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    « ... et ce n'est que par une réforme ambitieuse de nos Services de Sécurité que nous pourrons assurer à la République une protection efficace contre les menaces extérieures comme intérieures! »


Telkar Melk'an, assistant parlementaire du sénateur Scalia, terminait la lecture d'un brouillon d'allocution. Valerion avait passé deux jours entiers à plancher sur le discours qu'il allait devoir tenir devant la Rotonde. En jeu? Le poste de président de la Commission à la Sécurité Intérieure. Un poste clé, qui assurerait au chef de groupe du Rassemblement Républicain un pouvoir non négligeable et une forte influence. Le sénateur d'Artorias était bien parti pour remporter le poste. Après tout, il avait tout fait pour. Le soutien des sénateurs du Rassemblement lui était évidemment garanti mais il s'était également assuré de l'appui du Ministres des Finances Ragda Rejliidic, après un long marchandage et une bonne beuverie achevée par du Glitterstim. Tout un programme! La soirée passée avec le Hutt avait été irréelle et prodigieusement alcoolisée. Quant à la drogue qu'ils avaient consommée... Valerion avait visiblement trouvé un excellent dealer car il avait ressenti les effets de l'épice jusqu'au lendemain soir. Telkar avait du annuler des rendez-vous et Valerion se rappelait avoir contemplé un vase durant un temps infini, la bouche ouverte. Le Glitterstim avait été d'une qualité rare mais le prince artorien s'était juré de n'en plus trop consommer... sachant pertinemment que sa résolution ne tiendrait guère. L'alcool et la drogue devenaient de moins en moins des distractions et de plus en plus des addictions. Malgré tout, Valerion savait être discret et ne pensait guère pouvoir être surpris complètement stone. Si cela arrivait un jour, l'Artorien n'aurait plus qu'à se retirer dans la honte... Un sénateur corrompu pouvait encore réussir à sauver sa peau, mais un sénateur alcoolique et drogué... cela ne tiendrait pas une seconde devant l'électeur.

    « La phrase vous convient? Elle n'est pas très enflammée, il est vrai... »


    « Non Telkar, c'est du bon travail. Les sénateurs n'attendent pas de moi que je sois éloquent mais que je leur présente un programme de président de commission. »


L'assistant sourit, heureux de recevoir un compliment, chose assez rare malgré ses évidentes qualités. Il était vingt-trois heures passées et depuis dix-sept heures Valerion et Telkar n'avaient cessé de retravailler le texte. L'épuisement se marquait de façon évidente sur le visage du juriste, excellent assistant du sénateur Scalia.

    « Rangeons. »


Des feuilles étaient éparpillées un peu partout dans le bureau... Une vrai pagaille. Il fallait impérativement mettre de l'ordre puisque la journée du lendemain serait consacrée à recevoir divers lobbyistes en cet endroit. Les grandes entreprises en matière d'armement et et de technologie militaire portaient un fort intérêt à l'élection d'un président de la commission à la sécurité intérieure. Il leur fallait un individu désireux de favoriser les commandes de la République à leurs égards et Valerion entendait bien satisfaire à leurs demandes. Le sénateur d'Artorias avaient d'excellentes relations avec le secteur de l'armement. Ses farouches déclarations bellicistes plaisaient à un secteur industriel qui voyait dans la Guerre une occasion de plus pour s'enrichir.

    « Tout de même, je m'étonne encore du soutien que vous a apporté le sénateur Tarock L. Janeiro! Cela nous facilite grandement la tâche! »


Valerion garda le silence. Il n'entendait pas révéler à Telkar le contenu de la rencontre menée avec le sénateur de Bakura. A vrai dire, son fidèle assistant ignorait même que son employeur avait rencontré Ragda Rejliidic. Le prince artorien avait confiance en Telkar mais préférait être prudent...

    « Rentre, Telkar. Nous avons presque fini. »


Le jeune humain fronça les sourcils, étonné.

    « Mais... nous rentrons au même endroit, si vous voulez encore vérifier quelque chose je peux vous attendre. »


Telkar logeait dans l'appartement dont disposait Valerion sur Coruscant, ainsi que la fille du sénateur : Agathe. D'habitude, le parlementaire et son aide rentraient ensemble. Valerion mangeait avec sa fille puis se mettait au lit. Il n'était pas de cette catégorie d'individus qui travaillent et vivent dans l'obscurité. Une bonne nuit de repos assurait d'être efficace le lendemain, il l'avait bien compris durant ses missions militaires aux confins de la République comme major formé à l'Académie de Carida.
    « Rentre. Je souhaite être seul. Tu as fait du bon boulot. »

Telkar quitta les lieux et Valerion se retrouva seul dans son cabinet du Sénat. Au-dehors, les rayons du soleil n’éclairaient plus les façades grises de Coruscant mais des speeders et des panneaux publicitaires illuminaient la cité endormie. Il s’avança vers le bureau en bois. Ce meuble avait connu une longue histoire… Fabriqué sur Artorias avec le bois des forêts couvrant la planète, Valerion l’avait trimballé dans toute la galaxie lorsqu’il commandait une petite flotte républicaine luttant contre les pirates. Le Major Scalia avait déplacé de vaisseau en vaisseau ce bureau de belle facture, qui n’était pas un objet de luxe malgré tout mais un simple meuble artisanal. Aujourd’hui, c’était bien la seule chose d’Artorias dont Valerion avait encore la possession…

D’une poche intérieure, il sortit une petite clé avec laquelle il ouvrit une cache située dans le bureau. Il en sortit une bouteille d’Assandran, un brandy rare et coûteux. Celui-ci était réservé aux occasions. En était-ce une ? Pas vraiment. Valerion voulait toutefois marquer ce jour et quoi de mieux pour cela qu’une gorgée de ce divin alcool ? Il n’avait rien goûté de meilleur. Rien. Et ce n’était pas faute d’avoir testé différentes boissons… S’asseyant sur son fauteuil, il regarda son verre avec circonspection. Le sort en était jeté. Il avait pris rendez-vous avec cet individu que lui avait recommandé le général Tel’kasan. Il se rappelait encore de la conversation, elle n’avait eu lieu que quelques jours auparavant après tout…


    « Vous êtes sûr de vous, Scalia ? Vous jouez gros. »

    « Il faut parfois oser. J’attends ce jour depuis le moment où je suis arrivé au palais royal, il y a trente ans de cela. Le trône me revient. »

    « Vous pourriez vous en passer. Vous êtes sénateur, Valerion. Chef de groupe du Rassemblement Républicain désormais et, probablement, bientôt président de la commission à la sécurité intérieure. En plus, tout le gouvernement artorien vous suit… Que vous importe d’être Roi d’un peuple en exil ? »

L’Artorien avait senti sa mâchoire se contracter. Le Général était l’un des hommes qu’il respectait le plus au monde. Mais il ne savait rien de la vie que Valerion avait vécue au palais royal d’Artorias. Le sénateur était né dans la Maison Scalia, vieille famille de la noblesse artorienne. Respectée et glorieuse, la Maison Scalia n’avait toutefois plus le prestige dont elle avait longtemps joui. Son père était mort alors qu’il était adolescent et sa mère n’avait pas mis longtemps à se remarier. Elle avait épousé le roi d’Artorias, qui en avait toujours été épris et pouvait encore voir en elle un bon parti. Après un long travail de sape mené par sa génitrice, Valerion avait été adopté par Dariel V. Toutefois, le roi avait déjà un fils issu de sa précédente union, plus jeune que Scalia : Neyo Galfridiaan. Malgré l’adoption, le vieux roi avait souhaité que Neyo lui succède et ainsi en était-il allé. Valerion n’avait jamais été considéré comme l’enfant de Dariel V et son adolescence avait été marquée par l’indifférence et le mépris de la cour à son égard. Il y avait pire comme existence… L’expérience avait toutefois marqué l’actuel sénateur, qui avait ressenti comme une injustice que Neyo hérite du trône. Se mêlait à cela un profond désir de revanche et l’envie de ramener les Scalia sur le devant de la scène. En plus, Valerion voulait pouvoir retourner en souverain sur Artorias et non en simple policien, certes important mais sans plus de symbolique.

    « J’ai subi le mépris de Dariel, celui de toute la famille des Galfridiaan et de l’ensemble de la noblesse artorienne ! Mais c’est moi que les Artoriens ont choisi dès après la catastrophe ! Je serai Roi et rendrai à ma famille son lustre d’antan ! Voilà ce que je veux, Général. Voilà ce qui me motive. »

    « Très bien… »

Valerion avait perçu la courte hésitation de Tel’kasan. Ce dernier n’était pas vraiment convaincu mais il procura malgré tout au sénateur ce dont il avait besoin.
    « Je vais vous donner les coordonnées d’un individu capable de faire ce que vous désirez… Je ne l’ai jamais rencontré mais on m’a assuré de son efficacité. Votre future position au sein de la commission pourrait s’avérer intéressante pour lui. »

Et Valerion avait obtenu le moyen de contacter ce précieux inconnu… Malgré l’assurance avec laquelle le prince artorien s’était exprimée face à Tel’kasan , il lui fallut trois jours avant de se décider à contacter le mystérieux personnage.



Le sénateur Scalia d’Artorias quitta peu avant minuit son bureau du Sénat. Il grimpa dans son speeder puis prit la direction d’un bar-restaurant des Hauts Quartiers. Il y arriva rapidement, posant son véhicule sur la plateforme destinée à cet effet. La chaleur était accablante. L’industrialisation anarchique de Coruscant avait complètement déréglé le climat. Il n’avait pas plu depuis deux semaines mais ce soir l’averse serait au rendez-vous. D’énormes et gras nuages se formaient à l’horizon, annonce d’un orage. La chaleur ne retomberait toutefois pas… La météo annonçait la persistance de cette touffeur désespérante. C’est donc avec délice que Valerion pénétra dans l’atmosphère alimentée en air conditionné du Temple des Grâces.

Le sénateur se dirigea immédiatement vers le bar où il prit un cooler coruscanti. Le Temple différait quelque peu de la plupart des établissements sélects des Hauts Quartiers. Ici, pas d’individus venant s’exposer au regard d’autrui. C’était le lieu de rencontre des personnes riches et influentes désireuses d’agir en tout anonymat… Les lumières tamisées changeaient de couleur tout au long de la nuit et la pénombre assurait cette envie de discrétion. L’établissement était divisé en deux parties. En entrant, on pouvait se diriger vers la gauche où se trouvait le restaurant. Chaque table était bien séparée des autres, par des décorations végétales ou de fins panneaux, afin d’assurer une parfaite confidentialité des conversations. Ou alors, on pouvait se diriger vers la droite où se trouvait la partie réservée à ceux qui ne souhaitaient prendre qu’un verre, deux ou plus… Les banquettes ainsi que les fauteuils étaient revêtus d’un cuir rougeâtre. Une musique électronique occupait les lieux, sans être trop envahissante. Dans le fond, servant de lien entre les deux parties, se trouvait un bar d’une longueur étonnante. Des centaines bouteilles trônaient sur le mur arrière. Des lampes fichées dans le mur les éclairaient, produisant des teintes étranges se réverbérant dans le bar. Ici et là circulaient diverses personnalités… Sans doute devait-il même y avoir des collègues du sénateur. Valerion prit sa boisson puis alla s’asseoir dans un coin. Il avait spécifié à l’inconnu l’exact endroit où il se trouverait. Il n’y avait désormais plus qu’à attendre…

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Liliana pénétra dans la pièce en poussant doucement l'entrée. Jetant un regard alentour, la femme se dirigea vers le bar après quelques secondes d'hésitation. Sur son passage, quelque regards l'accompagnèrent. Liliana Vess, Hapan de son état, approchait aujourd'hui de la quarantaine, mais affichait une santé et une forme physique des plus alléchantes malgré son age avançant. Portant une élégante robe griffée d'une des marques les plus luxueuses et les plus plébiscitée par la jet-set ainsi que les people les plus en vogue de la Galaxie. Un ensemble d'un pourpre discret et sombre, soulignant a ravir ses formes avantageuses. Un décolleté plongeant, une ceinture en anneaux de métal forgé ; des talons hauts de marque soulignant la finesse et la longueur de ses jambes couplées avec des bas d'une extrême finesse mettant en valeur le galbe et la fermeté d'un fessier visiblement bien entretenu grâce a des heures et des heures d'entrainement hebdomadaire. Ses longs cheveux d'un noir de jais voletaient derrière elle en une crinière d'une apparente douceur embaumant son environnement direct d'une enivrante mais discrète senteur de jasmin. Mais par dessus tout, au delà encore de sa beauté, son regard lui même était une énigme pour tous ses interlocuteurs. Des yeux d'un gris profond, mêlant un sentiment d'une extrême candeur avec une lueur insondable a mi-chemin entre le dégoût et la compassion, la pitié. Ce regard avait déja fait défaillir nombre d'hommes, de tous ages sexes et espèces.

Lady Vess, comme elle se plaisait à se faire appeler - les habitudes ayant la vie dure - était une femme d'une beauté certaine. Des manières élégantes et raffinées, une façon de parler directe et franche qui ne plaisait pas toujours mais dont le tact calculé et la réflexion amenaient souvent a faire passer ses messages avec beaucoup de douceur quels que soient leur contenu. d'aucuns des témoins ici présent l'ayant aperçue misaient sans doute pour une visite galante, compte tenu des lieux faits pour une classe supérieure, mais se poseraient surement la question de sa venue. Femme d'un éminent membre du Gouvernement ? D'un homme d'Affaires puissant ? Ou simple courtisane venant rejoindre un énième amant qui l'entretenait telle on entretient une poupée ?

Nul ne savait. Nul ne savait réellement que derrière cette carapace sociale se cachait en fait l'un des monstres les plus redoutés de tout l'espace connu. Un Seigneur Sith déchu. Cela faisait maintenant plusieurs années que Liliana avait disparu de la circulation, suite a une bataille spatiale plusieurs cycles auparavant. La Dame Noire avait plié l'échine devant un Maitre, un chevalier et un Padawan, devant fuir avant de se faire capturer. Mais a peine eut elle le temps de digérer cet ultime affront, que son propre camp décida de l'extrader au confins de la Galaxie, l'exilant pour des idées hérétiques a l'encontre du Code et des valeurs Siths. Sentant le glas d'un couperet pesant sur sa tête, Darth Queen avait décidé de faire profil bas, entretenant une rancune tenace contre tout l'ordre qui était auparavant le sien, malaxant sa haine et sa peine en un cocktail d'Obscurité grandissant.

Elle s'était exilée sur sa planète d'origine, Hapès, puis avait peu a peu entrepris de se faire un nom dans les milieux underground. Les travaux dont elle s'occupait depuis deux ans a présent n'étaient absolument rien en comparaison de la vie de grandeur menée autrefois ; mais lui permettaient de vivre de manière très aisée, et de s'insinuer dans toutes les couches de la société qu'il lui était possible d'atteindre. Mais, comme par chance - ou par enchantement ? -Nul, pas même ses employeurs ou ceux qu'elle avait déjà rencontré, n'était capable de se rappeler distinctement ses traits, sa démarche, sa façon de parler ou encore de se comporter ; elle laissait dans son sillage des souvenirs approximatifs, des cadavres ou des scandales criants de vérité, mais sous une empreinte invisible.

Telle était sa vie a présent. Cachée comme ses propres proies. Cachée de ses propres frères prédateurs. Et ce soir, elle ne dérogeait guère. Liliana devait rencontrer un potentiel employeur pour une énième affaire mais, compte tenu du grand secret quand à l'identité de ce dernier, la Dame Noire s'était déplacée en personne pour céder à cette curiosité.

S'accoudant au bar avec un sourire ravageur, elle commanda un verre de vin. Un vin onéreux, a la limite de la raison; que le propriétaire des lieux lui servi avec un sourire béat et des regards en coins. La Femme échangea quelques mots avec ce dernier, l'ayant déjà rencontré plusieurs fois ; bien qu'il ne se souvint jamais distinctement d'elle et la découvrait a chaque fois avec le meme ravissement que le premier jour. L'homme lui indiqua les récents consommateurs arrivés a cette heure tardive, et pointa la direction d'un box a l'écart ou un homme d'age mur semblait attendre de la compagnie. Gratifiant son interlocuteur d'un sourire amical, la Dame s'approcha de la table où l'individu semblait siroter un verre au moins aussi couteux que le sien et, se tenant derrière légèrement en retrait, la femme lanca, avec une pointe d'amusement dans la voix:

" Bonsoir, excusez moi de vous déranger. Vous attendiez quelqu'un ? Peut etre moi ? "

Elle lança la tirade avec une voix posée, a la limite du chuchotement et de la confidence, affichant un sourire en coin malgré des yeux vifs et ... bizarrement froids ?


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Un instant, Valerion eut une hésitation face à la séduisante créature qui l'avait abordé. Était-ce vraiment le personnage avec lequel le Général Tel'kasan l'avait mis en contact? A priori, on pouvait douter que ce fut un assassin réputé qui venait d'adresser la parole au sénateur d'Artorias. Du moins, Valerion ne se rappelait pas avoir rencontré un tueur dont les cheveux ondoyaient avec grâce en diffusant une délicieuse odeur de jasmin... Et s'il n'y avait eu que ça! La femme qui se tenait devant l'Artorien était une véritable beauté. Son visage fin et harmonieux, ses jambes fines et élégantes, son sourire envoûtant, sa tenue d'un magnifique tissu pourpre,soulignant des formes avantageuses... Rien n'indiquait que cette dame fut véritablement l'individu dont Valerion avait obtenu les coordonnées.

Rien? Non, un élément assura instinctivement au sénateur que c'était bien là l'assassin qu'on lui avait recommandé. Deux yeux d'un gris troublant avaient retenu toute l'attention de Valerion, lui faisant presque oublier le magnifique tableau physique qu'il avait sous les yeux. Le regard qui s'était posé sur sa sénatoriale personne différait curieusement de la voix chaude et suave qui s'était adressée à lui. Curieusement, ce seul et maigre indice le convainquit totalement. Il avait affaire à une personnalité dangereuse... Il n'avait pas attendu un enfant de chœur, évidemment, mais il lui sembla un instant qu'il s'aventurait là dans des eaux plus sombres et mystérieuses que ce qu'il avait prévu.

    « Je vous attendais... Prenez place, je vous en prie. »


Valerion avait composé son fin sourire habituel, sarcastique et semblant un brin moqueur. De cette façon, il avait tenté de cacher le désarroi premier que lui avait fait la belle dame, espérant que l'obscurité des lieux jouerait en sa faveur. Il doutait que cela ait fonctionné. Pas question, toutefois, de se laisser désarçonner une nouvelle fois. Il entendait bien maîtriser la rencontre. L'affaire était trop importante pour qu'il se laisse aller à des idées douteuses...

    « Je ne m'attendais pas vraiment à ce que vous soyez... ainsi. »


Il avait prononcé ces mots avec une certaine ironie. Il n'avait pas imaginé un seul instant que son tueur serait une tueuse. Pourtant, Valerion n'était pas du genre à sous-estimer les femmes ou à faire preuve de machisme. Il avait trop aimé la force d'Helena, son épouse décédée, pour tenir des jugements sexistes. Malgré tout, des préjugés enfouis l'avaient visiblement convaincu qu'il n'allait pas avoir affaire à une femme.

D'une poche entière de son veston, le sénateur tira un paquet de cigarettes et un briquet. Il en proposa une à son interlocutrice puis alluma la sienne, tirant une bouffée fort désirée.

    « Il n'y a pas meilleure tabac que celui-ci. Vous ne trouverez plus celui-ci, il vient de ma terre natale. »


Effectivement, Artorias n'exporterait plus son fameux tabac avant longtemps... Les plantations devaient avoir été détruites par les turbolasers sith dans leur intégralité ou presque. Valerion avait réussi à trouver un Artorien en possession d'un petit stock personnel et il avait dépensé une petite fortune pour en obtenir le quart. Tranquillement, le sénateur alternait entre son cooler coruscanti et sa cigarette, appréciant un poison puis l'autre.

    « Savez-vous qui je suis? »


Il avait posé la question sur le ton de la badinerie. Dans le milieu politique, le sénateur d'Artorias était plutôt connu. La situation de son monde, ses positions fermes, sa participation à la fondation du Rassemblement Républicain... tous ces éléments faisaient de lui un sénateur correctement médiatisé. Il y avait mieux, mais c'était déjà pas mal pour un début de premier mandat.

    « De vous, j'ignore tout... Je vous demanderais bien votre identité mais vous ne me donneriez qu'un pseudonyme. N'est-ce pas? »


Valerion posa ses coudes sur la table, son visage doucement posé sur sa main gauche, il tira sur sa cigarette et rejeta la fumée dans l'atmosphère fiévreuse du Temple. Malgré la climatisation, l'Artorien estimait qu'il faisait tout de même chaud dans l'établissement. Bien qu'il ne le montrât pas, il était fatigué. L'alcool lui redonnait un peu d'énergie mais Valerion était conscient qu'il ratait là une bonne nuit de sommeil. En même temps, quel homme sain d'esprit aurait échangé sa place en face d'une splendide dame pour un lit douillet? Quel individu aurait manqué l'occasion de devenir roi?

    « Je suis Valerion Scalia. Je souhaiterais me... débarrasser de quelqu'un. Vous en seriez capable? »


Il se replongea dans son moelleux fauteuil et plongea son regard dans celui de l'invitée. Ces deux yeux métalliques le troublaient. Le corps entier de cette femme respirait la vie et la force alors que ces deux lueurs semblaient plus froides que la glace.

    « Excusez ma méfiance, ma chère... Mais vous devez savoir comme moi qu'il est difficile d'accorder sa confiance à quelqu'un, ici, sur Coruscant. Et si nous parlions un peu de vous ? »

Il avait prononcé ces quelques paroles d’une voix grave mais douce. Il avait parlé bas, bien que cela ne soit pas vraiment nécessaire. Quelque chose l’attirait vers cette inconnue. Ce n’était pas seulement physique… c’était comme une sorte de curiosité à laquelle se mêlait une répulsion lui donnant des frissons dans le dos, ce qui ne faisait que rajouter à l’excitation.
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La Hapan ne put retenir un haussement de sourcils en découvrant le faciès de son futur employeur. Valerion Scalia. Instinctivement, la Sith eut un mouvement de la mâchoire, la tordant légèrement. Etre face a Valerion remontait de mauvais souvenirs. L'attaque sur le Vaisseau et l'affrontement Sith/Jedi qui en avait suivi avait semble-t-il été une aubaine pour ce politicard qui s'était empressé de gravir les échelons grâce au marche pied gracieusement offert par les manipulateurs de Force. La Force qui l'habitait lui brulait les entrailles, mais elle se forca a la contenir. Il était hors de question de provoquer la moindre petite perturbation, surtout pas sur Coruscant. Les Jedi étaient présents en grand nombre sur cette planète, et retraceraient dans la seconde la moindre lueur sombre. Il lui fallait s'apaiser. 

S'installant face a son interlocuteur sans se départir de son sourire, elle accepta avec un sourire amical la tige de nicotine qui lui était offerte. Sans un mot, elle l'écouta parler, tandis que de sa main gauche, elle attrapa un Zippo a l'éclat argenté. Aspirant une bouffée de calme superficiel, la femme croisa les jambes et, tout en tenant la cigarette de sa main droite, utilisait son index droit pour suivre le contour de sa coupe. Vess avait plongé son regard dans celui du Sénateur et l'écoutait attentivement, se contentant de garder une figure qui se voulait engageante tout en restant neutre ; résultant en un vague rictus et des yeux ancrés sur ceux de l'homme qui lui faisait face. Lorsqu'enfin il lui donna la parole, l'Hapan se pencha légèrement vers lui, contribuant a l'atmopshère intime qui se faisait ressentir au fil des secondes. 

Appelez moi Lady je pense que cela suffira amplement, Sénateur. Il n'y a pas grand chose a dire sur moi... Et pas grand chose je pense que vous ne souhaiteriez savoir non plus. - elle afficha un sourire amusé -, disons simplement que je fais partie des meilleurs dans ce que je fais. " 

Elle marqua une pause et regarda le reste de l'endroit tamisé, maudissant le manque d'acuité visuelle de sa race, la femme était incapable de voir normalement passé quelques mètres. Sans meme prendre le temps de fixer a nouveau le Sénateur, elle continua sa tirade d'une voix posée. 

Valerion Scalia, votre ascension a été littéralement fulgurante il me semble, bien que je n'aie pas vraiment le temps de suivre les actualités. Vos briguez sans doute un poste plus élevé que celui que vous occupez... mais ça je suis loin de la blamer, je comprends tout a fait ,- elle laissa échapper un gloussement d'écolière en repensant a la course au pouvoir qui caractérisait les Sith - Et en ce qui concerne la confiance... Vous êtes politicien, vous savez sans doute mieux que moi que c'est une richesse extrêmement rare de nos jours. "


Lady Vess plongea a nouveau son regard dans les prunelles de son interlocuteur, en affichant un sourire amusé. En cette soirée, la femme était joueuse. La Hapan pris appui sur son bras droit, perpendiculaire avec la table et posa sa tete sur sa paume. Son regard vrillait Scalia. 


Vous savez quoi ? Je me sens joueuse ce soir, et ce serait bien dommage de gacher une soirée dans un endroit aussi classieux sans y prendre un peu de plaisir tant qu'on y est. Donc... je vous propose un petit jeu : Nous savons tous deux que nous devons nous méfier l'un de l'autre ; pour des raisons évidentes. Alors je vous propose de jouer la dessus ... si vous avez le gout du défi en tout cas. On se pose des questions, et l'autre doit répondre. Lorsque l'un de nous désire éluder une question, il paye son coup. Et je vais meme etre fair play, e vous laisse la première question, Allez. "


Elle affichait a présent un sourire sincère, taisant ce voile sombre qui brulait encore au fond de ses prunelles quelques secondes auparavant. La vérité, c'est qu'elle était juste d'une humeur massacrante et souhaitait se changer les idées, d'une façon ou d'une autre ; et la perspective d'une soirée galante avec un membre du Gouvernement ne la dérangeait guère...
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Avait-elle étonnée par son identité? Plus qu'interloquée, la dame avait surtout eu l'air irritée. L'étrange réaction ne dura qu'un court instant, suffisamment pour éveiller la curiosité de Valerion. Qu'avait-il pu faire ou dire qui put déplaire à son interlocutrice? Naïvement, le sénateur en tira une certaine joie. Cela prouvait qu'il n'était pas sans ressources face à la tueuse professionnelle qui lui faisait face...

Quoi qu'il en soit, elle devait le connaître de nom. Valerion était un sénateur médiatisé, certes, mais il y avait dans la Rotonde des hommes plus présents que lui sur les plateaux télévisés. Pour connaître l'identité du dénommé "Valerion Scalia", il fallait s'intéresser un minimum à la politique... Les évènements d'Artorias, sa prise de parole en faveur de la guerre, les évènements de Flydon Maxima auxquels il avait pris part, la fondation du Rassemblement Républicain... tout cela avait donné au prince artorien un tremplin médiatique des plus appréciables. Pour autant, il n'intervenait pas régulièrement sur les grandes chaînes holographiques et la fonction qu'il avait choisie au sein du parti - chef de groupe au Sénat - était avant tout un rôle de l'ombre. Un travail passionnant et offrant un pouvoir considérable... mais nécessitant discrétion.

"Lady"... Voilà qui était séducteur et intriguant. Et léger. Évidemment, elle n'entendait pas lui révéler grand-chose d'elle-même. Valerion ne s'était pas attendu à autre chose mais avait préféré tenter le coup. Il n'aimait pas l'idée qu'elle connaissait son identité alors qu'il ignorait tout d'elle. Ce qu'il allait lui demander n'était pas un petit travail sans importance...

Le sénateur évacua de la fumée de ses poumons puis posa les coudes sur la table, le visage posé sur ses poings et sa cigarette posée nonchalamment entre ses lèvres saignantes. La proximité physique des deux individus ne nécessitait pas de parler bien fort, malgré la musique ambiante, et Valerion goûta le plaisir d'entendre cette voix chaude et grave pour une femme. Cette dame avait quelque chose d'irrésistiblement attrayant... Peut-être était-ce du à la façon avec laquelle elle croyait pouvoir l'amadouer. Indubitablement, elle était charmante. Son physique aurait fait perdre tout bon sens à un homme moins dur que le sénateur Scalia d'Artorias. Mais il était veuf. Veuf d'une épouse jeune, belle, forte et intelligente. Les Sith la lui avaient prise et, depuis, Valerion n'avait plus pensé au sexe opposé. Chaque fois qu'une demoiselle attirait son attention, il se sentait coupable. Il avait l'impression de trahir la mémoire de la mère de sa fille.

Pourtant, qu'y avait-il de mal à profiter de ce moment? Rien. Il était tristement sobre et sa montre indiquait une heure du matin. Un moment particulier, entre la nuit et le matin. Qu'y avait-il de bien répréhensible à se sentir attiré par une femme aussi dangereuse que séduisante? Jouer? Et pourquoi pas, après tout...

Soudain, le sénateur fatigué eut une lueur d'inspiration. La beauté de cette dame était-elle bien naturelle? Était-ce bien une humaine? Il voulut poser la question mais trouva cela absurde. Que cette femme soit supérieure en beauté à la moyenne des femmes ne signifiait pas qu'elle appartenait à une race de proche-humains...

    « "Lady" Vess... J'ai comme l'impression que vous êtes bien une authentique "lady". »



Il avait eu l'occasion de rencontrer de nombreuses courtisanes à la cour d'Artorias. Il n'avait jamais profité de leurs charmes mais se rappelait de la façon dont elles se comportaient... Un œil roturier n'aurait vu aucune différence entre l'une de ces filles et une noble de souche. Mais la différence sautait aux yeux de tout aristocrate de naissance. Même si les courtisanes apprenaient les règles de savoir-vivre et finissaient par avoir les mêmes connaissances que les nobles, elles ne pouvaient s'empêcher de conserver en tête le sentiment de leur infériorité. Ce simple fait suffisait bien souvent à reconnaître ces femmes de charme pour qui Valerion n'avait que peu d'estime.

A l'évidence, Lady Vess appartenait à la catégorie de celles nées dans un milieu aristocratique.

    « Vous n'êtes pas native de Coruscant... Où donc a pu naître une si charmante personne? »
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