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    *C'est trop nul. Luuna elle m'oblige à rester ici sans bouger. A chaque fois que je regarde par-dessus mon épaule, elle me fixe et je me retourne vite vite. Au début je trouvais cela très chouette. Et je gloussais même. Mais à chaque fois que j'essayais de la regarder plus subtilement, ben elle l'a vu. Alors maintenant je boude! Maintenant je me tiens bien droite, les mains dans le dos. Le menton haut. Les yeux fermés.
    Nah! Avec une attitude pareille elle devra bien finir par céder! Oui, parce que avec monsieur Sam ça fonctionnait toujours! Ça le faisait sourire quand maman me mettait au coin. Alors lui - comme un vrai chevalier - il me prenait dans ses bras et à deux on pouvait contrer le mauvais sort de maman!
    Ah oui, maman elle n'aimait pas beaucoup ça. Mais ça faisait encore plus rire monsieur Sam. Et quand monsieur Sam il riait, moi aussi. Et à deux contre une, maman elle finissait par rire aussi.

    Maman me manque un peu quand même. Ça fait longtemps maintenant qu'elle est partie en voyage avec monsieur Sam. Je me demande quand ils vont revenir. Je me demande trop ce qu'ils vont m'apporter!!! *_*
    Ils ont vraiment intérêt à m'apporter quelque chose. Je vais être fâchée s'ils sont partis sans penser à moi!

    D'ailleurs, Luuna elle est fâchée sur moi aussi.*


La jeune fille s'ose à une nouvelle esquive de regard par-dessus l'épaule. La réponse visuelle de la dénommée Luuna ne s'en fait guère plus clémente.
Rapidement Jana reporte son attention sur la paroi dépourvue de toute trace de technologie.


    *Mais oui mais ce n'est pas de ma faute d'abord! Le monsieur qui conduit la navette, ben il a dit que je ne pouvais toucher à rien. Alors quand quelqu'un me dit ça, ça veut forcément dire que je dois faire quelque chose; mais que je n'ai pas encore découvert quoi exactement!
    C'est un peu comme monsieur Sam quand il dit qu'il n'aime pas Luuna, mais qui pleure dans sa chambre quand personne ne regarde!

    Alors, ben ça voulait forcément dire que je ne pouvais toujours à rien QUAND IL REGARDE! Et je vous assure que le monsieur ben il n'a pas vu quand j'ai appuyé sur tous les boutons!
    Ah oui, j'avais bien regardé que personne ne me voit! Même Luuna elle n'était pas derrière moi quand j'ai trouvé le meca ... le mecani ... han, mais ce mot il est trop difficile d'abord!
    Luuna elle était pas là! Et puis, tout à coup, ben la navette elle a commencé à faire plein de trucs bizarres. Et on a commencé à tourner sur nous-même. Et puis on a fait une chute. Et puis aussi on est remontés. Et moi j'ai trouvé ça trop chouette!!!
    Même si tout le monde y criait et que le monsieur il a dit à Luuna qu'il n'était pas content. Du coup, ben Luuna non plus elle n'était pas contente. Et même quand je l'ai regardé avec mes grands yeux tout tristes, elle était toujours pas contente. Monsieur Sam il ne pouvait pas résister à mes grands yeux. Mais Luuna si ...
    Peut-être que ça ne fonctionne que sur les monsieurs? Mais Luuna elle ne veut pas que je vois le monsieur qui conduit.
    Oo ... peut-être qu'il est méchant? Et qu'il veut me faire du mal? Et que c'est pour ça qu'elle reste entre lui et moi? Ah oui, parce que Luuna avec ses nouveaux bras; c'est devenu super Luuna *_*

    J'avais raison en plus! Elle était encore plus belle que la dernière fois. Oh et elle est devenue plus grande! Moi aussi je veux devenir comme Luuna! Mais pas avec les bras hein. Non parce que ses bras ben ils sont trop grands pour moi! Ça va pendre à terre si on me les donne. Alors d’abord je dois devenir un peu plus grande. Ou même beaucoup plus grande. Au moins aussi grande que Luuna.*


Tandis que la petite lorrdienne se perdait dans de nouvelles divagations, le pilote venait à échanger quelques phrases avec son interlocutrice.
Ondéron était désormais en vue. L'atterrissage s'enclencherait dans les minutes à suivre et le trajet prendrait fin. La petite passagère allait enfin pouvoir quitter le navire et découvrir de ses propres yeux - étincelants - la beauté d'un autre monde.


    *Oh ... la navette elle fait un drôle de bruit. Et elle va moins vite. Woo, c'est trop bizarre, ça fait des guilicks dans mon ventre!
    Oh non, Luuna elle va encore croire que j'ai fait quelque chose!!*


Comme dans une soudaine prise de conscience, Jana délaisse sa position faussement vexée; se détourne et se rue à grandes enjambées - mais pas trop - jusqu'à son amie.
De ses deux petites mains elle agrippe le poignet robotique de cette dernière. Deux grands globes oculaires larmoyants se plongent corps et âme dans les prunelles offertes en retour.


>> Ce n'est pas moi! Je n'ai rien touché! Promis, juré, craché!
J'ai été sage Luuna. Je n'ai rien fait. Ne me remets pas dans le coin. Le monsieur il avait dit que je ne pouvais pas toucher alors ben je devais le faire parce que sinon ça n’aurait pas collé avec le prototype dont maman parle toujours. Et alors elle ne reviendrait plus car elle ne m’aurait pas reconnu. Car sans toucher je n’aurais pas été Jana. Et si je ne suis pas – ou plus – Jana, alors comment maman elle va me reconnaître ? Et monsieur Sam alors ? Parce que ce sera encore plus difficile pour lui que pour une maman . Et et et …

Je t'aime tu sais.


    *Ça, ça marche toujours avec maman.*

Luuna Shein
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Alors c'était ça, être maman ?

Jamais Luuna n'aurait imaginé qu'il allait être aussi difficile de s'occuper d'une petite âme innocente qui, en y regardant bien, l'était bien moins que le laissait croire sa petite bouille d'enfant sage.

    L'incident s'était passé quelques dizaines de minutes plus tôt dans la journée alors que Luuna discutait d'une possible escale par le temple jedi avec le pilote de la navette qui les conduisait du vaisseau resté en orbite autour d'Ondéron, vers l'astroport jouxtant Iziz. Le voyage avait été assez long et Luuna voulait éviter à la petite Lorrdienne qui l'accompagnait de devoir attendre une nouvelle navette à l'astroport pendant dieu seul sait combien de temps, d'autant plus qu'une grève sauvage du personnel n'était pas à exclure en ces temps de trouble. Dès lors le trajet devrait se faire par la dangereuse jungle entourant le temple jedi et cela était clairement trop long et dangereux pour Jana qui avec ses petites jambes ne serait pas en mesure de tenir le rythme de marche de la jungle imposait à toute personne voulant la traverser. Sans compter ce qu'il venait de se passer qui prouva à la jeune jedi que Jana n'était pas la plus à même d'écouter, sans broncher, les consignes ce qui effaçait définitivement l'option jungle du tableau Luuna n'ayant aucune envie de devoir aller repêcher la petite fille au fond d'un marais ou de la soutirer des griffes d'une des créatures sauvages qu'elle aurait trouvé assez mignonne pour la caresser !

    Expliquer ce qu'il était passé dans la tête de Jana lui était difficile car, le pilote avait bien spécifier de ne toucher à rien pendant son absence, et ce, tout spécialement à Jana qui semblait fasciné depuis leur monté à bord par les divers boutons lumineux qui bipaient sur les panneaux de contrôle de la navette. Le problème était peut être là en un sens, à trop vouloir la prendre pour une enfant incapable de contrôler ses doigts, l'homme avait peut être éveillé en elle un léger vent de révolte. Mais le résultat ne changeait en rien, la petite avait décidé de jouer un mauvais tour au donneur de leçon en bidouillant les boutons de commandes, ce qui avait rendu la navette incontrôlable durant un poignée de secondes avant que l'homme ne réussisse à en reprendre le contrôle. Par chance il n'y avait eu aucun blessé et la navette en elle même n'avait subit aucun dégât ce qui n'avait pas empêché Luuna de mettre Jana au coin tout comme l'aurait fait Isana...

    Depuis, la Zeltronne avait toujours un œil rivé sur la petite ne voulant qu'elle récidive par pure mécontentement, Luuna ayant une petite idée de ce qu'il se passait dans la tête de la gamine mise au coin. Pour l'avoir connu dans ses plus jeunes années et avoir participé à quelques unes des vengeances que la petite avait mise en œuvre la jeune femme imaginait sans mal que Jana pensait être punie à cause du pilote et on pas à cause de la bêtise qu'elle avait faite. Elle avait toujours trouvé cela assez drôle lorsque cela retombait sur Isana, mais à présent qu'elle était celle qui devait gérer la crise tout cela prenait un tour bien moins amusant...


    "J'espère que ce petit incident ne vous fera pas changer d'avis... Vous savez elle ne voulait pas fait de mal, c'est la première fois qu'elle fait un tel voyage..."


    Appuyant ses dires d'un somptueux sourire, Luuna remercia le pilote qui lui confirma qu'il ferait bien un crochet par le temple jedi alors qu'ils entrain dans une phrase de turbulence aussi légère qu'inoffensive. Ce brusque tremblement s’accompagna d'une ruée larmoyante de Jana qui vint s’agripper à la Zeltronne lui avouant aussitôt qu'elle n'avait rien à voir dans ce qu'il était entrain de se passer. Cet aveux s’accompagna d'une longue tirade expliquant le pourquoi du comment du premier incident, ce qui arracha à la jeune femme un sentiment d'impuissance totale. Comment pouvait on rester de marbre devant les préoccupations de la petite ? Comment devrait elle lui annoncer que jamais sa mère ne pourrait revenir à leur coté de façon physique, pas plus que Maître Ein ? La garder dans un tel état d'incompréhension lui semblait cruel, mais ne serait il pas encore pire de lui offrir la vérité alors qu'elle semblait vouloir s'en échapper à tout prix ? Se baissant, la jedi prit Jana dans ses bras avant d'aller prendre place sur le fauteuil qui lui était attribué sans lâcher la petite essayant de repousser le pincement qu'elle avait au cœur.

    "Moi aussi je t'aime Jana... Dans quelques minutes on sera au temple jedi alors reste sage encore un peu d'accord ? Tu verras c'est un endroit magnifique où il y a pleins d'enfants de ton age, je suis sur que tu te feras beaucoup d'amis."
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    *Allez, allez, allez.*


Réponse favorable. La jeune Jedi épluche la petite fille du sol comme si son enveloppe charnelle se voulait enclin à la même impression gravitationnelle que celle émise à l'extérieur de la navette.

    *Victoire!!*


D'une démarche maladroitement maternelle Luuna les ramène toutes deux vers un endroit légèrement à l'écart de la vue du pilote - bien plus préoccupé par la zone de turbulence externe. Légèrement amusé même à l'idée que la Zeltronne allait devoir se montrer à la hauteur des caprices d'une enfant unique.

    *Luuna elle est cro forte d'abord! Elle me porte comme monsieur Sam il le faisait. Même si monsieur Sam il prétextait toujours avoir mal au dos quand je voulais faire de lui mon moyen de locomotion. Avec maman on ne pouvait pas trop demander non plus. Ah non parce que monsieur Sam il dit toujours que c'est une FEMME. Et ce mot il fait cro peur quand c'est monsieur Sam qui le dit!
    D'abord moi je croyais que Luuna aussi elle était une "FEM-ME", mais j'ai dû me tromper quelque part. oO Sauf si ce sont les bras robotiques qui font en sorte que Luuna devienne super Luuna! Et même si Luuna était une "FEM-ME", eh bien super Luuna elle n'en est plus une!

    Finalement, je suis plus très certaine de vouloir les bras de Luuna. Parce que je ne pourrais jamais devenir comme maman alors. Et si je ne deviens pas comme maman, je vais devenir quoi moi?*


Cette pensée semblait profondément chambouler la jeune Lordienne. Est-il que - comme tout enfant de son âge (ou - tout du moins - aimait-elle à y croire); un mot à première vue anodin de la part de son interlocutrice dissipa toute forme de doute de ses pensées juvéniles et lui arraché un nouvel instant de contemplation divine.
De petites étincelles brillaient dans les prunelles de la jeune fille tandis que sa pseudo-tutrice lui offrit une promesse quasi illicite.


>> Vrai de vrai d'abord?
Des amis? Tout plein? Rien que pour moi? Des grands? Et des petits? Et des filles? Ou des garçons aussi? Et autre? Et il y aura maman pour me tenir la main et me sermonner si jamais je parle trop en une fois en oubliant de respirer entre tous les mots que je peux aligner en une seule fois? Et il y aura monsieur Sam avec ce fameux cadeau qui sera peut-être bien une jolie robe pour que les autres ils me voient de loin? Han, mais que va-t-il se passer s'ils ne me voient pas? Et si monsieur Sam il a mal choisi? Ah mais non, mais tu dois l'en empêcher Luuna!! Et s'ils m'attendent déjà? Han Luuna, je suis certaine qu'ils m'attendent déjà!!


D'un bond frénétique - les yeux écarquillés comme si l'annonce de la fin du monde avait tout à coup pris toute son ampleur - Jana s'était redressée. Agrippant toujours de ses deux petites mains fébriles le poignet robotique de Luuna, elle semblait vouloir la tirer en direction du pilote qui leur faisait dos au loin.

>> Luuna, vite vite! Il faut prévenir le monsieur! Mes amis doivent déjà m'attendre! Il faut aller plus vite parce que sinon ils n'attendront plus!
Et qu'est-ce qu'il va se passer si on arrive trop tard? Han non Luuna, on ne peut pas arriver trop tard. Parce qu'ils ne seront plus là. Et maman et monsieur Sam non plus!
Et si monsieur Sam il donne ma jolie robe à quelqu'un d'autre parce que je ne suis pas là?!!


Avec plus d'entrain encore la jeune fille tirait au bras de la Jedi. Ses prunelles toutes rondes semblaient sur le point de se liquéfier sous un fin rideau de larmes.
La pensée même de rater une quelconque rencontre illusoire semblait déterminer la totalité des faits et gestes de la Lordienne.


>> Luuna!!!!!

    *Mais non mais tu ne peux pas penser à de tout et n'importe quoi maintenant! C'est supra méga giga important de la mort qui tue!! Et si on arrive trop tard! Et si mes amis ils ne me reconnaissent pas?! Et si monsieur Sam il ne te reconnait pas avec tes bras! Et que moi non plus il ne me reconnait pas parce que je ne porterai pas la robe qu'il m'a acheté!!
    Et si maman elle est repartie sans me faire un câlin comme la dernière fois! Ah oui, parce qu'ils ont tous les deux oublié! Et que donc je suis fâchée! Donc maman va devoir m'en faire deux fois plus pour se faire pardonner! Mais si on n’arrive pas à temps elle ne pourra pas le faire. Et je vais encore devoir attendre. Et ... et ... et ... et si elle oubliait comment il fallait faire des câlins parce que je ne suis jamais là pour lui montrer?!

    Luuna!!!!*

Luuna Shein
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    A peine la phrase de la chevalière finit de flirter avec les sens de sa fille adoptive, que celle-ci laissa échapper une vague de mots qui assaillit, sans aucune distinction, l’ouie de tous les passagers de la navette. Une vague de mots, voilà bien une expression qui caractérisait à la perfection la jeune Lordienne bien qu’à cet instant Luuna aurait plutôt penchée pour un torrent voir un raz de marrée vu le débit des paroles qui venaient s’entre choquée dans son esprit. Rapidement la petite fille se redressa de son siège sans cesser de parler et se mit à gesticuler dans tous les sens, échappant alors aux bras de Luuna qui ne savait trop comment réagir.

    Mettant pied à terre, la petite brune saisit a deux mains un des poignets de Luuna essayant de la tirer hors du sièges continuant à lancer des mots comme si sa vie dépendait de cet instant ce qui échappait totalement à la Zeltronne qui était totalement submergée par la situation qu'elle venait de créer bien malgré elle. Saisissant Jana avec soins pour la faire s’asseoir à sa place, Luuna lui fit signe de se taire avant de prendre à son tour la parole sur un ton aussi délicat de ses gestes et d'un débit bien moindre que celui de Jana qui semblait possédée.


    "Jana écoute moi, la navette ne va pas aller plus vite parce que tu cries qu’il faut que l’on se dépêche. J'ai déjà dit au pilote d'aller aussi vite qu'il peut et tu sais il a bie nvoulu que l'ont soit les toutes premières à descendre au temple, avant tout le monde ! Je peux t’assurer que personne ne sera parti quand on arrivera, il y aura des garçons, des filles et je pourrai même te présenter la jeune fille qui m’a aidé à choisir le sac à dos. Que je t'ai offert"

    D’un signe de la main la Zeltronne lui montra le sac à dos en forme de peluche poilue dont les pattes aimantées, qui servaient de bretelles en temps normal, retenait le sac contre le siège faisant face à Jana.


    "Tu verras elle est très gentille et je suis certaine que tu t’entendras très bien avec elle. C’est une petite Twi’lek à la peau violette et aux grands yeux verts, tu as déjà vu des Twi’lek sur Ertegas? Pour ma part je dois t’avouer qu’avant de venir sur Ondéron je n’en avais jamais vu… La première fois c'était assez bizarre, ils ont des tentacules que l'on appelle Lekku sur la tête! Ça fait très joli."

    Souriant, Luuna chercha qu’ajouter avant de passer à la partie la plus douloureuse, le fait que Ni Sam, ni Isana ne seraient présent au temple… Un éclair traversa l’esprit de la jedi qui reprit en essuyant d'un doigt les quelques larmes qui restaient stockées dans les grands yeux de Jana.

    "Tu verras Aora, la petite Twi’lek dont je te parles, a un petit animal de compagnie, un Voorpak. C’est une petite boulle de poil un peu comme le sac à dos que je t’ai offert, mais il a huit pattes et il court super vite. J'ai réussi à l’attraper une fois et c’est grâce à toi et à la technique tu m’avais apprise pour attraper les petits félins qui courraient dans les champs de Maître Ein. Je suis sur qu'elle sera contente de jouer avec toi à lui courir après, il faudra juste que tu fasses attention il est très mauvais perdant..."

    Et elle pensa aussitôt, toi tes doigts peuvent saigner si jamais il se décide de les mordiller comme il a fait avec mon pouce...

    "Mais tu sais... Je ne pense pas que Maître Ein et Isana seront là. Si je te conduis au temple c'est pour que je puisse m'occuper de toi, parce qu'il ne sont pas là pour le faire Jana. Si tu veux je peux te faire des câlins moi aussi et si tu n'as pas de belle robe on pourra aller faire les boutiques toutes les deux et t'en choisir une ou deux après s'être installé."

    La Zeltronne fini sa phrase par un sourire ne voulant pas attrister Jana plus qu'elle ne l'était elle même à l'idée de cacher encore la vérité à la petite. Elle devrait sans attendre demander conseil sur ce point à Lyrae...
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Jana ne semblait pu pouvoir donner de sens tangible à ses pensées - à savoir que OUI cela était possible ... certes, il s'agissait là d'une accumulation rare d'occasions ... ou encore, d'une rare accumulation d'occasions.
Est-il que - en cet instant précis - ce n'était PAS le cas. Des noms, des objets, des non-dits, des peut-être ... tout se frayait un chemin chaotique jusqu'au petit esprit naïf de la lordienne. Tantôt chamboulant des certitudes, tantôt recréant de nouvelles mises en situation.

La jeune fille tenait à peine debout. Jetant des regards frénétiques tout autour d'elle, cherchant - presque désespérément - une manière innovante de faire avancer le vaisseau. Croisant parfois le regard de Luuna qui - quant à elle - semblait ne pas se soucier de tout ce tumulte désorganisé.


    *Mais Luuna!!!!
    Mais comment tu fais pour rester aussi calme? Ne vois-tu pas le temps précieux que nous perdons à échafauder un plan de toute part? A bas la logique! A bas la stratégie!
    Cette situation de crise appelle à l'action!

    Tu dois aller parler au pilote. Tu dois le supplier à genoux! Ou lui faire les beaux yeux! Ou le menacer avec tes bras de super Luuna!

    Luuna!!! Mais fais quelque chose! Laisse-moi aller appuyer sur tous les boutons derrière tandis que tu t'occupes de ceux de devant. On ira deux fois plus vite! Il faut faire vite! Monsieur Sam il a toujours été très patient - maman disait même "trop patient"; mais s'il est avec maman il ne pourra pas attendre!
    Parce qu'on est déjà beaucoup en retard! Et tu sais que maman n'aime pas ça! Donc elle partira sans nous. Elle partira sans moi.

    Luuna!!!*


Tout à coup, deux mains s'éprennent de la petite silhouette qui avait - bien malgré elle - réussit à se retrouvée debout, scrutant vigoureusement tout objet pouvant lui permettre d'enclencher une vitesse supplémentaire.
Il fut l'espace de quelques mots avant que Luuna ne réussisse à capter l'attention de sa jeune protégée. Deux grands yeux au bord de l'inondation la toisaient comme si la présence - au même degré de l'absence - du tsunami dépendait entièrement des prochaines paroles à rompre ce silence presque oppressant.


    *Me présenter quelqu'un? A moi? Rien que moi?*


Les mots semblaient trouver interlocuteur - en occurrence, interlocutrice. La lordienne semblait les absorber telle une éponge sans niveau de saturation.
Des petites étincelles semblaient naitre au fin fond de ses prunelles tandis qu'elle jetait un regard presque amoureux à la bestiole qui lui tenait désormais lieu de sac de voyage. Il comportait toutes les affaires de première nécessité qu'il lui avait été autorisé à emporter à bord de la navette.


    *Une Twi'lek? Des tentacules? Sur la tête?
    Mais ça va l'empêcher de me voir, non? Et s'elles tombent devant ses yeux? Et s'elles sont trop longues et qu'elle marche dessus? Ou si moi je marche dessus?
    Han, Luuna!! Il va falloir que je regarde tout bien tout partout alors! Mais si je regarde le sol, je ne pourrai jamais voir ce qui se passe devant! Et à côté! Et en haut!

    Luuna!! Et si quelque chose me tombait dessus par le haut!! Ça me fait penser que tu ne m'as toujours pas appris à voler! Attention hein, il ne faut pas croire que j'oublie si facilement! Ça ne va pas se passer ainsi, parole de Jana!*


Un léger contact ramène la petite fille à la conversation actuelle. Luuna semblait triste, même si les confidences qui accompagnaient son discours auraient dû - logiquement - porter au sourire.
Une nouvelle fois, elle ne dut pas trop remarquer la perturbation naissante que cela engendrait auprès de celle qui partagerait désormais son quotidien.


    *Il t'a mordu, c'est ça? C'est pour ça que tu es triste dis?
    Mais il ne faut pas hein. Moi aussi je me suis déjà faite attraper par la bouche d'un félin. Et ça ne fait pas toujours des guilicks tu sais! Maman elle a déjà souvent dû me soigner les plaies de partout et de nulle part. Tellement et partout même qu'elle croyait que ce n'était pas possible de se faire mordre à certains endroits.
    Eh bien moi, moi je dis que si!

    Je te montrerai comment l'attraper, tu vas voir. Et puis je lui dirai qu'il ne pourra plus te mordre! Ainsi tu ne seras plus jamais triste! Je n'aime pas quand tu es triste Luuna, parce que alors moi aussi je suis triste. Et monsieur Sam aussi il sera triste. Et donc maman sera triste aussi. Et ça fait pleurer une maman qui est triste.

    Quoi?!!*


Les quelques mots concernant l'absence de Maître Ein et de sa protégée eurent un effet immédiat sur le degré d'attention de leur progéniture.
Malgré l'insistance de Luuna, Jana avait sauté hors de son siège. Les yeux grands écarquillés comme ayant des difficultés à se remettre d'un choc interstellaire!


>> Monsieur Sam et maman ne seront pas là?! Mais comment est-ce que j'aurais ma robe alors? Parce que même si on va en acheter une nouvelle, il m'en faut une pour toute de suite, maintenant, immédiatement!! Luuna, je ne peux pas arriver comme ça! Les autres ne voudront jamais jouer avec moi!!! Je porte un pan-ta-lon!!

Le mot avait été soigneusement épelé. Mimé avec le plus grand soin afin d'accentuer davantage le "drame" que cela pouvait représenter de se présenter ainsi au comité d'accueil dont Jana se persuadait être digne invitée.

Une nouvelle fois des gestes abracadabrants venaient accompagner la logique fortuite de l'enfant unique.


>> Non, non, non. Luuna, on ne peut pas permettre cela! On va devoir retourner. On ne peut pas atterrir sans robe! Aora elle ne va jamais me reconnaitre si j'arrive habillée ainsi! Et avec un pantalon, je vais devoir faire deux fois plus attention à ses tentacules!!!
Au moins, avec la robe je pourrai les éviter! Tu comprends! C'est pour la survie de Aora et de notre future amitié que monsieur Sam il doit être présent! Et maman aussi - bien sûr! Car tu sais, monsieur Sam il choisit bien les vêtements, mais c'est toujours trop grand! Alors maman elle va devoir couper. Parce que tu sais quoi? Eh bien, ma maman elle a des doigts magiques! Elle peut transformer tout plein de choses en belles robes! Et elle m'en avait promis une quand je partirais d'Ertegas! Alors je suis certaine qu'elle est en train de taper sur les doigts de monsieur Sam en cet instant bien précis!
Il aura choisi la bonne couleur - elle sera rose, tu verras bien - mais elle sera beaucoup trop large! Et maman va lui dire que je ne mange pas autant qu'il croit qu'il nous donne. Ah oui, parce que monsieur Sam il est un peu tête en l'air. Il croit qu'il a plus de sous qu'il n'en a vraiment. Ou alors il le dépense à autre chose. Mais il ne faut pas le dire hein, parce que maman elle va crier encore plus fort.


Les informations semblaient se croiser et se superposer au fur et à mesure que les mots - ou du moins le flot ininterrompu de mots - quittaient l'orifice buccal de la jeune fille.
Elle semblait à peine nécessiter une quelconque quantité d'oxygène avant de pouvoir reprendre de plus belle. A aucun instant ne laissait-elle la moindre occasion à sa protectrice d'interrompre ce monologue auquel elle accordait la plus grande importance possible dans l'esprit de toute son innocence ...

Au loin, un mot du pilote. Trop préoccupée par la future allure de sa robe de grande fille, Jana le laissa divaguer sans y prêter une attention quelconque.


    *Moi je dis que monsieur Sam il aura les mains - et les joues - toutes rouges à notre arrivée. C'est pour ça que Luuna ne va pas le reconnaitre. C'est pour ça que Luuna croit qu'il ne sera pas là. Mais ce n'est pas grave. Moi j'arriverai à le reconnaitre parmi tous les autres!*


Une petite main compatissante se pose sur le poignet métallique de la zeltronne. Un sourire sincère et compatissant pour illuminer le visage de la petite.

>> Ne t'inquiète pas Luuna, moi je vais t'aider à les trouver.

    *Parce que monsieur Sam, c'est MON monsieur Sam et que je suis la seule à pouvoir l'appeler comme ça!*

Luuna Shein
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    Voilà qui résumait dans les grandes lignes la psyché de sa fille adoptive et bien que Luuna était parfaitement au courant de cela, elle n'arrivait toujours pas à si faire. Pourtant, cela allait être ainsi chaque jour à présent et si la belle Zeltronne voulait y survivre elle devait trouver un moyen de canaliser cette débauche d’énergie qui semblait vivre en totale liberté dans ce petit corps. Peut être devrait elle commencer par éviter d'annoncer des nouvelles aussi dramatiques ? Pour preuve, à peine venait elle de finir de parler que Jana s'extirpa de son siège d'un mouvement habille pour offrir à tous un show sons et lumières où elle tenait tous les rôles...

    Mais que lui avait il prit de lui dire qu'ils ne seraient pas là ! En y repensant elle aurait pu attendre qu'ils mettent un pied sur Ondéron et offrir en lot de consolation quelques heures de jeux avec Aora, une visite guidé du temple en compagnie de Lyrae voir pourquoi pas un pique-nique au cœur du parc ! Évidement il était trop tard pour revenir sur ses mots et avec une pointe de désespoir Luuna écouta l'argumentaire de la petite Lorrdienne qui après moult mouvements et cris fit comprendre à Luuna que le problème principal était ce pantalon qu'elle portait. C'était tout ? Et bien voilà un problème qui serait vite réglé ! Mais avant que la Jedi ne puisse offrir un seul mot, Jana reprit toujours plus rapidement comme si le moteur qui lui permettait de parler à une telle vitesse ne faisait que démarrer...

    Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle repensait à tout ce qu'elles avaient pu faire de cette énergie sans limite étant plus jeune l'une comme l'autre... En réalité elles en avaient fait voir de toute les couleurs à cette pauvre Isana... Combien de fois avaient elles fait tourner en bourrique cette pauvre femme en imaginant des situations toute plus rocambolesque les unes que les autres. Enfin c'était le bon vieux temps comme le dirais certains et cela lui offrait un certain poids supplémentaire dans ce genre de situation de crise au final.

    À nouveau les mots de Jana virent toucher ce pantalon qu'elle portait se mélangeant avec une histoire totalement incompréhensible sur les lekku d'Aora et la difficulté de les éviter avec un pantalon. Essayant de se faire une image mentale de la scène, Luuna ne réussi qu'à s'embrouiller l'esprit, ne comprenant pas en quoi une robe allait changer la donne et encore moins pourquoi la petite brune voulait les éviter... Autour d'eux, les regards commencèrent à se faire un peu plus sévères, tous ciblant la fillette et son accompagnatrice qui ne savait trop que leur dire, sachant parfaitement qu'elle était tout bonnement incapable de stopper Jana lorsqu'elle était ainsi lancée à moins d'avoir une réplique incroyable. Réplique qu'elle n'avait évidement pas, du moins pour l'instant...

    Offrant un sourire timide et gênée aux diverses personnes qui la dévisageait à présent, tous prêt à la lapider pour son manque d'action auprès de sa "fille", Luuna sentit son cœur s'alourdir. Jana était certaine que Maître Ein et sa mère étaient toujours en vie, pire que cela elle était certaine qu'ils l'attendrait avec un cadeau, mais tout cela n'était pas réel... Personne n'allait les attendre, du moins pas eux deux c'était une certitude. Fermant les yeux la belle essaya de balayer les larmes qui commençaient à affluer... Quel choc se serait lorsqu'elle comprendrait qu'ils étaient mort l'un et autre... C'est cet instant particulier que Jana choisi pour se rapprocher de la jeune Jedi, glissant ses doigts contre son poignet gauche avant de laisser quelques mots touchant sortir de sa bouche à une vitesse anormalement lente. Cette petite attention lui arracha quelques larmes qu'elle prit sur elle pour le stopper aussitôt, les essuyant d'un revers de manche.


    "Merci... Merci Jana. Ça fait très longtemps que je ne les ai pas vu, c'est pour ça, tu comprends ?"

    Essayant de sourire avec un peu de conviction elle continua essayant de trouver une solution à cette histoire de robe.

    "Avec tout ce qu'il y a dans ton sac tu n'as rien qui pourrait remplacer cet affreux pantalon en attendant d'avoir ta belle robe ? Parce que tu sais, j'ai entendu le pilote qui disait que l'on arrivait à destination. Je doute qu'il veuille bien faire demi tour pour aller chercher une robe et puis cela nous mettrait en retard pour les présentations avec Aora et tout les autres. Je suis bien sûre que tu peux trouver quelque chose à te mettre avant de descendre non ?"


    Se redressant, Luuna commença à fouiller dans le sac de Jana prenant conscience qu'elle ne l'avait pas vraiment aidé à le boucler...
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Les mots étaient compatissants. Sincères. Prononcés de manière anormalement lente, comme pour bien accentuer l'importance de rester zen en toute occasion.

    *Mais oui Luuna, ça ne sert à rien de s'exister pour si peu voyons. Trouver monsieur Sam et maman dans ce tourbillon de monde qui va nous accueillir n'est qu'un petit détail. Tu sais Luuna, les mamans ça a une sorte de sens supplémentaire. Oui oui, parce que les petites filles peuvent se cacher où elles veulent, eh bien - sachent qu'elles ne jouent jamais à cache-cache avec leur maman! Moi je dis que c'est de la triche, pur et simple. Mais maman dit qu'elle n'oserait jamais faire ça avec moi. Alors comme les mamans ça dit toujours la vérité, eh bien c'est comme ça. Mais elle doit me cacher des choses. Elle doit avoir des secrets. Tu sais, un peu comme toi et monsieur Sam et l'objet que tu as perdu. Oui oui, là je fais comme maman.
    Elle a ses secrets, moi aussi; c'est tout c'est comme ça c'est fini!*


A nouveau les pensées de la jeune lordienne semblaient mener leur propre vie. Consciemment ou non, cela empêchait Jana de se concentrer sur l'instant présent. De sentir tous les regards mauvais se poser sur son dos, ses mouvements grandiloquents, sa voix partant parfois en aigues suite à l'excitation d'un événement à venir - ou même simplement sa possibilité inavérée dans un futur quelconque.

Il était difficile à déterminer le coefficient génétique dans toute cette panoplie d'information. Avait-elle toujours été ainsi? Ou la disparition des deux piliers de sa petite existence avait-elle eu son mot à dire?
Cela relevait tant du hasard que de la devinette. Il était difficile d'imaginer Jana dans une autre stature que celle actuellement exhibée ... décidemment, cette jeune fille n'avait jamais eu l'étoffe d'une pauvre petite créature timide et esseulée, laissée à l'abandon et ne faisant confiance à rien ni personne.
Il était fort à croire l'inverse était de mise ... peut-être est-ce même cela qui empêchait la cruelle réalité de s'abattre trop méchamment sur cette boule d'innocence ...


    *Merci? Mais de rien voyons. Il ne faut pas toujours me remercier tu sais. Maman a toujours dit qu'il fallait être polie, mais pas trop. Car sinon les gens ils deviennent ... attends comment qu'elle a dit encore ... arf, je ne sais plus. Ça devait être un mot trop compliqué pour glisser dans une phrase que je retiendrais.
    Ah oui, parce que maman elle dit qu'il faut utiliser des phrases très courtes avec des gens comme moi. Des "gens comme moi", je me demande ce que ça veut dire ...
    Dis Luuna, tu es un gens comme moi? Et Aora le sera? Oh dis dis dis Luuna, si Aora n'est pas un gens comme moi, je pourrais avoir des tentacules pour devenir un gens comme elle?*


La question n'avait pas eu le temps de quitter les pensées de la demoiselle que ses yeux s'écarquillaient sous l'impact des mots de sa protectrice.
Pendant un instant - court, mais néanmoins intense - le temps semblait se figer. Jana alla même jusqu'à rater une inspiration.
La navette baignait dans un calme devenu inconnu depuis la montée à bord des deux protagonistes premières. Les regards ne pouvaient s'empêcher de se poser sur la frêle silhouette frôlant l'état de choc.


    *QUOI!!!!!

    Je le savais! Je l'avais clamé haut et fort dès le début, dès le départ et avant même m'être glissé dans cette atrocité de campagne! Je le savais! Je t'avais prévenu même! Et tu n'as rien voulu entendre!
    Et maintenant, et maintenant* Inspiration de rage *et maintenant tu oses avouer ton crime!*


>> Luunaaaaa!!!!

La petite fille se jette dans la bataille, s'accrochant à l'avant-bras de celle qu'elle croyait être son amie, s'y agrippant comme si sa petite vie en dépendait.

>> Luuna!!! Arrêteuh!! Tu es une fille! Alors tu dois savoir qu'on ne peut JAMAIS aller dans le sac d'une fille sans son accord!! Luunaaa!!!

La lordienne s'acharnait sur l'avant-bras ainsi tenu captif. Fermant les paupières, hurlant à qui voulait l'entendre qu'il s'agissait là à une atteinte à la vie privé! Déblatérant des paroles à peines compréhensibles.

>> Luuna!! Tu n'es qu'une menteuse! Tu as dit que ce n'était pas grave! Que monsieur Sam il aurait trouvé de quoi me changer avant de débarquer!
Et là, et là
Gros reniflement pour ravaler ces grosses larmes d'un chagrin émotionnel. et là tu viens de confirmer que le pantalon il est AFFREUX!!!

On ne va jamais pouvoir atterrir! Le pilote il ne voudra jamais me laisser partir ainsi vêtue. Et les gens ne vont pas me reconnaître! Et monsieur Sam il arrivera trop tard, même s'il a une belle robe pour moi! Il y aura tellement de gens pour nous accueillir, qu'il ne pourra jamais passer devant tout le monde! Et même maman ne pourra pas! Et Aora va me voir en pantalon! Et tous mes futurs amis aussi!

Et même si j'étais prête à descendre comme une grande pour que tu sois fière de moi - et que j'aurais trop fait attention à ne pas marcher sur les tentacules si tu surveillais le ciel pour moi; eh bien ce n'est plus possible maintenant!
Luuna!!! Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas dit en montant dans la navette que le pantalon il était affreux?!!!


Les larmes dégoulinaient à grands flots le long des joues de Jana. A peine distinguait-elle le visage floué de Luuna entre deux hoquets d'émotion.
Les phrases devenaient de plus en plus brouillonnes, au même degré qu'elle-même devenait de plus en plus triste.

Nul autre occupant n'aurait osé émettre un quelconque tiers avis - trop perdu par cette réaction effarante de la plus jeunes des occupants.
Les larmes empêchaient néanmoins d'autres mots, ce qui apportait au pilote l'opportunité de se poser sans l'interruption incongrue d'une voix aigüe qui aurait pu interférer avec les fréquences radio.

Tandis que Jana s'accrochait toujours corps et âme aux bras dits "magiques" de Luuna, la tête enfouie contre le membre capturée; une voix au loin annonçait la fin du parcours.
Dans un premier temps, nul n'osait bouger ... tous cherchant la Zeltronne du regard comme attendre son feu vert ... tous sauf une ...


    *Luuna ... pourquoi tu m'as amenée ici?*

Luuna Shein
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Un hurlement,

    Aussi vif que puissant, accompagna le geste inconsidéré de la jeune femme aux mains robotiques qui se vit aussitôt stoppée dans son entreprise par un bond en avant à l'assaut du sac dans lequel elle était entrain de fouiller. Capturant un des avant bras de la Zeltronne, Jana tira de tout son poids sur cette prise, tentant de défendre sa vie privé et ses droits les plus sacrées sans pour autant perdre de sa verbe, accusant alors son amie de la pire des menteuses. Cela aurait pu se stopper ici, mais non, jamais la petite ne s'était contenté de si peu dans le passé et cela n'avait pas changé ainsi elle continua sur sa lancé en abordant les cents une façons de voir les choses se passer au plus mal.

    Ce n'était pas la première fois que la chevalière Jedi assistait à ce genre de chose venant de Jana, mais c'était bel et bien une première pour elle, dans le sens où elle était la cible prioritaire cette fois ci et pour tout avouer elle ne savait comment réagir. En général Luuna se trouvait dans le camp de la petite fille lorsque de telles catastrophes arrivaient et elle en rigolait bien, mais en cet instant cela n'avait rien de drôle... Elle comprenait enfin ce qu'Isana, maître Ein et toutes les autres personnes qui avaient eu à subir les élans verbales de la jeune fille avaient ressentit. Pourquoi avait il fallut qu'elle remette ce pantalon sur le tapis ? En y réfléchissant bien, le pantalon n'avait jamais vraiment quitté la conversation, il avait simplement laissé place à une robe absente et il lui aurait été facile de s'en sortir si seulement elle s'était concentrée sur la robe seule !

    Enfin la chose était faite à présent et elle allait devoir désamorcer la bombe avant que celle-ci n'explose, ce qui soit dit en passant n'avait rien de simple. Luuna avait joué sur l’ironie en parlant de l'affreux pantalon, mais Jana n'avait que onze ans et l'ironie était une chose qui devait lui passer bien au dessus de la tête ce dont elle n'avait pas vraiment pris en compte lors de la phrase destructrice. La première étape était bien évidement de laisser le sac loin de ses doigts, ce qu'elle avait déjà fait avec l'aide de Jana qui avec un peu plus de force lui aurait arraché un bras à n'en point douter. Le seconde étape allait donc être la formulation de plates excuses s'accompagnant de promesses aussi vaste et variée que possible, mais attention ! Il fallait que toutes soient réalisables sans quoi les retombées seraient bien pire encore. Évidement il fallait aussi y mettre les formes...


    "Tu sais jana, je suis certaine que tu vas faire des jalouses avec ce pantalon moi ! J'ai dit qu'il était affreux parce qu'il semblait ne pas te plaire alors je me devais, en tant qu'amie, de te soutenir dans ton choix ! Tu es ma petite puce adorée, alors si tu le trouve moche moi aussi je le trouve moche, mais je suis bien certaine qu'Aora le trouvera cool ! Tu sais au temple Jedi les filles portent souvent des pantalons, regarde même moi j'ai un pantalon et c'est pas si moche n'est-ce pas ?"

    Tout en parlant la jeune femme laissa une main délicate venir caresser le dos de Jana qui restait interdite contre elle. Puis, sur les derniers mots, une main vint glisser sous le menton de la jeune fille, les doigts caressant lentement une des joues de l'enfant pour en éponger les larmes qui y coulaient.

    "Tu sais Jana, les apparences extérieures ne sont pas si importantes ici... Tu verras des gens très différent de ce que tu as l'habitude de voir sur Ertegas, certains qui te feront sans doute un peu peur au début comme maître Hosch Ba'lya ou encore le chevalier Uaine voir le chevalier O'Sil s'il tu lui demande de te montrer son nouveau bras, mais pour autant ils sont tous très gentil. Et je suis bien certaine qu'ils te trouveront tous aussi magnifique que moi, avec ou sans belle robe..."

    La navette c'était immobilisée, tous semblaient attendre que Luuna et sa fille adoptive ne fassent le premier pas, sans doute de peur que la dite enfant ne se redresse d'un seul coup pour fustiger la première personne qui oserait mettre pied à terre avant elle... Cela semblait peu probable à l'heure actuelle au vu de la crise qui avait éclaté, mais la Zeltronne en convenait rester prudent n'avait jamais fait de mal à personne. Cherchant une solution, la jeune femme se redressa tant bien que mal, et jetant un coup d’œil à l’extérieur elle aperçut Lyrae qui les attendait sur le quai. Baissant les yeux vers la petite Lorrdienne toujours pendue à son avant bras, Luuna reprit la parole.

    "Jana ? Je vois déjà Lyrae qui nous attends, tu veux que je te le présente avant tout le monde ? Je suis certaine qu'il sera ravi d'être le tout premier à te rencontrer et tu sais pourquoi ? Parce qu'il m'a déjà laissé entendre qu'il avait très très très envie de faire la connaissance d'une fille au moins aussi jolie que moi."
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Jana serait fort fort fort les bras de Luuna. Les paupières fixement closes. Des larmes réelles dégoulinant encore le long de son nez. Celui-là même qui était fermement enfoui contre le bras bionique de son amie.
Le monde semblait s'être désintégré sur les épaules de la petite lordienne. Une tristesse innommable semblait l'avoir transportée vers un état de transe avancée.

Personne n'osait piper mot. Mais était-ce de peur de la déranger dans son malheur ... ou de l'en extirper et de faire revivre la tornade? Tous avaient le regard posé sur Luuna, tous sauf une.


    *Oh Luuna, mais qu'est-ce que tu as fait?
    Maintenant tous les gens ils nous regardent. Sans toi ils n'auraient jamais remarqué que je portais un pantalon! Ou du moins pas qu'il était "affreux"! Luuna je te déteste! Tout le monde nous regarde et si je bouge, tout le monde va voir le tissu bouger sur mes jambes!
    Je devrais l'enlever avant de quitter la navette, au moins pour faire taire les mauvaises langues - mais que vais-je mettre?! Et puis tout le monde nous regarde Luuna! Pourquoi tu ne les arrêtes pas?!*


La petite fille s’enfuyait davantage dans les vêtements de sa tutrice. Le regard des autres pesait sur elle comme le soleil brûlant sur un nuage trop jeune.

    *Oui tout à fait! Comme sur un bébé nuage. Vous savez, ceux qui s'effilochent après quelques mètres déjà. Ceux qui forment des figures dans le ciel! Maman elle dit que ça fait des animaux. Moi tu sais quoi Luuna, moi je ne vois jamais d'animaux! Et j'ai beau regarder hein! Et même courir derrière pour les attraper! Mais ça maman n'aime pas, parce que tu sais Luuna, la dernière fois j'étais allée trop loin. Et à force de regarder le ciel, j'ai oublié que mes pieds, et bien que mes pieds eux ils n'avaient plus de yeux pour s'occuper d'eux!

    Dis Luuna, ça peut être triste un pied tu crois? Et les nuages aussi? Parce que si je regarde le sol pour faire sourire mes pieds, alors qui va regarder les nuages? Et quand tu m'auras appris à voler, je pourrai toujours regarder mes pieds? Mes pieds sur des nuages?! Oh dis Luuna, je ne te déteste pas vraiment tu sais. Tu m'apprendras à voler dis? *.*

    Et Aora? Elle fait sourire ses tentacules? Il faut regarder en bas ou en haut? Dis Luuna, elle regarde où elle?*


Une nouvelle fois l'information semblait se dissiper au fur et à mesure que de nouvelles pensées venaient élire domicile dans l'esprit de la jeune fille. L'épisode de pantalon semblait d'ailleurs complètement rayé de la carte, bien d'autres préoccupations - bien plus perturbantes (...) - ayant réussi à s'immiscer dans le monologue.

Entre-temps la Zeltronne tentait - tant bien que mal - de s'exprimer de manière cohérente sans pour autant faire appel au moindre mot fâcheux. Au moins la diplomatie se trouvait-il être un art à manipuler avec la plus grande précaution!


    *Non mais tu peux arrêter de parler là tu sais Luuna. C'est très gentil de ta part, mais je ne te déteste plus. C'est un vilain mot détester. Maman elle dit qu'il ne faut l'utiliser que quand on est vraiment vraiment sûr de ne pas vouloir le rappeler après. Mais moi je l'ai déjà fait, alors je ne te déteste plus.

    Et puis, je sais bien que Aora elle ne porte pas de pantalon. Tu imagines, avec les tentacules et tout ça! Tu as dû lire trop de livres Luuna! Mais ce n'est pas grave je ne lui dirai rien tu sais. C'est un secret entre toi et moi. Tu vois bien, on va finir par en avoir tout plein à force!!*


Le menton est redressé et deux yeux encore humides viennent croiser le regard attendrissant d'une jeune femme toute aussi perturbée par la situation.

    *Han des gens différents! Donc pas des gens comme moi! Owi owi Luuna, il faut aller leur dire bonjour! Et puis moi je n'ai peur de rien! Et puis si je les fais regarder vers le haut, ils ne verront pas mon pantalon hein! Et on aura le temps de trouver monsieur Sam et ma nouvelle robe!
    Et puis sinon je peux toujours regarder en bas hein, et puis je ferai sourire leurs pieds! Owi Owi Luuna, dis-moi qu'on va tous aller les rencontrer!! Tous tous tous !!!*


De nouvelles paroles et là ... l'illumination dans les prunelles d'une petite fille pas tout à fait comme les autres. Sans crier garde Jana se retourne. Attrapant son sac à dos au passage - comme une vraie pro de l'organisation - elle s'avance déjà d'un pas résolu vers la porte grande ouverte, tirant derrière elle une Luuna bien décidée à faire un peu dans la résistance.

    *Mais Luuna, dépêche-toi un peu! Si je ne sors pas en première Lyrae il va chercher une petite fille autre part!! Allez Luuna!! Mais pourquoi tu ...*


Un instant de silence. Le je-tire-ton-bras-donc-avance-plus-vite cesse subitement tandis que la jeune demoiselle remarque, enfin, tous les regards braqués sur elle.

    *Luuna, les convenances! Mais bien sûr les convenances! Mais pourquoi tu ne pouvais pas le dire plus vite! On va rater Lyrae, alors dépêche toi! Je prends à gauche, tu prends à droite!*


Et déjà la main robotique est relâchée et Jana se rue corps et âme vers chaque représentant à gauche à coup de:

>> Merci pour votre compagnie. par ci et des Votre présence fut des plus agréables. par là. Et continuons encore un peu ainsi en secouant vigoureusement les mains de chacun.
Oh oui oui nous reviendrons. Et vous aussi dites? Vous voudriez bien encore une fois voyager avec moi? Et vous aimez mon pantalon vous? Oui parce que Luuna elle le trouve affreux. Et vous êtes des gens différents aussi vous? Et vous aimez les tentacules? Et vous regardez le ciel ou vos pieds vous?

Jusqu'au pilote qui, lui, a carrément droit à un saut majestueux jusqu'à ce que deux petits bras frétillant viennent lui enlacer la nuque avec une force indescriptible.

>> Merci merci merci. C'était très chouette. Et je reviendrai. Et je dirai à tout le monde que vous avez été super méga chouette et que malgré tous les boutons allumés vous ne m'avez pas crié dessus. Et que vous avez quand même voulu m'amener ici. Et que je suis contente d'être ici. Et que c'est grâce à vous. Dites, vous regardez les nuages vous?

Nullement le temps de la réplique que déjà un énorme smack est déposé sur la joue gauche du pilote et la petite s'en va en courant direction la silhouette qui l'attend paisiblement sur la piste d’atterrissage.

    *La fille jolie c'est moi. La fille jolie c'est moi. La fille jolie c'est moi.*


Sprint phénoménal jusqu'au jeune homme. Même Luuna n'aurait jamais le temps de la rattraper que déjà elle file à toute allure comme une vraie sauterelle du désert. La collision s'annonce imminente jusqu'à ce que – miracle ou pur fruit du hasard – la pas prend halte, le visage se redresse, des étincelles pour venir accompagner les premières paroles d'une petite fille en pleine admiration devant un – pourtant – total inconnu.

>> La fille aussi jolie que Luuna c'est moi *.*

    *Hein oui que je suis jolie ? Car toi, toi tu es très beau monsieur Lyrae.*



Lyrae O'Sil
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    Lyrae jeta un œil aux quatre immenses chiffres colorés affichés sur un panneau de l'astroport, et passa d'une jambe sur l'autre un peu nerveusement. Elle ne devrait plus tarder, songeait le Chevalier en sentant dans sa poitrine un mélange d'excitation et d'appréhension. Il savait pourquoi il était heureux, mais il avait plus de mal à définir pourquoi il se sentait anxieux. Chaque fois qu'il revoyait la Zeltronne, il ne pouvait s'empêcher de songer à l'éventualité où on les surprendrait quand ils s'embrassaient. Et même s'ils restaient distants en public, un simple sourire échangé avec elle le faisait se sentir coupable et il imaginait mille paires d'yeux braqués sur lui, prêt à le dénoncer au Conseil. S'ils apprenaient... Choisiraient-ils de les expulser tous les deux ? Son rêve depuis toujours, devenir un Jedi, s'était réalisé, et il le gâcherait aussi facilement ? Mais ce n'était pas ce qui l'aurait inquiété le plus. Luuna avait par deux fois dû recommencer sa formation de Jedi à cause de son amnésie. Si malgré cela elle était expulsée à cause de lui, il était certain qu'il ne s'en remettrait que difficilement. Et pourtant, il ne pouvait se résoudre à ignorer le bonheur de la revoir, de la toucher, de l'embrasser, chaque fois que cela était possible. L'interdit ajoutait à la valeur de leur relation, lui semblait-il. L'aimerait-elle encore s'ils n'étaient plus les Jedi surveillés qu'ils étaient ? S'il perdait son rang de Jedi et l'amour de Luuna, il n'aurait plus qu'à aller se jeter du haut d'un immeuble de Coruscant !

    Un sonore « biiip biiip biiip » se déclencha soudain, accompagné de lumières le long du quai, pour prévenir les techniciens et autres piétons de dégager le passage -un vaisseau allait atterrir. C'était elle ! Ou plutôt, c'était... elles. Luuna avait parlé d'une petite fille, qu'elle ramènerait ici. Une enfant appelée Jana, qu'elle semblait considérer de sa propre famille et que Lana Anthana avait rendue orpheline. Lyrae s'imaginait une petite enfant triste accrochée à la jambe de Luuna, et ne savait plus s'il éprouvait pour elle de la compassion ou de la jalousie pour sa proximité avec la Zeltronne. Ce n'était pas raisonnable.

    Le vaisseau tournoya lentement, un cargo volumineux qui propulsait des gaz blancs et qui entama une lente descente vers le quai. Le bruit assourdissant des réacteurs n'avaient jamais paru d'aussi bonne augure à Lyrae, qui déjà avait les yeux braqués sur la passerelle encore close. Des hublots existaient bel et bien mais on ne voyait pas à travers à cause de la luminosité du soleil au plus haut. Il faudrait donc attendre qu'elle sorte pour voir son doux visage... Il fallait espérer qu'elle ne soit plus triste, mais heureuse, cette fois. Elle était si belle quand elle lui souriait !

    L'appareil se stabilisa sur le quai et bientôt, un panneau s'était mis à glisser vers le sol pour devenir la passerelle qui permettrait aux passagers de quitter le vaisseau. Lyrae était certain que la première silhouette qu'il verrait était celle de sa dulcinée...
    Mais un bolide à couettes marrons fit son apparition et dévala la passerelle à si vive allure que le Chevalier s'interrogea : qu'y avait-il à l'intérieur de cette navette pour que les enfants s'enfuient si vite ? Pas le temps de réfléchir, la sprinteuse prenait la direction de sa position. Lyrae esquissa un pas en arrière en retenant son souffle : fallait-il servir de filet ou bien prendre ses jambes à son cou ? Mais le bolide stoppa net sa course à moins d'un mètre de lui.

    Une petite fille. Ah, oui. C'était ça. Une petite fille avec un sourire jusqu'aux oreilles, de grands yeux marrons qui auraient pu avaler le Chevalier et un pantalon un peu trop grand pour elle.
    Lyrae cligna des yeux, hébété. Ah, elle était jolie, c'était pas ça le problème. Mais si c'était l'enfant qui accompagnait Luuna, n'était-elle pas sensée être orpheline arrachée à son domicile ?

    - Heu... Jana ? demanda-t-il au cas où.

    Est-ce qu'il fallait faire un commentaire à propos de sa beauté ? Ah, il n'était doué ni avec les enfants, ni avec les filles. C'était pas gagné. Et puis ce visage illuminé qui avait l'air d'être devant le messie, ça le mettait un peu mal à l'aise. Il déglutit et se força à sourire avant de mettre ses mains sur ses hanches, l'air de l'examiner de pied en cap.

    - Ah ! Mais avec un sourire de star d'holofilms comme ça, ça ne peut être que toi, Jana !

    Attente du résultat du test de communication avec une créature trop fille et trop petite. Lyrae se passa une main dans la nuque. Il se sentait un peu gêné. Du coup, si Luuna pouvait débarquer, ça l'arrangerait bien.

    - Bon, bah... Bienvenue sur Ondéron !

    Allez ma douce, maintenant si tu veux bien venir récupérer cette chose... Je suis pas sûr de pouvoir gérer tout seul.

Luuna Shein
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Wouha...

    Après les quelques mots de sa tutrice, la réaction de la petite Jana fut aussi imprévisible qu'impressionnante. Oubliant tout les tracas que venait de poser l'affreux pantalon, la jeune fille se saisit de son sac à dos à la vitesse de la lumière, tout en tirant le bras de Luuna, pour se diriger aussi vite que possible vers la porte ouverte de la navette. Inutile de préciser que l’énergie développée par ce petit bout de chou n'était pas suffisant pour forcer la Jedi à aller plus vite, mais dans un esprit de non contradiction, celle-ci pressa le pas tout en excusant du regard pour l'attitude de sa fille adoptive auprès des autres passagers qui les fusillaient du regard. Après tout n'importe qui avait le droit à un voyage calme et reposant ce qui n'avait pas été tout à fait le cas à cause d'une Jana hors contrôle...

    Ayant sans doute remarqué les petits signe de tête que Luuna lançait à l'assemblé, le petit Lorrdienne relâcha la main de son accompagnatrice pour aller s'excuser elle même, ce qui en réalité se transforma rapidement en une vague tourbillonnante de paroles toutes plus folles les unes que les autres. Mais comment la pauvre Zeltronne allait elle pouvoir gérer cette débauche d’énergie ? Elle n'allait tout de même pas lui mettre une laisse pour la garder au pied ? Aussi invraisemblable que soit cette idée, elle faillit traverser son esprit lorsque entre quelques poignées de mains agités, la petite fille se rua sur le pilote de la navette. S'il y avait une personne pour qui le voyage avait été éprouvant c'était bien pour cet homme qui avait lourdement sermonné Luuna sur l'attitude impossible de son "enfant" et cette approche bien trop rapide et enthousiaste ne présageait rien de bon.

    Par chance Jana et son débit vocal des plus élevé bombarda l'homme de remerciements avant de lui offrir un bisous sur la joue et de s'enfuir vers l'extérieur trop vite pour que l'homme n'ait le temps de répliquer ou de répondre à la moindre de ses affirmations. Troublé, ou trop furieux pour trouver ses mots, cela soulagea Luuna qui ne chercha pas à connaître la réponse s'extirpant aussitôt de la navette à la suite de Jana, sans pour autant aller aussi vite qu'elle offrant malgré elle un dernier regard au pilote. Il était bien évident que l'homme n'était pas si rapidement ouvert à offrir son pardon à une petite fille qui, avec ses bêtises, aurait pu causer le crash de la navette, mais ce baiser avait apparemment racheté une partie des fautes de l'enfant.

    Posant un pied sur le quai, le regard de Luuna se balada de droite à gauche à la recherche de la petite tête brune qui avait déjà disparue. Le cœur de la Zeltronne se mit à battre légèrement plus vite à l'idée que Jana ait réellement décidé de se mettre à la recherche de sa mère et de maître Ein. Si c'était le cas elle avait pu partir n'importe où et Iziz n'était pas ce que l'on pouvait appeler une petite ville... Par chance celle-ci n'avait pas courut bien loin et s'était stoppé à quelques pas de Lyrae ce qui la soulagea immédiatement, au moins ils seraient deux à présent pour veiller sur elle. S’approchant du duo, Luuna nota sans grande difficulté que son amant semblait plutôt mal à l'aise, y avait il un souci avec Jana ? À peine arrivée avait elle déjà fait une bêtise ? Un léger soupir s’échappa des lèvres de la belle qui ne savait plus comment réagir, mais à mesure qu'elle avançait de nouvelles questions virent se glisser dans son esprit. Y avait il eu un souci au temple pendant son absence ? Quelqu'un avait il découvert leur relation ? Lyrae était il là pour lui dire qu'il ne pouvait plus la voir ?

    Pressant le pas, la jedi vint rejoindre Jana, se plaçant à ses côtés, glissant un bras autour des épaules de la petite tout en offrant un sourire complice à leur vis à vis.


    "Je vois que tu as vite trouvé Lyrae Jana. J'espère que tu lui as dit bonjour avant de le mettre dans l’embarras, regarde on dirait qu'il va devenir tout rouge!"


    Regardant Lyrae, Luuna reprit la parole

    " Comme je lui ai promis je vais tout de même faire les présentations, Lyrae voici Jana et Jana voici Lyrae, un de mes amis. Tout c'est bien passé pendant mon absence ?"
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    *Oui c'est vrai qu'il est beau d'ailleurs. Alors je lui dirai, mais pas maintenant. Car d'abord il doit répondre à ma question. Oui, parce que maman elle dit toujours que c'est mal poli d'interrompre les gens. Presque autant que de les bombarder de questions sans leur laisser la possibilité de questions. Alors moi, et bien moi je veux lui poser mille et une questions à monsieur Lyrae, mais je dois me retenir - car c'est maman qui l'a dit. Et aussi parce que je veux que Luuna soit fière de moi. Et aussi par ce que je veux que monsieur Lyrae il répond à toutes toutes toutes. Et aussi parce que sinon il va répondre à une question que j'ai oublié. Ben oui, parce que si je parle trop vite en une fois - eh ben à la fin de la dernière question, forcément je ne sais plus c'était laquelle la première. Et si moi je ne sais plus c'était quoi ma toute première question, alors c'est normalement que quelqu'un d'autre il ne sera plus non plus. Et on va devoir tout recommencer de zéro. Et ... et ... et je n'aime pas le chiffre zéro. C'est comme la lettre O. J'aime pas le O, car c'est comme le chiffre zéro.*


Entre-temps les étincelles semblaient carrément se débattre dans les prunelles de la jeune fille. Comme si ... comme si elles tentaient vigoureusement de se départager l'espace pourtant restreint. Comme si - en même temps - elles tentaient de se bousculer assez violemment pour créer une brèche dans la rétine. Une petite plainte - toute innocente - qui leur permettrait, assurément, de s'échapper de cette prison transparente et de ce ruer vers ce joli monsieur.

Un intense mouvement positif du menton confirmait l'identité de la petite lordienne.


    *Ce joli monsieur il a le sens de l'orientation d'abord. Il m'a tout de suite reconnue. Ah mais c'est un peu normal hein, j'étais la seule fille aussi jolie que Luuna à bord de la navette. Pas que les autres n'étaient pas jolies hein - mais c'était pas des filles d'abord. Alors le pilote il était pas très beau, c'est vrai - mais lui il ne compte pas. Parce que j'ai pu pousser sur les boutons sans me faire gronder. Et que même si son visage il était pas content - moi j'ai clairement vu (!) qu'il me souriait quand je suis partie!

    Et - t'ention c'est trop super méga important - il a eu un bisou magique! Et les bisous magiques, eh bien ça rend les gens beaux!

    Dis Luuna, on pourra essayer sur les gens pas beaux pour voir ce que ça fait? Et sur les pieds? Et les nuages? Dis monsieur Lyrae, on peut faire un bisou à un nuage vous croyez?*


Si la brèche avait pu se créer dans les iris de cette petite fille ... sans le moindre doute le jeune jedi aurait été submergé en cet instant bien précis. Douce mort ... celle que de périr noyé sous l'amas d'admiration d'une petite fille qui ne semble pas vouloir se régler à la cruelle réalité.

C'est l'instant bien précis que le jeune homme prend pour allié. Se présentant bien droit, les mains sur les hanches - il semble tout droit sortir d'un de ces holofilms dont il parle - ce qui ne peut que donner naissance à plus de questions encore dans l'esprit euphorique de tant d'amour juvénile.


    *Moi? *.* Dans un holofilm? Double *.* *.* Pour de vrai de vrai? Toute seule? Comme une vraie star? Avec des n'étoiles sur ma cape? Et un lacet rose dans mes cheveux? Et un meilleur-ami-de-l'homme-du-monde-de-partout rien que pour moi comme mascotte à moi? *.* *


La dernière phrase semblait avoir totalement disparu de la circulation. Maigre détail dans une conversation qui n'avait jamais eu interlocutrice aussi dévouée à la tâche ... bon, d'accord ... Jana buvait carrément les mots de Lyrae; non pas parce qu'ils venaient de lui - mais plutôt à travers le vocabulaire choisi. Elle n'avait vu qu'un seul holofilm dans toute sa petite existence; mais le simple fait d'associer sa présence à un événement aussi important - il devait bien l'être car si peu représenté dans son quotidien ... oh non, cela était incalculable en valeur résiduelle ... in-cal-cu-lable ...

La réalité reprit son dû lorsque un bras non pas inconnu vint se glisser à même les épaules de la petite fille. Sa rêverie semblait s'évaporer dans un nuage de fumée tandis que d'autres mots vinrent restaurer la conversation temporairement perdue.


    *Bonjour? BONJOUR?! Mais non, mais qu'elle sotte que je fais; je ne lui ai même pas dit bonjour. Ni bonsoir d'ailleurs - car avec toutes ces étoiles et ces soleils en fait on ne sait jamais! Et j'étais toute distraite en faite! Et par des broutilles en plus! Comme le pantalon, parce que tu sais qui Luuna? Le pantalon c'est pas si grave que ça hein - je pourrai toujours dire que je ne savais pas. Ou que Maître il n'est pas pointi ... euh pointieu ... pointi-machin quoi! Alors c'est lui qui a oublié. Alors je n'ai pu faire autrement que de me vêtir d'un pantalon. Mais on ne dira pas qu'il est "affreux" hein Luuna. Non non on tiendra ça pour nous. Si tu ne leur dis pas, moi non plus. Et si à deux on ne dit rien, eh bien personne il ne saura! Oui parce que c'est comme ça les autres d'abord. C'est maman qui l'a dit.

    AAAA Luuna, dans toute cette excitation du pantalon, j'ai encore oublié de lui dire bonjour!!!*


Et ni une ni deux, revoilà que la petite lordienne se jette vers l'inconnu. Lui attrapant la main droite de tous ses petits doigts avides de plus - secouant vigoureusement le membre prisonnier comme si sa propre survie en dépendait.

>> Bonjour monsieur Lyrae. Ou bonsoir. Ou bon après-midi même. Et il faut savoir qu'on ne peut pas oublier le matin. Car vous savez, il est souvent négligé le matin. Personne n'aime le matin. Ou plutôt tout le monde aime le matin. Parce que le matin il fait frais. Parce le matin il fait le plus beau. Et le moins chaud aussi. Et que les nuages sont tout petit. Et que les insectes ne sont pas encore toutes collantes. Et que les pieds sont pas encore fatigués, alors il ne faut pas trop leur parler pour les motiver. Donc on peut se concentrer sur les nuages. Qui sont petits le matin - je vous l'avais dit ça déjà monsieur Lyrae?

Adoration enfantine qui se transpose librement sur le premier être reconnu. La main continue à se faire secouer - comme si d'autres paroles devaient impérativement être échangées - même si ça relevait plus du monologue là ... - avant de pouvoir passer à autre chose.

>> Vous êtes un ami de Luuna aussi? Han mais alors on est deux! Mais moi je ne suis pas une simple amie de Luuna hein! Oh non non non, je suis sa meilleure-plus-grande-amie-de-toute-la-navette-de-partout-en-même-temps! Et puis d'abord Luuna elle va m'apprendre à voler! Tu sais voler toi monsieur Lyrae? Et c'est Luuna qui t'a appris d'abord? Et tu voudras bien venir me voir quand j'apprendrai? Et les nuages, ils sont doux sous les pieds? Et ça chatouille? Et ils rient à nos blagues terrestres?

    *Oui parce que s'ils ne rient pas je vais devoir trouver des autres sujets de conversation. Et je vais trouver ça où? Parce que ça doit aller vite. Ah mais d'abord je dois demander à Luuna quand nous allons aller voler. Et si j'aurai le temps de changer de pantalon. Bien oui, parce que je ne sais pas moi si les nuages aiment les pantalons. Surtout s'ils sont affreux. Oww, peut-être qu'ils ont dû entendre Luuna en parler? Et comme c'est elle qui va m'apprendre à voler, eh bien ils vont le trouver affreux aussi oO'

    Non, il ne faut pas aller voler maintenant. Il faut d'abord trouver Aora, je suis CERTAINE qu'elle sait comment parler aux nuages! C'est obligé d'abord! Elle a des tentacules, vous voyez!*


>> Et Aora, elle est votre amie aussi dites? *.*

    *De vrai de vrai dites?*
Lyrae O'Sil
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    Lyrae était resté immobile face aux grands yeux marrons dévorants –si cela avait été possible, il se serait probablement accroché quelque part, juste au cas où- mais par chance, la petite n’avait pas essayé de l’avaler et le regard du Chevalier s’était soudain vu happé par quelque chose de plus hypnotisant encore : une Zeltronne aux cheveux sombres les rejoignait, la mine sérieuse. Ses yeux noirs donnaient eux aussi sur un autre univers dans lequel il aurait pu se plonger. S’ils n’étaient pas été si proches du Temple, il se serait probablement jeté sur elle. Il l’aurait serré dans ses bras jusqu’à se repaître de la présence de celle qui l’émoustillait tant. Puis il l’aurait embrassé fougueusement et…

    Oui, mais non.
    Lyrae se contenta d’adresser à Luuna un sourire qui se voulait rassurant, chassant malgré lui toutes les pensées que son imagination produisait au sujet de la Zeltronne. Inutile d’en faire plus, puisqu’il aurait parié qu’elle savait l’effet qu’elle lui faisait… Et de toutes façons, sa remarque sur son teint lui rappela qu’ils étaient loin d’être seuls, et son regard tomba de nouveau sur les voraces iris de la petite fille. Il enfonça ses mains dans ses poches, bougonnant intérieurement que non, il n’allait pas devenir tout rouge, ce n’était pas vrai et puis il n’y avait pas à redouter une mioche, elle n’allait pas le man… Ah, peut-être que si.

    - Nous avons déjà fait connaissance, en fait, déclara le Chevalier en haussant les épaules.

    Le message qu’il essayait de faire passer en écarquillant ses yeux de nouveau fixés sur Luuna était le suivant : jusqu’ici, j’ai géré, hein, maiiis on fait quoi maintenant ?! Il ne s’inquiétait pas plus que ça –la Zeltronne était une femme, elle saurait sûrement quoi faire avec la petite chose- jusqu’à ce que la créature dénommée Jana s’emparât vivement de sa main avant même qu’il n’ait eu le temps de réagir. Tandis que ses doigts étaient vigoureusement secoués, il pressentit que cette terrible vivacité lui jouerait plus d’un tour dans l’avenir… Etrange prémonition pour quelqu’un qui n’était pas très versé dans ce genre d’exercice de la Force.

    - Oui-bonjour-bonsoir-oh-comme-tu-veux, débita le Chevalier au rythme des secousses de sa main prisonnière.

    Lyrae ne savait plus très bien si c’était Luuna qui avait adopté Jana. Peut-être qu’en fait, l’enfant l’avait capturée comme elle l’avait déjà enrôlé à son service avec ses grands yeux marron et cette tirade innocente qui auraient pu faire changer d’avis un Jedi sur l’importance de la taille des nuages au petit matin.

    - Heu oui, un-ami-c’est-ça, essaya-t-il de placer dans la conversation effrénée et unilatérale. Voler, heu… Ah ? … Mmh…

    Mais en fait, se rendit-il vite compte, la conversation fonctionnait aussi bien s’il n’essayait pas de tout comprendre et de répondre à tout –Jana allait bien trop vite pour lui de toutes manières. Alors le Chevalier se contenta de secouer la tête affirmativement, un sourire tout coopératif accroché sur les lèvres.
    Le seul problème, c’était sa main toujours prisonnière –la récupèrerait-il un jour ? Déjà que sa main gauche était un peu bizarre à cause de la greffe…- mais il se dit que c’était peut-être un bon plan de garder la mioche ainsi accrochée au bout de ses doigts car il y avait un scénario pire à imaginer que celui qui était en train de se produire : et si Jana profitait de sa terrible vivacité pour aller visiter l’astroport en échappant à leurs regards ? Il serait alors obligé de courir partout pour la retrouver… Non pas qu’il n’eut pas pu se passer d’un speeder à paroles menaçant de vous avaler tout cru à tout instant, mais il savait que Luuna tenait à elle et qu’il aurait tout fait pour que la Zeltronne soit rassurée. Et heureuse.
    Bref, il garda la petite fille suspendue au bout de son bras.

    Le regard du Chevalier croisa de nouveau celui de Luuna, et cela conforta sa décision. Ah, il pouvait bien survivre à ça pour elle. Pfff, les filles… Il avait l’impression d’être doublement prisonnier de pouvoirs magiques de sorcières.

    - En route ? glissa-t-il entre deux questions sur les nuages qui chatouillent les pieds.

    Et il se retourna vers la sortie du quai. Il faudrait encore traverser l’astroport, ne pas perdre la créature dans la foule de passagers pressés, puis prendre un speeder vers le Temple… Enfin, ça, c’était si la petite chose n’offrait pas trop de résistance.

    - Aora ? Heu… La padawan de Kalyan ? interrogea-t-il Luuna du regard.

    Zut alors. Il fallait justement que Jana veuille faire amie amie avec la seule padawan qui l’avait vu, lui, le Chevalier qui savait d’habitude si bien se tenir, littéralement effondré sur la porte de la Chambre de Luuna, pris d’un désespoir à damner un mort. Il se souvenait vaguement que la Twi’lek colorée lui avait parlé de chaussettes qui puent et de pas laisser tomber des choses dedans –encore un charabia incompréhensible de petite fille. Comme s’il n’y en avait pas assez comme ça au Temple ! Allait-il être la risée de toutes les jeunes padawans ? Si ça tombait, toutes les précautions du couple de Jedi pour couvrir leur relation allaient devenir inutiles à cause de son incapacité à garder son calme si la vie de Luuna était menacée –et ce devant les plus jeunes espoirs du Temple. Argh. L’enfer, c’est les filles.

    - Je ne connais pas bien Aora, mais elle est très… Heu, rigolote. Et jolie, ajouta-t-il puisque cela semblait important. A l’heure qu’il est, elle doit être en train de jouer dans le parc. Nous allons sûrement la voir en arrivant.

    Le plus important, semblait-il à Lyrae, c’était que Jana ne s’intéresse pas à aller visiter la ville, à aller dire bonjour aux pilotes des transporteurs de conteneurs ou à poursuivre un Gizka vers la Jungle –sinon, c’en était fini de lui. Avec toutes ces préoccupations, un peu plus et il en oubliait presque le fait que Luuna et lui ne s’étaient pas vus depuis des jours… Mais ils seraient obligés de patienter pour rattraper le temps perdu. En attendant, il pouvait toujours se muscler le bras droit…

Luuna Shein
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Mais comment pouvait elle parler aussi vite cette petite ?

    Plus le temps avançait, plus la Zeltronne découvrait à quelle point Isana avait été courageuse face au duo qu'elles formaient plus jeunes, mais aussi à quelle point elle même ne se rendait pas compte des choses à cette époque. Elles avaient été affreuse envers cette pauvre femme ! À présent tout prenait un angle un bien plus clair et sous ce nouvel éclairage, Luuna se demanda comment elle allait pouvoir faire pour canaliser sa fille adoptive dans ce temple où tout n'allait être que nouveautés pour la petite Lorrdienne...

    Combien de temps allait elle tenir avant de se faire submerger par la jeune fille et son énergie sans aucune limite ?

    Cela ne faisait que quelques heures qu'elle avait la garde de Jana et déjà elle s'était faite débordée par celle-ci au moins deux fois et en cet instant la troisième pointait clairement son nez... Luuna le sentait et ne savait comment réagir alors Lyrae venait de se faire capturer la main par la petite boule d’énergie qui secouait celle-ci sans le moindre ménagement, tout en se lançant dans une analyse du monde hors du commun. Tout aussi perdue qu'elle, le jeune homme semblait chercher auprès de celle qu'il aimait un soutient qu'elle ne pouvait lui offrir s'étant vu noyée dans le flot de parole de la petite. Essayant d'analyser les dires de Jana, Luuna ne savait plus par où rattraper la conversation qui pourtant partait d'un simple bonjour, ou bonsoir ou bon après-midi qu'elle avait elle même initié en demandant si l'enfant avait bien pensé à dire, Bonjour.

    Assez gêné, Lyrae laissa échapper quelques mots au gré du mouvement de main alors qu'une seconde salve de nouvelles questions et affirmations dont Luuna elle même n'était pas au courant. Quand avait elle promis d'apprendre à Jana à voler ? Offrant un sourire gêné à son compagnon, la Zeltronne essaya de lui faire comprendre qu'elle s'en voulait un peu d'avoir crée cette situation, mais aussi qu'elle était bien incapable de la résoudre puisque malgré sa main sur l'épaule de la jeune fille elle ne faisait plus vraiment partie de la conversation et interrompre Jana ne ferait qu'ajouter une nouvelle corde à son arc déjà suffisamment équipé... Lyrae devait s'en sortir "seul" et c'est avec doigté que celui-ci leur offrit une porte de sortie en suggérant d'y aller ce qui fut aussitôt reprit par Luuna.


    "Oui allons y, nous pourrons continuer les présentations et les questions sur la route."

    Laissant glisser sa main vers celle encore libre de Jana, la jeune femme suivit aussitôt les pas du chevalier qui se voyait gratifié d'une nouvelle question sur Aora, personnage inévitable puisque étant celle qui avait eu l'idée de ce super sac à dos qui trônait sur les épaules sa fille adoptive. Par ailleurs Luuna espérait bien que les deux petites pourrait s’apprécier et devenir amis puisque Aora, malgré son petit coté insouciant, était une padawan appliqué qui ne pourrait qu'aider Jana à trouver sa place au temple.

    "Celle-la même Lyrae. C'est elle qui m'a aidé pour acheter le sac à dos de Jana alors je lui en ai parlé un peu et elle a hâte de la rencontrer, elle et ses tentacules..."

    Un sourire vint s'afficher sur les lèvres de Luuna alors qu'elle laissait son regard tomber sur la petite fille qui marchait à côté d'elle tandis que leur chevalier servant détaillait ce qu'il connaissait de la petite Twi'lek avec une certaine retenue. De loin on aurait pu croire à une petite famille en ballade bien qu'en y regardant de prêt cette image serait bien vite déformé puisqu'en fait tout trois ne se connaissaient pas si bien que ça. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu Jana et nombres de questions restaient en suspend, de même avec Lyrae... Bien qu'elle lui avait avoué certains sentiments, elle n'avait pas été totalement honnête avec lui et ne faisait rien pour arranger les choses préférant garder cette part de mensonge bien encrée en elle...

    En tout cas, jamais elle n'aurait cru que Lyrae avait autant de mal avec les enfants ! Avec Jana certes, vu le traitement qu'elle lui faisait subir actuellement cela semblait normal, mais Aora quand à elle était bien plus calme... Peut être devrait elle lui en parler lorsqu'ils seraient seuls à seuls puisque à présent Jana allait être avec elle de façon plus ou moins constante et donc par extension avec lui assez régulièrement... Écartant cette pensée de son esprit, la Zeltronne distingua quelques speeders dédiée à faire les navettes dans toute la ville et prit alors la parole tout en guidant le petit groupe qu'ils composaient vers eux.


    "On va aller prendre un de ses speeders pour rejoindre le temple, ce sera assez vite fait. Alors Jana prête à aller voir Aora ?"


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Les mots - au même degré que les sujets - se chamboulaient, bousculaient, succédaient à une telle allure dans la bouche de la jeune lordienne, qu'il était difficile à percevoir si seulement son esprit arrivait à suivre. Etait-ce là une méthode de je-parle-et-les-informations-s'effacent-au-fur-et-à-mesure ou espérait-elle vraiment avoir répondu à chacun de ses points d'interrogation? De préférence en ordre chronologique en non point en termes de logique inter-espèces. D'ailleurs ... il portait fort à croire que toute forme de logique, aussi belle soit-elle, ne trouverait aucunement acquéreur allié auprès de la petite fille. D'une autre part … si on arrivait à l'envelopper d'un beau nœud rose ... peut-être aurait-elle plus d'effet que quelconque formulation scientifique?

    *Han!! Aora est un padawan? Un vrai de vrai? *_*
    Avec les lumières? Et les étincelles dans les doigts qui fusent de partout? Et qui sait voler aussi? Et ...*


Les yeux s'écarquillent brusquement. Comme une gifle glaciale qui vient de lui fouetter le visage dans un espoir - certes ludique - de la ramener à la réalité de l'instant.

    *AORA SAIT VOLER?!!!*


Le visage, presque rendu pourpre de par l'élan de ... mais de quoi donc. Adrénaline? Excitation en tout genre? Colère? Rage? Frustration? Il était à croire que Jana ne connaissait pas ces états d'âme ... du moins l'avait-il été ... car il apparaissait désormais clairement que tout un chacun peut se découvrir - et cela très vite de nouveaux alliés là où n'aurait voulu aller chercher.

Là où les prunelles avaient bombardé le dénommé monsieur Lyrae de mille et une étincelles couleur rose pétant; Luuna avait plutôt droit à des éclairs vert foncé. Le genre de "tu me caches des informations vitales à ma survie, je te déteste jusqu'à la fin de la journée je rentre avec monsieur Lyrae car il ne me ment pas lui".

Les joues se gonflent, prêtes à expulser toute leur hargne face à cette non-information (!!) quand tout à coup le jeune jedi s'autorise à lâcher quelques informations supplémentaires concernant la Twi'lek-future-meilleure-amie-d'une-lordienne-qu'elle-ne-connaissait-probablement-même-pas-encore-de-nom.

Vigoureusement Jana se retourne, buvant avidement la moindre des paroles offertes comme si toute sa future vie sociale en dépendait. Ce qui, à ses yeux admiratifs, devait forcément être le cas.


    *Rigolote oui oui, je note. Et jolie? Jolie comment monsieur Lyrae? Jolie comme moi? Jolie comme Luuna? Jolie comme ce pantalon affreux? Jolie comme les nuages? Ou comme les bisous magiques?
    Dites monsieur Lyrae, si les gens pas-beaux deviennent joli avec les bisous magiques. Les gens jolis ils deviennent quoi? Vous savez vous? Elle devient quoi Luuna quand vous lui faites un bisou?

    Ah non, c'est vrai. Luuna je te boude! Pas d'bisou! Le bisou il sera pour moi! Oh wii monsieur Lyrae, vous me ferez un bisou pour voir si je deviens encore plus jolie? ...
    Sauf si ça a l'effet inverse. Et que les bisous aux jolis ça enlève de leur joli-esse pour le donner aux pas-beaux. Mais alors monsieur Lyrae, vous allez m'enlever du joli pour le donner à quelqu'un d'autre? Vous êtes sûr? Et je serai toujours un petit peu jolie alors? Et c'est très gentil de votre part de faire tout ça, mais à un moment donné je ne serai plus jolie donc vous allez devoir embrasser quelqu'un d'autre pour me le rendre? Ça fait quand même beaucoup de bisous ça au final ... non?*


Jana observait le jeune homme comme s'il allait lui répondre d'un instant à l'autre à cette panoplie de questions qu'elle n'avait jamais émise à voix haute. Ce petit détail ne semblait nullement la déranger, se contentant d'accorder toute son attention à son interlocuteur. Niant majestueusement Luuna qui essayait même de l'amadouer en lui volant sa main libre. Elle se laissait faire, plus par esprit de victoire personnelle que par esprit de contradiction - chose qui n'avait encore réussi à se frayer un chemin jusqu'aux pensées peu ordonnées de la jeune fille.

    *Non mais tu as beau essayer Luuna, ça ne fonctionnera pas! Tu m'as caché des informations dont je pourrais avoir besoin tout bientôt bientôt d'abord! Si Aora sait voler il fait IMPÉRATIVEMENT trouver monsieur Sam et ma nouvelle robe!! Tu ne crois quand même pas que je vais me présenter aux petits nuages du matin en pantalon?! C'est toi-même qui l'a dit et ... et ...*


Les mots magiques ... hâte ... rencontrer ... tentacules ... et là ... et là ... "aller voir Aora".
C'en était trop pour la jeune lordienne. Une multitude de pensées - encore plus de d'habitude - filtrait, se débattait et plus encore dans l'esprit de la jeune fille. Il aurait été impossible - et inconscient surtout - de ne serait-ce que tenter d'y apposer des mots tellement les idées, les mots, les envies (et tellement d'autres) se disputaient la suprématie de l'instant.

En tout et pour tout, il n'y avait qu'un mot qui avait réussi à s'arracher à la bouche de la demoiselle en plein débat intérieur quant à la prochaine étape à suivre.


>> Le parc ...

Et ni une ni deux, la voilà déjà qu'elle chevauchait cavalier seul en direction ... hum, plutôt en toute direction à la fois. Impossible d'expliquer le qui du pourquoi du comment elle avait réussi à se détacher de l'étreinte de non pas une, mais deux (!!) mains adultes - mais elle avait bel et bien réussie.

Une petite boule d'énergie à l'état pur zigzaguait actuellement entre une multitude d'inconnus dans un parcours uniquement connu d'elle-seule. Il n'y avait aucune forme de logique entre les virées à droites, les demi-tours, les marche-arrière, les sauts à gauche, les retours à l'envoyeur ... et ainsi de suite.

De sa petite stature n'était visible rien de plus que les multiples pattes de son sac à dos et - de temps à autre - une petite voix perchée qui s'excusait sans véritablement regarder dans les yeux la personne (gentiment) bousculée.


>> Attention. Je passe. Bousculade. T'ention les pieds. Bonjour. Coup de coude. Attention. Excusez-moi. Oui bonjour aussi. Je passe. On sursaute pour éviter d’écraser des orteils. Vos pieds ils sont trop beaux. Vous savez voler? Re-bousculade. Bonjour. Attention. Je suis passée. Vous savez où est le parc? Sourire étincelant.Bonjour. Après-midi? Déjà? Vraiment. Regard implorant. Ça passe trop vite quand on s'amuse. Oui merci. Je passe. Attention.Liberté retrouvée.

    *Aora j’arrive !!!*


Sprint au finish.
Lyrae O'Sil
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    Le beau milieu d’une journée classique à Iziz, c’était un flot continu de personnes de toutes formes et de toutes couleurs se déversant de l’astroport ou s’y engouffrant, se faufilant entre les véhicules de transport et les droïdes. Cette ville n’était pas la capitale d’Ondéron pour rien, par ailleurs : elle était entendue, riche –surtout ces derniers temps, Lyrae ne s’expliquait pas pour toi- et qui dit capitale dit difficile de s’y retrouver. Le Chevalier se fit un instant la réflexion qu’il ne pourrait y avoir pire endroit pour égarer une petite fille-bolide. Sauf peut-être les bas-fonds de Coruscant.

    Un regard échangé entre Luuna et Lyrae lui apprit que la zeltronne était aussi désemparé que lui pour survivre au flot d’énergie de Jana. Il ne savait bien si cela le rassurait –au moins, il n’avait pas plus l’air d’un idiot qu’elle- ou si cela l’effrayait- si la belle ne pouvait gérer la petite fille, il serait bien incapable de faire mieux- mais il apprécia le répit que le petit monstre lui offrait en ayant cessé de parler.

    Comme les maillons d’une chaine, ils se faufilèrent accrochés les uns aux autres et franchirent les grandes entrées vitrées de l’astroport. Il n’était pas question de rentrer à pied au Temple ; bien sûr. C’était bien trop loin. Il faudrait qu’ils récupèrent le speeder avec lequel il était venu les chercher et qui devait être stationné non loin. Déjà, le Chevalier s’interrogeait : allait-il devoir conduire en ayant coincé Jana sous son bras ou Luuna se chargerait d’elle de lui faire un plaquage contre son siège le temps qu’ils arrivent jusqu’au repère des Jedi ?
    Hélas, ce ne serait pas le problème le plus urgent qu’ils allaient devoir résoudre : alors qu’il tendait le cou pour tenter d’apercevoir au-dessus de la tête ronde d’un Bith le speeder qu’il avait laissé non loin, la petite chose chaude écrasée dans sa main lui échappa soudain. Ses doigts se refermèrent sur le vide et il prononça un distrait « hou la » en se retournant pour sourire à Luuna. Heureusement qu’ils la tenaient à deux, n’est-ce pas ?

    Mais lorsque son regard croisa de nouveau celle de la zeltronne, il comprit à l’air hébété de sa douce qu’il y avait un tout petit pépin. Yeux vers le sol : un papier déchiré, du goudron noir, les bottes de Luuna, ses grands pieds dont l’un frôlait dangereusement une crotte d’animal domestique. Mais aucune paire de couettes marrons, ni de grands yeux dévorants.

    - JANA !! Où est-elle passée ?!

    Question stupide : si Luuna le savait elle serait déjà partie dans cette direction.
    Lyrae s’accroupit soudain et scruta la foule autour de lui, espérant presque que la petite se soit par miracle étalée à quelques mètres de là. Mais il ne vit autour de lui qu’une opaque et compliquée forêt de jambes. La retrouveraient-ils jamais ? Pouvaient-ils espérer qu’elle décide de revenir et pour les reprendre par la main ? Impossible… Lyrae se voyait déjà aller aider Luuna à enclencher la procédure de disparition d’enfant au poste de la garde d’Iziz le plus proche, mais..

    - Hé ! Mais attention, gamine !


    Le Chevalier se redressa d’un bond. Ca, c’était le miracle qu’il n’avait jamais osé espérer !
    Ni une, ni deux, et il fendait la foule dans la direction de la voie bourrue. Ah, comme elle avait dû se faufiler facilement, alors que lui galérait avec son grand corps d’adulte ! Mais il fallait qu’il passe, c’était une question de vie ou de mort.

    - JAANAAA !
    cria-t-il à la cantonade. ATTENDS ! J’AI OUBLIE DE TE DIRE QUELQUE CH- OH ! Pardon !

    Une grand-mère rouspéta dans une langue inconnue, mais Lyrae devinait sans mal que globalement, le coup de coude qu’elle avait reçu dans la figure ne lui avait pas du tout plu. Le Jedi grimaça un sourire contrit en guise d’excuse et recommença à se frayer un chemin parmi la foule. Ses quatre membres se frayaient un passage aussi activement que ses méninges fonctionnaient : qu’est-ce qui pourrait faire revenir le petit bolide de lui-même ? Car si elle avait l’avantage physique dans ce paysage humain, il leur faudrait utiliser la ruse. Mais Jana était peut-être déjà loin…

    Une couette sombre apparut à hauteur du flanc d’un Twi’lek et Lyrae, par réflexe, l’attrapa et s’empressa d’expliquer au visage :

    - Il faut un mot de passe pour entrer au parc !


    Mais au bout de la poignée de cheveux sur laquelle il avait tiré, une petite humaine inconnue le regarda, effrayée et incrédule. Il la lâcha et s’éloigna en catimini avant que ses parents probablement dans les parages ne remarquent rien d’anormal.

    Nouvelles bousculades, toujours pas de petite fille en vue. Peut-être Luuna avait-elle plus de succès que lui ? Quelques coups d’œil à la ronde lui apprirent qu’il ne savait pas non plus où elle était passée. Beau travail, songea-t-il en son for intérieur, et il put enfin se dégager de la foule de l’entrée de l’astroport. Sur l’avenue qui se déroulait devant lui, la visibilité était un peu meilleure, et il ne pouvait qu’espérer que le petit bolide ait été intercepté par quelque chose. Même un Sith. N’importe quoi plutôt que de vivre avec la peine et les regrets de Luuna au milieu de leur couple…

    Non, il fallait la retrouver. Lyrae reprit sa marche avec détermination, guettant les moindres petites créatures qui trottaient par là.

    Bon. Pour emmener Jana dans les bas-fonds de Coruscant, on verrait plus tard. BEAUCOUP plus tard.


Luuna Shein
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Réponse silencieuse...

    Connaissant Jana, cela ne présageait rien de bon et un simple coup d’œil vers la petite tête brune à couettes confirma les peurs de Luuna qui ne put qu'admirer Jana se défaisant de sa main à la hâte. Heureusement que Lyrae tenait lui aussi une des petites mains agiles de la Lorrdienne, sans quoi la petite aurait filé à la corellienne.

    Souriant devant de tels efforts, sans véritablement en comprendre le but premier, la Zeltronne posa une main sur l'épaule de sa fille adoptive afin de lui glisser quelques mots à l’oreille sur le danger qu'il y avait pour une petite fille à se balader dans Iziz seule. Brillante idée n'est-ce pas ? Malgré son jeune âge la petite pouvait sans mal comprendre qu'il ne faisait pas bon pour elle, peu habituée à parcourir une ville de cette taille, de se retrouver seule et qu'elle se perdrait sans doute assez vite ici sans un adulte à ses côtés. Seulement, la Jedi se montra un peu trop lente et alors qu'elle se penchait vers elle la petite, celle-ci fila dans la foule comme une fusée ayant enfin réussie à se libérer de l'emprise que les deux adultes avaient sur ses petites mains. Quoi?!

    Se redressant d'un bond, son regard croisa celui de Lyrae qui ne semblait pas avoir prit conscience de la gravité de la situation, Jana s'était enfuit ! Devant l'air effarée de Luuna, qui ne savait comment réagir, le jeune homme prit les choses en main. Comment Jana avait elle pu être aussi inconsciente pour avoir décidée de fuir au-travers de la foule ? On était pas sur Ertegas ici, la ville ne se composait pas seulement de personnes aux attentions amicales ! Comment tout cela avait il pu arriver ? Cherchant de l'aide auprès de Lyrae, le jeune Jedi sembla ignorer l'état dans lequel elle se trouvait se précipitant d'un seul coup dans la foule. L'avait il trouvé ?

    Essayant de suivre du regard son compagnon, la jeune femme se vit rapidement confrontée à une marée humaine lui bloquant la vue, mais aussi le passage. Impossible, avec le peu de force qu'elle y mettait de se frayer un chemin encore trop perdue pour réussir à s'imposer face à tous ces gens. Son cœur frappait à toute vitesse dans sa poitrine, le temps semblait pourtant passer au ralentit son regard se perdant de ci et de là dans l'espoir d'y croiser celui de Jana. L'idée que sa fille adoptive allait être perdue à tout jamais dans les dédales de cette cite, livrée à elle même sans qu'elle n'y puisse rien, ne faisait qu'accroître l'impression de perdition la plus totale qui était entrain de la submerger. Faire venir Jana sur Ondéron était une façon de la protéger et voilà où cela les avaient conduit...

    Résistant à l'idée de se mettre à hurler comme une démente, se doutant que cela ne ferait en aucun cas revenir sa fille, Luuna essaya de se calmer, de réfléchir malgré toutes les pensées qui frappaient sans cesse dans son esprit. Se calmer, trouver une solution, trouver quoi dire, trouver quoi faire. Peut être aurait elle dû lui parler plus vite, lui faire comprendre qu'ici les choses n'étaient pas les même sur sur leur planète, que le temple était loin, qu'elles ne pouvaient pas y aller à pied, que le parc dont ils parlaient se trouvait bel dans le temps et donc tout aussi inaccessible, qu'il fallait forcement prendre un speeder ou une navette. Pourquoi n'avait elle pas pensée à dire tout cela ?!

    À mesure qu'elle se parlait à elle même, s'imaginant les mots qu'elle aurait dû offrir à Jana, imaginant les gestes qu'elle aurait dû faire, ses pensées commencèrent à s’échapper de son esprit pour aller toucher celui des divers passants proches. Sans doute qu'aucun d'entre eux n'y prêtaient la moindre attention, mais pour Lyrae et Jana qu'elle avait côtoyée longuement, la petite voix pleine de reproche qu'elle s'imposait devait se faire entendre...
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Jana passait et bousculait un peu tout le monde et personne à tout va. Elle n'avait aucune idée de la localisation exacte du parc. Que ce soit à droite. A gauche. En arrière. Ou même pas du tout ici. Cette information semblait d'une banalité inouïe. Comme un détail négligé, si pas négligeable. Une donnée dérisoire. A peine de quoi entamer la conversation. Bien que ...

    *Et s'il existait plusieurs parcs? Le parc de gauche. Le parc de droite. Le parc en haut aussi. Car il serait injuste que les nuages ne puissent bénéficier d'un parc. Ah oui, on ne voudrait quand même pas les punir pour être un peu plus haut que nous? Ce serait comme si les nuages, eux, ils nous punissaient d'être trop bas. Oh ... mais ... mais oO' ... mais peut-être qu'ils le font!!!

    Peut-être que les nuages nous punissent déjà! C'est pour ça qu'il faut se présenter à eux en robes. C'est pour ça que Aora elle sait voler et pas moi. Parce que moi je ne suis pas encore montée pour me faire pardonner!! Il faut trouver monsieur Sam. Et maman. Et ma robe de princesse. Et Aora aussi!*


Gauche. Droite. Droite. Gauche. Zigzag. Entre les jambes. Bousculade. Jérémiade. Des mots qui partent aussi vite que les petites jambes dédallent. Des excuses qui se perdent dans la masse. La logique voudrait que le corps ralentisse. Que la langue interpelle un inconnu. Que les yeux cherchent les adultes responsables. Mais la logique d'une petite fille de onze ans tout juste, n'est pas nécessairement la même que celle maniés par de plus grands experts.

    *Jana tu dois penser comme un parc. Allez allez allez. Hop hop plus vite! Le temps passe et Aora ne va pas attendre toute la journée. Elle va finir par perdre patience. Maman dit qu'il faut beaucoup de patience pour communiquer avec des gens comme moi. Je ne sais pas ce que c'est des gens comme moi. Et communiquer c'est un mot cro super méga compliqué pour dire parler. Alors maman elle tente juste de me brouiller les pensées. Afin que je prenne plus de temps pour les déchiffrer. Ah oui parce qu'il y en a trop. Toujours trop. Dans un esprit trop petit. Et dans trop peu de temps. Maman trouve ça logique ce qu'elle dit. Moi je trouve qu'elle utilise trop souvent le mot "trop". A force, je crois que les autres mots vont devenir jaloux. Alors c'est un peu normal que j'en utilise beaucoup non? C'est parce que maman elle en utilise trop-peu.

    Oh je l'ai encore dit!!! Il va falloir que je me fasse pardonner! Ah mais ça fait déjà deux fois que je dois présenter des excuses pour quelque chose dont c'est pas ma faute! D'abord les nuages. Qui ne m'ont pas encore dit pourquoi ils me boudaient. Et puis maintenant un mot que maman utilise. Et que je ne peux pas répéter sinon je ne vais pas m'en sortir dans mon décompte de pardon! Et je ...*


Bousculade en sens inverse. Dans toute cette excitation du verbe, Jana avait - ô miracle - fini par s'arrêter. Un peu - beaucoup même - perdue dans le monde indéchiffrable de son moi intérieur, elle n'avait plus accordé la moindre attention à sa folle recherche du fameux parc où se trouvait la non-moins-fameuse Aora.

Et là, tout à coup, sorti de nul part - quelqu'un vient la bousculer.


>> Non mais oh, vous pourriez vous excuser au moins! Ma maman elle dit toujours qu'il faut faire preuve de patience! Légère pause tandis que l'esprit se rend compte qu'il n'a pas utilisé la bonne extension. Ah non, c'est pas ça. Ma maman elle dit toujours qu'il faut se laver les mains avant de manger! Nouvelle pause. Air consterné. Non, c'est pas ça non plus! De ne pas parler trop vite! Non. De se présenter d'abord! Non plus. De de de ... aaaaahhhh mais maman pourquoi tu dis tellement de choses aussi !!!

La jeune lordienne ferme les yeux et se secoue la tête. L'énorme silhouette qui vient de la bousculer n'a rien répondu. Elle se tient toujours là. Droite. Silencieuse. Stoïque. Un long manteau d'un noir de jais vient envelopper la totalité de sa présence. Une capuche pour peaufiner le tout et qui laisse tomber un voile d'ombre sur un visage qu'on devine à peine. Son charisme naturel émane librement aux alentours. Presque inconsciemment les autres visiteurs d'Ondéron s'écartent de lui. Tous. Sauf cette petite fille qui détaille minutieusement sa cape du regard. Cette longue, si longue, couverture de tissu obscure qui ...

>> Eh, on ne voit pas vos pieds. C'est drôle ça non? Pourquoi est-ce qu'on ne voit pas vos pieds? Vous ne voulez pas les montrer? Vous ne voulez pas les voir? Vous faites comment pour sourire à vos pieds si vous ne les voyez pas? Et moi, je fais comment pour sourire à vos pieds si je ne les vois pas? Et ...

Le moulin à paroles s'arrête un instant. Sa tête se tourne vers l'arrière tandis qu'elle a l'impression que quelqu'un l'appelle. Le calme revient.

>> Oh mais ça doit être Luuna. Elle n'a pas dû entendre que j'allais au parc. Un petit visage radieux se retourne vers l'homme sans visage. Elle lui offre son plus beau sourire tandis que d'autres paroles affluent en masse. Dites monsieur, vous savez où il est le parc vous? Parce que Aora elle m'attend là pour m'apprendre à voler. Vous croyez qu'on peut voler en pantalon vous? Aussi affreux soit-il? Les nuages ne vont pas se vexer encore plus? Je devrais cacher mes pieds aussi vous croyez?

La présence de la zeltronne se fait plus intense. Plus pressante - presque oppressante. Comme si une main invisible venait se poser sur l'épaule gauche de la petite fille et appuyait si fort qu'on dirait qu'elle allait tomber sinon.

    *Mais qu'est-ce qu'il y a Luuna? Tu es triste parce que je te boude? Mais tu m'as caché tout plein de choses supra méga importantes! Pourquoi tu ne voulais pas les partager avec moi? Tu ne m'aimes plus c'est ça? Ou bien ... ou bien c'était une surprise et j'ai tout fait rater! Ah ça maman aussi elle le dit souvent. Maman elle dit vraiment beaucoup de trucs. Hein oui Luuna. Mais il ne faut plus être triste alors. Je vais arriver. Il faut juste que je dise au revoir au gentil monsieur et puis on pourra aller tous ensemble au parc! Wiii!!*


Prestement elle se retourne. Sourire étincelant.

>> Merci beaucoup pour tout. Mais je dois y aller maintenant. Luuna m'attend pour aller au parc. Attention quand vous marchez. N'oubliez pas de vous excuser. Et vos pieds vont bouder si vous continuez à les ignorer comme ça. A bientôt monsieur.

Et hop la voilà déjà partie sans attendre la politesse de retour. Ses jambes s'apprêtent à prendre le large quand une énorme main gantée vient l'attraper par l'épaule.

    *Qu'est-ce que ...*


La silhouette noire se penche vers elle et lui murmure à l'oreille.

- Et si je t'emmenais au parc?

La petite fille cesse net son intention de fuir. Elle se retourne comme au ralenti. Ses yeux débordantes d'étincelles amoureuses.

    *De vrai de vrai?*

Lyrae O'Sil
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    Le Chevalier ne savait pas ce qu’il avait préféré, au juste : ne pas arriver à trouver Jana dans la foule ou constater que là où il y avait de la visibilité, sur la grande avenue, il n’y avait aucune trace de ses deux couettes marron. Il se retourna un instant pour tenter d’apercevoir Luuna –peut-être par miracle aurait-elle attrapé la chose ?- mais la mine déconfite de la Zeltronne qu’il aperçut entre deux balourds indiquait clairement qu’elle n’était pas plus avancée que lui. Il eut une brève hésitation : courir après la petite ou se laisser guider par son instinct et aller prendre dans ses bras la pauvre créature dont il chassait les démons à coup d’étreintes et de mots doux ? Maisnonmaisnonmaisnon. Priorité à la fusée –car s’il la retrouvait, il règlerait deux problèmes en un seul : la détresse de Luuna et l’évasion du petit monstre. Parce que l’air de rien, s’ils ne la retrouvaient pas… Il pourrait sûrement dire adieu à la Zeltronne resplendissante qu’il côtoyait jusqu’alors. Car si elle avait adopté Jana, c’était qu’elle devait y être pas mal attachée…

    - Reste là, surveille, je reviens !
    cria-t-il à la jeune femme avant de tourner de nouveau les talons, direction la grande avenue.

    Après tout, où aurait-elle pu aller d’autre ? Elle n’aurait sûrement pas fait demi-tour…. Tandis qu’il dévalait l’avenue, Lyrae détaillait le décor autour de lui. Sous un banc-derrière un pot de fleurs-dans cette poubelle ?-la bouche d’égout… Quelques fois qu’un petit pied ou une touffe de cheveux dépasse de quelque part ! Ah, s’il savait séparer la vision de chaque œil comme certaines races il pourrait voir deux fois plus vite, mais il fallait se contenter de cette chasse minutieuse et lente que pouvait faire un humain.

    - JAAANAAAA ?!

    Trois têtes consternées de Nautolans se retournèrent sur son cri, mais le Chevalier fit semblant de ne pas avoir remarqué leur désapprobation.

    - Vous avez vu une p’tite fille ? Cheveux marrons, yeux marrons, qui parlait vite vite ?

    Les trois individus restèrent silencieux, et Lyrae n’attendit pas leur réponse. Saleté de touristes qui parlent pas le Basic. C’est pourtant pas l’océan de Manaan à boire !
    Même question à deux gamins absorbés dans leur jeu de billes, à un commerçant occupé à ranger son étalage et un Gungan visiblement éméché. Personne n’avait vu la fichue tornade. Comment avaient-ils pu la louper, pourtant ?! Il devait prendre le mauvais chemin ! Mais au moment où il s’apprêtait à remonter vers l’astroport…

    - Hé toi ! Le droïde ! s’exclama Lyrae en se jetant presque sur la silhouette mécanique. Remonte tes archives quelques minutes là mon grand ! T’aurais pas vu une petite fille haute comme ça –il mit la main vers sa taille mais ne savait pas très bien si c’était une bonne mesure- ou à peu près, avec des couettes marrons ?
    - Bonjour Monsieur. Je suis NA-42, enchanté. Oui.

    - Oui quoiiii ? fit le Chevalier excédé par la lenteur de la machine. Je veux dire, où ? Elle est partie où ? Quand ?
    - Une enfant correspondant à votre description a marché tout droit vers le sud-est, comme vous. Elle est partie accompagnée d’un individu dans cette même direction. Il y a deux minutes et quarante-deux secondes. Quarante-trois. Quarante-quatre. Quarante-cinq.
    - Hein ? Un individu ? Un individu comment ?
    - Les données ne me permettent pas de déterminer l’espèce ni l’âge de l’individu, monsieur. Il était vêtu de noir. Cinquante-trois. Cinquante…

    Le Chevalier était aussi sonné et hébété que s’il avait reçu un coup de poing en pleine figure sans avoir pu voir d’où venait le coup. Elle avait suivi… Un bonhomme en noir ? Pourquoi ? Mais POURQUOI ? Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas suivi une petite vieille avec une robe à fleurs ??! Non ! Un bonhomme en noir, c’était vraiment pas une bonne idée ça !

    - Trois minutes. Trois minutes et une seconde. Deux. Trois.


    Le Chevalier laissa là le minuteur en duracier et reprit mécaniquement sa descente de l’avenue. Les arbres bordant l’entrée d’Iziz défilaient sans qu’il ne les voie. A la place se superposaient des images d’horreurs –les vêtements de l’enfant retrouvés dans un parc sombre, un petit corps flottant dans un lac… Mais le pire c’était… Noooon… Comment est-ce qu’il annoncerait tout ça à Luuna ?

    Brusquement, il se remit à courir de toutes ses jambes, haletant de frayeur plus que d’épuisement.



    ------------JA… NA… ? …

Luuna Shein
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Quelques mots,

    Voilà tout ce qu'elle avait réussi à comprendre avant que Lyrae ne disparaisse dans la foule à la recherche de la petite brune à couettes. Rester là et surveiller, que devait elle surveiller au juste ?Qu'une autre "maman" ne perdre pas sa fille qu'elle alors qu'elle lui tenait la main ? Qu'une autre "maman" ne soit pas aussi désemparée qu'elle lors de la disparition ? Qu'une autre "maman" ne mette pas cette même vie dans les mains d'un homme dont elle se sert honteusement pour se sentir mieux ?

    Tournant sur elle même, perdue, Luuna laissait ses yeux parcourir les alentours à la recherche d'un point de repère, d'un petit quelque chose qui pourrait la mettre sur la voie à suivre, mais tout ce qu'elle croisait lui rappelait encore et encore ses fautes. Était-ce voulu ? Était-ce une simple coïncidence malheureuse ? Non cela ne pouvait être une coïncidence si autour d'elle tous la regardait avec ce regard dur et insistant, ce regard qu'elle cherchait alors à éviter, ce regard qui la suivait sur le visage de tous les hommes et femmes qu'elle poussait en accentuant son pas, écartant les gens afin de trouver un endroit plus ouvert.

    Elle n'y était pour rien, elle avait essayé de faire au mieux avec la petite, elle lui tenait la main ! Elle lui tenait la main tout en lui parlant ! Que pouvait elle faire de plus ? Elle n'allait pas lui mettre un harnais afin d'être sûre qu'elle allait rester à ses côtés ! Non... Non... Elle avait fait ce qu'elle devait c'était Jana qui avait cherché à fuir, c'était elle qui s'était enfuit sans chercher à comprendre qu'ici ce n'était pas une petite ville, qu'il fallait qu'elle reste à ses cotés pour son bien ! Les rues d'ici n'étaient pas celles de leur petit village agricole, les rues d'ici étaient pleines de gens aux idées malveillantes et aux desseins obscurs...

    Se stoppant sur place à cette idée, la jeune femme fut percutée par des personnes marchants derrière elle. Perdue dans ses pensées, la jeune Zeltronne chuta au sol lourdement. La personne fautive se précipita aussitôt pour l'aider à se relever, geste mal comprit par la belle aux cheveux de jais recula à la hâte sur le sol, se heurtant aux jambes des passants dans son dos qui se retournèrent alors vers elle. Ce regard, encore et encore, mais pourquoi ne la laissaient ils pas tranquille ! Le cœur battant la chamade, Luuna se redressa d'elle même, repoussant les mains qui lui venaient en aide, cherchant des yeux un nouvel échappatoire alors que la foule continuait de s’amasser autour d'elle, de lui voler son oxygène, de lui voler son espace. Pourquoi lui en voulaient ils à ce point ? Pourquoi ne pas la laisser tranquille ?!


    "Lai... Laissez moi ! Laissez moi ! Je... Ce n'est pas ma faute !! Aidez moi plutôt au lieu de me regarder ! Aidez moi à la retrouver ! Elle est perdue quelque part alors aidez moi au lieu de me dévisager !"

    Voyant que les gens autours d'elle semblaient ne pas comprendre, ou se moquer de son tourment Luuna laissa une vague d'émotion négative s’échapper, "repoussant" malgré elle les gens désireux de l'aider alors quelle se redressait avant de partir en courant dans la direction que Lyrae avait prit plus tôt. Elle ne pouvait rester là, autour de ces gens, elle devait le retrouver, elle devait rester avec lui...
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    *De vrai de vrai?*


Parler d'une implosion d'étincelles serait un doux euphémisme. Une totale incompréhension de la physiologie simple - et pourtant si complexe - d'une jeune fille préadolescente qui découvre la joie de la vraie ville. Ou, et n'était-ce guère plus probable au final, d'une petite lordienne affamée de connaissances à qui on venait tout juste de présenter un énorme gâteau des livres recouvert de sucre glacé.

    *Le sucre c'est mauvais pour les dents. C'est maman qui l'a dit. Oui oui oui. Vous voyez bien monsieur l'inconnu, moi j'écoute toujours ma maman quand elle dit quelque chose. Même si elle parle beaucoup. Et qu'elle se répète encore plus. D'ailleurs, elle m'a déjà parlé des inconnus aussi. Mais je ne sais plus ce qu'elle a dit. Ah oui, il faut comprendre hein monsieur l'inconnu. J'ai beau tout entendre, je ne comprends pas toujours. Et puis, entendre c'est pas comme écouter; c'est beaucoup plus facile d'abord. Parce que pour entendre il suffit de faire semblant tandis qu'en fait, secrètement, on regarde un papillon qui passe devant la fenêtre de la cuisine. Oui, parce qu'on parle souvent dans la cuisine. Maman est souvent dans la cuisine. À faire à manger. D'où le fait qu'elle parle de sucre et d'inconnus en même. Ou peut-être pas. Mais c'est tout brouillon dans ma tête. Alors parfois je sais plus. Dites monsieur l'inconnu, vous croyez que je devrais faire plus attention la prochaine fois?*


Elle le regarde avec insistance. Comme si la question avait été posée à voix haute et qu'une réponse toute prête - toute chaude - allait sortir du four que représentait la bouche de l'homme en noir d'un instant à l'autre. Les étincelles semblaient se multiplier au fur et à mesure du temps écoulé.
Les uniques mots que cet illustre personnage avait accordés à la petite fille semblaient reproduire l'effet escompté. Que ce soit là une diabolique mise en scène ou le pur fruit du hasard semblait importer bien peu à l'interlocuteur en question.
D'ailleurs, il était quasi impossible de deviner un sourire sur ce visage perpétuellement plongé dans l'ombre. Tout comme peu importe quel autre expression aurait pu en découler.
Lui aussi semblait se contenter de l'observer depuis son perchoir ténébreux. Jana était-elle donc seul à ne pas percevoir l'aura maléfique qui émanait délibérément de cette silhouette de jais? Question rhétorique ... il est vrai.


>> Dites monsieur l'inconnu, vous cachez votre visage pour ne pas rendre vos pieds jaloux? Moi je trouve ça trop top de votre part. Vous êtes vraiment conscien ... je veux dire conscienscien ... enfin, vous voyez bien ce que je veux dire, ça termine en -eux. Vous savez, ma maman elle utilise des mots trop compliqués parfois. Alors elle croit que je la comprends pas, mais c'est pas vrai d'abord. Car parfois j'écoute hein oui, mais si c'est plus facile d'entendre. Et vous monsieur l'inconnu, vous écoutez votre maman ou vous ne faites que l'entendre? Vous voulez entendre ma maman? Elle a une cro belle voix d'abord. Et puis aussi une robe. La mienne même. Vous n'auriez pas vu ma maman par hasard? Vous êtes genre BEAUUUUUU-coup plus grand que moi. Vous devez voir vachement beaucoup depuis votre perchoir tout la haut.

    *Dites monsieur l'inconnu, vous les voyez de près les nuages? Ils sont comment? Ils vous chatouillent les narines parfois? Et vous éternuez quand il passe de l'une à l'autre?*


La jeune fille ne peut empêcher son imagination de laisser libre court à ce qu'elle fait de mieux. Telle une vraie demoiselle elle cache son sourire derrière une main resserrée en poing. Néanmoins, les petites vagues qui remuent son corps ne peuvent que trahir le rire qui se cache derrière une si faible barrière physique.

- Tu veux le voir de haut le parc?

Mode étincelles: check. Mode totally in love with un inconnu: check. Mode combinaison suprême et ultime des deux: double check.

>> Owii *_*

Et déjà deux petits bras de lordienne se tendent presque naturellement vers cette grande - que dis-je, É-NORME - silhouette toute de noir enduite.
L'homme se penche à peine pour éplucher le petit corps du sol et - ni une ni deux - elle se retrouve dans sa nuque. Les jambes pendant mollement le long du torse - invisible - de l'inconnu sans nom. Les mains posées délicatement sur le haut de sa capuche - afin de ne pas lui brouiller la vue voyons! À observer le monde d'un tout nouveau point de vue. Avec de nouveaux yeux. Avec de nouvelles questions. Avec de nouvelles aspirations.

Tandis que l'homme se met en marche sans un mot, Jana laisse divaguer son regard vers le haut. Comme si désormais la gauche et la droite n'avait plus la même saveur dans sa bouche de jeune exploratrice.


    *Oh wooo[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] Vous êtes encore loin des nuages d'ici. Mais ça veut dire que moi je le suis d'autant plus quand je suis au sol. Dès lors, si je cache mes pieds, les nuages le voient-ils seulement? Ou, au contraire, peut-être devrais-je porter un pantalon plus court pour dévoiler une partie de mes jambes aussi. Ainsi, même qu'ils sont très loin tout là-haut encore plus que je ne peux dire en une fois sans devoir respirer, eh bien ainsi même là-bas au loin ils pourront voir que je fais de super méga gros efforts pour eux. Pour qu'ils ne me boudent plus. Vous croyez que c'est pour ça qu'ils sont fâchés? Parce que je suis trop petite et donc - c'est super logique en fait - trop près du sol? Et peut-être que le sol il est un peu jaloux lui aussi d'être si bas donc il cache mes pieds en espérant les garder pour lui. Vous en pensez quoi monsieur l'inco ...*


La question reste perdue au bout des lèvres de la petite fille qui a baissé le regard. De la petite fille qui observe désormais les environs avant de reporter toute son attention sur la tête - noire - de l'homme en capuche. De la petite fille dont le regard vient de sur une silhouette reconnaissable entre toutes. D'une silhouette, suivie de près par une autre - toute aussi reconnaissable. D'une, et puis deux, silhouettes qui lui arrachent un sourire d'autant plus contagieux.

Comme dans une suite logique d'action-réaction, ses deux petits bras se lèvent en unisson et commencent à sa ruer de gauche à droite. De droite à gauche.


>> YOUHOU!! LUUNA!! MONSIEUR LYRAE!! JE SUIS LÀÀÀÀ!!! TOUT EN HAUT! PRÈS DES NUAGES!

    *Et presque à la porte des étoiles!*

Lyrae O'Sil
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    Depuis quand Iziz était-elle devenue si grande ? Voilà plus de dix ans qu’il l’avait explorée, depuis ses premières escapades avec le grognon Maître Dhish. Mais il n’avait pas vu alors tous les endroits terribles où une petite fille comme Jana aurait pu disparaître. Le Chevalier ne pouvait pas s’empêcher de s’imaginer une silhouette sombre et terrifiante emportant une minuscule poupée en tissu aux grands yeux marrons de Jana. Comment une si petite chose pouvait vous terrifier pour votre propre vie un instant, puis vous rendre plus effrayé encore pour sa vie à elle ?

    Bientôt, ses jambes ralentirent. Le souffle court, Lyrae ne savait plus si la direction qu’il prenait le rapprochait de la petite fille ou au contraire, l’en éloigner. Où aller ? Le Temple était loin, il y avait cette route à travers la jungle et en aucun cas, si un homme l’avait enlevé, il n’aurait voulu rejoindre le quartier général des Jedi. Peu de chances d’un retour immédiat vers l’astroport également. Il lui restait donc toute l’étendue de la ville, à presque 360 degrés autour de lui.
    Lyrae tourna sur lui-même –toujours aucune petite fille ni aucun homme en noir à l’horizon. Seule une silhouette accrocha son regard parmi les autres. Luuna se frayait un chemin vers lui, et son visage livide n’apportant pas la bonne nouvelle qu’il attendait. Il tourna ses paumes vers le ciel en signe d’impuissance avant qu’elle ne soit assez près… Et qu’il voit le pantalon sous la bure de la Zeltronne abimé, et ses mains écorchées.

    - Luuna ! Qu’est-ce qui s’est passé ?
    l’interrogea-t-il à la hâte. Tu l’as vu quelque part, tu as…

    Mais il s’interrompit. Non, ce ne devait pas être en rapport avec Jana. Que faire ? Quelle était l’urgence la plus urgente : la disparition de Jana ou Luuna à qui il était visiblement arrivé quelque chose ? Les grands yeux effarés de la Zeltronne répondaient à sa place : sa fille avant elle, bien sûr.

    - Tu as une idée d’un endroit qu’elle voulait voir ? J’ai entendu…


    Lyrae étreignit les épaules de la Jedi et ajusta son visage pour être à la même hauteur de regard. Ses yeux noirs reflétaient un vide d’horreur infini. Ses lèvres entrouvertes auraient pu faire d’elle une proie délicieuse, mais l’heure n’était plus à l’insouciance. Ce devait être cela, d’avoir un enfant : des accès d’inquiétude interminables et successifs. Jana marquait le début d’une nouvelle ère sur le visage de Luuna : désormais, elle n’aurait plus seulement ses propres soucis à porter… Mais Lyrae était déjà décidé à porter avec elle tous les fardeaux du monde, et il l’aiderait aussi aujourd’hui.

    - Ecoute, on m’a dit qu’elle était partie… Avec un homme. Un droïde a vu un homme en noir l’emmener.

    Il ne savait pas le choc que cela pouvait causer en la Zeltronne, mais il fallait qu’ils partagent leurs informations. Elle était forte, au fond, elle le savait. Elle survivrait… Le temps qu’ils la retrouvent. S’ils n’y parvenaient pas, alors ce serait différent, ce serait… Il ne retrouverait probablement jamais ses expressions rieuses et ses sourires d’espoir. Non, une telle vie ne pourrait pas leur échapper aussi facilement !

    - Y’a pas beaucoup d’endroits où dire à une petite fille qu’on va l’emmener,
    conclut-il en resserrant son étreinte pour rassurer sa bien-aimée. Tu connais Jana mieux que moi. Il a dû dire une glace. Une robe. Un parc ?

    Oui, il l’avait entendu parler de parc juste avant. Jana était sûrement foutue d’avoir elle-même entraîné l’homme dans cette direction. Et il n’y avait qu’un seul grand espace vert en Iziz –non loin du palais royal.
    Lyrae attrapa la main de la Zeltronne et l’emmena dans cette direction.

    - T’inquiète pas ! On va la retrouver !
    cria-t-il dans sa course.

    A ce rythme, quelques minutes seulement suffirent. Et à peine arrivés dans les allées verdoyantes, le Chevalier n’en crut pas ses oreilles : Jana ! Jana les appelait ! Sur… Les épaules d’un homme en noir.

    - Hé ! Arrêtez-vous ! Lâchez-la ! Elle est…

    A nous ? Non, il fallait s’assurer qu’il ne décide pas de s’enfuir.

    - Contagieuse !!


    Luuna et Lyrae échangèrent un regard interrogateur, probablement le même que devait faire Jana et l’homme sous sa capuche.

    - Heu, ouais, elle a… Elle a la… La…


    Mais l’homme était déjà en train de faire redescendre sur terre la voltigeuse près des étoiles. Par chance, elle avait l’air en pleine forme. Ils n’étaient pas arrivés trop tard.

Luuna Shein
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Lyrae !

    Les yeux de la jeune Zeltronne ne mirent longtemps avant de croiser ceux de son amant qui la martela de question lorsqu'elle fut arrivée à ses côtés. Que s'était il passé ? Elle n'en savait rien, pour la première fois depuis longtemps elle avait craqué, perdue son sang froid face au regard de toutes ces personnes qui l'entouraient. L'avait elle vu ? Non elle n'avait pas été capable de retrouver sa fille et à en croire les dires paniqués de Lyrae, lui non plus n'avait pas réussi à retrouver la jeune fille, ce qui ne fit qu'empirer l'état de détresse de Luuna. Comment tout cela avait il pu arriver ? Elle avait demandé à Jana de venir vivre avec elle pour la protéger du monde, la protéger des Sith et pourtant cela ne faisait que quelques heures qu'elle l'avait sous sa responsabilité que déjà elle l'avait perdu.

    Délaissant le regard de Lyrae, la jeune jedi ne savait comment faire. Tout était entrain de partir en ruine sous ses yeux et pourquoi ? Elle n'en avait pas la moindre idée... Depuis le départ d'Aykan, jamais elle ne s'était sentie aussi désemparée, faible et minable au point d'en venir même à douter de tout le parcours qu'elle avait eut jusque là d'anciennes questions revenant la hanter. N'aurait elle pas dû ignorer cette ascendance Jedi ? N'aurait elle pas dû se contenter de sa vie avec Maître Ein sur Ertegas ? Sans elle rien ne serait arrivé au " vieil " homme, ni à la mère de Jana et encore moins à Jana elle même ! Alors qu'elle était sur le point de se laisser complètement envahir par toutes ces questions, mais surtout d'y céder, Lyrae la saisit par les épaules la secouant un peu tout en prenant la parole lui offrant les informations qu'il avait réussi à glaner de son côté.


    " Un homme en noir ? "


    Jana s'était laissé entraîner par un inconnu ? Mais qu'y avait il dans la tête de cette petite ?! Isana s'était toujours montrée très ferme à ce sujet, que ce soit avec sa fille ou avec elle, il fallait éviter les inconnus car ils n'apportaient que des problèmes ! Jana n'aurait jamais suivi quelqu'un qu'elle ne connaissait pas sans une bonne raison et Lyrae lui offrit quelques unes de celles-ci sous formes de questions. Oui il avait raison, l'homme avait sans doute dû promettre à la petite fille quelque chose qu'elle voulait afin de l'attirer avec lui, il n'y avait pas d'autres explications ! Une glace, une robe, un parc ? Tout semblait possible dans l'esprit de la Zeltronne qui pourtant élimina assez rapidement la glace ! Restait la robe et le parc, mais l'un comme l'autre pouvait être exact, surtout après l'épisode malencontreux dans la navette avec cette histoire de pantalon. Il fallait faire un choix et vite ! La robe était la priorité première de la petite Lorrdienne, mais en y réfléchissant bien elle était certaine que ce serait Maître Ein et isana qui lui apporterait celle-ci alors il ne restait plus que le parc !

    " Le parc... Oui, le parc elle voulait voir Aora... Elle ne dois pas s'imaginer que le parc dont on parlait se trouve dans le temple. "

    Mais Lyrae avait lui aussi réfléchi à la question et était arrivé à la même conclusion puisque avant même qu'elle n'est finie de parler il s'empara de sa main pour l’entraîner à sa suite vers le seul parc du coin, celui du palais royal. La course aurait pu durer des heures, vu la taille du parc en question, sans parler qu'il était aussi possible que Jana et son ravisseur ne soient jamais allés dans cette direction, mais à peine le couple fit son apparition dans la première allée qu'une voix s'éleva ! Une voix qu'elle connaissait parfaitement et qui provenait sans l'ombre d'un doute de Jana qui fut aussitôt repéré sur les épaules d'un homme de noir vêtu. Comment faire pour la récupérer ? Lyrae sembla avoir une idée prenant la parole avant même que Luuna n'ait le temps de réagir offrant à l'homme un argument complètement... Stupide. Mais il ne comptait pas s'en arrêter là essayant de justifier celui-ci d'une façon encore plus... Aberrante puisqu'il n'arrivait à trouver la moindre maladie contagieuse !

    Sans réfléchir un seul instant, Luuna fit appel à la force pour bondir au dessus de la foule pour atterrir aux côtés de l'homme en noir et de Jana, le sabre en main prête à en découdre au moindre geste suspect.


    " On vous à dit de la lâcher... "
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Le problème primaire que l'on rencontre en présence d'une action-réaction irréfléchie, se situe justement dans l'adjectif choisi. A peine les deux petits bras levés que le corps se dandine frénétiquement sur le support dorsal. Petit corps tendre et svelte qui pourrait, il est vrai, se tordre tel un serpent en pleine danse nuptiale à l'encontre de sa future proie. Est-il que la petite lordienne n'est pas plus vipère que couleuvre. Et encore moins un volatile plumé habitué aux hauteurs - aussi minimes soient-elles. De fait, la scène se transforme rapidement en torrent boueux. Expulsant les truites de son rivage. Pauvres animaux dépourvus de sens si ce n'est ceux de l'instinct.

Ni une ni deux le petit corps manque de perdre son équilibre. De justesse des petits doigts en mode "survival" viennent patauger dans l'air à la recherche d'une soudaine impulsion de physique quantique. La colonne vertébrale semble vaguer et divaguer un instant dans le vide. Les yeux tout à coup arrachés à leur contemplation car bien trop préoccupés à analyser la gravité de la situation. Le corps tombe. Le corps tombe. Le corps tombe.



    *MAIS NON VOYONS!
    Tout d'abord le grand monsieur il ne me laissera jamais tomber! Car s'il croyait que je pouvais tomber, il ne m'aurait jamais rapproché un peu plus des nuages! Ah non, parce que tomber ce serait faire déshonneur à leur curiosité! Ce serait pas très poli et limite vexant. Et maman dit toujours qu'il faut rester poli. Qu'il faut "faire bonne impression". Oui oui c'est ce qu'elle dit. Même que souvent elle rajoute une partie sur les apparences, mais là je n'écoute plus hein. J'entends seulement. Vous vous rappelez le papillon qui passe le long de la fenêtre de la cuisine? Eh bien c'est lui que j'écoute. C'est de sa faute même que je n'écoute plus maman vue qu'il arrive toujours à un moment pareil. Pas au début de la conversation hein, ah non parce que sinon ce serait flagrant que je n'écoute pas. Et pas à la fin non plus, car là c'est juste maman qui arrête de me parler et me lance le regard du "tu m'écoutes au moins". Et comme mentir c'est pas bien, eh bien moi je ne mens pas monsieur! Non non non!*


Ni une ni deux le petit corps se plie vers l'avant et vient enrouler ses deux bras autour du front de l'homme en noir. Couvrant, bien malgré l'absence de volonté de nuire, une partie du visage - certes couvert - de l'inconnu. Un peu maladroitement Jana relâche la pression sur le bras traitre.


    *Mais parce que c'est exactement ce qu'il est voyons!*


Et se penche vers l'avant, légèrement de côté - à la recherche de l'expression faciale de son sauveur.

>> Oh je suis désolée monsieur le grand inconnu. Je ne voulais pas vous barrer la vue. Ah non ça non! Parce qu'après vous ne pourrez plus voir les nuages, et alors eux aussi vont vous bouder. Et ce n'est vraiment pas marrant vous savez les nuages qui boudent. C'est même triste à voir. Et quand je suis triste j'ai envie de pleurer. Et puis les nuages, comme ils sont tristes aussi, ils font avec. Alors ça pourrait paraître très chouette dis comme ça, mais vous avez déjà vu pleurer un nuage monsieur le grand inconnu? Ça en mets partout. Et beaucoup. Et après on ne peut plus sortir dehors. Parce qu'il y a de l'eau partout. Et de l'eau sur la terre ça donne de la boue. Et de la boue dans les chaussures ça donne une maman pas contente dans la cuisine. Alors je ne dois pas vous empêcher de voir les nuages monsieur parce que sinon ma maman elle va vous gronder. Et ...

La jeune lordienne est coupée dans son élan avec l'arrivée miraculeuse - même si cela dépend du point de vue - de l'ami de Luuna. Ni une ni deux il commence à déblatérer des sottises sans queue ni tête.


    *Me lâcher? Mais alors je vais tomber moi monsieur Lyrae! Et si je tombe Luuna elle ne va pas être contente. Et moi non plus d'ailleurs. Car Luuna elle ne m'a pas encore appris à voler. Alors j'ai le droit de ne pas être contente. Tout comme monsieur l'inconnu a le droit de ne pas me lâcher. L'obligation (!) même de ne pas me lâcher! Pas tant que Luuna ne m'aura pas appris à voler!*


L'homme en noir semble néanmoins de bonne - vraiment? - volonté car déjà il a soulevé ses deux bras et attrapé la jeune fille par la taille. S'apprêtant à la décrocher de son trône et de la rendre à ce sol si loin des nuages des étoiles.


    *Mais mais mais ... qu'est-ce que vous faites monsieur l'inconnu?*


La bouche n'a cependant pas le temps d'exprimer la confusion de sa propriétaire qu'un objet volant non identifié vient fendre - et pourfendre - l'air et attendre avec sveltesse et élégance devant l'homme sans identité.

>> Luuna?

Deux grands yeux écarquillés viennent se poser sur la zeltronne. La surprise ne dure qu'un unique instant. Avant de laisser place à l'inévitable - et inépuisable - pluie d'étincelles qu'apporte avec soi une telle démonstration en public.

>> AH MAIS LUUNA MAIS C'ETAIT TROP COOL D'ABORD!!! Tu peux recommencer? Tu peux me montrer comment tu as fait? Tu peux m'apprendre? Tu vas m'apprendre? Avant ou après avoir appris à voler? D'ailleurs Luuna il faut savoir voler pour faire ça? Ou il faut savoir faire ça pour voler? Car l'un comme l'autre ça se compense non? Et les nuages sont plus près ainsi ou avec le vol? Tu sautes d'un nuage alors? Et ça chatouille aux pieds? Et tu ne peux sûrement pas faire ça avec ton sabre dis. Sinon tu risques de blesser un nuage. Même si ton sabre il est beau. Vraiment beau. Genre super méga beau. Dis Luuna, je peux le toucher? Dis? Dis? Dis? *_*

Comme dans un nouveau mouvement d'action-réaction, le corps semble donner vie et consistance au moulin à paroles qui déjà gigote de tous les côtés. L'homme en noir n'a que le temps d'éplucher l'anatomie enfantine de sa nuque et éviter ainsi un coup de coude ou de genou qui part un peu dans tous les sens. Pourtant il ne la dépose pas à terre. La gardant encore quelques instants sous son emprise. Son regard noir - presque indéchiffrable dans l'ombre de sa capuche - rivé sur les deux Jedis qui lui font face.

- Si je la lâche maintenant, elle risque de ne pas trop apprécier. Est-ce vraiment ce que vous désirez?
Lyrae O'Sil
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    Point positif numéro 1 : ils avaient retrouvé la Terreur – surnom dans l’esprit du Chevalier que Jana garderait probablement quelques années, voire quelques décennies si la vie de Lyrae se prolongeait jusque là. C’était déjà un miracle en soi qu’elle ne se soit pas volatilisé et les deux Jedi étaient tendus face à l’homme en noir. Elle ne pouvait plus leur échapper désormais.

    Point positif numéro 2 : Luuna s’était comme éveillée à la vue de l’enfant. Après un saut prodigieux, elle s’adressa à l’inconnu avec une froideur qui faisait repenser Lyrae ce fameux jour où il avait, pour plaisanter, menacé de faire peur à Jana à son arrivée. Et dire qu’elle n’avait pas compris la blague et qu’elle avait mal réagi sans le prévenir que ce serait lui qui aurait peur. Bref, la Zeltronne avait retrouvé toutes ses facultés et le Chevalier ne donnait pas cher de la peau de l’homme s’il refusait de rendre la petite fille.

    Point positif numéro 3 : L’homme en noir avait l’air de vouloir coopérer et de retirer – non, de s’arracher aux tentacules de la petite fille agrippée tel un poulpe malveillant au visage de l’inconnu. L’opération n’avait pas l’air évidente et Lyrae aurait presque grimacé de compassion pour lui au vu des petits doigts malaxant sans vergogne le nez et un œil de leur hôte. Mais les intentions positives s’arrêtèrent là, puisqu’il menaça de laisser tomber l’enfant.

    - C’est du chantage ? interrogea Lyrae sur un ton provocateur.

    Il avait laissé tomber la recherche de la maladie contagieuse qui aurait pu (ou pas) sauver Jana des griffes de l’inconnu à capuche.

    - On peut savoir ce qui vous fichez avec elle exactement ?


    Des badauds surpris se retournaient sur leur chemin, curieux d’entendre un ton si dur de conversation et une petite fille suspendue. Ou alors peut-être que la Terreur leur fait peur, à eux aussi. Comment faisait-il, l’homme en noir, pour être si courageux et l’avoir tenue de si près ?
    Luuna affichait le même regard menaçant que Lyrae, et les trois personnes se toisaient au milieu du babillage incessant de petite fille.

    - Posez-la par terre et nous vous laisserons tranquille,
    énonça-t-il encore distinctement. Votre comportement est étrange, les autorités d’Iziz seraient très intéressées de savoir ce que vous faites, monsieur… ?

    Oh, il ne donnerait pas son nom. Mais sous la capuche, un rictus méprisant s’était formé.

    - J’ai entendu dire que des enfants disparaissaient, ces derniers temps, peut-être pourrez-vous apporter votre expertise sur la question, non ?
    - Allez vous faire voir ! s’exclama poliment l’inconnu.

    Et puis, brusquement, il desserra ses doigts et la Terreur fut un minuscule instant suspendue dans le vide avant de voir le sol se rapprocher. Lyrae vit la bouche de Luuna faire un « o » de surprise tandis qu’il lançait devant lui une main salvatrice pour lancer la Force sensée écarter Jana du chemin de terre agressif qui fonçait sur elle.


    [Télékinésie : échec]

    Raté monumental : la chute était trop rapide, et à moins que Luuna ne parvienne à rattraper la petite...

    L’inattention soudaine des deux Jedi suffit en tout cas à l’homme pour tourner les talons et se mettre à courir. Un badaud bousculé, puis deux, et Lyrae lança à Luuna un regard interrogateur : devaient-ils le poursuivre ou le laisser fuir ? La santé de la Terreur était primordiale bien sûr, mais si l’inconnu était le genre kidnappeur d’enfants, leur devoir de Jedi passait aussi avant tout…

    Voilà qui reflétait bien le nouveau dilemme auquel devait faire face Luuna maintenant qu’elle avait choisi d’adopter un enfant : qu’est-ce qui allait primer ? Devaient-ils se séparer pour pallier ce problème ? Un travail d’équipe inconnu du Conseil, oui…

    - Rentrez vite, décida-t-il finalement en gratifiant d’une petite caresse le crâne de Jana. J’en fais mon affaire !

    Et il s’élança à la poursuite de l’inconnu avant que celui-ci ne disparût de sa vue.

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