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Le soleil s'élevait peu à peu dans le ciel d'Ondéron, perçant de ses rayons, par-ci par-là, les feuillages des arbres constituant les nombreuses jungles de la planète, et illuminant les grandes plaines, leur apportant une douce chaleur. Elles en avaient bien besoin, car un vent frais faisait danser les hautes herbes dans un sens, puis dans l'autre, et ce depuis le début de la matinée. Sur l'une de ces plaines, au loin, l'on pouvait distinguer le temple Jedi, massif, non loin de la cité d'Iziz. Les deux entités étaient séparées par une jungle abondante.


Midi n'était donc pas encore passé. Sur les grandes marches qui menaient au temple Jedi, les yeux noirs de Kalen observaient le ciel, pour constater qu'il faisait beau temps, et que quelques cumulus gambadaient de temps à autre. Il prit le temps de s'arrêter un instant et de profiter d'une douce brise qui agita légèrement ses tentacules, ainsi que les pans de sa bure de Jedi. Il prit une bonne bouffée d'air frais : il venait de rentrer d'une mission avec son maître, et la séance de repos ne devait pas être négligée. C'est pour cela que ce jour-là, il entreprit de faire tout son possible pour se détendre et se relaxer le plus possible. Un effort qui n'est, en général, pas trop compliqué à effectuer, quoique la relaxation constitue un art qui n'est pas toujours maîtrisé.


Mais les circonstances ne semblaient pas jouer en la faveur de ce moment de détente. Un coursier vint aborder Kalen, avec une sorte de paquet sous le bras.


" Excusez-moi... m'sieur Nelaru ? "


C'était un humain, un jeune homme en tenue de coursier. Bien qu'il essayait de ne pas trop se fier aux clichés, le padawan fut amusé par son ton franchouillard et pressé. Il leva cependant la paume de sa main vers lui, cherchant à l'apaiser dans sa course effrénée, parce qu'il était en train de gravir les marches à grandes enjambées, tout de même. 


" Oui, c'est bien moi. Qu'y a-t-il ? 
- Un paquet pour vous, m'sieur. Ca vient de Glee Anselm, de vot' famille, on dirait. "


L'expression naturellement neutre et sérieuse du padawan se relâcha pour manifester une légère surprise, et trahir une émotion positive vis-à-vis de cette nouvelle. Même s'il était habitué à recevoir des nouvelles ou des petits cadeaux de la part de ses parents, c'était toujours un instant dont il aimait profiter, et qu'il lui apportait toujours une sorte de soulagement, de bonheur simple, d'apaisement de l'âme. Préservant tout de même son calme, il tendit sa main précédemment levée afin de recevoir le colis. Le coursier plaça une sorte de grand bloc-notes au dessus du paquet, puis tendit un stylo d'une main, désignant un endroit précis du papier placé sur le bloc-notes de l'autre, le tout de manière assez énergique.


" Une 'tite signature ici, s'iouplaît. "


Kalen hocha la tête, puis il attrapa calmement le stylo, avant de signer. Il reposa ensuite le stylo sur le bloc notes avant de procéder à l'échange avec le coursier, entre le bloc-notes et le colis. L’énergumène le salua de sa casquette.


" Merci bien ! et euh... bon rétablissement, hein, ça a l'air sérieux. Pas facile, la vie de Jedi ! fit-il, désignant du doigt la partie blanche du visage de Kalen.
- En effet. Je vous remercie. Bonne journée à vous. "


Kalen avait perdu son sourire le temps de cette réponse. Il était habitué aux remarques sur sa brûlure, aussi joua-t-il le jeu de la blessure récente auprès du coursier pour ne pas s'éterniser sur le sujet. Cela restait toujours un instant plutôt pénible pour le padawan, qui se faisait souvent distinguer par ce trait physique particulier. Mais son ton, ainsi que son attitude, demeurèrent polies et courtoises, et il salua le coursier à la manière d'un padawan, ce dernier ne demanda pas son reste et reprit sa course effrénée, vers l'infini et au delà... ou du moins, jusqu'à l'adresse de son prochain courrier à distribuer. Kalen ne manqua néanmoins pas de se frotter le front en observant le coursier qui faillit trébucher sur la dernière marche. Il le regarda s'éloigner, puis il reposa enfin ses yeux noirs sur le colis, qu'il tenait entre ses mains.


Il ne l'ouvrit pas de suite, mais il l'effleura doucement dans un premier temps, comme un pirate effleurerait un coffre à trésor. Il la plaça ensuite sous son bras, à son tour, puis il descendit les marches, prenant la direction du parc. Une fois parvenu à destination après plusieurs minutes de marche, il se trouva un banc, non loin d'un arbre qui lui faisait de l'ombre, et s'assit dessus, prenant bien soin de ne pas froisser sa bure. Face à lui, des jardins cerclant une fontaine l’enivraient d'un calme et d'une tranquillité bien recherchée, interprétée musicalement par le chant de quelques oiseaux et le bourdonnement d'abeilles circulant autour des fleurs situées non-loin. Un cadre naturel et idyllique que Kalen avait appris à apprécier chaque matin, lorsque peu de monde encore séjournait dans le parc.


C'est donc dans un tel cadre que le padawan nautolan entreprit l'ouverture de son paquet. Il y parvint après quelques minutes, et sortit du paquet une sorte de gros coquillage, comme une carapace d'un gros mollusque qui aurait été abandonnée par le propriétaire. L'objet formait une sorte de petit conque, et avait été nettoyé, et poli. Il était donc très doux au toucher, mais semblait très résistant. De plus, il était accompagné d'une petite lettre. Kalen reposa la coquillage au fond du paquet, puis il ouvrit la lettre, avant de la lire.


Thème de la scène


" Cher Kalen,


Nous te souhaitons un très joyeux anniversaire. Tu as déjà 16 ans, le temps passe si vite... Mais pas encore assez vite. Il nous tarde que tu deviennes un chevalier Jedi, et que tu nous reviennes enfin, lorsque tu auras un peu de temps libre. Les holonews te concernant te décrivent après que tu aies réussi une mission avec ton maître, mais elles ne remplaceront jamais le bonheur de te voir et de te toucher. Tu nous manques beaucoup. Nous savons que cela ne va pas beaucoup t'aider de le savoir, que c'est tout aussi difficile pour toi, mais... c'est plus fort que nous. Nous devons le dire.


Tu sais ce que l'on dit sur ce genre de coquillages. Ça peut sembler bête, mais... n'hésite pas à le faire. Je pense que ça pourra te faire le plus grand bien dans les situations de doute.


Nous sommes fiers de toi, et nous avons hâte de voir notre fils débarquer sur Glee Anselm un jour ou l'autre, avec son habit et son sabre de Jedi. A très bientôt, trésor. "


Evidemment, le contenu de cette lettre toucha profondément le nautolan, qui était particulièrement sensible aux mots du cœur, surtout lorsqu'ils venaient de ses parents. Fébrile et contenant ses larmes, il reposa la lettre, puis reprit le coquillage. Son premier réflexe fut de le porter à son visage, à proximité de son nez. Il prit une grande inspiration : l'objet sentait la mer. Les océans de Glee Anselm manquaient beaucoup au padawan, qui en était naturellement originaire. Cette simple odeur lui apporta à l'esprit un paquet de souvenirs et de paysages marins. Il s'en délectait, et cela pouvait se voir sur son visage, qui auparavant était crispé suite à la lecture de la lettre; il retrouva un sourire fin et doux.


Enfin, il comprit les sens des mots de ses parents concernant le coquillage. Il porta l'objet à son oreille, et crut entendre la mer dans sa cavité. Encore une fois, une simple sensation le fit partir ailleurs, loin d'ici, sur les plages de Glee Anselm. Il fut absorbé par cette écoute qui sonnait comme un chant de sirène à son oreille, tant et bien qu'il en ferma les yeux et resta dans cette position, presque cramponné au coquillage situé à coté de son oreille, sous ses premiers tentacules. Il ne vit, ni entendit un padawan qui, passant par là, commençait à s'avancer vers lui, comme s'il l'avait reconnu. Et pour cause, ils se connaissaient bien, puisqu'il s'agissait de Wen Janto, la première amie de Kalen au sein de l'Ordre Jedi...
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- Vous ne voulez pas parler un peu, mademoiselle Janto ?
 
Wen fit ce qu’elle appelait son sourire politique, un sourire radieux, un peu Hypocrite, qui était censé signifier que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Elle n’aimait pas particulièrement agir ainsi, même avec cet humble guide robotique qui avait avec tant de tact remarqué des « modulations soucieuses dans sa voix ».
 
- Ne t’inquiète pas C6-TE, je vais bien. Je suis simplement fatiguée.
 
Cette explication badine sembla satisfaire de le droïde qui partit vers de plus vertes contrées de sa démarche rigide.
 
La nautolan soupira. Wen Janto était en réalité vaguement inquiète. Il s’agissait pourtant d’un matin tout ce qu’il y avait de plus calme au temple jedi. Une journée banale entre entraînement, méditation et lecture pour toujours chercher à atteindre ce que l’ordre souhaitait le plus, la plénitude. Une chose complexe pour la nautolan qui devait faire face à certaines craintes. Elle avait pris l’habitude depuis son arrivée au temple de recevoir de réguliers messages de son père, Ark Janto, veuf de longue date qui avait été très proche de sa fille unique avant son entrée au temple.
 
Diplomate expérimenté qui officiait depuis bien longtemps sur Coruscant même au service du sénateur de Glee Anselm, il avait toujours su libérer une partie de son emploi du temps pour donner à sa progéniture de précieux conseils sur la diplomatie, la négociation et autres petits mots plus ou moins utiles. Cela faisait cependant depuis plus d’une bonne semaine que la jeune padawan n’avait reçu aucune nouvelle de son très cher père. Pas même l’habituel message laconique qui sentait la période de crise au Sénat ou dans un coin paumé de la galaxie.
 
La jeune nautolan errait donc l’humeur maussade, déclinant les invitations à se confier de professeurs et camarades lucides (et droïdes utilitaires qui n’avaient rien de mieux à faire que de jouer les psychologues amateurs). Elle n’était pas censée avoir de vrai lien avec un membre de sa famille. Même si l’ordre, sous l’impulsion de Saï Don, s’était adouci en la matière, le code était très clair à ce sujet. Et Wen ne voulait certainement pas être une mauvaise padawan, elle ne voulait pas non plus être une mauvaise fille. Qu’il était difficile d’être tiraillée par plusieurs choses.
 
Elle manqua cependant de sursauter quand son datapad sonna de ce désagréable son aigü. Wen sortit avec hâte. Avec un peu de chance il allait enfin s’agir de son humble père. Elle afficha en hâte sa boîte de messages et un texte apparut sur son écran. Elle se réjouit. IL s’agissait bien d’Ark Janto, mais le message restait relativement court.
 
« Wen,
 

Navré de ne pas avoir pu t’écrire dernièrement, ait eu des problèmes avec des collègues et un monde de la Bordure qui demandait la protection de la République pour des raisons trop longues à expliquer. Ai également enchaîné les rencontres officielles. Complétement fatiguée.
 

Je t’embrasse.
 

PS : Je suis devenu sénateur"
 
Devait-elle se réjouir ? Sans nul doute. Cela faisait bien longtemps que son père n’avait pas eu d’avancement dans sa carrière. Mais elle se doutait aussi que l’agenda d’un sénateur devait être bien chargé, trop chargé pour que ce dernier puisse lui écrire régulièrement.  Elle choisit de ne pas s’en inquiéter pour le moment et continua de se promener,  le cœur léger, dans les jardins du temple. Elle se sentait nettement mieux, presque joyeuse. Elle manqua même interpeler un ami précieux qu’elle connaissait depuis longtemps.
 
Kalen Nelaru semblait plonger dans autre chose et n’avait pas remarqué sa présence. Il s’agissait d’un nautolan, tout comme Wen. Etrange coïncidence, ils avaient le même âge et étaient arrivés pendant la même période au Temple. Il avait rapidement sympathisé, notamment grâce à leurs origines communes. Malgré l’humidité de la jungle ambiante, Glee Anselm était bien différente d’Ondéron. Les premiers temps d’adaptation avaient été difficiles, mais au moins s’étaient-ils forgé une amitié durable.  
 
Le regard de Wen fut attiré par ce que son compagnon tenait à la main. Elle reconnut immédiatement l’objet, bien que cela puisse paître étonnant. En effet Wen n’avait vécu à Glee Anselm que jusqu’à ses 4 ans, année durant laquelle Ark Janto avait été muté sur Coruscant. Ils étaient cependant retournés sur leur planète d’origine régulièrement au gré des missions diplomatiques. Wen n’eut donc aucun mal à reconnaître l’un des coquillages caractéristiques qui tapissaient les fonds marins de Glee Anselm.  Le coquillage avait de beaux reflets nacrés et brillait délicatement.  Kalen l’avait porté à son oreille et semblait écouter attentivement les sons qui en sortaient.
- Bonjour Kalen ! Cela ne viendrait-il pas de Glee Anselm ? Un envoi de ta famille ?
 
Depuis le temps qu’ils se connaissaient, difficile d’ignorer la plupart des secrets. Bien sûr Kalen connaissait également sa relation avec son père. Ce n’était le genre de choses le plus facile à cacher à ses proches, bien que cela ne soit que toléré. Des maîtres comme maître Tianesli, très respectueux du code, pourraient s’en offusquer.
 
- Tu devais déjà être retourné là-bas, poursuivit-elle avec un sourire chaleureux. Navrée de t’avoir dérangé. J’ai moi aussi reçu quelques nouvelles de mon père récemment. Tes parents doivent vraiment t’adorer, ses messages ont commencé à s’espacer.
 
Elle pensait souvent à ce qu’elle serait devenue si elle n’avait pas eu de sensibilité avec la Force, si elle n’avait dû partir eu Temple vers huit ans. Peut-être serait-elle en train d’étudier à Coruscant ? Accompagner son père un peu partout. Mais ce n’était qu’une rêverie passagère. Elle aimait sa vie au temple, elle aimait la voie des jedi. Elle pourrait un jour accomplir par elle-même la pacification de la galaxie.
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L'interpellation de son amie fit légèrement sursauter Kalen, qui pensait vraiment être seul. Reprenant ses esprits, il leva la tête vers Wen, qui s'avançait vers lui. Il lui adressa un fin sourire : c'était bien une des rares personnes dont la présence ne le dérangeait jamais vraiment, tant la nautolanne avait depuis plusieurs années montré qu'elle était une amie de confiance. C'est bel et bien pour cela que chacun était au courant pour la relation entretenue par l'autre avec leurs parents respectifs : même si ce n'était pas formellement interdit , il était plutôt mal vu de garder contact avec ses proches duront son apprentissage, aussi ne fallait-il pas confier à n'importe qui ce même fait. C'était aussi pour cela que Kalen s'isolait lorsqu'il recevait des nouvelles de ses parents, pour ne pas attirer les regards de padawans prêts à vendre la mèche. Sans doute aurait-il réagi différemment si la personne qui s'était avancée vers lui n'était pas Wen, mais comme c'était le cas, il se détendit presque aussi rapidement qu'il eut son sursaut de surprise. Ses mains, qui tenaient toujours le coquillage, se rabaissèrent jusqu'à ce qu'il les pose sur ses genoux. Il plaça ensuite une de ses mains dans ses tentacules, tout de même un peu gêné qu'on le surprenne dans cette situation plutôt particulière.


" Hem. Oui, tout à fait, tu as vu juste ! Je viens de le recevoir. C'est mon cadeau qui est arrivé en retard pour mes 16 ans. Tu sais ce qu'on dit sur ces coquillages, j'essayais d'entendre la mer... hum. "


Il marqua une pause, laissant le temps à Wen de parler de ses propres parents. Sa dernière phrase, concernant son père, laissa Kalen dubitatif : elle semblait soucieuse à ce sujet. Face à cette impression, il essaya de la rassurer.


" Non, non, t'en fais pas, tu ne me déranges pas. Pour ton père..., eh bien, j'espère que les nouvelles sont bonnes, et qu'il va bien. Mais bon, ne te fais pas trop de soucis. Si ces messages s'espacent, c'est que son travail doit lui laisser de moins en moins de temps, et ce serait compréhensible... ça ne doit pas être triste, au Sénat, en ce moment. Mais dans tous les cas, je suis certain qu'il pense beaucoup à toi et qu'il guette les occasions pour te donner de ces nouvelles. C'est son genre, après tout. "


En effet, Kalen était au courant de la relation entretenue entre son amie et le père de cette dernière. Il appréciait cet échange de confiance, car quand l'un(e) s'inquiétait à ce sujet, l'autre pouvait l'apaiser et lui faire retrouver un calme et une sérennité nécéssaires à leur condition de padawan. Mais il semblait clair, pour le Nautolan, qu'entretenir une relation à distance avec ses parents n'avait rien de négatif, bien au contraire : être rassuré par des nouvelles apportait un soulagement bénéfique pour l'esprit. C'est pourquoi il était le mieux placé pour ne pas juger son amie sur ce sujet, et il la comprenait mieux que quiconque. Cela semblait réciproque, d'ailleurs.


En bon Nautolan, Kalen sentait que son amie était dans ses pensées, qui ne semblaient pas forcément mauvaises, d'ailleurs, mais tout de même. Le padawan savait comment réagir dans ces moments-là : essayer de lui changer les idées. Il posa le paquet ouvert à coté de lui, sur le banc, puis il se leva, faisant face à Wen. En tant que confidente, elle était une des rares personnes qu'il n'avait pas peur de regarder dans les yeux, car il craignait le regard des autres vis-à-vis de sa brûlure au visage. Malgré son air sévère, il garda un sourire et un ton de voix qui se voulaient apaisants.


" Enfin, bref... Je pensais aller m'entraîner un peu au sabre avant la reprise des cours, tu peux m'accompagner, si ça te dit. Ce serait toujours plus efficace à deux. Mais avant ça... tu veux essayer ? Ca devrait te faire du bien. Ca a marché pour moi, en tout cas. "


Il tendit son bras emmitouflé dans sa bure, montrant le coquillage à son amie. C'était encore là une manifestation de confiance non négligeable : le Nautolan ne placerait pas cet objet, désormais si précieux pour lui, dans les mains de n'importe qui. Mais il semblait être certain que Glee Anselm manquait quelque peu à Wen, si ce n'est tout autant qu'à lui, et que l'apaisement offert par le bruit de la mer devrait mettre la padawan dans de bonnes conditions mentales pour le reste de la journée.


Kalen resta ainsi positionné, face à elle, alors que le vent matinal parcourut de nouveau sa bure et ses tentacules. Son sourire s'étendit un peu plus.


" Le vent souffle, vite, c'est l'occasion ou jamais. "
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Wen rit légèrement. Kalen ne l’avait vraiment pas remarqué, ce qui était plutôt étrange. Les jedi ne se faisaient que rarement surprendre, encore moins par une aura aussi familière que la sienne devait lui être. Elle avait touché juste. Le coquillage de Glee Anselm brillait légèrement sous le Soleil matinal.
 
- Il est de toute beauté, affirma la padawan en admirant le cadeau. Et tu as réussi à entendre les océans ? J’ai quitté Glee Anselm depuis si longtemps que je me souviens à peine du bruit des vagues, des odeurs, de la texture de l’eau ou même du son du nautolan sous l’eau…
 
Un voile de tristesse était passé dans la voix de Wen, elle n’avait cependant aucune envie que son ami se sente lui aussi un peu mélancolique, du coup elle retrouva vite un air joyeux. L’attachement et les sentiments n’étaient pas  acceptés parmi les jedi. C’était un privilège des gens du commun. Elle avait parfois l’impression que les membres de l’ordre devaient dépasser leur statut d’individus avec des émotions pour devenir des représentations de la Force, de l’ordre et de la justice impartiale. Elle en était encore loin, mais elle n’en était pas encore à devenir chevalier. Elle avait même toujours une lame blanche.
 
- Ah oui. Comme je t’ai dit, j’ai reçu son premier message depuis des semaines. Il est devenu sénateur de Glee Anselm. Je devrais me réjouir sans doute, mais apparemment l’ancien sénateur a été assassiné. Je ne sais pas ce qu’il peut advenir de lui en ces périodes de troubles. Sans doute aurais-je préféré qu’il reste diplomate, mais j’imagine que refuser un tel avancement de carrière doit être mal vu… Là, c’est certain qu’il aura nettement moins le temps de m’envoyer des messages.
 
Elle ne connaissait que peu la vie des sénateurs. Elle n’avait que les souvenirs de la période de sa vie passée avec son père diplomate sur Coruscant. Des souvenirs d’hommes et de femmes d’âge mûr, sûrs d’eux. Bien habillés, souvent l’air soucieux ou occupé. Parfois à discuter sournoisement dans les couloirs, regardant avec méfiance la petite nautolan qui jouait pendant que son père négociait tel ou tel traité. Parfois s’exclamant avec vivacité, exprimant leur désaccord avec renforts de protestations bruyantes, de rhétorique calculée ou de répliques cinglantes. Des gens bien éloquents, grandis pour cela. Un monde dangereux et peuplé de prédateurs assoiffés de pouvoirs. Son père lui avait dit que bien peu avaient à cœur le salut de leur peuple. Beaucoup étaient devenus aigris, narcissiques ou avides au fil du temps. Rien de bien réjouissant.
 
- Il a également évoqué quelques problèmes sur une lune lointaine de la bordure extérieure. La République semble encore fragile… J’espère que les choses ne sont pas aussi périleuses qu’elle me le semble et que l’éloignement me fait voir la situation bien pire qu’elle ne l’est en réalité…
 
Les nautolans savaient en général très bien s’adapter aux émotions de leur entourage. Et pour cause, les tentacules qui ornaient leur crâne avaient gardé les vestiges d’une capacité raciale légère mais parfois bien utile qui permettait de sentir les émotions des créatures à proximité. Kalen cherchait sans doute à distraire Wen. Le sabre n’avait jamais fait partie des spécialités de la jeune nautolane. Loin de là. Elle préférait largement le pouvoir des mots et la puissance de la Force. Elle n’était ni très habile ni très forte. Kalen quant à lui était extrêmement doué en la matière.
 
- Tu sais très bien que le sabre n’a jamais été ma discipline favorite, bougonna-t-elle avec douceur. Mais j’imagine que je ne peux pas être jedi sans en maîtriser certaines subtilités.
 
Elle avait entendu dire que Kalen était très avancé dans la matière pour son âge. Au moins pourrait-elle, même à contrecœur, apprendre quelques petites choses de son ami. Peut-être même pourrait-elle ensuite lui apprendre quelques autres petites choses en retour…
 
- Tu es spécialiste du Soresu n’est-ce pas ?
 
Il s’agissait de la technique la plus défensive parmi les arts guerriers de l’enseignement jedi. Grâce à l’insistance d’Eyon, son maître décédé, Wen était parvenue à en maîtriser quelques bases, mais ses talents restaient pour le moins rudimentaire. Kalen lui tendit cependant le coquillage. La nautolan fut surprise, et flattée. Elle saisit délicatement l’objet et le porta à sa propre oreille. Elle pouvait entendre le bruit caractéristique des vagues de glee anselm, mais aussi le murmure des fonds des eaux, un ronronnement doux et apaisant que seuls les amphibies pouvaient entendre et comprendre.
 
- Merci Kalen, voilà qui est revigorant. Le bruit me rappelle un peu la voix de ma mère. Mais j’étais encore trop jeune quand elle nous a quittés. Je me souviens à peine de son visage.
 
La padawan rendit avec précaution le coquillage à son ami. Elle n’avait nulle envie de briser ce beau cadeau qui semblait si délicat et si fragile. Apaisée, elle sortit son sabre. La lame blanche grésilla un peu. Elle se demandait de quelle couleur serait son sabre définitif.
 
- J’imagine que je te dois au moins une petite séance d’entraînement, n’est-ce pas ? Pourquoi me parles-tu du vent ? Que me prépares-tu ?
 
Wen lui fit un grand sourire, mais en vérité elle était un peu nerveuse. Elle frissonna un peu sous le vent frais, bougea un peu la lame qui émit ce son caractéristique qui donnait l’impression à n’importe quel novice d’être un grand maître jedi. Et si elle n’était pas à la hauteur ? Il y avait bien longtemps qu’elle ne s’était pas battue. Elle se limitait souvent à des postures défensives, trop timides. En mission elle s’arrangeait pour tenir des rôles peu offensifs, négociatrice, stratège. Rester en arrière, voilà quel était son rôle à tenir elle en était persuadé.
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Les inquiétudes et doutes de Wen se révélaient au fur et à mesure qu'elle développait son propos vis-à-vis de son père, puis de l'état de la situation pour la République. Kalen commençait à bien la connaître : elle essayait de montrer un visage souriant et une humeur au beau fixe, mais ses paroles la trahissaient. Le padawan se dit alors que changer les idées de son amie devenait urgent face à ce constat. Il valait mieux que ce soit lui qui s'en charge avant qu'un Jedi expérimenté ne s'en rende compte et qu'il l'incite à se confier sur tout ce qu'elle venait de dire, dévoilant des faiblesses qui inciteraient à lui suggérer de travailler sur le renoncement de l'attachement. Un concept que Kalen trouvait bien trop difficile, même pour lui-même, pour qu'il conseille la même chose à son amie.


Le son du coquillage semblait faire repartir la nautolane dans le bon sens, peut-être même un peu trop d'ailleurs. Visiblement, se rappeler de l'air marin lui fit un bien fou, car à peine Kalen avait-il repris et rangé son coquillage que la padawan, semblant pleine d'enthousiasme, avait tiré au clair la lame blanche de son sabre ! Il gesticula ses mains d'avant en arrière, riant d'un air gêné.


" Hoho, là ! Que fais-tu ? On ne va pas s'entraîner ici, dans le parc ! On nous tuerait. Et puis, nous allons utiliser des sabres d'entraînement. C'est trop dangereux avec ceux-là. "


Il marqua une pause, se retournant pour prendre le paquet du colis ouvert, qui ne lui servait plus à rien. Il répondit sur d'autres sujets abordés par Wen, tout en se dirigeant vers la poubelle la plus proche pour y jeter le paquet, gardant son coquillage et sa lettre dans les poches de ses vêtements de Jedi.


" En effet, je sais que tu as des difficultés avec le combat au sabre, c'est justement pour ça que je te propose de m'accompagner. Pour moi, c'est tout aussi important de travailler sur ses lacunes que sur ses points forts, si ce n'est plus. Ca nous rend complet, mieux préparé pour nos futures épreuves... Et pour notre carrière en générale.


Boah, spécialiste... pas autant que les Maîtres et les instructeurs qui me l'apprennent... mais pas loin. " fit-il enfin, d'un ton ironique, même s'il semblait qu'il n'était pas loin de le penser vraiment, en réalité. Son potentiel dans la maîtrise du Soresu était remarquable, mais cette même qualité l'avait rendu un peu arrogant à ce sujet. Un défaut de jeunesse qu'il essayait néanmoins de corriger de plus en plus.


 C'est à ce titre qu'il allait essayer de se montrer pédagogue auprès de Wen : l'exercice, qui plus est, lui plairait sans doute. D'un geste de la main, il l'invita à le suivre, et ils se dirigèrent ensemble vers l'entrée du temple afin de rejoindre le centre d'entraînement, saluant plusieurs connaissances au passage, qu'elles furent des padawans, des chevaliers ou des maîtres croisant leur chemin.


Une fois parvenus à destination, il se choisirent une des salles du centre qui n'étaient pas occupée par des padawans ou des Jedi plus expérimentés qui s'entrainaient. Les rayons du soleil, qui grimpait de plus en plus haut dans le ciel à l'approche du midi, pénétraient à l'intérieur de la salle par plusieurs grandes fenêtres, dévoilant quelques grains de poussière qui flottaient à travers eux. La majeure partie de la pièce était donc éclairée, bien que quelques zones d'ombres subsistaient.


Là, Kalen ôta sa longue bure, qu'il plia soigneusement avant de la poser  dans une de ces zones d'ombre, plus précisément sur un banc situés sur les cotés de la salle, à l'écart du centre qui était destiné à l'entraînement en lui-même. Seule sa tunique brune et allongée au niveau des jambes, sa tenue de padawan favorite, subsistait : les manches s'arrêtant au niveau du coude, ainsi que l'ouverture au niveau des genoux laissait entrevoir l'habit blanc en dessous. Il prit deux  des sabres d'entraînement disposés librement dans les salles, avant d'en lancer un à Wen après l'avoir averti.


Ces sabres n'étaient, en apparence, pas bien différents des leurs, puisque c'était le même type de poignée et la même couleur de lame ; la différence se trouvait dans le fait que la puissance de la lame était significativement réduite pour la pratique de l'entraînement : le contact ne pouvait que provoquer des brûlures, mais en aucun cas trancher la chair.


Kalen activa alors son sabre : la lame blanche surgit au grand jour,  dans un bruit caractéristique. Il se mit en place au milieu de la salle, accompagnant sa marche du bourdonnement de la lame. Pour le moment, il ne se mit pas en garde, et resta droit et détendu. Il était prêt à suivre Wen sur n'importe quel type d'entraînement, mais il devait d'abord savoir sur quoi elle voulait travailler pour commencer.


" Bien, nous y voilà ! Alors, que veux-tu faire ? Je te laisse le choix : On peut s'entraîner au Dulon dans un premier temps, ou retravailler un style en particulier, à deux, directement. On peut aussi s'essayer à quelques vélocités, mais c'est un peu plus compliqué. Mais je ne t'insulterais pas en proposant l'entraînement avec le casque et les droïdes Marksman-H. " acheva-t-il, amusé.


Il lui laissait en effet le choix. Elle pouvait choisir le Dulon : un entraînement de leur niveau qui consistait à se battre contre un ennemi imaginaire, pour travailler les méchanismes d'attaque, de défense et de contre-attaque si l'on avait suffisament d'imagination. Les vélocités était un entraînement d'un cran au dessus : il s'agissait de reproduire, à deux, un enchaînement appris par coeur, de plus en plus vite, jusqu'à ce que l'un ou l'autre abandonne en arrivant à ses limites. Enfin, elle pouvait choisir de travailler un style particulier : Kalen saurait probablement l'amener vers le style qu'il lui conviendrait à force d'observation et d'essais. Du moins, il essairait.


Il attendit patiemment sa réponse et son choix, conservant un sourire fin. Il semblait sincèrement ravi de s'entraîner avec son amie et de jouer le rôle de l'instructeur. Qu'importe si Wen avait plus de lacunes que lui au sabre : il allait s'adapter à elle et proposer un entraînement ou tous les deux progresseraient. Cette perspective était amusante et encourageante pour l'entraînement, et c'était sans doute pour cela que le nautolan semblait de si bonne humeur, lui qui d'habitude conservait une attitude neutre à longueur de journée.
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Confuse, Wen rétracta la lame immaculée de son sabre. Elle avait sans doute verdit un peu de son idiotie, mais elle tâchait de garder le sourire. Elle remit son fidèle sabre d’initié à sa ceinture.
 
- Ah… Euh… Oui, suis-je bête ? J’espère que certaines seront libres.
 
Nombreux étaient les jeunes aspirants et les jedis accomplis qui aimaient à travailler leur technique de bon matin, quand le temps était encore à la fraîcheur. Eyon prétendait qu’il s’agissait de la meilleure période de la journée pour cultiver sa technique. Elle appelait la sérénité nécessaire pour mieux saisir la philosophie du combat comme l’entendait l’ordre Jedi. Mais Wen n’avait jamais été bien convaincue, persuadée qu’elle était bien trop frêle pour maîtriser le combat et pour devenir une duelliste de talent.
 
- J’essaie depuis toujours de me convaincre de travailler cette petite faiblesse, mais malheureusement la mauvaise volonté est telle dans mon cas que depuis la mort d’Eyon je n’ai su me ré-entraîner, admit la padawan avec un sourire contrit. Plus personne n’est là pour me pousser à me perfectionner, j’ai peur que cela devienne un reproche de la part du conseil.
 
Une vague inquiétude avait traversé les immenses yeux noirs de la nautolan. Elle craignait que le conseil ne l’écarte un jour de la voix des jedi pour une raison ou une autre. Depuis la mort de son maître il y a quelques années, c’était devenu comme une pensée lancinante qui lui traversait parfois l’esprit quand elle constatait certaines de ses lacunes. Oh, elle pensait parfois que c’était impossible, on ne pouvait rayer de la carte une padawan de 16 ans, choisie par un maître et entraînée plusieurs années jadis, à moins qu’elle ne fasse une vraie bévue, un crime, un acte du côté obscure si vil que le conseil n’aurait d’autre choix. Mais la pensée était toujours là, dans les recoins sombres, guettant la moindre faiblesse pour s’insinuer. Wen chassa avec vivacité ces ondes mauvaises.
 
- Je te remercie d’accepter de m’aider. Il est parfois difficile de demander un soutien, même au temple. Je vois que tu as conservé ton orgueil malgré tout ce temps. Que te dit ton maître à ce sujet ?
 
Wen suivit Kalen, qui se dirigeait vers les salles d’entraînement du temple. Elle avait un peu d’appréhension, mais elle était également curieuse de voir ce que son ami lui avait préparé. Il avait l’air d’avoir une idée plutôt précise de ce qu’il voulait lui faire faire. Elle espérait cependant qu’elle pourrait se montrer à la hauteur.
 
Comme tout le reste du temple, les salles dégageaient une austérité toute monastique. Grandes et sombres, le soleil ne suffisait pas à donner un éclat un peu chaleureux à l’endroit. Il y avait juste une invitation à la sérénité et au sérieux dans l’air. Tout cela rappelait que choisir la voie de le la lumière était un sacerdoce, pas une promenade de santé. Wen se débarrassa à son tour de sa bure de padawan, vêtement un peu amble qui pouvait gêner les mouvements, surtout car elle ressemblait vaguement à une robe longue en tissu marron un peu grossier. Facile de se prendre les pieds dedans ou l’abîmer suite à un maladroit coup de sabre. Il y avait en dessous une tenue légère bien plus adaptée au combat.
 
- Les vélocités me semblent un complexes, avoua Wen après un moment d’hésitation. Surtout pour commencer. L’entraînement au Dulon me convient et pourrait me remettre un peu d’aplomb.
 
L’entraînement en aveugle contre les droïdes était l’un des premiers exercices que pratiquaient les initiés en arrivant au temple. Il s’agissait d’un exercice qui nécessitait plus un certain  ressenti de la Force que d’une véritable dextérité. On pouvait cependant accorder à cet entraînement le mérite de sa complétude, mais Wen avait tout de même dépassé le niveau depuis bien longtemps.
 
Wen sortit son sabre avec un sourire timide, comme si elle s’excusait d’avance de ses futures maladresses. Elle tentait déjà de s’imaginer un ennemi, mais sans doute un holocron aurait été une solution plus simple. Cet ennemi n’avait pour l’instant pas de forme particulière, juste une ombre indécise avec une lame rouge. Elle lui attribuait déjà quelques mouvements d’Eyon, grand pratiquant de la forme IV. Mais l’ataru lui semblait bien trop agitée, bien trop acrobatique. Tant pis, elle devrait tout de même faire quelques efforts si elle voulait progresser. Son opposant imaginaire se tenait à présent dans la position d’ouverture caractéristique d’ataru, membres fléchis prêts à se délier. La douce nautolan se découragea.
 
- Je préférerais que tu sois mon opposant non imaginaire pour ce dulon. Du coup ce ne sera pas vraiment du dulon. Juste un échauffement pour un petit combat amical.
 
Wen bougea un peu sa lame blanche avec gêne. Elle espérait ne pas décecoir son ami en se dégonflant aussi subitement, mais elle ne se sentait pas la force d’affronter son imagination qui apparemment semblait apprécier la férocité de l’ataru, style aux antipodes des goûts de la jeune padawan.
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Kalen observa son amie s'essayer à l'exercice du Dulon, mais son sourire s'évanouissant pour laisser place à l'expression neutre qui le caractérise d'habitude pouvait laissait deviner qu'il était songeur. En effet, le Nautolan se remémorait ce qu'avait dit Wen sur le trajet du centre d'entraînement, lorsqu'elle avait évoqué Eyon Tarr, son maître disparu au cours d'une mission, et le fait que depuis cet événement tragique, elle n'arrivait même plus à s'entraîner. Kalen perçut de nouveaux doutes en elle, qu'elle semblait cacher. Mais même s'il était un Jedi en plus d'être Nautolan, il n'y avait pas besoin de ça pour s'en rendre compte. Il la voyait se décourager plus facilement qu'autrefois, et elle semblait même réticente à l'exercice de combat au sabre, comme si elle le craignait. Cet ensemble de constats sonnait comme une alarme dans l'esprit du padawan, qui réalisait la détresse que Wen avait réussi à cacher à tout le monde, y compris à lui, mais qu'elle révélait à travers ses paroles. Il fut néanmoins touché par le fait qu'elle se confiait à lui sur le sujet, et qu'elle lui accorde autant de confiance. Après tout, elle acceptait qu'il la soutienne dans cet exercice qui la repoussait. Néanmoins, il fallait réagir vite et bien au malaise pour que son entraînement soit une réussite. Prenant quelques instants pour réfléchir, il prit l'occasion de répondre lorsque Wen suggéra un entraînement direct entre eux, et d'établir ce qu'il en pensait pour essayer de l'aider à combattre ses doutes. Son ton quelque peu jovial avait laissé place au ton neutre qu'il avait l'habitude d'employer... associé à une part de compassion.


" Bien sûr, pas de soucis, Wen, on va faire comme ça, pour commencer. Mais, tu sais... je t'écoute, depuis tout à l'heure, et j'entends beaucoup de doutes alarmer mon esprit. Tu parlais de Maître Tarr, tout à l'heure, et... je sens que tu as changé depuis sa disparition. Tes sourires ne sont plus les mêmes, et ils te trahissent de plus en plus. Pas de chance, ton confident est un Nautolan... je suis de moins en moins dupe. "


Il haussa les épaules en souriant en prononçant cette dernière remarque, essayant de réduire le poids de ses paroles par un peu d'humour. Il reprit, cependant, redevenant sérieux à nouveau.


" Si tu as besoin que quelqu'un te pousse à t'améliorer, je serai ravi de pouvoir le faire. On pourra s'entraîner autant de fois que tu le souhaites. Je sais aussi que tu fais beaucoup d'efforts pour essayer de chasser la tristesse et les doutes de ton esprit. Tu médites autant que moi, ce n'est pas rien, vu le temps que j'y passe parfois. Cependant... "


Thème de la scène

Le padawan se mit en position, lentement. Il écarta légèrement ses jambes, baissa les bras à mi-hauteur du corps et empoigna son sabre de ses deux mains, se mettant légèrement de profil. Son arme était penché vers l'avant, prêt à parer des coups pour pouvoir ensuite contre-attaquer. Ses mains restaient relativement près de son corps, laissant supposer qu'il n'allait pas faire de mouvements amples et larges. C'était là une posture de Soresu qui était presque devenu sa signature tant il semblait lui porter de l'affection. Il ferma les yeux quelques instants, prenant une longue inspiration, avant d'expirer tout aussi longuement en rouvrant les yeux. Il fixa sa partenaire d'entraînement et reprit ses explications. 


" Quand tu combats au sabre, plus rien ne doit exister dans ton esprit, à part la concentration et le calme. Même quand tu seras face à un sith plus imposant que toi, ne le crains pas, car tu as la Force pour alliée. "



Kalen plissa le regard suite à sa propre remarque. Il venait de réaliser quelque chose, qui amenèrent diverses questions dans son esprit, qu'il ne tarda pas à poser à Wen.


" Cela me fait penser... Est-ce que tu t'es tournée vers une forme spécifique ? Ou Maître Tarr t'avait-il embranché sur une voie ? Personnellement, je pense que le Niman est la forme qui te conviendrait le mieux. Ton style s'appuierait sur ta concentration et ton lien avec la Force, et il ne serait pas exigeant avec ta condition physique. C'est la forme la plus longue à apprendre et maîtriser, mais... le jeu en vaut la chandelle pour toi, je pense. "


En effet, la forme VI, dite Niman, ou Forme de Méditation, ou envore Voie de la Rancoeur, était un des styles de combat les plus tardivement créés par l'Ordre Jedi, ceci s'expliquant par le fait qu'il s'appuyait sur tous les autres styles déjà existants. C'était donc la forme la plus équilibrée et polyvalente de toutes, sans pour autant exceller dans quelconque domaine. Mais elle se caractérisait aussi et surtout par l'utilisation de la Force comme d'une seconde arme maniée en duo avec le sabre laser. Une forme qui convenait donc parfaitement aux Jedi Consulaires, c'est à dire les Jedi voués à la diplomatie, ou ceux qui étaient plus doués à utiliser la Force plutôt qu'un sabre, tout simplement. Une Forme qui semblait donc parfaitement adaptée à Wen, dont le jeu de lame semblait plutôt faible de son propre aveu, et qui était plutôt fragile physiquement, alors que son lien avec la Force impressionnait même son ami.

Kalen s'était convaincu que le Niman était la solution parfaite pour Wen, aussi insista-t-il dans cette voie, tout en encourageant sa camarade comme il le pouvait.


" Si tu ne t'es pas déjà tournée vers la maîtrise du Niman, alors je veux bien te montrer certaines bases. Par contre, si c'est le cas, alors montre-moi ce que tu sais faire. Mais dans tous les cas... L'entraînement commence dès maintenant. Fais le vide dans ton esprit, Wen. Je sais que tu peux le faire, parce que c'est justement ton esprit qui est ton point fort, et le mental, c'est le moteur de n'importe quel Jedi. 


Tu voulais savoir ce que pensait mon maître de mon orgueil, eh bien, ce que je viens de dire, c'est ce qu'il m'a enseigné, après avoir détruit mon Soresu avec son Ataru lors d'un entraînement. C'est justement pour ça que je m'applique à faire des efforts , et que pour ce qui va suivre, je n'aurai aucun jugement. Moi aussi, je vais m'entraîner sur ça, grâce à toi. Mais en ce qui te concerne... si tu y parviens et que tu t'affirmes avec le Niman, le conseil n'aura pas à douter de toi. Tu feras davantage encore la fierté de ton père et de feu ton maître. Tu n'auras plus rien à craindre, pas même le découragement, parce qu'il n'existera plus. Mais en attendant ce moment... tu dois t'entraîner. "


Le nautolan avait employé des termes forts pour interpeller son amie, et lui indiquer qu'il fallait réagir dès maintenant. Il était certain qu'elle en était capable, aussi finit-il par se recentrer sur lui-même. Il avait suffisament parlé pour le moment, et il fallait passer à l'entraînement. Il se tut et devint impassible, restant concentré et bien positionné, attendant la réponse de sa partenaire d'entraînement, qu'elle soit verbale ou armée.
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- Mes doutes peuvent être facilement lus par un nautolan, grimaça Wen. Mais il vaut mieux qu’il en soit ainsi. Luke Kayan m’avait un peu rassuré mais je ne peux m’empêcher de rester terriblement inquiète. La mort d’un maître entraîne celle de nombreuses certitudes.
 
Il existait un lien particulier entre Eyon Tarr et elle. Un lien dans la Force qui avait rendu leur existence pleine de sens. Mais à présent elle avait l’impression d’avoir gardé une blessure béante, pas physique, ni psychologique, mais quelque chose de plus profond, de plus sensible. Seule une personne qui la connaissait particulièrement bien pouvait voir le vide qui l’habitait parfois, et Kalen faisait sans doute partie de ces quelques personnes.
 
- Mais je ne suis ni la première ni la dernière à subir ce genre de revers. Je me relèverai comme toujours et en serai bien plus forte.
 
Wen avait parlé avec une certaine assurance. Elle avait toujours la Force pour la guider, et le temple pour la protéger et lui permettre de progresser. Elle n’était plus la même fragile petite créature encore totalement perdue il y a un an. Elle était parfaitement capable de passer cette étape et d’évoluer. Elle refusait de rester statique.
 
- Maître ne m’avait pas dirigé par une forme de combat particulière, il me jugeait encore trop jeune et expérimentée pour choisir définitivement une technique sans me tromper. Disons qu’il trouvait que j’avais un bon potentiel, mais que j’aurais un petit peu de mal à le réaliser à cause de ma faible force physique.
 
Wen n’avait nulle honte particulière à l’admettre, elle n’était pas très solide. Plus fragile que beaucoup de nautolans, elle était cependant bien plus forte dans les techniques de Force. Une médaille et son revers sans doute.
 
Sentant que l’entraînement sérieux n’allait pas tarder à commencer, Wen détendit ses muscles et tâcha de vider son  esprit. Faire un avec une lame n’avait rien de naturelle pour elle malgré ses capacités naturelles. Elle se disait parfois que la longue ascendance pacifique de sa famille y était pour quelque chose dans cet obstacle qu’elle s’était elle-même dressé.
 
- J’ai donc quelques bases de tous les styles, Soresu, Makashi… Après réflexion, il est vrai que le Niman semble être le plus indiqué.
 
Ce style mettait en exergue l’usage de la Force dans les combats. Pour certains il symbolisait le mieux la philosophie jedi, mettant plus l’accent sur la réflexion et la maîtrise que des compétences physiques pures. Il s’agissait cependant d’un type de combat au sabre qui nécessitait de longues années de pratique pour être maîtrisé… Mais les jedi étaient habitués et savaient parfaitement qu’aucun n’enseignement ne prenait jamais fin.
 
- Je maîtrise bien toutes les bases Shii-Cho comme tu dois t’en douter. Attaquer, Parer… Mon maître m’avait beaucoup appris de Shien, tu sais, ce dérivé défensif du Djem-so qu’il maîtrisait plutôt bien avec on ataru. Ton maître est lui-aussi un partisan de cette technique ? Intéressant. Elle est impressionnante à voir mais j’ai bien peur que les capacités physiques qu’elle demande ne soit absolument pas adapté à ce que je sais faire…
 
Il s’agissait d’un apprentissage logique puisqu’en réalité durant ses longs voyages avec Eyon Tarr, ils avaient surtout croisé des pirates ou des esclavagistes de la bordure extérieure. Il ne s’agissait pas d’adversaire rompu au corps-à-corps mais plutôt au blaster. Elle avait donc dû apprendre à repousser leurs tirs tout en étant capable de lancer une contre-attaque correcte.
 
La nautolan leva son sabre pour former une barrière, comme elle avait dû le faire tant de fois jadis, imaginant des pirates dissimulés qui lui tiraient dessus. Elle enchaîna quelques mouvements de base pour tourner ce mouvement très défensif en geste offensif et renvoyer les attaques des adversaires. Ses gestes étaient un peu maladroits et manquaient de sûreté, depuis combien de temps n’avait-elle pas croisé d’ennemis sur un cham de bataille ? Elle avait cependant assez de maîtrise pour que ses mouvements ne soient pas honteux.
 
- Ma maîtrise du makashi est très basique. Je connais l’ouverture la plus classique, qui s’applique aussi au Niman avec quelques changements.
 
Le makashi était un style qu’elle appréciait pour son élégance mais qu’elle n’avait que peu pratiqué. En dehors de quelques duels d’entraînements avec son maître elle ne pouvait se vanter d’avoir une grande connaissance de style. Elle montra cependant cette position d’ouverture, bras vers le bas légèrement fléchis, posture droite, concentration extrême pour parer la première attaque ou le premier coup.
 
- Et quelques techniques pour éviter le désarmement, ce qui n’est pas des plus simples avec ce sabre.
 
Cela nécessitait notamment des mouvements fluides, complexes à obtenir avec le sabre d’entraînement au manche un peu trop large pour la main de Wen.
 
- Pour le Niman pur, je connais la posture d’ouverture que tout le monde maîtrise.
 
Cette dernière nécessitait de tenir son armes à demain sur le côté, pieds d’appui devant pour s’avancer rapidement vers l’opposant.
 
- De même je sais incorporer quelques techniques de forces de base au milieu de mes techniques. Un choc de Force notamment. Basique mais efficace j’imagine. Voilà les points que je maîtrise le mieux, mais montrés ainsi c’est facile.
 
Dans un véritable combat, il était moins aisé d’appliquer le geste exact, avec le même calme et la même concentration qu’en cet instant. Il était bien plus difficile de conserver la pureté de la technique déjà face à un simple pirate sans formation martiale. Alors contre un sith, ce devait être un acte tenant du miracle.
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" La Wen que je connais est de retour. "


D'un sourire bienveillant, Kalen exprima son soulagement après avoir constaté que son amie était déterminée à combattre ses doutes, et qu'elle n'allait pas se laisser abattre. N'ayant pas connu la même expérience que cette dernière, il ne pouvait que s'imaginer à quel point le fait de perdre son Maître devait être difficile à supporter, car il devient quelqu'un que l'on cotoie tous les jours et sur qui l'on s'appuie jusqu'à la fin de sa vie. On s'y attache forcément, quoi qu'en disent le Conseil ou les règles sur l'attachement, surtout lorsque l'on est jeune. Si Kalen devait perdre son Maître demain, il en serait sans doute tout aussi peiné que s'il perdait un de ses parents. Néanmoins, Wen montrait une résistance et un courage exemplaires, et Kalen restait toujours admiratif devant ce genre de force mentale.


Il observa et écouta attentivement son amie pendant qu'elle montrait et expliquait ce qu'elle savait faire. Lorsqu'elle s'employa à un exercice de Dulon, le padawan analysait ces gestes et repérait les erreurs et les bons points. Il attendit poliment qu'elle ait fini avant de faire part de son analyse.


" Ta rotation du corps est bonne, ton Shien est plutôt correct, ça se voit que tu l'as travaillé. Cependant, tu restes un peu fébrile, pas assez solide sur tes appuis. Pense à travailler ton jeu de jambes. Peu importe la forme employée, c'est très important, la plupart des padawans se concentrent sur le positionnent de leurs bras et de leur sabre par rapport au haut de leur corps, mais ils oublient le positionnement des jambes et les appuis qui doivent accompagner chaque mouvement, offensif comme défensif. Ton adversaire peut te dominer physiquement, si ton jeu de jambes et tes appuis sont meilleurs que les siens, tu as bien plus de chances de gagner. C'est le plus difficile à maîtriser, donc c'est normal, tu dois juste retravailler un peu tout ça. "


Kalen se voulait le plus pédagogue possible dans son analyse, le but n'était pas de vexer son amie mais simplement l'aider à corriger ce qui n'allait pas. Tout en expliquant, il reproduisait les gestes que venait d'accomplir Wen, mais avec des postures plus travaillées, les jambes légèrement fléchies et solides pendant une parade et le corps bien droit pendant une marque de contact, restant bien sur ses appuis pour appliquer de la force et de la précision à son coup.


Après avoir éclairci ce point, Kalen laissa finir Wen et l'observa à nouveau. Lorsqu'elle eut fini, et après quelques instants de réflexion, il reprit la parole.


" Tu sembles avoir de bonnes bases sur à peu près toutes les formes, c'est déjà un bon point pour ta progression sur le Niman, même s'il faut aller un peu plus loin pour chaque forme, pour que toutes tes bases soient vraiment solides. C'est à ce moment là que le Niman se montrera un peu plus complexe, ou du moins plus long à maîtriser, parce qu'après avoir acquis ces bases dans les autres formes, il faut parvenir à les combiner pour devenir polyvalent et savoir comment réagir à toute situation. C'est là toute la subtilité de la forme VI : c'est un ensemble de bases, mais il faut savoir les associer entre elles. "


Il marqua une pause, se laissant le temps de réfléchir à la suite, puis il reprit.


" D'ailleurs, tu m'as montré de tout, sauf du Soresu. Attention à ne pas le négliger, la défense reste très importante, surtout pour toi , puisque tu ne domineras pas ton adversaire offensivement. Tu as de bonnes bases en Shien, tu connais donc bien le principe défense - contre attaque. Tu ne devrais donc pas avoir de mal à maîtriser rapidement les bases du Soresu. Je te montre . "


Kalen accompagna de nouveau son explication et se mit en position. Il montra à Wen la posture de garde de base que chaque Padawan apprend lorsqu'il entame son initiation au Soresu : genoux fléchis et dos légèrement vouté, jambes écartées, bras armé levé au dessus de sa tête et lame du sabre pointée vers le bas, relativement proche du corps, bien que Kalen écartait un peu plus le sien volontairement, pour ne pas l'avoir trop près du visage à son goût.


" Ca, c'est la posture de garde classique, en cas d'affrontement sabre contre sabre. Autrement, il y a la posture plus classique contre les tirs de blaster, mais je préfère l'utiliser même en cas de duel au sabre personnellement. Je l'ai montré tout à l'heure, mais ta posture Shien fait aussi bien l'affaire. "


Laissant le temps à Wen de bien tout assimiler, Kalen réfléchit à la suite. Bien que padawan doué au sabre, il n'était donc ni Maître ni Instructeur, aussi lui fallait-il le temps de bien tout organiser dans son esprit. Il passa sa main dans ses tentacules, songeur.


' Hmm... pour l'Ataru, j'y reviendrai après, parce que c'est jamais simple pour un Padawan , et je ne suis pas très doué. Par contre... je peux t'apprendre quelques mouvements de Niman liant le sabre et la Force. '


Le padawan se remit en position, fixant le vide. Il mit son coté gauche en avant, main levée et bras tendu, levant son sabre de sa main droite derrière lui. Il imita une traction exercée par la Force avec sa main, puis plaça un coup d'estoc dans le vide avant de se remettre en position. Il marqua une pause, puis il fit l'action inverse : Position de corps inversée, sabre en avant, il imita une marque de contact au sabre, puis inversa de nouveau la position de son corps avant d'imiter une poussée de Force avec la paume de sa main. Tout en réalisant ces manoeuvres, il expliquait ce qu'il faisait.


" D'abord, tu as ce qu'on appelle le Rapprochement. Tu attires ton adversaire sur toi pour lui appliquer directement une marque de contact et le neutraliser. Ensuite, à l'inverse... tu as le Coup en projection. Tu appliques une marque de contact, puis tu le repousses avec la Force. Si tu es assez douée et concentrée, tu peux essayer de faire les deux à la fois, ça forme une sorte d'enchaînement. Attirer, marque de contact, repousser. Ca reste assez complexe à réaliser et pas forcément toujours utile contre des cibles lambda. Contre un Sith, par contre, ça peut surprendre et l'empêcher de t'atteindre quand il est prêt de toi. "


Enfin, le Nautolan se relâcha, redevenant droit et détendu. Il souria à son amie, et finit par ajouter :


" Bien, ça fait déjà pas mal de choses à assimiler ! Je te laisse essayer tout ça. Tu peux le faire en Dulon ou contre moi, à ta guise. "
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Wen avait évité de trop forcer. Elle savait pertinemment qu’elle manquait de robustesse et d’entraînement physique pour être réellement endurante. Elle sentait cependant son cœur battre un peu vite, mais ce n’était rien d’insurmontable pour le moment. Après sa performance, elle écouta avec soin Kalen. Elle ne pouvait qu’approuver certaines parties de ses critiques. Son manque d’appui et de confiance en ses capacités rendaient parfois ses gestes hésitants, peu précis et nuisaient à l’efficacité globale de ses combats. Mais au moins avait-elle les bases, un minimum syndical pour survivre qui lui avait permis de survivre face à la vermine spatiale. La nautolan n’avait jamais encore croisé de réel sith. Elle pensait n’avoir aucune réelle chance, même contre un simple apprenti.
 
Elle chercha à enregistrer les gestes de Kalen avec le plus d’acuité possible, mais réussir à atteindre la fluidité de ses gestes lui semblait impossible. Il semblait avoir fait ça toute son existence, ce qui était sans doute le cas. Elle voyait que ses postures étaient bien moins faillibles et beaucoup plus rigoureuses. Elle en imita certain, se laissant calmement corrigé, souhaitant se concentrer au mieux sur ce qu’elle faisait. Elle avait la sensation de progresser un peu, bien que les postures les plus exigeantes lui semblaient difficiles à maîtriser sans plusieurs mois de perfectionnement.
 
Wen était également étonné de sa connaissance des styles de combat. Mais elle supposait que comme pour toute discipline, maîtriser la partie théorique était essentielle pour pratiquer au mieux l’art du combat. La nautolan se promit donc une autorisation pour pouvoir mener des recherches plus approfondies à la bibliothèque dans ces domaines.
 
- J’essaierai d’appliquer au plus près tes conseils, Kalen. Je ne te promets sans doute pas des résultats des plus probants dans un premier temps. Mon maître n’a pas eu le temps de m’inculquer du soresu en pensant que le shien suffirait à me garder bien défendu. Le soresu ne me semble en effet pas très éloigné…
 
Kalen lui montra la posture principale du Soresu. Wen tâcha de la reproduire. Le soresu impliquait des mouvements rapides pour assurer le maximum de couverture, ne pas laisser le moindre interstice dans ses mouvements en restant fluide et efficace. Concentration, application et maîtrise étaient requises. La nautolan savait que sa posture n’était pas idéale.
 
- L’ataru ne risque pas d’être mon fort. J’ai passé de longs moments à regarder maître Eyon s’entraîner…
 
Elle craignit un bref instant que Kalen la contraigne à travailler des saltos et autres attaques sautées qui faisaient la célébrité des pratiquants les plus acharnés de cette forme. Wen ayant la souplesse du bantha léger, elle ne sentait pas d’attaques pour des pirouettes certes impressionnantes mais hors de sa portée. Elle ne put donc retenir un bref soupir de soulagement. Améliorer le Niman en alliant Force et combat était dans ses cordes et particulièrement utile.
 
- Je comprends oui. C’est utile pour déstabiliser un adversaire puissant. Un adversaire qui ne s’attend pas forcément à avoir à repousser des attaques de Force. J’imagine que ce doit quand même être complexe dans le cadre de combat contre de multiples opposants, savoir manier le sabre tout en se concentrant pour lancer une attaque de Force assez puissante pour repousser une personne d’une certaine corpulence.
 
Pour les padawans il restait complexe de savoir correctement utiliser la force dans les cas les plus dangereux. D’autant plus que cette dernière était une alliée capricieuse qui n’obéissait que difficilement aux désirs de ses utilisateurs. Wen se mit en position. Cette fois les mouvements étaient plus complexes et plus poussés. Elle imita l’attraction par la Force, procédé bien plus complexe qu’il ne semblait pour des débutants, et tenta de placer un coup de sabre identique à celui que son ami avait placé.
 
[jet d’agilité – premier mouvement au sabre - échec]

Mais elle fut un peu déséquilibrée lors de son attaque. L'estoc avait manqué de précision et dévié, rendant l'attaque moins puissante. Un coup de sabre aussi maladroit aurait été facilement dévié. Wen était un peu déçue, mais en bonne philosophe elle pensa qu'elle ne faisait que débuter dans ce mouvement, et qu'elle aurait bien le temps de s'améliorer.
 
La projection était le procédé inverse. Wen s’exécuta avec soin. Réaliser l’attaque de Force après un enchaînement au sabre lui semblait encore plus complexe que le premier mouvement.
 
[jet d’agilité – deuxième mouvement au sabre]

Pourtant malgré son appréhension, cet enchaînement fut un peu réussi. Encore loin de la perfection, il avait le mérite d'être bien exécuté, d'une puissance acceptable et était demeuré assez fluide.

- Un sur deux. Ce n'est déjà pas si mal ! lança la jeune nautolan à son compagnon avec un sourire satisfait. J'imagine qu'en répétant ces gestes ad nauseam je finirais par les maîtriser. Qui sait, peut-être même que je deviendrais une vraie duelliste !

Elle finit sa phrase en adressant un joyeux clin d'oeil à Kalen. Elle avait presque oublié les inquiétudes qui la hantaient à propos de son père ou du conseil.
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Les réponses de Wen aux explications de Kalen furent, dans l'ensemble, approuvées par ce dernier d'un hochement de tête. Surement allait-il y revenir plus tard, mais en cet instant, il était temps pour Wen de passer à la pratique de toutes les notions qu'il avait abordé. Il la laissa donc faire et se tut pendant son exercice, observant le plus possible son exécution.

Elle commença par la technique de Rapprochement, mais elle perdit son équilibre pendant l’exécution. Kalen esquissa une grimace discrète, notant ce qui n'allait pas. En revanche, il fut agréablement surpris de voir le succès de son amie à l'exercice suivant : le Coup en projection. C'était le procédé inverse, mais de base, l'exercice était assez similaire, et il remarqua la rapidité que possédait Wen a apprendre de ses erreurs et les réparer. C'était une bonne chose, et même si l’exécution n'était pas parfaite, il lui faudrait certainement peu de temps avant qu'elle n'y parvienne. Une assimilation aussi rapide ne pouvait signifier qu'une seule chose : Le Niman était vraiment fait pour la Nautolane. Aussi, lorsqu'elle manifesta sa joie d'avoir réussi, il l'encouragea en souriant, émettant toutefois une retenue sur la dernière phrase qu'elle avait prononcé.

" C'est bien joué, Wen. C'était maladroit au départ, mais tu t'es bien rattrapée. Je pense vraiment que le Niman est une voie toute tracée pour toi. Par contre, fit-il donc, en haussant son index un instant, je me dois d'insister sur le fait que tu ne dois pas chercher à devenir une " vraie duelliste " , comme tu dis. Pourquoi le Niman développe la polyvalence ? C'est parce qu'elle permet de répondre à toute situation urgente. A quoi ça sert ? A te défendre, et neutraliser ton agresseur, le plus vite possible. C'est vraiment  à ça que sert le Niman. Tu vois, un expert en Makashi, Ataru ou même Soresu, peut combattre longtemps, parce que soit il aura la discipline et la précision pour le premier, soit l'agilité et l'endurance pour le deuxième... bref, ils excelleront dans des domaines qui leur permettront de vraiment combattre. Le Niman ne brille dans aucun domaine, vois-le plutôt comme une Forme d'Autodéfense, de survie. Tu dois éviter à tout prix que le combat ne se prolonge. Si c'est pas possible, tu dois fuir, et utiliser la Force à distance. Envoyer des objets qui peuvent blesser ton agresseur. C'est important que tu gardes bien ça en tête si veux te spécialiser dans le Niman. "

Le Nautolan marqua une pause en plaçant sa main sur son menton, réfléchissant un instant à ses prochaines explications, et laissant le temps à Wen d'assimiler ce qu'il venait d'expliquer. Il reprit ensuite :

" Le Niman est vraiment la Forme qui utilise le plus la Force de manière pure. Donc, quand tu l'utilises, tu dois te souvenir de deux choses : tu dois être détendue, mais concentrée. Comme quand tu fais tes exercices pour soulever un objet. D'ailleurs, pour le Rapprochement et le Coup en projection, je pense être en mesure de te donner des petits exercices qui vont décortiquer le mouvement. Tu l'as déjà bien saisi, mais ces entraînements-là vont t'aider à bien les maîtriser, je pense. D'abord, entraîne ton lien avec la Force. Prends un objet quelconque, et entraîne-toi à l'attirer vers toi, ou à le repousser. D'abord doucement, tranquillement, puis de plus en plus vite. Après, tu pourras passer à des objets plus lourds et répéter l'exercice. "

Suite à cette explication du premier exercice, Kalen se mit de profil, en position, puis il montra à son amie des sortes de coups brefs dans le vide, tout en expliquant ce qu'il faisait.

" Deuxième exercice : les Marques de contact, qui constituent la moitié de chacun des deux enchaînements. Pour le Rapprochement, je te conseille le Shiak. Pour rappel, c'est un coup d'estoc, avec la pointe de la lame... comme ceci. Elle est généralement appliqué sur le haut du corps, au niveau du torse. Donc, en gros... tu attires l'agresseur sur toi, et là, le Shiak. C'est le plus simple à faire, et le plus rapide, parce que tu peux déjà préparer ton coup avant que l'agresseur ne soit sur toi, il n'a plus qu'à s'empaler sur ta lame. Net, efficace, en général, ça calme. Pour le Coup en projection... là, je dirais que n'importe quelle marque fera l'affaire. Ce sera déjà bien si tu arrives à toucher ton adversaire. Donc, si tu y parviens, n'hésites pas : tout de suite après, tu le repousses avec la Force, ça empêche tout riposte. Et à ce moment là, tu vois si ça a suffi à mettre un terme au combat ou non. Mais en général, un adversaire touché et éloigné de toi peut être considéré comme vaincu, il n'y a plus qu'à l'arrêter. Si c'est un Sith... reste vigilante. "

Sur ces dernières explications, Kalen refit face à Wen, haussant légèrement les bras avant de conclure sur ce thème abordé.

" Voilà pour le Niman ! Il y a surement des enchaînements un peu plus poussés, mais ce n'est plus de mon ressort. Je ne peux que t'apprendre ces bases, que j'ai moi-même appris en cours ou auprès de mon maître, mais pour le reste... il te faudra voir avec un spécialiste. Mais bon, si tu maîtrises déjà ça, tu auras déjà nettement progressé. Et à défaut de devenir une duelliste... Tu n'auras plus à craindre l'utilisation de ton sabre. Maintenant... j'aimerai que l'on finisse sur l'Ataru, et on pourra s'arrêter là pour aujourd'hui, ça te fait déjà beaucoup de choses à retenir et sur lesquelles t'entraîner. "

Le Nautolan offrit à son amie un sourire doux et rassurant, car il savait que cette Forme lui donnait des boutons. Et pas qu'à elle, d'ailleurs, mais il souhaitait à tout prix démystifier un point à son sujet.

" Ton maître était doué pour l'Ataru, et il se trouve que le mien aussi. Quand je le regarde s'entraîner, c'est vrai que ça peut me donner des vertiges. Mais il y a une chose que l'on ne doit pas oublier : les acrobaties et les sauts périlleux font déjà partie du niveau poussé de l'Ataru. Hors, pour le Niman, tu ne dois t'en tenir qu'aux bases. Quelles sont ces bases ? Eh bien... "

Kalen se mit en position pour accompagner ses premières explications sur la Forme du Chauve-faucon. Il montra alors à Wen la posture de garde d'un pratiquant de cette forme : corps de profil, sabre tenu en hauteur de ses deux mains, sur son coté dominant, et jambes légèrement fléchies pour prendre ses appuis et se préparer à lancer un assaut.

Spoiler:


" Pour commencer, la posture, tout simplement. Comme tu peux le voir, elle n'est pas spécialement compliquée. Et qui plus est, elle est agréable car elle met en valeur ton coté dominant. Ta droite si tu es droitière, ta gauche si tu es gauchère. Comme ça, elle est tout à fait adaptée pour des enchaînements et des tentatives répétées de coups. "

Kalen s’essaya à une démonstration en Dulon. Il se remit de profil, se concentra un instant, puis il tenta d'imiter un enchaînement pratiqué par son maître lors d'un entraînement. Une succession de coups brefs qui ne visaient jamais un même endroit. Le Nautolan n'exécuta ni de pirouette, ni de tour sur lui-même, et encore moins de sauts périlleux ; non, il se contentait de porter des coups qui semblaient hasardeux, aléatoires mais exécutés rapidement, faisant parfois des moulinets avec son sabre. Aussi, le padawan pouvait rester stable sur un coup ou avancer sur un autre, mais jamais il ne reculait. En revanche, même Wen, qui avait déjà vu un maître de l'Ataru à l'oeuvre, aurait sans doute pu remarquer que la Forme IV n'était pas le fort de Kalen, qui manquait de souplesse, de précision une fois lancé et de coordination entre son jeu de jambes et l'application de ses coups, un peu trop hasardeux et maladroits. Aussi ne prit-il pas la peine de montrer un enchaînement long, car il savait qu'il manquait d'endurance et qu'il s'essouflerait assez vite s'il prolongeait la démonstration. Quand il eut fini, il revint vers Wen, reprenant son souffle. 

" Bon... ça peut ressembler à ça, à peu près...!  fit-il d'un ton plaisantin et auto-dérisoire sur sa prestation. C'était pas parfait, mais tu vois ou je veux en venir ? Les bases de l'Ataru, ça ressemble à ça. Et dans le cadre du Niman... tu peux t'en servir pour tester la défense de ton adversaire. Si ça passe, tu appliques ta marque de contact, puis ta poussée de Force, par exemple, et ton adversaire est neutralisé. Tu peux toujours essayer... Mais si tu n'y arrives pas, laisse tomber pour le moment, on enseigne rarement l'Ataru aux padawans, de toute façon. Tes bases en Shien feront l'affaire en terme de contre-attaque, pour le moment."

Il marqua une dernière pause. Encore une fois, il avait beaucoup parlé, mais c'était obligatoire car des explications sur ce sujet se devaient d'être inévitablement longues, simples et complexes à la fois tant il y avait à aborder lorsqu'il s'agissait du combat au sabre laser. Aussi pouvait-on remarquer qu'il était passionné par ce sujet, car son entraînement au Soresu lui avaient fait acquérir beaucoup de connaissances théoriques, aussi bien sur cette Forme que d'en d'autres,  bien qu'elles ne fussent pas du niveau d'un Maître ou d'un Instructeur. Mais dans tous les cas, il aimait explorer et avait appris à apprécier cet art qu'est le combat au sabre laser, et cela se voyait.

Néanmoins, il y avait eu en cette matinée de quoi largement rassasier une débutante, aussi conclut-il par un récapitulatif condensé.

" Voilà pour aujourd'hui, l'amie. Donc, l'essentiel dont tu dois te rappeler... pour commencer, l'état d'esprit quand tu dois utiliser ton sabre. Calme et concentration. Ensuite, tu dois réviser les bases de toutes les Formes principales dans le cadre du Niman. Ça passe par leurs postures, mais souviens-toi que chaque posture est un état d'esprit en soi. Tu dois entraîner ton Soresu pour complémenter tes techniques de Shien. Retravailler ton jeu de jambes et tes appuis. Sois ferme dans tes positions, mais pas non plus rigide. Détends-toi et accorde de la souplesse à ton corps. Quand tes bases dans toutes les Formes seront solides, tu pourras t'entraîner à des enchaînements en Dulon pour passer d'une forme à une autre en plein combat. Enfin, tu dois parvenir à maîtriser le Rapprochement et le Coup en projection. Donc, travailler ton lien avec la Force, et revoir les Marques de contact.

Je sais, ça fait beaucoup de choses. Au final, je t'ai présenté tout ce qu'on va travailler pendant nos prochains entraînements. Donc , rassure-toi, ça se fera petit à petit, point par point. En tout cas, tant que je ne suis pas en mission ou en dehors du Temple, tu peux compter sur moi. " acheva-t-il, demeurant souriant et serviable auprès de sa confidente.

Il tourna alors son visage vers les fenêtres, pour constater que le Soleil était désormais assez haut dans le ciel. L'heure du déjeuner n'allait sans doute plus tarder. Il s'adressa alors une dernière fois à son amie :

" Il doit nous rester un peu de temps avant Midi. Tu as des questions ? Un sujet sur lequel tu voudrais revenir ? T'entraîner une dernière fois sur un des thèmes ? N'hésites pas, profites-en pendant que je suis là. "
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Kalen semblait beaucoup apprécier son rôle de professeur et d’instructeur. Passionné sans ausun doute par ce qu’il faisait, Wen pouvait parfaitement l’imaginer dans quelques années devenir un maître d’arme respecté du temple, malgré la timidité que créait parfois ses brûlures. Elle était restée positive sur sa dernière prestation, bien qu’en partie ratée. La nautolan écouta religieusement son compagnon. N’ayant une connaissance que très parcellaire des styles de combat jedi bien qu’elle ait certaines bases dans plusieurs styles, elle cherchait à en apprendre le plus possible. Elle se souvenait à présent des paroles d’un maître d’arme jadis à propos du Niman. Il s’agissait en effet d’un style développé pour que les jedi les moins portés sur le combat, un style général, peu exigeant physiquement, qui leur permettaient de se concentrer sur des disciplines qu’ils jugeaient plus nobles ou plus adaptés à la philosophie de l’Ordre en lui-même.
 
« Je n’ai pas l’intention de laisser un combat durer plus longtemps qu’il en doit, songea Wen quand Kalen évoqua la nécessité de garder un combat bref. Ni même de commencer un combat sans qu’il y ait une extrême nécessité. »
 
Elle garda cependant les conseils en tête, pour ne jamais se laisser tromper ou griser et perdre toute forme de prudence. Combien de jedi avaient avant elle été déchus par leur orgueil ? Défaut qui plus que tout le reste pouvait mener à la mort, ou pire, le côté obscur. Heureusement que Leto Vorkosigan était parvenu à faire perdre à Kalen ce petit défaut, enfin quasiment. Il s’était un bref instant, plongé dans ses pensées. Wen garda le silence pour ne pas troubler ses réflexions. Son ami reprit bien vite son explication.

Mon lien avec la Force est toujours puissant, assura Wen avec un sourire confiant.
 
Ce n’était pas là une vantardise mais l’expression d’un fait pour Wen. Les jedi plus faibles physiquement compensaient leurs faiblesses en se concentrant sur la Force, une alliée si fidèle quand le destin le permettait. Cependant il n’avait pas tort. Travailler en méditant n’était pas suffisant, il faudrait également qu’elle renforce les versants les plus pratiques de la Force. La télékinésie, son application la plus basique, la plus brute, était pourtant un pouvoir utile. Elle n’avait pas encore la Force de manipuler des objets lourds, ni même de déplacer un  homme. Inutile de dire que même si elle était parvenue à maîtriser un mouvement de base du Niman, en situation réelle sa maîtrise ne restait qu’embryonnaire, inutile, futile. Tant de travail l’attendait à l’amont de cette séance, rien que d’y penser elle était à la fois excitée et inquiète. Arriverait-elle à tout accomplir ? Soudainement la charge de jedi lui semblait bien lourde et inaccessible. Mais ce n’était pas fini.

Kalen s’était déjà tourné, attaquant une nouvelle étape de la formation. Les marques désignaient le point de contact de la lame avec le corps de l’adversaire. Cela pouvait sembler anodin, mais il s’agissait des coups finaux d’une suite de passes d’armes, l’endroit de la marque et son moment étaient essentiels pour s’assurer la victoire d’un combat. Wen avait un peu de mal à toucher exactement l’endroit qu’elle désirait et hésitait parfois à lancer son attaque au moment parfait. Une faiblesse qui était dû à son manque de confiance une arme à la main. La nautolan se dessina un bref instant la violence d’un empalement, mais la violence de l’image lui arracha une grimace fugitive. Elle tiqua cependant sur le mot Sith.
 
- Je n’ai jamais rencontré de Sith, admit-elle. Eyon et moi n’en avons jamais croisé en mission. Tu en as déjà affronté ?
 
Peut-être était-ce une question trop personnelle. Mais elle était bien trop curieuse. Longtemps elle était restée au temple et jamais elle n’avait vu de partisan du côté obscur. Elle n’avait senti ce dernier qu’à petites doses, juste des troubles dans la Force quand parfois ils étaient à l’origine de grands bouleversements. Mais ce n’étaient que des échos partiels et lointains qui ne devaient être qu’une atténuation de la sensation réelle de la proximité avec le côté obscur.


Elle se demanda soudainement quel maître accepterait de la guider sur la voie du sabre. Elle ne représentait pas une élève de premier choix pour les grands maître-d’armes du temple et n’auraient que peu de manœuvre de réel progrès. Les vrais maîtres du Niman devaient être les jedi les plus spirituels, les plus portés sur la diplomatie, la réflexion, le savoir, la recherche et la méditation. Voilà qui lui donnait à réfléchir.
 
Elle avait presque frémis en entendant parler d’ataru. Elle revoyait son maître, souple, rapide, passionné, trop pour beaucoup d’autres jedi du temple, tournoyer sans difficulté, en dulon comme en combat réel. Elle ne répéterait jamais assez sa crainte de l’ataru, trop agressif à son goût. Mais Kalen lui avait fait un sourire apaisant. Après tout cette forme devait être à son tour apprivoisée pour maîtriser le Niman.


- Une forme avancée ? répéta la douce Wen, incrédule. Voilà qui explique beaucoup de choses et me rassure. Sautiller partout comme un Gizka épileptique ne me tentait pas franchement.
 
Elle était donc un peu rassurée. Il était vrai que devoir effectuer des saltos pour le Niman pouvait sembler un peu trop exigeant pour une forme qui au contraire favorisait le développement mental plutôt que physique. La padawan était curieuse de voir à quoi ressemblaient les bases de l’ataru. La position de garde était en fait relativement simple, clairement tournée vers l’attaque et l’intimidation. Elle imita la position, tâchant de montrer un peu de confiance, campée sur ses appuis.
 
Kalen commença des enchaînements de coups rapides et relativement fluides. Il demeurait concentrer et restait relativement impressionnant. Cependant le nautolan était vraiment du style défensif, et ses gestes étaient bien sûr moins précis et tranchants que ceux d’un maître réel de l’ataru. Il y avait quelque chose de plus animal dans le combat d’un maître de l’ataru, de plus agressif tout en demeurant d’une extrême constance. Quand elle avait pu regarder Eyon s’entraîner, il était vrai qu’il s’agissait là d’un enchaînement très basique. Mais elle était bien trop mal placée pour critiquer quoi que ce soit, elle n’avait pas le meilleur œil ni la meilleure connaissance du combat au sabre. Kalen restait à ses yeux un padawan prometteur, malgré ce qui lui restait à apprendre.


- Ah, si j’avais la moitié de ton habileté, plaisanta Wen en grimaçant. Je comprends son importance stratégique.

Tester la défense de son adversaire… Voilà un contexte qui lui plaisait pas mal. Elle devait tester cela en vitesse, pour voir si ses mouvements étaient au moins proches. Elle n’était pas vraiment certaine de pouvoir reproduire ces moulinets au sabre ni la vitesse ni les jeux de jambes. Elle pourrait au moins tenter de s’en approcher du mieux possible.

[Jet d'agilité]


Les gestes s'enchaînaient à sa grande surprise. Rien n'était parfait bien sûr, chacun coup d'estoc manquait un peu de force et dé précision, mais au moins elle avait compris le principe. Il avait finalement quelque chose de grisant dans le fait de réussir quelques coups d'ataru. Mais tout comme Kalen, elle n'avait pas une constitution très solide et ne pouvait se permettre de rester bien longtemps ainsi.

Un peu essoufflée après qu'elle eut fini, elle s'abaissa légèrement vers Kalen pour le remercier de sa patience. Ce dernier était en train d'énumérer tout ce qu'ils savaient pu travailler pendant cette matinée. Wen s'apercevait à présent que le programme avait été un peu chargé, ce qui renforça quelque peu ses craintes de ne pas être à la hauteur. Mais elle garda un sourire calme. Au moins pourrait-elle impressionner un peu les jedi gardiens grâce à ses nouvelles connaissances.

- Merci beaucoup Kalen ! Grâce à ta patience je me sens déjà beaucoup plus à l'aise avec un sabre. Ce dernier entrainement m'a cependant épuisé, l'exigence de l'ataru n'a rien d'une légende... Même pour la forme la plus basique. Si je refais un essai cela ne risque pas d'être concluant.

Wen aimait la modération. Elle n'avait nulle envie de faire des erreurs à cause de la fatigue ou de se blesser en atteignant ses limites trop rapidement. La mêtinée n'allait pas tarder à se clore, et bientôt les cours de l'après-midi reprendraient. Elle se remémora chaque style maîtrisé et se décida à aller à la bibliothèque dès ce soir pour en apprendre plus sur l'histoire des différents styles.

- Je n'ai pas de question particulière, tes explications étaient très claires. Je te remercie à nouveau !
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Lors des entraînements au combat au sabre laser, il y avait un sujet, accompagné de questions courantes, qui revenait souvent sur le tapis : le cas des Siths. C'était logique : les ennemis éternels des Jedis représentaient le plus grand défi, car il fallait reconnaître qu'affronter et vaincre un Sith dans un combat au sabre laser n'était jamais facile. Et les padawans, soucieux, posaient souvent des questions à ce sujet, car il n'avaient jamais affronté de Siths de leur vie. Aussi, Kalen ne fut pas surpris que Wen finisse par poser ce genre de question. Il ne fut pas du tout gêné de répondre, au contraire : cela lui permettait de se rendre compte si son amie pensait la même chose que lui à ce sujet. Son sourire s'effaça cependant, car le sujet était sérieux. Désactivant son sabre, il le garda dans les mains, qu'il plaça dans son dos, croisées, tout en faisant les cent pas, et il répondit alors à Wen.


" Moi, non, pas encore, mais mon maître, oui. Et vu la description qu'il m'en a faite, je remercie la Force de ne pas avoir dressé un tel obstacle sur moi aussi tôt, car je pense que je n'aurai pas été prêt. Au combat, un Sith est sournois, déloyal... barbare, pour les plus violents d'entre eux... et surtout, ils cherchent à te faire perdre tes moyens, tout le temps. Je pense que plus jeune, un Sith n'aurait eu aucun mal à me déstabiliser et à me faire perdre mon calme... C'aurait pu être désastreux. Aujourd'hui, je pense être en mesure de résister à leurs émotions et à leur brimades, grâce à l'enseignement de mon maître... j'espère. Mais je dois l'avouer, comme tout padawan, je n'échappe pas à la règle : j'appréhende mon premier combat face à un Sith. "


Il s'arrêta, et tourna son visage vers Wen, la fixant un instant. Jusqu'ici, il redoutait son propre premier combat contre un Sith, mais alors qu'il conversait à ce sujet, il commençait alors à craindre pour celui de son amie. Même quand l'entraînement de cette dernière sera achevé, il sera toujours plus difficile pour elle d'envisager un combat contre un Sith. Qui sait, peut-être qu'avec un concours de circonstances adéquat rendrait son Niman suffisant face à un Sith... ou peut-être pas. Même quand elle maîtrisera cette forme... Il y a toujours une part de hasard, de cas que l'on ne peut prévoir. Mais pour un Jedi, le hasard n'existait pas... c'était la Force qui décidait.


" J'espère que la Force sera aussi clémente avec toi qu'elle ne le fut avec moi jusqu'ici... et que tu affronteras ton premier Sith le plus tardivement possible, même si cela va s'avérer difficile à cette époque... Mais je ferai tout pour que tu sois prête... Je te le promets. "


Le regard plissé du Nautolan accompagnant cette phrase semblait souligner la détermination de ce dernier à ce sujet, comme s'il prenait à cœur cet objectif. Peut-être qu'au fond de lui... il ne voulait pas perdre Wen, mais jamais il ne se l'avouerait.


Soupirant par le nez, Kalen quitta l'échange de regard pour reprendre ces cent pas, partageant avec son amie une autre réflexion à ce sujet. Il ne voulait pas partir défaitiste, et il savait qu'il fallait raison garder.


" Mais de toute façon, je pense qu'il faut aussi savoir dédramatiser et ne pas trop appréhender cette rencontre non plus. Parce que certes, un Sith est toujours un adversaire redoutable, mais ils ont aussi leurs points faibles. Ils croient fermement que leur colère les rend plus forts, mais pour en avoir fait l'expérience avec Jex, il y a quelques années... je pense sincèrement que c'est une illusion, et qu'au contraire, la colère rend faible, peu importe les circonstances. On perd ses moyens, on est plus concentré... on laisse une tonne d'ouvertures à son adversaire en surestimant ses capacités... et j'en passe. Nous sommes leur antithèse, des êtres voués à la paix de l'esprit... Si l'on parvient à rester calmes et concentrés, alors on a toutes nos chances, je pense. Il faut laisser la Force nous guider, et ne pas céder aux provocations... Et ça, ce sera plus facile pour toi que pour moi, vu que ton lien avec la Force est puissant, comme tu dis. Hmm... A la fin de l'entraînement, tu seras prête, c'est sur. Tu seras en mesure d'utiliser la Force intelligemment, et même un Sith ne peut rien face à la Force. "


Cela se voyait un peu, mais Kalen essayait de se convaincre lui-même. Il semblait réaliser que le fait d'entraîner quelqu'un et le préparer à affronter ce genre de situations apportait un poids qu'il fallait savoir porter sur ses épaules : le poids d'une responsabilité. Il prenait conscience que si un jour, Wen échouait... ce serait aussi en partie de sa faute, car il n'aurait pas su la préparer comme il le fallait. Il y avait des moments ou Kalen manquait de confiance en lui et ou il devait se convaincre lui-même. Cet instant là en faisait partie. Néanmoins, il avait tout de même l'avantage de rester terre-à-terre et raisonnable sur ce sujet. Il savait que Wen l'était aussi sûrement, c'est pourquoi il ne prit pas la peine d'insister sur le fait qu'elle devait rester très prudente face à un utilisateur du côté obscur. Cela coulait de source.


Il lui fallait cependant méditer sur tout cela. Mais il chassa ses pensées et ses inquiétudes lorsque Wen s'essaya à l'Ataru. Et à la surprise des deux Nautolans, ce fut un essai clairement satisfaisant pour un padawan qui craignait cette Forme. Encore une fois, Wen montrait un bon potentiel d'apprentissage, ce qui réconfortait quelque peu son instructeur du jour, qui put se dire qu'en apprenant aussi vite, elle serait en mesure de maîtriser le Niman bien assez tôt. Elle serait donc plus confiante avec un sabre et prête à se confronter aux dangers de la vie d'un Jedi. C'était bien là l'objectif visé par Kalen. Réconforté, il prit même la peine de relever la plaisanterie de Wen vis-à-vis de sa propre prestation d'Ataru.


" Heyyy. Ne te moque pas ! Ma Forme IV est médiocre, dit-il d'un ton ironique, faussement vexé. Mais tu sais, toi aussi, tu pourrais parvenir à mon niveau. Tout le monde le peut, il suffit de s'entraîner, régulièrement, d'apprendre, surtout de ses erreurs, pour s'améliorer toujours un peu plus... Il n'y a pas de secret, et la question du talent ne se pose que pour la rapidité à atteindre un bon niveau. Mais si tu es sérieuse et appliquée, tu  peux arriver un jour à faire les mêmes choses que moi, je peux te l'assurer. L'habileté aussi, ça s'apprend. " finit-il d'ajouter, cherchant à donner confiance à son " élève ".


L'heure tournait, et vint le temps de la fin de l'entraînement et des remerciements. En allant ranger son sabre d'entraînement, puis chercher sa bure, Kalen affichait un visage souriant, satisfait de cette matinée. Il ne tarda pas à le montrer à Wen après que celle-ci l'ait remercié.


" Oui, nous allons nous arrêter là. Mais tu as déjà fait de bons progrès, Wen, c'était vraiment pas mal, et ça ira de mieux en mieux, ça c'est sûr. On fera tout ça tranquillement, une chose à la fois, et tu finiras par être une pro du Niman. Et... c'est moi qui te remercie. De me faire confiance. L'exercice me plaît beaucoup, mais j'espère que je suis à la hauteur de tes attentes. Je fais tout pour, en tout cas. " répondit-il simplement, sur un ton et une expression sincère. Kalen adorait rendre service, et encore plus lorsqu'il s'agissait de quelque chose qu'il aimait faire. Et par ailleurs, il semblait vraiment ravi d'aider Wen, heureux de pouvoir rendre la pareille à cette jeune femme qui l'avait aidé et soutenu pendant toute son enfance passée au Temple. Elle comptait beaucoup pour lui, c'était indéniable.


" Je vais rester quelques jours au Temple. Mon maître et moi avons prévu une petite excursion dans la jungle d'Ondéron, demain... mais en dehors de ça, je reste relativement libre pour ces prochains jours. On pourra s'entraîner de nouveau, si tu veux. En attendant... l'Ataru, ça creuse ! "


En effet, l'estomac de Kalen accusait le coup, et ce dernier remarqua que le soleil atteignait son zénith. L'heure du midi était sans doute arrivée, aussi ne fallait-il pas perdre de temps afin d'avoir une place au réfectoire. Après avoir remis sa bure, Kalen se plaça une dernière fois devant Wen, et la salua respectueusement.


" A très bientôt, mon amie. Merci pour cette matinée, c'était très instructif. Repose-toi bien. "


Il lui offrit un dernier sourire amical avant de tourner les talons, se dirigeant vers la sortie du centre d'entraînement, les mains cachées dans les manches de sa bure. Une fois dehors, Il sentit le coquillage offert par ses parents se presser contre lui dans une poche de sa bure. Il l'effleura un instant, avant de reprendre sa route, serein. Clairement, la journée avait bien commencé pour le padawan de Maître Vorkosigan.






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