Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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« Buuuuurrrpppp »

Le Hutt, avachi au dessus du large orifice qui lui servait de latrines, venait de rendre le contenu de son petit-déjeuner. Les malchanceux batraciens gigotaient encore, à peine digérés par les puissants sucs gastriques de son estomac gargantuesque. Ragda transpirait à grosses gouttes, sécrétant un mucus baveux, bien plus pâteux et malodorant qu'a l’accoutumé. Le sol, sous son corps, poissait atrocement, au point d'handicaper ses glissements de gastéropode.

Putain de merde, que lui arrivait-il depuis plusieurs jours ?! Etait-ce le stress d'occuper ces nouvelles fonctions de Ministre Spécial ? La Sénatrice de Kuat lui avait-elle lancé un sort ? Une sorte de magie Sith qui le dévorait de l'intérieur ? Merde ! Il n'avait pas le luxe de passer la moitié de ses matinées aux chiottes ! Il avait une République à faire tourner ! Pouvait-il s'agir d'une overdose de stimulants intellectuels ? Il était vrai que, depuis ce mandat exceptionnel, il en avait usé et abusé, afin de tromper l'oisif sommeil qui lui taraudait sans cesse l'esprit. Merde et merde ! Il fallait rapidement en trouver la cause, et faire le nécessaire pour échapper à ce supplice !

Soudain, les entrailles du Hutt se nouèrent, tandis qu'il fut pris d'un nouveau soubresaut :

« Buuuuurppppp !!! »

A ce rythme, il allait finir par gerber ses propres organes ! Plus son estomac se vidait, plus celui-ci se contractait frénétiquement, au point de faire remonter les sucs digestifs le long de son large œsophage, irritant et brûlant ces précieux tissus sur leur passage. S'en était trop !

Vert de colère, Ragda quitta précipitamment ses toilettes, remontant péniblement sur son chariot répulseur. Il actionna alors les commandes afin de regagner la console holonet qu'il avait été forcé de quitter une poignée de minutes plus tôt. De l'autre coté de l'écran holographique se tenait un Togruta aux traits plus inquiets qu'interrogatifs. Rasaak Opale, le secrétaire général de la Chancellerie. A la vue du Hutt, celui-ci reprit la parole :

« Monsieur le Ministre, tout va bien ? »

Étant donné les proportions que son malaise prenait, Ragda ne parviendrait plus à le dissimuler bien longtemps... Il voyait déjà les gros titres des feuilles de choux habituelles... « L'appétit sans fin du Hutt opportuniste... Gare à la crise de foie ! » Celle seule pensée termina d’attiser la rage qui lui chauffait les joues. Une fois de plus, M. Opale en pris pour son grade, alors qu'il n'y était pour rien :

« Occupez-vous de ce qui vous regarde ! Je vous interdit de vous immiscer dans ma sphère privée ! J'ai assez perdu de temps, terminez avec mon emploi du temps de la journée que nous passions à autre chose... »

Toujours aussi professionnel, le Togruta n'afficha aucune émotion parasite. Il se contenta de remplir son rôle :

« Après le conseil des Ministres de 13h30, il est prévu une holo-conférence avec les États Majors des armées, le Grand Amiral Fyrd souhaite vous entretenir au sujet du Défiance. J'ai également aménagé un créneau pour que vous puissiez répondre aux relances du Sénateur Janos... »

Ragda n'écoutait déjà plus que d'une oreille. Tout en feignant d'être attentif, le Hutt pianota sur le clavier holographique de sa console. Avec une curiosité mêlée de crainte, il tapa les mots « Nausées matinales » dans un moteur de recherche... Le résultat manqua de le faire basculer de son chariot répulseur... Cette fois le Togruta ne fut pas dupe :

« Monsieur ? Que....?! »

Ragda n'écoutait plus rien du tout. Et ce fut avec un regard horrifié qu'il dévisagea son interlocuteur, alors que son esprit ne parvenait plus à analyser les mots qui sortait de sa bouche holographique. Impossible ! Ca ne pouvait pas être ça ! TOTALEMENT IMPOSSIBLE...

« Monsieur le Ministre Spécial ? »

Et si... Merde... Il lui fallait en avoir le coeur net... Mais comment faire pour agir en toute discrétion ? Il était sous le feu des projecteurs depuis son débat avec le Sénateur Keyien... Rendre visite à un médecin était impossible sans déclencher un véritable raz de marées de spéculations fumeuses !

Fort heureusement, l'esprit retord de Ragda turbinait toujours aussi rapidement. Alors même qu'il éprouvait ces craintes et ces doutes, une idée germa sous son crâne glabre. Une idée risquée, mais il n'avait pas tellement d'autres solutions à sa porté...

« Monsieur ? Vous m'entendez ?! »

Il n'avait vraiment pas d'autres solutions... Il s'agissait de la seule personne du corps médical qu'il pouvait rencontrer sans soulever la moindre rumeur génante. Encore fallait-il que ce dernier joue le jeu, et ne vende pas la mèche aux médias... Pour cela il faudrait se montrer convainquant...

Mais chaque chose en son temps ! Il n'avait plus une seconde à perdre !

« Monsieur Rejliidic ? Que se passe t-il enfin ?! »

Avec un plan en tête, le Hutt venait de recouvrer toute sa superbe... Du moins en apparence.

« M. Opale ! Annulez tous mes rendez-vous d'aujourd'hui et de demain ! »

« Annuler vos rendez-vous?! » La surprise déforma les traits du Togruta.

« Vous avez très bien compris. Je me rends de ce pas sur Naboo. Faites préparer mon vaisseau personnel. Il s'agit d'un voyage officiel : le gouvernement doit apporter tout son soutient à la Sénatrice Natania actuellement très souffrante. Elle est l'un des principaux alliés de notre Chancelier... En ces temps de division, il nous faut démontrer à la galaxie le sens des mots solidarité et unité ! »

« Mais.... »

Ragda coupa la communication. Quelle excuse foireuse ! Mais il n'avait pas trouvé mieux sur le coup... Rasaak pesterait sûrement dans son dos, mais en bon professionnel, il ferait tout de même préparer son yacht.

*****



Quinze heures plus tard, le Ministre Spécial de la République Galactique posait le « pied » sur le sol pavé de la capitale de Naboo, non loin du palais de la Reine. Là bas se trouvait la seule adresse connue de la Sénatrice Natania. Évidemment, la signature de son vaisseau, quittant l'orbite de Coruscant, n'était pas passée inaperçue : une tripoté de journalistes l'attendaient déjà de pied ferme... Et les questions se mirent à fuser dans toutes les directions. Ragda se contenta de les ignorer tout en fendant la foule, escorté seulement d'une douzaine de garde du corps aux carrures intimidantes.

Le Hutt ignorait si Alan L. Bresancion serait disponible... Peut-être pas... Mais la curiosité suscitée par ce voyage surprise suffirait probablement à le convaincre de mettre entre parenthèse ses projets du jour pour le recevoir. Et alors, il serait fixé sur son sort.
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--2h après le départ de Ragda--


-Monsieur ! Monsieur !

-At…


Je regardais avec un soupire amusé Jagon qui venait de passer devant ma porte ouverte.. Puis le bruit de fracas indiquant qu’il venait d’atteindre le fond du couloir, et de renverser la bibliothèque qui y siégeait. Je secouais la tête, partagé entre le dépit et l’envie de rire avant de reprendre en main mon stylet et continuer ma tâche, appelant cependant :

-Lorsque vous vous serez relever, vous serez gentil de remettre ce tapis à sa place et de remonter ou faire remonter ce que vous venez de mettre en désordre. Et n’oubliez quand même pas de passer me dire ce que vous veniez me dire.

Ce tapis était une invention toute neuve. Posé sur du parquet, il n’était pas fixé. Et j’avais décidé que j’en avais marre de ces domestiques aux grands airs qui débarquaient dans mon bureau en courant et en criant mon nom. Du coup, maintenant, lorsque quelqu’un posait vivement le pied sur ce tapis, ce dernier était chassé et l’incongrus finissait sa course en glissant contre le mur du fond. Depuis ce matin, Jagon était le 7ème.
Bref, la tête de mon intendant, décoiffée et hagarde finit par émerger à nouveau depuis l’horizon qu’était ma porte et il s’affala dans un fauteuil de mon bureau, me tendant un papier, à bout de souffle. Je pris ce dernier et commençais à le lire, un sifflement commençant à filtrer d’entre mes dents.

-Jagon, c’est sérieux.. ?

-Oui Monsieur…

-Alors ne restez pas planté là enfin ! Mettez tous nos hommes de Coruscant sur le coup ! Je veux savoir au moins 4h à l’avance tout ce qu’il est possible de savoir sur cette visite ! Mr le « Ministre spécial » n’a aucun intérêt connu à venir ici, et je ne veux pas avoir affaire à quelqu’un qui à l’initiative sur MON terrain !

-Et pour.. Vous savez quoi ?

-Mettez l’Astre en sommeil, pas le MOINDRE rayonnement détectable ! Qu’il s’éclaire avec des allumettes s’il le faut, cessation TOTALE d’activité. Exception faite de mes ordres directs, rien ne sort d’ici !


Ragda.. J’avais toujours beaucoup aimé ce personnage, entre autre parce qu’il était loin, et que je pouvais le pousser à œuvrer dans mes intérêts alors que moi et la petite planète dont j’avais la charge au Sénat ne représentait aucun intérêt si ce n’était celui de gonfler le chiffre de ceux qui soutiennent.. Mais loin d’être dupe, je lui savais une redoutable intelligence, et j’avais du mal à croire qu’un politicien –et un Hutt de surcroit- puisse se complaire d’une telle puissance potentielle et de rester dans l’ombre du Chancelier par.. Pure fidélité.
Alors sachant que j’avais dans la montagne du palais le QG d’une organisation criminelle juste fantastique.. Ouais, j’avais beaucoup de raisons d’être TRES méfiant.



--4h avant l’arrivée de Ragda--


-Monsieur !  Voici les information que nous avons : M. Opale, un proche du Chancelier peste et jure contre ce voyage qui n’a pas été organisé.. De plus, certaines hautes sphères de l’armée semblent hautement insultées par ce contretemps. Visiblement, le Ministre Spécial n’était pas du tout sensé venir ici, il a dû annuler à la dernière minutes ses rendez-vous.. Et plus intéressant.. Entre deux diatribes incendiaires, nos hommes dans le Sénat auraient entendu venir de la bouche de Mr Opale que notre invité ne se sentait pas très bien. C’est une rumeur mais ça expliquerait qu’il vienne au chevet d’une sénatrice.. Malade.

-Très bien Jagon..  Nous avons 4h avant qu’il n’arrive.. Allons donc à l’astroport l’accueillir. Et prévenez la garde royale. Je ne veux pas de l’escorte de ce Rejliidic sur Naboo ailleurs que dans les zones touristiques..


--4h plus tard--

Posé sur ma canne dans mon habituel manteau bleu aux boutons de cuivre, j’attendais sur l’aire d’atterrissage dédiée au Ministre Spécial, en retrait bien sûr, histoire de ne pas me faire souffler. Le bas de mon manteau couvrait l’absence de jambe tandis que ma main droite serrait la canne qui me permettait de marcher plus ou moins normalement.
J’avais sur ma bouche cet éternel doux sourire et aux yeux ce tendre regard qui, comme toujours, laissait penser que rien ne pouvait m’énerver et que j’étais dans une naïve innocence qui rendait la vie toujours belle. Loin s’en fallait, j’étais juste un joyeux flemmard qui cachait son intellect derrière les draps de soie de la civilité chaleureuse.
Lorsque le vaisseau de Ragda finit par se posé, les gardes avancèrent. 12 hommes armés de très longs fusils d’apparat (mais qui marchaient très bien) vêtu de longues capes aux symboles de la couronne de Naboo. Ils se rangèrent en deux colonnes et encadrèrent la passerelle de débarquement : une sorte de haie d’honneur. Le reste de la garde formait une ligne de 12 autres hommes, derrière moi, et Jagon devant eux. Je fus le premier à m’avancer lorsque la massive silhouette se présentât :

-Cher Ministre Spécial ! J’ai peur de devoir vous faire patienter encore un peu, je n’ai pas finis de faire cacher toute l’argenterie précieuse de la planète !

J’étais des rares à pouvoir faire ce genre d’humour sans que personne ne s’en vexe jamais. C’était dis à la fois avec douceur mais en même temps avec une telle dose de dérision qu’en disant cela, je ne me moquast pas de lui, mais de tous ceux qui pouvait penser ce que je venais de dire. Comme moi je ne l’avais pas pensé.. Ça ne me regardait pas vraiment. J’ajoutais enfin sur une touche plus sérieuse :

-Mr Rejliidic.. C’est un plaisir et un honneur que de vous recevoir.. Nulles doutes que si la Sénatrice avait pu venir, elle aurait été la première à vous rendre ces maigres hommages.. Vous avez fait bon voyage ?

Après avoir détaillé la carrure de son vaisseau qui semblait illustrer à merveille ce que je pensais du Hutt, c’était sur lui que mon regard acéré mais discret de toubib se posa.. Premier examen ?
Ragda Rejliidic
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Le voyage, à bord de l'Agonie d'Ardos, avait été une vraie plaie. D'habitude, le Hutt affectionnait le confort de son yacht privé, mais rien passait plus comme d'habitude... Et ce depuis le départ du Chancelier pour Artorias... C'était de pire en pire même !

Tout avait débuté avec le mal des transports... Mélange de vertiges et de haut-le-cœurs... L'ascension planétaire jusqu'à la haute orbite de Coruscant avait été un supplice. Pire, une torture.

Ensuite il y avait eu les bouffées de chaleur, les frissons intempestifs... Comme si l'unique autre occupant du vaisseau de luxe, son pilote, s'était donné un malin plaisir à jouer avec la programmation du système de climatisation de ses quartiers. Ragda frisait souvent la paranoïa, mais pas à ce point... Heureusement, sinon il y aurait eu un mort.

Autant dire que l'état d'esprit du Ministre Spécial n'était pas aux traits d'humour... Bien au contraire ! Si bien qu'aux premiers mots du toubib unijambiste, le Hutt faillit exploser de colère. Mais fort heureusement, seule une légère crispation de son faciès disgracieux témoigna de cette irritabilité. Au lieu de lui passer gratuitement un savon, Ragda lui répondit avec sarcasme :

« Si vous vous inquiétez tant pour votre argenterie, peut-être devriez-vous la laisser sous clés... La République dispose de coffre-fort très sécurisés... Laissez moi vous dépêcher quelques inspecteurs du Trésor pour aider. Je vous fais cadeau des frais de déplacement.»

Un sacré numéro cet Alan. Pour sur, il n'y en avait pas deux comme lui dans les hautes sphères politiques de la République... A vrai dire, il n'y en avait certainement pas deux comme lui dans toute la galaxie. Quelque soient ses excentricités ou ses légèretés d'esprit, il n'en demeurait pas moins un homme de science réputé, dont il ne fallait pas sous estimer l'intellect.

« Comment se porte la Sénatrice ? Nous n'avons guère eu de nouvelles... Les dernières n'ayant pas été bonnes, nous nous attendons au pire... »

Cette réplique, anodine, répondait aux salutations du jeune homme. En réalité Ragda s'inquiétait à cet instant bien plus de son propre état de santé que de celui de la femme qu'il avait à peine croisé avant son entrée au gouvernement. Il avait même du mal à remettre un visage sur son nom, pour dire... Toutefois, il fallait bien donner l'illusion d'une raison officielle à ce déplacement improvisé, aussi, il continua :

« En ces heures sombres que nous vivons, il est important de faire passer les bons messages à nos concitoyens. Solidarité, unité, entraide, tels sont les maîtres mots de notre République. Raison de ma présence ici. La République n'oublie personne. Et surtout pas ses fidèles alliés.»

N'importe quelle personne doté d'un minimum d'intelligence aurait trouvé ce prétexte des plus douteux... Mais Ragda tenait ces propos bien plus pour les oreilles des journalistes et badauds qui les entouraient, à distance respectable depuis l'arrivée des gardes armés, que pour celles de son interlocuteurs, qu'il ne savait pas assez dupe. Le contraire l'aurait fortement déçu.

« Je tiens tout de même à m'excuser de la gène occasionnée. J'aurais préféré convenir d'un rendez-vous plutôt que de débarquer sans prévenir. Mais encore une fois, les heures sombres que nous vivons me forcent à prendre certaines... précautions. »

Bon. Il n'avait pas toute sa journée. Pour être de retour à temps sur Coruscant, il ne fallait pas que cette entrevue improvisée dépasse la demi-journée. Autant arrêter de tourner autour du pot.

« Avant de rendre visite au chevet de la Sénatrice, si cela est possible, j'aimerais vous entretenir de sujets de la plus grande importance. Je ne peux en dire plus ici. Pourrions nous continuer nos échanges dans un lieux plus... privés ? »

L'art d'en dire sans en dire. En restant vague, Ragda espérait piquer la curiosité de son interlocuteurs pour que ce dernier passe aux choses sérieuses, et stoppe avec les inutiles mondanités. D'autant plus que les raisons invoquées n'était que du flanc, ce qui laissait les réels prétextes de sa visite inconnus. Histoire de titiller un peu le toubib, Ragda lança tout de même :

« Avec toutes vos obligations politiques, arrivez-vous encore à trouver le temps pour pratiquer votre médecine ? »

Une question anodine, qui n'en était finalement pas une.
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Je fis une courbette ouvertement exagérée pour mes aptitude mono-jambesques, me fendant par la même d’un énorme sourire pour répondre de la meilleur façon à sa propre réponse, d’un ton toujours plaisant :

-Les coffres suffiront je pense.. Inutile de déplacer  vos administrations.. Vous vous en doutez surement, nous n’avons rien à cacher et il n’est nuls besoin de contrôler notre admirable probité en la matière !

Le pire c’est qu’en apparence, c’était vrai ! En tant que toubib, je possédais une fortune tout à fait légale, j’étais irréprochable. Quant à Ambre.. Elle avait l’avantage de ne pas être responsable vu son état.. Et je n’avais pas autorité à répondre de sa responsabilité.. Bref, de contumaces en vices, j’avais la temps de mourir de vieillesse avant qu’il soit réellement possible de faire tomber une sanction. Et c’était sans compter son poste de sénatrice et l’affection des dirigeants de Naboo.. Hein ? L’Astre ? J’avais trouvé l’Astre en étant noyé dans les comptes du Palais, et j’avais moi-même fais en sorte qu’il n’existe aucun lien entre les sociétés inféodées et le Palais. Ce qui était acquis était acquis légalement.. Et nous venait depuis sous la table, non pas dans un stratagème économique, mais dans la plus grande discrétion. J’avais donc tout en main pour prendre avec humour ce sarcasme irréel.

-Quant à la Sénatrice, il n’y a pas de nouvelles parce qu’l n’y a rien de nouveau. Son état est stable, ce qui est une bonne et une mauvaise chose. Bonne car il n’empire pas, mauvaise car ses chances de survie et de rétablissement n’augmentent pas avec le temps.. Et les vautours se pressent autour de son état, cherchant çà et là des occasions de prendre sa place.. Grmbl.. Enfin bref. N’ayez crainte… Votre visite est des plus apprécies. Et puis nous adorons les surprises ici, ça contribue entre autre à votre petit côté exotique, Mr le Ministre Spécial.

Je haussais les épaules d’un air fataliste, ayant cette fois pris un ton typiquement professionnel. Je ne tenais pas à ce qu’on réalise que l’état d’Ambre m’avait affecté, et que l’absence d’amélioration, marque de ma totale impuissance, m’agaçait au plus haut point et me torturait par moment l’esprit.. Au moins avais-je ajouté la dernière note avec une ironie typiquement mienne, à la fois douce et pleine de sous entendues en même temps. Le genre de remarque de dessous de table quoi, un peu comme un apparte, une private joke..

Mais à être sincère, ces ronds de jambes étaient lassant. J’aurai pu lui rendre la réplique sur des mondanités sans rien lâcher pendant longtemps encore.. Mais visiblement, il se décida enfin à mettre les pie… La queue dans la plat. Avec un ton infifement sarcastique, je relevais :

-Aaaaah, c’était ça les précautions ? Diable ! Si le Ministre Spécial veut me faire entrer dans le domaine du top secret, en qualité d’allié pendant un temps de crise, qui suis-je pour refuser ! Nuls doutes que c’est la République toute entière qui sera concernée, n’est-ce pas, hmmmm ?

La question n’attendait pas de réponse.. Entre autre parce que la question de Ragda constituait en soit une réponse. Il avait besoin d’un toubib, ça se confirmait.. Quant à moi... Un bonhomme comme Ragda qui venait me voir comme ça... Bien sur que je charriais ! Sincèrement, vous auriez pu vous en empecher, vous ?

-La médecine ? Pfft.. Je me souviens à peine dans quelle sens se tient un stetostruc ! Mais ma fondation reste un endroit sur ou nous pourrons nous entretenir dans des pièces conçue pour le respect du secret médical.

De ma main libre, je fis sauter un des boutons de cuivre de ma chemise, le reprenant au vol, pensif. C’était un tic que j’avais.. Après ce simple geste, je le rangeais à nouveau avant de me frotter le nez.. Puis d’indiquer une direction de la main.

-Me ferez-vous, l’honneur, Mr le Ministre ? C’est tellement rare de vous voir ici que vous méritez bien l’honneur  de présider la marche, et de sub… Et de profiter  au mieux du bain de foule..

Mon invitation se termina en un signe codifié cette fois, rendant la garde en une double colonne d’escorte, répondant illico à mon ordre manuel.

-Ce n’est pas loin, d’ici 5 minutes nous seront à même de discuter.. Du reste.. J’aimerai que vous fassiez l’honneur à la garde royale nubienne de votre confiance.. La laissant nous escorter à travers cette belle planète.. Et vos hommes ont bien mérité un peu de repos, et de visiter notre si belle cité, non ?

Sous couvert d’une flatterie, c’était bien entendu une exigence à laquelle il serait fort inconvenant de résister. Après tout, j’étais certes curieux, mais c’était lui qui était le demandeur.. Et ce vieux filou savait que je n’avais rien contre lui, et qu’il était dans son intérêt que cela demeure. Je n’étais pas menaçant.. Par contre, nuls doute qu’il soit évident que je puisse me montrer atrocement emmerdant si on commençait à me souffler dans les bronches et me me contrarier. Je n’avais jamais prétendu être un bon politicien.. En revanche, j’étais une personne intelligente habituée aux rapports sociaux et au monde impitoyable de la recherche.


[HRP : J'annonce un premier prix de bêtise !
Ce texte était terminé en même temps que celui qu' j'ai posté dans mon RP avec Joclad.. Soit depuis Mardi/Mercredi.
SAUF QUE : J'ai faillis le poster avec Léonard. 1 fois. "Oups : Bon, tant pis, j'irai deco/reco tout à l'heure, là on me skype"
2 fois. "Bon, tant pis, j'irai deco/reco tout à l'heure.. Là je vais en cours"
3 fois. "Bon, tant pis, j'irai deco/reco tout à l'heure... Là je suis crevé."
Et ce pendant 3 à 4 jours, avec des raisons de merde... LA PROCRASTINATION, C'EST MAL >.<
J'ai honte... ]
Ragda Rejliidic
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Au moins l'arracheur de dents n'avait pas menti... Cinq minutes plus tard, le petit cortège était arrivé sur les lieux, et ce malgré la foule de curieux. Il faut dire que la « garde nubienne » offrait une image suffisamment intimidante pour inciter les badauds à se pousser sans heurts... A moins que le peuple de cette planète ne fusse particulièrement respectueux de l'autorité. Quoi qu'il en soit, Ragda afficha un sourire de satisfaction non feint. Certes il adorait ces bains de foule qui masturbaient son ego démesuré. Mais en ce jour, bien d'autres problématiques lui occupaient l'esprit, dont celle qui l'avait fait quitter la planète capitale si rapidement, au mépris de ses rendez-vous. Il affichait donc sans retenue la satisfaction d'être arrivé si vite à destination : il n'avait pas de temps à perdre !
 
Devant eux, trônait au sommet d'une volée de marches en marbre blanc, ainsi que d'une rame d'accès pour handicapés, une large porte d'entrée. Elle se découpait sur une façade typique des structures de ce quartier ancien de Theed : des arches et des colonnades qui s'élevait sur plusieurs étages, dessinant renfoncements et fenêtres gothiques. L'édifice en lui-même devait être âgé de plusieurs centaines d'années... Il témoignait des goûts architecturaux de leurs ancêtres, pas si éloignés de ceux des Coruscanti en quelque sorte : grandiose et démesurés. Alors qu'aujourd'hui la rentabilité dictait la construction de structures légères, souples et surtout peu coûteuses, là s'élevait devant leur yeux une masse de roche et de marbre, qui les recouvrait de son ombre titanesque. Magnifique pensa alors Ragda, grand amateur de tout ce qui était hors norme.
 
Malgré son admiration, le Hutt tourna la tête vers son interlocuteur. Alors qu'ils avaient remontés l'une des principales artères de la capitale, celle reliant le spatioport au centre névralgique de l'immense cité, celui-ci n'avait pipé le moindre mot, perdu dans ses pensées. Aussi se décida t'il d'ouvrir enfin la bouche, répondant avec une latence de quelques minutes à la dernière remarque du toubib :
 
« Je suis persuadé qu'un homme tel que vous n'abandonnerait jamais sa passion pour les sciences...  Tout comme il me serait impossible d'abandonner celle que j'ai pour... hmm... l'étude du rapport de l'être à l'argent » plaisanta t'il en faisant référence au casino qui lui valait la majeure partie de sa fortune. Le Hutt doutait que le médecin se soit consacré à la politique au point d'oublier ses savoirs. Si cela avait été le cas... Quelle perte de temps ! Ils commencèrent à monter les marches... Enfin la rampe d'accès aux handicapés... Avec son chariot il n'avait pas tellement le choix.
 
« En réalité le problème qui m'amène ne concerne pas directement la sécurité de la République... » avoua t-il, soudainement hésitant tandis que l'escorte armée les abandonnait alors qu'ils pénétraient dans l’édifice. Jouer franc jeu n'était pas de ses habitudes. A force de mentir à longueur de temps, la vérité en devenait presque tabou, comme une preuve de faiblesse, ou de défaite. Il ouvrit une nouvelle fois la bouche, mais resta sans voix. Le Hutt écarquillait les yeux, tant le contraste entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment le désemparait. Si la façade témoignait du passé, les équipements eux, démontrait le sérieux de la fondation : tout semblait neuf... Les murs et le plafond étaient recouvert d'un revêtement blanc, immaculé. Partout où il posait son regard s’affairaient des hommes et des femmes en blouse, assistés de droïdes, manipulant des dispositif high-tech dont il ignorait tout. De cette atmosphère se dégagait deux sentiments : efficacité et hygiène. La fondation d'Alan, visiblement, se portait très bien... Ragda repris :
 
« ... Il s'agit d'un problème un peu plus... personnel. Même si, d'une certaine manière, de ma sécurité dépend également celle de la République... »
 
Ragda parlait lentement, pesant le poids de chacun de ses mots. Alan n'était pas un idiot, il comprendrait rapidement où il voulait en venir. Toutefois, mieux valait dissiper tout risque de malentendu :
 
« Ma question n'était pas anodine, comme vous vous en doutez. C'est de vos compétences médicales dont j'ai besoin aujourd'hui... »
 
Hmmm, comment expliquer la chose simplement ?
 
« ... J'ai besoin d'un... diagnostique... Puis-je compter sur votre discrétion à ce sujet ? » Demanda t-il, d'une question rhétorique, son regard globuleux plongé dans celui du toubib unijambiste. Ragda ne faisait confiance à personne, et encore moins à cet étrange personnage qui avait gravi les échelons de la politique comme par magie, preuve de sa capacité à intriguer avec intelligence pour parvenir à ses fins. Tout du moins, cela était la manière dont le Hutt voyait le médecin : un opportuniste prêt à tout qui avait su réussir. Ils n'étaient pas si différents en un sens... Cette seule pensée effraya presque Ragda, qui, s'il avait eu un double, n'aurait jamais osé lui avouer le moindre de ses secrets. Mais avait-il le choix ? Alan était le seul médecin compétent qu'il pouvait se permettre de fréquenter sans soulever une tonnes d'interrogations douteuses...
 
« J’éprouve quelques... hmm... troubles depuis ces derniers jours, une semaine tout au plus... Ce n'est certainement rien du tout... Mais je ne peux pas prendre le risque de laisser paraître mon malaise, tout repose sur moi depuis le départ du Chancelier. Il faut identifier ce mal et le soigner au plus vite, avant que ma prétendue fébrilité soit le sujet des feuilles de choux « people »... Nous sommes en guerre, je ne peux me permettre aucune faiblesse. Comprenez-vous la gravité de ma situation ? J'ai besoin de vous Ragda dut se faire violence pour formuler ces derniers mots, preuves de son impuissance.
 
Maintenant que c'était dit, il n'y avait plus aucune raison de tourner autour du pot.
 
« Par conséquent... Je suis tout à vous.» déclara t-il en réprimant une grimace à l'idée de mettre sa santé entre les mains d'une tierce personne. « Faites vos... trucs médicaux, sans plus attendre... Qu'on en finisse rapidement.» Par mesure de précaution, il activa discrètement le brouilleur de fréquence qu'il portait dans sa prothèse de main droite. Même si ce bâtiment étaient conçues pour préserver le secret médical, mieux valait deux précautions plutôt qu'une seule.
 
Ou allait-il le conduire ? Quelles questions lui poserait-il ? Les entrailles du Hutt se nouaient d'inquiétudes, très mal à l'aise. Il transpirait à grosses goutte, imbibant son ponchon d'un mucus épais et malodorant...
Invité
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Une fois arrivés, je me tournais vers la garde pour distribuer une petite phrase qui valait bien n’importe quel ordre bref et sec d’un militaire rêche. Un Alan, ça plaisante, c’est aimable, doux et gentil. Aussi, lorsqu’un Alan décide qu’il doit être occupé, le contraste est saisissant et il est impossible de le louper. Lorsqu’Alan se donne la peine de donner un ordre, et ce faisant de cesser un instant d’avoir l’air d’un charmant personnage, on comprend… On comprend que je ne suis pas qu’un drôle, et que l’autorité est quelque chose de naturel.

-Surveillez-moi les accès. N’entrez que si nécessaire, je ne tiens pas à ce que vous gêniez la bonne marche de cet établissement. Jagon, vous suivez.

Le concerné hocha la tête, un discret demi-sourire aux lèvres. Quant à moi, je commençai à gravir les marches de mon établissement, habitué et à peine ralentit. C’est vraie qu’elle avait de la gueule cette bâtisse. Mais à être sincère, lorsqu’on habite sur Theed, on y prête attention non pas pour dire que notre maison est belle... Mais pour dire que l’architecture des autres planètes, elle, est moche. Et contrairement à ce qu’on veut bien en dire, les gens on tendance à oublier que la pierre et le verre coûtent moins cher que les alliages de plastacier et autre. Quant à l’intérieur.. Cette fondation était avant tout mon œuvre. Mais en ce qu’elle était un service de recherche avancé, elle disposait d’un financement privé, des donateurs, mais surtout d’un financement public. Lequel était, et je mettais un pont d’honneur à cela, utiliser parfaitement utilitairement. Au fond, la plus grosse partie de l’allocation accordée par la République allait aux patients.. Oui, y’en a qui disent que pour se faire soigner, faut payer… Moi je dis que pour avancer dans la médecine, faut des patients. Et malheureusement, celui qui a de quoi faire progresser la recherche médicale en se faisant soigner n’est pas forcément celui qui en a les moyens, d’où une prise en charge sociale pour que ce centre puisse tourner à plein régime avec un rendement scientifique extrêmement haut. Et médicale aussi hein. Et, avouons-le.. Lorsqu’on avait le moyen de faire payer une grosse légume, on hésitait pas, entre ça et les offices d’hôpitaux classiques, mon institut allait merveilleusement bien.

-C’est même l’inverse, Mr le Ministre. Je suis un bien piètre politicien, mais toujours un excellent toubib… Et si je suis un sénateur potable, c’est parce que je regarde ma tâche avec un point de vue qui va dans le sens de mes capacités : il faut soigner la république. Et lorsqu’on y pense, on y retrouve la politique naturelle.. Lorsqu’on ferme un plaie, on pratique l’union, lorsqu’on use de la médication, on renforce les corps forts capables de renverser une situation insatisfaisante.. Et si cette liste est longue, je terminerai par un point que je connais parfaitement bien, et sur lequel vous serez surement d’accord… Lorsqu’on ampute, on se sépare d'un membre qui ne sait plus être autre chose qu’un poids pour le reste.

J’eu un léger rire.. Un rire étrangement déterminé, correspondant aussi bien à ma jambe perdue qu’a ma façon rationnelle et utilitaire de gérer la politique. Et lorsqu’on pensait réellement à la double signification de cette dernière phrase, on pouvait très vite se dire que c’était une réflexion qui pouvait mener loin, vers des positions idéologiques que mon large sourire doux ne pouvait pas laisser présager. Non.. Je n’étais peut-être pas un bon politicien.. Mais j’étais un homme dangereux qui avait des projets d’autant plus inquiétants que je ne raisonnais pas comme la classe à laquelle, par la force des choses, j’appartenais. Si jamais j’estimais que la République n’était pas un corps saint, je n’irait pas dans des manigances risibles à la manière de ce sénateur de Corellia. Je suis drastique comme garçon.

-C’est étrange, de vous à moi, je me doutais bien que si vous étiez ici, ce n’était pas pour rendre service à la République. Mais je suis certain que je saurais vous aider à régler vos soucis. Après tout, vous êtes redoutable, et je doute que vous soyez venu ici si vous n’aviez pas la garanti que je puisse vous aider… Quant à moi.. Serais-je assez idiot pour refuser un service à un collègue qui sait en sait si long sur le rapport de l’homme à l’argent.. ?

A part porter une pancarte du genre « Si tu veux des dessous de table médicaux, va falloir des dessous de table financiers », je voyais mal comment être plus direct quand à mes sous-entendus. Mais il fallait garder la finesse du cadre.

-Du reste, je suis légalement tenu au secret médical. Je n’ai même pas besoin de vous donner ma parole, j’ai la bouche clouée par la loi fédérale. Mais si ça vous rassure, je suis un médecin consciencieux, vous avez ma parole.. Nuls doutes que vous pouvez avoir confiance en moi.

Et c’était à deux tiers vrai. Primo parce que j’étais un médecin avant tout, et que le secret médical était une loi sacrée pour moi. Ensuite, parce que j’étais atrocement curieux et que si Ragda s’était tué, comme c’était clairement visible, en m’avouant quelque chose de vrai (oui, lorsque j’avais réalisé ça, et le malaise provoqué chez lui par cet accès soudain de sincérité, ne pas rire avait été un véritable défis), je me devais au moins cela à un partenaire qui jusqu’ici m’avait été profitable. Par contre, et c’était le tiers manquant.. Ne pas divulguer ce qu’on sait et ne pas tirer parti d’un secret sans l’ébruité, c’était deux choses différentes. Quoi ? Vous n’avez jamais acheté tous les stocks de haricots après avoir reçu en consultation un agriculteur qui vous disait que la prochaine récolte serait affreuse ? Oooooh.. Si non, je peux louer votre sincérité, mais je vais quand même insinuer que vous êtes pas tout à fait terminé.. Ahem, bref !

Je fis entrer Ragda dans mon bureau, lequel était passablement vaste, et surtout haut de plafond. Il était constitué d’une table de bois d’ébène sur laquelle reposait un ordinateur, tout ce qu’il y a de plus moderne, ainsi que divers instrument et papiers, le reste dans un ordre parfait. Devant, un espace raisonnable avec de quoi s’installer.. Derrière… Une batterie d’instruments de pointe s, étranges et divers lié à mon domaine de médecine particulier, ainsi que mes recherches. Précision la présence d’un piano et d’un violon aussi, mais ça, c’est autre chose. Ou presque. Une fois entré, j’allais me laisser tomber dans mon fauteuil roulant et passait du coté toubib du bureau et, sans cesser de parler, surtout d’écouter, je bidouillais quelque chose sur un datapad.

-Très bien.. On va voir ça une petite seconde…

J’appuyais sur un bouton.. Et fronçais les sourcils, avant d’appuyer sur un second bouton après avoir scruté mes écrans. Puis je m'adressais à ma secrétaire.

-Hosiana.. Oui mon petit, je vous ai transmis les indications spécifiques à ce jour en matière de gestion et médication, je vais être occupé, et je ne veux pas être dérangé.. Très bien, merci. Jagon ! Dehors, et cette porte doit rester fermée, je ne veux pas qu’on nous dérange Mr le Ministre et moi. Et.. Discrétion, surtout.

Jagon avait été le seul à nous entendre, mais j’avais toute confiance en lui.

-Très bien… Mr Rejlidiic, j’ai bien conscience que pour la République et un tas d’autres affaires, votre santé est primordiale. Et si ça peut vous rassurer, si je veux un jour voir Naboo éclore, ou ne pas être laissée tomber, j’ai besoin de vous et de votre chancelier.

Noter le fait que j’avais choisis cet ordre et non pas « Du chancelier et de vous » était la clef de compréhension de cette réplique. En matière de politique, je voyais Ragda bien au-dessus d’un idéaliste Jedi.. Et l‘avenir de Naboo dépendant en grande partit des grands de cette Galaxie.. Autant, donc, commencer à instaurer une relation d’échanges de bons procédés fiables avec le Ministre Spécial. Et de toute façon, être dans le camp d’un Hutt, ça rapporte toujours. Surtout quand on sait quand est-ce qu’il faut arrêter de le soutenir.. Donc le trahir ? Non, c’était idiot.

-Donc vous serez gentil de désactiver votre brouilleur, ou je ne sais quoi. J’ai, dans cet institut, et dans cette pièce, des instruments communiquant entre eux étalonnés pour transmettre les ondes et sons produits par des stimulations nerveuses. J’aimerai que vous ne faussiez pas ces ondes. Si vous voulez vraiment pas qu’on nous entende, mettez la radio, mais allez pas me perturber les ondes. Bien..

Je regardais autour de moi, songeur, et commençais, après m’être relevé à l’aide de ma canne, à faire l’inventaire des outils utilisables sur un Hutt. C’est que ça avait la peau dure ces bêtes là, et mes connaissances en matière de physionomie Hutt rouillaient un peu. Donc allant de ci, de là, je lançais des recherches dans mes archives pour avoir des témoins pour des mesures futures tout en vérifiant quel matériel saurait être utilisable.

-Bon, je vous écoute.. De quoi souffrez-vous exactement ? Symptômes ?

J’étais médecin, pas devin, la première partie du boulot était la sienne, à moi ensuite de savoir quoi faire. Et mon petit doigt me disait que je n’avais pas intérêt à me tromper sinon il me le ferait amèrement regretter.
Au fond.. Il avait peut-être beaucoup à perdre à me faire confiance.. Mais si j’avais, moi, tout intérêt à faire en sorte que ça se passe bien, j’avais en revanche la certitude que je devais éviter de lui donner envie de me pourrir l’existence.

Ah… Enfin un peu de gymnastique rhétorique !
Ragda Rejliidic
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Ragda se sentait de plus en plus mal à l'aise... Et commençait même à regretter de s'être jeté dans les pattes de cet arracheur de dents unijambiste...

Il fallait l'avouer : Alan se faisait rare en société, ou plutôt discret. Il n'apparaissait généralement qu'au bon endroit, et au bon moment, comme lors de ce discours désastreux du mégalomane Sénateur d'Aargau. Mais, au fond, que savait-il vraiment de lui ? Même la presse scientifique spécialisée se tenait étrangement muette sur ses pratiques médicales... Comme s'il agissait en politique comme en médecine : dans l'ombre. Dans sa précipitation, Ragda n'avait pas pris le temps de fouiner sur l'holonet, ni d'user de l'influence de son alter ego pour percer l'armure derrière laquelle se cachait ce personnage atypique... Il le regrettait amèrement.

Armure, oui, le terme n'était pas exagéré. A la manière dont Alan s'adressait à ses subordonnés avec une autorité non feinte, le Hutt compris que son habituelle décontraction, doublé d'un sens de l'humour douteux, n'était qu'une façade derrière laquelle se cachait une personnalité dont il n'arrivait à dessiner les contours... Qui était ce type en fait ? Sur quoi travaillait-il ? Quelles étaient ses opinions politiques ? Ragda devait l'avouer : il n'en savait strictement rien. Constat tout aussi effrayant que les dizaines de machines bardées de seringues qui bippaient tout autour de lui.

Et le rire presque sadique du toubib, alors qu'il parlait si légèrement d'amputation, n'aida pas le Hutt à se sentir en confiance. Il ne pu réprimer une mou crispée, tout en baissant malgré lui son regard sur la jambe manquante d'Alan. Il ne fit aucun commentaire, préférant laisser son interlocuteur parler. Dans ce genre de situation, mieux valait savoir écouter et analyser. Il fallait voir le bon coté des choses : cette entrevue serait une excellente manière d'en apprendre plus sur le discret médecin.

Seule la référence à l'argent décontracta légèrement le Hutt, qui s'autorisa un sourire amusé. Rien ne l'étonnait. Dans cette galaxie, tout n'était qu'une question d'argent... Et par chance il n'en manquait pas. Jamais il n'avait eu à rogner sur ses petits plaisirs... Et encore moins sur ses dépenses de santé. Alors, oui, c'était évidement, il ne manquerait pas de rémunérer généreusement le praticien si celui-ci relevait le défi qui l'attendait. Et puis... Cette histoire de secret médical n'était que des mots. Pouvait-il lui faire confiance ? Bien sur que non ! Lui verser une somme rondelette serait une manière comme une autre d'acheter son silence. Ce n'était pas ce genre de pratique qui offusquerait le Hutt... Il aurait certainement fait bien pire dans une situation inverse.

Ragda s'était donc contenté de garder le silence, hochant la tête de temps en temps, alors que le petit groupe se déplaçait à l'intérieur du majestueux édifice. Mais une fois arrivé dans le bureau du toubib, la tension fut tel que le Hutt se décida à ouvrir la bouche, espérant que converser lui ferait penser à autre chose. Il ne trouva rien de mieux à dire, que de réagir aux propos d'Alan :

« Soigner la République... Très belle métaphore. Mais jusqu'où faut-il aller dans l'espoir de la guérir ? » Tout en prononçant ses mots, il pensait à son propre état de santé. Il grimaça. « Ce que je veux dire... » Il hésitait, perturbé. « Imaginons que la survie de votre institut dépend des dons d'un très riche mécène terriblement malade, qui compte sur vous pour le soigner... Un peu comme nous tous, hommes politiques, comptons sur la République pour nous donner une raison de vivre. Jusqu'où aller ? Devez-vous tester tous les remèdes expérimentaux, au risque de le tuer de vos propres mains ? Ou bien préférez-vous rester sur une médecine plus traditionnelle, au risque de ne voir aucune amélioration, ou pire, une dégradation lente et irréversible de sa précieuse santé ? » Il soupira. « C'est que ce vie la République en ces heures sombres. Elle n'est certes pas mourante, mais très malade. Que faire ? Tenter l'impossible ? S'essayer à de nouvelles méthodes au risque de l'achever ? Ou bien rester sur les réformes usuelles, qui risquent de ne rien solutionner à plus long terme ? » Épineuse question. En politique rien n'était jamais évident. Chaque décision pouvait avoir des retombées négatives pour des milliards d'êtres vivants. Innover, c'était prendre de terribles risques... De ceux qui pouvaient tout aussi bien briser votre carrière, qu'inscrire votre nom à jamais dans l'Histoire. Ragda se para d'un sourire aussi amusé que crispé :

« Je me rend compte que la politique et la médecine ont finalement plus de points en commun que je ne le pensais... Je comprends mieux vos choix de carrière... Mais elle en a aussi beaucoup avec l'univers du jeu d'argent. En politique, comme en médecine, comme devant une roulette... Tout est une question de mesure : le pour, le contre... Les risques, les gains potentiels... Le pari en vaut-il la chandelle ? Dois-je miser cette sommes ? Tenter de faire passer cette réforme inédite ? Tester ce nouveau remède ? Le résultat n'est jamais sur... Mais ce qui fait aussi la force des hommes de notre trempe : savoir mesurer le risque, en assumer les conséquences... Et rebondir le cas échéant... Comme je le dis souvent, dans un tout autre contexte certes : l'échec n'est que la première étape vers la réussite... Tout comme au Sabbaac, il faut savoir se coucher, pour mieux rafler la mise au tour suivant.»

Cette petite tirade avait eu du bon. Tandis que le docteur réglait ses appareils et transmettait ses ordres à son assistant, le Hutt se sentait plus calme... Sa pensée logique venait de reprendre le pas sur la peur panique qui lui avait fait perdre ses moyens. Oui plus calme, serein presque... Jusqu'au moment où Alan lui demanda...

« Mais je n'ai pas de... » commença t-il, sur un ton visiblement agacé. Mais il ne termina jamais cette phrase. Au lieu de cela, il laissa échapper un long soupire. A quoi bon mentir en ces lieux ? Pour une fois dans sa vie, ce serait peut-être la vérité qui lui sauverait les miches... Il soupira de plus belle, dépité mais résolu... Il n'avait pas le choix.

Alors, Ragda fit une chose qu'il n'avait jamais fait devant aucune personne de son entourage, même les plus proches. De sa petite main gauche, il s’attrapa l'avant-bras droit, juste au dessous du coude. Puis d'un mouvement sec, il désolidarisa sa prothèse, rompant par la même occasion l'alimentation du brouilleur dissimulé dans la main factice. Celle-ci coûtait une véritable fortune... Mais il fallait y mettre le prix lorsque l'on voulait disposer d'une prothèse si parfaite qu'elle en devenait indiscernable du reste du corps.

« J'ai également le tiers droit du visage qui est factice. Chirurgie réparatrice, implants... J'ai assez de métal dans le crâne pour perturber quelque uns de vos instruments de pointe j'imagine... Alors autant être franc et éviter les... erreurs de diagnostiques. »

Il hésita encore quelque secondes... Laissant un terrible silence glacer l'ambiance aseptisée de la pièce. Jamais il n'avait révélé ce secret... Mais il n'avait toujours pas le choix...

« J'ai... Je... » balbutiait-il soudain très mal à l'aise. Il respira un grand coup, puis avoua d'une traite : « J'ai une bombe implantée dans la poitrine, sous mon cœur. Si celui-ci s'arrête de battre plus d'une minute... Et bien un gros cratère remplacera votre bel édifice... Alors autant ne pas jouer au savant fou, nous sommes bien d'accord ? » Au moins cette révélation le protégerait peut-être d'éventuelles expérimentations dangereuses. Ce qu'il ne dit pas, parce que cela n'avait aucune intérêt à être dit, c'était que cette bombe n'était pas unique. Elle communiquait avec son vaisseau l'Agonie d'Ardos, lui même relié par un signal radio longue portée à son casino. En somme, si l'explosif dans sa poitrine devait faire « boom », son yacht, ainsi que son antre secrète sous les fondations de son établissement, feraient de même... Un moyen simple et efficace d'effacer toutes traces.

Ces terribles révélations faites... Il était temps de passer au cœur du problème. Ses symptômes. Ragda, d'une pression de son unique main valide, désactiva les répulseurs de son chariot, lui intimant l'ordre de se « garer » sagement dans un coin de la pièce après sa descente. Ces derniers jours, il n'avait guère foulé le plancher des banthas, trop occupé à courir à gauche et à droite à l'aide de son engin de transport... Cela n'avait pas été sans conséquences sur son... embonpoint.

« Je pense que c'est trois fois rien... Je m'inquiète certainement pour rien du tout » commença t-il, pour se rassurer. « Depuis une semaine environ, j’éprouve quelques gènes... Sautes d'humeur, trouble de ma régulation corporelle... Tantôt j'ai terriblement chaud, alors que quelques minutes plus tard, je tremble de froid... J'ai parfois la tête qui tourne... Et surtout, le plus gênant... Hmm... J'ai comme des... nausées... Le matin surtout, au réveil. Après mon premier repas, généralement ça passe... Étrange n'est-ce pas ? » Il hésita, puis continua, face au regard inquisiteur du praticien : « J'ai également pris un peu de poids ces derniers temps... Pourtant je ne mange presque plus rien. Il faut dire que mon emploi du temps ne me laisse que de rares minutes de répit... Et puis... Je me sens très fatigué... »

Tout en prononçant ces derniers mots, le Hutt récupéra un étui dissimulé dans la poche ventrale de son poncho. Il l'ouvrit, révélant une rangée impressionnante de seringues, dont la moitié manquaient. Des stimulants intellectuels.

« D'habitude je n'en prends pas plus de trois ou quatre par jour... Cela me suffit largement pour me passer de sommeil pendant une semaine ou deux... Mais ces derniers temps... je tourne à sept ou huit par jour... Et malgré ça, je lutte tous les soirs pour rester éveillé... Je ne comprends pas... Aurais-je développé une accoutumance réduisant l'effet de ces stimulants ? Ou bien est-ce lié à mon état de santé ? En existe t-il des plus puissants ?»

Enfin, gêné, perturbé, et surtout indisposé par ces instants affolant de vérité crue, Ragda termina le récit de ses problèmes par une question... très... idiotes :

« Je... Dois-je me déshabiller pour la suite de l’examen ? »

Il avait du voir ça, une fois, dans une holosérie sur le milieu hospitalier... Disons que le rapport des Hutt à la nudité n'était pas le même que celui de la plupart des espèces... D'où cette question...



Invité
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-Ne perdrez pas de vu qu'on ne prend des mesures exceptionnelles que lorsque les maux le sont. C'est la raison d'être de ce centre.. Je soigne et finance des soin pour des personnes qui ne pourraient jamais être soignées ailleurs. Et parce que je sais que nous sommes capables de progresser dans ce domaine précis, je me permets non pas de m'acharner, mais de faire de la recherche tout en oeuvrant.
Si j'étais cynique, je dirais que je suis gagnant sur tout les plans. Que le patient meurt ou non, j'ai mes résultats et j'ai avancé. Ce qui compte c'est de faire face, d'accumuler des données, trouver le résultat est une finalité, mais pour y arriver, c'est le processus qu'on doit travailler sans hâte. Croyez-le ou non, ce n'est pas mon état d'esprit. Un patient n'est pas un cobaye, et mes patients ne sont pas des numéros qui s’enchaînent, sacrifié à ma science. La République est dans un état critique, et les mesures classiques sont sans effets, vous l'avez remarqué puisque vous êtes ministre spécial..


Ce disant, je bidouillais une radio, tout en téléchargeant sur mon poste la banque de donnée des archives du centre concernant les Hutts.

-Mais il y a une nuance entre une maladie inconnue apparaissant dans le cadre d'un domaine de recherche pour laquelle la lutte expérimentale signifie un progrès.. Et l'acharnement thérapeutique face à un mal dont on sait que le soin est impossible, et que la tentative n'apporterait rien sinon une perte de temps, de moyen et de moral. Il faut savoir accepter la défaite et passer à autre chose. Ne pas tenter n'importe quoi n'importe comment.. Au mieux, adoucir l'agonie. Penser à la suite..
Je ne sais pas ou nous en sommes, mais je sais qu'il faut changer beaucoup de choses très vite avant que sauver la République ne devienne de l'acharnement thérapeutique.. Ou alors, il faut d'ores et déjà penser à autre chose. Mais on ne peut pas continuer à gaspiller du temps et des ressources face à un adversaire déclaré lorsqu'on à tous conscience que nous, passez-moi l'expression, pissons dans des violons. Et n'allez pas vous en enorgueillir.. Mais j'ai plus confiance en un opportuniste peu scrupuleux dont l’intérêt rejoint la santé de certaines institutions, qu'en des cadres figés qui se content de l'immobilisme latent, conforté par des paroles de biens pensants. Disons que je sais que quelqu'un comme vous sauvera ce qui lui est utile, alors qu'eux couleront avec le navire.


Et moi qui allait m'officialiser Sénateur de Naboo.. Avec l'Astre, mon discours était un double discours que Ragda ne pouvait pas comprendre. Mais quelque part, j'espérais qu'il se rende compte qu'il y avait plus qu'une analyse politique radicale et drastique face à un temps de crise. Quelque part, je savais que Ragda endossait au moins autant de rôle de que moi.. Et je me surprenais à penser que si j'arrivais à m'assurer que ses intérêts étaient les miens, alors nous pourrions bouffer la République ET l'Empire ensemble..
Du reste, il fallait laisser la politique de coté pour la médecine.


Et de ce coté là... La moindre chose était d'avouer que Ragda me fit aller de surprises en surprises.. J'allais même jusqu'a rire de sa paranoïa prononcée, voyant en lui un prodige de techno-biologie caricatural. Un ricanement saint et amusé tandis que mon sourcil s'était levé à chaque nouvelles surprises. Et plutôt que de commenter, arguer, conclure, j'allais sur une petite vanne neutre et amusante pour éviter d'être vexant. Bref, une blague à l'Alan :

-On ne vous avais jamais dis de ne pas jouer dans un champs de mine quand vous étiez petit ?

Référence au grand nombre de trucs présent dans son corps lié à une perte de membre.. Ou à l'explosif. Du reste, et histoire de le paniquer à mon tour, je surjouais mes derniers ajustements.
Le laissant dans le vague, je penchais la tête vers ma radio, écoutant ce qui en sortant, avant de ronchonner... Et foutre, ni plus ni moins, un coup de canne dessus, la faisant émettre un "tûûûûût" uni-harmonique. Non, ce n'était pas une blague : un échographe classique ne serait d'aucune utilité compte tenue de la résistance de la peau de Ragda.. Donc pour avoir un écho valable, il me fallait d'une onde plus forte mais tout aussi stable. Et le "tûûûût" était parfait pour ça. Puis j'appuyais sur un bouton pour l'éteindre. Ca, c'était la partie deux, il fallait d'abord confirmer mes soupçons.. Et c'était le genre d'hypothèse à pas révéler pour pas paniquer. Donc je restais confiant, professionnel, et j'attendais de Ragda qu'il me laisse faire.

-Non, pas besoin de vous dévêtir.. Encore que.. Vous auriez un linge que vous portiez contre votre peau ? Et que vous puissiez me donner ? Autant que faire se peut, je voudrais pas abîmer votre poncho... Mouchoir peut-être ? Pour des prélèvements..

L'enjeu était bien sur de pouvoir ausculter Ragda sans avoir à demander du matériel dehors. J'étais garant d'un certain nombres de choses.. Mais si je commençais à demander un matériel spécial pour ausculter Ragda, on se douterait qu'il y a un soucis, et il était clair qu'il ne voulait pas que ça se sache.
... Ca avait des mouchoirs un Hutt ?
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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« Disons simplement que les mines aiment me poursuivre... » ironisa le Hutt. Il en avait trop dit. Ces blessures n'étaient pas le fruit du hasard, ni même le résultat de ses activités d'honnête politicien engagé au coté d'un Chancelier réformateur... Alan n'était pas idiot... Ces révélations ne faisaient que prouver au toubib que le Hutt cachait bien d'autres secrets.
 
Ragda secoua lentement la tête, dépité, espérant ne pas s'être alarmé pour rien sur son état de santé. Rien n'était totalement perdu... Ces petits échanges étaient fort instructifs. Le Hutt avait l'impression d'être timidement brossé dans le sens du poil. Où voulait en venir Alan ? Leur parallèle entre la médecine et la politique comportait bien trop de sous entendus pour être analysé avec certitude. Il lui faudrait creuser encore un peu pour comprendre ce qui se passait sous le crâne de l'unijambiste... Mais sans perdre de vue l'essentiel : la raison initiale de sa visite :
 
« J'espère également que vous n'aurez pas à abîmer mon poncho... Celui-ci m'a coûté douze milles crédits. Une pièce unique, créée sur mesure par un grand couturier Wookie. » commença t-il à expliquer en méditant sur la question posée. « Je pense avoir ce qu'il vous faut. »
 
Le Hutt esquissa un petit sourire amusé.
 
« Mon cher Alan, je ne pense rien vous apprendre en vous disant qu'il y a deux caractéristiques chez les Hutt qui indisposent la plupart des espèces intelligentes... La contemplation de nos corps aux formes généreuses, et l'odeur du mucus que notre peau sécrète naturellement.

Autant j'ai pu aisément solutionner le premier problème, à l'aide de ces ponchos. Autant la résolution du second fut plus... délicat... Un coup du destin ? Le hasard ? Je suis tombé un jour sur une publicité qui ventait les mérites de ces serviettes hygiéniques absorbantes, et depuis... Je ne peux plus m'en passer ! »

 
Tout en racontant son histoire, les deux petites mains du Hutt s'étaient refermées sur l'un des gros bourrelets de graisse de sa poitrine. D'un geste mainte fois répété, celui-ci le souleva de quelques centimètres, révélant alors quatre serviettes entre ses plis de peau. Il en récupéra une. Détrempée, elle dégoulinait littéralement de mucus : liquide verdâtre, pâteux et très malodorant...

« Le plus ironique dans notre biologie »
continua t-il « C'est que ce mucus, servait à l'origine de lubrifiant, pour protéger la peau, mais surtout pour améliorer la viscosité de nos corps, et donc pour nous aider à mieux glisser, à nous déplacer plus facilement... Mais maintenant que la technologie rend cette faculté préhistorique des plus inutiles, les glandes des Hutt n'ont jamais été aussi... prolifiques. Notre mode de vie moderne n'a fait qu'accentuer ce trait de caractère... Sédentarité, embonpoints... »
 
Ragda tendit la serviette, pincée entre son pouce et son index, au toubib. Celle-ci gouttait lentement sur le sol jadis immaculé.
 
« C'est suffisant pour vos prélèvements ? Ou vous en voulez une seconde ? » s'amusa t-il à demander. Quand il en fut débarrassé, il repris, sur un ton détaché mais plus sérieux :
 
« Quelque part... Je vous envie. J'envie vos méthodes. Comme vous le dites, vous êtes gagnant sur tous les fronts. Vous recevez des cas désespérés prêt à accepter vos remèdes expérimentaux... Si vous réussissez, vous effectuez un grand pas scientifique... Si vous échouez, vous avancez quand même.

Si seulement tout pouvait être aussi simple en politique. Mais manque de chance, je n'ai qu'un seul patient : la République. Et si je l'achève prématurément en tentant de soigner le mal qui la ronge, je perds mon travail... J'échoue, tout simplement... A moins de... »
Il fit un petit blanc, comme réfléchissant à la portée de ses mots, le regard dans le vide.
 
« A moins de jouer sciemment sur plusieurs tableaux. La politique, c'est un peu comme la biologie... Une niche écologique ne reste jamais vierge très longtemps. Regardez l'Histoire. Lorsqu'un régime tombe, un autre le remplace. Il s'agit d'une mécanique aussi immuable que les lois fondamentales de la physique. Le plus important, c'est d'être au bon endroit, au bon moment, histoire de ne pas passer à coté des opportunités lorsque le vent se met à tourner...

Mais je m'égare...»

 
Ragda releva les yeux pour fixer l'arracheur de dent unijambiste.
 
« Vous avez une hypothèse ? Un diagnostique préliminaire ? »
Invité
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J’étais vraiment en train de discuter lingerie hygiénique avec Ragda là ? Je devais avouer que ce coup, je l’avais pas vu venir. Pas même lorsqu’il avait commencé à parler de ses bourrelets rampants et mucusineux..
Je me doutais bien qu’il avait un secret pour pas suer, d’autant plus qu’il n’en avait pas besoin.. Mais le coup de la lingette.. Non. Non, et non, j’admets que là, j’avais pas vu venir, et ne pas rire devant une situation si.. Singulière devenait presque compliqué. Non, je ne me serai pas moqué de lui.. Mais.. Disons simplement que le contexte était risible.

Du reste, j’avais le cœur bien accroché, aussi.. Le linge imbibé de Ragda n’eut pas trop d’effet sur moi. De là à dire que j’étais content de l’avoir.. Pas du tout non. De loin ce truc.
Je pris donc vite fait une paire de pinces pour me saisir de la chose, avant de la plonger dans un récipient de plastique plein d’eau.. Puis je plongeais une bande dedans. Je remuais un moment avant de me tourner vers Ragda.

-Un test. Si la couleur de la bande change, cela me donnera des indications sur la composition de la chose. Ca devrait prendre une poignée de minutes, pas plus, ensuite je vous donne mes théories. Et comment les vérifier..

J’allais me rasseoir en face de lui, et frappais des mains.

-Bonne nouvelle, le poncho ne risque rien ! Je n’ai pas besoin de plus que cela, merci. Gardez le reste !

J’eu un léger rire en réponse à son sourire. Pour le reste.. Ragda rampait sur des œufs tout comme moi je marchais dessus. Dans cette conversation politique, j’avais l’impression que beaucoup de choses se jouaient. Ce n’était plus « l’à côté » comme on en donnait la forme, on ne parlait pas pour tuer le temps.
J’avais presque l’impression que c’était là l’enjeu réel de la scène.. Restait à savoir comment se terminerai l’acte.. Une chose était sure.. Cet échange aurait son dénouement au Sénat..

-Je suis fidèle à la République, Mr le Ministre, pas opportuniste.. Mais vous avez raison sur un point.. Il faut savoir placer ses billes. Un patient, comme la République, n’est pas qu’un corps unique et soudé.. Il faut savoir voir toute les.. Niches qui composent l’ensemble, et pouvoir alors placer correctement ses jetons. Il ne faut jamais se désolidariser des systèmes moteurs.. Mais lorsqu’un problème se présent au centre, il faut savoir guerroyer aux périphéries pour reprendre le terrain. Il existe beaucoup de maladie extensive à qui on doit abandonner un organe, pour garder les moyens de l’arrêter avant qu’elle ne corrompe un patient tout entier. Avant d’achever votre patient, Mr le ministre.. Vérifiez qu’il ne dispose pas de ressources saines aptes à entamer une guérison.

La définition du mot « sain » était à adapter, mais le message était suffisamment clair. Trop peu de repère et de nom pour qu’on puisse m’accuser ou me soupçonner de quoique ce fut.. Mats suffisamment d’allusions aux images utilisées par Ragda lui-même pour qu’il me comprenne parfaitement.
Bref ? Un petit mot pour conclure quand même.

-La seule façon d’être à l’abris du vent du changement, Mr le ministre.. C’est de le souffler. Dans mon domaine.. C’est moi qui dicte les règles et décide d’où vient le vent. Cela étant dit..

Je repris mon récipient, avant d’en extraire la bande qui avait changé de couleur. Brandissant cette dernière comme il pouvait l’être permis à un infirme de mon genre, je l’agitais sous le nez de Ragda.

-Cette bande réagit à un certains nombres de substances.. Et la présence de ces substances dans votre sudation muqueuse prouve un dérèglement hormonal.. Un diagnostic préliminaire ? Je crois que vous allez être papa !

Je m’arrêtais un moment.

-Ou maman.. Il parait que ça dépend des jours chez vous… Enfin bon, une petite échographie pour vérifier ça ?

Je pris la radio que je mis sur mes genoux… Eh oui, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Fallait voir.. On pouvoir voir ça comme du "très pro", parce que oui, ça marcherait et je savait parfaitement improviser avec les moyens du bords.. Ou alors considerer que ça faisait pas sérieu du tout. Mais pour le coup, je privilégiais la discrétion..
Ragda Rejliidic
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« Je suis quoi ?! » s'exclama le Hutt, les yeux exorbité, le bouche grande ouverte, paralysée par la stupeur... Il secoua la tête. « Ce n'est pas possible... Vous avez du faire une erreur ! » lança-t-il, désespéré.
 
Liant les geste à la parole, Ragda récupéra deux nouvelles lingettes hygiéniques imbibées de son mucus, qu'il balança en direction du toubib unijambiste. L'une d'elle alla se coller contre l'un des murs immaculés, avant de glisser lentement, laissant derrière elle une trainée verdâtre jusqu'au sol. « Refaites votre test... Ce... Ce n'est pas possible... » Sa voix de brisa. Il resta muet quelques secondes, le regard dans le vague. Il refusait d'y croire.
 
Ragda n'arrivait plus à son concentrer, trop perturbé. Il avait complètement décroché du fil de la conversation. Il tentait désespérément de se souvenir des derniers mots de son interlocuteur, comme si ceux-ci allaient lui permettre de remettre le fil de ses pensées en ordre. Chose vaine, il n'y arrivait plus. Trop de questions tourbillonnaient dans sa tête... Trop d'émotions vibraient sous sa graisseuse poitrine.
 
Tout ce qu'il pouvait se souvenir, c'était que leur discours en cachait un autre, très trouble, distillé de manière à pouvoir revêtir de multiples significations. Maintenant que la vérité était révélée sur sa santé, Ragda avait totalement perdu l'envie de jouer cette petite joute verbale. Son cerveau n'arrivait plus à suivre. Pour autant fallait-il se retrancher derrière un mutisme angoissé ?
 
Plus les secondes s'égrainaient, moins il tenait en place... Le tourbillon dans sa tête prenait des allures de cyclone. Le rythme de son cœur accélérait, devenant même irrégulier... Son sang bouillait littéralement dans ses grosses veines. Finalement, il ne pu plus se contenir. Il explosa :
 
« Alors vous voyez quelque chose ? Je n'ai pas toute ma journée ! Je suis vraiment entouré d'incapables ! Toujours rien ? Ou vous vous êtes  lamentablement gouré ? Et merde ! Comment c'est possible ?! Putain ça n'arrive pas par accident, sans que je ne puisse m'en rende compte ! C'est impossible ! Putain de Merde ! » Le manque de souffle lui fit perdre son flot de paroles sans fin...
 
Après le déni et la colère... Voilà que le marchandage pointait le bout de son nez :
 
« Je suis prêt à vous donner tout ce que vous voulez... Mais dites moi que ce n'est pas vrai... J'ai des responsabilités je ne peux pas... Vous comprenez ce que je veux dire ?! »
 
Puis vint immédiatement la dépression :
 
« Qu'est-ce que je vais faire ? A quoi bon maintenant ? Tous mes projets viennent de tomber à l'eau... Toutes mes ambitions sont brisées... A jamais... Je vais encore faire la couverture des feuilles de choux galactiques... Je n'ai pas besoin de ça en ce moment... Halussius n'est plus là,  tout repose sur mes épaules... Je ne peux pas continuer ainsi... Non... »
 
Sa voix se brisa une nouvelle fois... Le Hutt respirait lentement... Soudain imperméable aux stimulis extérieurs... Il le savait depuis un certain temps en réalité... Il s'en était douté... Et il commençait même à comprendre comment cela avait pu arriver... Il soupira. Il n'y avait qu'une seule façon d'accepter la vérité : la regarder en face. Il releva les yeux et les plongea dans ceux du toubib :
 
« Je... » Il hésitait « Je... Je tiens à m'excuser... » Les mots sortaient de sa gorge avec difficulté. Ragda qui s'excusait ?! Ce jour était à marqué d'une pierre blanche ! Preuve de la vulnérabilité dans laquelle il se trouvait ! « Je ne voulais pas remettre votre diagnostique en doute. Je sais que vous êtes suffisamment compétent pour effectuer ces analyses... » Il soupira une nouvelle fois. « Montrez-moi cette chose... »
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Je baissais in extremis la tête, manquant de tomber au sol faute d’équilibre, pour éviter la première lingette qui vint s’écraser contre un mur, la seconde échoua au sol, dégoulinante.. Juste assez proche pour que ma canne, en quête d’équilibre, glisse dessus. Dégouttant.. C'était un endroit stérile, propre ! J'étais très consciencieux la dessus, et voilà les cochonneries qu'il me faisait ! Si je m'écoutais, je demanderai à la sécurité de me le fiche dehors. Mais je fis un effort pour rester.. Zen. D'autant que déménager un Hutt de deux tonnes..

Je fis quand même une violente embardée, me raccrochant au premier rebord venu, lâchant ma troisième.. Enfin, du coup non, ma deuxième jambe pour me hisser de mes bras, soufflant. Pas tombé, c'était déjà une réussite..
Par chance, la radio, j’avais eu le temps de la poser sur le bord du chariot, là ou elle pouvait déjà commencer à émettre pour l’échographie.

Je me remettais doucement de ma gymnastique, ramassant avec difficulté ma canne tandis que Ragda se passait les nerfs sur moi. Je n’allais pas le couper, non, il ne m’aurait pas écouté. Hystérique, il passait de la colère.. à la tristesse.. Pour finir par la dépression.. Et tout ça me passait dessus en me laissant de marbre. Quoique.. Une fois qu'on prend ça avec philosophie, c'était presque drôle. Mais dure d'oublier que c'était sur moi qu'il râlait..
Oh, j’en gardais sous la pédale, bien sur, mais pour le moment, il fallait attendre que tempête se fasse.
Lorsque Ragda fit amende honorable, je forçais donc le ton. Pas méchant.. Mais autoritaire, à la manière d’un père engueulant un gosse. Car oui, là, il agissait en gosse.

-J’espère bien que vous êtes désolé ! J’vous signale que je me pli en quatre pour vous, là ! Je fais ce que je peux pour vous accorder une discrétion optimale, et vous me remerciez en déguelassant mon labo, et en m’incendiant ! Je suis toubib, pas magicien, je ne fais pas apparaître ou disparaître des bébés. Si vous êtes enceinte, c’est votre faute, pas la mienne !

Puis je me calmais immédiatement, un don de médecin, ça. Etre capable de gronder un patient inconséquent sans pour autant le braquer, et donc devoir être capable de reprendre plus doucement.

-Bien ! Ceci étant dis, et puisque vous vous êtes calmé, on va pouvoir continuer. Une seconde je vous prie, que je regarde ce qu’on a..

Je me rassis sur mon fauteuil, un pad à la main. Je procédais aux derniers ajustements d’étalonnage pour qu’on puisse comprendre ce qu’on voyait. Pensif, je calmais néanmoins la situation. Pour peu, on aurait pu croire qu'il s'était rien passé..

-Vous savez, Ragda, ce n’est pas une fatalité. Même si vous êtes enceinte, vous n’êtes pas forcé d’avoir cet enfant. Et puis les journaux.. Vraiment, en deux semaines vous seriez oublié. Bon, jouer les mamans c’est pas simple.. Mais vous êtes suffisamment haut placé pour vous remettre de ce genre de chose. Ça n’a rien de dramatique. Politique et famille se marient bien. Je m’occupe bien toujours de mes parents, moi…

J’eu un léger rire, essayant de détendre le ministre, mais cette fois, même avec mon timbre de voix doux et rassurant, c’était un coup au hasard. Ca pouvait tout aussi bien l’énerver. Mais au fond.. Je m’en fichais. Si Ragda s’énervait encore, alors il n’en paraîtrait que plus faible devant moi. Et je saurais alors en profiter.
Du reste, je terminais mas combinaison tactile d’un élégant geste, avant de retourner l’écran de mon bureau, pour que Ragda puisse voir.

-Voilà.. J’ai accordé la radio et interprété les retours de son.. Avec l’étalonnage, on arrive à ça.. Vous pouvez-voir ici le blocage fait. Votre dérèglement hormonal de grossesse a permis de créer en vous cette forme de.. Poche. Vous voyez ce cordon.. Et au centre de la poche, progresse votre rejeton. Vous m’excuserez, vous m’avez pris à l’improviste, j’ai pas en tête les détails de l’anatomie Hutt. En 20 ans de carrière, je dois avouer que vous êtes mon premier client Hutt.. Mais le principe est là.

On voyait à l’état embryonnaire une larve qui palpitait, tenue dans un liquide épais par ce cordon d’alimentation. Beaucoup d’homme étaient émus devant une échographie. C’était idiot, car généralement, on y voyait rien sauf en tant que toubib. Là, c’était l’inverse. Je voyais tout, avec une résolution pas trop parfaite.. Par contre, « mignon » aurait été le dernier mots que j’aurais utilisé pour qualifier ce.. Spectacle.

-Désolé, Mr le Ministre, mais vous allez réellement accoucher.. Ecoutez, tant qu’il cotise comme tout le monde et que vous ne lui donnez pas d’exonération crapuleuse, je suis sûr que tout ira bien, on vous reprochera rien !

Allez, si, on va pousser le bouchon un peu plus loins..

-Bon, c’est vrai que si jamais il venait à grandir et devenir adulte.. Il constituerait un rival potentiel remarquable.. Ou un allié ! Ah làlà.. Vous disiez quoi déjà ? Ne pas savoir ou miser ? La politique.. On y revient toujours !

Challenge : le regarder dans les yeux, souriant, apaisant.. Sans rire. J’espérais qu’il comprenne que je me moquais gentiment de lui, sinon il allait me refaire une scène.. Ou pire.
Me demander des fraises !
Ragda Rejliidic
Ragda Rejliidic
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Après être passé par toutes les couleurs de sa palette émotionnelle, le Hutt recouvrait son état « normal », résigné. Il ne put tout de même réprimer une remarque désobligeante tout en se penchant sur l'image issue de l'échographie.
 
« Je ne vous ait pas sollicité pour me faire la morale Alan ! Ne jouez pas au médecin compatissant avec moi... Je sais très bien que mes inquiétudes vous font... une belle jambe... » Il avait insisté sur ce dernier mot, provocateur sur les bords, même si le toubib avait certainement passé l'age de prendre la mouche pour une remarque aussi puérile. Ragda avait eu un moment de flottement tant l'appréciation de la vérité l'avait déstabilisé, le prenant au dépourvu. Mais maintenant que les effets du choc s'estompaient, ses traits de caractère reprenaient le dessus. Il voulait le faire remarquer à son interlocuteur.
 
Malgré tout, Ragda restait pensif, laissant son regard glisser sur l'image sans trop réaliser que ce qu'il observait se trouvait à l'intérieur même de son ventre. A présent il SAVAIT. Oui, il savait comment cette aberration avait pu prendre forme. Quelques semaines plus tôt, juste après le départ d'Halussius... Il avait tenté de pirater les serveurs de la Chancellerie. Et contre toute attente, quelque chose s'était opposée à son intrusion... Pas une personne, ni même un logiciel de sécurité... Un mélange des deux en quelque sorte... E.V.A... L'intelligence artificielle développée pour servir d'assistante virtuelle au Chancelier. Cette découverte l'avait excité... Oui... Excité. Le « dérèglement hormonal » dont parlait Alan venait de là, à coup sur. Ragda n'était pas vraiment certain de la manière dont fonctionnait la procréation chez les Hutt... Il n'avait jamais vraiment passé beaucoup de temps avec les siens, et encore moins pour parler de ce genre de choses. Mais il avait lu quelque part que des stimuli extérieurs suffisamment puissant pouvaient déclancher ce phénomène. Certains Hutt étaient tombés enceinte le lendemain d'une bataille galactique, ou d'un coup politique rondement mené... Oui, ce genre de stimuli... Putain de biologie.
 
Ragda ne se déridait pas. Il n'esquissa pas l'ombre d'un sourire au trait d'humour du toubib unijambiste. Bien au contraire, il lui répondit très sérieusement :
 
« D'une certaine manière, les Hutt ont des points commun avec les Sith » déclara-t-il. Il s'était beaucoup renseigné sur le sujet après sa rencontre avec Ynnitach. Instinct de survie et paranoïa latente oblige, Ragda ne mettait jamais la queue quelque part sans savoir où il allait. « Les Sith ont tendance à former un apprenti pour les servir, pour être leur instrument... Même s'ils savent qu'un jour ou l'autre celui-ci se rebellera et tentera de se débarrasser de son Maître. Quitte ou double comme on dit. C'est pareil chez les Hutt. Ceux qui tolèrent leur engeance cherchent d'abord à l'utiliser pour accroître leur pouvoir personnel, sachant très bien qu'un jour ou l'autre l'un d'eux se débarrassera de l'autre. Le pari n'est pas de savoir si ca finira en bain de sang, mais quand. D'ailleurs, tous les Hutt qui ont dépassés les huit cent années de vie n'ont jamais gardés progénitures en vie bien longtemps... Ce n'est pas un hasard » lâcha-t-il, neutre, sans la moindre émotion dans sa voix. A vrai dire il savait très bien de quoi il parlait. Il était ni plus ni moins que le responsable de l'extermination de son propre clan... Même s'il n'avait joué qu'un rôle indirect dans les derniers événements. « Il ne s'agit plus de politique, mais de survie personnelle

Soudain Ragda se sentait très las. Après cette débauche émotionnelle, il n'avait plus tellement envie de s'épandre dans une joute verbales aux multiples facettes. La perspective de cette naissance allait remettre tous ses plans en cause. Pas dans l'immédiat évidemment... Mais les projets qu'ils s'était esquissé sur les soixante prochaines années tombaient à l'eau.
 
« Je préfère garder tout ceci secret pour le moment » déclara-t-il, comme pour lui même. « Attendons le dernier moment... Personne n'est obligé de le savoir. Et dans le pire des cas, même si je devais le mener jusqu'à terme, je pourrais toujours m'en débarrasser plus tard... Les accidents sont si fréquents... » dit-il avant d'ouvrir de grands yeux.... Putain c'était sorti tout seul. Il esquissa un sourire puis continua « Façon de parler, évidemment. » L'expérience lui avait appris qu'il ne fallait jamais jeté un instrument jugé inutile sans l'avoir essayé.
 
Enfin il regonfla sa poitrine et quitta l’écran des yeux. Il posa son regard sur Alan.
 
« Je sais que d'une manière ou d'une autre je payerai pour votre silence. » Il soupira. Quoi que pouvait dire Alan, Ragda n'en croyait pas un mot... Le secret médical... Foutaise... Surtout lorsque l'on était mouillé jusqu'à la moelle dans la politique comme il l'était. Non. Il en savait trop, beaucoup trop. Ces histoires de grossesse et d'infanticide, pouvaient prendre des proportions démesurées si elles n'étaient pas gérées. Ragda voyait déjà ses ennemis politiques s'accaparer le sujet, pour le détourner, et lui faire perdre toute crédibilité. Sans parler des médias... Ces putains de charognards... Était-il parano ? Voyait-il le mal là ou il n'y en avait pas ? Peut-être... Mais autant ne pas jouer avec le feu et assurer ses arrières. Pour gagner le silence d'Alan, il fallait lui donner un plus gros poisson, du genre que l'on ne pouvait pas laisser passer.
 
« Nous vivons une époque bien sombre, et seuls les opportunistes sauront sortir la tête de l'eau. Vous n'êtes pas un abruti Alan, vous le savez très bien. » commença-t-il sans le quitter des yeux, comme pour mieux le jauger. « Alors en échange de votre silence le plus total, je pourrais... avoir... des projets... pour vous... » Il ne termina jamais cette phrase, espérant susciter la curiosité du toubib. La curiosité n'était-elle pas, justement, l’apanage des scientifiques ?
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Ma voix tomba comme une lame, extrêmement froide. Contraste total avec l'Alan passé et détendu, prouvant que moi aussi je savais mordre, et qu'il fallait pas trop me marcher sur les pieds non plus. Y'a un moment donné ou ça va, quand même..

-Ecoutez-moi bien, Ragda, parce que je ne redirai pas.. Je suis un Toubib, un homme tiré du peuple. Vous savez ? Tout ces gens qui votent pour vous, là, et les vôtres. Oubliez pas que je suis Sénateur par loyauté envers Ambre que je secondais, pas parce que j'avais une carrière derrière-moi. Alors faites très attention en vous adressant à moi comme à un politicien. Parce que je ne réagirai certainement pas en tant que tel, vu ?

J'étais quelqu'un de droit. On pourrait dire ce qu'on voulait sur l'Astre et ma politique.. Mais tout ce que je faisais allait clairement dans la droite ligne de mes idéaux. Le changement qu'avait opéré l'Astre en était la preuve. Plus de cruauté gratuite, de massacres pour les crédits ou ce genre de choses.. Non. On truandait le système là ou il était faible. On profitait des grandes arnaques pour nous tailler la part du lion. C'était aussi bien une éthique qu'un style : faire couler le sang, c'était un total manque de classe. Ou alors seulement en sous traitance.
Disons que j'avais redonné à mes gars un certains respect pour la vie. Oh, je savais bien que l'Astre continuait de zigouiller à tour de bras.. Mais je m'étais assuré que cela ne se faisait plus que par nécéssité.
Et croyez-le ou non.. Mais l’arnaque payait plus que le meurtre. Les frais dépensés pour tirer nos hommes des poursuites judiciaires, ou ceux dépensés pour en trouver de nouveau..

Et puis.. Non.. Je préparais l'Astre pour quelque chose de.. Plus grand. J'économisais nos ressources pour saisir l'occasion de frapper une seul et unique fois.. D'ici là, je renforçais ma.. Famille.

Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que je devais bien meubler.. Quoi ? Vous en doutiez ? Ah ben je vous le confirme. Les affaires de successions entre Hutt, j'en ai strictement rien à foutre. Tu parles ! Comme si je devais me sentir concerné ? A la rigueur, je pouvais remercier les Hutt d'avoir ce système de régulation de population, raison pour laquelle le Sénat ne ressemblait pas aujourd'hui à un evier géant pour limace glissantes.
Je l'écoutais tellement pas en en ayant tellement l'air que je sursautais, ma tête glissant de la paume ou elle était perchée.
« M'en débarrasser » ? Comment il avait pu survivre aussi longtemps avec des lapsus de ce genre ?!

-Évidemment, bien sur.. On a souvent à se débarrasser de quelqu'un d'une façon très littéraire et si peu littéral que c'est évident. Mais faites attention quand même.. D'autre sont plus racistes que moi.. Et en présence d'un Hutt, les sens viciés s'éclairent de double sens éclairs..

Au fond, cette maladresse m'amusait.. Ca révélait qu'il n'était pas plus intouchable qu'un autre.. Et qu'il suffisait d'être là aux moments de faiblesses pour le faire tomber sans peine.. Du reste.. Me payer.. Honnêtement, j'avais rien contre. Mais j'étais pas à cheval sur la question. Comme je me l'étais dis, Ragda m'était utile. Et j'aimais mieux garder les mains libres pour pouvoir demain le descendre que me lier à lui par quelques affaires interlopes..
Mais voyons déjà.. Oh.. Non, ça, c'était décevant.

-Mon bon Ragda, je ne suis pas un gosse à qui on fait des promesses dans le vide. On parle entre hommes sensés, et vous me servez une carotte comme si j'étais un âme « Si t'es sage, tu auras une surprise ».. Non, j'ai passé l'âge.
Très concrètement, j'suis pas forcément contre. C'est possiblement interessant.. Mais si vous tenez à me payer, et que c'est CA votre moyen de paiement, alors faudra un gros acompte, parce c'est limite vexant, là..


Tiens.. Et si c'était pas moi qui me liait à lui avec des dettes peu avouable.. Mais que c'était moi qui lui clouait la main à une table..
Un sourire amusé se dessina sur mon visage.
Il voulait jouer au plus fin ? Pas de soucis.

-Je vous ai déjà dis que ma fondation était très sensible au mécénat ? Peut-on rêver d'un meilleurs début pour un partenariat ?
Ragda Rejliidic
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Ragda soupira en secouant lentement la tête... Maintenant qu'il avait accusé le choc, il recouvrait pleinement ses facultés mentales. Cette fébrilité l'avait mis dans une position peu appréciable : celle de la faiblesse. Il avait présenté au toubib unijambiste un visage habituellement dissimulé derrière le masque du Sénateur. Hmmm... Ce qui était fait, était de toute manière. L'important : c'était de rattraper le tir. Son visage se fit plus dur :

« Alan... » dit-il d'un ton où se mêlait dépit et déception... « Ne montez pas sur vos grands chevaux... Et arrêtez de vous servir de la Sénatrice Natania comme d'une excuse... Cette pauvre femme est absente depuis trop longtemps de la scène politique... VOUS êtes considéré comme le Sénateur de Naboo, c'est un fait, que vous ayez une carrière politique derrière vous ou non. Le nier n'y changera bien. Je ne saurais trop vous conseiller d'agir comme tel, sinon autant démissionner et laisser la place à une personne prête à assurer ces fonctions. » Des paroles peut-être un peu dure, mais vitale. La politique galactique n'offrait que peu de répit. Bouffer ou être bouffé, telle était la triste loi au Sénat.

La minute moralisatrice était finie... Pas sûr que cela change grand chose. Le toubib disposait d'assez de nonchalance et d'arrogance pour se croire au dessus de ce genre de petites remarques.

Les traits du Hutt se détendirent tout de même. Il ne fit aucune remarque sur son lapsus, qu'il préférait oublier. Essayer de nier n'aurait fait que renforcer l'énormité de ses propres. Autant changer de sujet, et continuer dans l'ouverture laissée par le Sénateur :

« Du mécénat ? C'est... envisageable, effectivement » Il fit semblant de réfléchir quelques secondes. « Mais, j'avais quelque chose d'autre en tête. »

Ragda se redressa de toute sa hauteur. Il n'avait pas quitté une seule seconde le Sénateur, des yeux, mais cette fois, son regard se fit plus insistant, comme s'il cherchait à lui perforer la boite crânienne à la seule force de ses rétines.

« Alan, je vous épargnerai les blabla politicards que je réserve à certains de mes interlocuteurs. Comme vous venez de me le rappeler, vous êtes un homme de science... Des faits donc... Toute ma colère tient en une seule phrase : la périphérie de la République est sous-développée, sous-équipée, sous-protégée. Il suffit de regarder cette débâcle sur Artorias pour le comprendre ! Des mondes sans défense, vulnérables, qui n'ont même pas les moyens d'assurer la sécurité de leurs citoyens ! C'est évident !

Et je ne parle même pas du développement économique... L'agriculture, l'exploitation minière, l'industrie... Autant de secteurs qui mériteraient d'être boostés. »


Il soupira, puis porta son regard dans le vide, comme observant le mur derrière l'arracheur de dents.

« Pourquoi est-ce que je vous bassine avec ces évidences ? Simplement parce que je veux changer les choses. Artorias a été pour moi un déclic. Ce projet, que j'ai en gestati... » Il bafouilla soudainement sur ce mot... « En préparation depuis des années doit être étudié et développé.

La Périphérie de la République mérite mieux. Nous sommes le grenier du noyau, son principal fournisseur en matière première... Mais pourtant, nous vivons dans un marasme économique d'autant plus flagrant depuis la défaite autour d'Artorias. Dès que la conjoncture se dégrade, nous sommes les premiers touchés... Chômage, inflation... Notre jeunes actifs préfèrent quitter nos mondes pour aller travailler sur les planètes industrialisés du centre... Si le conflit avec l'Empire Sith continue, l'avenir sera plus qu'alarmant.

Mais que pouvons-nous faire ? Nous regrouper ! Nous rassembler ! Unir nos efforts pour survivre, nous entre-aider, et stimuler mutuellement nos développements économiques !

De belles paroles, n'est-ce pas ? Mais comment faire... Voilà mon projet : créer un rassemblement de mondes désireux d'agir conjointement. En groupe, au Sénat, nous aurions d'autant plus de poids pour faire entendre nos revendications. Biensur, nos mondes sont très différents, mais leur situation géographique entraîne des problématiques souvent similaires.

En groupe, nous pourrions également mettre en commun des budgets plus conséquents pour développer notre industrie, lancer de grands projets, voire explorer de nouvelles routes commerciales !

En groupe, nous pourrions... »
[/b] Il marqua un silence. « Nous pourrions... Nous défendre par nos propres moyens. Éviter qu'Artorias ne soit la première planète d'une longue série de déroutes...»

Ragda reposa son regard sur Alan avant de conclure :

« Et pour y parvenir, j'ai besoin de convaincre un certain nombre de mondes. Naboo, dans la bordure est influente, et jouit d'une certaine... Aura. Je vous propose de nous associer pour mener ce projet à bien. Qu'en dites-vous ? »



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