Evadné Publius
Evadné Publius
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    « J'ai dû le perdre quelque part....c'est impensable. » soupire Evadné tandis qu'elle retourne les coussins de sa chambre d'hôtel. Abandonnant ses recherches après un saccage des lieux en bonne et due forme, la jeune blonde passe une main fébrile le long de sa crinière dorée. Ses doigts glissent contre sa gorge pâle où ils se promènent en tremblant. Habituellement, ils rencontraient un collier d'or blanc, confectionné par l'un des meilleurs orfèvres de Hapès : l'un des rares héritages de sa mère. Ce bijou revêt une valeur sentimentale extrêmement précieuse aux yeux de l'étudiante qui se morfond désormais alors que le Crépuscule conquiert l'horizon.

    L'idée d'une nouvelle excursion au centre-ville s'impose à petit feu dans son esprit. Malgré la menace de la nuit, elle y songe avec gravité : quitter le confort de sa suite spacieuse, aménagée spécialement pour son handicap visuel. Pas moins d'une dizaine de lampes veillent à chaque recoin qu'ambitionneraient les ténèbres. En moins d'une minute, la cause d'une expédition urbaine est acquise. Elle ne se pardonnerait jamais d'avoir renoncé à une opportunité de retrouver ce joyau.

    Elle s'embarrasse d'une tunique pourpre cintrée à la taille par une ceinture de cuir sombre. Le climat d'Ondéron est pour le moment clément. Ses affaires demeurent dans la chambre par simple précaution : elle ne souhaiterait pas risque d'égarer un autre bien. Tout au plus, Evadné s'arme d'un droïde que lui louerait l'hôtel pour se repérer dans la cité à une heure tardive. Manque de chance, la plupart des droïdes ont déjà été prêtés à des touristes, et le peu restant doit subir une importante mise à jour. C'est le cœur chargé d'un sentiment étrange qu'elle consent à faire ses premiers pas dans les rues sombres.

    Avce une canne pour seul guide, elle se repère difficilement. Sous la voûte nocturne, la lumière des étoiles et de la lune d'Ondéron ne suffisent pas à lui apporter assez de lumière. Parfois, elle heurte son épaule contre un panneau ou une personne qui se permet alors une ou deux remarques désobligeantes.

    « S'il vous plaît.... » demande-t-elle quand son bâton d'aveugle heurte les jambes d'un énième individu. Mais sitôt alpagué, sitôt parti.

    La peur s'immisce en elle, il fait si noir. Là où l'éclairage urbain permet aux autres races de s'orienter comme en plein jour, il dessert l'étudiante qui se sent obligée de plisser les yeux pour distinguer de vagues formes non-identifiables. Et puis, de fil en aiguille, elle emprunte les ruelles et accumule un mauvais itinéraire à sa visibilité réduite. Arrivée au point qu'elle pressent être l'endroit où elle perdit son collier plus tôt dans la journée, elle s'abaisse et de sa main délicate tâte le pavement à la recherche de son précieux.

    Des passants moquent son infortune bras-dessus, bras-dessous. Le son désagréable de leur ricanement est décuplé, puisqu'à défaut d'une vision adéquate, son ouïe prend le relais.


    « C'est de l'argent que tu veux gamine ? » lance un inconnu sans qu'elle puisse voir un sourire carnassier dresser les lèvres de ce dernier.

    A la tirade suit le tintement d'une ou deux pièces de crédits qui échouent non loin d'elle.


    « Non, » répond-elle courageusement en poursuivant ses recherches tactiles. « Laissez-moi s'il vous plaît. »

    « Ce serait dommage, d'ici on a une si jolie vue. Et puis, je viens de te payer

    Consciente du danger imminent, elle envoie sa main récupérer sa canne. Mais l'étranger, plus rapide, bloque son mouvement du pied. Evadné contient avec difficulté un cri de douleur tant il appuie de son talon contre ses doigts manucurés. A cet instant précis si le Soleil avait fait un retour triomphal dans le ciel d'Ondéron, elle aurait pu apercevoir les traits d'un Zabrak en pleine fleur de l'âge, vêtu d'un uniforme sombre sans insigne. Tétanisée, elle n'ose bouger.



Invité
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La méditation est dans toute chose, toute action, toute situation. Qu'importe le moment, la médiation était possible. Partant de ce précepte, Karsyk avait développé une série de situation de méditation différente et peu commune pour rythmer ses séances. Il méditait, par exemple, en déjeunant.

Ainsi, il avait pris pour habitude de méditer, en début de soirée, tout en déambulant dans la belle cité d'Iziz, se laissant guider par la Force. Il avait adopté cette méditation au début de son retour au Temple. La rage qui lui brulait les entrailles, à l'époque, l'obsédait. Le chevalier avait, dès lors, de grandes difficultés à trouver le sommeil.
Il avait donc décidé d'allier l'agréable fraicheur du soir qui détend l'esprit, la marche qui fatigue le corps et la méditation apaise le tout. Rapidement ces séances de méditation-promenade lui avait fait beaucoup de bien et, même si aujourd'hui il n'en avait plus autant besoin, il ne pouvait plus s'en passer.

Maintenant, qu'il y pensait, cela faisait un peu plus d'un an, qu'il n'avait pas ressenti cette rage. Le chevalier ne doutait pas qu'elle était là tapie dans l'ombre de son moi intérieur, à l'affut d'une opportunité. Il doutait d'ailleurs de s'en défaire complètement un jour. C'est pourquoi, il gardait toujours le même rythme de vie.

Bientôt ses pensées s'envolèrent alors qu'il se laissait bercer par les bruits de ses bottes contre la pierre du sol et que la Force le guidait à travers la ville. Il n'avait, bientôt, presque plus conscience des alentours, juste assez pour éviter un passant. La Force faisait le reste, lui indiquant quand tourner, ralentir, s'arrêter… Kalthaan se concentrait sur lui-même, cherchant chaque parcelle de son corps qui n'était pas en harmonie pour y insuffler l'apaisement.

La paix intérieure trouvé, l'instinct du Kel'Dor, à moins qu'à nouveau ce ne soit la Force, le poussa à ouvrir les yeux. Il constata qu'il était arrêté. Quelques instants plus tard, reprennent pleine possession de ses sens, il constata qu'il était sur une petite place comme Iziz en compte des dizaines. Un regard supplémentaire lui fit comprendre sa présence ici. Devant quelques badauds, un zabrak en uniforme profitait de la faiblesse d'une jeune femme.

Les mains croisées dans le dos, la bure ouverte et le sabre en évidence à la ceinture, Karsyk s'avança vers la scène. Déjà un badaud le remarqua et s'éclipsa. Arrivé à portée de voix, sans pour autant que le zabrak n'ait prêté attention à lui, le Chevalier l'interpella de sa voix calme et grave.

Il est étonnant de voir que le fort à toujours besoin d'écraser le faible. Tout du moins, chez les espèces douées d'intelligence. Il marqua une première pause légère pour être sur d'avoir capté l'attention. De tels comportements sont absents dans les rapports entre animaux. Ce qui insinue parfois le doute de l'utilité de cette fameuse évolution dont nous avons fait preuve.

Le Jedi fixait intensément le Zabrak à travers ses yeux masqués. Par le passé, il aurait probablement sommé le bandit d'arrêter sous peine de subir sa foudre. Ce n'était plus sa voie aujourd'hui. Il préférait la leçon à la menace, le mot au sabre. Il aura très bien pu utiliser la persuasion pour mettre fin instantanément à la situation, mais le pouvoir de Force n'éduquait pas.
Sans laisser le temps à son opposant de se défendre, il continua.

Ainsi, avec les pouvoirs qui sont les miens, je pourrais vous écraser comme un Drexl écrase une ver de terre. Toutefois, le fais-je ? Non, car ce serait céder à mes instincts les plus bas, asséna-t-il. En effet, le recours à la force est notre instinct le plus primitif. C'est là que subvient l'absurdité de l'acte, car son recours prouve notre faiblesse d'esprit. Dès lors le fort est en réalité le faible et bien souvent, le faible est en réalité le fort.

Le Zabrak semblait à la fois perdu par les paroles du Jedi et effrayé. Il dégagea son pied de la main de la jeune humaine. Tremblotant, il entrouvrit la bouche pour tenter de s'exprimer.

Maitre Jedi.. Je… Je ne voulais pas.. Excus, balbutia-t-il avant que Karsyk ne lui coupe la parole.

Ce n'est pas envers moi que vous devez vous excuser, trancha sèchement le chevalier Jedi.

Le Zabrak se tourna vers Evadné. Je.. Je suis désolé mademoiselle.. Je n'aurais pas du… Excusez-moi, il remonta la tête vers Kalthaan en recherche d'approbation.

Va maintenant, inutile de ramasser tes crédits.. Ta charité précédente servira aux plus démunis que cette ville, expliqua-t-il toujours d'une voix plus sèches que d'habitude. Que je ne t'y reprenne plus, car je serai moins indulgent sur la situation venait à se représenter.

Se délivrant d'un dernier merci balbutiant, le Zabrak s'enfuit dans les rues sinueuses de la capitale accompagné des derniers badauds. Karsyk s'approcha enfin de la jeune femme et posa une genou à terre pour s'abaisser. Il tendit sa main griffue à Evadné pour l'aider à se relever. Tandis qu'il récupérait le bâton de l'autre main grâce à la Force.

Mademoiselle, permettez-moi de vous aider, dit-il de sa voix à nouveau calme et grave. Je suis Karsyk Kalthaan, Chevalier Jedi.
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