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Aujourd’hui il y avait effervescence au sein de la Tour de la Dame Noire. Depuis quelques jours en fait. La perspective de tenir l’assemblée du Conseil Noir était une tâche harassante. Non pas pour la maitresse des lieux, qui avait sans nul doute d’autres soucis. Mais plutôt pour son intendant. Certains d’entre eux étaient déjà venus ici à diverses occasions mais pas tous en même temps. Layrkhan, un Sakiyan, avait endossé le rôle d’intendant suite à la mort « tragique » de son prédécesseur dans des circonstances bien étrange. Il l’avait assisté durant une bonne partie de son existence d’esclave et à présent libre il dirigeait la maison pour le compte de la propriétaire et il s’en contentait grandement.
 
Il lui avait fallut être prévoyant. Prévoir des appartements pour les seigneurs Sith, si jamais la réunion s’éternisait. Prévoir de quoi les restaurer. Prévoir des serviteurs pour leurs besoins. Prévoir de quoi les « surveiller » et de garantir leur protection entre ces murs. D’autant qu’il fallait apprêter la salle de réunion. Tant et tant de chose à rendre fou n’importe qui, surtout au vu de ce qui ne lui manquerait pas d’arriver en cas d’échec…
 
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Les seigneurs Sith étaient arrivés. Ils étaient déjà présents dans la salle de réunion. Ils attendaient. Darth Ynnitach avait profité de leur arrivée, chacune différée. Chacun ayant reçu une heure souhaitable d’arrivée différente. Une vingtaine de minutes à une demi-heure voire l’heure entière. Les observant, en train d’attendre dans la pièce, avec leur alter ego, était une chose intéressante. Elle pouvait constater les regards, les attitudes de mépris, les paroles échangées et même la nature de ces civilités hypocrites ou ces dernières « mises au point » avant la réunion et l’arrivée de la Dame Noire.
 
Une fois qu’ils furent tous arrivés, Darth Ynnitach descendait enfin les retrouver tous. La Sith entrait par le fond de la salle, par une autre entrée que celle qu’employèrent les autres Sith. Contrairement à ces derniers, elle n’entrait pas seule. A sa suite, deux de ses gardes la suivait et ils restaient dans l’encadrement de la porte. Les deux gardes semblables à des statues, engoncés dans leurs armures noires, recouvertes de tissus pourpres, et leur imposant heaume enfermant leurs têtes qui fixaient un point devant eux. Leurs armes de cérémonie nonchalamment laissée reposer sur leurs épaules. Un autre suivait ce trio, l’intendant. La Dame Noire l’avait choisie pour qu’il enregistre la réunion. Sa présence n’était en rien une insulte. Chaque seigneur pouvant être accompagné d’un serviteur loyal pour faire circuler des notes et porter les documents dont ils pourraient avoir besoin.
 
La Dame Noire avançait, d’un pas décidé, majestueux, laissant son aura noire émaner d’elle. Cette dernière semblait s’animer d’une vie propre. A vouloir enfermer, piétiner celle des autres seigneurs présents. Vêtue d’une robe noire, mêlant habilement tissu et cuir, parfaitement ajustée, ornée de motifs Sith, Darth Ynnitach se dirigeait vers son fauteuil. Elle restait debout, devant le dit fauteuil pendant un instant avant de s’asseoir, permettant ainsi aux autres de le faire à leur tour.  
 
La Dame Noire, comme son rang le permet et même l’oblige, trônait en bout de table. A sa gauche se trouvait Darth Laduim le Gardien des Mystères, suivit de Darth Deinos le Maître des Forges et de Dame Lya la Sorcière Suprême. A sa droite se trouvait Darth Riakath la Main de l’Empereur, Darth Nécrosis le Castellan Noir et Darth Jugal le Cardinal Noir. Les places attribuées n’étaient nullement anodines. Les deux assis au plus près d’elle sont ceux en qui elle aurait le plus facilement confiance. Darth Laduim l’ayant soutenu à sa prise de pouvoir et Darth Riakath étant à elle depuis si longtemps… Pour le seigneur Deinos c’était déjà plus délicat, n’étant, à ses yeux, pas aussi fiable qu’il devrait l’être. Ces prises de position en faveur de la guerre et le fait qu’il ait un pied dans chaque camp n’était pas pour aider à sa situation. Pour Darth Nécrosis c’était tout simplement que Darth Ynnitach lui avait grillé la politesse avec le seigneur Araya lors de l’offensive surprise sur Artorias. Concernant dame Lya c’était tout simplement qu’elle ne la connaissait pas assez. Enfin Darth Jugal représente l’aspect le plus puissant et le plus craint dans l’Empire avec l’Eglise du Côté Obscur, la face la plus ostentatoire des Sith au sein de la société. Cette influence remontait déjà aux orgines des Anciens Sith et elle ne semblait pas faiblir avec le temps. Cette forme d’indépendance et de liberté de langage envers le pouvoir central n’était pas pour plaire à la Dame Noire de Sith. Cette dernière faisait un dernier tour de table, du regard, avant de prendre la parole.
 
-Bienvenue mes seigneurs, à cette session du Conseil Noir. Pour certains d’entre vous, il s’agit de votre première réunion au sein de ce Conseil. Pour d’autre la première en tant que Sith. Il s’agit de la toute première réunion depuis notre dernière campagne contre la République. Du temps à passé depuis pour que nous puissions dès à présent mesurer la portée de nos actions et ainsi prendre les meilleures décisions pour la suite. A l’ordre du jour, que devez tous avoir reçu, il est indiqué que nous passerions en revu les capacités de l’Empire.
 
Le seigneur Deinos et le seigneur Nécrosis nous indiqueront ce que peuvent nous permettre nos industries et l’état de nos forces armées et de la flotte et si les manquements ont reçu les… réajustements requis… De plus les seigneurs Deinos et  Nécrosis pourront nous informer comment se déroule la prise en main des territoires concédés par la République et les moyens laissés qui seraient viables à nos industries.  
 
Le seigneur Laduim, bien qu’ayant pris très récemment la tête de nos académies, aura certainement eu le temps d’en visiter la plupart et pourra donc nous donner son rapport concernant leur état et leur fonctionnement.
 
Dame Lya, nous indiquera ensuite si les travaux, expérimentations et recherches sur les anciennes techniques Sith quelque peu perdues et oubliées peuvent être retrouvées. Car si la paix entre l’Epire et la République semble exister, il ne faut surtout pas croire que les Jedi resteront tranquille et qu’il nous faudra nous en défaire. Et quoi de mieux que de leur opposer ce qu’ils ignorent !
 
Ensuite Dame Riakath nous exposera ce que nous devrions savoir des intentions de la République et si cette dernière compte riposter et par quels moyens ? La question des « rebelles » Sith sera bien entendu évoquer.
 
Le seigneur Jugal nous fera part ensuite des impressions que le Clergé Sith perçoit au sein de la population impériale. Ainsi que de la manière dont il envisage l’installation du culte Sith au sein de ces mondes.
 
Ensuite viendra les requêtes et suggestions d’autres natures. Mes seigneurs, c’est à vous.
 

Le regard de la Dame Noire se posait en premier lieu sur le seigneur Deinos et le seigneur Nécrosis, assis tout deux face à face. Ainsi la Sith pouvait les observer tout les deux. Mais sans désigner nommément les deux Sith, elle laissait donc la parole à celui qui souhaitait la prendre Et surtout, telle une maîtresse d’école perverse, elle pouvait à loisir constater qui oserait prendre la parole le premier et ceux craignant des représailles.
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Parfait,

    C'était le terme qui convenait pour qualifier l’accueil dont le Seigneur Laduim avait bénéficié lors de son arrivée sur les terres de la Dame Noire. Ce n'était pas sa première visite et ce ne serait sans doute pas la dernière, mais celle-ci sonnait définitivement différemment dans l'esprit du Sith qui pour la première fois allait rencontrer chacun de ses compagnons, si l'on pouvait les appeler ainsi. À vrai dire, le Twi'lk était impressionné par le fait qu'un tel conseil puisse exister au sein de l'Empire Sith, ceux-ci étant généralement centrés sur leur petite personne... Darth Ynnitach avait elle su leur insuffler un peu de bon sens ? Ou bien était-ce là encore une sorte de plan que chacun d'entre eux se contenter de jouer afin de pouvoir se glisser dans la tanière de cette dernière pour porter un coup fatal ? L'homme ne savait trop que penser en cet instant et la réunion à suivre allait sans l'ombre d'un doute l'aider à éclairsir son point de vu. En effet, pour l'instant le Seigneur Sith n'avait fait la connaissance que de peu des membres du Conseil Noir et mise à part la main de l’empereur en la présence de Darth Riakah et la sorcière des secrets, Dame Lya qu'il avait rencontré des plus fortuitement, il ne pouvait dire connaître, ne serait-ce que de vu, qui que ce soit.

    Cet état de fait lui avait fait imaginer qu'il serait parmi les premiers à prendre place autour de la table du conseil, afin de pouvoir juger de chacun des participants de la réunion au fur et à mesure de leurs arrivées et ainsi se faire sa propre idée de ceux-ci. Il est donc inutile de vous détailler la confusion qui s’installa dans son esprit lorsque, posant un pied à terre sur la plate forme atterrissage, l'intendant de la Dame noir lui fit savoir qu'ils n'attendaient plus que lui. Comment cela se faisait il ? Suivant sans un mot, comme à son habitude, l'homme qui servait à présent d'intendant à la Dame Noire, Darth Laduim commença à chercher des explications logiques à cet état de fait, imaginant que rien n'avait été laissé au hasard par la Sith. Le fait qu'il soit le dernier arrivé ne lui offrait aucun avantage, au contraire cela le désavantageait grandement car il serait à la " merci " des autres participant plus expérimenter dans ce genre de situation. c'était un fait qu'il fallait qu'il prenne en compte immédiatement, mais cela lui offrait tout de même un avantage certain qui n'était pas à négliger, il restait un homme de l'ombre... Un sourire vint se glisser sur ses lèvres un instant, c'était donc ça ? Il n'aurait aucun avantage autre qu'être celui dont personne ne connaît les origines, celui avec qui l'on ne sait comment agir et cela pouvait grandement peser lors des échanges.

    Oui, cela devait être l'explication, la Dame Noire avait choisi qu'il reste une sorte de mystère pour les autres tout comme il l'avait été et l'était encore dans un sens pour elle. La porte de la salle du Conseil Noir s'ouvrit et les deux seuls sièges libre vinrent confirmer les hypothèses du Twi'lek qui, gardant les yeux clos, se dirigea vers la siège que l’intendant lui offrit. L'entrée de Darth Ynnitach intervint quelques instants après celle du son dernier invité qui n'eut qu'à peine le temps de saluer de la tête Dame Lya et Darth Riakath. S'il n'y avait qu'une seule chose à en retenir c'était que celle-ci voulais faire impression et nule doute qu'elle avait choisi la plus belles des façons pour s'y prendre. Laisser une aura aussi sombre et puissante envahir la pièce, lançant un défi à quiconque se pensait assez fort pour l'égaler. À vrai dire cette entrée en matière plaisait particulièrement au Seigneur Sith qui voyait en elle une très bonne façon de savoir quels Sith allaient s'opposer aussi directement à leur Reine. Ne réagissant en aucune sorte, Darth Laduim se contenta de rester passif, laissant à celle dont il avait déjà prêté allégeance venir prendre place à la table où tous l'attendaient.

    Un ultime regard vint se poser sur eux avant que la Dame Noire ne prenne la parole pour un long discours passant de la bienvenue que l'on pourrait dire de classique avant qu'elle ne se lance dans une explication détaillée des divers points qu'ils allaient aborder lors de cette réunion à commencer par les rapports de chacun de ses membres Laduim y comprit bien évidement. Les choses sérieuses venaient de commencer et à présent il s’agissait de se faire bien voir, si l'on pouvait dire ainsi puisque ce faire bien voir pouvait avoir bien des signification de nos jours. Étant le plus jeune des membres de l'assemblée et ce dans tous les domaines, Darth Laduim ne comptait prendre la parole le premier, par pur respect envers les autres membres de l'assemblée bien évidement.

    En effet, à côté de cela il avait fait ses devoirs si l'on pouvait dire ainsi et il fallait bien avouer que le constat n'était pas brillant. Comment les Sith avaient ils pu tenir aussi longtemps avec des académies si loin de ce qu'ils s'était toujours imaginé ? Si loin de ce que lui avait subit pendant sa jeunesse et ce qui à présent faisait sa force ? Certes enseigner à un seul apprenti et enseigner à tout un groupe n'était pas la même chose, mais il voyait déjà tellement de points à améliorer ne serait-ce sur la discipline ! Il allait falloir remettre de l'ordre dans tout cela et rapidement...
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Il était de notoriété publique dans la République que Lord Janos, sénateur d'Aargau, arrivait toujours à l'heure à ses rendez-vous. Dans les couloirs de la Rotonde, le sujet se prêtait à nombre de sarcasmes, et l'expression "un horaire de Janos" avait bientôt intégré le jargon sénatorial pour signifier "un horaire tellement strict que seul un droïde aurait pu le respecter". La rumeur courait que certains politiciens faisaient des paris non pas sur la minute à laquelle se présenterait le Lord, mais sur la seconde-même. La rumeur ajoutait d'ailleurs que Rejliidic était l'un des principaux initiateurs de ce type de passe-temps...

Il était assez probable que sur un plus ou moins long terme, l'expression "un horaire de Deinos" irait également agrémenter les couloirs des institutions impériales. De fait, en engageant le piratage de certaines stations orbitales qui gravitaient autour d'Aargau, le Lord pouvait désormais circuler comme bon lui semblait de sa planète natale jusqu'au territoire Sith. Par conséquent, plus rien ne l'entravait lorsqu'il s'agissait de respecter les horaires, et c'était bien mieux ainsi. Ce fut la raison pour laquelle Darth Deinos fut le tout premier à arriver dans le domaine de la Dame Noire. Il se savait contraint d'attendre la venue des autres membres du Conseil, mais avait au moins la conscience de respecter ses immuables principes.

En patientant, il tenta de soupeser les avantages et les inconvénients de la présente situation. Certes, il n'aimait pas rendre des comptes comme il lui faudrait probablement le faire : c'était là un art à part entière si l'on désirait ne pas passer pour un incompétent ; en la matière, la rhétorique était de rigueur. D'autre part, ses fonctions dans la République appelaient Janos à d'autres tâches, car il lui incombait d'étendre l'influence du Rassemblement Républicain ; s'il n'avait pas délégué certaines rencontres à Shadley, son suppléant, il n'aurait tout simplement pas pu libérer dans son emploi du temps l'espace nécessaire pour une séance du Conseil. Mais ce n'était là que deux petits inconvénients par rapport au principal avantage qu'il saurait tirer de cette réunion : enfin découvrirait-il les principaux tenants du système impérial dont il ne connaissait personne, la Dame Noire exceptée. Voilà qui permettrait à Deinos d'évaluer la fidélité affichée par chacun d'entre eux et d'enfin voir si cohésion il y avait ou non. Maintenant qu'il avait visité l'Académie, maintenant que l'industrie de l'Empire n'avait plus de secret pour lui, restait à percer les mystères du Conseil Noir...

Cependant, à mesure que chacun s'installa autour de la vaste table où l'intendant leur précisait leur place, Darth Deinos sentit une certaine frustration grandir en lui. Autant dans la République son œil artificiel lui offrait une reconnaissance faciale de chaque individu, assortie de données sur sa carrière et sur sa mouvance politique ; autant se trouvait-il à nu face à tous ces Seigneurs Sith dont il ne connaissait rien. Voilà qui rendrait la tâche difficile... Deinos se demanda tout de même si l'ordre de table ne correspondait pas à une stratégie de l'Impératrice : la connaissant, celle-ci avait dû poster à ses côtés ses sbires les plus fidèles, adoptant une sorte de dégradé jusqu'aux plus suspects de la horde. Ce type de pratique était au moins aussi vieille que les enjeux de pouvoir, et plus d'un républicain soit disant démocrate savait en user ; venant d'une Sith, l'attitude relevait presque de la caricature. Si tel était le cas, le Maître des Forges se trouvait à mi-chemin entre l'allégeance et la suspicion. Comme il s'en doutait, d'autres Sith étaient bien plus loyaux à la Dame Noire que lui-même - à savoir Darth Riakath et Darth Laduim, qui arriva d'ailleurs bien après tout le monde, un signe que Deinos interpréta commme une marque de chaos. Mais, bien plus intéressant encore, deux autres l'étaient bien moins : Dame Lya et Darth Jugal, les deux membres les plus en contact avec les mystères du Côté Obscur et, d'un certain point de vue, les moins politisés. Voilà qui resterait à confirmer, mais c'était une première piste intéressante...

Autre élément caricatural : l'Impératrice se fit longuement désirer avant d'apparaître sous de somptueuses coutures et de s'asseoir en bout de table. Pourquoi le pouvoir devait-il paramétrer tous les cerveaux de la même manière, et leur inculquer exactement les mêmes attitudes ? Darth Deinos se serait volontiers laissé aller à un soupir lassé s'il n'y avait pas frisé la désinvolture. Lui, au moins, ne s'était jamais abandonné à de telles facilités, à mesure que son influence avait augmenté : de ce point de vue, il se jugeait lui-même comme un être exemplaire, toujours capable de se contrôler sans jamais sombrer dans cette forme de mégalomanie qu'il trouvait exécrable.

Une fois que l'Impératrice eut présenté chacun des membres attablés, Darth Deinos n'hésita pas une seconde : il fut le premier à se lever, répondant à l'ordre imposé par la Dame Noire. Il s'était chargé personnellement de composer sa synthèse et ne l'avait pas confiée à Darth Sicaë qui, trop occupée aux affaires de la République, n'avait pas une assez bonne maîtrise de l'économie impériale pour en faire une présentation complète. En se dressant, la cape pourpre du Maître des Forges eut un ample mouvement.


«Votre Altesse, vos Seigneuries, je suis honoré de me trouver parmi vous.», déclara-t-il d'une voix déterminée.

Sachant pertinemment que son masque blanc serait nuisible à sa rhétorique, il avait décidé d'en rétracter la partie inférieure, laissant ainsi découverts son menton et sa bouche. Ce faisant, bien que son visage demeurât invisible, son auditoire pourrait au moins suivre ses propos en voyant le mouvement de ses lèvres, un élément qui n'avait rien de futile : la persuasion est d'autant plus efficiente que l'on associe au discours de l'orateur une certaine expressivité.


«Voilà maintenant plusieurs mois que je travaille à optimiser l'industrie de l'Empire. Il faut tout d'abord savoir que le mode de production adopté jusqu'à ce jour n'est absolument pas le plus rentable et le plus productif qui puisse exister. En soi, ce n'est pas gênant, car l'Empire s'est assuré une autosuffisance d'un point de vue purement alimentaire, mais en cas de crise majeure, notre système pourrait subir des dégâts majeurs et s'affaiblir considérablement.

En l'occurrence, l'attaque d'Artorias, combinée aux incidents de Flydon Maxima, a imposé des pertes de matériel militaire qu'il nous faut juguler. Si nous souhaitons nous en remettre rapidement, il faut augmenter la productivité de nos industries de 15%, ce qui n'est pas rien. D'autre part, Artorias nous a permis de savoir que nos usines spécialisées dans la pharmaceutique et dans la biochimie sont en sous-régime par rapport aux besoins réels. D'après mes calculs, leur production devrait être augmentée de 32%, grand minimum.»


Alors qu'il parlait, son œil artificiel projeta sur la face latérale de la table, face à la Dame Noire et aux autres membres, une série de tableaux récapitulatifs détaillant les éléments statistiques qui permettaient d'aboutir à ces chiffres. Une courbe montrait également l'impact d'Artorias sur le matériel industriel de l'Empire.

«D'une manière générale, une augmentation de la productivité serait souhaitable sur une échelle de 7% à 10%, tant dans l'industrie cybernétique qu'agroalimentaire. Il en va des besoins de l'armée, aussi bien que de ceux des populations civiles. Les récentes annexes de l'Empire sont particulièrement voraces en biens de consommation ; maintenant qu'elles sont coupées de la République, il nous faut les approvisionner par nos propres ressources. Voilà les chiffres.»

Les graphiques laissèrent place à de nouveaux tableaux récapitulant les besoins de chaque système annexé et leur impact sur l'économie impériale.

«Bien entendu, toutes ces planètes disposent d'industries qui leur offrent une relative autosuffisance, mais si nous nous y tenons, le système auquel nous parviendrons n'aura rien d'harmonieux et ne sera absolument pas rentable.

Globalement, je voudrais appliquer sur notre territoire un modèle d'industrie industrialisante. Voilà qui reviendrait à adopter une économie relativement libérale au sein de l'Empire. Je sais qu'une telle idée peut paraître totalement révolutionnaire à vos yeux, mais laissez-moi vous indiquer la théorie qui me semble la plus à même de combler le manque introduit par les récents évènements militaires, tout en insérant les nouveaux systèmes dans une dynamique générale.

Il faut tout d'abord entamer une première forme d'industrialisation sur les zones les moins développées. Voici une carte de notre territoire ; les planètes indiquées en orange sont celles que je vise en particulier. Y seront produits des biens de consommation à faible technicité - appelons-les A -, afin de faciliter l'installation des usines. Ces biens A seront alors exportés dans les autres régions impériales, celles en vert, qui auront la capacité économique d'assumer ces importations sur leur sol, ainsi que dans les zones les plus marginales, celles en rouge, qui obtiendront un soutien économique de la part des hautes instances. Une fois ce processus entamé, les planètes en question abandonnent cette première production A pour de nouveaux biens B à plus haute valeur ajoutée. Cet abandon permet alors à d'autres planètes plus marginales encore, celles indiquées en rouge, d'entamer leur propre industrialisation, sur la base d'une production A. Elles-mêmes exportent à leur tour, et ainsi de suite.

Du point de vue d'un système planétaire 1, mon plan implique ainsi trois phases. Premièrement, le système 1 importe un bien A, produit sur un système 2, plus avancé économiquement parlant. Deuxièmement, quand le système 2 abandonne cette production A pour une production B à plus haute valeur ajoutée, le système 1 produit à son tour le bien de consommation A. Enfin, 1 abandonne lui aussi A au profit de B, au moment où 2 passe à C. Et ainsi de suite...»


Darth Deinos savait que, s'il y avait plus traditionalistes encore que chez les Jedi, c'était dans le camp Sith qu'il fallait chercher. Par conséquent, la nouveauté n'était pas la meilleure manière d'amadouer les membres du Conseil Noir. Mais il fallait à tout prix aller de l'avant : de même que Janos imposait des vues révolutionnaires sur la République, Deinos serait l'homme de la réforme, de l'investissement et de la réussite. Si l'on acceptait cette vue, il serait possible d'aller loin, très loin même...

«Économiquement, un tel système permettra aux industries pharmaceutiques et aux militaires de se refaire une santé. En confiant aux planètes moins développées une production d'une technicité moindre, nous pourrons accroître la spécialisation des zones les plus efficaces et ainsi améliorer notre rentabilité sur une vaste échelle. Ce qui nous permettra d'amortir une crise économique ou diplomatique, le cas échéant. D'une manière générale, la concurrence entre planètes aura le mérite d'être planifiée au sein d'un système cohérent, sans subir l'anarchie que génère toute ultra-libéralisation. Ainsi l'Empire saura-t-il se renouveler économiquement sans trahir sa dynamique traditionnelle.

Mais il faut également envisager la chose d'un point de vue politique. Nous n'avons pas encore la confiance des populations autochtones issues des systèmes annexés. Songez seulement aux récents évènements de Sy Myrth : nul besoin de compétences en sociologie pour saisir la crise de confiance que notre régime peut susciter auprès de peuples habitués à la démocratie libérale. Mon plan nous permettra de leur offrir un emploi et de leur prouver clairement que l'Empire est tout aussi habile d'un point de vue économique que la République. Et nous prouverons à la Rotonde que nous sommes capables de leur faire concurrence, que notre idéologie n'a rien de ce passéisme dont les républicains se plaisent à nous taxer. En un mot, notre victoire sera tout à la fois économique et politique.»


Sur ces derniers mots, Darth Deinos se rassit, attentif aux réactions d'autrui. Le Conseil Noir méritait-il cette réputation de groupuscule sclérosé et tourné vers le passé qu'on lui prêtait, ou saurait-il vraiment aller de l'avant ? Quelle que fût la réponse, celle-ci attisait sa curiosité.
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Le regard de la Dame Noire se posait sur celui qui osait se lever et prendre la parole le premier. Un sourire énigmatique s’esquissait sur ses lèvres. De tout les Sith présents il est le premier à oser. Lui, alors qu’un autre, Darth Nécrosis était lui aussi sollicité pour prendre la parole. Deinos lui faisait penser à ces jeunes élèves se pressant de répondre, croyant que leur rapidité mettra leur réponse ben plus en valeur. Chercherait-il à se faire valoir et recevoir « une bonne note » ? Les minutes suivantes allaient éclairer la Sith. L’exposé de l’humain qui tenait davantage à la machine, durait et ne se contentant pas que d’observer les graphiques exposés par son œil artificiel, Darth Ynnitach observait surtout les autres membres. Sans surprise, elle savait que Riakath serait contre. Elle savait que Dame Lya s’en moquerait aussi. Ces histoires, en apparence, ne la concernait pas. Darth Nécrosis devait être intéressé, ne serait-ce que par la perspective de voir ses responsabilités s’agrandir. Darth Laduim serait sans doute ni pour ni contre. Darth Jugal en revanche… Lui n’aimerait peut être pas voir l’influence de son ministère religieux passer derrière des questions économiques et sociétales. Il lançait d’ailleurs quelques regards insistants vers la Dame Noire.
 
-Merci, seigneur Deinos.
 
Lâchait-elle au bout de quelques secondes après qu’il se soit assit. La Sith l’observait un instant, avant de laisser planer un sourire face aux regards des seigneurs qui sont rivés sur elle.
 
-Oui, comme vous l’aurez certainement deviné, le seigneur Deinos n’est pas un familier de notre système. Et qu’il a su se faire une place ailleurs que chez nous et que celle qu’il occupe en ce moment parmi nous est méritée de part son expérience et de son influence dans la République.
 
Bien entendu, la Dame Noire n’allait pas laisser passer l’occasion. Ce mot si familier dans le jargon politique de la République, la Rotonde, une manière de se dévoiler sans trop en dire. Ceci ne manquerait certainement pas de lui attirer les regards des autres membres du Conseil Noir et même le ressentiment de certains. Ceci dit, c’était aussi une des raisons quant à sa présence ici.
 
-Quoi qu’il en soit, je trouve la proposition intéressante et elle mériterait une étude plus approfondie. Mais pour l’instant, avant de l’appliquer à tout l’Empire, faisons la appliquer sur une moindre échelle. Voyons comment, dans les faits, ce plan pourrait s’appliquer. A la suite des réaménagements dans ces premiers pas, nous pourrons l’envisager à l’appliquer au reste du territoire. Cet aménagement mesuré, progressif dans le temps permettra aussi aux autres composantes de s’y adapter. Comme le système de répartition des crédits aux secteurs, la reprise en main de ces systèmes par les Moffs et bien entendu l’implantation de la culture impériale. Et je crois que sur ce point, le seigneur Jugal aura à dire sur le sujet. Mais cela sera, je le crains, bien insuffisant pour y voir des résultats concrets rapidement. Peut être faudrait-il envisager de déplacer des ouvriers de Dromund Kaas et d’ailleurs, méritants cela va de soi, vers ces mondes tandis que les recrues prometteuses des mondes anciennement de la République pourraient se former chez nous. Imprégnés leurs mondes et les déplacés seront ainsi touchés. Les manques à la production pourront être contrebalancés par l’acquisition de nouveaux esclaves. Les mondes-bétaillères seront mis à contribution. Il sera certainement nécessaire de s’en procurer auprès des fournisseurs habituels.
 
C’est le mieux que j’ai à proposer pour le moment à votre plan seigneur Deinos.
 
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Darth Nécrosis avait attendu patiemment que la Dame Noire en termine avec les projets d’économies et de production du seigneur Deinos. Le silence régnait de nouveau dans la salle du conseil. Voyant en cela une invitation pour qu’il prenne la parole à son tour. Se levant de son fauteuil, le seigneur Sith répondant au titre de Castellan Noir, portait une armure sombre, recouverte par endroit de tissus rouge. Sa tête se trouvait engoncée dans un heaume aussi majestueux qu’effrayant.
 
-Dame Noire, mes seigneurs.
 
Sa voix semblait tonner à la sortie du casque. A ces mots sa tête s’inclinait doucement en direction de Darth Ynnitach, puis se tournait vers les autres membres, semblant les détailler du regard.
 
-Occupant ce poste depuis la campagne d’Artorias, j’ai pu apporter quelques modifications nécessaires aux forces militaires de l’Empire. Jusqu’à présent et y compris sur Artorias, les forces armées n’étaient pas du tout optimisées pour la guerre à grande échelle. Puisque chaque force engagée sur Artorias dépendait du bon vouloir des seigneurs de Dromund Kaas et de seigneurs venant de mondes périphériques. Cette méthode féodale ne suffira désormais plus pour l’époque à venir.
 
Depuis quelques années, dans ce que l’on pouvait considérer comme étant le corps des officiers, corps gangréné par le clientélisme, une caste de jeunes officiers brillants et par-dessus tout ambitieux visait l’idée de rendre les armées indépendante du pouvoir des différents seigneurs et de se lier à un organisme plus puissant qui serait le tenant du véritable pouvoir dans ce qui n’était encore que l’embryon de l’Empire. La victoire obtenue sur Artorias a permis de mettre en avant certains de ces officiers par la suite et il se trouve que certains ont trouvé une oreille attentive de la Dame Noire.
 
La première tâche accomplie fut de retirer du service les cadres jugés inaptes et ceux qui ne devaient leur place qu’au bon vouloir des grands de Dromund Kaas.
 
La seconde fut de réorganiser militairement la flotte et les forces terrestres. Non plus par allégeance envers un seigneur ou une planète, mais de les homogénéiser. Il s’agit d’une armée impériale, qui ne répond qu’à son gouvernement, par mon intermédiaire et la Dame Noire en a, bien entendu, le dernier mot. Il se trouve que chaque seigneur est en droit d’avoir une garde personnelle. Mais celle-ci ne supplantera plus jamais les forces armées officielles.
 
La troisième tâche, en coopération avec le seigneur Deinos fut de préparer l’industrie à fournir les ressources nécessaires quant à la construction de vaisseaux, droïdes, armes et de toutes autres fournitures dont nous pourrions avoir besoin. En cela j’adhère au plan présenté parle Maître des Forges. En effet, cela permettra à notre flotte de combler ses pertes suite à la campagne d’Artorias et le raid qui vu la disparition de certains de nos vaisseaux par ces maudits rebelles Sith !
 
Concernant la prise des mondes de la République cédé suite au traité d’Artorias, il a permis d’exercer nos troupes à ce genre d’opération. Malgré le délai de trois mois laissé à la République, des installations militaires, parfois vétustes, furent abandonnées. Certaines stations et bases. Elles sont d’ailleurs occupées et en cours de rénovations par des entreprises locales. Cette liberté fut prise, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Les plans de ces bases sont connus de la République, il vaut mieux en changer l’architecture. Ensuite, comme le laisse entendre le plan industriel du seigneur Deinos, il faut aussi que l’économie locale reparte et ceci est un geste pour les autorités locales.
 
Pour finir, l’état-major à défini un plan d’action pour agrandir notre territoire et assoir l’emprise de l’Empire sur la galaxie.
 
D’un geste de la main, le seigneur Sith faisait apparaître la carte galactique mise à jour avec les possessions Sith réelles, celles sur le point d’être cédée et les frontières des autres puissances galactiques.
 
-Ici, cette trouée entre la République et nous, là ou se situe la station Flydon Maxima, il s’agit d’un espace non-aligné. De mondes qui traitaient jusque là avec la République. Ici, dans la zone bordant Artorias il existe nombre de planète non-alignée à la République. Certaines ayant malgré tout des liens très forts avec cette dernière, ou avec cette Ligue des Mondes Périphériques nouvellement apparue.
 
Le projecteur zoomait sur la dite trouée et aussi sur la zone de l’espace entourant Artorias et son système. Les planètes acquises aux Sith étaient entourées de rouges. Celles identifiées comme soutenant la République ou faisant partie de la LMP entourées de bleu. Les neutres en vert. Celles désignées comme étant d’intérêt pour l’Empire étaient vertes, voir bleues pour les pro-républicaines avec un halo rouge. Des étiquettes jaunes pointaient des zones de l’espace Sith. Il s’agissait des forces navales Sith comptant au minimum une dizaine de vaisseaux de combat d’un tonnage équivalant ou supérieur aux vaisseaux de lignes utilisés par la République et les autres puissances. Leur présence laissait à penser à du nombre, mais les taux d’approvisionnements affichés en pourcentage sur le côté et en tout petit, n’étaient guère encourageant.
 
-Je préconise le fait que ces mondes non-alignés seront l’enjeu de demain dans un rapport de force avec la République. Certains de ces systèmes disposent de ressources naturelles des plus intéressantes pour nos industries et sans parler du réservoir humain et places stratégiques par rapport aux voies commerciales. Mais avant de songer à une nouvelle expansion, il serait bon d’aguerrir nos troupes. Mettre au pas les rebelles Sith ne pourra qu’y contribuer. Ainsi que les razzias sur les mondes-bétaillères feront d’excellents entraînements grandeur nature pour la prise et l’occupation de planètes avec un risque réel plus ou moins élevé.  
 
Si la paix, Dame Noire, est le projet que vous souhaitez encore défendre actuellement, nos armées en bénéficient pleinement pour se remettre d’aplomb. Mais il faudra nécessairement revoir nos modes de productions et d’approvisionnement, car si nous disposions du nombre d’hommes et de vaisseaux adéquats pour s’emparer des planètes offertes par la République, l’approvisionnement de nos forces reste une composante qui fait défaut pour le moment. Cette capacité à nous déployer et à ne pas dépendre des ressources capturées sur place sera la clé de nos futures victoires !
 
Ayant terminé, Darth Nécrosis éteignait l’holoprojecteur et se rassit. Il échangeait brièvement un regard avec le seigneur Deinos, puis sur Darth Ynnitach. Cette dernière allait certainement prendre la
parole.
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La Dame Noire remarqua ce regard entre les deux Sith. Extérieurement elle restait impassible. Intérieurement, elle souriait. Le Conseil Noir ne semblait être à présent qu’une simple entité sans réelle apparence que celui d’un rassemblement de seigneurs Sith qui ne faisaient que se mettre en avant en déclamant leur réussite où qui se faisaient réprimander en se rependant en excuses devant l’impératrice. Avec cette session d’aujourd’hui, des frontières allaient se dessiner ainsi que des accords et des alliances de principes ou de circonstances, qui se formeront en courant avec lesquels Darth Ynnitach devra jongler. Cela dit, tout ceci sera dans une mesure moindre qu’avec le Sénat républicain et en bien plus mortel si l’on se prend les pieds dans le tapis. Mais la paranoïa de la Sith se mettait déjà en branle. Ce regard pouvait sembler signifier que le Castellan Noir était d’accord avec le Maître des Forges, comme il l’a laissé entendre verbalement durant son exposé. Aurait-il  volontairement orienté son exposé pour avaliser le projet de Deinos ? La question était posée et le doute s’installait déjà. Voilà un duo qu’il faudra surveiller à présent…
 

 -Merci seigneur Nécrosis. Effectivement, je compte bien maintenir cette paix pendant un temps. Je vous l’ai déjà dit, cette paix n’est nullement une fin en soi. Bien, mes seigneurs, question suivante !   
Invité
Anonymous
-"Ce Darth Deinos s'appelle Lord Côme Janos. Il est le sénateur de la planète Aargau, et à un passif commun avec les Jedi."

Je m'arrêtais. Je m'étais arrêté net à la dernière phrase de mon suivant. "Un passif commun" avec les Jedi. Je n'étais pas de retour depuis longtemps, mais je savais ce qu'il entendait par là. Qu'avait fait Ynnitach en choisissant un tel être pour siéger au Conseil ? Comment pouvait-on faire confiance à l'un d'entre eux ? Cette idée m'avait toujours révulsé. Ou était-ce qu'il était de la même catégorie que cette précieuse Eerhia ? Je gardais des doutes. En tout cas, ce ne serait pas mon suivant mais bel et bien Eerhia qui m'accompagnerait au cours de cette réunion. Et je savais que pendant, elle resterait à sa place, à savoir derrière moi, à ma droite, prête à réagir et parfaitement impassible le reste du temps.

Et reprenant ma marche, écoutant la suite des informations sur chacun des autres Seigneurs du Conseil Noir, je traversais le dédale de couloir avant de rejoindre celle qui était déjà là, à m'attendre, le regard toujours aussi vide et pourtant toujours aussi prometteur : mon apprentie.

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Je n'étais ni la première arrivée, ni la dernière, mais qu'importe. Il n'en demeurait pas moins que ma cape recouvrait une grande partie de mon visage, et plongeait l'autre dans l'ombre que j'étais. Et je n'avais besoin de personne pour savoir quelle était ma place. Cela faisait si longtemps que je la convoitais qu'il m'était naturel de m'y rendre, près du trône qui accueillerait bientôt l'Impératrice.

Ce Deinos était déjà là, dans un murmure discret mais clairement visible, Eerhia me le confirma. Ainsi que Darth Jugal, avec qui ma dernière confrontation remontait aux événements de Fyldon Maxima. Avait-il avalé ce que je lui avait fait ? Ou croyait-il à la fable des Rebelles Sith et d'une Nosfera existante et maligne ? Je ne savais le dire, mais nul besoin de phéromones pour confirmer qu'il ne serait jamais de mes alliés. Il "puait" le mépris à mon égard, et je l'en blâmais pas. Que du contraire ! J'étais heureuse, car ma place, il l'enviait -j'en étais persuadé-. Darth Necrosis fut le suivant, et là, les phéromones furent utiles. Je lisais à travers eux son intérêt pour notre Maitre des Forges, et me voila murmurant moi-même à Eerhia un détail. Je n'aimais déjà pas les pactes, et j'aimais encore moins ceux sur lesquels je n'avais pas l'avantage. Necrosis serait à surveiller, autant que ce Deinos impur à mes yeux.

Puis elle entra. Et alors qu'elle avançait, j'étais partagé. Jalousie et envie... Lya s'assit à sa place, et j'étais presque étonnée de la voir si loin. Face à elle, Jughal... Et mes mains cherchèrent mes sabres. Après Ynnitach -si l'on pouvait ainsi parler de ma soeur- Lya était de loin celle que je "craignais" le plus à cette table. Pourquoi ? Parce que j'étais bien placée pour connaitre la nature de ses recherches et le pouvoir que l'on pouvait en obtenir.

Mon regard s'adoucit alors que le dernier membre du Conseil entra : Ladium. J'avais "sympatisé" avec lui, prenant plaisir à m'inviter à un entretien entre cet ancien prisonnier et la Reine, qui arriva peu après. Devais-je être surprise ? Non. Ce n'est que quand ses deux remparts sont présent que la Reine sort. Compétition entre le Twi'lek et moi ? J'étais sûre en tout cas que ma soeur y songeait.

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Seule Eerhia était habilité à m'approcher, et elle le fit par 3 fois. Une fois de son initiative, mûe légèrement par ce qu'elle ressentait des phéromones que je lui apprenais à ressentir, et deux fois par contrainte de ma part, afin que je lui glisses une pensée à retenir. Aucune note, aucun gadget électronique. Et mes avis étaient simples : Deinos n'avait pas la philosophie Sith, quant à Necrosis... j'avais donné une consigne des plus simple à ma chère apprentie. La note ne trouverait sa création qu'une fois de retour dans ma villa, au abords de Kaas City. Loin de toute cette assemblée. J'hésitais à prendre la parole, mais je voulais voir sa réaction, car je devais m'aligner sur elle. Ce n'est pas pour autant que mes oreilles ne bourdonnèrent pas alors qu'elle reconnaissait que la proposition du Sénateur d'Aargau méritait étude. Comment pouvait-on ?

Autant que cette "paix" à laquelle croyait Necrosis ? C'était invraisemblable. Inimaginable. Certes, cette paix était un calme avant la tempête, mais elle n'en était pas moins parfois déconcertante. Pour autant, devais-je partager mon avis ? Ce fut une autre qui me devança... la dernière femme présente et siègeante à ce Conseil. Et mon regard pivota vers elle alors qu'elle prenait la parole.

-"De solides bastions de défenses... mais aussi une source de matières premières. Là matière première que je vois à ses hommes, c'est le nombre d'esclaves qu'ils apporteront à l'Empire, pour que celui-ci prospère et perdure. Des esclaves qui nous seront utile à tous."

Lya, la sorcière suprême prenait la parole. Enfin, je pouvais jauger le son de sa voix. Et avec lui, le timbre de sa détermination. Et je sentais alors plus encore la Force du Coté obscure qui l'habitait, ainsi que la puissance qui se dégageait d'elle. C'était presque... enivrant.

-"Des esclaves qui me seront notamment utiles pour mettre à jour de nouveaux tombeaux, pour les travaux d'excavations et de recherches du savoir ancestral. A quoi bon chercher à améliorer leur condition de vie, alors qu'au final, nous savons tous que nous allons la leur prendre pour notre bon plaisir. La République les a abandonné... Et cela me va parfaitement. Ils se soumettent, ou nous les soumettront."

Enfin elle se leva, et prit la parole, bien que selon l'ordre de l'Impératrice, ce n'était pas encore son tour. Et il s'agissait là de l'info la plus importante à mes yeux : elle était impatiente. Je pouvais l'hûmer venant d'elle.

-"Pour ce qui est des avancées dans notre découverte de la Force, les récentes excavations nous ont permis de mettre aux jours de nouveaux tombeaux, et avec eux de nouveaux écrits sur l'Alchimie elle-même. La Magie de nos premiers précurseurs étaient égales à leur cruauté, et à leur imagination. Mais pour comprendre, et terminer leur oeuvre, il faudra encore des esclaves. Plus il y en a, plus vite nos recherches avanceront. Et j'aurais besoin aussi de nouveaux acolytes, prêt à étudier et à se rendre utile."

De nouveaux acolytes... autant dire que voila la raison du pourquoi de cette prise de parole audacieuse. Ladium étant celui qui suivrait, c'était là un moyen de souligner le besoin d'une tache bien remplie de sa part. Car les nouveaux acolytes dont elle parlait n'était autre que de nouveaux apprentis à sa cause, et je fis signe une fois de plus à Eerhia de s'approcher. Dans un nouveau murmure à ma suivante, je lui intima l'ordre que des membres de ma caste se trouvent dans ces "nouveaux acolytes". Une élite, afin d'infiltrer la suite de la Sorcière. Une gangrène qu'il me serait alors possible d'utiliser le moment venu, et surtout, une source d'informations plus que fiable sur elle et ses découvertes.

-"Je compte aussi sur le soutien du Maitre des Forges pour améliorer nos équipements, et sur le Cardinal pour son aide à l'étude des nouveaux manuscrits. Ces trois choses sont capitales pour percer les secrets de la Gloire jadis. Mais aussi pour la supplanter avec la nôtre. Car une fois que nous saurons leur pouvoir, nous pourrons le décupler, et lâcher notre épidémie sur le reste de la Galaxie."

Elle observa une courte pause, défiant du regard chacun, et même moi. Comme si, sous ma cape, elle voyait mes yeux.

-"Si Guerre il y a, la République ne pourra alors pas nous faire face."

Il m'énervait de le reconnaitre, mais j'étais d'accord avec elle. L'étude du passé nous permettait d'accroitre notre savoir, et de l'améliorer. Mon regard dériva vers l'Impératrice... Elle, elle saurait ce que je pensais actuellement. Elle... elle comprendrait.

J'étais d'accord. Parce que je voulais ces connaissances. Mais pas pour l'Empire. Pour moi, et ceux méritant le partage. Mais je n'étais pas Lya, et mon tour de parole n'était pas venu. Quand il viendrait cependant, voudrais-je seulement l'utiliser ? Répondre aux questions ? Rien n'était moins sur.
Invité
Anonymous
Ainsi c'était ça ?

    La Seigneur Sith ne savait trop à quoi s'attendre lorsqu'il avait entendu parlé pour la première fois des réunions du Conseil Noir et à présent qu'il y assistait il se sentait pour le moins étranger à tous ces longs discours sur l’économie, les forces armées et tout le charabia politique qui les accompagnaient. À vrai dire, mise à part les intérêts de Dame Lya sur les diverses fouilles au fin fond des tombeaux de leurs prédécesseurs, Darth Laduim trouvait les discours pour le moins ennuyeux bien qu'il en comprenne le besoin. L'empire Sith ne pouvait grandir sans toute une organisation à grande échelle et il semblait que la Dame Noire ait su s'entourer de membres apte à s'occuper de tout cela, pour le plus grand bonheur du Twi'lek qui se serait rapidement retrouvé débordé s'il avait été confronté à de tels domaines.Voilà une des choses sur lesquelles il lui faudrait travailler si un jour il venait à être concerné par tout cela, mais pour l'heure il se contentait d'écouter sans la moindre remarque.

    Sa vie aux côtés de son maître ne lui avait jamais offert la moindre formation sur le domaine de la politique et ce n'était pas étrange, bien au contraire. Darth Deavas c'était toujours vu comme celui qui commanderait dans le futur alors pourquoi aurait il prit le risque d'enseigner cela à son apprenti ? L'homme n'était pas stupide et en gardant le Twi'lek loin de tout les aspects de ce monde si particulier qu'était la politique, il s'était offert une position de force. Pour autant Darth Laduim n'était pas complètement inapte et comprenait parfaitement les échanges et surtout les enjeux qui étaient entrain de se dessiner devant lui. L'organisation, si l'on pouvait en parler ainsi, que son maître avait prit soin de tisser avec le temps afin de reprendre le trône n'était que peu différente, la seule réelle différence était la taille et donc les moyens qu'il fallait mettre en œuvre pour la faire fonctionner convenablement. Ici on ne parlait pas de dizaines d'hommes, mais de milliers de soldats et de simple habitants. Ici on ne parlait pas de quelques bases cachées, mais de planètes entières à ravitailler...

    Le parallèle était évident, mais la mise en œuvre était très différentes. En réalité, comme déjà précisé, seul les excavations des divers tombeaux Sith avait trouvé un intérêt certain au yeux de l'homme, lui même habitué à s'occuper de ce genre de choses pour son ancien maître. Certes, une fois encore les moyens mit en place, bien que similaire était bien différents, mais la finalité restait la même. Le Twi'lek, aux sens bien supérieurs à la normale de par sa cécité, ne manqua en rien les quelques échanges entre la Main De l'Empereur et celle qui devait faire figure de son apprentie. La demande semblait légitime de la part de celle qui devait offrir des renseignements à la Dame Noire, mais qui pouvait savoir ce qui se cachait réellement derrière cela ? Dame Lya avait elle montré des actes de trahisons pour ainsi être surveillé ou bien était-ce le lot commun à tout à chacun ? À présent le Seigneur Sith ferait plus attention à son entourage proche, c'était une certitude et tout particulièrement aux nouvelles tête venant s'y greffer ! Attendant que Dame Lya ait fini de parler, Darth Laduim se redressa pour prendre la parole à son tour.


    " Chers Seigneurs, je suis ravi de faire enfin votre connaissance. Peu d'entre vous me connaissent pour le moment, mais je suis certain que cela changera dans les semaines à venir. Comme vous devez le savoir, j'ai été chargé de m'occuper de nos Académies et autant vous le dire directement le constat n'est pas glorieux. "

    Laissant un blanc planer quelques instants pour que tout le monde puisse se remémorer ses dernières visites aux Académies Sith, le Twi'lek reprit la parole.


    " Peut être ne le savez vous pas, mais je n'ai pas été éduqué dans l'une d'elle et je ne fais parti de votre monde que depuis peu de temps. Je n'ai donc aucune réelle idée sur ce que les enseignements dispensés dans celles-ci on offert comme résultats et je vais rapidement combler ce que certains pourraient appeler des lacunes, pour autant il y a une chose dont je suis certain ! Nos apprentis ne savent faire preuve de discipline et sont loin de nous offrir le respect qui nous ait dû ! "

    Et c'était peu dire au vu des quelques rumeurs et fait que le Sith avait pu constater sur place.

    " Comme vous le savez peut être j'ai passé cette dernière année dans les geôles Jedi après avoir été défait par un de leur Maître avec l'aide d'une des jeunes pousses formée dans nos propres murs et voulez vous savoir ce qui m'a le plus choqué lors de cet affrontement ? Le fait qu'il ne ressentait aucune peur alors qu'il était entrain de trahir les siens... "

    Voilà une chose qui n'était pas acceptable, voilà une chose qu'il allait falloir corriger au plus vite.

    " Comment un Apprenti peut il oser ne serait-ce que penser à s’élever contre ses Maîtres sans ressentir le poids de la peur peser sur les épaules ? De même, plusieurs rapport font état d'Apprentis semant le trouble sur diverses planètes portant préjudice à la paix que nous entretenons en ce moment même avec la république, comment cela peut il être possible ? Ces jeunes Apprentis se croient ils plus fort que leurs Maîtres pour ainsi se donner en spectacle ? À ma connaissance ils n'ont pas ailleurs pas été réprimandés pour cet écart de conduite, ce qui je dois l'avouer, me trouble. Est-ce le message que nos Académies veulent faire passer aux générations futures ? Croyez vous qu'un seul d'entre eux sera capable de s’élever plus haut que leur condition d'Apprentis si déjà ils ne sont pas à même de faire la différence entre plaisir et devoir ? "

    Marquant une nouvelle pause,le Sith reprit la parole avant de se glisser à nouveau dans son fauteuil.

    " Dans l’immédiat je conseille un remaniement de toutes les académies afin que l'enseignement qui y est dispensé soit plus strict et qu'aucun écart de conduite ne soit toléré. Que nos enseignants soient triés à nouveau afin d'en éliminer de façon définitive les éléments inaptes ! Je conseille aussi que les Apprentis ayant mit en péril notre institution par leur simple sottise ou désir de gloire personnelles soit sévèrement punis afin de donner un exemple aux autres et de les inciter à réfléchir sur la direction qu'ils doivent suivre ! En espérant que cela commence à leur faire comprendre quels sont leur droits, mais surtout leurs devoirs... "
Invité
Anonymous
Darth Ynnitach écoutait attentivement les exposés de Dame Lya, la Sorcière Suprême. Ensuite venait celui de Darth Laduim. Pour la première, il s’agissait plus de demande pour ne pas dire d’exigences. Il est vrai cela dit que son ministère mérite d’obtenir les moyens réclamés. Si les Sith se veulent à la pointe de la guerre, lorsqu’elle reprendra, il leur faut dominer leurs adversaires de toujours et ce sur tout les plans. Et il se trouve qu’accéder à ses demandes permettrait certainement de réduire la distance entre la Dame Noire et « sa » Sorcière Suprême.
 
-Dame Lya. J’admets volontiers, non mieux encore, j’adhère complètement à vos propos concernant nos savoirs. Des savoirs égarés qu’il convient de restaurer et de surpasser ! Il s’agit là, à la fois de nos traditions et de notre avenir. Pour une fois que les deux coïncident ! Ponctuait-elle avec un sourire. Il sera fait en sorte que votre ministère obtienne se dont il a besoin… 
 
Cependant, le constat du seigneur Laduim n’était guère reluisant. Et c’était d’autant plus grave car il s’agit de l’avenir. Il est vrai que les apprentis font peu cas de la discipline et de l’obéissance. La fougue de la jeunesse, dirons-nous. La Dame Noire elle-même n’était guère disciplinée lorsqu’elle n’était qu’une novice. Mais ses écarts étaient toujours punis un jour ou l’autre. Et il devrait en être ainsi pour les plus jeunes. La rigueur n’est pas une tare, mais une nécessité. Tout comme la discipline, celle qui mène à l’obéissance comme à la bonne utilisation de ses pouvoirs. Nulle question de vision étroite et de frein à la puissance et à la connaissance comme les Jedi, juste une ligne de conduite qui assurera la transmission du savoir et plus tard celle du pouvoir…
 
-Vous avez parfaitement raison seigneur Laduim. C’est une chose qu’il faudra remanier dans les plus brefs délais. Et pour se faire, étant donné que vous êtes le Gardien des Mystères, c’est à vous qu’il revient de mener cette tâche. Vous et moi avons pu observer ce qu’il en était lorsque vous m’avez accompagné sur Korriban lors de la prise du pouvoir.
 
Et de ce fait en prononçant cette parole, la Dame Noire venait de propulser sur le devant de la scène le Twi’lek bien novice en matière de politique Sith. Il devenait pour ceux rêvant de la renverser une cible toute légitime comme l’est la Main de l’Empereur, Darth Riakath. L’un ayant accès à des ressources considérable et bien souvent inconnues, l’autre ayant la main mise sur le vivier de l’Ordre Sith et leur avenir.
 
-Je vous laisse donc carte blanche pour agir comme vous l’entendrez, seigneur Laduim, concernant le remaniement de nos académies. Je suis sure que vous vous montrez très prompt à remettre nos aspirants dans le droit chemin.
 
Ensuite c’était au tour de la Main de répondre aux questions de l’ordre du jour concernant son domaine. Darth Ynnitach s’attendait à la voir se lever et y répondre. La Sith imaginait déjà les propos qu’elle tiendrait concernant le projet de Darth Deinos. Elle connaissait bien tout le mal que sa « chère sœur » pensait de cette… chose, tenant plus de la machine que de l’homme ! Elle l’imaginait sans mal rabrouer certains et même « engueuler » d’autres. Il faut dire que les renseignements de l’Empire n’ont guère brillé quant à localiser les rebelles, aussi bien les vrais, vestiges de la traîtresse dont on se refuse de dire le nom que les faux menés par Nosfera. C’est avec étonnement que la Dame Noire vit un autre se lever et ainsi s’autoriser à prendre la parole à la place de celle devant s’exprimer. Le fixant un instant du regard, Darth Ynnitach l’autorisait à s’exprimer.    
 
- La parole est à vous Cardinal Noir.
 
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L’homme encapuchonné s’était levé de son fauteuil avec une lenteur calculée, l’habitude du cérémoniel restant. Sa longue robe de soie et de velours se reposant sur le sol mariait à merveille le noir et le pourpre. Ces parties étant remplies de sigles Sith cousus de fils d’or. Autant de signes ostentatoires de sa richesse et de sa puissance, que se soit au sein de son ministère que dans l’Empire. La capuche relevée plongeait son visage dans la pénombre, ne laissant qu’apparaître le bas de son visage. Sa peau était très pâle et le rouge de ses lèvres y tranchait vivement, en ne laissant apparaître qu’un rictus dédaigneux. Il venait de couper la politesse à la Main de l’Empereur. Un acte peu prudent, mais que peut-il bien risquer ? D’après ses informations, la Dame Noire ne dispose de personne de qualité pour reprendre sa place.
 
-Dame Noire, mes seigneurs.
 
Il avait salué l’assemblée d’une politesse plus qu’appuyée au point de paraître obséquieux. Ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il est puissant et veut le faire savoir à tous.  
 
-Le projet du seigneur Deinos, est sans aucun doute, pour une grande puissance prônant des inepties comme la République, adapté. Mais pour nous j’émets quelques réserves et en cela la Dame Noire à raison de se montrer prudente.
 
Malgré le ressentiment qu’il éprouve envers elle, il serait idiot et il faudrait être complètement fou pour s’opposer à tout le Conseil Noir d’un coup. Ses ressources sont considérables. Il éclipse de loin n’importe quel Seigneur Sith présent, mais pas totalement la Dame Noire. Cela étant dit, le seigneur Deinos n’est pas près d’avoir ses faveurs. Un « Sith », encore inconnu il y a peu, invité ici par la Dame Noire et qui aurait sa place dans la République. De plus selon les dires de la « chienne » Riakath, il aurait de surcroît des liens avec les Jedi. Si ce n’était que lui, il s’en serait déjà débarrassé !
 
-Comme vous le dites ces mondes de la Bordure ont bénéficié, pendant un temps, de la société libérale de la République. Bénéfice vite perdu par la suite au profit du Noyau. C’est ce ressentiment qu’il faudra exploiter autant qu’eux à notre usage. Et c’est ce point que je tiens à mettre en avant, l’endoctrinement des ces mondes. Il pourrait être possible de le tester sur une petite portion de mondes avant de passer au reste de l’Empire.
 
Mon ministère a les moyens de s’installer sur les mondes nouvellement acquis par cette… paix… avec la République.
 
Paix… Ce mot écorche sa gorge comme son esprit. Savoir que l’Empire à tout donné sur un champ de bataille pour ensuite gagner bien plus par la paix… Le concept de victoire par la paix est complètement étranger à ses yeux.  Tout comme à bon nombre de Sith. Beaucoup ici présent n’adhère pas totalement à cette idée. Ce n’est que l’apparent succès qui fait que leur souveraine reste encore à sa place… C’est ce dont il est persuadé.
 
-Concernant nos recherches sur le savoir de nos Ancêtres… Et à l’éducation de ceux qui nous succèderont… Je ne peux qu’être d’accord. Et je suis près à mettre à votre disposition, Dame Lya et seigneur Laduim, les moyens dont vous pourriez avoir besoin.
 
Ceci permettait de faire une promesse qui ne lui coûterait pas grand-chose. De cette manière il pouvait toujours garder une main proche des académies et des recherches sur les antiques pouvoirs de leurs aïeux. Mais ce n’était pas tout. Il espérait que cette promesse pourrait s’accompagner d’un réel soutien à l’avenir… Un avenir bien plus proche que tous l’imagine.
 
Cependant, le Cardinal Noir ne dira rien concernant l’aspect militaire de l’Empire. Il sait que le rapport enjolivant du seigneur Nécrosis cache en réalité la situation de la Sy Myrth. Mais il gardera le silence. Inutile de se le mettre à dos pour le moment. Et dans le besoin, lorsque la Dame Noire l’apprendra, il sera aisé de faire passer ça pour un manque de volonté de la part de la République à honorer les concessions qu’elle a elle-même faite. En plus, cela pourrait faire détourner sa rage sur celle qui doit la tenir informée en toute chose… Darth Riakath…
 
-A présent, Dame Noire, mes seigneurs… Si vous me le permettez. J’ai une requête à vous soumettre. Une requête qui est la demande du Clergé Sith et de notre Eglise. De la part de ceux qui parmi de nos congrégations sont à l’écoute de la Force et de la voix de ceux qui vous ont précédés.  Et ces voix ne sont guères satisfaisantes. En tant que Seigneur Noir, Darth Ynnitach, vous êtes tenue de défendre vos prédécesseurs... dans la mort.
 
En contre partie, ils doivent vous soutenir. Or je suis au regret de vous annoncer que leur soutien ne vous est pas totalement acquis. Et se serait un précédent ! Je me vois donc, en ma qualité de Cardinal Noir, obligé de à vous astreindre à consulter les Anciens Seigneurs Noirs des Sith et vous soumettre à leur jugement quant à votre rang au sein de notre Ordre et quant à vos agissement au nom de l’Empire. Je sais que certains Sith et peut être même parmi vous s’en moquerait. Mais ceci pourrait passer pour une hérésie ! Seriez-vous près, mes seigneurs, Dame Noire, à vous faire passer pour tels dans notre Empire ? Je suis sûr que non !
 
Vous ne pouvez refuser cette demande du Clergé Sith. Si votre manque de foi est perçu et que vos agissements sont réfutés par vos prédécesseurs, vous ne seriez plus considérée comme Dame Noire et vous ne serez plus rien !
 
Intérieurement, le Cardinal Noir jubilait. Elle ne pouvait dire non ! Le Conseil Noir ne pourra s’y opposer ! Personne ici ne pourrait réellement prendre parti contre lui et le Clergé ! Et si c’était le cas, Darth Jugal dispose d’autres moyens pour ravir la place qu’occupe Darth Ynnitach. Extérieurement, il restait fermé, affichant son air sévère et semblait scruter les membres du Conseil Noir tour à tour. Il venait de lâcher sa bombe. Il venait, de vive voix, remettre en cause la légitimité de la Dame Noire en invoquant le désaveu des Anciens Sith. Anciens Sith dont on disait qu’ils seraient encore capable d’agir pour contrecarrer celui ou celle qu’ils ne jugeraient digne. Si tant est qu’ils puissent se mettre d’accord pour une fois dans leur existence dans la non-vie. Mais la crainte d’un châtiment pouvant frapper d’on ne sait où et sans qu’il y est moyen de s’y prémunir devrait au moins faire réfléchir cette assemblée.
 
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Darth Ynnitach souriait en voyant le Cardinal Noir, ce misérable insecte, passé devant Riakath. Elle ne pouvait l’apprécier, toujours à fureter dans les palais du Clergé Sith et à manigancer dans l’ombre depuis des décennies. Elle n’écoutait que d’une oreille ses propos sur la capacité du Clergé Sith à s’imposer sur les mondes cédés par la République et ce qu’il pensait des propositions de chacun. Mais la présentation de la requête avait son attention. D’autant qu’elle la concernait personnellement. La Sith en était stupéfaite. Ses prédécesseurs, ses illustres prédécesseurs qui ne la soutiennent pas ?! Quelle importance ? Même s’ils ne peuvent admettre le fait que les Sith puissent agir différemment, grand bien leur fasse ! Mais refuser, se mettre à dos le Clergé Sith en ce moment ne serait guère une bonne idée. Surtout que les propos de certains rebelles Sith, qui restent malgré tout sous un relatif contrôle de Riakath, pourraient faire mouche si elle refuse…
 

La Dame Noire restait silencieuse. Elle ne disait rien, pas encore. L’idée de se soumettre au jugement de ceux qui la haïssent pour être en vie et de détenir le pouvoir qu’ils eurent et de voir son pouvoir augmenter lui remuait ce qui lui tenait lieu d’estomac. Pour y échapper sans se mettre à dos le l’Eglise du Côté Obscur, il n’y avait que le Conseil Noir qui pouvait la tirer d’affaire. Restait à voir si leur voix irait soutenir l’injonction du Clergé Sith ou pas… 
Invité
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Deinos, Ladium, Lya, tous exposèrent leur façon d'entrevoir l'avenir, amenant étrangement toujours leurs idées comme prioritaires sur celles des autres. Certains projets attirèrent cependant réellement l'attention de la Main de l'Empereur, comme les prérogatives de la Sorcière, mais ce n'était pas son ordre du jour.


Puis voila qu'au moment où venait le tour de parole de Riakath, la parole lui fut prise, avec culot et presque grâce par le Cardinal, ce "cher" Darth Jugal. Il en était presque à ne pas manquer de cran, convaincu qu'il était de son état "intouchable". Mais ce manque de courtoisie serait définitivement le dernier qu'elle lui concéderait, si l'on pouvait estimer ce genre de sentiment de la Main Noire. Ainsi, elle le laissa terminer sa complainte, qu'il croyait réellement si importante.

Devait-elle être surprise que cette idée ait germée dans son esprit ? Bien sur que non, mais elle le feindrait, prenant elle-même la parole avant que la Reine n'ait le temps de répondre à cette attaque à peine voilée, mais peut-être que Riakath le sentait de part ses attributs raciaux...

-"Et vous me coupez la parole pour ça, Seigneur Jugal ? Ne pouviez-vous pas attendre votre tour comme le chien kaas attend la pitence que son Maitre accepte de lui donner ?"

Une pique, qu'il lui couterait d'entendre. Mais ainsi, l'honneur de la Zeltronne serait sauf, et les pendules à l'heure. Elle n'avait pas peur de lui, car s'il était le clergé, elle était le Pouvoir Absolu, celui qui peut, d'un claquement de doigt, manipuler les opinions pour parvenir à ses fins. Et la forteresse noire de Jugal ne serait pas un obstacle pour elle si elle devait venir le cueillir, quoi qu'il en pense.

-"Vous doutez de l'élligibilité de la Reine ? Vous lui demandez de se soumettre à votre "test", pour qu'elle ait l'approbation des Ainés ? Mais ne l'a-t-elle pas déjà prouvé, en unissant à nouveau les Sith ?"

Une question, à laquelle elle ne souhaitait pas réellement de réponses. Mais surtout, une question pour embrayer sur un nouveau rapport, et profiter du tremplin que venait de lui donner si généreusement cet imbécile de Cardinal.

-"Vos propos, habilement tournés Cardinal, me semblent réellement douteux. Dois-je rappeller à tous ici que nous avons un deuxième ennemi, à part cette pathétique République ? Des rebelles sont dans nos rang, des rebelles que mes Forces traquent et traqueront sans relâche. Croyez-bien que si l'un de vous se trouvent parmi eux, je finirais par le savoir. Et malgré votre place ici, je ne lui montrerais aucune pitié. Pas une once de sentiments, sinon la délectation de l'abattre et de l'exposer aux yeux de tous."

Un sourire se dessina sur la seule partie visible du visage de la Main Noire.

-"Les Rebelles sont une épine, une épine qui nous coûte cher à chaque instant. A l'heure où je vous parles, il est possible que deux transport de fret dans notre Empire aient été détourné. Ils continuent, tous, se révoltant contre notre autorité et saccageant chacun de nos efforts. Mais le pire reste... Nosfera."

Une courte pause marqua l'avant prononciation du nom. La Zeltronne voulait que chacun l'imprime, et comprenne la menace, si fausse soit elle, que pouvait représenté ce nom, choisi avec soin.


-"Nosfera est une insulte à nos coutumes. Son nom, sans Dark, est une hérésie, et pourtant, nombreux aujourd'hui sont ses partisans. Ce Seigneur semble savoir y faire pour s'aligner des alliés, et ses méthodes incroyablement ingénieuses. Lors de l'attaque du Convoi du Chancelier, Il a réussi à me mettre sous les verrous de mon propres vaisseaux, et à se faire passer pour moi même face à l'un d'entre vous, qui s'est empressé de le croire."


Encore Jugal... Gentil petit bouc émissaire.

-"Pensez à l'avenir autant que vous voulez, mais n'oubliez jamais cette menace. Je compte sur votre coopération à tous, pour régler ce problème de rebellion contre notre Empire et vous rappelle : Je ne récompense jamais l'incompétence. Et encore moins la trahison, sous quelque formes que ce soit."

Enfin, la Main noire se ré-asseyait, consciente des trous dans son rapport. Mais il s'agissait là du rapport auquel avait droit le Conseil Noir, truffé de trous. La Reine, elle, savait où trouver la version compléte.
Invité
Anonymous
Parfaitement raison,

    Il n'en attendait pas moins après son exposé, lui qui avait passé une année dans les geôles Jedi à cause d'un des leurs ! Si les académies avaient fait leur travail, cela ne serait jamais arrivé il en était certain. Le plus drôle dans ce genre de situation était que celui qui les avait trahi ne semblait en rien apte à vivre comme les Jedi, alors pourquoi l'avait il fait ? Cherchait il une échappatoire comme certains Sith l'avaient fait avant lui ?

    Le Seigneur Sith pensait évidement à Lloyd qui, avant de fuir les Sith, avait dû œuvrer pour nombre d'entre eux au péril de sa vie. Les deux dernières rencontres qu'il avait partagé avec le jeune Hapien lui avait fait comprendre une partie des intentions du jeune homme, mais lui avait surtout permis de voir que le côté obscur ne disparaissait jamais réellement même chez les plus jeunes et faible d'entre eux. Oui, cela pouvait paraître étrange, mais Darth Laduim n'avait jamais considéré Lloyd comme particulièrement puissant. Certes, il avait détecté le potentiel du jeune homme rapidement, mais celui-ci, tout particulièrement dans sa jeunesse, outre un très bonne maîtrise du sabre, me montrait pas les dispositions que certains pouvaient présenter et pourtant après plusieurs années à se cacher son aura était toujours marquée par cette noirceur digne de tout Sith.

    Cette remarque soulignait à quel point il était difficile de faire partir le coté sombre de chaque Sith alors qu'il était parfois déconcertant de voir à quel point la belle lumière présente chez chaque Jedi pouvait être souillé d'une façon presque irrémédiable. Darth Laduim avait déjà observé ce phénomène pendant son apprentissage et bien que chaque Jedi qu'il avait un jour croisé pendant sa formation n'était plus de ce monde, il ne pouvait avoir oublié cela.


    " Merci, Ma Dame "

    Inutile de préciser que le Seigneur Sith allait se mettre à la tache au plus vite et il avait déjà une très bonne idée de la marche à suivre. Premièrement, lister tous les apprentis ne sachant tenir leur rang et les recadrer avec fermeté quitte à faire quelques exemples pour la forme. C'était une méthode qui avait depuis longtemps fait ses preuves et Darth Laduim, même s'il n'en était pas un fervent adepte, savait parfaitement la mettre en œuvre. Il fallait avouer qu'il avait eu un très bon professeurs dans la matière, Darth Deavas pouvant se montrer d'un acharnement presque maladif lorsqu'il s'agissait de discipline.

    La suite des événements furent pour le moins surprenant puis qu'une dispute entre le Cardinal Noir et la Main De L'Empereur vint animer les débats. Darth Laduim ne connaissait guère les coutumes dans ancien Sith, il prit garde de ne pas interférer, mais son opinion sur la question était clair, Darth Ynnitach méritait son trône puisqu'elle l'avait gagné en détruisant L'Ancien Seigneur Noir Des Sith sous ses propres yeux. Cela ne s'était il pas toujours passé ainsi ? Les forts survivent, les faibles meurt ou cèdent leur place et se contentent des restes ! Son ancien maître était un exemple criant de cette réalité, toute sa vie il s'était opposé à Darth Orn dans des guerres faisant de si nombreuses victimes qu'aucun des deux êtres à présent déchus ne pouvaient réellement les estimer. Toute sa vie il avait lutté pour se faire reconnaître comme celui devant prendre la tête des Sith, mais Darth Orn l'avait vainçu et avait prit sa place sur le trône ! Voilà comment les choses se passaient et voilà comment elles se passeraient encore !

    Le rituel imposé par Darth Jugal n'était qu'une basse manœuvre pour entacher celle a qui il devait obéissance, mais au lieu de s'attarder sur cela, Darth Riakath détourna le problème vers les rebelles Sith, marquant ainsi sans la moindre équivoque que les soucis soulevés par ce dernier n'étaient en rien important. C'était une habile façon de manoeuvrer les choses, mais cela n'allait pas empêcher Darth Ynnitach de répondre aux accusation de l'homme. Comment pourrait elle ne pas le faire ?
Invité
Anonymous
Intéressant... Très intéressant... Comme l'on pouvait s'en douter, l'Empire Sith n'offrait ni la puissance, ni l'harmonie qu'il tentait d'afficher à la République. Certains membres du Conseil Noir étaient prêts à abandonner l'Impératrice, pourvu que leurs intérêts pussent y gagner. D'autres, en revanche, faisaient montre d'une loyauté sans égal, mais Darth Deinos s'interrogeait tout de même sur leur sincérité : l'allégeance n'était-elle pas la meilleure manière de s'assurer une ascension politique sans mettre en jeu sa sécurité, ou tout au moins en limitant au possible le facteur de risque ? Une bande d'ambitieux et d'égoïstes : voilà le spectacle que le Maître des Forges avait sous les yeux. En soi, il n'en aurait guère attendu davantage venant du Conseil Noir, mais il se sentait d'autant plus aigri qu'il avait déjà vu cette scène ailleurs. Multipliez le nombre de politiciens, placez-les dans une gigantesque salle circulaire, ajoutez à cette lutte à mort toute la lenteur d'un appareil administratif figé, et vous passerez tout naturellement du Conseil Noir au Sénat de la République. Partout la même ambition, partout les mêmes antagonismes, mais tantôt sous le masque de l'autocratie et du totalitarisme, tantôt sous celui d'une démocratie qui n'en était pas une.

Du reste, Darth Deinos fut conforté dans sa première impression. Le plan de table suivait bel et bien un dégradé du plus fidèle au moins fidèle : Darth Riakath d'un côté ; Darth Jugal de l'autre... Comme toujours, Deinos se situait dans l'entre-deux, la transition entre ceux dont la loyauté ne faisait aucun doute et ceux dont la traîtrise n'en était pas moins douteuse. L'avantage des frontières, outre la crainte que suscite en autrui l'incertitude de votre position, c'est qu'elles vous offrent une liberté exceptionnelle. On peut à souhait faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, et Deinos devait bien avouer que cette posture ne laissait pas d'imprimer en lui une certaine jubilation. Il se sentait comme une sorte de dieu à qui revenait le choix de décider d'une destinée.

Il lui fallut écouter attentivement les propos des différents membres et observer leur attitude respective pour déterminer quelle serait sa ligne de conduite. Dans quel sens faire pencher la balance ? Vers Ynnitach et ses deux sbires, et ainsi choisir la voie de la loyauté ? Ou vers Jugal, et utiliser le chaos des passions pour tenter de se faire une place, de se montrer fort ? Le fait est que la Dame Noire n'aurait jamais dû dévoiler l'origine républicaine de Lord Janos. Quand il l'entendit proclamer haut et fort son appartenance aux rangs ennemis, il bouillonna intérieurement d'être ainsi humilié en public. Non, pas humilié : fondamentalement, il revendiquait son goût pour une démocratie forte ; il était éminemment républicain. Mais irrité qu'on pût le démasquer si facilement, et embarrassé à l'idée qu'il inspirerait une certaine réticence aux autres membres du Conseil Noir. Et ce fut ce ressentiment qui fit pencher la balance de l'autre côté de la table, vers les rangs de la sédition. D'ailleurs, l'attitude méprisante de Riakath conforta son choix : quand on voyait comme ce sbire auto-proclamait sa toute puissance, on ne pouvait qu'avoir envie de s'opposer à lui. Tout au moins quand on se faisait appeler Darth Deinos...

Contre toute attente, le Maître des Forges se leva une seconde fois, et déclara calmement mais fermement, en faisant exprès de ne pas regarder la Main de l'Impératrice :


«Je me range à l'avis de Darth Jugal, pour ma part. L'Impératrice doit suivre ce rite ancestral.»

Il sentit les regards se poser sur lui, et estima un instant l'ampleur de cette déclaration qui put presque paraître hors-sujet puisque l'on en était revenu aux rebelles. La carte de la tradition Sith pouvait constituer un excellent atout. Ce faisant, Deinos allait s'amuser à remettre en doute l'autorité de la Dame Noire sans ébranler un seul instant son allégeance - quoi de mieux que l'empreinte de ce passé pour aller chercher une légitimité plus grande encore que celle de Darth Ynnitach ? D'autre part, le Maître des Forges ferait ainsi figure d'authentique Sith, plus respectueux encore des traditions que la Dame Noire en personne. Du reste, il eut un certain plaisir à exprimer cet ordre : «L'Impératrice doit...» Restait à se montrer efficace et convaincant, afin d'étouffer au mieux l'aspect séditieux que prenait un tel choix.

«Tout républicain puissè-je paraître», dit-il pour répondre à la déclaration de la Dame Noire, «il me semble que vous auriez tout intérêt à accomplir ce rite, votre Altesse. Pour asseoir votre pouvoir, le plus judicieux serait de montrer que votre nouvel Empire se situe dans la continuité des traditions Sith. Ce n'est qu'un humble avis, bien entendu, mais je crois très sincèrement que vous avez intérêt à jouer sur deux fronts : l'attachement au passé et le renouvellement de nos institutions.

Je ne me suis que très peu rendu dans l'Académie Sith, comme notre ch
ère Riakath doit le savoir. Mais j'ai pu constater que deux mouvances potentiellement antagonistes habitent l'Empire : d'un côté, les adeptes de la tradition et des merveilles passées du Côté Obscur ; de l'autre, les ambitieux qui envisagent la Force dans son renouvellement dynamique et continu. Je dis bien que ces deux catégories sont potentiellement rivales. Tout l'enjeu pour les mois à venir sera de trouver un moyen terme afin de les rendre compatibles entre elles, et de transformer cette possible faiblesse en une force réelle. Tous vous seront d'autant plus fidèles qu'ils vous respecteront. Si la crainte permet de fonder un régime, la loyauté offre à ce régime sa pérennité.

À l'issue de ce Conseil Noir, vous aurez prouvé à vos vassaux que l'Empire Sith est capable de se réinventer de fond en comble : planification de l'économie, réformes de l'enseignement... Nous tenons un programme qui ne pourra que plaire aux partisans du renouveau. Reste donc à flatter le parti de la tradition. Et pour ce faire, quoi de mieux qu'un rite ancestral ?

Je le répète. Ce n'est qu'un simple avis. Faites-en ce que vous voulez, Altesse. Mais vous désiriez une preuve de ma fidélité : n'en est-ce pas une, que de prodiguer des conseils à sa Majesté ?»


Sur cette question rhétorique, le Seigneur Deinos se rassit humblement, assez satisfait de la manière dont il avait tourné les choses. De toute son intervention, il n'avait pas adressé un seul regard à Riakath, court-circuitant totalement la logique que cette dernière avait tenté de donner à la conversation et aux rapports de force subséquents. Et il fallait bien l'avouer : l'intuition de Deinos lui intimait qu'il avait fait le bon choix...
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