Nous avions fini par quitter Ruusan. Dix longues heures de voyage pour rejoindre Ondéron. Dix longues d’heures que j’avais mises à profit pour me reposer. Ou tout du moins essayer. J’avais été plusieurs fois réveillés par de très mauvais souvenirs, du genre plus que déplaisant. Je revoyais encore Shaar-lâ entailler la chair des enfants, ou bien me planter ces lames dans mon corps. Bizarrement, tout était bien plus net maintenant, dans mes rêves. C’était étrange… Et au bout de deux réveils brutaux, j’avais décidé de rester éveillé. J’avais besoin de méditer, et c’est ce que je fis durant presque toute la durée restante du voyage. J’avais œuvré pour retrouver une certaine sérénité, et surtout rattraper un certain retard, long de plusieurs mois.

Et finalement, lorsque le vaisseau émergea de l’hyperespace, j’étais déjà campé devant le hublot, à regarder la planète, et Dxun sa lune, grandir au fur et à mesure que le vaisseau approchait.
La rentrée dans l’atmosphère fut douce, et je me retrouvais bientôt à contempler Iziz, puis la jungle, et finalement ma maison, le Temple. Enfin chez soi, comme dirait certain.

Une fois posé, j’avais l’impression de revivre mon retour de Bandomeer. Ce jour-là, j’avais atterri à Iziz, et Léonard était déjà là, lui aussi. Ce fut d’ailleurs notre première rencontre. Mais cette fois-ci, nous arrivâmes à bon port sans accroc. Il n’y eut pas d’accident. Pas d’amortisseur perdu, pas de crash, et pas de vertèbres endommagés. Nous nous posâmes sur une plateforme secondaire, loin de celles habituelles. Si bien que lorsque je mis le pied dehors, il n’y eu pas de foule. Seulement un simple comité d’accueil. Pourtant, j’étais de nouveau plus serein. J’étais enfin dans un lieu que je connaissais. Restant aux côtés de Léonard, on s’était mis d’accord pour que je rejoigne l’infirmerie, et cela discrètement. J’avais tout simplement voulu éviter la foule.

- Ah, un revenant. Et comme d’habitude, on est toujours les premiers à l’accueillir. Bienvenue chez vous Padawan Draayi. Suivez-moi. fit le Guérisseur en Chef, me désignant la salle adjacente du bras.

Je l’avais donc suivi, jusqu’à un lit, pour l’auscultation, et je le laissais faire, me pliant à sa volonté. Physiquement, j’étais plutôt en bon état, si ce n’est un début de malnutrition. Léonard avait soigna majorité de mes blessures, mais n’avait pas vraiment pu faire grand-chose pour l’importante marque de sabre laser qui courrait du haut de mon omoplate droite et qui descendait jusqu’au niveau du sternum. Une longue brulure, quelque peu profonde, mais qui heureusement ne pouvait s’infecter. Le véritable problème résultait dans mon esprit. Le poison que m’avait injecté Shaar-lâ était toujours présent, malgré le fait que j’en avais cantonné les effets dans une sorte de zone de quarantaine. Et seule l’apaisement de l’obscur de Léonard m’avait permis de ne pas avoir à lutter contre. Mais cela n’avait pas suffi à le dissiper.

Zora semblait donc avoir raison. Car le guérisseur lui-même souffla à un de ses collègues qu’ils ne pouvaient pour le moment rien y faire. Personnellement, j’avais hâte de sortir d’ici. Je n’avais jamais aimé rester allongé à me faire dorloter. Et encore moins lorsque je pensais cela inutile. Pourtant, ce ne fut pas l’avis des guérisseurs.

- Vous avez besoin de vous ressourcer, Padawan. On va vous garder ici quelque jours, le temps que vous repreniez des forces, et que l’on vous juge apte à reprendre votre formation sans danger.

J’avais acquiescé. Ils étaient les mieux placés pour savoir quoi faire après tout. Du coup, j’en avais enfin profité pour me reposer. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. J’étais toujours balayé par ces maudits cauchemars. Aussi, je passais le clair de ma journée à méditer. Puis manger. Ensuite je méditais à nouveau, puis je mangeais encore avant d’aller me coucher. Et cela plusieurs fois.
On m’avait dit une semaine. Une semaine pour me rétablir. Et chaque jour je racontais un peu plus mon récit aux guérisseurs. Le même récit que j’avais déjà raconté à Léonard. Et visiblement, plus j’en parlais, mieux je me sentais. Mais je ne voulais pas le dire à trop de monde non plus. Je ne voulais pas refiler mon fardeau à des personnes qui ne seraient pas capable de le tenir, ou qui seraient trop empathiques.

Le soir, je dormais plus paisiblement. Et bizarrement, j’avais la vague impression de ne pas être seul. Je me sentais, accompagné. Mais je n’y faisais pas attention. Les guérisseurs avaient l’habitude de rester aux côtés de leurs patients, et puis Léonard était déjà venu, deux fois.
Pourtant ce soir-là, c’était différent. Enfin, pas au début. Je ne pensais à rien, dormant guère profondément, m’étant endormi assez tard. J’avais encore cette impression, celle d’avoir quelqu’un à proximité, qui semblait me border. Comme les autres soirs, j’avais ce bruissement, ce sentiment. Et cette fois-ci, je me réveillais, lentement, ouvrant les yeux pour contempler le plafond.
La voix devenait alors plus nette. Plus humaine. J’attendais un instant, déchiffrant rapidement qu’il me racontait une histoire. Puis je finissais par me redresser, assis, sur le lit. Je regardais ladite personne qui me bordait, m’attendant à y trouver Léonard. Ou bien un guérisseur puisque tout bien réfléchit, ce n’était pas du genre du premier. Quel choc eu-je donc en constatant que ce n’était aps le second non plus. Mais plutôt…

- Heu… Luke ? fis-je tout d’abord, hésitant, et aussi quelque peu surpris qu’il ne m’ait pas remarqué me réveiller. « C’est bien ça ? Qu’est-ce que.. Qu-est-ce que tu fais ici ? Il est tard.

Mon regard quitta immédiatement Luke pour venir se porter sur le livre qui lui glissait des mains. Et avant que ce dernier ne touche le sol, j’avis instinctivement fait usage de la Force pour stopper sa chute. Il faut dire que je ne comprenais pas la réaction de Luke. Il semblait gêné, alors que je ne voyais rien de particulier à sa présence, ici. En fait, en y repensant, on aurait dit qu’il avait peur de ma réaction. Je retins un léger rire, devant une telle attitude, attirant le livre en question jusqu’à mes mains. Je respirais calmement, déglutissant.

- Ne t’en fais pas, ce n’est rien, tu…

Et il recommençait. Je laissais échapper une légère grimace. Que pouvais-je faire sinon l’écouter se justifier ? Je soupirais légèrement avant d’acquiescer. Il faut dire que je ne connaissais pas vraiment Luke, à part le fait qu’il était le Padawan de Maitre Don et qu’il était aveugle. Ce qui expliquait pourquoi il avait cherché le livre avant de se tourner vers moi, avec ce regard « vide ». Aussi, j’écoutais patiemment son maigre récit. Alors comme ça, lui aussi avait été prisonnier des Sith ? Cela devait avoir eu lieu lorsque j’étais sur Bandomeer, sans doute, pour que je n’en ai pas entendu parler. Ou alors, le Conseil avait évité que cela ne s’ébruite. Dans tous les cas, nous avions surement vécu quelque chose de similaire, ce qui finissait de me réconforter sur un point où je doutais encore un peu. J’attendais donc qu’il ait finit, pour prendre à mon tour la parole d’une voie claire et calme.

- Et tu as raison, Luke. Je veux dire, qu’effectivement, c’est sympathique de ta part d’avoir pris l’initiative de venir me voir. Je ne savais pas que tu avais été pris en otage par le passé, par des Sith qui plus est. D’une certaine manière, ça nous fait un point commun. Même si ce n’est pas vraiment quelque chose de joyeux.

Je venais me redresser, contre le dossier légèrement incliné du lit, venant poser ma tête contre l’oreiller moelleux, mon regard allant fixer le plafond alors que je me rappelais de certains moments déplaisants. J’étais conscient que c’était là des souvenirs qui ne disparaîtront jamais. J’allais devoir vivre avec, finir de les accepter pour ne pas les voir comme une plaie béante dans mon esprit. Son visage me revenait aisément à l’esprit. Assez angélique, presque amical, comme le leurre d’un animal meurtrier. Et ce sourire, perfide et sadique. Je clignais des yeux, inclinant la tête sur le côté pour attraper au vol les paroles de mon camarade Padawan.

Je soufflais doucement, passant négligemment une main au travers de ma chevelure, songeant à la manière de lui répondre, lui qui semblait stressé, coincé, honteux d’être venu me voir. Pourquoi ? Etais-je en mauvais termes avec le Temple ? Avais-je fais quelque chose qui déclenchait de tels sentiments à mon égard ? Je ne pensais pas. Et c’est sur ce même ton calme, voir un peu rassurant que je mettais les choses à plat.

- Tu peux rester, Luke. Tu ne me déranges pas. Tu sais, je préfère avoir la compagnie de quelqu’un comme toi. Je ne trouverais de toute façon pas le sommeil à nouveau avant un moment. Et pour le livre…

Je me saisissais de ce dernier, posé à côté de moi, pour le lui tendre, le glissant délicatement dans une de ses mains.

-… Le voilà. Et puis mes amis… en théorie je quitte le centre médical demain dans la matinée. J’espère juste que ça ne se passera pas comme mon retour de Bandomeer, il y a de ça un peu plus de deux ans. Ils étaient tous collés à la porte vitrée, à attendre mon arrivée. Certains avaient même réussis à entrer. C’était quelque peu gênant !

Je rigolais tout bas, doucement, avant de croiser mes bras derrière la tête.

- Tu sais… j’ai toujours son visage qui me revient, constamment. Je sais qu’en tant que Jedi, on se doit de ne pas éprouver de la haine, ou même un quelconque désir de vengeance envers une personne, ou même une entité. Ce n’est d’ailleurs pas ça que je ressens à son égard, mais plutôt un sentiment d’empathie. Elle s’est vengée de notre rencontre sur Mon Calamari, où je l’ai forcée à fuir… Même si je suis certain qu’elle aurait été ravie de « s’amuser » encore avec moi, j’avais l’impression qu’elle était prise d’un certain mal-être, comme si elle était devenue Sith par défaut. C’est troublant, très troublant. Et je dois clairement me tromper, vu le plaisir qu’elle a prise à me faire du mal…

Je riais. Sa remarque à propos de mes amis était assez amusante. Et mine de rien, Luke réussissait à me changer les idées. Mais en même temps, la quarantaine… Je trouvais ça un peu inutile. Franchement, si j’avais été transformé par les Sith en l’un des leurs, Léonard ne m’aurait pas ramené aussi facilement, et surtout, sans avoir à me neutraliser. Non. Je n’étais pas Sith, et j’étais parvenu à repousser ce mal qui cherchait à prendre le contrôle, le dessus sur ma capacité à raisonner. Mais en même temps, je comprenais. Les guérisseurs devaient surement chercher un moyen de «soigner » ce mal. Il faut dire que j’avais tenté tout ce qui m’avait traversé l’esprit. Même la méditation. Enfin si, une chose. L’apaisement de l’obscur dont Léonard avait fait l’usage m’avait permis de souffler un peu. Car je n’avais plus eu besoin de lutter et de l’empêcher de se propager. Mieux encore, j’en avais stoppé la propagation. Mais je ne pouvais éradiquer ce mal. Il était là, mon problème.

- Bah, j’ai déjà donné. Les retrouvailles, tout ça, j’ai l’habitude maintenant ; Depuis mon retour de Bandomeer, il y a trois ans de ça !

Je pliais un genou, posant mes deux mains dessus de manière à prendre une position plus agréable dans mon lit de manière à écouter la suite. Il faut dire que j’étais plus qu’intéressé. Ce n’était pas souvent que l’on pouvait discuter avec quelqu’un qui avait subi la même chose que soi. Et mieux encore, partager nos pensées sur la question était quelque chose d’assez fructueux. Et il faut dire que j’étais, sur la plupart des points, d’accord avec lui. C’est vrai. Que pouvaient espérer faire des enfants sinon sombrer ? Avec ce que j’avais vécu, je comprenais mieux comment les Sith faisaient C’était assez… répugnant mais aussi et surtout, je me sentais un peu désolé pour eux. Désolé de ne pas les avoir repérés avant. Et vu l’éducation qu’ils devaient avoir ensuite…

- Je sais bien. Les Sith ne sont pas tendre par nature… Je l’ai subi, pendant plusieurs mois. J’ai résisté, mais ce ne fut pas évident. Alors des enfants... Ce doit être du pain béni pour eux, en plus d’être d’une simplicité… Et puis, de tous ceux que j’ai rencontrés, deux en fait lorsque l’on y pense, je soulignerais que la première devait être une exception. Car elle… elle n’a pas laissé paraître un seul signe de compassion, enfin, je ne pense pas. Il faut dire que j’en ai vu des vertes et des pas mures. Et elle y ait pour beaucoup de chose. Pourtant, je suis certain qu’elle n’a pas eu le choix. Ça se voyait, je sais pas comment l’expliquer.

Je faisais une pause, comme si j’indiquais que j’allais changer de registre, ou tout simplement parler de quelque chose de plus... personnel.

- Parce que bon… Après nous avoir capturés, je me suis réveillé attaché dans une salle lugubre. Enfin… réveillé n’est pas le mot. Ils m’ont drogué. En fait, j’ai dû être drogué la majeure partie de mon séjour chez eux. Incapable de bouger, l’esprit presque endormi par les substances qu’ils m’injectaient. Ils m’ont même mis un truc sur la tête, une sorte de masque qui nous coupe de la Force. Je ne sais combien de temps ils m’ont laissés ainsi. Ils m’ont peut-être interrogé, je ne m’en souviens plus ; Puis elle et venue. Et je peux t’assurer que je comprends tout à fait pourquoi les Sith parviennent à « conformer » les jeunes à leur attentes.

Ça, c’était fait. Je soufflais avant de secouer légèrement la tête, réfléchissant et surtout, j’écoutais son maigre récit. Et pourtant, je ne montrais strictement aucune émotion. J’étais parfaitement neutre, froid. On aurait presque dit Léonard, tiens ! Enfin bref. J’acquiesçais, car je comprenais. Mais il enchaîna bien vite sur la suite. Sur cette soit disant Sith qu’il avait affronté sur Artorias. Artorias…

Je soupirais, haussant un sourcil en entendant la description qu’il m’en faisait. C’était assez marquant, son explication était assez proche de mon bourreau. Jenny.. Ce nom ne me disait rien. Mais je ne pouvais m’empêcher de sauter sur l’occasion. C’était trop tentant, et la curiosité reprenait le dessus. Lui semblait gêner de me poser ses questions. Moi aussi, un peu, mais c’était rien en comparaison.

- Dis m’en plus sur elle. Elle avait deux sabres ? Elle.. Désolé.

Je me reprenais. Il était inutile de se montrer pressant. Encore moins lorsqu’il s’agissait d’une personne qui était là de son plein gré, dans le but de me réconforter. Au lieu de ça, je l’écoutais me poser son ultime question. Et à dire vrai, je me maudissais de ne pas avoir continué. J’aurais préféré éviter ce sujet-là, car je n’étais pas fier de moi. Enfin... Il voulait une réponse. J’allais la lui donner.

- Tu sais… dans ce cas-là, notre enseignement est sans doute le meilleur moyen de résister. Quand à tenir, plus longtemps encore, ce fut assez délicat. Disons que je ne voulais pas devenir comme eux.

Et vola comment on évitait de parler trop, car dire le reste… Non, pas à lui. A Léonard oui, mais pas à un simple Padawan que je ne connaissais même pas…

- Shaar-là… Elle s’appelait Shaar-là. Enfin, ça devait être son nom, ou son titre. Je ne suis pas sûr. Mais si tu as un dessin, ça peut tout changer. Je te dirais immédiatement si c‘est elle. Ou pas.

J’haussais les épaules. C’était là le meilleur moyen de mettre un point final à ce sujet de discussion.
Mais l’entendre essayer de décrire la fille en question me replongea dans des moments clairement douloureux, qu’il me fallait encore accepter, pour passer à autre chose. Durant ce laps de temps, j’avais trahit la confiance de mes camarades. J’avais vendu leurs noms pour que ça cesse. Et bien évidemment, ça n’avait pas cessé. Et Luke.. il était bien le seul dont je n’avais pas parlé, malgré l’insistance de Shaar-là.

Ce fut en quelque sorte le déclic dans mon esprit. Elle avait insisté sur Luke. Pourquoi lui, si ce n’est parce qu’elle le connaissait ? C’était là une drôle de coïncidence tout de même ! Je me grattais la nuque, alors que son visage me revenait à l’esprit. Ainsi que sa tenue plutôt dénudée. Sa voix.. Rien qu’entendre sa voix, dans mon esprit, me mettait mal à l’aise. Et mine de rien, elle avait réussi à me déstabiliser. Et le problème dans tout ça, c’est qu’elle en était parfaitement consciente. Autrement dit, si prochaine rencontre il y aurait, elle pensera surement avoir l’avantage. Et elle l’aurait surement, au début…

Je m’étirais à présent, mon regard se portant vers la pièce d’à côté. Le bruit de la double porte vitrée avait attiré mon attention, tandis que j’écoutais la fin de la tirade de mon collègue Padawan. Shaar-là aussi commandait beaucoup d’hommes. Elle avait même ordonné l’annihilation de plusieurs villes pour capturer le Chancelier. Petit à petit, j’avais vraiment l’impression que l’on parlait de la même personne. L’avenir nous dira que l’on avait raison…

- Joclad ? Je peux t’emprunter deux ou trois minutes de ton temps ? … Ah, Padawan Kayan, je ne vous avez pas vu. Je vous dérange peut-être ?

Vulnik. C’était lui qui devait être entré. Un sourire s’afficha sur mes lèvres en le reconnaissant, et je voulu me lever pour le saluer avec respect. Mais ce dernier posa immédiatement une main sur le drap, par-dessus mes jambes.

Non, ce n’est pas nécessaire. Restez où vous-êtes, je ne reste pas. Joclad, je viens te donner ton nouveau comlink. On a changé la fréquence, suite à ton passage chez les Sith. Une simple précaution. J’ai aussi pris la liberté d’aller chercher dans tes appartements ce que tu m’avais demandé. Tiens.

Il déposait le tout sur la table. Le comlink ainsi que le livre Un vieux libre ayant appartenu au maitre d’Ilia. Je souriais, inclinant la tête en signe de remerciement.

- Je comprends tout à fait Maitre. Et merci encore pour le livre. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas !

Il souriait à la remarque, et je fis de même, avant de réaliser que Luke devait surement se sentir quelque peu perdu par cette intervention soudaine. D’ailleurs, Vulnik n’allait pas rester longtemps, comme il l’avait annoncé à son arrivée. Et moi, je faisais léviter le livre pour l’ausculter, comme pour vérifier qu’il n’avait rien.

- Tu sais Luke, je crois que ça ira. Je sors bientôt, dans deux jours, peut-être moins. Demain qui sait. Alors si tu veux discuter, tu es le bienvenu. Ou pour une séance de méditation, ou d’entrainement. Comme tu le sens, en fait. Je n’aime pas forcer la compagnie des gens, en fait… C’est mon côté timide, en quelque sorte.

Je riais à cette réflexion quelque peu stupide de ma part. Moi, timide ? Pas du tout ! C’est juste que ma façon de m’exprimer n’est pas la meilleure, voilà tout ! Je tourne souvent autour du pot sans jamais m’expliquer clairement. Ce qui avait tendance à agacer certains, d’ailleurs.