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« Assise par terre les genoux croisés, dans une petit salle silencieuse du Temple Jedi, la padawan fixait obstinément le bloc de 30 kilos qui se tenait devant elle. Cela faisait bien une heure qu'elle essayait de le soulever, en vain. »
► Odéron- 19:00 PM
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* Elle soupira et ferma une nouvelle fois les yeux, s'efforçant de se calmer autant que possible. Mais tôt ou tard, elle se surprenait à penser à autre chose. C'était plus fort qu'elle ; il lui était extrêmement difficile de réussir à calmer son esprit, qui semblait aussi mouvementé qu'une mer en temps d'orage. Mais en réussissant à se concentrer parfaitement, elle arrivait à percevoir la Force. A l’égard du vent qui glissait doucement sur sa peau, la padawan aimait sentir la force autour d'elle ; il semblait que parfois qu'elle la réchauffait, la réconfortait. Mais à chaque fois qu'elle essayait de s'en servir, de l'effleurer, les résultats étaient aussi vains que d'essayer de capturer de l'eau entre ses doigts. C'était alors très frustrant. Avoir quelque chose à portée de main, pouvoir le toucher, mais ne jamais pouvoir s'en servir. Pourtant, malgré ses multiples échecs, Amalia aimait s’entraîner avec la Force. C'était devenue une nouvelle manière de s'évader et de s'occuper ces temps-ci.

 Dehors, la pluie tambourinait doucement, comblant le silence de la petit salle. A l’intérieur de la    bulle que la jeune fille venait de se former, ce son était des plus agréables à entendre. Pour le moment il détendait la padawan sans pour autant la déconcentrer. Petit à petit, la jeune fille sentit ses pensées s'évader doucement là-bas, derrière la fenêtre. En vérité, l’enfant se sentait terriblement seule. Elle s’apprêtait à quitter le Temple, où elle avait passé tout son temps depuis son arrivée il y a de cela 8 ans afin d'aller sur Coruscant dans le nouveau Temple Jedi. Un fois là-bas, elle devrait laisser ses repères et la personne qui comptait le plus à ses yeux ; son amie d'enfance, voir plus : une sœur avec laquelle elle avait grandit et progressé sans cesse depuis ses premiers pas. Mais l'enfant devait désormais comprendre qu'elle ne pourrait pas être accompagnée indéfiniment ; que poursuivre sa formation signifiait tôt ou tard être seule. C'était dans cet état d'esprit que la jeune fille s’apprêtait à quitter Odéron. Plus rien ne pouvait la retenir ici.

 En effet, la Padawan était en quelque sorte victime d'un problème évident : aucun Jedi n'avait pu la prendre comme Padawan. L'enfant n'était pourtant pas spécialement mauvaise élève ; elle avait ses défauts comme tous. Des défauts à corriger et des qualités à l'état brut qui n'attendaient qu'à se façonner aux cotés d'un mentor qui pourrait lui apprendre. Les plus aptes à devenir mentor détenaient en effet tous déjà un padawan ; et les nouveaux jedi qui venaient de terminer leur formation étaient trop jeunes encore pour en prendre un. L'enfant essayait de voir les choses du bon côté, sa situation lui avait toujours permise d'aller s’entraîner avec qui bon lui semblait. Ainsi, elle pouvait apprendre de tous Jedis -suffisamment inoccupés pour répondre à ses attentes, du moins- ce qui lui rendait grandement service quand elle pouvait retenir le meilleur de chaque explications, que ce soit celle d'un grand bretteur ou d'un maître consulaire expérimenté. Cependant, la jeune fille était assez pessimiste dans l'âme, il fallait l'avouer ; et entendre ou voir un camarade partir en mission avec son maître lui faisait toujours ressentir un pincement au cœur et une baisse de moral certaine. Cette douleur particulière n'avait fait que s'accentuer avec le temps ; et plus l'enfant grandissait plus ce problème se transformait en anxiété. Et si on décidait de la transférer au Corps Agricole car personne ne pouvait s’occuper de son cas ? C'était là une peur qui traversait bon nombre de padawans, et à juste titre.


 L'enfant soupira alors de nouveau, rompant ses pensées négatives. Elle ne devait pas se lamenter, du moins pas maintenant. Ce n'était pas le moment. Il fallait à tout prix qu'elle arrive à soulever ce poids qui se tenait devant elle. Il était capital qu'elle ne ménage jamais ses efforts afin de rivaliser avec tous ces padawans qui eux, alors que la jeune fille se lamentait,  progressaient sans doute en mission quelque part loin de cette ville et de son rideau de pluie. L'enfant ferma de nouveau les yeux et se tranquillisa, bien décidée à réussir cette fois-ci.

 Mais alors qu'elle atteignait une tranquillité sans faille et qu'elle s’apprêtait à toucher le poids, une perturbation survient dans la tranquillité de la pièce. L'enfant ouvrit les yeux en sursaut et soupira. Qui pouvait bien perturber sa concentration? A l'entrée de la salle se dressait une silhouette qui lui paraissait familière. Elle reconnu alors avec surprise Luke Kayan, un Jedi Hapien qui l'avait jadis aidé à s'exercer avec la Force par le passé. La jeune fille souris soudainement avec une joie non dissimulée. D'une part car de la compagnie était la bienvenue, d'autre part car ce Jedi qu'elle savait fraîchement promu pourrait sans doute l'aider dans son exercice, si du moins il n'avait rien d’autre à faire. Elle lui dit de sa voix cristalline, avec une légère curiosité :

-Bonjour, Maitre Kayan. Félicitations pour votre promotion en tant que Jedi! J'étais en train de m'entrainer. Que faites-vous donc ici à cette heure ? 

 En effet, c'était l'heure du repas et les couloirs étaient vides ; l'idéal pour avoir la calme. Amalia avait choisi cette heure particulière afin de ne pas être dérangée. Le jeune Jedi avait-il eu la même idée qu'elle?*


Amalia Kel'en & Luke Kayan

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[HJ: Désolé pour le pavé introducteur, l'excuse dont je ne sais pas si elle tient la route (mais tu m'as donné une idée avec ton "exercice à l'heure du repas.") et le hors sujet, je me suis laissé entraîner lol. Si quelque chose ne va pas, dit-le moi, je changerai !]

Luke se dirigeait calmement vers la cantine, on lui avait toutefois demandé de "rabattre" tous les jeunes un peu oublieux de l'heure. Le Hapien ne s'était pas offusqué de cette tâche pourtant plus difficile à réaliser pour lui que pour un autre. En effet, comment déterminer quel Padawan était assez jeune pour être invité à aller prestemment se nourrir et lequel était trop grand pour ça justement. Luke savait que certains d'entre eux aimaient utiliser l'heure de midi pour travailler, comme lui l'avait déjà fait, ce qui au passage ne lui avait pas servi à remplumer sa silhouette si-trop- mince depuis toujours. Le jeune chevalier procédait donc au petit bonheur la chance, tendant l'oreille pour percevoir les voix les moins mâture et allant en premier lieu dans les dortoirs des plus jeunes. Là il délogea deux petites filles qui, trop occupées à jouer aux cartes n'avaient pas entendu la cloche. Un autre Padawan de 10 ans, un Mon Calamarien s'était laissé tomber sur son lit après des exercices physiques en commun, un programme que Luke avait bien connu dans sa prime jeunesse et ce dès lors de son arrivée: course à pied, travail au sabre-laser (bien que lui refusait d'y toucher à cette époque.), gymnastique. Bref, des classes particulièrement difficiles qui égalaient, sinon supéraient l'entraînement des plus grands athlètes. Très jeunes, les enfants étaient mis à rude épreuve, malgré la politique de solidarité du Temple, ils étaient toujours en compétition, d'abord pour tenir la route puis attirer le regard d'un Maître sur eux. Il arrivait parfois que comme pour Luke, ils soient choisis à cause de leur fragilité et un petit quelque chose en plus. Des talents en devenir sur qui pourtant personne n'auraient parié. Le mentor prenait alors un gros risque, une sorte de 50/50 voir même dans le cas du Hapien, un 10/100. Pourtant ces élèves valaient la peine, car Luke était aujourd'hui chevalier, parce que Saï avait cru en sa personne, il était passé d'autiste à véritable Jedi, un de ces gardiens de la paix dont on savait que la sélection était parmi les plus dures dans la Galaxie.

C'est pourquoi, la majorité des chevaliers, bien qu'ils soient également attentifs aux plus frêles, préféraient prendre des élèves déjà prometteurs qui sortaient de la masse, soit à cause de leurs dons de bretteurs ou de négociateurs ou encore au maniement de la Force. Luke lui-même avait probablement attiré Saï grâce à son taux de midichloriens exceptionnel, en partie en tout cas. Les autres, ceux qui étaient dans la moyenne avaient moins de chance d'être pris, et ce n'était pas par vilénie ou discrimination. Simplement que la formation était si difficile que même les meilleurs pouvaient échouer, dès lors, les plus faibles étaient encore plus à la traîne. Luke de son côté ne pensait pas à tout cela, il ne cherchait pas de Padawan à former. Bien qu'en se mettant dans le circuit, le Hapien pourrait donner sa chance à un des nombreux apprentis en attente, il ne se sentait pas prêt et pensait qu'au lieu d'aider ce dernier, il pourrait le perdre encore plus rapidement et de façon plus tragique que parce qu'il n'avait intéressé personne. Encore trop inexpérimenté, le jeune chevalier préférait prendre son temps et en donner un peu aux "électrons" libres de l'Ordre, des élèves qui n'avaient pas été encore choisis ou qui ne le seraient jamais. Le drame principal de ceux-ci étaient le temps justement, car plus il passait, moins un maître se risquerait à les prendre. Déjà à cause du retard car avoir un mentor pour soi depuis tout jeune donnait indéniablement de l'avance, ensuite parce qu'ils étaient considérés comme frustrés, moins contrôlables, ayant eu l'occasion d'augmenter leur esprit critique seuls, de la plus mauvaise façon qui soit. Oui, les meilleurs apprentis étaient effectivement des enfants formatés, parfois volés à leur famille, de parfaits petits soldats avec des sentiments refoulés. Luke en était l'exemple parfait, version légèrement adoucie toutefois par sa bonne nature qui ne pouvait le rendre totalement froid, sans compter l'Amour qu'il avait découvert et qui l'avait fait "régresser", c'est à dire, retrouver l'humain en lui; une fragilité et une force à la fois que les Jedis de la vieille école craignaient.

Voguant entre les deux, le jeune chevalier était un peu moins "ennuyeux" qu'avant. Plus ouvert, il tentait de trouver son équilibre, remarquant avec étonnement que les gamins ne le fuyaient plus comme lorsqu'il leur donnait (pour leur bien croyait-il) d'innombrables leçons de morale, qu'il leur racontait des histoires épiques des grands Jedis. Luke avait "vu" le monde, il vivait pour autre chose désormais, c'était effrayant mais grisant. Heureusement, trop attaché au Temple, le chevalier n'avait pas totalement perdu la tête, et bien que surveillé par le conseil qui était au courant de sa relation, il continuait d'aller dans le droit chemin. Petit à petit on l'intégrait un peu plus dans son rang de chevalier. Voyant avec amusement que le blond avait du mal à s'y faire -en allant au cours sur la Force bien gentiment avec ses petits camarades par exemple.- ils lui confiaient des missions à la fois simples et importantes comme rassembler ces petits galopins qui oubliaient l'heure du repas ou restaient endormis, épuisés après l'exercice.

Luke prenait tout cela très à coeur, aussi réveilla-t-il S'ymon le Mon Calamarien rondouillard comme quasiment chaque jour. L'enfant le remercia puis fila, passant sa langue ses sa bouche. Miam, c'était sûrement son heure préférée. Notant à ses pas claquant sur le sol que le petit courrait, Luke leva un doigt, près à lui rappeler que galoper de la sorte avec autant d'impatience n'était pas convenable avant de laisser tomber et de sourire. Aujourd'hui, il savait s'amuser de cette spontanéité que lui n'avait jamais eu, se nourrissant de la joie de vivre inhérente à ces petits à la vie pourtant très difficile. Les pauvres avaient de nombreuses restrictions bien qu'ils soient traités avec respect au Temple, peu nombreux étaient leurs moments de plaisir, autant laisser celui-ci à S'Ymon. Petit plaisir anodin qui s'éloignait du principe d'austérité des Jedis mais qu'importe, L'Ordre était en pleine évolution, non ?

Parcourant les couloirs avec méthode pour n'oublier personne, le chevalier se trompa sur l'aura de quelques apprentis. Ces derniers ayant déjà 18 ou 19 ans lui signifièrent simplement qu'ils avaient déjà pris leurs précautions -un sandwich par exemple- et qu'ils préféraient s'entraîner. Respectant leur désir au vu de leur âge, le jeune homme continua sa route, il sentit alors une présence dans la salle de méditation. D'abord troublée, l'aura faisait penser à une enfant pleine de pensées négatives, mais courageusement cette dernière se décanta, laissant retomber les sentiments agressifs dans le fond. La Force cessa ses multiples remous, atteignant une certaine tranquilité. Ne sachant pas si c'était un petit ou un adolescent, Luke choisit de l'interrompre avant qu'il n'atteigne la transe. Si c'était un enfant, il devait absolument manger, leur entraînement ne leur laissant pas le loisir d'oublier de se nourrir. Leur croissance était déjà parfois compromise à l'instar des athlètes de haut niveau, l'équilibre devait être parfait, or les petits ne suivaient pas toujours la discipline sécuritaire.

-Bonjour, désolé de déranger. Il est l'heure d'aller manger.

Lança-t-il d'un ton doux, ayant eu la présence d'esprit de se présenter à travers la Force avant d'entrer pour choquer le moins possible. Ses précautions se retournèrent contre lui, puisqu'il fut le premier surpris lorsque la jeune fille -il le devina au son de la voix- s'adressa à lui.

-Oh... Merci, mais inutile de m'appeler Maître. Je rappelle aux plus jeunes qu'il faut aller à la cantine, et toi, tu t'exerces apparemment. Excuse-moi mais on se connaît ? Pourrais-tu me donner ton nom ?

Malheureusement bien qu'il ait su pallier à son handicap, en partie, Luke restait atteint de cécité. Rencontrant de nombreuses personnes tous les jours, il ne se souvenait pas de tout le monde grâce à l'aura, même si effectivement, cela arrivait. C'était une discrimination involontaire évidemment. De plus, histoire de l'embrouiller d'avantage, le fait d'être le Padawan -enfin ex-Padawan, il ne s'y ferait jamais décidemment- de Saï Don truquait les rencontres. Beaucoup de personnes savaient qui il était, sa race lui conférait un charisme particulier, ses yeux vairons et sa cécité remarquable à condition de faire attention -il ne suivait pas les mouvements et maintenait la tête légèrement trop haute en toutes circonstances.- faisait qu'on ne l'oubliait pas facilement. Son lien avec la Force était également presque légendaire ici, tout comme ses débuts catastrophiques -et la suite médiocre- au sabre-laser. A la fois exceptionnel et très mauvais dans un autre domaine, qu'il le veuille ou pas, le blond se démarquait des autres, aussi bien que lui ne se rappelle pas de tous, il était rare qu'on ne sache pas qui il était, même de réputation.

-Désolé de t'avoir interrompue ainsi, mais certains jeunes très assidus oublient de venir à table, or ce n'est pas du tout recommandable à leur âge. Bon, pour les adolescents non plus, mais on veut bien admettre quelques écarts de leur part. Ce sont les petits qui ont réellement besoin de discipline. Il y a en a plus qui traînent dans les couloirs que ce que l'on croit. A ta voix si je ne me trompe pas, tu sembles plus âgée, je vais donc te laisser continuer tranquillement, bien que je te conseille de ne pas rater le repas. On a besoin de forces physiques même pour entraîner le mental. Une pause te ferais sûrement du bien.

Acheva le jeune homme tranquillement en prenant des pincettes. Jason lui avait enseigné à avoir plus de tact avec les gens, lui qui auparavant était bien trop direct voir moralisateur. Dans le fond Luke n'était pas arrogant mais qui ne le connaissait pas pouvait le croire car il insistait bien sur les conseils les plus casses-pieds qui soient, persuadé d'avoir raison, non pas parce que c'est lui qui le disait, mais parce que les Maîtres, les grands Maîtres le disaient. En tant que personne le chevalier affirmait peu de choses, sachant qu'il avait le talent de se tromper, surtout en ce qui concernait l'analyse des comportements et les relations sociales, mais bon, au final entretenir une relation amoureuse l'aidait en ce sens-peut-être était-ce pour cela que le Temple lui permettait de continuer plus ou moins, sans cautionner mais tout du moins, supporter la situation.- il était moins extrême qu'avant, et plus avenant.
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« La jeune fille observa le Jedi un instant. Étant assez tête en l'air, elle avait tendance à oublier certaines choses pourtant importantes ; et la cécité du jeune homme en faisait partie. Pourtant, ce ne sont pas des choses que l'on oublie facilement. »
► Odéron- 19:30 PM
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 De plus, le Hapien ne semblait pas avoir changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Par exemple, le fait qu'il venait tout juste de lui demander de ne pas l'appeler maître, même si c'était ce qu'il était à présent ; un chevalier Jedi à qui on devait naturellement le respect. Le jeune Jedi était toujours aussi humble que lorsqu'il était Padawan. Ou bien n'avait-il pas confiance à ses capacités ? Non, sans doute pas. Aussi, le Hapien ne le reconnaissait pas. Quoi de plus normal ? Elle n'était qu'une simple padawan parmi tant d'autres dans ce Temple, et il devait être difficile de discerner une aura d'une autre pour l'aveugle, même si le Jedi l'avait déjà aidé une fois par la passé. Pour Amalia en revanche, c'était extrêmement facile de le reconnaître ; et pas seulement parce qu'il l'avait déjà aidé. En effet, ces yeux vairons qui parfois arrivait à vous regarder sans vous voir, ces traits si singuliers trahissant son origine hapienne, cette silhouette si fine... on ne pouvait pas s'y tromper. De plus, le Hapien avait été l'apprenti d'un grand Jedi Saï Don, que tout le monde ici connaissait et il avait une maîtrise de la Force absolument impressionnante. Non décidément, niveau discrétion on pouvait faire bien mieux !

  En observant  le Jedi, bercée par le son de la pluie, la jeune fille se souvient des mauvaises rumeurs qui avaient longtemps circulé ici, au Temple, à propos du hapien. Des moqueries sur sa cécité, sur son ton moralisateur et sur sa piètre maîtrise du sabre pour ne citer que ça. Étrangement, certains Jedi semblaient ne pas avoir de scrupules à ne retenir que les faiblesses des innocents enfin de s'en servir comme d'une arme. Cette arme était particulièrement dangereuse car les rumeurs avaient le don de se propager aussi vite qu'une maladie virale. Ah des personnes blessantes, répandant des rumeurs par simple plaisir ou par intérêt personnel grouillaient dans la galaxie. On pouvait malheureusement retrouver un peu de ces personnes au sein du Temple Jedi. Pourtant, cet homme que l'on avait brimé, que l'on avait considéré comme faible était malgré tout devenu un véritable Jedi. A montrer que tout était possible malgré un lourd handicap, n'était-il pas de ce fait plus méritant que certains ? A présent, une sorte de justice était apparue ; la padawan trouvait que les rumeurs s'étaient énormément calmées et qu'une certaine forme de respect avait commencé à s'installer envers l'aveugle.
Le hapien éleva de nouveau sa voix d'un ton doux et calme, effaçant les pensées de la jeune fille et la ramenant à l'instant présent : dans la tranquillité de sa petite salle de médiation.
  Le Jedi était venu lui signaler qu'il était l'heure de manger, comme il le rappelait aux Padawans depuis un moment déjà. Bien sûr, Amalia le savait pertinemment, car elle avait fait exprès de choisir cette heure creuse afin de s’entraîner le maximum avant de se reposer. Néanmoins, la remarque du Jedi la fit gentiment sourire. Lui même ne devait pas manger beaucoup et vu sa silhouette, avait souvent dû rater ses repas. Il était curieux qu'il donne autant de conseils à ce sujet. En y réfléchissant mieux, peut-être parlait-il en connaissance de cause ?


- Pardonnez-moi, j'ai oublié de me présenter. Je m'appelle Amalia Kel'en. Vous m'aviez aidé un jour sur un exercice de lévitation quand vous étiez encore Padawan. Ha, pour le repas ne vous en faites pas ; un sandwich m'attend lorsque j'en aurais fini avec cet exercice.


  A vrai dire, Amalia avait essayé de manger plus tôt, sans succès. Elle n'avait vraiment pas faim. De plus, la jeune fille ne voulait pas prendre de pose. Elle voulait à tout prix y arriver. C'était suffisamment frustrant de ne pas avoir de maître, et échouer à cet exercice le serait encore plus. Son cœur se serra. Elle savait très bien que sans conseil, elle n'y arriverait jamais. Mais elle hésitait à demander... le Jedi avait visiblement autre chose à faire. L'enfant secoua la tête. Qu'avait-elle à perdre ? Elle ne voulait pas rester ici jusqu'à pas d'heure pour de piètres résultats. Si elle voulait s’entraîner, qu'elle le fasse le mieux possible non ? Sinon à quoi ça servirait? Avant que le Hapien ne s'éclipse, elle demanda de sa voix où perçait un accent corellien qu'elle n'avait jamais réussi à perdre après huit années au Temple Jedi;


Avant de partir, pourriez-vous m'aider encore une fois s'il vous plaît ? Vos conseils m'avaient été très utiles la dernière fois... j'avais finalement pu réussir mon exercice.
Elle eu un temps d’arrêt puis enchaîna en hésitant mais avec une voix plutôt enjouée, A priori vous êtes occupés donc si vous ne pouvez pas, ce n'est pas grave.

La padawan avait l'habitude d'insister sur ce dernier point. Elle ne voulait surtout forcer personne à l'aider ; elle ne voulait pas que sa demande se transforme en obligation. Elle se contenta d'attendre la réponse du jeune Jedi patiemment, avec ce petit sourire désolée et plein d'espoir que le hapien ne pouvait voir. Elle espérait que celui-ci veuille bien lui accorder un peu de son temps.


Amalia Kel'en & Luke Kayan

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Amalia... Luke s'en souvint finalement, il avait une bonne mémoire des noms, surtout quand ces derniers étaient originaux tout en restant simples. Le jeune homme se rappela également d'un exercice avec la Force avant même que l'adolescente ne le mentionne, mais il ne savait plus si elle le vouvoyait déjà à l'époque ou si son nouveau titre venait d'établir une distance entre eux. Intrigué par sa demande mais loin d'être réfractaire le Hapien se retourna, lui qui s'était apprêté à partir. Il venait de finir son tour et comptait aller manger à la cantine mais rater la dite heure ne le dérangeait pas outre mesure. Il lui suffirait d'aller chercher un sandwitch en faisant l'oeil doux aux ménagères vers 15h, il restait toujours quelques bouts de pain et de jambon qu'elles étaient ravies de donner au lieu de jeter, et puis elles aimaient bien Luke, si courtois qui les traitait comme de grandes dames.

-Et bien, c'était mon dernier passage, ça ne me dérange donc pas du tout.

Officieusement évidemment, Luke avait un tas de choses à faire, en tant que nouveau chevalier, il pourrait par exemple réviser ses cours déjà préparés. Il pourrait également continuer son initiative personnelle d'écrire des rapports sur les derniers lieux visités ou justement des exercices avec la Force qu'il créeait, des possibilités qu'il explorait seul dans la salle de méditation ou de d'entraînement à l'heure de combattre. Son but était d'écrire un genre de petit livre pour aider les Padawans peu doués au sabre-laser à son instar ou réellement craintifs vis à vis de cette arme au début, de pallier à leur handicap tout en les prévenant de continuer à travailler assidûement le maniement de l'épée de lumière. Son ouvrage était déjà bien avancé, les feuilles en braille s'accumulaient gentiment sur son petit bureau en bois, attendant d'être traduites en écriture manuscrite et surtout relues par un maître chevronné afin d'être acceptées ou refusées. Ses expériences tout à fait légales et prudentes devraient normalement être bien vues du conseil, mais avant tout Luke cherchait à se comprendre lui-même et à avancer méticuleusement, il s'agissait surtout de simples notes sauf que n'ayant plus cours, il les faisait.

Cependant, tous ces travaux n'étaient pas urgents, il était bien assez avancé comme cela, son sérieux lui empêchant d'être dépassé malgré ses petites difficultés à s'adapter à son nouveau statut. Mais surtout, l'aide à autrui primait largement dans la hiérarchie des devoirs, et ce depuis toujours car les maîtres insistaient sur la solidarité entre les jeunes. De même que les aînés qui devaient continuer d'apporter leur aide aux autres, collègues comme aspirants. Après avoir été très isolé, enfermé dans son monde dans sa prime jeunesse, le Jedi s'était ouvert à sa façon, pas vraiment loquace -sauf si on le lançait sur un sujet qui le passionnait ou qu'il devait faire des remontrances.- discret autant que possible-ce qui était difficile vu son physique, son handicap, son parcours particulier, ses aptitudes dans la Force ainsi que le statut de son ancien maître.- mais toujours disponible. Sans mot dire, adolescent, il était celui qui rangeait la salle de cours avec le professeur. Il était celui qui tenait les affaires du camarade pendant que ce dernier refaisait son lacets ou celui qui se proposait pour être en binome avec l'enfant un peu rejeté du groupe bien que ce soit souvent lui. Luke aimait aider, on l'avait éduqué ainsi mais c'était également dans sa nature, car il avait à coeur de rendre fière son père, sa belle-mère et ses demis frères et soeurs.

Et puis, Amalia était très gentille, travailleuse qui plus est, ce serait donc un plaisir de lui venir en aide. Souriant, le jeune Jedi s'approcha de la Padawan, refermant la porte derrière eux. L'adolescente n'était pas du genre à réclamer de l'aide avant de se plaindre ou d'argumenter, elle savait contredire si c'était nécessaire mais sans pleurnicheries. Bref, ils avaient travaillé dans une bonne ambiance, elle, faisant preuve de beaucoup de ténacité pour finalement réussir à la fin de cette même séance. Luke estimait avoir apprit bien des choses lui aussi.

-Très bien jeune fille, par quoi commençons-nous ?

Attentif, le chevalier s'apprêtait à écouter les explications de l'adolescente sur ses difficultés pour y découvrir ses failles et ses points forts, pour ensuite travailler à réequilibrer le tout.

-Et tutoie-moi je t'en prie.

Normalement Luke était assez à cheval sur les règles de respect de la hierarchie, mais plus en ce qui concernait les autres que lui-même. Sans compter qu'Amalia et lui se connaissaient déjà d'avant sa nomination, elle avait donc un "droit de passage", en plus il ne se sentait pas vraiment le mérite d'avoir autant de marques de déférence. A L'époque, il avait apprit autant d'Amalia que le contraire, c'était certes une aide, mais également une association, un partenariat.

Patient, le jeune homme se plaqua contre la porte, se permettant un petit répit dans son attitude originellement si digne pour porter fièrement le blason des Jedis. Il s'apprêtait à entrer dans le monde et les perceptions d'Amalia.
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« Quand le Hapien lui accorda son aide, il donna inconsciemment un nouveau souffle à la détermination de l'enfant. Sa volonté qui luisait faiblement quelques instants plus tôt brillait à présent avec bien plus de hargne. »
► Odéron- 19:40 PM
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  C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte que son moral était quelque peu maussade, même si elle n'avait arrêté de se répéter que sa solitude actuelle n'était que passager, que tout allait s'arranger bientôt -comme elle se le répétait depuis quelques temps déjà- pour aller de l'avant afin de réussir cet exercice. Pourtant, elle savait tout au fond d’elle que sans aide, cet exercice se serai soldé par un échec, qu'elle aurait pu attendre encore jusqu'à l'aube avant de s'y résigner. Mais à présent, la présence du Hapien lui donnait une chance de réussir, et cette chance elle s'y agrippait comme à une bouée de sauvetage. Alors, la jeune fille ne put rien souffler d'autre au jeune Jedi qu'un simple « Merci », qui alla se perdre à travers la salle et le doux bruit de la pluie. Ce remerciement était rempli de gratitude même si rien n'était encore joué ; mais le simple fait de savoir qu'elle n'était pas seule lui donna la force de croire, de pouvoir venir à bout de son exercice.

 Lorsque le Jedi la pria de le tutoyer, la jeune enfant ne fut pas surprise, retrouvant ici la même demande que lui avait faite le Hapien le jour où il l'avait aidé pour la première fois. C'était drôle de se retrouver dans la même situation à nouveau, comme si rien n'avait changé. Mais évidemment, c'était faux. Cependant lorsque le Hapien alla de poster contre la porte, prenant une attitude plus décontractée qu’auparavant ; une attitude qui ressemblait nettement plus à l'ancien padawan qui l'avait aidé il y a longtemps qu'au Jedi fraîchement promu qui lui avait conseillé d'aller manger quelques minutes plus tôt, l'enfant fut amusée. Ce geste rendait la scène encore plus similaires à celle d'il y a quelques années.
 Elle retrouva néanmoins bien vite son sérieux, tout en essayant d'expliquer ce qui n'allait pas au Jedi. Mais c'était dur d'expliquer à l'aide de mots quelque chose d'aussi complexe que la Force.

- Et bien... je n'arrive pas à me servir de la Force. Je peux la toucher, la ressentir, mais je n'arrive pas à l'utiliser. C'est aussi vain qu'essayer de capturer l'air avec ses doigts. A chaque fois que je met la main dessus, ça s'échappe.
Enfin... vois par toi même
,
finit la padawan alors qu'il lui semblait sentir le Jedi entrer dans ses perceptions.

  Pendant quelques secondes, elle écouta le son de la pluie pour se détendre. Cette fois-ci, l'enfant ferma les yeux avec détermination, et se força à se vider la tête. Plus rien ne comptait à part rentrer peu à peu dans la Force. C'était comme habituer ses yeux au noir complet, d'une certaine manière. A force, l'enfant pouvait distinguer la Force dans la matière qui l'entourait, brillant doucement comme une source lumineuse. Elle fut surprise de voir à quel point la Force de Luke semblait à la fois puissante et calme. Elle se démarquait tant de la sienne ! La Force autour d'elle semblait tournoyer, aussi agitée qu'un orage d'été. Jamais encore la jeune fille n'était parvenue à calmer entièrement tout ce tumulte.
 L'enfant se détendit le plus possible, coupa en majeur partie les pensées et les questions qui agitaient constamment son esprit jusqu'à se calmer le plus possible. Enfin, Amalia attira son attention sur le bloc qui se tenait là, luisant devant elle. Lentement, la padawan arriva à s'en approcher sans trop de problèmes, et marqua une légère pose avant de le toucher, essayant d'être la plus calme et concentrée possible. Mais alors que la jeune fille l'effleura et essaya de l'emporter doucement vers elle, elle perdit le contrôle. L’objet ne bougeait pas d'un pouce, qu'importe ce que la padawan faisait : elle passait à travers comme de l'eau sur un objet trop lourd pour être emporté par le courant. Amalia dit d'un ton songeur, tout en restant un temps soit peu concentrée ;

- Je ne comprend pas...





Luke Kayan & Amalia Kel'en

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[HJ: Désolé, j'étais vraiment persuadé d'avoir répondu :/]

-Déjà, raye le mot "utiliser" de ton vocabulaire lorsque tu parles de la Force.

Signifia Luke avec gentillesse mais fermeté, il était entré dans le thème maintenant, particulièrement sérieux et attentif aux soucis dont lui parlait Amalia, mais également ceux qu'il pouvait ressentir. Pour lui, ce n'était pas simple de déceler des problèmes, surtout si l'apprenti tâchant d'impressionner son aîné cachait ses faiblesses. Heureusement chez l'adolescente, tout était limpide et honnête, Luke était content de trouver quelqu'un qui songeait à son instar, qu'en occultant ses problèmes on ne s'améliorait pas, pire, on finissait par s'enfoncer d'avantage. Au fond, l'anecdote semblait ridicule, Amalia n'avait fait que lui confier un petit souci, mais le chevalier savait combien il était difficile de franchir le pas, admettre qu'on n'y parvenait pas. Lui-même en avait beaucoup souffert à une époque, pas à cause de l'orgueil qui lui était étranger, sinon la peur d'être moqué voir rejeté. Il tenait absolument à s'intégrer comme un grand, se fermant aux conseils. Finalement, c'était en écoutant Saï et les aînés que le jeune homme avait su pallier son handicap un peu mieux. Sous la houlette d'une vieille maître elle aussi aveugle, il avait apprit à se montrer raisonnable accepter ses limites tout en tâchant de se surpasser. Ses vieux démons revenaient encore à la surface parfois, il était fait de chair et d'os après tout mais depuis les choses allaient mieux, et Amalia semblait également en bonne voie en agissant de la sorte.

-Tu ne dois pas essayer de saisir ou de la capturer, surtout pas la capturer. La Force est pour moi comme une entité, oui... Vivante. Enfin, pas dans le sens où tu dois suivre des "directives" que tu crois sentir, ou tes sentiments exaltés, surtout pas... Mais dans le sens qu'il faut la comprendre. Elle n'a pas de conscience propre ni ton destin en main, c'est plus une entité libre, comme un ruisseau. La contrôler de trop mènera aux débordements, il faut se contrôler, soi. Tu dois lui "demander", l'apprivoiser et non la dompter. Apprend à connaître cette entité indépendante, à observer ses courants, ses revirements, la façon dont elle se trouble lorsqu'on l'agite de part nos sentiments ou via la télékinésie par exemple. Moi qui suis aveugle, si je me concentre, je peux suivre le fil de ses déplacements, ce flux qui nous traverse, nous entoure, joue avec notre corps et notre esprit. Avant même d'essayer de t'en servir, observe-là et parle son langage.

Pour Luke, n'en déplaise à certains, la Force était comme un animal majestueux, petit, il lui parlait même comme à une amie. Le jeune homme ne la prenait pas non plus pour une déesse mais il éprouvait du respect pour cette entité invisible qui avait choisi d'entrer dans le corps de certains d'entre eux et de jouer autour des autres, sans y pénétrer mais sans les ignorer non plus. Même ceux qui ne possédaient pas de Midichloriens lui appartenaient, tout tournait autour de la Force. Elle était là depuis la nuit des temps, mais seuls quelques individus avaient la chance de la percevoir, pour autant cela ne leur donnait pas le droit de l'attraper entre leurs doigts, de l'emprisonner pour mieux la projeter à leur guise. Il fallait "demander", et apprivoiser.

-Avant tout, c'est la méditation qui te permettras de saisir comment elle bouge, assied-toi, fait le vide, ferme les yeux... Puis regarde. Sans essayer de l'attraper ou de la posséder, essaye de capter le courant, lequel change imperceptiblement à chaque nouvel évènement. Le passage d'un Maître au-delà de cette porte, ta réaction physique subtile quand tu te fais surprendre par un coup de vent, ou un insecte dans l'herbe. La Force est très facilement perturbée, elle est volatile mais observe souvent le même schéma de mouvance. Quand j'ai tenté d'expliquer cela à un maître pour trouver une image... Il a comparé ma description aux cercles qui se forme après que tu aies projeté un caillou dans l'eau, je ne sais évidemment pas l'effet que ça donne, mais c'est ce qu'il a dit, tout à des répercussions.

Le Hapien savait qu'il parlait beaucoup, alors il tâchait de moduler sa voix, le Padawan Agujero lui aurait sûrement dit qu'il était encore casse-pied, surtout quand on le lançait sur ce sujet tant aimé qu'était la Force. Mais présentement il essayait d'aider Amalia, le tout en prenant des pauses pour ne pas rendre son discours insipide. S'asseyant à même le sol de sa propre volonté, le jeune Jedi invita Amalia a faire de même, un début de méditation classique. Lorsque tous deux semblèrent connectés, Luke projeta une onde autour du "fil" de Force pour essayer de guider Amalia, qu'elle le voit mieux, et quand il crut que le bon moment était venu, le jeune Jedi projeta une petite brise mentale afin de perturber le flux, que le mouvement se répercute et que la jeune fille tâche de l'observer. La Force s'était dirigée vers sa personne, Luke souhaitait qu'Amalia la laisse venir au lieu d'essayer de l'attraper, il ne l'avait pas dis mais espérait qu'elle agirait ainsi suite à son discours. Alors elle pourrait commencer à comprendre comment "utiliser" ses dons, et ils pourraient s'entraîner en duel ou en télékinésie. Mais d'abord régler le problème à la base.

Luke savait que certains n'apprécieraient pas ses propos, bien qu'il ait nuancé pour ne pas donner d'excuses à des actes interdits faits soit-disant sous l'influence de la Force. Néanmoins, Saï ne l'ayant jamais repris à ce propos, même tout jeune lorsqu'il parlait d'une amie, il ne voyait pas pourquoi il tairait ses propos. Amalia prendrait ce que bon lui semblait, et si son enseignement la dérangeait, il y avait beaucoup d'autres maîtres disponibles, plus expérimentés qui plus est. Seulement lui était presque condamné à voir la Force ainsi, au vu de sa relation étroite et si spéciale avec cette dernière, ce qu'il venait d'expliquer, c'était comme des confidences, tout ça, ce mode de pensées, c'était lui. Probablement une des seules fois où il se détachait sans culpabilité de la communauté.
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♠I find peace in the rain♠



« Toujours plongée dans sa concentration, l'enfant plissa ses yeux fermés en écoutant les dires du Jedi. Elle était un peu troublée. »
► Odéron- 20:00 PM
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   Pas par le ton ferme, quoique doux qu'avait employé le Jedi pour la recadrer, au contraire. Elle ne demandait qu'à comprendre. Sinon, jamais elle n'y arriverait. Il y a des choses que l'on doit faire seul, mais avant on doit bien les apprendre de quelqu'un. Elle ne pouvait s'aider soi-même. Il arrivera un jour où elle sera véritablement seule devant une difficulté. Mais ce jour là n'était pas encore arrivé, et mieux vaut demander de l'aide tant qu'on le peut encore. Se tromper, et recommencer encore et encore, tant que c'est possible. Car un jour, elle n'aura plus droit à l'erreur.

   Amalia était troublée parce que lui disait le jeune hapien. Rayer le mot « utiliser » ? Que voulait-il dire ? Si on ne devait pas utiliser la Force, comment les Jedis faisaient pour déplacer les objets ? Elle ouvrit les yeux, et fixa attentivement le Jedi, comme si ça pouvait l'aider à comprendre. Quand il reprit la parole, elle écouta le plus attentivement possible ; tellement attentivement que le son de la pluie disparu à ses oreilles, et seul résonnaient les paroles du Jedi.
Une entité libre, oui. La jeune fille sourit doucement à ce propos. Elle comprenait ce que voulait dire le hapien. Elle-même avait toujours préféré fermer les yeux et percevoir la Force plutôt que de s'en servir. Quelque chose que l'on se contente d'observer ou de sentir tout simplement, comme l'air qui nous effleure et que l'on ne peut jamais capturer. Quelque chose de fascinant, de merveilleux aux yeux curieux d'une enfant qui la découvre de plus en plus chaque jours.


   L'enfant comprenait à présent un peu mieux ce que lui disait le Jedi. On ne pouvait capturer et enchaîner à sa guise un entité pareille. Personne ne pouvait la contrôler et la plier à sa volonté. C'était quelque chose d'aussi libre que le vent. L'enfant avait toujours aimé l'air. Ça avait toujours été son élément favori. Quelque chose de léger, de libre, de complexe et de fascinant. Quelque chose que l'on peut ressentir partout où l'on se trouve. Et quand on ne ressent pas sa présence, et bien il suffit de fermer les yeux ; et de s'ouvrir doucement au monde qui nous entoure pour le ressentir à nouveau. Mais bien sûr, ce n'avait rien avoir. Là, on parlait de quelque chose de profond, de vivant ; un lien qui unit tous les êtres vivants, tous autant qu'ils sont.
Pour s'en rapprocher, il fallait apprendre à l'écouter.


Quand le Jedi lui donna l'exemple des ondes sur l'eau, l'enfant comprit exactement ce qu'il voulait dire et acquiesça, même en savant pertinemment que Luke ne pouvait la voir. Malgré les pauses dans ses paroles et son ton posé, l'enfant sentait que le Jedi était passionné par ce qu'il disait. Jamais elle n'avait rencontré quelqu'un d'aussi passionné par la Force que Luke Kayan. Jamais on ne lui avait décrit la Force de cette manière. Son lien avec elle semblait si fort ! La jeune fille se dit qu'elle était tombée sur la bonne personne pour l'aider.

-Je n'avais jamais envisagée les choses ainsi, bien que je sois d'accord avec toi sur certains points. Les autres.. et bien je n'y avait jamais pensé, avoua t-elle. Mais je crois comprendre ce que tu m'as dit.

   Alors que le hapien s'asseyait sur le sol, l'enfant ferma les yeux et se calma doucement. Pour la première fois, elle trouva une sérénité très aisément. Était-ce parce qu’elle comprenait ce que lui disait le Jedi ? Que le regard neuf qu'il lui avait apporté sur la Force la fascinait ? Sans doute. Le son de la pluie la berçait à présent, et sa respiration était profonde et régulière. Ses muscles se détendirent progressivement. L'enfant percevait déjà des choses, mais elles n'étaient pas bien nettes. Il lui était difficile de s’ouvrir à ce nouveau monde, elle qui s'était toujours contenté de se concentrer sur la Force qui tournait autour du bloc. Son objectif l'avait toujours aveuglé. Progressivement, alors qu'elle percevait de plus en plus clairement l'espace qui l'entourait, un peu comme si ces yeux s'habituaient au noir ambiant, l'enfant perçu l'aura de Luke en face du sien.

   Alors que la vague s'avançait doucement mais sûrement vers elle, dans un mouvement circulaire qui s’élargissait de plus en plus vers elle, alors que la vague la touchait, elle qui retenait son souffle une légère crainte à fleur de peau, qu'elle la percutait doucement, la faisant vibrer presque imperceptiblement, au moment où une partie la traversa et que l'autre se renvoya vers Luke et le reste de la pièce, la jeune fille se rendit compte que pendant tout ce temps, elle était passée à côté du plus important. L'enfant tenta de voir plus que cette simple vague d’énergie dont le passage à travers elle avait modifié son aura. Elle suivit la répercutions sur les murs de la pièce, et vit pour la première fois au delà des murs. Elle laissa échapper un petit cri émerveillé. Un chuchotement s’échappa de ses lèvres;

-Regarde, Luke ! Tu as vu ça ?

   C'était étrange de demander à un aveugle de regarder, mais elle savait que le hapien pouvait voir ce qu’elle voyait. Dehors, la pluie continuait de battre.
Amalia aimait la pluie. Ce qu'elle aimait le plus était de la sentir couler le long de son visage. C'est voir ces milliards et milliards de gouttes de pluie tomber dans un ciel éclairé par des lumières éphémères. Elle avait toujours cru savoir ce que ça faisait de regarder la pluie. Mais à présent, elle la voyait autrement.


   Des milliards de gouttelettes tombaient et venaient s'écraser sur le sol, sur le bâtiment. La Force accompagnait ce mouvement, et quand une goutte s’écrasait, une onde se formait comme celle que Luke avait envoyé sur elle, mais en bien plus petit, comme un cercle sur l'eau, qui venait rebondir sur d'autres cercles ; la Force s'agitait en tout point, circulait sans cesse à travers ce réseau complexe. Le spectacle était singulier, et magnifique. Quelle idiote de rester aveugle à une telle beauté ! Amalia pensa à Luke. Elle murmura pour elle même, sans cesser d'observer ce spectacle captivant


- Au final, qui est le plus aveugle de nous deux ?


L'enfant se rendit compte de ses paroles un peu trop tard et fut embarrassée. Elle espérait que le hapien ne le prendrai pas mal. Mais ça lui semblait tellement vrai en ce moment même! Elle se sentait comme plongée dans le noir complet, et il lui semblait que Luke lui apprenait ce que c'était de voir réellement.


Luke Kayan & Amalia Kel'en

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