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18 heures 01, trois jours après la débâcle d'Artorias.


Un hologramme apparaîtra sur le datapad privé du Ministre Spécial d'État, Ragda Rejliidic. Se dessinera dans les airs la figure du sénateur d'Aargau, Lord Janos. L'homme n'aura pas pris la peine de se lever : il sera assis, à son habitude, dans un lourd fauteuil de cuire. La tête légèrement inclinée sur le côté, il tiendra nonchalamment un verre à la main - peut-être un verre d'alcool : l'image ne sera pas assez précise pour le montrer. Il croisera silencieusement les jambes, le regard fixe, et dira de sa voix grave et déterminée :

«Monsieur le Ministre Spécial d'État, bonsoir.
«Comme vous le savez déjà, je suis persuadé que seules d'importantes réformes constitutionnelles pourront sauver la République du péril où elle se trouve.
«Respectueux que je suis des valeurs démocratiques de notre régime, il me paraît évident que la décision de tels changements ne saurait incomber au Sénat seul. Au contraire, c'est au peuple que revient le droit et le devoir de prendre en main notre avenir. Moi-même, je me suis toujours fait le défenseur de la souveraineté populaire ; la liberté d'expression exige que cette dernière ne soit pas muselée par les intérêts de quelques uns. C'est pourquoi j'ai hier proposé que les six actes constitutionnels formant les piliers de mon action politique fassent l'objet d'un référendum au suffrage universel direct, au cours duquel chaque citoyen de la République pourrait s'exprimer librement.
«Avant que n'aient lieu ces évènements dramatiques sur Artorias, le Chancelier Suprême Halussius Arnor, à l'issue d'un entretien privé, m'a donné son consentement pour qu'un tel référendum ait lieu. Étant son suppléant, il vous incombe de respecter sa volonté et de poursuivre les décisions qu'il a prises. La continuité politique du gouvernement actuel en dépend. Par conséquent, en vertu des accords que j'ai passé avec le Chancelier, je vous serai grès de convoquer le Sénat pour qu'y soit débattue l'organisation d'un référendum faisant l'objet de mes actes constitutionnels. Ce serait là honorer la volonté de notre Chancelier, qui doit faire face à l'heure actuelle à une situation terrible.
«La délégation sénatoriale d'Aargau et moi-même vous donnons notre loyal soutien en cette heure difficile.
«Lord Janos, sénateur d'Aargau. Terminé.»
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Anonymous
Neuvième jour après la débâcle d'Artorias, 10 heures 32.



Discret. Si son adhésion au Parti Loyaliste était désormais officielle, Lord Janos était resté discret. Les sénateurs qui composaient ce mouvement politique inédit lui avaient suffisamment fait comprendre qu'ils n'approuvaient pas ses projets de réforme constitutionnelle. Hélas, trop peu d'oreilles prêtaient attention à ses idées. À croire que la voie légale le conduirait inéluctablement à une impasse. Et pourtant ! S'il le voulait, Darth Deinos pouvait anéantir d'un seul coup tous ces beaux parleurs... Un mot à Darth Sicaë, et... Mais non ! La Main de Janos ne pouvait éliminer chaque membre du Sénat galactique et les remplacer par des adhérents à Cosmos. Malheureusement. Ah ! Disposer de la Force à sa guise, et se trouver soumis à ces lois stupides qui putréfiaient cette superbe institution qu'était la République ! Quelle dérision... Si au moins une séance sénatoriale pouvait être ouverte afin de proposer aux citoyens un référendum sur les six actes constitutionnels... Mais, face à cette conjoncture chaotique, face à la récente débâcle d'Artorias, face à la disparition du Chancelier, tout le monde s'en moquait, de ces réformes. «Extrémisme», se contentait-on de lui ressasser inlassablement. Extrémisme...

Il était grand temps d'agir, il était grand temps de donner une voix à ces six actes constitutionnels que personne n'écoutait, fût-elle criarde, fût-elle agressive.

«Monsieur le Ministre Spécial d'État, bonjour.
«Si je vous suis reconnaissant d'avoir accepté la candidature d'Aargau comme planète d'accueil pour les Artoriens, je ne comprends pas en revanche le silence que vous réservez à mon projet de réforme constitutionnelle. Seriez-vous comme tous ces sénateurs qui, m'accusant d'extrémisme, ne sont même pas capables de prendre mes idées politiques au sérieux ? Le dédain serait-il la seule réponse que vous réserviez à l'œuvre de toute une vie, et qui m'a valu de perdre la moitié de mon corps dans un acte terroriste abject ?
«Sachez que je n'ai jamais manqué de servir la République avec tout le zèle que je lui dois ; sachez que je suis et resterai un farouche partisan d'Halussius Arnor, et que je désire, pour mon projet de réforme, un référendum respectueux des fondements démocratiques de notre régime. Taxez-moi d'extrémisme si vous le désirez, mais n'oubliez pas que, si un jour mes idées trouvent le soutien du peuple, comme elles trouvent celui des citoyens d'Aargau, ce sera cet excès de modération qui handicape actuellement notre vie politique, que l'on taxera d'extrémisme. Il n'y a d'extrême que pour une majorité bien pensante, une majorité si peu ouverte d'esprit qu'elle se croit incarner la juste mesure, sans comprendre qu'aux yeux des extrêmes qu'elle a jugés comme tels, c'est elle qui s'enlise dans un extrémisme néfaste pour le bien commun.
«Sur ce, j'espère que ce silence n'est dû qu'au trop plein d'activités qui vous préoccupe ailleurs en ce moment.
«En attente d'une réponse, Lord Janos, sénateur d'Aargau. Terminé.»
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