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L’heure tant attendue avait finis par arriver. Cela faisait plusieurs jours maintenant que nous étions revenus de notre périple et j’avais expressément demandé à Zélonion et Johun de ne rien révéler de notre voyage. Les rumeurs se répandant bien trop vite dans les couloirs du Temple, j’exprimais une certaine crainte à l’idée que l’existence réelle de Tython et sa position approximative ne parvienne à des oreilles indiscrètes. Les secrets de ce monde appartiennent aux Jedi, aux descendants de ceux qui les ont déposés. Laisser fuiter l’information serait ouvrir à la voie aux pillards. C‘était inacceptable. Qui plus est, Tython est un monde dangereux, et j’espérais bien défendre ma position sur ce sujet comme il se devait, devant le Conseil. J’avais d’ailleurs volontairement supprimé les historiques de navigation de notre ancien vaisseau, le purgeant totalement. Je me demandais d’ailleurs de quelle manière j’allais pouvoir aborder le sujet de Tython devant le Conseil. Devais-je leur parler d’Ilia et de la Force Unificatrice ?

Je ne savais pas si ses membres prendraient cela au sérieux ou non. C’était pourtant la vérité, et elle méritait d’être dite. D’ailleurs, si l’on devait nous faire des reproches, ce ne serait sans doute sur le fond, mais sur la forme : la méthode utilisée pour se rendre sur Tython et ses causes. Mais aussi les conséquences et notre ingérence dans la protection du Sénat. Je voyais déjà Léonard bouillir et au final, je me demandais sérieusement comment je pourrais aborder la chose sans trop le brusquer. Je savais en effet Léonard fragile, et j’avais peur qu’énoncer tout cela brusquement ne compromette la séance. D’ailleurs, je me demandais de quelle manière il avait pu faire son entrée au Conseil, lui qui avait toujours eu de profonds différents avec ce dernier. Mais bref, tout ceci serait bien vite réglé… Aujourd’hui c’était notre jour, à Zélonion et moi.

Je venais porter mon regard par la grande fenêtre de mes appartements, redécouvrant une énième fois le parc qui trônait au cœur du Temple. Mon regard glissait le long de la petite rivière qui le traversait et venait s’arrêter sur cette cascade qui venait me rappeler de nombreux souvenirs. Nous disons souvent que les Jedi ne ressentent pas d’émotions, mais c’est là une bien piètre erreur. Au contraire, nous en ressentons plus. De par nos dons d’empathie, nous y sommes plus sujet. Nous apprenons juste à les contrôler. Fixer le parc me rendait plus serein, mais je ne pouvais rester fixe à le contempler toute la journée. D’autres affaires m’attendaient, et je me laissais donc glisser vers la sortie. J’attirais lentement mon sabre laser, que j’accrochais à ma ceinture. Enfin, je me saisissais de ma bure, l’enfilant par-dessus ma tunique et la laissant glisser sur le sol, dans mon dos. Je finissais par sortir, laissant coulisser par deux fois la porte. Arpentant les couloirs, je m’arrêtais à plusieurs reprises pour écouter et prodiguer quelques conseils à des Initiés qui tentaient d’obtenir des réponses à des sujets divers. Je les leur donnaient toutes, plus ou moins. Excepté concernant mon voyage, cela allait de soi. Finalement, je rejoignais ce parc auquel je tenais tant. Je ne pourrais jamais oublier ce lieu de mon enfance et de mon adolescence, les exercices avec les Maitres, les bêtises, aussi…

Je me laissais glisser dans les allées et me faufilait à travers les feuillages. A la recherche d’une personne précise, je finissais par le trouver assis au bord de la rivière, en un lieu qui m’était des plus familiers. L’eau chutait juste à côté de lui, la rivière se voyant contrainte à subir la puissance de cette cascade pourtant reposante. Je m’immobilisais non loin, à quelques pas derrière lui, sur le rocher qui surplombait le lieu.

« Je savais bien que je te trouverais par ici, Zélonion. Ce lieu est des plus reposants. On t’as fait parvenir le message ? Le Conseil nous recevra bientôt. Il était temps. »

Je me laissais retomber au pied du rocher, venant prendre place à côté de celui que j’aimerais pouvoir officiellement prendre comme Padawan. Officieusement, nous nous étions tous les trois mis d’accord : la Force, lui, et moi. Mais le Conseil était l’organe juge, ici. J’espérais simplement qu’il accepterait, une fois de plus. Mon regard se porta sur le cours d’eau, alors que j’y trempais ma main comme pour m’assurer que rien n’avait changé depuis tout ce temps.

« Tout va bien ? Tu n’es pas trop tendu ? Tu sais, je me demande encore si je n’aurais pas dû demander à Johun de rester au lieu de le laisser repartir vers l’Explocorps. Même que ce soit un choix personnel, je pense qu’il mérite d’être reconnu comme apte à faire plus. Tout comme toi, d’ailleurs. Tu as changé, Zélonion. » Je tournais alors la tête dans sa direction, un léger sourire amical et réconfortant arborant mon visage. « Et peut m’importe ce que dira le Conseil, je suis fier de ce que tu as accompli là-bas. »


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~ Oui. L'eau. Une chose qui nous apaise tout les deux, et une chose que nous avions en commun. ~

Le regard du jeune Kuati était perdu dans le courant qui s'échappait de la petite cascade du temple. Son esprit lui, était à se souvenir. Se souvenir d'une Naboo, qui avait cette force en elle. Se souvenir de ce qu'elle lui avait enseigné, il y a de ça tant d'années. Se souvenir d'elle, et de ses apparitions d'outre-tombe sur Tython. Si en cet instant, il avait pu lui dire merci, il l'aurait fait. Tython avait été une épreuve. Zelonion avait choisi de s'y rendre, dans l'espoir de trouver quelqu'un d'autre, à qui un "merci" s'imposait encore, et la Force avait voulu qu'il trouve encore bien plus.

Pourtant, Joclad avait été clair : 'On ne parle pas de Tython. Pas avant d'être passé devant le Conseil'. Et l'Initié s'y était prêté, ne mentionnant à personne ce qu'il avait fait durant ces derniers mois. Cela n'avait pas été en soi trop difficile, Solal et Dakin étant absent du Temple en ce moment, mais aussi dans le fait que le Kuati était tenu à l'écart des cours communs pendant les jours qui avaient précédés. C'était pratique d'une certaine manière. Son temps libre, il l'avait passé ici, parfois à méditer même pendant des heures durant. Et le soir, il allait en salle d'entrainement pour travailler son maniement de la lance. Pendant ces heures, il le savait, certains passant par le couloir des salles d'entrainements le regardait faire, ou regarder sa lance, mais il n'en avait cure. A aucun il ne répondit quant à l'origine de l'arme, sans pour autant leur manquer de respect. C'était peut-être -et ça l'adolescent pouvait le comprendre- quelque chose d'étonnant quand l'on se souvenait de qui il avait pu être, mais les plus anciens du Temple se souviendraient peut-être que c'était là la vraie nature du petit Tianesli. Il n'était que devenu turbulent, faisant des expériences "idiotes" aux dires de certains.

Soudain, une sensation traversa l'esprit de Zelonion. Une sensation qu'il apprenait déjà à reconnaitre quant à l'approche d'une certaine personne, et alors que sa voix se dégageait dans l'atmosphère, Zelonion ne détourna pas plus son regard.

Pour autant il ne répondit pas à la première question du Corellien, tant la réponse en était évidente. L'adolescent en déduisait, du timbre de voix qu'il percevait dans la question, que celle-ci n’appelait même pas une réponse, à tord ou à raison.

-"Je ne penses pas qu'il doive être là pour qu'on lui accorde ce genre de crédit. Il suffira de le mentionner au Conseil."

Johun avait fait un choix, c'est vrai. Mais son absence ne lui ferait pas défaut, et ça Zel' y veillerait. Il avait été embarqué dans cette aventure, bon gré mal gré, et c'était montré un ami loyal et un partenaire indéniable. Je n'avais rien à dire d'autre sur lui, sinon que j'étais content de le connaitre. Quant à l'autre question de Joclad, je ne pouvais pas l'éluder comme la première.

-"Qu'il suffise de dire que je suis prêt à faire face aux conséquences de mes choix."

Mes mains se joignirent devant moi, assis que j'étais sur ce rocher.

-"J'ai choisi de me rendre sur Tython, et ce faisant de transgresser plusieurs règles régissant la vie ici. Je ne vais pas m'enfuir à nouveau. Ni tout faire pour esquiver cette entrevue. On était d'accord au départ. Tu m'as donné du temps, et aujourd'hui, tu me ramènes au Temple. C'était ta mission, et tu l'as fait."

Du reste, je n'étais pas moins fier de ce qu'il m'avait dit ensuite : il était fier. Il trouvait que j'avais progressé. Je n'en pensais pas moins, mais ça n'allait pas être une mince affaire que de le faire entendre au Conseil, Conseil où se trouvait un certain Nautolan à qui j'avais un mot à dire. J’espérais, plus que pour n'importe quel membre, qu'il y siégerait. Et je n'allais pas tarder à être fixé, quand me levant et attrapant ma lance posée non loin j'affirmais :

-"C'est l'heure, je crois."

La lance trouva sa place dans mon dos, sur une ceinture que j'avais pu travailler ces derniers jours, avec mon matériel personnel resté au Temple. Et finalement, mes pas, ou plutôt nos pas commun, car je le suivais comme une ombre, nous menèrent devant l'imposante porte du Conseil.
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Aujourd'hui, le Temple avait décidé de faire attention à moi. Aujourd'hui, manque de chance, je ne voulais voir personne.
Bien souvent le Léonard avait été une curiosité, un être singulier, respecté même. Admiré parfois pour ses grandes qualités, remis en question pour ses défauts.. Dans tout les cas, présent membre du Conseil, je m'étais affirmé, imposé comme entité présente. Et aujourd'hui, on se demandait si cet immuable Léonard n'allait pas finir par briser son visage de glace.. Ce jour, alors même qu'il aurait l'honneur d'exercer une des plus haute charge de son Ordre.. J'allais devoir statuer pour ou contre mon ancien padawan, et mon neveu..

Enfermé dans mon alcôves aux murs gris, j'avais l'impression d'être face à l'insupportable tribunal de ma conscience. Le regard lourd de mes sœurs.. Le sourire narquois de Velyriana.. La mine déçue de mes paires.. La colère de mon père.. En cet instant, les ombres s'allongeaient en même temps que les secondes, tandis que je me demandais si j'allais avoir la force de me présenter la bas..

Je poussais un long soupire et me levais, époussetant ma robe. Quel problème insoluble.. Ils avaient tant à me reprocher.. J'avais tant à leurs reprocher. Je sentais en moi un malaise monter depuis une sphère que je n'utilisais que peu.. Au sens métaphorique, les gens appelaient ça "le coeur". Un malaise qui me donnait à l'âme tout les symptômes d'une maladie. Et je sentais, issu de ce trouble, le mental s'ouvrir à l'agaçant qui m’empêchait d'empiler les donnés sans états d'âmes pour conjecturer la solution : le doute.
Je n'arrivais pas à me concevoir capable d'être ce qu'on voulait que je sois.. S'il fallait trancher, j'avais immédiatement à ces insupportables constats : trop souple.. Ou trop sévère.
Plus je creusais, plus je songeais à Zelonion et Joclad, plus je leur en voulais.. Et plus je m'en voulais à moi-même.

Vous pouvez consacrer toute votre vie à effectuer les sacrifice les plus dignes.. A vous comporter comme un héros de la raison, à agir en fonction des intérêts supérieurs.. Cela n'aide en rien à vous aider à vous accepter vous-même lorsqu'on vous force à regarder vos victimes.. Ou pire : à les juger.
Je me sens coupable.. Atrocement coupable..

Je levais le nez vers mon velux, seule lumière de la pièce.. Reflétée ça et là en myriades irisées par les larmes qui naissaient de mes yeux gris.

-Zelonion.. Joclad.. Je vous demande pardon.

Et jamais vous ne le saurez. Peut-être allez vous continuer à me considérer comme un monstre insensible. Mais je suis comme je suis.. Et si je renonce à présent, pour vous, je détruis ma vie, et je frappe un grand coup les principes que tous ici ont choisis de vouloir défendre. Pour l'Ordre.. Pour moi, cette étincelle.. Il me faut la moucher.



J'inspirais à fond, et d'un geste, balayais les larmes de mon visage. Il ne devait rien rester de cette fugace faiblesse. Rien. J'étais représentant Jedi au Conseil, on attendait de moi que je sois présent. Que je ne me défile pas. Que je reste parangon de nos valeurs. Tandis que je serrais les lanières de mes gants, je m'assurais de cela : il n'existait qu'un seul impératif : le devoir.
Mes yeux reprirent la teinte et la chaleur de l'acier polaire. Et je me mis en marche.


J'ignorais les rituels faux et aux tendances hypocrites de notre ordre. Immédiatement, je filais sur mon siège, grimpais dessus, indifférent aux œillades du Conseil. Il n'y avait, en vérité, pas de solution à mon problème. La logique imposait donc de remodeler les paramètres : si j'étais incapable de m'exprimer en toute objectivité, alors il n'y avait qu'a ne pas s'exprimer. Je devais être là, j'y serai, et je prouverai par la même mon assentiment à la décision que prendraient mes paires. Mais je ne participerai pas à la prendre.

Ils entraient... Aussi baissais-je là tête, mes cheveux longs et ma barbe masquant la tension qui marquait mon visage. Mes jointures blanchissantes, et mes dents serrées.
Non, Léonard.. Si ta vie doit avoir un sens.. Alors tu te tairas.

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Le Corellien se frottait la barbe distraitement en lisant son databloc, lequel contenait un impressionnant amas de rapports pour la plupart remplis de rien. Oui, c'était là toute l'ironie de la situation : l'Absence. Absence d'un initié, absence du chevalier envoyé à sa recherche, absence d'un vaisseau des Corps, absence d'indices, absence de nouvelles, absence de la moindre trace des deux zigotos. Et même lors de leur soudaine réapparition, pendant les élections, il y avait eu à la fois une absence d'explications et, malheureusement pour leur cas, une absence de succès. Plutôt gênant.

Oui, il y avait de quoi se frotter le bouc. Berryl se faisait fort de lire entre les lignes, mais c'était bien la première fois qu'il devait lire entre les vides. Et plus il lisait, et moins il comprenait. Soupirant de frustration et de déception mêlées, l'humain reposa le databloc devant lui et s'enfonça dans son fauteuil, les doigts joints et le regard perdu.

Il y avait un autre aspect au dossier, cependant, un aspect que les Jedi tâchaient historiquement de sceller et qui, ô surprise, revenait exploser à la figure de l'un d'eux tel un diable à ressort bondissant hors de sa boîte. Avec un rire enregistré, de ceux horriblement faux qui tournent en boucle sur trois secondes et peuvent rendre fou quiconque l'écoute plus de, eh bien, trois secondes.
Aujourd'hui, les yeux du Conseil ne seraient pas uniquement tournés sur les deux zazous silencieux, mais également sur l'un de ses propres membres. Draayi, Tianesli, et Tianesli. L'élève, le maître, et le neveu. Sacré triangle émotionnel.

Y avait-il vraiment besoin de regarder Léonard au Balai pour se rendre compte de la minceur de la corniche sur laquelle son esprit marchait ? Il semblait calme et posé. Il était calme et posé. Et pourtant, sa présence dans la Force sonnait faux, très légèrement, imperceptiblement. Mais peut-être n'était-ce qu'une erreur d'appréciation, un désir de Berryl de voir une faille dans le masque de bois de son confrère lié aussi profondément au dossier ?

Nul besoin de parler pour sentir la tension qui électrifiait l'air dans la salle du Conseil. Tout le monde était survolté. Et par ricochet, le Corellien en bure bleue sentait monter son anxiété. Dire qu'il y avait plus que ce que l'on pouvait voir de cette affaire était une blague : eut-il encore fallu que l'on voie quelque chose. Au lieu de quoi les éminents maîtres se retrouvaient dans une situation inversée qui aurait arraché l'un de ses plus grands sourires à Berryl, s'il n'avait été lui-même dans cette situation discutable. Car en effet, les deux zonards avaient manifesté leur placidité et leur manque quasi-total d'inquiétude tandis que c'était le Conseil même qui gesticulait dans ses sièges en se demandant ce qu'il allait se passer.

Nom d'un rancor. Ne manquerait plus qu'on découvre des holocrons Jedi perdus depuis des siècles dans les sous-sols de Dantooine, tiens.

Mais peu importait ce genre d'inspirations aussi imaginatives que fourvoyées. Maintenant que les deux zoziaux pénétraient dans le saint des saints, une vingtaine d'yeux se braquèrent instantanément sur eux. Le Jedi en bleu détailla de plus près les accusés : Draayi, assez grand, plutôt mince, jeune et fringuant pour un chevalier qui venait expliquer comment il avait pu foirer deux missions dont une que personne ne lui avait donné, et Tianesli encore plus jeune, marqué à l’œil d'une cicatrice et au bras gauche d'une prothèse. Et qui se trimballait avec une lance dans le dos. Une lance. En salle du Conseil. Devant ceux qui allaient décider s'il était encore un bon petit initié ou un dévoyé qui avait quitté le droit, très droit, très très droit et étroit chemin de la jeditude qui prônait l'usage du sabre laser. Oh bon sang, ça commençait fort. Paie ton duo de zouaves. Ca poussait à la question.

Des questions, il allait y en avoir, oh oui, et les maîtres allaient s'assurer d'obtenir des réponses. On parlait là de l'exclusion possible de deux membres de l'Ordre, ou au moins de punition exemplaire qui leur mettrait du ferrobéton dans la cervelle. Mais du point de vue de Berryl, pour donner une juste punition, il fallait déjà connaître les tenants et aboutissants de l'affaire, ce dont il était loin.

Mais il n'était pas question de laisser tout cela pourrir plus longtemps. Le Conseil découvrirait la vérité, Berryl s'en fit le serment.
Mais pour l'instant, c'était au maître des maîtres, Saï Don le terr... le vieux... hum... l'éminent, d'ouvrir le bal.
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"Il nous est encore difficile de comprendre les liens de Force"
Maitre Jedi Anonyme


C'était rare, mais cela arrivait. Tout le Conseil était réuni pour débattre sur ce cas. Non pas que les acteurs de celui-ci le méritaient ou que la situation l’exigeait, mais c'était pourtant le cas. Les douze sièges étaient occupés, et dans les douze, il y en avait un qui l'était de manière plus lourde. Le regard de Gabriel passa jusqu'à tomber sur le visage de son ami de longue haleine, et un sourire compatissant se dessina sur les traits du sang-mêlé. Si le Maitre Tianesli était venu, le Corellien pariait qu'il ne parlerait pas aujourd'hui. Il resterait de marbre devant et pendant cette entrevue qui allait amené au centre du Conseil deux membres de l'Ordre qui lui était directement lié.

Le premier : son ancien Padawan. Joclad Draayi, un nom familier pour le Corellien et ça pour diverses raisons. Mais la première venait d'être cité. Padawan de son ami à barbe, Chevalier Néophyte, mandaté par un membre de ce même Conseil il y a cinq mois pour retrouver le deuxième à comparaître maintenant, en même temps que lui. Et ce deuxième n'était autre que Zelonion Tianesli. Zelonion. Le propre neveu de Leonard. Un garçon aussi facétieux qu'il pouvait parfois être surprenant. Un garçon qui avait su se faire remarquer par ses absences à des moments importants, comme par exemple à deux tournois des apprentis.

Plusieurs fois, le Conseil avait du se pencher sur son cas, se demandant ce qu'il fallait faire de lui. L'envoyer au Corps, le confier à un Maitre, le laisser progresser... Rien n'y faisait, aucune décisions n'avaient été prise jusqu'à ce que l'Empire ne sorte de sa tanière. Et puis tout s'était enchainé. Comme le Grand Maitre et d'autres, Zelonion s'était retrouvé, avec Joclad, sur un vaisseau Sith, et en était revenu meurtri. Un état de fait qui repoussa encore les décisions qui s'imposaient sur son cas. Mais il n'était plus question de repousser.

Alors que les deux porteurs d'armes rentrèrent dans la chambre du Conseil, Gabriel laissa son regard dériver vers le Grand Maitre. Beaucoup auraient pu s'attendre à ce que le vieil homme ouvre le bal, mais tous seraient surpris. Il en était un, qui avait manifesté plus tôt son désir "d'accueillir" les deux fauteurs de troubles.

-"Chevalier Draayi, Initié Tianesli ..."

La bouche du Nautolan ne faisait pas exception à son habitude. Sa voix était importante, grave, et crainte à raison par nombre de Padawans. Le Maitre Quom Brock continua :

-"Le Conseil attend de vous des explications. Des explications quant aux faits qui vous ont amenés à vous absenter du Temple, et de rapports demandés, pendant une si longue période. Sans compter les explications sur l'emprunt illicite d'un vaisseau de l'explocorps."

Le Correllien devait-il intervenir ? Probablement pas. Et le temps ne lui en fut pas donné qu'un autre Maitre prit la parole en la personne de Maitre Geilvta.

- « Chevalier Draayi, vos ordres étaient de ramener le Jeune Tianesli au Temple. L'un de vos rapports, d'il y a cinq mois, indique que vous étiez sur le retour. Alors pourquoi ce délai ? »

Tous les douze, ils attendaient tous la réponse à cette question. La réponse qui scellerait le destin de ces deux êtres dans et à travers la Force. Gabriel, pour sa part, porta sa main à son bouc, le coude toujours posé sur l'accoudoir de son siège. Sa source d'intérêt personnel était l'ainé des deux. Comment réagirait ce Chevalier ? Que répondrait-il ? Il tardait au Jedi de connaitre la réponse à cette question, mais aussi à celles de ses confrères.

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« En effet, c’est l’heure…

J’époussetais délicatement les pans de ma bure alors que je regardais Zélonion finir de se préparer. Je déviais lentement mon regard vers la tour où siégeait le Conseil, comme si je pouvais y discerner les Maitres qui étaient peut-être d’ores-et-déjà en train de débattre à notre sujet. Evidemment, de notre position au beau milieu du parc du Temple, il était peine perdue d’espérer y discerner quoi que ce soit. Ce n’était là qu’une réaction simpliste, qui fut suivie par un profond soupir issu de ma personne. Amicalement et de manière apaisante, je posais une main sur l’épaule de Zélonion l’air de dire : « Ne t’en fais pas, tout ira bien. » Pourtant, je savais pertinemment que même si je pouvais offrir une argumentation solide pour étayer notre défense, la décision finale reviendrait au Conseil. Emboîtant d’abord le pas de celui que je considérais désormais plus comme mon Padawan qu’autre chose –bien que cela n’est pas été officialisé par le même Conseil qui allait nous questionner sur nos motivations-, je finissais cependant par me placer à sa hauteur. Nous avancions rapidement et d’un pas déterminé dans les couloirs nous menant vers le Conseil Jedi, tels deux individus unis pour faire face à l’adversité. Mais le Conseil n’était pas notre ennemi, c’était un allié de poids qu’il nous faudrait convaincre. Et sur ce sujet, j’avais de quoi faire. Du moins, je l’espérais. Je fouillais ma poche pour en vérifier que l’holoprojecteur portable dont je disposais était bien là. Etant donné que c’était effectivement le cas, je nous faisais stopper juste devant l’entrée de la salle où se trouvaient les membres les plus respectés de l’Ordre Jedi. J’offrais un dernier regard entendu à Zélonion avant que les portes ne s’ouvrent.

Je cadenassais mon esprit, refoulant tout stress inutile et superflu. Il n’était pas le bienvenu en cet instant. D’une légère invitation dans le dos, j’invitais Zel’ à avancer de concert avec moi. Nous traversâmes l’embrasure de la grande porte et je portais mon regard sur le collège de Maitres présent, les balayant les uns après les autres pour finir se poser vers celui en qui j’espérais le plus de compréhension : Léonard. Il ne me regardait pas, alors que j’aurais presque tout parié qu’il viendrait poser son regard froid et inquisiteur sur moi, comme pour tenter de me percer à jour. Mais il n’en était rien. Le visage baissé, j’avais l’impression qu’il cherchait à se dissocier, comme s’il ne pouvait comprendre nos actes. Ou pire encore, s’il se sentait coupable. Je déglutissais, laissant apparaître une pointe d’anxiété pour la première fois depuis notre retour à Ondéron. Je faisais halte de concert avec le Kuati au centre du cercle et je m’inclinais respectueusement, comme je l’avais toujours fait depuis plus de quinze ans.

« Maitres… »

Mon ton était neutre mais dépourvu d’une quelconque marque d’irrespect. En revanche, je voyais déjà en certains membre de l’assemblée une certaine marque de surprise, voir même d’incompréhension. Soit, c’était le genre de réaction auxquelles je m’attendais. J’avais tout à prouver, tout à argumenter pour défendre nos actes qui nous ont amené si loin pendant cinq long mois. Mais ce qui fut une véritable surprise fut l’intervention première de Maitre Brock. A l’accoutumée, c’était à Maitre Don de prendre la parole en premier lieu. Or il restait muet, ce qui n’était pas forcément de bon présage…. Mais déjà, les semblants d’accusations tombaient, y compris le soit disant vol du vaisseau de l’Explocorps. C’était là un fait que je n’allais pas nier. Nous avions volé ce vaisseau. Et nous avions entraîné un membre de ce corps, ami de longue date, dans notre périple. Un périple qui avait duré cinq mois et qui avait abouti à Coruscant. Certes pas au meilleur moment mais il fut préférable d’arriver dans le monde-capitale de la République que sur la planète du Noyau Profond qu’est Byss.
Finalement, mon regard se porta vers Maitre Geilvta. Je l’écoutais avec attention et acquiesçais en réponse à ses propos. Elle avait raison. J’étais bel et bien sur le point de ramener Zélonion il y a de ça cinq mois. Pourtant je ne l’avais pas fait. Ils étaient en droit de connaitre de pourquoi. Après tout, n’étaient-ils pas la tête pensante et dirigeante de l’Ordre Jedi ? N’étaient-ils pas les personnes même qui m’avaient mandaté pour cette mission ? Je me raclais la gorge, effectuant un dernier tour d’horizon avant de prendre la parole.

« Maitre Geilvta, membres du Conseil… Je comprends parfaitement votre incompréhension et votre trouble. Vous m’aviez mandaté pour retrouver l’Initié Tianesli ici présent. Et bien que la tâche ne fût pas simple, je suis parvenu à le retrouver. Ce n’était pas un hasard. J’ai toujours eu l’impression, lors de mes méditations, d’être guidé sur sa piste. Et qu’à un moment, je pourrais connaitre sa position en temps réel, au moment donné. C’est ce qui est arrivé sur Nar Shaddaa. C’est de cette période que date effectivement mon dernier contact avec le Conseil. J’ai volontairement omis le fait que Zélonion ici présent m’avait fait part de sa volonté de finir une quête commencée il y a longtemps par nos ancêtres, hélas sans succès : retourner sur Tython, ce monde d’où nous sommes originaire. » Délicatement, je me décalais pour venir me placer derrière Zélonion, apposant doucement mes mains sur ses épaules alors que mon regard venait profiter de ma pause pour balayer la salle du regard. Enfin, je reprenais mon récit sur un ton calme et posé. « Et soyons honnête, je ne l’ai tout d’abord pas cru, Maitres. Je suis cependant surpris que vous n’ayez pas mis au courant de la lettre que j’ai envoyé à destination de Maitre Tianesli ici présent, où j’exposais brièvement les faits. Mais ne nous égarons pas. Si j’ai changé d’avis, c’est parce que j’ai eu une nouvelle vision en me plongeant dans la Force Unificatrice. J’ai d’abord pensé à une hallucination, mais tout était bien réel. »

Je marquais une pause, pris d’un moment d’hésitation. Je me demandais encore s’il était judicieux de le faire part de cette expérience. J’avais toujours pensé qu’ils ne me prendraient pas au sérieux. Mais de toute manière, je n’avais pas le choix. Je m’étais lancé, je devais donc terminer.

« J’ai… Mon premier mentor, Maitre Herambra, m’est apparu à plusieurs reprises sur le chemin du retour, et m’a incité « à ouvrir les yeux, à faire fi des apparences » et à faire confiance à l’Initié Tianesli. J’ai considéré avec du recul ces apparitions, et la piste de l’hallucination perdit rapidement de sa valeur. C’est pourquoi je me suis intéressé au projet de Zélonion. C’est alors que j’ai réalisé qu’il avait peut-être dans sa main la dernière pièce du puzzle. Je sais bien que j’aurais dû revenir au Temple pour en débattre avec vous mais… j’avais le sentiment que l’Initié Tianesli avait un blocage. Et que le ramener au Temple ne mènerait à rien tant que son problème n’aurait pas été résolu. Mes méditations allaient en ce sens. J’ai réalisé que j’étais peut-être l’une des rares personnes à pouvoir l’aider. C’est ce que j’ai fait. Je l’ai aidé à surmonter ses craintes, à passer par-delà ses blocages. Et pour cela, nous avons dû nous rendre sur Tython, Maitres. Oui Maitres, nous y avons vraiment mis les pieds... »

Je soufflais légèrement, signalant que j’en avais presque terminé. J’espérais que mes paroles attireraient leur curiosité. Qu’ils feraient fi de leurs préjugés sur le fait que Tython est soit disant inaccessible. Et surtout, que cela balayerait les possibles idées qu’ils pourraient s’être fait au sujet de notre absence. Et s’il fallait leur montrer des preuves, j’étais prêt à le faire. C’est ainsi que saisissant mon holoprojecteur personnel au creux de ma main, je terminais calmement :

« J’ose simplement croire que vous avez compris que quelque chose nous lie tous les deux. Quelque chose qui prend sa source dans la Force et qui s’est attisé au fil de notre périple. Plus qu’un lien d’amitié, je pense que toute cette histoire est la conséquence du fait que la Force a décidé de nous lier tout deux. Comme elle a décidé de nous lier à la suite de mon voyage sur Bandomeer, Maitre Tianesli. »lançais-je finalement à l’égard de la personne en qui j’espérais encore une réaction compréhensive. Car plus que convaincre le Conseil, j’espérais ne pas avoir perdu la confiance de celui qui avait terminé ma formation et qui m’avait mené aussi haut….


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Le regard du Jedi réagit quelque peu, à la mention du nom de l'ancien mentor de Joclad. Et sa tête se redressant quelque peu, le Maitre à la robe d'émeraude écouta attentivement la suite. Suite qui l'intriguait quelque peu : d'après Joclad, la Force Unificatrice -où plutôt la méditation au sein de celle-ci- lui avait permis de "revoir" son Maitre. Tous ici, et peut-être Gabriel le premier, savait ce qu'il était advenu du Maitre Herambra, son nom figurant à titre postume sur le monument, et si peut-être certain l'avait oublié, d'autres visages troublés par cette révélation laissait comprendre ce que Joclad amenait comme un fait au Conseil.

-"Tu sous-entends que tu aurais vu ton ancien maitre, à travers la Force ?"

Et comme à sujet non courant, situation peu courante également, c'était Maître Jiljoo’Blankuna qui venait de prononcer ces mots. De nature discrète, qui n'amenait son avis qu'au terme des sessions, l'on pouvait néanmoins distinguer la volonté d'en savoir plus de sa part, d'aller au fond des choses.

-"Et nous devons croire qu'un Chevalier néophyte aurait pu atteindre cet état de conscience dans la Force ? La possibilité même que cela soit possible n'a encore jamais été réellement avérée et ..."

Maitre Brock s'interrompit alors qu'un vrombissement de lame se faisait entendre. Et les regards passèrent alors sur la personne qui avait eu cette attitude, si souvent défiante, que d'activer ainsi son arme au cours d'une séance du Conseil. Et quelle arme. Même elle était différente de celle traditionnelle.

L'initié Tianesli venait d'activer sa lance et dans un mouvement, venait saluer l'ensemble du Conseil, pour ramener la lance devant lui, la posant à terre en rappelant sa lame à l'intérieur de la matrice de celle-ci et posant également un genou à terre.

-"La chose n'a jamais été avérée... Est-ce à dire qu'elle est impossible, Maitre Brock ?"

La tête de l'Initié se releva, pour fixer du regard le Nautolan, qu'il avait si souvent défié du regard ou de la parole. Pourtant, cette fois, l'initié espérait réellement que le Conseil et surtout le Nautolan ne prendrait pas cette action comme un défi à leur encontre.

-"Doit-on croire que nous connaissons tout de la Force ?"

Et parce que cette fois, Gabriel ne souhaitait pas que Maitre Brock réponde, le Corellien se chargea d'être plus rapide.

-"Que veux-tu dire par là, Initié ? Ton compagnon de route semble croire qu'il était le seul à pouvoir t'aider, et que la Force, au moyen d'une vision, l'aurait incité à penser ainsi. Penses-tu pareil ?"

Relevant son corps mais laissant l'arme au sol, Zelonion garda le silence un instant, réfléchissant à la possibilité de répondre à la question ou de l'éluder. Mais la réflexion était en soi superflu, tant il savait que ce moment arriverait, et qu'il devrait rendre des comptes.

-"L'eau..."

Fixant à nouveau le Nautolan assis, Zelonion se contenta de commencer ainsi, laissant à nouveau une pause. Il n'était pas facile, même maintenant qu'il avait compris ses propres erreurs, de revenir dans le passé et de s'ouvrir. Pourtant il ne laisserait pas Joclad se défendre seul. Si l'un avait entrainé l'autre, ce n'était pas Joclad.

-"L'eau était son élément. Ce qui lui permettait de s'apaiser, de calmer son esprit pour méditer. Cela aussi, c'est une théorie. Rare, controversée, et pourtant, c'était la sienne."

-"Nous ne sommes pas ici pour parler d'Hélène, ou de ce qu'elle croyait, mais pour parler de vos actes."

-"Et c'est pourtant pleinement lié. Le Maitre Somkan est la première à m'avoir parlé de ce qui m'a amené à me lancer dans cette quête. Et tout comme le Maitre de Joclad, elle était présente pour nous guider sur ce chemin."

-"Si le Conseil est prêt à admettre qu'un Chevalier a les capacités, de manière presque exceptionnelle, d'entrevoir un fantôme de Force, jamais nous ne pourrons accepter qu'un initié en soi capable."

Là où les yeux du Nautolan s'étaient écarquillés, c'était Maitre Waray qui enchérissait la conversation avec une objection toute naturelle.

-"Je ne prétends pas être capable de quoi que ce soit. Mais comprenez ce que Joclad a accepté de faire avec moi : j'étais parti à la recherche d'un Nexus. Un Nexus ... lumineux."

-"Les Nexus lumineux n'existent pas. Un Nexus est ..."

-"... un puits? Un trou dans la Force? Une connexion entre l'énergie mystique et le monde physique ? Ou encore rien de tout cela si l'on accepte la chose qu'Hélène Somkan avait compris : on ne sait rien d'eux."

-"Et l'avez-vous trouvé ? As-tu trouvé les réponses à cette question ?"

-"Existent-ils, ces nexus ?"

Le regard de Gabriel, comme au moins celui de la Twi'lek du Conseil avait changé. Leur ton restait calme, emprunt de ce que Zelonion comprenait comme une volonté de savoir. Un silence se dessina alors que Zelonion les regardait tous les deux, puis regardait Joclad.

-"En suivant des théories, toutes plus folles les unes que les autres, je pense avoir croisé ce qui s'en approche le plus, au moins autant que ce qui s'en éloigne également le plus."

Dans l'esprit de Zélonion, le premier nexus qu'il avait croisé était obscur, alors que le second était empreint de la lumière qu'il avait cherchait. Et si le résultat voulu au départ n'était pas présent -trouver ou localiser à nouveau Velvet-, un autre résultat était là. Son sabre, son apaisement, sa reconnaissance pour ce que Joclad nommait "lien" était le résultat.

-"J'ai trouvé un Maitre, en acceptant d'en enterrer un autre."

-"Hélène n'aurait jamais pu être ton Maitre. Et ce discours ne me fera pas croire que tu es capable, toi autant que le Chevalier à coté de toi, d'affirmer avoir vu des fantômes de Force. Et ..."

-"Le Maitre Somkan est décédée des suites d'une attaque, attaque qui a eu lieu devant le Conseil..."

Ce dernier détail, il ne pouvait le savoir autrement que par la Force, tant ce qui se disait au Conseil restait au Conseil. Si une donnée médicale était présente comme la cause, le lieu lui n'aurait pas apparu. Et cette donnée laissa le Nautolan, ainsi que les autres membres du Conseil à nouveau sans voix.

-"Rassembles tes affaires, initié Tianesli. Ce soir, un cargo t’emmènera sur Tanaab, ou tu serviras comme un membre à part entière de l'agricorps et cela jusqu'à ce que le Conseil ait terminé de délibérer sur ce que tu as amené ici, au cours de cette séance."

Cela valait mieux, aux yeux de Gabriel. Zelonion avait un effet d'escalade avec l'un des Maitre présent, et surtout était lié à un autre, qui s'était visiblement enfermé dans un mutisme pour cette séance. Le recul permettrait au Conseil d'appréhender ces éléments plus sereinement, et regardant l'initié sortir, Gabriel reporta son regard sur le Chevalier face à lui.

-"Toi et Zelonion, vous parlez de lien. Un lien qui vous unirez, un lien comme celui qui unit un Maitre et son disciple. Tout comme tu confirmes avoir agi de manière présomptueuse en ne revenant pas tout de suite, l'initié avec toi. Pourquoi devrait-on croire qu'il ne s'agit pas là de la même présomption ?"

Il posait la question, pourtant une autre était réellement dans sa tête. Ilia ... qu'aurait-elle répondu à ce moment précis ? Comment aurait-elle tranché dans cet optique ?

~ Lui as-tu réellement parlé ? ~

Une question qui resterait pour lui.
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« Cela suffit. »

Comment en était-on arrivé là.. ? J’avais passé tout ce temps à chercher ce que je pouvais dire, et à comprendre qu’il valait mieux se taire.. A peser le pour, le contre, à envisager, prévoir, analyser.. Mon esprit tournait depuis le début une vitesse folle, analyser mathématiquement et logiquement tous les embranchement que proposait l’arbre du possible, et chercher une manière pour tous de s’en sortir dignement..
Mais non.

Non.
Mon esprit s’était arrêté face à une évidence triste et sombre, et le doute avait simplement été.. Eradiqué. Face à l’absurde, à l’inacceptable, il n’y a pas à se poser de question, ou à sombrer dans un sentimentalisme hésitant. L’heure était à la fonction.. L’heure était au devoir.

Ma figure avait perdu toute trace de contraction, mon visage était légèrement pale, parfaitement détendu, si ce n’était mes quelques rides sévères. Mes yeux gris et froncés s’étaient posés sur Zelonion tandis que je m’étais levé, coupant net la discussion d’une voie glaciale. Mes cheveux doucement grisonnants tombaient de part et d’autre de mon faciès figé, à l’image d’une de ces statues de pierre qui vous percent de leurs yeux, voyant vos vices jusqu’au fonds de vos âmes, et prononçant l’implacable jugement. Alors que Zelonion allait pour sortir, la porte qui aurait dû coulisser resta close.

« Que faut-il juger aujourd’hui ? Telle est la question. J’ai pensé que nous jugions un problème complexe dans lequel j’avais un parti pris. Je me suis demandé si je pouvais intervenir, et même si je le devais. J’ai ma responsabilité dans cette histoire, et je pensais m’en tenir à l’écart et laisser à d’autre les jugements éclairés que je ne pensais pas ici avoir.. Je me suis trompé. Rien de ce qui se passe présentement n’est.. Particulier au contexte présent. »

Mes deux orbites d’un acier polaire s’étaient posés sur mon propre neveu, prêts à soutenir son regard ou fusiller son dos, de toute manière, il ne sortirait pas avant que j’eusse finis. J’avançais, continuant le laïus, la moindre parcelle d’âme disparue de ma voix, laissant place simplement à la diction du devoir.

« Tu signes ton entrée ici au sabre, à la manière dont on entame un duel. Es-tu ici pour te battre contre-nous ? Regarde-nous, Zelonion, et dis-nous que tu as déjà été chez les Jedi pour autre faire autre chose que te battre contre eux ?

Tu traines derrière toi une liste longue comme un jour sans pain d’insubordinations, d’irrespects, as-tu déjà éprouvé une seule fois autre chose qu’une envie de jouer, lorsque qu’il s’agit de devenir un Jedi ? As-tu encore beaucoup de caprices à t’infliger ?
»

Il n’y avait pas la moindre variation de ton dans ce que je disais. Tout était débité avec égalité, dans une sonorité sinistre et inéluctable. J’ouvris les bras, dans un geste qui mit en jeu mon ample bure, prenant à témoin tout le Conseil.

« Peu importe, en vérité, que tu ais raison ou tort.. C’est un débat secondaire, ici. Ton attitude, Padawan, est indigne de celle d’un Jedi. Je veux pour preuve que tu arrives devant ce Conseil qui est prêts à t’entendre. Ton maître engage sa parole pour te défendre.. Et alors même que toutes les circonstances semblent te sourire.. Alors même que tu te présentes avec des informations de première main sur notre héritage, sur Tython et la Force, tu trouves le moyen de te faire renvoyer, parce que tu n’es pas capable de te conduire sans être un adolescent arrogant, prétentieux, et turbulent. As-tu pensé que tu n’avais pas captivé l’attention d’une assemblée de vieux cons, mais de ceux qui ont été choisis pour leur compréhension de la Force, leur aptitude à la maitriser et à enseigner ces connaissances ? »

Je posais mes mains sur mes hanches, achevant mon geste, dans une tirade qu’il semblait passablement compliqué d’interrompre.

« Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! Même avec un blâme pour ton escapade, et une mise à pied, tu aurais pu nous prouver que tu avais raison, tu aurais pu être le porteur d’une nouvelle génération de Jedi via les enseignements que tu aurais pu trouver sur Tython ! Au lieu de ça tu te conduis avec suffisance, tu défies inutilement le Conseil, tu fais honte à ce que tu as appris, tu fais honte à ton maître qui risque son avenir dans l’Ordre pour toi, et enfin, tu te fais honte à toi-même, car tous ici, Zelonion, nous sommes persuadés que tu vaux mieux que ça. »

Cette fois, ma main sabra l’air dans une gestuelle définitive, qui ne laissait pas de place au doute ou à la réponse. Mais je semblais également devenir livide, les yeux légèrement troubles.

« Mais peu importe ton potentiel, padawan, peu importe ce que tu sais, les espoirs que nous pouvons placer en toi, ou même le fait que tu es raison ou tort, et je doute fortement que tu ais compris quoique ce soit de ce que nos aïeux ont pu apprendre, si ta conduite ici doit être la synthèse de ce que tu sais.. Tu refuses obstinément de te conduire comme le devrais un Jedi. Longtemps, Zélonion, nous t’avons considéré comme un gosse et pour cela on t’a épargné, on a accepté certaines de tes lubies.. Mais à présent tu n’es plus novice, tu es padawan. Tu es revenu de Tython, tu as un maître, et tu as enfreins, cette fois plus que jamais, les articles de notre Code, tout comme nos règles de vies. Tu apprendras, Zelonion, tu apprendras à assumer les conséquences de tes actes.. Et.. Tu apprendras que tu n’es pas le seul.. A payer pour ces actes manqués.. »

Mon genou manqua de me trahir, et j’amorçais un pas de côté, comme une chute, avant de reculer, chancelant. J’avais arrêté l’initiative de Joclad d’un geste impérieux de la main. Eprouvant.. Tout ceci était éprouvant.. Trop.

« Bandomeer ne sera qu’un début, Padawan, tu as.. Tout à prouver. Vas-t-en à présent. Tu n’as plus rien à dire qui puisse nous intéresser. Du moins, tu es incapable.. De savoir le dire. »

Je reculais jusque mon siège, la porte du Conseil s’ouvrant. Je m’affalais sur ce dernier, suant, une main accrochée sur ma poitrine. J’avais mal.. J’avais mal, mais je me sentais quelque part libéré.. Le devoir était accompli. Lentement je commençais à me détendre, m’autorisant une poignée de secondes pour me calmer, résorber et ramener les battement de mon cœur si traitre à un rythme normal.. J’essuyais la sueur de mon front, tandis que mes yeux reprenaient avec lenteur la chaleur de l’acier. Une once de douceur passa alors que je posais faiblement ces derniers sur Joclad.

« Je suis désolé, mon garçon.. Tu n’avais pas à payer pour lui.. Parle, à présent. »

Peut-être un peu plus faible.. Mais Léonard était revenu.

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Je suivais calmement du regard l’assemblée, alors qu’ils semblaient réagir à mon discours. Je n’étais pas ici pour me vanter d’avoir trouvé Tython, ou même d’avoir vu mon ancien mentor au travers d’une apparition de la Force. J’étais présent pour défendre ma position, notre position. Nous avions failli à plusieurs reprises, mais j’espérais sincèrement pouvoir prouver que c’était nécessaire, et que les conséquences venaient largement compenser les erreurs que j’avais commis en ne prévenant pas le Conseil et en ne ramenant pas Zélonion au Temple. J’acquiesçais à chacune de leur remarque sans pour autant dire un mot. Ce n’était pas à mon tour de parler, mais je ne pouvais qu’affirmer avoir vu Ilia, et cela à plusieurs reprises. S’il ne s’agissait là que d’une hallucination causée par la méditation, elle ne me serait pas apparue en dehors de cet état second. Qui plus est, cela ne faisait alors que quelques semaines que je cherchais à aller plus loin dans ma réflexion sur la Force Unificatrice, dans l’idée d’en comprendre un peu plus sur les liens qui structuraient mon être. Pourtant, je comprenais leurs réticences. Je n’avais moi-même aucunes preuves réelles et matérielles à leur fournir. Le seul moyen de leur prouver mon expérience était sans doute de leur laisser pénétrer mon esprit, pour qu’il se rende compte –ou non- que j’ai bel et bien été « touché » par la Force, par l’esprit de mon premier mentor.

Je réfléchissais déjà à la manière d’aborder la chose et d’inciter les membres du Conseil à agir de sorte qu’il ne puisse nier cette évidence, car c’était bien de l’intervention de Maitre Herambra que toute cette histoire avait commencé. Elle m’avait incité à faire confiance à Zélonion, à l’écouter et à ouvrir les yeux. Je n’eus cependant pas le temps de faire la moindre proposition, Zélonion ayant décidé de commettre ce qui doit certainement être l’erreur de trop. Lorsque le vrombissement de la lame de son arme se fit entendre, j’eux immédiatement un mouvement de côté, un regard incrédule se posant sur celui que je considérais déjà comme mon élève bien que le Conseil n’ait encore rien officialisé. Ma surprise ne tarda pas à s’effacer, un air fermé s’affichant sur mon visage alors que je fixais lourdement le jeune Tianesli. Il n’y avait qu’à constater la réaction des membres du Conseil pour réaliser que son intervention était plus que déplacée, et tout simplement intolérable. Je ne pouvais cautionner un tel acte alors que nous avions passé tant de temps à travailler son caractère. Je l’avais vu changé, j’étais confiant en l’idée qu’il puisse évoluer. Et voilà qu’il détruisait tout ce qu’il avait construit en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ! J’essayais vainement de l’interrompre, mais je fus stopper net dans mon élan par l’échange entre Zélonion et Maitre Brock. Et rapidement, la séance calme que j’avais espérée se transformait en mon pire cauchemar. Les Maitres s’exprimèrent tour à tour, et lorsque la sentence tomba, Maitre Fyelën expulsant Zélonion du Temple, je ne portais en aucun cas mon soutien au Kuati, au contraire. Il venait de tout détruire, et je ne pouvais qu’exprimer ma colère devant tant d’immaturité et d’imbécilité. Je n’avais cure qu’il dédaigne me regarder ou non. Ce guerfel venait de me mettre dans une situation impossible, et je me retrouvais dans un état second que je n’aurais jamais pensé retrouver : celui de mon adolescence. Je secouais la tête, soufflant, alors que je cherchais à retrouver la sérénité perdue. J’avais le sentiment de n’être que la risée du Conseil, de m’être ridiculisé. J’étais déstabilisé, et je savais déjà que la suite de la séance ne serait qu’un calvaire. Encore incrédule, je n’avais point suivit l’échange de mots entre Zélonion et l’Assemblée. Seles les puissantes et lourdes paroles de Maitre Borck m’avaient interpellé. Et c’est seulement la voix de Léonard qui parvînt à me sortir de ma torpeur.

Je tentais de le regarder, sans me tourner une seule fois vers Zélonion. J’exprimais là ma totale désapprobation quant à son intervention. Pourtant, je n’arrivais pas à regarder directement mon mentor, tant je me sentais honteux. Je l’avais déshonoré par mes actes, et son neveu venait tout simplement de nous humilier. Songeur, et surtout quelque peu dépité, je laissais ma main se porter sur mon visage dans un signe de profonde exaspération. Je ne perdais pas une miette du discours de Maitre Tianesli, et je fus quelque peu surpris de le voir tenter de me protéger malgré ce que j’avais dû lui faire endurer depuis mon départ. Ces propos étaient clairs et précis, et je me pouvais en vérité qu’aller en son sens bien que j’étais certain que Zélonion était capable de beaucoup mieux. Il l’avait démontré sur Tython et Coruscant. Je ne comprenais pas ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Ou bien était-ce moi qui n’avait strictement rien compris à sa personnalité. Je finissais cependant par porter mon regard directement sur mon mentor, pour le voir blême. Je réalisais qu’il ne se portait pas bien, qu’il y avait un problème. J’avais l‘impression que les évènements récents l’avait profondément perturbé. Et finalement, je le vis chanceler et je cherchais à me porter en avant. Pourtant, je n’en fis rien. Il venait de se montrer clair, m’interdisant tout mouvement d’un geste strict. Du reste, il n’y avait rien à dire. Je ne pouvais pas aller à l’encontre des Maitres concernant Zélonion, et je n’en avais de toute façon nullement l’intention. Il m’avait déçu. Pire, humilié. Il ne méritait pas que je prenne des risques pour le défendre. Et si j’étais encore là, c’était uniquement pour défendre notre cause commune, et rien d’autre…

« Je… Hum… » bégayais-je, pris au dépourvu par l’invitation de Léonard. Perdu dans mes pensées, je tremblais presque sous la tension et la pression. Le regard vide, je regardais l’assemblée, m’attardant sur chaque Conseiller, avant de reprendre d’une voix faiblarde et incertaine.

« Je… je suis désolé d’avoir dû vous faire subir cela, Maitres. Je n’avais… pas imaginé que les choses puissent prendre un tel tournant… Je pensais réellement être capable de changer les choses. Je connais l’Initié Tianesli depuis quelques années déjà, et lorsque vous m’avez envoyé le chercher après sa fugue, j’ai d’abord tenté de prendre contact avec sa famille. Nous savions qu’il… était venu leur rendre visite. Mais lorsque je me suis entretenu avec eux, sur Kuat, je me suis heurté à un mur. Je n’ai obtenu aucune information de leur part. J’ai donc… fais appel à la bonne volonté des forces républicaines sur Kuat pour m’aider à trouver sa trace. C’est de cette manière que j’ai appris qu’il était partit sur Dantooïne. Mais ça, vous le savez déjà. J’ai rédigé précisément des rapports à ce sujet. Mes trouvailles sur Dantooïne furent plutôt maigres, et c’est seulement en méditant que j’ai eu des « visions ». La… Force me guidait vers Nar Shaddaa, mais il m’a fallu du temps pour m’en rendre compte… mais j’ai finis par m’y rendre. Si je suis tombé sur Zélonion, ce fut bien un coup du sort, une pure coïncidence. Mais il n’était pas seul. Il était accompagné d’une Mirialan qui a vite déguerpi en apprenant qui j’étais. D’après l’Initié Tianesli, il s’agissait de la personne qui l’a aidé à s’enfuir de l’Atramentar, mais je n’ai aucune preuve à ce sujet. De mon côté, j’ai simplement récupéré notre membre pour l’assigner à bord de mon appareil, direction notre Temple, ici, sur Ondéron. »

Je soupirais, réalisant que je semblais reprendre confiance en moi. Pourtant, je me sentais encore trembler. J’avais conscience que mon avenir au sein des Jedi se jouait peut-être aujourd’hui plus encore que lors de mon adoubement. Je ne devais oublier aucuns détails. Je reprenais donc, pour parler du moment décisif.

« Ensuite… c’est là qu’il a commencé à me parer de sa quête des nexus de Force. Je ne l’ai d’abord pas écouté, je pensais qu’il cherchait à m’entourlouper. Mais plus il m’en parlait, plus il semblait connaître son sujet, comme si on lui en avait parlé auparavant. Mais je ne le croyais toujours pas. Sa quête ne pouvait que le mener à Korriban… ou à Tython. Et effectivement, il a fini par me parler de notre monde originel, et m’a montré une carte ancienne. D’après mes maigres connaissances en archéologies, il me semblait qu’il s’agissait d’une carte d’origine Rakata. Elle n’était plus à jour mais pouvait aisément être actualisée en réajustant la position des mondes peuplant cette dernière en les positionnant à notre époque. Je pensais pourtant qu’il était préférable de vous en parler auparavant. Ce n’est que lorsque je repris mes méditations dans la Force Unificatrice que je fus… surpris. J’avais l’impression que cette dernière cherchait à me montrer des choses précises. Des choses en rapport avec Zélonion et moi. Et finalement, c’est au cours d’une de ces méditations que maitre Herambra m’est apparue. Je… sais que cela semble assez fou, mais c’est la stricte vérité. Ce ne fut que des paroles claires et précises. Il n’y a pas eu de réel échange. Elle m’a dit… que je me trompais, que je devais « ouvrir les yeux », « ouvrir mon esprit » et écouter plus attentivement l’Initié Tianesli. Que nous étions liés plus intimement que nous ne pouvions alors le penser. Il m’a fallut du temps pour réaliser que c’était bien le cas. Ce n’est que sur Tython que cela s’est révélé. »

Une nouvelle pause, et je portais finalement mon regard sur Maitre Brock, dans un air de défi. Je n’avais pas apprécié sa remarque à mon sujet, et je ne pû me retenir de conclure sèchement, plus par résignation que par conviction :

« Mais mes mots ne suffiront jamais à vous convaincre. Il n’y a cas écouter vos paroles, Maitre Brock, pour comprendre que vous me pensez incapable de ressentir quoi que ce soit dans la Force. Je pensais venir devant vous sans préjugés, mais visiblement, il semblerait que je me sois trompé sur certains d’entre vous, Maitres. J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai commis des erreurs, et je suis prêt à assumer. Et si vous ne voulez pas connaitre la suite, autant en finir tout de suite. »

Ainsi, je n’avais répondu qu’aux question de Maitre Fyelën. Le reste de l’histoire dépendait d’eux, pas de moi. Je me permettais cependant de terminer sur une ouverture :

« Cependant, le meilleur moyen de vous prouver ma bonne foi concernant l'apparition de Maitre Herambra, le mieux est peut-être encore de sonder mon esprit pour rechercher une trace... Peut-être que ça sera suffisant pour vous convaincre, je ne sais pas. »

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-"Est-ce surprenant pour toi ? L'attitude des membres de ce Conseil face à une révélation de la sorte t'étonnes, Chevalier ?"

Le ton employait par Gabriel n'était pas celui de la remontrance, mais du raisonnement. Il voulait que Joclad raisonne, et cela peut-être de la même façon qu'Ilia aurait pu le faire à l'époque. Car le Conseil était composé de Maitres aux personnalités diverses, et il était donc évident à l'esprit du sang-mêlé que les opinions sur les Fantômes puissent diverger.

-"L'avis que Maitre Brock amène, et qui serait partagé par de nombreux Maitres, est clairement un avis raisonnable. Le Conseil peut-il se permettre, selon toi, de croire que l'Initié qui vient de sortir de cette pièce est capable d'atteindre un état de concentration que bien des Maitres, avec plus de pratique et d'expérience, et même de sagesse, n'atteigne jamais ?"

Maitre Brock s'était peut-être emporté, mais le passé qu'il avait en commun avec l'initié permettait de le comprendre. Un passé dont le Chevalier n'avait probablement pas connaissance. Mais cela n'expliquait pas, ou plutôt ne permettait pas au Chevalier de remettre en question l'opinion d'un Maitre du Conseil.

-"De plus, tu as choisi par le passé la voie des Gardiens, Chevalier Draayi. Une vois d'ordinaire plus liée à la science du combat qu'à l'étude de la Force. Si moi, personnellement, je pourrais admettre la chose que tu exposes, tes propres prédispositions ne permettent pas d'ordinaire de tendre vers cette finalité."

Comprenait-il maintenant ? Le Conseil, comme toujours, se devait d'avoir une vue d'ensemble. Et il ne pouvait se permettre, en des temps pareils, d'avérer un fait comme celui de l'existence de Fantôme de Force. Cela ne voulait pourtant pas dire que le fait était faux, mais la vérité, que le Chevalier n'apprendrait pas aujourd'hui était que les apparitions de la sorte était étudié par qui de droit, afin d'en comprendre réellement l'essence, et les cotés.

La bonne foi de Joclad se lisait dans la proposition qu'il lança, quand à le sonder. Mais en réponse, Gabriel ferma les yeux puis pivota sa tête de gauche à droite, lentement.

-"Tu n'as pas croiser un Sith, Joclad. Si tu croises la route d'un serviteur sombre, ce passage laisse une trace effectivement. Une trace que chaque membre ici peut reconnaitre, car nous la connaissons. Mais un fantôme, quelle trace cela laisse ? Quelle part identifiable ? Est-ce que ça laisse seulement une trace ?"

Pour autant, le Conseil pouvait lire dans le Corellien. Sonder son esprit, comme il le disait si bien, pour savoir s'il mentait, mais mentait-il ? Aucune chance, car qui mentirait en proposant pareille solution. Mais une autre chose, un autre proverbe pouvait tirer son sens dans cette situation ; "Un fou voit ce qu'il voit". Cela ne voulait pas dire que Joclad était fou, mais surtout qu'il était évident de son intime conviction que ce qu'il avait connu était avérée. Et donc sonder son esprit n'aurait rien amener de plus.

-"Et ..."

~ Gabriel ~

Un frisson parcourut l'échine du Maitre, alors qu'il entendait cette voix. L'impression était la même que lorsqu'il s'était entrainé toute une nuit avec Alyria il y a quelque temps. Et sa vision se faisant plus attentive, il ne put que rester stoïque face à ce qu'il voyait. Légèrement en retrait de Joclad, lui souriant, c'était l'image d'Ilia qu'il voyait. Elle était simplement là, tenant dans une main une pierre qui brillait, de manière légèrement bleuté, à la limite du blanc. Et souriant, elle porta la main sur l'épaule de celui qui avait été jadis son padawan, avant de disparaître comme dans une brise.

-"Maitre Fyelën ?"

La voix du Nautolan tira le Maitre de sa transe, comme si on venait de l'aggripper alors qu'il était immergé pour le remonter brutalement. Etait-ce réel ? Ce qu'il venait de voir, était-ce réel ou simplement le fruit de son imagination ? Pour autant, le Maitre ne répondit pas. Et cela pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que le Grand Maitre dise :

-"Maitre Fyelën, tout va bien ?"

Le Jedi tourna son regard vers le vieil homme, comme pour répondre dans un silence complet. Et prenant une profonde inspiration, Gabriel regarda Joclad :

-"Je sais que... tu possèdes depuis ton enfance une pierre."

Devait-il réellement se lancer dans ce genre de discussion ? Il ne le savait pas réellement, et si sa main n'était pas sur son accoudoir, les tremblements qu'elle présenterait serait significatif de la réponse qu'il avait tenté de transmettre juste avant à Saï Don.

-"Je... J'aimerais... Que ce sujet soit remis."

Au moins sur les Fantômes de Force, il parlait.
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« Moi pas. »

Ma voix était un peu plus faible qu’à l’accoutumée, ce qui fit que l’on tendait l’oreille pour l’entendre et qu’on évitait de l’interrompre. Par ailleurs, dans cette partie risible de ping-pong argumentaire, j’étais parmi les plus impliqué et donc de ceux à qui on laissait le privilège de la parole.

« Qui sommes-nous pour juger de ce que la Force peut ou non conférer à un Jedi ? Nous pouvons l’étudier des siècles, elle ne cessera pour autant jamais de nous surprendre.
Nous pourrions être sceptiques, oui, mais considérons la logique des choses : Joclad nous dit qu’il est allé sur Tython.
»

Je laissais planer un temps le retour à cette réalité-là : Tython ! Malgré cette évocation miraculeuse, je gardais une parole métallique, morne et sans la moindre espèce d’émotion, sinonla traduction audible de mon trouble physique.

« Nous ne savons si c’est vrai, mais je ne vois pas pourquoi il nous mentirait, d’autant qu’il doit pouvoir aisément prouver une telle affirmation.. Tython. La demeure de naissance de notre ordre.. »

Je toussais quelque peu, reprenant mon souffle avec peine.

« Là ou sont nés les Jedi, et ou nous n’avons pas posé le pied depuis dix-mille ans. Une planète qui nous a été cachée par la Force elle-même jusqu’à ce que nous soyons prêts un jour à la retrouver. Joclad s’y est rendu.
Il est vrai que sa condition de Gardien peut le rendre moins réceptif –et j’insiste bien sur la possibilité d’un tel fait. Mais nous faisons face à l’un des seuls être vivant qui a su trouver et se poser sur Tython. Pouvons-nous, dès lors, douter que la Force, dans le cadre de cette mission, l’a guidé ? Et ce pourquoi pas, en utilisant des spectres de Force ?
»


« Sommes-nous à la place qui est la nôtre pour considérer ceux qui se présentent à nous comme étant inférieurs ? L’esprit même du probable inclus l’improbable, et si vous refusez d’ouvrir vos esprits, il est naturel que d’autre soient capables de voir ce que vous refusez de concevoir. Chacun d’entre nous a des qualités et des circonstances que d’autres n’ont pas. Pourquoi Zelonion ? Pourquoi Joclad ? Ce choix est-il improbable ? Oui. Impossible ? Non. Et pourtant vous réagissez comme si.

Ce Chevalier a été adoubé, nous avons, en cela, posé en lui notre confiance, mais dès qu’il arrive avec des nouvelles qui défient le confortable ordre « normal » des choses, nous la lui retirons ? Nous ne l’avons même pas écouté jusqu’au bout, nos réactions et jugement confinent presque au mépris et à la suffisance, que nous condamnions pourtant il y a une minute à peine à propos du Padawan Tianesli.
»

Je marquais une courte pause, encore une fois. J’aurai aimé n’avoir plus rien à dire après ma dernière tirade, mais là… C’était grotesque. J’avais en tête un jeune padawan qui avait posé des théories dérangeantes, et avait refusé de se rétracter. Lui aussi, espérant être constructif, s’était opposé au Conseil. Et aujourd’hui, parce que quelqu’un l’avait écouté, il était membre de ce même Conseil. Je refusais d’infliger à quelqu’un ce traitement que j’avais longtemps considéré comme étant issus d’un obscurantisme assumé, un amour aveugle de la tradition..

« Un doute raisonnable, voilà ce que nous avons, et nous le considérons presque comme une négative certitude, pourtant. Oser proférer ici, dans notre Conseil, là où nous travaillons tous à l’excellence des Jedi, que les « Prédispositions des Gardiens ne leurs permettent pas d'ordinaire de tendre vers cette finalité » ? Mais qui sommes-nous pour oser dicter la conduite de la Force vis-à-vis des Jedi ? Aucun de nous n’est prédisposé à voir des Esprits de Force ou à Trouver Tython ! Ceci ne dépend que de la Force et de notre volonté à ne pas être aveugle à ses messages !

Joclad se propose de nous laisser lire son esprit.. Mais par la Force, si nous commencions simplement par le laisser terminer son récit ? Nous le laissons avec des propos qui frisent l’insinuation méprisante et insultante en nous basant sur une semi histoire à peine racontée, et en rabaissant des capacités qu’on a pourtant validées en l’adoubant : ce n’est pas suffisant pour baser un jugement : tout autre avis tient de la négligence. Nous nous sommes interrompus pour cadrer un problème disciplinaire, certainement pas parce que nous avions terminé de statuer. Et il est hors de question d’estimer cette séance comme étant satisfaisante alors même que notre Chevalier ici présent n’a pas même pu parler en détail ni de sa découverte, ni de comment il y est parvenu.

Tout ce que nous savons présentement, c’est qu’un esprit de Force l’aurait guidé vers Tython via son lien avec le Padawan Tianesli. Considérant qu’il a réussi à aller la bas, un tel énoncé me semble bien plus probable que l’actuelle conduite de ce Conseil. Pourtant cette dernière est réelle.
Pourquoi mentirait-il ? Et s’il a été abusé, il est également de notre devoir de le découvrir. Cette affaire est trop importante pour être ajournée, les révélations possibles sont capitales. Aussi rappelons-nous au Code et écoutons avec le calme et l’attention que mérite chacun de nos chevaliers. Il mérite plus que le bénéfice du doute. Il a été honnête jusqu’à présent, aussi bien dans ses fautes qu’il nous confesse que dans le récit de son voyage : c’est notre confiance, qu’il mérite. Je ne suis pas là pour dire ce que le Conseil doit ou ne doit pas penser, mais il ne peut pas se permettre d'être sourd ou aveugle, campé sur son opinion par amour simple de la facilité. La Force est infinie, et propose d'infinies possibilités. Même les plus improbable doivent être considérées lorsqu'elles se présentent, avec respect et déférence, quitte à les refuser ensuite. Et si vous voulez évoquer nos tradition et ce que la raison exige, alors la confiance envers nos pairs me semble être la première valeur à invoquer.
»

Je me tournais ensuite vers Gabryel, ce vieil ami.. Il savait que ce lien ne pouvait m’empêcher de faire mon devoir, et que je n’avais de pitié pour personne, car la pitié était la faiblesse de l’âme là où la compassion restait une force.

« Il est absolument illogique et contreproductif d’arrêter tout un Conseil sur le trouble d’un seul alors même que nous statuons sur le récit d’une personne qui elle-même se porte bien. Je suis navré, maître Fyelën, nous avons tous des raisons d’être dérangés par ce qui se passe en ce moment, ce n’est pas pour autant qu’il faut refuser d’y faire face, si ce fantôme de Force doit être évoqué, il le sera. Et si j’ai bien compris il doit l’être dans la mesure où il est le vecteur conducteur qui les a menés vers Tython. Ce récit doit être écouté sans tabou ni jugement. C’est notre devoir. »

Et moi, alors ? Je me suis présenté au Conseil qui devait juger mon neveu et mon padawan.. J’aurai dû fuir cette confrontation et emmener le Conseil dans ma fuite en demandant des reports d’audience par un détail dans leur histoire ? Le temps passe et les événements se succèdent. Que ce soit parce que cette nouvelle est capitale comme parce que le report demandé n’est en rien justifié, il était exclus à mon sens de différer et d’accumuler du retard. Pouvait-on dire que l’on confondait vitesse et précipitation ? Se précipitaient ceux qui jugeaient avant même de tout savoir. C’est seulement après qu’on ait pu faire acte de tout ce qu’on avait à nous dire que j’exprimerai un avis, une requête ou un blâme. Pas avant.

« Nous vous écoutons, Chevalier, il sera donc inutile d’affuter votre langue : vous avez toute notre attention. Tachez néanmoins de ne pas oublier ou vous êtes et à qui vous parlez. »

Mon œil sévère était revenu sur Joclad. Défier l'avis du Conseil était une chose. Le dernier à lui avoir manqué de respect, en revanche, faisait ses valises pour Tanaab.

Invité
Anonymous


« Non, Maitre Fyelën. »

Mon ton était clame, et je parlais distinctement. Je ne m’attendais pas à ce que le Conseil puisse me croire sur parole quant au fait qu’Ilia m’était apparue à plusieurs reprises pour me guider, et m’inciter à m’ouvrir à la Force, à penser avec logique et pragmatisme. Cependant, je n’avais pas pensé que l’opposition puisse t’être à ce point véhément à mon égard. Je me retrouvais seul face à eux, à devoir me justifier alors que Zélonion était désormais partit. Je me demandais ce qu’il allait bien advenir de moi après cette séance. Allait-il finir par comprendre ? Allait-il me croire ? Ou bien allait-il me demander de remettre mon sabre pour rejoindre le Kuati sur Tanaab ? Et en parlant de Zélonion, justement….

« Ici aussi, Maitre, la réponse est non bien que j’ai des raisons qui me laissent à penser que l’Initié Tianesli a pu bénéficier d’une situation favorable aux visions qu’il dit avoir eu. Nous étions sur Tython, je vous rappelle… »

Je restais calme, bien que guère serein. Pour la première fois depuis des mois voire même des années, j’avais ce sentiment qui ressurgissait : j’avais peur. Peur que le Conseil ne me prenne pour un dégénéré, ou ne finisse par croire que mon esprit a été abusé par une quelconque personne malveillante. Je respirais lentement, soupirant longuement pour tenter de calmer les tremblements qui semblaient vouloir surgir. Je devais rester calme. Mais comment rester calme, alors que l’on vient vous poignarder d’une remarque désobligeante non pas à l’égard de ma seule personne, mais bien de l’ensemble des Jedi ayant choisi de protéger les populations et les intérêts de l’Ordre Jedi en tant que Gardien ? Je n’étais certes pas aussi appliqué et capable dans l’utilisation et la compréhension de la Force que je ne l’étais au maniement du sabre laser, mais cela légitimait-il le fait qu’étant un adepte de l’arme Jedi, je ne puisse pas comprendre les appels de la Force Unificatrice comme un Consulaire pourrait le faire ? Je secouais la tête, mon regard s’assombrissant devant pareille remarque. Je préférais ne rien dire, pour ne pas retourner définitivement l’assemblée contre moi. Je devais rester calme, une fois de plus.

Je préférais me concentrer sur la suite, et sur la remarque de Maitre Fyelën à propos de ma proposition. Je restais perplexe, et je devais avouer mon manque de connaissance sur le sujet. Pourtant, je continuais de penser que ma solution pouvait être la bonne, ou tout du moins, pouvait nous mener sur une résolution de ce mystère qui entourait les fantômes de Force. J’étais sincère, et certain qu’il était possible de discerner un certain contact, une réaction de mon esprit à une situation inattendue comme celle-ci. J’eu voulu rétorquer pour préciser mes propos. Mais une sensation étrange, suivit d’un frisson m’immobilisa, alors que je tournais mon attention par-delà mon épaule comme pour chercher quelque chose, ou quelqu’un. Pourtant, il n’y avait rien. Je restais quelque peu dubitatif, alors que je voyais Maitre Fyelën soudainement perturbé. Avait-il vu quelque chose ? Avait-il senti quelque chose que les autres n’avaient pu voir à la vue de leur réaction ?

D’ailleurs, pourquoi Maitre Don n’avait toujours rien dis ou presque, lui qui était toujours le premier à poser les questions ? Cette séance était vraiment des plus étranges… Alors lorsque Léonard finit par prendre la parole pour venir contredire l’ensemble de l’assemblée, je me retirais légèrement de quelques pas, comme pour cherche à me mettre en dehors de ce qui semblait être le début d’un débat qui allait rapidement me dépasser. Enfin, il replaçait la chose dans son contexte : Tython. Enfin, il venait signaler à tout le monde que tout mon périple ne se résumait pas à une simple apparition de la Force Unificatrice. Et j’avais des preuves pour étayer tout cela ! Mais avant toute chose, j’écoutais avec attention le discours de mon mentor, celui qui m’avait ouvert l’esprit pour que je me plonge plus profondément dans la philosophie, l’écoute et l’interprétation de la Force et de ses interventions. Un peu comme avec sa comparaison de mon esprit endommagé et ce moteur défectueux, après mon retour de l’Atramentar. Il prenait ma défense, comme il l’avait déjà prise avant. Mais pourtant, je ne l’avais jamais vu s’emporter de la sorte dans ses convictions ; Et au final, j réalisais que ma première impression était sans doute fausse ; Il avait gardé une certaine confiance en moi, en ma capacité à prendre une décision, à agir. Il n’en oubliait cependant pas de m’avertir à mon tour, relevant le fait que je m’étais clairement emporté la dernière fois. Je le retrouvais enfin, le Tianesli !

« Oui Maitre Tianesli… Je vous prie, Maitres, de bien vouloir pardonner mon insolence. Je pense qu’il est inutile de s’emporter dans un débat qui ne se pose que sur la forme et non sur le fond de ce périple qui nous a menés, comme Maitre Tianesli l’a répété, sur Tython… »

Je gardais ce ton calme que j’avais utilisé précédemment, sortant de ma poche le bloc de données que j’avais utilisé pour archiver une bonne partie des enregistrements effectués. Puis je reprenais doucement mon explication.

« Lors de notre périple, nous avons récupéré plusieurs artefacts et autres reliques, dont ce qui s’apparente à un holocron, bien que la conception semble différente… Nous n’y avons pas touché par mesure de sécurité. Ne sachant pas ce qu’il contient, j’ai préféré le remettre en mains propre aux archivistes du Temple. Mais reprenons le récit là où je l’ai laissé…

Après avoir étudié plus attentivement la carte. Après avoir ouvert mon esprit à ce que me disait la Force, j’ai compris qu’il y avait quelque chose entre Zélonion et moi… Un lien que j’estimais faible, très faible à ce moment. J’ai finis par saisir que j’avais peut-être quelque chose à faire, un rôle à jouer en ce qui concerne l’Initié Tianesli. Peut-être que c’était à moi de l’aider à soigner certains de ces maux, qui l’ont incité à fuguer et à refuser tout monitorat. J’avais besoin de comprendre…

Je l’ai donc écouté. Il m’a vaguement expliqué ce qu’il s’est passé avec une certaine Hélène, par le passé, tout en appuyant qu’il avait besoin de retrouver quelque chose, sur Tython. Il avait besoin d’aide, et le ramener au Temple n’aurait fait que balayer ces derniers espoirs. La suite fut moins glorieuse. Je ne sais pas réellement pourquoi je ne vous ai pas prévenus, Maitres. Sans doute craignais-je que le Conseil ne m’empêche de faire ce que me semblait juste…

Nous avons emprunté un vaisseau de l’Explocorps car nous avions besoin d’un ordinateur de navigation capable de corriger les erreurs de la carte liées aux dérives des corps célestes de la galaxie. »


Je passais sur la conséquence directe de cette action : la nécessité d’avoir un individu capable de piloter et connaissant les risques lié au centre galactique, c’est-à-dire un membre de l’Explocorps. Ici, en l’occurrence, il s’agissait de Johun, un ami et collègue d’enfance. Mais bref. Je reculais, laissant apparaitre l’holoprojecteur qui se trouvait au centre de la pièce, ce dernier jaillissant lentement du sol. Je déposais le bloc de données dessus, m’apprêtant à débuter ce qui ressemblait clairement à un compte rendu…

« Nous avons eu du mal à nous rapprocher et à suivre les chemins indiqués par la carte. Nous avons dû faire énormément de détour et subir les effets de la gravité et des tempêtes de Force. Si bien que nous finîmes par nous retrouver propulser dans le système que nous avions longtemps cherché, et cela sans vraiment savoir comment. Etait-ce une intervention de la Force ? je n’irais pas jusqu’à cet extrême… Le fait est que nous avons fini par nous écraser sans pour autant trop endommager le vaisseau. Nous étions bloqués le temps que nous réparions l’appareil, ce qui allait nous prendre du temps, beaucoup de temps… C’est pourquoi nous avons décidé d’explorer les environs. J’ai volontairement choisi d’enregistrer cette partie de notre périple, pour pouvoir appuyer mes propos aujourd’hui… »

D’un geste de la main, je laissais apparaître la projection holographique de la petite sonde qui nous avait accompagnés durant notre voyage à la surface de Tython. On pouvait nous voir marcher et nous arrêter pour étudier la faune et la flore, ou tout simplement reconnaître le terrain pour s’assurer que le terrain sur lequel nous avions établi notre campement de fortune était sécurisé. Puis, les images s’enchainaient avec ce qui était les vestiges d’un vieux temple, ou tout simplement une bâtisse d’un autre temps. Il ne restait que la dalle recouverte de végétation, tout comme certains murs. Je restais silencieux, laissant ma propre voix issue de l’enregistrement commenter les scènes pour moi. J’immobilisais cependant la projection sur l’image d’une inscription présente sur les quelques pierres d’un des quart de mur encore debout, avant de prendre la parole.

« Nous avons trouvé de nombreuses inscriptions de la sorte. Que ce soit sur les murs ou bien sur les quelques artefacts que nous avons pu récupérer. C’est aussi à partir de cet instant que nous avons réalisé que notre présence sur Tython n’était pas la bienvenue. Nous avons commencé à être agressés de plus en plus régulièrement par la faune, et les conditions climatologiques ont fini par se détériorer. Et cela pouvait se ressentir dans la Force… »

Je marquais une pause, avant de présenter d’autres enregistrements pour expliciter mes propos. Et notamment certains affrontements avec la faune des environs qui, il faut l’admettre, nous avait mis en difficulté. Mais au-delà du récit de nos évènements, j’essayais de leur faire réaliser qu’il y avait bien une connexion entre Zélonion et moi. On pouvait clairement voir notre synchronisation lorsque nous nous défendions. C’était sans doute là que le lien se faisait le plus sentir. En réalité, c’est également en ces instants que je l’avais moi-même ressenti.

« Nous avons finis par trouver ce que Zélonion recherchait. Ce Nexus de Force dont il vous a parlé. Hélas, comme vous pouvez le voir, lorsque nous nous sommes approchés, la sonde a tout simplement cessé de fonctionner. La Force était extrêmement puissante, et lumineuse. C’était éblouissant. C’était également dangereux. Le Nexus voulait nous aspirer, et j’ai dû nous forcer à reculer…. »

Je continuais mon récit, et cela jusqu’au moment où Zélonion venait récupérer le dit holocron. Je n’hésitais pas à mettre en valeur son comportement, bien différent de celui qu’il avait eu il y a peu de temps, devant Maitre Brock. Et finalement, je prenais le temps de conclure.

« L’Initié Tianesli a trouvé cette lance dans les ruines de ce qui semblait être une ancienne arêne d’entrainement. Nous avons également finit par partir, lorsque le vaisseau fut opérationnel. Rester sur Tython devenait dangereux. Mais notre quête ne s’est pas arrêter là. Nous somme allé sur une autre planète du système… Nous avons écouté la Force, elle nous guidait là-bas…

Mais avant d’aller plus loin, je pense qu’il est nécessaire d’éclaircir certains propos. Je ne suis pas un adepte de ce genre de discours, mais j’espère avoir été assez explicite. Si ce n’est pas le cas, je vous prie de m’en excuser, Maitres… »


Oui. Toute cette présentation n’était guère structurée à mes yeux. Mais j’étais décontenancé par la tournure des évènements. Tout était dans le camp du Conseil à présent, et j’étais ouvert à toutes les suggestions, ou questions…


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