Korgan Kessel
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Nar Shaddaa... Une poubelle à ciel ouvert. Si Coruscant est une coquille vide, alors cette lune est une carcasse en décomposition. C'est sur que de loin, de l'espace, y'a des ressemblances... Mais dès qu'on s'approche, qu'on pénètre l’atmosphère saturée de pollution, on s'dit que c'est bien pire... Ouais, y'a du métal à perte de vue, ça c'est sur... Mais tout est tellement anarchique, grotesque, improbable... Comme si les grattes ciels tordus poussent les uns sur les autres, comme-ci la survie de ses habitants tient à quelques caprices des lois de la physique, qui par miracle, assurent la cohésion de tout cet amas morbide. Ouais, définitivement... Si j'aimais plus Coruscant, ce monde là me donnait la gerbe. J'avais autant envie de m'y poser que de m'faire sucer par un Hutt. C'est pour dire. Et pourtant, j'y suis quand même, sur cette putain de lune.
 
Les ordres, c'est les ordres. Y'a pas à tortiller du cul pour chier droit. Une mission à la con ouais, mais une mission quand même. J'me souviens même plus le nom de code... Un truc à la con comme d'ab... Enfin bon, si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais trouvé un truc du style : Opération sac à merde. Ça collait plutôt pas mal.
 
« Le Baron »... C'est notre cible. Son véritable nom, personne le connaît. La légende dit même que celui qui l'entend un jour fini avec un tir de blaster entre les deux yeux le lendemain... C'est pour dire la réputation que ce connard s'est créé. Faut reconnaître que ce type, c'est pas du menu fretin. C'est le big boss de l'une des pires organisations criminelles de cette galaxie, spécialisée dans le trafic de drogues nouvelles... Drogues de synthèse à la con, qui vous bousillent les neurones en moins de deux. Ce mec est recherché partout. Mais il sait se planquer. Chaque fois que les grosses têtes du Renseignement ont eu un tuyau le type s'était déjà barré. Enfin, jusqu'à maintenant.
 
Ce que ce sac à merde ne sait pas encore, c'est qu'y'a une taupe chez lui. Une vilaine petite bestiole qui nous a refilé des infos toutes fraîches. Le Baron, il est comme tout le monde, y'a un moment, il a besoin de décompresser et de tirer son coup. Bref, on a eu l'info qu'il compte se rendre très bientôt, ici, sur Nar Shaddaa, dans ce casino de luxe, « L'Antre des Splendeurs ». Quel nom pompeux. Rien que de le prononcer, ça me donne envie de coller une beigne à son proprio.
 
Trois jours... Trois jours qu'on tourne en rond comme des chiens dans une cage, dans cette miteuse chambre d’hôtel qui nous sert de planque. Enfin, ces deux chambres. J'sais pas trop comment les Renseignements arrivent à se démerder, mais quand on est arrivé, les deux chambres nous étaient réservées, la cloison mitoyenne avait été démolie, et tout un tas de consoles et d'appareils d'écoute nous y attendaient. Ouais, j'suis pas seul dans cette galère. Avec moi y'a le soldat Moriss, un mec de mon unité qui a, comme moi, perdu à la courte paille. On est les babysitter d'une troupe de grosses-têtes, des mecs qui ont sûrement passés plus de temps à pianoter sur des holoclaviers qu'à tripoter des nibards. J'en soupçonne même un ou deux d'avoir jamais usé de leur petit calibre... Ces coincés passent la journée à surveiller la façade du casino, juste en contrebas, à scruter le trafic aérien, à effectuer des rondes de reconnaissance... Tout ça pour être sur de ne pas le louper ce « Baron » lorsqu'il ramènera ses miches.
 
Je grimasse tout en mâchouillant un cure-dent. Putain, si on avait été dans un territoire de la République, tout aurait été si simple... On aurait eu juste à entrer, armes aux poings, pour le faire sortir de là une fois entré... Mais Nar Shaddaa... En plus d'être une lune de merde, il faut que ce soit une lune de merde appartenant aux cartels Hutt. Bref, autant dire que la moindre pétarade non maîtrisée peut virer un incident diplomatique... J'comprends rien à toutes ces conneries de politicards, mais bon... On m'a dit de pas tirer dans le tas : ça ça m'parle. Mais du coup, la question con est la suivante : comment chopper ce type dans ces conditions ? Au moindre coup de feu, on peut lui dire adieu, il se sera taillé avant qu'on est eu le temps de dire ouf. En plus, le coco, il se déplace pas sans son escorte, et pas des tapettes d'après ce que j'ai pu voir au briefing. Du coup, v'là l'plan pourri qu'nous ont pondu les types du Renseignement :
 
Faire équipe avec une bande de mercenaires, qui soit disant connaîtraient un moyen de contourner la sécurité du casino.. J'sais pas trop d'quoi y s'agit, mais sûrement qu'ya des passages dérobés qui permettent d'entrer sans se faire capter. Bref. On paye ces mercenaires pour qu'ils nous fassent entrer, qu'ils nous aident à dérouiller l'escorte du Baron, puis on se tire avant que la sécurité du casino et les Hutt, se rendent compte de quelque chose. Si on s'fait choppé par une caméra, rien à foutre, vu que Moriss et moi on portera aucun uniforme.
 
Vraiment un plan pourri. Y'a une chance sur deux pour que ces connards de merco nous plantent un poignard dans le dos... Et qui nous dit que c'est pas du flanc cette histoire de taupe ? Franchement, comment faire confiance à un mec qui trahi déjà quelqu'un ? Ca m'dépasse...
 
Pendant que j'réfléchis à tout ça, je reste le cul posé sur le canapé miteux que Moriss et moi avons déplacés pour nous faire un petit coin détente... Parce qu'avec la conversation de ces intellos, j'peux t'dire qu'on a besoin d'une sacrée dose de détente. On s'fait des parties de sabbaac. Une fois je gagne, une fois c'est lui... Mais bon, comme j'suis Caporal et lui simple soldat, j'suis sur qu'il se couche pour faire le lèche cul.
 
Finalement je lâche un :
 
« Toujours rien ? »
 
L'un des puceaux me répond :
 
« Non, toujours rien. »
 
V'là à quoi se résume nos échanges. Du genre quinze à vingt fois par jour... J'en ai ma claque, vivement qu'il se passe quelque chose...
 
Une heure plus tard mon vœux est enfin exhaussé.
 
« Caporal ! Quelqu'un approche... Une minute... Oui... C'est nos contacts. »
 
« Okay, laissez les entrer. Faut qu'on cause avant qu'le Baron se pointe. »
 
J'me demande quel genre de types les Renseignements ont bien pu nous dégoter...
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La twi'lek descendit de son vaisseau d'un pas tranquille. Un sac à dos accroché à ses épaules, elle se dirigea paisiblement vers le service de sécurité - où, pour une fois, elle ne prit pas le risque de présenter des faux papiers, précaution dont elle avait eu soin d'user pendant toute l'année précédente, en territoire républicain - avant de s'avancer presque en courant vers la vitre qui séparait le spatioport de l'extérieur.

Elle y était enfin. Nar Shaddaa... une ville qui lui rappelait Coruscant, avec ses gratte-ciels qui crevaient les nuages, les trams à grande vitesse collés aux parois et les enseignes trop lumineuses, conçues pour aguicher le chaland avec toutes ces femelles dénudées. Pourtant, étrangement, Mat'Aenna s'y sentait plus en sécurité. Peut-être étais-ce dû au fait que la cité tentaculaire était pratiquement vierge de regrets et de défaites ? Qu'elle appartenait aux hutts et que la jeune femme n'avait jamais encore eu de démêlés avec eux ? Que pour la deuxième fois de sa vie, son cœur s'était mis à battre plus fort, et qu'elle se sentait pousser des ailes ?
Finalement, peu importait la raison. Ici, sur Nar Shaddaa, elle était pratiquement en territoire connu, avec un job honnête à la clé, qu'elle pourrait fêter en rentrant au vaisseau avec une bonne provision d'alcool par la suite. Et mieux encore, pour une fois, elle était seule. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pu déambuler quelque part sans rendre de compte à qui que ce soit ? Des années...

Autant dire l'éternité, lorsque l'on ne comptait qu'une vingtaine d'années !

Certes, la mission était dangereuse. Ses rapports anonymes avec le cartel des hutts risquaient bien d'en pâtir - mais le salaire était alléchant. Pour une fois, la République devrait se faire discrète, et ils n'avaient eu d'autres choix que de faire appel à des mercenaires pour faire le sale boulot qu'ils ne pouvaient pas faire officiellement. Une aubaine à ne pas rater ... à condition de faire les choses dans l'ordre. Le Service des Renseignements lui avaient refilée l'info que la fameuse cible se rendrait bientôt à un Casino assez classe, "l'Antre des splendeurs" ... tout un programme. La twi'lek voyait déjà le genre de faune qui pouvait fréquenter ledit casino : à vrai dire, elle n'avait que plus envie d'y aller, rien que rigoler un bon coup.

Mais le boulot avant l'reste ! Et le sien, c'était de trouver un moyen de déjouer la sécurité pour parvenir jusqu'au bonhomme... rien de plus simple, hum ! Heureusement, elle était plutôt connue pour avoir de la ressource.

C'était ainsi que la jeune capitaine de vaisseau, à peine débarquée du spatioport, s'était mise à la recherche d'un des contacts de son ancien maitre, à qui elle avait eu à faire la dernière fois qu'elle avait débarqué dans le coin. Le genre débrouillard et surtout bien renseigné, il occupait à l'époque une place officielle de dealer dans les bas-quartiers chauds, mais faisait surtout office d'agent de renseignements en tout genre pour les bandes locales - et à côté, pour les siths qui lui versaient des pots-de-vins réguliers.
Une journée, un gros mensonge et la poche singulièrement allégée plus tard, la twi'lek à la peau verte l'avait retrouvé, et persuadé de dégoter LE maillon faible de l'établissement, qui s'était matérialisé une bonne journée après en la personne d'une jeune zeltronne camée, informaticienne au casino. Le reste avait été simple : il avait suffit de la secouer un peu et de lui donner quelques doses gratuites pour la persuader de donner à l'ancienne esclave un plan détaillé de la structure du bâtiment, quelques codes de sécurité et l'emplacement du vestiaire des employés.

Le sourire aux lèvres, Mat'Aenna avait alors contacté l'équipe républicaine, qui lui avait donné rendez-vous dans un espèce de motel pourri, auquel elle se rendit directement. Vêtue d'un pantalon large, d'un tee-shirt et d'une veste aussi noire que le reste, elle était singulièrement passe-partout ; mais visiblement, elle avait été repérée. Elle n'eut ainsi pas besoin de frapper à la porte de la chambre minable indiquée, tandis qu'un gringalet en lunettes claquait vivement la porte derrière elle.

- "Salut les mecs. La mercenaire, c'est moi. J'm'appelle Miris."

Elle gratifia ses interlocuteurs d'un sourire éclatant, avant de regarder tout autour d'elle, ses yeux bleus remplis de curiosité et d'assurance. Et, il fallait bien le dire, d'un peu de jalousie. Eh oui, la République avait de l'argent...Le matériel était ultra-perfectionné, ils avaient détruit la cloison qui séparait deux chambres pour en faire un véritable QG... Si seulement sa propre salle des commandes pouvait ressembler à ça, les missions seraient certainement plus faciles, c'était sûr...

- "Et vous, c'est quoi vos noms ? Contente d'faire affaire avec vous."

Toujours souriante, elle hocha la tête en direction des gars accrochés à leur console, qui la mataient outrageusement, avant de s'asseoir directement dans un fauteuil, ouvrant son sac à dos pour en tirer son datapad.
Puis elle fit un petit clin d’œil aux deux humains baraqués qui la fixaient toujours.

- "J'ai pas mal de trucs pour accéder au Baron à l'intérieur du Casino. Vous avez prévu quoi comme genre de plan ?"

Ça ferait plaisir, un peu d'action ! Et surtout... des crédits en quantité. Lloyd serait fier d'elle !
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« C'est une blague ? »

Même pas un bonjour, tellement je suis surpris. Je la fusille du regard... J'en crois pas mes yeux... Putain... Mais c'est qu'une gamine. C'est jamais évident de deviner l'âge d'une gonzesse... Mais franchement, elle à quoi ? La vingtaine ? Mais qu'est-ce qui est passé par la tête de ces planqués du Renseignement ?! Il nous prennent pour qui ? Des Babysitter ? J'y crois pas...

Je détourne le regard une fraction de secondes, juste pour essayer de capter les expressions de ceux qui m'entourent. Mais je regrette aussitôt de m'être soucié des intellos. Je soupire. Ils la dévorent littéralement du regard, à croire qu'ils ont jamais vu une twi'lek ailleurs que dans des holofilms porno. C'est tout juste s'ils n'ont pas la bave aux lèvres... Sérieusement... Aucun d'eux n'a sa place ici, en territoire ennemi. C'est pas fait pour les civils, même ceux à gros QI. Ouais, certes, les Hutts ne sont pas vraiment nos ennemis, au premier sens du terme j'veux dire. Mais c'est pas nos amis non plus. Moi j'suis pas un type compliqué : le mec qu'est pas mon pote, et bien, c'est pas mon pote c'est tout. Point barre. Si s'en était autrement, on n'serait pas là, dans cet hôtel miteux, à se planquer comme des rats womps.

J'regarde une nouvelle fois la twi'lek. Je fais exprès de poser mes yeux sur elle, et de la déshabiller de haut en bas, juste pour voir sa réaction. En réalité, je la trouve pas tellement attirante. Ouais c'est sur, si j'avais eu une ouverture j'aurais pas non. Mais quand même, elle était pas super bien roulée. Une silhouette athlétique oui, mais un sacré manque de formes. Moi j'aime les formes, c'est ce qui me fait bander. Toute cette chair qui se trémousse quand j'y mets des grands coups de reins. Elle, c'est juste une grande tige. Finalement, je lâche quand même :

« On recrute des gamines maintenant ? »

J'lui parle pas vraiment, même si je ne la quitte pas des yeux. C'est plus une pensée à voix haute.

« Tu sais tenir un blaster au moins, poupée ? Parce qu'on est pas là pour faire du tourisme hein... »

Cette fois je la vise directement. Je suis réellement dépité. Elle est tout sourire. Comme si on se préparait pour une promenade de santé. Tant de légèreté me donne la nausée. Putain, on est pas là pour s'amuser !

Mais bon, je ferme ma gueule... Qui suis-je pour discuter les ordres ? Si elle a été embauchée, c'est sûrement parce qu'elle a des atouts cachés non ? Fait chier. Vivement que je me tire d'ici. Plus vite on sera passé à l'action, plus vite j'me serai cassé de cette boule fétide. Du coup, malgré mes réticences et mon évident manque de confiance, je passe aux aveux :

« Moi c'est l'Caporal Kessel... Là j'te présente le Soldat Moriss... Et eux là... C'est juste une bande de grosse tête qui te sauterais bien dessus s'ils en avaient les couilles. »

Je lâche un sourire. Ouais, dès fois j'arrive à me faire marrer tout seul. Je pose les yeux sur son datapad. Je fronce les sourcils. Ils ne nous ont pas collé une autre geekette dans les pattes j'espère...

« J'sais pas trop de quoi t'es au courant, j'peux pas t'en dire vraiment plus. Tout ce que t'as à savoir, c'est qu'on doit chopper ce type, le Baron, là dedans, dans le casino... »

Tout en parlant je fais un signe du menton désignant les enseignes affriolantes qui éclairent l'artère de l'autre coté du transparacier des fenêtres.

« Mais apparemment t'es déjà au courant. Tant mieux, ça m’économise de la salive. Le plan ? Ça va dépendre de ce que t'as pour nous. C'est simple : on rentre le plus discrétos possible, on évite de se faire remarquer, et on ressort vite fait bien fait, avec notre sac à merde sur l'épaule. »

Soudain, l'un des intellos s'excite sur son clavier. Aussitôt, il s'exclame :

« Un speeder blindé vient de se poser sur une aire d’atterrissage privée, soixante-douzième niveau. Il correspond à la description. Le Baron est entré... Je répète le Baron est entré... Et... »

« C'est bon on a compris ! »

Je déteste ces types qui s'excitent pour un rien. Et puis, j'ai pas terminé de causer avec la p'tite verte :

« Y'a qu'un détail qui nous emmerde. On sait presque rien du Baron, même pas sa race, son sexe ou son age... Notre taupe est restée muette là dessus. Grâce à lui, on sait seulement où le chercher, mais une fois sur place, faudra improviser. »

Voilà, j'en ai ma claque de parler. Moi, j'suis un type d'action, pas du genre à aligner plus de dix phrases à la suite.

« Bon t'accouches ? T'as quoi pour nous ? »

Maintenant que je sais que la cible est là, ma patience a pris un congé sans solde. Je me cale dans le canapé, profitant de ces dernières minutes de répit. Tout en attendant les infos, je termine d'astiquer le canon de mon fusil blaster. Une arme propre et entretenue, c'est une arme efficace et fiable. Tous les soldats le savent.
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Bien calée dans son fauteuil, la twi'lek étouffa un soupir intérieur, tandis qu'elle faisait mine de nettoyer négligemment ses ongles. Nan mais pour qui tous ces bouffons avec des casques se prenaient, hein ? Des vrais mâles ?

A peine arrivée, et ces crétins la prenaient de haut. Surtout l'autre, là, le type en armure qui tenait plus du chien-kat que de l'humain, et qui la toisait avec la même arrogance que tous ces siths qu'elle avait pu côtoyer dans le vaisseau de Darth Sinya, à l'époque. Finalement, c'est un peu toujours le même cinéma : on avait dû mal à la prendre au sérieux à cause de son âge - même si son maitre avait rapidement compris, comme certaines autres personnes qu'elle avait pu croiser après, qu'elle n'était pas seulement un corps trop mince d'adolescente mal gaulée. Qu'elle avait bien d'autres atouts.
Finalement, la jeune femme leva son regard bleuté sur son interlocuteur, qui la fixait toujours de cet air masculin agaçant qui lui donnait (déjà !) une sacrée envie de lui mettre son poing dans la figure ; mais la raison la retint à temps. Elle était en mission pour la République, et elle avait vraiment besoin de cet argent. C'était pas le moment de se faire renvoyer... et heureusement, ça ne voulait pas dire non plus que Mat'Aenna était obligée de tout accepter.

- "Toi, tu prends ton pieds en matant des gamines, moi en maniant mon joujou. Chacun ses plaisirs, chéri."


A nouveau, la jeune femme forma un sourire éclatant sur son visage jeune, qui s'accentua encore lorsqu'il passa enfin aux présentations. Au moins, il en avait pris son parti, elle aussi : peut-être que finalement, ça ne se passerait pas si mal. Avoir un minimum de confiance envers son partenaire, même de mauvaise grâce, c'était plutôt recommandé, surtout quand le travail présentait autant de risques.
Il avait à peine fini de parler que la twi'lek à la peau verte ne put s'empêcher d'éclater d'un rire franc et joyeux à sa dernière pique, son optimisme naturel pratiquement recouvré. Dans un sens, le soldat lui rappelait un peu Jake. Brut de décoffrage mais plein d'humour gras, un peu débile. Enfin un côté qui n'était pas odieux !
Et commencer résister de répliquer ?

- "Faudra qu'ils attendent encore quelques années, tes intellos. Faut qu'y remplissent un peu leur pantalon avant."


Un battement de cil en direction des mecs visés lui apprirent que ces derniers, visiblement un peu vexés, s'étaient remis au travail, et elle se renfonça dans son siège avec satisfaction, tout en manipulant son datapad de manière à garder le plan du bâtiment et le numéro de l'informaticienne toujours sous les yeux.
Même si les plans ne se passaient jamais exactement comme on le prévoyait, la capitaine aimait ces moments de briefings : au moins, on savait dans quel direction on allait. On partait pas au hasard, en se fiant uniquement à la chance. Y'avaient que les forceux pour faire ça, et combien d'entre eux étaient morts à cause de ça, hein ?
D'ailleurs, il allait falloir se hâter. La cible était entrée dans le casino... sans savoir qu'elle n'allait pas en réchapper libre. Moche pour elle.

La mercenaire allait se remettre à parler, lorsque son interlocuteur lâcha une véritable bombe dans la conversation. Vivement, "Miris" se redressa, les yeux écarquillés, pour se tourner face à son interlocuteur pratiquement aussi grand qu'elle. Pas étonnant que la République ne l'ait pas encore choppé ! Comment pouvaient-ils être aussi mal organisés ?! Dépitée, ce fut à son tour de secouer la tête d'un air écœuré. A peine croyable !

- "Putain, vous savez pas à quoi vot'cible ressemble ? Personne n'a essayé d's'infiltrer dans son entourage ? Comment on va savoir que c'est bien not'cible, et pas une doublure ? Bon, ça peut changer tout l'plan... C'aurait été mieux d'me dire ça avant, quand même. Pas étonnant qu'vous ayez besoin de mercenaires pour faire vot'boulot..."

Sans étouffer cette fois un gros soupir, la jeune femme regarda son datapad, en réfléchissant quelques secondes. Il fallait faire rapide.

- "Bon, on va faire simple. J'ai un contact au sein du casino. Informaticienne. Elle va nous aider à pas nous faire chopper dans la salle où se trouvera not'ponte en désactivant les caméras un bref instant. Ce serait bien qu'on y arrive sans trop nous faire remarquer, alors on a l'choix. Soit passer par les conduits d'aération et atterrir direct dans les vestiaires pour nous changer, soit chopper deux membres du personnel et piquer leur matos. Faut pas qu'on soit trop nombreux pour pas nous faire remarquer. C'est la clé, ou vot'gars sera évacué directement. Arrivé à lui, on l'isole pour un show gratuit et selon sa taille, on passe par les conduits, ou on le drogue pour le faire sortir normal. Faudra probablement buter ses gars ou les assommer. L'ennui, c'est que les grenades à gaz, ça déclenche les alarmes. A voir."


S'allumant une cigarette, l'alien marqua un temps d'arrêt, durant lequel ses lekkus ondoyèrent le long de son dos ; puis elle interrogea son entourage du regard, plus particulièrement le soldat occupé à astiquer ses armes. A défaut d'infos valables, il avait de quoi buter la moitié du casino...

- "Le plan vous convient ? Qui s'dévoue pour aller au feu, alors ?"
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Douche froide. J'ai qu'une envie : lui foutre mon poing dans la gueule. Alors, ouais, c'est sur, frapper une femme ça n'a jamais particulièrement excité... Quoique, une petite fessée... Mais je suis pas non plus de ceux se cachent derrière des conneries de principes pour ne jamais lever le petit doigt sur le sexe faible. Faut l'avouer : y'a des gonzesses qui méritent vraiment de se prendre un aller-retour, histoire de les remettre dans le droit chemin... Et moi j'suis pas du genre à me poser des questions existentielles dans ces moments là.

Seule la crispation de ma mâchoire trahi cette pulsion. Si j'suis pas du genre à retenir mes coups en temps normal, je ne suis pas non plus assez con pour faire échouer une mission aussi cruciale sur un coup de sang. Alors je reste là aussi stoïque qu'une pute frigide. Une vraie garce cette gamine. Pour survivre dans un tel milieu avec une aussi grande gueule, soit elle est douée, soit elle a eu jusqu'à présent le cul bordé de nouilles.... Et peut-être pas seulement de nouilles. Si je m'efforce de ne pas lui refaire le portrait, j'me dis que j'peux quand même lui rentrer dans le chou. Je balance mon poing sur la table et fait voler toutes les cartes tout en lui répondant d'un ton hargneux :

« Y'a un truc qui faut qu'tu comprennes petite, sinon j'peux t'dire que ça va pas le faire... On t'as payé pour nous faire entrer point barre. Personne n'en a rien à foutre de ce que tu penses sur le reste. Alors tu fermes ta gueule, OK ? Si j'ai besoin de tes lumières, j'te le ferai savoir... En attendant, tu la ramène pas, compris ? »

J'ai toujours autant les boules. Putain, pour qui elle se prend sérieux ? Rah ! Ça m'énerve... Pourquoi ça m'énerve autant ? Parce qu'elle n'a pas tord. Mission à la con, comme d'habitude. Les renseignements sont jamais fichu de faire leur taff comme il faut. Et c'est qui qui paye les pots cassés et qui doit se démerder ? C'est bibi ! Vérité ou pas, j'aime pas qu'on me l'envoie comme ça en pleine gueule... J'lui fait remarquer avec mon tact habituel :

« Si c'était si facile, on aurait pas besoin d'une pisseuse comme toi. Alors tu devrais nous remercier plutôt que de te foutre de notre gueule. Tu sais qui c'est le Baron ? C'est pas un type que t'approches comme ça... C'est déjà un miracle d'avoir une fenêtre de tir pour le cueillir... »

J'sais même pas pourquoi je cherche à m'expliquer... En fait, si, je sais. J'me sens visé par ses critiques. Bah ouais, le Caporal c'est moi... C'est moi qui dirige l'opération sur le terrain. Donc forcément, si elle fait des remarques désobligeantes sur notre organisation, je le prends pour moi. Y'a des gens qui acceptent la critique, moi pas. Constructive ou pas. Mais bon, un moment faut aussi savoir la fermer et écouter. C'est ce que je fais. Les enjeux dépassent mon amour propre. Comme toutes les gonzesse, une sacrée pipelette. A mesure qu'elle ouvre sa petite bouche à ne pas tomber enceinte, je sens ma tension se relâcher un peu. Je glisse dans le fauteil, doucement, pour me positionner plus confortablement. Bah ouais, sur le coup, face à ses critiques, je m'étais redressé... Mais ça sert à rien de rester assis droit comme si j'avais un balai dans le cul. J'me dis : elle est pas si conne que ça. Ses idées sont loin d'être stupides. Pour une gamine, j'veux dire.

Je la regarde, yeux dans les yeux... Et je lâche à l'attention des types derrière moi :

« Les fouines... Affichez la carte du casino sur l'holo... Plus vite que ça ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Devant nous maintenant, au centre de la table basse sur laquelle je jouais au Sabbac avec Moriss, flotte une représentation 3D de l'établissement de luxe. Elle est incomplète... Et avant que la twi'lek n'ouvre à nouveau sa gueule pour nous le faire remarquer, je lui explique, avec diplomatie :

« Pendant que tu traînais ton cul je ne sais où, nous on a bossé. Les intellos ont lâchés des petits droïdes de reconnaissance. Ils ont pu cartographier une partie du casino... Me demande pas comment, j'en sais rien et j'en ai rien à foutre... Le fait est qu'on a justement remarqué... ça ! »

Un tracé rouge serpente soudain au milieu de la structure bleutée et fantomatique.

« Moriss est moi on a pas tellement le gabarit pour aller ramper dans des gaines d'aération... Enfin, t'es pas mal dans le genre non plus hein. Mais celles-ci sont différentes... J'ai déjà vu ça, sur Coruscant, quand j'étais môme. C'est des conduits de désenfumage. Plus le bâtiment est grand, plus elles sont larges... Forcément, en cas d'incendie, faut aspirer au plus vite les fumées nocives. Tu vois où je veux en venir ?

D'après la reconnaissance, elles doivent faire entre un mètre trente et un mètre cinquante de coté. Bref, on a largement la place de ramper avec tout notre barda... Y'a juste deux « hic ». »


Je laisse traîner un suspens insoutenable. Mais reprend bien vite pour ne pas lui laisser le temps de faire le moindre commentaire. Je déteste être coupé en plein briefing.

« Premier problème : la sécurité à l'intérieur. Franchement, ça m'étonnerait que le patron soit assez parano pour aller y coller des capteurs de pressions ou je n'sais quoi... Mais qui sait... Faudra se méfier si on veut pas finir découpé par un ventilo allumé juste à notre passage... J'déconne pas... Sur Coruscant c'est comme ça que certaines boites font pour de débarrasser de la vermine qui grouille dans les systèmes d'aération de leurs grattes-ciel.

Deuxième problème... Bah la bouche d'évacuation qui donne sur la face Nord est scellée magnétiquement... Et on va pas s'amuser à la forcer au chalumeau... Sinon autant passer par la porte d'entrée avec nos flingues. Mais c'est là que tu interviens.

Ta copine ? L'intello en informatique ? Elle aurait moyen de déclencher un exercice de maintenance de la soufflerie ? La bouche devrait rester ouverte une minute à tout casser... Largement de quoi passer tous les trois... »


Je plisse des yeux, pour la transpercer de mon regard :

« Ouais tous les trois. Tu viens avec Moriss et moi. D'abord parce que j'ai pas envie que l'une des fouines se fasse zigouiller en tentant de te violer... Ensuite parce que j'ai aucune confiance en toi. Tu viens avec nous... Et si ta copine est bidon, tu seras dans la même merde que nous... OK ? »

Briefing terminé. J'en ai marre de l'ouvrir. J'suis pas un beau-parler... Moi j'suis un gars d'action. J'ai pu de salive de toute façon... J'ai usé de mon quota de mots pour la semaine. Je me redresse et tire un grand coup sur ma ceinture pour bien resserrer mon futal. Je récupère mon fusil blaster et le passe dans mon dos. Par dessus, je passe une large manteau sans manches qui le dissimule des regards indiscrets. Dans une des poches, je récupère une commande d'allumage de speeder.

Je la jette à la gamine, visant son décolleté un peu trop timide à mon goût.

« Va pas de faire des idées... Si je te laisses conduire c'est seulement parce que je préfère avoir les deux mains libres si on se fait chopper. T'as pas intérêt à faire une seule rayure à la carrosserie... Sinon ça sera retenu sur ta prime... C'est clair ? »

Je me dirige vers la porte. Moriss me colle aux basques, comme un bon soldat. Je tourne même pas la tête pour voir si la Twi'lek fait de même. De toute façon elle n'a pas le choix, si elle veut toucher le moindre crédit.

Si j'ai pas relevé son histoire de déguisement, de salon privé, de grenade à gaz... C'est parce que j'aime pas faire des plans sur la comète. J'suis pas un gars qui réfléchit trois coups à l'avance. Chaque chose en son temps. D'abord on entre, et on voit après ce qui se passe. Si les Renseignements avaient pu avoir tous les détails, ils auraient envoyés un autre type que moi. Mon point fort, c'est l'improvisation, tout le monde le sait. Pour sauver mes miches, et celles de la République, on peut toujours compter sur moi. Chacun son rôle, ca me va très bien.
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Franchement, les mecs... c'étaient toujours les mêmes. Gueuler et frapper, c'est sûr, c'est toujours plus facile que d'réagir avec sa tête. Dans un sens, la twi'lek savait bien qu'il savait qu'elle avait raison ; et dans un autre sens, elle savait qu'il n'avait pas tord, également.
Un peu compliqué comme raisonnement ? Certainement... mais elle n'y pouvait rien, si elle cogitait trop ! Et puis... chacun sa place après tout, même si ça avait toujours été difficile pour elle de s'y tenir.

Mat'Aenna haussa ainsi les épaules face aux remarques du caporal qui s'était redressé dans sa vertueuse indignation - s'te bande de soldats Républicains, quelle bande de crétins - pour le regarder se rasseoir, alors qu'elle explicitait un plan. Puis, en reniflant bruyamment d'un air blasé, la mercenaire se pencha sur la table de sabbac, tandis que les fouines mettaient en route le programme holo. Pour siffler doucement entre ses dents. Les conduits de désenfumage ? Ça, c'était vraiment un plan ingénieux. A peu près les mêmes qu'à Coruscant, le major avait raison : mais la twi'lek y voyait un problème. Il faudrait détecter et brouiller les capteurs thermiques. La progression allait être lente et difficile à travers les boyaux... Enfin, c'était le boulot qui voulait ça, après tout.

La gamine sourit alors que son interlocuteur exposait les difficultés du plan. Finalement, elle était pas trop à la ramasse ! Mise de bonne humeur, la jeune femme ne grimaça même pas lorsque son "boss" la prévint qu'il n'avait aucune confiance en elle et qu'ils seraient deux soldats à l'accompagner. Après tout, pourquoi lui accorderait-il son estime ? Pour lui, elle n'était rien qu'une mercenaire minable, trop jeune pour être prise au sérieux : mais au moins Mat'Aenna avait une chance de lui prouver le contraire. C'était plus que ce dont elle avait l'habitude, en temps normal.
D'une main sûre, elle attrapa la commande du speeder, s'assura que la fermeture éclair de sa veste tenait bien, pour partir sans se retourner, loin des intellectuels dont elle sentait le regard se poser sur ses fesses, alors qu'elle leur tournait le dos.

- "A la renvoyure, les mecs. Préparez l'argent pour quand on r'viendra."

Elle claqua la porte derrière elle, secoua un peu ses lekkus qui se retrouvèrent sagement pendus dans son dos, et contempla d'un œil critique la dégaine des soldats qui l'accompagnaient.
Ils n'allaient pas passer inaperçus... surtout si un gros bras d'la pègre locale était venu s'amuser dans l'coin. Ca d'vait fourmiller d'employés à sa solde.
Il était temps de leur mettre le doute sur leurs propres intentions.
Ce fut pourquoi la twi'lek lança à la cantonnade, à l'intention des deux humains qui l'accompagnaient :

- "Chuis contente d'me tirer d'ici. Nar Shadda, c'est pas trop mon truc."

En espérant que les deux armurés comprennent, la jeune femme mit une main dans sa poche d'un air nonchalant, avant de s'approcher du véhicule situé une rue plus loin pour en activer le système d'ouverture. Sans hésiter, elle se mit aux commandes, rigolant silencieusement à la pensée que ses compagnons ne pouvaient probablement pas imaginer qu'elle n'avait jamais passé ce satané permis. Une pure autodidacte, ce dont Mat' n'était pas peu fière ! Se remémorant en quelques secondes le plan du bâtiment, elle s'ingénia à faire un rapide détour pour se rapprocher à nouveau du casino, cette fois par l'autre côté, pour garer le véhicule dans une rue peu reluisante, qui donnait directement sur son aire d'approvisionnement.
Glissant un regard sérieux sur ses collègues improvisés, la silhouette émeraude et noire s'appuya contre le dossier de son siège tout en sortant son datapad.

- "Y'a plus qu'à, messieurs."

Prête à appuyer sur la commande d'appel, elle sortit du véhicule, glissant le boitier dans une poche intérieure de sa veste, et s'approcha de ce qui semblait être le bon conduit... situé en hauteur, largement hors de portée de leurs carrures d'humanoïdes déjà grands pour la moyenne.
De son regard bleuté, la capitaine de vaisseau avisa un tas de caisses de métal.

- "Si on déplace ça sans trop faire de bruit, ça devrait l'faire. Deux caisses maxi et on pourra accéder au conduit. Pendant qu'vous faites ça, j'appelle mon contact. On a pas vraiment d'temps à perdre."

Sans regarder s'ils obtempéraient, la jeune femme entama son appel, se tournant le dos contre le mur pour plus de sûreté.

- "Allô... ouais, c'est moi. Bon... tu sais qu'j'ai pas envie d'te vendre à ton patron, hein ? Dans dix minutes, tu vas déclencher un exercice de sécurité incendie. D'mandes pas pourquoi, dis-toi juste qu't'auras les doses promises. ... Ouais. Oublies pas. Dix minutes..."

Rangeant son com', Mat'Aenna jeta un regard goguenard à Moriss et au fameux Major.

- "Pendant qu'vous êtiez bien au chaud dans vot'planque, moi aussi, j'ai bossé."

Un véritable sourire, pour détendre l'atmosphère, puis la jeune femme s'attela à aider ses deux compagnons. Fallait bien que le boulot avance... et vite. Le temps était compté.

Korgan Kessel
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« Moi non plus j'aime pas Nar Shaddaa... Ça nous fait au moins un point en commun... Plus vite on en aura terminé, plus vite on pourra se barrer de cette lune de merde...»

J'accentue bien le dernier mot. Lui seul résume tout le fond de ma pensée... Comme quoi... Pas besoin de longs discours pour dire ce qu'on pense. Le soldat Moriss, à coté de moi, esquisse un petit sourire amusé. Ouais lui, il adore ce trou. A partir du moment ou y'a de la crasse, des bastons et des putes, il se sent comme chez lui. Perso, c'est pas mon genre. Le métal, j'en ai assez bouffé tout ma jeunesse sur Coruscant. Maintenant y'a plus qu'une chose qui me fait bander : les grands espaces.

Je soupire, dépité. Mission de merde sur une lune de merde. Voilà comment commencera mon rapport... Si on s'en tire vivant. Putain... Avec les infos qu'on a, on pourrait tomber sur n'importe quoi. Et puis cette Twi'lek là... Ok, elle est pas conne... Mais ça veut pas dire que je lui fais confiance. J'sais pas d'où elle sort. J'espère au moins que son contact à l'intérieur lui est fidèle. Sinon on va se faire descendre au moins de deux.

Bref, sur ces sombre pensée, je pose mon cul sur la banquette arrière du speeder, avant de placer mon fusil blaster sur mes genou. Moriss fait de même. Je mate la non humaine prendre place aux commandes... J'espère juste ne pas avoir fait une connerie en lui laissant les clefs. Je hausse les épaules. Rien à foutre après tout. C'est pas mon speeder. Si elle raye la peinture en manœuvrant, c'est pas moi qui payerait le note. Faut juste pas qu'elle nous crash avant d'arriver à bon port. Ouais j'suis tendu, et ça ce voit. Je suis toujours comme ça au départ d'une mission limite suicidaire. J'suis pas assez payé pour tout ça... Ils ont de la chance, ces connards d'officiers, qu'j'suis un patriote. Sinon ils pourraient se mettre leurs briefings bien profond.

Le speeder prend son envole. Très vite je laisse toutes mes sombres pensées de coté. En fait, dans ces moments, j'pense plus à rien. Concentré sur l'instant présent. Les yeux grands ouverts, guettant le moindre signe annonciateur d'un bordel pas prévu. P'tete que j'ai l'air d'un parano à scruter à gauche et à droite comme ça. Mais ça serait vraiment couillon de se faire descendre en vol à cause d'une erreur d’inattention. On est sur Nar Shaddaa, la lune des contrebandier. Ici tout se monnaye. Même si j'vais confiance aux Renseignements en général... Rien ne m'assure que notre opération n'a pas fuité. Qui sait ? P'tete qu'on nous attends pour nous cueillir comme des fruits bien murs ? Si c'est le cas, j'serai prêt à répondre au premier laser.

Les minutes passent. Rien ne se passe. La « ruelle » ciblée est de l'autre coté de l'édifice. Lorsque le speeder se pose enfin, une partie de la tension qui me tiraille les tripes se relâche. Bon, y'a pas eu d'embrouilles, c'est plutôt bien parti. Je sors et je lève les yeux, dubitatif. Le trappe d'accès n'est pas accessible d'ici... On pourrait toujours remonter dans le véhicule et léviter à sa hauteur... Mais paye ta discrétion. Surtout qu'il faudrait laisser l'engin là, le temps de l'opération. Je grimasse. Au moins, y'a pas de caméras. Les architectes ou autres experts en sécurité n'ont jamais du s'imaginer qu'une bande de tarés allait tenter d'investir l'établissement par les conduits de désenfumages. Je lâche un sourire amusé. Ouais, on forme un beau trio de tarés. Bon, et pour monter là haut ? J'ai pas le temps d'ouvrir ma gueule que la Twi'lek nous propose un truc. Je hausse les épaule, le visage neutre.

Déplacer des caisses ? Même le pire scénariste de film de série Z n'aurait pas trouver un rebondissement aussi... Merdique. Mais bon. C'est une solution comme une autre. Je fais signe à Moriss d'obéir à la petite. Moi j'ai autre chose à faire.

En passant le bras par dessus la portière du speeder décapoté, je réactive l'allumage des répulseurs, juste pour que celui-ci flotte à quelques centimètres du sol. Dans cette position, avec les freins magnétiques désactivés, c'est facile de le pousser. Sans perdre une seconde, je m'arrange pour le dissimuler dans l'ombre, sur un coté de la ruelle, derrière une benne à ordure. Du coffre, je sors une toile de camouflage. Pas les classiques vertes kaki hein. Celle-ci est mouchetée de nuances de gris, parfait pour dissimuler un véhicule dans ce genre d'environnement urbain. Alors c'est sur, de prêt, y'a pas moyen de le rater... Mais si jamais une patrouille de vigile décide de survoler la zone, ils ne devraient y voir que du feu. Une fois le job terminé, je me retourne. Les deux autres ont visiblement bien avancés...

« Hey ! Vous foutez quoi ici ! »

Je fais volte-face. Putain ! Distrait une poignée de secondes... Et voilà le résultat. Je dévisage le type. Enfin, les trois types. Ils sont mal rasés, crasseux, habillés avec des fringues tachées et rapiécées. Le plus proche tient une vribrolame de la taille d'un poignard, pointé droit vers moi. Ils sont à quatre mètres... Largement hors de porté.

« Z'etes chez nous ! » Il tremble, comme un camé en manque. « Sur le territoire des Putois ! » Sa voix déraille dans les aiguës. « Vous avez rien à foutre ici ! On va vous passer l'envie de r'venir... »

Je grimace, même si dans le fond je suis plutôt rassuré. Ces trois là n'ont rien à voir avec la sécurité de l'établissement de luxe. Toutefois, cette situation n'est pas à notre avantage. Si ça dégénère on pourrait attirer l'attention... Et puis, même si on arrive à calmer le jeu, ces trois là pourraient jouer les balances. Ils seraient même capables de nous piquer le speeder, nous privant de notre unique moyen de quitter les lieux en vitesse. Dans ma tête, ces pensées filent à la vitesse d'un vaisseau dans l'hyperespace. Y'a pas trois milles solutions : faut les neutraliser, et vite. Sans faire de vagues.

« Désolé les gars... On s'est paumé... »

Je raconte de la merde, juste le temps d'endormir leur vigilance. Ma main gauche est dans mon dos, je fais un signe à Moriss derrière moi. J'ai pas le luxe de tourner la tête pour voir s'il a suivi ce qui vient de se passer. Je respire un grand coup...

... Et d'un geste vif je plonge ma main droite dans le holster que je porte à la cuisse. Ma poigne se referme sur la crosse de mon pistolet blaster que je dégaine en moins d'un dixième de seconde. Les gars en face, ont même pas le temps de dire « ouf » que je fais feu. Un rayon bleuté s'échappe du canon de l'arme et fauche le porteur du couteau, le plus proche. Tir paralysant. Dans ce genre d'opération où traîne quantité de civils, j'ai pris l'habitude de régler mon arme sur le mode non létal. Et puis, détail non négligeable, c'est aussi ce mode de tir qui est le plus silencieux. Le type s'effondre, avant d'avoir pu ouvrir la bouche.

Exactement au même instant, un autre éclair bleuté passe à quelques centimètres de mon épaule, avant de percuter le second malfrat, à la poitrine. Reste le troisième... Je réajuste ma visée... Je suis presque prêt à tirer... Mais le type ouvre la bouche... Et merde ! On va se faire gauler s'il se met à hurler comme un porc à l’abattoir !
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Ce qui est bien, dans une équipe de professionnels, c'est que chacun faisait son boulot. D'accord, le coup des caisses, c'était pas très classe, mais ce n'était pas ce qui comptait : Mat'Aenna avait toujours privilégié les résultats à la manière de faire les choses... et ce n'était pas vraiment ce qui allait changer dans l'immédiat. Surtout que le temps était compté - et ça, la twi'lek prenait bien garde à ne pas l'oublier, tout en travaillant.

Elle tourna son long cou vert.
Du bruit dans leur allée, et trois camés qui firent leur apparition. Des paumés, tout juste une vibrolame en main ; des mecs comme tant d'autres dans les rues de Nar Shadda, que la jeune femme fixa d'un air calme. Elle ne les méprisait pas - elle avait été bien trop proche de devenir comme eux pour les mépriser. En fait, elle se sentais presque solidaire. Presque. Parce qu'elle avait réussi à s'en sortir, parce qu'elle continuait de se battre pour gagner son droit à exister ? Elle ne savait pas. Mais ce n'était pas ce qui comptait, encore une fois.
Elle se déplaça légèrement, juste derrière les deux soldats. Saisissant son blaster, elle le chargea d'une simple pression en mode paralysant, en chargeant la dose maximum. Et visa le troisième, qui allait commencer à crier. Le tir bleuté passa en un éclair par-dessus l'épaule de ses deux collègues, et atterrit directement dans la tête du malheureux paumé qui s'était avisé de les braquer. Il s'écroula sur le sol, où un peu de sang se mit à couler à l'arrière de son crâne.

Au moins, ça, c'était fait. Ces trois-là ne donneraient pas l'alerte avant un bon moment... Elle espéra brièvement ne pas l'avoir tué, même si après tout, il l'avait plutôt bien cherché. On s'attaquait pas à trois personnes sorties de nulle part sans avoir une idée de leur potentiel de feu.

- "Bon, les mecs, faut s'grouiller."

Sans plus attendre, la jeune capitaine grimpa sur les caisses qu'ils avaient entassé, et jeta un bref coup d’œil à l'heure. Encore deux minutes.
L'image de Lloyd flotta dans sa tête.
Non. Ne pas penser à lui. Pas maintenant.

Une espèce de sonnerie suraiguë retentit dans le casino, tandis que des exclamations s'en échappaient à travers les conduits. Une grosse soufflerie se mit en marche, et la jeune femme eut tout juste le temps de se baisser pour ne pas se prendre la première bourrasque. Les lames de métal s'écartèrent brusquement pour laisser passer l'air - et la fumée hypothétique qui aurait dû en sortir si le casino avait vraiment été en feu.
La sonnerie enfla jusqu'à en devenir insupportable, mais la twi'lek secoua la tête.

- "Vite !"

Avec résolution, elle s'engagea dans le tuyau devenu accessible, rampant rapidement pour faire de la place aux deux humains qui se trouvaient derrière elle. Le Korgan, il avait eu raison finalement : Le conduit était bien assez large pour eux trois, et surtout pour le barda des deux soldats républicains.
Se ramassant sur elle-même à quelques mètres de l'entrée du conduit, la jeune femme fouilla dans sa poche pour en sortir son brouilleur. Un matériel de première qualité, dont elle était très fière. Elle s'en servait beaucoup dans les spatioports : après tout, elle était toujours recherchée sous son nom d'origine, et même ses faux papiers ne faisaient pas office lorsque des droïdes perfectionnés contrôlaient les voyageurs.
Mat'Aenna dévisagea les deux soldats, en se frottant le nez sans distinction.

- "Bon, j'ai emporté mon brouilleur. Z'avez d'la chance. J'pense que ça pourrait marcher contre tes fameux capteurs de pression. En tout cas si on met à la puissance maximum. Vous en avez sur vous ? Plus le brouillage sera puissant, mieux ça sera. Faudra progresser avec précaution de toute façon. Bon, qui c'est qui veut passer en premier ? Lui faudra l'brouilleur. Moi, j'peux vous guider. Faut juste savoir où on va ... "patron"."

Fixant Korgan, renfoncée contre le mur de métal, la twi'lek activa le petit appareil qui illumina brusquement son jeune visage d'une lueur orangée.

- "On fait quoi alors maint'nant ?"
Korgan Kessel
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J'tourne la tête et lance un regard désapprobateur, sourcils froncés, à la Twi'lek.

« Hé minute papillon ! On va pas... »

Une alarme aiguë me coupe la chique, je fais volte-face. Pas besoin d'être une grosse-tête pour piger ce qui arrive... La trappe d'accès s'ouvre ! Et moi, comme un con, j'suis au milieu de la rue... Fait chier !

Je bondis et fonce comme un dératé ! J'ai les boules ! Et pour ne rien arranger à mon humeur massacrante, la gamine hurle de nous grouiller... Putain, on est pas des demeurés ! En quelques enjambées j'arrive au pied du tas de casse. Je saute sur la première, me hisse sur la suivante à la force des bras... Çà va être chaud ! Dans ma précipitation, j'ai même pas pris le temps de ranger mon blaster dans son hoslter... Et maintenant il m'emmerde plus qu'autre chose...

En haut, j'vois Moriss et l'autre non-humaine entrer dans le conduit. Une fraction de seconde plus tard, j'suis presque à leur niveau... L'alarme sonne à nouveau, j'vois les volets de la bouche se refermer... Je me jette ! Moriss me choppe l'avant bras et tire de toute ses forces. « Pshiiit ». Verrouillage hermétique. C'était moins une ! Une demi-seconde plus tard et j'y laissais la jambe gauche...

J'suis à bout de souffle. Je tremble. Tension nerveuse. La Twi'lek ouvre à nouveau sa gueule mais je l'écoute qu'à moitié... J'suis hors de moi. Putain ça me gonfle !

« On fait quoi ? On fait quoi hein ? Faudrait plutôt se demander ce qu'on a pas foutu merde ! »

Je lui lâche ça à la gueule dès que je peux en placer une.

« Y'a trois abrutis allongés en plein milieu de la ruelle de l'autre coté de ce putain de panneau, et rien te choque ?! Fait chier ! Zéro pour la discrétion ! Mission de merde ! »

Je fou un énorme poing dans la paroi du conduit. Elle se déforme à l'impact, répercutant un « gong » sonore.

« Faut prévoir un plan B maintenant ! C'est sur que des curieux, si c'est pas la sécurité, vont trouver les camés... Et soit ils vont aller moufeter, soit ils vont nous piquer le speeder ! Tin, faut qu'on trouve un autre moyen de sortir d'ici... Moi j'continue pas la mission sans une idée ! Parce qu'une fois qu'on aura l'autre con entre les pattes, ça sera plus le moment de cogiter, faudra foncer ! »

Merde... Merde... Merde... Je me tâte... Et si j'essayais de contacter les fouines, pour qu'elles puissent nous trouver un itinéraire de sortie. Mais pour ça, faudrait rompre le silence radio, on risquerait de se faire repérer ! J'me dis... Faudrait vraiment un coup de pas de bol pour que nos zozos soient découverts avant une bonne dizaines de minutes, ça laisse le temps de repérer les lieux et de trouver une idée...

« Fait voir ton truc ! »

J'choppe le brouilleur de la miss.

« Putain c'est pas de la merde ton machin. T'es sûre qu'il marche ? J'passe devant, alors j'le garde. Je te le refilerai si t'as été sage... »

De toute façon on a pas le choix... Y'a pas trois milles solutions comme j'dis souvent. Faut qu'on avance. La bouche derrière nous est verrouillée hermétiquement et magnétiquement, on ne peut plus faire marche arrière.

« Les fouines ont utilisés des droïdes d'espionnages pour repérer les lieux... Mais biensur ils ont pas eu l'idée de cartographier les tunnels d'aération et de désenfumage. J'ai aucune idée d'où on risque de tomber. V'la le plan ma cocotte : on avance, on fait le nécessaire pour pas se faire capter comme des cons... Et on avise lorsqu'on sort de ces conduits. La suite du plan dépendra de là où on tombe. OK ? »

J'attends pas sa réponse, j'la pousse sans ménagement pour passer devant. Faut ramper, pas le choix. J'ai été peut-être un peu dur... Mais rien à foutre. Pas le temps de jouer au diplomate en pleine opération. Seule l'efficacité compte. Alors je rampe aussi vite que je peux. J'ai le brouilleur entre les dents... On avance comme quelque chose comme... deux ou trois minutes... Quinze vingt mètres à tout casser. Lorsque soudain, juste devant, un obstacle m'arrête. Là, le conduit descend à pic, à la verticale. Il fait sombre, j'vois rien. Ça peut tomber comme ça sur trois mètres comme sur cinquante. Ca m'étonne pas tellement à bien y réfléchir. On est dans le circuit de désenfumage dont la seule fonction est d'aspirer la fumée le plus rapidement possible vers l'extérieur. Et même sans être un génie, j'sais que le plus rapide c'est tout droit. Je soupire. Je récupère le brouilleur serré entre mes dents pour parler.

« Bon. »

Y'a pas d'autre chemin. Je récupère dans ma ceinture tactique un grapping magnétique, que je fixe au conduit métallique. Ce genre de truc peut porter plus d'une tonne... C'est la paroi du conduit qui risque de se déformer et de céder sous notre poids plutôt que lui qui risque de se détacher. C'est un peu risqué, surtout quand j'vois comment je l'ai amochée d'un seul coup de poing... Mais bon, comme d'hab, le manque de choix nous fait faire des conneries... Dans le doute, j'préfère quand même m'assurer qu'on peut rien faire d'autre...

« Si t'as une autre idée ma belle, c'est l'moment. Sinon on descend... »
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