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Je filais dans le Temple, un bâton à la main. Rasant les murs, capuchon relevé sur mon visage, je reste cette ombre discrète familière qui hantait ce bâtiment. Il fallait néanmoins admettre que cette fois, on m’arrêtait. Divers Jedi habitué à ma présence m’avaient tapé l’épaule ou hélé doucement pour me gratifié d’un « Tu nous avais manqué Léonard ».

Mon absence de quelques mois ne pouvait passer inaperçu : j’étais tellement ancré dans le Temple qu’il était impossible de ne pas savoir que je n’étais plus là.. La cuisine du matin, le balais dans certaines ailes et les quelques tâches administratives d’intendance que j’avais prise avaient été laissée vacantes ou remplie avec moins de doigté. Il fallait dire que concentrer un nouveau Jedi sur de telles activités dans un contexte de guerre.. Bref.. Si ma défense du Sénat m’avait laissé suffisamment auréolé de gloire pour qu’on me passe ma disparition.. On semblait content de me voir. Et si, comme d’habitude, je ne répondais que par des phrases courtes, sans âmes, d’une voix monocorde.. Ca faisait chaud au cœur.

Mais peu importait. L’agréable n’a rien à faire dans la conduite de chaque jour. C’est un plus qui ne doit pas être autre chose qu’un plus. En aucun cas il ne devait me distraire, et ma discipline mentale eut tôt fait de reprendre le dessus. Après tout, cette journée était une journée de labeur. Et nuls doutes qu’on me ferait remarquer un manque de concentration. Donc il convenait d’en rester aux habitudes de comportement.. Bref, à rester presque inhumain dans mes mœurs.

[justify]Cheminant vers les hauteurs, j’arrivais aux chambres des maîtres ou je devais me présenter comme convenu. Dans l’ascenseur, je regardais mon bâton et son sommet, pensif. Une lance.. Me séparer de l’arme laser était hors de question. En revanche, l’art du bâton de combat me manquait terriblement et restait un palliatif a de nombreux défauts de gardes de mon style de combat.. Ca me faisait tout drôle d’avoir cela en main, m’habituant dès à présent en prévision de ce changement..
Enfin bref, le « Dooong » passif me fis savoir que j’étais arrivé, je sortis donc de la cabine.

Je m’arrêtais devant chaque chambre, laissant min instinct me guider.. Avant de finir par m’arrêter. Je passais ma main dans ma barbe.. Cette dernière semblait illustrer à merveille mon état global. Plus long, parsemée à présent de poils blancs que l’on retrouvait tout aussi bien dans ma crinière brune nouée en queue de cheval.
Se sentir vieux à 32 ans.. Si c’est pas triste ça, mon bon Léonard..

Levant ma main armée, je frappais trois fois à la porte. Laquelle finit par coulisser. Sans attendre, j’inclinais la tête, rabattant mon capuchon pour laisser voir mon visage et le gris délavé de mes yeux clairs et sans émotions. Puis j’ajoutais à ce salut la parole :

-Bonjour, maître Mi. Me voici comme convenu.. Et je vous remercie d’avoir accepté de m’aider.
 
Mon bâton fut posé au sol.. Sur la tranche, à la vertical.. Et tint ainsi, montrant un parfait équilibre alors que je joignais les mains.
 
-Quel sera le programme, maître ?
 
Sur le papier, la technique, je la connaissais.. Mais j’étais quand même curieux e savoir comment une maître Jedi du Conseil pouvait, puisqu’elle avait accepté, m’apprendre à apaiser l’obscur.. En plein Temple Jedi. Ici, la manière comptait autant ou presque que le résultat. Car après tout, moi aussi j’aimais enseigner, et je ne pouvais prendre de ce jour que de bonnes expérience et un savoir bénéfique.
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Un peu plus tôt, un bien curieux élève s'était dévoilé en privé à la douce togruta. Un novice perdu ? Un padawan sans maître ? Non... un chevalier trentenaire et débrouillard, un des héros victorieux du dernier grand conflit en date, un jedi confirmé dont la réputation devenait peu à peu notoire.

Qu'avait il donc d'un élève ce grand gaillard là ? Etait-il plutôt un étudiant, à l'instar de cette maîtresse quadragénaire, de cette honorable et studieuse membre du conseil, régulièrement retrouvée à la bibliothèque de l'académie, en train de consulter des ouvrages quand elle n'en compulsait pas elle-même. Les érudits de ce monde ne cessent jamais d'apprendre, et d'ailleurs, plus ils apprennent, plus ils apprennent qu'ils ne savent rien. Un bien curieux paradoxe intellectuel dont certaines têtes brûlées feraient du petit bois !


Convenant qu'elle pourrait se charger de lui faire son éducation, et vous nous passerez les allusions graveleuses, la consulaire avait demandé au chevalier Tianesli de la retrouver dans les quartiers des maîtres le lendemain, soit ce jour-ci, se donnant ainsi le temps de lui concocter une leçon suffisamment utile à l'humain.

Elle ne s'attendait pas à entendre, à la place du grésillement électronique de l'interphone de sa porte, trois coups théâtraux sur le cloison coulissante, mais elle n'en fut que peu étonnée finalement, et même, agréablement touchée. La vieille fille était très nature, fallait-il le préciser, et préférait de loin les gestes simples à la technologie !

Décroisant les jambes et se redressant de dessus son tapis de sol, elle écourta sa méditation, la ponctuant d'une dernière profonde respiration sereine, et ne fit pas attendre plus longtemps ce chevalier qui avait tant fait parler de lui depuis les derniers événements ; il était vrai que, progressivement, il était passé du statut de frêle garçon méconnu et invisible tant il était discret, à personnage haut en couleur et bien réputé – ou mal réputé, selon les publics et les expériences vécues auprès de son caractère déconcertant – souvent croisé au détour d'un couloir à balayer ou d'une padawan à anoblir...

La porte s'ouvrit.


- Ce stoïque chevalier Léonard...
l'accueillit-elle avec un sourire bienveillant.
J'ai pour habitude de former des classes de novices, ou bien ma padawan. Je crois bien, en réalité, que l'occasion que vous m'offrez est une première ! Je suppose que c'est moi qui doive vous en remercier, mais nous verrons cela après expérience...

Etait-elle sérieuse, ou le taquinait-elle ? Difficile à dire, car la maîtresse était aussi réputée pour son innocence enfantine la poussant au jeu que pour sa tendresse maternelle presque maladive.


-Quel sera le programme, maître ?

Pour réponse, la jedi leva un doigt en l'air, fermant les yeux, comme pour stopper toute curiosité.


- Vous le découvrirez en temps voulu... Euh... Souffririez-vous si je vous tutoyais ? Même en tant que membre du conseil, je n'ai pas encore pris l'habitude de le faire auprès des chevaliers de manière générale, mais donner leçon et vouvoyer sonne faux dans mes oreilles... Cela dit, je ne voudrais pas vous gêner.


Prévenante, proche et accessible, mais prévenante, en toute occasion...

Elle prononçait ses paroles alors qu'elle sortait de sa petite chambre défaussée de tout artifice, n'enfilant aucune bure. Elle avait opté, pour cette singulière occasion, pour un retour à la vieille robe ample de couleur daim, bras dénudé s'étirant au delà des manches courtes ne couvrant que les épaules, au décolleté raisonnable, mais toutefois relativement présent, pour une maîtresse jedi. Une manière de contraster avec son statut, fort prenant depuis sa nomination, de membre du conseil jedi. Au placard le fourreau bleu cintrant la togruta jusqu'au cou, elle renouait aujourd'hui avec la bonne et chouette prof' qu'elle appréciait incarner.


- Je vous emmène dans un endroit du temple connu des seuls maîtres et de quelques chevaliers faisant exception. On l’appelle le Nexus
NDLA:
, dévoilait-elle en marchant aux côtés de l'homme en bure, dont la queue de cheval nouée en catogan ne rebondissait pas d'un cheveu sous le déhanchement de ses pas.
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« Stoïque chevalier Léonard » ? Allons mon vieux.. Elle est membre du Conseil, ne vas pas lui servir des tocs de vieillards truffés de manies..  En effet.. J’avais horreur qu’on titre mon nom. Léonard.. C’était quand on voulait une certaine intimité. Quand on se voulait proches dans un cadre informel.. La camaraderie quoi. Chevalier Tianesli, c’était pour les inconnus, le formel, le cérémonial. Chevalier Léonard.. C’était moche et ça ne rimait à rien.
Mais plutôt que de tiquer, je lâchais un semi brin d’humour. Il y a une chose à savoir avec l’humour d’un Léonard.. C’est que ça n’en a pas l’air, ça n’en a pas le son, c’est parfois et même souvent pas très drôle.. Mais c’est de l’humour. En fait, la seule façon de mesurer le degré d’humour d’un Léonard, c’est de comprendre à quel point la phrase qu’il vient de lâcher n’a strictement rien à faire dans le contexte.

-Attendez, maître, avant de me remercier. Feu maître Ancilen disait de moi qu’il n’avait jamais connu pire tête de pioche. Et je pense que les échos que vous aurez eus du Conseil le confirmeront. Je ne suis pas nécessairement l’élève rêvé. Et il serait dommage de finir par troqué un merci donné contre une envie de me lancer des bottes au derrière en me hurlant de filer voir ailleurs si vous y êtes.

M’enfin, au final.. Je me mis en route. Joignant les pouces et croisant les doigts, j'avais la tête très légèrement inclinée vers le bas tandis que je restais quelques deux ou trois pas derrière maître Mi. Une manière particulièrement effacée et humble.. Des restes d'une éducation de valet..

-Si vous réussissez avec moi, vous n’aurez plus qu’à aller essayer d’enseigner à Maître Don..

Pas de sourire.. Et pour le coup, ce n’était pas tout à fait de l’absurde total : peu de maîtres des miens avaient dit de moi que j’étais un élève simple. Et ce pour une multitude de raisons.
Du reste.. Je ne fus pas surpris outre mesure de la réponse qu’on me fit. « Tu verras » restais la meilleurs façon de rester un élève, tant bien sur sa réactivité que sa patience, et j’en passe.

-Eh bien je verrai, maître. Je saurais dompter ma passion négative pour les surprise.. Du reste, je vous en prie, faites. Dans la Galaxie, les Jedi ne sont pas toujours bien accueillis, et il est coutume que par endroits on me hèle en m’insultant. Vous pensez bien, alors, que me faire tutoyer par une membre du Conseil ne sait être qu’un honneur et..

Je me stoppais dans ma marche, comme dans ma phrase, pensif. Il n’était pas rare que j’ai ce genre d’absence au beau milieux d’une phrase, c’était en vérité l’échos d’un esprit surdoué qui allait parfois beaucoup trop vite pour le reste du corps, et devait en conséquence opérer des retours en arrière pensant dans des conversations.

-Non, maître. Cela ne me gêne absolument pas. Faites-donc ce qui saura vous mettre le plus à l’aise.

Par contre, en ce qui me concernait.. Le tutoiement.. Ce n’était pas gagné. Maître Mi semblait clairement sympathique.. Et j’avais clairement l’air plus âgé qu’elle avec mes affres de guérisseurs et mes cheveux blancs.. Mais on avait pas gardé les cochons ensemble, et elle était bien au-dessus de moi dans la hiérarchie.. Donc dans mon cerveau bien huilé fonctionnant selon un empirisme logique pur..  Non. Le « vous » et le « maître » risqueraient de rester sauf insistance contraire explicite.

Mais il convenait de rester attentif et se focaliser sur l’entrainement, et surtout sur cette intéressante nouveauté. Pourquoi le garder secret ? Pourquoi me le révéler ? Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Bref.. Qu’étais-ce ? Cette foule de question fut traduite en une phrase unique, lâchée de mon ton dogmatique, mais trahissant néanmoins une once de curiosité.

-Le Nexus maître ?

J’en étais, pour l’heure à rester assez courtois et poli, respecter les formes et une certaine délicatesse. Ce ne coûtait rien, et ça n’allait pas contre ma façon d’être. Comme disait feu maître Ancilen jadis.. « On est toujours content de te rencontrer Léonard. On l’est beaucoup moins de te connaitre. »
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Laksh'Mi, femme et jedi guillerette s'il en était, était familière de l'humour. De ce genre d'humour, particulièrement. Aussi, elle avait doucement rit, plissant les yeux, en notant les quelques images drôles, quoi qu'il en put penser de son propre humour, balancées par Léonard.

L'idée même d'enseigner à Maître Don faisait sourire la togruta. Ce serait gravement sous-estimer ce pilier de l'ordre !

Régulièrement, maître Mi devait s'arrêter et se reculer d'un pas ou deux pour se remettre au niveau du chevalier Tianesli. Il avait cette farouche tendance à la modestie et l'humilité le bougre, et se tenait tenacement en retrait, ce que la togruta n'escomptait pas laisser faire. Elle représentait pour lui, rien de plus qu'un guide, qu'une personne un peu plus expérimentée, pas un noble sang bleu à qui il devait soumission ! Elle se considérait comme son égale. Se mettait à son service à lui, puisqu'elle allait lui partager son savoir-faire, dans son intérêt à lui.


- Cesse donc de toujours te cacher derrière moi, maître Léonard
, taquina-t-elle le brun barbu.
Le Nexus, oui... Vois-tu, l'on peut considérer la Force comme un tout unifié, dont les côtés obscurs ou lumineux ne sont que des spécialisations répondant aux émotions, aux intentions, et aux actes posés par ses utilisateurs. Et qu'elle soit teintée de Lumière ou de Ténèbres, elle imprègne les gens, ou les lieux de cette vibration. Comme une énergie résiduelle ; si un lieux a été le théâtre d’horreurs perpétrées dans le côté obscur de la Force, il sera lourdement chargé par la vibration de l'obscur, par exemple. Et on appelle ces lieux chargés de l'obscur, Nexus.


Ce disant, ils arrivèrent devant le fond du couloir. Il avait toujours semblé être une impasse. Il donnait sur le sommet de la voûte creusée dans l'enceinte circulaire du temple, celle qui laissait passer le cours d'eau de part en part de l'édifice. Officiellement, il n'y avait aucune pièce en cet endroit, et il fallait faire le tour du temple par l'autre côté du couloir pour arriver à l'autre extrémité de la voûte.
Mais en réalité, un passage dérobé donnait sur une chambre secrète : le Nexus.

Maître Mi décolla un carreau de bois de la plaque murale en se positionnant en évidence, pour que l'humain puisse voir où se tenait dissimulé le mécanisme d'ouverture.


- Tire la bobinette, et la chevillette cherra...
plaisant-t-elle, avant qu'un avant-goût d'ambiance lugubre ne lui fasse reprendre son sérieux.

Ils entrèrent et la porte se referma sur eux. L'air semblait plus épais, le côté obscur était fortement ancré dans cette chambre. Elle était petite, basse de plafond, ce qui accentuait l'effet d’oppression. Elle était dépouillée de décoration ou du moindre outil. Seul quelques meubles sombres servaient d'autels à des artefacts siths. Au centre, un holocron triangulaire, qui se mit à diffuser une lueur rouge sombre à leur approche. Il était étouffant.



- Tu dois savoir que le pouvoir d'apaisement n'est pas un pouvoir de technique... c'est un pouvoir d'être ! C'est par un sincère amour inconditionnel et par une profonde paix en toi-même que tu pourras faire émaner cette sérénité jusqu'en dehors de ton être. Lorsque tu sauras apaiser l'holocron, alors la porte se rouvrira et nous pourrons sortir. Entre-temps, nous sommes engagés à un travail personnel sur les éventuelles émotions, croyances et blocages qui t'appartiennent et qui peuvent faire entrave à l'acquisition de cette compétence, l'apaisement de l'obscur.

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De mémoire, maître Mi était « nouvelle » au Conseil. Et plus je la côtoyais présentement, plus je pensais que les choses auraient peut-être été différente si elle avait été là lors de mon noviciat. J’avais certes bien changé depuis, mais le courant passait bien entre nous.. Et très sincèrement, je fus bien obligé de me dire que je ressentais une certaine sympathie pour ce maître. Oh, rien de caractérisé. Mais d’ordinaire, je ne m’embarrasse pas d’un tel sentiment. Les autres me laissent parfaitement neutre et de marbre.. Alors que la présence de la togruta semblait presque être.. Agréable.
Perdais-je pour autant ce que j’étais ? Non, bien sûr. Mais je n’étais pas seulement content d’apprendre.. Mais j’étais content d’apprendre avec elle. C’était aussi simple et réduit que cela. Et au fond, il y avait peu de chance que cela se fasse sentir autre part que dans une motivation qui de base était grande.

-Me cacher, maître ? Quelle drôle d’idée..

Dis-je avec innocence et incompréhension.  Cette façon de marcher était pour moi naturelle et stratégique. La position d’avant-garde n’avait jamais été la mienne. J’étais plutôt celui vers qui on se retourne et qui est toujours là, la stable position de replis qui sait soigner et protéger, détenteur de la guérison et formé au Soresu et Djem-so.
C’était tant et bien ancré en moi que ces réminiscences de valet, qui n’étaient possiblement pas étrangères à ma voie chez les Jedi me sortaient de la tête, et pas à un seul moment je ne concevais cette mise en arrière comme une façon de se cacher.  Alors que de facto, si beaucoup de choses justifiaient cette habitude.. Il était indubitablement vrai que mon total refus d’être devant en était à un point tel que oui, je me cachais derrière.

Du reste, j’avais écouté maître Mi avec une grande attention. D’autant plus que ce qu’elle disait était l’une des bases de mes recherches, et qu’elle faisait litige, ou du moins, avait fait. J’étais donc parfaitement d’accord avec elle, et me rendais du même coup compte que tout ce que j’ignorais des Nexus, c’était leur nom. Leur nom et surtout le fait qu’il y en avait un au sein même du Temple.

-Mh, maître… J’ai bien compris.. Cela étant je me demande.. Tous ceux qui cherchent à apprendre à occulter et calmer l’Obscur sont mis au courant de cette endroit ? Ou bien y-a-t-il une raison particulière qui vous a fait décider d’ainsi me mettre dans le.. secret ?

L’idée même de garder des secrets au sein de l’Ordre me déplaisait.. Mais Maître Baas l’avait dit : il faut connaître la Lumière pour pouvoir espérer étudier l’Obscur sans y tomber. Dans ce cas précis, je pouvais comprendre qu’on préfère attendre avant de dire à un chevalier qu’il sait avoir accès à un Nexus. Tout de même.. Etait-ce une étape obligatoire pour la technique que je cherchais à me faire apprendre ? Ou bien une marque surprenante de confiance compte tenu de mon passif, et surtout de ma disparition récente.

Du reste, je la suivais encore.. Enfin, non. Pour le coup, elle mettait son point d’honneur à ce que nous marchions ensemble sans que l’un ne suive l’autre.. Mais nous finassâmes dans une impasse. Je connaissais le Temple par cœur. Vraiment, sans me vanter, j’étais parmi les chevaliers Jedi de mon âge ayant passé le plus de temps ici, et mon investissement dans la fonction de notre Ordre sur Ondéron faisait de moi un des plus fin connaisseurs de l’endroit. A fortiori avec toute les tâches que j’avais accepté de prendre en main.
Cela étant, marcher trois pas en arrière pour avoir la vanité d’estimer l’erreur, c’était idiot, et ce n’était pas moi. Curieux et perplexe, je m’avançais après elle. D’autant que j’avais déjà remarqué la présence d’un mur exceptionnellement épais ici.. Et qu’au fond ouaip.. On pouvait très bien y cacher une salle.. Mais la porte dérobée.. ?
Gardant un œil sur les agissement du maître et l’ouverture.. Je pris soin de mon côté à faire en sorte que personne ne puisse la voir agir. Visiblement imperméable à son humour, mais bel et bien amusé en mon fort intérieur, j’allais à sa suite avant de..

Eh bien rien. Telle était la force de ma faiblesse. Le Côté Obscur devait s’accrocher à quelque chose pour peser. Or ma déficience émotionnelle, qu’elle fut absolue ou inconsciente, me rendait parfaitement glissant. Ma puissance mentale et on esprit d’analyse étaient bien sur parfaitement conscient de sa présence et de sa tentative d’influence. Mais doté d’une raison pure.. Je n’avais pas de craintes irraisonnées, de troubles physiques. En fait, c’était très simple : je ne voyais pas de raison d’être en panique, donc je ne l’étais pas. Il avait fallu, et c’était arrivé deux fois en 32ans, d’intenses situations gravissimes pour que je quitte le stade d’émotions passive et puisse courir le moindre risque de me faire accrocher par le côté Obscur. Peu habitué, j’avais réalisé dans ce moment-là que la perte de contrôle n’avait jamais été loin, même si je m’étais tenu.
C’était un peu comme si, dans ce Nexus, je brillais d’une Force non alignée. D’un Equilibre pour le moment parfait, une Force parfaitement grise. J’étais tellement.. Ailleurs quant à ma présence dans la Force que si je concevais et voyais l’existence du Nexus.. Je n’en comprenais pas totalement l’étendue. De facto, l’analyse naturelle et l’analogie instinctives avaient depuis longtemps ét rendue chez moi impossible.. Et l’étude rationnelle d’un tel endroit était.. Longue. Mais déjà  j’enregistrais chaque détail de l’œil, entendant Maître Mi parler.

Là.. J’avais un problème. Savoir que l’apaisement de l’Obscur n’était autre qu’une question d’être, cela, je m’en étais déjà douté. Maintenant, j’apercevais un soucis..  Je « pratiquais la Lumière », j’avais étudié l’Obscur.. Mais dès lors qu’il avait été question de paix ou d’équilibre..

-Maître..

Je me tournais vers elle, perplexe.

-Je ne..

Puis je me ravisais.

-Non, rien.. Je ferai de mon mieux.

J’écartais un pan de ma bure pour m’agenouiller, et effectuer mon geste de méditation. C’était.. Bon, laissons de côté les doutes, et allons vers l’objectif. Il ne me fallut pas beaucoup de temps ni même d’effort pour trouver la paix et la sérénité accordés par une méditation orientée vers ce but. Quant à l’étendre.. La tâche, déjà, fut plus complexe. Mais à la vérité, si j’avais pleine conscience de la présence du côté Obscur.. Je ne le concevais pas réellement. C’était comme si, parce qu’il n’avait pas de prise sur moi, je n’en avais pas sur lui. J’étais.. Au-dessus, en dessous.. Mais en tout cas, je ne luttais pas contre. En fait, l’extension de ma sérénité fut un franc succès. La cible, en revanche..  La seule présence qui put se sentir rassurée, à l’abris et gagnant en sérénité.. Ce fut Maître Mi qui dès lors, si elle n’avait pas lutté, pouvait ressentir une totale distance avec l’Obscur.

De facto.. Cette remarquable capacité à passer totalement à côté du Côté Obscur et le manque total de prise de ce dernier sur moi.. Allaient paradoxalement être ma plus grosse lacune pour arriver à le dompter. J’expirais avec lenteur, reprenant pied dans cette chambre en secouant la tête.

-J’espère, maître, que vous avez du temps..
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- J'ai apporté une banane à se partager et à rationner si d'aventure tu t'avérais être réellement un élève dont on botte le derrière... Pas de pression pour le temps que ça doit prendre.


Léonard s'en sortait étonnement bien ; extrêmement bien ! Laksh'Mi avait ses idées, et ce n'était que des idées, sur ce qui aurait pu être des blocages chez lui pour cet exercice. Mais la caractéristique affective qui lui appartenait ne l'empêchait de réussir avec brio et du premier coup une première facette de ce pouvoir à part : la togruta se sentait effectivement nettement mieux, presque coupée de « l'agression » de l'holocron. Léonard était tout simplement en train de pratiquer, comme ça, si facilement, l'apaisement sur une « victime » - cas le plus important pour un jedi pacifique.

Cependant, elle se garda bien de flatter si rapidement son ego, et tâcha plutôt de le guider dans son challenge.


- Très bien, Léonard
– elle l'appelait par son seul prénom pour la première fois, probablement à cause de ce sentiment d'apaisement dont elle bénéficiait grâce à lui, qui la rapprochait de lui dans la familiarité – mais tu ne pourras pas échapper à l'appréhension de l'obscur pour atteindre l'holocron...

Sur ces mots, elle s'employa à méditer à son tour, et au bout de quelques secondes, l'humain pouvait sentir en lui-même une forme d'énergie fraîche sembler se manifester dans le bas de sa colonne vertébrale et remonter jusqu'au sommet de sa tête, et même en jaillir, comme si elle avait été appelée par une aura bienveillante derrière lui.


- Ne t'offense pas de mon intrusion, je te place en expérience sensitive, pour que tu ressentes ce que cela doit faire, après, ce sera ta responsabilité de retrouver par toi même cet état...


Un état supposé déboucher sur l'ouverture du cœur, sur la conscience intégrale de la présence de l'obscur, sur la nécessité de trouver le calme intérieur dans la vraie tempête...
Alors, et alors seulement, Léonard pourrait sentir la prise des ténèbres, lui résister authentiquement, et avoir, lui même, la possibilité d'une prise dessus. Mais n'allait-il pas brusquement se retrouver confronté à toute une panoplie de perceptions de laquelle il avait toujours été coupé ? Comment pourrait il réagir face à ses sensations ?
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Rationner une banane.. Moi, si j’avais dit ça, ç’aurait été en pensant par l’absurde dans mon humour si obscur. Si jamais nous devions durer et rester dans ce Nexus, ce n’était pas la manque de nourriture, mais celui d’eau que je redoutais. D’un autre côté, je savais aussi que maître Mi ne nous laisserai pas mourir ici d’inanition, et qu’elle devait être largement capable d’ouvrir la porte, elle. Remarquez.. En théorie, moi aussi je devrais l’être.

-Maintenant que c’est mon postérieur qui est en jeu, pensez bien que je suis motivé à ne pas faillir.. Maître.

Avais-je seulement conscience que mon échec était une réussite ? Non. Ni en fond, ni en forme. Je n’avais pas en moi la joie d’avoir réussi le plus dur.. Simplement la conscience d’avoir raté la première marche d’un escalier qu’il était dangereux de gravir à la va-vite. Et Maître Mi semblait d’accord avec moi sur ce point. Elle pouvait apprécier ce que j’avais fait.. Mais ne savait accepter que je brûle les étapes.. Pire encore : que je néglige le fondamental avant de m’élever.

Debout à présent, je tournais, perplexe, autour de l’holocron obscur. Je me questionnais, l’analysais, cherchant la faille logique. Je ne faisais pas plus attention que cela à Maître Mi qui, je le pensais, devais être ici pour m’évaluer et non pas me bercer.. Aussi, sentis au seuil de ma colonne vertébrale naître l’émotion me pris totalement au dépourvus. J’aurai largement eu le temps de lever mes défense et empêcher ça.. Mais je savais, même si elle m’avait surpris, que c’était la maître Jedi qui agissait.. Et je me devais d‘avoir confiance…
Lorsque l’explosion en moi se fit sentir.. Je sentis du même coup le poids de l’holocron. Dans un premier temps, je me sentis débordé.. Comme je le suspectais, la douleur de mon genou était fantôme.. Et son activation n’avait rien de physique. Je tombais à genou, sentant la douleur se propager dans ma jambe au rythme ou l’agression progressait..

Puis.. Plus rien. Maître Mi pouvait sentir la totale absence de ma présence. Lorsqu’un assaillant frappe fort et par surprise.. J’opérais le repli au fondement même de mon être, là où je pouvais préparer ma défense. En fait si, il y avait une trace de ma présence.. Mais elle était infime. Replié en moi-même, je contemplais et mesurais l’adversité.. Jusqu’à faire front.
Maître Ancilen avait toujours vu en moi une affinité particulière et puissante avec la Force ? Et la facilité avec laquelle j’en usais avait toujours été, selon lui, la preuve de mes dons. Aujourd’hui encore, j’allais en faire montre.
J’écartais les mains tandis qu’une ondée de Force jaillit d’en moi. Dans la salle, l’influence de l’holocron fut réduite à néant pendant un bref instant.. Bien assez pour que je reprenne constance, et discipline en moi l’émotion qui se calma aussitôt, revenant à mon état de base.

J’avais réussi. Un bref instant, j’avais réussi. Ce n’était pas suffisamment. Clairement pas encore. Mais Maître Mi avait ouvert un chemin qu’à présent je serai capable de suivre seul. Mais pour l’heure.. Je tremblais.

Je resserrai sur moi les pans de ma bure avant de poser une main crispée sur mon genou, cherchant de l’autre mon bâton en expirant avec lenteur.

-J’ai.. Froid..

Si j’avais réussi, le bilan restais.. Lourd. Je me sentais mal.. Vide. Cette première expérience m’avait grandement perturbé, même si j’en étais arrivé à bout et que j’avais maitrisé l’émotion. Mais je n’avais pas du tout trouvé cela agréable. Et surtout.. J’me sentais encore trouble, fatigué. Je me relevais difficilement, prenant appuis sur ma canne, regardant autour de moi avec détachement.

-Qu’est-ce qu’il y a d’autre d’intéressant ici, sinon ?

Cela valait un « J’ai besoin d’une pause »
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Le choc se révélait à la mesure de ce à quoi la togruta s'était attendue ; naturellement, Léonard était troublé, mais pas complètement en difficulté. Il était parvenu à reprendre à peu près une certaine maîtrise de lui même après le choc passé, mais cela lui avait demandé un tel effort qu'il avait besoin de soutien...

Il put sentir une aura chaude et coloré le recouvrir avec le sentiment d'une protection maternelle sur ses épaules. Cette présence rassurante effaçait la noirceur et le froid ambiant, illuminait intérieurement l'humain.

Laksh'Mi, elle, prenait sur elle, assez facilement : une maman qui vient rassurer son petit enfant qui a peur du noir a-t-elle, elle, peur de cette même obscurité ? Bien entendu, l'analogie se sous-entends pas que Léonard était comme un enfant craignant le côté obscur... Mais il était normal qu'il soit déboussolé étant donné l'approche inhabituelle pour lui de cette facette de la Force et de ses émotions. Laksh'Mi, donc, était complètement sereine.

Elle avait, dans son jeune temps, elle aussi, dû affronter l'holocron, puis des siths, et récemment, même, la souveraine toute obscure de l'empire des ténèbres, Dame Ynnitach. La sensation physique d'oppression était toujours la même, mais elle n'était qu'une information, pour le corps ; et c'est l'appréhension de cette information qui pouvait varier d'un esprit à un autre, d'un instant à un autre, cette capacité à passer outre ou à se laisser déborder par elle. La maîtresse avait, à l'aide de plusieurs séances dans sa vie dans ce nexus, atteint la maîtrise relative de son esprit face à ces sensations procurées par l'holocron. Elle ne le voyait désormais plus que comme une illusion, un hologramme d'émotions irréelles, qui n'avaient ni de conséquence ni d'impact que ce que l'esprit acceptait bien de lui accorder.

Aussi, pour l'heure, elle ne peinait à ignorer les émanations obscures, celles qui jadis, avaient été telles que des apparitions hallucinatoires l'avait pétrifiée. Elle était entièrement focalisée sur le chevalier jedi, lui conférant soin, protection, amour, paix... Quelque part, ça l'aidait, car par là même, elle était plongée dans ces sentiments sereins.



- Tu m'as demandé pourquoi je t'emmenais ici, dans ce lieu secret pour la majorité des yeux ; c'est un cas un peu spécial, puisque je n'ai jamais enseigné qu'à des enfants avant toi. Mais ceux-là ne sont pas assez costauds en leur for intérieur pour surmonter ce que tu vis là. Ceux qui ont appris l'apaisement dans leur formation arrivent parfois ici, conseillés par un pair, mais cela est rare. Je te demanderais d'ailleurs de conserver la discrétion sur le Nexus. Imagine que des padawans téméraires se lancent pour défi de vaincre l'holocron... tu sais comment sont les adolescents. Disons que j'ai moi même bénéficié de cette situation il y a bien des années. Je te le transmet à mon tour. Il n'y aucune raison particulière, dans ton expérience, qui m'y a poussé. J'ai simplement confiance en toi. Les voies de la Force, tout ça, tout ça...


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J’inspirais à fond, laissant faire Maître Mi. En temps normal, j’aurai sans doute moins apprécié, n’aiment pas ou peu l’ingérence dans mon moi intérieur. Mais là.. C’était réellement salvateur que de la savoir et de la sentir là, avec moi.
Mon genou semblait s’apaiser lui aussi, ainsi que mes tremblement. Doucement et calmement, ma faiblesse physique semblait s’estomper. Bien sûr, on garde une trace morale de ces expériences. Et si mon esprit baignait dans cette agréable chaleur protectrice, je savais que je n’oublierai ni ce qui s’était passé, ni les effets. Tout comme je savais que je devais en tirer les leçons adéquates si je voulais passer cette épreuve-là.

Du reste, j’avais écouté maître Mi avec attention, n’ayant rien à redire à sa parole.

-Je comprend parfaitement la nécessité de ne révéler cet endroit qu’a ceux qui seraient capables de l’endurer.. Et la seule autorité des maîtres à juger qui est ou non capable de le faire.. Je resterai discret sur le Nexus, maître…

Ma voix ne s’éteignit pas, comme si elle était restée en suspension, laissée là par mon esprit qui appréciait avec temps et à sa juste valeur de simples mots.. « J’ai confiance en toi ». C’étaient des mots que j’avais très rarement entendu et qui faisaient chauds au cœur, surtout de la part d’un membre du Conseil, et après la trahison que j’avais subis..

-C’est un honneur que d’être un détenteur de votre confiance.. Fut-ce pour des raisons mystique, toussa toussa..

Ajoutais-je d’un ton taquin que seul la familiarité et l’aide de maître Mi auraient pu débloquer chez moi, d’habitude totalement hermétique aux variations de ton dans ma voix. Mais là.. La présence du maitre et cette chaleur semblait.. Permettre une légèreté peu coutumière en moi. Du reste.. Je ne pouvais laisser passer sans relever une telle référence à la volonté de la Force..

-D’excellentes raisons, à n’en pas douter..

Finis-je avec un brin d’insolence, avant de retourner à mon holocron. J’allais pour me concentrer derechef.. Tendant les mains tout en revenant à mon état de sérénité profonde pour reproduire ensuite le chemin que Maître Mi avait pu me faire découvrir lorsqu’un détail vint me perturber. Je baissais donc les bras, et retournais prendre mon bâton pour m’appuyer dessus, et me mis à réfléchir, songeur. Pendant bien une ou deux minutes, le silence le plus total fut tandis que je me perdais dans mes pensées.. Avant de finalement revenir à mon instructrice.

-Je suis rendu perplexe maître.. En fait, je me pose des questions sur la cible.. L’Apaisement de Force.. Dois-je me centrer sur le Côté Obscur en lui-même.. Ou de la chose ou personne de laquelle il émane ? Est-ce à adapter selon les circonstances ? Je me demande si je dois viser l’holocron, ou bien le Côté Obscur..

En fait.. Si créer cette énergie de moi-même ne me posait pas de soucis.. Je me demandais si je devais l’appliquer sur la Force pour empêcher la personne d’avoir ce puits d’Obscur ou puiser.. Ou si je devais l’utiliser sur cette personne pour l’empêcher de pouvoir puiser dans ce puits.. Devais-je apaiser la Force, ou l’adversaire ?

-Ou peut-être même les deux.. Qui sait, faire émaner de moi cette « énergie » de façon continue devrait pouvoir suffire à clore la question, laquelle n’est pas forcément fondée..

Je me tournais enfin vers elle, l’intelligence brillant dans le gris de mes yeux, et le plaisir de tomber sur un cheminement complexe de l’esprit. J’adorais les énigmes. Et en fait, je ne m’attendais pas forcément à ce qu’elle me réponde. Je réfléchissais à voix haute, et aurait été presque déçu si Maître Mi me livrait la réponse toute crue.

-Encore que cela changerai grandement la façon de faire et les forces à investir si jamais l’apaisement était relatif à la cible..

Je passais enfin une main dans ma barbe, convaincu que pour le coup, l’essai ne pourrait qu’être convainquant quant à mes réflexions. A voir cependant et en premier lieu les réponses et instructions du maître..
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Effectivement, Léonard ne reçut pour toute réponse qu'un simple :

- Je suppose qu'en essayant les plusieurs options que tu évoques, tu finiras par trouver ce qui fonctionne...

Cela était dit avec le sourire, un peu malicieux et taquin, du style « ahaha, ne crois pas que tu vas recevoir la réponse toute cuite dans le bec, petit chenapan », mais qui permettait aussi de faire oublier l'obscur pesant.

Évidemment, lorsqu'un tout jeune novice pose ce genre de question, on lui donne la réponse. Un maître qui dirait de manière constante et invariable « débrouille-toi, essaie par toi-même et tu trouveras » ne serait pas un bon pédagogue : le novice aurait beau essayer différentes choses, tout ne se révélerait pas à lui, et il pourrait déduire de mauvaises conclusions de ses expériences, se forger lui même un mauvais apprentissage.
Mais de temps en temps, et pour un jedi expérimenté comme Léonard, le laissait peser le pour et le contre de ses hésitations pouvait l'encourager à continuer à apprendre, par lui-même, par la suite.

Et puis, la réponse à cette question était plutôt floue : en vérité, cela dépendant de la situation : pour protéger une victime de l’obscure, de la folie, ou de l'angoisse, du stress, le cibler était une bonne chose. Émaner l'apaisement la rendait accessible sur une zone donnée, et pouvait ainsi cibler plusieurs personnes !
Quant à l'apaisement des ennemis, c'était la même logique, mais cibler un sith pouvait se montrer peu discret, et l'encourager, s'il n'était pas désarçonné par la méthode, à s'en prémunir. Alors qu'une émanation douce et discrète pouvait, s'en qu'il s'en rende compte, le rendre plus docile.

Ici, le contexte pouvait aider à trouver la voie la plus adéquate ; en pleine académie jedi, un holocron sith ne pouvait être trop retors et apte à se défendre. Peu importe la discrétion donc. Le cibler précisément ne le rendrait pas moins facile à apaiser, bien au contraire... Mais maître Mi se garda bien de le révéler trop rapidement à l'humain trentenaire. Qu'il tâtonne avant de trouver n'était pas une mauvaise expérience en soi. La véritable épreuve, dans cet exercice, en vérité, constituait l'acceptation de l'existence des émotions, mais comme simple information, et non comme pulsion incontrôlable. Le cas de Léonard était en ce sens aussi intéressant que complexe, et même la maîtresse ignorait si, à moins d'une profonde transformation soudaine et traumatisante, le chevalier parviendrait à explorer ses ressentis.

Elle demeurait assise, en tailleur, dans un coin de la pièce, d'où, même si elle ne pouvait voir physiquement ce qui se passait, elle surveillait l'état affectif et énergétique de l'homme barbu.
Elle commença même à dépecer une moitié de la banane qu'elle venait de sortir de la sacoche suspendue à l'avant de son ceinturon, et de couper.

- Le seul conseil que je te donnerais ici, c'est d'être attentif à toi-même. Et de laisser venir ce qui vient...

Elle parlait des émotions, de manière implicite. Pour préciser, elle ajouta :

- Un code antérieur, et peut être plus précis, stipule : « Emotion, néanmoins Paix »...

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Bien sûr, maître Mi préférait me laisser faire. Ey très sincèrement, je lui en étais reconnaissant. Peu de maître étaient capables d’aider un padawan sans lui mâcher le travail.. Et le laisser livrer à lui-même n’était pas non plus une bonne idée.
Comme pour ce qu’elle m’avait fait ressentir, Maître Mi se contentait de montrer le chemin, sans le faire emprunter. Bref, elle arrivait à trouver la pédagogique part des choses entre faire et laisser faire.
Moi.. Moi je n’étais pas un padawan. Malgré ma position d’élève ici, j’étais loin d’être encore le jeune hargneux que j’avais été.. Je regardais l’holocron, perplexe, avant de secouer la tête, peiné de ma stupidité.
Le conseil du maître n’eut pas réellement d’utilité dans la mesure où elle m’avait déjà donné cette instruction de façon.. Directe, en intervenant d’elle-même dans mon équilibre émotionnel. Je savais très bien que je devais revoir ce dernier, et si c’était compliqué, l’interrogation ne concernait en rien ce point-là.
Ma question n’était pas stupide. Chercher une réponse en revanche, l’était. Disons que le problème était mal posé.. Et qu’en conséquence, par cette voix, je devais espérer cerner le problème. Pas y trouver une solution..

J’hochais la tête.

Pas encore.. Mais vu sous cet angle.. La situation s’éclairait d’une déconcertante facilité. Qu’elle soit obscure ou lumineuse.. La Force n’était pas mon adversaire. Mais si l’on considérait ce qui avait été dis..

-Sombre crétin.. Ca.. Tu le fais tous les jours.. Ce pouvoir-là est entre tes mains depuis une éternité au moins, peut-être même deux ou trois..

Je fis tourner avec assurance mon bâton dans ma main, avant de poser cette dernière dans mon dos. Je me demandais quelle forme je devais donner à ce que je comptais faire. C’était clair dans ma tête mais.. Mais rien, Léonard. Mais rien. A présent.. Tu fonces et tu brilles. Les paramètres étaient désormais ajustés. C’était un peu comme si cette épreuve était composée de plusieurs disques empêchant de voir un résultat.. Et qu’un jeu de pensé m’avait permis d’aligner tous ces disques et de voir clairs des schémas tellement simples en fait..
Je me retournais vers la Maître, tout rire, à l’œil un regard d’une rare tendresse. Ce regard qu’on savait me voir.. Uniquement lorsque je soignais. Car au fond.. Ce n’était rien d’autre que cela.. D’un certain point de vue.

Je me retournais vers l’holocron cette fois, main tendue, debout, dans une position ferme.  J’allais un peu bricoler depuis mes bases.. Et bon, on allait se passer de discrétions pour le premier coup..

Juste Devant ma paume, une source de lumière grise apparut. Quelque chose de radieux qui émanait clairement de moi, et était un dérivé diffus et hasardeux de ma capacité à guérir.. Peu à peu, cette lumière gagnait en aura.. Et vint bientôt et à nouveau à apaiser l’obscur, réellement cette fois. Sauf que c’était par.. Ondes successives. Ce qu’on pourrait nommer une régularité instable. En fait, je pacifiais ondes par ondes, petit à petit, le coté Obscur de cette salle, sans encore toucher à l’holocron. La tâche..  La tâche demandait une intense concentration, d’autant plus que la façon de faire n’était clairement pas la meilleur puisqu’entre chaque onde, mon « adversaire » reprenait du poils de la bête. Mais à la vérité, ce que je faisais-là n’était pas un aboutissement, loin de là. C’était histoire de savoir si j’étais sur la bonne voie, et que je n’avais pas posé le pied dans le vide pour me préparer à faire un pas en avant. Et jusque-là, c’était bon.
Au final.. J’avais réussi à apaiser la pièce. A présent.. Le plus dur. Enfin non, pas vraiment, le « final » dirons-nous plus justement.

Je serrai le point, annihilant la lumière, sans pour autant cesser les ondes.. Puis je fis un geste de la main. Le même que celui de la persuasion.. Et cette aura que je dégageais devint continue et beaucoup plus intense.. Jusqu’à finir par être un lien direct vers cet holocron bagarreur que je cherchais à éloigner de sa substance obscure en calmant cette dernière. C’était devenu beaucoup plus simple à présent que je puisais dans cette infinie tendresse bien établie, ce sentiment d’amour profond et mesuré que je portais à la vie. Et je m’en servais comme pilier sensible pour réussir à apaiser cet obscur. L’avantage était que cette émotions-là.. Je la contrôlais parfaitement bien.

Je me relâchais enfin. J’avais réussi dans un second temps à être discret, me limitant à ce petit geste sans nom.. Mais ça avait été épuisant. Je reposais mon bâton au sol et me reposais dessus, me tournant vers Maître Mi et vers la porte. Plus rien d’obscur.. Je ne sentais plus rien. Et j’avais vraiment le sentiment d’avoir réussi. Ou d’en tout cas avoir fais un grand pas vers. J’étais certain en tout cas d’avoir apaisé la pièce et d’avoir touché l’holocron. Était-ce assez ?

-J.. J’ai réussi ?

Je passais mon bras sur mon front, suant. Mon faible corps n’aimait pas la tension que je lui avais imposé. Pour le reste.. J'avais réussir à revenir sur le terrain des émotions maîtrisées. En revanche.. Ce qu'avait provoqué la togruta en moi.. Restait à méditer.
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Un certain temps et un temps certain s'écoula, pendant lequel l'humain était à ses hésitations alors que, de son côté, toujours en retrait, la togruta observait intérieurement ce que vivait Tianesli.

Patiente, confiante, laissant le cheminement se faire naturellement dans l'esprit du chevalier jedi, maître Mi voyait bien qu'elle n'avait pas plus besoin de guider son élève d'un jour, pour le moment, et qu'il serait parfaitement apte à trouver la solution à son équation.

Certaine que la citation, dernières paroles qu'elle adressa à Léonard, lui révélerait quelque clé pour le genre de pouvoirs dont ils étaient tous deux des habitués, qu'elle servirait autant au chevalier qu'à Laksh'Mi dans ce qu'ils avaient de commun : leur approche de l'autre, et de la Force, et ce qu'ils leurs apportaient dans leur vie de jedi.

Enfin, une pointe d'émotion pure, si pure qu'elle semblait émaner de la Force elle-même, se présenta de la part du mystique au bâton. Elle émanait, d'abord, subtilement, mais bien présente, pour être ensuite pleinement canalisée sous forme de lumière manifeste ; L'amour. L'amour inconditionnel, celui qui guérit, qui donne la compassion, l'envie et la force de servir et protéger. De soigner. D'apaiser.

Comme il venait de le comprendre, apaiser, c'était soigner, d’une certaine manière : viser le bien être de la personne, autant physique que psychique ou affectif. Et par là, accéder, ressentir, cette émotion d'amour pur et sincère, et détaché à la fois, mais servant, était nécessaire. Comme le soin de Force, l'apaisement était un pouvoir authentiquement lumineux, accessible uniquement au travers d'une sincère lumière intérieure, parce qu'elle nécessité cette lumière, pour ce manifester.

- Bravo Léonard ! Oui, tu as réussi, dit-elle alors que la porte s'ouvrait au même moment, coulissant dans un son discret de frottement. C'est très bien, tu as compris, je crois, que ce pouvoir nécessitait les plus belles et plus pures intentions à l'égard de ces « cibles ». Aussi, apaiser l'obscur d'un ennemi ne sera possible qu'avec le respect et l'amour pour la personne qui se cache derrière le sith. Ce n'est pas tant le monstre corrompu et assoiffé de puissance que l'on doit apaiser, mais plutôt ranimer l'innocente personne qui souffre et qui s'est emmurée derrière son masque de haine pour se protéger.

Elle se releva, toute souriante, presque excitée, comme à chaque fois qu'elle assistait à l'élévation personnelle d'une personne, qui se dépassait et se transformait pour toujours en quelqu'un de plus évolué encore.

- Je... n'ai jamais réussi encore à « sauver » un sith du côté obscur, mais... la manière la plus sûre d'y parvenir, je crois, c'est de lui venir en aide, de faire en sorte qu'elle n'ait plus à se protéger de ce qui le fait souffrir et le pousse à se retrancher derrière cette armure froide et dure. Les voir comme des éventuelles victimes d'elles-même, et avoir de la compassion pour ça, t'aidera à développer le pouvoir que tu viens d'acquérir. Mais sortons...

Elle joignit le geste à la parole et sa main vint se refermer derrière lui pour l'inviter à avancer.
Une fois de retour dans le couloir des chambres des maîtres, elle le questionna sur son ressenti.

- Comment te sens tu ? Et quel regard portes tu sur cette expérience ?
Invité
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J’étais crevé.. C’était une solide certitude. J’avais durement cogité avant d’être capable d’assumer un coté passablement brouillon d’une technique éminemment dure à contrôler. J’avais un peu fait la tempête dans le verre d’eau. A ma charge, ensuite, d’être capable de refaire ce que j’avais fait sans que ça me demande autant de force.
J’avais écouté le maître réciter ce que j’avais effectivement compris. Ca faisait toujours du bien de voir des mots aller sur des dispositions d’esprit acquises. Savoir exprimer une expérience signifiait clairement qu’on l’avait comprise et assimilée. Quant à savoir ce que j’en tirais..

-C’est.. Une nouvelle vision des choses, maître.. Bien sûr, j’avais toujours estimé qu’un Sith pouvait être « sauvé ».. Mais jamais autrement que par la parole et la neutralisation.. Mais.. Avec cette nouvelle prise.. Il me semble évident que je dois reconsidérer ma vision de chaque choses.. Et revoir l’impact du côté Obscur sur les gens pour le dissocier de la personne réelle.. Ce sont.. De nouvelles frontières, ouaip.
Enfin bon.. Moi j’suis littéralement vidé.


Mon œil dériva sur l’objet de ma fatigue tandis que je continuais de décrire..

-Disons également que c’est une nouvelle façon de décrire et d’approcher l’Obscur.. (Rire nerveux). Quand je pense que depuis bientôt 15 ans je savais déjà faire ça, et qu’il suffisait simplement que je change de point de vue pour me rendre compte de cela.. C’est fou ce que l’on peut complexifier les choses simples.. Je me sens.. Ridicule. Heureux, mais quand même bien bête. Une belle leçon en tout cas.. Il suffisait non pas d’ouvrir les yeux.. Mais simplement de biens vouloir voir.. Dîtes..

Je fis un pas vers l’artéfact, ayant tourné et retourné la chose dans tous les sens, sans comprendre, reprenant ma phrase au vol pour changer de sujet.

-Si j’ai bien saisis.. Cet objet a dû servir à beaucoup de Jedi avant moi.. Et servira surement encore après moi.. Or, j’ai, et d’autre bien avant moi, apaisé l’Obscur de cet objet.. Selon la définition du Nexus, c’est l’objet qui introduit l’Obscur dans ce lieu, et non pas le lieu qui corrompt l’objet.. Du moins pas sans la présence d’un artefact autre qui soit aussi obscur.. Du coup, je me demande.. Comment cet holocron peut-il encore être obscur alors qu’il a été purgé, encore et encore ? Je veux dire.. On aurait dû depuis longtemps avoir « sauvé » cet holocron de toute trace Sith, non ?

J’eu un autre léger ricanement en lâchant une banalité peut-être un peu plus évidente par rapport à mon humour parfois assez désarçonnant.

-C’est un dispositif avec une recharge sans fil directement branchée au Côté Obscur de la Force ?

Je m’approchais de l’engin, réellement curieux… Je cherchais à le comprendre, étendant mon esprit à ce dernier. Je m’étais intéressé à l’alignement de sa Force.. Pas à l’objet en lui-même.. J’allais même jusqu’à tendre la main.. Avant de me figer. C’était peut-être une mauvaise idée.. Restons prudent. Je me contentais donc de l’effleurer de mon esprit.. Pour comprendre les contours même de l’essence de cet objet.

-Qu’est-ce que c’est, au juste ?

Sous-entendu « Ca raconte quoi ? » ou encore, « C’est quoi son histoire ? » et éventuellement « Je peux toucher ? »
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