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Cela faisait désormais trois ans que Leto Vorkosigan avait prit sous son aile un nouveau Padawan, le Nautolan Kalen Nelaru. L'enfant était devenu un adolescent vigoureux et attentif, toujours travailleur et studieux, il avait accompli quelques fulgurantes progressions dans certains domaines. Et tout naturellement, il avait des difficultés dans d'autres, mais globalement, Leto, connu pour son exigence et parfois même sa sévérité exacerbée avait été grandement satisfait. Au cours de ces trois années où se succédèrent missions pacifiques et joutes de haut vols, Leto et Kalen avait accomplit quelques faits d'armes notables sur autant de planètes différentes que Malastare, Nar Shaddaa, Naboo ou encore Coruscant. Leur association faisait de plus en plus parler d'elle comme étant une de plus complémentaires qui soit au sein de l'Ordre Jedi. La formation dont bénéficiait l'apprenti était une des plus abouties qu'un Maître Jedi de son époque pouvait lui offrir, quand bien même il y aurait toujours quelques esprits chafouins pour contredire cet état de fait éclatant de vérité. Vorkosigan commençait peu à peu à regagner l'estime de ses compères, tout du moins de ceux qui lui avait témoigné des doutes quant à ses capacités d'élever un Padawan, et lui-même reprenait confiance en lui. Suite à de nombreuses méditations et à une relecture globale de sa vision de la Force, il avait changé de comportement, de mentalité. Son contact répété avec son Padawan et avec les autres du Temple lui avait donné un nouvel angle d'observation des faits, notamment sur les derniers évènements tragiques ayant eu court dans sa vie. Mais sa nouvelle façon de voir les choses ne faisait pas que des admirateurs. Plus instinctif que jamais, pas forcément irréfléchi mais plus tourné vers le moment présent et les êtres vivants au centre des évènements et des périodes, plutôt que vers les temps eux même et leurs multiples possibilités. Aussi, certaine de ces décisions restaient fortement remises en question par ceux qui ne partageaient pas son mode de pensé.
Aujourd'hui, Leto avait prévu d'emmener Kalen dans la jungle d'Ondéron pour y faire passer une épreuve, parmi une des plus décisives d'un parcours de Padawan bien que pas obligatoire selon les méthodes d'enseignement et selon tout un tas d'autres critères parfaitement malléables par rapport au Padawan en question. Aussi, le fait de soumettre son élève, à peine âgé de 16 ans à ce genre d'épreuve n'était pas bien vu au sein de l'Ordre. Tantôt disait-on que Kalen était trop inexpérimenté, qu'il n'aurait pas les capacités intellectuelles nécessaires à la compréhension d'une telle épreuve et de ce en quoi elle consistait. D'autres fustigeaient la trop grande assurance de Leto envers le jeune Nautolan. Mais en ayant passé assez de temps avec lui pour pouvoir l'affirmer, Leto avait ressenti une connexion particulière avec la Force. Des plus vivaces, cette connexion s'était purifiée au fur et à mesure que le Padawan prenait confiance en lui, bénéficiait de bases stables que le Maitre Jedi lui offrait d'un point de vue émotionnel. Il avait simplifié sciemment ses méthodes de décryptage de la Force, avait établi lui-même des traductions de sensations envoyées par cette dernière pour rendre son interprétation de la Force plus vivante, moins dogmatique et moins péremptoire. Depuis plusieurs années déjà il prônait une vision de la Force moins systématique, qui laissait plus cours à l'instinct et accordait plus d'importance aux êtres à travers qui la Force voyageait et se faisait entendre plutôt qu'aux sensations elles-même. Et il avait senti au plus profond de lui-même qu'il était temps que Kalen prouve sa valeur avec cette épreuve. Là où tant d'autres n'auraient même pas osé envisager de l'amener dans les jungles d'Ondéron pour cela à cet âge. La réussite éventuelle du Nautolan allait conditionner la légitimité de la nouvelle vision de la Force de Vorkosigan. Si il en sortait vainqueur, cela pourrait peut-être un peu plus accréditer ses façons de faire même si faire changer globalement l'Ordre Jedi tout entier à ce propos relevait pour le moment de la douce utopie.

Leto et Kalen était parti relativement tôt le matin, l'endroit qu'ils devaient rejoindre au cœur de la jungle d'Ondéron était assez éloigné, en tout cas beaucoup plus des chemins et sentiers répertoriés sur les holo-cartes républicaines les plus courantes. Au delà même des lieux communs connus des habitants d'Iziz et même parfois de certains Jedi. Dans certains cadres, on ne faisait que murmurer des rumeurs sur le lieux-dit où devait se dérouler l'épreuve, et maintes fois on faisait l’écho de nombreuses bêtes sauvages particulièrement agressives peuplant les jungles de la planète. Ce dernier point primordial, Leto ne l'ignorait pas, et sans pour autant voir cela d'un œil avenant, il se disait que selon la situation, cela pourrait constituer un complément d'épreuve intéressant pour Kalen, dans la mesure du raisonnable. À l'orée de la jungle, le mur verdoyant s'élevant devant les yeux des Jedi contrastait brutalement avec la plénitude des vastes étendues agricoles qui en cette saison étaient bordées de magnifiques nuances d'or et d'ocre selon les plantations qu'on pouvait y trouver. Marquant une courte pause, les deux adeptes de la Force ayant déjà accompli une marche de prêt d'une heure standard, Leto prit refuge des rayons du soleil dans l'ombre du rempart végétal massif et épais. En bordure des arbres, accroupie et passant sa main griffue dans les herbes folles agitées par de petites brises puissamment parfumées de l'oraison forestière, le Maître Jedi s'ouvrait à la Force pour ressentir toute la vivacité de la jungle. En jetant un regard au cœur de la jungle qui lui tendait les bras, il comprit vite que le mur d'arbre n'était vert que de l'extérieur. Entre les feuilles, les troncs, les lianes, les roches et les fleurs, l'obscurité était parfois si dense à l'intérieur de la jungle que même ce soleil étincelant ne parvenait guère à faire respecter son autorité. Regagnant sa position debout, Leto décida enfin d'expliquer la raison de leur venu ici à son apprenti, bien que ce dernier eut était mis au courant de façon très succincte quelques temps auparavant.

« C'est au cœur de cette jungle que tu va être soumis à une nouvelle épreuve, Kalen.

Il s'approcha du Nautolan, croisant son regard dubitatif tandis que sa voix devenait celle d'un précepteur :

Notre objectif sera d'arpenter la jungle, d'y trouver une grotte en son sein et d'y pénétrer. Tu devra y trouver un trésor très particuliers qui te sera indispensable pour devenir un Chevalier Jedi. Cette épreuve est ancestrale et se transmet de génération de Jedi en génération, ce trésor, immuable et intemporel à donné la force nécessaire à bon nombre de Padawan pour devenir de véritable Chevalier.

Puis en se tournant à nouveaux face à la jungle, ses fins sourcils de jais dessinèrent un arc témoignant de sa réflexion. Il conclut :

Mais ce trésor, je ne peux te dire qu'elle apparence il a réellement, car il dépendra de comment tu en fera la découverte. Et malheureusement, je suis tenu de ne pas t'aider dans ta quête, tu devra nous guider seul à travers la jungle, découvrir la caverne, y pénétrer et en prendre possession uniquement par toi-même. »

La fin de son soliloque fut lourd de sens, le timbre de sa voix particulièrement pesante jonglait entre aspect pontifiant, condamnatoire et avisant.

Avant de pénétrer dans la jungle, le Falleen confia à son disciple un petit datapad à peine plus grand que la main, contenant quelques fiches d'informations sommaires sur la faune et la flore des lieux qu'ils s'apprêtaient tout deux à visiter. Ainsi qu'une carte très rudimentaire, affichant grossièrement les sentiers les plus empruntés par les explorateurs, quelques points notables d'ici de-là et à peine plus d'annotation géographique à propos des reliefs.

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Thème d'ambiance

Après avoir traversé pendant quelques temps une surface relativement abordable et plane, revêtue intégralement d'une épaisse végétation très variée, le relief se fit beaucoup plus problématique. Devant les Jedi se dressait une échine de roche haute et tranchant la jungle en deux à perte de vue. Au delà, le terrain était tout aussi escarpé et les arbres et arbustes commençaient eux-même à lutter contre la terre et la pierre pour s'approprier quelques espaces. Leto et Kalen durent progresser dans une faille rocheuse étroite, créée par un séisme il y a bien longtemps. Aux rebords bien découpés, la faille qui faisait traverser une bonne partie de la jungle à l'abri de la roche avait était accessible par un champ d'éboulis boueux partiellement recouverte de mousse verte, marron et grise assez glissante. Le périple des deux Jedi commençait à devenir exigeant physiquement. La faille s'ouvrit un peu au bout de plusieurs centaines de mètres, laissant place à une sorte de creuvasse au sol rocailleux avec des flancs aux sommets desquels trônaient de large rochers que la pluie et le vent avait rendu rond comme le ventre d'un Hutt qui aurait forcé sur le gigot de Bantha braisé. Puis en gravissant une pente pour sortir de cette cuvette naturelle, les deux explorateurs remirent les pieds en plein milieux des fougères, lianes rampantes, ronces et racines fines de la jungle.

L'un derrière l'autre dans la frondaison qui devenait allégrement étouffante à mesure que les deux Jedi mettaient un pied devant l'autre, Kalen devait ouvrir la marche. Écartant les herbes de ses bottes de cuir, repoussant les ronces de son épaisse manche de bure, Leto suivait. Cette disposition ne lui plaisait guère, car non seulement ils étaient obligés de n'être que deux pour explorer les environs sauvages, ce qui en soi n'était pas le pire. Mais aussi et surtout parce que en aucun cas Leto ne pouvait interchanger sa place avec Kalen à intervalles réguliers, afin que l'un guide le duo, tandis que l'autre surveillait les arrières de son compagnon, et inversement. Et si les choses venaient à se compliquer, le Maître devait rester attentif afin de ne pas perdre le sens de l'orientation et se sortir de la jungle aussi vite que possible. Car la sécurité de son Padawan primait avant tout, avant même sa réussite à l'épreuve, probablement. Depuis qu'il s'était profondément enfoui dans la jungle, il n'arrivait plus à discerner précisément certaines sensations dans la Force, pourtant relativement habituelle pour un utilisateur de son niveau. Son regard avait tendance à dévier de son élève, à dériver sur les alentours sans même voir ce sur quoi ses yeux gris se posaient. L'observation était un talent plus qu'utile dans ce genre d'environnement où plus les deux progressaient, plus ils perdaient leur statut de Jedi en échange de celui de vulgaire proie pour bêtes sauvages. De temps en temps, une pulsation dans la Force, aussi immanquable qu'un brasier dans la nuit lui parvenait, obligeant à signaler à son Padawan de se tenir sur ses gardes un peu plus que d'ordinaire pendant un instant. Mais plus la progression se faisait, et se compliquait par ailleurs, plus le lézard humanoïde devenait sinistrement silencieux. Parfois, ils respectaient un tel silence à travers cet espace végétal hostile que plusieurs minutes sans aucun bruit s'égrenaient, comme si les deux explorateurs improvisés étaient enveloppés dans une bulle les coupant littéralement du monde réel. Les bruissements du vent, les cris lointains des animaux, le crissement de leurs bottes sur les cosses de fougères sèches, Leto s'imprégnait de tout et scrutait les ténèbres verdâtres à la recherche d'une lumière. Une lumière symbolique à travers la Force qui lui intimerait dans son périple qu'il n'aurait rien à craindre jusqu'à ce qu'il en soit sortie. Mais jamais la Force ne vint lui murmurer à l'oreille ce doux réconfort psychologique. Les deux Jedi étaient bel et bien guettés par le danger en permanence tant qu'ils resteraient dans la forêt d'Ondéron.
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Après avoir déjà passé 4 ans auprès de son maître, Kalen commençait à bien le connaître, et il savait que ce dernier ne l'emmenait jamais quelque part par hasard. Aussi, quand il lui fit part de cette excursion dans la jungle, le padawan comprit instinctivement que ses capacités de Jedi allaient être sollicitées, voir mises à l'épreuve, d'une manière ou d'une autre. Aussi prit-il la précaution de se coucher relativement tôt, la veille, pour préparer au mieux son corps et son esprit à ce que son maître allait attendre de lui.

Plutôt serein au lever, il prit le temps de prendre un petit déjeuner qui lui permettrait de supporter ce début de journée de la façon la plus optimale possible. Après avoir revêtu sa tenue de padawan, sa bure ainsi que l'équipement adéquat à sa ceinture, Kalen se mit en route vers le point de rendez-vous que Leto et lui s'étaient fixés, puis ils prirent la route ensemble vers une entrée précise de la jungle, à l'orée de plaines et de champs cultivés, à une heure de marche du temple Jedi et de la capitale d'Ondéron, Iziz. Le Nautolan préférait marcher lentement, pour s'économiser le plus possible avant la jungle, qui lui demanderait sans doute davantage d'efforts physiques.

Que l'on soit Jedi ou non, ou tout simplement sportif ou non, et que l'on soit de cet univers ou d'un autre, une heure de marche à pied, ça chauffe plutôt bien les mollets. Kalen ne fut pas mécontent d'apercevoir la jungle, puis que le duo s'arrête à l'entrée. Il s'assit au pied d'un arbre, non loin de son maître, et posa ses mains sur ses genoux relevés, reprenant son souffle tout en écoutant Maître Vorkosigan lui expliquer ce qui allait se passer. Sans réelle surprise, c'était donc bel et bien une épreuve que le padawan Nautolan allait devoir passer. C'était d'ailleurs une épreuve qu'il ne connaissait pas, bien que Leto prétendait que cette épreuve était connue depuis des générations. Il n'eut pas le temps de ruminer sur l'énoncé, car Leto lui tendit un datapad ainsi qu'une carte, qu'il prit poliment. Profitant de la pause, il prit le temps de consulter le datapad, car même s'il avait l'habitude et le réflexe de se renseigner sur les planètes de la galaxie, il ne connaissait pas toute la faune et la flore d'Ondéron par cœur, et une révision était la bienvenue. Parmi toutes les créatures recensées sur le datapad, celle qui marqua le plus son esprit, et dont il se souvenait le mieux, était le Drexl, cette fameuse créature reptilienne ailée originaire de la lune d'Ondéron et qui faisait partie intégrante de l'histoire de la planète parce sa dangerosité, de plus en plus contenue au fil des générations. Certes contenue, mais les deux Jedi n'étaient pas à l'abri d'en croiser un dans la jungle, même si cela faisait un moment que le phénomène reliant les atmosphères d'Ondéron et de sa lune était passé. Le padawan réalisa que l'escapade n'allait pas être une partie de plaisir, aussi allait-il sûrement redoubler de vigilance et de prudence une fois à l'intérieur. Il rendit le datapad à son maître, puis les deux Jedi reprirent la route, s'engouffrant dans cette fameuse jungle.

Sur les premiers kilomètres de marche, Kalen consultait régulièrement sa carte, puis il finit par la replier et se diriger instinctivement après s'être suffisamment bien repéré à son goût sur cette même carte. Il la rangea dans sa bure et continua de mener la marche, suivi de près par son maître. Il venait de constater que le terrain commençait à devenir plus escarpé et difficile d'accès, aussi décidait-il de se libérer les mains pour une éventuelle escalade, ou se rattraper dans une descente. Après avoir traversé la faille rocailleuse, ils parvinrent à une crevasse, qu'ils durent descendre puis remonter grâce à une pente, de l'autre côté. Les muscles étaient mis à rude épreuve, et la sueur commençait à perler sur le front de Kalen. Il avait chaud, et l'humidité de la jungle n'arrangeait rien. De même pour la bure, dont les pans s'accrochaient parfois à un rocher en pointe, ou à la végétation lorsqu'ils eurent finis de traverser la crevasse. C'était éprouvant, mais Kalen faisait en sorte de garder le plus possible son calme et sa concentration. Le plus dur serait sans doute à venir, et de plus, il fallait qu'il reste concentré au cas ou une menace surgirait par surprise. Heureusement, Leto restait aussi à l’affût, et prévenait parfois son padawan d'une présence. Ils s’arrêtèrent plusieurs fois, attendant parfois un bon quart d'heure que la menace passe. Kalen préférait attendre et rester silencieux plutôt que d'avoir à allumer son sabre laser, car les bruits du combat pourraient attirer d'autres prédateurs, sans parler du sang en cas de blessure. Une blessure, en pleine jungle, était d'ailleurs malvenue. Prudence est mère de sûreté. Le padawan ne voulait pas gâcher bêtement son épreuve. Il était déterminé à la passer avec succès, pour prouver de quoi il était capable auprès de l'Ordre Jedi entier. Qui plus est, Kalen détenait la particularité d'avoir un maître Jedi adepte du concept de la Force Vivante, et il avait appris à se concentrer davantage sur ce qui jouait ici et maintenant, sur l'instant présent. Pour un padawan qui faisait de la concentration son credo, c'était une philosophie qui ressemblait à un cadeau tombé du ciel.

C'est ainsi que les deux Jedi purent esquiver les menaces qui pesaient sur eux jusqu'alors. Et enfin, après de longs et fastidieux kilomètres de marche sur les sentiers connus, puis dans l'inconnu, ils touchèrent au but. La végétation se stoppa tout autour d'un grand ravin circulaire recouvert de petites herbes et de fleurs. Sur la paroi centrale de ce ravin, se tenait l'entrée d'une grotte. Posant son pied sur le sommet de la falaise qui surplombait le ravin, Kalen posa son regard fatigué en contrebas, et sourit, heureux qu'ils soient parvenus à destination. Mais son expression soulagée ne resta pas longtemps sur son visage, car il plissa le regard en fixant l'entrée de la grotte. Cette dernière était condamnée par un énorme rocher. Le padawan se tourna vers son maître, dubitatif, pointant le ravin du doigt.

" Est-ce bien là, Maître ? Mais c'est étrange, la grotte est... "

Il plissa le regard, reportant son attention sur le rocher. Son esprit avait répondu tout seul à sa propre question.

" Je vois... ça fait partie de l'épreuve. "

Un escalier de pierre permettait de rejoindre le centre du ravin, à proximité de l'entrée de la grotte et de ce gros rocher qui barrait la route. Tout en l'empruntant, Kalen prit enfin la peine de réfléchir à l'épreuve en elle-même, et à l'énoncé de son maître, chose qu'il n'avait pu faire auparavant, car il fallait d'abord trouver la grotte et survivre sur le trajet, et cela avait requis toute son attention. Arrivé face au rocher, il le fixa, commençant sa réflexion sur son épreuve.

** Un trésor indispensable pour devenir Chevalier Jedi. Immuable et intemporel. Je ne peux pas savoir son apparence... Alors, serait-ce une métaphore ? Peut-être que le trésor n'est pas quelque chose de physique. Y'a-t-il seulement quelque chose dans cette grotte ? Peut-être que le trésor est lié à ce rocher. Si je parviens à le déplacer à l'aide de la bonne solution, j'aurais appris cette chose indispensable pour un Jedi. Bien... il n'y a qu'une seule façon de savoir si c'est la bonne voie... **

Kalen s'approcha du rocher et l'effleura tout du long, réalisant à quel point il était énorme et devait être lourd. Il prit ensuite du recul, se demandant s'il n'y avait pas un autre moyen physique d'entrer. N'apercevant pas de brèche dans les parois, il se résigna à sa première intuition, pour le moment, mais il ne put réprimer un léger soupir par le nez, alors qu'il continuait de fixer ce rocher.

** Quand bien même... il est énorme, même un Maître aurait du mal à déplacer un truc pareil, alors un Padawan... **

S'interrompant dans sa réflexion, il ne put s'empêcher d'exprimer sa détermination à voix haute, tout en retirant sa bure et la pliant soigneusement à terre, à proximité de lui.

" Ça a l'air impossible, mais si c'est vraiment ça, la solution... alors je ne reculerai pas. Si je n'y arrive pas, alors je saurai que c'est autre chose. "

Encore fallait-il qu'il se rende compte que ce n'était pas la bonne façon de procéder, mais Kalen voulait tout de même essayer et se fier à sa première intuition. Qui ne tente rien n'a rien. Sa maîtrise de la Force n'était pas son fort, aussi allait-il surement en baver, mais s'il parvenait à atteindre un état de concentration suffisamment avancé... Peut-être. Il fallait garder espoir. L'abandon ne fait pas partie du vocabulaire d'un Jedi.

C'est sur ces premières réflexions que Kalen décida de tenter sa chance. Il s'installa par terre, à proximité de sa bure, en position de méditation. Fixant longuement le rocher, il finit par prendre une grande inspiration, puis fermit les yeux, commençant sa méditation. Le soleil montait de plus en plus, et la chaleur associée à l'humidité de la jungle commençait à devenir bien désagréable, bien que les branchages et les feuillages des plus grands arbres aux alentours couvraient l'astre autant qu'ils le pouvaient. Quelques rayons parvenaient à passer et donnaient à cette clairière un côté mystique, envoûtant, flou comme un tableau de pastel lorsque les rayons s’intensifiaient après le passage de nuages. A travers ce flou, le padawan luttait, seul, contre le rocher mais surtout, contre lui-même. Peu à peu, son esprit se détachait de la réalité, comme il savait si bien le faire, et les contraintes naturelles qui l'entouraient ne le gênaient plus. Il était connecté à la Force, et alors qu'il avait les yeux fermés, il pouvait voir le rocher très clairement. Lentement, mais sûrement, il entreprit de déplacer le rocher. L'effort était cependant de taille (ou de poids, dans le cas présent) , et il ne fallut pas beaucoup de temps pour que le visage trempé par la sueur et l'humidité ambiante de Kalen se crispe. L'on pouvait entendre la terre craquer très légèrement sous le rocher, mais le monstre tellurique ne bougeait pas d'un pouce. Le Nautolan, lui, semblait avoir le souffle coupé, et son corps entier tremblait.

Après quelques minutes, il rouvrit les yeux subitement, essoufflé. Il s'essuya le visage, puis se releva péniblement, les jambes tremblantes.

" Non... ce n'est pas possible. C'est... trop gros. C'est... forcément autre chose. Un padawan... ne peut pas déplacer ça. "

Pris d'un vertige, Kalen s'assit de nouveau, reprenant ses esprits, alors que des étoiles défilaient dans ses yeux. Il ne semblait avoir rien fait, mais pour un padawan, c'était déjà un effort considérable qu'il venait de faire. Il réfléchit alors à une autre solution, et après quelques minutes, il se releva, et prit la route des marches, croisant son maître au passage. 

" Je vais de l'autre côté du ravin, voir s'il n'y a pas une autre entrée plus simple, mon maître. Peut-être qu'un Jedi doit savoir être ingénieux et savoir passer par d'autres voies quand la première est inaccessible pour lui... C'est peut-être une leçon visant à devenir humble et savoir ce que l'on peut faire... ou ne pas faire. C'est peut-être ça... le trésor. "

Il exposait son idée tout en montant les marches. Une fois revenu au sommet, il fit le tour et se décida à chercher au dessus de la grotte. Une brèche, un indice, un mécanisme d'ouverture... N'importe quoi aurait pu faire l'affaire. Mais une chose était certaine : Kalen n'abandonnait pas. Les superstitieux auraient pu dire que la perle incrustée sur son front semblait l'imprégner d'espoir, et peut-être qu'au fond... ils n'avaient pas tout à fait tort.
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Les deux combattants arrivèrent à destination après plusieurs heures de déambulation éreintante dans la jungle. En posant son pied au bord du précipice où se trouvait la fameuse grotte, lieux de l'épreuve, Leto fit s'ébouler une petite parcelle de roche qui devint poussière une fois arrivé en bas, à force de s'éclater et rouler sur la paroi. Kalen avait trouvé relativement facilement la caverne, la data-carte n'avait pas été de trop, certes, mais l'intuition remarquable du jeune homme avait aussi joué son rôle. Sans vouloir s'en vanter, Vorkosigan pensa que sa façon de lui avoir enseigné la Force Vivante l'avait aidé dans cette première partie d'épreuve. Grâce à cette notion, le Nautolan avait probablement put ressentir plus de radiations en rapport direct avec son objectif au milieu d'un environnement si débordant de vie. Les connexions foisonnantes existant entre tout ce qui l'entourait, les animaux, les végétaux et la caverne au fin fond de la forêt lui avait permis de visualiser clairement son chemin. Comme si un écho partant de la grotte l'avait guidé à travers ce labyrinthe naturel et inhospitalier qu'était la jungle profonde d'Ondéron. Là où même les Jedi ne vont guère. Kalen savait ce qu'il avait à faire, et il savait que son Maître ne pourrait lui venir directement en aide à partir de ce moment là en particuliers. Aussi, après avoir observé les alentours et prit soin de sa bure, l'élève débuta son exercice. Leto s'était positionné en haut du ravin en vague forme de rotonde pour se plonger dans une méditation semi-profonde. Chose propre aux êtres de sa race (et plusieurs autres dans la Galaxie), la sueur ne se faisait que très limitée sur son front quand bien même la chaleur étouffante et l'humidité de l'air atteignaient des sommets. Les conditions qui formaient le micro-climat de l'intérieur de la jungle aurait suffit à faire tourner la tête à bien des gens, en particuliers ceux n'ayant qu'une forme physique moyenne. Habitué à résister à ce genre de tracas somme toute très terre-à-terre, le Maître bénéficiait non seulement de son entrainement draconien de combattant, de sa maitrise de la Force et à fortiori de son caractère calme et mesuré, mais aussi de ses avantages génétiques liés à sa condition de Falleen. Si bien qu'il avait garder sa bure, à contrario de son Padawan, pour se lancer dans sa méditation qui de toute façon ne demandait pas tant d'efforts physiques ni mentaux que l'épreuve que s'apprêtait à passer l'alien aux tentacules crâniennes.
Ses griffes se resserrèrent légèrement sur les plissures de son pantalon lorsqu'il cru sentir un infime mouvement du rocher bloquant la caverne. Le Jedi était assis en tailleur, ses bras tendus agrippant ses genoux croisés. Mais rien d'autre ne vint. Les alentours lui semblait si calme, à force de se concentrer, toutes ses sensations lui étaient revenus, chaque choses, vivantes ou non composant la jungle lui semblaient si bien s'accorder entre elles qu'il se sentit porté par les brises d'air. Il se senti capitonné de tout part par le parfum des fleurs sauvages. Il se senti aussi vivace que les rayons de l'astre diurne qui dardait de ses doigts d'or la cime des milliers d'arbres autour de lui. Il se sentit paradoxalement aussi frais et solide que la roche sur laquelle il était paisiblement assis. Ce lieux, quand bien même fut-il au beau milieux d'une zone très hostile, était un très bon lieux de communion avec la Force, puissante et intense. Leto n'en savait pas grand chose, et il ne se posait pas nécessairement la question, mais probablement que cet espace ne fut pas choisi au hasard pour l'épreuve que bon nombre de Padawan avait déjà tenté. Car des cavernes bloquées par des rochers ou des éboulements, il y en avaient des milliers sur Ondéron, et dix mille fois plus partout ailleurs dans la Galaxie. Mais peu d'entre-elles avaient un environnement aussi riche en sensation et aussi prompt à la concentration.

Pour autant, une légère vague déstabilisante vint lui effleurer les nerfs, le Falleen ouvrit les yeux et vit un Kalen presque haletant se rasseyant en titubant. Le rocher était toujours en place, et le Padawan semblait avoir décidé de tenter autre chose. Après quelques secondes à reprendre ses esprits, le Nautolan était remit d'aplomb autant que possible et Leto fut rassuré de voir qu'il n'avait pas l'intention de baisser les bras. Là était la clé de la réussite de l'épreuve. Car le tout n'était pas nécessairement de dégager l'entré de la grotte, mais bel et bien d'y trouver le trésor en son sein. Ou en tout cas comprendre qu'elle fut la véritable nature de celui-ci. En le voyant s'éloigner, Leto put réfléchir aux idées qu'avait brièvement exposé son cher apprenti. Elles n'étaient pas mauvaises, elles étaient même tout à fait intéressantes, Kalen semblait sur la bonne voie, ou en tout cas animé d'une belle volonté et il faisait marcher son ingéniosité toute naturelle. Sa débrouillardise l'aiderait surement. Débrouillardise qui avait crut à partir du moment où il fut séparé de ses parents afin de suivre la voie des Jedi. Néanmoins, Leto envisagea de lui rappeler quelques points de détail, mais il préférait attendre pour le moment. Il n'était pas tout à fait sur de la teneur de la réflexion du Nautolan. Il avait évoqué la facilité pour atteindre son but, or, chaque Padawan apprenait tôt dans sa formation que la facilité n'était guère le fil d'Ariane d'un Chevalier Jedi, sauf si il désirait atteindre le Côté Obscur. Mais dans le cas présent, cela n'avait rien à voir. Leto se doutait bien que Kalen recherchait la facilité pour réussir l'épreuve de façon ingénieuse, plutôt que pour acquérir le pouvoir comme un vulgaire apprenti Sith.

Le Maître fut d'autant plus mesuré quant à son inquiétude quand il repensa à la seconde réflexion de son Padawan qui avait évoqué le fait d'être ingénieux pour trouver un autre moyen de réussir. Le caractère humble de Kalen s'était peu à peu révélé au contact du grand escrimeur qu'était le lézard humanoïde mais pas seulement. La maturité était bien présente chez le jeune homme, cela ne faisait aucun doute. Mais ce qui avait retenu l'intention de Leto, c'était qu'il avait décidé d'explorer d'autre chemin pour trouver la solution. Son sens de l'initiative et de la déduction tournaient à plein régime. Il aurait fallut un peu plus de temps au Nautolan pour que tout se goupille convenablement en sa faveur si il explorait un peu plus profondément sa piste de réflexion. Mais le Jedi eu un doute, sans savoir ce que recherchait réellement Kalen, il se dit qu'il n'y arriverait peut-être pas, qu'il tournerait en rond et finirait pas se lasser, perdre patience et confiance, et échouerait alors que la solution était prête à lui éclater au visage. Et cela, il voulait l'éviter à tout prix, quitte à passablement enfreindre les règles. Du moment que ça restait toujours de l'ordre de l'effraction. Il se leva alors, déploya son presque deux mètres de haut et contourna le ravin sur le même sentier herbeux que son Padawan pou venir à sa rencontre.

Kalen était un peu plus loin en position semi-accroupie, scrutant le sol et jetant quelques œillades derrières les rochers et les herbes hautes dans le but de déceler un mécanisme ou une étrangeté quelconque. Quelque chose qui pourrait le mettre sur la voie, un indice. Mais il ne trouverait rien ici, Leto le savait et il avait déjà réfléchi à la façon de lui faire comprendre sans pour autant lui débloquer la situation de ses propres mains, ce qui aurait été disqualificatif. Arrivé à sa hauteur, Leto posa une main apaisante sur l'épaule du jeune homme.

- « J'apprécie ta démarche, mon jeune apprenti, il est vrai qu'il y a d'autre moyen de remporter la victoire. C'est d'autant plus vrai dans une confrontation où brandir son sabre-laser se doit d'être la toute dernière solution d'un Jedi.

Il jeta à son tour des regards d'observation aux alentours afin de repérer quelque chose qui pourrait l'aider à démontrer ce qu'il voudrait expliquer à Kalen.

- Mais tu t'éloigne de la bonne voie. Admit-il en faisant quelques pas à la recherche de ce qu'il voulait trouver. Puis il se lança en avant sur quelques mètres, l'air satisfait et en désignant d'un geste bref du bras deux galets blancs et de la taille d'un poing. Arrivé prêt d'eux, il les fit léviter facilement grâce à la Force, les deux pierres polies et éclatantes de blancheur à niveau d'yeux, il débuta son explication.

- Prend ces deux pierres par exemple, quasiment identiques, de même taille et de même poids, probablement aussi de même consistance. Qu'advient-il si celles-ci entre en opposition dans des conditions égales ?

À cet instant, Leto leva les mains et les fit se rapprocher l'une de l'autre en un éclair, les pierres, toujours immobiles en l'air suivirent le mouvement et vinrent exploser l'une contre l'autre en une effusion de gravats et de poussières.

- C'est de la physique, il s'agit du principe d'équivalence. Il fit un geste de la main vers Kalen. Et c'est la même chose avec la Force. Tu as essayé de soulever le rocher tout entier mais tes pouvoirs actuels ne te le permette pas. Qu'à cela ne tienne (il écarta un peu les bras, pour avoir l'air aussi démonstratif que possible), fait en sorte que la chose qui t'es opposée soit ton équivalent. L'équivalent de tes pouvoirs, l'équivalent de l'opposition que tu lui impose.

Leto se permit de faire un geste envers Kalen pour le lui faire rejoindre ses côtés, puis le Maître guida son élève sur le sentier herbeux qu'il avait emprunté quelques minutes auparavant pour revenir en direction du ravin circulaire. Il apporta une précision à son explication :

- La Force est une amie fidèle, et elle sait t'aider si tu lui demande de la bonne façon. Visualise ton objectif, essaye d'expliquer à la Force ce que tu souhaite faire, intime lui quel résultat tu veux obtenir et elle t'aidera. »

À travers toutes ses explications très théorique, Leto voulait en réalité et de façon plus claire expliquer à Kalen la marche à suivre. La clé de la réussite de l'épreuve résidait dans la capacité du Padawan à savoir séparer la roche, à segmenter sa réalité, à considérer que le rocher, l'obstacle, au sein de la Force n'était plus un tout mais au contraire une somme infinie de petit quelque chose facile à manipuler et à modeler à sa guise. Si le Padawan arrivait à se persuader de cela, la Force le comprendrait et ferait en sorte, tout naturellement que cela soit possible. C'était un exercice de dialogue avec la Force. Il fallait que Kalen convainc cette fabuleuse entité omnipotente de faire en sorte que le rocher bouge, éclate, s'effrite, se sépare ou quoi que ce soit d'autre pour que la Force s’exécute. C'est ce genre de ''dialogue'' - si il était bien mené, entre l'utilisateur et la Force qui faisait que le Jedi était capable de chose prétendument impossible, comme faire léviter des objets, ou voir à travers les murs... Si Kalen parvenait à convaincre la Force de l'aider, le rocher pourrait bouger, exploser en mille morceaux ou peu importe selon sa volonté. Symboliquement, si Kalen était persuadé que le rocher était minuscule et malléable comme de la gomme, la Force rendrait cette éventualité réelle. Mais il fallait avant toute chose se convaincre lui-même que cela soit possible, sinon à quoi bon demander à la Force de faire quelque chose qui lui semble infaisable... Leto espérait que Kalen l'avait comprit.
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Guidé par son instinct, Kalen rejoignit rapidement l'autre côté du ravin et entama sa recherche sans tarder. Son regard était toujours porté vers le sol, cherchant sous des brins d'herbes, des racines ou des buissons le moindre indice. Un bouton enclenchant un mécanisme caché, un artefact servant de clé ou de lien avec la Force... n'importe quoi qui puisse faire l'affaire. Il s’exécutait avec entrain à la tâche, mais il fut interrompu quelques minutes plus tard par son maître, qui lui intima qu'il refroidissait. Après que ce dernier lui ai montré l'exemple des pierres et expliquait un lien entre la Force et la physique, Kalen comprit alors que sa première intuition était sûrement la bonne... Mais cela ne le rassurait pas forcément. De manière générale, il comprit son défaut, et ce vers quoi Maître Vorkosigan essayait de le tourner : son lien avec la Force. Certes, Kalen était doué lorsqu'il s'agissait de méditation et de concentration, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il avait un lien puissant avec la Force, à l'instar des Jedi Consulaires, ou de Wen, son amie, qui comblait ses lacunes au sabre laser par ce type de lien.

Accompagné par son maître, il rejoignit alors son point de départ : face au rocher, à côté de sa bure soigneusement pliée, au sol. Concentré, il fixa de nouveau son adversaire du jour, le regard plissé, avant de baisser celui-ci au sol face à lui et de faire part à nouveau de ses réflexions, à voix haute.

" Ce n'est pas mon pouvoir, ça n'a rien à voir avec mes facultés... C'est la Force qui fait tout. J'ai échoué parce que je n'ai pas privilégié mon lien avec elle... Je dois travailler là-dessus. "

Tout en prononçant sa dernière affirmation, il s'assit de nouveau en tailleur et répéta l'exercice, tout en essayant de corriger ses erreurs cette fois-ci. Il prit davantage de temps à communiquer avec la Force, la sentir autour de lui, dans les pierres, la terre, les arbres, la jungle ou ils se trouvaient, les ruisseaux, ou encore dans les airs. Et enfin, le rocher. Fronçant les sourcils, il leva alors les mains vers l'obstacle et reitéra son essai. Mais de nouveau, ses muscles se raidirent rapidement avant qu'il ne tremble de tout son corps. Serrant les dents, le Nautolan plissa les yeux, comme si tout son corps et son esprit étaient en effort. Quelques secondes plus tard, l'on pouvait entendre de nouveau la terre se fissurer sous le rocher, mais ce dernier ne bougea toujours pas. Kalen tint son effort plus longtemps, mais cela ne suffit pas. Après quelques minutes, il relâcha sa connexion avec la Force, de nouveau à bout de souffle. Il engouffra son visage dans ses mains, s'essuyant en même temps, un peu frustré par son échec. Mais il ne se laissa pas abattre.

" Pas suffisant... plus longtemps, plus grand... plus loin. "

Le padawan marqua une pause de quelques minutes, reprenant des forces, puis il recommença. Et il fut ainsi durant tout l'après-midi, enchaînant les tentatives, puis les pauses. De temps à autre, il se levait et marchait un peu dans les alentours pour se dégourdir les jambes. Lors de sa dernière tentative de la journée, alors que le soleil commençait à se coucher, le rocher se mit enfin à boucher, mais légèrement. Mais cela suffit au jeune Nautolan pour ne pas perdre espoir et persévérer. Néanmoins, la journée l'avait complètement épuisé. Suite à cette dernière tentative qui fut de nouveau un échec, il se leva et rejoignit son maître, en nage et les traits fatigués.

" Je réessairai demain, mon maître. Mais là, je n'en peux plus... je dois reprendre des forces. Désolé. "

Kalen s'excusait, car peut-être ne se montrait-il pas à la hauteur des espérances et des attentes de son maître vis-à-vis de cette épreuve qu'il passait. Mais il voulait tout de même montrer qu'il ne souhaitait pas abandonner. Certes, une série d'échecs était souvent éliminatoire pour un Padawan, car l'ordre prônait le fait que l'essai n'existe pas, que l'on peut faire, ou ne pas faire, mais qu'il n'y avait pas d'essai. Mais après son dernier essai, le Nautolan ne percevait plus sa journée comme un échec cuisant, mais comme une progression qui le mènerait au succès. Il fallait se montrer patient, ne rien lâcher, comprendre ses erreurs. Simple et compliqué à la fois, mais Kalen était motivé. Il voulait que son Maître et ses parents soient fiers de lui, et il n'y avait pas de fierté dans l'abandon. Pour lui, c'était aussi simple que ça, même si la progression, très faible au cours de cette journée, l'avait accablé d'une frustration suffisante qu'il combattait du mieux qu'il le pouvait pour ne pas jeter l'éponge. Si son maître le faisait passer cette épreuve, c'est qu'il l'estimait capable de le faire. Il ne partirait pas avant d'avoir réussi, peu importe ce que cela impliquait. Et pour ce soir-là, cela impliquait de devoir dormir dans la jungle, à la belle étoile. Une situation dangereuse, certes, mais le padawan sentait que ce lieu était comme " béni " par la Force, et avec un peu de chance, peut-être que la faune ne s'approcherait pas d'eux. Il fallait prendre le risque, de toute façon. Pour Kalen, il n'y avait pas d'autre choix, même s'il s'en voulait de devoir imposer cela à son maître. C'est pour cela que, malgré toute la fatigue accumulée dans la journée qui traînait dans ses jambes, il prit la peine d'aller chercher des branchages et des brindilles, bref, de quoi allumer un feu qui les tiendrait au chaud et les réconforterait pour la nuit. Revenant dans le ravin, les bras chargés, il déposa le tout à proximité des escaliers de pierre, et donc d'une des parois. Après avoir rassemblé le tout sur un point précis au sol, il empoigna son sabre laser et l'activa, avant de toucher le foyer du bout de la lame bleue. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une flamme émerge et commence à se propager sur l'ensemble du bois accumulé. 

Désactivant son arme, Kalen alla ensuite chercher sa bure, qu'il remit pour la nuit. Il vint alors s'installer à proximité du feu, dont il allait s'occuper jusqu'à trouver le sommeil plus tard dans la soirée.  Il avait emmené avec lui une sacoche dans laquelle se trouvaient un sandwich conservé dans une boîte , ainsi qu'une bouteille d'eau. Le sandwich était prévu pour le midi, mais avec tous ces événements, Kalen en avait oublié de manger. Son estomac ne tarda pas à le rappeler à l'ordre, aussi na tarda-t-il pas, désireux de reprendre des forces. Il espérait que son maître ait pris les mêmes précautions que lui. Il se contenta de la première moitié de son sandwich : au cas ou son maître n'aurait pas pris de précaution pour le repas du soir, il le lui donnerait.

Le soleil avait désormais disparu, et le voile éthéré d'une nuit étoilée apparaissait peu à peu. La lune d'Ondéron, massive dans le ciel car relativement proche de la planète, transcendait les ténèbres de la jungle de sa clarté. Kalen aimait observer le ciel nocturne, et il profita ce soir là, car il en avait peu souvent l'occasion en réalité. Les étoiles apportaient toujours en son cœur un désir d'aventure, de voyage, d'exploration à travers la galaxie. Le jeune Nautolan n'était plus un enfant et commençait doucement à devenir un adulte, mais il continuait d'entretenir ce genre de rêves qui berçaient son esprit au moment ou il désirait trouver le sommeil. C'était ainsi qu'il chassait le mieux ses doutes, ses peurs, et le manque de ses parents. Et ce soir-là, contempler le ciel lui permit de se vider la tête et de ne plus songer à son épreuve. Il en avait besoin.

Cependant, il repensa vaguement à son entraînement avec Wen, son amie Nautolane, la veille. Pendant l'entraînement, ils avaient évoqué les Siths. La némésis des Jedi, leur négatif, ceux contre qui ils se battraient sans doute toute leur vie. Kalen avait dévoilé quelques doutes personnels pendant cet échange avec son amie, et cela l'avait un peu travaillé. Il en avait déjà parlé avec son maître, plusieurs fois, et avait appris l'histoire que ce dernier avait traversé avec son apprenti qui était devenu un adepte du côté obscur. Grâce aux enseignements et à la sagesse de Leto, Kalen était désormais certain qu'il n'y avait absolument rien d'enviable à un Sith, que leurs " pouvoirs amplifiés " par leur colère n'étaient qu'une illusion, un moyen pour eux de se convaincre et leur manière à eux d'avoir un esprit conditionné à toute épreuve. Mais le padawan s'inquiétait sur ce sujet, et quand il avait des inquiétudes et des doutes, il avait pris l'habitude de les confier à son maître, envers qui il avait désormais toute confiance, comme un enfant se confiant à son père. C'est ainsi qu'il tourna son visage vers lui et entama une conversation sur ce sujet.

" Maître... Hier matin, je me suis entraîné avec Wen, et nous avons évoqué les Sith, car elle n'en a jamais rencontré et se demande comment il faudrait envisager un duel contre eux. Je dois vous avouer... que je suis un peu dans le même cas. Pire, j'appréhende. J'essaie d'apporter la paix à mon esprit, mais je ressens une certaine crainte. On dit des Sith qu'ils se nourrissent de vos peurs et qu'il les retourne contre vous... Et si le premier Sith que j'aurai à combattre trouvait les miennes ? Le moindre doute, la moindre once de colère ou de peur sera amplifié contre un tel adversaire, et elle deviendra mon épée de Damoclès. J'ai habitué mon esprit aux brimades depuis l'enfance, à cause de ma brûlure. Je n'ai donc pas peur des provocations et des moqueries. Mais il y a des sujets... mes parents, par exemple... S'il les menace, je pourrai perdre mes moyens. Je crains que ce moment arrive, et il arrivera, c'est certain. L'époque que nous traversons est voilée de noir, les Sith sont là... Tôt ou tard, je vais en affronter."

Kalen fixa son maître, le regard visiblement inquiet. Sans doute avait-il besoin d'être rassuré, et il savait que son Maître saurait sûrement trouver les mots pour cela. Il y est toujours parvenu jusque là.

" Vous avez déjà combattu des Sith... alors, dîtes-moi, Maître. Comment faut-il penser face à un Sith ? Dans quel état d'esprit faut-il être ? Comment faut-il réagir ? Que dois-je faire pour espérer survivre ? "
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À première vue, Kalen semblait avoir comprit la marche à suivre, Leto ne savait pas si c'était dut à ses explications limpides, qu'il ne jugeait pas si claires que cela après coup d'ailleurs, ou si c'était dut à l'intelligence de son Padawan. Mais pour le moment, cela importait peu. Leto n'était pas partisan du fameux « tant que ça marche », car depuis plusieurs années, il appréciait se remettre en question afin de s'améliorer, même quand il réussissait quelque chose. C'est notamment ça qui lui a mené à épouser les préceptes de la Force Vivante plutôt que ceux de la Force Unificatrice qui pourtant l'avait accompagné pendant prêt de 40 ans. Mais dans l'instant présent, se dire « tant que ça marche » ou pas n'était pas le plus grand de ses soucis. C'est à la fin de l'épreuve, quand Kalen aurait réussi ou aurait décidé d'abandonner qu'il faudrait en tirer les conclusions qu'il se doit. Après plusieurs heures de lutte, la journée touchait à sa fin et l'air se rafraichissait notablement. Le propre des milieux naturels où la chaleur n'était pas emprisonnée dans des murs épais de permabéton comme dans les grandes villes de la Galaxie. Leto avait vu le rocher bouger sensiblement de son nid de terre et de gravas, tandis que Kalen avait terminé épuisé, mais pas désespéré. Il fut soulager à nouveau de voir que le Nautolan comptait remettre les couverts le lendemain. Peut-être n'avait-il même pas conscience qu'il pouvait lui-même choisir d'abandonner l'épreuve, car en général, celles-ci se concluaient par la réussite ou l'échec mais jamais par l'abandon. En tout les cas, Leto restait confiant, après tout, lui-même avait réussi l'épreuve au bout de trois journée pleines de tentatives... Kalen n'en était qu'à sa première.

En préparant le campement sommaire, Leto réfléchissait à la suite des opérations. Tandis que Kalen allumait le feu au creux duquel il allaient pouvoir se réfugier, le Maître Jedi branchait le datapad sur la cellule d'énergie de son sabre-laser grâce à un câble spécial non disponible dans le commerce. Les sabre-laser étaient capables de fonctionner sans être rechargé plusieurs dizaines d'année, voir bien souvent toute une vie. Vraiment rares étaient les armes des Jedi à tomber en panne faute de batterie pleine d'énergie. Et cela ne venait d'ailleurs que très rarement de la batterie elle-même mais bien souvent du circuit d'alimentation ou de la bague stabilisatrice qui laissait s'échapper trop d'énergie à l'émission de la lame au lieux d'en récupérer et en recycler une partie. Mais le datapad, lui, après plusieurs heures de loyaux service au milieux de la jungle en tant que GPS de fortune avait besoin d'un peu de repos. Et qui sais si les Jedi en auraient utilité en urgence le lendemain matin, Leto préférait parer à toute éventualité et profiter du moindre moment d'accalmie pour prévoir les choses.
Une fois ceci fait, il s'installa auprès de son Padawan, assis, le dos contre la paroi rocheuse au cœur du ravin en cercle. Les flammes du brasier dansaient devant leurs yeux, les ombres gigotaient sur les murs de pierre ici et là recouverts de mousses vertes et de plantes grimpantes, et le crépitement du bois était de nature à apaiser les moeres. Leto prit d'une de ses petites sacoches de cuir accrochée à sa ceinture une tablette de céréale et de viande séchée pas plus grande qu'une main adulte, le tout enveloppé dans une fine couche de papier de stockage alimentaire qui protégé les denrées des changements subits de température et de climat. À vue d’œil, le repas de Leto ne semblait pas bien conséquent, ni d'ailleurs pas plus appétissant. Et si pour la seconde chose c'était vrai, pour la première, il en était tout autre. En effet, c'était le type de nourriture de survie que certains Jedi avaient l'habitude d'emporter en mission, bien que ce genre de casse-croute ultra calorique mais conservable très longtemps était surtout employé par les militaires de la République. Très consistant, sec et croustillant, nutritif, il n'avait fallut besoin que d'une de ces tablettes de céréale et de viande pour rassasier le solide Falleen.

Après s'être restauré tout deux, Leto hésitait entre le fait de l'encourager à nouveau pour le lendemain ou laisser le silence et la quiétude s'installer jusqu'à temps qu'ils puissent s'endormir. Mais avant même qu'il ne puisse faire quoi qu ce soit, son apprenti s'adressa à lui. Le sujet qu'il abordait dans ses paroles pleines d'incertitude était complexe et important. Selon lui, les préceptes de l'Ordre Jedi avaient de touts temps été trop frilleux en rapport avec les Sith. Lui, et quelques autre guerriers Jedi un peu plus porté sur le maniement du sabre-laser que sur la compréhension de la Force -quand bien même lui avait déjà prouvé qu'il était un Jedi très équilibré, prônait l'enseignement de ce qu'était un Sith à des Padawan le plus vite possible. L'époque dans laquelle ils vivaient été malheureusement trouble et agitée, et Kalen s'en rendait bien compte. Ce n'était pas du fatalisme que de dire qu'il risquait de se voir confronté à un Sith tôt ou tard, mais une clairvoyance toute relative. Et Leto aurait préféré préparer son Padawan mieux que cela si l'Ordre lui-même ne lui avait pas ordonné de rester discret et mesuré par rapport aux enseignements liés aux Sith qu'il dispenserait au Nautolan et à tout autre apprenti. L'Ordre n'ignorait pas l'existence des Sith, bien entendu, mais on aurait dit qu'il préférait occulter sciemment ce genre de choses aux Padawan afin de les préserver. Alors que Leto lui considérait que plus vite les Padawan se rendrait compte de l'horreur qu'était la condition de Sith, mieux il serait protégé du Côté Obscur, effrayant et cruel. Sans pour autant chercher le conflit ouvert avec cette caste du mal, Vorkosigan était d'avis de montrer et de parler des Sith aux disciples pour leur expliquer à quel point leur vie serait gâchée si ils en arriveraient à de telle extrémité. Mais cette idée, encore une fois venant de lui, ne faisait pas que des émules parmi ses semblables. Et on avait tendance à plus le condamner lui que n'importe quel autre Jedi pensant la même chose. Qu'importe, lui qui faisait parti des rares à avoir affronter un Sith et en plus de ça à en être ressorti vivant mais pas victorieux pour autant, était persuadé de la bonne direction de son jugement. Quand bien même il ne désirait pas tirer le diable par la queue en obligeant Kalen à réfléchir à tout cela sans lui à ses côtés et surtout sans que le jeune homme en ai exprimé le souhait.

La voix de Kalen était empreinte d'hésitation, la sérénité de la nuit avait volé en éclat, des sentiments contradictoires asseyaient Leto et des remous dans la Force se firent sentir. Cette fois-ci, le Nautolan avait été plus direct et plus insistant que les autres fois. Il n'avait, semble-t-il plus peur désormais d'explorer le cœur du problème, de poser les bonnes questions quitte à découvrir des réponses choquantes et effrayantes, mais cruellement pleines de vérité.
Il porta sa main à son visage, et de ses doigts froids, il effleura sa chair grise et morte, brulée, située juste en dessous de son œil. Une vague de mélancolie l'envahie.

- « Les Sith se nourrissent de la peur et de la colère pour déstabiliser leur adversaire, certes, mais c'est parce que ils ne peuvent faire autrement. La Force ne leur permettra jamais de prendre le contrôle sur elle avec de telles méthodes, contrairement aux Jedi, eux ne savent pas communiquer avec la Force. Le Jedi cherche toujours à faire concorder son existence avec le souhait de la Force, et la Force le lui rend bien. Les Sith, en revanche, ne se servent de la Force que comme d'un outil, ils rendent la Force esclave.

Il relâcha son attention sur le brasier plutôt que sur sa blessure et continua :

- Affronter un Sith, c'est un peu comme affronter une partie de soi-même, car chacun d'entre nous a une partie obscure en lui. Malheureusement, personne ne nait parfaitement pur et lumineux ici-bas, sauf l’Élu de la Prophétie, peut-être. Lire dans le cœur d'un Sith, c'est subitement se sentir seul dans l'univers, c'est ressentir le froid le plus mordant et la solitude la plus désespérante. Comme si on allait mourir...

Sa voix était devenue un sombre murmure mêlant un soupçon d'amertume et de défiance. Mais face à sa constance et sa force d'âme, Leto tenait à lui montrer autant de franchise que possible.

- Je ne vais pas te mentir Kalen, même pour un Chevalier Jedi , affronter un Sith est dangereux, mais lorsque ce moment arrivera, il faudra s'en remettre intégralement à la Force, c'est notre seule réelle chance de survivre, car la Force sera toujours du côté du bon.

Il se leva pour prendre quelques branches et rameaux étalés non loin d'eux, parmi le stock que Kalen avait constitué pour la nuit et les mis à la base du brasier afin de maintenir les flammes à une intensité convenable.

- Dors maintenant, tu as une dure épreuve à réussir demain. »

Finit-il par dire dans un souffle. Visiblement, Leto n'était pas prêt à en dire plus pour le moment à ce sujet à son apprenti. Mais surement que le moment viendrait, et surement que les choses allez s'accélérer pour le duo de Jedi.

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Kalen fixait intensément son maître alors que ce dernier lui expliquait l'essentiel de ce qu'il fallait savoir des Siths, et la façon de réagir face à eux. Il grava chaque parole dans sa mémoire, conscient qu'il fallait les garder en tête quand il affronterait son premier Sith, et pour tous les autres à venir également. De toute façon, elles étaient bien trop marquantes pour qu'on les oublie. Le regard du Nautolan descendait peu à peu, son visage se tournant de nouveau vers le brasier du feu de camp devant lui. Désormais, il comprenait mieux encore la distinction frappante que l'on pouvait observer entre les Jedi et les Siths, et fut choqué par le fait que ces derniers soumettaient la Force à leur volonté. Lui-même avait compris aujourd'hui que la communication avec la Force était une chose essentielle pour un Jedi, et qu'être en harmonie avec elle permettait d'accomplir bien plus de choses que lorsque l'on essaie de la soumettre. Peu à peu, le trésor cherché par cette épreuve se révélait à ses yeux. Il prenait conscience de l'importance de la Force et du rapport qu'il fallait entretenir avec cette entité universelle pour être sur la bonne voie, celle du Jedi, durant toute sa vie.

 Au final, les déclarations de Maître Vorkosigan appuyèrent une pensée qui avait germé dans l'esprit de Kalen depuis quelques temps : les Sith ne sont pas plus puissants que les Jedi, ce serait même le contraire en ce qui concerne la Force. Le lien qu'ont les Jedi avec la Force est plus puissant, car plus harmonieux. Certes, un Sith possède la ruse, la provocation, les émotions noires en guise de pouvoirs, mais au final, qu'était-ce face à la Force ? Le Nautolan hocha la tête quand son maître lui expliqua qu'il fallait s'en remettre à la Force face à un Sith. Il était d'accord et avait bien compris cet avantage. Même s'il savait que le moment viendrait ou il en affronterait un et que ce serait une épreuve redoutable, Kalen fut légèrement démystifié vis-à-vis des Sith ce soir-là. Il ne les craignait plus autant, et lorsque Leto lui expliquait que sonder le cœur d'un Sith équivalait à ressentir un grand vide, il ne ressentit rien d'autre que de la pitié, comme s'il se disait qu'avant tout, les Sith étaient des âmes en peine, détruites par le côté obscur et par elles-mêmes. Pouvait-on être vraiment fiers de nous en affirmant que notre pouvoir prenait pour origine la haine et la souffrance ? 

Il n'y a aucun mérite à détester, ou même à craindre une âme en peine. Même s'il le pensait déjà bien assez, Kalen fut de nouveau convaincu que les Jedi étaient le bien, qui prenait en pitié son ennemi juré et qui ne tirait aucune satisfaction à le combattre, et les Sith, le mal, qui détruisait tout, jusqu'à lui-même, et qui se délectaient de vaincre des Jedi.

Bien que fatigué, Kalen ne trouva pas le sommeil tout de suite, car suite aux paroles de son maître, son esprit fut assailli de questions et de raisonnements philosophiques vis-à-vis des Jedi et des Sith, et donc de la question du bien et du mal, et enfin sur la Force elle-même. Mais ces yeux, cerclés de cernes, se fermèrent au beau milieu de la nuit.

Durant son sommeil, son esprit s'évada, comme s'il quittait son corps pour voyager à travers la Force. Il rêva de l'Univers, de la galaxie dans laquelle il se trouvait. Il pouvait regarder aussi bien à droite qu'à gauche, il était encerclé par un rideau d'étoiles. Il essayait d'aller de l'avant, et de zoomer un peu plus. Il se retrouva dans un système solaire, ou il put se délecter de la vision de trois planètes gravitant à des distances séparées autour de leur soleil. Ce mouvement était visible de manière infinie dans l'univers, une harmonie quasi-éternelle à l'échelle cosmique dont il fallait déjà prendre conscience. Le zoom reprit quelques temps plus tard, sur une des planètes en particulier, dont la particularité tait d'avoir une lune proche de son orbite. Kalen reconnut Ondéron, la planète sur laquelle il se trouvait actuellement. Il décida de s'avancer encore un peu plus, et pénétra dans l'atmosphère à une vitesse folle. Il fit une chute sans fin, sentant presque le froid de l'espace devenir la fraîcheur de l’atmosphère d'Ondéron à haute altitude. Il distingua bientôt une très grande jungle, avec un temple et une cité au loin. Mais sa chute continua de manière inexorable, et il finit par pénétrer dans cette jungle, et à arriver sur lui-même, toujours à une vitesse vertigineuse. Là, il se réveilla dans un léger sursaut.

Ses yeux s'ouvrirent mais ne lui offrirent à contempler qu'un grand flou sur les premières minutes de son réveil. La brume s'estompa lorsqu'il leva le haut de son corps. A en croire la fraîcheur émanant des alentours, c'était encore le matin. Le soleil n'était pas bien haut, mais déjà la nature s'activait autour de lui. Il pouvait entendre les cris des diverses espèces d'oiseaux, de mammifères et d'autres animaux habitant la jungle. Encore un peu dans les vapes, il se leva péniblement, avant d'épousseter sa bure, qui avait pris la poussière du sol durant la nuit. Il jeta un regard vers son maître, mais celui-ci dormait encore. Le feu, quant à lui, était désormais faible. Quelques flammes luttaient encore pour leur survie en dévorant ce qu'il restait du bois déposé.

Reprenant peu à peu ses esprits, le padawan posa enfin son regard sur le rocher non loin, et plissa le regard. Après quelques instants de réflexion silencieuse, il prit sa décision et s'avança vers l'énorme pierre. Ayant encore un peu froid, il décida de garder sa bure cette fois-ci, prenant le soin d'enfermer son visage et ses tentacules sous sa capuche. Seules les tentacules naturellement tournées vers l'avant, posées sur chaque clavicule, dépassèrent du vêtement. De nouveau, il s'assit en tailleur, et observa la pierre un moment. Il repensa alors à son rêve, et sentit que c'était sans doute la Force qui avait essayé de communiquer avec lui pendant qu'il se reposait. C'était sans doute un message important, que Kalen essayait de transcrire par lui-même.

** Rien ne vient de moi... tout vient de la Force. Et pour elle... ce rocher n'est rien face à l'immensité de l'Univers. **

 Thème de la scène

S'appuyant sur cette compréhension du message, Kalen ferma les yeux, calme et serein, et commença sa méditation. Rien ne se passa pendant de longues minutes en apparence. Mais le padawan avait entrepris de reprendre le voyage qu'il avait entreprit cette nuit. Il ne se concentra pas du tout sur le rocher, mais sur sa propre position dans l'Univers, essayant de comprendre son lien avec le tout et de se connecter à la Force. Il entra peu à peu en méditation profonde, levant légèrement son visage vers le ciel.

La première manifestation de sa connexion profonde avec la Force se révéla après un bon quart d'heure. Ce fut d'abord tous les cailloux, pierres et petits rochers disséminés tout autour de lui qui commencèrent à léviter. Lentement, doucement, comme si c'était naturel. Aussi naturel qu'un astéroïde flottant dans le vide spatial. Tellement naturel que la faune, comme les oiseaux perchés dans les arbres, assistèrent au spectacle sans pour autant le craindre.

Enfin, des craquement se firent entendre, alors que Kalen avait légèrement plissé le regard de ses yeux fermés. Mais il n'y avait plus d'effort physique de sa part, seulement une concentration plus poussée. Tous ces efforts étaient désormais tournés vers cette connexion avec la Force qu'il essayait de maintenir plutôt que vers le rocher lui-même. Lentement, mais sûrement, l'énorme rocher sortit peu à peu de terre, fissurant le sol autour de lui. Puis, au bout de quelques minutes, il s'éleva de quelques petits mètres dans les airs. Kalen était immobile, le visage serein mais très concentré. Mais il semblait heureux. Pas parce qu'il avait réussi à soulever le rocher, mais parce que sa connexion avec la Force apportait une paix et une harmonie sans nom dans son cœur. Jamais il n'était allé aussi loin dans sa communication avec la Force, et la ressentir aussi intensément le bouleversait d'émotions pures et d'un bien-être très apaisant.

Sa concentration fut néanmoins interrompue par la venue de son maître à proximité de lui : celui-ci s'était réveillé et assistait au spectacle. Rouvrant les yeux, il tourna son visage vers lui.

" Maître, j'ai... "

Il réalisa assez vite qu'il avait coupé brutalement son contact avec la Force, lorsque les cailloux tombèrent autour de lui. Il n'eut que le temps que tourner son visage vers le rocher avant que celui-ci ne retombe brutalement sur sa position d'origine dans un tonnerre sourd, soulevant au passage un écran de fumée opaque, duquel le padawan se protégea en plaçant la manche de sa bure sur son visage. Il laissa passer le nuage de poussière, puis il tourna de nouveau son visage encapuchonné vers Leto.

" Oups... désolé. "

Il s'excusa auprès de lui, souriant mais tout de même sincèrement désolé. Il se leva ensuite, tentant de redescendre de son petit nuage, mais il s'avérait qu'après avoir traversé un tel moment, c'était bien difficile.

" Mon maître, cette sensation... c'était... incroyable.... merveilleux. Ca faisait un moment que je ne m'étais pas senti aussi bien. C'est comme... ne faire plus qu'un avec la Force, et c'est... "

Kalen ne trouvait même plus les mots pour exprimer ce qu'il ressentait, et quelque part, il en était navré, car il voulait partager avec son maître sa propre description de cette expérience, que ce dernier avait sans doute déjà vécu, et ce plus d'une fois. Le padawan tenta cependant de reprendre ses esprits à nouveau, et fixa de manière plus intense son maître.

" Alors, j'ai réussi, Maître...? Il n'y a rien dans la grotte, n'est-ce pas ? Le trésor qu'il fallait découvrir... C'est ce que je viens de vivre... non ? "

Kalen était convaincu que c'était bel et bien le trésor tant convoité. Du moins, il l'espérait fortement, car il lui apparaissait que ce trésor valait bien plus que tout l'or de la galaxie.
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Leto n'avait pas réellement fermé l’œil de la nuit, il s'était couché avec une certaine appréhension et quelques mauvais souvenirs revenus subitement en mémoire. Bien qu'avec le temps, il eut apprit à les combattre et à ne pas se laisser envahir par ses ressentiments, tant que cette affaire ne serait pas réglée, Leto ressentirait toujours un malaise à propos de ce qu'il avait vécu plusieurs années auparavant sur Vjun et Chandrila. Il eut alors un sommeil léger, mais ne se réveilla pas lorsque son Padawan avait jugé bon de reprendre le cours de son épreuve. La délicate rosée du matin déposa un voile de fraicheur sur son visage tandis qu'il fut tiré des bras de Morphée lorsqu'il se trouva englobé par une drôle de sensation venue de la Force. Une sorte de couverture de coton tiède et apaisante l'avait recouvert, signe qu'une très bonne chose allait se passer dans les secondes ou minutes à venir. Et en levant les yeux vers le Nautolan à l'ouvrage, il comprit que c'était le moment. Dès cet instant, il savait que le soir même, ils rentreraient tout deux au Temple Jedi victorieux, il en était convaincu. La Force le lui avait dit.

Le Jedi passa un certain temps à observer son apprenti, partagé entre intensité et impatience, puis vint le moment où l'énorme rocher se leva enfin. Lentement, le craquellement de la pierre et le mouvement de la terre dégagea un peu de poussière, une légère brise fit un appel d'air entre l'extérieur et l'intérieur de la caverne. Caverne parfaitement vide, Leto le savait pertinemment depuis le début, mais il eut l'occasion de se le confirmer à nouveau l'espace d'une seconde lorsque le rocher était levé assez haut pour permettre à un adulte de franchir le seuil de la grotte sans se baisser. Il serait désormais temps d'expliquer le pourquoi de tout ceci, puisque le trésor véritable n'était pas matériel, et que le Maître, contrairement à ce qu'il avait dit la veille, savait on ne peut mieux quelle nature il revêtait. Mais là où il avait dit vrai, c'est que ce fameux trésor ferait de Kalen un grand Chevalier Jedi si tant est qu'il parvienne à en garder la possession. Mais peut-être que le Nautolan avait déjà comprit la signification de tout ceci. Leto s'approcha, ne prenant pas la peine d'être discret outre-mesure et passant au travers des quelques pierres de taille plus modeste en lévitation autour de l'alien à la peau bleue. L'épreuve était terminée, Kalen Nelaru avait brillé.

Le rocher retomba lourdement à son approche, mais le Falleen était presque assez grand pour surplomber le nuage de poussière qui s'était soulever à l'impact, il n'eut pas besoin de se protéger le visage. Lorsque le silence revint, après que les oiseaux et autres petits mammifères eurent finit de piailler et vociférer contre les fauteurs de troubles qui avaient brisé leur douce mâtiné, Leto laissa parler son apprenti. Il estimait important que celui-ci ai le droit de parole, surtout après ce genre d'expérience. Cela l'aiderait à s'épanouir, la communication était essentielle, dans une relation Maître-Padawan, cela lui semblait primordiale pour comprendre et guider convenablement le jeune Jedi. Il posa sa main sur l'épaule du jeune homme, affable, son sourire ce fit aussi discret que son soulagement fut grand, la Force les avait traversé et enveloppé d'un voile lumineux. Ne trouvant pas les mots adéquat pour décrire son puissant sentiment, Kalen hésitait, et Leto suggéra :

- « C'est exaltant. »

Il hocha la tête d'un air entendu, il savait que Kalen avait comprit ce qu'il voulait dire. Là était le cœur de sa leçon, voilà à quoi mené de bien savoir communiquer avec la Force. Cette sensation, pour tout adepte de la Force était terriblement plus satisfaisante et euphorisante que n'importe quelle autre sensation psychique ou physique. Les Sith eux, n'en ont que l'illusion. Ils ont l'impression de comprendre la Force et d'être allié avec, mais ce n'est que chimérique. Certain adeptes du Côté Obscur ont acquis assez de puissance mentale pour mettre à genoux la Force dans une certaine mesure, mais jamais cette entité divine et éternelle ne se pliera totalement à la volonté brutale et abjecte de tels individus, pas de son plein gré en tout les cas. C'est pour cela que depuis des millénaires et jusqu'à aujourd'hui, malgré les guerres, les disparitions et les coups durs, les Jedi avaient toujours sut triompher des Sith et maintenir l'équilibre dans la Galaxie. Parce que la Force était leur bienfaiteur, leur égo, leur confidente et leur amie.

- « Tu as appris la détermination, le goût de l'effort et la foi. Non pas que tu n'en sois pas déjà capable, mais il te fallait passer un cap, il fallait t'éprouver. Le trésor n'existe que dans ton cœur, et il n'appartient qu'à toi de le conserver, à jamais.

Il détourna son regard vers l'entrée de la grotte désormais parfaitement rebouchée, comme elle le fut quelques heures plus tôt.

- La Force t'as reconnue, elle t'as accepté en elle, mais il faudra que jours après jours tu lui prête ton attention, que tu la chérisse et que tu lui sois fidèle, car sinon elle te délaissera. Il faut que tu agisse avec conviction et licéité, et la Force t'écoutera. »

Il relâcha la pression sur l'épaule de son élève et ses épaules retombèrent à vue d’œil, le grand Maître Jedi se décontracta. Mais tout n'était pas encore finit, ils leur restait encore à traverser en sens inverse la jungle et rentrer au Temple. Mais à partir de ce moment là, Leto était autorisé selon le protocole à aider son Padawan. C'était donc lui qui reprenait les commandes et qui guiderait ses pas dans la forêt dense d'Ondéron. La dernière fois qu'il avait visité cette jungle, il était à peine plus âgé que Kalen aujourd'hui, c'était il y a prêts de 40 ans. Mais il se souvenait encore de certain passage, des directions et des intuitions qui l'avaient mené là où il fallait et qui lui servirait à faire le chemin inverse sans soucis notable. Après avoir indiqué qu'ils feraient le debriefing de l'épreuve et qu'ils en tireraient pleinement les enseignements une fois revenu dans la sécurité du temple, Leto invita Kalen a gravir les marches de pierre du puit naturel à ses côtés. Revenus au sommet du ravin, les deux Jedi entreprirent de retraverser l'entrelacement de racines et de buissons qui les séparés d'une autre vaste étendue herbeuse et enfermée à l'obscurité d'arbres massifs et séculaires. Le Falleen écarta du bras quelques branchages en veillant à ce que Kalen puisse franchir l'obstacle sans difficulté à son tour puis ressenti un pulsation dans la Force. Il se plaqua brusquement dos contre le tronc d'un arbre à moitié renversé et aussitôt agrippa son apprenti par la manche de sa bure afin qu'il en fasse de même. En position semi-accroupi, il ressenti des micro explosions dans sa psyché qui lui indiquaient un danger imminent, pas distinctement déterminé mais tout proche et suffisamment alarmant pour que la Force elle-même ne lui intime la prudence. Leto discerna des craquement de bois, des plantes et feuillages qui bruissaient et rompaient sous le passage de quelques choses de relativement lourd et lent, un animal probablement, avec une cadence de pas méthodique et pesante. À intervalle régulier, il entendait aussi un fort claquement au son plutôt de nature organique, comme un lézard qui frapperait puissamment sa queue sur le sol. Leto leva les yeux au dessus de l'écorce mousseuse qui lui servait d'abris provisoire à lui et son Padawan et vit à moins de deux mètres de là une créature menaçante au regard torve. Solidement posée sur quatre pattes épaisses, son dos écailleux large et sa mâchoire carrée et rocailleuse lui donnait des apparences d'un menhir en mouvement.

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C'était un Boma, une des créatures les plus féroces de Dxun, la lune forestière d'Ondéron. Celle-ci, particulièrement inhospitalière était régulièrement et étonnamment proche de l'orbite de la planète dont elle était l'astre. Son orbite et la courbe de sa progression dans l'espace se modifiant de façon à ce que les atmosphères des deux cailloux orbitaux se mélange, donnant ainsi la possibilité aux redoutables monstres de Dxun de venir sur Ondéron et envahir ses jungles d'ordinaire paisibles quoique ayant un climat déjà peu clément.
La créature qui se dressait devant les yeux de Leto mesurait pas loin de 3 mètres de long, et à vue d’œil était suffisamment lourde et massive pour briser nette le tronc d'arbre derrière lequel il se cachait si jamais le monstre se décidait à charger. Il jeta un œil circonspect vers Kalen et décida de contourner l'animal aussi discrètement que possible plutôt que de brandir son sabre-laser. Si ils pouvaient se sortir de cette délicate passade sans violence et sans se fatiguer, la réussite de l'épreuve du Nautolan n'en serait que plus délectable. Quelques grognements insistant firent hésiter Leto avant qu'il ne fasse signe à son apprenti de le suivre en position accroupi. Tout deux franchirent un petit sentier terreux, toujours caché par le tronc d'arbre à moitié renversé, et quand il ne purent plus l'utiliser pour se dissimuler à la vue du Boma, ils accomplirent chacun leur tour un roulé boulé dans la terre humide afin de trouver refuge dans les hautes herbes. Leto leva la main devant son visage afin de faire respecter à Kalen un silence qu'ils tinrent tout deux pendant plusieurs secondes, tandis que le monstre reptilien s'éloignait du coté opposé. Il n'était pas rare de croiser des bêtes sauvages dans ces jungles, surtout au fin fond des secteurs les plus reculés comme ici, mais Vorkosigan se demandait pourquoi ils n'en avaient pas croisés plus tôt. Pour être tout à fait honnête, il aurait voulu confier à son Padawan qu'ils risquaient de croiser des Boma, des Drexl ou pire encore, des Zakkeg et que le petit feu de camp qui avait éclairé leur nuit n'aurait aucun effet repoussoir face à ce genre de créatures. Mais tout s'étant accéléré, Kalen ayant réussi son épreuve et le repos étant tout proche, le Maître Jedi n'avait plus jugé bon d'aborder ce sujet. Peut-être était-ce cette sensation instable créé par le fait de faire converger la Force intensément vers un point unique qui avait attiré les créatures vers Leto et Kalen. Peut-être était-ce tout simplement l'odeur ou le bruit... peu importait de toute manière, puisque le danger semblait écarté, les Jedi allaient pouvoir reprendre la route.

En tout cas, c'est ce que le Maître à la peau verdâtre pensait. Un défaut d'inattention le conduit à ne pas surveiller ses arrières pendant une poignée de secondes, mais le craquellement de l'écorce d'un tronc d'arbre frottant sur les écailles tranchantes d'un animal sauvage lui fit jeter un œil derrière son épaule. Trop tard, cette fois-ci, la Force ne l'avait pas averti, ou peut-être n'avait-il pas sut l'écouter. Un second Boma s'était faufilé dans le dos de sa proie qu'il avait repérer déjà depuis quelques minutes, probablement. Leto bondit sur ses jambes, le reptile était déjà à moitié levé sur ses pattes arrière et se lança en avant de tout son poids afin d'écraser sa cible. Un râle grossier et caverneux raisonna, Leto, d'instinct, se laissa choir en arrière mais ne put esquiver un violent coup du plat de la patte du monstre qui vint lui écraser la clavicule droite. Le Jedi tomba à la renverse dans les fourrées, abasourdi par la puissance physique de la bête. Il reprit difficilement ses esprits et leva son regard troublé vers le haut, il vit Kalen, puis le Boma, et le second reptile qu'il pensait avoir berné mais qui entre temps s'était rapproché. Il connaissait la réputation nerveuse et belligérante de ses animaux, et il ne voulait pas risquer le pire avec son Padawan à ses côté, dans l'instant T, la fuite lui semblait être une option préférable au combat. D'autant qu'ils leur restaient encore un bon bout de chemin à parcourir avant de quitter la jungle. Qui sait combien d'attaque de créatures sauvages devraient-ils encore essuyer avant de s'en sortir.

- « Kalen, partons vite ! »

Eructa-t-il de façon autoritaire avant de lever son bras devant lui. Il fit appel à la Force, et quasi instantanément, le Boma qui avait failli lui pulvériser la cage thoracique fut projeté sur le côté. À plusieurs mètres de sa position initiale, il s'écrasa sur un amas de racines géantes au bord d'un arbre gigantesque s'élevant avec quelques autres au-dessus de la cime générale. Une fois le passage dégagé, il se leva aussi souplement qu'il le put, s'aidant de ses bras pour retrouver l'équilibre sur le sol à moitié boueux, il emboita le pas de Kalen. Le second Boma s'étaient déjà lancé à leur poursuite, tandis que celui qui avait subit la poussé de Force de Leto se remettait sur pied, un peu étourdi mais indemne. Et très colérique de surcroit.

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Kalen répondit au hochement de tête de Leto par une reproduction du même geste. En effet, ils s'étaient compris, et Kalen était heureux que son maître comprenne ce qu'il ressentait à ce moment. Le Nautolan suivit ensuite le regard du maître Jedi, alors que ce dernier lui donna des dernières explications sur la Force. Le padawan fixa le rocher quelques instants, réfléchissant à ce qui venait d'être dit. Après ce qu'il venait de vivre, ces paroles sonnaient dans son esprit comme une vérité évidente, mais qu'il lui fallait entendre pour comprendre au maximum ce lien si fragile, car si beau. Comme toujours, chaque parole prononcée par maître Vorkosigan était toujours la bienvenue, précise et parfaitement adaptée à ce qu'il fallait entendre. Fier d'éprouver encore ce constat, Kalen tourna finalement son regard vers son maître, et hocha la tête.

" Je comprends, mon Maître. "

N'ayant rien de plus à ajouter, Kalen se releva, époussetant sa bure, puis il alla éteindre les dernières braises du feu avec le dessous de sa botte. Enfin, il rejoignit son maître, qui lui indiquait le chemin du retour en désignant les marches de pierre. Ils reprirent la route, le padawan suivant son maître avec confiance. Après avoir recadré sa capuche sur sa tête, le padawan mit ses mains dans les manches de sa bure, tout en marchant, pour se protéger du froid. Il restait néanmoins à l'affût, et prêt à porter la main à son sabre laser situé à sa ceinture en cas de danger.

Ce dernier, ayant accordé trop de chances aux deux Jedi la veille, ne tarda pas à les rattraper. Au beau milieu de la marche, le maître Falleen se plaqua, dos contre un arbre, avant d'agripper la manche de son padawan, qui comprit aussitôt et s'exécuta sans poser de questions. Il prit alors la peine d'essayer de percevoir ce que son maître avait ressenti. Mais ce fut surtout son ouïe qui fut mise en alerte, car il entendit à son tour le craquement des branchages et le bruissement des feuillages et autres fougères. Laissant son maître apercevoir le danger, il resta attentif et sur ses gardes, prêt à réagir à un ordre éventuel qui ne tarda pas à arriver. Imitant son maître, il le suivit en position accroupie, puis il fit un roulé-boulé dans les hautes herbes pour échapper à la vigilance de la bête. Là, il obéit à son maître et conserva le silence, observant l'animal qui partait peu à peu vers une direction opposée. Fier de ses études menées sur la faune et la flore d'Ondéron et de sa lune, Kalen reconnut le Boma, et commença à chercher les informations au sujet de cette créature dans son esprit, alors qu'ils reprenaient discrètement leur route. Mais il n'eut pas le temps d'approfondir sa réflexion sur l'instant : alerté lui-aussi par le bruit des écailles rappant sur le tronc d'arbre, Kalen se retourna et recula rapidement, et ne put qu'apercevoir son maître encaisser le coup d'un second Boma sans pouvoir rien faire.

" Maître !"

Le padawan rejoignit rapidement Leto pour l'aider à se relever, observant son éventuelle blessure au passage. Mais il ne put s'y attarder : le premier Boma commençait à rejoindre la scène, et le second était tout près. La situation était délicate et n'offrait qu'une seule solution. Obéissant sans broncher à l'ordre de son maître, Kalen commença à fuir, suivi de près par son maître. Les deux Jedi furent pris en chasse par le premier Boma, le second ayant été sonné par une projection de Force, mais ils savaient tous les deux qu'il n'allait pas s'avouer vaincu et qu'il rejoindrait bientôt le premier Boma.

Kalen courait, filant aussi vite qu'il le pouvait, essayant de se frayer un chemin dans la jungle et ses feuillages, balayant celles qui lui arrivaient à mi-hauteur des mains. Ils arrivèrent sur une large clairière dominée par un arbre massif. L'ayant aperçu de loin, Kalen s'était dirigé vers cette clairière, essayant d'établir un plan en toute hâte pour s'en sortir, alors qu'il entendait le souffle du Boma et le bruit du fracas des branchages et de la terre croulant sous ses pattes puissantes s'approcher de plus en plus.

" Maître, j'ai une idée ! "

Le padawan n'eut pas l'occasion de pouvoir en dire plus, il avertissait simplement son maître et lui intimait par cette alerte de lui faire confiance lorsque le moment serait venu. Il courait vers l'arbre, le regard déterminé. Derrière, le Boma se rapprochait dangereusement, et rapidement. Une fois à une proximité relative de l'arbre, Kalen tourna la tête sur le côté et fit un balayage de la main, avertissant son maître.

" Maintenant ! Écartez-vous ! "

Il fixa alors droit devant lui, se rapprochant de plus en plus du tronc d'arbre. Il entendait la bête se rapprocher de lui : c'était le signe que son maître s'était écarté et que l'animal, pris dans sa course, avait décidé de continuer sur sa lancée et de prendre en chasse le Nautolan. Parfait. L'arbre était désormais tout prêt, mais Kalen accéléra, prenant le plus de vitesse possible. Et alors que le Boma avait entrepris de lui bondir dessus, Le padawan posa un pied, puis l'autre sur le tronc d'arbre et se mit à courir à la verticale le temps de quelques pas, profitant de sa vitesse et d'un usage bref de la Force, prenant assez de hauteur pour sauter au dessus du monstre dans un saut périlleux arrière plus ou moins bien accompli, qui rendit sa chute un peu hasardeuse, mais qui avait fait mouche : le Boma s'était encastré dans le tronc d'arbre, et était désormais sonné. Reprenant ses esprits, Kalen se releva de sa chute, s'étant réceptionné comme il avait pu, puis il agrippa son sabre laser et l'activa. La lame bleue d'énergie pure apparut avant de se stabiliser rapidement à une longueur moyenne, accompagné de son bruit d'allumage caractéristique qui résonna parmi les arbres dans ce petit coin de la jungle.

Se mettant en position d'Ataru, Kalen s'avança rapidement vers sa cible, prêt à lui porter un coup fatal dans son dos. Mais la bête, sonnée mais en colère, agitait sa queue dans tous les sens, ce qui rendit l'approche trop difficile. Le padawan prit alors du recul, et fut contraint de passer en posture Soresu lorsque l'animal se retourna lentement vers lui, reprenant peu à peu contenance. Kalen réfléchit vite : peut-être que la situation n'était pas totalement désavantageuse. En effet, cette situation lui convenait mieux que celle ou c'était à Leto d'attirer l'attention et de le défendre. En tant que futur Gardien, Kalen aimait profiter de n'importe quelle situation pour travailler sur ce que l'on attendrait de lui lorsqu'il sera un chevalier Jedi. C'est pourquoi il préférait être la cible de son adversaire. Il tourna la tête vers son maître.

" Maître, il nous faut agir vite. Le deuxième ne va sans doute pas tarder à arriver... Et peut-être qu'il y en a d'autres, les Bomas chassent souvent en groupe. Voici mon plan : je vais l'attirer pour qu'il me combatte de front, et vous, vous en profitez pour le toucher sur les flancs. Vous êtes plus rapide, et je ne suis pas blessé... je pense que ça peut marcher. "

Kalen et Leto s'étaient habitués à ce genre de relation au combat. Établir un plan rapidement, se baser sur une confiance mutuelle et des styles de combat qui se complétaient pour que ce plan fonctionne : c'était devenu leur credo après plusieurs péripéties vécues ensemble. C'est pourquoi Kalen espérait que son maître lui ferait confiance une fois de plus : quel autre choix avaient-ils, de toute façon ? Ce Boma leur barrait la route, et un autre allait arriver derrière. Peut-être y en avait-il d'autres, peut-être étaient-ils encerclés. Kalen réalisa que la clairière n'était peut-être pas la meilleure idée qui soit, mais de toute façon, vu comme la bête était capable de les poursuivre, il fallait se battre à un moment ou un autre pour espérer s'en sortir. Et dans cette optique, les arbres de la clairière représentaient un avantage. Il fallait positiver : c'était l'occasion parfaite de s'exercer au Sokan, la Forme de combat Jedi privilégiant l'utilisation de son environnement comme d'une arme.

Certes, le padawan avait peur. Que l'on soit maître Jedi ou non, il y avait toujours en nous la peur profonde, instinctive et animale de mourir, et d'affronter un prédateur en face à face, même armé. Mais Kalen prit son courage à deux mains : c'était nécessaire pour un Jedi Gardien, et il fallait aujourd'hui encore montrer qu'il serait digne d'un tel titre. Modulant le rythme de sa respiration, Kalen reprit son souffle après cette course effrénée, et fit face à la mort en tentant de garder son calme au maximum. Le Boma fit quelques pas latéraux, jaugeant sa proie d'un regard colérique et meurtrier. Il s'approcha lentement du padawan, puis entreprit d'abattre sa patte sur lui. Kalen fit un bond en arrière, accomplissant en même temps un arc de cercle avec son sabre. La patte du monstre fut grièvement touchée, presque amputée par le faisceau d'énergie pure. L'animal recula en titubant, hurlant de douleur. Kalen détourna le visage, accablé par la souffrance de l'animal qu'il prit en pitié un instant. Mais en ce moment, il n'y avait plus le choix : c'était lui, ou eux. Reprenant courage, il plaça un regard fixe sur son maître et hocha la tête. C'était à lui d'agir, d'en profiter.
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Au signal de son Padawan, Leto freina des quatre fers et bondit sur le côté, sans grâce ni élégance, mais au moins avec efficacité. L'idée qu'avait eu Kalen ne lui paraissait pas limpide sur l'instant, aussi était-il relativement sceptique quant à la marche à suivre. D'autant que le Boma qui les poursuivait se rapprochait dangereusement et que lui était derrière le Nautolan, au plus proche du monstre, si l'alien commettait une erreur, c'est Leto qui en subirait directement les conséquences. Mais lorsque le Maître Jedi plongea sur le côté, il comprit. Il vit le lézard lourd de plusieurs centaines de kilos trancher le vent de sa gueule béante et de sa queue furieuse et lui passer par au dessus de la tête tandis qu'il ne chercha même pas à stopper sa course enragée. Si le Boma avait loupé sa première cible qu'était Leto, il semblait bien décidé à ne pas laisser s'échapper Kalen, c'est pour cela que la créature ne fit même pas le moindre volte-face et continua en trombe de courir à la poursuite de Kalen qui via sa prouesse athlétique digne d'un Jedi parvint à se mettre à l'abri. Le geste était spectaculaire, téméraire, certes, mais utile en cette occasion et bien exécuté malgré l'empressement et l'urgence de la situation. Les Nautolan étaient des êtres doués d'une forme physique en moyenne plus avantageuse que les humains, endurant et agile, l'Ordre Jedi comptait parmi ses rangs quelques combattants de cette race particulièrement habiles et vigoureux au combat. Kalen ne faisait pas exception à la règle, et même si Leto lui même était un solide gaillard de presque deux mètres de haut, il n'avait pas omit de noter la croissance très intéressante de son Padawan qui d'entrainement en mission devenait plus fort et plus agile. Si en plus de cela, le Nautolan arrivait à concilier performances athlétiques et utilisation de la Force, il pouvait se montrer capable de ce genre de manœuvre périlleuse mais diablement sensationnelle.

Vint le moment où Kalen brandit son sabre laser bleu, provoquant une douce lueur sur son front luisant et créant un léger éclat lumineux sur la perle qui y était incrusté. En accord avec son teint et son caractère, le bleu représentait dans bon nombre de civilisation la paix intérieure, la sagesse, la bonté et la pureté, tandis que le vert de la lame de Leto était plutôt vue comme la force naturelle, l'énergie, la vivacité et la générosité. Le Padawan expliqua enfin en quelques mots le fond de sa pensée et la petite stratégie qu'il avait élaboré pendant leur fuite. Leto acquiesça silencieusement et contrairement à son élève qui avait dut agir dans la frénésie, il prit le temps de ôter sa bure de Jedi pour être plus libre de ses mouvements. Il sentit sa clavicule craqueler et ses nerfs l'alerter d'une légère douleur aiguë, mais rien qui ne puisse l'empêcher de bouger le bras. Avec un peu de concentration, et sans même l'usage de la Force, le Falleen devrait être en mesure d'affronter cela au moins jusqu'à son retour au Temple où il pourrait bénéficié d'examens médicaux plus approfondis.
Leto activa sa lame éclatante et fit tournoyer son arme laser de sa main droite pour vérifier si son habilité arme au poing n'avait pas était affectée par le coup subit précédemment. Puis il s'approcha d'un pas sur vers le monstre et Kalen qui lui faisait face. Il ne se souciait guère de son apprenti qui, il le savait, saurait gérer cette situation et surtout saurait réagir en fonction et en temps voulu. Le Jedi parvint aux abords du Boma qui tentait de s'imposer face au Nautolan, de toute sa présence et de sa colère de prédateur, il grognait, sifflait, éructait, martelait le sol de ses pattes massives et claquait sa queue dans les airs pour impressionner sa cible. Le lézard ne fit pas attention à son second ennemi qui lui parvenait dans son dos, mais sa queue opéra un large balayage cinglant qui obligea Leto à reculer d'un pas et à pencher la tête et les épaules sur le côté afin d'esquiver un violent coup qui lui était destiné. Droit au visage, un coup porté du bout de la queue d'un Boma pouvait profondément lacérer la chaire, voir provoquer la cassure des petits os du crane, ce qui aurait des effets désastreux pour un Falleen, un Humain ou qui que ce soit d'autre. Toujours d'un allant déterminé mais prudent, Leto reprit son avancé vers le flanc de la créature et fit mouliner son laser vert dans le vide. Le bourdonnement de l'arme fit réagir le monstre qui ne put se décaler latéralement de manière efficace à cause de sa patte grièvement blessée par Kalen. Le Boma tituba sur le côté, sa queue frappa le sol, mais trop tard, Leto lui porta un coup d'estoc vers le bas, précisément à la base du cou du monstre, entre le haut de son dos et la naissance de son crane plat et large. Ceci dans le but de lui assurer une mort instantanée et non barbare. Même si les Boma étaient réputés pour avoir une ossature lourde et une peau cuirassée très solide, la lame du sabre-laser du Jedi passa à travers ses chairs comme un fer à souder dans un flan pâtissier nubien. La créature s'écroula aussitôt, morte.

Cela faisait plusieurs minutes que le calme avait décidé de délaisser la clairière où les deux Jedi s'étaient retrouvé acculés par le Boma, plus aucun animal d'aucune sorte ne se faisait entendre. Un court instant passa, Leto poussa du bout de sa botte la tête de la créature qui pivota sur le côté comme une pierre. La bête avait définitivement rejoint la Force, le Maître porta un regard sur son Padawan. Il aurait aimé lui dire qu'il avait bien fait, ou en tout cas qu'ils avaient fait aussi bien que possible et que la créature, aussi vindicative et dangereuse qu'elle fut, avait quitté ce monde noblement et sans souffrance. Mais Leto, pour une des rares fois dans sa vie de Maître Jedi, ne put trouver les mots justes. Lui qui aimait tenter les mots, les idées, les discutions, les partages d'avis, les débats, lui qui pensait que la compréhension de l'autre plus que tout était le ciment de la paix et de l'indulgence entre les peuples. Lui qui aurait tant aimé réconforté son apprenti visiblement affecté par tout cela avec des paroles, laissa pour une fois parler le silence.

Silence qui fut bouleversé par de nouveaux crissements et craquements caractéristiques de l'approche d'un Boma à travers la broussaille. Leto et Kalen commençaient à bien connaître ce son, mais cette-fois ci, il s'agissait d'un véritable capharnaüm de ce genre de sonorité crispante qui venait de toute part. Visiblement, le second Boma que Leto avait envoyé paitre grâce à la Force avait retrouvé leur trace, et il n'était pas venu seul. Tout autour de la clairière, une douzaine de lézards aussi menaçants que le premier s'extirpèrent de l'ombre des arbres et des hautes herbes, les deux Jedi étaient quasiment encerclés. Et si la distance entre chaque Boma qui formait peu ou prou un cercle autour de leur proie était relativement grande, il n'était pour autant pas envisageable de tenter la fuite en passant à travers cette armée de créatures prêtes à bondir sur leur casse-croute. Cette fois-ci, les adeptes de la Force n'avaient plus le choix, ils devraient combattre, mais même pour des Chevaliers Jedi aguerris, affronter un tel attroupement de créatures de ce genre était extrêmement dangereux et mortel. Leto, qui avait désactivé son sabre-laser distingua un Boma notoirement différent des autres, avec une gueule rapiécée et une couleur de peau plus grisâtre. La créature semblait plus âgée que les autres, était plus trapu encore si tant est que cela soit possible et sa queue semblait avoir été mordue ou tranchée de nombreuses fois au vue des blessures cicatrisées qui la parcourait. Il vint à l'esprit de Leto qu'il s'agisse là d'une sorte de patriarche, un chef de meute ou quelques chose de ce genre, même si ses connaissances dans le mode de vie et le fonctionnement de la société Boma étaient limitées. En laissant vagabonder son regard tout autour de lui et en énumérant le nombre de prédateurs qui les avaient acculés lui et son Padawan, il eut un frisson dans le dos. La panique ne prit pas le dessus, mais le doute subsistait et pi encore, il était contrarié que cela arrive en présence de son apprenti qu'il aurait préféré voir en sécurité plus que tout à cet instant précis. Mais combattif et vaillant, le Maître Jedi l'était assurément, et il refusa de s'enfermer dans des réflexion fatalistes et désespérées. Il s'apprêta à conseiller à Kalen de se tenir à l'écart le plus possible afin qu'il puisse s'occuper de quelques Boma seul, il espérait pouvoir venir à bout de plusieurs créatures dès le début du combat très rapidement afin d'établir une nouvelle stratégie et éventuellement envisager la fuite. En quelques secondes, le Falleen avait déjà commencé à s'immerger doucement dans une sorte de méditation guerrière où ses sens étaient en alerte maximum, où ses nerfs à vif se voyaient électrisé par des doses d'adrénaline pure et où touts ses muscles bouillonnaient, prêts à mettre en marche la machine de guerre que pouvait devenir Vorkosigan en combat. Mais son élan fut modéré lorsqu'il vit qu'un seul Boma s'avançait vers lui sous les yeux des autres qui n'avaient pas quitté leur position. Il reconnut aussitôt le monstre qui était celui qu avait bien failli en faire son diner quelques temps auparavant, et qu'il avait par ailleurs propulsé tête la première dans un tronc d'arbre plusieurs mètres plus loin.
Il n'était pas sur de comprendre la situation, plusieurs idées lui vint à l'esprit. Parmi lesquelles, il pensait qu'il s'agissait là d'une sorte de défi lancé par le Boma, ou par lui-même lancé vers le monstre d'une certaine façon lorsqu'il avait sut s'en tirer vivant tout à l'heure. Peut-être que les Boma n'étaient pas des créatures avides de chaires et violentes à l'extrême comme on pouvait l'entendre aux quatre coins de la Galaxie. Peut-être même que leur société était fondée sur l'honneur et sur le respect des patriarches, en démontre la présence de ce Boma plus gris et plus vieux que les autres. Toujours est-il que le Boma que Leto avait en face de lui voulait affronter sa proie seul à seul, et que le Jedi n'avait absolument aucune idée de ce qui se passerait si jamais il parvenait à triompher. Est-ce que les autres Boma allaient attaqués pour se venger, ou allaient-ils s'éparpiller dans la jungle en s'avouant vaincu ? Mais ce n'était plus le moment de tergiverser, le lézard était à quelques pas de là, Leto ne le quitta pas de ses yeux gris d'acier et tempétueux. Il tira le manche de son sabre-laser de sa ceinture.

- « Il semblerait que celui-ci veuille régler ses comptes avec moi... »

Dit-il, résigné à se battre mais avec cette force et ce courage caractéristique à lui dans sa voix.

Une lame verte apparut dans un doux chuchotement de laser, un son presque hypnotique, tendre et cajoleur, mais qui cristallisait toute les craintes et en même temps le plus grand des respects pour une arme si cruellement magnifique et si incroyablement mortelle.
Le Boma s'approcha d'un pas lourd, il sifflait et grinçait de ses dents acérées, déterminé à faire de Leto son repas, et peut-être aussi accessoirement montrer qu'il était fort et digne de sa horde. Le Jedi leva son épée laser devant lui et fit quelques pas de gauche à droite et inversement, tantôt en avançant et tantôt en reculant. La créature, elle, faisait furieusement claquer sa longue et puissante queue au dessus de son dos et de son crane rocailleux afin de maintenir à distance raisonnable son adversaire à deux pattes. Cherchant à impressionner le Falleen, le lézard battait de temps à autres de ses pattes antérieures le sol terreux de la clairière, il fauchait l'air de sa queue tranchante et éructait en montrant les crocs. En retour, Leto faisait vrombir sa lame en la faisant aller de chaque côté, parfois en accomplissant un petit moulinet, habile mais relativement inutile si son adversaire aurait été un Jedi ou un Sith. C'était à un véritable duel que les deux opposants participaient, chacun cherchant à prendre l'ascendant sur l'autre. La moindre erreur pouvait être fatale, la vitesse de déplacement de la queue, telle un fouet qui déchirait l'air de toute sa rage, était improbable, et Leto lui-même n'était pas sur qu'il puisse esquiver un tel coup de la part d'un Boma en pleine santé, aux aguets et décidé à l'éliminer. Affronter un Boma tel quel de face, et un autre blessé et acculé de dos était deux choses très différentes. Aussi, si le Jedi devait encaisser un coup de queue au visage, il savait que cela ouvrirait une grande brèche dans sa défense que la créature saurait exploiter à la vitesse de l'éclair. Ce genre de prédateur ne laissait que rarement une seconde chance à son morceau de viande fraiche... Leto avait pensé à brandir son sabre-laser loin devant lui au moment où le Boma balancerait sa queue afin de tenter de la lui trancher, mais à son goûts, cette manœuvre éloigné trop de lui sa lame qui lui servait plus à se protéger qu'à attaquer. Il préférait ressentir l'intensité de son laser tout proche de lui afin de réagir aussi prestement que possible plutôt que de risquer de devoir rabattre son bras en urgence pour contrer un éventuel coup en traitre.

Après plusieurs longues minutes à se jauger, la bête n'en pouvait plus de patienter et de montrer sa force, alors qu'elle se rendait bien compte que cela ne suffisait pas à décontenancer son ennemi. Leto senti que c'était le moment, son instinct prit immédiatement le dessus tandis que le Boma se détendait, s'élevait sur ses lourdes pattes arrières et dépassait désormais largement le haut du crâne du Jedi, prêts à marteler le corps de sa cible. Leto leva son sabre-laser, accompli une roulade en avant et le Boma retomba en avant dans un fracas sourd, soulevant terre et mousse sous l'impact. Leto s'était retrouvé dans le dos du monstre, appuyé au sol sur son genoux gauche et le bras droit tendu vers l'extérieur, sa lame verte toujours brillante. Le lézard fit quelques pas en avant, très lentement, puis chuta sur le côté. L'action avait été si rapide que personne n'aurait put dire ce qui s'était réellement passé en l'espace d'une seconde. Seul Kalen, peut-être, un Jedi, ou en tout cas un guerrier émérite aurait put voir et comprendre le mouvement de Vorkosigan. La gueule dentelée du Boma laissât s'échapper un filet de sang très épais et brunâtre, et sa langue s'échappa à son tour, Leto avait proprement entaillé le monstre au niveau du torse d'un coup de sabre-laser net et précis. Suffisant pour profondément lacérer la chair qui était tendre à cet endroit – autant qu'elle puisse l'être pour un Boma en tout cas, et sectionner une artère primordiale à l'acheminement du sang parmi les quelques organes vitaux de cette zone du corps du monstre. La blessure était mortelle. Leto reprit sa position debout et jeta un œil de défiance vers les autres bêtes. Mais celles-ci ne tardèrent pas à reculer de quelques pas, non pas par peur, mais parce que le combat ne les concernait plus. Leto doutait qu'il ne les ai jamais concernés en réalité, et qu'au final, ce n'était là plus une assistance qu'autre chose. En tout les cas, la petite dizaine de créatures de Dxun se retirèrent en silence avec en dernier, celui qui fermait la marche, le Boma âgé et gris comme la roche qui avant de rebrousser chemin avait lancer un regard étrange envers Leto. Délicat à traduire, on aurait put grossièrement définir cette œillade comme un mélange de félicitation, d'estime, de peur mais aussi de désir de vengeance. Tout ça cumulé était très difficile à discerner, même pour le plus grand des psychologues. En tout les cas, cette expérience avait surpris le Falleen qui ne se doutait pas le moins du monde, avant aujourd'hui qu'une horde de Boma puisse avoir ce genre de comportement particulièrement ritualiste.

Leto désactiva son sabre-laser, cette fois-ci pour la dernière fois de la journée. Il alla revêtir sa bure de Jedi et vint à la rencontre de son Padawan.

- « C'est terminé. Nous pouvons rentrer maintenant. »

Dit-il, comme las et en même temps avec une certaine pointe de mélancolie dans la voix.

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Il fallait garder son courage, et regarder cette scène en face. Le champ était libre pour Leto, il n'avait plus qu'à porter le coup fatal. Et c'est ce qui se passa. C'était un instant bref et interminable à la fois. Un simple coup bien placé suffit à abattre l'animal. Au moins partait-il sans souffrance, mais tout de même. Kalen, qui avait suivi le mouvement de la lame de son maître, s'était désormais arrêté sur la bête gisant à ses pieds. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait la mort en face, sauf que cette fois-ci, ce n'était pas la sienne. Et que l'on soit un fervent croyant du retour à la Force ou non, voir un être mourir était toujours une image forte, choquante. Au moins les premières fois. Ainsi, le padawan rejoignit son maître dans un silence pesant. Fixant toujours le Boma, il relâcha légèrement sa poigne sur son sabre, abaissant ce dernier et le tenant d'une main, pour que la lame prenne la direction du sol.

Plongé dans son mutisme, Kalen allait se pencher vers la bête pour la toucher, et qui sait, lui adresser une sorte de dernière prière. Mais il fut subitement interrompu dans son élan par les crissements proches, ce qui le plaça de nouveau en alerte. Il releva son sabre et se retourna pour faire face au danger. Le cri était plus intense et semblait surgir de tous les côtés. Kalen comprit assez rapidement que le reste de la meute les avait rattrapés, et il eut raison de le penser. Les lézards géants sortirent de l'ombre de la forêt, chassant les feuillages sur leur sillage, et encerclèrent la clairière. Optimiste ou non, il fallait se rendre à l'évidence : la situation devenait critique, et sur l'immédiat, Kalen ne trouva pas de plan. Son esprit était partagé entre la concentration et la panique, sans savoir quel état privilégier. Par réflexe, il se rapprocha de Leto, afin qu'ils puissent faire front ensemble. Qui sait, cela agrandirait peut-être leur chance de survie...

Le Nautolan imitait son maître et braquait son regard autour de lui, rapidement, ne restant que quelques instants sur une seule bête avant d'en fixer une autre. Il guettait le moindre geste agressif, attentif au comportement de ces carnivores et aux remous dans la Force, qui le préviendraient sans doute du passage à l'attaque. Que pouvait-il faire d'autre en cet instant précis ? Même en prenant toutes les précautions du monde et en agissant le plus rapidement possible, leurs chances de survie restaient minces. Mais il fallait essayer. Il n'y avait pas d'autre choix, de toute façon.

Il y eut soudain un mouvement. Kalen agrippa fermement son sabre laser, mais fut surpris de constater qu'un seul Boma avait bougé. Il s'était avancé avec fermeté, mais plus lentement que prévu. Les autres n'avaient pas bougé. Étonné de ce comportement étrange, le padawan observa alors celui qui s'était avancé. C'était celui que Leto avait repoussé grâce à la Force, tout à l'heure. Pourquoi les autres ne bougeaient pas ? Et pourquoi s'était-il avancé, et semblait-il attendre quelque chose désormais ?

Après quelques instants de réflexion, Kalen en vint à la même conclusion que celle énoncée par son maître : c'était un défi, une sorte d'appel au duel. Et alors qu'il regardait le Maître Jedi s'avancer pour répondre à ce défi, le padawan se surprit à soupirer de soulagement. L'espoir renaissait en lui : Si Leto remportait ce duel, peut-être que toute la meute s'en irait. C'était imprévisible, mais il fallait l'espérer. Et des deux Jedi, Leto restait le plus qualifié, car plus compétent que son apprenti au combat. C'est ainsi que Kalen laissa faire son maître pour le moment, essayant de tout faire pour ne pas offenser les créatures. Il désactiva son sabre avant de le ranger à sa ceinture, puis il s'écarta légèrement du Boma déjà mort, avant de contempler enfin le combat.

Même pour un Maître Jedi, un face à face avec un Boma n'était pas gagné d'avance. Certes, un sabre laser qui touche, c'est une chance de victoire grandement accrue. Mais un coup de queue, de griffe ou de dent de Boma l'était tout autant pour le parti adverse. Aussi, une éventuelle défaite de Leto pourrait faire intervenir le reste de la meute, scellant le sort des deux Jedi. Kalen ne partait pas défaitiste, bien au contraire, il imaginait simplement tous les scénarios possibles, et se tenait prêt à intervenir si jamais Leto se faisait toucher. Il gardait son sabre éteint pour le moment, mais bien en main, à l’affût. Il ne lui restait plus qu'à observer son maître. A apprendre de lui. Oui, même dans une situation aussi extrême, il ne fallait pas oublier l'apprentissage. S'ils s'en sortaient, Kalen en ressortirait grandi, car Leto lui aurait montré une leçon de combat au sabre en ce jour.

Dans une analyse de combat, chaque instant, chaque geste compte. Le padawan observa avec attention les premiers mouvements de Maître Vorkosigan cherchant à prendre ses marques dans le combat et à jauger son adversaire, trouver une faille qui lui laisserait l'occasion de frapper. La bête avait du répondant sur ce point, puisqu'elle faisait pratiquement la même chose, et ses armes naturelles tenaient bien à l'écart. Ce duel allait être difficile, car surement rapide, se jouant sur un seul coup. Nerveux, Kalen observait tour à tour le Maître Jedi et le Boma, anxieux quant à ce qui allait se jouer d'ici très peu de temps. C'est lorsque le monstre détendit ses muscles et cessa son intimidation que Kalen, à l'instar de son maître, fut mis en alerte. Les deux Jedi avaient perçu cet instant qu'il fallait saisir pour emporter la victoire, comme un écho dans la Force qu'ils auraient entendu tous les deux. Mais ce que Kalen ne savait pas, c'était la façon dont Leto allait réagir, une manière qui aurait été surement différente de la sienne à sa place. Il ne quitta donc pas des yeux le Jedi au sabre laser vert, désireux d'apprendre de sa technique. Et il ne fut pas déçu : roulade en avant pendant l'élévation du monstre pour passer dans son dos, tout en le touchant d'un coup propre et net au passage. Et c'était fini.

Aux yeux du padawan, cette manœuvre avait été risquée, mais terriblement efficace. Il n'y avait pas le choix, de toute façon : contre un Boma, la moindre tentative est risquée, car il peut riposter sur pratiquement tous les cotés. Excepté par en dessous. En ce sens, c'était donc la manœuvre la moins risquée de toutes. Le Falleen avait eu de la chance que le monstre ce soit levé, mais aussi beaucoup de talent, d'agilité et de maîtrise de soi en cet instant. Une concentration en combat irréprochable, qui lui avait fait comprendre ce point faible chez la bête. Comme convenu en cas de victoire de son maître, Kalen venait de prendre une leçon pure et simple de combat au sabre laser, dans une situation de danger réel. Une leçon qu'il n'y avait plus qu'à appliquer à chaque fois qu'il devrait activer son propre sabre.

Sonné par cet instant d'apprentissage, le Nautolan se ressaisit, puis soupira de soulagement. Son maître avait réussi et les avait sauvé tous les deux. En effet, suite à cette fin de duel, les autres Bomas se retirèrent, aussi lentement qu'ils étaient venus dans cette clairière. Bientôt, les bruits de la nature reprirent leurs droits dans cette clairière et ses alentours. Et au final, il se voulait plus apaisant qu'avant.

« C'est terminé. Nous pouvons rentrer maintenant. »

Kalen sentit le désarroi dans la voix de son maître. Son regard se posa sur le deuxième Boma, qui venait d'être tué. Il prit pitié pour ses deux animaux, et culpabilisa. D'ailleurs, il ne tarda pas à le faire savoir.

" Oui... il y a eu assez de morts au sabre laser sur cette planète pour aujourd'hui. Navré... de vous avoir fait subir ça. "

Il pensait que c'était de sa faute. S'il avait réussi l'épreuve plus vite, peut-être n'auraient-ils pas croisé cette meute. Et par deux fois, il avait obligé son maître à le protéger et à tuer les prédateurs à sa place. Même s'il était un padawan et que c'était naturel qu'un Maître protège son apprenti... C'était indigne de la part d'un aspirant à la voie du Gardien. Mais avec des " si " ...On refait le monde. Ce n'était pas tout de culpabiliser, il fallait apprendre de ses erreurs, pour ne plus les refaire. Néanmoins, il tenait à s'excuser auprès de son maître pour cela.

A son tour, il rangea son sabre laser une bonne fois pour toutes et remit sa bure en place. Ce petit moment de danger avait suffi à lui donner chaud, aussi ne renferma-t-il pas sa capuche sur son visage. D'ailleurs, les traits de ce dernier étaient marqués par la fatigue. Beaucoup de choses à assimiler en deux jours... son esprit et son corps avaient besoin de repos.

Alors qu'il attendait que son maître ait revêtu sa bure, il fut surpris par la sonnerie de son ComLink. La fréquence, déjà réglée, indiquait qu'il s'agissait d'un appel de Nada-Ma Kendi, un Jedi du MedCorp, la branche médicale de l'Ordre Jedi, et un ami de Leto. Avant le départ des deux Jedi la veille, ils s'étaient entretenus tous les trois, et Maître Kendi les avait sommé de les appeler en cas d'urgence, pour veiller au bon déroulement de l'épreuve et à la survie de Maître Vorkosigan et de son apprenti. Mais là, c'était lui qui appelait. Kalen empoigna son ComLink et activa l'appel.

" Oui, Maître Kendi ? "

" Ah, Kalen. Est-ce que tout va bien ? Nous n'avons pas de nouvelles de vous depuis hier. Je commençais à m'inquiéter. "

" Ça va, ça va. L'épreuve a été longue, mais finie avec succès... "

" Bien, mon garçon. Je ne doutais pas de toi ! Ton maître te forme bien. "

Le Nautolan eut un bref instant de sourire, mais il reporta son attention sur son maître, et reprit contenance.

" Merci à vous. Nous sommes sur le chemin du retour. Cependant, nous avons été attaqués par une meute de Bomas. Maître Vorkosigan est blessé, il a été frappé au torse... au niveau d'une clavicule, plus précisément. Il va falloir regarder ça. "

" Bien... je vais m'en occuper, je prépare ce qu'il faut. Vous avez eu de la chance... "

" C'est vrai. Nous ne sommes probablement plus très loin de la sortie de la jungle... Nous serons là d'ici une heure ou deux. "

" Bien, dis à ton maître de ménager ses mouvements à ce niveau. Ah, et aussi... j'aurai des nouvelles à lui annoncer. Ça a bougé pour la République. Le Chancelier Scalia et la Reine Emalia ont présenté leurs programmes. La machine politique est en marche... Et connaissant ton maître, ça va l'intéresser. "

" Oui... dommage que je ne puisse pas l'accompagner. "

" Ça viendra, mon garçon. Mais chaque chose en son temps. Tu as de l'apprentissage sur le feu."

" Vous avez raison, Maître. Bien, à tout à l'heure ! "

" A tout à l'heure, attention sur la route qu'il vous reste. "

Voilà qui furent des nouvelles intrigantes, et qui n'avaient pas manqué d'interpeller les deux Jedi. Les choses bougeaient dans la galaxie, et ils auraient sans doute prochainement un rôle à jouer dans ces manœuvres politiques. La question sur la relation avec l'Empire Sith, notamment, qui restait en suspens. Pour l'heure, il fallait revenir au temple, soigner la blessure de Leto pour sa part, et se reposer dans le cas de Kalen, avant d'envisager la suite. Enhardis par cette nouvelle perspective d'actions prochaines, le binôme reprit la route, alors que le sentier laissait découvrir la sortie de la jungle au loin, laissant entrapercevoir un horizon bosselé par les plaines d'Ondéron.

Les chemins du Maître et de son padawan allaient sans doute se séparer dans un premier temps, car Kalen devait tirer parti de ce qu'il avait appris en ces deux jours et continuer sa formation au temple pendant quelques temps, avant de rejoindre son Maître en mission. Dans le feu de l'action, dans ce théatre de politique ou il fallait être la lumière surveillant les ténèbres du coté obscur qui attendait surement son heure dans l'ombre, Leto et Kalen auraient sans doute leur mot à dire, quand ils ne feront pas parler le bourdonnement de leur sabre laser à leur place.
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