joyeuse de voir un potentiel se révéler, et ce contentement se retrouvait dans ses expressions faciales, dont l’interprétation était évidemment à l’appréciation de la personne en face. Sans doute que le garçon était encore un peu jeune pour en saisir la subtilité, et voyait cela comme un défi à relever. Et la maîtresse d’armes préférait éviter cela. D’abord, car elle ne voyait pas l’utilité d’un duel avec lui, et ensuite, car s’il poussait trop, elle risquait de le blesser en se défendant. Il fallait être réaliste : oui, le padawan était doué pour son âge, mais elle savait pertinemment comment arrêter cet échange en un seul mouvement bien placé. A vrai dire, peu de personnes pouvaient encore rivaliser avec la sang-mêlée en combat singulier à ce stade de son évolution de jedi. Elle ne portait pas son nouveau titre de maître d’armes du Temple pour rien.

Elle le voyait abattre frappes sur frappes, et se contentait de les écarter pour le moment, ce qui évidemment n’aurait pas été le cas dans un vrai duel. Mais elle ne pouvait pas répliquer, car cela aurait signifié tout simplement briser la garde du garçon en lui faisant voler le sabre des mains. Quoique… C’était peut-être une idée. Oui, en y réfléchissant, elle devait arrêter cette passe d’armes rapidement afin de recentrer son élève sur le véritable but de l’exercice.

Ainsi, quand elle le vit une fois de plus repartir à l’assaut, son plan était prêt. Repoussant la première frappe, Alyria fit une légère flexion du genou droit pour parer le deuxième, sa jambe gauche en extension vers l’arrière et pivotant sur le côté afin de se préparer à tourner, et dans un mouvement d’ensemble, abattit son sabre sur la garde de celui de Joclad, dans un Sun Djem parfait, une des marques du Makashi.

Puis d’un mouvement souple, elle s’écarta de lui, et fit un signe de main pour montrer son intention d’arrêter les choses, et déclara en même temps d’une voix bien plus sévère que précédemment :

« Stop ! Ça ne sert à rien de continuer. »

Et elle rengaina sa lame. Son visage était redevenu ce masque austère d’enseignante jedi, toute trace de malice ayant cette fois disparu. Alyria n’avait pas récoltée sa réputation d’exigence pour rien. Si elle n’était pas la plus rigide des professeurs, loin de là, elle savait aussi se montrer sévère quand elle estimait que la situation l’exigeait. Ce qui était le cas présentement.

« Joclad, le but n’est pas de faire un vrai duel. D’abord parce que cela n’aurait absolument aucun direct. Et ensuite, parce que je ne désire pas que tu te blesses. Je sais que parfois, l’enthousiasme est… difficile à tempérer dans l’excitation des armes, mais là, je crains que ce ne soit nécessaire.

Si tu veux un entraînement au duel, ce serait une autre histoire, mais tu n’es pas là pour ça. Par conséquent, soit on reprend correctement… Soit on voit ça un autre jour, ou d’une autre manière. »

Peut-être avait-elle été trop ambitieuse eu égard à l’âge du garçon ? Elle avait toujours tendance à être optimiste quant aux capacités de ses élèves, et cela pouvait parfois jouer des tours. A n’en pas douter, elle s’était aussi laissée emporter par son enthousiasme. 
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Voyant Alyria rester sur une posture d’attentisme, je me demandais ce que je pouvais bien faire pour pouvoir me montrer à la hauteur de la tâche qu’elle me demandait. User de la Force pour appuyer activement mes mouvements m’était parfaitement inconnu. Autant je savais faire passivement usage de mon alliée au travers de la méditation mobile, mais là, je ne disposais d’aucune base ni connaissance pour progresser. J’avais l’impression d’agir inutilement mais mu d’une détermination quasi sans faille, je ne voulais pas baisser les bras. J’attendais clairement un conseil ou une aide de la Maitre d’Armes. Un conseil qui ne venait pas. Alors oui, j’étais frustré, oui, j’avais l’impression de perdre mon temps et oui, je pensais que tout cela devenait inutile. Je ne pouvais pas progresser sans un petit coup de pouce, sans qu’elle ne me donne ne serait-ce qu’un maigre indice sur la manière dont je devais faire usage de la Force pour appuyer mes mouvements.

Oui, j’avais compris l’intérêt de la chose, ce que je devais faire pour parvenir à évoluer. Mais à présent, bien que j’avais encore énormément besoin de base théoriques pour comprendre toute la quintessence de la Forme IV, c’était bien une base pratique qui m’était nécessaire pour pouvoir poursuivre ma formation sur la Voie du Chauve-Faucon. Mais au lieu de toute ça, je me confrontais à un mur. Ou plus exactement à un pilier. Désormais, j’avais l’impression que Maitre Von n’était pas différente de Maitre Vulnik. Bon sang, les Maitres d’Armes étaient-ils donc tous logés à la même enseigne ? Oh, loin de moi la pensée que Maitre Vulnik ne m’avait rien appris. Au contraire, je lui devais une grande partie de mon Soresu. Mais je l’avais développé dans un duel à double sens, et non à sens unique comme maintenant. Alors oui, au début je ne faisais pas long feu. J’étais à terre en deux frappes. Mais à force de l’affronter, les mouvements m’étaient venus naturellement. Mais en ce jour, je ne pouvais que tourner autour de ce roc auquel semblait s’apparenter celle qui était en réalité ma grande cousine, du côté de ma mère. Mais bon, la famille n’est pas à l’ordre de l’affrontement de ce jour !

Prenant donc l’habitude de pouvoir frapper avec aisance, rapidité et surtout tranquillité, je fus quand même quelque peu déçu que ma frappe glissée n’ait eu aucun effet. Alyria méritait vraiment le titre qu’elle portait, et je la respectais pour ce qu’elle était. Plus qu’une Jedi, elle était l’avenir que j’espérais me dessiner en accord avec la Force. Comme je l’avais dit à Johun il y a quelque temps, « Maitre d’Armes Draayi, ça en jetterait, non ?! »

Voyant ma frappe parée, je me redressais rapidement à l’aide d’un nouveau pivot, fléchissant la jambe gauche et tendant la droite pour retrouver mon équilibre et ainsi pouvoir repasser à l’attaque. Me redressant, je revenais au contact dans une frappe tournoyante qui se voulait clairement plus de l’Ataru que du Soresu. Pourtant, après à peine deux frappes, j’écarquillais les yeux de surprise en voyant la mi-Hapienne, mi-Echanie passer sur une posture offensive qui ne me laissa hélas guère de chance. Une frappe. Une seule frappe atrocement précise vînt riper le long de la lame de mon arme pour atteindre ma garde, que je lâchais presque immédiatement pour ne pas retrouver ma main brûlée par la chaleur de la lame violette d’Alyria. Perdant l’équilibre, je tombais en arrière et finissais sur les fesses. Je retombais sur la terre ferme alors que mon regard emplit d’incompréhension venait croiser celui à présent fermé et dur de Maitre Von. Pire encore, j’encaissais ses paroles sans y trouver le moindre signe positif. Je me renfermais sur moi-même, mettant en veilleuse l’impulsivité qui sommeillait en moi.

Je me relevais, époussetant ma tunique sans même chercher à récupérer mon arme. Je cherchais comment me justifier, comment expliquer mes précédentes actions. Mais autant être honnête, je ne voyais pas où j’avais failli. Et écartant les bras, j’exprimais pleinement mon incompréhension sur le sujet avant de finalement prendre la parole d’un ton point assuré.

- Mais… Je…. Comment voulez-vous que j’apprenne si je ne reçois aucun réel enseignement ! A part frapper encore et encore, je ne vois pas ce que… ce que je peux faire, ce que je dois faire pour pouvoir agir aux côtés de la Force. Je n’ai pas la moindre idée de la manière d’agir ! Je n’ai pas reçu la moindre formation à ce sujet ! A part la méditation mobile, qui m’aide à me concentrer et à analyser l’environnement pour améliorer ma rapidité d’exécution, je ne peux…. Je ne peux pas faire des choses qui me sont inconnues, grande cous-… Maitre Von ! Je suis désolé si je ne suis pas à la hauteur, si je vous ai déçu parce que vous pensiez que j’étais capable de mieux ! Mais si vous ne me montrez pas, je ne vais pas le deviner tout seul !

Et ça y est, je me laissé emporter par ma frustration, sans être capable de la stopper. J’avais l’impression de retomber dans les tréfonds des fardeaux que j’avais porté il y a de ça quelques années, lorsque l’on m’avait refusé à plusieurs reprises le titre de Padawan à cause de mon impulsivité, de mon manque de contrôle de soi.

- J’ai bien compris le fait que la Force est une partie intégrante de l’Ataru. Que sans elle, la Forme IV perd toute sa philosophie. Je sais bien que je dois y faire appel pour pouvoir réussir mes mouvements ! Mais j’ignore comment faire ! Je pensais que vous l’auriez compris en me voyant peiner à agir. Je suis vraiment navré de vous avoir déçu de la sorte… Peut-être que je n’aurais pas dû demander une entrevue pour vous faire perdre votre temps…

Je déglutissais péniblement, tentant de retenir des larmes de déception et peut-être même de désespoir signes qu’à mon âge, je n’étais pas encore parvenu à bétonner mon esprit comme était capable de le faire certains Jedi au point de pouvoir se soustraire à leurs émotions. Qu’allait-elle répondre ? Je l’ignorais. J’espérais juste ne pas l’avoir brusquée avec des paroles que j’avais du mal à formuler comme il se devrait…


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Alyria fronça ses sourcils, affichant une mine à la sévérité non feinte. Elle sentait bien à travers ses paroles la frustration du garçon, mais sentait qu’elle allait devoir faire quelque chose pour le calmer, et au passage remettre les pendules à l’heure sans trop le brusquer, pour parler un peu familièrement. Le fait de savoir la difficulté de trouver par soi-même le déclic menant à l’utilisation de la Force pour l’Ataru l’empêchait de condamner trop lourdement certaines phrases que d’autres maîtres d’armes, plus stricts, auraient interprété comme un certain irrespect.

Regardant le garçon à terre, elle finit par dire d’un ton parfaitement neutre, froid :

« Justement… Comme je l’ai déjà dit, le principe de l’exercice est que je ne te donne pas d’indications précises, car sinon, tu appliqueras sans comprendre, tu te serviras de la Force sans savoir dans quelle mesure, et au final, tu ne travailleras pas avec elle, mais tu tenteras de la plier à ta volonté pour réussir. Comme lors des cours de manipulation de la Force, le but ici n’est pas de reproduire un enchaînement, mais bel et bien de comprendre et ensuite seulement d’appliquer.

Cela dit, je vais essayer de te faire comprendre… Mais le reste viendra de toi. »

Ce serait la dernière fois qu’elle le répéterait, le ton était suffisamment appuyer pour le faire comprendre sur la fin de son explication. Elle ajouta finalement, d’une voix un peu moins stricte :

« Bon, reste là quelques minutes, et met à profit ce temps pour faire le vide dans ton esprit, je reviens. »

Manière polie de lui demander de se calmer et de retrouver un semblant de sérénité, qui allait être nécessaire pour la suite. Là-dessus, Alyria sortit de la pièce, et se dirigea d’un pas rapide vers les salles de méditation du Temple, afin de vérifier que l’une d’entre elle était vide. Ce qui était le cas après vérification. Parfait. Rebroussant chemin, la maîtresse d’armes regagna la salle d’entraînement à grandes enjambées. Là elle retrouve Joclad et à travers l’embrasure de la porte, lui fit un simple signe de main tout en ajoutant :

« Allez, suis-moi. »

Elle le conduisit sans rien dire d’autre, en silence, jusqu’à la salle de méditation qu’elle avait repéré quelques instants plus tôt et en poussant la porte, déclara :

« Entre, je t’en prie. »

Puis elle s’engouffra à son tour dans la pièce. Là, Alyria se dirigea vers le centre de la salle et s’assit en tailleur, dans une position typique de la méditation jedi, et invita Joclad à s’asseoir à côté d’elle. Elle ferma les yeux et laissa la Force l’envahir, avant de commencer à parler d’une voix un peu éthérée :

« Ferme les yeux, et concentre-toi comme pour une séance de méditation. »

Alyria savait que les plus jeunes mettaient longtemps à entrer dans un vrai état de méditation, car cela demandait une concentration et un niveau d’autodiscipline, le troisième pilier de l’Ordre jedi, particulièrement élevé. Cependant, elle ne voyait que ce moyen dérivé pour tenter de faire comprendre à Joclad l’influence de la Force sur son corps, et ainsi développer ce fameux pilier pourqu’il puisse appréhender de par lui-même les interactions entre son corps et l’entité. Beaucoup de padawans et d’initiés avaient du mal à assimiler le fait que la Force n’était pas une sorte de concept extérieur à eux-mêmes qu’ils pouvaient utiliser. Elle était à la fois en dehors et à l’intérieur d’eux-mêmes, les traversant autant que les englobant. Or, c’était cette Force Vivante en lui que Joclad devait sentir et utiliser pour développer son Ataru.

« Bien, maintenant… Que sais-tu de la Force Vivante ? »

Bien sûr, entre connaître l’existence et la définition et ressentir, comprendre, il y avait un grand pas, mais avant d’aller plus loin, Alyria devait avoir une idée précise des connaissances de Joclad à ce propos afin d’adapter ce qu’elle s’apprêtait à tenter pour essayer de lui fournir des clés afin de mieux concevoir ce qu’on attendait de lui pour enfin franchir ce cap nécessaire à la maîtrise plus avancée de son Ataru.

Evidemment, elle préférerait qu’il soit assez avancé dans sa compréhension de cette dernière, ou qu’il en est des notions solides. Mais si ce n’était pas le cas, eh bien, elle devrait au moins chercher à lui fournir quelques indications.

Eh oui parfois, l’apprentissage du sabre demandait tout autre chose que la répétition brute d’un enchaînement. On n’appelait d’ailleurs pas cette partie des des enseignements de l’Ordre les arts jedis pour rien. Les formes de combat, comme tout ce qui était appris par les jedis au cours de leur vie, trouvaient leurs sources dans la Force, et dans sa compréhension. Et il était de bon ton de le rappeler de temps en temps.
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Je n’étais pas à la hauteur, c’était désormais une évidence. Je n’étais tout simplement pas prêt, et je me mettais à penser si j’allais seulement parvenir à l’être un jour en ce qui concerne l’Ataru. Je ne pouvais que constater l’amplitude de mon échec en ce jour. A cela venait s’ajouter mon comportement indigne de ma condition de Padawan mais avant tout de Jedi. J’avais remporté à plusieurs reprises le Tournoi des Apprentis, et j’étais parvenu à atteindre les objectifs fixés pour finalement tisser un lien étroit dans la Force avec mon mentor. Je valais bien que la démonstration dont je faisais l’étalage ! Qui plus est, les propos de Maitre Von venaient frapper directement ma fierté d’être Jedi, et j’avais l’impression qu’elle remettait en cause ma capacité à réfléchir et à agir en tant que défenseur de la paix et de la justice dans la galaxie. Je me sentais peut-être ridicule, mais je ne détournais pas le regard. Je ne voulais pas paraître plus irrespectueux en me détournant et ainsi laisser croire que ses propos ne m’atteignaient pas. Bon sang, je me devais d’assumer ! Allez, que diable Joclad ! Ressaisis-toi, tu vaux mieux que ça !

Je me relevais péniblement, m’aidant de ma main forte pour me relever. Même si je n’avais pas réellement ressenti la fatigue durant nos échanges, je me retrouvais à constater que j’avais sous-estimé l’intensité de notre affrontement. Je me sentais presque épuisé alors que je venais récupérer mon sabre au sol pour la seconde fois depuis le début de notre entrainement. Enfin… si on pouvait encore appeler cela un entrainement à la vue de son déroulé.

« - Oui Maitre Von. Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses. Je me suis emporté, je n’aurais pas dû. » lançais-je futilement à son intention pour lui faire comprendre que j’avais compris le message et que je ferais en sorte de ne plus laisser mon impulsivité guider mes propos. A peine fut-elle sortit que je laissais échapper un profond soupir de désespoir devant mon incapacité à aller de l’avant dans ce domaine. J’étais tout simplement bloqué et je continuais à penser qu’il était naturel de ma part de demander après plusieurs tentatives infructueuses à ce que l’on m’expose la solution. C’est vrai, comment pouvait-elle affirmer que je ne ferais pas usage de la Force à bon escient, c’est-à-dire dans l’accord mutuel de nos deux êtres ? Je n’avais jamais, ô grand jamais plié la Force à ma volonté. Nous avions toujours avancé d’un commun accord et j’avais toujours été très attentif à ses suggestions et à ses indications. Je la respectais et en échange, elle prenait soin de moi et venais me porter assistance lorsque je le nécessitais.

Je faisais cependant le vide en moi, comme me l’avait demandé Alyria avant de s’absenter. Je le faisais également par nécessité. Je me sentais agité et je devais me calmer pour retrouver l’équilibre. Je soufflais calment et fermais les yeux jusqu’à ce qu’elle revienne. C’est alors que je la suivais, remontant les couloirs jusqu’à la salle de méditation. Je me demandais bien qu’elle idée lui avait traversé l’esprit pour décider de poursuivre son enseignement dans cette salle. A part méditer sur la Force, c’était évident… Je déglutissais à cette idée, moi qui avais des lacunes à ce sujet par rapport aux autres apprentis de mon âge. Ah je pouvais me vanter d’être très bon au sabre face à eux, mais autant je préférais m’écraser dans ce domaine qui m’était encore flou.
Finalement, je prenais la pose, assis en tailleur. Je fermais de nouveau les yeux et j’inspirais profondément avant d’expirer lentement. J’apposais avec délicatesse les paumes de mes mains sur mes genoux et je redressais mon dos, de manière à être dans une position détendue mais disciplinée. J’avais déjà réussi auparavant, non sans difficulté, à atteindre l’état de « transe » de la méditation classique mais j’avais toujours été plus à l’aise dans la méditation dite mobile et je devais donc pouvoir réitérer une énième fois l’expérience. Je laissais ma tête dodeliner légèrement, cherchant cet état où le réel n’est, d’une certaine façon, plus. Mon esprit cherchait à toucher la Force. Je la savais là. Je pouvais la sentir, et il me suffisait d’un rien pour l’atteindre.

Soupirant lentement une nouvelle fois, je secouais doucement la tête alors avant de prendre la parole pour répondre à cette question des plus classiques mais aussi des plus générale et vaste. « C’est une manière d’approcher la Force dans l’instant présent. La Force n’est pas qu’autour de nous, mais elle est partout. Elle nous transcende et nous lie tous. En somme, apprécier la Force dans l’instant présent permet d’en apprendre beaucoup sur notre environnement proche comme lointain, mais aussi d’en apprendre sur soi-même du fait qu’elle est partout, et cela sans exception. »

Que dire de plus sans tourner en rond ? Je l’ignorais. La Force Vivante était essentielle du fait de son universalité. Mais j’avais dû la confronter à la vision Unificatrice, qui s’oppose en certains points à la Force Vivante, alors que l’ensemble devrait au contraire être complémentaire. J’ignorais si c’était là ce que souhaitais Alyria, ni même où elle voulait en venir. Comme souvent, mes difficultés appréhender certaines facettes de la Force me revenait en plein visage…


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Alyria constata avec une certaine satisfaction que Joclad avait au moins une vision de base relativement complète de la Force vivante, à en juger par ce bref résumé. C’était cela, plus ou moins, mais son but n’était pas de donner un cours de philosophie, mais bien d’art jedi, malgré le lieu un peu étrange pour le faire. Mais elle avait voulu tenter l’expérience, se disant que connecter diverses matières d’enseignement entre elles pourraient fonctionner. Oui, ce n’était pas une méthode orthodoxe. Cependant, emportée par la fougue et l’enthousiasme de la jeunesse ayant enfin accédée au rang rêvé, la maîtresse d’armes préférait tracer son propre chemin, ses propres procédés personnels. Et après tout, en matière de syncrétisme philosophique, elle n’était pas la dernière, alors pourquoi ne pas essayer la même chose dans ses cours ?

Aussi elle commenta tranquillement, tentant de ne pas perdre son lien avec la Force :

« Bien, nous allons partir de cela. La Force Vivante lie en effet l’ensemble des êtres vivants, et en y étant sensible, en s’imprégnant de sa présence, on peut écouter et ne faire qu’un avec son environnement… Ou avec soi-même.

C’est à cela que tu dois aspirer quand tu utilises l’Ataru : ton esprit et ton corps ne doivent faire qu’un avec la Force, s’en nourrir et s’en fortifier pour que tes muscles réagissent instinctivement, et au-delà de leur capacité naturelle. »

Bien, maintenant, s’annonçait la partie un peu plus compliquée :

« Quand tu seras pleinement en connexion avec la Force, je vais toucher ton esprit pour te guider afin que tu perçoives ce que je veux te montrer. L’expérience peut être assez étonnante, je préfère te prévenir pour que tu ne sois pas surpris, et que, sous le coup de la stupeur, tu coupes ton lien avec la Force.

Commençons. »

Plusieurs minutes s’écoulèrent donc en silence, Alyria se concentrant pleinement. Avec les années et l’expérience répétée encore et encore de la médiation, une sensation familière et agréable l’envahissait à chaque fois qu’elle ouvrait son esprit à l’entité mystérieuse. Si entrer en contact avec la Force Unificatrice lui prenait plus de temps, son recours soutenu à la deuxième version au cours de ses entraînements de duelliste facilitait grandement sa perception de son environnement.

Bientôt, son esprit ne fit qu’un avec la Force. Elle pouvait sentir la vie grouiller dans le Temple, sensation aussi extraordinaire que vertigineuse, et surtout, la présence du jeune padawan à ses côtés avec une acuité nouvelle. Quand elle fut sûre qu’il était bien concentré, lentement, elle déploya son aura vers le garçon, l’entourant peu à peu comme une enveloppe bienveillante et lumineuse, essayant de l’apaiser et de le purifier de toute pensée parasite.

Se trouver en contact de cette façon avec un autre être était toujours une expérience fascinante, intimidante, et d’une certaine façon, intime aussi. Les utilisateurs de Force, quels qu’ils soient, hésitaient rarement à projeter leurs auras pour passer un message à leurs interlocuteurs, leur présence tenant lieu d’avertissement, ou de consolation, suivant l’effet voulu.

Mais c’était autre chose dont il s’agissait : ce n’était pas deux auras qui se jaugeaient, mais bel et bien l’une qui drapait l’autre comme une gangue protectrice. Alyria maintint la chose un moment, le temps que l’adolescent s’adapte à sa présence, qu’elle lui soit familière, pour amorcer la deuxième phase de son idée.

Quand elle sentit que c’était le bon moment, la gardienne se prépara, et projeta son esprit dans celui de Joclad, de façon douce et absolument pas inquisitrice, restant simplement à la lisière de son esprit, présente sans l’être véritablement. Un équilibre difficile à tenir, mais qu’elle essayerait de maintenir le plus longtemps possible. 

La leçon pouvait véritablement commencer.

Alors Alyria essaya de guider les flux de Force à travers les muscles du garçon, pour lui faire ressentir sa présence dans un premier temps, tentant de transmettre une sensation apaisante, mais aussi de lui faire prendre conscience de la présence de l’entité dans son corps. Il était difficile de trouver cela seul, alors elle allait lui donner un petit coup de pouce.

Puis, elle intensifia la présence de la Force, elle pouvait presque sentir une vigueur nouvelle pénétrer tout l’être du garçon, dans une impression semblable à celle qu’on utilisait en usant d’une Amélioration des capacités.

Finalement, la jedi rompit le lien, comptant sur le fait qu’il apprenne seul à partir de là, et elle se contenta de rester paisiblement présente à ses côtés en méditation.

Un certain temps s’écoula, mais elle n’en avait cure. Elle n’était pas pressée. Aussi elle attendit que le garçon sorte de sa transe, et Alyria demanda alors gentiment :

« Tout va bien ? »

L’expérience pouvait être troublante, après tout. Elle ajouta néanmoins rapidement :

« J’espère maintenant que tu as compris ce qui est en jeu. C’est cela que tu dois réussir à faire. Tu peux déjà essayer de le faire en méditation seul si tu veux. »

Autant voir si cette petite tentative avait porté ses fruits. Même si la facilité avec laquelle elle était rentrée en contact avec l’esprit du padawan l’avait un peu surpris. D’ordinaire, ce genre de communication très aisé venait plus avec le cercle proche… Peut-être que lui donner des cours pendant tant de temps l’avait rendu plus familière avec le garçon qu’elle ne s’y était attendue, après tout.
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J’expirais lentement, faisant doucement et timidement appel à la Force pour entrer en connivence avec elle. Je n’étais pas un surdoué et je savais que cela me prenait trop de temps. Il faut rappeler que mon lien avec la Force s’est renforcé vers mes cinq ans. Lorsque je suis né, on avait estimé que je n’avais pas les qualités minimales requises et qu’il était inutile de me former. C’est pour ces raisons que j’étais resté avec mon père sur Corellia et que je n’avais presque jamais vu ma mère. Il est rare que le lien étroit qui lie la Force et l’individu vient à se renforcer avec le temps, mais c’est bien ce qui se produit avec moi. Certains ont même affirmé que ce dernier irait en s’accentuant et qu’un entrainement adapté pourrait me permettre d’être encore plus en lien avec l’entité mystique jusqu’à atteindre un niveau où la progression me serait difficile. Sans doute lorsque je serais Chevalier, si je le deviens un jour.

Restant concentré, j’évitais de prendre la parole et je me contentais d’écouter Maitre Von avec une attention toute particulière. Je ressentais déjà mon esprit se joindre à la Force et je ne voulais pas briser cet élan. Enfin, je commençais à comprendre ce que je devais faire. Il était bien question de s’appuyer sur la Force pour accélérer et améliorer mes mouvements pour me permettre de dépasser mes limites physiques. Le tout était à présent de comprendre comment faire et dans quelle mesure. Il ne fallait pas brusquer ou contraindre la Force, mais bien y faire appel et s’en servir comme alliée dans l’action à mener. Je restais cependant sceptique sur la volonté de Maitre Von à lier nos esprits de manière si intime. Je ne l’avais jamais pratiqué et je me demandais ce qu’il pourrait bien en retourner. Mais les paroles de la Jedi ne me semblaient guère rassurantes, comme si cette expérience pouvait être douloureuse ou stressante. Etant donné que j’avais encore beaucoup de mal à gérer mon esprit et à calmer certaines pulsions latentes à mon impulsivité, j’étais loin de maitriser comme il se doit ce que l’on appelle le troisième pilier : l’Autodiscipline. Encore trop émotif, j’avais par exemple encore du mal à accepter le mode de vie inégalitaire que j’avais rencontré sur les mondes de la République que j’avais visité avec Maitre Herambra. Ou bien encore lorsque l’on était la cible de certaines idées reçues sur les Jedi. Enfin bref, je m’égare…

Je commençais rapidement à ressentir la présence des autres Jedi dans la Force. Tout d’abord le cercle proche, c’est-à-dire Alyria et les Jedi situés dans les salles adjacentes. Je pouvais aisément ressentir leurs auras dans la Force. Sans doute étaient-ils eux aussi en pleine méditation. Enfin, je parvenais à discerner les autres, puis l’intégralité des personnes présentes au Temple. Je pouvais discerner la masse, mais il m’était compliqué de pouvoir discerner une personne en particulier si ce n’est Alyria. Sans doute était-ce du fait de notre proximité actuelle couplée au fait qu’elle s’apprêtait à agir. Je ressentais soudainement sa présence m’envelopper et je ressentais un certain stress à l’idée d’être aussi oppressé. C’était là une réaction automatique et soudaine de mon esprit face à l’encerclement et l’enfermement. Je tentais de rester calme, soufflant plus profondément. Je me sentais trembler légèrement et je craignais pendant quelques instants de craquer. Mais finalement, je parvenais à me calmer pour atteindre une certaine forme d’apaisement dès lors qu’elle s’immisça en lisière de mon esprit. Sa présence était étonnamment bienfaisante et je sentais ma respiration reprendre un rythme plus en adéquation avec une méditation saine et sereine. Alors que nos esprits étaient intiment lié par cet instant de méditation commun, je réalisais que la révélation faite par ma mère il y a quelques années au sujet de Maitre Von était fondée. Il y avait quelque chose, un lien plus profond que celui apparent. Sinon comment expliquer la facilité avec laquelle elle avait glissé dans mon esprit et le semblant d’aisance avec laquelle elle était parvenue à rester en équilibre à la frontière tout en agissant sur mon corps.

C’était une sensation des plus étonnantes et je mis du temps avant de m’atteler à la tâche d’analyser ce que Maitre Von faisait. J’essayais de comprendre de quelle manière elle parvenait à faire cela et je cherchais un moyen de le reproduire sans contraindre la Force à faire ce que je souhaite. J’avais l’impression de disposer de plus de capacité que d’ordinaire, et ainsi plongée en pleine méditation, je me sentais capable d’agir plus rapidement et avec plus de précision. Je comprenais. Et lorsqu’elle se retira, j’essayais de poursuivre et de maintenir le plus longtemps possible cet état. J’avais besoin d’étudier, d’apprendre. Mais finalement, je voyais la Force quitter mes muscles et je patientais un instant avant de sortir calmement de mon état de méditation. Je clignais lentement des yeux avant de revenir pleinement au monde réel. Je raclais alors ma gorge, pour finalement reprendre sur un ton calme et plutôt doux :

« - Je crois bien, Maitre Von. Je pense avoir compris le principe mais il va me falloir du temps pour mettre en œuvre cela avec efficacité. J’ai des difficultés à me joindre à la Force durant mes méditations vide, j’ai plus d’aisance avec la méditation mobile car je l’utilise beaucoup lorsque je perfectionne mon Soresu. »

Je souriais légèrement mais sérieusement pour appuyer mes propos. Perturbé par l’expérience précédente, je me sentais obligé de rajouter :

« - J’ai ressenti quelque chose d’étrange lorsque vous avez touché mon esprit. Je ne sais pas comment décrire cela mais… on aurait dit une certaine proximité que je ne saurais décrire. Je ne sais pas si c’est lié à ce que m’avais raconté ma mère peu de temps après ma nomination comme Padawan de Maitre Herambra ou si c’était simplement de votre fait mais c’était… perturbant. »

Pour tout dire, je pensais que Maitre Von était au courant de ce lien familial lointain dont m’avait parlé ma mère. Il faut dire qu’il n’était pas anodin que j’ai préféré demander directement à la Jedi de m’aider dans mon enseignement au lieu d’un autre. Il y avait une certaine volonté de ma part d’en savoir plus. J’étais resté trop longtemps en retrait de ma famille et même de ma mère d’un commun accord. Il restait à savoir ce qui en découlerait…


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Avec une certaine satisfaction, Alyria vit le jeune garçon tenter de rester le plus longtemps connecter à la Force. Satisfaction qui augmenta encore quand elle l’entendit confirmer ce qu’elle avait espéré : sa démonstration avait eu l’effet escompté, il pensait avoir compris le principe de ce que l’Ataru requérait. C’était un bon début, car une fois que le déclic se faisait, il ne restait plus qu’à travailler, à s’entraîner.

Certains auraient pu dire que c’était bien là, justement, le plus dur. La maîtresse d’armes était persuadée du contraire. En effet, s’escrimer pendant des heures sans avoir une idée précise de ce que l’on faisait, ni de pourquoi on le faisait ne servait à rien, si ce n’est, à la rigueur, à fortifier les muscles du corps. Non, il fallait aller plus loin, lier le physique à l’esprit, à l’intellect, avoir une pleine compréhension de ce que l’on tentait de réaliser, et pas répéter bêtement des mouvements. Là se situait la différence fondamentale qui élevait le maniement du sabre laser au rang d’art, et non de simple discipline ou activité sportive.

Aussi, forte de ses convictions, Alyria encouragea Joclad, fière tout de même que le message soit enfin passé :

« Bien sûr, tu ne maîtriseras pas tout cela en un jour. Mais si tu es capable d’assimiler cette expérience, alors je dirais que le plus dur est derrière toi. Le reste est affaire de volonté, et de rigueur dans l’entraînement. Je ne dis pas que la suite sera forcément facile, loin de là, cependant, tu as trouvé la clé pour franchir une nouvelle étape de ton apprentissage. »

Souriant légèrement, la jedi se rendit compte avec amusement qu’elle venait d’emprunter à son ancien maître une de ses métaphores préférées. Combien de fois Ranek Lond avait pu lui seriner qu’elle devait trouver la clé en elle pour accomplir un acte imposé, elle l’ignorait, mais à la fin, à chaque fois qu’elle posait une question et qu’elle voyait arriver cette formule fétiche du twi’lek, elle ne pouvait s’empêcher de réprimer un fou rire nerveux. Comme quoi, au sein de l’Ordre, le goût pour les images devait venir avec le temps et l’âge… Ou le contact des padawans, au choix.

Néanmoins, il restait un dernier détail à éclaircir, et pour ce faire, Alyria décida de rebondir sur les dernières paroles du jeune humain :

« Si ça t’es plus facile, tu peux essayer d’user de la Méditation mobile dans un premier temps et d’appliquer ce que tu viens de sentir à cet usage particulier de la méditation. Les ressorts ne sont guère différents, il faut juste que tu trouves la combinaison qui au départ, te permet de ressentir au mieux la Force Vivante et de te concentrer sur l’énergie en toi.

Comme je le dis toujours, il n’y a pas une seule façon de faire, le tout est de trouver celle qui te convient le mieux pour progresser. Et avec le temps, le reste viendra naturellement. »

L’autodiscipline que requérait le Soresu était au demeurant tout à fait envisageable pour arriver à la concentration absolue que demandait l’Ataru. Un esprit vif aurait pu faire remarquer qu’il était assez ironique que la forme la plus défensive et la forme la plus offensive ait tant de similitude d’usage, même si autre pouvait rétorquer que ce n’était guère étonnant : la défense exigeait autant de concentration que l’attaque contrôlée dans les arts jedis, symbole de l’équilibre prôné par l’Ordre.

Mais la nouvelle déclaration de la Joclad la tira de ses réflexions… Pour la plonger dans un abîme de perplexité. Elle savait que la mère du garçon était une maître jedi, le nom de famille avait l’avantage de servir d’indice assez probant. Quand à Ilia Herrembra, ou maître Herrembra, comme l’appelait son padawan, Alyria la connaissait vaguement en raison de leur âge commun et du fait de sa proximité avec son ami Gabriel. Mais au-delà de ça… Euh… Rien de spécial à déclarer.

Autant dire qu’elle ne voyait pas franchement ce dont il était question, enfin plutôt ce à quoi le garçon faisait référence. Bon si, sur la proximité ressentie pendant la fusion de leurs esprits, elle voyait, c’était seulement l’explication à laquelle faisait allusion Joclad qui lui faisait défaut. Aussi, un peu curieuse, elle déclara :

« La sensation de proximité est normale, lier deux esprits de cette manière est une expérience qui nécessite souvent une bonne connaissance de l’autre. C’est un peu comme parler par télépathie : c’est souvent plus aisé avec ses amis ou son maître par exemple. Mais au bout d’un moment, on peut réussir à le pratiquer même avec des liens faibles. »

Puis elle ajouta tout de même :

« Après, je t’avoue que je ne sais de quoi ta mère t’as parlé, donc peut-être qu’il y a un rapport que les maîtres connaissent mieux que moi. »
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Tout comme le maniement du sabre-laser, la méditation se révélait être un art des plus complexes. La nécessité de devoir faire appel à la Force et entrer en communion avec elles, les rendaient guère accessibles pour les non-initiés. Bien que je disposais d’une aisance naturelle pour les Arts Jedi, je péchais grandement dans la maitrise de l’Autodiscipline. Cela me jouait parfois des tours en affrontement, où je perdais quelques fois ma concentration alors que j’appliquais mon Soresu. Mon impulsivité latente était connue de toutes les personnes qui me côtoyaient et il m’avait toujours semblé qu’Alyria était l’une d’entre-elles. Mais ses précédentes réactions me laissaient à présent perplexe. Je n’irais pas affirmer que c’étaient aux mentors de s’adapter à mon caractère. Ce serait d’ailleurs inacceptable et au contraire, c’était à moi de changer et de m’améliorer pour dépasser ces problèmes récurrents que je cherchais à effacer. Je pensais cependant que la Jedi se montrerait plus compréhensive au lieu de venir m’assaillir comme elle avait pu le faire dans la salle d’entrainement. Je le sais, mon comportement n’était pas acceptable et je lui avait sans doute manqué de respect en lui répondant comme je l’avais fait. Il faut cependant comprendre que cette impulsivité qui me caractérise a manqué de me faire rater les Epreuves des Initiés et cela malgré plusieurs victoires au Tournoi des Apprentis. Ma manière de combattre ne plaisait pas et c’est seulement parce que j’ai tapé dans l’œil d’Ilia que j’ai pu atteindre ce statut aussi désiré par les Initiés que l’est celui de Padawan. Il me restait donc beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre un parfait équilibre et maitriser l’Autodiscipline tant prônée par les Jedi. Combien de fois avais-je eu envie de régler le compte à un criminel pour lui retirer toute envie de recommencer ? Oh, bien évidemment j’ai toujours su me contenir. Certains diront là que c’est une preuve d’autodiscipline que le fait de ne pas être intervenu de la sorte mais à mes yeux la simple idée d’avoir pensé à lui « faire sa fête » était inacceptable pour un Jedi qui prône un code moral et éthique bien précis. La violence gratuite est l’apanage des Sith.

Cependant, la voir confirmer mes propos avait quelque chose de confortant et prouvait que j’allais effectivement sur la bonne voie. Le temps me permettrait de mieux appréhender les mouvements plus complexes de l’Ataru mais aussi et surtout, la Force en elle-même. Mieux encore, peut-être pourrais-je utiliser ces connaissances pour perfectionner plus encore mon Soresu ou pour améliorer ma maitrise ridicule du Makashi. La Jedi avait sans aucuns doutes remarqué cette faiblesse lorsque j’avais fait l’usage de la Forme II il y a peu. Et sachant qu’il s’agissait là de sa forme d’excellence, je me sentais vraiment ridicule. La Forme II ne plaisait clairement pas et j’avais vraiment du mal à me l’approprier. Elle ne me ressemblait tout simplement pas alors que concernant le Soresu et l’Ataru, c’était complètement l’inverse. Mais qui sait, peut-être décidera-t-elle d’essayer de me faire comprendre pourquoi le Makashi était si important pour elle ?

« Je vous remercie de bien avoir voulu prendre le temps de me faire entrevoir cette possibilité, Maitre Von. Je pensais que vous auriez simplement mit fin à notre séance après ma réaction en salle d’entrainement… »

C’était vrai, mais je fus bien heureux de la voir rebondir sur mes propos concernant les sensations que j’avais pu ressentir lorsque nous avions fusionné nos esprits le temps d’une méditation. Je fus tout d’abord intéressé par son explication, que je retenais dans un coin de ma tête. Qui plus est, c’était la première fois que je tentais ce genre de chose et les résultats étaient des plus étonnants. Et en parlant de surprise, je fus vraiment étonné de constater qu’elle n’était pas consciente du lien dont m’avait parlé ma mère. Aussi, j’avais la soudaine impression d’avoir fait une gaffe. Qui sait, peut-être était-ce volontaire de la part de ma mère de ne pas en avoir parlé à Maitre Von ? Ou bien même du Conseil Jedi, qui sait ? Dans tous les cas, j’avais jeté la ligne dans le lac et le poisson s’y était directement accroché. Je me voyais obligé de parler de tout cela à la Jedi en face de moi, sinon quoi je me sentirais coupable de lui avoir menti. Et il est bien connu que le mensonge n’est pas envisageable pour un Jedi envers un confrère. C’est ainsi que je repris sur un ton gêné, raclant ma gorge une dernière fois pour m’élancer :

« Eh bien, on m’a expliqué que… qu’il existait un lien familial entre nous Maitre Von... » expliquais-je, faisant volontairement une pause pour observer sa réaction avant de rajouter : « Un lien lointain à ce que j’ai compris. Que vous seriez en quelque sorte une cousine éloignée. En réalité, si je vous ai demandé à vous de m’aider plutôt qu’à un autre, c’était du fait de vous êtes un excellent professeur mais aussi parce que je voulais vérifier ces dires… Enfin… j’ignorais que vous ne le saviez pas… »


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Ainsi Joclad avait pensé qu’elle allait mettre fin à leur entraînement simplement parce qu’elle avait plus ou moins haussé le ton ? Apparemment. Alyria savait qu’elle pouvait se montrer exigeante, mais en règle générale, sa sévérité était prise pour ce qu’elle était, soit un respect strict des règles et une profonde envie de voir les choses bien faites.

La maîtresse d’armes se demandait quoi répondre. Plaisanter ? Etre plus ferme ? Neutre ? Laisser couler ? Voilà le genre d’interrogations qui lui faisait comprendre combien elle était encore loin d’accéder aux plus hauts rangs de l’Ordre. Si sa maîtrise martiale était plutôt impressionnante, elle avait beaucoup à apprendre encore pour devenir une enseignante aussi sage et respectée que certains des maîtres les plus vénérables de ces lieux.

Elle comprenait maintenant l’insistance de nombre de ces têtes pensantes pour la transmission directe des connaissances et des traditions jedis de générations en générations comme un devoir dont tous devaient s’acquitter. Ce n’était qu’ainsi, dans l’échange avec des esprits plus jeunes, moins expérimentés, certains auraient dit moins formatés, que les aînés pouvaient grandir également dans la voie que la Force, et leur volonté, traçaient pour eux. Après tout, il n’y a pas d’ignorance, il n’y a que la connaissance… Combien ces mots en apparence si simples pouvaient revêtir une signification tellement plus grande quand on en voyait toutes les implications… Parfois, Alyria se disait qu’elle aurait pu passer des années à méditer sur tous les sens possibles du code jedi sans parvenir à en trouver un dixième. Il n’était pas étonnant que ces quelques lignes aient donné naissance à de moult questions philosophiques au cours des siècles : qui avait dit que la simplicité des mots empêchait la profondeur de la réflexion ? Certainement pas elle.

Cependant, toutes ces belles pensées n’avaient pas résolu son problème immédiat. Que dire ? Comment réagir ? Finalement, la jeune femme se décida pour une approche moins sévère qu’auparavant, estimant qu’il valait mieux expliquer gentiment et de manière agréable les choses plutôt que de remuer le sabre dans la plaie. Après tout, elle avait atteint son but, et n’était pas forcément du genre à ressasser une petite difficulté due à l’impétuosité d’un garçon avide de comprendre. Au fond, elle aussi avait été comme cela, quelques années auparavant.
Aussi souriant, elle déclara, accompagnant son propos d’un ample geste de la main, comme si elle voulait balayer les éventuelles protestations de la part du garçon :

« Bien sûr que non, je ne m’arrête pas pour si peu. La frustration peut mener à une certaine impulsivité, l’important est de se reprendre, de se calmer et de conserver sa concentration. »

Puis elle ajouta, ses yeux verts pétillants de malice :

« Après tout, je suis aussi passée par là avant toi… Et j’ai eu droit exactement au même discours de la part de mon propre maître. »

Alyria reprit alors son sérieux et dit d’une voix beaucoup plus neutre :

« Tu m’as demandé de t’aider pour progresser dans les arts jedis. Il est du devoir des maîtres d’armes de faire le maximum pour aider les autres membres de l’Ordre à devenir des épéistes dignes de ce nom. »

En tout cas, c’était ainsi qu’elle voyait sa mission au sein de ce cercle fermé et respecté qu’elle avait enfin intégré : en un sens, il était amusant de constater qu’à vingt-sept ans seulement, Alyria avait réalisé son rêve d’enfance. Elle avait rêvé de ce titre tant convoité, si précieux, mais surtout de pouvoir imiter les gestes gracieux de ces sabreurs de génie qui étaient capables de transformer un simple entraînement en un ballet somptueux. Enfant, puis adolescente, elle les avait admiré, ces danseurs mortels de l’Ordre, et maintenant, adulte, alors qu’elle s’acheminait vers la trentaine, la jeune femme les avait rejoint, ayant le privilège de porter cette lame violette si caractéristique de ce rang. Mais maintenant que le rêve était devenu réalité, elle devait également se soumettre aux devoirs qu’il entraînait, et au code particulier des maîtres d’armes jedis.

Néanmoins, la suite de la conversation la fit complètement tomber des nues, et à la fin de l’explication de Joclad, les yeux ronds, submergée par la surprise, sa bouche forma un rond presque parfait, et, d’une façon presque comique, elle lâcha un petit :

« Oh… »

De la grande éloquence, à n’en pas douter… En même temps, il n’était quand même pas très banal qu’on vienne vous annoncer au détour d’un entraînement que vous aviez un vague cousinage avec un padawan… Par moment, Alyria se disait qu’elle avait le chic pour se retrouver dans des situations parfaitement improbables, et que plus le temps passait, plus cette tendance se renforçait.

Bon, il fallait bien dire quelque chose derrière ça… Surtout pour briser le silence qui s’installait et commençait à devenir franchement inconfortable. La maîtresse d’armes toussota, puis se racla la gorge, essayant vainement de se donner une contenance, et finit par dire :

« Eh bien… euh… C’est assez… inattendu. »

Comme début, on avait vu mieux, mais c’était toujours ça.

« Aheum, comme tu l’as sans doute remarqué, en effet, je n’étais pas au courant. »

A vrai dire, maintenant que son cerveau retrouvait un fonctionnement normal une fois le choc passé, la sang-mêlée ne pouvait s’empêcher de se demander de quel côté un tel lien pouvait être possible… Pas chez ses ancêtres paternels, elle était à peu près certaine que tous avaient été purement echanis jusqu’à elle. Mais c’est vrai que les ramifications de sa famille hapienne ne lui étaient pas très connues, et que la proximité génétique presque parfait entre les natifs d’Hapès et les humains pouvait expliquer le fait que Joclad n’avait pas hérité des caractéristiques hapiennes.

« N’étant pas humaine, j’avoue qu’un quelconque lien familial aurait été la dernière chose dont je me serais doutée… Mais je ne sais pas grand-chose de mes ancêtres hapiens, et il n’est pas exclu qu’en raison de la très grande facilité d’hybridation entre hapien et humain, après quelques générations, les gènes dominés se soit tus et que tu sois donc humain…
Je ne vois que cela comme explication. »

Et pas question de contacter sa génitrice pour de plus amples informations. Elle n’avait plus aucun contact avec sa mère depuis des années, et cela lui allait parfaitement. D’une part parce que cela lui permettait de respecter le code jedi à la lettre, et ensuite parce que de toute manière, elles ne s’étaient jamais entendues, la distance et les années n’arrangeant pas les choses.

« Autant dire que je ne pourrais guère te renseigner davantage sur ce sujet. »

Puis elle ajouta doucement :

« Même si cela pourrait expliquer ma facilité à lier mon esprit au tien, je crois qu’un simple cousinage éloigné ne saurait être la seule raison. Ce peut-être l’expérience, ta capacité à ouvrir ton esprit, une relation maître/élève… Ou bien tout autre chose, parfois les voies de la Force sont impénétrables.

Enfin, cela ne change pas grand-chose… »

Enfin, Alyria conclut, soudainement un peu inquiète :

« Le Conseil est-il au courant ? »

Bon ce n’était pas franchement un lien très fort, c’était même un détail, mais mieux valait être sure de ne pas commettre d’impair.
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J’étais quelque peu soulagé de l’entendre dire qu’elle n’aurait de toute manière pas mit un terme à notre entrainement malgré mon impulsivité. C’était là mon plus grand défaut, un point faible d’une envergure non négligeable que j’essayais de supprimer. Ilia m’avait clairement expliqué que cela ne se ferait pas en un jour et qu’il faudrait sans doute de nombreuses années pour totalement m’en défaire. Et que c’est bien parce que j’étais capable de corriger ce problème sur le long terme qu’elle m’avait proposé de devenir son Padawan. Evidemment, le lien s’était accentué entre elle et moi. Mais rien à la base, si ce n’est une légère impression que je ne saurais expliquer, n’avais laissé présager que nous nous unirons dans un duo Maitre-Apprenti pour de longues années. J’étais fier de ce que j’avais accompli et je me sentais désormais sur une pente ascendante vers le jour où je serais adoubé Chevalier. Je restais cependant conscient que le chemin à parcourir était encore très long et qu’il me restait énormément à apprendre. Il était donc naturel que je sois heureux de l’entendre dire que mon comportement quelque peu déplacé ne la brusquait pas tant que ça bien que ce ne fut pas la sensation que j’avais ressenti en salle d’entrainement. C’est ainsi que je venais soutenir son regard tout en esquissant un léger sourire avant de simplement répondre :
 
 « Je vous remercie, Maitre. C’est juste que… mon comportement en tant qu’Initié avait grandement remis en cause mes capacités à l’époque. Et peu de gens voulaient s’exercer avec moi. »
 
C’était vrai. Mon premier échec aux Epreuves d’Initiés malgré ma victoire au Tournoi des Apprentis en était la preuve la plus flagrante. Gruu en avait pris pour son grade et évidemment, il était partit pleurer dans les jupons des guérisseurs en affirmant que je le harcelais à longueur de journée alors qu’il s’agissait évidemment de l’inverse. Ah ma formation d’Initié, ce fut tout une histoire !
Mon regard perdit se pendant en intensité et j’écarquillais légèrement les yeux en réalisant qu’Alyria n’était au courant de rien. Sa réaction en était la preuve directe et irréfutable. Je me sentais de suite gêné de m’être lancer sur ce sujet et je craignais que Maitre Von ne se bloque totalement dans une volonté de  respecter à la lettre le Code Jedi à propos du non-attachement et de la rupture familiale. C’était un point que je ne respectais pas pour ma part depuis mon arrivée au Temple. Car c’était bien de par ma famille que je m’étais retrouvé sur Ondéron, ma mère étant un Maitre de l’Ordre.
 
Je grimaçais légèrement en sentant clairement la gêne qui émanait de nos deux êtres en cet instant présent. Et je me disais que la prochaine fois, j’y réfléchirais à deux fois avant de l’ouvrir. « Je vous prie de bien vouloir m’excuser, dans ce cas… » lachais-je timidement, déglutissant péniblement avant d’oser relever mon regard dans sa direction, me sentant toujours aussi fautif et responsable de la situation. Je fus cependant surpris de la voir rebondir avec autant d’aisance pour tenter de fournir une explication logique au fait que nous étions unis par un lien familial tout en étant d’origines bien différentes. Je souriais légèrement, acquiesçant à chaque détail. Elle avait sans doute raison. Les cours que j’avais suivis sur le sujet semblaient aller en ce sens bien que je n’étais pas du tout un intéressé du domaine. « A vrai dire, je ne cherchais pas vraiment des informations à ce sujet, Maitre Von. Je cherchais juste à mieux vous connaitre. A découvrir si cela était bien vrai. Non pas que je remette en question les propos de mère… »
 
J’attrapais distraitement la mèche qui descendait le long de mon cou, alors que les maigres souvenirs de mon enfance précédant le Temple refaisaient surface le temps d’un instant. Je souriais légèrement en conséquence et détournait un instant mon regard vers la baie vitrée donnant sur le parc. Je comprenais que l’explication du lien familial lointain n’était pas forcément la raison de cette facilité à lier nos esprits lors de nos méditations. Mais je fus totalement pris au dépourvu par sa dernière question. Le conseil était-il au courant ? Quelle importance ? Ils étaient bien conscients que je pouvais côtoyer ma mère à certains moments. Alors une cousine éloignée ? Les risques étaient minimes en comparaison, non ? Je répondais aussitôt, avec une certaine pointe d’inquiétude. Et si elle décidais de mettre fin à tout ceci ?
 
 « Heu…  C’est possible, Maitre. Mais qu’elle importance ? Je veux dire… je peux croiser mère aux archives. Je ne vois pas ce qu’un lien aussi éloigné que le nôtre pourrait causer. A moins que vous ne craignez quelque chose à propos du Code ? Ou bien du regard de certains ? J’ai déjà vécu ça, et je ne voudrais pas le faire partager ou le subir à nouveau vous savez… Je veux dire, si vous voulez prendre vos distances, je comprends. Mais vous m’avez tellement appris. Je serais déçu de devoir stopper nos échanges pour ça… » lâchais-je finalement, finissant timidement mes paroles. J’étais désormais craintif et j’avais du mal à le masquer. Je m’en voudrais de perdre un aussi bon professeur, de revivre ce que j’avais subis durant mes dernières années d’initiation. Je considérais Maitre Von comme celle qui m’avait aidé à développer mon Ataru. Et j’espérais bien qu’elle m’aiderait pour mon Makashi….

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Savoir reconnaître ses erreurs passées étaient un grand pas en avant, Alyria le savait mieux que quiconque. Voir Joclad être capable de faire la part des choses et de se rendre compte de ses difficultés en tant qu’initié était donc important aux yeux de la maîtresse d’armes, car cela prouvait que le garçon évoluait, grandissait, mûrissait : un bon point pour lui, et la confirmation qu’elle avait raison de ne pas y prêter attention. Silencieusement, la jedi se promit d’en toucher deux mots à Ilia Herambra, si possible en personne, au pire en faisant passer le message par Gabriel. Après tout, tout maître serait heureux de recevoir des compliments sur son élève, non ?

Au fond, en disant ces paroles, Joclad avait rappelé à Alyria le cas de son meilleur ami. Lorn aussi plus jeune avait du mal à se canaliser, mais y était finalement parvenu… Pour devenir un formidable membre de l’Ordre à part entière. C’était bien la preuve qu’on pouvait surpasser ses défauts de jeunesse pour se surpasser, et grandir dans la Force et comme jedi. Aussi, afin de rassurer définitivement le jeune garçon, la sang-mêlée finit par déclarer :

« Admettre son erreur passée prouve que tu n’es plus le même Joclad. Et plus tu progresseras, plus ces… problèmes de jeunesse seront derrière toi.

Tu sais, un de mes amis avait le même genre de difficulté. Et pourtant, il est devenu un excellent Chevalier jedi. Ce n’est pas très grave, le tout est d’avoir la volonté d’aller au-delà. »

Quant au reste…

Passé la surprise initiale, Alyria pouvait comprendre la curiosité du garçon… Bien que celle-ci put être interprétée comme étant un peu déplacée. Mais elle pouvait quand même concéder qu’à sa place, et à son âge, elle aurait sans doute cherché à faire de même. Cela dit, un quelconque métissage remontant à plusieurs générations ne lui apprendrait rien sur sa propre personne. De base, il fallait le reconnaître : la jeune femme n’accordait guère d’importance aux liens du sang, encore moins que bon nombre de jedis étant arrivés tardivement sur Ondéron, comme elle. Cet état de fait était évidemment lié à la condition particulière qui avait entouré sa naissance, puis son enfance : elle n’avait pas connu l’image traditionnelle de la grande et belle famille unie et aimante. Elle avait su rapidement qu’il n’y avait strictement rien entre ses parents, hormis… Eh bien, elle. Les deux vivaient sur deux planètes différentes, étaient de citoyennetés différentes, de milieux différents… Et entre les maîtresses de son paternel et les prétendants de sa mère, elle avait rapidement eu une vision pour le moins particulière de la famille… Autant dire qu’elle n’avait eu guère de mal à s’adapter à la philosophie de non-attachement du Temple.

Cependant, expliquer cela au garçon serait peut-être un peu compliqué… Et inapproprié. Aussi, elle se contenta d’une version pour le moins condensée :

« Tu sais tout ce qu’il y a à savoir sur moi en venant me voir en salle d’entraînement. Les liens que j’ai pu entretenir avec ma famille n’ont pas d’importance. »

Bon, c’était assez froid, dit comme cela, mais pour le coup, Alyria avait préféré dire la vérité sans l’enrober de belles paroles : d’une part, car c’était très exactement ce qu’elle pensait… Et d’autre part, afin de rendre bien clair le fait que ce lien ne revêtait pas forcément une symbolique particulière à ses yeux. Elle aimait bien le garçon, mais en tant que Joclad Draayi, pas en tant que petit-cousin éloigné. Bien sûr, du coup, elle savait qu’elle garderait un œil sur lui de temps en temps, mais guère plus.

Voyant qu’elle avait apparemment inquiété le padawan en demandant si le Conseil était au courant, la maîtresse d’armes entreprit de le rassurer, histoire qu’il ne tire pas de conclusions erronées de ses paroles :

« Je préfère simplement que le Conseil soit au courant par soucis de vérité, et ce le plus tôt possible. Après tout, même si cela n’aura pas d’impact, du moins normalement, ce n’est pas forcément une donnée anodine. Mais en soi, ce n’est pas par soucis d’image ou que sais-je. Plus par honnêteté intellectuelle en quelque sorte.

Après, comme je viens de le dire, à titre personnel, je considère que l’existence d’un tel lien ne change pas grand-chose. Ils ne veulent pas dire beaucoup à mes yeux. Donc je ne vois pas de problèmes à continuer à t’enseigner. De maître d’armes à padawan. »

Voilà qui était dit, assuré, décidé.

Se rendant compte de l’heure avancée, Alyria décida de mettre fin à ce cours et dit d’une voix douce, en guise de conclusion :

« Je pense que nous allons nous arrêter là pour aujourd’hui, j’ai encore un peu de travail et il est déjà tard.

Reviens me voir quand tu voudras réessayer cet enchaînement avec ce que tu as expérimenté aujourd’hui. »

C’était une promesse, de continuer de l’aider à progresser, tant qu’il le désirerait et en ferait la demande. Elle savait que de toute manière, Joclad était sur la bonne voie.

Alyria le salua, et quitta la salle. Elle devait s’entretenir avec la mère de ce dernier… Et voir avec le Conseil. Alors, elle aurait l’esprit complètement en paix.
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