Solal Kalel
Solal Kalel
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Assez ! Assez ! Solal remuait dans son sommeil en murmurant inlassablement ce mot. Dans ses rêves, il voyait son adversaire de ce matin le terrasser comme un fétu de paille avec son sabre-laser. A la différence prêt que le Mirialan avait pris en carrure, il s'était musclé et avait un regard fou. Complètement difforme, l'être bavait, ricanant grassement, sa lame blanche de Padawan s'était sertie d'un rouge violent, Solal essayait de l'atteindre mais ne parvenait plus à utiliser la Force, trop épuisé. Ne restait plus qu'à l'adolescent ses griffes, pourtant elles n'étaient guère utiles, projetées dans le vide contre l'individu qui avait une meilleure capacité de recul. S'armant de courage Solal feintait et sautait, s'agrippant à un des arbres morts jonchant le paysage horrifique qui les entourait. Malheureusement toutes ses tentatives étaient vaines, le Sith sortit une deuxième lame et l’abattis sans problème sur le crâne du Padawan. Poussant un long gémissement le félin tomba de son lit, s'empêtrant dans les couvertures, il se réveilla quelques secondes plus tard, juste au moment où le Mirialan reprenait une forme normale. Pour autant l'apparition n'était guère plus rassurante puisque dans un dernier murmure accompagnant la reprise de conscience de l'adolescent, devenu maître Jedi, l'objet de son cauchemar lui annonçait qu'il était viré. Solal encore mal réveillé demanda à mi-voix ce qu'il pourrait bien faire, lui qui avait toujours vécu chez les Jedis, lui qui avait tellement besoin d'eux pour ses séances de soins mais aussi en tant que famille... Il supplia encore un petit instant de lui donner une chance avant d'ouvrir complètement les yeux.

Comme pour prolonger son supplice, Solal ne parvenait pas à se défaire de sa couverture, il s'emmêlait un peu plus faute de mains. Comme dans son cauchemar, en réalité toute sa réalité ressemblait à ce mauvais rêve. Bien qu'il se soit adapté à la vie au Temple grâce à la Force ou des petites astuces, le félin se sentait de plus en plus en retard. Il faut dire que ses compagnons bipèdes prenant de l'âge n'étaient plus les bambins maladroits que leurs doigts encombraient. La majorité avaient une bonne taille, et dressés sur leurs pieds ou pattes, ils disposaient d'une agilité que Solal leur enviait. Malgré ses crocs devenus mortels et ses griffes acérées, le jeune Félacatian ne faisait pas le poids. Il savait qu'il ne devait pas se plaindre car une maître Jedi semblait s'intéresser à son cas, qui plus est, ses douleurs à l'échine commençaient enfin à refluer, au point que les médecins très pessimistes pensaient qu'un jour ses souffrances deviendraient minimes. Son corps s'était adapté, une "gangue" s'était formée autour du nerf coincé et la prison d'os, soit sa propre colonne vertébrale frottait moins. Bien sûr, il ne retrouverait sensément pas sa forme humanoïde mais c'était déjà ça. Pourtant "ça" ne lui suffisait pas, de temps à autre le Padawan rêvait aussi de ses parents et sa planète. La guerre éclatait, il conservait ses 14 ans, réactualisant le traumatisme vécu. Dans ses visions si les maudits chasseurs de fourrure gagnaient, c'était parce qu'il était incapable de défendre les siens avec ses pattes.

De mauvaise humeur, l'apprenti Jedi finit tout de même par se dégager des draps d'un coup de reins souple. Il avait au moins l'agilité féline pour lui. Agilité qui lui permit de se glisser dans la nuit sans bruit. Par chance sa chambre donnait directement sur le parc et Solal avait pu se glisser par la baie vitrée laissée entrouverte à cause du temps clément. La nuit était chaude en effet, des odeurs agréables remplirent le museau du petit félidé qui soupira rapidement d'aise. Au moins ici il était dans son élément, pas besoin de stupides phalanges pour être à la page. Mais étant donné l'ampleur de son mal être, le Padawan eût vite fait de s'ennuyer dans le parc, il voulait plus... Tester ses capacités, se prouver qu'il n'était pas nul en tout et surtout inutile.

Plongeant donc dans la forêt après avoir consciencieusement exploré les limites du champs protecteur qui séparait le parc de la jungle, l'apprenti se faufila entre le générateur et le bouclier, là où se trouvait un petit trou juste bon à laisser passer un petit félin curieux et un peu contorsionniste sur les bords. A l'orée de la forêt Solal se recroquevilla légèrement sur lui-même, son moignon de queue ramené contre ses flancs tendus. Il se sentait minuscule sous l'oeil de la jungle mais attiré aussi, irrémédiablement. Un papillon eut tôt fait de le déconcentrer, en effet, malgré son âge "avancé", le félin avait conservé son goût pour le jeu lequel était inscrit en lui pour l'aider à améliorer ses capacités naturelles. Poursuivant le papillon, le Félacatian exultait, il sentait la bête monter en lui, le prédateur refaisait surface. Toutes griffes dehors, le Jedi galopa un long moment derrière le papillon avant de bondir d'un rocher pour finir par arracher la parure de la bestiole. Encore surpris de cette vie minuscule qu'il avait ôté, Solal contempla le vide qu'avait laissé sa menue victime, bien trop modeste pour laisser un témoignage de son existence. Gêné, l'adolescent s'assit un moment pour essayer de méditer comme les maîtres lui avaient enseigné mais renonçant finalement, il s'enfonça dans les fourrés et tenta un nouvel exercice.

Patte posée sur une petite pierre, Solal essaya de refermer ses griffes dessus, de les plier comme une main, chose à peine possible évidemment. Il ploya ensuite pour maintenir le caillou entre sa patte et sa poitrine. Au bout du troisième exercice, perché sur trois appuis il y parvient et entreprit donc de jeter sa nouvelle "proie" sans utiliser la Force. Le jeune Félacatian essaya diverses techniques y compris avec sa gueule mais les résultats n'étaient pas fameux. Assis, un air pensif somme toute très humain fiché sur ses traits, Solal réfléchissait à comment accéder à plus de dextérité. Si ça n'était qu'une question d'entraînement ça ne le gênait pas, il était courageux et volontaire, dur à la tâche, mais encore lui faudrait-il une technique. Regardant sa patte, le félidé fit bouger ses doigts un à un, avec difficulté car le mouvement de l'un engendrait les autres. Il fut toutefois arrêté dans ses tentatives par un odeur. Prévenu par l'effluve avant même la Force, le Padawan se coucha presque dans l'herbe, au point de disparaître. Etendant son aura Solal entreprit d'essayer de détecter l'intrus. L'odeur était très "civilisée", trop pour croire à un animal ou alors une bête de compagnie qui s'était enfuie, certains Padawans avaient des petits compagnons du genre même s'ils étaient peu nombreux.

Le corps souple du Félacatian ondulait dans l'herbe, épousant le paysage malgré son pelage en partie immaculé qui se fondait mal avec la nuit. Ses pattes avaient bien dégrossies même si elle conservait une certaine épaisseur. La maladresse de l'enfance toutefois s'en allait, faisant place à la silhouette puissante mais agile du prédateur. Sa petite crinière aussi avait évoluée, décuplant ses atours lorsqu'en colère, il la gonflait. Sur ses flancs tendus parce qu'ils étaient pliés, les muscles qui les sillonnaient ne laissaient aucun doute sur la nature en grande partie sauvage de leur propriétaire. Bien que légèrement plus petit que ceux de sa race sous forme animale à cause d'un retard de croissance et surtout moins impressionnante dûe à l'absence de pics, il se dégageait tout de même quelque chose de Solal. A la fois gracieux et puissant en devenir, le "tigre" se parait d'un certain charisme qu'il s'ignorait. Et aujourd'hui plongé dans son élément, le concerné n'avait plus l'air d'une marionnette déposée au mauvais endroit, cette allure sauvage était en fait encore renforcée; Sans doute parce qu'à l'aube de ses 14 ans, concentré sur sa proie, il avançait précautionneusement, toute impatience ayant quitté son corps, l'instinct le rappelant à l'ordre. Le jeu était fini !

Toutefois l'humanité qui le caractérisait le rattrapa très bientôt lorsque ses yeux fluorescents dans la nuit remarquèrent la silhouette du Mirialan qu'il connaissait. Pas celui de ses cauchemars bien sûr, encore moins son adversaire de ce matin mais Oprhaïm que le félidé savait qui il était pour l'avoir salué dans les couloirs. Un garçon sympathique quoique bizarre. En effet, il semblait ne pas trop savoir s'il était mâle ou femelle celui-là, une tendance chez certains bipèdes. Solal ne comprenait pas trop comment il était possible d'être les deux à la fois quand on avait un attribut génétique un seul, mais d'après ce qu'une amie lesbienne lui avait dit, c'était parce que rester sous sa forme animale trop longtemps l'avait rendu "toqué". Soit, Solal n'avait rien contre cette bizarrerie, après tout lui aussi n'était pas mal dans le genre bestiole curieuse, et de toutes façons il ne comprenait rien à ces trucs d'Amour, entrant à peine dans l'âge qui se sentait concerné par ça. En tout cas question curiosité, sur le coup Orphaïm gagnait la coupe ! Sa disparition avait fait du bruit chez les Padawans. Certes le garçon n'était pas très connu mais quand même, ne plus voir ce babilleur de première en cours avait laissé un vide. Mort ? Non les maîtres n'avaient pas pour habitude de cacher ce genre de choses. Peut-être avait-il finalement changé de Mentor, lequel voyageait beaucoup. Ça arrivait aussi, certains apprentis ne revenaient quasiment jamais au Temple avec ces maîtres migrateurs, mais du coup retrouver l'oiseau vert tout près, dans la jungle d'Iziz et seul était plutôt surprenant. Se montrant à découvert pour éviter de faire peur à son camarade-il savait que son physique prêtait parfois à confusion, suffisamment ces derniers temps pour que la Force ne suffise pas à tranquilliser son interlocuteur.- Solal sauta lestement au milieu d'un genre de "champs" d'herbe courte.


-Orphaïm ? C'est moi Solal. Bah, qu'est-ce que tu fais là ? Moi je suis sorti du Temple me promener un peu... Mais toi ça fait un bail qu'on ne te vois plus !
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Les nuits où Ophraïm pouvait, et surtout souhaitait dormir étaient rares. Depuis qu'il avait quitté le temple, il n'avait cessé de profiter du monde nocturne d'Iziz. Même s'il y mettait encore la modération de celui qui était bien élevé, il avait à présent eu l'occasion de fréquenter des lieux que, padawan, il n'aurait même pas pu imaginer. Les bas-fonds de la ville, ses cantinas constituaient un environnement relativement dangereux lorsqu'on y était pas préparé. Heureusement, un sabre laser était un substitut convenable à de la préparation. En effet, les quelques fois où on avait voulu lui causer des ennuis, la lame de plasma bleu qu'il gardait scrupuleusement à portée de main, sous sa tunique, avait dissuadé efficacement. Il n'avait jamais eu qu'à l'allumer, puis à prendre un air à la fois stoïquement menaçant et patiemment solennel, caractéristique des jedi, pour faire reculer une poignée de voyous.

En réalité, il n'avait même jamais eu à se battre directement, ce qui le décevait assez, d'une certaine manière, ou plutôt le frustrait. Tristement, il songeait que s'il s'agissait seulement de faire de la dissuasion, n'importe qui avec une telle arme aurait aussi bien fait l'affaire que lui. Ses capacités de bretteur, pourtant tant travaillées, n'étaient pas aussi bien mises en valeur qu'il l'aurait voulu, et il commençait à croire qu'elles lui seraient tout-à-fait inutiles dans un milieu où tous les adversaires étaient aussi lâches. C'est que dans les premiers temps, il avait simplement décidé de se comporter en justicier errant et sans contrat, corrigeant uniquement les situations qu'il rencontrait, le tout sans intéressement.

Cependant, il lui fallait bien vivre, et sa fuite de l'ordre ne lui avait pas laissé beaucoup de ressources, ni à vrai dire beaucoup de contacts. Au-dessus de ses principes moraux, il y avait hélas la nécessité absolue de se nourrir et de payer une chambre pour dormir au sec. Une seule solution évidente s'était offerte à lui, la voie royale des mercenaires en recherche de travail, les cantinas. L'adolescent s'était fait connaître des gérants, et tous sans exception, malgré son jeune âge, avaient accepté son offre, la persuasion de Force qu'il savait mettre en pratique n'étant sans doute pas totalement étrangère à ce succès. Quoiqu'il en fut, le marché qu'il proposait était de toute façon parfaitement honnête, et les deux partis en sortaient toujours gagnants. Il reposait en un principe simple : contre une commission sur les missions que le chevalier auto-proclamé serait amené à remplir, les patrons se chargeaient de lui trouver des emplois à sa mesure.

À sa mesure, toutefois, la chose restait à voir... ceux qu'il avait réalisés jusqu'ici n'étaient pas d'une grande envergure. Il lui arrivait régulièrement de servir de videur dans un établissement du centre-ville, le genre de lieu où les jedi prennent rarement leurs quartiers. Il n'était pas aussi impressionnant qu'un colosse en noir, mais sa présence n'était en conséquence pas aussi oppressante, et tout aussi efficace en cas de bagarre. Il avait également défendu un marchand de matériel médical qui craignait pour son commerce suite à une manœuvre mercantile osée, et qui aurait pu provoquer la foudre de ses concurrents. La surveillance l'avait occupé une bonne semaine, pendant toute la durée des promotions, même si rien ne s'était passé, et qu'il s'était plutôt ennuyé. Enfin, il disposait encore un contrat sur le long terme pour emmener un jeune garçon de huit ans à l'école, et s'assurer qu'il ne se fasse pas racketter sur le chemin.

De manière générale, Ophraïm, poli, jeune et soigné, plaisait bien aux parents, qui y voyaient aisément, malgré sa qualité de mercenaire, un grand frère modèle et protecteur pour leur enfant. Ce fut peut-être à cause d'un tel avis, une recommandation de cette nature, que, cette nuit là, l'ex-padawan ne put pas dormir, quand bien même il le souhaitait. Il était une heure du matin lorsque, s'étant couché deux heures plus tôt, il fut réveillé par un appel sur son comlink. D'un ton endormi et qui ne faisait que singer la colère, il activa le communicateur avec un bâillement :

Bonsoir... Puis-je espérer qu'on ne me réveille à cette heure que pour une affaire de la plus haute importance ?
C'est Blanes.


La voix et le nom appartenaient à Swaje Blanes, un petit humain assez âgé et surtout maladroit, pour lequel le chevalier avait néanmoins de l'affection. Pourtant, les missions qu'il lui avait proposées jusqu'ici avaient toutes été à la limite du ridicule, et surtout affreusement mal payées. Pour cette raison, Ophraïm s'attendit à avoir été tiré de son sommeil pour une vétille. Impossible pour lui de se montrer agacé, cependant, car le seul fait qu'on fasse appel à lui, même pour des bricoles, gonflait agréablement son ego.

Nulle besoin de la Force pour ouvrir un bocal de compote d'adder, monsieur Blanes. Pourriez-vous me rappeler demain (ou acheter un droïde de cuisine) ?
Attend, attend, raccroche pas, ça va te plaire. C'est pas comme la dernière fois.
Celle avec cet ugnaught qui avait une clé à molette coincée dans le...
Ouais, ça n'a rien à voir avec celle-là.
…réacteur de son vaisseau personnel.
Écoute, c'est vraiment héroïque. Voilà, j'ai l'amie de la sœur qui a perdu son enfant. Il était avec un droïde baby-sitter, et puis, le droïde a du avoir une défaillance, il s'est enfui ; avec le gosse.


L'intérêt d'Ophraïm fut piqué au vif, et sa voix changea aussitôt de ton, devenant plus réactive. Pour sûr, c'était autre chose que tout ce qu'il avait eu à faire jusque là, surtout si la vie d'un enfant était en jeu. Il restait cependant sceptique et, tentant d'analyser la situation, posa une question supplémentaire :

Elle doit entretenir un sacré grief contre la police d'Iziz pour ne pas la contacter... ?
Écoute, c'est pas un droïde très légal. Elle l'a acheté à un type louche et visiblement, il est armé. Au moins un blaster dans le bras droit.
Entendu, une chasse au droïde douteux... C'est parfait ! C'est d'accord ! Je m'en charge incessamment !


Enthousiasmé, le bretteur se releva bien vite, et chassa la couverture pleine de poussière qui recouvrait encore son corps. Il scruta l'horizon par la petite fenêtre crasseuse de sa chambre, au dernier étage d'un immeuble. Les rares lumières encore allumées offraient à sa vue une ville endormie et grise, mais surtout immense, délimitée seulement par la silhouette lointaine du haut rempart de protection contre les dangers de la jungle. Commencer la recherche de rien, c'était à l'évidence chercher une aiguille dans une botte de foin.

Euh, détenez-vous une idée d'où le droïde a pu aller ?
Il possède une puce de géolocalisation...
Excellent ! Est-il possible de me transmettre ses coordonnées ?
Oui.
J'attends ça !


Avec une certaine précipitation, et sans prêter attention à la réponse étrangement lacunaire de son interlocuteur, l'adolescent enfila des vêtements chauds. Sa tenue était d'un bordeaux sombre mais seyant, qui l'emmitouflait efficacement, et il avait conservé le capuchon et la cape longue qui le faisaient encore ressembler à un jedi. Une poignée de secondes plus tard, un bip sur son communicateur l'alerta qu'il avait reçu les données souhaitées : des coordonnées qui évoluaient sur le petit écran, en temps réel. Si l'on s'y fiait, le droïde paraissait être en mouvement, et de plus...

La jungle ? Le droïde est dans la jungle ! Monsieur Blanes, confirmez-vous ? Le droïde est-il dans la jungle ?
Affirmatif garçon. Tu as accepté, n'est-ce pas ? Tu n'as qu'à prendre ma vieille motojet. Il ne faut pas traîner.


Ophraïm soupira main n'osa pas refuser. En plus du fait qu'il avait donné sa parole, le sort du nourrisson dépendait de lui, après tout, et il ne pouvait pas s'arrêter à cette simple difficulté supplémentaire, et ce même si les bêtes d'Ondéron étaient connues pour leur dangerosité. Sur un speederbike, heureusement, il savait que l'on pouvait échapper à la plupart avec une certaine facilité, si l'on était un bon pilote. Le pilotage, c'était bien quelque-chose dans lequel les jedi excellaient, de manière générale, et le mirialan n'était pas en reste. Il dévala les nombreux escaliers, encore mal réveillé, et ratant plusieurs marches sans perdre son équilibre. Arrivé en bas une minute trente plus tard, il était en pleine possession de ses moyens, et passablement excité.


♥       ♥


Le droïde avait pris une avance non-négligeable, et se déplaçait à une vitesse élevée, suivant une trajectoire presque parfaitement rectiligne. L'ex-padawan, lui, aux commandes d'une motojet d'un autre âge, n'avait qu'une allure réduite. Le pire, évidemment, étaient tous les arbres qui juchaient sa route, l'obligeant à bifurquer sans cesse, et rendant le pilotage extrêmement stressant. Une erreur et il pouvait se retrouver avec un speeder inutilisable, coincé à pieds au milieu de l'une des plus hostiles jungle de la galaxie. Une situation fâcheuse dont même un jedi expérimenté n'avait pas garanti de se tirer vivant. L'adolescent remarqua aussi assez rapidement qu'il écopait d'un autre handicap, qui rallongea considérablement la durée de la poursuite : la puce de géolocalisation était très peu précise, et plusieurs fois, alors qu'il pensait se trouver à l'endroit précis du droïde, celui-ci était en réalité à un kilomètre de là.

En outre, il ne pouvait pas la pourchasser indéfiniment, car selon toute vraisemblance, le carburant de sa motojet s'épuiserait bien plus vite que la batterie de la baby-sitter mécanique, sans compter qu'il devait prévoir un voyage de retour... Le seul véritable espoir qu'il possédait, réalisa Ophraïm, était que sa cible cesse de se déplacer au moins un moment, sans quoi sa capture serait hélas très aléatoire.

Après plusieurs heures de poursuite, le cas, heureusement, en vint à se présenter. Si l'on s'en tenait à ses coordonnées, maintenant statiques, le droïde était à présent parfaitement immobile, de façon inexplicable pour l'ex-padawan. Peut-être s’estimait-il suffisamment loin de la ville pour... pour quoi, d'ailleurs ? Cela restait un mystère. Entendre le son du speeder, toutefois, pensait l'adolescent, avait toutes les chances de le faire s'enfuir de nouveau, surtout s'il fuyait la civilisation comme il paraissait le faire. Suite à cette réflexion, il mit donc pied à terre, et, dégainant son arme de plasma, laissa son véhicule derrière lui. Attentif au moindre bruit suspect –surtout à ceux qui ressemblaient au cri d'attaque d'une bête féroce– Ophraïm progressa dans la jungle sur une bonne centaine de mètres, la lumière bleue de son sabre éclairant la dense végétation autour de lui.

Finalement, ses pas l'amenèrent à un espace plus découvert, une sorte de clairière, qui lui disait d'ailleurs vaguement quelque-chose, sans qu'il sache trop quoi. Tout lui paraissait à vrai dire un peu trop calme. C'est à cet endroit que son attention fut captée par un élément auquel il ne s'attendait certainement pas. L'adolescent releva la tête vers la silhouette féline qui s'approchait de lui, d'abord perplexe mais prudent, sachant que les prédateurs avaient parfois des approches particulièrement sournoises. Plissant les yeux, il distingua pourtant, dans la semi-obscurité, des traits familiers. De toute façon, il ne connaissait qu'un seul être avec cette morphologie capable de l'appeler par son nom...

Hey, Solal ! répondit-il avec une certaine affection. Heureuse rencontre ! Mais suis-je donc si près du temple ?

Rassuré quant à la nature de ce qu'il avait pris pour une menace potentiel, Ophraïm laissa tomber son bras armé le long de sa hanche, puis franchi les quelques pas qui le séparaient encore de son interlocuteur.

C'est plaisant de te revoir ! Toutefois, c'est moi qui devrais te demander ce que tu fais ici... les padawans sans maître ne sont pas tenus de sortir de l'enceinte du temple, surtout à cette heure ! Je me demande si je ne devrais pas prévenir maître Gordak... ce serait presque verbatim mon devoir de jedi en formation, tu comprends...

Le mirialan laissa planer une seconde de silence avant d'éclater de rire. Il était tout-de-même très content de croiser, fusse à l'improviste, un de ses anciens camarades. C'était peut-être la seule chose qu'il regrettait de son passé de padawan. Pendant toute son enfance, les résidents du temple, et surtout les autres apprentis avaient constitué sa seule famille, et il l'un des moindres défauts dont sa nouvelle vie souffrait était la solitude qu'il ressentait parfois. Solal était un peu plus jeune que lui, et en cela peut-être était-il également un peu plus impressionnable, aussi, c'est d'un ton assuré qu'il déclara :

Je plaisante ! Je suis en mission. C'est une traque importante que je mène depuis plusieurs heures, et dont dépend la vie d'un enfant.

Évidemment, il était inutile pour le moment de l'informer du fait que la mission ne relevait en rien de l'ordre jedi. Après tout, il n'avait rien dit de faux jusqu'ici, et Ophraïm ne comptait pas lui mentir directement, ne tolérant pas lui-même la plupart des mensonges. Sa quête était en revanche trop importante pour qu'il s’embarrasse de détails, comme par exemple sa désertion.

Je cherche en fait un droïde fou qui a mis la main sur un nourrisson. Il doit être dans le secteur, mais... je ne crois pas que tu sois en mesure de m'aider... Est-ce que je me trompe ?

L'adolescent ne connaissait pas exactement les facultés de Solal, ne l'ayant pas suffisamment fréquenté pour cela. Toutefois, il pensait que, peut-être, il avait pu hériter de certaines facultés d'odorat propre à sa race... race dont d'ailleurs, il ignorait jusqu'au nom, n'en ayant jamais rencontré un autre pareil. Les créatures quadrupèdes, et surtout dénuées d'appendice manipulateur, étaient rarement intelligentes, dans la galaxie, et son interlocuteur devait être une exception. De toute façon, sa demande n'était qu'une manière détournée de lui demander s'il voulait se joindre à lui. Même si le padawan ne pouvait rien de particulier pour lui, ils seraient toujours plus efficaces à deux.
Solal Kalel
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Solal se rapprocha un peu de son camarade qui venait de baisser son sabre-laser. Il détacha sa patte arrière d'un tapis de mousse soigneusement choisi pour lui permettre d'avancer sans bruit et inclina légèrement la tête vers le Mirialan. Ce dernier était évidemment plus grand que sa personne, perché sur ses deux pattes mais le félidé n'était pas du genre à se laisser impressionner par ce constat, surtout quand il savait que son interlocuteur était un bon camarade. Amis ? Il ne pouvait pas aller jusque là mais au moins Ophraïm avait toujours été agréable avec lui, de bonne compagnie et jamais moqueur à son égard. Son aîné ne lui parlait pas au ralenti comme quelques rares malotrus du Temple qui l'imitaient en bête stupide qui se serait égaré dans les couloirs de la structure millénaire des Jedi. De ce fait l'adolescent était bien mieux disposé envers Ophraïm malgré sa mauvaise humeur qui n'avait pas encore totalement déguerpie depuis son cauchemar. Un petit moment, le Félacatian admira le sabre-laser de son vis-à-vis, ses yeux azur remontant jusqu'à la main qui le tenait, une légère contracture dans sa patte avant lui rappela douloureusement que ce simple geste qui facilitait la vie en pleine jungle ne lui serait jamais accessible. En sécurité relative grâce à son arme, Ophraïm évoluait ici depuis quelques heures selon ses propos, à la recherche d'un enfant enlevé par un droïd fou. Solal tiqua un peu, drôle de situation, enfin elle le serait si la vie d'un gosse n'était pas en danger.

-Comme je te l'ai dis, je me promène. J'en avais vraiment besoin. La règle première des Jedis est de trouver la paix non ? Et bien là je me devais d'outrepasser celle de ne pas sortir pour retrouver mon harmonie intérieure !

Répéta patiemment le félin en laissant apparaître un de ces sourires qui l'humanisaient, énigmatique au possible. Ahaha lui aussi pouvait jouer les ombres mystérieuses à la recherche de quelque but mystérieux, même si concernant celle du garçon, il ne faudrait pas trop traîner étant donné les enjeux visiblement. Quoiqu'il en soit Solal ne craignait pas les paroles d'Orphaïm qui l'avait "menacé" avant de rire (sans doute pour décompresser un peu au milieu de ses recherches périlleuses d'enfant en perdition !)celui-ci n'était pas connu comme un "cafteur" et encore moins un suiveur de règles par excellence. Ça aurait été Dase Aciel le chevalier Glaçon, Léonard Tianesli ou Luke Kayan que Solal se serait bien plus inquiété pour son grade. Quoiqu'avec le dernier il aurait suffit de se faire passer pour quelqu'un d'autre. Bon il était mauvaise langue, l'apprenti de Saï Don était rêche et un peu ennuyeux mais ne causait jamais d'ennuis aux promeneurs solitaires à ce que l'on disait, se contentant d'un sermon bien casse-patte qu'il fallait supporter avant de filer au lit. Par contre avec Ylm' il-ne-savait-plus-quoi la Miraluka, il n'aurait pas donné cher de sa peau, surtout que cette race voyait à travers tout d'après ce que l'on disait. Pfft sa seule couverture aurait été grillé ! M'enfin, présentement il n'y avait que lui et Orphaïm de présents dans la clairière, une bonne chose donc

-Mais où est ton maître ? Il est aussi par ici à chercher ? Je ne l'ai pas croisé en tout cas !

Demanda le plus jeune sans une once de méfiance envers son aîné. Après tout pourquoi ce dernier lui mentirait ? Solal n'y aurait même pas songé, premièrement parce qu'il ne voyait aucune raison de quitter les Jedis. Certes le code était parfois un peu dur à respecter, surtout pour lui qui réclamait la liberté corps et âme, son instinct animal s'étant fortement développé après l'adoption définitive de cette forme par son A.D.N. Il avait vu remonter en lui des siècles voir des millénaires d'évolution, revenant à la source même de sa race qui n'avait normalement accès qu'à une petite parcelle de ce patrimoine, lorsqu'elle était en colère ou apeurée. Exactement tout ce qu'un Jedi ne devait pas être. Alors certes c'était difficile pour Solal de concilier études et vie sauvage mais il y parvenait, sachant qu'il devait tout à ses pairs qui l'avaient sauvé, en plus que faire si on ne devenait pas chevalier ? Surtout pour des êtres comme lui. C'était impossible. De plus Ophraïm parlait d'une mission certes bizarre mais probable, il ne fallait jamais faire confiance à ces droïds ! C'est pourquoi Solal s'était décidé à le croire sans même y penser, simplement interrogateur par devoir. Il lui fallait bien apprendre quelques petites choses s'il comptait aider son aîné, après tout il n'avait rien à faire en ce moment et surtout c'était son travail de Jedi. Tout excité à l'idée de proposer son aide à Ophraïm, de lui prouver qu'il se trompait, Solal quitta définitivement l'abri de la nuit pour se présenter au Mirialan. Son pelage blanc strié de timides rayures noires irrégulières bleuissait sous la lumière chiche du sabre et ironiquement, il ne faisait plus vraiment "chétif" aux côtés de ce garçon mince aux courbes ambigües. Sans oublier sa détermination aussi aidait probablement à lui donner un air plus adulte.

-Je sais pister, tu as quelque chose qui appartient à l'enfant sur toi ? Laisse tomber ton GPS si tu t'en sers pour te guider, ça ne vaut même pas un Gizka fumé par les soleils de Tatooine.


Bien sûr, encore une fois, c'était une capacité animale dont allait se servir Solal mais pour une fois cela ne le démoralisait pas. Son domaine de prédilection allait peut-être pouvoir aider quelqu'un. Excité à l'idée d'avoir sa première mission véritable, le jeune félidé prit un air aussi sérieux que concentré avant de s'assoir dignement en fac de son interlocuteur.
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Discuter avec une personne aussi proche de lui était pour Ophraïm un vrai plaisir. Cela faisait des semaines qu'il n'avait pas eu la moindre occasion de s'entretenir avec quelqu'un partageant le même enseignement que lui. Évidemment, lorsqu'on avait été éduqué au temple jedi, il était souvent difficile, même lorsqu'on était pas un élève particulièrement studieux, de trouver dans les bas-quartiers d'Iziz des individus aussi cultivés que soi. La plupart avaient une conversation à vrai dire limitée, et surtout, leurs références paraissaient parfois à l'adolescent terriblement lointaine des siennes. Il savait qu'il pourrait s'adapter à moyen terme cependant, même s'il ne deviendrait sans doute jamais un parfait loubard, ce qu'il ne souhaitait de toute façon pas le moins du monde. C'était seulement que de devoir à chaque fois expliquer à son interlocuteur, dès lors que l'on parlait un peu sérieusement, les grands concepts philosophiques familiers à n'importe quel novice, lui était parfois pénible.

Enfin, se servir du Code pour justifier une action qui n'avait rien à voir avec sa finalité réelle était un procédé courant chez les apprentis trublions, et le mirialan, lui-même habitué des jeux sémantiques, était loin d'y être étranger. Évidemment, l'habile détournement humoristique le fit sourire de plus belle. En outre, à ses yeux, cela mettait davantage encore les incohérences du texte fondateur. Il ne résista d'ailleurs pas à la tentation d'y ajouter son opinion, sur le ton très léger, quoiqu'un peu cynique, de la plaisanterie.

Si le code jedi se contentait d'appuyer sur la paix, alors il serait parfait, si tu veux mon avis. Mais nos maîtres estimés se sont sentis obligés d'ajouter qu'en plus de ça, il était nécessaire de matraquer nos émotions. Voilà comment on frustre des générations entières de padawans ! Merci respectables ancêtres. Merci vénérable Code !

Difficile de savoir pour qui ne le connaissait pas s'il était sérieux ou non, et lui-même ne comptait pas préciser plus sa pensée. Bien sûr, dans les faits, sérieux, il l'était bel et bien : ce n'était après pas pour rien qu'il avait quitté le temple. Son désaccord avec le Code portait moins sur sa finalité que sur les moyens mis en œuvre pour l'atteindre. Si sa vision personnelle de l'existence ne rendait pas incompatible le partage avec ceux suivant les préceptes traditionnels... le différent n'en était pas moins profond pour autant. Pour le chevalier auto-proclamé, point de paix si l'on ne laissait pas à ses émotions positives la liberté de s'exprimer pleinement, et de contrebalancer celles négatives – chose qui n'était pas, de son avis, plus difficile que de les enfouir sous des tonnes de self-contrôle, et surtout bien plus épanouissant.

Pour te parler avec franchise, j'ignore complètement ce que mon maître est en train de faire. Il n'est pas à mes côtés, voilà tout ce que je sais.

L'une des autres choses qui lui avaient fait quitter l'ordre était la relation plutôt conflictuelle qui unissaient le maître et l'élève. Maintenant, Ophraïm pouvait le reconnaître : il ne s'était jamais entendu correctement avec son mentor, même si indéniablement, celui-ci l'avait fait progresser. L'adolescent en gardait une certaine rancœur, une animosité naissait en lui lorsqu'on l'évoquait. Cela c'était peut-être légèrement remarqué, car sa voix avait momentanément gagné en sécheresse. Heureusement, réalisant la froideur de sa réponse, l'ex-padawan la radoucit sans tarder.

Mais toi alors ? J'ai estimé il y a une seconde que tu n'avais pas de maître, et tu ne m'as pas détrompé... Comment ça se passe pour toi ? Ne t'inquiète pas ! Ça viendra bien assez tôt, et tu regretteras tes années de folle liberté !

Le mirialan, malgré son ton joyeux, jeta un regard un peu triste à son camarade. Combien de temps cela prendrait-il à un chevalier pour lui retirer ce qui lui restait de naturel ? La plupart des apprentis étaient déjà largement endoctrinés dès leur plus petite enfance, mais le point culminant de cette oppression demeurait certainement, de l'avis d'Ophraïm, dans la relation d'exclusivité didactique qu'instaurait un maître avec son padawan. Peu nombreux étaient ceux qui conservaient, une fois devenus chevaliers, la moindre once de liberté d'esprit, songeait-il. Lui-même n'aurait pas misé cher sur son sort, s'il n'était entré en contact avec la littérature de sa planète d'origine.

La proposition de Solal de le guider chassa complètement la mélancolie de ses yeux, et raviva son enthousiasme.

Je crains d'avoir remarqué pour la géolocalisation. Je crois que je dispose de quelque-chose à te faire sentir, en revanche ! Si tu veux bien me suivre ! Nous allons à ma motojet.

Sans attendre, et ne laissant pas au félin l'occasion de beaucoup profiter de sa position assise, l'adolescent fit un demi-tour gracieux, et se précipita vers le véhicule, à une centaine de mètres.

La vieille carcasse du speederbike reflétait la lueur des quelques étoiles du ciel nocturne. C'était un engin qui paraissait dater du siècle dernier, et dont la conception, de toute évidence, remontait bien à cette date. Il y avait à parier que rien de la structure –d'un métal patiné par l'usage à certains endroits, et brut à quelques autres– des propulseurs jusqu'au guidon, en passant par les freins, n'était aux normes. Ce n'était pas une très belle machine. Mais enfin, le propriétaire de la cantina avait déjà été assez gentil de lui la prêter : sans ça, il n'aurait eu aucune chance de rattraper le droïde.

Ophraïm plaça toutefois une main presque fier sur le capot du véhicule. Les padawans, du moins tant que leur maître ne leur en fournissait pas (et ils leur en fournissaient rarement) n'avaient pas de motojet. C'était donc l'occasion de frimer un peu, en somme. L'adolescent pivota et ouvrit le petit coffre, à l'arrière. Une odeur de renfermé en émergeait. Il y saisit un petit objet mou, qu'il tendit à son camarade :

J'ai trouvé cet objet à, hé bien, vocation ludique... par terre en remontant sa trace. Je pense que le petit l'a perdu en route.

Il s'agissait d'une peluche à effigie d'un twi'lek vert dodu, la tête étant aussi volumineuse que le corps, les yeux exorbités et pas de bouche. Elle avait manifestement reçu beaucoup d'amour, comme le démontrait ses gros lekkus qui gardaient des traces pour avoir été sans doute longuement mâchouillés.
Solal Kalel
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[HJ: désolé pour les fautes clavier qwerty, je dois filer en plus. Je corrige ça ce soir.]

Solal suivit son camarade, observant la motojet avantageusement placée sous un rayon de lune. Comme lorsqu'il était plus jeune le félin se prit à observer la machine à sa façon. Désormais qu'il atteignait presque 14 printemps le Padawan ne devait sensément plus se comporter ainsi, mais avec Ophraïm sans savoir pourquoi il se sentit autorisé à découvrir l'objet à sa manière. Les poignées de main, les questions ça allait bien mais les informations restaient diluées. Elles n'étaient jamais aussi complètes que lorsque Solal travaillait seul à la réponse. Aussi, au lieu de demander à son camarade ce qu'était cette machine qu'il n'avait qu'entrevu de loin en ville, le jeune Jedi se dressa sur ses deux pattes arrières pour renifler silencieusement le guidon. Seul son museau frémissant légèrement laissait comprendre que le Padawan étudiait la chose sous un aspect olfactif, en apparence il semblait juste scotché un peu bêtement à son centre d'intérêt du moment. Ses pattes avant qui s'étaient affinées sur la longueur mais commençaient à prendre du volume dans le bout étaient délicatement posées sur le guidonm puis elles ripèrent sur la selle lorsque l'apprenti Jedi fit un tour consciencieux de l'engin comme pour l'évaluer à sa manière.

-Ton maître t'as donné cet ordre de mission et c'est tout ? Pfuittt disparu ?

Demanda le Padawan surpris en retombant gracieusement sur ses 4 appuis une fois son étude achevée. Surpris par les propos de son camarade, de plus incapable de détecter le vrai du faux dans ses paroles "amères" Solal avait désormais rendu toute son attention à Orphaïm. Les cas de tandem s'entendant mal étaient plutôt rares. Çà arrivait mais alors le couple rompait avant que s'installe la rancune et le Padawan se voyait attribuer un autre mentor. En plus généralement ce dernier prenait bien le temps de choisir son élève selon ses affinités et il demandait son avis à l'initié. Dur pour celui-ci de refuser une proposition mais c'était déjà arrivé, le maître s'en allait donc sans apprenti mais sans colère non plus. Au moins tous deux évitaient de se porter préjudice avec ce genre d'initiatives, et si le Padawan acceptait quand même à cause de l'incertitude, avec le temps le duo finissait par mieux fonctionner ou se casser. Tout ça pour dire que le cas rarissime d'Orphaïm était assez connu. Bien sûr personne ne savait ce qui se passait vraiment entre lui et son maître. Peut-être avaient-ils une relation houleuse tout en s'appréciant sans se le dire ou que les rumeurs avaient exagéré leurs difficultés mais à vrai dire en les croisant Solal n'avait jamais vraiment ressenti le lien entre eux. Quant au ton du Mirialan quand il évoquait son maître bizarrement absent d'ailleurs, il ne faisait que confirmer l'étrangeté de la situation.

-J'ai eu un maître mais il a disparu dans la nature, personne ne sait ce qu'il est advenu de lui. Dommage il était sympathique et un peu bizarre. Du coup tout le monde se retournait sur notre passage ! Mais je suppose que si avoir une bête de foire comme lui l'a amusé ou réconforté un temps, il s'est lassé ensuite car nous avions à peine débuté... A moins que je ne l'ai déçu.

Contaminé par l'amertume d'Orphaïm Solal s'était exprimé avec un brin de rancoeur dans la voix, d'ailleurs ses mots étaient plus acides qu'il ne l'aurait pensé. Visiblement cet abandon qu'il croyait avoir relativisé avait laissé plus de marques que prévu. Pour autant le jeune Jedi se rattrapa bien vite. Il y avait moult raisons plausibles qui expliquaient la disparition soudaine d'un chevalier... Celui qui était en cause n'étant pas toujours celui qu'on pensait à la base.

-Après il a aussi pu être déçu. Faut dire qu'un Jedi qui ne manie pas le Sabre-Laser c'est vraiment trop bizarre même pour des gens qui n'ont pas de préjugés. Je ne sers pas à grand chose... Et je prends beaucoup de retard à cause de ça. En fait je suppose que si les Jedis ne m'avaient pas sauvé étant jeune ou promis à ma mère de me veiller, j'aurais déjà été viré. Un peu normal si je n'apporte rien en même temps... Mais les Jedis sont bons, j'ai un traitement à suivre à base de méditation et ils continuent de m'aider.

Lança le Félacatian retrouvant sa reconnaissance pour les siens. Mais parler ne les aiderait pas à retrouver l'enfant... Un peu mal à l'aise avec cette discussion qui remettait en cause le système de l'Ordre malgré lui et malgré tout, Solal profita de la mission pour en revenir à leurs banthas. Il tiqua à nouveau en observant la motojet. S'il était sincèrement impressionné par la débrouillardise et l’aplomb du Mirialan, il ne l'était pas vraiment en ce qui concernait le vieil engin.

-Vocation ludique ? Ouais un jouet quoi... Et ton truc là ça fait un bruit d'enfer je suppose avec son moteur non ? J'crois qu'il va falloir oublier aussi...

Reprit-il d'un ton sûr. Quand on lui parlait de pister, Solal s'entourait d'une certaine aura de charisme qu'il ne possédait peut-être pas habituellement. Comme c'était son domaine il n'avait pas besoin de lutter contre sa nature première ou de se poser beaucoup de questions. Bien entendu il manquait encore d'expérience mais il pouvait se permettre de donner des conseils en la matière sans apparaitre comme un prétentieux ignorant. Enfin il l'espérait. Approchant son museau de la peluche, Solal raya le stéréotype de l'animal qui reniflait bruyamment et sans aucune tenue une odeur. Délicatement il explora l'effluve, reculant sa tête en de légers sursauts lorsque ses vibrisses se heurtaient contre le jouet. Sans mot dire le félin fit un demi-tour sur lui-même, trottinant jusqu'au chemin qu'il avait repéré.

-Ça ne va pas être facile si le robot porte l'enfant parce que l'odeur n'a pas imprégné le sol et le vent aura vite fait de la disperser mais pour l'instant ça se tient. Suis-moi sans faire de bruit...

Solal suivit nerveusement la piste, il avait un peu peur de se tromper. La pression était lourde, car la vie du môme dépendait de ses aptitudes naturelles. S'il se ratait là aussi, alors on ne pourrait plus rien faire pour lui.

-On doit prendre par l'est... Je détecte qu'ils sont passés par là il y a peu... Le droïd a une marche bipède, il vient d'être huilé mais boîte et l'enfant à perdu une chaussette... Non je rigole ça j'en sais rien c'est pour faire comme dans les Holofilms. Enfin pas la direction hein mais le reste...

Ricana Solal qui essayait de détendre un peu l'atmosphère. La piste était fraîche mais pas assez encore pour s'inquiéter du bruit. Solal jugeait que le robot avait dû passer il y avait environ 15 minutes plus tôt par ici mais 15 minutes d'avance lors d'une chasse c'était beaucoup. Quel espoir avaient-ils de retrouver l'enfant et surtout, vivant ? Ça non plus Solal ne pouvait le deviner à l'odeur sauf s'il était un cadavre depuis quelques heures déjà car il sentirait fort même 15 minutes après son passage. A cette idée le Félacatian frémit... Il se souvenait de cette effluve aussi prenant que terrible lorsque sa mère et lui après s'être cachés pendant la bataille étaient retournés chez eux... Incapables de se retransformer à cause du stress. Le cadavre datant d'une heure commençait déjà à refluer... Chassant l'idée de sa tête Solal se concentra sur le chemin, un constat le remis définitivement dans la mission et il tourna la tête vers le Mirialan.

-Dis je me trompe peut-être mais on n'est pas en train de revenir vers le Temple ?... Attends... Non c'est bon je suis quasiment sûr qu'ils sont passés par là. A 90 % et on n'a aucune autre piste à suivre. On continue ?

Proposa-t-il encore un peu perdu, ignorant ce qu'il devait penser quant à cette étrange situation.
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Patiemment, les bras croisés, Ophraïm attendit que son camarade ajuste ses sens sur la trace olfactive indiquée par la peluche, avant de ramasser cette dernière. L'adolescent était toujours impressionné par les capacités des autres espèces à percevoir des choses que lui-même était incapable de sentir. Il se disait à chaque fois qu'elles devaient avoir des visions de l'existence complètement différentes de la sienne, ou que du moins, elles devaient voir le monde sous un autre angle. Comment son environnement lui paraîtrait-il, si son odorat était aussi développé que celui de Solal ? Hostile, désagréable, ou au contraire suave ? Il pensa d'ailleurs que, dans sa précipitation, il n'avait pas pris la peine de se parfumer, comme il le faisait habituellement. Heureusement, tenta-t-il de se rassurer, il conservait une hygiène irréprochable, et, comme il ne faisait pas très chaud, sa course-poursuite ne l'avait pas beaucoup fait transpirer.

C'est juste. Ce n'est pas l'envie de te montrer ce qu'elle a sous le capot qui me fait défaut, mais ça ne serait pas malin, acquiesça-t-il, l'analyse rejoignant ses propres conclusions.

Même s'il avait paru écouter d'une oreille distraite et mit la distance d'usage entre lui et les propos que tenaient son interlocuteur, il en prenait bonne note. Le padawan paraissait entretenir quelques complexes quant à son absence de mains, remplacées par des pattes bien moins habiles pour manipuler des objets. Ophraïm, faute d'autre chose à songer, laissa ses pensées divaguer et son pas être guidé. Il avait laissé planer le mystère sur les instructions réelles données par son maître, se contentant de laisser la question de son interlocuteur résonner comme une affirmation. En réalité, il ne comptait pas orienter la discussion vers lui. Ce n'était, après tout, pas son genre (!) et surtout, cela aurait été un manque de tact évident.

Excité, un peu impatient, mais certainement pas tendu pour autant, il pouffa de bon cœur à l'extrapolation de Solal, tout en espérant qu'il savait quand même ce qu'il faisait. D'un naturel optimiste, il n'en douta pas vraiment.

Je n'ai même pas de visuel sur ce droïde, alors j'ignore combien de jambes il peut bien avoir. Ce dont je suis certain, c'est qu'il avance vite –il jeta un œil au comlink à son poignet, la coordonnée toujours fixe– mais qu'il est pour le moment encore immobile.

En revanche, même pour le psychologue amateur qu'était l'adolescent, ce n'était pas vraiment difficile de comprendre que le pisteur était stressé par sa tâche. Une chose était sûre, c'était que sauver une vie, c'était bien un acte héroïque, et c'était surtout cela qui comptait aux yeux d'Ophraïm. La pression qu'il éprouvait donc n'était pas exactement la même. De toute façon, il n'y aurait jamais eu personne d'autre que lui pour aller suivre une cible aussi profond dans la jungle, à cette heure, et pour une somme aussi dérisoire... somme dont ils n'avaient d'ailleurs même pas parlé... et qu'il doutait de voir venir un jour.

Le duo s'arrêta, et Solal essaya de résumer la situation. Acceptant une nouvelle fois sa vision des choses, l'ex-padawan l'incita à continuer à remonter la piste, et le suivit. Quelques pas encore, ils avancèrent sur plusieurs mètres. À voix plus basse, il reprit sur le fil de la discussion précédente :

Je suis sûr que ton maître s'en est allé pour autre chose. Même le mien ne m'a pas fait l'affront de abandonner ! Les jedi, ce sont des coriaces, on ne peut décemment pas leur reprocher ça. Ensuite, il est d'usage de dire que l'on dispose tous de forces et de faiblesses. Si tu ne sais pas manier le sabre, je ne serais sans doute jamais la même détente que toi, je ne te l'apprends pas ! En revanche, si nous partageons un trait, c'est bien la prestance ! Que peut-on demander de plus, lorsqu'on possède le charme ? Ça ne m'étonnerait d'ailleurs en rien que, quatre pattes ou pas, tu commences à plaire aux filles, voire même aux g...

Ophraïm aurait volontiers continuer sa discussion taquine, mais un grésillement caractéristique parvint à ses oreilles. Il se cambra, et remonta la garde de son sabre.

As-tu entendu ça ? chuchota-t-il en se précipitant dans la direction du bruit.

Véloce, il écarta quelques feuilles sur son passage, et piétina quelques autres plantes sans y prendre gare. Dans sa précipitation, il manqua de trébucher sur le cadavre de trois bomas, deux ayant le crâne noirci, l'autre ventre fumant d'un tir de blaster. Quelques débris restaient sur le sol.

Bigre, admit-il pour seul commentaire.

Il ne s'arrêta pas pour autant, et continuant sa course, dégageant la végétation, apparut devant lui le temple qu'il connaissait bien. Il y avait là une entrée, ou plutôt une sortie de secours : un portail secondaire qui n'était à vrai dire presque jamais utilisé, car les navettes en provenance de la ville arrivaient par l'autre côté, et les activités dans cette parcelle de la jungle étaient quasi-inexistantes.

Arriver aussi près du temple était une chose, qui n'avait sans doute plus beaucoup à voir avec le hasard... que ce portail soit ouvert en était une autre. Cela ne pouvait vouloir dire que deux choses. Soit quelqu'un avait désarmé de l'extérieur, soit le droïde connaissait les codes permettant l'entrée. Les yeux du mirialan distinguèrent d'ailleurs une silhouette sombre s’engouffrer à travers le bouclier localement désactivé. Son modèle de construction n'était clairement pas standard, et Ophraïm n'en avait jamais vu de pareil. Ce qui confirmer l'information selon laquelle il s'agissait d'un prototype non-homologué et pour tout dire, louche.

Le robot était grand, son dos arqué formant comme une voûte autour de ce qui paraissaient être des bras refermés... sur quelque-chose d'invisible dans l'obscurité. Le droïde ne se laissa de toute façon pas davantage observer. Sans même prêter attention aux deux padawans, il se précipita de sa démarche arachnide dans les jardins du temple. Au premier regard, il paraissait bipède, mais si on observait sa manière de se déplacer, on constatait qu'il avait en réalité trois pattes très rapprochées les unes des autres. Toutefois, quelque-chose n'allait pas. Il ne courrait plus aussi rapidement, et paraissait boiter, chercher à s'appuyer sur un membre absent, et devoir se rééquilibrer à chaque pas. L'adolescent crut comprendre qu'il devait avoir eu quatre appuis avant sa bataille avec les bomas.

Je pense qu'on peut le rattraper ! Tu es doué à la course ? s'écria Ophraïm, avant de s'élancer de plus belle.

C'était une sacrée aubaine d'intercepter le droïde avant qu'il se rende... où, d'ailleurs ? Encore fallait-il le savoir... et esquiver ses éventuels tirs de blaster.
Solal Kalel
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"S'il faut bien leur reconnaître quelque chose"... Malgré le fait que Solal soit concentré sur la mission, il ne pouvait que noter l'animosité apparente du garçon pour les Jedis. Toutefois, le Félacatian était bien incapable de savoir si c'était de la provocation pure ou si les paroles d'Orphaöm contenaient une trace de vérité. En faisant le rapprochement avec la relation qu'il avait avec son maître, connue de tous, la seconde option était tout à fait envisageable. A cette idée Solal s'ébroua, légèrement décontenancé. Prit entre deux feux, il ne savait pas vraiment comment réagir. Pour sa part le félin n'avait jamais eu à se plaindre des Jedis. Leur mode de vie était très austère bien que le Temple en lui-même soit magnifique et qu'ils ne manquent de rien. La nourriture était tout à fait correcte, les chambres agréables et les relations amicales ne manquaient pas. Pourtant il est vrai que Solal manquait parfois de liberté. Les horaires de cours fixes, l'entraînement poussé étaient parfois difficiles à supporter, sans oublier le couvre-feu qui dérangeait le plus le Padawan bien qu'il comprenne les maîtres aussi. Seulement sa nature sauvage peinait parfois à rester enfermée, surtout que son instinct savait parfaitement que la nuit était la plus grande des alliées. En grandissant Solal s'était éloigné de ses camarades-sans pour autant devenir asocial.- il avait bien remarqué les changements qui s'opéraient chez chacun d'entre eux. Tandis que les humains voyaient leur corps ainsi que leur voix se modifier, Solal devait en plus composer avec un instinct plus fort. L'appel de la chasse était plus présent, rôder la nuit était presque un besoin. Les odeurs, les bruits et les proies, tout cela l'interpelait.

Aussi, [HJ: juste ce que je reproche à mes élèves quoi... Mettre aussi en début de phrase... *meurt*] le jeune Jedi se sentait très partagé en cet instant même. Stressé à cause de la mission mais joyeux d'un autre côté. Enfin il était comblé, avec une cible à trouver, des odeurs à pourchasser. Entouré par la végétation Solal était dans son élément, et pour une fois il pouvait croire les paroles réconfortantes qu'on lui disait. Orphaïm venait d'affirmer que la détente du Félacatian était sûrement meilleure que la sienne, en tant normal, cela n'aurait pas consolé l'intéressé. Mais aujourd'hui c'était différent, il avait l'occasion de vérifier que c'était vrai, se sentant enfin en phase avec sa nature première. Oui ses pattes se mouvaient avec facilité sur la mousse, les ronces n'arrêtant même pas sa route. Oui c'était lui qui guidait et oui il pouvait être bon à la course. Tous ces constats rassénèrent un peu le félidé. Loin d'être arrogant pourtant, Solal expérimentait juste une reprise de confiance en soi, bien rare et précieux qui aurait tôt fait de s'échapper pour le faire descendre encore plus bas si le jeune Jedi ne se mettait effectivement pas à courir pour tenter de rattraper le droïd fauteur.

Moins doué que son camarade en ce qui concernait la technologie toutefois, Solal ne remarqua pas la boîterie de la "conserve". Chez une proie potentielle ou n'importe quel être vivant, le jeune Jedi l'aurait directement détecté mais pas chez leur ennemi présent. Décontenancé par l'étrange allure du robot, le félin eut comme un blocage instinctif, il se demandait comment réagir à vrai dire, car dépourvu de sentiments la chose ne réagissait pas logiquement. Logiquement comme devrait le faire une proie en effet, enfin une proie dangereuse car elle portait bien un enfant dans ses bras. Solal se baissa automatiquement dans les hautes herbes, il avait sans doute déjà été remarqué, surtout que les droïds avaient des capteurs mais c'était son instinct qui le lui dictait. Un coup de vent passa dans son pelage, ne le faisant guère réagir sinon un tic au niveau de l'oreille droite.

-Le Temple ! Ce truc se dirige directement dedans, mais c'est quoi ce délire ?

Toutefois c'était une chance, car ils pouvaient prévenir les aînés. Certes ils se feraient bien enguirlander-enfin surtout lui- parce qu'il était dehors, mais ce serait bien pire de faire courir encore plus de péril à la vie du gamin, non ? N'ayant rien d'autres à faire de mieux pour l'instant cependant, Solal se redressa, prêt à bondir.

-On devrait prévenir les maîtres... On l'accule si tu veux. Moi par la droite, toi la gauche, faut qu'il rentre dans le Temple. Après tu fonces chercher les autres et moi je veille. T'en dis quoi ?

En tant que Padawan plongé dans une mission bien sûr officielle Orphaïm serait certainement écouté. Il y avait toujours des Jedis de garde de nuit, peu nombreux mais bels et bien présents. Or si les Padawans-surtout les rebelles et le Mirialan n'appartenait sûrement pas au groupe de ceux qui sont sages- savaient souvent comment les éviter, son camarade saurait les trouver. Solal quant à lui savait instinctivement mener une chasse. Le droïde ne semblait pas armé mais il faudrait jouer serré pour l'amener contre un mur sans pour autant qu'il se sente trop menacé et se mette à attaquer l'enfant. Encore une fois le félin ignorait tout des réactions d'un être artificiel mais faute de mieux, il se calquait sur le modèle du vivant. Un problème demeurait pourtant, s'il avait passé les trois quarts de sa vie sous sa forme animale, Solal n'avait pas eu de mentor pour la chasse, il ne pouvait se fier qu'à son instinct or cela ne suffisait pas toujours. Par chance il avait déjà chassé de petits animaux, se retenant au dernier instant de les tuer en se souvenant de son appartenance à l'Ordre Jedi, et accessoirement, aux personnes civilisés.

[i]Bondissant comme un ressort, Solal se mit à courir en direction du robot mais il bifurqua sur la droite pour former un arc de cercle et ne pas arriver sur la proie de manière frontale. Ainsi il pouvait évaluer la situation et surtout confondre le droïd. Son but n'était pas de se saisir du robot, après tout Orphaïm serait sûrement d'accord avec lui, il valait mieux laisser ce boulot aux aînés, n'est-ce pas ? Son objectif final était d'améner la machine à se déplacer vers le Temple pour le faire entrer et pouvoir l'acculer dans un recoin. Ensuite, couché à la manière d'un chien de chasse, il attendrait en veillant les renforts.


Lancé en pleine course, Solal profita d'un court répis -une ligne droite- pour se tourner vers le Mirialan. Ses ancêtres chassant en meute, le félidé profitait de cette capacité à mesurer la réaction d'un éventuel partenaire. Il cherchait ainsi à anticiper les gestes d'Orphaïm. Ce dernier serait-il d'accord avec lui ? Solal sentait bouillir l'impatience en lui, oh il avait vraiment envie de se saisir du robot par la feraille du cou et le secouer jusqu'à ce que débranchement s'ensuire. Pourtant son instinct lui criait d'être patient, s'ils voulaient sauvegarder l'enfant, les deux Padawans devaient penser au pire, soit que le droïd serait apte à lui faire du mal. Solal était encore trop fougueux pour bien gérer une chasse, sans compter que ses instincts étaient enfouis bien profondément, émoussés par le temps, réveillés uniquement grâce aux années passées sous forme animale -involontaire-... Conscient de cela, l'intéressé frémissait, il s'arrêta à contre coeur pour plonger dans l'herbe et tenter une approche plus discrète. Cela le rebutait, il voulait attaquer, sentir l'excitation de la victoire après une poursuite, sentir le sang de sa proie couler dans sa gorge. Pour lui tout à coup le robot était devenu être de chair qu'il pourrait dévorer une fois attrapé. Plongé dans un semi état où sa conscience et son esprit de chasseur se mélangeaient, Solal se força à l'attente. S'il allait trop vite en besogne, il ne mangerait pas ce soir lui criait l'animal...
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Poursuivit par les deux padawans, le droïde continuait à galoper avec persévérance. Son membre mutilé le pénalisait, et bien qu'il fut sans doute infatigable, il commençait à perdre du terrain. En revanche, ses trajectoires étaient parfaites : il se déplaçait dans le parc sans jamais que sa route ne rencontre de cul de sac ou de muret susceptible de le ralentir. Qu'il puisse anticiper tout cela sans connaissances préalables de la géographie du temple aurait étonné Ophraïm s'il n'avait pas été aussi occupé à lui courir après.

La course, en réalité, ne lui prenait qu'une partie de son attention. En plus de devoir surveiller la direction où les jambes du baby-sitter mécanique l'emmenaient, il s'efforçait également de garder un œil sur ses bras. Le carnage dont il avait été à l'origine avec les bomas démontrait une dangerosité certaine. Sa conception, mystérieuse au demeurant, était sans doute d'assez bonne qualité. Même si la machine ne s'en était pas sortie indemne, la plupart des droïdes garde du corps d'entrée de gamme ne se seraient pas mieux tirés d'un affrontement avec trois de ces prédateurs trapus.

Le mirilian se savait assez peu doué pour intercepter les tirs de blaster. Il manquait de pratique, surtout, et son maître, entretenant tout aussi peu d'intérêt que lui pour ce type de défense, n'avait pas particulièrement insisté. Ce n'était cependant pas pour lui qu'il s'en faisait le plus, mais pour son compagnon à quatre pattes. Si lui avait des chances qu'il pensait raisonnables, en restant attentif, de renvoyer le coup, Solal n'avait que la vélocité de son déplacement pour se prémunir d'un éventuel feu. À mesure que la distance entre eux et le robot diminuait, le temps de réaction dont ils disposaient diminuait et la probabilité qu'une salve se montre mortelle augmentait.

En temps normal, Ophraïm ne pouvait pas être qualifié de prudent, bien au contraire. Toutefois, il se sentait dans une certaine mesure responsable de la santé du félacatian (peut-être plus, paradoxalement, que de celle du bébé qu'il était venu sauver). La façon dont son compagnon menait la poursuite ressemblait à une chasse, et l'adolescent en vint à se demander s'il se rendait bien compte des risques qu'ils prenaient tous deux. Il s'en voulait presque de songer d'une façon aussi circonspecte à la situation... ce n'était pas dans son tempérament habituel. Qu'on se montre plus audacieux encore que lui, il n'en était pas coutumier ! Néanmoins, il en vint à supposer qu'il devrait être précautionneux pour deux, s'il ne voulait pas se retrouver avec un cadavre sur les bras – et sur la conscience –.

Puis il remonta dans sa mémoire et constata stupéfait qu'il n'avait jamais prévenu le félin que leur cible était armée. Pour peu qu'il n'ait pas pris garde à la façon dont les bomas, dans l'obscurité, avaient été abattus, cela expliquait une part des choses...

Ah, au fait ! Il faut que tu saches qu'il a un blaster dans le bras ! fit-il, sur un ton qui se voulait peu concerné.

En vérité, si le baby-sitter avait ouvert le feu, Ophraïm se serait senti coupable. Tout ce qui arriverait à Solal serait sa faute... passé l'aspect moral des choses, il pouvait aussi envisager cela sous un angle plus pragmatique : si un padawan venait à mourir en sa compagnie, surtout en plein milieu du temple, l'ordre jedi aurait de bonnes raisons de vouloir le retrouver pour lui demander des comptes. Que son ancien maître, ou n'importe quel autre obtus en bure se mette à le chercher dans Iziz, c'était bien la dernière chose qu'il voulait. D'ailleurs, ses priorités étaient les mêmes dans la situation présente.

C'est inutile de prévenir les maîtres ! Tu les connais, ils vont faire des histoires. Et cette histoire là, c'est juste toi et moi, Solal ! Toi, moi, et un droïde détraqué ! Hors de question de le laisser s'en tirer !

Son interjection changea le comportement du fuyard, qui se retourna soudainement vers ses poursuivants. Le robot voûté pivota d'abord vers le mirilian : celui-ci put clairement voir que la lumière rouge à l'intérieur du canon de deux blasters en charge brillaient à chacun de ses bras inférieurs (il en avait quatre, mais les deux du dessus tenaient l'enfant). Deux coups en même temps, c'était sensiblement plus difficile à parer qu'un seul pensa avec un peu d'appréhension le padawan. Le baby-sitter se mit en position de visée... et renonça à tirer dès lors qu'Ophraïm plaça son sabre devant lui.

Le droïde s'arrêta un instant, comme hésitant, et effectua une rotation pour se trouver en face de Solal. Il avait heureusement perdu du temps dans la manœuvre : suffisamment pour que le jeune jedi gris, ne se sentant plus menacé, arrive à son niveau. Il bondit sur le tas de métal.

Haut les cœurs !

S'il n'y avait pas eu la menace de toucher l'enfant, il serait sans doute parvenu à trancher le robot dans tous les sens possibles. Ici, sa marge de manœuvre était largement réduite, et même lui devait faire particulièrement attention à ne pas que le nourrisson soit trop secoué, ou – cela allait sans dire – qu'il écope d'un coup de sabre. Considérant cela, il se concentra sur la partie latérale de son adversaire, où son arme, même en cas de maladresse, ne risquait pas de ricocher jusqu'au poupon.

Sa lame décrivit une trajectoire diagonale précise, de bas en haut. Elle rencontra la carapace du droïde, qu'elle entailla sans s'arrêter plus d'une fraction de seconde. Un lourd morceau de métal tomba au sol : le robot venait de perdre son bras armé droit. Ophraïm, profitant de son élan, tenta dans le même intervalle de temps de percuter du pied la dernière jambe avant du baby-sitter, déjà peu stable sur trois.

Il sous-estimait néanmoins certainement le garde-du-corps mécanique, car celui-ci ne broncha pas, et ne chuta pas davantage. Le droïde se défendit aussitôt, et sa patte se souleva pour aller frapper avec une vitesse surprenante le ventre du padawan. Le souffle coupé, celui-ci fut repoussé violemment et bascula en arrière.
Solal Kalel
Solal Kalel
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Le blaster, une chose indéfinissable pour Solal qui n'était décidément pas calé question technologie. Heureusement, Orphaïm lui avait lancé cette vérité, et le félin eut un petit sursaut pour éviter un éventuel tir. Ce fut néanmoins sur le Mirialian que la chose mécanique se tourna. Solal voulu lui crier de faire attention mais ses mots restèrent coincés dans sa gorge sans compter que son compagnon avait déjà réagi, sortant son sabre-laser. Le droïd était, quant à lui, de plus en plus étrange, puisque le fait de remarquer l'épée de lumière sembla le convaincre de ne pas utiliser son blaster. Un ennemi qui ne tentait même pas de défendre, qui avait vu ça ? Personne, et ce ne serait visiblement pas aujourd'hui qu'Orphaïm et Solal assisteraient à ce type de scène puisque loin de se rendre malgré son geste étrange pour un rebelle, la bestiole attaqua l'adolescent.

Alors que Solal allait répliquer que non, ça n'était pas "juste" un problème d'histoires mais que la survie d'un enfant était en jeu, la patte du droïd s'abbattit sur le garçon, réplique de son précédent coup de sabre sur le bras armé de l'adversaire. Cette fois le jeune félin n'hésita plus, il n'avait pas le temps d'aller prévenir les chevaliers, d'accord ou non avec la manière de procéder de son comparse.

-Orphaïm ça va ?!

Par réflexe Solal pivota sur ses pattes arrières pour s'élancer vers le "blessé", mais il stoppa à la moitié de son bond, mû par un autre réflexe contradictoire, celui du Jedi. L'enfant était toujours prisonnier du droïd fou, c'était lui la priorité. Grognant de dépit le félin sauta en l'air, pour faire dresser sa patte à l'ennemi avant de feinter en retombant, espérant faire un croche-patte au concerné. En un instant, le pré-adolescent sentit son sang faire un tour rapide dans tout son corps, un seul avant qu'il ne se fige dans l'attente du résultat. S'étant jeté juste au-devant du danger, il tendit pattes et gueule pour rattraper le bambin. Si sa constitution le lui permettait sans doute serait-il noyé de transpiration tant le stress était important. Heureusement l'enfant qui pleurait désormais n'avait rien eu mis à part une grosse frayeur. le félin s'éloigna aussitôt de la scène pour s'allonger dans un recoin, le petit sur ses pattes, il grognait, les poils hérissés par réflexe pour essayer de faire fuir le robot qui semblait souhaiter se battre.

-Orphaïm, j'ai l'enfant mais je suis bloqué.

Acculé contre le mur, le Félacatian projeta un coup de griffes en avant pour faire reculer la machine, il ne pouvait plus rien faire, n'osant même pas utiliser la télékinésie de peur de porter préjudice à l'enfant. Bel et bien bloqué avec cette petite chose braillante et fragile entre ses pattes, Solal était dans de beaux draps. Orphaïm avait intérêt à se remettre plutôt vite de son coup au ventre s'ils voulaient que le gamin survive, histoire de ne pas avoir son décès sur la conscience le reste de leurs jours. Encore une fois à ce propos, le Padawan aurait bien appelé un maître-si ces derniers n'étaient pas prévenus avant par les pleurs de l'enfant qui commençait à se calmer par miracle ou par fatigue d'ailleurs.- mais il était coincé, incapable du moindre mouvement.
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Deux heures par nuit : c'était le temps moyen de sommeil pour un lepi, ce qui représentait une durée particulièrement courte pour la majorité des espèces de la galaxie. De plus, il était bien rare qu'elle soit accomplie en un seule fois, le repos étant le plus souvent découpé en de nombreuses siestes de quelques minutes seulement, disséminées tout au long de la journée. En conséquence, pour un observateur extérieur non-averti, il était facile de croire que les lepi ne dormaient pas. Pour Xibo, c'était assurément très bien, car cela lui permettait de travailler davantage. Il n'aurait pas imaginé passer un tiers, voire plus, de sa vie inactif sur un matelas. En réalité, ses implants stimulaient tant son cerveau qu'il dormait peut-être encore moins que les standards de son espèce.

-Ne bouge pas, je modifie juste cette... chose qui te permet d'aller plus vite. Tiens, d'ailleurs, ça n'a pas de nom.

Ce n'était donc pas étonnant que le jedi soit encore debout à cette heure, et très affairé à réparer les réacteurs archaïques et expérimentaux d'U-SN BOT en vue de la prochaine course de droïdes. L'événement fâcheux qui avait vu le petit bolide tenter s'échapper du temple en répandant derrière lui une purée de pois toxique l'avait déjà empêché de remporter l'édition précédente. Il était hors de question qu'il échoue, cette année... car s'il participait, il devait être certain de gagner. Son carburant révolutionnaire quoique nocif, il l'avait gardé bien sûr, il n'y avait pas de raison qu'U-SN se fasse de nouveau la malle, et qu'il empoisonne de pauvres padawans, pensait-il. Xibo était certain d'avoir un parfait contrôle sur toutes ses créations. Enfin, la plupart du temps.

La nuit, c'était aussi l'un des rares moment où il pouvait consommer toutes les épices qu'il voulait tout en étant certain de ne pas se faire prendre. Il ne s'agissait que de dopes très saines, bien sûr, dont le seul usage était de décupler sa créativité... les effets secondaires potentiels étaient d'ailleurs peu nombreux : euphorie, paranoïa, impulsivité, perte de mémoire de court terme, perte d'équilibre, vomissements, hyperthermie, épilepsie, anesthésie des dents, hallucinations auditives et visuelles, constipation, spasmes, dilatation des pupilles, perte de conscience, saignement du nez, sécheresse des muqueuses, mort, crampes – est-ce déjà indiqué « mort ? » –... Mais Xibo était heureusement très loin d'éprouver tous ces symptômes.

-Tout bien réfléchit, c'est sûrement parce que j'ai inventé cette pièce hier... était-ce aujourd'hui ?

En vérité, il avait beaucoup de droïdes à gérer... plus peut-être que même son cerveau génial ne pouvait en appréhender avec exactitude. De fait, il oubliait parfois des modèles avec des programmations incomplètes dans certaines salles, et il arrivait, à titre vraiment très exceptionnel, que cela provoque des dégâts. Mais depuis l'année dernière, le jedi avait pris les choses en main, et pour être certain de ne pas négliger le moindre de ses protégés, il les avait tous liés à un tableau numérique qui trônait fièrement dans son bureau. Chacun possédait une puce qui décrivait sa position, affichant une petite diode verte s'il pouvait être localisé.

Il y avait une dizaine de diodes rouges : ce n'était pas si mal, et largement sous le seuil d'alerte. La plupart des modèles disparus n'étaient pas dangereux, à l'exception d'un d'entre-eux, peut-être. Xibo était beaucoup trop occupé pour s'inquiéter des détails, c'était là l'avantage d'être toujours en train de faire quelque-chose. Il ne l'avait pas revu depuis longtemps, et même s'il ne savait pas exactement où il était, le plus probable était qu'il était tombé en panne dans un lieu où il n'avait pas l'habitude d'aller, ou qu'on lui avait volé, possiblement les deux. Il ne pensait pas le revoir un jour ce droïde presque oublié, d'où sa surprise lorsqu'il vit la diode virer au vert. Le jedi cligna des yeux.

-On dirait que je délire pas, elle est vraiment verte. D'accord... où tu peux être ? OH NON TOI.

Xibo se retourna vers le petit U-SN BOT qui venait d'émettre un bip sonore. D'un geste vif, mais une expression de regret sur le visage, il désactiva le droïde. Celui-ci s'éteignit avec ce qui ressemblait à un soupire. Le jedi s'adressa à la carcasse inanimée d'un ton docte :

-J'ai bien vu ton regard, bonhomme. Tu ne me la fera pas deux fois. J'ai d'autres droïdes à fouetter, allez.

En tenue de mécanicien, sortit de sa chambre-atelier pour se précipiter dans les couloirs du temple. Ses pattes puissantes lui permettait des courses rapides, toutefois, il perdit plusieurs fois l'équilibre et ne se rattrapa que grâce à ses réflexes aiguisés par la Force. Il n'avait même pas son sabre en main, et cela ne lui serait même pas venu à l'esprit. Il n'avait – presque – jamais eu besoin d'user de méthodes violentes envers ses machines. Il les considérait comme bien trop délicates pour cela.

Peu de temps après, il se trouva à l'endroit que lui indiquait la balise de localisation du droïde. C'est une silhouette sombre, penchée sur quelque-chose, qu'il vit en premier lieu, éclairée par la lueur bleue d'un sabre laser. Un sabre laser qui, amorçant un mouvement de balancier, s'apprêtait à trancher en deux son protégé.

-Hé ! Arrêtez ça ! cria-t-il.

L'arme stoppa nette sa trajectoire, et son détenteur se tourna alors vers lui. C'était un mirilian qu'il se souvenait avoir déjà vu quelque-part... peut-être. Les padawans se ressemblaient tous. En plissant les yeux, le lepi distingua une autre ombre, non-humanoïde cette fois, qui blottissait contre lui un petit être gémissant. Les oreilles sensibles du jedi n'appréciaient pas tellement le bruit qu'il émettait, mais il avait d'autres préoccupations dans l'immédiat.

-Joséphine, c'est toi ? Viens me voir !

Il s'approcha du droïde avec un air inquiet, qui cessa toute activité, se désintéressant de Solal pour se conformer à son ordre. Sitôt qu'ils se furent rejoint, Xibo remarqua vite qu'il manquait deux membres à sa création : son visage afficha alors une expression d'horreur.

-Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, ma pauvre Joséphine ?

Le jedi effleura délicatement de ses doigts la partie tranchée par le faisceau d'un sabre et qui avait supporté peu de temps avant encore un bras mécanique. Ses sourcils se froncèrent encore plus lorsqu'il remarqua la manière sauvage dont avait été arrachée l'une des jambes. S'agenouillant, il sortit d'une des poches de son bleu de travail une petite rustine, et s'en servit pour colmater avec précaution ce qui semblait être une fuite d'huile.

-Qu'avez-vous fait à Joséphine, padawans ? fit-il, sans se détourner de son travail.

Passé la surprise, son ton n'était pas même en colère... plutôt étrangement absent. Joséphine, lui, paraissait être devenu totalement docile, et n'esquissait plus le moindre mouvement.
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