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«Vos industries sont inefficaces en plus d'être passéistes, Jalëd. Si la République nous avait déclaré la guerre après Flydon Maxima, nous n'aurions jamais eu le temps d'équiper nos propres soldats. C'est à se demander si nous vivons vraiment en des temps modernes.»

«Mais... Seigneur Deinos... Je vous assure que nos équipes font leur possible pour appliquer les règles que vous...»

«Je ne vous demande pas de faire votre possible, Jalëd, je vous demande d'appliquer mes règles. Point final. Comment vos usines pourront-elles me procurer l'équipement nécessaire à mes troupes, vu le train de bantha qui est celui de votre production ?»

«Mais je vous assure que...»

«Cessez de m'assurer quoi que ce soit. J'avais exigé une augmentation de 15% sur les six derniers mois. J'ai les chiffres sous les yeux : à peine avez-vous passé la barre de 4%. Les faits parlent d'eux-mêmes.»

«C'est que vos exigences étaient... sauf votre respect, bien sûr, Seigneur Deinos... mais elles étaient tellement... poussives...»

«Poussives ? Mes exigences étaient poussives ? Non, Jalëd. Elles étaient économiquement et techniquement envisageables, pourvu que vous appliquiez mes directives à la lettre. Ce que précisément vous n'avez pas fait !»

«C'est que vos méthodes sont totalement... nouvelles, pour nous... Alors...»

«Alors quoi ? Savez-vous ce que signifie le mot : adaptation ? L'auriez-vous oublié ? Mais si... C'est cette aptitude qui permet aux animaux sauvages de survivre dans un environnement où ils sont sans cesse en danger de mort. En l'occurrence, le monde de l'industrie correspond parfaitement aux lois de la jungle. Actuellement, les marchés sont totalement troublés : le risque d'un conflit a complètement endigué les investissements ; les actionnaires se montrent de plus en plus réticents, mis à part quelques loups aux bras longs qui ont compris qu'il était temps d'acheter. Nous avons beau être un Empire Sith, avec son lot de traditions, nous sommes tout de même soumis aux règles de l'économie. Cela aussi, c'est un fait.»

«Oui... Je... Eh bien... Nous allons tenter de répondre à vos attentes, et...»

«Trop tard, Jalëd. Le délai est passé. Envoyez-moi les armes et l'équipement que votre minable hausse de 4% a su produire. Je m'occuperai du reste tout seul.»

«Comme vous le désirez, Seigneur Deinos...»

Le Sith coupa la communication en soupirant. Que l'on fût Maître des Forges dans l'Empire ou sénateur d'une planète bancaire au cœur de la République, même combat, au final : il fallait toujours se heurter à la médiocrité de ces sous-fifre sans ambition. À croire que tout système politique reposait sur une foule de fonctionnaires minables. C'en était désespérant...

Le bureau que Deinos s'était fait aménagé dans sa fameuse base secrète située au nord d'Aargau avait tout le confort des vastes salles où il officiait sous son identité de Lord Janos : large bureau en demi-lune, équipement nécessaire à tout mode de communication, petit salon où l'on pouvait recevoir un invité... Somme toute, le régime impérial n'avait pas nécessairement besoin de ces recoins obscurs et de ces architectures gothiques où se complaisaient les plus passéistes de la horde. Oui, un Sith aussi pouvait avoir bon goût, surtout quand le Sith en question était l'Apôtre de l'Ordre.

Quoi qu'il en fût, Darth Deinos avait besoin de ces armes le plus vite possible. L'intégration des Artoriens sur Aargau touchait à sa fin : d'ici un bon mois, l'administration de la planète retrouverait tout son dynamisme et toute son efficacité ; par conséquent, les contrôles reprendraient de leur vigueur, les mailles du filet bureaucratique se refermeraient insensiblement, et il serait infiniment plus complexe d'acheminer du matériel militaire sur la planète. Bref, s'il fallait profiter de la lâcheté du système que généraient les bouleversements actuels, c'était maintenant ou jamais.

Le Maître des Forges fit appel à CZ-33, un droïde d'information qu'il s'était octroyé sur le compte de l'Empire - après en avoir totalement réformé l'industrie cybernétique, cette appropriation était toute légitime.


«Vous m'avez demandé, Seigneur Deinos ?», s'enquit poliment la machine.

«Oui. La situation où je me trouve est assez gênante...»

Et de lui détailler les problèmes auxquels il se confrontait. D'ailleurs, heureusement que la vie politique de la République était étrangement calme en ce moment, songea-t-il tout en délivrant ses explications ; sinon, il aurait dû se trouver sur deux fronts en même temps, une tâche dont il n'aurait pu s'acquitter correctement.

«Bref, il me faut un moyen de me procurer des armes pour notre future légion en moins d'un mois et demi, le tout dans la discrétion la plus totale. Une proposition ?»

Le droïde s'adonna à une courte hésitation, qui ressembla davantage à un chargement d'ordinateur qu'à autre chose.

«Avez-vous pensé à la contrebande, Seigneur Deinos ? Je sais que vous n'appréciez pas ce type d'expédient, mais vu les conditions qui sont les vôtres...»

«La contrebande ?»

Bien sûr, le Sith faillit envoyer au diable ce droïde et ses propositions stupides, élan tout naturel pour un défenseur de l'Ordre comme lui. Mais presque aussitôt, il se ravisa. Comme toujours, la fin justifiait les moyens, et cette fois encore, la bassesse des procédés s'avérait d'autant plus vile que grande était la noblesse de la finalité. Passer par la contrebande pour équiper une armée personnelle était une chose ; mais disposer d'une véritable légion pour offrir à l'Ordre une place dans la Galaxie en était une autre.

«Certes... Il me faudrait un contrebandier sérieux, efficace et invisible. Surtout invisible. Des noms ?»

Cette fois, le droïde fut plus prompt à délivrer ses informations.

«Je pense que Soko le Hutt pourrait faire l'affaire. Laissez-moi vous trouver les coordonnées de son palais pour établir un contact.»

«Soko le Hutt...», répéta Deinos, dubitatif, en insistant bien sur le mot "Hutt" comme s'il se fût agi de la pire des insultes. «Le seul Hutt que je connaisse ne s'est jamais montré digne de recevoir ma sympathie.»

Certes, contrairement à nombre de Sith, Darth Deinos n'était pas raciste. Au contraire, sa volonté d'établir une harmonie dans la Force et dans la Galaxie le menait à envisager la diversité comme une véritable richesse dont il fallait se servir pour faire advenir l'Ordre. Mais de toutes les espèces intelligentes, s'il en était une qui pût justifier l'existence des génocides, c'était bien les Hutt. Et ce fourbe de Rejliidic en premières lignes, d'ailleurs.

«Communique-moi toutes les informations dont tu disposes au sujet de ce Soko le Hutt.», finit-il par déclarer.

«Comme vous le désirez, Seigneur Deinos.»

Le Sith reprit place face à son bureau, croisa les jambes et réclama au droïde un verre de brandy. Une fois que les conditions nécessaires à toute concentration furent remplies, il se plongea dans les holo-documents auquel il avait accès, utilisant sa mémoire cybernétique pour en faciliter la lecture.

Trois heures vingt deux minutes plus tard, sa décision était prise. Face à l'inadvertance des industriels impériaux, le recours à la contrebande serait le plus à même de satisfaire ses plans. Il se leva sans plus attendre, se para d'une cape indigo et d'un masque blanc, et entama la communication, conformément au code source que lui avait délivré CZ-33.


«Ici Darth Deinos, le Maître des Forges de l'Empire Sith. Je cherche à contacter Soko le Hutt pour une affaire qui pourrait s'avérer toute lucrative...»
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"Je sais Soko, je sais! Mais j'étais obligé! La bordure extéireure c'est une vraie jungle! Les pirates pullulent, les hors-la-loi et les contrebandiers se tirent tous dessus! Les patrouilles républicaines sont rares mais ils sont très nerveux, ils tirent quasiment à vue!"
"Ogdoa baooshka waki mallya kuna chu chu, koochoo!"
"Le généreux Soko demande si cela constitue une raison suffisante pour abandonner toute la cargaison au premier contrôle venu."


Le capitaine fait volte-face, empoigne le bras du droïde C4-PK tout en toisant le gros Hutt.
"Te fous pas de moi PK, moi et mes rudiments de Huttiens me disent que ton patron vient de me traiter de tous les noms!"
"Oh oh oh... Ah ah ah... Bagda raya hechkaoona!"
"L'illustre Soko réitère sa question capitaine Maraki" traduisit, anxieux, le droïde de protocole, alors que les estafiers weequay, nikto et humains mettent la main au holster.


Le capitaine se rend compte qu'il a peut-être haussé le ton.
"Je... je veux, dire, Soko, que... enfin on ne pouvait pas faire autrement..."
Le Hutt leva le bras, et quatre hommes de main collent au corps du capitaine, blasters collés à son ventre. Le capitaine poussa un petit cri de peur.
"Badagada kava doompa stoopa U wamma wonka goo pakne ata pankpa. Soong peetch alay."
"Le puissant Soko explique qu'il va se rembourser en débauchant votre équipage, en prenant votre vaisseau et en vous jetant nu et enduit d'huile de Bantha dans une tanière de Dewback affamés."


"Non... non... non Soko! Je veux... dire, je suis désolé! Je vais tout rembourser! Inutile de le prendre comme ça!! Je..."
Soudain entra dans la pièce, discrètement, une Twi'Lek qui vint murmurer à l'oreille du Hutt. Soko leva un sourcil (ou se qui s'en rapproche le plus) et hurla: "Godoa!"
Les Weequay flanquèrent par terre le capitaine Maraki, lui tinrent la tête contre le sol avec le pied tout en le mençant toujours avec leurs blasters, dans une manière démonstratives, rustre et féroce typique de cette espèce. "Le puissant Soko revient" explique C4-PK, avant d'accompagner le Hutt dans la pièce du fond.




Là, sur une console holonet, le droïde de protocole déclare:
'"Votre grandeur, une communication sur canal secret, une offre d'affaire apparemment." Soko fit signe d'accepter la communication en secouant son gros bras graisseux.




«Ici Darth Deinos, le Maître des Forges de l'Empire Sith. Je cherche à contacter Soko le Hutt pour une affaire qui pourrait s'avérer toute lucrative...»

"Bonjour, je suis C4-PK, droïde de protocole, l'illustre Soko le Hutt vous présente ses respects. L'obligeant Soko le Hutt vous engage à vous présenter plus avant et accepte d'écouter votre offre."
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Deinos ne fut guère surpris de voir apparaître un droïde protocolaire sur l'écran holographique. De ce qu'il en savait, les Hutt étaient les spécialistes des intermédiaires de ce type. Prétendument, ces machines servaient à traduire en basic les propos de leurs interlocuteurs tout en faisant office de majordome. Mais le Sith n'était pas dupe : ne pas apparaître dès les premières secondes de l'entrevue, marquer une certaine distance entre soi et son commanditaire, se faire désirer... de ce point de vue, les Hutt étaient tout particulièrement doués pour la mise en scène de soi, il fallait bien le leur reconnaître. D'ailleurs, Lord Janos lui-même utilisait cette technique pour se mettre en valeur, notamment lorsque Gabrÿelle Evans accueillait des visiteurs, les laissait patienter cinq longues minutes parfaitement calculées pour ensuite les laisser entrer dans le bureau du sénateur, qui feignait de lire un document important et se levait alors d'un air cordial bien qu'affairé à leur rencontre.

En un mot, ce genre de procédé ne pouvait pas impressionner un homme comme Deinos.


«Bonjour. Comme je l'ai dit, je suis Darth Deinos, le Maître des Forges de l'Empire Sith. Sachez tout d'abord que mes actes et mes décisions sont soutenus par Darth Ynnitach, l'Impératrice en personne. Ce faisant, toute escroquerie se verra sévèrement punie par une expédition militaire, un blocus économique ou tout autre moyen de pression auquel nous n'hésiterons pas à avoir recours.»

Quand on faisait appel à un escroc, mieux valait mettre en exergue la force dont on disposait. Dans de telles relations, tout ne se procédait que par enjeu de pouvoir et par coups de bluff. D'ailleurs, Deinos ne savait même pas si la Dame Noire l'appuierait vraiment en cas de problème. Mais à vrai dire, il s'en moquait totalement.

«Ceci étant dit, la dureté de nos réprimandes en cas de mauvais tour n'aura d'égal que l'ampleur de ma récompense si tout se passe comme prévu. De fait, la commande que je compte vous faire est conséquente. J'ai besoin de six cents blasters standards et l'équivalent en détonateurs thermiques afin d'équiper une escouade entière. J'aurais également besoin de quatre cent armures lourdes.»

Effectivement, la reconversion exigée par le Maître des Forges avait mieux opéré dans le secteur de la nano-armurerie que dans la production de blasters. Manifestement, le directeur des usines en question était un homme bien plus ouvert que son supérieur Jalëd, même si ses quotas demeuraient tout de même loin de la perfection.

«L'équipement demandé sera livré à bord de trois stations orbitales gravitant autour d'Aargau dont les codes d'identification sont les suivants : GF-298, TR-118 et CX-850. Les navettes que vous emploierez correspondront aux modèles de transport standards, et les armes seront cachées et intégrées dans du matériel de forage que vous disposerez dans les containers. Les ordinateurs d'identification de ces trois stations ont été piratés et ne peuvent plus détecter un armement de base, si tant est qu'il est mêlé à d'autres outils en métal.»

L'ancienne apprentie de Deinos, Darth Sicaë, s'était chargé de modifier les programmes de ces stations orbitales, qui servaient de douane pour l'acheminement de matériel artorien sur Aargau. La tâche ne s'était pas avérée facile, mais, ce faisant, le Sith avait pu faire passer plusieurs centaines de droïdes-ouvriers, ainsi que l'équipement nécessaire à sa la construction de sa base secrète.

«J'ai trois exigences.», poursuivit le Sith d'un ton que rien ne pouvait troubler. «Rapidité,efficacité, discrétion. Si ces conditions sont remplies, nous sommes prêts à vous payer une somme substantielle. Telle est ma requête. Si vous êtes partant, dites-moi vos prix.»

Sur ces mots, Darth Deinos croisa les bras, dans l'expectative d'une réponse. Le Hutt avait intérêt à accepter. Sinon, acheminer l'armement d'une légion entière serait tout simplement impossible, et l'Ordre en pâtirait vraiment.
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Depuis sa dernière rencontre avec un porteur de sabre laser, Soko le Hutt était arrivé à la conviction qu'il n'était pas bon de faire affaire avec un jedi ou un sith. Comment faire confiance à quelqu'un qui peut vous découper en rondelles s'il n'est pas satisfait, ou s'il est psychotique dans le cas d'un sith?
D'un autre côté, Soko fait beaucoup de frais en ce moment, ce serait mauvais de refuser une entrée d'argent frais... Question épineuse, tout le monde sait que traiter avec les jedis et les siths ce n'est pas bon! Mais là, l'offre était alléchante et surtout facile! Six cent blasters? Soko pourrait fournir six milles, sans transpirer! Il pourrait presque les sortir de son armurerie personnelle. Mais ce serait l'occasion de renouer la contact avec le FLG, le Front de Libération Géonosien, qui finance sa "cause" en revendant des armes de bonne qualité sous le manteau. Ce serait bon pour les affaires...


Soko le Hutt rampa lentement vers le scope holonet et apparu petit à petit aux côté de C4-PK.
"Chut chut. Zapa oopa epoy chahura doko. Loya wompa luto eethen ees hoppada nopa che!"
"Le puissant Soko souhaite porter plusieurs éléments à votre connaissance. L'illustre Soko le Hutt répondrait avec facilité à votre demande, sous toutes les éxigences demandées. Néanmoins le généreux Soko vous informe que vous perdez de l'argent en achetant en si petites quantités."
"Qobahoonda lay lay Oo machi"
"L'illustre Soko dit que si l'affaire est conclue, vous serez livré sous huitaine."
"Hunto Hunto"
"L'impérieux Soko dit que si l'affaire est conclue, une avance de 100000 est nécessaire."




Mais surtout, il fallait établir la confiance. Briser l'un des plus importants principes de la contrebande nécessite des garanties. Hors de question qu'une secte de Sith viennent fourrer so nez sur le pré carré sableux du Hutt. Il faut maintenir de la distance. L'argent Sith oui, mais les Sith eux-mêmes. Et comment être Sith qu'il ne balanceront pas Soko et son organisation au premier impair venu... Mais, se dit Soko, l'argent n'a pas d'odeur. Méfiance, méfiance, et si ce contrat était une erreur?
"O wetch wetch u wampa nata o sitho. Kodari rama u wetch wetch!"
"Enfin et surtout, le généreux Soko demande pourquoi il devrait faire affaire avec un Sith? Soko demande qu'est ce qui lui garantit qu'il ne sera pas attaqué par les Sith ou dénoncé par les Sith?"
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La distance introduite par l'intermédiaire du droïde entre le Hutt et le Sith ne plaisait pas vraiment à ce dernier. Pourtant, en tant que sénateur républicain, Lord Janos avait déja eu l'occasion de communiquer par le biais d'un traducteur à de nombreuses reprises. Mais cette fois, l'effet produit n'était pas le même : Soko en imposait vraiment par sa présence, ce que Darth Deinos n'appréciait pas du tout.

Quoi qu'il en fût, il importait de garder constance et calme, comme lors de toute négociation - et de ce point de vue, le Lord ne manquait pas d'expérience : toutes ces années passées dans les milieux politiques lui seraient utiles en tant que Maître des Forges.


«Je me réjouis de constater que vous pouvez traiter ma requête avec zèle et rapidité.», déclara-t-il afin d'entamer la négociation en elle-même par une formule de courtoisie. «S'il vous est possible de me livrer davantage sans que j'y perde, je pense que nous saurions trouver un accord.»

Voilà qui restait tout de même à vérifier. Ce Hutt, comme tous les Hutt, n'était qu'un escroc. Et comme tous les escrocs, il devait être à l'aise dans les promotions de vente qui renflouent son compte sans rien apporter de plus à son acheteur.

Ceci dit, le Lord, comme tous les politiciens dignes de ce nom, avait une maîtrise de l'économie suffisamment développée pour sentir si un piège se glissait ou non dans une transaction. Toutes les réformes économiques qu'il avait imposées aux usines d'Aargau, toutes les lois commerciales qu'il avait pu décider en partenariat avec des entreprises et des institutions diverses lui avaient appris combien le monde de la finance relevait lui aussi de l'escroquerie. Mais une escroquerie qui ne s'assumait pas, une escroquerie qui se dissimulait sous des myriades de lois aisément manipulables. Au final, Darth Deinos ne se sentait pas en territoire étranger.


«Cependant, avant de réenvisager mes chiffres à la hausse, donnez-moi les vôtres. J'aimerais savoir si votre définition de la rentabilité coïncide avec la mienne.»

Tout en parlant, il pianota sur un clavier numérique qui lui donnait accès à de nombreuses données bancaires, diverses courbes, tableaux et informations statistiques de toute nature. Sa manipulation fut d'autant plus aisée qu'il maîtrisait parfaitement les éléments en question et que son corps en partie artificiel lui avait appris à se dupliquer avec aisance. Une fois qu'il en eut terminé, il n'eut plus qu'à conclure :

«Quant à vous donner une garantie de ma bonne foi... eh bien, un compte en banque anonyme vient d'être créé au sein du Crédit d'Aargau. Il a pour code d'identification AF-6666545198554#22-DDS. En utilisant le mot de passe GFTT4A2, vous y trouverez la somme exacte de cent mille crédits, ainsi que vous me l'avez demandé. Faites-en bon usage...»
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"Gonoh, dooie!"
Tout de suite, C4-PK pianota sur la console et vérifia immédiatement les informations demandées. Le droïde se retourna:
"C'est exact votre excellence, les crédits sont virés."


De l'argent sith... Ça y'est, c'est officiel, Soko venait de violer une des règles d'or de la contrebande entre gens de bonne famille. Et de l'argent sonnant et trébuchant! Impossible de refuser, même si Deinos n'avait pas vraiment fourni d'autres garanties qu'une montagne d'argent.


"Galadoha bou, paboy Oo chaka ha no ay bachadahookie. Huntoyo Genogosia radahoochkie po!"
C'-PK, immuable serviteur droïde traduisit:
"L'impérieux Soko souhaite porter à votre connaissance qu'il lui est possible de procéder à des chargements réguliers plutôt qu'à un seul. En ce qui concerne le prochains chargements, le généreux Soko vous livrera 1000 blasters au prix de 600, ainsi que des détonateurs."
"Bogodoko ha!"
"Le puissant Soko explique par ailleurs qu'il serait plus facile et moins cher de préférer des grenades à concussion aux détonateurs. Mais le généreux Soko fera selon votre désir."
"Go."
"Le puissant Soko vous fournira sous douze jours selon les exigences qui sont les vôtres. L'illustre Soko précise qu'il existe un risque que les armures, qui sont des cargaisons sensibles, ne soient livrées que sous quinze jours."


Faisons ici une petite aparté: même si on ne comprend pas un mot de huttien (une langue étrangère particulièrement délaissée au sein des études supérieures dans la galaxie), il semble clair qu'il existe une latence, et disons même une connivence entre le Hutt et son traducteur. Puisqu'enfin il apparrait clairement que ce simple mot "Go." ne peut vraisemblablement signifier tout le message traduit par le droïde de protocole. S'agit-il dun langage codé? C4-PK est-il habitué à développer les ordres de son maitre? On l'ignore, les arcanes du huttien sont impénétrables...


"Hogadaie Ha Ha som bidalé"
"Le généreux Soko explique que vous avez tout à gagner à construire une relation de confiance solide entre vous et les fournisseurs que le puissant Soko met à votre disposition. Par ailleurs si vous souhaitiez augmenter votre commande, Soko le Hutt dispose de très beaux Speeder d'assaut némoidiens à un prix défiant toute concurrence..."
"Asa Hoida sitho"
"Le généreux Soko explique que si l'affaire est conclue, il vous témoigne ses respects à la maison Sith, espère la meilleure entente dans notre affaire, et se tient disponible pour tout entretien complémentaire avant la livraison." termina C4-PK.
Invité
Anonymous
Ne maîtriser que le basic pouvait parfois s'avérer handicapant. Darth Deinos se demanda sérieusement comment un simple mot prononcé par le Hutt pouvait donner lieu à tout un développement dans la bouche artificielle du droïde. Peut-être était-ce le fruit de déterminations linguistiques incongrues, difficilement compréhensibles pour un humanoïde de base - et le Lord s'était souvent retrouvé dans des situations semblables lorsqu'il devait engager des pourparlers avec des sénateurs venus de mondes très différents. Mais le Sith soupçonnait Soko d'entretenir une sorte de complicité avec son traducteur, une complicité qui ne pouvait que renforcer l'allure de scélérat que se donnait cet étrange individu.

Quoi qu'il en fût, la constance était mère de sûreté. Aussi Deinos ne laissa nullement transparaître la gène que suscitait en lui une telle attitude. Il considéra quelques instants les réponses du droïde, calcula brièvement les gains qu'il pourrait tirer de cet accord et se décida d'en accepter les closes. Tout bien estimé, il ne voyait vraiment pas ce qu'il avait à y perdre, comparé aux sommes colossales de crédits qu'il avait l'habitude de manier dans des transactions à échelle galactique.


«Avoir recours à des chargements réguliers me semble une bonne méthode. Voilà qui rendra les transferts plus discrets. Vous procéderez donc en trois temps : deux cargaisons pour les armes, et une pour les armures dans le délai de quinze jours.»

Bien que prononcé avec ménagement, ces propos ressemblaient davantage à un ordre qu'à autre chose. À force de commander, le Lord avait pris l'habitude de toujours délivrer ses exigences sur un ton déterminé. En matière de négociations, c'était un atout à ne pas négliger.

«D'autre part, j'accepte de bon gré votre réduction sur le prix des blasters, et vous en remercie. De même, les grenades à concussion me paraissent constituer une bonne opportunité.»

À vrai dire, c'était là que se situait la faille : dans la méconnaissance qui était celle de Deinos en matière d'armements. Augmenter un rendement, optimiser une production industrielle, appliquer des plans économiques sur de longs termes... voilà qui relevait de ses compétences. Mais de là à savoir quel détonateur était approprié à quel technique de combat... Évidemment, il s'était renseigné au préalable, s'initiant au fait militaire du mieux qu'il pouvait. Mais il fallait bien avouer que ces questions d'armement le dépassaient malgré tout. Bien sûr, il garda également cette pensée pour lui : mieux valait conserver toute son assurance.

«Quant aux speeders, je n'en ai pas besoin pour l'instant. Mais sachez que si un jour il m'en fallait, c'est vers vous que je me tournerais. Je suis partant pour instaurer une relation de confiance. Soyez remercié de votre générosité.»

Voilà au moins une bonne chose de faite. Si tout se passait bien, Deinos disposerait bientôt de l'équipement nécessaire pour alimenter un petit bataillon. D'ici un bon mois, il ne lui resterait plus qu'à faire venir des troupes solides sur le sol d'Aargau, et surtout, à les former pour en faire un véritable commando. Une Légion de l'Ordre...
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