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Devant son miroir, Alycius demeurait statique, observant la déchirure presque trop propre dans son oreille gauche. Si ses autres cicatrices avaient quasiment toutes disparues, cette marque là demeurait pour toujours, souvenir de son passage entre les mains des Siths sur le retour d'une mission périlleuse en territoire ennemi. Ylm n'était toujours pas revenue, et chaque matin le Nazzar la "maudissait", lui demandant silencieusement et avec un peu trop d'affection pour être convainquant où elle était passée. Le Jedi lui parlait mentalement de sa médiocrité, des erreurs qu'elle avait commise en ne travaillant pas assez sur son physique mais surtout de sa dernière imprudence. Après avoir refusé par fierté une pillule au bacta, elle s'était enfoncée dans les ruelles de la colonie de Korriban pour égarer les Siths. Un sacrifice héroïque qui ne satisfaisait évidemment pas Alycius, même si intérieurement il était fier de la Miraluka. Ronchon au possible, il murmurait entre ses dents à ceux qui lui demandaient des nouvelles que sa Padawan savait très bien où elle mettait les pieds lors de la mission. Mais bien sûr, ceux qui le connaisaient savaient que l'équidé était fou d'inquiétude. Ses prétendues études sur un phénomène de la Force étrange repéré sur Dantooine étaient en réalité une lecture attentive des coupures d'holofilms et de journeaux des grandes planètes puis des plus petites pour tâcher d'avoir plus d'information. L'esprit du Maître Jedi était encore sur Korriban, là où était restée sa protégée.

Ce matin devait pourtant être différent de son travail acharné, aussi morne qu'habituel désormais. Alors qu'il tentait de localiser l'endroit où Myir et lui avaient été retenus à 6h00 du matin dans la bibliothèque vide dont il avait obtenu les clés, le Nazzar avait été coupé par un petit "bip" de son datapad. Ce dernier programmé avait capté le mot Jedi et agression dans la même phrase. Il délaissa ses divers onglets ouverts dont un concernait Lord Janos, un politicien déclarant publiquement que les Siths allaient attaquer la République. Les silences inquiétants dans la Force lors de ses appels allaient enfin trouver une réponse, une réponse qu'il n'espérait probablement pas, mais ça c'était une autre affaire. On ne peut pas tout avoir dans la vie.

Bien qu'il s'y attendait, pressentant la chose comme possible, d'autant plus que son instinct le prévenait, le Jedi cessa de respirer devant l'image du cadavre recouvert de son élève à côté duquel un autre trônait sur le sol. Aussitôt le Maître avait reconnu le sabre de la jeune femme qu'un policier s'était empressé de ramasser selon l'image suivante. La légende tua ses derniers espoirs, il n'y avait pas deux ennemis sous les draps mais un Sith et Ylm.

Quelque part, Alycius s'y attendait, son lien avec la jeune femme s'était coupé depuis un certain temps, mais rien ne l'avait préparé à cette vision ou cette acceptation, pas même son faux détachement ou ses méditations quotidiennes.


-Non...

Fit-il dans un souffle rageur qui roula dans sa gorge un bon moment. La colère monta en lui, et il lui fallut un bon moment avant qu'il ne se calme, se souvenant de ce qu'il avait tâché d'apprendre à Ylm alors que les images de son visage sans yeux mais si expressifs malgré lui défilaient dans sa tête. Il avait toujours demandé à son élève de se pondérer quand bien même la Miraluka était déjà un exemple de maîtrise de soi. Elle n'aurait pas voulu qu'il tombe dans le cliché de la haine ou de la vengeance, s'attachant aux lois. Ainsi, sa Padawan était morte, Alycius trouverait le coupable pour le traîner en justice, ravalant non sans peine son envie de massacre.

Le Jedi sursauta légèrement en sentant de l'eau couler sur son pelage, il n'était pas habitué à pleurer mais cette fois les larmes étaient montées en traître, il ne fit rien pour les arrêter, restant là au moins 15 minutes à pleurer sur son datapad. Il soupira ensuite et repris ses recherches, veillant à garder le même entrain que lorsqu'il croyait débusquer des informations pour la sauver. C'était difficile, si difficile qu'il fut incapable d'ouvrir une autre page. Il avait déjà tout vu !

Alors qu'il se décidait pour prendre cette journée de repos malgré lui, Alycius demeura scotché sur le dernier onglet qu'il s'apprêtait à fermer. Côme Janos, c'était le seul minuscule espoir qui lui restait, savoir pourquoi ce politicien prenait le risque de dénoncer ouvertement le traité. De plus, et surtout, cette piste liait son enquête sur Ylm et la mission qu'il précedemment acceptée au Conseil. Il devait surveiller les Siths au sein de la République voir même au-delà. Le Nazzar avait beau avoir terminé la première mission, il n'en avait pas fini avec eux. Il les traquerait se promit-il, avec pondérance et clairvoyance tenta-t-il de promettre à la Miraluka. Soupirant et dégageant d'un air agacé une mèche blanche coulant sur son front, le Jedi s'était alors attardé sur la page. Côme Janos Avait-il seulement des preuves des agissements des Siths ? Voilà qui arrangerait fortement le Nazzar bien qu'il n'y croyait guère. Il appela tout de même le secrétariat de l'homme, presque surpris d'être invité par une voix agréable et posée d'être reçu par le politicien en personne.

Quelques jours plus tard, Alycius avait continué de chercher sans rien trouver de plus, il devrait compter sur Janos pour l'éclairer, de quoi ronger son frein. Pour autant le Nazzar conserva son air calme, il s'était mal remis de la cérémonie d'adieu à sa Padawan qui avait eu lieu au Temple. Pour une fois il avait parlé d'elle avec des éloges, sans essayer de cacher son affection ou son sentiment de culpabilité. Ylm avait été exemplaire depuis le début, couchant même sur le pas de sa porte pour le "séduire" et qu"il accepte d'être son maître. Son choix l'avait mené à la mort, Alycius n'avait pas été à la hauteur. Mais au lieu de s'appitoyer, le Nazzar choisit de faire une douche avant de revêtir sa toge propre. Il refusa de s'attarder sur le miroir qui lui montrerait sa même blessure à l'oreille. Pour le reste quoique devant se remplumer encore un peu -il avait à nouveau perdu depuis qu'il avait apprit le décès de sa Padawan- le Jedi ne portait que quelques stigmates de sa détention, des cicatrices fines et résorbées ici et là, quasiment enfouies sous son pelage.

***

Vêtu impeccablement bien que ce ne soit pas l'envie qui l'y ait poussé, Alycius salua la secrétaire de Janos, il était arrivé à l'heure pile, ponctuel comme toujours. Il en avait fait bavé Ylm avec cette manie, lui faisant faire autant de tour du Temple que de minutes en retard, avant de compter les secondes à partir de la 5 ème minute. Le souvenir fiché dans son cerveau le fit légèrement sourire, sourire qu'il s'attacha à transformer en un petit tic pour mieux se reprendre et attendre patiemment qu'on l'introduise auprès de Côme Janos. Alycius lui avait brièvement parlé de la raison de sa venue sans pour autant mentionner le décès de son apprentie. Dans son message vocal pour la secrétaire, il avait seulement signifié venir en ami et non pour blâmer le politicien de ses idées sur les Siths. Au contraire, tâchant d'être objectif, il tâcherait d'écouter ses arguments et de voir si le danger pour le traité était vérédique ou pas. Bien sûr intérieurement le Nazzar savait qu'il n'y avait même pas de traité, les Siths étant des menteurs et des manipulateurs acharnés. La paix signifiait leur fin, et ils n'étaient pas prêts à vouloir la signer malheureusement.

Tranquille car c'était dans sa nature mais qu'il savait en plus de réputation et pour avoir cherché des informations que Janos aimait l'ordre-même s'il ne savait pas trop jusqu'à quel point ni dans quel sens- le Jedi demeurait auprès de la secrétaire, attendant la venue du politicien, lequel disait-on, était également très ponctuel. De ce qu'il en avait vu, bien que Janos semblait un peu extrêmiste même pour lui, ils seraient faits pour s'entendre dans d'autres circonstances. [/i]
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Lui... Non, ce n'était pas possible. Mais si ! Si, c'était bien lui !

Lord Janos ne croyait pas au hasard. Lorsqu'on a passé son enfance au sein du Temple Jedi et que l'on croit à la toute puissance de l'Ordre comme principe régulateur de la Galaxie, on ne peut que moyennement adhérer au relativisme, à cette sotte idée que l'univers est régi par l'absurdité la plus totale. Mais il n'empêche : la Destinée pouvait parfois se montrer très surprenante, plus surprenante encore que l'absurde, paradoxalement. Restait juste à dépister le sens caché de cette apparente coïncidence.

... car, oui, le Nazzar qui avait demandé rendez-vous à Lord Janos, le sénateur d'Aargau et sous-secrétaire général du Rassemblement Républicain, ce Nazzar, donc, était celui que Darth Deinos avait passé à la question, à bord de l'Atramentar, le vaisseau prison de l'Empire Sith. Aucun doute là dessus : si la ressemblance entre les deux individus était on ne pouvait plus frappante, la petite cicatrice que le Jedi avait à l'oreille en constituait la preuve ultime.

Comme toujours, Gabrÿelle Evans s'était renseignée sur l'hôte du sénateur. En l'occurrence, cet invité tout particulier se nommait Alycius El'dor et occupait la fonction de Maître au sein du Temple. 

Mais comme si ce faisceau de circonstances ne suffisait pas, il avait eu pour padawan Ylm'Üli'Norrhia Ater, celle-là même que Darth Deinos avait éliminée dans le Musée des Arts et Culture. La jeune femme s'apprêtait à devenir consulaire et à fréquenter de près les milieux politiques. Or, comme tout Miraluka, elle ne se repérait dans l'espace qu'à l'aide de la Force. Aussi avait-il fallu l'éliminer au plus vite, sans quoi Janos se serait trouvé démasqué en un rien de temps. Une mesure de précaution particulièrement radicale, mais nécessaire étant donné les circonstances : si le Lord n'avait pas passé un accord avec ce scélérat de Rejliidic, les services secrets de la République auraient lancé une enquête contre lui. Janos n'avait plus droit à l'erreur, désormais : sa double identité risquait d'être découverte à tout moment.

Or il se trouva que, sans le savoir, Darth Deinos avait torturé le Maître et éliminé l'apprentie. Au nom de son idéal métaphysique de l'Ordre, il avait détruit toute une relation, démoli une fraternité, anéanti plusieurs années de travail... Et quand il s'aperçut des désastres que son idéalisme avait causé, Janos fut pris d'une vague de culpabilité. Voilà bien longtemps qu'il n'avait plus subi ce type de sentiment, pourtant ; tous ses efforts lui avaient permis de s'en débarrasser définitivement - du moins, le croyait-il -, car il jugeait que ce genre d'affectation était la marque du chaos. Mais, malgré son auto-discipline, cette émotion enfouie depuis des années était resurgie d'un coup, tout comme ce jour où il s'était demandé de quel droit il avait pu extraire une enfant de son environnement pour en faire l'apôtre de l'Ordre. Ah ! Pourtant, il s'en était dépêtré, de ces tribulations : même quand il avait fait assassiner son père et accuser son frère, rien de tout cela ne l'avait affecté. Et voilà qu'une affaire sinistre venait réduire à néant près de deux décennies de travail...

Mais non. Ne pas céder à la pitié. La pitié attise la colère, et la colère mène au chaos. Demeurer imperméable à toute affliction. Si les choses s'étaient déroulées ainsi, alors elles suivaient un cours apparemment impénétrable, une loi du Destin qu'il ne fallait pas remettre en cause. L'Ordre avait exigé cette mise mort ; l'Ordre avait exigé cette séance de torture. Et son fidèle serviteur s'y était conformé. En quoi était-il coupable ?

Ainsi, quand Lord Janos accueillit le Maître Jedi, qui arriva à l'heure précise d'ailleurs, on aurait pu réellement croire qu'aux yeux du sénateur, le nouveau venu n'était qu'un inconnu, un simple inconnu. Il fit ouvrir la lourde porte qui menait à son bureau, apparut debout derrière les deux battants coulissants, s'avança de quatre pas parfaitement cadencés, et serra la main de cet Alycius El'Dor.


«Maître El'Dor, c'est un véritable plaisir que de vous rencontrer. Mais je vous en prie : suivez-moi.»

Tous deux pénétrèrent dans son vaste bureau semi-circulaire, tandis que la porte se referma derrière eux. Outre le large meuble et son siège de cuir noir qui tournaient le dos à une longue baie vitrée, deux canapés bleu sombre en demi lune entouraient une petite table ronde. Janos invita son hôte à y prendre place. De son côté, il ouvrit les portes d'un buffet encastré dans le mur, laissant apparaître toute une série de boissons.

«Désirez-vous une collation ?»

Une fois ces formalités remplies, il s'assit en face de son invité, prit un verre de brandy assandran de la main droite, croisa méthodiquement les jambes, pencha légèrement la tête sur du côté de sa boisson, et se composa un air contrarié.

«Tout d'abord, laissez-moi vous souhaiter de sincères condoléances pour la disparition d'Ylm'Üli'Nohrria Ater, Maître El'dor. Je n'ai pu la rencontrer, car elle nous a quitté avant notre rendez-vous, mais j'ai cru comprendre que c'était là une personne exceptionnelle.»
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Une voix de circonstance, habillée de convenance et accessoirisée par un vocabulaire riche. Bien évidemment, la tonalité, les silences et le rythmes raisonnaient comme connu aux oreilles du Maître qui ne s'en formalisa pourtant pas. Les politiciens étaient habitués à tous parler de la sorte, et même si le fin fond de la sonorité lui rappelait étrangement quelque chose grâce à son ouïe particulièrement fine, le Nazzar passa outre. En ce moment ses souvenirs semblaient soient trop flous, soient trop précis, et il n'avait pas le courage de se rappeler dans quelle conférence il avait certainement entendu ce trémolo subtil que ses oreilles animales savaient capter. La main serrée quand à elle lui sembla forte, déterminée mais sachant se faire douce pour les inconnus particulièrement bien accueillis en ces lieux. Le Jedi lui rendit sa poignée, englobant la main légèrement ridée du quinquagénaire [HJ: Je suppose vu son âge, si j'ai faux, tu me le dis] de ses longs doigts fins mais musclés, tranquille et ferme. Appréciant l'ambiance apaisée des lieux, il prit son temps tandis qu'ils déambulaient dans les couloirs pour observer les alentours. Ses foulées puissantes et souples à la fois lui permettaient d'égaler le pas du quinquagénaire sans problème. Tous deux n'avaient pas tant que ça de différence d'âge, seul la constitution d'Alycius l'éloignait irrémédiablement de cet interlocuteur qui représentait indubitablement sa génération, voir la précédente. Mais dans tous les cas, le Jedi pouvait se retrouver dans cet homme qui avait également appartenu à l'Ordre. Ils n'étaient cependant pas issus du même milieu, tandis que lui avait connu la modestie puis la misère et enfin l'austérité, Janos appartenait au luxe. De ce fait, avoir su s'éloigner du chaos et de la tentation était encore plus admirable bien que le Nazzar trouvait l'homme un peu trop rigide dans ses idéaux, un comble venant de lui.

-Je vous remercie pour votre accueil et votre disponibilité alors que votre emploi du temps doit être particulièrement chargé. Au vu de votre sens de l'hospitalité, je vais d'ailleurs encore abuser en acceptant votre proposition, un verre d'eau fraîche me ferait le plus grand bien en effet, merci.

Répondit Alycius d'une voix posée quoique pas aussi travaillée que celle du politicien. Ce dernier avait sûrement apprit à travailler son accent même pour une réponse aussi simple que celle-ci. Le Nazzar lui savait se comporter en société mais il était bien moins prolixe, cherchant simplement à honorer le sens d'hospitalité de son aîné sans pour autant abuser, il souhaitait passer aux choses sérieuses rapidement, cette mission lui étant malgré lui et malgré tout pénible. D'ailleurs Côme Janos mit bientôt l'accent sur le coeur du problème, c'était inévitable. Abaissant légèrement ses oreilles, le Nazzar laissa passer un petit temps avant de trouver la force de plaquer son regard dans celui de son interlocuteur, ses yeux faits de chair tentant de percer l'orbite bionique de Janos. Il était très étrange de se plonger dans cette brillance artificielle, tout en se demandant jusqu'à où s'étendant la blessure partiellement visible. Pourquoi le quinquagénaire n'avait-il pas accès à une meilleure imitation bien que cette dernière soit déjà très bonne ? Une volonté de sa part ou problème physique ? A moins qu'il n'existe pas de meilleure prothèse, Alycius ne s'y connaissait pas en médecine, mais si c'était un choix, ça pourrait déjà lui en apprendre déjà beaucoup sur le personnage, d'où son intérêt pour cette question apparemment hors-sujet. Après avoir pris son temps pour réfléchir, cherchant une pirouette ironique qui ne venait finalement pas, le Nazzar se contenta de rester aussi simple que sincère pour une fois, se mettant totalement à nu.

-Elle l'était. Oui.

Se contenta-t-il d'articuler avec le plus grand calme possible, un compliment immense que jamais la Miraluka n'aurait entendu de son vivant, de ses lèvres en tout cas. Particulièrement sévère il avait déjà montré une certaine fierté pour Ylm mais de manière subtile, le Jedi ne parlait pas de ses sentiments, et même lors de son enterrement il s'était contenté d'un silence. Silence éloquent car il avait été accompagné d'une unique larme roulant sur ses joues poilues, mais en effet, pas un mot, pas un compliment jusqu'à celui-ci emprunté de la bouche de Janos. Une confirmation plus qu'une affirmation personnelle en réalité, bien que cela veuille tout dire venant de sa part. Il avait réellement aimé Ylm et elle lui manquait beaucoup. Son efficacité, sa discrétion et bien sûr sa personnalité mais ça jamais Alycius ne l'admettrait, au lieu de ça il préférait agir pour retrouver son meurtrier tout en se forçant à continuer sur le chemin que la jeune prodige aurait emprunté. Pas de haine, pas d'aveuglement, le calme qu'il lui avait enseigné et le détachement. Autrement dit, s'emprisonner dans ses propres enseignements pour rester fidèle à son ancienne Padawan. Le "merci pour votre sollicitude" de circonstance ne franchit toutefois pas le seuil de ses lèvres, Alycius se contenta d'une onde de Force effleurant l'esprit du quinquagénaire pour se faire, lui permettant -ou pas- de renouer avec son passé Jedi. C'était plus fort que lui, il ne pouvait pas prononcer ces mots plein de reconnaissance et de peine à la fois, seulement l'exprimer via la Force au sein de laquelle reposait désormais Ylm. Après cette preuve que le sénateur avait pu éventuellement saisir au vol ou non, le Maître enchaîna, préférant donner un tournant plus impersonnel à la conversation à peine entamée.

-Je suis venu vous parler face à face à propos de vos affirmations en ce qui concerne les Siths. Selon vous donc, le traité ne serait pas respecté.

Le Maître tâchait de se montrer neutre, il n'avait pas le droit d'influencer son interlocuteur bien qu'il doute fortement qu'on puisse réellement faire flancher Lord Côme Janos. Cependant, c'était son travail de rester à sa place, en quête de simples informations, impassible alors que sa Padawan s'était faite tuée par des Siths, il devait se contenter d'interroger Janos en supposant presque qu'il ait pu se tromper. Bien sûr au fond, le Jedi croyait aux allégations du politicien, mais s'il n'y avait pas de preuves, son témoignage ne pourrait être pris que comme un luxe, un ajout au dossier et non une vérité incontournable.

-Qu'est-ce qui vous faire dire cela ? Avez-vous observé certains... Comportements dirons-nous ? Connaissez-vous certains Siths établis sur le territoire Républicain ?

Acheva de demander le Jedi de sa voix grave et profonde, direct mais patient quant à la réponse. Il n'exigeait de Janos que de la clarté et de la précision, qualités apparemment déjà incluses dans le personnage, chose qui l'arrangeait bien et lui faciliterait la tâche dans cette mission déjà fort délicate. Il s'agissait de jouer finement pour ne pas froisser ces présumés alliés qu'étaient les Siths. Un mensonge bien entendu, mais eux, les "gentils" devaient à tout prix respecter chaque étape judiciaire pour les mettre à jour, ne sachant sauter les étapes comme ces derniers le faisaient allègrement. C'était frustrant mais logique, on ne pouvait condamner des criminels par le biais des mêmes méthodes. Toutefois Alycius était confiant, si un politicien s'affichait aussi clairement, il prenait des risques. Soit c'était complètement du vent, la volonté de se démarquer de la masse en osant dire à partir de "rien", soit c'était parce qu'il avait de vraies informations ou tout du moins suspicions. Le Nazzar penchait pour la seconde option même s'il n'était pas très optimiste de nature, en ce qui concernait Janos, s'il avait bien saisi le profil de l'homme au fur et à mesure de ses lectures, ce dernier semblait plutôt droit en plus d'être rigide. Difficile de dire qu'un politicien était honnête mais ce Lord semblait bien se tenir à ses engagements, passionné idéaliste et pragmatique à la fois, qui effrayait, intriguait, déclenchant respect, admiration et crainte. Oui. Tout cela à la fois songeait Alycius, ses grands yeux sombres calmement posés dans ceux de son interlocuteur, faisant fi de la douleur et de l'inquiétude pour se perdre dans un espace temps immobile. Avec Janos, dès le premier abordage, même le temps semblait rester sage au lieu de sautiller vers l'autre heure avec impatience, attendant que le maître de l'Ordre lui offre le droit de continuer sa route.
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