Saï Don
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Dans la Chambre du Conseil Jedi, Maître Don avait senti la lucidité du Chevalier Ahreith peu à peu le quitter. Maître Don ne connaissait pas la profondeur des blessures du chevalier, mais il fallait lui apporter des soins au plus vite. Le vieux Maître avait rapidement poussé l’une des lourdes portes du Conseil pour dévaler les marches que Luke et lui venaient à peine de monter. Dans les couloirs, Maître Saï Don, malgré son vieil âge, avait su soutenir le Chevalier jusqu’à l’infirmerie, marchant rapidement et appliquant à la fois les premiers soins par la Force à l’homme. Luke avait trottiné derrière eux tout le long du trajet. Maître Don avait veillé à ce qu’il les suive bien car, selon lui, une discussion importante allait se profiler.
Lorsqu’ils entrèrent enfin dans le centre médical, il ne fallut que quelques dizaines de secondes pour mettre le Chevalier Ahreith sur un lit, et un droïde vint immédiatement lui placer un masque à oxygène sur le visage. Un autre s’occupa d’ôter les lambeaux de tissus qui masquaient les blessures pour se mettre à les panser avec des gestes mécaniques.

- Ne l’endormez pas, leur dit simplement Maître Don.

L’un d’eux répondit d’un « oui Maître » métallique et froid. Le vieux Maître alla chercher deux chaises au fond de la salle et les plaça côte à côte près du lit du Chevalier.

- Tu peux t’asseoir, Luke, si tu veux,
déclara le vieux Maître sur un ton doux, mais tout bas pour ne pas troubler le silence bourdonnant du centre médical. Le Chevalier Ahreith va se réveiller dans quelques instants, et vous pourrez parler. Il a peut-être des choses à te dire… Si je ne me trompe pas, cela fait un moment que vous ne vous êtes pas vu.

Saï s’assit sur l’une des deux chaises. Son dos le faisait souffrir un peu, mais il se tint droit malgré tout. L’arrivée si surprenant du Chevalier chamboulait assez ses plans. Il fronça les sourcils en réfléchissant. L’important était de trouver ce qui était le mieux pour Luke, étant donné qu’il ne s’adapterait que difficilement à une classe de padawans de son âge. Mieux valait un enseignement particulier, pour lui. Le vieux Maître avait cru avoir trouvé la solution : s’il n’avait plus de Maître, alors lui le prendrait sous son aile, tout simplement. L’enfant aurait eu peut-être un long temps d’adaptation avant de prendre confiance en Maître Don, mais ensuite il aurait pu trouver l’assurance en soi pour se savoir capable de devenir un Chevalier Jedi et entamer une véritable formation. Il manipulait la Force avec une telle facilité que la difficulté de son enseignement résiderait plus dans la psychologie de l’enfant que dans son apprentissage du sabre laser, du combat et de toutes les techniques de Force.
Mais l’arrivée du Chevalier changeait toutes les données des plans de Maître Don. Si ce Chevalier avait été son Maître, alors Luke devait y être attaché. Alors cet homme devait mieux connaître que quiconque la psychologie de l’enfant, ses faiblesses, ses peurs, son histoire. S’ils s’étaient bien entendus, alors il était important de garder pour Luke un minimum de stabilité, de continuité de sa formation. Mais Maître Don ne connaissait pas la nature de leur relation… Le problème était épineux. Comment savoir ce qui serait le meilleur pour l’enfant ?
Le vieil homme émergea peu à peu de ses pensées lorsqu’il vit le Chevalier rouvrir doucement les yeux. L’oxygène faisait son effet, l’homme retrouvait sa lucidité.
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Le Chevalier errait dans un brouillard dense... Il n'y voyait pas à cinq mètres et rien, pas même une pensée n'arrivait à se former dans son esprit fragile. Il ne sentit pas qu'on l'apportait jusque dans un lit mais peu à peu, il lui sembla que la brume se dissipait... Une image se forma devant ses yeux. Il se trouvait dans une chambre du centre médical, dans un lit, recouvert d'un drap. Sur son corps, il sentait les nombreux capteurs permettant à des machines de connaîter son état de santé instantanément et même de prévoir les possibles évolutions de son état. L'encéphalogramme montrait une activité normale de son cerveau et son électrocardiogramme affichait un rythme cardiaque de 70 battements par minute, ce qui était encore inférieur à sa capacité normale : son coeur devait recréer le sang qu'il avait perdu au cours des derniers jours. Ces données firent comprendre au Chevalier qu'il n'était plus en danger.

Il regarda alors de l'autre côté et vit un vieillard, bien droit sur sa chaise, qui le regardait fixement. D'après ce qu'ilpouvait percevoir de la Force dans son état de fatigue avancé, de cet homme émanait une force et une sagesse incroyable. Nalkir devina alors sans mal le grade de l'homme... Un Maître Jedi. Alors, il se souvint l'avoir vaguement aperçu dans la Salle du Conseil : c'était derrière lui que s'était caché Luke lors de son entrée. Etait-il possible qu'on ait choisi un autre maître pour Luke durant son absence ? Cela était possible, en effet. Mais le Chevalier s'était vite attaché à ce petit bout d'homme pendant leurs discussions et ce qui leur était arrivé, lorsqu'il avait été capturé par sa propre mère. Cet évènement avait grandement rapproché Nalkair de son élève mais il n'aurait su dire si cela avait été réciproque. Quoique, Luke était quand même venu vers lui alors qu'il attendait dans la salle du Conseil...

Le vieillard décida alors de lui retirer son masque à oxygène. Apparemment, ils ne le laisseraient pas se reposer avant qu'il ait raconté son histoire. Avec un peu de chance, le Maître Jedi transmettra lui-même son récit devant le Conseil Jedi... Non, il ne fallait pas rêver. Maintenant qu'il était revenu, il devrait justifier son absence. Le Chevalier plongea son regard dans les yeux de son élève et commença son récit.

- Après que nous soyons revenu de Coruscant, ma décision était déjà prise. Je t'ai laissé au Temple et j'ai décidé d'aler moi-même prendre mon rôle dans l'histoire de mon peuple. Je te l'ai déjà raconté mais je le précise pour vous, Maître. Je suis Chev. Mon peuple est réduit en esclavage depuis des siècles par les Chevins. Lors de mon enfance, j'ai deviné l'existence de la Force et j'ai peu à peu appris à la connaître. Les gens de ma race me frappaient lorsque j'utilisais mes pouvoirs. Je ne comprenais pas pourquoi... Je croyais que parce que j'avais cedon, ils étaient jaloux de moi et que pour cette raison ils me tabassaient.

Le Chevalier s'arrêta quelques secondes pour reprendre sa respiration.

- Les Chevins ne faisaient rien contre ça, ravis de voir que les Chevs se défoulaient sur moi plutôt que sur eux. J'avais souvent des contusions mais je n'ai jamais eu de fractures et cela me paraissait étrange? Jusqu'à ce que je comprenne qu'ils faisaient ça pour me protéger, pour ne pas que les Chevins ne comprennent que j'avais un don. J'ai peu à peu grandi, me faisant volontiers frapper puisque j'avais compris le but de cette manoeuvre. Plus tard, les Chevs ont décidé qu'il était temps pour moi de suivre une véritable formation pour que j'apprenne à utiliser la Force. Ils ont organisé ma fuite.

Le Chevalier s'arrêta une nouvelle fois. Une larme perla au coin de ses paupières et, prenant une profonde inspiration, il reprit son récit :

- Les campements Chevs étaient entourés de grillages et de barbelés. Si jamais on arrivait à passer cette première protection, il existait un champ de mines qui entourait les parcelles que nous occupions. Les Chevs... ont décidé de me faire rejoindre l'astroport en se sacrifiant. Seul, j'ai pu rejoindre l'astroport et rallier le Temple Jedi. Après avoir quitté Luke, je suis retourné sur ma planète natale. Je m'étais créé un personnage de riche négociant qui avait des nouvelles technologies à vendre aux Chevins. Sous pretexte de vouloir visiter les campements d'esclavage afin de se décider, j'ai pu revoir certains de mes anciens amis. Ils... ont essayé de se révolter contre ls Chevins et je me suis placé de leur côté. Après un combat acharné, nous avons réussi à libérer un premier camp. La résistance s'organisa... Cependant, il existait de nombreuses aires d'esclavage sur la planète. Les Chevins organisèrent une force, engagèrent des mercenaires pour assaillir notre place défensive. Nous avons vite été submergé... Je n'ai rien pu faire pour mes frères. J'ai honte de revenir dans cet état, Maître, Luke. J'ai échoué, une nouvelle fois.

Le Chevalier s'afaissa dans son lit et ferma les yeux, en proie à des images de l'affontement...
Luke Kayan
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Luke avait écouté sagement les paroles de Saï et s'était assis à côté de Nalkair. Ce dernier commença à conter son histoire et au fur et à mesure l'enfant reculait un peu plus. Il percevait non seulement les paroles du chevalier Jedi mais aussi la façon de sa voix de trembler infimement à certains dires. De plus Luke, relié intimement à la Force et encore jeune ne pouvait analyser la situation de façon calme et détachée. Il revivait lui-même la scène de Nalkair à travers d'images et d'ondes qu'envoyaient le chev. Il finit par se coller à Saï, cherchant un lien avec la réalité pour ne pas s'enfoncer plus dans ce dialogue où il faisait partie intégrante. Luke ne comprenait pas pourquoi Nalkair était retourné là-bas, pourquoi avait-il été revoir ceux qui lui avaient fait du mal ? Lui-même ne serait jamais retourné voir sa tyrante de mère si elle n'avait pas surgie en plein Coruscant pour le reprendre. Trop petit pour comprendre qu'on puisse frapper quelqu'un pour le protéger il ne pardonnait pas aux méchants Chevs.

Le padawan n'aimait pas non plus toutes ces machines qui bippait. Elevé loin de tout pendant 7 ans, n'ayant que sa mère comme tout univers il n'avait jamais été habitué à la technologie et pouvait s'imaginer n'importe quoi car il était incapable de voir les machines, ne pouvant se faire qu'une idée à partir des grondements et bips incessants. C'est donc avec une récitence évidente que Luke posa sa main sur une boîte géante en métal qui ronronnait sous ses doigts, lesquels il retira bien vite. Le respirateur aussi faisait un drôle de bruit et Luke imaginait uen chose immense faisant toute la hauteur de la salle tant le grondement raisonnait à ses oreilles.

Timidement collé à Saï le jeune garçon avait posé sa main sur le bras de Nalkair dans un désir de l'aider à ne plus trop souffrir mais les tourments du Chev le faisaient lui faisaient également mal, lui rappelant de lourds souvenirs, surtout celui où il était dans la cave froide, se raccrochant avec désespoir à une petite lueur filtrant à travers une fenêtre couverte. C'était l'une des punitions favorites de sa mère, classique mais efficace pour soigner son débile de fils. De même, s'emmêlant à ceci l'imagination du périple du Chev qui le faisait trembler. Déjà peu stable de nature Luke aurait eu besoin d'une aura calme pour l'aider à se maintenir équilibrer mais Nalkair ne pouvait pas l'être, le pauvre il fallait bien comprendre avec ses blessures au corps et au coeur. Enfouissant sa tête dans la toge de Saï mais gardant sa fragile petite main tendue dans celle du Chev il ne savait plus que faire.


Saï Don
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Maître Don écouta attentivement le récit de Nalkair. Le chevalier avait dû souffrir, et grande semblait sa peine et sa culpabilité. Luke, quant à lui, semblait fort affecté par ce que son maître racontait. Probablement cela était-il un peu choquant pour lui, mais selon Maître Don, il n’avait pas à être tenu dans l’ignorance. Il ne savait que trop bien que cacher trop de choses aux enfants étaient les condamner, quelque part, à ne jamais accepter la difficulté de la vie. Et celle de Luke, justement, ne s’annonçait pas des plus paisibles. L’enfant avait enfoui son visage dans la toge du vieux Maître, laissant sa main tendue vers ce Chevalier souffrant.

- Peut-être était-ce un combat perdu d’avance, Chevalier Ahreith. Mais cela ne signifie pas que vos actes ont été inutiles. Je suis sûr que vos n’auriez pas aimé que vos frères s’éteignent sans que vous ayez levé le petit doigt pour eux, sans les avoir aidés à se battre avec honneur pour leur cause.


Pour le vieil homme, mieux valait perdre une bataille que sa dignité. Mais lui-même avait eu beaucoup de mal à l’accepter en tant que Chevalier. Posant une main sur Luke, il sentait son corps trembler légèrement. Ses yeux se posèrent tour à tour sur lui et le Chevalier fatigué. Subtilement, il utilisa sa Force pour calmer l’enfant très légèrement. Puis, d’une voix posée, détachant ses mots doucement, il s’adressa au Chevalier :

- Je vais bientôt quitter le Temple quelques jours. Cela ne vous intéresse pas particulièrement, certes, mais avant mon départ, je veux m’assurer que Luke retrouve un climat de formation stable. Lui ne semble pas en mesure de savoir où se trouvera cet équilibre. Vous me semblez consciencieux. Si vous pensez pouvoir lui apporter sur une longue période la stabilité nécessaire à son épanouissement, si vous pensez que vous aurez la patience nécessaire, alors je le laisserai sous votre tutelle. Vous n’êtes pas obligés d’accepter. Si vous ne pensez pas y arrivez, ou si vous avez des projets qui vont à l’encontre de sa formation, alors je le prendrai sous mon aile et l’emmènerai avec moi dans les jours qui viennent.


Le regard de Maître Don s’était fait intense, plongé dans les yeux exténués du Chevalier. Le message était clair dans ce regard : la question était importante et ne devait certainement pas être prise à la légère.

- La Force est puissante en lui. Quoiqu’il advienne, je surveillerai de près ce qui lui arrive, car ce serait un véritable drame s’il en venait à s’abandonner au côté obscur.


Le vieil homme se redressa légèrement en soupirant.

- Voulez-vous reprendre la formation de Luke Kayan, Chevalier Ahreith ?
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- Vous avez raison, Maître. Mais vous ne comprenez pas... Avez-vous déjà ressenti la frustration que peut faire naître le fait de ne pas avoir pu aider vos proches, votre peuple ? L'impuissance...

De nouvelles larmes coulèrent librement sur le visage du Chevalier. Bien sûr que le combat était perdu d'avance... Mais lui pensait que le moment était venu, que s'il arrivait à détruire la tête pensante des Chevins, tout serait terminé. Mais rien ne s'était passé comme prévu... Tout à coup, Sai Don parla d'une mission qu'il allait effectuer et de son élève. Et posa sa question.

- Non.

Ce mot lui avait coûté et cela s'était fait ressentir, non seulement dans la Force, mais aussi sur le visage du Chevalier. Il s'était attaché au padawan mais... au fond de lui, il savait qu'il ne pourrait assurer un enseignementavant longtemps. Peut-être même sa condition de Jedi était en danger... Son mental était maintenant trop faible, il devait prendre du temps pour le restructurer, le fortifier, pour éviter qu'il ne s'écroule et qu'il passe du côté obscur... Nalkair aurait voulu se croire suffisamment fort pour assurer son renouveau en même temps que la formation de Luke mais il réalisait que ce ne serait pas possible...

Et en plus, Luke s'était sûrement éloigné de lui pendant son absence... Un fait tout à fait normal, vu le caractère du garçon. Et puis, être sous la direction d'un Maître serait certainement plus bénéfique pour lui que de subir l'enseignement d'un Chevalier encore jeune et inexpérimenté. Oui, c'était certainement mieux comme ça... Le Chevalier Turquoise voulut s'expliquer mais il n'en avait pas la force... Ni l'envie. Ce seul "non" suffirait... Nalkair avait cependant peur que Luke n'accepte pas cette décision. Pourtant, il le faudrait. C'était ce qu'il y avait de mieux pour lui... La décision de Nalkair était lourde de conséquences. C'était son premier échec en tant que Chevalier. Il en était désolé mais il savait également que ce ne serait certainement pas son dernier...
Luke Kayan
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Etrangement le Jedi n'en voulait pas à Nalkair, il le comprenait. De toute façons le garçon semblait trop lent à évoluer pour vivre tant d'aventures à un rythme aussi effréné. Il deviendrait sûrement plus "courageux" en s'habituant doucement, c'est à dire en commençant par ce qu'il aimait, ce pour quoi le vieil homme semblait tout indiqué. Quand même le Padawan était triste de perdre le chevalier mais surtout, ce dernier ne devait se sentir coupable de rien donc Luke ne laissait passer aucun sentiment négatif. Son courage à lui ne s'exprimait pas dans les issions périlleuses à 100 à l'heure mais plutôt dans l'écoute de l'autre et l'abnégation de ses propres pensées et ressentis. C'était comme ça. Le Hapan était un froussard devant le sabre, mais un vrai de vrai, un pur et dur...Un peureux quoi. Mais d'un autre côté il avait acquis assez de maturité pour accepter certaines choses. La Force n'était pas fâchée et aucun remous ne venat la secouer violement à cette évocation, à ce nom. Si sa grande amie n'était pas en colère alors tout allait bien...Enfin un peu mieux.

Luke se pencha sur Nalkair malgré les répercussions des souffrances de ce dernier sur lui et il l'embrassa sur la joue en l'entourant de ses bras fragiles, ses petites mains fines manquant de s'emmêler dans les fils respiratoires. Finissant par se dégager Luke se tourna vers le vieil homme et se rapprocha de lui jusqu'à trouver sa grande main ridée et mettre la sienne dedans. Alors il attrapa celle pendant du chevalier blessé et les rejoignit avec un petit sourire.

-Personne n'abandonne personne alors ça va

Fit-il en conclusion pour qu Nalkair ne se sente pas coupable. Au moins le chevalier avait été honnête. Et puis le jeune Jedi n'était pas tout à fait "innocent" non plus. Cétait une question de circonstances voilà tout
Saï Don
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Le « non » du Chevalier Ahreith avait été catégorique, bien que le Chev semblait avoir eu quelques difficultés à prendre sa décision. Le vieux Maître Don acquiesça d’abord sans faire de commentaires. Il était inutile de remuer le couteau dans la plaie, selon lui.
Quant à Luke, l’enfant semblait, malgré la décision de Nalkair qui avait du l’affecter, avoir pris un peu d’assurance. Ca n’était pas un point négatif, d’ailleurs, car tôt ou tard, le jeune padawan serait un jour forcé d’en avoir. Saï ne connaissait pas les détails de la formation de Luke auprès de Nalkair, il espérait simplement que les mois passés avec lui n’avait pas été trop longs, car il lui faudrait alors plus de temps encore pour s’adapter à un nouveau Maître. Il préféra ne pas poser la question.
Le silence s’installa quelques secondes après la déclaration de Luke.
Alors voilà, c’était fait. Il avait un nouveau padawan et le défi serait de taille, car l’enfant aurait probablement un parcours semé d’embûches…

Maître Don finit par se lever de sa chaise. Il s’approcha de Nalkair et, posant une main sur l’épaule du Chevalier tout en plongeant son regard dans le sien avec insistance, déclara :

- Je suis sûr que vous avez fait le bon choix. Prenez le temps de vous rétablir, à présent.

Puis le vieux Maître se redressa et invita Luke à quitter la pièce :

- Nous devons le laisser se reposer maintenant. Tu pourras revenir le voir bientôt, ne t’en fais pas.

Et, sur ces mots, il emmena Luke hors de la pièce, laissant le Chevalier seul avec ses pensées.
Saï espérait simplement que la déchirure entre eux ne serait pas trop douloureuse, mais il n’avait le temps de faire plus. La mission sur Dagobah pressait, et il y avait beaucoup de choses à expliquer à Luke avant de partir.
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