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La force d'un Jedi n'est pas seulement son sabre laser



Les bas-fonds de Nar Shaddaa étaient un véritable paradis pour les brigands et escrocs en tout genre. Peu d'honnêtes gens prenaient le risque d'y circuler. Néanmoins, pour qui savait à qui et où s'adresser, l'endroit était incontournable. Les échoppes affichaient des prix bien trop élevés, mais ici-bas tout se marchandait, du plus petit composant, aux pièces les plus massives...


- Kava che copah ? (Combien pour ça ?)

- Hunto Trugut. (Dix Trugut)

- Jujumon creeda ? Nobata. (Cent crédits ? Non.)

- Fwanna Trugut. (Quatre Trugut)

- Duba. (Trois)

- Hum... Eniki. (Hum... Ok)


L'affaire était conclue. L'argent changea de mains et le nouvel acquéreur s'éloigna bien vite de l'échoppe du marchand Hutt. Satisfait de son achat, Kliff avait le sourire aux lèvres. Ce petit composant qu'il possédait était une sorte de stabilisateur destiné à son sabre laser. Ainsi modifié, sans arme gagnerait en vitesse et en souplesse. Pour un adepte du Soresu et du Djem So tel que lui, ce détail avait de l'importance. Réajustant son capuchon, il s'enfonça plus profondément encore dans la capitale de Nar Shaddaa. Repoussant les avances de créatures parfois humaines, parfois autre-chose, il traversa le quartier le plus encombré avec difficulté. Il dut repousser de nombreuses mains qui frôlèrent son sabre laser qui pointait de temps à autre son nez hors de sa bure. Enfin libéré de l'oppression par la découverte d'une ruelle, il s'y engouffra pour parvenir à une nouvelle rue commerçante. Les bas-fonds de Nar Shaddaa étaient un...


... Des pièces de vaisseaux étaient même parfois négociées. Leur origine était très incertaine pour la plupart. Néanmoins, quelques signes ne trompaient pas, comme cette triple rayure sur un moteur qui indiquait sa provenance : Kamino. Ne pouvant résister plus longtemps à l'envie de démonter son sabre et d'y adjoindre sa nouvelle acquisition, le Jedi s'enfonça dans une ruelle déserte. Après avoir vérifié qu'il était bien seul, il dévissa la base de son arme. Ressemblant davantage à un tube d'acier sculpté irrégulièrement, le sabre laser de Kliff était cependant un modèle de complexité de par son organisation interne. Sa cellule d'énergie au datium était entourée d'une bobine de fil afin d'augmenter son rendement. Son cristal viridien était massif et disposait d'une taille parfaite, tout comme ses cristaux de mise au point ajustés au nanomètre grâce à de petites pointes métalliques. Un seul variateur avait été installé et contrôlait la puissance de la lame. La lentille d'Ossus assurait une stabilité sans égale à la lame, tandis que son émetteur permettait lui de parer avec plus d'aisance les tirs de blasters et les lames ennemies. Le petit stabilisateur irait tout droit se fixer entre la chambre des cristaux et le canal énergétique de la lame, afin d'équilibrer le poids du sabre. Kliff entreprit de déloger ses cristaux de mise au point afin de fixer le stabilisateur. C'est à cet instant qu'il sentit une présence juste derrière lui. Fourrant les cristaux dans sa poche et revissant à la va-vite son sabre, il se retourna pour faire face à un homme en armure pointant un blaster dans sa direction. Kliff voulut utiliser la Force contre ce dernier, mais son ennemi le dissuada de tout mouvement :

- Holà, doucement. Pas de tentatives inconsidérées, nous sommes plusieurs.

Kliff leva la tête pour constater la présence de plusieurs ombres sur les toits surplombant la ruelle. Ne se laissant pas impressionner, le Jedi engagea la conversation :

- Puis-je faire quelque-chose pour vous messieurs ?

- Oh. Moi qui regrettait de vous déranger, mais si vous insistez, mes hommes et moi sommes à la recherche de dons pour notre noble organisation. Si vous pouviez donc faire un beau geste et nous remettre tous vos crédits, il ne nous resterait plus qu'à nous retirer en vous souhaitant une bonne soirée.

Kliff plongea sa main dans sa bure afin de s'exécuter. L'argent n'était pas un problème pour lui et la diplomatie prévalait sur la violence. Son sabre n'était de toute façon pas en état de marcher. Retirant les crédits de sa poche, il laissa entrevoir sans le vouloir la poignée de son sabre. Un des hommes sur les toits le remarqua et en informa instantanément son chef :

- Chef attention, c'est un Jedi !

- Quoi ?!!

Kliff profita de la diversion pour repousser son agresseur avec la Force, l'envoyant valser plus loin. Instantanément, des tirs de blasters commencèrent à pleuvoir. Le Chevalier Jedi s'enfuit à toute jambe et s'enfonça plus profondément dans la ruelle. Poursuivit depuis les toits par ses agresseurs, il envoya dans leur direction tout ce qui passait à sa portée. Deux brigands se virent ainsi fauchés par un panneau publicitaire et un petit générateur hors d'usage. La course-poursuite s'intensifia lorsque de nouveaux malandrins arrivèrent face au Chevalier Jedi. Se propulsant en l'air avec la Force, il prit successivement appui entre les deux parois jusqu'à se hisser jusqu'aux toits. Sortant son sabre laser, il entreprit de replacer les cristaux de mise au point. Sa course effrénée et les tirs de blasters ne lui facilitèrent pas la tâche, mais il parvint enfin à ses fins. Prêt à activer son sabre, Kliff se retourna pour se rendre compte qu'une roquette venait tout juste d'être tirée dans sa direction. Le Jedi sauta pour esquiver l'engin, mais du souffrir du souffle de l'explosion, qui lui ôta son sabre des mains. Ce dernier atterri sur le crâne d'une jeune femme qui traversait la rue en contre-bas. Une nouvelle roquette fut tirée et Kliff se jeta dans le vide en direction de la rue où était tombé son sabre. La roquette explosa sur le bord du toit au même moment et propulsa dans le vide des débris. Arrivant au sol au niveau de la demoiselle. Kliff dirigea ses deux mains vers le ciel et ralenti la chute des morceaux d'aciers qui se dirigeaient vers lui, mais aussi vers d'autres êtres innocents parcourant la rue. Il les stoppa juste au dessus de lui. Les hommes de l'ombre arrivèrent alors au bord du toit et recommencèrent à tirer. La rue se vida progressivement de ses badauds et il ne resta bientôt plus que le Jedi et la jeune gemme. Kliff maintint les plaques métalliques au-dessus de lui afin de les protéger. Tournant la tête, il se décida à engager la conversation :

- Mademoiselle, veuillez me pardonner pour le dérangement. Pourrais-je vous demander de vous déplacer vers quelques recoins plus sûr ?

Le regard que la jeune femme lui lança lui fit presque regretter d'avoir ouvert la bouche. Puis il remarqua son sabre laser qui gisait dans sa main.

- Mais, il s'agit là de mon sabre laser !


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S’il y avait bien un endroit que Siobhan détestait le plus au monde, c’était Nar Shaddaa, et plus particulièrement ses bas-fonds. Elle haïssait que plus tout d’avoir à y mettre les pieds. La raison en était simple. Ce n’était pas la misère des quartiers ou même le danger certain que représentait les criminels en tout genre qui y pullulaient, non. C’était seulement le fait que cela lui rappelait son enfance, à l’époque où elle n’était rien du tout sinon une gamine parmi tant d’autres, et où chaque journée passée ici était une lutte de tout les instants pour survivre, pour avoir une chance de passer entre les mailles du filet de la violence et de la pauvreté, ce qu’elle avait réussi à faire finalement. Elle était loin derrière elle, cette époque où elle n’était pas certaine de pouvoir manger dans la journée, où on la considérait comme quantité négligeable, où elle n’avait aucun moyen de se tirer de cet endroit. Les choses étaient différentes à présent, très différentes. Malgré tout, elle n’aimait pas se rappeler d’où elle venait. Nar Shaddaa lui était devenu insupportable, symbole d’une mauvaise époque pour elle qu’elle aurait volontiers piétiné jusqu’à ce qu’il n’en reste rien de reconnaissable.

De ce fait, dire qu’elle était passablement de mauvaise humeur en cet instant était un euphémisme, comme allait le découvrir la personne à qui on lui avait demandé de rendre visite. Les bas-fonds, elle les connaissent encore par cœur, c’était donc d’un pas rapide et souple qu’elle traversait ce dangereux dédale, pour finalement se planter devant un boui-boui plutôt quelconque en apparence. On lui faisait perdre son temps en la faisant venir ici, c’était l’impression qu’elle en avait, aussi allait-elle en profiter pour s’amuser un peu… Bien en évidence, devant une échoppe tenue par un Snivvien, elle attendit, le fixant de son regard pâle à travers la vitrine. L’inévitable finit par se produire, ce dernier croisa le regard de la jeune femme et fut comme saisi d’un hoquet de stupeur. Il n’en fallut pas plus à l’humaine pour lui retourner un sourire carnassier et pénétrer en trombe dans la boutique, repoussant violemment la porte branlante d’un coup de pied qui manqua de s’écrouler pour de bon.

- Siobhan, ma belle ! Mais que fais-tu là, je croyais que tu ne travaillais plus dans ce secteur…

Le Snivvien avait beau tenter de sauver les apparences, il n’en menait pas large. Son ton n’était pas assuré, et on voyait à sa gestuelle qu’il commençait à paniquer rien qu’à la voir ici.

- C’est un… négociateur que j’attends, vois-tu ? C’est toi qui l’as déposé, je présume, puisque tu es là. Il va bientôt arriver ?

Sans lui répondre, elle s’avança dans sa direction d’un pas lent, sûre d’elle, et lui passa un bras sur les épaules avant de se pencher vers lui comme lui murmurer un secret, avec un léger sourire.

- Mais c’est moi ton négociateur, Jared…

Siobhan, négocier, quelle blague ! Ses employeurs la connaissait bien, elle ne négociait pas, elle exigeait. Alors lorsqu’ils en venaient à lui demander de voir directement un petit partenaire comme Jared, c’était qu’une première ligne venait d’être franchie, et pas une bonne. Sans se soucier de recevoir une éventuelle réponse qui ne l’intéressait même pas, elle le prit par la nuque pour l’envoyer se cogner violemment la tête contre le comptoir devant eux.

- T’as peut-être la peau dure, mais j’ai de quoi l’attendrir pour te faire couiner comme un Gammoréen qu’on égorge... Tes p’tites revendications de merde, ça commence à monter à la tête de certains, et à la mienne aussi car j’ai pas que ça à foutre de venir te remettre les pendules à l’heure.

Pour illustrer sa définition de « remettre les pendules à l’heure », elle l’arracha au comptoir et lui envoya un impitoyable genou dans l’entrejambe. Puis elle le repoussa contre le mur alors que le malheureux Snivvien était plié en deux, lui envoyant plusieurs coups de pied dans les côtes alors qu’il se laissa tomber au sol.

- Une heure. Si j’reviens et que ta part de marchandise n’est pas prête, tu vas y perdre plus que ce que vaut l’augmentation que tu demandes.

Sans s’attarder d’avantage, elle quitta la boutique en laissant le propriétaire se tortillant au sol et non sans avoir renverser ou casser quelques bricoles dans la boutique au préalable. Il lui manquait un poil de répondant à ce Jared, si ce n’était pas plus, pour que la situation l’occupe plus longtemps que cinq minutes. A peine dehors qu’elle entendit une explosion secouer les toits. En voulant regarder en l’air ce qu’il en était, elle se prit un objet non identifié sur le front, ce qui lui fit proférer un juron qui faiblit sur la fin en découvrant l’objet qui l’avait heurté. Elle n’osait pas croire ce qu’elle voyait… Un sabre laser ? Elle se pencha aussitôt pour le ramasser et le regarder de plus près, mais il n’y avait pas réellement d’erreur possible. Qui pouvait être assez stupide pour laisser échapper ce genre de joujou ?

La réponse sembla directement tomber du ciel encore une fois, lorsqu’une seconde explosion retentit et qu’un homme atterrit non loin d’elle, puis stoppa la chute des débris provoqué par l’explosion. Un Jedi, ici ?

- Maintenant c’est le mien ! Vous n’aviez qu’à rester dans votre temple plutôt que de foutre les pieds dans un endroit qui n’est pas fait pour vous. Non mais qu’est-ce que vous avez foutu pour qu’ils en viennent à sortir les roquettes, ces fils de Chutta ?!

Elle avait haussé le ton et lançait un regard glaçant au Jedi. En même temps, il y avait de quoi se sentir un tantinet à cran en étant ainsi sous le feu de l’ennemi, même protégé par des débris. Surtout qu’elle n’avait rien demandé, ni provoqué qui que ce soit pour une fois ! Les tirs ne faiblissaient pas, mais une demie douzaine brigands un peu plus futés que les autres avaient entrepris de descendre à leur tour du toit pour obstruer un côté de la rue et tirèrent aussitôt sur eux. Siobhan se baissa brusquement en voyant les blasters pointés dans leur direction, puis prit ses jambes à son cou vers la petite ruelle perpendiculaire à la rue où ils se trouvaient. Ces types voulaient la peau de ce Jedi ? Bien qu’ils fassent donc ! Ce n’était pas ses affaires, et si en plus elle gagnait un sympathique sabre laser gratuitement, pourquoi dire non ? Cependant, des bruits de pas précipités, accompagnés de quelques tirs de blaster lui apprirent rapidement qu’elle avait été également prise pour cible par un des malfrats. Qu’importe, elle allait régler le problème de façon définitive…

Faisant brusquement volte-face, elle activa le sabre laser qu’elle tenait toujours en main et abattit la lame sur le gredin, l’entaillant profondément de l’épaule jusqu’au bassin. Le résultat ne se fit pas attendre, l’homme s’effondra dans un cri, inerte, peut-être même déjà mort. Siobhan laissa échapper un sifflement appréciateur tout en désactivant l’arme. C’était comme de couper du beurre, mieux encore ! Pas de doute, elle allait tout de suite l’adopter, ce sabre, du moins après un peu d’entraînement, car c’était autre chose que de jouer du couteau.

Cependant lorsqu’elle voulut reprendre sa fuite, une mauvaise surprise la prit au dépourvu lorsqu’elle se retourna : le canon d’un blaster pointé vers son visage. Deux autres bandits descendirent du toit pour rejoindre leur compagnon et lui barrer la route. Pas besoin de beaucoup de temps d’observation pour comprendre qu’elle était coincée, aussi se contenta-t-elle de fixer froidement l’homme qui la tenait en joue. Et sacrément laid avec ça, une cicatrice lui défigurait tout le long de la figure.

- Tiens donc, mais qu’avons-nous là ? Siobhan Blackway. Et moi qui croyait que tu t’étais envolée pour d’autres cieux à bord de ton épave pour ne plus jamais revenir… Tu fricotes avec les Jedi maintenant ?

La jeune femme se contenta de garder le silence tout en haussant un sourcil. Quoi, elle était censée le connaître, celui-là ? Ah, peut-être bien, tout compte fait. N’était-ce pas justement elle qui l’avait défiguré d’un coup de vibropoing dans une Cantina, il y a bien longtemps ? Oui, c’était bien possible, même si elle ne s’en souvenait plus trop. Peut-être était-ce là un signe du destin pour qu’elle finisse le travail ? Sentant sa main dans laquelle elle tenait le sabre laser la démanger, elle évaluait les risques. Si elle se loupait, ce qui était probable avec un blaster pointé si près d’elle, elle allait y passer. Si elle avait de la chance, il lui faudrait tout de suite se mettre à couvert des deux autres. Et si d’autres lascars se pointaient dans son dos, elle était fichue pour de bon. Peu à peu, la rage commençait à la prendre.

- Tu vas tout de suite me donner cette arme qui n’est pas à toi et avec laquelle tu as abattue notre compagnon.

- Ma foi, pourquoi pas…

Plutôt parier que d’attendre l’inéluctable ! Elle savait à son regard que si elle ne tentait pas sa chance, elle y passerait à coup sûr. Au lieu de poser l’arme dans la main que son agresseur tendait, elle le lança en l’air. Tant pis pour son nouveau joujou, sa vie avait bien plus de valeur à ses yeux en cet instant. Dans un réflexe bien humain, les trois hommes devant elle levèrent automatiquement les yeux en l’air, suivant la trajectoire du sabre. Quelques précieuses secondes, c’était tout ce qu’il lui fallait, et elle profita de leur distraction pour frapper d’une droite bien sentie son agresseur le plus proche. A son poing serré, la lame du vibropoing s’activa et ajouta l’équivalant d’une future nouvelle cicatrice sur le visage du bandit, du moins s’il y survivait une seconde fois. Toutefois ce n’était pas la préoccupation de Siobhan, qui se recula aussitôt pour se mettre à couvert derrière une énorme benne, blaster au poing, un tir lui sifflant près de l’oreille et laissant une brûlure cuisante sur son épaule droite. C’est que c’était loin d’être déjà terminé…
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La force d'un Jedi ne se réduisait pas au maniement d'un sabre laser. La force d'un jedi s'exprimait à travers son expérience,mais surtout à son affinité avec la Force.Tant de possibilités s'offraient à qui pouvait ressentir ce fluide invisible. Faire léviter les choses, voir l'avenir, se camoufler dans la masse. C'était ce tout qui faisait la force d'un Jedi...

- Maintenant c’est le mien ! Vous n’aviez qu’à rester dans votre temple plutôt que de foutre les pieds dans un endroit qui n’est pas fait pour vous. Non mais qu’est-ce que vous avez foutu pour qu’ils en viennent à sortir les roquettes, ces fils de Chutta ?!

Charmant pensa Kliff, toujours occupé à maintenir leur petit groupe en vie. Il dut d'ailleurs redirigé les débris afin d'intercepter une nouvelle roquette qui fit voler en éclat une bonne partie de sa protection improvisée.

- Ma foi, j'ai dus leur causer du tort malgré moi par le passé. Ils semblent ne pas du tout apprécier les Jedis. Si vous vouliez bien me remettre mon arme, je pourrais sans aucun doute mettre un terme à ce conflit.

Pour toute réponse, la jeune femme s'enfuit par une ruelle, alors que des brigands avaient rejoins la rue et ouvrait le feu. Sans hésiter, Kliff propulsa les débris dans leur direction. Il était hors de question qu'il laisse son sabre à cette femme, qui à sa tenue ne devait pas être des plus recommandables. Qui sait ce qu'elle comptait faire avec une telle arme dans les mains. Il s'engagea donc à sa suite dans la ruelle, jusqu'à se retrouver à un croisement. Ne sachant quel chemin emprunter, le Jedi ferma les yeux et inspira profondément. Son esprit vagabonda un instant, à la recherche de sa cible. Le Jedi pouvait ainsi visualiser sans voir tout ce qui l'entourait dans un rayon donné. Il poursuivit sa traque, abandonnant les êtres vivants qui ne l'intéressaient pas, avant de se focaliser brusquement sur sa cible. Instantanément, il ouvrit les yeux et s'élança dans le chemin de gauche. Tendant l'oreille il entendit le son caractéristique d'un sabre laser et craint immédiatement le pire. L'arme Jedi pouvait s'avérer un danger pour ses adversaires autant que pour son utilisateur. Serrant les dents, Kliff accéléra de plus belle. La ruelle était pleines de déchets en tout genre qui ralentissaient le Jedi. Il décida donc de rejoindre les toits, sautant de parois en parois. Ceci fait, il repéra sans mal les tirs de blasters qui retentissaient dans la nuit.

Sa voleuse devait avoir été prise pour cible par les malfrats et devait avoir engagé le combat avec eux. Elle s'était mise dans de beaux draps en s'enfuyant avec son arme. La spécialité de Kliff était le combat au sabre laser, mais le maniement de la Force lui était en revanche moins aisé. Il demeurait tout de même un Jedi capable de nombreux tours de passe-passe.

Apercevant le lieu des combats, Kliff remarqua qu'un objet s'élevait vers le ciel. Il reconnu instantanément son sabre laser. Tendant la main vers l'avant, il tenta de l'attirer à lui, mais la distance les séparant était encore trop importante. Il tourna la tête pour voir que sa voleuse était en grande difficultés, acculée derrière une benne et subissant le feu des malfrats. Arrivé à leur hauteur alors que son sabre retombait, Kliff sauta dans le vide, rattrapa son sabre laser et se réceptionna une main sur le sol en diffusant une vague de Force qui propulsa trois des assaillants contre les parois de la ruelle. Faisant dos au danger et face à la benne, le Chevalier se retourna lentement pour faire face aux malfrats décontenancés.

- Vous avez eu tort de vous en prendre à un Jedi... dit-il en activant la lame de sabre laser.

Les malfrats reculèrent d'un pas avant que leur chef au sol ne les invectives à reprendre l'assaut.

- Rhaaa !!! Tuez-moi ce Jedi, tuez-moi cette sale garce !!! Je veux leur tête !!!

Les malfrats s’exécutèrent et rouvrirent le feu. Kliff brandit son sabre et dévia les tirs tout en reculant lentement pour rejoindre la benne. Son adresse à contrer les tirs était légendaire et quatre blasters ne faisaient pas le poids contre lui. Lors de ses précédentes missions, il avait eu à se défendre face à une bonne cinquantaine de droïdes sentinelles, soutenu il est vrai par des soldats. Néanmoins, le Jedi n'avait souffert d'aucune blessures depuis fort longtemps. Il arriva finalement au niveau de la benne et s'y protégea en désactivant son sabre laser. La voleuse était là, mais semblait blessée.

- Tout va bien ? Vous êtes blessée ?

Kliff voulut se saisir du membre en question pour l'examiner mais se vit promptement repoussé par la jeune femme. Elle avait décidément sale caractère. Le Chevalier Jedi décida donc de mettre les choses au clair.

- Mademoiselle, dois-je vous rappeler la situation dans laquelle vous vous trouvez ? Vous vous êtes rendue coupable du vol d'une arme Jedi qui est un crime aux yeux de la loi et je serais en droit de vous mettre aux arrêts. Bien entendu, je pourrais également vous laisser aux prises avec ces malfrats, pour ma part je n'aurais aucun mal à leur échapper.

Kliff dégaina son sabre en un éclair et dévia un tir de blaster plus précis que les autres qui menaçait leur position.

- En revanche, si nous unissions nos efforts, je suis persuadé que nous pourrions mettre rapidement fin à ce conflit et soigner cette vilaine brûlure.

En signe de détente, le Chevalier tendit une main en direction de la voleuse.

- Nous devons nous replier. La benne ne tiendra pas longtemps si l'envie leur reprend d'utiliser leurs roquettes. Je vais me charger de vous couvrir.




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Trois hommes, dont un à moitié par terre et la tête ensanglantée, ce n’était pas le défi le plus corsé qu’il lui ait été donné de relever pour se sortir vivante d’une situation fâcheuse, loin de là. Seulement si elle n’accélérait pas un peu les choses, leurs autres comparses allaient arriver et à ce moment-là, la situation allait réellement devenir intenable. A moins que ce Jedi ne réussisse à les tenir en respect et à les occuper assez longtemps. Justement, en parlant de Jedi, celui-ci fit son retour à nouveau en grandes pompes, sautant encore une fois des toits et neutralisant les trois malfrats. Pas mal ce petit tour, mais la jeune femme aurait préféré qu’il s’occupe de toute la bande avec laquelle elle l’avait laissé, histoire d’avoir le temps de disparaître.

Siobhan lâcha un juron en entendant l’homme qu’elle avait frappé ordonner sa mort et celle du Jedi. Décidément, il avait la tête dure celui-là ! Elle allait lui coller un bon coup de blaster dans la figure pour finaliser son portrait et le problème serait réglé. Seulement, ce fut lorsqu’elle tenta d’ajuster un tir dans la direction du brigand, les dents serrées à cause de la brûlure, que le Jedi arriva à sa hauteur. Elle repoussa rudement le chevalier lorsque celui-ci s’inquiéta de sa blessure.

- Je me passerai très bien de votre aide !

C’était bien là le genre de chose dont elle avait horreur. Comme si elle n’était pas capable d’évaluer elle-même la gravité de sa brûlure ou de se soigner. Et puis à ses yeux, se soucier de cette blessure maintenant n’était pas une priorité alors qu’ils se trouvaient encore à porté de tir. Mais visiblement, sa réaction n’était pas du goût de tous le monde. Les menaces du Jedi lui arrachèrent un sourire moqueur.

- Quelle putain de mauvaise foi ! Je ne me souviens pas vous avoir arracher votre arme des mains ni vous l’avoir prise à votre ceinture, je l’ai simplement ramassé par terre. C’est quand même pas ma faute si vous ne faîtes pas attention à vos affaires, alors arrêtez vos conneries !

Toutefois, il n’avait pas tord sur le fait qu’échapper à cette bande n’allait pas être une promenade de santé même pour elle qui connaissait bien le quartier. En plus de ça, cela allait lui compliquer la tâche quand il lui faudrait revenir voir Jared d’ici une heure, à moins que le soucis ne soit réglé rapidement, comme le suggérait ce Jedi. Or, que ce soit le fait qu’il ait raison, ou de se faire assister par quelqu’un, qui plus est un Jedi, rien de tout cela ne lui plaisait. Si un regard pouvait tuer, nul doute que le chevalier aurait déjà rendu son dernier souffle. Elle fut tentée un instant de l’envoyer paître, avant de se résoudre peu à peu mais non sans mauvaise volonté. Elle avait bien plus à gagner à accepter de coopérer, comme par exemple se sortir de cet endroit vivante et en un seul morceau, même si son ego allait en prendre un coup.

Ignorant royalement la main que lui tendait son nouveau compagnon de fortune, elle le regardait toujours d’un air revêche, absolument pas ravie de la situation, mais semblant au moins prête à tolérer brièvement l’alliance qu’il lui proposait.

- Il faut s’éloigner de ces ruelles, sinon ils vont encore trouver le moyen de nous barrer la route en passant par les toits. Sauf que si on se replie, comme vous dîtes, on va se retrouver pris entre ces trois-là et leurs copains que vous avez laisser plus loin. Alors on leur passe sur le corps et on se tire droit devant. Ca ne devrait pas être bien difficile pour vous, n’est-ce pas Jedi ?

Elle lui fit signe de les couvrir tous les deux alors qu’elle entreprit de riposter avec son propre blaster. Finalement, les deux hommes encore en état marquèrent un temps d’arrêt, visiblement peu à peu découragés de réussir à les atteindre avec ce Jedi qui jouait habilement du sabre pour parer le moindre tir. Ils finirent par opter eux-mêmes pour un repli stratégique, laissant là leur chef qui leur beuglait de continuer à se battre. Celui-ci, le visage ne ressemblant plus qu’à une large plaie sanglante, n’avait visiblement plus l’esprit très clair, obscurci par la haine pure. Se redressant finalement sur ses jambes, il chercha à charger le chevalier et Siobhan. Allant au-devant du Jedi, Siobhan le cueillit facilement d’une nouvelle droite, tout chancelant qu’il était, lui accolant une nouvelle et vilaine plaie au visage. Celui-ci s’effondra et ne pipa plus mot. S’il trouvait encore le moyen de s’en tirer vivant, nul doute qu’il ne pourrait plus jamais aller quelque part et passer inaperçu. La jeune femme lui aurait bien tirer dessus à bout portant avec son blaster qu’elle avait repris en main afin de s’assurer qu’il ne se relève plus jamais, et sûrement pas pour lui faire subir des représailles, mais elle doutait que je le Jedi lui en laisse l’occasion sans faire d’histoire. Alors elle se contenta de lui coller un coup de pied dans la tête, en se disant qu’il allait bien crever d’une hémorragie avec un peu de chance.

- J’vous arrête tout de suite, ne me dîtes pas que c’était gratuit ce coup-là, il est tout à fait justifié, anticipa-t-elle sur la réaction du Jedi. Maintenant on ferait mieux de décamper avec que les autres arrivent.

Justement, quand on parle du loup… on en voit la meute ! Un bruyant « ILS SONT LA !! » résonna au bout de la ruelle, et plusieurs malandrins s’engagèrent dans celle-ci, slalomant entre les déchets et objets imposants qui l’encombraient. Quelques-uns se situaient toujours sur les toits et gagnaient plus facilement du terrain que leurs collègues à terre.

- On reste pas là !

Sans s’attarder d’avantage, Siobhan s’élança à son tour, esquivant habilement tout ce qui venait à entraver son chemin. Le Jedi n’avait pas intérêt à lambiner, car elle ne l’attendrait pas pour le prendre par la main !
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Les derniers bandits présent sur les toits de manquèrent pas de les rattraper. S'arrêtant pour faire face, il ferma les yeux un instant pour se concentrer. Ressentant la Force en lui, il la dirigea vers ses membres inférieurs. Rouvrant les yeux, il se projeta en avant, arrivant en quelques secondes à la hauteur de leurs poursuivants. Usant de sa vitesse, il renversa le premier grâce à un bon coup de pied dans le ventre. Se saisissant de son blaster il le lança en direction d'un second qui l'ajustait tout en se dirigeant vers le dernier qui ouvrit le feu. Sautant par-dessus lui, Kliff arriva dans son dos, se retourna et frappa un coup sec sur sa nuque, l'assommant. Alors que le second reprenait ses esprits après avoir réceptionné le blaster avec son crâne, Kliff usa de la Force pour lui envoyer sa propre arme qu'il tenait dans les mains sur son crâne. Se redressant, Kliff le regarda tomber au sol, tout comme les autres. Satisfait, il rejoint la voleuse, lui lançant un regard signifiant : "on peut aussi gagner sans tuer".

Dans un sens, la jeune femme n'avait pas tout à fait tort. Elle avait ramassé l'arme et s'était échappée avec, souhaitant se mettre hors de portée des tirs qui l'assaillaient elle et le Chevalier Jedi. Elle pourrait donc se défendre en prétextant la panique, n'ayant pu rendre son arme au Jedi car prise pour cible. La parole d'un Jedi prévalait sur celle d'une voleuse, qui devait probablement être contrebandière ou mercenaire. Néanmoins, ses arguments seraient parfaitement défendables et le Chevalier n'était pas du genre à arrêter à tout bout de champ.

La jeune femme en question semblait réfléchir. Les propos plein de bon sens de Kliff avaient dû faire mouche. Elle avait peu de chance de s'en sortir seule, contrairement au Jedi. Le regard qu'elle lui lança le fit d'ailleurs douter une seconde. La voleuse avait-elle un égo si démesuré ? Heureusement, le Chevalier fut vite rassuré lorsque la jeune femme ouvrit la bouche, comme pour signifier l'acception de cette alliance temporaire :

- Il faut s’éloigner de ces ruelles, sinon ils vont encore trouver le moyen de nous barrer la route en passant par les toits. Sauf que si on se replie, comme vous dîtes, on va se retrouver pris entre ces trois-là et leurs copains que vous avez laisser plus loin. Alors on leur passe sur le corps et on se tire droit devant. Ça ne devrait pas être bien difficile pour vous, n’est-ce pas Jedi ?

Foncer droit devant ? La tactique était audacieuse et pleine de bon sens, malgré les termes un peu cru que la voleuse avait employé. Kliff accepta donc l'idée, non sans émettre quelques conditions :

- Entendu, mais je ne veux pas de morts...

Sortant de sa cachette, il réactiva son sabre et entreprit de couvrir la jeune femme des tirs de blaster qui ne manquèrent pas de la prendre pour cible. Rapidement découragés par son habilité, les deux bandits optèrent pour un repli stratégique, laissant là leur chef. Ce dernier tenta d'ailleurs une ultime offensive qui fut repousser sans mal par la voleuse qui lui écrabouilla littéralement le visage. S'effondra dans un râle, le chef demeura à terre alors que la jeune femme réajustait son vibropoing. Kliff soupira en se raclant la gorge comme pour désapprouver le geste. Il aurait très bien pu le maitriser sans difficultés grâce à la force. Le tempérament de la jeune femme devait probablement expliquer son geste qui se justifia avant qu'il n'ai pu ouvrir la bouche :

- J’vous arrête tout de suite, ne me dîtes pas que c’était gratuit ce coup-là, il est tout à fait justifié... Maintenant on ferait mieux de décamper avec que les autres arrivent.

Cette constatation faites, il suivit la jeune femme qui s'élançait hors de la ruelle, alors que les renforts arrivaient. Malgré les obstacles présent sur le chemin, le Jedi devait bien avouer que cette voleuse se montrait assez agile pour les esquiver. Pourtant, celle-ci ne devait ressentir la Force. Quoique... la chose pouvait s'avérer possible en fin de compte... Remarquant que certains bandits étaient presque sur eux, se mouvant plus facilement sur les toits, il rangea son sabre et entreprit de leur lancer avec la Force quelques projectiles parmi les détritus qu'il trouvait sur son chemin. Certains firent mouche et déséquilibrèrent quelques bandits qui basculèrent dans le vide, retombant lourdement et sombrant dans l'inconscience. Satisfait de son petit tour de passe-passe, le Jedi accéléra de plus belle, rattrapa la jeune femme. Changeant constamment de direction pour semer leurs poursuivants, il durent finalement faire face à un obstacle bien plus grand que les autres : un cul de sac. S'arrêtant tout comme la jeune femme, il hésita à s'en saisir pour sauter jusqu'au toit. Prévoyant la désapprobation catégorique de cette dernière, il se chargea donc en se concentrant de la soulever dans les airs avec la Force, afin de la déposer sur le toit. Pendant ce temps, les bandits avaient repris du chemin et vidaient leurs armes en direction de Kliff. Imperturbable, il déposa la voleuse alors qu'un tir transperçait sa cape. Prenant de l'élan, il sauta pour rejoindre la voleuse :

- Je vous ai manqué ? lui dit-il un sourire en coin avant de repartir de plus belle.......

.....Ne disposant plus de poursuivants sur les toits, Kliff s'employa à les diriger vers un coin densément habité, ou les ruelles ne manquaient pas. Arrivant finalement au bord d'un toit juste au-dessus d'une zone commerçante. Le Chevalier fit signe à la voleuse qu'elle allait devoir consentir à se laisser toucher si ils désiraient rejoindre la terre ferme, a hauteur étant bien trop importante pour une simple mortel. Comme pour la convaincre, il lui fit une offre :

- Si nous rejoignions la terre ferme, je pourrais vous offrir une consommation dans l'un de ces bars. Ce serait bien là la moindre des choses après cette folle course-poursuite et nous pourrons ainsi quitter définitivement les rues.


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Le corps peut être une arme ou un outil à lui seul. Certes, ses qualités en tant qu’arme étaient pour le moins désuètes face aux blasters ou aux vibro-armes. Certains vous diraient même qu’en tant qu’outil, le corps était dépassé lorsqu’on comparait les performances de prothèses destinées à décupler les capacités humaines. Mais pour être agile à souple, pas besoin de ce genre de babioles, le corps était amplement suffisant. Excellant dans ces deux domaines, Siobhan ne ressentait ni peine ni fatigue à se glisser telle une anguille, à se dérober, à passer par-dessus des obstacles encombrants. Rien ne parvenait à ralentir sa course. Par contre elle n’avait absolument aucune idée où elle courrait à cette allure, se concentrant plus sur la course que sur le trajet, obliquant subitement d’une direction à l’autre pour semer les bandits. Le Jedi semblait ne pas trop mal s’en sortir de son côté, la suivant tout le long et les débarrassant même de quelques poursuivants d’après les cris de panique ou de douleur qu’elle put entendre dans son dos.

Seulement voilà, son petit manège prit brutalement fin lorsqu’ils tombèrent tous deux dans une impasse, du moins le crû-t-elle dans un premier temps. Se retournant, déjà prête à faire face à leurs poursuivants, elle en avait presque oublié jusqu’où pouvaient aller les petits tours des Jedis. D’ailleurs, elle n’en savait trop rien en vérité, aussi put-elle ajouter la lévitation d’autrui à leurs capacités. Loin de s’en indigner, elle était agréablement surprise, et même brièvement envieuse, de ce petit tour qui leur permit d’échapper aux dernières canailles qui les pourchassaient. Aaah, si elle aussi elle pouvait faire ce genre de choses bien utiles… Malheureusement, ou heureusement question de point de vue, la nature n’avait pas jugé bon de faire d’elle une personne réceptive à la Force. Et vu son tempérament et sa gâchette facile, c’était peut-être pas plus mal.

« Je vous ai manqué ? »

Le petit sourire en coin et la remarque du Jedi, elle s’en serait bien passée. S’il n’y avait pas eu urgence à profiter de leur bref avantage pour prendre le large et semer définitivement ses maudits bandits, elle lui aurait bien envoyé une pique de son cru. Mais pressée par le temps, l’inspiration lui manqua, aussi se contenta-t-elle de jeter un regard mauvais et un soupir dédaigneux au Jedi avant de le planter là en poursuivant sa course.

Arriva finalement la délivrance : plus de poursuivants sur les talons, et ils approchaient d’une zone commerçante bondée où ils pourraient chacun se fondre dans la masse et disparaître, mettant un terme à ce désagréable épisode. Encore fallait-il descendre du toit où ils étaient perchés… Et à voir l’intention du Jedi, elle se demanda s’il n’y avait pas arnaque.

« Si nous rejoignions la terre ferme, je pourrais vous offrir une consommation dans l’un de ces bars. Ce serait là la moindre des choses après cette folle course-poursuite et nous pourrons quitter définitivement les rues.

- Vous voulez me faire croire que vous ne pouvez pas refaire votre petit tour de lévitation comme tout à l’heure ? Vous vous foutez de ma gueule ? »

Peut-être bien qu’elle n’y connaissait rien en matière de Force, mais elle ne voyait pas l’intérêt de cette manœuvre alors qu’il lui avait démontré qu’il pouvait la faire monter sur un toit rien qu’en le voulant. Pourquoi aurait-ce été différent pour descendre ? Puis une idée machiavélique lui vint à l’esprit... Alors comme ça, monsieur voulait lui payer un verre pour s’excuser des désagréments qu’il lui avait causé ? Touchante attention, elle ne s’y serait pas attendue. Et bien il allait casquer, le Jedi ! Elle commanderait une bouteille d’un alcool fort, le plus cher bien sûr, pour bien lui faire sentir ce que ça coûtait de lui attirer des ennuis. Un léger rictus mauvais qu’elle tenta de réprimer effleura ses lèvres alors qu’elle croisa les bras, geste qui lui arracha un soupir agacé car cela lui tira sur sa brûlure. Dans leur course folle, elle avait presque oublié ce détail, dopée par l’adrénaline.

« Oh et puis peu importe… Allons-y, descendons de là. Et pendant qu’on y est, je ne cracherai pas sur un verre, ouais. »

Ce n’était pas qu’elle ne supportait pas le contact des autres, c’était seulement une question d’espace vital. Quand on travaillait dans un milieu comme le sien, on apprenait vite à se méfier des gens qui voulait y pénétrer, histoire de faire durer sa peau. Pour cette fois, elle y consentait à titre d’exception. Une fois tous deux en bas, ils passèrent devant quelques commerces, fendant la foule, avant qu’elle ne lui désigne d’un signe de tête un établissement à la devanture plutôt quelconque. Elle alla s’attabler dos à un mur, comme elle le faisait partout où elle allait, avec l’entrée en vue, avant de héler l’un des droïdes qui faisaient le service.

« Une bouteille de ce que vous avez de plus cher… Quelque chose de fort, de préférence. »

Alors que le droïde acquiesca, elle lança un sourire canaille au Jedi. Il ne fallait pas le lui dire deux fois lorsqu’on se proposait de lui offrir quelque chose. Si se retrouver à la même table qu’un Jedi pouvait paraître étrange, elle n’en avait cure. Si ça devait jaser à son sujet dans le quartier, voir même lui attirer des ennuis, le mal était déjà fait : avec tout le remue-ménage provoqué, il n’y avait sûrement plus grand monde dans le quartier pour ne pas savoir qu’elle avait combattu et fuit aux côtés d’un Jedi. Ajoutons à cela qu’elle avait encore du temps à tuer avant de songer retourner voir Jared. En apparence plus détendue, elle n’en demeurait pas moins sur ses gardes. S’il y avait peu de chance que leurs poursuivants déboulent ici, elle jetait tout de même de temps en temps quelques regards acérés vers l’entrée en attendant l’arrivée de sa commande.

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Kliff suivit naturellement la jeune femme lorsque celle-ci fendit la foule pour les éloigner encore un peu plus de leurs poursuivants. Attentif, le Chevalier prit soin de ne pas la perdre de vue malgré l'affluence. La population était assez hétéroclite autour d'eux. Ainsi on pouvait trouver au sein de la masse aussi bien des brigands, des petits escrocs, des mendiants, que des négociants peu recommandables et des poivrots, tout cela sans distinction de races. Malgré l'aspect particulièrement repoussant de la zone, Kliff s'y sentait à l'aise. Il était né au sein d'une famille respectable dans une ville qui l'était tout autant, certes. Néanmoins, il avait toujours été attiré par les babioles, le bricolage et tout ce qui s'y rapportait. Les bas-fonds d'une capitale était donc l'endroit idéal pour qu'il trouve son bonheur. Ici bas, tout se trouvait, tout se négociait, toute marchandise était bonne à acheter ou à vendre, qu'elle soit légale ou pas. D'ailleurs, n'avait-il pas acheté une de ses marchandises quelques temps plus tôt ?

Kliff entra dans l'édifice indiqué par la demoiselle en jetant un coup d’œil furtif sur l'enseigne. Ce n'était pas la première fois que le Chevalier descendait dans les bas-quartiers de la capitale de Nar Shaddaa. La plupart des commerces et des bars n'avaient plus aucun secrets pour lui. Néanmoins, ce dernier établissement lui était encore inconnu. C'est donc avec méfiance qu'il passa le pas de porte, esquivant d'un mouvement souple un client plutôt imposant qui en sortait. Une fois à l'intérieur, Kliff alla s'asseoir à une table vide, non loin de la jeune femme qui alla s'adosser à un mur, face à l'entrée. Le Chevalier apprécia d'être enfin assis après cette course-poursuite. D'un naturel posé, il avait dû se résoudre à exécuter quelques acrobaties pour s'en sortir et récupérer son précieux sabre laser. Un peu de repos allait sans aucun doute lui faire du bien. Faisant craquer sa nuque, il entendit la jeune femme interpeller l'un des droïdes serveurs.

- Une bouteille de ce que vous avez de plus cher… Quelque chose de fort, de préférence.

Kliff sourit naturellement. La demoiselle n'avait pas dû apprécier la course-poursuite imprévue à laquelle elle avait participé. Après tout, le Chevalier lui avait apporté des ennuis. Elle pouvait donc bien se permettre d'être rancunière. Le pécule du Chevalier était bien assez suffisant pour acheter . Les Jedis ne gagnaient pas grand-chose mais, Kliff avait rendu visite de nombreuses fois à ses parents pendant ses périodes sans missions. Tous deux artistes, ils avaient fait fortune depuis peu en vendant quelques-unes de leurs œuvres. Leur fils avait donc eu droit à de l'argent de poche qu'il s'était empressé de refuser, avant de le découvrir finalement au milieu des brioches que sa mère lui avait préparé. Le Chevalier possédait donc pas mal d'argent mais, se gardait bien de le montrer. Jetant un œil vers l'entrée, l'intuition lui vint que la course-poursuite était belle et bien terminée. S'enfonçant dans sa banquette, il leva la tête pour répondre au droïde serveur qui s'était approché de lui après avoir pris note de la commande de la jeune femme.

- Un Fruit Fizz pour moi s'il vous plait.

Kliff regarda le droïde partir et s'amusa à énumérer mentalement toutes les pièces qui le composait. Il souligna d'ailleurs l’aberration de lui avoir placé une puce anti-évasion sur la nuque, étant donné que cette série de droïde était docile et fidèle. Le tenancier du bar ne devait pas être une lumière. Délaissant le droïde, Kliff reporta son attention sur la jeune femme. Cette dernière semblait détendue - probablement une tactique pour passer inaperçue - mais, ne cessait de jeter des regards vers l'entrée, craignant sûrement qu'un des poursuivants fasse y irruption. Le Chevalier sourit en coin, avant de s'adresser à la jeune femme

- Ils ne nous trouveront pas ici. dit-il en lui indiquant la place en face de lui Venez donc vous joindre à moi.

Insistant en inclinant la tête avec respect, il attendit avec elle l'arrivée des boissons. Rompant le silence qui s'était installé, il décida de se présenter.

- Nous n'avons pas eu le temps de nous présenter. Kliff Redrich.

Le Chevalier parla plus bas afin que seule la jeune femme puisse l'entendre. Il ne faisait pas bon d'être Jedi sur Nar Shaddaa. Le bougre en avait fait les frais un peu plus tôt. Même s'il ne craignait pas grand-chose, il préférait ne pas déclencher un nouvel incident.

- Chevalier Jedi et Émissaire Diplomate de la République.

Le Chevalier pressenti la remarque acerbe concernant le dernier détail de sa fonction. La diplomatie n'avait pas vraiment été à l'honneur durant cette dernière heure. Malheureusement, le diplomate ne pouvait rien faire fasse à un adversaire déjà prêt à en découdre sans sommation. Surtout quand ce dernier ouvrait les hostilités.

- Vous êtes mademoiselle ?

Kliff attendit patiemment la réponse avant de poursuivre :

- Qu'est ce qui vous amène donc à traiter par ici mademoiselle ? demanda-t-il innocemment si je ne suis pas trop curieux cru-t-il bon de préciser.



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