Invité
Anonymous
Pénitencier de haute-sécurité, Secteur 112B, Coruscant.

Mat'Aenna faisait les cent pas dans sa cellule. Cloîtrée derrière des barreaux de métal, elle se sentait comme un animal en cage, prête à sauter sur n'importe quel représentant de l'autorité. Ah, ouais, elle les aurait bien réduit en bouillie, ces deux soldats républicains qui l'avaient finalement capturés ; ces gardiens qui passaient dans le couloir, en lui jetant un regard intimidant, sûrs d'eux, de leur pouvoir sur elle !
Et son regard bleuté, qui, toujours, se heurtait aux murs gris de cette prison de haute-sécurité coruscanti, aux prisonnières, qui, comme elle, étaient vêtues d'une hideuse combinaison orange qui brillaient dans l'obscurité. Ces carrés d'herbes entourés d'un champ de force, ces tours pour les surveiller - tout révulsait la twi'lek au plus profond d'elle-même. Comment avait-elle pu être aussi négligente au point de passer la sécurité de Nar Shadda sous sa véritable identité ? Et comment avait-elle pu faire confiance à Saï Don pour la tirer encore de ce mauvais pas ? Certes, il s'était montré bon envers elle. Presque trop bon. Mais c'était une personne si importante : il avait forcément dû l'oublier. Et il avait déjà tellement fait pour elle, finalement : peut-être l'avait simplement laissé tomber, de guerre lasse.

La jeune mercenaire avait refusé de répondre à l'interrogatoire de ces pourris. Inlassablement, la gamine avait répété qu'elle ne parlerait que devant Saï Don, qu'il savait tout sur elle ; qu'ils fallait absolument le contacter, au plus vite. Ils avaient répondu que l'opération prendrait du temps puisqu'elle refusait de parler. Ils la traitaient de terroriste. De voleuse et de menteuse. Et oui, elle avait fait tout ça ! Mais... il n'y avait que le Temple qui avait la preuve qu'elle avait été obligée. Que le Temple, à Ondéron.

Mat'Aenna en devenait folle. Folle de l'attente interminable, de l’exiguïté de sa cellule, d'avoir gâché sa seule communication pour faire parvenir un message désespéré au vieillard humain. Lloyd devait être sûr qu'elle l'avait laissé tomber, maintenant. Tout était gâché, gâché !
D'un geste rageur, colérique, elle balança un coup de pied violent dans le mur de métal nu, avant de grimacer de douleur dans ses chaussures réglementaires. Oh qu'elle accueillait cette douleur avec soulagement, puisqu'elle lui faisait un peu penser à autre chose qu'à ce bel amour qu'elle n'avait pas laissé s'épanouir ! A la liberté qui lui avait échappé...
De guerre lasse, elle s'affala sur sa couchette, ignorant sa colocataire du lit du dessus qui l'engueula à cause du bruit. Si seulement elle pouvait corrompre un gardien, la jeune femme pourrait agir ! Mais on ne leur parlait que pour leur filer des ordres. Pires que son maitre. Au moins, avec lui, elle était libre de voyager, de vivre la tête dans les étoiles !

La twi'lek remit un coup dans un des montants du lit, qui vibra d'une secousse satisfaisante. Un cri de rage lui répondit, suivit de la descente précipitée de sa colocataire de cellule, une zeltronne tatouée de partout aux cheveux rouges. Les deux jeunes femmes s'empoignèrent, roulant sur le sol avec violence. Mat'Aenna lui balança un coup de genou, avant de lui ouvrir la bouche d'un coup de poing. Le sang perla, un hurlement de colère et de douleur lui répondit, et son arcade sourcilière éclata sous une réplique de son adversaire, qui fut brusquement projetée contre le mur du fond de la cellule.
Des mains rudes la forcèrent à s'allonger sur le sol, saisirent les membres délicats, de couleur émeraude, de la détenue, avant de les contraindre à se tordre dans le dos, où des menottes électriques lui furent passées.

- "Ça suffit maint'nant, espèces de sales furies !"

Les bras musclés du gardien la remirent debout, avant d'écraser son visage contre le mur.

- "T'as d'la chance qu'y'ait du monde qui t'attende, Mat'Aenna. Sinon ça aurait été le mitard. Mais c'est qu'partie remise, j'te l'promet. Ton jedi est arrivé, alors c'est l'heure d'ton interrogatoire. J'espère qu'tu vas pourrir longtemps ici."

Avec un grognement, les lekkus tendus derrière ses épaules, l'ancienne mercenaire se laissa conduire à travers les couloirs, avant de pénétrer dans une pièce exigüe, pourvue d'une table, de trois chaises et d'une caméra qu'on ne s'était même pas donner la peine de camoufler. Une lampe violente était posée sur la table scellée dans le sol, orientée pour l'éblouir sitôt qu'elle serait assise. Sur un des deux fauteuils, un jeune homme aveugle, que la jeune femme reconnu presque aussitôt comme le padawan de Saï Don. A côté de lui, Korgan. L'enfoiré qui l'avait emmené là !
Mais elle se tut. Non, elle ne pouvait pas montrer au padawan qu'elle était dangereuse...

On l'assit sans précaution sur le fauteuil qui lui faisait face, sans détacher ses mains. Le gardien attacha ses chevilles aux pieds de la chaise, en recommandant la prudence au chevalier, avant de s'éloigner pour sortir de la pièce.

- "Satisfait, mec ?"

Mat'Aenna fit la grimace. Sa langue trop bien pendue allait se retourner contre elle. Fallait garder son calme, vraiment. Garder son calme.
Korgan Kessel
Korgan Kessel
Messages : 384
Eclats Kyber : 0
Une salle d'interrogatoire, comme tant d'autres. Loin, très loin des clichés de celles des holoséries policières. Ici, les murs sont gris, nus. Aucune vitre sans-teint ne permet de suivre les échanges depuis une pièce attenante. Seule la caméra, suspendue dans un coin, autorise un œil extérieur. Une table scellée magnétiquement au sol. Trois chaises. Une lampe. Rien de plus. Ah si.

A coté de moi, assis, le Jedi aveugle. Perso, je préfère rester debout. J'me connais, ma patience a des limites... inexistantes.


*****
Bureau des Renseignements, la veille.

« Repos Caporal ! » m'ordonne le Colonel Mishido, mon supérieur direct, sans même lever les yeux, son nez toujours fourré sur datapad. A croire qu'il fou que ça de ses journées... Lire son datapad, et emmerder de bons soldats en les convoquant sans raison...

Encore que, s'il m'avait demandé de me pointer sur un monde paradisiaque, j'aurais pas fait cette gueule. Mais là... Coruscant... La planète que je déteste le plus dans cette galaxie ! Pire que Nar Shaddaa ! Pire que tout ! Fait chier, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs... Je dois me concentrer pour ne pas penser, un comble, d'hab.c'est l'inverse ! Et pourquoi les bureaux des renseignements ? Ça sent l'entourloupe...

Impression qui se confirme quand je vois le Directeur des Services du Renseignement passer la porte. Merde, il veut quoi celui-là ? Je déteste ce type !

« Caporal Kessel, je n'ai pas besoin de vous présenter le Directeur Needa... »

Il daigne enfin me regarder en face. Et dire que j'ai sauvé le cul de cet homme sur Artorias. Il continue, sur ce même ton monocorde :

« Directeur Needa, voici le Caporal Kessel, le soldat qui a su capturer votre fugitive. »

L'autre ouvre sa gueule qui ne me revient toujours pas :

« Caporal, tout d'abord, je tenais à vous féliciter en personne. Grâce à vous une dangereuse criminelle, doublée d'une terroriste, est derrière les barreaux. Malheureusement, peut-être pas pour longtemps... Nos preuves sont suffisantes pour l'inculper, mais compte tenu des accusations pesant sur elle, nous préférerions obtenir des aveux complets de sa part, histoire de nous assurer de l'issu des poursuites judiciaires. Confidences qu'elle refuse de nous faire, évidemment. Elle prétend vouloir seulement parler à un Jedi très bien connu de nos services, Maître Don, qui lui-même fut pendant longtemps poursuivi pour l'assassinat d'un haut dignitaire Kuati... Avant d'être miraculeusement disculpé. Autant dire que tout ce qui gravite autour de cette femme mérite d'être éclairci »

Pouah ! Il me fait des cours d'histoire maintenant ? J'en ai vaguement entendu parler de cette affaire, mais, putain, j'en ai rien à foutre ! Tout ce qui m'intéresse : savoir ce que je fou ici. Heureusement, j'ai rapidement ma réponse.

« Maitre Don n'est actuellement pas disponible, au lieu de cela le Temple nous a envoyé son apprenti, un certain Chevalier Kayan. J'aimerais croire que la prisonnière se confiera à lui. Mais je n'ai jamais été un grand optimiste. C'est pour cela que nous avons besoin de vous. Compte tenu de votre passif avec cette Twi'lek, nous pensons que vous pourriez être en mesure de la faire parler. Vous voir ravivera certainement des souvenirs désagréables... Et certaines personnes se montrent étonnement loquasse sous le coup de la colère. Le Jedi, quant à lui, sera parfait pour titiller sa corde sensible, si tant est que son souhait de parler au Maître Don ne soit pas un stratagème pour lui faire gagner du temps. »

Je fronce des sourcils. Interroger cette gamine ? Ils ont bien vu ma gueule ? J'ai la tête du type qui sait subtilement tirer les vers du nez de ses interlocuteurs ? Moi j'suis plutôt du genre à tirer d'abord, puis discuter ensuite... A moins que... J'ouvre ma gueule... Mais j'suis aussitôt coupé par le gros Mishido. Il doit encore avoir pris cinq kilos depuis la dernière fois que je l'ai vu, le mois dernier. S'il continue comme ça, il va exploser. Ou se trouver une petite copine Hutt.

« Caporal Kessel, je sais ce que vous alliez nous demander. Rappelez-vous que nous sommes sur Coruscant, le cœur de la République. Ici, il est hors de question de pratiquer les méthodes d'interrogatoire que l'on vous enseigné pour le terrain, celles qui ne sont autorisées que dans le feu de l'action, sur des mondes hors de toutes législations... »

Un doux euphémisme pour parler de torture. Bah ouais, j'suis pas du genre à me voiler la face avec des tournures de phrase à la con. Parfois, lors d'une opération, lorsque y'a besoin d'info vitales, y'a pas trois milles solutions : faut savoir faire parler, et rapidement, les types du camp d'en face. En plus, souvent, quand on en capture un, il n'est plus en très bon état... Raison de plus pour faire ça vite, avant qu'il clamse. J'ai jamais fait ça par plaisir, loin de là. Mais parfois, c'est juste que y'a pas le choix, faut le faire. Si c'est pas lui qui y passe, c'est toi. Pas le temps de réfléchir aux grands principes moraux.

« Toutefois... »

Je lève un sourcil interrogatif.

« ... Si vous deviez chahuter un peu la suspecte pour lui remettre les idées en places... Veuillez seulement à ne pas trop l'amocher, qu'elle puisse rester présentable pour le futur procès. Si vous deviez en arriver là, ce que personne espère, faites simplement un signe à la caméra. Je veillerai personnellement à ce qu'elle tombe malencontreusement en panne quelques instants. »

Ah oui quand même.... Cette affaire, c'est du sérieux. Au moins, y aura un peu d'action. Le directeur Needa se sent obligé de me préciser :

« Évidemment, nous n'avons jamais eu cette conversation. »

A ses yeux, je dois vraiment être qu'un gros con sans cervelle. Il doit penser ça de tous les soldats j'imagine. De toute manière j'assume. C'est jamais ma tête qui m'a sauvé les miches... Ça risque pas, c'est sur.


*****
Retour au temps présent, salle d'interrogatoire N°24, aile ouest.

Elle entre. Elle s'assoit... Et ouvre sa gueule. Ça m'énerve, d'entrée de jeu. Putain, que j'aime pas ces gamines qui se prennent pour des grandes en ouvrant leur gueule. Pour se la raconter dans ces conditions, il en faut des couilles. Et jusqu'à preuve du contraire, elle n'en a pas.

Silence morbide. Je la regarde droit dans les yeux, sans répondre. Moi satisfait hein ? Tu vas voir sale petite pétasse... Je tourne la tête et fait signe à la caméra. Ouais, j'suis comme ça. Aussitôt, le voyant rouge s'éteint. Caméra désactivée... Elle va comprendre à qui elle à faire.

Je me rapproche de la table, pour la dominer de toute ma taille... Je pose lentement mes deux mains sur celle-ci... Très lentement. Si mes yeux avaient été des fusils blasters, elle agoniserait déjà dans une mare de sang. D'une pression discrète du pousse sous la table, je désactive l'ancrage magnétique...

Je me redresse, brusquement... Et fou un puissant coup de pied sur la tranche du plateau. Il percute violemment la Twi'lek à la poitrine, qui tombe en arrière, sans ménagement. La chaise, elle, fait un bruit tonitruant en s'éclatant sur le sol. J'accompagne sa chute en lui renversant la table dessus.

Elle se retrouve au sol, le plateau pressé contre la poitrine... Et moi, de tout mon poids j’appuie dessus, en la regardant de haut, les coudes sur la tranche, comme accoudé à un comptoir. Sourire carnassier. Le souffle coupé, elle doit pas mal douiller... Si je reste comme ça encore quelques instants, je vais lui péter les côtes.

« Voilà, maintenant, je suis satisfait petite salope. Si tu veux l'ouvrir... La prochaine fois essaye de dire un truc intelligent hein ? Parce que moi, j'suis pas là pour déconner ! Alors soit tu coopères maintenant, soit tu regretteras toute ta vie d'avoir fait la maligne... On s'est compris ? »
Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
"Mais si, tu te souviens, la petite toute verte au regard acide."

Ce type de réflexion typique qui n'aiderait pas Luke à remettre Mat'. Heureusement à défaut d'yeux en état de marche, le Hapien possédait une bonne mémoire. Il se souvint du retour de Saï, le premier, celui qui précédait plusieurs autres sordides disparitions de son maître. Ce jour-là, le Temple était soulagé de retrouver son doyen blanchi retrouver naturellement sa place dans la communauté ainsi que son siège. Iki un Padawan très ombrageux avait joué le rôle du trouble-fête sans qui, semblait-il, une fête ne pourrait exister, il y avait toujours un gêneur. Mat' était une jeune Twi'Lek perturbée qu'avait ramené Saï, le Hapien s'en était méfié dès le début mais pas de manière si négative à bien y regarder. N'ignorant pas son passé, le jeune homme n'avait pas cherché à la juger, seulement à réfréner ses pulsions "paranoïaques" en la mettant en confiance. Evidemment Iki n'avait pas aidé avec son ton abrupte voir ses menaces, Luke en bon diplomate bien formé avait tâché de faire rengainer leurs armes à tout ce beau monde, sachant qu'il y avait en plus une enfant en jeu, la petite Lloyse Caldin.

"Mais si tu sais, la petite ramassée à Nar Shadaa par Saï Don, avec une vie probablement bien noire. Tu connais bien ça toi, le noir."

Oui, désormais le Chevalier s'en souvenait parfaitement, cela faisait quelques années déjà mais il avait une excellente mémoire, et quand bien même, ce n'était pas ce genre de scène que l'on oubliait, bien qu'on n'est fait que l'entendre. Aujourd'hui en tout cas, Mat' faisait parler de sa personne, et c'est elle qu'il faudrait entendre. Saï avait envoyé celui qui avait promis de rester son Padawan en vie à sa place la sauver de la prison. Luke n'avait pas rechigné à la tâche, il avait donné sa parole au vieil homme, et quand bien même, cela lui paraissait tout simplement naturel. Luke demeurerait fidèle au vétéran du Temple, non seulement parce que c'était le Chef du Conseil mais également parce qu'il était son mentor de toujours.

La jeune femme était donc sensée avouer des "choses" à propos de son lourd passif, Luke ne savait pas de quoi il en retournait, mais la République le savait-elle seulement ? Le Hapien était également là pour adoucir la peine de la Twi''Lek, faisant valoir une proposition de tutelle en son nom, lui l'ancien apprenti de Saï. Il allait offrir de se porter garant de la jeune fille une fois sortie. Cela devrait arranger l'état, une prisonnière de moins à sa charge, moins de frais, moins d'ennuis. Pour sa part Luke était légèrement embêté, s'il ne voulait pas de Padawan, c'était pour éviter une telle responsabilité, et le voilà prêt à offrir son nom pour protéger une délinquante ? Certes le blond ne voulait pas juger trop vite cette pauvre fille au passé difficile mais il craignait d'avance pour ses cheveux qui deviendraient vite blancs. Enfin remarque, pour ce qu'il savait de la couleur blanche... Peu importait.

De toutes manières indécis, le Jedi décida d'aviser sur place, il n'allait pas déjà se torturer l'esprit pour cela. La Force le guiderait, sans compter son cher maître qui avait visiblement confiance en Mat', c'est donc qu'elle avait sûrement changée. Restait simplement à le faire comprendre à la République tout en s'offrant pour achever de surveiller sa réhabilitation. Au final c'était plus de la surveillance qu'un apprentissage, un soulagement, même si demander à un aveugle de monter la garde pouvait être assez ironique dans son genre. Mais Luke n'était pas un handicapé comme les autres, les locaux de la justice étant bien organisés, il n'eût pas à traîner sur des petits objets vicieux, ses pires ennemis et démontra une belle habilité pour se diriger, sa canne blanche rétractile étant portée à bout de doigts. Quand il y avait peu de monde, bien qu'il soit dans un endroit inconnu, le jeune homme se suffisait de ses dons.

Ses pas l'avaient donc menés -avec un minimum de tâtonnements quand même- au bureau du Colonel Mishido qui était visiblement irrité par sa présence. Luke sentait qu'il les empêchait de par sa seule existence d'agir selon leurs petites habitudes. Heureusement Saï lui avait enseigné comment ne pas absorber le négatif de la situation et se laisser influencer, il demeura calme au possible lorsque le Colonel Kessel effectua le débriefing. Malgré tout, il sentait que ça ne serait pas de tout repos.

Mené dans la salle d'interrogatoire, Luke s'était sobrement assis sur la chaise, un petit verre d'eau avec un pichet à côté disposés à côté de sa personne. Son visage aux traits parfaits, dignes du Hapien qu'il était, ses yeux gentiment perdus dans le vague comme s'il rêvait, ses cheveux blonds cavalaient le long de son cou jusqu'au début du dossier de la chaise. Tout cela servait à donner une touche inédite de douceur à l'endroit sordide, tandis que Korgan faisait office de "méchant flic" d'office avec sa carrure impressionnante.

Lorsque Mat' pénétra dans les lieux, le jeune Jedi sentit aussitôt sa connexion avec la Force, bien que naturellement très faible et ne supposant donc aucune possibilité d'entraînement. Le lien était si ténu que lui-même, habitué à savoir mieux que quiconque partageait des affinités avec la grande puissance mystique eut du mal à le percevoir. Néanmoins, cela pouvait également être dû à la fatigue de la Twi''Lek. Très vaguement, le nez plus exercé du Hapien dû à sa cécité cru sentir comme une fragrance de sang, une odeur métallique diffuse mais c'était sûrement l'endroit, si triste et inquiétant qui lui offrait cette "image" de référence, à sa manière.

-Bonjour Mademoiselle Mat'Aenna

Fit doucement le Hapien en projetant son regard vide et pourtant si expressif à la fois sur-enfin presque- sa personne. Peut-être était-ce une impression dû à ses yeux vairons ? Mais quoiqu'il en soit, il paraissait réellement vouloir utiliser une forme douce d'interrogatoire, ce qui n'était pas le cas de Kessel qui bondit littéralement sur la table. Luke ne put que pressentir la chose à cause d'un tourbillonnement dans la Force, et lorsque le bruit de l'engin percutant le sol se fit entendre, il sursauta malgré lui. Vif, il fut debout en un instant, se saisissant de la canne à sa ceinture, le jeune homme visa juste pour la mettre entre Mat et le caporal. Si ses yeux n'avaient pas réussi à fixer totalement la Twi''Lek, cette fois ils avaient parfaitement atteint leur objectif, semblant contempler le militaire.

-Caporal Kessel ! Ce ne sont pas des manières, sachez que vous pourriez d'ores et déjà avoir des ennuis avec une telle attitude. Je vous prierai de reprendre l'interrogatoire de façon plus conventionnelle et convenable.

Ne put-il s'empêcher de clamer d'une voix tranquille et profonde à la fois, un ton que l'on sentait engagé malgré la sérénité qui s'en dégageait. Luke n'était en fait pas rassuré, il détestait la tournure que prenait les évènements à peine 5 minutes après leur entrée. Il avait totalement été surpris par la tournure des évènements. De ce fait; La coopération militaire/Jedi, ça n'était pas encore gagné décidément, sachant que les premiers dédaignaient souvent les seconds, et que chez ces derniers malgré une éducation rigide, ce style de sentiment pouvait également exister. Luke, lui, en bon idéaliste, croyant aux valeurs de la République aimerait une coopération entière entre les deux, mais il vieillissait et surtout expérimentait comme maintenant. Ça n'était pas si facile, loin de là.

Repoussant son verre d'eau intact vers la Twi''Lek, le jeune Jedi prit la peine de se présenter, comme s'il faisait fi de l'incident. Toutefois ses muscles demeuraient tendus sous son corps élancé veillaient au grain comme ils le pouvaient. Il ne s'excusa pas du comportement du Caporal malgré l'envie pour ne pas achever de le décrédibiliser, se contentant de penser très fortement qu'il aimerait également que l'homme "l'ouvre" la prochaine fois pour dire quelque chose d'intelligent, exactement comme ce dernier l'avait conseillé à Mat'.

-Je suis le chevalier Luke Kayan, ancien apprenti de Maître Saï Don, mon rôle est de vous proposer une tutelle le temps de vous réinsérez. Vous ressortiriez donc de prison en devant répondre de vos actes à une seule personne, moi. Je vous rassure, le protocole de ce type de situation sera respecté à la lettre afin d'éviter des débordements et que vous ne vous en trouviez lésée. Toutefois, avant de vous faire sortir, il serait convenable de répondre honnêtement à ces messieurs de la République afin de faire avancer la justice, seriez-vous prête à coopérer mademoiselle ?

Un discours qui pouvait paraître convenu, mais chez Luke, on sentait la sincérité, pour la plupart des personnes il inspirait confiance. Après tout Saï l'avait formé en ce sens. Il était déjà arrivé au Jedi de mentir sur les conditions ou les promesses bien que très rarement lorsque c'était nécessaire-une prise d'otages par exemple- mais en général il s'en tenait à ses propos. Mat' avait tout à gagner en disant la vérité. Luke ne doutait pas que les sens aiguisés de Korgan quoique bien trop subjectifs à son goût sauraient détecter le mensonge, quant à lui il espérait user de la Force, non pas pour violer son esprit mais pour entrevoir son état d'esprit du moment. Le jeune chevalier espérait vraiment que la Twi''lek saisisse l'occasion de vendre d'éventuels complices, de rayer enfin son passé de délinquance et de payer sa dette envers la justice. Pour le moment il ne savait pas trop ce qu'elle était sensée avouer, il avait refusé de lire en détails le dossier rédigé par la République pour ne pas se laisser influencer et de toutes manières les militaires ne l'avaient pas laisser accéder à grand chose. Le Hapien était donc prêt à découvrir ou plutôt re-découvrir qui était Mat'Aenna.
Invité
Anonymous
Ses yeux bleus plongés dans ceux du soldat, Mat'Aenna pouvait sentir sa haine. Son mépris. L'envie qu'il avait de la frapper, de se défouler sur elle. Le geste qu'il avait fait à la caméra ne lui avait pas échappé, et l'alien se tendit pour faire face au coup qui allait arriver.
D'un geste qui la surprit, il posa ses mains sur la table, et la jeune femme plissa un peu son front lisse. Le regard de son interlocuteur ne la trompait pas. Et pourtant, il semblait conserver son calme. Étonnant de ce qu'elle connaissait du bonhomme - après tout, elle avait travaillé avec lui pendant une mission - mais les circonstances étaient...

La table se souleva brusquement, cognant sa poitrine avec violence. Le choc se répercuta dans ses entrailles alors qu'elle tombait directement sur le sol en accompagnant la chaise, et que le rebord de métal se replaquait contre sa peau, lui coupant la respiration d'un coup. La douleur s'infiltra dans ses poumons, et elle hoqueta maladroitement, alors que ses poignets hurlaient derrière son dos pressé contre le dossier de la chaise qui lui avait été dévolue.
Sa vision se troubla, tandis qu'elle serrait les dents. Il était hors de question de donner satisfaction à ce genre de pourri. Jamais. JAMAIS ! Il incarnait tout ce qu'elle avait toujours détesté : l'autorité, leurs stupides règles, à tous, aux siths, aux jedis, à cette stupide République Galactique. Il avait beau faire le malin, un jour viendrait où elle pourrait lui rendre la monnaie de sa pièce. Un jour elle se vengerait...
La douleur se fit insupportable, mais Mat'Aenna se contenta d'un silence obstiné. Il pouvait pas la tuer là, devant le jedi, quand même ? Nan. Y'avait des lois, ici. C'était pas un sith qui n'avait aucune limite. Même si c'était un pourri qui avait sûrement des ordres, il n'avait pas le droit de la tuer ici. Elle se cramponna à cette idée, alors que l'Apprenti de Grand-Père Saï Don prenait la parole. Sa voix avait une tonalité apaisante tandis qu'il prenait sa défense contre Korgan, et elle ferma brièvement les yeux, tandis que le caporal remettait la table en place, puis sa chaise, de mauvais gré.

Et puis il se présenta, d'une voix imperturbable.
Les membres endoloris, elle faillit rater la proposition insolite qui sortit de ses lèvres. Une tutelle ? Ne rendre de compte qu'à un inconnu, dont le boulot serait de la surveiller ?
L'alternative était bien plus alléchante de toute façon que pourrir ici. Qu'est-ce qu'elle avait pu être bête de se faire pincer !

La détenue jeta un coup d’œil au militaire, ses viscères éprouvant un frémissement malgré elle. Fallait pas faire durer le silence. Elle sentait déjà qu'il allait recommencer à frapper, parce que la plupart des hommes aimaient plutôt ça. Se défouler sur une fille attachée, c'était tranquille au moins. C'était sûr qu'elle répliquerait pas !
Elle renifla, essaya un peu de bouger, dans un tintement de menottes.

- "J'veux bien faire avancer la ... justice. Ouais."


Elle avait lâché la formule de politesse d'une voix sèche, remplie de colère difficilement contenue. D'accord, c'était un peu de sa faute, vu qu'elle avait provoqué le type en uniforme... mais merde. Il était pas obligé d'faire aussi mal !

- "Écoutez, maint'nant, j'ai décroché avec ce genre de vie. Oui, chuis coupable. Chuis coupable de plein de trucs. Quand j'avais quatorze ans, j'me suis enfuie d'Ryloth. J'ai volé mon maitre, j'ai eu des faux papiers. J'm'en suis servie pour aller à Coruscant. J'savais même pas où j'allais, j'savais pas lire. A Coruscant, c'était l'marasme. J'savais pas où aller. Ma bande, elle volait des trucs à des gens plus riches qu'nous. On a crapahuté pendant un moment, mais j'ai tout lâché quand j'ai vu l'gang de twi'lek s'installer là où on était. S'débile de mercenaire m'a vendu à un sith et j'ai dû faire tout ça. N'empêche, personne m'a piqué jusqu'à maint'nant ! Quand j'me suis rendue à Saï Don, j'voulais vraiment tout recommencer. Vraiment. Le Sénat, ça m'a fichu la trouille. Mais je pouvais pas dire non à Darth Synia... Je pouvais pas. Pas avec cette bombe au cœur qu'il m'avait collé. Kaze Toldran. Il voulait s'assurer qu'il me contrôl'rait. Depuis, moi, j'ai bossé avec la République. Souvent. A cette fichue bataille d'Artorias, j'ai bossé pour vous ! J'avais fait une promesse à Grand-Père Saï Don. Vrai ! J'ai essayé d'la tenir. J'ai fait presque que des trucs légaux. Des fois, on a vraiment pas l'choix, parce qu'il faut bien faire le plein. Mais j'ai pas r'plongé. Chuis pas avec les siths. Oui, j'ai bossé pour eux. Mais c'est derrière moi."

Tout était sorti d'un coup, sans qu'elle puisse plus rien retenir. Elle était pas un monstre, ça non ! Une lâcheuse, une traitresse aussi, parce qu'elle avait laissé Lloyd sans nouvelle depuis tout ce temps... mais elle n'avait pas trahi sa promesse à Saï Don. Elle avait essayé de se racheter. d'être sa digne de sa confiance. Il était si gentil, ce vieillard !

- "Tout s'que j'veux, c'est r'prendre mon vaisseau et faire des boulots honnêtes. Même qu'j'ai bossé avec l'caporal, rien qu'pour avoir du fric réglo ! Dis-lui, Korgan, hein, t'as bien accepté mes infos sur Nar Shadda, pour cette mission ! Et sans discuter d'où elle venait, en plus."

Mat'Aenna déglutit, la mâchoire crispée. Tout sortait en désordre, comme sa tête qui semblait sens dessus dessous.
Dans ces conditions, elle était totalement incapable de rester calme, et respirer n'y changerait rien du tout.

- "Ecoutez. Chevalier Luke Kayan, vous avez dû être au courant. On m'a enlevé la bombe au Temple. Je savais bien qu'ça enlèverait pas l'avis d'recherche, mais avec ça, j'ai pu être libre. J'ai rien commis d'gratuit depuis. J'voulais juste pas atterrir en taule. J'me suis battue tout ce temps pour avoir la possibilité de... d'aller voir ailleurs. A Coruscant, y'a pas d'lumière pour ceux qu'habitent en bas. A Kaala-Uun non plus. Me renvoyez pas sur Ryloth. J'veux pas r'venir sur mon monde. C'est une preuve, non, une bombe pour le cœur ?"

La jeune femme rappuya sa tête contre le dossier glacé de sa chaise. Elle aurait aimé enfouir ses mains contre ses lekkus, protéger son corps de ses bras. Mais non. Elle était exposée. A leur merci. Et elle détestait ça plus que tout au monde.
Korgan Kessel
Korgan Kessel
Messages : 384
Eclats Kyber : 0
Y'a quatre choses que j'aime pas dans la vie. En fait y'en a beaucoup plus, mais celles-là, je les déteste par dessous toutes :

Un : les civils. Des connards sans disciplines, grandes gueules, à qui on ne peut pas faire confiance.

Deux : les handicapés. Inutiles, des boulets qu'on doit se trainer et sur qui on peut pas compter.

Trois : Les gars sexuellement chelou. Du genre resté coincé entre les deux sexes à la naissance. Dégeux.

Quatre : Les accrocs aux politesses. Ceux là, j'ai juste envie de leur foutre mon poing dans la gueule pour les entendre enfin jurer. Merde quoi, jurer c'est comme chier : si tu te retiens trop longtemps, tu risques la constipation et l'occlusion.

Et là, comble de l'horreur, voilà avec quoi je fais équipe ? Un mélange des quatre. Un putain de Jedi aveugle, efféminé et trop poli pour mériter mon respect. Alors qu'il ouvre sa grande gueule de midinette, je me demande si je ne devrais pas changer de punching-ball. Sauf que c'est pas prévu au programme... Alors pas le choix, je calme mes ardeurs en imaginant seulement la manière dont mes phalanges pourrait le défigurer.

Ma seule réponse ? Un grognement. Même si je peux pas le piffrer, son intervention fait parti du plan. Alors je dis rien de plus. Je relâche la pression, remet la table en place, et relève la twi'lek après avoir réactivé l'ancrage magnétique du mobilier. Je recule, le regard noir. Elle me le rend bien. Comprend-elle qu'il n'y a rien de personnel ? Que c'est juste mon job ? De toute façon j'm'en fou. Je me dis juste qu'avec un peu de recul, je la trouve plus mignonne avec ce regard de prédateur... Je lui rend le même. Elle fait la maligne, mais je connais ce genre de gamine. C'est comme les crapauds qui se gonflent pour faire croire qu'ils sont dangereux. Du bluff voilà tout. Je suis sur : elle est morte de trouille. J'ai peut-être été un peu loin pour une entrée en matière... Mais c'est pas comme s'il y avait un témoin visuel dans cette pièce...

Finalement, je réponds quand même :

« Ok, t'as gagné ! Je te la laisse... Montre moi ce que tu sais faire, abruti de Jedi... »



*****

Salle de réunion, au cœur du pénitencier, une heure plus tôt.

« On s'est bien compris ? »

J'sais pas pourquoi, mais je sens que ça va pas se passer comme prévu... C'est toujours pareil avec les Jedi. Des putains d'égoistes qui ne pensent qu'aux intérêts de leur Ordre.

« Donc, moi je l'intimide, toi tu calmes le jeu. Ça marche à chaque coup. Après ils se mettent à parler et à raconter toute leur vie. Faut juste me laisser jouer mon rôle, Ok ? Ça risque d'être un peu... violent, hein, faut pas se voiler la face. Il lui arrivera rien de grave, quelques bleues tout au plus... Mais, elle, elle doit penser le contraire... Donc je ne vais pas y aller de main morte... Si ca te dérange, t'auras cas... fermer les yeux. »



*****
Salle d'interrogatoire, retour au temps présent,

Elle parle, comme prévu. Finalement l'aveugle est pas si mauvais que ça... Dans son genre. Cette histoire de tutelle, on y croirait presque... Finement joué ! Il a bien compris le principe : interroger un prisonnier, c'est comme éduquer un clébard récalcitrant. D'abord tu le tabasses pour lui faire comprendre qui est le mâle alpha, puis tu le caresses dans le sens du poil. Rien de plus efficace.

Du coup, j'écoute. Mais rapidement je décroche. C'est quoi cette histoire à dormir debout ? Putain j'y comprends rien...

Elle parle trop. Elle essaye de noyer le poisson ? Oui c'est ça... Parle toujours ma cocotte... J'suis pas payé pour écouter parler les gamines dans la merde jusqu'au cou. Ce que je veux, c'est des réponses, des vraies. Pas des contes à dormir debout. Le pire, c'est qu'à un moment, elle m'aurait presque rappelé mon propre passé. Tout comme elle, je viens des bas-fonds de Coruscant... Sauf que moi, j'ai jamais été un terroriste. Y'a pas de fatalité, on a toujours le choix. Elle a fait les siens. J'en ai marre : c'est à mon tour d'intervenir.

Je claque mes deux poings sur la table. L'écho se répercute dans toute la pièce. Retour au silence. Putain que ca fait du bien.

« J'en ai rien à foutre de tes histoires ! Tu crois vraiment que tout ça, ça compte ? T'es qu'une pourriture, une traîtresse, une vendue ! Tu es aussi responsable que les autres ! J'en ai rien à foutre de savoir ce que tu as fait ensuite ! Si tu cherches à te racheter une conduite, c'est que t'es coupable ! »

Logique imparable.

« Et détrompe toi : si j'ai accepté ton aide sur Nar Shaddaa, c'est uniquement parce que c'était les ordres ! Point barre ! Si on m'avait laissé le choix, tes informations, je te les auraient enfoncé dans l'anus si profondément qu'elles t'auraient gratté les amygdales...

Tu sais ce que tu mérites ? Un tir de blaster entre les deux yeux, c'est tout... »


Je crache sur la table, juste devant elle.

« Au mieux, tu finiras ta vie dans un trou comme celui-ci. C'est tout ce que tu mérites ! De toute façon, les salopes comme toi, ça manque à personne... Je vais même te faire un aveu : je suis heureux de payer des impôts pour que des criminels comme toi restent derrière les barreaux jusqu'à la fin de leur vie... Ouais, même que ça me fait bander... »

Je me redresse, bien droit. La lampe fixée sur la table est toujours dirigée vers son visage, malgré mon coup de sang. Elle lui donne des airs fantomatiques. Après la violence physique, la violence morale, décidément, j'suis vraiment un type polyvalent, j'arriverais presque à me surprendre ! Du coin de l’œil, je vois le voyant de la caméra se rallumer : c'est le moment. Cette fois, je parle calmement :

« J'ai qu'une seule question... Et t'as intérêt de bien y répondre : OUI ou NON, as-tu participé à l'attaque du Sénat galactique, du coté de Darth Synia ? »
Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
-Caporal Kessel, votre vocabulaire ! Je ne crois pas que votre contrat inclus des ordres de torture, les prisonniers ont aussi des droits ! En agissant de la sorte, il me semble que vous vous dirigez très rapidement vers la nomination de "pourriture" que vous avez employé précédemment.

Bien qu'il ne soit pas du genre à plaindre les criminels, Luke éprouvait une sympathie particulière envers Mat, probablement parce qu'elle avait la confiance de Saï. Le vieil homme l'avait bien mit dans l'embarras avec cette mission, mais le Hapien lui était entièrement dévoué, et il n'avait pas rechigné lorsque ce dernier lui avait demandé ce gros service. De toutes manières pour un autre criminel aussi il aurait agit de la sorte, le protégeant contre la furie de Korgan Kessel, bien que son acte aurait été plus amer certainement. La majorité de ces voleurs, violeurs et autres parasites du système le dégoûtaient, mais Luke essayait toujours de faire la part des choses et de respecter le code de la République qui voulait une vie décente pour ses prisonniers. Justement pour ne pas tomber au niveau de ces derniers, mais aussi et surtout dans ce cas, à cause de la présomption d'innocence.

Luke n'était pas du genre à s'énerver facilement, mais Korgan avait un talent certain pour mettre hors d'eux, des personnes au seuil de tolérance pourtant élevé. Le blond se souvenait bien d'une discussion dans le bureau du colonnel concernant le fameux jeu du vilain et du gentil policiers, d'ailleurs cette brute de Kessel avait même parler de laisser quelques bleus.

"J'espère que c'est une métaphore, je ne sais pas quel aspect ça a réellement, mais étant donné que vous n'êtes même pas supposé toucher à la prévenue, la question ne se pose même pas. Nous devons rester dans la légalité."

Avait alors signifié le Hapien d'une voix calme mais ferme qui ne souffrait pas de concession. Ainsi il avait pensé que les choses seraient claires pour ce joyeux luron qui semblait posséder un certain sens de l'humour malgré tout. Fermer les yeux ? Pour un aveugle ? Quoiqu'il en soit, c'était hors de question, lui qui avait pensé que Korgan utiliserait les méthodes habituelles telles que menacer l'accusé avec de nouvelles charges à son nom comme "complicité" était surpris. Enfin, autant l'avouer, au fond de lui il ne l'était pas tant que ça. Dès le début, l'homme brutal ne lui avait pas plus, en fait le jeune Jedi se demandait même comment la République pouvait engager des personnes aussi irresponsables, promptes à l'énervement et en plus leur confier un grade. Tâchant de demeurer calme même s'il bouillait intérieurement, le Hapien se contenta de sortir un datapad de la petite mallette qu'il avait emporté avec lui pour l'offrir à Korgan, que ce dernier puisse l'insérer dans l'holoprojecteur, à supposer que le matériel soit encore en vie après l'intervention plus que musclée de ce dernier.

-Il a été démontré que l'accusé avait effectivement une bombe dans le corps, elle fut localisée au Temple et retirée par le biais d'une opération. La République selon la loi protégeant les otages, accepte généralement ce type de circonstances atténuantes. A vrai dire, je pensais plus aux antécédents de Mademoiselle Mat'Aena, ceux qui précédaient cet évènement où elle était libre de ses mouvements. Vous trouverez ici les radios qui ont été faites par divers médecins dont un spécialiste de Coruscant en la matière. Son rapport est inclus dans les documents ci-joint. Tous se sont concertés sur la meilleure façon d'extraire la bombe placée près du coeur et effectivement activée à ce moment.

*Si tenté qu'un primitif comme toi sait lire*

Rares étaient les fois où Luke s'énervait, mais quand ça arrivait, il bouillait. Heureusement le Hapien parvenait encore à cacher ses sentiments et son malaise inhérent à son étrange relation avec tout ce qui avait attrait au négatif. Le jeune homme maintint dans sa main une version en braille, tendant l'autre paquet (en lettres manuscrites bien sûr) à Korgan Kessel en se retenant de retirer vivement ses doigts. Cette brute ne l'inspirait vraiment pas. Pire, le dégoût que ressentait le Jedi à son égard se diffusait malsainement en un dégoût pour sa propre personne. Il avait encore tellement de travail à faire sur la maîtrise de soi et l'acquisition de la précieuse objectivité.


La Twi''Lek se mit à parler assez facilement, ce qui soulagea Luke. Cependant le jeune Chevalier bien qu'il semble neutre, n'était pas non plus inactif. Il n'avait tout simplement pas l'intention de rester aveugle face aux agissements de Kessel, un peu naïf sur les bords, il était persuadé que l'homme agissait seul, peut-être parce qu'il buvait ou était simplement irascible. Toujours est-il que le Jedi se promettait de le confronter à son supérieur, le colonel Mishido. Mais pour l'instant mieux valait se concentrer sur les aveux de Mat' qui, ne faisant aucune difficultés, ne méritait même pas un quart de ce qu'elle subissait. Il était clair que le Hapien devait la sortir de cette maltraitance. Coupable ou non, personne ne devait subir tel châtiment, l'époque de la torture était dépassée depuis longtemps. Tâchant de concilier ses deux devoirs, celui de protection envers la prévenue et la récolte d'informations, le blond reprit la parole.

-Ce sont des noms dont nous aurions besoin Mademoiselle. Souvenez-vous de patronymes ? D'organisations, de lieux et de méfaits prévus ? Qu'avez-vous pu apprendre aux côtés de cette Darth Sinya ?

Interrogea le jeune homme d'une voix suffisamment douce pour sous-entendre de la compassion. Il s'en voulait car cela ne devait pas être facile pour Mat de revenir là-dessus. Elle avait eu un départ de vie chaotique à son instar, sauf que lui avait eu les Jedis pour le sauver.

-La tutelle sera effective dès à présent Mademoiselle si vous l'acceptez et si les termes du contrat conviennent à votre supérieur Caporal Kessel.

Fit Luke sur un ton qui se voulait anodin. Il espérait ainsi éviter de froisser plus Korgan, mieux valait éviter de le mettre dans une colère noire, ce qui pourrait s'avérer dangereux pour eux. Aveugle depuis très longtemps, le jeune homme n'avait absolument pas pensé à prouver les faits du soldat "rénégat" avec les vidéos surveillances dont il avait oublié l'existence. Son plan était de calmer le jeu et de mettre au plus vite la jeune femme sous sa vigilance mais avant tout, sous sa protection. Les garants de la loi, qu'ils maîtrisent la Force ou pas, quelque soit leur rang avaient des responsabilités face aux droits des coupables même les plus odieux de la Galaxie. Et dire que Mat n'en était même pas à ce niveau... Heureusement l'interrogatoire serait apparemment rapide puisque la Twi''Lek semblait vouloir coopérer, enfin moins si Korgan continuait de le ralentir. Etrange et inquiétante situation inversée.
Invité
Anonymous
L'unique lampe posée sur la table, dont le faisceau était fixé sur elle, l'éblouissait de sa lumière crue, violente. Elle l'empêchait de voir clairement les deux personnes qui lui faisaient face, amalgamant sa vue dans un grand anéantissement de blancheur agressive.
L'alien ferma brièvement les yeux, pour reposer sa vue, tandis que les paroles de ses deux interrogateurs se gravaient en elle. En réalité, Mat'Aenna connaissait bien ce genre de techniques d'interrogation : A la fois pour l'avoir vu appliqué et l'avoir appliqué elle-même sur des prisonniers de son précédent maitre, elle était la première à savoir combien ces méthodes étaient efficaces.
Où était la vérité, où était le mensonge ? Qui menait le jeu, pour lui arracher les derniers lambeaux de vérité qu'elle détenait encore de cette période qu'elle aurait pourtant préféré oublier enfin ?

La lumière filtrait à travers ses paupières closes. Elle gardait le silence, le laissait se prolonger alors que les deux hommes s'étaient tus depuis quelques secondes, qui se transformaient lentement en minutes.
Si la prison était son seul avenir, alors elle ne devait pas se mettre plus encore en danger. Car même dans ces murs, elle n'avait pas confiance ; les siths lui étaient tellement supérieurs en terme de puissance et de résistance brute, qu'elle pouvait à peine envisager sa survie dans un combat frontal. Avait-elle vraiment choisi sa voie ? Avait-elle choisi réellement de faire les actes dont elle était accusée ? Devant Darth Sinya, devant Kaze Toldran, elle ne s'était pas battue. Elle avait choisi la voie de la résignation, à l'instar de sa mère. En perpétuant la tradition des femmes twi'leks, de leur esclavage devenu culturel.
De cela, elle était sûre d'être coupable. D'avoir voulu sauvegarder sa propre vie au détriment de n'importe quoi d'autre.

Et finalement, elle décida de reprendre la parole, en dirigeant son regard sur Luke. En ignorant ostensiblement le caporal et sa question, parce qu'il avait touché un point sensible : Oui, elle avait été dans ce foutu Sénat au côté des siths. Mais elle l'avait déjà avoué. Elle ne lui offrirait pas le plaisir d'une deuxième soumission.

- "J'ai quelques noms. J'ai eu ... j'ai eu une localisation du vaisseau de Darth Sinya, à l'époque. C'est encore sur mon datapad. Situé quelque part dans la bordure extérieure, au frontière de l'espace connu. Je sais qu'elle voulait se cacher dans les limbes pendant un sacré moment, je crois. En cas d'échec, vous voyez le truc ? J'le sais, pasque Kaze Toldran était son apprenti, et que j'étais à Kaze. Il me laissait écouter beaucoup de choses. Quand on a été près du Prince Tarvo, par exemple. De Kuat. Il fricote avec les siths, lui."

Les mots se bousculaient encore. C'était un vrai tic, quand elle était nerveuse : elle vomissait toujours une véritable logorrhée de mots. La twi'lek redrassa la tête, la secoua, puis leva ses lekkus pour les ramener dans son dos, dans un geste gracieux.
D'une voix monocorde, elle débita quelques noms de siths et de techniciens qu'elle avait pu côtoyer pendant son voyage sur le vaisseau de l'ancienne Seigneur Noire, puis des noms d'organisations qui sévissaient sur Coruscant, avant de s'interrompre, assez brusquement.

- "C'est tout s'que j'sais sur les connexions des siths. J'bossais en solo, la plupart du temps. Kaze voulait m'entrainer, surtout. Et... Pour information, j'ai pas l'intention d'te répondre, "caporal". Ton p'tit jeu avec la caméra qui s'éteint, c'est pas très adroit. Mais j'comprends l'besoin d's'affirmer, chez les mecs dans ton genre. Quand on arrive pas à lever une fille, on s'fait celles qui peuvent pas s'défendre."

Brusquement, les yeux de la jeune femme fixèrent la silhouette un peu floue du caporal, qui s'était retranché juste derrière sa fichue lampe. Le méchant flic, qui prenait son pied à tabasser les filles menottées. Ou pas, mais ça revenait au même pour elle... En d'autres circonstances, elle aurait sans doute applaudit à sa méthode ! C'était peut-être ça, le pire : A elle aussi, son mode même d'existence fonctionnait sur la base de la violence et de la manipulation. Ils se ressemblaient, tous les deux. Mais... aujourd'hui, c'était elle qui était prisonnière, et lui qui était libre.

Et la twi'lek en avait plus qu'assez de connaitre ce genre de situations. Vraiment.

- "T'aurais une cigarette, vieux ? Pour fêter ma tutelle ?"


Oh oui, elle le cherchait. Elle jouait à la maligne, même si elle savait déjà qu'elle allait lui faire péter un plomb. Mais elle était fatiguée de se résigner. Elle ne pouvait plus continuer à s'incliner, à baiser les pieds de ces gundarsk qui s'croyaient supérieurs à une môme de vingt ans, qui en avait vu bien plus qu'eux en toute leur vie.

- "Si elle existe vraiment, bien sur. Mais je crois qu'j'ai confiance dans Grand-Père Saï Don. ...Lui, on peut."

Elle avait murmuré cette fois, si bas qu'elle avait du mal à s'entendre. Mais c'était la vérité. Elle devait s'accrocher à cette image déjà si ancienne - à ce vieillard inconnu qui lui tendu les bras. Et qui avait changé à jamais son existence.
Korgan Kessel
Korgan Kessel
Messages : 384
Eclats Kyber : 0
D’un geste vif, je récupère le datapad. J’y jette même pas un coup d’œil. Au lieu de ça, je le balance direct, de toutes mes forces, sur le mur derrière la prisonnière.

L’appareil explose sous le choc, vomissant une pluie de composants électroniques.

« Tu te crois où abruti ? Garde ce genre de salades pour un tribunal… J’ai une gueule de juge ou d’avocat d’après toi ? Ah ouais c’est vrai… T’y vois rien… »

Dans ta gueule le Jedi.

« Tu crois que j’en ai un truc à foutre de ses antécédents ? De ces conneries de circonstances atténuantes ? Tu t’es trompé de rendez-vous mon gars… »

Tant pis pour le jeu du bon flic et du méchant flic. L’androgyne me tape trop sur les nerfs. Déjà que je trouvais les Jedi coincés du cul… Celui là, c’est le pompon, le fond du panier.

« Ouvre les yeux, mec ! Ici c’est une salle d’interrogatoire. Y’a qu’une chose qui compte : ses aveux. Soit elle nous dit toute seule exactement ce qu’on veut savoir. Soit je la cuisine jusqu’à ce qu’elle le fasse. Si ca te choque, j’te retiens pas. Casse-toi. »

*****
Salle de réunion, au cœur du pénitencier, trente cinq minutes plus tôt,

Dernier briefing terminé. On va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses. Le directeur de la prison ouvre la porte et sort, le Jedi lui emboite le pas. Je vais faire de même lorsque le Colonel Mishido, dans mon dos me lance :

« Caporal, je dois vous parler… en privé. »

Je comprends tout de suite que ca va pas me plaire. Encore des secrets, des plans tordus… Et s’il a attendu que le Jedi passe le pas de la porte, c’est pas une coïncidence.

« Caporal… Il n’est pas nécessaire de vous rappeler les enjeux n’est-ce pas ? Essayez de ne pas trop déraper, c’est compris ? »

J’fais un signe affirmatif de la tête, sans un mot.

« Mais il est tout de même vital d’en apprendre le plus possible sur cette femme, ses contacts, les circonstances qui l’ont conduit à ces extrémismes. Cette attaque a laissé des traces profonde au sein du Service du Renseignement. Le directeur Needa compte bien faire tomber quelques têtes de plus, malgré le grand ménage déjà orchestré par le Chancelier Arnor. Alors, ne lâchez rien. Vous savez comment sont les Jedi… »

J’fais un signe affirmatif de la tête, sans un mot.

« Nous ne savons pas vraiment ce qu’ils veulent. Y'a bien cette histoire de tutelle... Si elle a fait appel à eux, c'est parce qu'elle pense s'en tirer à meilleur compte. Les Jedi sont mouillés jusqu'au cou avec cette criminelle. »

Je lève un sourcil interrogateur, sans un mot.

« Quoi qu’il arrive, la prisonnière doit parler, avouer, et passer devant un tribunal pour être jugée avec impartialité par nos instances juridiciaires. La loi, c’est la loi. Point barre. Ne laissez pas ce Jedi vous dire le contraire. Ils n’a aucune autorité ici. »

« Chef, oui chef ! »

*****

Retour au temps présent, salle d'interrogatoire,

Il m’a cherché ? Il m’a trouvé !

« Et tu ferais bien de la fermer mon pote. Parce, vous, les Jedi, vous êtes loin d’être clair dans cette affaire. Ton maitre était y’a pas si longtemps recherché pour meurtre hein, c’est pas joli-joli. J’ai comme l’impression que les lois, vous les respectez quand ca vous arrange… Alors vient pas me faire la morale là-dessus. OK ? En plus… J’dis ça, j’dis rien… Mais la dernière fois que votre petite copine a été vu, c’est sur Ondéron, elle trainait du coté de votre Temple… Aider une criminelle en fuite, c’est un crime je te rappelle. Les circonstances atténuantes, mon cul : ca sera ni pour toi ni pour ton maitre si tu continues. Si tu veux lui tenir compagnie au trou, moi ca m’dérange pas… Je connais même quelques taulards qui seraient pas mécontant de partager leur cellules avec ton petit cul. Alors ferme ta gueule et laisse-moi faire mon job. Ton histoire de tutelle, tu sais où tu peux te la coller hein... »

C’est vrai quoi ! J’peux comprendre qu’il use de cette carotte pour la faire parler… Mais là ca va trop loin. A l’entendre, il a le pouvoir de la faire sortir de là, sans passer par la case tribunal, pour répondre de ses accusations… Il se prend pour qui ? Il se croit au dessus des lois ? Connards de Jedi. C’est peut-être une simple ruse, mais il a l’air tellement sérieux que j’ai un gros doute.

La prisonnière ouvre de nouveau la gueule, je ferme la mienne. Ma hargne peut attendre, ses aveux non. Je la regarde droit dans les yeux, comme un morceau de viande que je vais dévorer sous peu. Si y’a une personne dans cette pièce qui a bien compris les enjeux, c’est elle. Il serait temps. Enfin, elle dit des trucs intéressants. Mais pas assez à mon gout. Trop flou cette histoire. Mais c’est quand même un premier pas. En tout cas elle a tout gobé des paroles du Jedi. Elle risque de tomber de haut quand elle comprendra qu’il n’a aucune autorité ici. Ouais faut pas déconner, ici c’est la République, pas le Pays-merveilleux-des-Jedi-tout-puissants.

« Ah bah voilà ! C’est un bon début ! C’est qu’on deviendrait raisonnable ? »

Je lui fais un sourire, du genre carnassier, ne vous y trompez pas.

« T’as pigé le truc. Tu veux sortir un jour d’ici ? Et bien dit-nous tout. Le tribunal n'en sera que plus clément… Que sais-tu d’autre sur Darth Synia ? Ce Sith travaillait pour son compte ? Pour quelqu’un d’autre ? Que sont devenus ses alliés ? Qui d’autre est mouillé ?! Je veux des noms, des lieux, des informations précises… »

Je suis agacé, ma patience déjà inexistante est mise à rude épreuve… Mais je me rends aussi compte que lui imposer toutes ces questions ne fera qu’embrouiller son discours. J’suis pas débile non plus. Je soupire, et pose enfin mon cul sur ma chaise. J’ai l’air tout d’un coup visiblement plus calme. Je le suis un peu, ouais, j’avoue. Gueuler tout le temps, c'est usant. Je sors un paquet de cigarettes et un briquet de ma poche.

« Fait toi plaisir ma cocotte. »

Je tends le bras pour lui coller une clope dans la bouche, je lui allume. Elle a une bouche à pas avoir d’enfants cette gamine.

« Bon. Ton pote Jedi me casse le cul, mais toi je te connais. T’es loin d’être conne. On a bossé ensemble et c’était plutôt pas mal, non ? Alors suis mon conseil : arrête d’écouter les conneries débitées par ce Jedi. Parce que sa tutelle, c’est du vent. Un gros canular. Tu crois franchement que tout ce que tu as fait peut s'effacer d'un coup de baguette magique ?

T’as déconné grave, tu le sais en plus ! Tu vas devoir payer, c’est comme ça... C'est pareil pour tout le monde. Moi aussi quand j'étais jeune j'ai fais de la taule. Ca m'a remis dans le droit chemin... A ton tour.

Plus tu lâcheras des infos, plus t’auras de chances de te tirer rapidement de ce trou. On se comprend ? Bien. Alors on va faire simple :

Commence ton histoire depuis le début… Comment Darth Synia t’as recruté ? Pourquoi l’avoir suivi ? Soit précise. Je veux tous les détails, même les plus inutiles. Tu vois cette caméra ? Elle enregistre tout. Tous les mots doivent sortir de ta bouche. Y’a que dans ces conditions que tu pourras prétendre nous avoir aidé et être de bonne foi. Tu vois, c’est simple. »


Ce Jedi ne sert à rien. Vraiment à rien ! Voilà que je suis obligé de jouer les deux flics : le bon et le méchant, à la fois… Comme un gros skyzo. J’espère qu’il va changer d’attitude en tout cas. Sinon je ne réponds plus de moi… Mat', elle, j'espère qu'elle a quand même pigé le truc. Parce que, j'ai beau être un vrai con quand je m'y mets, elle a tout à perdre de ne pas coopérer.

Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
[/justify]Le bruit du datapad projeté contre le mur surpris Luke qui sursauta et s'étonna cette fois que personne n'intervienne, sans penser à une caméra malheureusement. Il n'avait pas ce réflexe, songeant juste que les locaux étaient déserts ou les supérieurs de ce sbire absent. Que se passait-il ? Pourquoi l'interrogatoire n'était-il pas plus encadré ? Voilà qui était un manquement à de nombreux règlements, dès la première attaque physique de Korgan sur la prévenue il aurait dû être maîtrisé. Sans se départir de son calme -plus apparent qu'autre chose bien sûr- le Hapien décida donc de continuer à mener cet ombrageux interrogatoire comme il le pouvait.

-Comme vous l'avez si bien dit, ouvrir les yeux ne me servira à rien. Mais je ne m'en plaindrai pas, il vaut mieux être aveugle que de voir ce spectacle pathétique que vous êtes en train d'offrir présentement. De la même façon qu'être sourd aurait été un luxe pour éviter d'entendre la République perdre sa crédibilité à travers de vos paroles. Si nos agents, quelques soient leur appellation - caporal, force de sécurité, Jedi...- ne sont pas capables de s'astreindre à la discipline et au respect, encore moins de respecter les lois de la République. Notamment celles qui mentionnent la présomption d'innocence ou quand les aveux sont réalisés, un programme alternatif de réinsertion, des possibilités de réinsertion. Non Monsieur, il ne s'agit pas seulement de « cracher » des aveux, sinon de s'adapter à la situation et de réfléchir au dossier cas par cas. Croyez-moi, si je viens à vous avec un dossier de tutelle, c'est qu'il fut étudié point par point et accepté par la République. Le fait que je sois Jedi ne change absolument rien au fait que j'ai dû passer par l'accord d'un juge et du comité qui y est lié.

Luke ne supportait pas outrepasser la loi. Il avait clairement refusé d'utiliser le nom de Saï Don pour s'arroger la tutelle de Mat. Pour obtenir le papier qu'il sortit de son sac, le jeune homme avait bataillé patiemment contre l'administration, admirant-certes un peu naïvement- les rouages de ce dernier. Pour lui, chaque dossier était soigneusement étudié, personne ne manquerait à son devoir n'est-il pas ? Il imaginait donc les bureaucrates dépassés, révisant un énorme bouquin de lois susceptibles d'en contrecarrer certaines ou d'en appuyer d'autres au contraire. Le Hapien était d'avis que tout ceci était un peu laborieux et nécessiterait un remaniement mais en attendant, il faisait avec. Des tonnes de papiers s'étaient donc entassés sur son bureau, avec des questions parfois stupides de la part de l'administration ou des répliques qui le faisaient tourner en rond voir repartir en arrière. Les formulaires, les précisions, tout cela lui en avait coûté mais au moins Luke était en accord avec lui-même.

Malheureusement, Korgan aussi semblait-il, et alors que la prévenue se montrait coopérative, il continuait avec sa violence, semblant décharger ce surplus de haine avec encore moins raison que sur un accusé réellement réfractaire. L'homme finit toutefois par se calmer devant le flegme de la Twi''Lek qui commençait pourtant à se fissurer. Le Hapien intervint là aussi, désireux de se montrer équitable dans les « reproches » pour effectuer au mieux son rôle de médiateur, lequel n'était vraiment pas un cadeau du reste.

-Mademoiselle, je vous prie de cesser vos insinuations provocatrices, merci.

Fit-il avec le même ton calme et ferme qu'il avait employé pour Korgan, bien que sa colère à son égard soit moindre évidemment. Luke était vraiment outré par le comportement du Caporal, il ne saisissait pas ce qu'un homme comme ça faisait dans le monde des Militaires, ce presque trentenaire était un danger public de base, alors s'il disposait en plus de l'autorité et des armes capables lui permettant d'assouvir des besoins d'autorité infondés.

Le blond tendit donc le papier en double exemplaire vers Mat et le Caporal. Il relit lui-même les termes en faisant courir ses doigts fins en diagonale sur la feuille, concentré pendant quelques secondes -celles que son aîné lui laisserait éventuellement avant une nouvelle crise probablement- avant de reprendre la parole, tant pour la Twi''Lek que pour le militaire, même s'il n'avait quasiment aucun espoir que ce dernier comprenne quoi que ce soit.

-Il ne s'agit pas de soustraire la prévenue à la justice Caporal- Signifia-t-il, cachant un soupir à l'idée de devoir expliquer une chose aussi fondamentale. En reprenant son titre pour interpeler Korgan Kessel contrairement à son intervention plus personnelle avant. Luke était très procédurier dans son genre, il faisait attention à chacun de ses mots, ayant non seulement été éduqué à faire attention à chacun de ses mots, mais étant également quelqu'un de très précis naturellement. Ainsi, le jeune homme démontrait que ses paroles à venir avaient une valeur juridique, et que ce qu'il allait énoncer concernait le travailleur, non l'homme en lui-même.

-
C'est d'un programme de réinsertion progressive dont nous parlons, approuvée par la République d'ailleurs. Il a été jugé que Mademoiselle Mat'Aenna ne pourrait pas évoluer en prison, étant psychologiquement et physiquement en danger, suite à plusieurs confrontations déjà avec des gardiens ne lui pardonnant pas sa collaboration avec des Siths. Quant à ses co-détenues elles l'ont déjà menacés en rapport à sa collaboration avec la République. République qui a reconnu son précédent statut d'esclave, ce qui découle évidemment sur des circonstances atténuantes. Elle n'agissait pas de sa propre volonté et subissait des pressions mettant en danger sa vie et celle de ses proches. Il a été reconnu que la suggestion dont elle fut victime pour cet attentat était plus forte en raison de son état constant de soumise. Mademoiselle Mat'Aenna doit tout réapprendre, ce qui inclus la notion même de citoyenneté à laquelle elle a derrogé. Mais peut-on être puni au même titre qu'autrui lorsqu'on ignore la signification même de ce mot et des valeurs impliquées ? Pour apprendre à respecter ces règles, connaître ses droits et devoirs, elle serra donc encadrée par notre institution de façon a réapprendre la morale prônée par notre société, afin de lui offrir la possibilité de redevenir une citoyenne responsable. De la même façon Mademoiselle, comprenez que cette alternative vous exigera des retours, tels que des comptes rendus, une re-scolarisation au moins partielle ou une réorientation professionnelle. Vous devrez prouver être capable de changer. Le Temple Jedi s'est vu autoriser cette tutelle par divers psychologues qui on jugé que cela serait le lieu le plus épanouissant pour la prévenue, car le but est, comme vous le savez Caporal, de permettre aux criminels, selon les cas, une réinsertion à long terme. C'est notre devoir de ne pas prôner l'enfermement et l'isolement purs et simples comme vous semblez le croire. Il n'est pas question d'effacer ou de pardonner comme les enfants le font, ou d'exprimer un sentiment d'injustice primaire et enfantine comme vous le faites présentement. Nous devons être impartiaux et Mademoiselle Mat'Aenna dispose de ce droit de réinsertion. Celui qui fut jugé être le plus apte, sur demande de Maître Don certes mais étudié et approuvé par la République.

Le lien entre la Twi'Lek et les Jedis était involontaire de base, elle les avaient aidé, alors ils s'étaient sentis redevables. S'il était vrai que la situation émanait d'une initiative personnelle-celle de Saï personnellement touché et convaincu que Mat devait avoir une seconde chance- le résultat lui venait du gouvernement qui acceptait la proposition. Luke ne comprenait tout simplement pas l'amalgame ou plutôt les amalgames que Kessel faisaient si aisément. Surtout qu'il se trompait lourdement, la vie chez les Jedis ne serait pas de tout repos pour Mat, ils avaient une discipline de fer, quasiment militaire, sauf qu'il y aurait aussi beaucoup d'aide psychologique, ce dont elle avait besoin et n'aurait pas en prison. Ses paroles jusque là étaient posées et quoique nombreuses, jamais inutiles, elles voulaient faire avancer les choses point par point même si cela était fatigant de réexpliquer à un Caporal ce qu'il était sensé avoir appris dans ses premières années où il avait normalement étudié le droit. S'il était plus jeune, le Hapien ne se laisserait pas démonter par Korgan, bien qu'habituellement peu confiant envers ses capacités, dans le cas présent il se savait dans son droit, plus efficace que cet homme qui prenait à cœur une situation pourtant impersonnelle et se vengeait de sa vie probablement minable et frustrante sur la prévenue. Le jeune homme avait au moins autant d'expérience sinon plus que celle de Kessel, dévoué à la République depuis ses 10 ans, vouant sa vie entière à la République depuis, à l'instar des Padawans qui possédaient finalement bien plus d'années d'études que n'importe quel gardien de la paix. Il avait donc eu du temps pour potasser les livres de droits et les constitutions.

-En ce qui concerne mon Maître, c'est encore une fois, de la pure diffamation et totalement hors sujet. Il fut innocenté, il n'y a donc pas à y revenir, mais puisque vous semblez verser dans ce genre avec satisfaction, je vais tout de même prendre le temps d'ajouter qu'il est vrai que certaines choses peuvent paraître bien obscures voire malsaines et ce dans tous les domaines, au yeux de ceux qui ne les ouvrent pas -histoire d'en revenir aux yeux. Vous semblez mener une guerre Monsieur Kessel

La reprise de ce simple « Monsieur » évoquait la caractère personnel de la conversation même si on devinait aussi que Luke l'avait repris à regrets. Il n'avait pas envie de parasiter cet entretien, sinon de le finir au plus vite. Seulement, ce serait bien difficile avec Korgan.

-Je ne sais pas pourquoi vous en voulez à la Galaxie Entière mais sachez que votre comportement correspond parfaitement à vos insinuations. Vous accusez l'Ordre Jedi de s'octroyer allègrement des passes-droits, mais que faites-vous en insultant, menaçant voir attaquant physiquement les personnes et la matériel présents dans cette salle d'interrogatoire ? Vous êtes également plus proche du « trou » dont vous parlez que moi étant donné votre comportement répréhensible au sein de l'ordre public qui vous paie. Pour l'instant, celui qui est le plus en dehors des lois, c'est vous.

Luke était attristé de devoir attiser le feu, car l'homme semblait enfin s'être calmé avec la Twi''Lek, lui donnant même une cigarette à en croire l'odeur de fumée qui émanait dans la pièce. Cet homme était réellement bipolaire, dangereux. Même s'il réussissait à faire sortir Mat, le jeune Jedi était décidé à ne pas laisser Korgan Kessel continuer à semer la terreur dans la prison ou ailleurs. S'il le fallait il le provoquerait juste assez pour l'entraîner encore plus loin que les limites déjà franchies. Tout ça pour le mener au renvoi, mais ça, Luke s'y attela déjà, déplorant de devoir ainsi décrédibiliser le Caporal aux yeux de la Twi''Lek, seulement il n'en avait pas le choix. D'ailleurs si les choses empiraient d'avantage et que la tutelle n'était pas acceptée par la jeune femme, il faudrait écourter l'échange que Kessel avait forcé ne regardait pas la prévenue.

-D'ailleurs Caporal, je compte bien informer votre supérieur de vos débordements plus que nombreux, nous règlerons cela lorsque cet interrogatoire sera terminé. Et puisque vous venez aimablement de me rappeler l'existence d'une caméra, je suppose que cette dernière aura tout filmé de votre comportement -Et si une panne miraculeuse avait eu lieu, le jeune Jedi saurait qu'il aurait affaire à une horrible complicité entre les supérieurs et Kessel, mais il n'était pas décidé à lâcher le morceau de toutes manières.- Mademoiselle Mat'Aenna, vous pouvez prendre votre temps pour lire les termes du contrat qui vous lie au Temple, si vous êtes dans l’incapacité de le faire, je peux le lire ou faire appel à une personne étrangère et neutre en droit de le faire si vous le réclamez. J'ai le document en parallèle pour toute interrogation. Sachez qu'il fut signé et adopté par la République, vous n'avez donc rien à craindre quant à son effectivité. Si vous pensez être satisfaite signez en bas, et la tutelle prendra effet immédiatement.

Le papier comprenait des termes tout à fait sérieux, indiquant à Mat une série de devoirs tels qu'une instruction, une impossibilité de sortir sans personne pour la surveiller et bien d'autres pallier à remplir point par point pour continuer à profiter de cette voie de réinsertion. Plus sérieux, plus procédurier que son Maître Luke pouvait parfois sembler ennuyeux, presque indifférent, mais il était pleinement investi dans sa mission, la preuve étant les nombreux papiers qu'il avait remplis afin de réellement tenir sa promesse. Mat n'avait pas à souffrir de refus administratifs éventuels bien que le rang de Luke lui aurait aisément permis le mensonge, du reste plus simple à appliquer que cet appel possible à un agent tiers pour lire le contrat, la discussion éventuels des termes etc.
[/justify]
Invité
Anonymous
Silencieuse, le corps un peu relâché contre sa chaise inconfortable, la twi’lek écoutait les deux interrogateurs tout à la fois essayer de mener chacun la barque et se disputer entre eux. A travers ses paupières qu’elle avait closes, elle pouvait toujours percevoir cette maudite lumière que le caporal avait braquée sur elle pour l’éblouir, et qui faisait lentement poindre un début de migraine qui irradiait doucement dans ses lekkus tendus derrière ses épaules.
Les déchirements de ses interlocuteurs faisaient-ils partis d’un plan conçu conjointement pour l’embrouiller un peu plus ? Ou se bouffaient-ils réellement le nez à propos de ce qui allait advenir d’elle ?
Les deux alternatives étaient presque aussi moches l’une que l’autre – mais dans la dernière option, au moins, un embryon d’espoir subsistait.

Elle rouvrit ses yeux bleus, essayant d’ignorer les rayons blanchâtres qui occultaient en partie sa vision, pour fixer les papiers que le jedi venait de pousser devant elle. Mat’Aenna eut de la peine à réprimer un sanglot sec, figea son jeune visage en une moue cynique, où pointait une ombre de désespoir visible. Elle ne pouvait faire autrement que de le croire.
Le vaisseau de Saï Don n’avait servi à rien. Sa fuite éperdue du Sénat, la capitulation devant le Maitre du Conseil Jedi. Pour les femelles twi’lek, la liberté était un rêve impossible. Malsain, même, car il amenait à de mauvaises pensées. Il conduisait à des actes insensés et vains. Inutiles.
Se mettre plus en danger encore ne servait à rien : de quelques manières que ce soit, la partie était perdue pour elle. Elle signerait des papiers comme sa mère l’avait fait avant elle, comme sa grand-mère et ses ancêtres l’avaient fait depuis que Ryloth était arrivée dans le giron de la République.

Le métal froid de ses menottes écorcha sa peau en tintant, tandis qu’elle essayait de se trouver une position plus confortable sur son siège.
Ellana Caldin. Lak’Shmi et leurs laïus sur la liberté. Ils avaient tous torts.
Pour une fois, les armes de l’alien s’émoussaient, comme sa résolution. Car c’était le seul futur imaginable et accessible, et cela l’emplissait d’un désespoir sans fond, à la mesure de sa résignation. Car tel était le chemin de la survie, tout comme ses ancêtres l’avaient fait avant elle.

-« Je sais déjà ce que vos papiers disent. Si on me libère les mains et qu’on me donne de quoi écrire, je signerai vos papiers. A deux conditions. »

Sa voix elle-même était changée. Plus lente, celle d’une vaincue qui peinait à rassembler ses esprits, et qui usait du dernier moyen en sa possession pour grappiller quelques miettes.

-« J’me suis toujours débrouillée pour rester en vie jusqu’à maint’nant. Alors je parlerai autant que vous voulez, mais j’veux avoir une protection garantie. Les siths peuvent être n’importe où, y compris dans ce poste. Y’en a parmi les détenus. Alors je parle, mais je sors d’ici après. J’accompagnerai le jedi où il veut après avoir signé l’contrat. »

Un frisson la parcourut, et l’ancienne capitaine sentit sa peau se hérisser brièvement. Elle aurait pas dû se faire avoir comme une bleue. Surtout pour une foutue mission. Tout était entièrement de sa faute. Tout.

-« Ne m’enfermez plus dans un endroit… fermé. Kaze, il avait compris ça. Même si j’étais surveillée, même si y’avait cette bombe, je pouvais espérer survivre. Je lui étais utile. Je pouvais voir les étoiles. C’est pour ça qu’j’ai fugué de chez moi. Pour ça que j’ai fait tout ça pour avoir des faux papiers et partir de Kalaa’Uun. Je sais maint’nant qu’une femelle twi’lek doit rester à sa place, pas briser les traditions. J’ai eu l’audace de le désirer. Maint’nant, je veux que revoir les étoiles encore. Je ne désire plus la liberté, car nous, les femmes twi’leks, ne sommes peut-être pas faites pour ça. J’en sais rien. En tout cas, j’vous serai utile, Jedi. Mais je peux plus rester enfermée. La vie n’en est pas une comme ça. »

Lloyd était si beau. Il était si doux. Son baiser avait été ce qu’elle avait connu de plus beau dans cet univers ; et puis elle avait eu peur. Stupidement, elle s’était dit qu’elle était faible, qu’il ne l’aimait pas, qu’il était comme les autres. Mais ça n’était pas vrai. Elle aurait voulu l’embrasser encore, se fondre en lui, connaitre enfin la vie, l’exaltation de l’amour vrai. Comme quand elle avait quatorze ans, et plein d’espoir encore dans la vie qui l’attendait.
Si Lloyd pouvait l’entendre, si elle pouvait communiquer discrètement avec lui, sans lui coller tous ces sales Républicains aux fesses !

-« Je parlerai si on me jure ces deux choses. Les Jedis tiennent leurs promesses, nan ? Je raconterai comment j’ai rencontré Darth Sinya et tout. Et je signerai le papier. »

Mat’Aenna regardait ses deux interlocuteurs, les yeux assombris et las. Survivre, tel était le crédo des twi’leks, contre vents et marées. Survivre pour connaitre les joies de l’existence, aussi humble soit-elle. Et reparler à Lloyd, pour lui confier son vaisseau, comme dernier cadeau, le premier d’amour vrai. Et lui offrir du soleil pour son cœur intact.
Korgan Kessel
Korgan Kessel
Messages : 384
Eclats Kyber : 0
Bla... Bla... Bla... Malgré moi, j'écoute les conneries débitées par le Jedi. J'me demande s'ils sont vraiment tous comme ça... C'est vrai que j'en ai pas connu des tonnes. Mais franchement... En moi, je sens une sourde colère monter. Ouais, je suis sur le point d'exploser, pour de vrai. Fini le jeu de scène. Et quand je suis dans cet état, à la limite de mettre des poings dans des gueules, j'arrive plus à monter le ton... Je deviens soudain très calme, froid. Le calme avant la tempête. Je lui répond :

« Épargnez-moi tes leçons de morale débiles. Visiblement y'a eu une grosse erreur de casting, tu n'as rien à foutre ici... Et arrêtes avec tes « nos », tes « nous » putain... Les Jedi n'ont rien à voir avec les forces armées de la République, et inversement. J'me souviens même, que y'a pas si longtemps, vous étiez sous surveillance d'inquisiteurs hein... Si c'est pas une preuve... Quand je vois avec quelle incompétence vous n'avez pas su jouer vos rôles de « protecteurs » en empêchant les Sith de revenir sur le devant de la scène politique, j'me dis que vous feriez bien de la fermer, et de garder la queue entre les jambes... »

Je recule le buste pour m'adosser à la chaise, adoptant une pose faussement décontractée. Je bouillonne. Je passe mes bras derrière mon crâne et reprend, sur ce même ton froid et sec, sans hausser la voix :

« Surtout que toi, t'es vraiment une enflure quand on y pense. Ouais je gueule, ouais je mets la pression à cette gamine... Mais tu vois, si je fais ça, c'est pas par plaisir, c'est parce que ce c'est mon job. C'est les ordres, point barre. Y'a eu des morts hein. Et des vies sont toujours en jeu.

Mais toi. Toi, tu arrives, avec ta paperasse de merde. A t'entendre, t'as tout pour la faire sortir d'ici. Alors pourquoi lui faire subir un interrogatoire ? Pourquoi ne pas seulement l'avoir fait signer ? T'es une enflure, un sadique même, de lui faire vivre tout ça alors que tu pouvais l'éviter... Ca tourne vraiment pas rond dans ta tête... »


Je me tourne vers Mat' en me redressant, debout.

« Tu vois les genres de types qui prétendent t'aider, mon cul ! Tout ce que tu vas gagner avec leur accord, c'est t'emmerder dans un temple jusqu'à la fin de tes jours. C'est ce que t'as envie ? Vraiment ? Si c'est le cas, j'peux rien pour toi... »

Je fais mine de m'en aller. Je marche jusqu'à la porte et m'arrête, la main posée sur la poignée.

« J'espère que vous allez bien y réfléchir tous les deux. Parce si la cocotte est libérée sous votre garde, vous vous engagez aux yeux de la justice... Pour le meilleur et surtout pour le pire si elle déconne. »

Je me retourne, lance un regard au Jedi :

« T'es sur de ton coup ? T'es prêt à accorder ta confiance à cette nana, sachant tout le sang qu'elle a sur les mains ? »

Je lance le même regard à Mat' :

« Et toi ? Je te connais pas des masses, c'est sûr... Mais j'ai quand même vu ce que t'avais dans le ventre sur Nar Shaadda. T'as un sacré caractère... Et t'es pas du genre à rester longtemps plantée au même endroit non ? T'es sûre que t'arriveras à ne plus faire de conneries ? Parce que sinon tu foutras dans la merde les seules personnes qui ont l'air de croire en toi, et tu perdras leur confiance, pour toujours. Pas facile hein. T'as déjà assez de poids sur tes épaules non ?

En tout cas, moi j'suis pas d'accord avec ton pote Jedi. T'es pas une pauvre fille déséquilibrée. On a toujours le choix, personne ne t'as forcé à faire ce que tu as fait. T'as choisi de vivre plutôt que de te sacrifier pour les autres. C'est un choix, il faut en assumer les conséquences. En tout cas, tout s'que j'vois, c'est que cette histoire ça ta filé une rage qui te dévore les tripes. J'ai connu ça aussi. Ce que t'as besoin c'est pas d'une rééducation à la con... T'as besoin d'être canalisée... T'as besoin de te défouler. »


J'actionne la poignée, j’entrouvre la porte. Avant de sortir, j’abats ma dernière carte :

« T'as bien raison d'hésiter Mat'. En fait, y'a pas que les Jedi qui ont une proposition à te faire. La République également. On m'avait demandé de te tirer les vers du nez avant... Mais puisque ton pote le Jedi met la charrue avant les boeufs... Ma proposition, elle, est très simple :

Si tu aides la République à remonter les traces de Darth Sinya jusqu'à retrouver son vaisseau amiral, celui qui a attaqué Coruscant, tu seras acquittée... L'unique condition, c'est que tu seras sous mes ordres pour la durée des opérations. Tu veux te racheter une conduite ? Tu ne peux pas refuser... Sinon c'est que t'es une putain de menteuse. »
Luke Kayan
Luke Kayan
Messages : 3119
Eclats Kyber : 0
Ne rien répondre, jouer les sourds, c'était ce qu'il y avait de plus intelligent à faire tant que l'homme s'acharnait sur sa personne et non la prisonnière. Luke estimait avoir les épaules pour supporter ce mépris et ces mots blessants, il savait ce que valait son ordre, il n'avait pas besoin après ses justifications d'en rajouter. Si un Républicain ne respectant même pas les lois qu'il servait voulait critiquer l'engagement du Temple et l'intégrité de son cher Maître, son avis importait peu, sans compter que cette fois en répondant, Luke verserait réellement dans le hors-sujet.

Toutefois l'intervention qui lui déplût le plus fut celle de Mat', elle ne semblait pas vouloir y mettre du sien ou à reculons. Si elle avait appelé Saï c'était normalement pour collaborer, non pour faire la fine bouche, or visiblement elle était insensible au fait d' avoir la possibilité d'être formée gratuitement là où d'autres rêveraient d'avoir les moyens de payer pour offrir une éducation à leurs enfants. Le jeune Jedi le vit comme une petite trahison de la part de la prisonnière, et bien sûr Korgan en profita, proposant un contrat certes louable, mais qui ne réglait pas le souci selon Luke. Après que la République ait signé son acquittement que se passerait-il ? Mat' retournerait sans éducation dans la rue, sans rien savoir de ses droits et devoirs de citoyens, dans les mêmes embrouilles, capable de refaire les mêmes erreurs pour finir au même point de départ. Si elle ne s'en sortait pas avec un travail honorable, autre que celui de mercenaire tellement hypocrite, à coup sûr la Twi'Lek retomberait dans ces anciens pièges et démons. Pour Luke, les mercenaires étaient le "seul" point noir de la République, laquelle ne savait pas gérer ses criminels et fermait donc les yeux sur les pratiques douteuses de ces personnes qui s'auto-proclamaient gardiens de la paix pour arrêter n'importe qui. Là où les Jedis s'entraînaient pendant des décennies ou que les soldats se dédiaient entièrement à l'apprentissage de leur métier sous la houlette de hauts gradés pour une formation équilibrée-sensément- et respectueuse, les mercenaires ne passaient aucun test. Certains d'entre eux étaient des malades avec un gros complexe d'autorité ou qui déversaient leur haine dans leur soit-disant travail. Pour le jeune Jedi Mat' devrait sortir de ce monde, elle n'était pas sensée être punie par le Temple, recevoir un acquittement en échange d'une collaboration puisqu'elle était déjà considérée comme "victime" mais justement être éduquée pour ne plus retomber dans les mêmes pièges.

Pour autant, Luke n'avait rien à opposer à ce contrat entre la République et la jeune femme. Son but à lui était de la sortir de prison, or si Korgan prenait la responsabilité de remettre la Twi'Lek dehors, le Hapan ne saurait s'y opposer, car contrairement à ce que prétendait l'humain, son but n'était pas du tout d'enfermer Mat et de la réformer. Il avait dû passer par l'interrogatoire et sensément l'enfermement pour lui apprendre à goûter à une autre vie, seulement il était seul contre deux. Un soldat voulant des résultats à tout prix, prêt à laisser une "gamine" dans la rue, livrée à elle-même et une dite gosse incapable de voir où était son vrai intérêt. Décidément, oui, mieux valait jouer les sourds pour une fois face à ces deux aveugles. En se montrant trop rigide Luke risquait de tout perdre.

-Je suis d'accord.

Fit-il avec un ton qui démontrait clairement qu'il ne l'était pas mais prenait sur lui, finalement capable de se remettre en question bien que ce ne soit pas avec la plus grande joie. Luke paraissait parfois être un de ces membres de l'Ordre s'octroyant tous les droits tant il était persuadé que sa hiérarchie agissait bien, mais en réalité, il était sincère dans ses démarches, totalement pur dans son désir d'améliorer la société en commençant par l'avenir menacée d'une Twi''Lek mercenaire.

-Toutefois, j'ai une condition, c'est de moi que dépendra Mademoiselle Mat'Aenna comme c'était prévu à l'origine. Moi qui noterait son comportement et les résultats de sa collaboration dans son dossier.

Luke ne voulait surtout pas que Korgan Kessel fasse un de ses tours de passe passe, lui mente pour finalement la remettre en prison, ça, ce serait encore pire que de la laisser refaire les mêmes erreurs car Mat monterait alors dans la criminalité. Un coeur blessé et trahi devenait haineux, perdant confiance en toute loi. Le jeune Jedi en revanche avait un minuscule espoir de l'engager dans la voie de l'éducation librement, sans lui imposer de Tutelle mais en lui montrant qu'il était honnête et accomplirait sa part du marché. Qui sait si en se sentant moins prisonnière, la Twi''Lek n'accepterait pas de s'intéresser à ces notions que le Temple aurait voulu lui enseigner par la "force" en échange de sa liberté. La réhabilitation pourrait donc se faire plus en douceur, sans compter les infos qu'ils pourraient obtenir de la jeune femme, ça aussi c'était important même si ça n'était pas le principal pour le Jedi qui avait plus à coeur de sauver l'âme de Mat'.

-Une fois les termes bien définis, je me rendrai à l'administration pour proposer la rédaction d'un nouveau traité.

Affirma tranquillement Luke qui voulait calmer le jeu entre lui et Korgan. Si tous deux étaient sensés s'agglutiner dans un même vaisseau pour une mission, autant qu'ils évitent de s'entretuer. Encore un peu sceptique face à cet échange qui n'était pas du tout à l'avantage de Mat selon lui, le jeune Jedi tâtonna légèrement la table pour trouver la sensation de papier sous ses doigts et ramasser le contrat précédent. Ce contrat qui lui avait coûté des heures de travail en ce qui concernait l'étude du profil de la jeune fille, les propositions adaptées à sa réhabilitation. Il allait désormais devoir écrire un traité qui se contenterait d'appâter la jeune fille pour ensuite la remettre à la rue, une attitude criminelle selon lui qui ne se préoccupait pas de remettre la "gamine" à la rue. Ce n'était pas ainsi qu'on réglait les problèmes, en les repoussant à plus tard, c'est à dire la prochaine fois qu'elle rechuterait pour X raison et se retrouverait en prison. Malheureusement il y avait des moments où l'on ne pouvait pas gagner et Luke préférait céder avant de perdre totalement la main.

Pour lui, Korgan Kessel avait sorti cette contre-proposition d'un chapeau magique, juste pour mettre le Temple à défaut mais vu que la République semblait d'accord, lui ayant donné sa confiance pour prononcer ces mot il devait suivre.

-A moins que vous n’ayez déjà scrupuleusement rédigé le dossier en bonne et dûe forme Monsieur Kessel, suite à cette proposition étudiée bien avant cette séance.

Se ravisa le jeune homme avec un léger sourire forcé que son visage naturellement parfait arrivait par chance à rendre assez naturel. Le Jedi posa ses yeux morts sur l'endroit où était sensée être la silhouette du Républicain. Sa hiérarchie n'avait jamais proposé quelque chose du genre lorsqu'il s'était rendu sur place pour mettre les choses au clair. Pour lui c'était évident, la proposition sortait d'un chapeau magique et sa "petite vengeance " était de le mettre en évidence. Heureusement Luke n'était pas non plus un acharné, il savait que les choses n'avanceraient pas ainsi et préféra donc se retourner vers Mat' sans plus insister. Au fond, peut-être que la proposition avait réellement été préparée avant, qu'en savait-il ? Et puis son but était d'adoucir les moeurs, pas de les envenimer.

-Acceptez-vous cette proposition Mademoiselle ?

Se contenta donc de dire sobrement le Jedi qui, à défaut de son sourire forcé, ne pouvait pas réellement cacher sa déception. Il avait espéré qu'elle prenne conscience de l'importance de l'éducation, certes, c'était une gamine livrée à elle même depuis toujours, en manque total de confiance, mais Saï l'avait dépeinte comme très intelligente, hors norme et proche de lui. Luke qui avait directement vu dans l'éducation son salut -en même temps c'était un légume avant- pensait que personne ne voudrait rater l'occasion d'une vraie tutelle pour s'en sortir, et non une libération sans suivi responsable. Il n'avait pas échoué, pas encore si elle acceptait qu'il soit le responsable de la pêche aux infos histoire de sauver les apparences, mais n'avait pas non plus réussi. Son unique chance était de laisser couler pour le moment puis de discuter plus calmement avec la Twi''Lek, peut-être lorsqu'elle ne se sentirait plus autant acculée que présentement. Au fond ça pouvait se comprendre lorsqu'on avait les menottes aux poignets et une marge de manoeuvre réellement pauvre. Une situation qui se réitèrerait sans un apprentissage de fond pour sortir de son monde de Mercenaire et de rue, ce qu'il devait parvenir à lui faire comprendre à tout prix.

Invité
Anonymous
La rage. La vraie, celle qui ronge les entrailles, qui vous met les larmes aux yeux. La rage et le désespoir, ensemble mêlés dans son cœur. La twi'lek eut un grand soupir intérieur, en essayant de se reprendre.
Elle devait réfléchir, mais vite - le soldat avait tout calculé, elle le savait bien. Mais cette fois-ci, elle n'avait pas beaucoup de cartes dans sa main, alors elle ferait avec, comme d'habitude. Que ses deux interlocuteurs se détestent autant qu'ils le voulaient : la rusée jeune femme en tirerait bien parti. Valait-il mieux préférer un contrat d'esclavage dans un temple jedi, où elle pourrait peut-être rencontrer Saï Don pour qu'il l'aide à nouveau, ou bien faire ce qu'elle faisait si bien désormais ? Se battre, tenter sa chance en voyageant pour le compte de la République ?

La pièce autour d'elle lui parut brusquement plus étroite, fermée et sombre qu'auparavant. Sa gorge se serra, comme sous l'effet d'une crampe. Sa peau émeraude se couvrait brusquement de gouttes de transpiration. Vite, elle devait réfléchir très vite. Contrarier le jedi Luke, c'était aussi contrarier Saï Don. Mais c'était la République qui l'avait placé dans cette cellule. Alors...

- "J'suis d'accord. Je voyagerai avec vous et j'essaierai de retrouver le vaisseau amiral d'Darth Sinya. Mais je doute qu'elle soit restée tout ce temps au même endroit. Elle a dû faire bouger sa flotte."

La capitaine de vaisseau ferma ses yeux bleus pendant quelques secondes, essayant de redevenir plus calme. Il fallait qu'elle garde les idées claires, et qu'elle se maitrise. Répondre aux piques du soldat ne changerait rien, à part aggraver son cas propre. Mais tout de même. Avait-elle eu la possibilité de se sacrifier pour le bien commun ? Tuer Darth Sinya dans son sommeil et se faire tuer ? Idée stupide. Elle n'avait pas eu l'occasion de tirer la première fois qu'elle l'avait vu. Pas plus qu'on ne pouvait tromper ni un maitre sith, ni même un "simple" adepte de la force. Ils avaient des pouvoirs, qui la dépassait... complètement.

Alors elle reprit la parole, parce que la jeune femme ne pouvait pas les laisser croire qu'elle avait eu le choix. Elle avait marché, mais on demandait pas à massacrer des gens. On demandait juste à sauver sa carcasse.

- "J'ai rencontré Darth Sinya sur Illum. Kaze m'avait balancé sur cette planète parce qu'il disait que j'avais besoin d'entrainement."


Il n'était certainement pas nécessaire de parler du fait qu'elle avait contribué à piéger La maitre Jedi Ellana Caldin, et que cette dernière l'avait simplement assommé d'un geste de la main.
Foutus forceux.

- "Il avait souvent l'habitude de faire ça. Il me filait un truc à faire sur une planète, et j'devais survivre aussi. Sans fric, des fois avec des vivres pour quelques jours et une arme. Après, il revenait, genre, quinze jours après. Parfois plus. Sur Illum, il m'avait donné 24h standard de bouffe, mon arme et des munitions. Une tempête est arrivée et j'ai trouvé refuge dans une grotte. Y'avait des cristaux. Ça a été bizarre, parce que... j'ai cru voir un truc dans ces machins. Presque juste après, elle est arrivée. Je savais pas qui c'était. Elle s'est présentée comme quelqu'un qui s'était perdu, et j'ai pas eu le temps de tirer. Je... mon flingue s'est envolé. Et elle s'est présentée. Alors j'ai raconté n'importe quoi, j'voulais pas qu'elle m'élimine. Et... et je vois pas comment j'aurai pu choisir quoi qu'ce soit dans cette histoire ! A part crever connement sans rien changer pour personne. Je pouvais pas la tuer. Je pouvais pas tuer Kaze. Je voulais PAS EXPLOSER ! J'ai raconté n'importe quoi pour qu'elle me pense utile, parce que visiblement, elle connaissait Kaze. C'était son ancien apprenti. Elle m'a forcé à dire où il était, à le contacter. Et après elle nous a embarqué tous les deux dans son vaisseau. Même Kaze, il a rien pu faire. Il avait la frousse. Même lui, il avait la frousse. J'ai pas su grand-chose de son projet, si ce n'est s'que j'devais faire. Elle m'a dit pendant qu'on en vitesse lumière vers Coruscant. Quand on est arrivé, on m'a filé une arme dans les mains et une "aide" sith. J'l'ai fait, mais quand j'ai paumé le Chancelier, j'ai laissé le sith en train d'combattre. J'me suis dit : c'est l'occasion de fuir. La Dame Noire disait qu'elle fuyait. Alors... j'ai fuit aussi d'mon côté. Pour avoir une chance de faire autre chose que massacrer des gens, et avoir une chance de vivre. J'prends pas mon pied à buter des gens pour le plaisir."

Elle s'arrêta enfin de parler, le souffle court, le regard rivé sur la table d'un gris mat.
Se tirer d'ici et envoyer un message à Lloyd. Lloyd. Son amour. Sa vie.

- "J'ai tout raconté s'qui s'est passé. J'ai dit la vérité, le jedi, le jedi, il sait si on dit la vérité ou pas. Alors maint'nant, j'sors quand pour votre recherche ? Chuis prête, moi. J'peux même commencer maintenant. Plus tôt on s'y met, plus vite on aura des résultats..."

Même s'il était probable qu'ils ne la retrouvent jamais. Darth Sinya, c'était pas en se montrant conne qu'elle allait rester en vie. Surtout avec tous ces gens qui voulaient sa peau...
Peut-être aussi était-il temps de contacter Lloyd. Pour le rassurer... et peut-être, pour se libérer une fois pour toute.

- "J'étais capitaine d'un vaisseau. Je dois contacter mon mécano pour le rassurer, qu'il sache ce qui se passe. Je dirais rien à propos de Sinya, mais j'ai vraiment besoin d'envoyer un message, même écrit. Peut-être que vous pourriez m'redonner mon com' ? Vous avez dû voir qu'y'a rien de dangereux dessus. Siouplait."
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
skin made by
© jawn