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Entrée n°701 : Korriban I


Voilà plus d'un an que le Maître n'avait pas remis les pieds sur Korriban, si j'en crois ce qu'il m'a dit. Mon unité ZC-306 n'était pas encore au service du maître à cette époque. Il m'a rencontré sur Coruscant, dans les bas fond et m'a acheté à mon précédent maître. Aujourd'hui, je suis chargé d'enregistrer tout ce qu'il dit et fait, cela permettra d'assurer la transmission des connaissances à ses successeurs.

A l'instant, le maître dort, le vaisseau fait route vers Korriban. Ses signes vitaux son stable, mais les scanner indiquent une intense activité cérébrale. Son rythme cardiaque plafonne à cinquante-deux battements par minutes en moyenne. Le relevé a été fait toutes les trois minutes sur une période de trente minutes. Certains de ses muscles sont parcourus par des spasmes. Il doit être en train de rêver.

Passage en mode veille...



Entrée n°702 : Korriban II


Le vaisseau vient de sortir de l'hyperespace, la veille a duré huit heure trente-deux. Le maître s'éveille lui aussi. Il remet son masque à oxygène et renfile son gilet. Il se dirige en titubant jusqu'à la porte de la cabine, puis en sort. Ses signes vitaux son stable, son rythme cardiaque augmente lentement. Premier relevé : cinquante-huit battements par minutes. Il se tourne vers moi et me regarde. Ses muscles faciaux indiquent qu'il sourit. J'attends son ordre.


« ZC, entre ces coordonnées dans l'ordinateur de bord et active le pilote automatique avec séquence d'atterrissage aux coordonnées données. »

« Oui, Maître. »

« Mon sommeil a été calme ? »

« Beaucoup plus que d'habitude, votre état de santé semble s'améliorer depuis que nous avons entrepris ce voyage, mais j'en ignore la cause. »

« Hum... Nous le saurons rapidement, je pense. Quand est-il de la situation politique ? »

« Pas de nouvelles données par rapport aux derniers rapports. Le maître jedi est toujours retenu par la Dame Noire. »

« Cela m'étonne... Continue de surveiller tout ce qui est en rapport avec la crise actuelle, rajoute les journaux d'Ondéron à la liste de surveillance, ils seront peut-être moins avares en informations que les journaux galactiques Coruscanti »

« Très bien, maître... Les coordonnées ont été rentrées. Le vaisseau touchera le sol dans... Dix-sept minutes. »

« Bien, enregistre ce qui suit. »

Le maître prononça les mots « septième leçon » Ce qui activa la mémoire d'enregistrement N°18 nommé « héritage ».

« Korriban marque le début de la septième leçon. Cette planète a toujours été très importante pour l'ordre sith. Elle est un lieu de concentration obscur et de puissance importante. Les jedi connaissent son existence, mais le côté obscure est trop fort pour qu'ils risquent d'y envoyer des membres de leur ordre. Cela doit bien arranger la Dame Noire, qui, grâce à cela, dispose d'un centre de formation déjà construit. Néanmoins, il ne faut pas oublier que rien n'empêchera les jedi et la République de détruire la planète si le besoin en est vital pour le reste de la galaxie, c'est pour cette raison que je recommande de ne pas en faire une base d'importance. Au mieux, elle sera un lieu de retrait et de repos. J'ai pu le voir aujourd'hui, à l'approche de Korriban, mes constantes physiques se sont stabilisées et même améliorées. Pendant un an j'ai tenté de me soustraire à l'emprise du côté obscure et à l'emprise de Korriban, mais il semblerait que la Force en ait décidé autrement. Ne résistez pas à l'appel de la Force, du moins, pas de manière trop longue, sinon vous en subirez les conséquences.

Passons maintenant à la leçon en elle-même. Aujourd'hui, c'est le pouvoir d'absorption de l'énergie qui nous intéresse. Commençons par une démonstration. ZC, tire moi dessus ! (deux lasers partent apparaissent sur l'enregistrement et viennent s'écraser dans la main du sith.) ZC, diagnostique. »


« Rythme cardiaque : Soixante-cinq battements par minutes. Intégrité physique : total. Intégrité psychologique : Totale. Je reste « sans voix » maître. »

« Vous pouvez donc remarquer que je n'ai pas été blessé alors que les tirs venaient d'un blaster standard. La technique est simple à mettre en place, la difficulté vient surtout de la quantité d'énergie à absorber. N'espérez pas arrêter un sabre laser dès le début... »

Les coins des yeux du maître se plissent, indiquant un sourire.

« Commencez par ressentir votre corps dans la Force. Cela ne DOIT PAS être compliqué. Si ça l'est, revenez à la leçon N°3 et recommencer le cheminement jusqu'à la leçon N°7. Par la suite, suivez la même méthode qu'à la leçon N°6 pour ressentir le flux de Force qui circule dans votre bras. Toujours comme dans la leçon N°6 ; concentrer la Force dans votre main, sauf que ce coup-ci, au lieu de la libérer lorsque vous donner un coup, gardez la concentrer, elle formera naturellement un bouclier. De votre concentration dépendra la quantité d'énergie absorbable. L'échec peut avoir de graves conséquences alors ne vous surestimez pas, commencez avec des outils laser, puis continuez avec des blaster d'entraînement, passez aux sabre laser d'entraînement et un jour peut être que vous parviendrez à arrêter un sabre à mains nues. Dernier conseil, entraînez vous dans les pires conditions possibles, vous n'aurez pas la chance de pouvoir vous concentrer pendant dix minutes au milieu d'un combat.

Si vous maîtrisez parfaitement le pouvoir, passez à la leçon N°13, si vous ne le maîtrisez que partiellement, poursuivez le cheminement habituel.

Fin septième leçon. »


« Tout a bien été enregistrez, maître. Atterrissage dans quatre minutes trente. »

« Merci ZC.»

Le maître dégaina son sabre laser et l'alluma. Après quelques mouvements pour s'assurer de son bon fonctionnement, il le rengaina. Il prit son blaster et l'accrocha à sa ceinture. Enfin, il entra dans le cockpit pour regarder la planète par la vitre.

Observations : Korriban est une planète désertique et montagneuse. La température en surface est de trente-trois degrés Celsius. Des vents de quatre-vingt-sept kilomètres par heure balayent le lieu d'atterrissage. Le vaisseau se pose non loin d'une grande structure et de la colonie. D'après les archives, la structure est le temple sith. L'autre grand bâtiment que l'on voit a été construit par l'impératrice et sert à l'organisation de l'ordre sith. Au loin, la ville semble presque à l'abandon.

Le maître enfile des lunettes de protection et une cape avec capuche, certainement pour se protéger du sable. Le maître m'enfile aussi un manteau, pour protéger mes circuits. J'aimerais être reconnaissant. Nous sortons. Nouveaux calculs des données climatiques : Inchangées. Nous nous dirigeons vers le temple sith. Le maître semble nerveux, son rythme cardiaque augmente lentement.


« Maître, il y a un organique de sexe féminin à cinq cents mètres à l'est de notre position. »

« Hum... Allons lui dire bonjour, ça retardera un peu mon entrée dans cette académie. »

« Vous ne semblez pas vouloir y aller, maître. »

« Non, effectivement, je n'aime pas les endroits aussi... hiérarchisés. »

« Pourquoi ? »

« La hiérarchie est utile, mais, pas quand elle repose sur le simple critère de la puissance brute. Un chef sans cerveau est plus dangereux qu'un chef sans pouvoir, surtout pour ses confrères. »

« Je vois, est-ce pour cette raison que vous avez fuit Korriban pendant un an ? »

« Entre autres choses, oui. Cette hiérarchie risque de nous tomber en plein dessus sitôt les pieds dans le bâtiment... »

« Alors, pourquoi y aller, votre état de santé c'est amélioré, nous pouvons encore faire demi-tour... Deux cents mètres, l'organique devrait nous avoir vus. »

« Parce que la force ne me fait pas revenir ici pour ensuite me laisser y repartir, en tout cas, je ne jouerai pas ma vie sur cette supposition. »

« Je ne comprends pas, maître. »

« Je ne te le demande pas, droïde. »

« Excusez-moi de vous avoir offensé, maître... Cent mètres. »

Le maître continua d'avancer, mais en silence. Sa tension était maintenant retombée et continuait de décroitre au fur et à mesure que l'on s'éloignait du temple. Nous ne fûmes bientôt plus qu'à une trentaine de mètres de l'organique. Celle-ci nous regardait. Le maître prit la parole.

« Puis-je vous aider, Madame ? »
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Mort. Le monde autours de moi. Je le sentais mort. L'absence de vie était presque aussi hurlante que l'omniprésence de cette Obscurité. Elle ruisselait, littéralement, sur les pics rocheux qui déchiraient le sol, sur les statues défigurées par le temps, le long des parois de pierre. Rien n'échappait à ce magma sombre qui dégoulinait depuis la Vallée des Seigneurs Siths.

Une semaine que nous nous étions quittés. L'immersion avait été dure, profonde, inattendue. Moi qui avait toujours baigné dans la pleine Lumière d'Ondéron, en une année, je m'étais retrouvée à me perdre dans les méandres grisâtres de Coruscant puis, avant même que je pusse reprendre ma respiration, je m'étais retrouvé au fond de cette Abysse. Oppressée, sans que cela ne cessât un seul instant. La Lumière même que représentait ma Nature étant une menace pour ce monde qui cherchait à l'étouffer, à la corrompre.

Seule. Je me sentais terriblement isolée. Arrivée dans cette désolation sans que personne ne m'accompagnât – la discrétion de notre mission l'exigeant –, j'avais été assailli par cette Obscurité sans que mon Maître ne pût être là pour me rassurer. Seule. J'avais traversé cette épreuve et continuais de le faire.

Cherchant à fuir les êtres obscurs de la Colonie, je m'étais rendu au milieu de ce nul part, entre l'Académie et Dreshdae, là où personne ne serait étonnée de me voir, là où j'aurais été étonnée de voir qui que ce fût. J'étais en pleine méditation sur un promontoire lorsque, malgré mes espoirs, je sentis quelqu'un s'approcher. La paranoïa qui m'avait envahie depuis que j'avais gagné l'atmosphère de Korriban m'avait fait perdre mon sens. Il était déjà bien trop près lorsque je prenais conscience de sa présence et que je tournais spontanément mon visage vers lui. Vers l'Obscurité que je sentais très distinctement s'échapper de lui comme du reste de cette planète. Immédiatement je me concentrai, je le détaillai, focalisant toute mon attention sur cette immense soldat d'onyx et sur son fidèle écuyer électronique. Je m'adressais alors à lui, quand enfin il fut à portée de voix, sans faire un mouvement qui eût pu l'inciter à se rapprocher davantage, rien d'accueillant. Une impassibilité méfiante sur le peu de visage qu'il pouvait apercevoir. Je sentais sa puissance.


« - Un accoutrement de mercenaire et pourtant je perçois chez vous une grande et sombre puissance. Vous ne pouvez m'aider par aucun moyen, mais je reconnais la cordialité de votre demande à sa juste valeur. Mais, je suis plus sûrement à même de vous servir, Sir... ? »

Connaître l'identité de cet individu qui, de toute façon, était une menace pour moi me permettrait peut-être de pouvoir juger de sa dangerosité exacte. Une évidence s'imposait à moi, face à ce colosse. S'il décidait, par ce caprice pervers qui semblait être monnaie courante ici, de m'éliminer... Il ne lui faudrait pas plus d'un souffle pour me balayer.

Il n'y a pas de passion, il y a la Paix.
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« Le fait que vous réussissiez à sentir mon aura fait de vous une personne que je souhaite connaître à défaut de pouvoir aider. Je me nomme Calobarian, Sir est un titre que je me suis donné, vous avez donc visé juste. »

Les yeux du maître se plissèrent, indiquant qu'il souriait. Sa tension était totalement retombée et je discernais un intérêt certain du maître pour l'organique. Cette dernière était vêtue d'une grande robe et d'un capuchon pourpre. La base de données n'indique aucune correspondance. Son attitude totalement neutre ne semblait trahir aucune émotion. Mon maître me dira, peu de temps après cette rencontre, qu'il ressentait en elle une certaine méfiance. Il ne précisa en rien ce qui lui ressentait vis-à-vis d'elle, mais elle semblait l'avoir au moins intrigué.

Le rythme cardiaque du maître s'accéléra un peu, mes capteurs s'affolèrent, puis un bug survint au sein du centre de calcul. Un rocher l'évitait en direction de mon maître. Il se pose à quelques pas du maître et ce dernier s'assit dessus. Ses bras disparurent sous sa blouse, certainement pour se protéger du vent. Son regard était tout droit tourné vers l'organique, comme s'il l'analysait. La voix métallique que lui conférait le respirateur résonna de nouveau dans l'air.


« Votre dernière phrase m'interpelle, pourquoi croyez-vous être plus à même de me servir que l'inverse ? En fait, j'exècre la servitude et je ne demanderai jamais à un être doué d'intelligence de me servir et réciproquement, je ne servirai jamais personne. »

Mon maître m'avoua qu'il sentait la tension au sein de l'organique qui lui faisait face alors que mes capteurs étaient incapables de le faire. Cet organique masculin que j'appelais maître, défiait toutes les lois de la nature qui avaient été enregistrées dans ma base de données. Ses réflexes étaient de loin supérieurs à ceux de la majorité des humains, sa taille et son poids dépassaient également ce qui était considéré comme la norme humaine. Ses sens sont eux aussi bien plus développés que ce qu'ils auraient dû être. L'étudier amenait souvent des bugs au sein de ma matrice de calcul. Il reprit la parole, quelques secondes après s'être tu.

« Relâchez-vous donc, je ne suis pas un tueur... En tout cas, je ne tue plus sans raison depuis quelques temps. »

Ses mains ressortirent de sa cape. Le cylindre d'un sabre laser dépassait de l'une d'elles.

« Pour prouver ma neutralité, je pose mon sabre devant vous. »

Nouveau bug dans la matrice. Le sabre vola à un mètre du sol jusqu'à atteindre une distance de deux mètres entre lui et la jeune femme, puis il se planta dans le sable et la roche. Les mains du maître disparurent de nouveau sous sa cape, il n'avait pas quitté la jeune femme des yeux. Son regard était totalement dénué d'émotion. Fouillant dans mes mémoires, je me rappelais qu'il avait déjà eu cette attitude plus d'une fois. Il voulait détendre l'atmosphère grâce à des mots, mais restait extrêmement concentré, près à tout.

« Mes vêtements ne sont par contre-pas qu'un simple accoutrement, je suis bel et bien un mercenaire, plutôt efficace, si je puis me permettre. Je ne sers pas l'ordre sith, en tout cas, pas comme les autres sith. Maintenant, assez parlé de moi, parlez-moi de vous. »

La voix du maître avait été plus résonnante sur la dernière phrase. Il prenait la même voix quand il me donnait un ordre. Il quitta un instant du regard l'organique et regarda vers l'ouest. Une énorme bourrasque de vent souffla, lui enlevant presque sa capuche, qu'il retint avec l'un de ses mains. Il finit par dire, de manière distraite :

« Le vent souffle fort, je n'aime pas ça...»

La tension du maître continua d'augmenter avant de se stabiliser, elle était toujours acceptable par rapport aux normes humaines.
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Le masque m'empêchait de détecter les stigmates habituels que je trouvais sur les visages de mes interlocuteurs. Je ne pouvais sentir que son regard et ce dernier était étrangement calme. Il était le premier Sith que je rencontrais à ne pas arborer ostensiblement tous les signes de l'hostilité. Était-ce un jeu pervers ? Une étrange lubie avant de me foudroyer pour m'inculquer que la seule vraie voie était celle de la violence ? Toutes ces règles corrompues engendrées par la colère, définies au nom de ce seul principe d'avidité...

Je n'avais aucun moyen d'identifier clairement ses intentions mais ses paroles avaient au moins eu le mérite de m'interpeller et de me surprendre. Alors soit ! Un sith non-violent. De toute façon, je le sentais clairement : sa puissance surpassait de loin la mienne et, dès lors que l'envie l'eût pris, il lui eût été tout à fait aisé de m'écraser sous le poids de son Obscurité. Je n'avais d'autre choix que de jouer son jeu, quand bien même il était singulier.


« - Ce ne devrait pas vous surprendre que je sois à même de vous sentir tel que vous êtes, Sir Calobarian. Ne voyez-vous donc pas ce que je suis ? »

Non seulement son ignorance, mais encore cette drôle de philosophie... D'où pouvait venir ce Sith ? Était-il d'un courant autre ? Y avait-il finalement autant de modes de pensées dans l'Ordre Sith qu'il y en avait dans l'Ordre Jedi ?

« - La domination n'est-elle pas l'un des credo de cette académie ? Le devoir de se soumettre au plus fort, d'écraser le plus faible jusqu'à devenir soi-même le plus fort ? N'est-ce pas ainsi que ces lieux définissent l'ordre hiérarchique ? »

L'atmosphère, cet étrange individu, ma solitude... Tellement de choses qui venaient m'empêcher de retrouver le calme, la sérénité. Il le sentait.

« - Relâchez-vous donc, je ne suis pas un tueur... En tout cas, je ne tue plus sans raison depuis quelques temps. »

Un Sith ? Se délester de son sabre-laser ? La façon était théâtrale en plus d'être inattendue. Qui que soit ce Sir Calobarian, c'était un homme qui aimait à faire parler de lui, à faire sensation sur son interlocuteur. Sa « neutralité » était loin d'être synonyme de « simplicité ». Des détails. Des détails qui me permettaient de revenir à mes connaissances. Des connaissances qui me permettaient de revenir au Temple. Un Temple qui me permettait de retrouver la Lumière.

Il n'y a pas d'émotion, il y a la Sérénité.

Qu'une seule arme quitte les replis de cette étrange tenue ne prouvait absolument rien d'autres que de nombreuses autres armes pouvaient encore s'y trouver dissimuler, sans compter le danger que représentait un adepte du Côté Obscur même désarmé. Seulement, son attitude m'amena à le croire. Qu'il désirât parler à présent ne me garantissait pas qu'il le voulût ad vitam eternam mais... Je m’apprêtais à échanger avec un Sith, lui qui était quelque part mon semblable, mon frère.

Alors que ce dernier avait pris place sur une assise qu'il s'était improvisée, je reprenais ma position de méditation, face à lui, le fixant de ma sérénité retrouvée.


« Mes vêtements ne sont par contre-pas qu'un simple accoutrement, je suis bel et bien un mercenaire, plutôt efficace, si je puis me permettre. Je ne sers pas l'ordre sith, en tout cas, pas comme les autres sith. Maintenant, assez parlé de moi, parlez-moi de vous. »

De la vanité. L'homme jouait des mécaniques. La fierté, je la sentais dans son regard. Retrouver des points d'appuis. Finalement, il n'était pas si extraordinaire.

« - Vous parlez de moi ? Que voulez-vous que je vous dise sur ma personne ? Je ne suis qu'une Apprentie. »

Mon voile fut agité par une bourrasque soudaine, imprévisible pour moi qui ne connaissait que trop peu cette planète, comme pour mieux souligner sa dernière remarque.
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[HRP : Rp écrit avec Ylm]


Le maître arqua un sourcil à la réponse de la jeune femme. Il ne savait apparemment pas, ce qu’elle était. Néanmoins ce manque de connaissance et la dureté de la réponse ne sembla pas le gêner outre mesure. Il sourit, mais elle ne pouvait pas le voir.

« Non, je ne sais pas ce que tu es. Tant que la personne en face à deux bras, deux jambes et est suffisamment intelligente pour parler, je ne me pose pas trop de question. De plus, ton apparence semble humaine, donc à vrai dire, je n’imagine même pas que tu sois autre chose… je suis un peu ignorant en matière de Xénobiologie, mais je le vis plutôt bien. »

Ce coup-ci, il ne retint pas le reste de son visage de sourire. Il m’avouera plus tard qu’il n’avait généralement que faire de connaître la race de la personne qui lui faisait face. La seule chose qui importait était qu’il soit de forme humanoïde, pour des questions de facilité de neutralisation en cas de problème. Il écouta avec attention ce que lui répondit la jeune femme.

«  J'appartiens à une espèce proche-humaine, les Miralukas. Nous ne percevons pas le monde comme vous, humain. Nous... Sentons le monde à travers la Force. Tout n'est que nuance de Force pour nous, et en l'occurrence, vous inondez mes sens d'Obscurité. »

« Hum… Voilà bien une chose qui ne pas l’air facile à vivre… Et je suppose que je ne peux rien faire pour vous apporter un peu de lumière ?  Blague à part, j’ai déjà entendu parler de vous, par l’un de mes maîtres je crois… je ne suis plus sur, cela remonte à quelques dizaines d’années. »

D’après l’histoire que mon maître m’a conté sur son ancienne vie, c’était son maître jedi qui lui avait parlé des Miralukas et de leur massacre sur Katarr par un ancien seigneur sith. Le maître me précisa après cette rencontre qu’il pensait la race éteinte, il n’en avait encore jamais croisé.

« Je n'ai jamais vécu autrement qu'ainsi, je ne peux pas vraiment établir de comparaison. Lorsque nous utilisons ces termes génériques d'Obscurité et de Lumière, c'est à défaut de ne pouvoir vraiment l'exprimer autrement. Les êtres sensibles à la Force ont défini deux côtés à la Force, Lumineux et Obscur. Ces côtés, nous en percevons tous les dégradés ainsi que les intermédiaires. Par soucis de se faire comprendre, nous avons donc utilisé spontanément les mêmes termes, bien qu'ils ne signifient aucunement les mêmes réalités physiques. Ainsi, je perçois les choses toujours aussi clairement de jour comme de nuit alors que l'obscurité physique vous rend aveugle. Suis-je claire ? »

Son explication était certainement simple pour mon maître, mais mes matrices furent incapables de comprendre. Le maître semblait juste subjugué par cette capacité.

« Très clair… Finalement je vous envie, franchement. J’aimerai bien pouvoir me passer de lunettes de vision nocturne de temps à autre. Du coup, il doit être difficile de vous attaquer par surprise si vous… percevez tout, non ? »

Le maître marqua une pause, puis reprit :

« D’ailleurs, comment vous appelez-vous ? »

« Il est vrai que nous disposons d'un champs de perception différent du vôtre. Vos organes perceptifs de la vue étant situés à l'avant de votre crâne, vous ne percevez qu'un "cône" là où nous percevons un "tout". Seulement, certains sont capables de se cacher à notre perception. De plus, nous sommes totalement aveugles là où la Force n'est pas. »

La jeune femme détourna le regard pour le porter vers le lointain.

« Mon nom n'a pas d'importance, il m'a été donné par des gens morts depuis longtemps. Je suis l'Ombre Moire. »

Le maître sembla quelque peu déçu. Il la regarda de manière pensive avant de parler.

« Un « cône » souvent trop étroit à mon goût… J’envie les espèces qui peuvent avoir un champ de vision plus « grand » que celui que nous avons, pauvres humains. »

Il regarda l’horizon, sentant l’énergie obscure de la planète.

« Korriban doit vous paraître plus sombre encore que je ne le suis, non ? Même si ce n’est pas un être vivant, la force en a imprégné ses terres, c’est en tout cas ce que je ressens. »

Le maître se leva, s’étirant de tout son long.

« Et enchanté, Ombre Moire. C’est presque plus long à dire que Sir Calobarian. »

Le maître laissa échapper un gloussement avant de commencer à faire les cents pas. Le vent battait sa cape de protection.

« Au-delà de l'Obscurité... C'est le vide de cette planète qui se trouve être terrifiant. La mort. Elle est partout. La planète elle-même. C'est... le seul endroit que je connaisse qui dégage une telle aura. L'endroit parfait, à ce qu'il semble, pour instiller la doctrine Sith. Et vous avez raison, la Force est partout et coule sur tout ce qui nous entoure. "Ombre Moire" n'est qu'un sobriquet faute d'avoir trouvé mieux. Les noms ne sont que des manteaux que l'on revêt, il ne signifie rien de plus que ce que les individus leur donnent de signification. »

La jeune femme restait immobile, le visage tourné vers le vide, assise.

« Cette planète est terrifiante, même pour quelqu’un qui a une vision plus simple des choses. Tout n’est que désert, montagne escarpées et tombeaux oubliés. Je n’aime pas cette planète et elle est contre productive pour les sith. Elle nous insuffle une certaine puissance de par son rayonnement, mais elle nous vide aussi de notre propre puissance. C’est un cercle vicieux, plus on reste, plus on se sent puissant et pourtant, moins on l’est. Il n’y a que deux avantages à être ici : le premier est que les jedi ne viendront pas, il y a trop de risques pour leurs Padawans, le deuxième est que sur une courte période, le regain de vigueur que nous donne la planète peut nous permettre de progresser plus rapidement, d’apprendre certaines choses plus facilement, mais à mes yeux, une fois le principe de base d’un pouvoir appris, il faut rapidement quitter la planète et se mettre dans les pires conditions possibles avant de le réutiliser. Nombres d’apprentis sith, tout à fait honorable d’un point de vue puissance sur Korriban, ont été incapable de réutiliser leur pouvoir ailleurs. »

Le maître s’arrêta pour regarder la jeune femme. Elle l’intéressait, c’est en tout cas ce que je remarquais.

« C’est le principe même du côté obscure qui veut ça, il nous donne, mais nous prend en même temps. Les jedi ont un « boost » similaire sur les planètes qui résonnent dans la force, comme Ossus par exemple ou dans des lieux particuliers comme leurs temples, mais contrairement à nous, ils ne perdent rien en échange et c’est probablement un de leurs plus grands avantages. Vous comprenez ce que je veux dire ? Ne passez pas toute votre formation ici, à l’abri de l’académie, c’est le meilleur moyen de mourir rapidement. »

La voix du maître avait été beaucoup plus dure sur la dernière phrase, comme s’il donnait un ordre qui ne devait souffrir d’aucune contestation.
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« - C'est une planète blessée, malade, qui se sert de notre force pour tenter de guérir. Elle est un trou noir, monstre de puissance qui s'est effondré sur lui-même, et elle cherche à tout engloutir, à tout attirer, à tout broyer pour que sa souffrance soit celle de tous. C'est une planète qui agonise. Est-ce là tout ce qu'il reste de la glorieuse civilisation Sith ? Et, quand bien même je comprends votre pensée, je ne saurais la répéter devant l'un des Seigneurs sans craindre d'être foudroyée. Je vais là où l'on me permet d'aller. »

« Je comprends que vous ne puissiez pas dire ou faire ce que vous voulez, encore qu’il suffit parfois de bien trouver son maître. »

Il sourit, puis reprit frénétiquement ses cent pas.

« - Quand à Korriban, je préfère la laisser chuter loin de moi, nous n’avons plus rien à voir avec les anciens sith, que ce soit par nos rituels ou notre interprétation du code, tout a changé ici, la civilisation sith n’est plus qu’un lointain souvenir auquel certains s’accroche, mais si elle a chuté, c’est qu’elle était dépassée et je n’aime pas rester accrocher à quelque chose de dépassé… Pour en revenir aux seigneurs, l’un d’eux vous a-t-il choisi ? »

« - J'ai trouvé un mentor, oui, mais il m'a demandé de rester ici jusqu'à ce qu'il ait accompli sa tâche, ensuite nous poursuivrons mon apprentissage suivant sa voie.

Cette civilisation n'a-t-elle réellement plus rien à nous apprendre ? Ne serait-ce pas, au fond, nous qui nous trompons sur ce qu'il y a à comprendre d'eux ? »


« - Il est risqué pour vous de restez seule ici, une chance que je ne sois pas comme certains des sith qui traînent dans l’Académie. »

A l'évocation de ses confrères, celui qui s'était présenté comme Sir Calobarian sembla se refermer, tandis que ses épaules s’affaissaient, et qu'il baissait la tête.

« - Le peu qui aurait pu être encore utile pour les sith à sûrement été détruit ou volé par ces même sith. Nombre des grands seigneurs préfèrent tout garder pour eux et tout emporter dans la tombe. Le souci, c’est qu’un sith ne vit généralement pas vieux, ce qui fait que beaucoup de connaissances se perdent et qu’il faut refaire les recherches depuis le début. Je ne suis pas un intellectuel, donc je préfère me tourner vers l’avenir. Tel que je l’imagine, il est beaucoup plus prometteur pour l’ordre. »

Le Sith m'apparaissait, à cet instant, tellement plus... Sensible que le portrait dont on m'en avait dépeint. Pas d'être sanguinaire ici, devant moi. Pas de tueur stupide et déraisonné. Par de fou. Pas de sadique. Mais un être sensible chargé de blessures et d'un passé qui semblait lui peser lourdement sur ces épaules larges et carrées. Là où il y avait un cœur, il y avait de la Lumière.

« - Qu'ai-je à craindre ? De me faire assassiner sur le caprice d'un être plus puissant que moi ? J'encours un risque encore plus grand à être au milieu de l'Académie où les plus puissants sont dans chaque couloir. Je suis seule, ici, c'est mieux. »

Je tournais mon visage vers mon interlocuteur afin de paraître moins distante.

« - Ne pensez-vous pas, finalement, que l'erreur commise par ces Anciens ne soit, au final, réitérée par les nouveaux Seigneurs ? L'auto-destruction à laquelle s'applique chacun des Siths ne me semblent pas être une voie propice à la survie. Ce monde en ruine me semble en être la preuve la plus flagrante et pourtant la moins étudiée... »

« - Je parlais surtout du fait de rester seul sur Korriban, de plus, je pense que toute expérience est bonne à prendre pour un apprenti, le mien m’accompagnerai dans chacun de mes déplacement, si j’en avais un. »

Il dut sentir mon visage tourné vers lui puisque soudain, il releva la tête et... Ses yeux me sourirent faute de pouvoir percevoir ce qui se cachait derrière son masque respirateur.

« - Les luttes chez les sith sont un véritable problème. Nombres de seigneurs veulent prendre la place du plus fort et ce comportement est déplorable. C’est pour cette raison que je pense que nous n’avons plus rien à tirer de Korriban. Même avec les preuves des échecs des anciens devant leurs yeux, les nouveaux préfèrent s’entre déchirer. J’ai moi-même eu se penchant dans ma jeunesse, mais une exile forcée m’a fait réfléchir. Finalement, j’estime que rester au sein de l’ordre en lui-même ne peu que conduire à notre perte, c’est pour cette raison que je suis à l’écart des autres et que je ne porte pas Korriban dans mon cœur. Elle représente notre échec… Nos échecs au cours des derniers millénaires. Nous devrions nous séparer, comme le font certaines races, cela sauverai peut-être le peu de savoir qu’il nous reste. »

« - Il faut croire qu'en certains lieux il n'est pas bon pour le Maître et l'Apprenti d'être réuni, du moins est-ce qu'il a pensé en me laissant seule et je ne doute à aucun moment de son bon sens. »

Un sourire... Je souriais. Au milieu de ce vide. Cette situation me semblait tellement... Absurde ? Me voilà à jouer de la polysémie de ces titres que l'on retrouvait chez les Jedis de même que chez les Siths afin de me faire passer pour l'un d'eux. Ici, au milieu de cette Obscurité, je me tenais en face de l'un d'eux, sûrement un Seigneur, et moi, minuscule Padawan, j'étais capable de me fondre à l'aide de demi-vérités dans ce décor sans qu'il ne se douta un seul instant de ma véritable nature. Si nous étions si radicalement différent, si incapables de nous entendre, notre opposition naturelle se serait manifestée par ma mise à mort brutale et expéditive. Il y avait peut-être un espoir.

« - Et plutôt que de fuir, pourquoi ne pas tenter de cautériser la plaie de l'intérieur ? Je ne remets pas votre courage en doute, Sir Calobarian, mais vous tenez là le discours d'un homme abattu, fataliste, alors que je vous sens bien loin de votre propre fin. »

« J’espère bien que je suis loin de ma propre fin ! Manquerai plus que ça, mourir avant mes cinquante ans ! »

Sir Calobarian laissa échapper un petit rire, rendu métallique par le masque qu’il portait. Un rire qui me semblait sincère, naturel, presque bienveillant. Un rire dont personne au Temple Jedi n'eût pu croire qu'il vînt de sortir de la gorge d'un Adepte du Côté Obscur. Pourtant, le rire mourut rapidement alors que le sujet redevenait plus sérieux. Une simple étincelle.

« - Je ne suis pas un homme de cette envergure. Je ne suis pas un homme uniquement formé par les sith, j’ai jadis été jedi, mais ma nature ne m’a pas permis de le rester. L’ordre sith, ou plutôt, mon maître sith, m’a recueillit et m’a formé comme tous les apprentis sont formés, en nous inculquant la haine, la colère, la vengeance… Rien de tout cela n’est constructif et n’est fait pour nous permettre de vivre en société… »

Les yeux du Seigneur se firent un instant plus neutres, signe de sa réflexion.

« - Il nous faudrait changer l’enseignement dispensé, changer la façon de voir les choses des maîtres et je sais que je ne suis pas l’homme qui pourra faire ça. Ceux qui dirigent préfèrent leurs confrères qu’ils nomment « les sang purs » et ne comprennent que la loi du plus fort… Et je ne suis pas le plus fort »

Le regard du Sir se tinta de tristesse, de regret, d'amertume. Si un Sith lui-même en venait à regretter la violence aveugle, n'y avait-il pas une chance que tous finissent par le comprendre?

« - Je pense que la véritable force ne réside jamais dans un être unique. Un être unique est mortel, faillible, facilement dans l'erreur. Ce qui fait la puissance d'une idée, c'est sa capacité à être partagée, comprise, défendue par le nombre et non plus par l'individu. C'est ainsi que l'on change les choses, en propageant une idée, une vision critique d'une idéologie sclérosée, pas en assassinant un souverain pontife afin de le remplacer, afin de mettre à la place de ces anciens préceptes de nouveaux dogmes irréfléchis. »

« - C'est exactement ça, et c'est la raison pour laquelle je cherche un apprenti, pour développer l'idée, pour l'améliorer et la partager plus rapidement. »

Je venais de lui dispenser l'un des préceptes de l'Ordre Jedi, et il venait d'y adhérer. Non. Nous n'étions pas si différent.

« - C'est dommage que vous ayez déjà un maître... Comment s'appelle-t-il ? »

L'intérêt que mon interlocuteur portait à l'indentité de mon Maître commença à m'inquiéter. Il me fallait glisser entre les mots pour parvenir à éviter à la fois le mensonge et sa curiosité. Le danger se faisait soudain plus présent que jamais.

« - Il ne m'a pas donné le nom dont il usait dans ces terres désolées. Il est mon Maître, je suis son Apprentie, voilà tout. Pourquoi n'êtes-vous encore le Maître de personne ? »

« - Hum... Et le nom qu'il utilise hors de ces terres ? Et parce que je n'avais encore trouvé personne d'intéressant. »

« - Un nom n'est rien d'autres qu'une masque blanc s'il ne porte aucune autre indication que son propre son. Il ne m'est pas permis de vous le dire, et il ne vous servirait à rien de le savoir. Peut-être n'avez-vous pas su chercher au bon endroit. Je doute que ce soit au coeur d'une idéologie adversaire que vous trouverez quelqu'un susceptible d'épouser votre voie, sauf votre respect, Sir Calobarian.

« - Un nom peut vouloir dire beaucoup de choses, surtout quand on connait la personne qui est derrière. »

Son regard s'assombrit, mon entêtement commençait à l'agacer mais je n'avais d'autre choix que d'espérer qu'il lâcherait prise avant que la colère ne le gagne.

« - Je cherche dans tous les viviers, mais je commence par celui que j'ai à portée de main. Même si les sith ne sont pas réceptifs, il y a toujours moyen de tirer quelque chose d'une rencontre. Après, pourquoi pas trouver un jedi qui pourrait épouser mes idéaux, ça ne ferait pas réellement de différence. »

« - En tous les cas, je ne puis vous donner le sien sans qu'il désirât que je le fisse. Je lui suis loyale. N'est-ce pas une qualité pour vous ? »

Je regardais à nouveau vers le lointain... Les souvenirs du Temple. Non. Il n'y avait pas de place en ces lieux pour son Obscurité.

« - Pour ce que je sais des Jedis, ils ne sont pas si aisément corruptibles, bardés qu'ils sont par leurs préceptes. »

« - Hum, fut tout ce qu'il dit à la première remarque de son interlocutrice. Puis il continua, se souvenant de son passé,« il suffit de peu de chose parfois pour basculer, les jedi sont loin d'être invulnérables. »

« - Sauriez-vous être plus précis, Sir Caloborian ? J'avoue ma méconnaissance sur ce domaine particulier et votre assurance dénote clairement votre propre expérience. »

« - J'ai eu plusieurs vies, jedi, sith, mercenaire, chacune apportent leur lot d'expériences. »

Il fit une pause, semblant plonger dans ses souvenirs.

« - C'est la simple recherche de pouvoir qui m'a poussé à m'éloigner de la voie Jedi. Pas au niveau de la force, elle n'était qu'un outil que j'utilisais, mais, un pouvoir exerçable sur les masses, quelque chose d'invisible et pourtant capable de diriger des vies... D'en détruire aussi. Mercenaire a été cette nouvelle vie, chef d'un groupe qui aurait pu faire parler de lui, mais mon ancien maître en a décidé autrement et a mis fin cette vie là. »

« - Et qu'est-ce le pouvoir vous a-t-il apporté, finalement, si ce n'est les regrets qui semblent transparaître dans vos paroles ? »

« - Je n'ai qu'un seul regret, celui d'avoir, indirectement, entraîné mon ancien maître avec moi. A côté de ça, il y a certaine limitation que m'imposait l'ordre jedi, que je n'aurais pas pu tenir sur la longueur. Au final, les sith, les jedi, les deux ordres imposent des choses à leur membres, et parfois, comme pour mon cas, aucun des deux ordres de peut répondre à toutes les attentes d'une personne. J'avais besoin d'autre chose pour me développer, mes différentes vies m'ont permis d'avoir ce que je voulais, au moment où je le voulais. J'ai eu, en quelque sorte, une vie complète. »

La voix sortant du masque était calme. On sentait néanmoins une pointe de nostalgie quand il parlait de la partie sa vie qui avait suivi son départ du temple Jedi.

« - Et... Vous sentez-vous épanoui désormais, Sir Calobarian ? »

Je m'étais de nouveau tourné vers lui, le peu d'expression présent sur mon visage pouvant se prêter à toutes les interprétations.

« - Actuellement, j'ai besoin de..., il cherchait le mot juste, donner mon savoir à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui pourra poursuivre ce que j'ai commencé. Sinon, oui, je le suis. »

À nouveau, il m'adressa un sourire.

« Vous vous considérez ainsi heureux en l'état ? »

« - Je le suis oui, le bonheur est subjectif, ce qui me convient, ne conviendra pas à quelqu'un d'autre, mais oui, je me considère comme quelqu'un d'heureux. Et toi, es-tu heureuse ? »

« - Je crois que, comme vous, je ne trouve pas mon bonheur sur cette planète. »

« - Et pourquoi ça ? »

« - Pourquoi ? Regardez autours de vous... Pensez-vous que c'est un lieu d'études ? De connaissances ? D'apprentissage ? Non, ce n'est qu'un immense terrain de chasse, un charnier à ciel ouvert. Est-ce là ce qui doit donner de la force, de la détermination à un être ? Je ne le crois pas. Qu'un jeune chiot se fasse égorgé d'un coup de dents par un loup adulte, cela voudra-t-il dire que le chiot n'a pas grandit assez vite pour survivre au caprice sanguinaire du loup ? Non, cela ne fera que démontrer l'idiotie du loup et l'absurdité de la mort du jeune. Les tueries gratuites ne mènent à rien. La planète tout entière en porte les blessures. »

« - Korriban est à l'image de l'ordre, sans vie. Les sith, tels qu'ils agissent actuellement, sont condamnés. Ils auront tous disparus, tous sauf un, avant même de réellement attaquer les jedi. C'est pour ça que j'espérai pouvoir sauver au moins un apprenti, mais la gangraine est déjà présente en eux. Il ne reste donc plus qu'à espérer que Korriban et l'ordre se vaporisent, sans emporter les quelques éléments qui peuvent essayer de faire changer les choses. »

Soudain, il me fixa.

« - Ma proposition pour que vous veniez avec moi tien toujours. A défaut de vous former, vous pourrez au moins quitter cet endroit, en vie. »

« - Je ne peux vous suivre mais je suis sûre que certains ici trouveront judicieux d'emprunter cette nouvelle voie que vous tentez de tracer, Sir Calobarian. »
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« Dommage que vous ne puissiez pas faire preuve de suffisamment d'instinct de survie pour accepter de partir d'ici dans les plu brefs délais. Au moins, je sais que la Force ne m'a pas forcé à venir ici pour notre seule rencontre. »

Il tourna le dos à la jeune femme et regarda l'académie.

« Quand aux apprentis qui sont dans ces murs, il est déjà trop tard pour eux. Au mieux, je pourrai en trouver un qui n'aurait encore croisé aucun sith, mais sa simple présence sur Korriban compromet cette hypothèse. Il ne me reste donc que les jedi et dérivés. »

Le maître m’avait déjà fait part de son ressenti vis-à-vis des apprentis sith de Korriban. Il pensait réellement ce qu’il disait et notre voyage sur cette planète n’était dû qu’aux problèmes de santé qui le hantaient. Il exécrait tout ce qui composait cette planètes et les sith en faisaient parti, il n’avait aucune loyauté envers son ordre, il se plaisait même à dire qu’il n’avait pas du tout de loyauté. L’organique reprit la parole, la discussion s’orientait dans une direction que je n’avais jamais approfondie avec le maître.

« Pensez-vous réellement que la corruption d'enseignements premiers soit le seul moyen de faire entendre les vôtres ? »

« Je ne suis pas un orateur et les sith disposent déjà de leur seigneur noir. Je n'ai pas vocation à prendre sa place, il faut donc agir comme un poison. C'est en tout cas comme ça que je vois les choses »

Le maître avait faux. Dans les discours enflammé qu’il me servait, il se montrait bien meilleur orateur que nombre d’organique que j’avais croisé jusqu’ici. Néanmoins, il ne possédait pas l’ambition dévorante des grands orateurs et n’avait pas réellement d’idéal à défendre. Il ne vivait que comme il l’entendait et ne voulait être esclave d’aucune cause. C’était un être libre comme il y en a réellement peu dans cette galaxie. Il ne se souciait pas de l’argent, d’avoir une maison ou n’avait pas un côté prononcer pour la consommation. Il vivait simplement, devenait meilleur, s’amusait des situations qui lui tombaient dessus. La seule chose qu’il recherchait vraiment était un apprenti et je remarquais chez lui un grand intérêt pour l’organique.

«  Si c'est ainsi que vous le voyez, je ne peux vous contredire davantage, même si je ne suis pas totalement en accord avec vous. Vous êtes un visionnaire, il est dommage de réduire votre vision à ce minimalisme. »

« Un visionnaire ? Peut être, d'une certaine façon, mais mes idées ne sont pas du tout aux goûts des seigneurs actuels, cela fragiliserai leur pouvoirs et ils préfèreraient me tuer plutôt que de changer les choses. »

Un petit gloussement sortit de sa gorge, il savait qu’il avait raison.

« Et l'ordre n'est pas suffisamment important pour que je veuille sacrifier ma vie pour lui. »

Là, le maître mentait, l’ordre était tout de même important pour lui. Pas l’ordre actuel, mais les sith tels qu’il les voyait, étaient importants à ses yeux. Néanmoins, il n’était pas prêt, il ne voulait pas tenter d’inverser les piliers de l’ordre sans avoir le soutient d’au moins un apprenti. Il me confia après qu’elle, cette jeune organique, aurait pu être un argument de poids pour lui.

« Dans ce cas, ne me reste qu'à espérer que vous parviendrez à vous faire entendre d'au moins une personne capable de vous écouter. »

Je remarquais que les épaules du maître s’étaient légèrement affaissées. Il était déçu par la barrière que mettait l’organique entre eux deux.

« Je l'espère aussi, je suis même sur de trouver quelqu'un, ce n'est qu'une question de temps. L'enseignement jedi que j'ai reçu m'a au moins appris à être patient. »

Soudain, mes capteurs se mirent à crier. Après consultation et analyse, il s’avérait que la situation se dégradait. Une tempête de sable approchait à grande vitesse, menaçant le maître.

« Maître, une tempête de sable de forte puissance approche, nous devrions nous mettre à l’abri. »

« Très bien ZC. Rentrons à la colonie, je n’ai pas envie d’être enfermé dans l’académie. Vous venez avec nous ? »

Le maître avait posé cette question sur un ton bienveillant, qui n’allait pas du tout avec son caractère. Il n’était pas un monstre ou un tueur sanguinaire comme certains sith, néanmoins, il n’était pas non plus gentil. Après analyse de la situation, je compris qu’il cherchait à rester aux côtés de l’organique pour continuer d’échanger avec elle.

« Vous éviterez les mauvaises rencontres en étant à mes côté, ce qui est un avantage non négligeable sur Korriban, la tempête rassemblera tout les vivants dans la ville et dans l’Académie, les ennuis seront donc facile à trouver. »

Le maître fit flotter son sabre laser jusqu’à lui et il le rangea sous son grand manteau. Il se retourna et commença à marche en direction de la colonie, le vent s’était intensifié et du sable commençait déjà à voler de partout, s’insinuant même dans mes circuits alors que j’avais moi aussi un manteau de protection. D’un geste de la main, j’invitai la jeune organique à nous rejoindre. Si j’avais pu sourire, je l’aurais fait, au moins pour être plus accueillant.
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