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Pour ne pas déroger à la règle, j’ai pris les dispositions nécessaires pour me rendre jusqu’ici, même si l’emplacement très reculé de cette planète en fait une destination difficilement accessible. Lorsque je suis amené à me déplacer, demeurer incognito ne figure plus en première place dans ma hiérarchie de priorités. En revanche, le simple fait d’arriver à bon port en un seul morceau s’est octroyé le leadership parmi mes prérogatives, et ce en un temps record. Autant ne pas se mentir, depuis mon regrettable accident, j’ai développé une espèce d’obsession maladive envers les voyages spatiaux. Un comble, me direz-vous, surtout quand on se doit d’enjamber un secteur à l’autre aussi fréquemment, en ce qui me concerne. Là-dessus, je n’ai guère d’autres choix que de faire avec, à moins d’inventer un procédé révolutionnaire permettant de se téléporter d’un point à un autre, ce qui n’est pas à l’ordre du jour. Fini le pilotage, au moins pour un temps, fini l’attrait compulsif des transports légers de dernière génération et leurs sophistications. Plus sobrement, je me contente d’emprunter discrètement des convois de fret, des vaisseaux médicaux ou bien encore des paquebots de luxe afin de rallier mes points d’attache, peu nombreux au demeurant, toujours en me fondant dans la masse d’une manière ou d’une autre. D’autant que je dispose de toutes les aptitudes requises pour ne laisser aucune trace derrière mon passage. Après tout, la Force a ses petits à-côtés qu’il serait sot de négliger. Bien sûr, me rétorquez-vous, le temps perdu à procéder de la sorte est considérable, et je vous répondrai que cette situation n’est que temporaire… Du moins j’ai bon espoir qu’elle le soit ! En attendant, je me suis assigné une poignée d’agents de la Symbiosys à mon service, comme je l’ai fait par le passé sur Impératrice Têta, avec pour mission de déterminer quelles sont les voies de transit les plus sécurisées de chaque spatioport où je pose les pieds, peu importe que celles-ci soient utilitaires, marchandes ou de plaisance.

Certes, ce n’est pas ma première venue à Kaas City – la troisième, en fait – et pourtant, comme les fois précédentes, je n’arrive pas à me départir de l’antagonisme saisissant et mystérieux qui plane en silence sur la capitale de l’Empire Sith. Je me targue d’apprécier à sa juste mesure cette atmosphère oppressante et enivrante, ce climat de malaise tant palpable qui recouvre, indicible, les artères et le cœur de cette cité en proie à des ténèbres déchirées d’éclairs grondants, avec pour seul horizon un ciel clair-obscur où stagnent et s’amoncèlent des dépressions nuageuses à l’allure menaçante. A croire que le sublime ne s’accompagne pas forcément d’un état de béatitude contemplative, mais aussi, en de rares occasions, d’une forme d’inquiétude lancinante, pour ne pas dire angoissante. C’est ainsi que je vois cette dualité comme étant lourde de symboles. Je me sens dans mon élément lorsque j’erre à petits pas comme je le fais maintenant, dans la pénombre des allées au décorum minimaliste, encore animées de civils en vadrouille à cette heure de la nuit, toute artificielle soit-elle. De temps à autre, je lève nonchalamment les yeux pour distinguer le sommet de ces imposantes structures d’où émanent une magnificence froide et calculée, une impression de régularité et d’ordre s’immisçant le long de ces tours vertigineuses, du moindre recoin ombrageux jusqu’aux façades dépouillées de toute ornementation superflue. A croire que les architectes responsables de ces agencements raffinés de surfaces contiguës ont tenu à renforcer le sentiment de grandeur et d’obédience propre à cette civilisation, sans pour autant verser dans une grandiloquence pompeuse et disgracieuse. L’ordre et l’harmonie : ces mots sonnent comme une devise que j’ai déjà entendue il n’y a pas si longtemps, sans que je puisse me rappeler d’où avec exactitude…

Mes yeux s’égarent sur la devanture d’un établissement servant des spiritueux et d’autres alcools du même genre. Mon intérêt pour ces substances s’est passablement amoindri, je le reconnais. Depuis ma rénovation organique, je ne peux plus sentir la moindre ivresse, mais qu’à cela ne tienne, l’attrait gustatif pour le goût incomparable de ces nectars suffit à ce que j’y pénètre, le temps de siroter une gorgée d’un vin aldéraanien : un bon cru mais un peu trop fruité à mon goût. La salle est presque pleine, le comptoir aussi, l’humeur générale se veut décontractée et de bonne tenue. Sith, nobles et citoyens coexistent et se tapent sur l’épaule le temps d’un soir, même si les tensions et les conflits sont mis entre parenthèses et se règleront un jour ou l’autre, comme il se doit. Il appartient à chacun de payer ses dettes, et le plus tôt est le mieux. En parlant de ça, j’attire l’attention du serveur en agitant une petite plaque de métal sombre du bout des doigts, lequel acquiesce aussitôt avant de me tendre un boitier face auquel je présente l’objet dont les bords s’illuminent brièvement, avant de quitter les lieux. Je suppose que je ne devrais pas tarder à aller faire mon devoir et saluer comme il se doit la Dame Noire de Dromund Kaas en personne, en espérant qu’elle ne se soit pas absentée sans préciser de date de retour. Non pas que l’idée de m’éterniser par ici ne me dérange. D’ailleurs, je pourrai en profiter pour mettre à exécution l’idée de trouver un pied-à-terre confortable dans les environs, et poursuivre plus avant ma visite de la cité dans la perspective de rencontrer de nouvelles têtes dignes d’intérêt. Parvenu au perron de la Citadelle de l’Impératrice, je monte la volée de marches une à une, d’un pas si lent que les gardes en faction se demandent sûrement si je ne les compte pas. Rien n’avait changé depuis la dernière fois : les mêmes enfilades de colonnes et de statues jalonnent un hall d’entrée aux dimensions si monumentales que le regard s’y perd.

Alors que je m’apprête à m’adresser à un homme visiblement occupé à scruter une flopée d’écrans affichant d’absconses données, mon corps se fige sur place de lui-même, une méfiance instinctive me prend aux tripes. Fermant les yeux pour gagner en concentration, je perçois nettement la présence insidieuse d’une aura malveillante s’approchant lentement dans ma direction. S’apprêtant à voir surgir de la pénombre Darth Ynnitach accompagnée de sa garde personnelle, je m’apprête à faire profil bas, avant d’entendre les bruits de ses pas claquant de plus en plus fort puis s’arrêter net. Tête baissée, je fais front, et ne peux réprimer une mine étonnée devant celle qui se tient devant moi au moment où je redresse le menton…
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Seuls les faibles voient la mort comme un ennemi implacable.

La purge. Nombreux la pensaient terminée, mais ils étaient sot. Si Empire il devait y avoir, celui-ci se devait d'être fondé sur les bonnes bases. Et ces bases se trouveraient emmêlé du sang des ennemi de ma soeur, car qui n'était pas avec elle était clairement contre moi. Et je n'allais pas laissé l'oeuvre de deux générations de labeur se trouver gâcher par la cupidité de certains.

Seule l'Impératrice était au courant de mes projets personnels, et il me fallait me montrer maintenant prudente. La purge avait déjà laissé une grande trainée de sang, et la méfiance s'était dès lors installé solidement dans le coeur des restants. Et ces méfiances, seule des entrevues secrètes avec ma Reine me permettrait de les contourner. Par contre, je ne m'attendais pas à ça.

Je ne m'attendais pas à le voir, ainsi debout devant moi. J'avais lu des rapports, vu des holovidéo prises par les caméras de sécurité du Palais, mais c'était pourtant sur sa mort en espace que le dossier s'achevait. Une mort dans l'espace d'Artorias. Une mort glorieuse, pour un être que les rapports me donnait parfois l'envie de connaitre à leur simple lecture. Et pourtant, le voilà présent devant moi. La Force me susurrait qu'il n'y avait pas à hésiter, que c'était bel et bien lui, mais pour la première fois depuis mon réveil, je me sentais quand chancelante.

Je sentais son étonnement, et il influait sur moi, cause de mon ressenti si peu habituel. Il fallait pourtant que je me ressaisisses. Mais comment ne pas être... attirée ? Car au final, c'est ce que je ressentais. Il avait tenu la mort en échec, comme je l'avais moi-même fait grâce à la participation -pour ne pas dire trahison- de ma soeur.

-"Seigneur Araya..."

Une peu chancelante, un peu hésitante, et pourtant, cette simple phrase, ces deux seuls mots indiquerait à mon interlocuteur que mon savoir était sans égale dans l'Empire. Je savais qui il était, j'avais eu accès aux recherches qui avaient été mené jadis sur lui, aux moyens d'espions comme une hapienne envoyée par ma soeur.

Au final, ma voix s'assura plus, alors que mon esprit s'évertuait déjà à tisser les opportunités envisageables de ce que ce genre de "nouvelles" pouvaient apportées.

-"Vous voir ici est une surprise. Une bonne surprise. Mais où sont mes manière... Je suis Darth Riakath, Main Noire de l'Impératrice."

L'orgueil. J'aimais profondément le mien. Il était enivrant.
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Dromund Kaas était un monde que je commençais à apprécier. Radicalement différent de Korriban, il était d’ailleurs bien plus attrayant que le désert rocailleux qu’était le « monde ancestral des Sith » où j’avais passé quelques temps avant que celle que j’accompagnais désormais ne me choisisse comme Apprentie. Sans doute était-ce dû au fait que mes appartements ne ressemblaient pas à des cellules mais bien plus à la suite d’un palace digne de ce nom et que ma condition avait nettement changé.

Cependant, Dromund Kaas gardait une part d’obscurité comparable à la planète rougeoyante que j’espérais ne plus revoir avant un certain temps. Les éclairs qui zébraient continuellement le ciel semblaient agir sur l’obscurité qui emplissait ces lieux.

Suivre Darth Riakath était pour moi un certain honneur. Elle était puissante et sa réputation la précédait. Etre son apprentie avait des avantages dignes de ceux que pouvaient avoir l’élève de la Dame Noire avec en prime l’accès direct aux archives et données des renseignements de l’Empire. Mon rôle avait clairement changé et j’avais l’impression d’être en partie indispensable aux yeux de ma Maîtresse tout comme elle était clairement indispensable aux miens.
Qui plus est, j’étais constamment à ses côtés ou presque. Ce qui me permettait d’avoir accès à certains lieux qui m’auraient été strictement interdits en d’autres circonstances : le Conseil Noir en était un parfait exemple. Le seul défaut que je pouvais relever était le fait que j’ignorais souvent ce qui m’attendait.

Au final, la surprise de ce jour fut assez étonnante qu’inattendue. Certains diraient qu’il s’agissait d’une apparition de la Dame Noire et ils se tromperaient sur toute la ligne. A mes yeux, voir la Dame Noire n’avait plus rien d’une surprise. Au contraire, je m’attendais à la croiser de plus en plus régulièrement.

Non. L’homme qui se tenait là devant Riakath et moi-même n’avait rien à voir avec la reine. Et bien qu’au premier regard j’ignorais qui il était, des souvenirs émergèrent dans mon esprit lorsque ma Maîtresse l’annonça comme Darth Araya. Ma première pensée était qu’il était Arkanien et qu’il était censé être… mort. Puis les autres détails de son dossier me vînt à l’esprit. La bataille d’Artorias et tout le reste. J’avais prit l’habitude de lire un maximum de rapports et dossiers pour parfaire mes connaissances sur les possibles alliés et ennemis que j’aurais à rencontrer dans l’avenir.

Mon regard se porta sur lui alors que je retirais ce qui me servait de couvre-chef, de capuche en tissu tout aussi obscur que mon regard. Je dévoilais ainsi ma chevelure typiquement Arkanienne. Je restais légèrement en retrait de Darth Riakath sans pour autant me placer derrière elle. Je restais également debout et ne m’agenouillais pas comme le ferait la plupart des apprentis. Ce n’était clairement pas ce que Riakath m’avait enseigné et je ne comptais plus m’agenouiller devant qui que ce soit sans y être clairement obligée.

Je laissais d’ailleurs ma Maîtresse se présenter et je restais muette, mon regard rivé sur l’Arkanien revenu des morts qui se tenait devant moi. Je l’étudiais, l’auscultait sous tout les angles possibles sans pour autant bouger. Je me devais de rester de marbre. Je devais cependant concéder que c’était bien le premier Sith dont la présence me perturbait quelque peu si l’on faisait exception de la Dame Noire. Il était à la fois étrange et intriguant. Cela, mêlé aux phéromones que laissaient échapper Riakath de manière incessante bien qu'à faible "dose", je me sentais plus étrangement perturbée...

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-" Seigneur Araya...Vous voir ici est une surprise. Une bonne surprise. Mais où sont mes manières... Je suis Darth Riakath, Main Noire de l'Impératrice. "

Sans le vouloir, les paupières de l’arkanien se mirent à papillonner sous l’effet de la surprise dès qu’il eût croisé le regard sévère et insistant de la créature au charisme envoûtant qui se dressait face à lui dans une posture savamment exécutée, révélant à leur avantage les courbes enjôleuses dessinant cette silhouette aussi sculpturale que dénudée. Et c’est avec une insistance feutrée teintée d’une certaine méfiance que le seigneur Sith posa ses yeux sur les siens, tâchant de faire fi de l’indéniable attraction que cette femme instillait chez lui, mais aussi sur chaque représentant masculin passant dans les environs et qui, pour une raison ou pour une autre, trouvait un prétexte pour incliner subrepticement le visage vers leur direction. Autant regarder la vérité en face : à l’exception des moments passés aux côtés de Darth Ynnitach en personne, ce fut bien la première fois qu’il tombait nez-à-nez avec une personne dont l’affinité avec le côté obscur de la Force faisait quasiment jeu égal avec celle de l’Impératrice elle-même, ce qui n’était pas peu dire ! En vérité, cette situation ne fut pas pour lui déplaire, bien au contraire... Il avait fallu attendre tout ce temps pour avoir à faire à quelqu’un qui ne serait pas sur un pied d’égalité avec Araya, au-delà des courbettes de circonstance et de toute allégeance ! Peu importe si c’était en termes de puissance brute ou de savoirs, cette femme lui était supérieure, et ce fait fut plus que suffisant pour qu’il marque ce jour d’une pierre blanche, assurément !

En revanche, ce rictus nerveux – le fameux battement de cils incontrôlé – dont la durée n’excéda pas quelques secondes, trahissait aussi tout autre chose : une double incompréhension, au-delà de l’étonnement si plaisamment ressenti face à une femme à la beauté si… exotique ! D’une part, cette Darth Riakath venait de se rappeler de la facette la plus sombre de son identité sans la moindre difficulté, alors qu’inversement, Araya n’avait jamais entendu parler d’elle, pas même une seule fois, ni même croisé de près ou de loin dans le sillage de la Dame Noire des Sith lors d’événements importants, comme la réunion d’état-major précédant le conflit armé sur Artorias, par exemple. D’autre part, Darth Riakath venait ouvertement, et avec une fierté non feinte dans la voix, de lui révéler sa fonction de Main Noire, un titre honorifique qui devait se doubler d’une fonction importante, voire capitale, pensa Araya, sans être plus éclairé sur le sujet. En attendant, il lui apparut clairement qu’elle devait faire partie d’un sérail très restreint, sûrement le plus intime et le plus imperméable instauré par les bons soins de l’Impératrice, et qu'elle comme lui seraient sûrement amenés à se revoir, aux portes du Conseil Noir peut-être…

« Et moi qui pensait être tombé dans les limbes de l’oubli depuis Artorias ! C’est me rendre hommage qu’une personne de votre rang se souvienne ainsi de mon nom, je vous remercie de cette attention si particulière… » lança Araya sur un ton léger, tranchant avec la face d’indifférence manifeste qu’il afficha soudainement, comme pour mieux faire ressortir le sourire malsain qui venait d’apparaitre sur son visage de cire. « Nous n’avons jamais eu l’opportunité de nous rencontrer auparavant, je vous avoue n’avoir jamais fréquenté assidument cette cité… Ceci explique peut-être cela ! » poursuivit-il afin d’étayer un tant soit peu la discussion, avant de déporter son regard de biais et de voir apparaitre, sortie de l’ombre portée d’une arcade, un autre modèle de gravure à la peau aussi livide que la sienne, mais d’un éclat et d’une pureté parfaite, dont les origine s’ancraient sur Arkania, sans aucun doute. Plus troublant encore, il aurait juré avoir vu la couleur de ses pupilles virer du noir anthracite au blanc laiteux lorsque la lumière inonda son visage... A la voir restée en retrait de Darth Riakath, il devina d’instinct qu’elle devait être son apprentie, vu sa prestance naturelle et la façon qu’elle avait de se tenir en retrait, observant, à l’écoute, désireuse d’apprendre quelles que soient les circonstances. Pour peu, Araya se laisserait aller à un brin de poésie, voyant ces muses comme une lune pâle aux reflets argentés gravitant en silence autour d’un astre brûlant d’ambitions et de passions à jamais inassouvies. Mais non, le moment aurait été mal choisi, tout comme le fait d’ironiser sur l’éventuelle tenue d’un gala de mannequinat organisé prochainement, trait d’esprit un tantinet lourdaud qu'il rétracta aussitôt, pour mieux reprendre :

« Avec tout mon respect, Lady Riakath, je ne suis pas très au courant du détail des mesures qui ont été prises récemment… Qu’entendez-vous par " Main Noire " ? Seriez-vous comme… Le bras armé de l’Impératrice, en cas d’ultime recours ? Veuillez éclairer ma lanterne, je vous prie… » demanda-t-il sur le ton de la curiosité, tout en se décalant d’un petit pas de côté, histoire de faire pénétrer la présumée apprentie dans son champ de vision, qu'il observa de plus belle et sans aucune retenue.
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-"Cela l'explique, entre autre chose..."

Entre autre chose, car c'était là la parfaite excuse. La parfaite excuse à se servir pour contourner le fait qu'elle-même avait sombré dans l'oubli et l'absence plusieurs décennies, si bien qu'au final, si ce Seigneur devant elle avait été plus présent, il aurait au mieux eu connaissance de l'histoire tragique de la Maison que représentait encore maintenant la Main de l'Impératrice.

Outre ce fait, il n'échappa pas à la Zeltronne que le regard du Sith bivoiqua sur celle qui la précédait de quelques pas, toujours dans son ombre. Mais fallait-il pour cela en relever la présence ? Ou répondre à cette odeur d'interrogations qui se dégageait dans l'air avoisinant le Seigneur Sith en face d'elle.

Main Noire. Fallait-il vraiment expliquer le sens de ce role à l'Arkanien ? Ne savait-il véritablement pas ce que cela signifiait ? Devrait-elle ensuite expliquer chacun des rôles présent au sein du Conseil Noir ? Elle espérait que non, tant cela lui semblerait exaspérant d'entrée, mais répondre à la première partie était d'un autre coté un avantage. Sa réponse, elle pourrait la tourner de la façon la plus propice, et laisser dès lors son empreinte dans l'esprit de l'Arkanien. Car visiblement, celui-ci était prêt à la recevoir.

-"La Main Noire n'est autre que le plus proche des Conseillers de l'Impératrice. Mais je ne le qualifierais pas de bras armé, plutôt du bras vengeur. Le bras qui abat la sentance, méritée, et cela même quand il s'agit des sujets."

Un sourire fendit les lèvres de Riakath alors qu'elle parlait. Être convaincante dans ce rôle ne lui était pas du tout difficile, tant cette réponse faisait partie de cette si haute opinion qu'elle avait d'elle-même.

-"Ce qui fait de moi donc la plus proche conseillère de notre chère impératrice, cette chère Ynnitach. Cette chère Ynnitach qui ne s'attend pas, j'en suis sur, à la surprise de vous revoir sur pied. Enfin..."

Le regard de la Sith sembla balayer la zone, sachant pertinement que tout le palais était envahi de ses capteurs d'holo-video-surveillance.

-"... ne s'y attendait pas avant votre entrée dans ce lieu. Ce qui m'amène à vous poser la question qui me brûle les lèvres : Comment ? Comment avez-vous tenu la mort en échec ?"

De la réponse à cette question, toute la suite dépendrait. N'importe qui présent dans la zone et suffisament "éveillé" pourrait ressentir les phéromones présent dans la pièce, emplit du sentiment de curiosité que ressentait la Sith. Araya était-il un grand chanceux, ou un malin dans l'art ? Connaitre son secret, et ses possibles nouveaux points faibles, n'était-ce pas là son travail ? Mais surtout, pour ce qu'elle en savait, l'Araya pouvait très bien se montrer également un allié de choix.

-"Vous souhaitez peut-être en discuter en privé, à l'abri d'oreille indiscrète. Eerhia, fais préparer la salle de conférence du Conseil Noir. Et fais donc avertir l'Impératrice qu'une surprise l'y attend. Lord..."

Un signe de main, une invitation à avancer, accompagna le dernier mot de la Dame, signe qu'elle n'aurait que peu apprécier se voir refuser.
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Lorsque son regard se porte sur moi, je sentis un frisson me traverser de part en part. Immobile, mon regard ne dévia pas d’un pouce. Rivé sur l’Arkanien qui se dressait devant moi, mes yeux trahissaient une certaine forme d’émerveillement entremêlée d’inquiétude. Il avait bravé la mort en orbite d’Artorias, comme Riakath l’avait bravé il y a des années. Et ignorant une grande partie de ces deux affaires, je ne pouvais qu’être plus curieuse que d’ordinaire. Je restais donc attentive aux tirades qu’échangeaient la Dame et le Seigneur, étudiant les sonorités, le parler de chacun mais aussi et surtout les gestes. C’était en quelque sorte mon travail que d’étudier chaque chose, chaque individu pour pouvoir offrir un point de vue supplémentaire à Darth Riakath. Mon regard finit par dévier de l’homme au teint blafard pour balayer les alentours. Beaucoup d’individus semblaient leur prêter attention et je laissais d’abord cela sur le compte des phéromones qui inondaient tranquillement la zone ais aussi de par la puissance et l’influence qui semblait rayonner des deux individus que j’accompagnais.

Bien plus que les phéromones, l’homme me déstabilisait toujours un peu plus à chaque minute qui s’écoulait. C’était d’ailleurs déjà bien perturbant de garder sa concentration tout en s’opposant au désir opprimant de laisser les phéromones me guider. Je n’avais vraiment pas besoin de croiser un Arkanien à cet instant. Car Riakath commençait à pleinement connaitre son « nouveau » corps et ses dons raciaux se faisaient clairement plus opprimant chaque jour. Cela me demandait un temps d’adaptation pour ne pas être influencé par ceux-ci. Mais je m’en sortais plutôt bien. J’avais tout de même assisté à une réunion du Conseil Noir et ce n’était pas un simple Seigneur qui allait m’inquiéter en cet instant. Pourtant, le fait qu’il soit Arkanien était vraiment dérangeant. C’est pourquoi mon regard dévia soudainement lorsque je le vis me fixer et m’observer sans la moindre retenue, comme si je n’étais qu’une simple chose à ses yeux.

Fort heureusement, Riakath vint à ma rescousse. Peut-être indirectement et sans s’en rendre compte. Ou peut-être avait-elle deviné le jeu de Darth Araya à mon égard et c’est pourquoi elle désirait m’éloigner de lui. Car au final, ses ordres avaient certainement déjà dû être transmis par un servant lambda de l’Impératrice. Et puis qui avait-il à préparer dans la salle du Conseil Noir ? n’était-elle pas censé être en ordre à chaque instant pour pouvoir y accueillir une réunion exceptionnelle par exemple ? Dans tous les cas, cet ordre me força à me décaler hors de l’obscurité formé par l’architecture de la salle pour m’offrir intégralement à la vue de l’Arkanien. Me retenant de déglutir, j’acquiesçais d’un signe de tête prononcé suivit d’une simple parole :

- Bien Maitresse… Je pivotais légèrement en direction de l’invité du jour pour le saler et prendre congé pour ce qui ne serait que l’espace de quelques minutes tout au plus. « ... Mon Seigneur. »

Je m’éloignais alors, recouvrant mon visage et ma chevelure du long et fin tissu noirâtre. D’un pas moyennement rapide et mesuré, je me dirigeais vers un coin de la salle sans perdre des yeux le duo qui s’éloignait. D’un claquement de doigt, j’interpellais un des serviteurs de l’Impératrice qui avait bien évidemment entendu une bonne partie de la discussion. C’est pourquoi je n’eux presque rien à lui apprendre. Et me contentant de lui répéter les ordres, je le regardais s’éloigner. Je préférais clairement déléguer ce genre de tâches à un messager. Surtout lorsque mon interlocuteur était censée être l’Impératrice en personne. J’attendis un instant avant de tourner des talons pour partir à la suite du couple qui disparaissait au détour d’un pilier. Et c’est de cette manière que je me retrouvais rapidement derrière eux, offrant un simple regard entendu avec ma Maitresse pour lui faire comprendre que tout était en ordre.


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Si le questionnement d’Araya avait pu paraitre déplacé, voire un peu niais sur les bords, les éléments de réponse formulés par Darth Riakath n’en furent pas moins clairs et concis ; le ton martial de sa voix ne laissa aucun doute quant à la fierté ressentie sur le moment, conjuguée à un amour-propre au moins aussi impérieux. Il va sans dire que de tels sentiments, si exacerbés soient-ils, n’en restaient pas moins parfaitement légitimes eu égard aux attributions et au rang que la Sith venait de définir en quelques mots choisis, incarnant l’ultime force de rétaliation vengeresse œuvrant pour le compte de la Dame Noire des Sith… Rien que ça ! Cependant, la mine de l’arkanien resta songeuse, comme fermée, le regard presque éteint, buvant chaque parole de Lady Riakath, tâchant de les mettre aussitôt en perspective, jusqu’à remarquer – mais était-ce vraiment surprenant ? – qu’elle ne lui avait sûrement pas tout dit de ses activités. Quelques remarques à la volée tournèrent en boucle dans l’esprit de l’arkanien, préférant les garder pour sa seule oreille.

Si la Main Noire occupait une position hiérarchique si élevée, prêtant l’oreille aux confidences et aux volontés de l’Impératrice, selon ses dires, n’était-ce pas là une raison suffisante pour penser que cette fonction si éminente ne pouvait qu’incomber à une personnalité considérée comme une source potentielle de menaces ? Le proverbe est récurrent chez les gens de pouvoir : « Garde tes amis près de toi, et tes ennemis encore plus près ». A supposer, bien sûr, que la Dame Noire s'offrit un jour le luxe de se lier d’amitié avec quiconque, à Dromund Kaas ou ailleurs, ce qui aurait été somme toute assez étonnant. D’autre part, il lui paraissait curieux que Darth Riakath fasse tant de cas vis-à-vis d’un simple rôle d’exécutrice, si talentueuse et intègre soit-elle… Hormis l’identité de la ou des cibles à abattre, pourquoi une telle affinité, un rapprochement si étroit entre la Dame Noire et son « bras vengeur » était-il de mise ? Les pièces manquantes étaient sûrement légion…

Quoi qu’il en soit, Lady Riakath faisait partie de la caste des dignitaires de haut-rang, et pour cette seule raison, Darth Araya se devait de lui montrer la même considération, ou peu s‘en faut, que s’il eut s’agit de l’Impératrice en personne, informée qu’elle avait dû être de sa venue sur Dromund Kaas à l’instant où il avait posé le pied dans la Citadelle impériale, comme le lui fit remarquer son interlocutrice en toute discrétion. En parlant de confidentialité, elle ne manqua pas de lui couper le souffle une fois encore lorsqu’elle l’interrogea de but en blanc sur la manière dont il était parvenu à sauver sa peau, lui qui s’était fait passer pour mort une année durant, un peu contre son gré, suite à la destruction de l’Intimidant, le vaisseau de commandement de la flotte Sith chargé du blocus d’Artorias. Araya répondit à son sourire par un autre, croyant déceler en l’autre un indice précieux concernant sa face cachée, avant d’incliner la tête en guise de consentement silencieux :

« Je vois que vous êtes particulièrement bien renseigné à mon sujet, j’étais loin de croire que mon cas attirerait autant l’attention ! Je ne sais pas si je dois me sentir flatté… Mais c’est tout comme ! » déclara-t-il sur un ton résolument léger, comme pour faire baisser d’un cran la solennité de ce qu’il s’apprêtait à déclarer. Avant d’avoir l’occasion de poursuivre sur sa lancée, Darth Riakath prit les devants ainsi que dispositions nécessaires pour poursuivre l’entretien dans un climat plus feutré, à l’abri des holocams de surveillance qui parsemaient les alentours. Distillant ses ordres à son apprentie qui ne manqua pas d’adresser un salut respectueux à Araya avant de s’éloigner, non sans distraire le regard espiègle de ce dernier, l’arkanien ne se fit pas prier et emboita le pas de la Main Noire, reprenant le fil de ses explications :

« J’ai bien peur de décevoir vos attentes quand je vous aurai dit que j’ignore comment mon sauvetage s’est déroulé. Je me souviens clairement d’avoir tenté de regagner mon appareil, le moment venu, pour échapper à une mort certaine… Des bribes d’images me reviennent encore de cette scène à bord de l’Intimidant… » dit-il en lorgnant Darth Riakath dont le regard impassible suffit à lui indiquer qu’elle savait parfaitement de quel vaisseau il parlait. « Et plus rien, le trou noir, jusqu’à mon réveil sur Arkania, à l’autre bout de la galaxie, quelques mois après. Inutile de vous préciser que je n’étais pas au mieux de ma forme, et qu’il a fallu un certain temps pour me remettre en état, si j’ose dire ! » lança Araya froidement, comme pour couper court à l’évocation de ces récents souvenirs. Bien sûr, il s’agissait là d’une demi-vérité. L’arkanien tenait à dissimuler les termes exacts de l’accident qui lui avait tant coûté, pour la simple et bonne raison qu’ils ne concernaient personne d’autre que lui. Mieux vaut passer pour une sorte de martyr à la cause, que pour un fuyard descendu en flèche à bord de son appareil par un illustre inconnu !

« Les progrès de la cybernétique étant ce qu’ils sont, autant dire que je ne serai plus jamais le même désormais ! » confia-t-il à l’oreille de Darth Riakath, tel un secret de pacotille à éventer à qui de droit. En parlant de choses futiles, Araya ne put s’empêcher de pivoter la tête de côté en entendant des pas se rapprocher d’eux, apercevant la silhouette féminine de l’apprentie à quelques pas derrière, à laquelle il adressa un clin d’œil furtif avant de se retourner, l’air de rien…
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Darth Ynnitach se trouvait dans ses appartements. Elle s’était reposée et profitait de quelques instants de calme. Mais elle avait du mal à trouver le sommeil. Elle était seule, ce qui est inhabituel. Sa faim était rassasiée et elle ressentait le besoin d’être seule. Son lit était entièrement défait, la Sith ayant tournée et virée en quête de ce sommeil. Quelque chose la tracassait. Et lorsqu’elle plongeait dans la Force rien ne fit. Même la présence de sa « chère sœur » Riakath dans sa demeure ne l’aidait pas à la rassurer complètement. Mais que pouvait-il bien lui arriver ? La Zeltronne était là avec son apprentie, ses gardes et ses systèmes de sécurités opérationnels. Qui ou quoi pourrait bien s’infiltrer dans cette tour sans se faire repérer ? Rien. Mais quelque chose tracassait la Dame Noire, quelque chose de pas normal.
 
Finissant par se lever, n’arrivant à trouver le sommeil, les pieds de la Sith heurtaient la coupe de vin qu’elle avait laissé au sol. Son regard se portait sur la carafe qui était à présent à moitié vide. Ne s’en formalisant pas, laissant le soin à ses serviteurs de s’occuper de sa chambre, elle se rendait dans sa salle d’eau et ensuite allait s’habiller. Les servantes qui s’occupaient à la vêtir se mirent à lui parler d’un étrange visiteur, l’une d’elle ayant même reconnue qu’elle l’avait déjà vu ici. Qu’il s’agissait d’un seigneur Sith mort sur Artorias. Il fallait reconnaître que des Sith morts sur Artorias il n’y en avait pas cinquante ! Déjà qu’un était de trop pour Darth Ynnitach ! Surtout qu’il s’agissait d’un sur qui elle pensait pouvoir compter à l’avenir ! Mais ça elle ne pouvait se résoudre à croire à son retour. Il était mort, mort ! Elle l’avait sentie mourir dans la Force et son cadavre ne fut jamais retrouvé ! La Sith en avait déduit qu’il s’était surement consumé dans quelques vaisseaux ou capsules de sauvetage. Mais le regard de la Sith restait braqué sur la servante.
 
Et la servante imprudente, oui car elle avait été imprudente, fut châtiée comme il se doit. Ce n’était pas sa faute, mais celle de l’humeur exécrable de sa maîtresse. Le châtiment fut exemplaire toutes. Un avertissement pour les autres et définitif pour la malheureuse. Elle fut étranglée, avec l’avertissement de se montrer moins sotte à l’avenir. Comment ses servantes pouvaient-elles être, à ce point, idiotes ?! Une chose qu’elle ne comprendrait jamais et se garderait bien de s’y essayer ! Araya était mort et ce ne pouvait être que quelqu’un d’autre voilà tout !
 
Alors qu’elle s’apprêtait à sortir de ses appartements, un serviteur des niveaux inférieurs de la tour, qui était arrivé on ne sait comment, venait délivrer le message laissé par l’apprentie de Riakath. En plus d’une demande d’entrevue dans la salle du Conseil Noir, une surprise l’attendait. Une surprise ?! Mais que se passait-il ici aujourd’hui ? Sans attendre, elle s’y rendait. Pourquoi devrait-elle douter ? C’était Riakath, pas un ennemi. Mais Darth Ynnitach se demandait si la surprise n’était pas en lien avec son malaise et encore moins avec ce que cette idiote de servante, qu’elle avait déjà oublié ou presque, lui avait dit quelques instants plus tôt ?
 
Ça, elle le saurait bientôt ! Accélérant le pas, étant presqu’une enfant à qui l’on promet un cadeau, elle se dépêchait de se rendre dans la salle réservée au Conseil Noir. Les deux gardes chargés de sa surveillance, se trouvant normalement à trois pas derrière elle, se faisaient distancer. Arrivée devant la porte, elle plongeait dans la Force ressentant l’aura familière de ses deux gardes qui avaient finis par la rattraper. Elle sentait aussi celle de sa « sœur », celle de son apprentie, Eerhia. Une Arkanienne délicieuse, que la Dame Noire commence à estimer.
 
*Ne serait-ce que pour être restée aussi longtemps avec Riakath.*
 
Pensait-elle alors que ses perceptions se concentraient déjà sur la dite surprise. Darth Ynnitach croyait rêver en sentant cette aura aussi familière. L’aura du seigneur Sith Arkanien, Araya. C’était bien lui ? Il avait survécu ? Et comment ? Toutes ces interrogations secouaient l’esprit de Darth Ynnitach. Sans attendre davantage, elle ouvrait la porte et entrait à l’intérieur d’un pas décidé. Tout en ayant ordonné à ses gardes, d’un geste de la main, de rester dehors.
 
La porte se refermait derrière elle tandis que son regard se posait directement sur l’Arkanien. Puis glissant sur Riakath et Eerhia, il revenait sur Araya. Vêtue comme d’ordinaire, la Sith s’avançait d’un pas, puis d’un autre en sa direction, puis elle finissait par s’arrêter. Elle ne disait rien, tâchant de rester impassible. Elle le détaillait du regard cherchant à voir si ce n’était pas une mauvaise plaisanterie ou bien la réalité. Elle reconnaissait bien les prothèses oculaires qui lui servaient d’yeux. Elle constatait l’ajout d’un gorgerin au niveau de son cou. Au fil de ces secondes interminables, Darth Ynnitach finissait par accepter l’évidence, c’était lui. Elle était partagée entre l’idée de l’accueillir avec un grand sourire ou de le frapper pour avoir fait le mort aussi longtemps.
 
Au lieu de cela, la Dame Noire allait prendre place sur le fauteuil qui lui est attribué. Plus pour se donner une contenance que par réelle envie de s’asseoir. Par son silence, elle invitait le seigneur Araya à s’expliquer. A expliquer ce qui s’était passé sur Artorias, comment il y avait survécu, car pour la Sith il était mort là bas. Et ça, elle refuserait d’admettre un jour qu’elle s’est trompée.  Et qu’il finisse aussi par expliquer le pourquoi de son retour. 
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Aussi discrètement qu’il avait effleuré son regard d’un clin d’œil espiègle, la ravissante apprentie de Darth Riakath se montra prompte à lui rendre la pareille d’un sourire teintée d’une certaine timidité, qui ne laissa pas l’arkanien insensible. Amusé par cette affinité naissante, Araya se mit au défi de découvrir, incessamment sous peu, comment elle se nommait, en dépit de la présence de son maitre veillant sur sa protégée. Il prit bonne note de cette inclination vraisemblablement partagée, puis se rappela du temps où il avait cru dénicher la perle rare, même si son espoir s’était vite envolé. A cette époque, sa déception fut grande de voir le jeune homme s’éloigner des ambitions qu’ils couvaient à son endroit, si bien qu’Araya n’avait pas voulu lui forcer la main, ni le contraindre de quelque façon que ce soit à poursuivre ses efforts. Faire la rencontre d’un apprenti sérieux et dévoué n’aura jamais rien d’une sinécure, pour sûr ! La Main Noire pouvait se féliciter d’avoir à ses côtés cette demoiselle sachant restée à sa place et dont les talents ne tarderaient sûrement pas à être éprouvés comme il se doit, si ce n’était pas déjà fait. A ce propos, peut-être retournerai-t-il passer ni moment sur Korriban, histoire d’arpenter les couloirs et les salles d’entrainement de l’Académie dans l’espoir de croiser la route d’un aspirant Sith digne qu’on s’attarde sur son cas. D’autant que, se rappela-t-il, de nombreux écrits avaient dû être traduits du Sithèse en langage commun, depuis sa dernière visite…

Sans mot dire, Araya suivit le mouvement, se laissant guider dans un dédale jalonné de turbolifts et d’une flopée de couloirs bifurquant en maints sens, croisant de temps à autre les visages de parfaits inconnus qui ne manquèrent jamais de s’incliner sur leur passage, même si cette déférence craintive ne s’adressait qu’à la créature ouvrant la marche et qui semblait ne pas tenir compte un seul instant de l’attention que ces gens lui portaient, se contentant d’avancer droit devant elle, comme si elle eut suivi un fil invisible. Bientôt, le petit comité se figea face à un sas imposant et hautement sécurisée, en plus d’être encadrée par deux gardes aux uniformes impeccables, qui se mirent instantanément au garde-à-vous. Même Darth Riakath dut montrer patte blanche avant de se voir autoriser l’accès, c’est pour dire… Pénétrant dans la salle de conférence, l’arkanien nota de suite le caractère théâtral de cette pièce plongée dans une pénombre intimidante, accentuée par l’épurement de ses lignes fuyant la moindre accroche de l'œil cherchant à se fixer sur un détail quelconque. Une large table ovale bordée de fauteuils occupait le plus gros de l’espace, exception faite de quelques consoles disposées sur un pan de mur. Pas un seul effet personnel ne laissait supposer que le lieu avait été récemment occupé, juste un silence feutré augurant une solennité parfaitement appropriée aux débats qui devaient se tenir entre ces murs.

Quelques minutes s’égrainèrent, sans que personne ne trouve rien à se dire. C’est précisément ce moment qu’Araya choisit pour en savoir davantage à propos de la suivante de Darth Riakath, projet qui se trouva vite balayé par l’irruption soudaine de la Dame Noire des Sith, qui médusa tout ce petit monde par la façon dont elle scruta durement chaque membre de ce trio improvisé, les uns à la suite des autres, avec un air de suspicion plus qu’avéré à l’attention de l’arkanien. De mémoire, jamais il n’avait vu Darth Ynnitach à fleur de peau de la sorte, si bien qu’il jugea préférable de ne pas la faire attendre, s’asseyant à son tour sur le premier siège venu. Face à son mutisme et à l’expression de sévérité qu’elle continuait d’afficher sans le lâcher du regard, il décida de prendre les devants, avec l’espoir insensé de dissiper le climat de malaise qui venait de s’instaurer sans crier gare.

« J’imagine sans difficulté votre stupeur de me revoir entier après tout ce temps… Je suppose aussi que vous attendez quelques explications, alors autant commencer par le commencement. Comme je l’ai indiqué au seigneur Riakath tout à l’heure, le naufrage de l’Intimidant aurait dû me coûter la vie, ça, c’est un fait. J’ignore comment, mais de toute évidence, j’ai été secouru, sûrement in extremis d’ailleurs… J’ai repris conscience environ trois mois après, sur Arkania, dans un piteux état, je vous passe les détails glauques. Il a fallu me retaper, et je vous prie de croire que ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Voilà, c’est à peu près tout ce que je peux vous dire, rien de très exceptionnel en somme, même si certains parleraient volontiers de miracle… Une dernière chose, pour devancer la question de savoir pour quelles raisons je n’ai pas jugé opportun de me manifester plus tôt, je répondrai simplement que je préférais l’idée de le faire ici et maintenant, de vive voix, plutôt qu’engoncé dans un exosquelette médical. Que voulez-vous, on a tous sa petite fierté ! » lança-t-il avec une mine prétendument guillerette, avec la ferme intention de détendre un peu l’ambiance. De crainte de commettre un impair en réclamant qu'on lui fasse un topo succinct des événements majeurs qui avaient eu lieu depuis la bataille d'Artorias, Araya se tut dans un premier temps, dans l'attente de voir les réactions que son récit susciterait, avant de se raviser. De toute manière, si Darth Ynnitach avait des reproches à lui faire, quoi qu'il dise ou qu'il fasse, il n'y échapperait pas, donc autant enchainer, tant qu'il avait la parole :

« En parlant de ça, si vous pouviez me mettre au parfum de ce qui s'est tramé depuis la bataille d'Artorias, je vous en saurais gré... Mais j'y pense, peut-être craignez-vous qu'entretemps, je sois devenu un agent double œuvrant pour les intérêts républicains... Ce que je comprendrai parfaitement ! » considéra l'arkanien, joignant ses mains avant de poser son menton dessus, fixant d'un regard neutre la Dame Noire des Sith droit dans les yeux.
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La Dame Noire ne bronchait pas. Elle prêtait une oreille quelque peu attentive au propos de l’Arkanien. Il fallait avouer qu’il n’était guère précis dans ses explications. Ça c’est la première chose qu’elle avait remarqué. Ensuite il laissait sous entendre que la Force où quelques « âmes bienveillantes » lui auraient permis de vivre. Ça aussi, elle avait du mal à y croire. Il devrait être mort. Elle l’avait sentie mourir ! Et ça, elle se refusait encore d’admettre que c’était faux et qu’il s’en était bien tiré. L’équipage de l’Intimidant, et les vaisseaux formant le groupe de combat dont il en était le vaisseau de commandement, n’était pas réputé pour être complètement loyal. De là que l’un d’eux sauve l’envoyé de la Dame Noire paraissait surprenant. Mais soit admettons. Que s’est-il passé ensuite ? Comment se fait-il qu’aucune équipe de récupération n’ait pu lui mettre la main dessus ? Des ferrailleurs ou autres vermines qui l’auraient récupéré ? Possible. Mais comment se serait-il retrouver sur Arkania au bout du compte ?
 
-Croyez moi seigneur Araya, que je me moque bien de votre… « Petite fierté ». Sa voix était glaciale. S’agissant de moi vous auriez dû vous manifester plus tôt ! Et peu m’importe que vous soyez harnaché à un quelconque exosquelette ! Vous êtes un seigneur Sith et au vu des responsabilités que je prévoyais pour vous au sein de l’Empire, mon Empire ! Vous auriez dû me faire savoir votre état !
 
La colère montait en elle. Et quelque part, la Sith ressentait l’envie de faire subir l’humiliation à Araya de se retrouver à nouveau sur un exosquelette de métal pour un temps. Elle avait envie de l’entendre crier, de lui briser les os un à un et de s’abreuver sa souffrance pendant un long moment. Sans nul doute, sa « chère sœur » ressentirait son envie de lui infliger de si délicieux tourments.
 
Et le seigneur Sith ignorait qu’il venait de lui donner l’occasion de les lui faire subir. Et ça, Darth Ynnitach ne doutait pas Riakath et sa jeune apprentie souhaiterait y participer avec grand plaisir. C’est avec cette idée aussi perverse dans la tête et l’envie de partager ce genre d’instant avec la Zeltronne qui lui faisait arracher un sourire. Le premier depuis son entrée dans cette salle.
 
-Vraiment ? Souhaiteriez-vous donc vous en remettre à nous pour examiner ça… de plus près ?
 
Darth Ynnitach échangeait un regard avec Riakath, continuant de sourire, semblant se détendre enfin. Un agent double ? Lui ? Non, elle ne pouvait réellement y croire. Car si c’était le cas il serait plutôt entre les mains des Jedi. Et se serait mis à parler. Il y avait tant de choses qu’il pouvait raconter sur l’Empire et sur elle. Mais il ne serait pas ici. Mais, hélas pour lui, il avait laissé le doute planer. Et la paranoïa de la Dame Noire finissait par ressurgir à grande vitesse. Et ça, sa « sœur » le savait parfaitement.
 
 -Il s’est passé beaucoup de choses depuis notre victoire au dessus d’Artorias… Mais ça vous devriez le savoir, seigneur Araya… Je n’ose pas croire que vous étiez coupé de tout durant votre convalescence… Surtout lorsque l’on connait vos… ambitions… Dit-elle dans un sourire qui se voulait complice.
 
A présent, Darth Ynnitach semblait accepter l’idée qu’il ait bel et bien pu survivre à tout ça. Mais elle ne se contenterait pas que de ça. Le Sith avait laissé entendre qu’il pourrait être un traître. Et Riakath avait très certainement le désir de sa « sœur » pour en savoir davantage par des moyens violents. Suivrait-elle, elle aussi, ce désir et l’appliquer ensemble ? Ou bien se montrerait-elle raisonnable comme il lui arrivait de l’être parfois face à ce genre de délice ? 
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Quel manque de tact… Et de savoir-vivre ! Distant, Araya était littéralement consterné par l’attitude outrancière de la maitresse de cérémonie, dénotant une absence flagrante de courtoisie, tombée aux oubliettes à l’instant où elle l’avait dévisagé de haut en bas ! Ce ne furent pas tellement ses petites remarques piquantes et acerbes à souhait qui le mirent mal à l’aise, non, ça, il savait parfaitement que le mécontentement était une seconde nature chez la Dame Noire des Sith, a priori, il n’y avait pas vraiment de souci à se faire de ce côté-là. D’ailleurs, à bien y réfléchir, il n’était pas certain de l’avoir jamais entendu énoncer une parole exprimant une forme, même atténuée, de contentement, aussi bien en privé qu’en public. N’empêche, il faut bien s’entendre sur une chose ! Vouloir répandre à même le sol les entrailles d’un visiteur inopportun, très bien, mais afficher un tel mépris de but en blanc, une telle désaffection vis-à-vis d’une personne qui, jusque-là, n’a jamais été qu’un fidèle lieutenant se contentant d’obéir aux ordres, revenait à faire preuve d’un manque flagrant de doigté ! Certes, avant de montrer le bout de son nez par ici, l’arkanien aurait dû penser qu’il valait mieux faire un geste en envoyant un présent de valeur, afin de signifier qu’il avait bel et bien survécu, tant cette simple nouvelle agaça l’Impératrice au plus haut point. Mais enfin, tout de même ! Soit, Araya ne s’attendait ni à ce qu’on lui déroule le tapis rouge, ni des banderoles célébrant son retour, mais certainement pas à un accueil si vindicatif !

Ainsi, Araya découvrit sans tarder à quelle sauce il s’apprêtait à être mangé, et cet accompagnement s’annonça particulièrement relevé en saveurs, idéal pour rehausser un plat de résistance un tantinet fade et servi à l’occasion d’un buffet froid ! Le sourire de l’arkanien s’effaça bien vite au profit d’un masque de neutralité teintée de méfiance, figé dans le marbre. De concert, sa posture aussi changea du tout au tout : jouer la carte de la nonchalance aussi tôt dans la partie avait été maladroit, il fallait le reconnaitre. D’un coup d’avance, il avait maintenant un coup de retard, soumis aux inconstances d’une furie paranoïaque, donc bon… Autant l’accepter et faire avec ! Lentement, les paumes de ses mains se posèrent à plat sur la table, son dos se redressa, obéissant au seul instinct de mise, compte tenu des circonstances, celui de conservation. Vu l’acharnement que Darth Ynnitach déployait pour le trainer plus bas que terre devant des témoins de marque, il se demanda ce qu’il était venu faire ici. L’espace d’un instant, il crut qu’une telle véhémence trahissait le fait que ses projets avaient été contrariés par son absence, une hypothèse qu’il écarta d’un revers de main. Certes, il avait été son pion, peut-être même son pion favori, mais jamais son bras droit. Eh quoi ? Le pion n’est-elle pas la pièce que l’on se doit de sacrifier en premier lieu, tant sa position avancée est idéale pour amorcer des ouvertures ou provoquer un mouvement chez l’adversaire ?

Tomber de haut : jamais cette expression n’avait pris autant de sens aux yeux de l’arkanien que maintenant. Enfin, jamais… Si l’on met de côté le fait de se retrouver dérivant au beau milieu de l’espace, entouré d’épaves et de carcasses déchiquetées, à moitié mort… A part ça, non ! Jamais ! Sauf que ce triste épisode ne pouvait lui servir d’étalon, puisqu’il n’en conservait pas le moindre souvenir, ne faisant que supposer ce qui lui était arrivé selon une logique purement machinale. Ô bien sûr, il n’avait gravi aucun échelon depuis le jour où il avait déclaré son allégeance à la Dame Noire des Sith, celle-là même qui s’adressait à lui avec autant de dédain qu’elle l’aurait fait à l’encontre d’un esclave priant secrètement pour son salut. Et ce n’était sûrement pas sur le point de changer ! Quelle cruelle déception pour celui qui rêvait de titres, de médailles et de gloire ! L’air détaché, la mine basse, Araya se demanda si cela valait la peine de rétorquer quoi que ce soit à la souveraine de Dromund Kaas, ne prenant pas la peine de répondre à sa propre remarque.

« Je vois… Alors nous en sommes arrivés là… Comme il vous plaira… » laissa-t-il filer d’une voix si monocorde qu’on eût dit celle d’un droïde protocolaire mal calibrée. « J’imagine que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même… » fit-il en se levant de son fauteuil, réajustant le col de sa cape, et reprit sur un ton bien plus délié. « Si j’avais deviné la tournure que prendrai cet entretien, croyez-bien que je ne vous aurai pas fait perdre votre temps, ni moi le mien. Si vous voulez bien m’excuser, je m’en vais retourner à mes petites ambitions, comme vous venez de le souligner, puisque ma présence est devenue inappropriée. » Courbant légèrement l’échine en guise de salut, l’arkanien s’avança vers la sortie, non sans une certaine appréhension rivée au ventre...
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Darth Ynnitach continuait de fixer, glaciale, l’Arkanien qui réagissait de la seule manière possible, lorsque son égo est froissé. Prenant la réprimande de la Dame Noire pour un affront, une trahison ou une cassure malgré tout ce qu’il avait pour elle et l’Empire. Que se soit au dessus d’Artorias, dont il en avait manifestement payé le prix. Et aussi ailleurs comme sur Dxun. Ça, c’est une chose que la Sith ne peut décemment pas oublier et balayer d’un revers de la main comme si cela n’avait jamais existé. De plus, le retour de Riakath dans le monde réel était dû à sa disparition. Et malgré toute l’affection que la Dame Noire peut avoir pour sa « chère sœur », ce retour un peu précipité à son goût gardait pour elle une impression de faiblesse de sa part.
 
Quand bien même la punition qui lui fut infligée fut injuste. Mais elle ne s’en est jamais réellement plainte à voix haute depuis son retour. Et il valait mieux pour elle. Au lieu de s’en plaindre la Zeltronne s’était juste contentée de dire qu’elle comprenait la raison qui avait poussée Ynnitach à agir de la sorte. Mais concernant Araya s’était différent. Il n’a jamais été aussi proche qu’elle. Le temps pour que cela se fasse ne fut jamais un luxe dont ils pouvaient s’accorder.
 
A cette pensée presque nostalgique, la Sith éclatait de rire. Cela coïncidait au moment où Darth Araya atteignait la porte du Conseil Noir et s’apprêtait à sortir. Le ridicule et l’aspect théâtral de la réaction de la Sith, ne pouvait que prolonger durant quelques secondes le rire d’Ynnitach.
 
-Allons, seigneur Araya ! Une petite réprimande et vous vous en allez comme un enfant gâté qui ne supporte pas la remarque ? Je vous pensais un peu plus solide que ça !
 
La colère et la peur qu’elle peut inspirer n’ayant eu que peut d’effet et encore ceux escomptés, restait encore la séduction.
 
-Revenez donc vous asseoir.
 
Fit-elle d’un geste de la main, désignant la place qu’il venait de quitter quelques secondes plus tôt. La consigne s’apparentant, cette fois, plus à une invitation qu’à un véritable ordre. Ou tout du moins un ordre déguisé de gentillesse.
 
-Croyez-vous réellement que je pourrais balayer ce que nous avons accomplis… ensembles… Comme si cela n’avait jamais existé ? Comme si cela n’avait pas compté à mes yeux ?
 
Un sourire, un véritable sourire, le premier depuis son entrée, s’esquissait sur ses lèvres. Le départ d’Araya et le fait qu’il semblait se résoudre à l’idée de devoir agir seul. Bien entendu, Darth Ynnitach n’ajoutait rien concernant les « petites ambitions » de l’Arkanien et encore moins le fait qu’elle pourrait faire en sorte de les tuer dans l’œuf. Qu’elle pourrait les écraser sous son talon comme d’un minuscule insecte nuisible. Comme elle pouvait aussi bien les favoriser. Ce qu’elle avait tenté de faire accomplir avec le traité d’Artorias et qui se serait fait si le seigneur Sith n’avait pas disparu durant la bataille. Depuis, la manœuvre d’infiltration de la République, infiltration visible et l’infiltration sournoise ne pouvant s’accomplir, l’idée était tombée aux oubliettes.
 
-Votre retour et plus que tout, votre survie, est une excellente nouvelle ! Comprenez ma surprise ! Je vous ai senti mourir et le vaisseau que je vous avais confié réduit en miettes… Sans trouver la moindre trace de votre corps n’a fait que confirmer ma première impression et d’accepter votre décès. Et comprenez ma colère alors que vous semblez éluder la question quant à votre survie.

La Dame Noire ne peut décemment croire que le seigneur Araya n’ait réellement aucune idée de comment il aurait pu survivre à la destruction de l’Intimidant et encore moins comment il a pu se retrouver sur Arkania pour y être soigné. Quoi qu’il en soit se sont des questions auquel il devra répondre. Darth Ynnitach pouvait bien répondre aux siennes concernant Artorias. Mais il y avait d’autres questions plus importantes. La place que l’Arkanien pourrait occuper dans l’Empire et aussi le fait que la Dame Noire puisse compter sur sa loyauté.
 
-Vous concernant, au sein de l’Empire, j’aspire à vous faire entrer au Conseil Noir. Un lot de consolation bien mérité pour ce que vous avez subit en orbite d’Artorias. Mais une question demeure en premier lieu. Puis-je encore compter sur vous ?
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Cynique, cassant, le rire strident d’Ynnitach continua de résonner dans la pièce un moment, coupant court à la somme considérable de pensées que l’arkanien laissait refluer depuis quelques secondes, tandis qu’il s’apprêtait à franchir la seule issue possible pour échapper à ce traquenard aux allures de règlement de compte. Un instant plus tôt, il était devenu un paria dont la parole ne pesait guère plus dans la balance que celle de l’apprentie de Darth Riakath qui devait se demander, soit dit en passant, à quoi tout ceci rimait au juste. Quelqu’un que l’on menaçait, à mot couverts, de torturer afin de lui faire avouer ce qu’il jugeait préférable de garder pour lui, dans le seul but de préserver une certaine image de marque. Un espoir de fou, puisque l’usure du temps avait déjà écornée sa réputation avant même qu’il n’ouvre la bouche. Araya endura sans broncher la désagréable impression de n’être rien de plus qu’une marionnette dont la Reine Noire tirait les ficelles à l’envie, pour assouvir ses pulsions de domination, en le raillant de temps en temps comme pour trouver un intérêt nouveau à un jouet de longue date, usé pour avoir trop servi. Et comme tout cela ne suffisait pas, parce que planter une lame n’est jamais aussi enivrant que de la retourner une énième fois pour agrandir la plaie, ce fut lui qui se vit traiter d’ " enfant gâté " ! Se figeant sur place, il sentit un nœud de rancœur se tordre dans ses tripes, sa mâchoire se serrer d’agacement. Mais non, il ne lui donnerait pas l’insigne opportunité d’assister, amusée, à son courroux, ni celle d’observer les traits irrités de son visage. Il n’enverra pas promener cet hybride monstrueux pour de bon, en lui tournant le dos une fois pour toutes. * Cause toujours… * pensa-t-il dédaigneusement, ne bougeant pas d’un pouce, patientant qu’elle poursuive son petit laïus censé le faire rester entre ces murs. De quel appât allait-elle donc se servir pour attirer la future prise dans ses filets ? Consentant à faire face, il se retourna puis déclina sans aucune forme d’hésitation l’offre, si charitable soit-elle, de reposer son postérieur sur le fauteuil duquel il venait de se lever. Toujours cette satanée petite fierté qui vous pique l’épiderme…

« Autant que je reste debout, ça m’évitera un autre aller-retour, au cas où… » lança-t-il sur un ton ferme et sévère, un air fugace de lassitude balayant son visage quand il prononça ces mots, ses yeux suivant placidement la main de Darth Ynnitach brasser de l’air, avant de la fixer elle, avec la même expression de neutralité qu’au moment où il lui avait énoncé les faits justifiant de sa présence, ici et maintenant. Elle ne sembla pas particulièrement offusquée par ce refus – grand bien leur fasse à tous les deux ! – et continua sur une tirade mémorable. Elle aurait voulu attendrir son auditoire à l’aide de formules convenues et formatées qu’elle n’y serait pas pris autrement ! Fuyant une crise d’hilarité aussi soudaine que malsaine, Araya ne put s’empêcher d’ausculter du coin de l’œil les visages des autres spectateurs pour s’assurer qu’ils n’étaient pas en train de s’échanger des regards hallucinés. Pour parler franchement, il y aurait eu de quoi… Et de ponctuer sa tirade si inspirée et débordante d’émotions poignantes par un sourire enjôleur à vous glacer l’échine : n’en jetez plus, la coupe est pleine ! Que nenni ! Et de s’emballer sur cette ferveur rhétorique dénotant un sentimentalisme forcené, réclamant qu’on comprenne sa surprise, son désarroi, sa colère… * Et ça sera tout ?! * martela l’esprit de l’arkanien, se demandant si elle ne s’apprêtait à faire un pèlerinage, auréolée d’une confession pareille, ses états d’âme portés fièrement en bandoulière, à la vue de tous !?

Et puis ce fut le coup de marteau, celui auquel on ne s’attend qu’à moitié, de peur de penser au pire. D’un pas si lent qu’il aurait affligé une meute de banthas au repos, Araya avait rejoint la table, tout ouïe, lorgnant le fauteuil placé en face de la Reine Noire, concédant de s’y asseoir. Il tâcha de réunir ses idées, de les trier par ordre d’importance afin de choisir ses mots avec toute la précaution que la situation l’exigeait, avant de reprendre la parole, non sans un accent de gravité au creux de la voix, comme s’il se fût agi d’une sentence rendue par le jury d’un tribunal… La sienne, en l’occurrence :

« De deux choses l’une. Soit vous avez besoin de mes services pour remplir un rôle spécifique au sein de ce Conseil, et dans ce cas, je ferai de mon mieux pour m’acquitter de cette tâche, soit vous jugez que je ne mérite pas un tel poste de confiance, et l’affaire est réglée. Mais surtout, ne venez plus me persifler avec votre histoire de lot de consolation ! » maugréa l’arkanien, visiblement excédé de voir une telle fonction dépréciée de la sorte, et par ricochet, celui à qui elle pourrait revenir, même si l’affaire était mal engagée. Et il n’avait pas fini de tiquer sur les propos tendancieux d’Ynnitach, qui prenait un malin plaisir à tourner autour du pot en multipliant les sous-entendus, à moins que sa propre paranoïa ait été contagieuse et affectait désormais l’esprit d’Araya. « Si vous pouvez " encore " compter sur moi, dites-vous… Désolé, mais avant d’aspirer à vous répondre, je me vois contraint de supplanter votre question par une autre : pourquoi ce " encore " ? Et je vous conjure de ne plus me parler de cette histoire de survie et de retour miraculeux, de grâce… » sermonna-t-il l’intéressée.
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J’avais remarqué son clin d’œil dans le couloir et je n’avais pu m’empêcher de laisser échapper un léger sourire. Bien que cela était intriguant et me laissait longuement partir en conjecture, je me devais de penser au reste : j’étais dans le palais de l’Impératrice, coincé entre deux Sith d’envergure et bientôt encerclé par trois véritables pointures. Bien que notre cher Arkanien ne soit pas au Conseil Noir, j’avais entendu parler de son influence et de sa proximité relative avec Darth Ynnitach. Et lorsque cette dernière arriva à son tour, mon regard s’était rivé à la fois sur elle mais aussi sur Araya. Je voulais contempler leurs réactions bien quelles furent guère surprenantes. C’est pourquoi j’avais finis par m’écarter légèrement du groupe. Et alors qu’ils allaient tout trois s’asseoir, je venais me placer debout aux côtés de Darth Riakath. Une position que j’avais apprise à tenir lors de la dernière réunion du Conseil Noir. Bien qu’il était attrayant de prendre place sur l’un des sièges vides, je ne le faisais bien évidemment pas.

La discussion qui s’en suivit fut assez houleuse et dénuée de sens à mes yeux. L’idée de punir l’Arkanien pour ne pas avoir donné de nouvelles me semblait assez stupide. Il n’était pas un apprenti que l’on punissait pour une raison ou une autre. Il était au-dessus de tout cela et s’il n’avait pas donné de nouvelles c’est qu’il avait des raisons. Et les raisons semblaient valables. Qu’il en parle ou non. Son vaisseau avait littéralement explosé et il n’était sans doute pas passé loin de subir le même sort. Alors devoir le torturer, non, ce n’était clairement pas à l’ordre du jour me concernant.

Et puis... il y avait autre chose avec lui. C’était le premier Arkanien que je croisais depuis pas mal de temps et je ressentais une certaine appréhension à son sujet. Et le voir quitter la salle et accepter son sort fut assez déroutant. Le problème était que je ne pouvais agir. Et quoi que je dise, mes paroles seront surement ignorées. Pourtant, lorsque je le vis pivoter en réponse aux propos de l’Impératrice, -des remarques totalement aux antipodes de ce qu’elle avait dit auparavant- je ne pus m’empêcher de bouger.

C’est pourquoi j’avais profité de l’obscurité qui cernait la table et les fauteuils pour m’éclipser. Ecoutant toujours le long dialogue qui semblait se tisser entre l’Arkanien et la Sith, je faisais lentement le tour de la table. Riakath, elle, devait surement m’avoir vu et Ynnitach devait à présent me voir réapparaitre derrière le dossier du fauteuil où se trouvait à présent Araya. Et alors qu’il venait faire un sermon à notre chère Impératrice, je venais poser délicatement et doucereusement mes mains gantées sur les épaules du miraculé qui semblait étrangement s’intéresser à moi depuis son arrivée. Je l’avais vu m’observer sans retenue dans le hall. Et c’était sans parler de son clin d’œil dans les couloirs.
Il s’agissait d’une manœuvre plutôt osée et risquée et je me doutais que Darth Riakath n’agirait surement pas si Araya décidait d’agir brusquement à mon égard. Cependant, j’avais un certain pressentiment voir la certitude qu’il n’agirait pas de la sorte. Quant à Ynnitach… j’avais vite appris que c’était là l’élément le plus imprévisible.

- Je crois que ce que l’Impératrice veut dire Monseigneur, c’est qu’il peut se passer beaucoup de choses en autant de temps d’absence. Cependant, le fait que vous preniez le risque de venir jusqu’ici devrait, à mon avis, dissiper la majorité de ses doutes..

Je laissais mes mains glisser sur ses épaules, calmement, tant qu’il ne me disait pas d’arrêter. Ce qui, à mon avis, ne devrait sans doute pas tarder. Et cela pour conclure simplement…

- Car je ne pense pas que vous soyez assez stupide pour vous jeter dans la gueule du loup si vous aviez quelque chose à vous reprocher, Monseigneur…


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Darth Ynnitach ne pouvait s’empêcher de penser que le seigneur Araya était bien susceptible. Ce qui pouvait se comprendre. Mais il serait bien stupide de croire qu’il pourrait s’en aller ainsi. Et tout nouveau départ désobligeant serait sanctionné par sa mort. Il était hors de question de laisser un rebelle hors de ses murs. Et encore moins un rebelle, un vrai cette fois, qui en sait si long sur elle et sur comment cette « petite affaire » que fut Artorias s’est montée. Surtout lorsque l’on sait d’où il vient et là où il veut parvenir. Hors de question qu’il fasse ça que cela lui profite à elle ! La Dame Noire fixait Araya, attendant de le voir se rassoir. Bien entendu la colère qui le faisait  bouillonner le faisait aussi parler. Pas autant qu’elle aurait pu penser de prime abord mais il se montrait déjà bien assez désobligeant. Mais elle n’allait pas le rappeler à l’ordre.
 
A sa surprise, la Sith voyait émergée de l’ombre l’apprentie de sa chère sœur. Elle qui se tenait toujours à la droite de sa maîtresse et qui savait se comporter au milieu de gens bien au dessus de sa condition. Le plus surprenant était de voir son comportement. Instinctivement, Darth Ynnitach tournait la tête vers sa « chère sœur ». Comme pour y chercher un élément d’explication. Mais rien, elle aussi gardait son regard rivé sur son apprentie. C’est avec surprise que la Dame Noire constatait l’attention toute particulière que l’Arkanienne semblait avoir pour celui qui se trouve être son frère de race. Un comportement surprenant et osé. Mais si réprimande il devait y avoir, se ne serait pas ici et maintenant. Et surtout pas devant lui.
 
-Allons, seigneur Araya… Dit-elle sans se départir de son sourire qui se voulait engageant. Il ne fallait pas voir de sous entendu ou de propos malveillant dans mon propos. Lorsque je vous demandais si je pouvais encore compter sur vous, je voulais dire compter sur vous à nouveau.
 

Il restait à présent la question de cette place au Conseil Noir. Il est vrai que Darth Ynnitach compte la lui donner pour plusieurs raisons. Et elle sait aussi que la plupart aurait dit oui sans hésiter ou réfléchir. Même celui qui est considéré, par certains, comme un parvenu, le seigneur Deinos, a accepté. Et ce malgré le fait que sa position est plutôt ambigüe. Mais la Dame Noire sait quelque fois admettre ses tords et reconnaître les talents des autres pour les lier à son service et par extension à celui de l’Empire. Concernant Darth Araya, la Sith le sait compétent et l’a déjà bien servie pour Artorias. Et elle le veut à nouveau à ses côtés pour les années à venir. Silencieuse, la maîtresse de Dromund Kaas n’ajoutait rien. La question était en suspend et c’était à présent à l’Arkanien de s’exprimer sur cette question. Est-ce que oui ou non il acceptait de siéger au Conseil Noir ? Est-il cependant nécessaire de préciser qu’un refus de sa part serait très mal pris ? 
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-"ASSEZ !"

Une fois n'était pas coutume, ni loi, mais j'avais hurlé. Hurlé à réveiller un mort, à alerter la moitié de la Garde du bâtiment si l'endroit où nous étions ici rassemblé n'était pas la salle du Conseil Noir. C'était loin d'être un cri de désespoir, ou de détresse, mais je ne pouvais pourtant réellement plus. Réellement plus supporter ce va-et-vient de sentiments qui devenait même pour moi -et peut-être et surtout pour moi- beaucoup trop versatile.

J'étais maintenant comme ces anciennes machines à vapeur, et maintenant lancée, il allait falloir que la pression retombe. Et la cause, c'était ces deux Sith qui étaient présent : Dame Noire et survivant d'une guerre que je n'avais pas fait. Leurs sentiments à tout deux inspiraient mes veines, mon corps que je ne maitrisais au final pas encore assez que pour leur faire face à tout deux en même temps en de telles conditions. Un éclair se dessina dans sa main, qui ne viserait ni l'un ni l'autre, mais qui l'aiderait à se calmer, car quand on a un trop plein d'émotions, il n'y a au final qu'une façon de contrer cela, de canaliser cette vague de ressenti : se concentrer sur une nouvelle.

Et pour avoir pris la parole, Eerhia faisait la bonne cible, et le serait restée si elle n'avait pas eu une rengaine de chance, en l'état d'un garde qui entra tout de même dans la pièce. Voulait-il bien faire ? S'attirer les grâces de sa Reine ? Peut-être. Mais c'était inopportun, c'était se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Dire que je contrôlais ma pulsion à ce moment, ça aurait été mentir, mais à part peut-être Ynnitach, personne ne serait à même de le deviner, de me connaître assez que pour douter, ou comprendre ce que je traversais actuellement. Et les secondes d'après, c'était une armure fumante qui se fracassait sur le sol, symbole de ma colère, mais surtout catalyseur de celle-ci.

-"Nous sommes Sith. Éduquée dans la trahison, et le désir du pouvoir. Alors si le mot "Encore" vous semble injustifié, Lord Araya, il n'en est pas moins lourd de bien des significations ici... dans cette salle..."

Il y avait une certaine touche de verve dans ma voix, mûe à n'en pas douter par ce que je ressentais directement de ma chère "soeur", et il m'était impossible d'aller contre. Tout comme il m'était impossible d'aller contre elle, son image, son être. Encore était un mot, et Araya allait devoir en trouver un sens, peu importe lequel. Du reste, alors que mon regard encore noir le fixait, j'avais pourtant une certaine admiration pour lui, ce qui était toujours énervant, car cela signifiait qu'il y avait encore trop de sentiments contradictoires dans la pièce.

-"La vérité, c'est que vous êtes utile. Vous l'avez été, tout du moins. Et vous pourriez l'être encore."

Bien plus que vous ne l'imaginez, sous-entendu. Mais devais-je lui dire ? La réponse était simple : Non. Car le dire explicitement aurait été une grave faiblesse de ma part. L'intérêt que représentait l'Arkanien était clairement remplaçable, mais pas aisément. Ne pas s'en rendre compte, c'était être idiot. L'avouer, c'était pareil. Car une fois qu'un être se sait vital, utile, il peut se laisser aller et ne plus donner son maximum.

-"Le Jeu en vaut la peine, autant que la récompense. La question, réelle, n'est pas vraiment "Peut-on encore vous faire confiance ?", mais plutot "Pouvez-vous encore tenir la distance ?" ?"

Renverser la question, quoi de mieux pour remettre un peu de calme ? Un verre de sang peut-être, ou une bonne traque, mais ni l'un ni l'autre n'était présent cette fois alors il fallait s'adapter.
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Au-delà des effets de scène et de ses répliques cinglantes ponctuant sa répartie, la Dame Noire des Sith avait eu raison de souligner un point en particulier : bien des choses s’étaient passées depuis leur première entrevue, lorsque l’arkanien vint à sa rencontre pour poser un genou à terre, geste solennel accompli en signe d’allégeance envers le statut d’autorité suprême que Darth Ynnitach continue d’incarner encore et toujours. L’émergence d’un nouvel Empire Sith relevait alors du pur onirisme, à peine osait-on murmurer cette éventualité du bord des lèvres de crainte d’ébruiter un faux espoir, celui de la résurgence de temps anciens et glorieux, si envoûtants aux yeux de jeunes esprits en quête d’une patrie, d’un idéal à défendre. Aujourd’hui, les voilà à nouveau réunis, siégeant face-à-face dans la salle du Conseil Noir, tant est si bien qu’un œil distrait pourrait croire que rien n’avait changé. Sauf que l’ambiance n’était plus aux serments et aux déclarations sur l’honneur, loin s’en faut ! En guise d’auditoire, Darth Riakath, l’une des éminences sombres œuvrant dans le sillage de l’Impératrice, assistait au débat quelque peu houleux, affublée de son apprentie encapuchonnée à l’identité aussi mystérieuse qu’impénétrable. L’une comme l’autre n’avaient guère été très loquaces jusqu’ici. Rien d’étonnant à cela ! Quand on se retrouve, sans n’avoir rien demandé à personne, aux premières loges d’une empoignade verbale entre la souveraine de Dromund Kaas et l’un de ses sous-fifres tout droit sorti des limbes pour annoncer son retour, on ne vient surtout pas demander son reste et on profite du spectacle ! Accusant le coup, Araya avait été à deux doigts de couper court à la discussion afin de tourner le dos – et les talons ! – à Darth Ynnitach, lui dont l’honneur venait d’être piqué au vif par de calomnieuses insinuations hors de propos ! Légitimes certes, fondées sûrement… Mais tout de même, hors de propos ! Après réflexion, il serait de bon ton de ne pas pousser plus loin l’opportunité qu’il avait saisi de pouvoir prendre les devants, conformant ses actes à ses paroles. Très peu d’élu pouvait se targuer d’avoir eu une telle latitude face à un personnage capable, sous ses airs conciliants, d’une cruauté sans borne.

Sûrement parce qu’il avait pris le plus grand soin à ne pas lâcher du regard le sourire espiègle de la Reine Noire, défiant en silence les plans qu’elle ourdissait en secret à son encontre, Araya ne put prêter attention au fait que l’apprentie de la Main Noire s’était lentement effacée de son champ de vision, ondulant dans la pénombre de la pièce comme sur un courant d’air jusqu’à se tenir juste derrière lui… A ses risques et périls ! Se glisser ainsi dans son dos en s'approchant si près sans annoncer la moindre intention, il fallait un sacré cran à cette apprentie pour oser tenter quelque chose d’aussi audacieux, surtout qu’il aurait très bien pu mal réagir, compte tenu du degré de tension planant sur le petit comité à ce moment-là. Au vu de son comportement, elle ne semblait nullement intimidée par cette perspective latente, bien au contraire, elle fit montre d’une initiative fort bien inspirée : donner sa version des faits à l'arkanien, d’une voix douce et mélodieuse et non sans discernement, preuve qu’elle savait tenir son rang à la perfection. Tournant la tête vers elle, il lui présenta un faciès tout autre, presque aimable, avant d’enserrer délicatement l’une de ses mains gantées entre les siennes, effleurant des lèvres l'intérieur de son poignet, goûtant sa peau de nacre un bref instant, comme pour y apposer un sceau maudit.

« Si j’avais deviné que d’aussi délicates attentions m’attendaient au tournant, sûrement que je n’aurai pas cherché à vous fausser compagnie si prestement… » déclara-t-il sur un ton mielleux, retournant enfin un sourire courtois à Darth Ynnitach, occupée à lorgner le visage de Darth Riakath, peut-être pour savoir si elle avait un quelconque rapport avec le comportement surprenant de son apprentie, vers laquelle Araya se retourna encore : « Et puisque vous parliez de reproche, le seul dont je pourrai souffrir serait de ne pas vous demander votre nom… Sans doute qu’il vaut mieux que je m’adresse directement à votre maitre, je n’aimerais pas que vous vous mettiez dans l’embarras par ma faute… » lui fit-il remarquer à voix basse, chuchotant presque pour immiscer une proximité purement fantasmée entre eux deux, agissant comme s’il venait de lui faire une terrible révélation. Clairement, Araya éprouvait une certaine attirance pour la jeune effrontée, et il ne put s’empêcher d’avoir une pensée émue pour celle qui avait suscité chez lui, à une époque pas si lointaine, une appétence charnelle de ce genre… Velvet. Qu’était-elle devenue ? Qu’avait-elle fait, pendant que lui avait passé des mois à être prostré sur un lit médicalisé, trop sédaté et trop comateux pour comprendre ce qui lui arrivait ?

La nouvelle intervention de la Dame Noire eut pour effet de le sortir d’un songe éveillé, et c’est d’une manière bien plus détendue que l’arkanien aborda la question de son engagement futur par rapport à l’Empire Sith. Évidemment, il n’allait pas à nouveau lui tenir tête, surtout qu’elle venait d’épurer à bon escient son propos de tout sous-entendu.

« Je me ferai un…. »

« ASSEZ ! »

Araya n’eut pas l’occasion de finir sa phrase, coupée nette par un hurlement d’une rare férocité, si violent qu’il en tomba bouche bée, les yeux ronds, fixés vers l’origine de cette interruption aussi brutale qu’inattendue : Darth Riakath venait de manifester le fond de sa pensée. D’instinct, il se redressa sur son fauteuil, s’apprêtant à contrer le moindre signe d’agression le visant lui et l'apprentie restée à proximité. Un doute surgit, qui l’étreignit. Sans s’en rendre compte, il se retrouvait pris en étau entre un maitre et son élève, et cette dernière avait montré un certain sens du danger et de l’improvisation… Se pourrait-il que le but de cette réunion ne soit qu’un stratagème dûment élaboré pour l’éliminer purement et simplement ?! Face à la possible ornière, l’arkanien baissa le regard de sorte à pouvoir surveiller leurs mouvements en aveugle, sans commettre le moindre geste brusque. La lumière bleutée projetée par la salve d’éclairs crépitants, maintenue en suspens dans la paume de la Main Noire, tressaillait par à-coups. Immobile, Araya se contenta de voir venir, contrairement à l’un des gardes qui fit irruption dans la pièce. Sans réaliser ce qui lui était tombé dessus, son corps retomba lourdement au sol comme un tas de chiffons fumant, littéralement cueilli par l’impact mortel de l’arc électrique qui avait fusé dans sa direction. L’arkanien souffla, l’air étonné de ce qui venait de se passer. C’est là que Darth Riakath prit la parole, et tailla dans le vif du sujet, sans le moindre détour. De toute évidence, les nerfs à fleur de peau, elle avait été passablement agacée par l’échange à couteaux tirés qui s’était déroulé sous ses yeux, notamment la dernière remarque, assez désobligeante faut-il avouer, qu’Araya avait relevé. De toute évidence, il valait mieux la laisser déballer son sac sans chercher à l’irriter davantage, de peur que les sœurs siamoises au teint de sang voient rouge et passent à l’acte, lui réglant son compte en bonne et due forme. Comme venait de lui signifier implicitement le « bras vengeur » de l’Impératrice, personne n’est irremplaçable. Raison pour laquelle il s’empressa de ravaler le trait d’esprit cavalier, pour ne pas dire grossier, auquel il venait de penser concernant sa capacité à « tenir la distance ». Un trait d’humour aurait été sûrement mal perçu…

« Eh bien, il n’y a qu’un moyen de le savoir, continuer à faire ce que j’ai toujours fait, c’est-à-dire obéir aux ordres sans demander mon reste, à part ça, quoi d’autre ? Pour ce qui est de ce siège au Conseil Noir, il faudrait être complètement idiot pour refuser une pareille offre, mais j’aurai aimé en savoir davantage au sujet des fonctions et des charges qui seront les miennes… Si ce n’est pas trop demandé, il va sans dire ! »
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Mon regard se riva sur celui d’Araya lorsque ce dernier se retourna par deux fois dans ma direction. Visiblement, mon comportement avait fait son œuvre et ce dernier avait fini par accepter de rester et de se calmer. Cependant, je ne m’étais pas attendue une seule seconde à ce qu’il retourne mon jeu contre moi. Et soutenir son regard fut quelque peu délicat. Il y avait en cet homme au teint blanchâtre quelque chose qui savait attirer mon attention. Si bien que je l’avais laissé se saisir d’une de mes mains tandis que je continuais calmement et tendrement mon ouvrage. Ce qui se passait autour semblait alors si lointain…
Quand à mon nom, ça, j’étais prête à le lui révéler. Mais devais-je seulement le faire alors que nous nous trouvions dans la même salle que Darth Riakath ? Je ne prendrais pas un second risque et c’est pourquoi je finissais par répondre sur un ton tout aussi mielleux que celui qu’avait pris Araya pour converser avec moi.

- Mmh… je pense qu’il serait effectivement plus judicieux que nous en discutions plus tard. Question de cuisson, dirons-nous…

Je laissais apparaître un nouveau sourire qui semblait en dire long : de une je ne tenais pas à finir griller par Darth Riakath. Et cela me permettrais de revoir l’Arkanien de nouveau. Lui qui m’avait tapé dans l’œil à un tel point que j’avais du mal à penser.

Du reste, j’avais sans doute fait une belle connerie vu le regard et le comportement que prit à la fois la reine que ma maîtresse. Bien que la première ne fasse qu’offrir un regard interloqué à l’intention de la seconde, Darth Riakath finit visiblement par craquer. Était-ce par ma faute uniquement ? J’en doutais. Cela devait être plus général mais mon action avait peut-être été la goutte qui fit déborder le vase. Par chance, je ne fus pas son défouloir cette fois-ci. Cela était peut-être dû au fait de ma proximité avec Darth Araya. Ou bien n’avait-elle pas du tout eu l’intention de me rôtir en direct devant cette assemblée. Dans tous les cas, j’avais finis par regarder le garde s’écrouler face contre terre, le corps calciné pour ne pas dire en cendres. Et je pouvais retenir un long soupir de soulagement en constatant que je ne finirais pas à sa place.

Par contre, je fus à demi-étonnée de voir l’Arkanien réagir de la sorte au danger. J’étais tout de même l’apprentie de Darth Riakath et il était logique de le voir s’alarmer de ma présence aussi près de lui. Mais je n’étais pas là pour ça. Ni pour venir appuyer les propos de Darth Ynnitach. Non, j’étais là pour tenter de cerner cet individu qui m’avait tapé dans l’œil. Qui m’attirait et dont je n’arrivais pas à quitter du regard plus de dix secondes. Je tentais, discrètement, de lui faire comprendre que je n’étais pas son ennemie. J’étais simplement curieuse, intriguée. Discrètement bien sûr pour ne pas alerter ou inquiéter Darth Riakath. Il n’était pas question de la trahir non plus.

- Peut-être devrions-nous en discuter seule-à-seul, plus tard, hors de toute cette… influence… finissais-je par énoncer à destination d’Araya, tout bas, de telle manière que seule lui et moi puisse l’avoir entendu.


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Darth Ynnitach avait laissé sa chère « sœur »prendre la parole à sa place. C’est ce qui arrivait parfois, lorsqu’il fallait remettre les choses aux clairs. Non pas que la Dame Noire répugne à le faire. Mais s’il faut le faire, il est bien plus dégradant pour le fautif, cible du courroux de la Reine, que se soit sa Main qui s’en charge et non elle en personne. Il faut reconnaître que Riakath ne semblait guère maîtresse de ses émotions. Ce qui était fort rare ! Et sa colère, si l’intrusion du garde n’avait eu lieu, se serait certainement retournée contre son apprentie. Cette dernière avait fait preuve d’audace, une audace qui pouvait s’avérer payante comme elle pouvait s’avérer désastreuse pour elle. C’est avec un petit sourire qu’Ynnitach voyait ce malheureux garde, un novice sans aucun doute, se faire foudroyer par Riakath.
 
Malgré ce qui pourrait se passer pour un outrage aux yeux de la maîtresse des lieux, cette dernière ne relevait pas la mort du garde à sa chère « sœur ». Il n’était pas question de le faire. Ce garde n’avait aucune importance. De plus cela donnait un brillant aperçu des pouvoirs de la Sith servant la Dame Noire et ainsi « clouer le bec » du seigneur Araya quant à ses récriminations. Laissant ses deux seigneurs entre eux, Ynnitach lançait un regard bienveillant, presque complice à la jeune Arkanienne qui venait d’échapper au pire. La Dame Sith pensait sincèrement que s’eut été un gâchis de s’en prendre à elle pour si peu de choses finalement.
 
-Seigneur Araya… Dit-elle ne prenant de nouveau la parole en posant son regard violet sur lui. Laissons derrière nous ces « mauvaises » paroles. Paroles qui pourraient nous faire faire des actes que nous viendrons à les regretter par la suite. Car oui, j’ai ressenti du regret face à votre mort. Cette place au Conseil Noir, n’est pas une récompense pour votre retour, mais disons que votre retour est opportun ! Cette place vous la méritez ! Vous la méritez pour m’avoir servit et suivit dans une guerre qui semblait bien folle de mener sur le papier ! Et en cela, j’apprécie pleinement votre présence, votre efficacité et votre pragmatisme.
 
Un pragmatisme tout Arkanien. Voilà ce à quoi Darth Ynnitach faisait référence sans le dire. Bien que cela soit vu comme une raison d’être pour cette race, il n’était pas réellement question de provoquer le Sith une nouvelle fois avec ce genre de considération aussi basse que le genre des races.
 
-Vous prendrez la place du Cardinal Noir, seigneur Araya. Actuellement elle est occupée par Darth Jugal. Un Sith de Dromund Kaas qui se complaît à l’idée de me succéder un jour. Il ne doit pas être le seul, je vous l’accorde, mais disons que lui semble être pressé aimerait le faire rapidement.  Le Clergé Sith est très puissant, mais hélas, pour le bien de l’Empire devrait être bridé ! Il ne peut être toléré de voir un pouvoir, détenu entre les mains d’un être tel que lui d’avoir cette envergure. En plus de devoir éduquer les masses et de les contrôler, l’Eglise du Côté Obscur à ses propres hommes. Se substituant ainsi à la flotte et à l’armée. Chose inconcevable pour un état comme le notre. Vous devrez mener cette purge seigneur Araya.Vous bénéficierez en outre de mon appui.
 
Ce qu’il faut aussi comprendre par là, c’est qu’en plus de Darth Ynnitach, il y aussi celui de Darth Riakath. Du coup, l’Arkanien sait qu’il pourra compter sur elles deux. De plus il doit aussi comprendre que cette rencontre, cette nomination et le projet à venir concernant le Clergé Sith se décidant dans la salle du Conseil Noir ressemble à une conspiration, certes, mais une conspiration officielle…
 
-Dans peu de temps, nous nous rendrons sur planète Byss, sise au cœur du Noyau Galactique. La République nous y escortera et s’assurera de nous… Un sourire énigmatique naissait sur ses lèvres. Je crois utile de vous préciser qu’il s’agit d’un impératif du Clergé Sith… pour me renverser et voir Jugal monté sur ce trône… Soit, nous irons là bas… mais à nos conditions et vous nous accompagnerez seigneur Araya. A la suite de ce voyage, vous prendrez cette place qui vous revient. C’en est ainsi !
 
La Dame Noire finissait par se lever du fauteuil avec une lenteur presque cérémonielle. Son regard se posait tour à tour sur Riakath, Araya et l’apprentie aussi semblait-il.
 
-A présent, mes seigneurs, d’autres tâches requièrent mon attention. Seigneur Araya, je suis heureuse de vous savoir parmi-nous et de nouveau à nos côtés.  Si vous avez des questions, Dame Riakarth se fera une joie de vous aider. Nous nous reverrons sur Byss. Que la Force soit notre vassale. Finit-elle par conclure en se retournant pour quitter la chambre du Conseil Noir par la porte qu’elle avait empruntée pour y entrer. La Sith avait délibérément employé le mot « notre » pour bien signifier qu’à présent, ils étaient bel et bien liés pour les événements à venir…
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Avec la plus grande attention, Darth Araya avait écouté les propos de l’Impératrice passivement, sans qu’aucune forme d’objection ne lui vienne spontanément à l'esprit. Toujours aussi droite dans ses bottes, sans autre forme de procès, elle venait de lui annoncer qu’il obtiendrait sous peu la fonction du conspirateur qui planifiait de lui ravir son titre dans un avenir très proche. La place du traitre bientôt décapité, donc… Peut-être pensait-elle que l’arkanien serait le suivant à figurer en tête de liste des parjurés, guettant une opportunité de sabrer son autorité en sapant les bases de sa légitimité. De toute manière, bien malin celui se targuant de deviner ce qui se passe dans la tête de cette démone ! Darth Jugal, Le Cardinal Noir, le Clergé Sith, autant de mots qui ne signifiaient absolument rien pour lui, l’arkanien restant circonspect sur le rôle qu’il aurait à tenir, conformément à la charge qui lui serait dédiée. Et pas question de demander quelques conseils avisés de la part de son futur prédécesseur, vu le sort qui lui serait réservé, certainement peu enviable, fut-il besoin de préciser.

Toujours d’après ses dires, un événement majeur allait bientôt avoir lieu sur le système Byss, mettant en scène le Sith séide qui, sans le savoir, courrait à sa perte. Ses plans de conquête du pouvoir absolu étant complètement éventés, ils tomberaient à l’eau, et lui avec, noyé dans le marais nauséabond de ses propres ambitions. Pour sûr, faire tomber l’Impératrice de son piédestal ne saurait être pas une chose aisée à accomplir, à elles seules, les messes basses ne suffiront jamais à ébranler son influence et sa mainmise sur l’Empire Sith, qu’elle a su porter au-devant d’une république moribonde, en accomplissant un coup de maitre, autant militaire que politique. A vrai dire, ce genre de considérations passaient largement au-dessus de la tête de l’arkanien, qui n’avait jamais aspiré à occuper cette place pourtant si convoitée. Le mérite, le prestige, la notoriété, la volonté de puissance… Autant d’illusions à même d’étreindre le cœur des plus solides, mais laissant de marbre l’homme de l’ombre qu’est et restera Darth Araya, au moins jusqu’à ce qu’il fasse ses armes dans des domaines d’activité qui lui restaient étrangers, et en premier lieu, celui de la politique. S’il ne voulait pas usurper le trône d’un empire, c’était bien parce qu’il tenait à fonder le sien propre, en temps et en heure. Le poste de sénateur n’était qu’un premier perron menant à une ascension bien plus haute…

Darth Ynnitach ne tarda pas à prendre congé, dès qu’elle eut fini de dire ce qu’elle avait à dire, et de déclarer ce qu’elle avait à déclarer. Là-dessus, Darth Araya en profita pour faire fi de toute prestance, se vautrant dans son fauteuil, sa tête inclinée de côté reposant lourdement contre son poing. Pour le coup, il avait évité le pire, car il aurait très bien pu se retrouver dans une salle d’interrogatoire, voire même enfermé dans une geôle. Pourtant, dire qu’il avait retrouvé ses lettres de noblesse auprès de la Reine Noire aurait été prématuré. De toute manière, en règle générale, il était préférable de ne pas être trop en odeur de sainteté auprès d’elle. Un respect froid et distant valait toujours mieux que de fausses connivences et des sourires convenus. Et l’expérience de lui montrer qu’en général, un large sourire de sa part coïncidait souvent avec les prémisses de mauvais augures vous concernant. Quoi qu’il en soit, sûrement que si les choses se passaient pour le mieux sur Byss, il aurait sa place au Conseil Noir, et pourrait aviser de ce qui se tramait dans les arcanes de l’Empire, vu des derniers barreaux de l’échelle. Pour le moment, l’arkanien se répétait ces mots vides de sens : Cardinal Noir, Clergé Sith… Il avait beau se creuser les méninges pour se rappeler des charges qui incombaient à cet ordre, mais rien de précis ne lui revint. Sans doute que l’accident avait davantage altéré sa mémoire qu’il ne l’eut cru de prime abord. Peu importe, il serait quand même de bon ton de se rafraichir les idées concernant cette organisation tant redoutée par l’Impératrice elle-même, et dont le pouvoir avait trop grandi pour qu’elle le laisse en état, sans qu’il menace ouvertement son autorité, un jour ou l’autre. Et justement, ce jour était venu : l’ennemi sortirait bientôt du bois, en se rendant compte qu'il est déjà encercle de toute part !
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