Le Masque de la Force
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« Qu'allez-vous leur dire ? » demanda Rasaak Opale, Secrétaire général à la Chancellerie, alors que la navette blindée approchait à vive allure de l'espace aérien de la Rotonde, réservé aux officiels de la République. Alors qu'il posait cette question, le Togruta n'était parvenu à décrocher son regard du spectacle hypnotique qu'offrait la planète capitale à la tombée de la nuit. Il soupira intérieurement, inquiet au sujet de la santé du Chancelier Arnor... Depuis l'embuscade de rebelles Sith, et son retour sur Coruscant, celui-ci s'était isolé, prétextant le besoin de méditer à tout ce qui venait de passer. Il méditait... depuis plusieurs jours... Sans pratiquement dormir ou manger.

« La vérité, simplement. » répondit l'interrogée, une humaine. Erin Zatowi, diplomate républicaine Coruscanti. Cette demoiselle, habituellement d'un charme exquis, portait sur son visage les affres d'une terrible fatigue. Depuis les combats du Flydon Maxima, elle n'avait pratiquement plus dormi... C'était... La première fois... La première fois qu'elle s'était retrouvée sur ce qui se rapprochait le plus d'un champ de bataille. Sa mémoire, masochiste, revenait sans cesse sur ces pénibles instants. Les cris, les tirs de blaster... Et cette terrible odeur de chair brûlée. Malgré tout, elle tentait de garder la tête froide, en relativisant ce qu'elle venait de vivre. Les échanges de tirs, certes intenses, avait été très brefs... Rapidement les deux camps en présence, Impériaux et Républicaines, s'étaient retranchés dans leurs quartiers... Jusqu'à l'annonce de Flydon Floyd qui avait définitivement mis un terme aux hostilités. Elle aussi soupira intérieurement. Depuis lors, elle essayait d'oublier ces atrocités... Mais elle savait que cette audience, au Sénat, ressusciteraient ces démons. Un soldat aguerri l'aurait probablement traitée de chochotte... Et il aurait eu raison. Elle était née dans une famille noble de Coruscant. Toute sa vie elle n'avait connu que le calme, l'aisance. Cette plongée en enfer, aussi courte fut-elle, lui avait fait prendre le pleine mesure de ce qui se passerait sur une véritable guerre devait éclater entre les deux plus grandes puissants galactique de cette ère.

« Oui... La vérité... » continua-t-elle, sur un ton distant, le regard également perdu sur l'horizon jaune orangé. « Que nous devons à tout prix éviter que cette guerre fantasmée par certain ne deviennent une réalité sanglante. J'ai vu de mes propres yeux de quoi sont capables nos deux nations. Si nous cédons à nos pulsions, à nos craintes, à notre soif de vengeance, alors ce sera le sang de millions d’innocents que nous aurons sur nos mains. Ce traité, certes, est une injure... Mais parfois, lorsque l'on est saint d'esprit, il faut savoir tendre l'autre joue plutôt que de se perdre dans ce cercle vicieux de la violence toujours renvoyée. Les Sith... Je ne sais pas... Personne ne sait ce qu'ils cherchent réellement... Mais nous devons être plus intelligent, plus civilités qu'eux... Même si cela doit se traduire par la ratification du traité d'Artorias. »

Elle détacha enfin son regard du trafic aérien pour capter celui de son interlocuteur. Elle y parvint... Mais sans réussir toutefois à percevoir le fond de sa pensée. Rasaak était devenu maître en dissimulation lorsqu'il s'agissait de rester neutre. Elle repris :

« Je pense que le Chancelier Arnor devait penser tout cela lorsqu'il a conclu les termes du traité de paix. Face à la gueule d'un dangereux prédateur, mieux vaut sacrifier un bras pour gagner du temps, que d'y laisser la vie par excès de confiance. » Cherchait-elle à se convaincre elle-même ? « Nous allons vendre ces mondes... Sacrifier leurs populations... Bien sur ceux qui le désirent pourront migrer vers d'autres planètes. Il faudra organiser tous ces transferts... L'exemple d'Aargau nous a appris que ce genre de cohabitation était possible après tout... A ce prix, nous préserverons la paix, nous sauverons de nombreuses vies. » Une lueur de colère brilla subrepticement dans son regard. « Ne faites pas l'erreur de croire que je suis dupe ! Il suffit de regarder dans notre Histoire pour savoir que les Sith n'ont jamais fait preuve de clémence ou d’honnêteté ! Mais... Repensez aux conséquences des dernières guerres... La République avait presque sombré, l'Ordre Jedi avait été quasiment exterminé... S'il existe une chance, aussi infime soit-elle, que cette paix puisse perdurer, il faut la saisir, sans hésiter... Parce que nous sommes la République ! Si nous déclenchons cette guerre, alors nous ne vaudrons pas mieux qu'eux. Nous avons échoué sur Artorias... Il est temps d'en tirer les conséquences de préparer l'avenir à présent... » Sa voix mourut en un murmure inaudible.

« Je vois... » répondit seulement Rasaak. Une part de lui respectait ce point de vue, partagé également du Chancelier Arnor... Mais d'un autre... Ce trafic humain le rendait malade. Il se laissa aller au soupire cette fois. Le destin de la galaxie se trouvait plus que jamais entre les mains de tous ces Sénateurs. Ce soir aurait lieu le vote final. Le traité serait définitivement ratifié ou rejeté... Après ce qui venait de se passer sur Flydon Maxima, plus rien n'était sur. Surtout si Mlle Zatowi effectuait son compte-rendu avec autant d'émotion et de conviction... Certains ouvriraient peut-être les yeux : tous ces morts à cause d'un quiproquo, effectivement, il y avait de quoi réfléchir et se remettre en question. Cette situation n'avait pas aidé à crédibiliser les quelques dignitaires qui s'étaient empressé d'accuser les Sith de l'attentat pour justifier cette escalade de violence. Il fallait se rendre à l'évidence : après tant de tension, un vent d'apaisement planait au dessus de la Rotonde... Mais serait-ce suffisant ?



*****

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Cinq heures plus tard,

Une voix artificielle, vaguement féminine, annonça les résultats.



44% de OUI contre 38% de NON, pour 18% d'abstention


LE TRAITE DE PAIX, SUSNOMME TRAITE D'ARTORIAS, EST RATIFIE.

La République demande néanmoins un délai supplémentaire concernant la rétro-cession de Sy Myrth et de ses systèmes voisins, en raison de la guerre civile qui ravage actuellement ce secteur.

Spoiler:
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