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Anonymous
Le chef Kabahooda tomba raide mort à terre. Les autres dignitaires nikto de la tribu du Sable-Froid se décomposèrent. Soko grogna du fond de sa gorge grasse, un rire profond et noueux, et jeta à la figure des nikto stupéfaits:

"Goba ooshka tadjitalé!!"
Et C4-PK de traduire: "L'illustre Soko demande si quelqu'un d'autres souhaite discuter."

Evidemment personne ne moufte. Les sbires de Soko on tous leur blaster braqué sur la tribu. Soko sourit, et dit "Maga, maga."
Ce que C4-PK traduisit par: "Le généreux Soko se montre très satisfait que vous acceptiez finalement son offre de rattacher la tribu du Sable-Froid au réseau de ses collaborateurs. L'impérieux Soko vous présente ses respects et vous invite à venir partager son hospitalité aussi souvent qu'il vous conviendra."
Les nikto déguerpirent la peur au ventre. La bande-à-Soko venait de gagner de nouveaux hommes de main. Mais terroriser, rallier ou briser les gangs et les tribus de Tatooine n'était qu'une idiotie sans fin, pour faire survivre le petit commerce minable de Soko, sur une planète minable. Aucun prestige à mettre au pas des imbéciles tous justes bons à s'entretuer. Soko pouvait bien se tailler un royaume sur la moitié de la planète, c'es Tatooine! Tout le monde s'en fiche. D'ailleurs, dans les faits, Soko ignorait jusqu'où s'étendait aujourd'hui son influence. La tribu du Sable-Froid était une des dernières récalcitrantes, et déjà cette tribu venait des domaines des montagnes de Mos Kipsta, à trois jours d'ici. Soko rackettait et noyautait toutes les villes d'ici à Mos Endley, controllait tous les astroports jusqu'à Niktaruu. Hormis Balek Desjadii, aucun autre criminel n'avait mis la main sur le trafic de cette fichue planète. Soko eu un long moment de peur et d'errance soudain. De la main il fit signe qu'on le laissa seul.
Soko songea, avec une sincère et pesante crainte, et si, sans s'en rendre compte, il avait fini par mettre au pas tous les malfrats de Tatooine à mille lieues à la ronde? Soko déteste cette planète, il ne s'en sert que comme d'un trou pour se cacher et repartir, un jour. Soko ne veut pas s'installer, Soko ne veut pas de couronne ni de chaines. Tatooine est déjà laide, et ne va-t-elle pas devenir de surcroit ennuyeuse s'il n'y a plus de tribu à asservir, de ferme à racketter, de ville à rançonner? Soko fut tiré de ses songes.

"Soko, une audience vous est sollicitée" annonça C4-PK a l'entrée de la grande salle qui servait à Soko, au fond de sa sombre résidence, de hall de réception. Soko fit des moulinets du bras pour indiquer qu'il n'avait aucune envie de parler et qu'il rejetait l'audience.
"C'est que, puissant Soko, ces messieurs sont très... résolus." insista C4, qui fut instantanément coupé par la marche pesante d'une douzaine d'hommes. Leurs silhouettes se dessinèrent dans la lumière du couloir avant de se matérialiser dans le chambranle de la porte. Ils portaient des capelines de noir argenté, et l'homme qui les menait avait son visage couvert par un voile, mais Soko cru reconnaître une peau granuleuse et d'une couleur pourpre sombre. Et trois doigts, à chaque main. Les intrus marchaient d'un pas déterminé, ils entrèrent sans se présenter avec rapidité.

Soko fut pris d'une peur soudaine, et si ces hommes étaient des assassins? Et que faisaient ses gardes? Soko tenta de reculer en hurlant "Gahaba!". Quatre gardes se précipitèrent des accès arrière, mais la mystérieuse délégation était déjà avancée jusqu'à hauteur de Soko.
L'homme encapuchonné, le leader, leva sa main. Il tenait entre ses doigts un intercom, un objet très cher et très sophistiqué, capable de traduire une langue dans une autre instantanément en modulant la voix de l'interlocuteur.
L'homme mystérieux dit:
"Estaria'hahana'hutaa..." la machine traduisit "Gooba ooba huttese". "Je parle Hutt."
"Shansha'hinaa" la machine traduisit "Oo dahoshka ma". "Vous ne craignez rien, lachez vos gardes."

Soko fut surpris. Il n'étaient pas là pour tuer, il l'auraient déjà fait sinon. Le hutt fit un signe de la tête et ses hommes stoppèrent. L'homme mystérieux parla:
"Je voudrais que nous parlions Soko, seuls à seuls."
Soko répondit, et la machine traduisit certainement une version très polie de ce le hutt dû dire à l'origine.
"Comment avez-vous réussi a passer mes gardes!"
L'homme répondit, la machine traduisit.
"Vous savez, puissant hutt, vos hommes sont redoutables, mais aucun mercenaire ne s'oppose à dix gyroblasters." Et les autres hommes levèrent légèrement le poignet et laissèrent voir de redoutables gyroblasters dans des holsters. "Ceci est la différence entre une armée fidèle et des mercenaires Soko. Vos mercenaires ne mourront pas pour vous."

Soko fut vexé, et se rendit compte à quel point la notion de sécurité est relative. Relative à qui détient la plus grosse arme. Une leçon déjà apprise, mais qu'il est toujours bon de réviser.
"Je souhaiterais que nous parlions en privé". Il le va la main et ses hommes se retirèrent.
Devant la bonne foi de son interlocuteur, Soko fit le même geste, ses gardes se retirèrent aussi.
L'homme mystérieux enleva son voile, et divulgua un visage allongé, d'une peau épaisse et granuleuse et d'un pourpre profond, avec des tâches verdâtres. Un Erstacien.
"Je me nomme A'hab fils de Ka'ab. Ma planète est Erstacia, connaissez-vous?"
Soko ne répondit rien.
"Peu importe. Erstacia est une très belle planète, hutt. Mon peuple est un peuple courageux. Souvent nous fûmes en guerre le frère contre le frère, mais nous sommes entrés dans la République et depuis notre planète connait la politique et la concorde. Mon père, Ka'ab, est le sénateur d'Erstacia au Sénat galactique. Il vieillit."
Soko ne répondit rien, encore.
"La République apporte de l'ordre, des marchands, du pouvoir à ceux qui voyagent à Coruscant. Mais qu'est ce que la République aujourd'hui. Comme mon père la République vieillit, et aujourd'hui elle ne nous apporte plus autant que nous lui donnons... Notre peuple gronde, il pense que la République prépare une guerre et qu'il va utiliser tous les mondes pour une guerre sans fin. Mon peuple ne veut pas mourir pour Corusant. J'aime mon peuple, hutt. Je comprends mon peuple. Les clans de Erstacia me font confiance. Du moins les clans convaincus de ce qui est vraiment bon pour la planète."
L'Erstacien prit un visage sombre.
"Mon père n'entend plus son peuple qui gronde. Il y à trois jours, il m'a dit que je ne lui succéderait pas à l'honneur de sénateur, et qu'il nommerait un autre, plus modéré, pour prendre ce rôle. Ce n'était pas une juste décision."
Nous y voilà, pensa Soko. C'est toujours pour faire le sale boulot qu'on appelle les hutt. S'il s'agissait juste de butter papa, pas besoin de faire tout le cirque avec l'escorte et les blasters, un simple rendez-vous aurait suffit...
"Mais je ne suis pas venu ici pour vous faire part de mes déboires avec mon père, hutt."
Ah, mais pour quoi alors.
"Vous savez comme la République est faible en ce moment. C'est l'occasion pour les mondes unifiés par le Sénat galactique de faire mieux entendre leur voix. C'est le moment pour Erstacia de faire entendre sa voix. Mais je ne suis pas sénateur..."

Il prit une profonde inspiration. "C'est vous Soko qui allez faire de moi un sénateur."
Le hutt fut interloqué par la surprise. Celle-là, elle était pas mal.
"Je viens avec un contrat pour vous, contrebandier. Vous enlèverez mon père, le sénateur Ka'ab, lorsqu'il se rendra dans onze jours à Coruscant pour la séance plénière du Sénat où il doit prendre la parole. Je vous fournirai le plan de vol et ses autorisations plénipotentiaires. Votre vaisseau personnel est l'un des mieux armé de la galaxie à ce qu'on m'a dit. Vous l'enlèverez et vous me l'amènerez ici sur Tatooine."
Avant que Soko ne pusse rétorquer quoi que ce soit, il ajouta:
"Si vous acceptez, je vous offre plus de crédits qu'il ne vous en faudrait pour acheter deux fois cette planète. Quand je serai sénateur, je lèverai la mise à prix sur votre tête et vous pourrez rentrer en toute légalité sur Nar Shaada. N'est-ce pas ce que vous voulez le plus?"
Mais comment sait-il ça.
"Et, en supplément, acceptez ceci."
Il détache de sa ceinture un petit coffret. Le couvercle s'ouvre d'une pression du poignet. A l'intérieur scintillent de mille feux douze, peut-être quinze cristaux d'un rouge ambré, superbe. Des cristaux mnémoniques, des cristaux dont on fait des sabres lasers, des accélérateurs à ions. Des bombes. Les yeux avides de Soko s'illuminèrent.
"Les cristaux d'Erstacia sont d'aussi bonnes qualité que ceux de Dantooine. Ceux-ci, je vous les offre. Accomplissez votre mission et je vous en donnerai d'autre, beaucoup d'autres, plus que vous ne pourriez en avaler en une bouchée de hutt."
Il referma la boite et la posa par terre. L'Erstacien fit quelques pas en arrière. Il était sûr de lui, son discours était huilé. Il avait fait comprendre à Soko depuis le début qu'il connaissait tout sur tout ce que faisait le hutt. Ce n'était pas un contrat, c'était un chantage rémunéré.

"Refusez le service que je vous demande Soko, et soyez certains que l'emplacement exact de votre petite retraite sur Tatooine sera communiquée à la République que vous pillez si généreusement à longueur d'année. Je leur livrerai aussi votre idiot de neveu sur Kessel. Et sans doute devrais-je remettre les jedi sur la piste de celui qui a certainement tué l'un d'entre eux..."
C'était faux, Soko n'avait pas tué Maitre Zistian, mais quelqu'un le savait-il encore? Soko était terrifié par les jedi. Un frisson glacial lui parcouru sa (longue) échine.
"Marchez avec moi Soko, et vous serez le satané fils de Nal Hutta le plus riche que la galaxie n'ai jamais connue. Refusez et je m'assurerai personnellement qu'un jedi vous rôtisse la nuque au sabre laser."

A'hab remit le voile sur son visage. Ses yeux croisèrent les yeux de Soko. Le hutt n'avait rien répondu à rien finalement. Parce qu'en fait il n'y avait rien à dire. Le roi des trafiquants n'avait même pas eu le pouvoir de négocier.
"Je sais que nous nous sommes compris, puissant Soko. Vous ne voulez pas gâchez toutes ces richesses. Personne ne jette les pierres précieuses dans les tourbillons. Prenez ces richesses et revoyons nous dans onze jours. Comment dites-vous déjà...?"

Il se tourna complètement et en partant:
"Ah oui... C'est une offre que je vous conseille d'accepter..."

L'inconnu parti. Soko resta seul, interloqué. Venait-il de se faire extorquer un enlèvement par un inconnu menaçant et très riche? Le hutt se baissa à grand peine pour atteindre la boite merveilleuse. Elle était remplie de cristaux somptueux. Soko trouva dans le couvercle l'holodata du plan de vol et des codes diplomatiques. Attaquer Coruscant avec un navire contrebandier? Enlever un sénateur galactique? Enfreindre la plupart des lois sur les embargos et l'immunité des représentants sénatoriaux? Jamais plus Soko ne pourrait remettre le pied sur une planète républicaine après ça, s'il accepte la mission. Et s'il refuse il meurt, à coup sûr. Et s'il accepte, et échoue, il meurt. Peut-être.
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